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  • ENTRETIEN Maud Simonet : « Le travail gratuit est l’un des visages du néolibéralisme »

    Maud Simonet
    sociologue à l’IDHE (CNRS)

    Du service civique à l’engagement citoyen, du bénévolat au workfare, le travail gratuit ou semi-gratuit est partout. Dans Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? (éd. Textuel, 2018), la sociologue Maud Simonet revient sur ses multiples formes et les enjeux soulevés en prenant appui sur les analyses féministes des années 1970 sur le travail domestique. Entretien.

    Travail domestique, digital labor, blogueurs du Huffington Post, allocataires d’aide sociale dans les parcs publics new yorkais…, vous vous intéressez dans ce livre à toutes ces formes de travail gratuit. Pourquoi les rassembler ?

    Ce sont à chaque fois des terrains sur lesquels j’ai mené des enquêtes et entre lesquels j’ai trouvé des points communs. Le premier est que toutes ces formes de travail non rémunéré font vivre des associations, des services publics et des entreprises, elles font partie intégrante du fonctionnement du marché du travail actuel.

    Alors que l’on parle aujourd’hui beaucoup d’ « assistanat », tous ces exemples montrent l’inverse : une partie de nos organisations productives reposent sur du travail qui non seulement n’est pas rémunéré, mais qui n’est même pas reconnu comme travail.

    Qu’entend-on justement par travail gratuit ?

    Je m’appuie sur les analyses féministes des années 1970 sur le travail domestique, qui sont extrêmement riches, et je retiens cette définition : le travail gratuit n’est pas seulement une soustraction, ce n’est pas seulement un travail qui n’est pas rémunéré. C’est avant tout un déni de travail au nom d’autre chose. C’est un travail que l’on ne reconnaît pas comme travail, mais comme valeur : il est fait au nom de l’amour, de la maternité, de la famille, pour le travail domestique.

    C’est la même chose dans les autres formes de travail gratuit. Dans les services publics, c’est au nom de la citoyenneté, de l’engagement citoyen qu’on travaille gratuitement et qu’on ne reconnaît pas ce travail comme du travail. Sur internet, pour ce qu’on appelle le digital labor, c’est le même principe, cette fois autour de la rhétorique de la passion : ce n’est pas un vrai travail car on est passionné. On a tendance à opposer les valeurs d’un côté, le travail de l’autre. Les analyses féministes des années 1970 nous permettent de penser les deux ensemble : ce n’est pas parce qu’on y croit, qu’on aime ou qu’on est passionné·e qu’il n’y a pas d’enjeux d’exploitation.

    L’une des originalités du livre est de mettre l’accent sur le travail gratuit dans les services publics. Comment fonctionne cette mise au travail des usagers des services publics ?

    Elle mobilise la rhétorique de l’engagement citoyen. On le fait pour rendre à la communauté, pour l’intérêt général. Pourtant, les conséquences sur les conditions matérielles du travail sont concrètes et cela aboutit à une démultiplication des statuts des travailleurs des services publics.

    Je prends l’exemple des parcs publics new-yorkais, dans lesquels j’ai mené une enquête avec mon collègue John Krinsky. A New York, si vous prenez une photo dans un parc d’une personne tenant une pince servant à ramasser les déchets, cette personne peut être un employé de la ville, mais aussi un travailleur associatif, un bénévole, un allocataire des minima sociaux… Différents statuts coexistent, et bien sûr, différents droits attachés à ces statuts.

    En France aussi. On le voit avec la réforme des rythmes scolaires à l’école que j’ai étudiée avec Francis Lebon. Si vous poussez la porte d’une école le mardi après 15 heures, pendant les activités périscolaires, vous pouvez rencontrer un animateur municipal, qui peut être titulaire, vacataire ou contractuel, un animateur associatif, un enseignant qui sera payé en plus par la municipalité, un jeune en service civique1, un parent ou un grand-parent bénévole ou un autre bénévole. Une série de statuts entrent dans le service public, aux horaires du service public.

    Qu’est-ce que ça veut dire ?

    Cette gratuitisation du travail est le contraire de la privatisation des services publics. C’est une forme de néolibéralisation plus douce, moins visible, plus acceptable que la privatisation car on traite de valeurs, l’engagement citoyen, au service de sa communauté. C’est la face civique de la néolibéralisation du travail. Ce visage du néolibéralisme peut nous sembler plus supportable, mais il soulève des enjeux importants, qui sont plus difficiles à repérer et à combattre.

    La gratuitisation du travail dans les services publics est d’abord une attaque contre la fonction publique municipale. D’autant que les fonctionnaires municipaux eux-mêmes, dans l’exemple des parcs new-yorkais, doivent encadrer ces travailleurs gratuits sans être payés pour le faire. C’est aussi une attaque contre la syndicalisation, contre la possibilité de créer du collectif.

    De plus, il est très compliqué pour les syndicats de combattre le bénévolat. Cela revient à lutter contre des citoyens engagés qui se préoccupent de l’état de propreté de leur parc, des parents d’élèves qui s’impliquent dans les activités périscolaires. C’est compliqué aussi parce que les syndicats eux-mêmes fonctionnent en partie grâce au travail gratuit.

    Quant aux associations, elles sont à la fois contraintes par et actrices de ce développement. Lorsque l’Etat coupe les financements mais subventionne des services civiques, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’il y ait moins de CDI dans les associations et davantage de services civiques. Mais les associations cherchent aussi à développer ces formes d’engagement citoyen. Certaines d’entre elles ont beaucoup porté le service civique.

    Quel est le rôle de l’Etat ?

    La responsabilité de l’Etat est très forte. Le travail gratuit ou semi-gratuit est soutenu par une politique publique. Ce sont des choses pensées politiquement, construites, avec des financements, et des projets de loi qui sont votés.

    A leur création [en 2010, ndlr], les services civiques étaient très concentrés dans les associations. Depuis leur montée en charge, ils peuvent être déployés directement par les ministères, à l’hôpital, dans l’éducation nationale, par le ministère des Sports. Les administrations signent des conventions avec l’Agence du service civique. Dans une école, vous pouvez avoir un service civique par l’intermédiaire de la Ligue de l’enseignement, et un autre envoyé directement par le rectorat.

    C’est pourquoi, avec mon collègue Matthieu Hély notamment, nous sommes très critiques par rapport à l’idée d’un retrait ou d’un désengagement de l’Etat : celui-ci reste bien présent. L’école est toujours un service public, comme l’entretien des parcs new-yorkais est toujours un service public. On constate en revanche un retrait du fonctionnaire, de la figure du fonctionnaire comme agent de l’Etat. Cette représentation est attaquée et questionnée par ces transformations du travail et ces politiques publiques.

    Le bénévolat était pourtant vu dans les années 1980 comme un obstacle à l’emploi. Qu’est-ce qui a changé ?

    En 2011, Laurent Wauquiez parle du « cancer de l’assistanat » et formule la première proposition très explicite de workfare, qui consiste à demander aux allocataires du RSA de faire des travaux d’utilité sociale. En 2016, le département du Haut-Rhin veut imposer des heures de bénévolat (le terme est cette fois employé) aux allocataires du RSA. Dans les deux cas, les associations se mobilisent : « non, le cancer, c’est le chômage », « le bénévolat ne peut pas être obligatoire ».

    Mais vingt ans plus tôt, ces mêmes associations se mobilisaient pour permettre aux chômeurs de faire du bénévolat. Deux cas de chômeurs bénévoles menacés de radiation avaient fait du bruit. A l’époque, l’Unédic disait « quand on est chômeur, on doit être disponible et à la recherche d’un emploi, on ne peut donc pas faire du bénévolat ». Les associations répondaient : « comme tout le monde, les chômeurs ont le droit de faire du bénévolat ». La loi de 1988 sur l’exclusion intègre cette possibilité de bénévolat pour les chômeurs sous certaines conditions.

    En vingt ans, nous sommes passés d’une mobilisation pour permettre aux chômeurs de faire du bénévolat à une mobilisation pour ne pas obliger les allocataires du RSA à faire du bénévolat. Que s’est-il passé ? Le paradigme de l’emploi s’est transformé en peu de temps : au départ, le bénévolat était perçu comme un obstacle à la recherche d’emploi. Aujourd’hui, il peut être vu comme un substitut à l’emploi, ou a minima, comme une contrepartie à l’emploi qu’on n’a pas. Nous sommes passés de l’obstacle à la contrepartie.

    Comment ce passage a-t-il eu lieu ?

    Par la rhétorique du bénévolat comme tremplin vers l’emploi. Dans le monde anglophone, on parle de « sacrificial labor », « aspirational labor », « hope labor », le travail peu ou pas payé que l’on fait aujourd’hui dans l’espoir d’en avoir un ou un meilleur demain. Les chômeurs peuvent légitimement faire du bénévolat puisque cette expérience pourrait les amener à décrocher un emploi.

    Ce phénomène s’inscrit dans une transformation plus large des politiques de l’emploi. C’est un moyen de faire la démonstration de son employabilité mais aussi de sa bonne citoyenneté, à une époque, depuis les années 1990, où les chômeurs sont culpabilisés. Ce qu’a exprimé encore récemment la réponse d’Emmanuel Macron disant qu’il suffisait de « traverser la rue » : cela veut dire que le chômeur n’a pas cherché bien loin, et renforce l’idée d’une responsabilité individuelle. Le travail gratuit devient une preuve : la preuve qu’on est un bon chômeur, un bon allocataire, que l’on fait des choses pour sa communauté, qu’on ne reste pas chez soi.

    Le workfare n’existe pas en France, légalement du moins.

    Le workfare désigne l’obligation qui est faite aux allocataires de l’aide sociale de donner des heures de travail pour toucher leur allocation. Il n’existe pas en effet légalement en France. Mais des brèches ont été ouvertes. Dans plusieurs départements, des municipalités proposent des programmes de bénévolat pour les allocataires du RSA. Dans le Haut-Rhin, le tribunal administratif de Strasbourg a d’abord dit qu’on ne pouvait pas imposer de bénévolat aux allocataires du RSA. Mais quelque temps plus tard, le Conseil d’Etat est revenu partiellement sur cette décision en disant « dans certains cas, un département peut l’intégrer dans ses demandes aux allocataires ».

    Par ailleurs, des contraintes sociales existent en dehors de l’obligation légale. Lorsqu’un conseiller Pôle Emploi propose le service civique aux jeunes qui viennent à son guichet, cela construit une incitation. Quand un maire dit « si vous m’aidez à nettoyer la ville, je vous aide à trouver du travail », les gens l’intègrent comme une contrainte. « Papa doit le faire s’il veut trouver du travail ». C’est ainsi qu’une grand-mère l’a expliqué à sa petite-fille qui assistait à la réunion de présentation.

    Cela n’empêche pas de reconnaître l’importance que ce travail a pour les personnes. Comme pour le travail domestique. Dénoncer son exploitation ne signifie pas qu’il n’y a pas d’amour dans les foyers. Il faut pouvoir penser ensemble le registre des valeurs et le déni de travail qui est fait à ces acteurs et actrices-là. Oui, les personnes qui le font y trouvent une utilité sociale. Ne pourraient-elles pas pour autant être payées pour le faire ? Est-ce légitime que la société leur demande de le réaliser gratuitement ? Même si localement, ça peut marcher : huit mois de service civique ou six mois de stage permettent de décrocher un emploi. En attendant, ces formes de travail gratuit ou semi-gratuit font fonctionner le marché du travail tel qu’il existe aujourd’hui.

    Vous ouvrez votre livre sur les analyses féministes du travail domestique des années 1970. Pourquoi ?

    Ces analyses sont très puissantes théoriquement. Les féministes ont déjà posé toutes les questions que nous nous posons aujourd’hui sur le travail gratuit : comment le définir ? Quelles sont ses frontières ? Comment le rendre visible ? Comment est-il traversé par des rapports sociaux de genre et de classe ? Pourquoi le rendre visible ne suffit-il pas à changer les choses ? Comme la chercheuse Kylie Jarrett, qui l’exprime avec colère, je trouve qu’on ne rend pas suffisamment justice à cette pensée, à ces discussions très vives, très riches et très puissantes intellectuellement qui ont eu lieu dans les années 1970. Nous pourrions bien davantage nous emparer de ces outils.

    Plus précisément, quels enseignements peut-on en tirer ?

    Les féministes se sont demandé comment rendre visible le travail domestique. L’une des façons de procéder a été de lui attribuer une valeur monétaire, ce qui a été fait en 1981. Cela a fait l’effet d’une révélation. « Pour que le travail domestique devienne une « question sociale », il a fallu que son estimation emprunte les termes de l’économie dominante : la monnaie », écrit l’économiste Annie Fouquet dans un article de 2001 où elle revient sur cet épisode. Mais cette valorisation monétaire a aussi soulevé de nombreuses questions : comment la réaliser ? Ne laisse-t-on pas une dimension essentielle de ce travail de côté ? La mesure monétaire a aussi immédiatement posé la question des frontières du travail domestique : lorsque je promène le chien, est-ce du travail domestique ? Lorsque je fais l’amour ? Lorsque je lis une histoire à mon enfant le soir ?

    On voit aujourd’hui très bien comment ce débat se pose pour le digital labor : est-ce que je travaille lorsque je poste mes photos de vacances sur Facebook ? Quand j’écris un commentaire sur un site recensant les restaurants ? La seule différence, c’est que ces questions concernent aussi des hommes diplômés des classes moyennes. Mais l’idée que le capitalisme entre « dans nos cuisines et nos chambres à coucher », Silvia Federici et Nicole Cox l’écrivaient déjà en 1975.

    Le travail gratuit est aussi traversé par des rapports de classe.

    Les débats entre féministes sur l’émancipation par le travail rémunéré nous montrent aussi que le travail gratuit des un·e·s n’est pas celui des autres. C’est ce que rappelle bell hooks2 : les féministes blanches mainstream des années 1970 voulaient aller sur le marché du travail et voyaient dans l’accès à l’emploi une source d’émancipation. A quoi le black feminism a répondu : « C’est bien gentil, mais nous, les femmes noires et les femmes des classes populaires, ça fait bien longtemps qu’on va sur le marché du travail, et on n’y a jamais trouvé la moindre émancipation. » Pour beaucoup de femmes noires des classes populaires contraintes de quitter leur foyer pour aller au boulot, le travail domestique pouvait au contraire avoir une valeur politique et émancipatrice, à travers le fait de prendre soin des siens, d’un espace protégé et de transmettre une histoire, des savoirs et des savoir-faire.

    Le travail gratuit est pris dans des rapports sociaux de sexe et de classe. C’est toujours le cas aujourd’hui. Dans les parcs new-yorkais s’exercent plusieurs formes de travail gratuit, qui s’adresse de fait surtout aux femmes : l’un, au nom de la citoyenneté, s’impose aux femmes des classes moyennes et supérieures. L’autre, à travers le workfare, s’impose aux femmes des classes populaires. Dans le premier cas, ce travail est valorisé, sa dimension citoyenne est mise en avant, la bénévole est encensée comme une bonne citoyenne. Des cérémonies de remerciement sont organisées. De l’autre côté, les allocataires de l’aide sociale sont priées de faire ce travail au nom de la citoyenneté, mais avec l’idée que c’est la dernière chance de se racheter une citoyenneté quand on est dépendant·e. Le discours est moins valorisant.

    Quelles conséquences cela a-t-il ?

    Tout sépare la bénévole qui vit au-dessus de Central Park, et l’allocataire des minima sociaux qui vit dans le Bronx et vient nettoyer le parc de Brooklyn. Tout sépare la philanthrope qui a contribué à mettre en place l’association des bénévoles du parc et qui fait des réceptions pour lever des fonds et recruter, et l’allocataire de minima sociaux, prise dans des rapports paternalistes, parfois confrontée à du harcèlement sexuel, dépendante d’un encadrant, souvent un homme, qui peut lui donner une petite prime ou des heures supplémentaires. Ce sont des univers sociaux qui sont à mille lieux l’un de l’autre. Comment dès lors peut-on construire une alliance entre ces actrices ?

    Il en va de même pour le bénévolat en France : comment construire du commun entre le bénévolat d’un fonctionnaire retraité et celui d’un jeune des classes populaires qui essaie d’entrer sur le marché du travail et à qui l’on dit « tu n’as qu’à faire ça en attendant de trouver quelque chose, peut-être que tu pourras te faire remarquer »… Dans les deux cas, c’est du bénévolat, mais les enjeux en termes de rapports sociaux ne sont pas les mêmes : pour les uns, c’est une continuité, un plus, une manière de continuer à se sentir utile, pour les autres, c’est un moyen de prouver son employabilité afin de pouvoir avoir un jour accès à un emploi. Il est donc très difficile de construire un intérêt collectif.

    Que le travail gratuit soit traversé par des rapports sociaux de classe rend compte aussi des limites de la visibilisation. Il est essentiel de rendre ce travail visible, et pourtant, cela ne suffit pas à faire changer les choses. C’est aussi le cas avec le travail domestique : le seul fait de le mettre en lumière ne permet pas d’en venir à bout, même si c’est indispensable.

    Les débats des années 1970 n’ont pas été soldés à l’époque, et ne le sont toujours pas. Tous les enjeux du travail domestique, d’assignation d’une forme de travail aux un·e·s et pas aux autres, une telle approche féministe du travail a beaucoup à nous dire sur le travail aujourd’hui. Tout le monde pourrait s’en emparer, et pas uniquement pour regarder le travail des femmes. Nous sortirions ainsi du regard très masculin, très androcentré, sur le travail qui reste prédominant.

    1. Le service civique est encadré par une limite d’âge (entre 16 et 25 ans), indemnisé autour de 580 euros par mois et bénéficie d’une protection sociale complète, mais ne peut cotiser au chômage ni ne relève du droit du travail. On peut parler à son propos de travail semi-gratuit.
    2. Voir De la marge au centre – Théorie féministe, éditions Cambourakis, 2017 (cet ouvrage regroupe des textes écrits dans les années 1980 et 2000).

    PROPOS RECUEILLIS PAR CÉLINE MOUZON

    https://www.alternatives-economiques.fr/maud-simonet-travail-gratuit-lun-visages-neoliberalisme/00087462

  • DU CUI AU PEC : Chronique d’une matinée avec le DRH | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/pauline-menguy/blog/150918/du-cui-au-pec-chronique-dune-matinee-avec-le-drh

    Monsieur le directeur RH nous reçoit. Nous sommes une quarantaine de travailleurs de plus de 58 ans et de travailleurs #handicapés dans la salle. Des travailleurs qui n’ont pas leur place dans la « start up Nation ».

    L’accueil est cinglant :
    « Ce sont vos derniers six mois, après celui-ci vous ne signerez plus de contrat avec la ville. »

    « Je suis désolé de devoir vous l’annoncer. Nous sommes là pour vous donner les pistes qui vous permettront déjà de bien comprendre ce qui vous arrive et de prendre les dispositions nécessaires pour que vous puissiez à nouveau prétendre à un emploi pérenne par la suite.
    Rencontrez votre conseiller Pôle Emploi. Vous allez me dire, c’est pas facile quand on a déjà 60 ans, mais toutes les situations sont uniques. Ce n’est pas moi qui vais répondre à votre problème, c’est votre employeur. »

    Le type est odieux, les voix s’élèvent. Au fond de moi j’espère une insurrection. Je commence à retranscrire tous les échanges. Une façon de prendre du recul certainement en me donnant une contenance, un rôle.

    « Vous devez faire des efforts pour améliorer votre CV. Il est temps de se prendre en charge. Aujourd’hui on est entré dans le 21ème siècle, vous vous devez d’être connecté » Il est épaulé par Soraya une conseillère Pole Emploi qui nous rappelle gentiment que le contrat aidé n’est pas un vrai travail, que nous sommes des chercheurs d’emploi.
    « Je bosse 35 heures pour la Ville et vous me dites que je n’ai pas de #travail ? », interrompt une femme. « Le but du CUI est de monter en autonomie, un assisté n’intéresse pas un employeur ». Le type n’hésite pas sur la forme.
    « Vous croyez que c’est simple ? » lance un autre. « Ce n’est pas moi qui vous le reproche c’est la #société mon cher monsieur. »

  • Pour Laurent Wauquiez, les agents Pôle Emploi conseillent aux chômeurs de « profiter de la vie » plutôt que de chercher un travail - Le Lab Europe 1
    http://lelab.europe1.fr/pour-laurent-wauquiez-les-agents-pole-emploi-suggerent-aux-chomeurs-de

    FAITS ALTERNATIFS - Le « cancer » de l’assistanat, Laurent Wauquiez connaît ça. Non pas parce qu’il a continué à cumuler ses points de retraite au Conseil d’État après n’y avoir travaillé que deux mois. Non. Si le président d’Auvergne-Rhône-Alpes connaît si bien, c’est parce qu’il est un fin observateur. 

    Mercredi 25 octobre, à Mandelieu-la-Napoule, le candidat à la présidence de Les Républicains a fait une brève présentation de ses observations. Et ce qu’il a vu n’était pas bon. Il a ainsi parlé de ces satanés assistés qui, en cumulant les aides, gagnent plus, en ne faisant rien chez eux, que les honnêtes travailleurs. Laurent Wauquiez répète cette histoire depuis des années. Tout le monde sait que c’est faux, lui y compris certainement, mais apparemment, les faits sont têtus mais guère importants.

    Et puis surtout, les faits sont peu de choses par rapport à ce que Laurent Wauquiez, lui, dit avoir vu de ses propres yeux. Il a donc raconté :

    Et j’ai vu, j’ai vu tout ce qui nous fait enrager en silence. […] J’ai vu ces situations qui nous révoltent, où un demandeur d’emploi pousse la porte de Pôle emploi pour trouver un emploi et on lui répond : ’vous avez deux ans d’assistance chômage, ne vous pressez pas. Profitez un peu de la vie’. Parce que cela, c’est la réalité.

    Des applaudissements se sont alors faits entendre dans la salle alors que Christophe Castaner, pour qui certains chômeurs se disent qu’ils vont « bénéficier des allocations-chômage pour partir deux ans en vacances », n’était même pas présent…

    Laurent Wauquiez connaît plutôt bien son sujet : il a été secrétaire d’État à l’Emploi. D’ailleurs, à l’époque, il trouvait ça bien, Pôle Emploi. « Un an et demi après sa création, deux tiers des demandeurs d’emploi valident Pôle emploi, estimant que c’est plus simple (69%) et plus rapide (67%) qu’avant », disait-il par exemple au JDD en 2010, ajoutant que les résultats de la consultation qu’il avait lancée étaient un « démenti très clair des caricatures ». Il défendait d’ailleurs les agents de Pôle Emploi, admettant que les conseillers sont parfois surchargés…

    #chômeurs #guerre_aux_pauvres

  • MNCP ET PÔLE EMPLOI | Mobilisations, luttes et solidarités
    http://www.actuchomage.org/2016071327081/Mobilisations-luttes-et-solidarites/mncp-et-pole-emploi.html

    Aujourd’hui, il est impossible de gérer les situations urgentes avec Pôle Emploi - Les terminologies et le vocabulaire administratif sont trop abstraits pour une majorité de gens qui n’ont pas un cursus scolaire et ne sont pas autodidactes. L’accueil et le dialogue de certains conseillers est déshumanisés, on traite des dossiers, de la statistique, on ne parle plus à des êtres humains - J’ai contact avec le Pôle Emploi en me rendant sur place mais je n’arrive jamais à les avoir par téléphone - Jamais le ou la même référent(e) - Le conseiller change souvent - Ce n’est jamais le même agent qui s’occupe de nous, si bien que je ne connais pas le nom du dernier - Je suis inscrit depuis le 28/12/2015 mais je n’ai jamais rencontré mon conseiller Pôle Emploi - Aucun contact direct avec un conseiller, aucun moyen d’étudier les cas particuliers de chacun - Répétitions des situations suivant les changements d’agents. Cumul des prises en charge : pas de transversalité entre les différentes structures, toujours refaire, redire - Ce qui me gêne est que mon conseiller ne m’accueille pas sur mes recherches et demandes de formation (la raison étant le fonctionnement autonome du CPF et l’impersonnalité des échanges par email) - Pas d’écoute, pas de solution ! - On m’a radié pour rien, je n’ai pas compris le motif - Ce n’est pas parce que je suis handicapé que je dois me mettre dans les oubliettes !

  • Retour sur… Les désobéissants du service public (R) - Information - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-retour-sur-les-desobeissants-du-service-p

    Agents Pôle Emploi, gardes forestier, agents ERDF, professeurs des écoles, agents territoriaux... Aujourd’hui ils ne reconnaissent plus les valeurs pour lesquelles ils ont choisi d’exercer leur métier. Dans l’ombre ou publiquement, ils préfèrent désobéir plutôt que démissionner.

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-17.12.2015-ITEMA_20866593-0.mp3
    #désobéir

  • Asphyxier les départements pour dynamiser la #chasse aux pauvres. "RSA : les fraudeurs dans le collimateur" - paris-normandie.fr
    http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/4235274/rsa--les-fraudeurs-dans-le-collimateur

    Le financement du #RSA et l’envol des #dépenses_sociales se trouveront au cœur du congrès des #départements de France, aujourd’hui et demain à Troyes. Environ 80 présidents de conseils départementaux sur 102, dont beaucoup de nouveaux élus lors du scrutin de mars (qui a vu de nombreux départements basculer à droite), sont attendus pour ce grand rassemblement annuel.

    Marylise Lebranchu, la ministre de la Décentralisation, doit présenter aujourd’hui des « mesures d’urgence » proposées par le gouvernement. Un groupe de travail réunissant des représentants du gouvernement et des départements doit par ailleurs être constitué pour réfléchir à des mesures structurelles pour assurer le financement du RSA sur la durée. Selon Matignon, « une quarantaine de départements peuvent être considérés comme fragiles » financièrement. La situation d’un « petit nombre » est jugée « préoccupante ». Ce serait le cas notamment en Seine-Maritime.

    La guerre est déclarée. Les Départements de la Seine-Maritime et de l’Eure sont bien décidés à traquer les #fraudeurs au RSA (Revenu de solidarité active), à l’heure où son versement les pousse au bord de la faillite. Alors que l’État assure toujours l’attribution du RSA « activité » (complément de revenus), les Conseils départementaux restent comptables de la partie « socle » (pour les foyers sans #revenu), une portion qui n’a cessé en effet d’augmenter ces dernières années.

    En Seine-Maritime, l’assemblée présidée par Pascal Martin a présenté la semaine dernière son plan « Pour un juste droit », voué à améliorer la détection des fraudes (lire ci-dessous). Dans l’Eure, là même où fut expérimenté le RSA en 2007, sous la présidence du socialiste Jean Louis Destans, son successeur, Sébastien Lecornu (Les Républicains), s’est montré très critique tout en annonçant lui aussi la création d’un service dédié à la traque des tricheurs.

    « Douze petits contrôles de la CAF [Caisse d’allocations familiales, organisme qui instruit les dossiers et verse les prestations, N.D.L.R.], par an, ce n’est pas lutter contre la fraude. Et jusqu’alors, il n’y a eu aucune politique de #contrôle ! », a même taclé l’élu en séance plénière, la semaine dernière. Or, signale-t-on à la CAF de l’Eure, le RSA fait déjà l’objet de contrôles pointus et permanents, dans le cadre d’une politique globale de #surveillance de l’ensemble des prestations.

    PRÈS DE 35 000 CONTRÔLES

    Chaque bénéficiaire du RSA est tenu, pour commencer, d’effectuer une déclaration de ressources trimestrielle. Ces données sont passées au peigne fin grâce à des outils informatiques et statistiques sans cesse perfectionnés, mais aussi recoupées avec celles transmises par les finances publiques, Pôle emploi, l’Urssaf, etc. « Tout le monde ici est concerné par la question du contrôle », affirme Annick Sourd, directrice de la CAF de l’Eure. Les anomalies détectées font l’objet, selon leur importance, de contrôles sur pièce ou directement sur place, chez l’#allocataire.

    À ce titre, près de 35 000 procédures ont été déclenchées l’année dernière dans l’Eure en lien avec le RSA, révèlent les services de la #CAF : environ 33 600 contrôles sur pièce, un peu plus de 1 500 sur place. Cinq agents sont spécifiquement dédiés à cette mission dans le département. « Des personnes solides sur le plan relationnel », précise Annick Sourd.

    Ces procédures ont donné lieu à plus de 4,5 millions d’euros d’indus (trop-perçus par les allocataires) et 3,6 millions de rappels (sommes dues par la CAF), sur un total de 85 millions d’euros de prestations versées pour le RSA.

    « Tout le monde n’a pas d’intention frauduleuse, note la directrice de la CAF. Le contrôle sur place permet justement de vérifier l’#intentionnalité d’une déclaration erronée. » Les fraudes au RSA les plus fréquentes restent « la non-déclaration de revenus, ou encore la déclaration d’#isolement alors que la personne vit en couple », précise Annick Sourd.

    Justement, « le RSA devrait être systématiquement individualisé, y compris pour les personnes en couple », estime de son côté Roger Smadja, pour l’Association havraise des chômeurs et des précaires. « Le système est pénalisant pour les couples, ce qui incite aux fausses déclarations. » De même, le calcul du RSA reste défavorable aux allocataires qui le perçoivent en plus d’une activité à faibles revenus, déplore Roger Smadja. Ce qui, selon lui, encourage la fraude, voire la non-recherche de travail.

    Sur 96 cas de triches officiellement détectées par la CAF de l’Eure, en 2014 et toutes prestations confondues, près de 80 % concernaient le RSA. Preuve que le renforcement des contrôles n’est pas qu’une préoccupation départementale, les services eurois doivent répondre cette année à l’#objectif de 226 tromperies démasquées. Plus de 190 l’ont d’ores et déjà été.

    Un #plan « Pour un juste droit »
    Vice-présidente de la Seine-Maritime en charge de l’action sociale, Agnès Firmin Le Bodo est chargée de mettre en œuvre un plan baptisé « Pour un juste droit ».❞

    Dans des départements socialistes aussi des objectifs de contrôle et de radiations (cf exemple de l’Ariège)
    http://seenthis.net/messages/88223

  • How #Big_Pharma Used Feminism To Get The “Female Viagra” Approved - BuzzFeed News
    http://www.buzzfeed.com/azeenghorayshi/fda-approves-flibanserin

    “This was the most aggressive public relations campaign I’ve seen for a drug prior to approval,” Adriane Fugh-Berman, associate professor of pharmacology at Georgetown University, told BuzzFeed News. “Cloaking themselves in feminism was brilliant. It was such a novel, brilliant argument.”

    (voir également ici http://seenthis.net/messages/242323#message399712 )
    Une fois de plus on veut solutionner une question éminemment complexe à ressorts nombreux et interconnectés (à savoir le désir) d’un point de vue médical (on assimile l’absence de désir à une maladie) et réductionniste, c’est à dire par un médoc, dont l’inefficacité est d’ailleurs prouvée https://twitter.com/Lil_RoXaNe/status/633970084202065920, le tout dans un cadre d’injonction à la sexualité obligatoire (de quoi rendre le terme "pro-sexe" finalement adéquat cc @aude_v) au bénéfice des grands groupes pharmaceutiques.
    Par ailleurs une femme non désirante amenée à prendre ce traitement (dont l’inefficacité sera passée sous silence par le marketing autour) se verra taxer de menteuse si elle dit que ça ne change rien. C’est pas ça qui fera baisser le taux de viols conjugaux.
    #bad_market #male_entitlement #solutionnisme #réductionnisme #violence #femmes
    Commentaire vu sur twitter, qui résume l’article initial (https://twitter.com/MorganeMerteuil/status/634017941672062978 et twits suivants) :

    on apprend que la compagnie pharma qui produit Addyi a volontairement brandé le truc comme une women’s right issue, allant jusqu’à créer/financer un groupe pour la santé sexuelle des femmes pour promouvoir le truc et faire pression sur la FDA, dont les 2 premières décisions de ne pas commercialiser la pilule ont été qualifiées de sexistes.
    La campagne consistait notamment en une lettre type à envoyer à la FDA, arguant notamment que « quand on focus sur les femmes, la famille entière en bénéficie » (dans le cas présent : TU M’E-TON-NES)
    Ils ont aussi créé un merveilleux spot où une nana en décolleté sur un lit t’explique qu’alors que plus de femmes que d’hommes souffrent de « dysfonctions sexuelles », elles n’ont pas de médicaments pour ça, parce-que les femmes ont « droit au désir sexuel » https://www.youtube.com/watch?v=KVdJ5AdmhSQ


    et notamment, parce-que "les hommes qui prennent un traitement contre les dysfonctions de l’érection peuvent trouver ça inutile si les femmes n’ont pas de désir sexuel » (ah. la priorité se recentre explicitement sur les mecs là)

    Sur la question du désir et des ses prolongements multiples, un autre billet récent http://sujette-sensible.blogspot.fr/2015/08/quand-les-poules-auront-des-dents-nous.html

    Le sexe censé être épanoui si ton partenaire n’est pas un salaud. C’est faux. Il faudrait être égales devant le désir : après huit heures passées à évider des poissons, on n’a pas envie comme après une journée de travail intellectuel. Après un rendez-vous avec un conseiller Pôle Emploi qui nous reproche le vide de notre vie passée à chercher sans trouver, même un emploi dégradé, on peine à désirer, encore faudrait-il pouvoir oublier le regard qui nous a dit « Indésirable ».

  • Super article, long mais qui se lit d’un trait : 1 critique du courant abolitionniste (concernant la prostitution) par une des principales concernées puisque prostituée. Une intéressante remise en question des chiffres concernant la traite et les réseaux criminels.
    Mélange Instable : #Prostitution : Pourquoi et comment j’ai viré anti-abolitionnisme
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/11/prostitution-pourquoi-et-comment-jai.html

    #féminisme #femmes #abolitionnisme

    • un article coup de gueule sur le même sujet http://sujette-sensible.blogspot.com/2015/08/quand-les-poules-auront-des-dents-nous.html

      Le sexe censé être épanoui si ton partenaire n’est pas un salaud. C’est faux. Il faudrait être égales devant le désir : après huit heures passées à évider des poissons, on n’a pas envie comme après une journée de travail intellectuel. Après un rendez-vous avec un conseiller Pôle Emploi qui nous reproche le vide de notre vie passée à chercher sans trouver, même un emploi dégradé, on peine à désirer, encore faudrait-il pouvoir oublier le regard qui nous a dit « Indésirable ».

      Le sexe censé être épanoui s’il est enrichi. Lingerie jolie, jolie, dîner aux chandelles, ou renversement des rôles traditionnel, ah cet homme qui prépare d’exquis canapés, et des desserts suggestifs dans des verrines étincelantes. Féministes assumées qui CHOISISSENT de ne pas acheter de lingerie fine. Choisir de ne pas acheter de lingerie fine, accomplir cet exploit face à la société de consommation et apprendre à aimer son corps, comme elles disent. Mais si on ne peut pas choisir de ne pas acheter, que reste-t-il sinon de l’inachevé, toujours de l’inachevé et du contraint.

      Mais quel rapport avec le travail du sexe.

      Formulé autrement : « qu’est ce que tu la ramènes ? ». Corps précaire et pauvre exclu du débat féministe au nom du GRAVE à combattre. Est-ce qu’on a le droit de trouver ça graveleux ?

      CA. Ce colloque, femmes assises dans le public, conscientes d’être normales et sauvées, en face de la pécheresse aux stigmates. Cette ex-prostituée qu’une association « marraine » et « protège ». La féministe dit « les femmes », l’ex-prostituée est réduite à un « je ». Un « je » descriptif : l’ex-prostituée ne théorise pas, elle détaille à l’infini, en mode micro, l’économie de son corps ravagé. Ne nous épargnez rien, nous sommes là pour ça, ne vous épargnez rien, la rédemption passe forcément par cet étalage de la souffrance. Vous devez répéter encore et encore et encore « je suis détruite », pour espérer qu’on vous reconstruise.

      Derrière l’ex-prostituée, la femme associative. Celle qui guidé la femme jusqu’à la parole rédemptrice, l’a « sorti » de la rue , de l’enfer, a choisi pour elles le moment de cette parole. Car les colloques abolitionnnistes sont exclusivement ou presque le lieu du témoignage de l’EX-prostituée. Suspendue dans cette condition d’EX, la seule digne d’intérêt. Le témoignage reste toujours très vague sur le présent réel de la personne, elle se « réinsère lentement », dit-on. En clair, elle galère comme des millions de chômeuses et précaires. La victoire des abolitionnistes, la voilà, le purgatoire des mauvaises femmes, et le quotidien des bonnes femmes en général de toute façon. Qui ne compte plus pour ce féminisme là.

      Le grave ultime incarné par la prostitution est le paravent de l’insoutenable légèreté du féminisme dominant , auquel la femme précaire est contrainte de se soumettre en silence : campagne pour la disparition de « mademoiselle » dans les formulaires administratifs, on n’osera pas dire qu’on aurait mieux aimé campagne contre les contrôles de la CAF. Campagne contre la scandaleuse collection enfants de telle marque à 40 euros le petit chemisier rose. Nous c’est la Halle aux vêtements, le top de l’achat, la récup étant tout aussi fréquente, la collection 2002 de chez Tex, qui s’en préoccupe ? Happening en conseil d’administration, il n’y a que des hommes patrons....qui exploitent des femmes dans les étages inférieurs, plein de femmes, au delà de la parité, mais pas de happenings là bas, juste un communiqué annuel sur l’inégalité des salaires.

      Trois ans que la gauche est au pouvoir, et les femmes pauvres n’auront rien gagné. Pas étonnant, car personne ne parle d’argent, à part les travailleuses du sexe en lutte. Et ça, c’est bon.

      Retrouver du sens dans leurs mot. Le sens de nos vies abîmées. Elles, elles disent « tout a un prix ». Une banalité concrète. Elles font des syndicats, et elles veulent faire monter les enchères. Elles disent « personne ne m’aura pour RIEN ». Elles parlent retraites, salaires, allocations chômage , sécu.

      Elles bousculent les lois du marché médiatique. Elles sont précaires invitées aux débats, pas exemple de la misère dans le reportage sur lequel les spécialistEs de la classe moyenne supérieure sont ensuite invitées à s’exprimer.

      Ca fait chier les féministEs en place sur le plateau. Qui accusent : « vous n’êtes pas une vraie prostituée pauvre, Madame, vous parlez trop bien, vous avez fait des études, vous êtes syndiquée, vous êtes médiatisée ». Autrement dit « vous êtes comme moi, scandale ». En creux portrait de la femme précaire convenable, silencieuse sauf quand on lui dit de parler, ignorante, passive, invisibilisée.

      Abolitionnistes, mon cul. La pratique féministe dominante perpétue le triste présent, celui de nos vies qui ne valent rien, de nos corps de pauvres de toute façon traités comme des marchandises, des marchandises à la valeur sans cesse revue à la baisse. Le corps licencié qui vaudra moins d’indemnités aux prud’hommes, le corps travailleur du dimanche qui sera moins payé et plus contraint, le corps chômé toujours moins nourri, parce qu’ « assisté » à punir.

  • Pôle emploi à l’épreuve du chômage de masse / Publications / Publications / Accueil / Cour des Comptes - Cour des comptes
    https://www.ccomptes.fr/Accueil/Publications/Publications/Pole-emploi-a-l-epreuve-du-chomage-de-masse

    La Cour des comptes rend public, le 2 juillet 2015, un rapport thématique consacré à Pôle emploi. Issu de la fusion en 2008 de l’ANPE et des Assédic, Pôle emploi est le plus gros opérateur de l’État, avec 53 000 agents, plus d’un millier d’agences et de points relais, 32 Md€ d’allocations et d’aides versées et 5 Md€ de budget. Entre janvier 2009 et janvier 2015, le nombre de personnes inscrites sur ses listes est passé de 3,9 millions à 6,2 millions, soit + 58 %. Pôle emploi se voit confier des missions exigeantes et connaît des résultats contrastés, avec des coûts croissants. (...)

    3 - Un #contrôle insuffisant de la recherche d’emploi
    La loi du 1er août 2008, adoptée quelques mois après la création de Pôle emploi, prévoit, parmi les droits et obligations des demandeurs d’emploi, que ceux-ci sont tenus « d’accomplir des actes positifs et répétés de recherche d’emploi » (article L 5411-6 du code du travail). En cas de manquement, les sanctions peuvent aller de 15 jours à six mois de #radiation.
    Il n’existe pas, au sein de Pôle emploi, d’organisation particulière pour effectuer le contrôle de la recherche d’emploi : celui-ci fait partie des missions des conseillers qui, en contrepartie de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, doivent s’assurer que ceux-ci s’acquittent de leurs obligations.
    Le défaut de suivi des demandeurs d’emploi dans ce domaine a été mis en évidence par une étude menée en 2013 et 2014 par Pôle emploi. Cette enquête a relevé une #insuffisance_de_recherche_d’emploi dans 8 % à 35 % des cas dans les agences testées35. L’insuffisance de recherche d’emploi ne représentait pourtant en moyenne en 2013 que 2,5 % des cas de radiation, les radiations représentant elles-mêmes 11,5 % des sorties de liste de Pôle emploi. La convention tripartite 2015-2018 indique que Pôle emploi « améliorera sa capacité de contrôle de la recherche d’emploi (...) selon des modalités opérationnelles qui seront précisées courant 2015 ».
    De façon générale, le renoncement à toute norme précise de fréquence des entretiens est dommageable pour le service minimum à offrir aux demandeurs d’emploi. En abandonnant l’application d’une telle norme, Pôle emploi ne se donne pas non plus tous les moyens du contrôle de la recherche d’emploi. (...)

    CFTC L’intensification de l’accompagnement augmente la probabilité de sortir du chômage. Le coût de cette intensification se compense avec les économies d’indemnisation plus courte.

    L’OCDE appelle la France à davantage contrôler ses chômeurs
    http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021197548266-locde-appelle-la-france-a-davantage-controler-ses-chomeurs-113

    L’OCDE estime que, en l’état actuel, l’échelle des sanctions pour insuffisance de recherche d’emploi est « inadaptée » et leur mise en oeuvre « très difficile ».
    L’OCDE appelle la France à renforcer le contrôle des chômeurs ainsi qu’à veiller à un meilleur équilibre entre leur protection et les incitations au retour à l’emploi.

    #disponibilité #travail #chômeurs #activation_des_dépenses_passives #précarisation

    • « Un contrôle stigmatisant et criminalisant »
      http://www.humanite.fr/un-controle-stigmatisant-et-criminalisant-579174

      Après les Boers anti-uber, voici les Boers anti-chômeurs : à partir du mois d’août, 200 agents de Pôle Emploi feront la chasse aux chômeurs à temps plein. Le dernier comité central d’entreprise consacré au projet de généralisation du contrôle de la recherche d’emploi s’est bien tenu hier, malgré la mobilisation de militants au petit matin devant le siège de Pôle Emploi. « Les CRS sont venus et nous ont dégagé » témoigne Isabelle Rajao, conseillère Pôle Emploi et militante de Sud ayant répondue présente à l’appel partagé par les mouvements de précaires et chômeurs (AC ! agir ensemble contre le chômage, l’Apeis, le mouvement national des chômeurs et précaires, la coordination des intermittents et précaires d’Île-de-France) et des syndicats (Sud Culture, Sud Emploi, Snu Pôle Emploi). Le CCE a donc fini par s’ouvrir sous haute protection pour pouvoir définitivement entériner la décision du conseil d’administration de Pôle Emploi de redéployer 200 agents à temps plein pour contrôler « tous les demandeurs d’emploi ». (...)
      Associations et syndicats dénoncent un « contrôle stigmatisant et criminalisant » pour les chômeurs. « J’ai reçu un message pour ouvrir un compte sur Pôle Emploi et mettre mon CV en ligne, raconte Christophe, de la coordination des précaires d’Ile-de-France. J’y ai précisé que je cherchais un CDI dans l’édition. Quinze jours après, je recevais un message qui signalait que je n’avais reçu aucune offre et que je devais revoir mes paramètres… » Devra-t-il se chercher un nouveau métier ? Une situation qui pourra désormais être évaluée, voir jugée, par les agents contrôleurs de façon graduée. Avec une première radiation de quinze jours en cas « d’absence d’actes positifs et répétés de recherche d’emploi ». « C’est quoi une recherche inactive d’emploi ? s’offusque Pierre-Edouard Magnan du Mouvement national des chômeurs et précaires. Si une « possible insuffisance de recherche d’emploi » (IRE) est observée, un questionnaire sera envoyé au demandeur d’emploi. « C’est du marketing pour en faire des non-chômeurs, reprend Pierre-Edouard Magnan. On veut berner le demandeur d’emploi. » Parmis les questions posées : un QCM sur différentes fourchettes de nombre de CV envoyés, de candidatures effectuées, si le demandeur a des contraintes géographiques et si oui de quelle nature… Et tout cela sans contact direct avec un conseiller, qui puisse l’aider à répondre, à interpréter les questions. Celui-ci en effet ne sera pas du tout en relation avec le contrôleur. Et cela inquiète aussi les conseillers : « La personne va se retourner contre son conseiller, alerte Jacqueline Balsan du MNCP, puisque le contrôleur n’aura jamais de contact physique avec le chômeur. » D’ailleurs la direction elle-même de Pôle Emploi y a pensé… Dans son document présenté au CCE, elle précise « la sécurité au travail des conseillers en charge du dispositif de contrôle mais plus largement de tous les agents en contact avec le public fera l’objet d’une attention soutenue dans le cadre du projet par des actions de prévention ». Une précision qui ne rassure pas syndicats et associations qui préféreraient un accompagnement à visage humain, une prise en charge plus adaptée et non des processus informatiques démultipliés et la fermeture des accueils au public. Car en effet dès septembre, Pôle Emploi a décidé d’une autre nouveauté : réduire de quinze heures les ouvertures de ces sites au public, libre et gratuit. Les portes ne seront plus ouvertes que vingt heures par semaine.

      Toulouse, Intermittents, chômeurs, précaires contre les contrôles
      http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/10/2141294-pole-emploi-intermittents-chomeurs-precaires-contre-les-controles.

      Chômeurs, intermittents du spectacle, précaires ont constitué, hier, un collectif pour dire non à « l’intensification du contrôle de la recherche d’emploi ». Les manifestants se sont rassemblés devant l’agence Pôle emploi occitane à Toulouse pour dénoncer le déploiement de 200 conseillers Pôle emploi pour contrôler les chômeurs sur le plan de la recherche d’un travail.

    • Pôle emploi veut que les chômeurs se contrôlent eux-mêmes : « Le contrôle pousse les chômeurs à accepter des emplois de faible qualité »
      http://www.liberation.fr/economie/2015/07/11/le-controle-pousse-les-chomeurs-a-accepter-des-emplois-de-faible-qualite_

      Sociologue au Centre d’études de l’emploi, Jean-Marie Pillon revient sur la politique de lutte contre la fraude déployée par Pôle emploi. Pointée du doigt par l’OCDE et la Cour des comptes, cette dernière sera renforcée à compter du mois d’août. (...)

      il y a le risque d’une stigmatisation des populations les plus précaires, c’est-à-dire les personnes bénéficiant du Revenu de solidarité active (RSA), de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) ou en fin de droits à l’indemnisation chômage. Parce qu’ils sont plus nombreux, ces allocataires déjà très fragilisés risquent d’être les plus faciles à identifier dès lors qu’ils ne respecteront pas à la lettre les règles relatives à la recherche d’emploi. A l’inverse, les cadres qui sont moins nombreux et organisent leur chômage en utilisant des techniques moins récurrentes seront moins facilement identifiables.

  • Se battre jusqu’à la mort… pendu à la branche d’un chêne | actuchômage
    http://www.actuchomage.org/2015022326512/L-actualite-du-site/se-battre-jusqua-la-mort-pendu-a-la-branche-dun-chene.html

    Vous savez quoi Monsieur Macron ? Comme j’ai mis de côté 30.000 euros (en 33 ans de boulot) dans lesquels je pioche pour me tenir à flot, la #CAF défalque de mon #RSA annuel 3% de ce montant (c’est la règle), c’est-à-dire 900 euros par an ou encore 75 euros par mois, sous prétexte que je touche des intérêts de mes « juteux placements ».

    En réalité, Monsieur Macron, mes 30.000 euros ne m’en rapportent pas la moitié. Mon RSA est donc amputé injustement de 500 euros par an que je n’ai jamais perçus.

    Et quand ce n’est pas le centre d’insertion qui me convoque, c’est chez Pôle Emploi que je dois traîner ma carcasse.

    Là encore, passage en revue de mes actes positifs de recherche, de mes candidatures spontanées, de mes investigations, de mes réponses…

    Tous les mois, Monsieur Macron, je perds une demi-journée à me justifier, à expliquer encore et toujours que personne ne veut embaucher un vieux de 57 ans. C’est bien simple, je n’ai pas obtenu un seul entretien ces 5 dernières années. Mon CV est invariablement éliminé de la liste des postulants. Pas pour insuffisance de références professionnelles et savoir-faire probants, juste pour une question d’âge.

    Monsieur Macron, cela fait 8 ans que je me bats au quotidien pour retrouver un emploi digne de ce nom, que je suis ouvertement discriminé des procédures d’embauche, que je n’en dors plus, que j’en suis malade tellement mes démarches infructueuses me minent le moral, me désespèrent.

    Et vous savez quoi Monsieur Macron ? Je suis condamné à double peine car ces années que je passe au RSA ne m’ouvrent aucun droit à la retraite.

    J’ai été un travailleur au revenu modeste. Je suis un chômeur enraciné sous le seuil de #pauvreté. Je serai un « retraité » miséreux. Je mourrai indigent. Voilà la perspective des 10, 20 ou 30 ans qu’il me reste à vivre.

    #chômage

  • Esclaves modernes à domicile et employeurs particuliers
    http://www.grincant.com/2014/04/13/esclaves-modernes-a-domicile-et-employeurs-particuliers

    Tout cela est bien pratique pour les statistiques de l’emploi.
    Et aussi pour Pôle Emploi, dont le portefeuille d’offres en est majoritairement composé.
    Deux heures de ménage chez l’acariâtre du coin, c’est une offre d’emploi !
    Des officines font d’ailleurs leur beurre en proposant des sous-emplois de ce type.
    La règle étant que l’on ne doit jamais atteindre un temps plein.
    Mais oublions ces autres « employeurs », et ne parlons que des « particuliers ».

  • Demandeurs d’emploi : Quand l’accompagnement ne rime à rien
    http://www.actuchomage.org/2014022125852/L-actualite-du-site/demandeurs-demploi-quand-laccompagnement-ne-rime-a-rien.html

    Quand je me suis inscrite chez Pôle Emploi, la conseillère m’avait orienté vers Ranstad pour un suivi car, selon elle, l’APEC n’était pas efficace… Tu m’étonnes ! Sauf que Ranstad, c’est pas mieux.

    Au bout de trois entretiens, j’ai dit à la consultante qu’il valait mieux arrêter car apprendre à faire un CV à 50 balais avec un Bac+3 et plus de 20 ans d’expériences dans les recrutements, lettres de motivations et CV en tout genre, il fallait pas se foutre de moi.

    J’ai même envoyé un courrier au directeur de Pôle emploi pour lui dire que j’arrêtais la mascarade… Le pire dans l’histoire est qu’il était d’accord avec moi, tout comme ma conseillère PE. Une honte quand on connaît le montant de ces prestations inutiles.

  • « Comment je contrôle que les chômeurs cherchent bien du travail » | En quête d’emploi
    http://emploi.blog.lemonde.fr/2014/01/27/comment-je-controle-que-les-chomeurs-cherchent-bien-du-travail

    Nous menons ensuite systématiquement un entretien téléphonique. Les contrôles qui se passent bien durent entre vingt et trente minutes et s’arrêtent là.

    Je ne conteste pas le principe, mais cette phrase m’a fait tiquer : "Nous menons ensuite systématiquement un entretien téléphonique. Les contrôles qui se passent bien durent entre vingt et trente minutes et s’arrêtent là. " Sachant que le temps qu’un conseiller Pôle Emploi à le droit de consacrer à chaque "client" est de 1/4 d’heure, il y a là un déséquilibre qui m’ennuie : on consacre plus de temps à fliquer les gens qu’à les aider...

  • Contre toutes les offensives libérales actuelles, occupons Pôle Emploi ! MCPL
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6668

    RDV mercredi 19 juin à 12h00 métro république. Rennes

    Après une année sous le régime #Hollande, le #chômage et la #précarité de masse semblent devenus tellement banals qu’ils passeraient pour des situations privilégiées au yeux de nos dirigeants nationaux et européens. Pourtant, l’immolation de Djamal Chaab à Nantes le 13 février, les suicides de conseillers #Pôle_Emploi ou la crise cardiaque d’une chômeuse de 51 ans lors d’un passage d’#huissier et de flics venus récupérer des #indus de 1700€ de Pôle Emploi (le 30 mai dernier), nous rappellent plus que jamais la brutalité de notre condition : celle de coupables en attente d’être exploités, poussés à se battre pour les miettes.

    Mais jamais rassasiés, le MEDEF et ses troupes de choc d’actionnaires et d’évadés fiscaux trouvent encore insupportable que les chômeurs soient aussi bien lotis, et réclament à grands cris une renégociation, à la baisse, de l’#Assurance_Chômage.
    Et comme ils semblent pouvoir fixer le calendrier de nos élus #socialistes, celle-ci est prévue l’automne prochain, juste après la réforme des #retraites, sous l’égide bienveillante du gouvernement.
    Il devient clair que si nous ne réagissons pas dans ce contexte de crise où l’état d’urgence économique est devenu la norme, nous risquons de prendre un véritable attentat social en pleine figure.
    (...)
    Cette journée, qui se veut être une réponse offensive à la conférence sociale, a aussi pour objectif que l’espace morbide et pacifié qu’est Pôle Emploi puisse être détourné pour devenir un lieu où il est possible de s’informer et se rencontrer pour lutter contre les #réformes à venir.

    Plus d’infos :

    http://mcpl.revolublog.com

    http://www.clar35.overblog.com

    http://www.marchechomeurs2013.org

  • A Pôle Emploi, un conseiller s’est rebellé | Un conseiller mis à pied après avoir dénoncé le fonctionnement de son institution en publiant de fausses annonces sur le site officiel
    http://www.actuchomage.org/2013021924372/Mobilisations-luttes-et-solidarites/a-pole-emploi-un-conseiller-sest-rebelle.html

    A sa manière, avec humour et sur le principe du sabotage, il a publié de fausses annonces sur le site de l’organisme, lourdes de sens derrière leur énoncé farfelu. Nous lui tirons notre chapeau.

  • #Prostitution : oui, on peut être #féministe et non #abolitionniste | Slate
    http://www.slate.fr/tribune/60175/abolition-prostitution-feminisme
    Je pense qu’il y a une grosse faille dans leur raisonnement et je la trouverai.

    En tant que féministes non abolitionnistes, nous refusons de laisser le débat sur la prostitution s’enfermer dans le choix entre le modèle abolitionniste suédois et le modèle réglementariste néerlandais ou allemand. Tous deux ont en effet des conséquences très négatives pour les prostituées, soit en les envoyant dans la clandestinité totale, soit en encourageant le proxénétisme.

    Nous sommes convaincues qu’il est possible d’emprunter une troisième voie, de développer un nouveau système, un modèle français, basé sur les principes de liberté et d’égalité, et plaçant les prostituées, leur protection et leurs intérêts, au cœur de son dispositif.

    • J’avoue que j’ai du mal à me positionner là-dessus, ce n’est pas le sujet que je connais le mieux ; mais leurs arguments sont un peu comparables à ceux des pro-légalisation du cannabis, sujet que je, euh, connais un peu mieux.
      C’est pas non plus tout à fait transposable, mais là aussi, pour vertueuse qu’elle puisse sembler, je doute quand même que « l’abolition » pure et simple règle vraiment grand chose à la question ...

    • Tout l’article vise à comparer l’activité prostitutionnelle aux autres métiers, afin de pouvoir dire « mais dans cet autre métier aussi il y a ce problème 1 et dans tel autre il y a ce problème 2 » et donc de conclure que c’est une activité comme une autre.

      À partir du moment où on ne veut jamais raisonner en terme de morale ("nous pensons que pour vivre bien ensemble, il y a telle et telle chose qui sont mauvaises : l’inceste, le meurtre, vendre un organe, louer son intimité, etc") et bien il est impossible de se battre contre ces arguments libéraux. Totalement impossible à mon avis.

    • Moi j’y trouve une position dont je me sens proche, n’étant ni abolitionniste ni réglementariste.
      @rastapopoulos : raisonner en terme de morale n’implique pas un accord sur tout ce que tu cites : on peut clairement estimer que certains des points de ton énumération posent des problème moraux que la société doit refuser (et que les lois doivent donc sanctionner), et d’autres non (estimer que le meurtre est moralement condamnable mais pas la libéralisation des drogues). Il y a, de plus, des sous catégories dans ce que tu cites (meurtre = action d’un individu sur un autre, qui n’a rien demandé ≠ usage de drogue par exemple). Tout ne me semble pas pouvoir être mis sur le même plan.

    • Si la prostitution est un métier comme un autre, alors un proxénète devient un employeur comme un autre. Il pourra d’ailleurs même passer ses annonces à Pôle Emploi, qui devrait donc les fourguer aux chômeurs et radier ceux qui refusent, non ?
      D’ailleurs, on devrait alors pouvoir envisager des formations de prostitution, comme pour n’importe quel boulot. D’ailleurs ça ne posera de problème à personne que sa mère, sa femme ou sa fille exerce ce métier comme un autre, non ?

      Je ne vois donc pas pourquoi il ne serait pas possible de battre cette argumentation : dès qu’on entre dans la banalisation réelle de la prostitution, on se rend bien compte qu’il ne s’agit absolument pas d’un problème de morale, mais de conventions sociales. Dans une société polygamique dont le couple ne serait pas l’unité de base, on pourrait envisager la prostitution comme un métier comme un autre, éventuellement, mais ce n’est pas le cas.

    • Cet argument est adressé par les auteures :

      L’abolitionnisme tend à montrer que la prostitution ne peut être une activité comme les autres. Nous répondons que toute activité non réglementée –c’est-à-dire non soumise au droit du travail– ne sera jamais une activité comme les autres. Les travailleurs au noir dans le BTP (Bâtiment et Travaux Publics) sont eux aussi corvéables à merci. Toute activité où l’un des deux contractants a plus de droits que l’autre entraîne automatiquement des situations d’exploitation.

      Un autre argument des abolitionnistes est « si c’était un métier comme un autre, les parents le conseilleraient à leur fille ». D’une part, aucun parent responsable ne conseillerait à son enfant un métier se situant à la limite de la légalité et stigmatisé par la société. D’autre part, combien de parents conseilleraient à leur fille d’avoir des relations sexuelles désirées avec une centaine d’hommes, juste pour le plaisir, pour être sûrs que leur fille ait suffisamment d’expérience afin choisir l’homme qui lui convient le mieux ? N’est-ce pas simplement le fait que leur fille puisse librement utiliser son sexe avec des partenaires multiples qui serait dérangeant ?

      Il me semble que c’est davantage la stigmatisation accolée à la prostitution que le fait que notre société soit structurée autour du couple qui pose problème : dans ce dernier cas, toute situation échappant à cette norme, même en l’absence d’échange marchant, serait à proscrire.

    • J’ai toujours pas compris perso l’intérêt de la position abolitionniste, surtout venant de féministes ? Si quelqu’un a de la doc je suis curieux de voir pourquoi c’est si important de rendre illégal la prostitution et marginaliser les prostitué-e-s ?

    • @monolecte : Mais la morale c’est une convention sociale. La morale, par défaut, c’est un ensemble de choix « philosophique », parfois issus de l’histoire d’une culture, parfois issus d’une concertation à un moment donné de l’histoire d’une culture : c’est un mélange de tout ça. Mais ce qui est sûr c’est que ces choix sont alors relatifs à l’ensemble d’une communauté donnée (une culture, un pays, etc).

      Le principe de base du libéralisme, c’est de privatiser la morale : ainsi chacun dans son coin a sa petite morale. Mais alors, rapporté à l’ensemble de la société, la manière de « bien vivre » n’est définie que par les rapports de force devant le droit libéral (le lobbying par procès, avocat etc) ou par le marché (celui qui a la plus grosse bourse). On a plus le droit d’essayer de penser à ce qui pourrait être bon pour l’ensemble de la communauté.

      Le meurtre (ou sa condamnation) aussi est une convention @baroug, suivant les sociétés, il y a beaucoup de choses qui varient. Un des rares invariants est l’inceste, dans quasiment toutes les sociétés. Mais pour le reste c’est très variable.

      Je pense que nous ne devrions pas vendre notre temps contre de l’argent, quelque soit l’activité, donc d’autant plus lorsqu’il s’agit de l’intimité sexuelle. Le « d’autant plus » car dans notre société et dans beaucoup d’autres, la sexualité est un des points qui nous caractérise en tant que Personne : plus que l’usage de nos mains, ou telle autre compétence. Je trouve déjà Mal de vendre ses mains, alors son sexe (ou autre membre utilisé de manière sexuel) encore plus.
      Mais je ne pense pas ceci pour ma petite personne, je le pense en tant que choix valable pour l’ensemble des gens avec qui je vis.

    • Bien sur que la morale est un ensemble de conventions sociales (pas grand monde dans ce réseau de gauchistes dégénérés ne pensera ici qu’elle est naturelle, du moins je l’espère). Mais l’alternative entre une morale globale et une morale libérale privée et personnelle me semble poser un problème : la morale traditionnelle c’est aussi que l’homosexualité c’est mal, que le fait d’avoir différents partenaires sexuels hors de contrats spécifiques c’est mal, que les femmes qui sortent d’un rôle préétabli et de la cuisine, c’est mal etc. C’est celle là qu’il faudrait suivre ?
      Il me semble que le fait de rechigner à défendre une position par le biais de la morale, tient à la définition de celle-ci. La morale traditionelle, et conservatrice, du siècle dernier ? Une morale plus progressiste mais qui sortirait d’où, définie par qui, quel groupe ? La société, à un moment précis ? Donc la norme sociale de l’époque serait nécessairement la loi d’airain des relations humaines ?
      S’il s’agit de définir individuellement une morale dans l’optique qu’elle soit potentiellement applicable à toute la société, comme tu semble le faire en posant que « le travail c’est mal » et « le travail qui utilise le corps » c’est encore plus mal, pourquoi pas, mais je ne vois pas en quoi ça se différencie des morales « privées » que tu conspues. La différence c’est qu’elle implique un impératif kantien, certes, mais dans ce cas, je peux décider moralement que j’estime que vendre son corps ne me pose pas de problème et que je généralise cette loi à toute la société.

  • Abus d’EMT et d’EMTPR : une entreprise condamnée
    http://www.actuchomage.org/2012052620972/Mobilisations-luttes-et-solidarites/abus-demt-et-demtpr-une-entreprise-condamnee.html

    L’EMTPR (évaluation en milieu de #travail préalable au recrutement) est une prestation Pôle Emploi calquée sur les mêmes principes, sauf qu’elle s’effectue à la demande de l’entreprise et vise « à tester un candidat » en lui confiant des tâches, en vue de son embauche, afin de vérifier ses compétences. L’entreprise sollicite Pôle Emploi qui se charge de lui trouver des candidats. Puisqu’il y a recrutement à la clé (en réalité, le taux d’embauche n’est pas sérieusement évalué mais Pôle Emploi avance qu’il s’élève à 50%), la prestation est obligatoire dès lors qu’elle correspond au PPAE du chômeur ainsi ferré et qui, s’il dit non à son conseiller, sera sanctionné pour « refus d’action d’insertion ». La durée de l’EMTPR peut aller jusqu’à 40 heures sur 5 jours.

    Ainsi, l’EMTPR a toutes les caractéristiques d’une période d’essai déguisée, détournée et gratuite : le chômeur ne perçoit aucune rémunération alors qu’il a les mêmes obligations que les salariés de l’entreprise, et il n’est même pas défrayé.

    Enfin les dispositifs EMT et l’EMTPR, inconnus du code du travail, ne sont pas réglementés par la #loi.

  • Lettre ouverte et écorchée à tous ceux qui estiment qu’avec 456 euros par mois nous parasiterions la société française | Nadia Mokaddem (Le Jura libertaire)
    http://juralib.noblogs.org/2011/12/23/lettre-ouverte-dune-parasite-sociale

    Voilà encore une erreur de Pôle Emploi qui va me pénaliser à l’approche de Noël. Ils ne m’ont jamais aidé à trouver un emploi, un remplacement, un stage, une formation et en bonne citoyenne bienveillante qui ne doit pas manifester trop d’acrimonie, être contente d’être dans un système qui a pensé la question sociale, je souris souvent même quand je réclame un droit, un dû. Je suis même emplie de bienveillance parce que j’entends leur mal être depuis le remaniement et la fusion Assedic ANPE. Je lis les livres des conseillères qui dénoncent et du coup je ne peux pas leur en vouloir. Source : Le Jura libertaire

  • Quand Pôle emploi menace les chômeurs de poursuites judiciaires
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5880

    J’ai reçu ce matin une lettre de menace de la Direction Bretagne de Pôle Emploi. Ceux-ci me menacent, en recommandé accusé de réception, de m’interdire l’accès à l’agence de Carhaix dont je dépend et de poursuites judiciaires.

    Mon seul tort est d’avoir remis en cause, calmement, poliment, l’utilité de leur service à mon encontre. Je n’y ai fait ni esclandre ni violence, j’ai simplement répondu à une convocation, et ai dit à l’agent me recevant que je n’attendais rien de Pôle Emploi, que je ne venais que par obligation légale étant obligé d’être inscrit à cet organisme car bénéficiaire du RSA, ce qui a été acté dans le compte rendu d’entretien que j’ai signé.

  • des nouvelles mesures pour nous pourrir la vie - le blog lelaboratoire
    http://lelaboratoire.over-blog.com/article-des-nouvelles-mesures-pour-nous-pourrir-la-vie-8718

    Le rapport Daubresse [Mission présidentielle sur l’amélioration du RSA et le renforcement de son volet insertion, remis au président en août 2011] organise la mise au travail forcé des RSAstes à raison de 7 heures par semaine, sous peine de radiation. Ce nouveau contrat nous oblige à accepter n’importe quel boulot payé des miettes, pour 130EUR en plus du RSA par mois, équivalant à bosser pour 4,6EUR de l’heure. Cela nous met en concurrence avec les salariés : quel intérêt pour un patron d’embaucher aux conditions d’exploitation habituelles alors qu’on lui sert sur un plateau une main-d’œuvre quasi gratuite et cofinancée à 88 % par l’État ?

    AVIS aux traine-savates et autres feignasses patentées le STO revient, fuyons....

    • Il ne faut pas s’inquiéter. Les agents Pôle Emploi sont en sous-effectif, et les travailleurs sociaux chargés de contractualiser le RSA avec ses bénéficiaires aussi. Et en plus, il n’y a pas de travail, alors.... Dans un an, on fera encore une étude qui indiquera encore que le volet insertion du RSA ne marche pas.

  • Convocation pour « entretien téléphonique » : pas de sanction possible

    Une conseillère relate une réunion de service en agence à laquelle elle a assisté. « Notre aimable direction nous a sermonné sur l’insuffisance des #radiations observées, notamment concernant les suites à propositions d’offres d’emploi (non envoi de CV, absence de candidatures, etc.) et absences à rendez-vous téléphoniques avec un argument ………… étonnant : On lance la procédure, si le demandeur proteste ou fournit un argument valable, on abandonne la procédure de radiation mais sinon, “ça en fera toujours un de moins” (l’expression n’a pas été employée, mais c’était clairement le message !)... »

    Par ailleurs, Recours Radiation dénonce le fait que ces abus sont permis par le système informatique de Pôle Emploi, qui a été conçu en intégrant les convocations pour « entretien téléphonique » alors qu’il ne l’aurait pas du... Ce qui permet ainsi d’expédier à tort et à travers des « avertissement avant radiation pour absence à entretien mensuel » ou des avis de sanction sur ce motif pourtant illégal.

    Xavier Bertrand l’a dit : son objectif, c’est de faire passer le taux de #chômage en dessous de 9% d’ici la fin de l’année... Amis chômeurs, ne vous laissez pas abuser !

    Et pour toute situation inextricable, n’hésitez pas à saisir le nouveau Médiateur :
    Jean-Louis Walter
    Direction Générale de Pôle Emploi
    1 avenue du Docteur Gley
    75987 Paris Cedex 20
    mediateur.national@pole-emploi.fr

    Par Sophie Hancart
    http://www.actuchomage.org/2011051515732/Social-economie-et-politique/convocations-pour-lentretien-telephoniquer-pas-de-sanction-possible.htm