person:nouri al-maliki

  • « Ce qu’annonce l’éclatement irakien » par Peter Harling 07/2014
    https://www.monde-diplomatique.fr/2014/07/HARLING/50615

    L’offensive de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) n’a surpris que ceux qui se désintéressaient de l’évolution du pays depuis le retrait des troupes américaines. L’incompétence du pouvoir central et sa politique favorable aux chiites ont créé les conditions d’une insurrection sunnite.

    La récente montée en puissance d’une force djihadiste sunnite dans le nord-ouest de l’Irak est spectaculaire, au sens propre du terme. Elle relève du mauvais vaudeville : il y a dans le pays, pour ainsi dire, un terroriste dans le placard. Lorsqu’il fait irruption sur la scène, le premier ministre chiite Nouri Al-Maliki joue la surprise, crie à l’assassin et appelle ses amis à la rescousse pour le chasser de la maison. Pourtant, ce djihadiste, c’est lui-même qui lui a ouvert la porte et qui l’a nourri. Ses amis, notamment iraniens, le savent, mais trouvent un intérêt à se prêter au jeu. Car le terroriste est l’excuse toute trouvée pour éclipser les errements de celui qui, après tout, reste leur homme.

    En juin 2014, donc, des djihadistes sunnites opérant sous le nom d’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, également connu sous son acronyme arabe, Daash) s’emparent presque sans combattre de Mossoul, deuxième ou troisième ville du pays selon les chiffres auxquels on se réfère. D’autres localités, dans cette zone à dominante arabe sunnite, tombent rapidement, à mesure que l’appareil de sécurité se désintègre. L’Etat irakien abandonne ses équipements militaires, dont des véhicules fournis par les Etats-Unis, laisse derrière lui ses nombreux prisonniers — généralement détenus de façon arbitraire — et livre à l’adversaire des prises de choix : près d’un demi-milliard de dollars entreposés dans une succursale de la banque centrale, notamment. Des groupes armés moins radicaux se joignent au mouvement, s’attribuant une part vraisemblablement exagérée de ces victoires. Parmi les habitants qui ne fuient pas, certains célèbrent ce qu’ils appellent une « libération », un « soulèvement », ou même une « révolution »...

    Pour compléter les archives sur #Peter_Harling un excellent article du #Monde_Diplomatique.

  • Baghdad Wall

    The Baghdad Wall is the name being given by some media outlets to a 5 km long (3 mile) wall being built by the 2nd Brigade Combat Team, 82nd Airborne Division of the United States Army around the predominantly Sunni district of Adhamiya in Baghdad, Iraq. Construction of the 3.6 m high (12 ft) concrete wall began on 10 April 2007.

    Maj. Gen. William Caldwell, the senior spokesman for coalition forces in Iraq, was reportedly[1] unaware of the construction of the Baghdad wall, saying on 18 April 2007, “We have no intent to build gated communities in Baghdad. Our goal is to unify Baghdad, not subdivide it into separate [enclaves].”

    However, a news release on the same day from the Multi-National Corps-Iraq announced that “the wall [in Adhamiyah] is one of the centerpieces of a new strategy by coalition and Iraqi forces to break the cycle of sectarian violence.[2] Planners hope the creation of the wall will help restore law and order by providing a way to screen people entering and exiting the neighborhood — allowing residents and people with legitimate business in, while keeping death squads and militia groups out.”[3]

    Dawood al-Azami, acting head of the Adhamiya council, said on 21 April that construction of the wall had begun before the council had approved the American proposal: “A few days ago, we met with the U.S. army unit in charge of Adhamiya and it asked us, as a local council, to sign a document to build a wall to reduce killing and attacks against Iraqi and U.S. forces. I told the soldiers that I would not sign it unless I could talk to residents first. We told residents at Friday prayers, but our local council hasn’t signed onto the project yet, and construction is already under way.”[4]

    On 22 April, Prime Minister Nouri al-Maliki called for the building work to cease. Subsequently, on 23 April, an estimated 7,000 Iraqis engaged in a peaceful demonstration against the wall, several carrying banners reading (in English) “No to the sectarian barrier.” [5]

    Following the demonstration, the U.S. military issued a statement that “the construction of the wall is under review” and that they would “coordinate with the Iraq government to establish effective appropriate security measures.” However, at a news conference later on the same day, spokesmen for the U.S. and Iraqi military stated that they had no plans to stop building temporary separation barriers, with Brigadier General Qassim Atta describing the media reports that the Iraqi Prime Minister was protesting about as “groundless.”[5]

    At the news conference, Brigadier General Atta said: “The prime minister is in agreement with the work of the security forces and the issue of security barriers. We will continue to set up these barriers in Adhamiya and other areas.” According to Atta, the barriers — which were to consist, he said, of sand barriers, trenches, barbed wire and concrete barriers constructed from moveable sections each weighing 6.3 tonnes (6.9 short tons) – would be only a temporary measure, to secure specific areas of Baghdad, and would be moved once each area was considered secure.[5]

    One wall was dismantled in Baghdad in September 2008.[6] In June 2009, the Iraqi government announced it would begin dismantling the remaining walls in Baghdad.[7]

    #Baghdad_Wall #Mur_de_Baghdad #Iraq #us_army

  • Sur le comportement louche de Barzani (PDK) et du Gouvernement Régional du Kurdistan irakien lors de la prise de Mossoul par Da’ich en juin 2014, concomitante de la prise de contrôle de Kirkouk et d’un partie des « territoires disputés » par le GRK :

    Wassim Nasr « Etat islamique, le fait accompli » pages 102-104 :

    J’étais en contact avec Ibn al-Rafidayn, un des principaux responsables médias de l’EI [...] L’homme ne tardera pas à franchir le pont entre les deux rives de Mossoul, en conquérant. [...]
    Il m’affirmera aussi qu’"une force de 250 Pershmergas était rentrée dans la ville la veille [de sa prise par Da’ich] pour exfiltrer un nombre de notables kurdes, quelques officiers et certains de leurs collaborateurs."

    Fabrice Balanche dans un article récent pour la revue Hérodote (n° 160-161 1er trimestre 2016) - article que je trouve bon malgré les biais habituels de Balanche :
    « Syrie : de la révolution laïque et démocratique à Daech »
    https://www.academia.edu/24956327/Syria_from_a_nonreligious_and_democratic_revolution_to_Daesh_in_French_

    En Irak, le gouvernement régional kurde, dirigé par Massoud Barzani, et l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki ont également joué avec le feu en laissant se développer Daech. Pour les Kurdes, une insurrection sunnite était une excellente occasion pour s’emparer des territoires disputés, en particulier Kirkouk. Quant à Nouri al-Maliki, la menace Daech lui a permis de souder le camp chiite et d’obtenir l’aval des États-Unis et de l’Iran pour sa réélection. Mais Barzani et Maliki avaient tous deux négligé la puissance de Daech : sans l’inter-vention du PKK et de l’Iran, Erbil aurait été prise par Daech en juin 2014.

    A ceci il faut ajouter :
    – l’incrimination précise par Luizard dans son livre « Le piège Daech » de Barzani et du GRK dans un marché avec Da’ich consistant pour Da’ich a interdire à ses troupes d’attaquer Kirkouk et à Barzani de retirer ses Peshmergas de Mossoul afin que chacun puisse prendre le territoire qu’il convoite. Cette assertion sera répétée par Luizard dans une conférence à l’IREMMO : http://seenthis.net/messages/456104#message456267
    – Un article dans Newsweek, référencé par @nidal, accusant le GRK d’avoir livré des armes, dont des missiles anti-tanks Kornet, à Da’ich et d’avoir délibérément abondonné le Sinjar et ses yézidis :
    http://seenthis.net/messages/456104#message456267

    • Toujours dans le bouquin de Wassim Nasr, « Etat islamique, le fait accompli », pages 125-126 :

      Fin juillet - début août 2014, les djihadistes de l’EI entament une guerre ouverte sur tous les fronts de Syrie et d’Irak. [...]
      Après une accalmie temporaire avec certains groupes kurdes, comme lors de l’accord tacite de Mossoul, l’EI va relancer l’offensive et investir les villes de Zoular et de Sinjar. Selon une source kurde syrienne proche du YPG, « les Peshmergas n’avaient pas ordre de se battre, tout simplement ils étaient livrés à eux-mêmes ». [...] Les Peshmergas ont déserté le passage frontalier de Rabiaa avec la Syrie en trouvant refuge du côté syrien de la frontière avant de repasser vers le Kurdistan irakien plus au nord. Très vite, le YPG a essayé de remplir le vide laissé par les Peshmergas. Cela prendra plusieurs mois avant que les djihadistes ne soient chassés du poste frontière.
      A l’écriture de ces lignes , les combats entre Peshmergas et djihadistes n’ont jamais dépassé les frontières administratives du Kurdistan irakien. Erbil [Barzani et le GRK] avait même profité du chaos causé par la fulgurante avancée de l’EI pour investir la ville disputée de Kirkouk et chasser les troupes gouvernementales de Bagdad.

      Puis dans la note infrapaginale page 126 :

      C’est dans ce contexte là aussi que la plaine de Ninive et ses chrétiens ont été abandonnés à leur sort. Tout comme les Yézidis, qui appartiennent à l’ethnie kurde.

  • Chuck Hagel, secrétaire à la Défense américain d’Obama de 2013 à 2015 critique vertement la politique suivie par la maison blanche en Syrie depuis le début - donc y compris durant les deux ans où il était en poste - dans un des salons de l’establishment US et de l’OTAN : l’Atlantic Council. Ses propos, derrière la critique d’une « rhétorique », sonnent en fait plutôt comme un réquisitoire contre les opérations de changement de régime :
    US’ Syria Policy ’Paralyzed’ by Rhetoric that Assad Must Go, Says Hagel
    http://www.atlanticcouncil.org/blogs/new-atlanticist/us-syria-policy-paralyzed-by-rhetoric-that-assad-must-go-says-hagel

    Former Secretary of Defense, Chuck Hagel, thinks that the Obama administration has become “paralyzed” by its rhetoric that Syrian President Bashar al-Assad must step down, said budget cuts have pushed the United States “perilously close” to being unable to maintain its military dominance, equated the Republican presidential campaigns to an amateur talent contest, and had some advice for Donald Trump: “focus on uniting this country, not dividing it.”
    “We have allowed ourselves to get caught and paralyzed on our Syrian policy by the statement that ‘Assad must go,’” Hagel said at the Atlantic Council on January 13. “Assad was never our enemy. A brutal dictator? Yes.”
    But, he added, important lessons should have been learned from the ouster of Saddam Hussein in Iraq and Moammar Gadhafi in Libya. Following Hussein’s execution in December of 2006, former Prime Minister Nouri al-Maliki’s divisive policies deepened the sectarian divide in the country and contributed to the emergence of the Islamic State of Iraq and al-Sham (ISIS). In Libya, the toppling of Gadhafi by rebels aided by a Western military campaign in 2011 plunged the country into a downward spiral of chaos from which it has yet to recover.
    “You can take a brutal dictator out, but you better understand what you may get in return,” Hagel said. “We never asked that question: What is coming after Assad?”
    Assad will eventually have to go, but “that should not hold us captive,” he added.
    While the United States and Saudi Arabia have taken the position Assad must go, Russia and Iran hold the opposite view. This has been a key sticking point to finding a solution to Syria’s war, which is now in its fifth year.
    It will take a collaborative effort involving the United States, Russia, Iran, and the Gulf Arab states to create a “platform of stability” in the Middle East, Hagel said.

    L’article rappelle de plus qu’il s’en était déjà pris, après son départ, dans une interview à Foreign Policy, aux choix faits par Obama sur les dossiers syrien et ukrainien, et qu’il s’est opposé à l’influence de Susan Rice (liberal interventionnist). Un élément supplémentaire, manifestement, à l’appui de la thèse de Hersh sur une fronde sourde des hommes de la défense Vs les courants influents à la Maison blanche et Obama jusqu’en 2014 :

    In an interview with Foreign Policy in December, Hagel was scathing in his criticism of the White House, which he accused of micromanaging the Pentagon and trying to “destroy” him. He also acknowledged serious policy differences with the White House on three main areas: Syria, Ukraine, and shutting down the military prison at Guantanamo Bay.
    Hagel reiterated some of that criticism in his remarks at the Atlantic Council.
    The former Defense Secretary, who has not refuted reports that he frequently clashed with National Security Advisor Susan Rice, accused the White House of micromanaging policy through the National Security Advisor and White House Chief of Staff. “Governing is not dominating. It is just the opposite,” Hagel said. “You need good people and you need to trust good people. If you don’t think they are good people and you don’t trust them you shouldn’t have asked them to come in to start with.”

  • Letter From Saudi Arabia - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2015/11/25/opinion/letter-from-saudi-arabia.html?action=click

    As for ISIS, Mohammed disputed that it is a product of Saudi religious thinking, arguing that it was in fact a counterreaction to the brutalization of Iraqi Sunnis by the Iranian-directed Shiite-led government in Baghdad of Nouri al-Maliki and to the crushing of Syrian Sunnis by the Iranian-backed government in Damascus. “There was no [ISIS] before America departed from Iraq. And then America leaves and Iran enters, and then ISIS appears,” he said.

    He complained that at a time when ISIS is blowing up mosques in Saudi Arabia in an effort to destabilize the regime, the world is accusing Saudi Arabia of inspiring ISIS: “The [ISIS] terrorists are telling me that I am not a Muslim. And the world is telling me I am a terrorist.”

    This is the legacy, though, of decades of one part of the Saudi government and society promoting Salafist Islam and the other part working with the West to curb jihadists. As I said, the world has been frustrated with that dichotomy.

    Mohammed argued that the ISIS narrative is beamed directly to Saudi youth via Twitter, and that the message is: “The West is trying to enforce its agenda on you — and the Saudi government is helping them — and Iran is trying to colonize the Arab world. So we — ISIS — are defending Islam.”

    He added: “We don’t blame the West for misreading us. It is partly our fault. We don’t explain our situation. The world is changing rapidly, and we need to reprioritize to be with the world. Today the world is different. You cannot be isolated from the world. The world must know what is going on in your neighborhood, and we must know what is going on in the world — [it’s] a global village.”

    Tout est insupportable dans les « analyses » de Thomas Friedman, une sorte de croisement obscène entre Gilles Kepel et Alexandre Adler ! Ici, il fait la pub (on espère bien payée) pour le régent saoudien (qu’il appelle Mohammed, j’aurais mieux aimé « Momo »), jeune et prometteur tueur de Yéménites. Il s’agit à l’évidence d’un contre-feu à l’odieuse campagne de #wahhabite_bashing !

    #arabie_saoudite #friedman

  • La résistible ascension de Daech, par Jean-Pierre Filiu (L’Histoire, 23/11/2015). Une synthèse.
    http://www.histoire.presse.fr/actualite/infos/resistible-ascension-daech-23-11-2015-138984

    Daech, le bien mal nommé « Etat islamique », est apparu et s’est développé à la faveur de la désastreuse invasion de l’Irak par les Etats-Unis, au printemps 2003. Il n’y avait alors dans ce pays aucune présence jihadiste organisée, à l’exception du groupe « Unicité et jihad », dirigé par le Jordanien Abou Moussab Zarqaoui, implanté dans les montagnes kurdes, hors du contrôle du régime de Saddam Hussein. Or l’occupation américaine abolit les frontières intérieures de l’Irak, permettant à Zarqaoui d’étendre son influence jusqu’à Bagdad. Surtout, le proconsul nommé par Washington dissout l’armée irakienne et bannit tous les membres du parti Baas hors de la fonction publique, précipitant dans l’insurrection des milliers de militaires aguerris.

    Zarqaoui, servi par le ralliement d’anciens cadres de la dictature, conquiert progressivement une base territoriale dans la province occidentale d’Anbar. A l’automne 2004, Oussama Ben Laden l’adoube chef de la branche irakienne d’Al-Qaida. En novembre 2005, Zarqaoui parvient à projeter sa terreur depuis son sanctuaire irakien jusque dans son pays natal, avec un triple attentat-suicide à Amman (dont le dixième anniversaire a été marqué dans le sang par une fusillade meurtrière à l’intérieur même d’un centre de formation militaire en Jordanie).

    Lorsque Zarqaoui périt dans un bombardement américain, en juin 2006, une direction bicéphale se met en place : un « calife » originaire de Bagdad (en fait un ancien officier de Saddam) prend la tête d’un « Etat islamique en Irak », tandis qu’un envoyé de Ben Laden, de nationalité égyptienne, commande la structure proprement dite d’Al-Qaida. Les Etats-Unis, après avoir longtemps amalgamé Al-Qaida aux autres formations insurgées, décident enfin de se concentrer sur le seul « Etat islamique ». Ils enrôlent dans les milices dites du « Réveil » (Sahwa) tous les combattants arabes et sunnites déterminés à lutter contre « l’occupation » d’Al-Qaida, y compris d’anciens rebelles, amnistiés de fait.

    Cette politique permet d’endiguer, puis de refouler « l’Etat islamique ». Mais les partis kurdes, qui ont des visées sur Mossoul, refusent le déploiement de la Sahwa dans cette ville, ce qui permet aux jihadistes d’y préserver une infrastructure clandestine. En avril 2010, les deux dirigeants locaux d’Al-Qaida sont tués ensemble dans un raid irako-américain. Abou Bakr al-Baghdadi, un imam ultra-radical de Samarra, reprend en main l’organisation en multipliant les purges sanglantes. Il s’appuie plus que jamais sur des vétérans de la police politique de Saddam pour forger une phalange totalitaire à l’ambition implacable. Il peut aussi bénéficier de la protection accordée de longue date par Bachar al-Assad et les services de renseignement syriens à la guérilla anti-américaine dans l’Irak voisin.

    A la mort de Ben Laden, en mai 2011, Baghdadi refuse de prêter allégeance à son successeur, affirmant ainsi l’indépendance de son « Etat islamique ». C’est le début d’une spectaculaire montée en puissance, des deux côtés de la frontière syro-irakienne :
    – à l’Ouest de celle-ci, le régime Assad, confronté à une vague pacifique de contestation populaire, joue la politique du pire et libère des centaines de détenus jihadistes qui vont grossir les rangs de « l’Etat islamique ».
    – à l’Est, le Premier ministre Nouri al-Maliki, un fondamentaliste chiite, est d’un sectarisme si agressif qu’il démobilise la Sahwa et s’acharne contre les personnalités sunnites, ainsi rejetées dans une opposition de plus en plus radicale, ce qui fait aussi le jeu de « l’Etat islamique ».

    Assad et Maliki misent sur l’épouvantail jihadiste, le premier pour présenter sa dictature comme un « moindre mal », notamment auprès des Occidentaux, le second pour faire taire toute critique dans son propre camp chiite. Baghdadi en profite pour consolider ses réseaux, en Syrie dans la vallée de l’Euphrate, en Irak dans la province d’Anbar et à Mossoul. En mars 2013, Raqqa est la première capitale régionale de Syrie à tomber entre les mains de l’insurrection. Mais, dès le mois suivant, Baghdadi élimine les formations révolutionnaires de Raqqa pour y proclamer « l’Etat islamique en Irak et en Syrie », désigné sous son acronyme arabe de Daech.

    Assad et Maliki continuent à jouer les pompiers pyromanes. La dictature syrienne épargne ostensiblement Daech, qui grignote les positions tenues par l’opposition armée. Celle-ci lance en janvier 2014 sa « deuxième révolution », cette fois contre Daech, et parvient à l’expulser hors des provinces d’Alep et d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. Le monde entier reste pourtant passif lorsqu’Assad déclenche une campagne de bombardements massifs contre la guérilla syrienne, ainsi contrainte de se battre sur deux fronts. Protégé par Assad, encouragé de fait par Maliki, Baghdadi compense ses pertes en Syrie en s’emparant en juin 2014 de Mossoul, la deuxième ville d’Irak. Il ne tarde pas à s’y déclarer « calife », à la tête d’un territoire dont la superficie équivaut à celle de la Jordanie.

    #OEI #ISIS

  • Il y a plus d’État que d’Islamisme dans l’État Islamique

    http://www.spiegel.de/international/world/islamic-state-files-show-structure-of-islamist-terror-group-a-1029274.html

    Cet article a fait l’objet d’une traduction partielle publiée dans « Le Monde » du 25 avril 2015 et reprise ici :

    https://larmurerie.wordpress.com/2015/04/26/a-lire-haji-bakr-le-cerveau-de-letat-islamique

    On a bien affaire à un phénomène « de notre époque » et non pas à la résurgence d’une barbarie d’un autre temps. Ce phénomène s’inscrit parfaitement dans la décomposition de toutes les catégories qui structure notre forme de vie globalisée (et dont la nostalgie forme le terreau des pires saloperies) : travail, valeur, marchandise, État...

    Si nous devons nous sentir concernés par la menace Daesh, ce n’est pas parce qu’ils nous agressent, ni même parce qu’ils seraient le produit de notre ingérence, mais parce qu’ils préfigurent une trajectoire de décomposition de la société capitaliste dans laquelle rien n’exclut que nous ne bifurquions.

    • Si les documents d’Haji Bakr ne contiennent aucun message sur la tradition des prophètes ou les promesses d’un « Etat islamique » prétendûment voulu par Dieu, la raison en est simple : son auteur était convaincu que l’on ne peut remporter aucune victoire avec des convictions religieuses, aussi fanatiques soient-elles. En revanche, on pouvait très bien mettre à profit la croyance des autres. C’est ainsi qu’Haji Bakr et un petit groupe d’anciens officiers des services secrets irakiens élurent en 2010 comme chef officiel de l’EI Abou Bakr Al-Baghdadi, émir et futur « calife ». Baghdadi, religieux et érudit, devait, selon leurs calculs, donner à ce groupe une apparence de religion.

      et

      En 2003, le pouvoir de Damas était paniqué à l’idée que le président américain de l’époque, George W. Bush, après sa victoire sur Saddam Hussein, puisse envahir la Syrie pour y changer de régime. Dans les années qui suivirent, les services syriens organisèrent le transfert de milliers d’extrémistes de Libye, d’Arabie saoudite et de Tunisie vers Al-Qaida en Irak : 90 % des aspirants kamikazes étrangers arrivèrent dans le pays en passant par la Syrie. Il s’ensuivit une étrange partie à trois entre les généraux syriens, les djihadistes venus du monde entier et les anciens officiers de Saddam Hussein : une joint-venture d’ennemis jurés pour rendre la vie des Américains en Irak infernale.
      Dix ans plus tard, Bachar Al-Assad avait une bonne raison de revitaliser cette alliance : il voulait montrer au monde qu’il était le moindre mal. Les relations du régime syrien avec l’EI étaient empreintes d’un pragmatisme tactique, chaque camp cherchant à utiliser l’autre. Dans les combats opposant l’EI et les rebelles, les avions d’Assad n’ont pendant longtemps bombardé que les positions rebelles, pendant que les émirs de l’EI donnaient l’ordre à leurs combattants de ne pas tirer sur l’armée gouvernementale.

    • Les documents retrouvés chez Haji Bakr permettent pour la première fois de mieux comprendre comment est organisée la direction de l’EI et quel rôle y jouent les anciens cadres du dictateur Saddam Hussein. (...)

      On a l’impression que George Orwell a porté sur les fonts baptismaux ce monstrueux rejeton de surveillance paranoïaque. Mais c’était en fait beaucoup plus simple. Haji Bakr se contentait d’adapter ce qu’il avait toujours connu : le service de renseignements tentaculaire de Saddam Hussein où personne, même un général des services de renseignement, ne pouvait être sûr de ne pas être surveillé à son tour. L’auteur irakien en exil Kanan Makiya a bien décrit cette « république de la peur » : un Etat où n’importe qui pouvait disparaître à tout moment et qui vit son avènement lorsque Saddam prit le pouvoir en 1979, en dévoilant un complot fictif.

      En pensant au mode opératoire de l’attaque du 13, me disait que la voiture piégée, ou l’explosion dans un lieu peuplé avait cédé la place à l’exécution en grand nombre par armes à feu, le tir dans les foules (bien qu’il semble que le projet mal ficelé était aussi de se faire sauter dans les tribunes du stade), ce qui est tout de même assez particulier et qui fut le mode opératoire dominant des première ripostes du régime syrien au soulèvement qui visait à le destituer.

      je crois utile de rappeler ici les entretiens avec Pierre Torres
      http://seenthis.net/messages/311579
      https://lundi.am/Pierre-Torres
      http://seenthis.net/messages/329636
      http://seenthis.net/messages/332937

    • @petit_ecran_de_fumee sans compter que face au soulèvement, Assad a fait de libérer grand nombre de prisonniers islamistes des geôles syriennes...
      C’est sans doute trop analogique pour être sérieux pour les bons connaisseurs de la région mais je persiste à penser que c’est l’invasion du Liban par Israel qui a enfanté le Hamas, c’est-à-dire l’émergence du « meilleur ennemi possible » pour Israel. Et que ce processus historique là est médité par tous les régimes qui peuvent faire usage de ses lignes de force.

    • Non, mais que Assad a joué de leur liberté pour écraser une révolte que son armée (aux nombreux déserteurs) à elle seule ne pouvait assurer, et que Daech fonctionne et agit pour partie en miroir avec le régime syrien (et pas tant selon un mode Stasi, comme le soutiens l’article allemand, pour se faire comprendre de ses lecteurs). Mais vous en savez plus que moi, n’hésitez pas à me dire en quoi ces approximations seraient fausses.

    • http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/maher-esber-ancien-chef-islamiste-627427

      Maher Esber estime que « le régime syrien savait très bien ce qu’il faisait. Dès les premières manifestations il a qualifié les protestataires d’extrémistes, de terroristes affiliés à Al Qaeda. En libérant ces djihadistes il n’a fait qu’accréditer ces accusations et cette stratégie a réussi ». Maher Esber reconnait qu’après avoir libéré des centaines de djihadistes le régime de Bachar Al Assad a su tirer profit de leur montée en puissance.

    • Les jeux de billards à 5 ou 6 bandes, rien de tel pour rendre la compréhension des évènements impossible.

      « Alors vous comprenez, si Al Qaeda et Daesh sont nés, c’est parce que Assad les détenaient dans ses prisons et qu’il les a libéré. Et s’ils possèdent des chars d’assaut américain de dernière génération, c’est parce que Assad les a entrainé à les utiliser pendant qu’ils étaient en prison et que Assad leur a ensuite donné les clefs. Et si Al Qaeda et Daesh vendent du pétrole à la Turquie et à qui en veut, c’est parce que Assad, par machiavélisme anti-américain, les a laissé passer la frontière. Et même que c’est Assad qui prête des camions pour le transporter ».

      Plus j’t’embrouille, mieux c’est. Et s’il te plait, oublie vite le rôle des Saoudiens et des Qataris. Ce ne sont que des second rôles dans l’histoire. Et encore. Comme ils donnent de l’argent à tout l’monde, c’est comme s’ils n’en donnaient à personne.

    • @colporteur : l’article comporte à mon sens effectivement plusieurs « approximations fausses ».

      Quelques remarques sur l’article lui-même:

      1° - Même si les circonstances de sa découverte sont évoquées, la source qui a donné la 1ère série de documents au Spiegel n’est pas mentionnée. Pas même le groupe qui l’aurait fait. Je ne prétends pas contester l’authenticité de ces documents qui, malgré ce bémol, et pour les parties strictement tirées des documents présente peut-être un intérêt, mais celui-ci est nettement contrebalancé par des omissions et des supputations du seul journaliste présentées fallacieusement comme tirées des documents.
      2° - Ainsi le passage que vous citez sur le fait que Assad aurait noué certaines alliances en 2003 qu’il aurait « revitalisé 10 ans plus tard » n’est manifestement pas tiré de la deuxième série de documents, ce qui n’est pas clairement indiqué dans l’article. Le procédé me paraît du coup un peu manipulatoire. Car d’une part le journaliste fait simplement écho aux déclarations de l’époque de l’administration Bush, sans les contextualiser, lorsqu’il évoque l’époque de 2003 – les choses ont probablement été bien plus complexes que cela. D’autre part il n’évoque aucun fait précis qui permettrait de justifier cette idée qu’Assad aurait ensuite directement contribué à créer Daesh "10 ans plus tard" si ce n’est que le journaliste pense être que ça aurait été l’"intérêt" d’Assad. J’insiste donc sur le fait que la thèse implicite de ce passage qui est qu’Assad a directement et délibérément créé ou contribué à créer Daesh ne repose sur rien d’autre que le sentiment du journaliste tout en étant dans l’article à la suite des révélations tirées de la 2e série de documents, sans que la séparation entre ce qui provient des documents et les seules supputations du journaliste ne soit marquée.
      3° - La deuxième série de documents a été donnée au Spiegel, de leur aveu, par le groupe Liwaa al-Tawhid. Or celui-ci est un groupe islamiste (de l’avis de beaucoup émanation des Frères musulmans) qui a initialement rejoint la fameuse armée syrienne libre avant d’adhérer au Front islamique (en 2013). Le but de ce « Front » était d’établir un Etat islamique reposant sur la charia, et rejettait l’établissement d’un Etat démocratique. Les deux principales organisations de ce Front islamique sont Ahrar al-Cham et Jaysh al-islam. Toutes les deux sont d’idéologie salafiste, la première soutenue par le Qatar et la Turquie, la seconde par l’Arabie saoudite. Ajoutons qu’Ahrar al-cham a depuis rejoint au Nord une coalition qu’il domine conjointement avec al-Qaïda en Syrie (Jabhat al-Nusra) au sein de la coalition nommée Jaysh al-Fateh. Quant à Liwaa al-Tawhid elle a largement depuis disparu des radars. Je dois donc en conclure que le journaliste du Spiegel considère qu’un groupe islamiste qui mène une lutte armée contre la dictature syrienne pour le remplacer par un Etat non-démocratique reposant la charia, allié à des groupes salafistes dont les chefs se proposent publiquement de massacrer tous les alaouites (voir les déclarations de Zahran Alloush) et qui sont financés par les pétromonarchies du Golfe constitue ceux que le journaliste du Spiegel appelle indistinctement « les rebelles « et vous - à moins que je n’ai mal compris ? - « la révolte ».
      4° - Ce point est fondamental. L’article occulte le fait que jusqu’à la scission al-Nusra/Etat islamique en Irak, le groupe d’al-Baghdadi a été considéré par les plus hauts représentants de l’Armée Syrienne Libre comme une composante de la rébellion syrienne et ce jusqu’en 2013. Contrairement à ce que dit l’article ce groupe n’était pas présent que sous la forme de cellules dormantes se cachant derrière des bureaux de Da3wah (prédication). Il a combattu auprès de l’ASL durant la période 2012-2013 qui lui en rendait grâce. Alors quoi l’ASL était aussi manipulée par Assad ?

      Quelques remarques plus générales:

      1° - Je vous demande le nom d’un des islamistes libérés dans le cadre de l’amnistie de 2011 d’Assad qui aurait ensuite tenu une position importante au sein de Daesh ce qui permettrait d’étayer votre thèse sous-entendue ici : « sans compter que face au soulèvement, Assad a fait de libérer grand nombre de prisonniers islamistes des geôles syriennes... » . En réalité ceux qui soutiennent cette thèse n’ont que 3 noms à donner : Hassan Aboud et Abou Khaled al-Souri d’une part, qui ont en fait tous deux fondé le groupe Ahrar al-Cham considéré par l’Armée syrienne Libre comme des gens très bien et que nos médias continuent à intituler la « rébellion », et Abou Moussab al-Souri d’autre part dont la libération est une rumeur infondée puisqu’il était censé avoir rejoint al-Qaïda et qu’al Dhawaïri en personne a démenti cette rumeur assurant qu’il était toujours emprisonné en Syrie.
      2° - Je vous fais remarquer par ailleurs qu’avec le même genre d’argument et en adoptant la même logique, mais cette fois-ci étayée sur des faits, on pourrait en venir à dire que Daesh est en fait une création des Etats-unis puisque le « calife » de l’Etat islamique a été détenu puis libéré du camp américain d’al-Bucca avant de devenir le chef de l’Etat islamique en Irak puis de l’EIIL (Daesh) et d’EI. J’ajoute que le commandant militaire de l’Etat islamique, Abu Omar al-Shishani, un géorgien d’origine tchétchène qui combattu les forces russes dans les forces spéciales de la Géorgie de Saakachvili, a reçu la formation militaire d’instructeurs américains.
      En passant, que Daesh soit une création des Etats-Unis, est, d’après un sondage, une opinion majoritaire en Syrie.
      3° - L’hypothèse selon laquelle Assad aurait « revitalisé son alliance » avec l’Etat islamique en Irak en 2013 ("10 ans plus tard") par intérêt perd de vue le fait qu’à la même époque Nouri al-Maliki en Irak se rapproche d’Assad, a poussé les soldats américains vers la sortie (en 2011) et se rapproche de la Russie à qui il se met à commander des armes. Il est par ailleurs très proche de l’Iran. Croit-on Assad assez sot pour aider l’Etat islamique en Irak au risque qu’il élimine le seul allié qu’il ait à ses frontières, et ce au moment même ou après des relations tendues il est justement en train de devenir son allié ? Croyez-vous par ailleurs que les services iraniens en savent moins que vous ou bien qu’ils auraient continué à soutenir à Assad alors que ce jeu comportait ce risque – qui a effectivement eu lieu puisqu’al-Maliki est tombé à la suite des conquêtes de Da3ich en Irak, permettant ainsi aux Américains d’imposer un al-Abadi plus souple envers eux et de se réimpliquer en Irak - alors que c’était, selon le Spiegel, la hantise d’Assad en 2003 ?
      4° - Puisque le texte du Spiegel fait remonter toute cette histoire à 2003 il aurait été bon qu’il mentionne l’organisation qui, par changement de noms et agrégation de forces, est devenue l’Etat islamique : le groupe al-Zarqawi. Celui-ci a été porté à la connaissance du monde et élevé au rang de menace mondiale par les Etats-Unis dans leur justification de l’invasion de l’Irak en prétextant que ce groupe, jusque là cantonné aux confins du Kurdistan irakien, était en fait al-Qaïda et lié à Saddam Hussein – vous ne voyez pas comme une analogie ? J’ajoute que ce groupe, du fait de sa stratégie ultrasectariste et ses massacres de chiites, me paraît être un candidat très improbable pour avoir reçu le soutien, même machiavélique et très intéressé, d’Assad.
      5 - Je vous invite vivement à consulter ce document de la DIA de 2012 (services secrets de l’armée américaine), authentifié dans deux émissions de télé (al-Jazeera english et RT) par le chef de la DIA de l’époque, Michael Flynn : http://seenthis.net/messages/372860

      Je me tiens prêt à faire le travail fastidieux de vous donner des sources consultables pour vérifier les faits que j’évoque ici si vous me le demandez.

    • @colporteur : Je ne suis pas là pour dire qu’Assad n’est responsable de rien dans cette guerre : c’est une ordure, rien à redire à cela... mais il a une armée et une population derrière lui qui représentent tous ensemble la Syrie légale : en face, des terroristes dans l’acception la plus stricte, telle que définie par la plupart des états dans le monde. Et ces terroristes, leur financement est connu et documenté, leurs soutiens sont connus et documentés ("ils font du bon boulot", comme on dit en langage diplomatique français).

      En somme mon seul propos était que les false flags de la part de journalistes manipulés, c’est lourd. Surtout quand c’est aussi stupide que « ça ».

      Comme dirait d’autres seenthisiens, quand y-a #un_complot_qu_on_a_le_droit_de, faut se demander pourquoi celui-là et pas les autres.

    • Merci pour ta contribution @souriyam, elle est effectivement beaucoup plus informée que je ne le suis. Sans plus d’ironie que précédemment. Tes remarques étayées sur les fragilités de l’article me paraissent recevables. Sur la libération d’islamistes par le régime d’Assad, je me fondais sur le souvenir de lectures
      http://seenthis.net/messages/357346
      http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/10/debut-de-la-liberation-de-prisonniers-en-syrie_4435430_3218.html
      http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/maher-esber-ancien-chef-islamiste-627427
      que parmi ces libérés il y en ait peu qui aient atteint ensuite une renommé comme membres importants de Daech ne me semble pas démontrer grand chose quant à leur implication effective, je peux me tromper.
      Ici même, je le retrouve maintenant, des posts ont contesté qu’il s’agisse dune manipulation d’Assad
      http://seenthis.net/messages/283373

      L’intérêt principal de cet article tient à ses sources (dont je ne sais si elles sont critiquables, ciritiquées) qui permettent de donner à voir comment se manage la construction d’une organisation fasciste, à quel type d’organisation étatique est-il fait recours pour battre une révolution (question déjà présente dans les entretiens avec Pierre Torres).
      Vous ne citez pas Haji Bakr, comment situeriez-vous son rôle ? Le journaliste allemand cite la Stasi, et pas les Moukhabarat... mais pour le coup, en ce qui concerne des méthodes d’organisation clanico-maffieuses, empreintes de toute la violence de sujétion interne et externe possible, on vérifierait, ici, que la rivalité conduit au mimétisme (pas besoin d’adhérer pour cela à une théorie générale de la rivalité mimétique).

      L’approximation grossière dont je me réclame est plus grossière encore que celle de l’article qui prétend lui s’appuyer sur de faits. Elle admet a priori que toutes le forces en présence ont des raisons et des possibilités de recourir à des manipulations, sans admettre pour autant que ces manipulations puissent à elles seules expliquer une situation ; d’admettre qu’un pouvoir a tout intérêt à se choisir le meilleur ennemi possible. Cela je le tiens de quelques exemples qui ne sont pas syriens, celui du PS jouant du FN depuis les années 80 (ce qui n’ôte rien à la dynamique propre de ce parti) ou de la politique israélienne de destruction de la résistance palestinienne qui a conduit l’essentiel de celle-ci à renaître depuis le repli sur le noyau de la foi.

      Pour ce qui est de la Syrie, j’ai l’impression que pendant que la population continue d’être décimée et alors que tout espoir d’émancipation (pour dire vite) semble désormais intenable on peut s’attendre à tout ... Depuis pas grand chose si ce n’est mon expérience d’ado ayant par le passé joué au Risk :) : puisque les américains ne se lanceront pas dans une intervention terrestre, la suite reste imprévisible. Un renversement d’alliances ne parait pas à exclure, la Russie et la France imposant conjointement à Assad et à l’ASL de coopérer pour endiguer ou « exterminer » (comme dit Valls) Daech...

    • @colporteur : pardon pour le ton inutilement véhément. Je m’emporte peut-être un peu vite quand il est question de la Syrie.
      Pour ce qui est de la libération par Assad dans le cadre de l’amnistie de 2011 d’un certain nombre d’islamistes, elle ne fait pas de doutes. Il n’est pas interdit de faire l’hypothèse d’une certaine manipulation du régime à cette occasion mais il faut bien voir tout de même que tous les noms qu’on nous cite n’accréditent pas la thèse d’une création de Da3ich par Assad. De plus beaucoup de ceux qui utilisent cet argument - je ne parle pas de vous - soutiennent par ailleurs que nous aurions dû armer ces groupes, dont Ahrar al-Cham voire al-Nusra. On ne peut pas d’un côté prétendre qu’Assad a libéré des monstres et d’un autre côté se proposer de soutenir les groupes que ces monstres ont fondé ! Ainsi Robert Ford, ambassadeur américain en Syrie de 2010 à 2014 a soutenu cette thèse et chantonne maintenant que l’Occident devrait soutenir Ahrar al-Sham : http://www.mei.edu/content/at/yes-talk-syria%E2%80%99s-ahrar-al-sham
      Quant à David Petraeus, directeur de la CIA de 2011 à 2012, il propose maintenant publiquement de soutenir certains éléments d’al-Nusra (soit al-Qaïda en Syrie) :
      http://edition.cnn.com/2015/09/01/politics/david-petraeus-al-qaeda-isis-nusra

      It was an arresting headline in The Daily Beast on Monday: “Petraeus: Use Al Qaeda Fighters to Beat ISIS.” The report didn’t quote retired Gen. David Petraeus directly, but suggested he had told associates that he supports using “so-called moderate members of al Qaeda’s Nusra Front to fight ISIS in Syria.”
      In an exclusive statement to CNN, Petraeus clearly feels that his view requires much more explanation, back story and nuance.
      “We should under no circumstances try to use or coopt Nusra, an Al Qaeda affiliate in Syria, as an organization against ISIL,” the retired general and former CIA director told CNN, using another name for ISIS. “But some individual fighters, and perhaps some elements, within Nusra today have undoubtedly joined for opportunistic rather than ideological reasons: they saw Nusra as a strong horse, and they haven’t seen a credible alternative, as the moderate opposition has yet to be adequately resourced.”

      Or ces gens là, Petraeus et Ford, pour ne prendre que ces deux là, ont piloté la politique américaine en Syrie. Cela devrait nous donner à penser sur les ambiguïtés - pour le dire gentiment - de la guerre clandestine que l’"Occident" (y compris l’Etat français) a mené contre le régime syrien.
      Vous dîtes :

      L’approximation grossière dont je me réclame est plus grossière encore que celle de l’article qui prétend lui s’appuyer sur de faits. Elle admet a priori que toutes le forces en présence ont des raisons et des possibilités de recourir à des manipulations, sans admettre pour autant que ces manipulations puissent à elles seules expliquer une situation ; d’admettre qu’un pouvoir a tout intérêt à se choisir le meilleur ennemi possible

      Je suis tout à fait d’accord avec vous à la condition d’admettre que cette remarque vaut à la fois pour le régime syrien, la soi-disant rébellion modérée et l’Etat islamique. Mais cela vaut aussi pour l’ensemble des forces régionales et internationales qui soutiennent l’un ou l’autre camp. Et cela fait vraiment beaucoup de monde...

      Pour ce qui est de l’intérêt factuel dans l’article du Spiegel de documents qu’il commente (ayant trait à l’organigramme d’EI, le contrôle des populations et le rôle d’anciens cadres de la dictature de Saddam Hussein), je serai plutôt d’accord. Dommage que le Spiegel n’ait pas rendu public l’ensemble des documents. Des ouvrages évoquent par ailleurs ces mêmes questions, notamment celui d’Haytham al-Manna « Daech, l’Etat de barbarie » : http://www.madaniya.info/2014/09/12/califat-daech-prologue
      et celui, à mon avis plus médiocre et discutable de Loretta Napoleoni : « l’Etat islamique, multinationale de la violence ».

      Cordialement.

      @odilon : malheureusement je suis bien incapable de réaliser un tel travail.

    • Je suis pas choqué @souriyam par vos remarques ni même le ton que vous avez employé, je précisais juste ne pas être ironique (pour l’être il faut se croire sachant). Sinon pour avoir un fréquenté des réfugiés syriens ici, je ne parlerais pas de « modération » à propos de la soif de liberté et des risques encourus qui ont caractérisés le soulèvement là-bas. Modération, c’est une catégorie médiatico journalistique qui ne me va pas. La vie n’est pas modérée. Pour voir connu aussi des Libanais contraints de fuir le Liban pour éviter un embrigadement forcé par les phalangistes en passant par la Syrie, il me semble que la barbarie de ce régime n’ pas à être démontrée. Peu importe, je vais lire le texte que vous conseillez dont le titre s’inspire de celui de Seurat.
      Ce qui reste surprenant, quand même, et qui m’intéresse, c’est comment on mate une révolution

    • @odilon et @rastapopoulos : pas de fausse modestie de ma part quand je dis que j’en suis incapable. Il me manque non seulement les compétences cartographiques mais aussi linguistiques. Baragouiner péniblement quelques mots d’arabe est un niveau très insuffisant pour lire et traiter des sources primaires ou simplement utiliser la presse arabe... Il me semble par ailleurs - mais je ne veux balancer personne ;) - qu’il y a quelques seenthissiens qui seraient beaucoup plus aptes que moi pour un tel travail.

      @colporteur : pour ce qui est de Hajji Bakr, dont je ne sais rien de plus que ce que dit wikipedia, pour une fois les commentaires de Romain Caillet, qui relativise lui aussi l’intérêt de cet article, sont peut-être éclairants :
      https://twitter.com/RomainCaillet/status/590469560303779840

  • Des milliers d’Irakiens manifestent depuis des semaines contre la corruption - TV5 Monde

    http://information.tv5monde.com/en-continu/des-milliers-d-irakiens-manifestent-contre-la-corruption-46909

    Des milliers d’Irakiens ont manifesté vendredi à Bagdad et dans le sud du pays contre la corruption et la vétusté des services publics dont celui de l’électricité fréquemment coupée.

    « Nous mettrons les corrompus dehors », ont scandé les protestataires sur la place Tahrir dans la capitale irakienne, alors que des manifestations similaires ont eu lieu ces dernières semaines dans le pays.
    (...) « Vendredi après vendredi, nous mettrons les corrompus dehors », a crié la foule en agitant des drapeaux irakiens.
    (...) Des manifestations ont également eu lieu à Nassiriyah, Bassora, dans le sud du pays, ainsi qu’à Najaf, Kerbala et Hilla dans le centre, pour réclamer les mêmes exigences, selon des journalistes de l’AFP sur place. (...) Ces manifestations dans le sud chiite irakien, la base électorale de nombreux partis, portent en elles un sérieux défi pour le gouvernement, majoritairement chiite.

    Depuis plusieurs semaines, à Bagdad et dans d’autres villes, de telles manifestations sont organisées contre la mauvaise qualité des services publics, et particulièrement les coupures d’électricité, qui laissent les Irakiens sans courant plusieurs heures par jour par des températures dépassant les 50° Celsius.
    Les manifestants, majoritairement des Irakiens laïcs, accusent la corruption et l’incompétence de la classe politique d’être la cause de la vétusté des services publics.
    (...)

    Haider al-Abadi a pris ses fonctions il y a près d’un an, promettant d’agir avec fermeté contre la corruption qui avait marqué le mandat de son prédécesseur, Nouri al-Maliki.

    Ce dernier avait été accusé de n’avoir pas su résoudre les nombreux problèmes des Irakiens (...) plusieurs observateurs estiment que les mécanismes de corruption existent encore aujourd’hui.

    Dans ce contexte, la plus haute autorité chiite en Irak, l’ayatollah Ali al-Sistani, a appelé vendredi M. Abadi, lui-même un chiite, à « être plus courageux » dans sa lutte contre la corruption.
    (...)
    M. Abadi devrait « demander des comptes aux partis politiques, et donner les noms de ceux qui se mettent en travers des réformes (...) ».

    « Je déclare mon engagement total à suivre les conseils de la marjaïya (l’autorité religieuse chiite), qui a exprimé les inquiétudes et les aspirations du peuple irakien », a dit le PM dans un communiqué.

    Sur @OrientXXI Les défis du gouvernement, par Feurat Alani http://orientxxi.info/magazine/l-irak-peine-a-relever-les-defis,0782

  • L’âne de Troie (I) : Al-Baghdadi, Al-Maliki, Soleimani et le fil de Mu’awiyya …

    « Faut comprendre ! On vous explique bien trop de choses ! Voilà le malheur ! Cherchez donc à comprendre ! Faites un effort ! » Céline, Voyage au bout de la nuit.

    La ruse meurtrière des Grecs en introduisant un cheval en bois creux au cœur même de Troie et des Troyens, surprend et fascine l’imagination depuis qu’Homère a inventé ce mythe. Les Judéo-chrétiens devenus « Occidentaux » depuis, ont néanmoins le mérite d’avoir rendu le mythe réalité. Chaque génération, chaque région, chaque conflit, un âne en bois détruit Troie ou Babylone des autres civilisations au nom de la monarchie chrétienne universelle qui gouverne le monde depuis Hernán Cortés .

    Le fondateur de la dynastie omeyyade Mu’awiyya, fin stratège, gardait toujours avec ses ennemis un canal de raccord invisible qui lui permettait de renouer le contact et les négociations le moment venu. On parle alors dans la tradition arabe d’un « fil de Mu’awiyya » خيط معاوية.

    1- Nouri Al-Maliki, cravate ou collier ?
    2- Al-Baghdadi, bûcheron de l’obscurité.
    3- Qassem Soleimani et son boomerang.
    4- Quand les Ayatollahs iraniens instrumentalisent la peur contre les Chiites arabes.
    5- Qui veut vider le monde arabe de ses Chrétiens après ses Juifs ?

    1- Nouri Al-Maliki, cravate ou collier ?

    Les Iraquiens se sont rendus compte de l’ampleur du rôle machiavélique joué par l’âne de Troie iranien Nouri Al-Maliki, qui n’avait depuis le début qu’une seule mission dictée par l’ayatollah iranien Ali Khamenei : affaiblir l’Iraq et le diviser.

    L’occupant américain avait aussi besoin de cet homme de paille pour maintenir son canal, son fil de Mu’awiyya, avec les Iraniens. Américains et Iraniens se sont mis d’accord en 2006 pour que Maliki soit l’homme de leur réconciliation qui annonce la fin de l’Iraq historique. Un rôle joué aujourd’hui par les fanatiques de l’ « Etat islamique ».

    Ce que Nouri Al-Maliki n’a pas compris ou digéré c’est que les Américains et les Iraniens ont choisi un autre âne de Troie, Abou Bakr al-Baghdadi, pour un dessein encore plus global : ruiner et diviser la Syrie, l’Iraq et l’Egypte.

    2- Al-Baghdadi, bûcheron de l’obscurité.

    On ignore comment les fantomatiques fanatiques de l’ « Etat islamique » ont envahi un Iraq surarmé et sous surveillance occidentale et iranienne 24/24, ni comment ils sont en train de le quitter. Des fantômes ont vaincu l’armée iraquienne, puis aujourd’hui, les Américains et les milices iraniennes en Iraq disent chasser facilement les mêmes fantômes.

    Il est intriguant de remarquer que toutes les victimes du sanguinaire Al-Baghdadi sont des Sunnites ou des Chrétiens. On oublie souvent de préciser que les Kurdes sont aussi sunnites. Fallait-il massacrer tous ces innocents pour que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare « Si les Occidentaux veulent combattre l’État islamique ils devront serrer la main d’Assad ». Tout ça pour ça !

    Dans cette barbarie de géopolitique entre Russes, Iraniens, Saoudiens et Occidentaux, la vie humaine est-elle si insignifiante ?

    3- Qassem Soleimani et son boomerang.

    Que le commandant des forces d’élites iraniennes, (…)

    Lire la suite http://chahidslimani.over-blog.com/2014/09/l-ane-de-troie-i-al-baghdadi-al-maliki-soleimani-et-le-fil-

  • Iraq: Can major concessions end the political crisis?
    http://english.al-akhbar.com/content/iraq-can-major-concessions-end-political-crisis

    Sources told Al-Akhbar that there is “near unanimity to abandon the Accountability and Justice Law a decade after the fall of the previous regime,” especially that the outgoing prime minister, Nouri al-Maliki, exempted many people who were supposed to be covered by the law as some of them have continued to occupy sensitive positions within the government.

    Sources confirm that there is also near unanimity on releasing two symbolic figures from the previous regime. They are Tariq Aziz, who served as foreign minister for many years under Saddam Hussein, and Sultan Hashem who was defense minister at the time. This demand has also been made by political leaders who have tried to exonerate Aziz and Hashem, both detained since 2003 by United States occupational forces after they were included in the US most-wanted list.

    The third concession that is expected to be made by the various Shia political forces forces is the issuing of a general amnesty. This is one of the most important demands in cities that have witnessed sit-ins and protests. It was called for by several Sunni politicians, who complained about the politicization of the justice system.

  • Conflicts Forum Weekly Comment: ISIS: Back to Pre-Islamic Arab structures
    http://www.conflictsforum.org/2014/conflicts-forum-weekly-comment-isis-back-to-pre-islamic-arab-structu

    The Saudi response (as outlined in an opinion-piece by a top Saudi establishment commentator, Abdulrahman Al-Rashed, who heads Al-Arabiya television) is that the ISIS threat needs to be understood properly – since there is a “genuine [Sunni] revolution against a sectarian repugnant rule” in both Syria and Iraq. ISIS tapped into this ‘Sunni anger’ to become “the star at the box office” for Sunnis all over the world … However, “were it not for Assad and Maliki, ISIS and the Al-Nusra Front would not have existed.” (This Saudi meme is the ‘narrative’ that has almost universally been taken up by the mainstream western media.)

    Saudi Arabia is prepared, Abdulrahman suggests to confront ISIS, but only – and only if - “a political solution [is] imposed in Syria and Iraq” — a regime change that leads to wider Sunni mobilization. The sectarian policies of Assad and Maliki “triggered this chaos. Therefore, the solution lies in strong central governments in both Baghdad and Damascus with American, Western and regional support.”

    But let us be clear: When Abdulrahman insists that Nouri al-Maliki must be ousted, he is not proposing that another Shi’i simply take his place – as would occur under the present political dispensation in which the Shi’i amount to 60 – 65% of the electorate. He is calling for the overthrow of the system – with a Sunni (or a Riyadh approved Iyad Alawi) ‘strongman’ placed in power (à la Sisi). Ditto for Syria. It is a call for the purging of the Middle East.

  • Périphéries - Recettes faciles pour une guerre civile
    http://www.peripheries.net/article337.html

    Dans Le Monde diplomatique de juillet, Peter Harling expose les raisons de l’éclatement irakien. Il explique comment le premier ministre Nouri Al-Maliki, personnage falot porté au pouvoir « parce qu’il ne menaçait personne », a travaillé activement à exacerber les divisions de la société. Il a discriminé et persécuté les sunnites ; il a établi un axe chiite avec Damas en prenant parti pour Bachar Al-Assad, et en « ouvrant grand ses frontières aux chiites qui se portaient volontaires pour aller combattre en Syrie ».

    Ce mode de gouvernement, remarque Harling, n’est pas isolé dans la région : Assad, ou le maréchal Sissi en Egypte, y ont eux aussi recours. « Les régimes n’essaient même plus de surmonter les clivages existant au sein de leurs sociétés (...). Ils investissent ces lignes de fracture, les exacerbent et recherchent le conflit. En radicalisant une partie de leur société, ils consolident leur position dans une autre et font l’économie de tout programme constructif : la crainte de ce qui pourrait les remplacer suffit à les maintenir au pouvoir. »

    Je suis embarrassée de l’avouer, et de comparer ainsi un honorable chef d’Etat français à un vulgaire despote oriental, mais c’est à cet article que j’ai pensé en découvrant, le 9 juillet dernier, le communiqué de l’Elysée sur la situation au Proche-Orient, alors que l’on comptait déjà plusieurs dizaines de victimes palestiniennes et aucune victime israélienne : « Le président de la République a eu ce soir un entretien téléphonique avec le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Il lui a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. Il lui a rappelé que la France condamne fermement ces agressions. Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces. »

    #Israël #Palestine #France

  • #sistani calls for end to #Iraq deadlock
    http://english.al-akhbar.com/content/sistani-calls-end-iraq-deadlock

    Iraq’s top cleric, Grand Ayatollah Ali al-Sistani, called on political leaders on Friday to refrain from clinging to their posts, in an apparent reference to Prime Minister Nouri al-Maliki, who has defied demands that he step aside. Speaking through an aide who delivered a sermon after Friday prayers, Sistani said leaders should be flexible so that political deadlocks can be broken and Iraq can confront dangers and terrorism. (Reuters)

    #maliki

  • Two car bombs kill six in #Baghdad
    http://english.al-akhbar.com/content/two-car-bombs-kill-six-baghdad

    Two car bombs struck Baghdad on Monday, killing six people and wounding a dozen others, police and medical sources said. The explosions occurred as the government of Prime Minister Nouri al-Maliki battles jihadi insurgents who have taken over large parts of northern and western #Iraq and threatened the capital. The first bomb exploded in the central district of Alawi, killing three people and wounding six. The second struck in the western neighborhood of Bayaa, also killing three people. (Reuters)

    #Nuri_al-Maliki

  • Kurds boycott #Iraq government over accusations they harbored #Jihadis
    http://english.al-akhbar.com/content/kurds-boycott-iraq-government-over-accusations-they-harbored-jiha

    The Kurdish political bloc will no longer take part in Iraq’s national government in protest against Prime Minister Nouri al-Maliki’s accusation that Kurds were harboring Islamist insurgents in their capital, the foreign minister said on Friday. “We have suspended our government business,” said minister Hoshiyar Zebari, who is a Kurd. read more

    #Erbil #ISIS #Kurdistan

  • Kurdish president: Maliki “must step down”
    http://english.al-akhbar.com/content/kurdish-president-maliki-must-step-down%E2%80%9D

    A spokesman for Iraqi Kurdish president #Massud_Barzani said Thursday national premier #Nouri_al-Maliki had “become hysterical” and should step down after he accused the autonomous region of harboring militants. Maliki “has become hysterical and has lost his balance,” said the statement, published on the Kurdish regional presidency website in English. Addressing the premier, it continued: “You must apologize to the Iraqi people and step down. You have destroyed the country and someone who has destroyed the country cannot save the country from crisis.” read more

    #Iraq #Kurdistan

  • #Iraq PM accuses Kurds of providing cover for militants in Erbil
    http://english.al-akhbar.com/content/iraq-pm-accuses-kurds-providing-cover-militants-erbil

    Iraqi Prime Minister #Nouri_al-Maliki said on Wednesday the Kurdish-controlled city of Erbil was becoming an operations base for the #Islamic_State militant group that seized swathes of northern and western Iraq last month. Maliki is under pressure as militants, led by the #al-Qaeda offshoot Islamic State, hold large parts of the north and west of the country and have threatened to march on the capital. “We will never be silent about Erbil becoming a base for the operations of the Islamic State and Baathists and al-Qaeda and the terrorists,” Maliki said in his weekly televised address. read more

    #Kurdistan

  • Iraqi army general killed in shelling near #Baghdad
    http://english.al-akhbar.com/content/iraqi-army-general-killed-shelling-near-baghdad

    Shelling west of Baghdad killed the commander of the Iraqi army’s 6th division on Monday, Prime Minister Nouri al-Maliki’s security spokesman said. Major General Najm Abdullah Sudan “was killed by hostile shelling in Ibrahim bin Ali,” Lieutenant General Qassem Atta told AFP by text message. Ibrahim bin Ali lies in the Abu Ghraib area, just west of Baghdad, near where security forces have been locked in a months-long standoff with militants who have seized control of the city of Fallujah. read more

    #Iraq

  • Nomination d’un ministre chiite en #Arabie_saoudite, un geste politique
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140701-nomination-ministre-chiite-arabie-saoudite-irak-roi-abdallah

    Riyad veut aussi et surtout apporter la preuve à Nouri al-Maliki, Premier ministre irakien accusé par les Saoudiens d’être responsable du chaos, qu’en Arabie saoudite, sunnites et chiites peuvent cohabiter dans un même gouvernement. En nommant un ministre originaire de la région de Najran, le souverain saoudien fait tomber un mur longtemps érigé contre les chiites. La porte leur est désormais ouverte.

    Le geste est plus que symbolique ; il est même avant tout politique. Reste à savoir si le Premier ministre irakien osera suivre l’exemple du roi Abdallah pour former un gouvernement d’union nationale en Irak.

  • Maliki offers amnesty to Iraqi militants
    http://english.al-akhbar.com/content/maliki-offers-amnesty-iraqi-militants

    Iraq Prime Minister Nouri al-Maliki on Wednesday offered an amnesty to some backers of a sweeping militant offensive, in an apparent attempt to undercut support for the insurgents. “I announce the provision of an amnesty for all tribes and all people who were involved in actions against the state” but who now “return to their senses,” excluding those involved in killings, Maliki said in televised remarks. A major militant offensive, spearheaded by jihadis from the Islamic State group, has overrun large areas of five provinces since June 9. read more

    #Iraq #Kurd #Nuri_al-Maliki

  • Iraqi party leaders may oust Maliki
    http://english.al-akhbar.com/content/iraqi-party-leaders-may-oust-maliki

    Iraqi Prime Minister #Nouri_al-Maliki waits for the arrival of US Secretary of State John Kerry ahead of their meeting at the Prime Minister’s Office in Baghdad on June 23, 2014. (Photo: AFP - Brendan Smialowski) Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki waits for the arrival of US Secretary of State John Kerry ahead of their meeting at the Prime Minister’s Office in Baghdad on June 23, 2014. (Photo: AFP - Brendan Smialowski)

    Iraqi party leaders planned delicate talks that could end Prime Minister Nouri al-Maliki’s divisive rule after a top Shia cleric called for a new premier to be chosen without delay to tackle Islamist rebels threatening to tear apart the country. Major powers are pushing for a new inclusive government, (...)

    #Iraq

  • Iraqi Shiites pushing for al-Maliki’s removal
    http://bigstory.ap.org/article/iraq-villagers-flee-militant-advance-north

    Prominent Shiite leaders pushed Thursday for the removal of Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki as parliament prepared to start work next week on putting together a new government, under intense U.S. pressure to rapidly form a united front against an unrelenting Sunni insurgent onslaught.

    Increasingly, the Shiite al-Maliki’s former allies believe he cannot lead an inclusive government that can draw minority Sunnis away from support for the fighters who have swept over a large swath of Iraq as they head toward the capital, Baghdad. In a further sign of Iraq’s unraveling along sectarian lines, a bombing on Thursday killed 12 people in a Shiite neighborhood of Baghdad that houses a revered shrine, and police found the bullet-riddled bodies of eight Sunnis south of the capital.

    Most crucially, though, backing for al-Maliki is weakening with his most important ally, neighboring Iran.

  • Maliki : #syria bombed ISIS-held border post
    http://english.al-akhbar.com/content/maliki-syria-bombed-isis-held-border-post

    Syria has carried out air strikes inside Iraqi territory this week, #Iraq Prime Minister Nouri al-Maliki was quoted on Thursday as telling the BBC. The article said Maliki confirmed that Syrian jets had bombed militants near the border town of al-Qaim. Maliki said he did not ask for the raid but “welcomed” any strike against the Islamic State in Iraq and Syria (ISIS) militant group, the BBC said. Syrian state media has denied the country has carried out attacks on Iraq. read more

  • ابحثوا عن السعودية
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/18249/arabic

    «في حال فوز نوري المالكي رئيس الوزراء الحالي المنتهية ولايته، في الانتخابات التي يجري الإعداد لها في الفترة الراهنة، سوف يقسّم العراق»

    Rappelés dans cet article de Jadaliyya, ces mots de Turki al-Faisal, ex patron des renseignements saoudiens, avant les élections irakiennes, rempportées par Al-Maliki : « En cas de victoire de Nouri al-Maliki, l’actuel Premier ministre dont le mandat arrive à terme à l’occasion des élections qui se préparent, l’Irak sera partitionné (yuqassam al-’irâq). »

  • U.S. Signals Iraq’s Maliki Should Go - WSJ
    http://online.wsj.com/articles/u-s-signals-1403137521

    Après les Egyptiens, les Irakiens se mettent à l’école de la démocratie.

    The Obama administration is signaling that it wants a new government in Iraq without Prime Minister Nouri al-Maliki, convinced the Shiite leader is unable to reconcile with the nation’s Sunni minority and stabilize a volatile political landscape.

    Mr. Maliki’s State of Law coalition won a plurality of seats, 92 out of 328, in Iraq’s parliamentary elections [avril 2014]. The country is waiting for ratification of the results, after which the parliamentary speaker will call on the leadership of Mr. Maliki’s party to form a new government.

    #US_building_democracy