person:paul guillibert

    • Si jamais, pour la petite histoire, j’y étais. J’étais dedans. J’ai vu les manifestants manifester, cagoulés, mais pacifiquement (et un tag « Frontex tue » sur les parois de la salle, seule « violence » de leur part). La violence, était ailleurs.
      Ce que j’ai vu aussi c’est que quand la police est rentrée, les matraques étaient déjà bien levées. Et que la police a frappé à l’aveugle et avec une violence inouïe. D’autant plus qu’il n’y avait pas vraiment de possibilité de fuite pour les manifestants, coincés entre les flics, les tables et les parois de la salle.
      Ce que j’ai vu aussi, c’est les organisateurs préoccupés de savoir si oui ou non ils allaient pouvoir « continuer les travaux » (je cite) et aller voir les intervenant pour les rassurer que ça allait le faire...
      #Grenoble #Université_de_grenoble #frontex #université_grenoble_alpes #colloque #De_Frontex_à_Frontex

    • Un rassemblement contre Frontex dispersé par la police sur le campus de Grenoble

      Les militants de divers syndicats, collectifs et associations de soutien aux migrants se sont rassemblés sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars dans l’après-midi. Leur objectif : protester contre la présence « d’acteurs de la militarisation des frontières » lors du colloque international sur Frontex qui se tient jusqu’à ce vendredi 23 mars à l’Université Grenoble-Alpes. Une mobilisation qui, commencée calmement, s’est vite terminée avec l’intervention de la police anti-émeute…

      « Frontières partout, justice nulle part », « tout le monde déteste les frontières », ou encore « Frontex expulse, expulsons Frontex ». Tels étaient les slogans scandés par la centaine de militants qui s’étaient réunis sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars, suite à l’appel lancé par différents syndicats, collectifs et associations* de soutien aux migrants.

      Mégaphone et banderoles à la main, ils s’étaient donné rendez-vous à 15 heures devant les portes verrouillées** du bâtiment d’Imag. C’est en effet dans cet édifice qu’en début d’après-midi le Centre d’études sur la sécurité internationale (Cesice) et le Centre de recherche juridique (CRJ) avaient inauguré la première journée du colloque international « De Frontex à Frontex : vers l’émergence d’un service européen de garde-côtes ». Le coup d’envoi d’une série de rencontres qui, entre conférences et débats, s’enchaîneront jusqu’à ce vendredi 23 mars au soir.

      « Des technocrates et policiers » invités sur le campus

      Parmi les invités ? Outre des enseignants et chercheurs provenant de toute la France, les organisateurs ont choisi « de faire intervenir des technocrates et policiers responsables de la militarisation des frontières », dénonce un jeune militant, en se faisant porte-parole de l’indignation collective. Et celui-ci d’étayer ses propos : « Frontex n’est qu’un moyen dont l’Europe se sert pour expérimenter les technologies de guerre sur les migrants. »

      L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes disposerait en effet, selon les associations à la tête du rassemblement, « d’un arsenal militaire répressif et d’un outillage sécuritaire de haute technologie », souvent financés par « des sociétés privées ». Parmi celles-ci, Thalès, EADS, Finmeccanica, Lockheed Martin, ou encore Aerovision.

      Raison pour laquelle les syndicats et collectifs isérois ont décidé de faire entendre leur voix. En ligne de mire : la présence au colloque d’Hervé Yves Caniard, le directeur de l’Unité des affaires juridiques de Frontex, ainsi que « la venue de Michel Quillé », ancien commissaire de police aujourd’hui aux manettes du projet Euromed Police IV. Entendez par là un programme lancé en 2016 afin de renforcer la coopération « sur les questions de sécurité » entre les pays du sud de la Méditerranée et les États membres de l’Union européenne.

      Migrants et associations : les grands absents au colloque

      « On regrette que les personnes réellement concernées par ces questions ne soient pas invitées », remarque par ailleurs un autre militant. Les grands absents de l’évènement ? Non seulement « les migrants et réfugiés qui risquent leur vie en mer pour rejoindre les côtes de l’Europe », mais aussi les « acteurs de terrain » engagés dans des missions d’aide et soutien aux réfugiés.

      Seule l’intervention d’une représentante du monde associatif figure en effet dans le programme du colloque. En l’occurrence, celle d’une activiste de La Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués) qui évoquera, ce vendredi après-midi, le rôle des ONG face au renforcement des contrôles aux frontières.

      « Notre objectif est de parler de Frontex sous l’angle du droit, tout en prenant en compte différents points de vue » déclare pour sa part Romain Tinière, professeur de droit public à l’UGA et coordinateur du colloque. Qui se défend : « En plus de traiter les aspects institutionnels et juridiques de la question, dont la protection des droits fondamentaux de l’homme, nous cherchons également à porter un regard critique sur les actions de Frontex. »

      Un propos contesté par l’un des militants. « Ce colloque peut servir à se questionner sur comment Frontex viole le droit, mais cela ne suffira pas, car il faut aussi dénoncer le problème politiquement », rétorque-t-il. Et une autre manifestante de renchérir : « Tant que l’Europe exportera la guerre, il y aura toujours des refoulements aux frontières, en rendant les passages de plus en plus dangereux et mortels pour les migrants. »

      Une protestation pacifique… face à la police

      « Comment cette université, qui accueille depuis décembre nombre de demandeurs d’asile aux Patio, peut en même temps accepter de dialoguer avec les responsables de Frontex ? », interrogent les manifestants. D’où leur décision de manifester leur dissentiment… en « s’invitant » dans la salle des conférences de l’Imag. Leur objectif : empêcher que le président d’Euromed Police ne prenne la parole.

      Une protestation non violente qui a duré juste le temps de scander quelques slogans… et de sortir une bombe de peinture pour écrire « Frontex tue » sur le mur. Quelques minutes après, l’action s’est en effet terminée avec l’intervention des forces de l’ordre en tenue anti-émeute.
      « Ils nous ont bousculés pour nous forcer à sortir. Certaines personnes ont pris un coup de matraque dans le dos pendant qu’elles évacuaient alors qu’il n’y avait aucune violence et aucune animosité de leur part », relate, indigné, un jeune témoin. Entre temps, à l’intérieur du bâtiment Imag, le colloque a repris son cours normal.

      Au total, quatre personnes auraient été blessées, dont deux – dénoncent les militants – « ayant eu besoin de points de suture à la tête ».

      Contactée, l’Université Grenoble Alpes a affirmé ne pas être responsable de l’envoi de la police. Une information démentie par la préfecture de l’Isère*** qui a tenu à préciser que cette intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.



      https://www.placegrenet.fr/2018/03/23/rassemblement-contre-frontex-disperse-police-campus-de-grenoble/183160

    • Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »

      Reçue par email, le 30.03.2018.

      Vous avez décidé d’organiser un colloque sur Frontex, à l’IMAG (Université de Grenoble Alpes), les 22 et 23 mars 2018. Revendiquant une approche juridique, vous affirmez que votre but n’était pas de débattre des politiques migratoires*. C’est un choix. Il est contestable. Il est en effet tout à fait possible de traiter de questions juridiques sans évacuer l’analyse politique, en assumant un point de vue critique. Vous vous retranchez derrière l’argument qu’il n’était pas question de discuter des politiques migratoires. Or, vous présentez les choses avec les mots qu’utilise le pouvoir pour imposer sa vision et justifier ces politiques. Vous parlez de « crise migratoire », de « lutte contre l’immigration illégale », etc. C’est un choix. Il est contestable. Les mots ont un sens, ils véhiculent une façon de voir la réalité. Plutôt que de parler de « crise de l’accueil » et de « criminalisation des exilé.e.s » par le « bras armé de l’UE », vous préférez écrire que « la crise migratoire » a « amené » l’UE à « renforcer les pouvoirs de son agence, Frontex ». Et hop, le tour de magie est joué. Si Frontex doit se renforcer c’est à cause des migrant.e.s. S’il y a des enjeux migratoires, la seule réponse légitime, c’est la répression. Ce raisonnement implicite n’a rien à voir avec des questions juridiques. Il s’agit bien d’une vision politique. C’est la vôtre. Mais permettez-nous de la contester.

      Vous avez décidé d’inviter des représentants d’institutions (Frontex/Europol) qui font la guerre au migrant.e.s. Et pas les migrant.e.s, traqué.e.s, harcelé.e.s, arrêté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s, mutilé.e.s qui subissent dans leur chair et leur tête les effets de cette guerre. Là encore, c’est un choix. Il est contestable. Rien ne vous obligeait à offrir une tribune aux acteurs de la militarisation des frontières qui appliquent les politiques anti-migratoires racistes et criminelles de l’UE. Les chercheurs n’invitent pas toujours les personnes, les groupes et institutions sur lesquelles portent leur recherche. Parfois, c’est même préférable. Vous trouveriez sans doute désagréable qu’un membre d’un groupuscule d’extrême droite sur lequel porte le travail de votre laboratoire de recherche viennent s’exprimer à un colloque. Non ? Vous pouviez donc discourir doctement entre « scientifiques » de considérations juridiques sur Frontex, sans donner la parole à l’un de ses représentants. Votre « événement scientifique » n’aurait pas perdu de son intérêt ni de son crédit.

      Vous avez appris que des personnes, des associations, des syndicats, des collectifs ne souhaitaient pas que des responsables de Frontex et Europol viennent servir leur propagande et légitimer leur action à l’Université. C’est leur droit. Leurs arguments et revendications sont légitimes. Mais vous avez préféré les balayer avec morgue et indignation, vous efforçant de faire passer les contestataires pour des ignares qui se trompent de combat. Se pencher un peu plus sur les critiques qu’on nous adresse et accepter de se remettre en question, c’est souvent salutaire. Vous avez fait le choix de ne pas vous prêter à cet exercice. C’est votre choix. Il est contestable. Vous pensez avoir raison, que les autres ont tort. La preuve, vous aviez également invité quelqu’un de la Cimade pour servir de caution critique à votre colloque. On ne pourrait donc décemment pas vous reprocher d’être d’un côté ou de l’autre. Tout le monde peut s’exprimer. Une minute pour la défense, une minute pour l’accusation. Et le tour de passe passe est joué, la pilule prête à être avalée.

      Vous avez décidé que ce colloque aurait lieu comme prévu, coûte que coûte. Même si cela devait se passer sous haute protection policière. Avec 2 policiers en civil à l’intérieur filtrant au faciès les entrées et des fourgons faisant la ronde autour de l’IMAG. Encore une fois, c’est un choix. Il est contestable. Faire appel à la police pour étouffer la contestation sur un campus universitaire, c’est osé. Transformer un lieu où s’élabore le savoir en bunker, tout autant. Mais alors empêcher, au nom de la« Démocratie », de la « Science », et de la « Liberté d’expression » une action contre des institutions répressives (Frontex/Europol) , avouez que c’est carrément cocasse. Vous avez décidé de « protéger » la tribune offerte à des représentants d’institutions criminelles dont vous reprochez vous-même l’opacité. Les protéger de quoi ? De quelques militant.e.s contre l’Europe-forteresse, solidaires des migrant.e.s persécuté.e.s par ces mêmes institutions. Et venu.e.s joyeusement exprimer leur colère en scandant des slogans. C’est ça votre rôle ? Défendre la liberté de parole des puissants et étouffer les voix minoritaires qui tentent de résister à ces puissants. Vous êtes sérieux , là ?

      Vous avez décidé d’assister passivement à un passage à tabac extrêmement violent dans l’enceinte même où vous discutiez poliment avec Frontex et consort. Des dizaines de personnes se sont faites défoncer à l’aveugle et sans sommations par des flics déchaînés qui ont pénétré en furie dans la salle des débats. Une dizaine de personnes blessées. 4 hospitalisées. Tout ça sous vos yeux. Ne rien faire face à ce déchaînement de violences que vous avez encouragé en vous mettant sous protection de la police est un choix. Il est contestable. J’espère que vous en avez un minimum conscience… parce que la pilule est de moins en moins facile à avaler.

      Et enfin, vous avez décidé de reprendre rapidement les « travaux » sans même attendre que le sang des manifestant.e.s n’ait séché. Comme si rien ne s’était passé. Et en donnant la parole à un autre flic qui n’avait pas été invité, lui, pour taper des militant.e.s, mais pour faire la promo d’Euromed Police : Michel Quillé. Vous avez fait le choix de continuer. Sans rien dire. Sans dénoncer l’usage disproportionné de la force et les violences policières dans la salle de votre colloque. Sans exprimer la moindre solidarité avec les personnes blessées ni chercher à vous enquérir de leur santé. Sans me trahir la moindre émotion. Rien, silence et blagues gênées quand ce n’était pas pour rappeler votre désapprobation de cette action. C’est votre choix, là encore. Il est contestable… mais la pilule ne passe vraiment pas.

      Pour finir en beauté et montrer comme vous êtes cohérent.e.s jusqu’au bout, vous vous êtes plaint.e.s. Vous avez pris le temps de faire une « mise au point ». Vous présentant comme des victimes. Décrivant les contestataires comme une dangereuse menace contre les « libertés universitaires », des gens « tout sauf pacifiques » munis d’un terrible accoutrement (gants, cagoules...). Justifiant l’intervention policière (tiens, rien n’est dit sur leur accoutrement à eux, casques, boucliers, gazeuses, tonfas...). Taisant le déchaînement de violences des flics. Regrettant la « tournure violente » des événements sans en mentionner les véritables auteurs...mais en en faisant porter la responsabilité aux militant.e.s. Bref, racontant les faits avec une rigueur pas très « scientifique ». Mais ce n’est pas grave, vous avez le choix de pouvoir dire n’importe quoi. Et vous avez le droit avec vous, vous qui êtes des experts du droit.

      Un ex-universitaire repenti, déserteur du monde académique

      Article du Daubé du 23 mars 2018
      *
      Mise au point des organisateurs.

    • Frontex invité à l’université : Compte rendu des violences policières

      Indymedia Grenoble fonctionne selon le principe de la publication ouverte, c’est à dire que chacun·e peut y publier une contribution (textes photos, liens). Le collectif de modération n’est pas l’auteur des contributions. Celles-ci n’engagent que leurs auteur·e·s. L’équipe d’administration − comme indiqué dans la charte − n’a pas à porter de jugement collectif sur les contenus publiés.

      https://grenoble.indymedia.org/2018-03-22-Frontex-invite-a-l-universite

    • Communiqué de la FSU - UGA (30 mars 2018)

      L’intervention brutale des forces de l’ordre dans le bâtiment universitaire IMAG le 22 mars 2018 à l’occasion d’un rassemblement de contestation de la politique mise en œuvre par l’agence Frontex a suscité une émotion légitime dans la communauté universitaire. On dénombre une dizaine de blessés par la police, dont 2 lourdement touchés à la tête.

      Une délégation des participants au rassemblement anti Frontex a été entendue par le Conseil d’administration de l’UGA réuni le 23 mars. Il ressort de leurs témoignages que

      1 ) les forces de l’ordre étaient déjà présentes aux abords du bâtiment IMAG, bien avant toute entrée des manifestants dans celui-ci ;

      2) les manifestants n’ont pas pénétré dans les locaux par effraction, les portes étant ouvertes au moment de la pause, leur action consistant à lancer des slogans anti Frontex et à tagger un mur, sans violence physique à l’encontre de quiconque et sans même interrompre le déroulement du colloque, qui était alors en pause.

      3) l’irruption des forces de l’ordre dans le bâtiment IMAG a été totalement disproportionnée par rapport à la gêne occasionnée et a été effectuée avec une brutalité et une violence injustifiables (pas de sommation, pas d’invite à quitter les locaux, coups délibérés, y compris sur les personnes déjà au sol).

      Lors du conseil d’administration, la FSU a interpellé le président Lévy sur les circonstances dans lesquelles la police avait été amenée à stationner sur le campus puis à intervenir dans des locaux universitaires, et demandé que les témoignages soient recueillis le plus largement possible pour faire la clarté sur le déroulement des faits.

      Plus particulièrement, aux questions : la présidence a-t-elle sollicité la présence de la police sur le campus ? a –t-elle été informée de cette présence ? si oui a t-elle donné son accord ? La présidence a-t-elle demandé l’intervention de la police dans les locaux de l’IMAG et l’évacuation des manifestants ?

      Le Président Lévy a répondu :
      – ne pas être à l’origine de la demande d’une surveillance des forces de l’ordre sur le campus dont il ignorait la présence ;
      – ne pas être à l’origine de la demande d’évacuation des manifestants ;
      – être prêt à rappeler au Préfet ses prérogatives en tant que président d’université sur la question de la présence policière sur le campus et dans les bâtiments universitaires ;
      – être prêt à recueillir tous les témoignages et à faire la vérité sur ce qui s’est passé.

      Dans un courrier du 27 mars adressé à Mme la Ministre, le Président Lévy livre une version des faits dont la FSU s’étonne vivement.

      D’une part, cette lettre donne des événements un point de vue unilatéral qui ignore délibérément les nombreux témoignages entendus lors du CA de vendredi 23 mars ; or ces témoignages donnaient des événements une appréciation sensiblement différente, notamment en ce qui concerne la chronologie des faits et l’attitude des policiers.

      D’autre part, elle reste très évasive quant à l’autorisation qu’aurait ou non donnée l’UGA pour une présence massive de policiers sur le campus, le Président Lévy se bornant à évoquer son ignorance du « dimensionnement des moyens déployés » tout en reconnaissant avoir été informé la veille de cette présence policière, contredisant ainsi ses propos tenus devant le CA.

      Ce courrier ne dit pas non plus qui a requis, une fois les manifestants entrés dans le bâtiment IMAG, l’intervention des forces de l’ordre, laissant sous entendre qu’il s’agit là d’une initiative de la police ayant pénétré de son propre chef dans les locaux avant que la décision d’évacuation ait été prise par l’université et signifiée aux forces de l’ordre. Or, la préfecture de l’Isère a tenu à préciser que son intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.

      La FSU attend de la Présidence qu’elle s’exprime devant l’ensemble de la communauté universitaire en faisant toute la clarté, grâce à la prise en compte de tous les témoignages, sur le déroulement précis de ces événements et sur sa responsabilité.

      La FSU demande à la Présidence qu’elle respecte les engagements pris devant le CA.

      La FSU s’associe à la condamnation de l’intervention de la police dans des locaux de l’université lors du colloque FRONTEX.

      La FSU condamne le recours à la police par la présidence de l’UGA, en particulier lors des réunions du conseil d’administration les 27 octobre 2017 et 16 février 2018.

    • #Lettre_ouverte Doyen, Présidence et Ministre

      À Mme Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
      À M. Lionel Beffre, Préfet de l’Isère,
      À Mme Claudine Schmidt-Lainé, Recteur de l’Académie de Grenoble,
      À Mme Isabelle Lauraire,Chef de Division Enseignement Supérieur, Rectorat d’Académie,
      À M. Patrick Lévy, Président de l’UGA,
      À M. David Dechenaud, Doyen de la Faculté de Droit de l’UGA,

      Grenoble, le vendredi 23 mars 2018

      Objet : Rappel du code de l’éducation et demande d’enquête de responsabilités sur la violente intervention policière au sein du bâtiment IMAG lors du colloque “De Frontex à Frontex” sur le campus de Grenoble

      Madame la Ministre,
      Monsieur le Préfet,
      Madame le Recteur,
      Madame la Chef de Division,
      Monsieur le Président,
      Monsieur le Doyen,

      Par la présente, nous, enseignant.e.s-chercheurs.ses, étudiant.e.s et personnels de l’Université Grenoble-Alpes, tenons à attirer votre attention sur les faits suivants :

      – Un colloque organisé par la faculté de droit de Grenoble s’est déroulé ce jeudi 22 mars à l’Université Grenoble Alpes autour du “service européen des garde-côtes et garde-frontières”. Cette agence est responsable de la répression à l’encontre des migrant-e-s aux frontières de l’Europe, entraînant des centaines de morts chaque année. Outre les enseignant.e.s-chercheurs.ses, des intervenant.e.s de Frontex étaient présent.e.s à ce colloque.
      – Une centaine de personnes, notamment lycéennes, étudiantes, doctorantes, personnels et syndicalistes s’était rassemblée devant le bâtiment où avait lieu ce colloque dans le cadre d’une manifestation pacifique contre cette manifestation scientifique (tract en PJ). Les portes du lieu ayant été ouvertes, les manifestants sont entrés, s’en est ensuivie une intervention policière très violente, de nombreuses personnes présentes subissant de sévères blessures (voir le rappel des faits ci-dessous).
      – L’intervention des forces de l’ordre sur un campus lors d’une rencontre universitaire est intolérable. Seul le président de l’université, garant du maintien de l’ordre, peut demander leur intervention (Code de l’Education, article L712-2 et R 712-1 et ss), ce que la présidence de l’UGA a nié avoir fait publiquement lors du Conseil d’Administration du 23 mars, avant de publier un communiqué de démenti la semaine suivante apprenant l’existence de cette lettre.
      – Cette intervention n’est pas unique mais s’inscrit dans un contexte marqué par des interventions policières violentes sur les campus de Bordeaux, Dijon, Strasbourg, et des menaces d’intervention policière sur le campus de Toulouse.

      En conséquence :
      Nous condamnons l’ensemble des violences policières commises à l’UGA le 22 mars et tenons également à condamner celles ayant eu lieu sur les autres campus.
      Nous demandons à tous les destinataires de cette lettre de se positionner publiquement sur les motifs et la manière dont a été conduite cette intervention policière dans l’enceinte de l’université.
      Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils fassent la lumière sur les responsables de cette intervention et les faits susmentionnés.
      Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils veillent à ce que les responsables des violences commises par les agents de police à l’encontre des personnes présentes ne restent pas impunis.

      Rappel des faits :
      – Pendant une pause, les portes de la salle étant ouvertes, les manifestant.e.s se sont déplacé.e.s à l’intérieur du bâtiment pour poursuivre pacifiquement leur manifestation.
      – Toutes les portes, à l’exception de celles par lesquelles les manifestant.e.s sont entré.e.s, étaient closes avant même l’entrée des manifestant.e.s. 6 camions de police étaient présents avant même le début de la manifestation convoquée à 15h.
      – L’entrée des manifestant.e.s s’est faite de manière pacifique, ceux-ci continuant, comme ils l’avaient fait dehors, à lancer des slogans contre Frontex. Néanmoins, elle a visiblement créé la panique chez les organisateurs du colloque, des participant.e.s au colloque se voyant refuser de sortir du bâtiment lors de la pause - et ce, avant l’entrée des manifestant.e.s - ayant entendu deux personnes de l’organisation dire “il faut appeler” lors de l’entrée des manifestant.e.s.
      – Dans les minutes suivantes, plusieurs policiers nationaux de la brigade anti-émeute sont entrés dans la salle de conférences. Aucune sommation n’a été formulée par les forces de l’ordre avant usage de la violence. Les policiers ont immédiatement frappé les personnes présentes - en visant particulièrement et clairement les têtes -, des manifestant-e-s, mais également des personnes participant au colloque. Plusieurs personnes - manifestant.e.s et participant.e.s au colloque s’identifiant comme tels - ont été violemment mises dehors, sans qu’elles n’opposent de résistance, sans qu’il ne leur soit demandé de sortir et sans qu’il ne leur soit permis de récupérer leurs affaires. Des personnes battues à coup de matraque ont continué à être frappées par les policiers alors qu’elles étaient à terre et n’opposaient aucune résistance. Une dizaine de personnes a été blessée par la police, dont 4 ont été transportées à l’hôpital et 2 lourdement touchées à la tête.
      – Alors que les manifestant.e.s étaient sorti.e.s, de même que des participant.e.s doctorant.e.s de l’UGA s’identifiant comme tel.le.s alors qu’ils se faisaient sortir violemment de l’amphithéâtre, ils se sont entendus répondre “Ferme ta gueule” à plusieurs reprises par les policiers. Les policiers se sont d’abord placés face à eux en continuant à les provoquer, en insultant plusieurs d’entre eux et en continuant à utiliser leur matraque, y compris à l’encontre d’une personne portant dans ses bras son enfant de 4 ans.

      Signataires (partiel : au 30/3)

      Université Grenoble-Alpes :

      Lauriane Bouvet, ATER, UGA
      Isabelle Krzywkowski, PR, UGA
      Alice Carette, MCF, UGA
      Federico Bellido, ATER, UGA
      Cyril Trimaille, MCF, UGA
      Catherine Frier, MCF, UGA
      Thierry Soubrié, MCF, UGA
      Nicolas Galy, Doctorant, UGA
      Amélie NUQ, MCF, UGA
      Marinette Matthey, PR, UGA
      Fabrice Gilles, docteur, Académie de Dijon
      Charlotte Dejean, MCF, UGA
      Debora Barattin, Doctorante, UGA
      Ulysse Coutaud, Doctorant, UGA
      Fabienne Agasse, MCF, UGA
      Marie Thirion, Etudiante, UGA
      Olga Bronnikova, MCF, UGA
      Sarah Mekdjian, MCF, UGA
      Laurent Gallardo, MCF, UGA
      Jean-Yves Tizot, MCF, UGA
      Cristina Del Biaggio, MCF, UGA
      Caroline Rossi, MCF, UGA
      Franck Gaudichaud, MCF, UGA
      Emmanuelle Eggers, PRAG, UGA
      Olga Lobo, MCF, UGA
      Anna Claudia Ticca, ATER, UGA
      Nina Soleymani, ATER, UGA
      Claire Wolfarth, Doctorante, UGA
      Emmanuelle Puissant, MCF, UGA
      Benjamin Levy, Doctorant, UGA
      Murielle Chatel, BIATSS, UGA
      Alexandre Demeure, MCF, : UGA
      Eva Deront, Doctorante, UGA
      Ricardo Salas Rivera, DCE, UGA
      Charlotte Imbert, Etudiante, IEPG
      Grange Julia, Etudiante, LCE UGA
      Anthony Pecqueux, CR CNRS, ENSAG
      Philippe Flory, Doctorant, UGA
      Frédéric Gonthier, MCF, IEPG
      Marie Ducruet, BIATSS, UGA
      Manon Dié , Étudiante , LCE UGA
      Hélène Caune, MCF, IEPG
      Carole Durand, BIATSs, UGA
      Alicia Oudaoud, ATER, UGA
      Anne Cayuela, PR, UGA
      Lison Leneveler, Doctorante, UGA
      Belen Molina Concha, CGT-Ferc Sup Grenoble, CGT UD38
      Maria Ferraro MCF retraitée UGA
      Oriane Sulpice, Doctorante, UGA
      Jérôme Ferrand, MCF, UGA
      Paul Bourgues, Doctorant, UGA
      Amélie Stoecklé, Doctorante, UGA
      Zérah Brémond, ATER, UGA
      Elsa Guillalot, MCF, UGA
      Gwenaël Delaval, MCF, UGA
      Claire Barraud, PRCE, UGA
      Aurore Meyfroidt, post-doctorante, UGA
      Laurent Terrier, IGE, G-INP
      Souad HOUAMA, UGA
      Mitra KAFAI
      Eric GUINET, UGA
      Benoît Rey, UGA
      Marta Ruiz Galbete, MCF, UGA
      M.-H. Lachaud, docteure, UGA
      Théa Manola, ENSAG/UGA
      Mathilde Piau, Etudiante, UGA
      Bénédicte Fischer, MCF, UGA
      Jean-François Carcelen, PR, UGA
      Cornillon Françoise, PRAG, UGA
      Pierre Badin, DR, CNRS
      Sofia Laviola, étudiante, UGA
      Amélie Imbert, MCF, UGA
      Léa Garénaux, Etudiante, UGA
      Salomé Pairone, Etudiante, UGA et IEPG
      Mathilde Regad, Doctorante, UGA
      Grégoire Charlot, MCF, UGA
      Ilaria Taddei, MCF, UGA
      Alain Drillat, PRAG, UGA
      Mathilde Noëlle Mougin, Doctorante, UGA
      Raphaël Rossignol, MCF, UGA
      Naïma Ghermani, MCF, UGA
      Ethlinn Weber, Etudiante, UGA
      Jean-Loup De Saint-Phalle, Etudiant, UGA
      Lucas Vandendriessche, Etudiant, IEPG
      Elisa Santalena, MCF, UGA
      Jean-François Massol, PR, UGA
      Audrey Dominguez, Doctorante, UGA
      Marianne Prévost, bibliothécaire, UGA
      Didier Piau, PR, UGA
      Clémentine Martin, Etudiante, UGA
      Viviane Clavier, MCF, UGA
      Pascale Roux, MCF, UGA
      Rémi Clot-Goudard, MCF, UGA
      Pierre-André Cheminant, doctorant, UGA

      Signataires des autres universités :

      Matthieu Renault, MCF, Université Paris Vincennes Saint-Denis
      Anna Zaytseva, MCF, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
      Anna Shapovalova, ATER, Université Lyon 2 ; doctorante Sciences Po
      François Valegeas, MCF, Université Paul-Valéry Montpellier 3
      Benjamin Ferron, MCF, Université Paris-Est Créteil
      Jérôme Valluy, MCF, Université Panthéon-Sorbonne - Paris 1
      Daria Saburova, doctorante, Université Paris Nanterre
      Baptiste Kotras, postdoc, Université Paris-Est
      Wenceslas Lizé, MCF, Université de Poitiers
      Julien Leers, BIATSS, Université de Paris 1
      Daphné Le Roux, doctorante, Université Paris Nanterre
      Isabelle Désert, professeur EPS Université Paris 1
      Maud Benayoun, BIATSS, Université Paris 1
      Tom Goldman, doctorant, Université Paris-Dauphine
      Hayat Benkhelifa, MCF, AgroParisTech
      Sarah Leperchey, MCF, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Pierre Sauvêtre, MCF, Université Paris Nanterre
      Paul Guillibert, doctorant, Université Paris Nanterre
      Hugo Dumoulin, doctorant, Université Paris Nanterre
      Enrique Klaus, postdoctorant ERC-TARICA, IRMC, Tunis
      Guillaume Gourgues, MCF, Université de Franche-Comté
      Chantal Jaquet, Professeure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Lucie Laplace, doctorante, Université Lumière Lyon 2
      Luc Vincenti, Université Paul Valéry Montpellier 3
      Morane Chavanon, ATER, Université Lyon 2
      Vaillant Zoé, MCF Paris Nanterre
      Garnoussi Nadia, MCF Université de Lille
      Cohen-Halimi Michèle, PR Université de Paris 8
      Victor Violier, doctorant, Université Paris Nanterre
      Iacopo Adda, doctorant, Université de Genève
      Bertrand Binoche, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Hélène Nessi, MCF Université Paris Nanterre
      Aurélie Quentin, MCF Université Paris Nanterre
      Hector Uniacke, Etudiant, Université Paris Vincennes Saint-Denis
      Aliènor Bertrand, CR, CNRS-Faculté de droit de Montpellier
      Sarah Sajn, doctorante, Sciences Po Aix / CHERPA
      Frédérique Leblanc, MCF, Université Paris Nanterre
      Camille Vergnaud, doctorante Université Paris Nanterre
      Pascal Bonnard, MCF, Université Jean Monnet de Saint-Etienne
      Hanna Perekhoda, étudiante, Université de Lausanne
      Raphaël Sablong, MCF, Université Lyon 1
      Sophie Roux, PR, Ecole normale supérieure
      Antoine Lévêque, Doctorant ATER, IEP de Lyon
      Antoine Renaud, Doctorant, ENS de Lyon
      Elena Smirnova, Doctorante, Université Paris Diderot - Paris 7
      Claire Thouvenot, Doctorante, Université Paris Nanterre
      Selim Nadi, Doctorant, Centre d’histoire de Sciences Po/Universität Bielefeld
      Selin Le Visage, Doctorante, Université Paris Nanterre
      Julie Marquet, Doctorante, Université Paris 7
      Soazig Le Bihan, Professeure Associée, Université du Montana
      Vinicius Kauê Ferreira, Doctorant, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
      Citlalli Dominguez, Doctorante, Sorbonne Université, Faculté des Lettres
      Anne Didelot, PRCE, Université de Lorraine
      Hélène Blaszkiewicz, Doctorante, Université de Lyon
      Jean-Pierre Terrail, professeur honoraire, université de Versailles-Saint-Quentin
      Sylvain Bertschy, Doctorant, Université Paul Valéry Montpellier III
      Sahar Aurore Saeidnia, Postdoctorante, IREMAM-MMSH, Aix-en-Provence
      Fanny Vincent, post-doctorante, CEET-CNAM
      Alice Simon, ATER, Université de Montpellier
      Tristan Poullaouec, MCF, Université de Nantes
      Julien O’Miel, MCF, Université de Lille
      Chowra Makaremi, CR, CNRS, IRIS
      David Do Paço, chercheur et enseignant, CHSP, Sciences Po
      Rachel Vanneuville, CR, CNRS, Triangle Lyon
      Antonio Ramos Ramírez, ATER, Université de Versailles-Saint-Quentin
      Kristina Kovalskaya, Doctorante, EPHE-PSL Paris
      Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche, Cnrs, Univ. de Bordeaux
      Dominique Glaymann, professeur de sociologie, Université d’Evry Paris-Saclay
      Grégoire Le Quang, ATER, Université Lyon 2
      Maria Emanovskaya, doctorante, INALCO
      Davide Gallo Lassere, postdoc, Sophiapol, Université Paris Ouest
      Tatyana Shukan, lectrice, Université Paris-Sorbonne
      Nataliya Puchenkina, doctorante, Université de Tours
      Josua Gräbener, chargé de cours, Université Lille 2 (docteur IEPG)

      Signataires citoyen.nes

      Pierre Gaillard LDH Délégué Régional
      Paola Bonilla, Isère
      Nathalie Durindel, enseignante dans le second degré, Isère
      Elsa Quintin, professeur agrégée Arts Plastiques
      Anaïs Coulin, enseignante dans le second degré, Isère
      Quentin Latasse, enseignant-stagiaire dans le second degré, Isère
      Marie Bouvet, adjoint du patrimoine, Rhône
      Hélène Bouvet, retraitée, Haute- Savoie
      Estelle Flory, éditrice, Seine-et-Marne
      Perrine Olff-Rastegar - UJFP Alsace - Strasbourg
      Christiane Vollaire - Programme Non-lieux de l’exil (EHESS-Inalco)

      https://docs.google.com/document/d/1bKh1uQqj83ZvmOBWhRsMK0nukhIJjb_oleft667f-ws/edit

    • Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »
      –-> résumé des faits et des opinions

      Pour faire suite à l’organisation de deux journées « Frontex » à l’université de Grenoble, leur perturbation et l’intervention des forces de l’ordre sur le campus...

      https://lundi.am/local/cache-vignettes/L1200xH554/arton1257-bd727.png?1522751525
      https://lundi.am/Lettre-ouverte-aux-organisateurs-du-colloque-de-Frontex-a-Frontex

    • Au-delà de la loi ORE, les étudiants grenoblois sont mobilisés contre Patrick Lévy et demandent sa démission. Ils lui reprochent d’avoir demandé à la préfecture de l’Isère, le 22 mars dernier, l’évacuation d’un colloque sur l’agence européenne de surveillance des frontières (Frontex), organisé sur le campus et envahis par des étudiants et militants protestataires. L’évacuation musclée par la police a été qualifiée de « violente » par les étudiants qui déplorent quatre blessés soignés à l’hôpital, dont deux pour des plaies ouvertes.

      http://www.liberation.fr/france/2018/04/05/grenoble-un-batiment-de-la-fac-bloque_1641355

  • Une vie non fasciste, nouvelle introduction
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/une-vie-non-fasciste-nouvelle-introduction

    par Vincent Casanova, Joseph Confavreux, Laurence Duchêne, Dominique Dupart, Carine Fouteau, Stany Grelet, Paul Guillibert, Thibault Henneton, Xavier de La Porte, Aude Lalande, Philippe Mangeot, Petra Neuenhaus, Carole Peclers, Lise Wajeman & Pierre Zaoui Illustrations d’Antoine Perrot On vit tous, depuis plus d’un siècle, sur une ligne de crête : un pas de plus, un pas trop … Continue reading →

    #ACAB #ANTICAPITALISME #ANTIRACISME #ANTISEXISME #JOURNAUX #fascisme #vacarmes

  • « Nous sommes tou.te.s des casseur.ses », par Juliette Farjat et Paul Guillibert @pguilli
    http://www.vacarme.org/article2902.html

    À l’occasion des manifestations contre la loi travail et de la généralisation des violences policières, les discours sur les « #casseurs » ont tout naturellement refait surface. Mais la portée idéologique de la qualification de « casseurs » et des discours qui l’accompagnent apparaît dès que l’on cherche à mettre en évidence leur présupposé et les contradictions qu’ils véhiculent.

  • Protéger les enseignant-es en stigmatisant des étudiantes ?
    http://contre-attaques.org/magazine/article/proteger-les

    Un universitaire propose d’interdire le voile à l’université pour éviter les triches aux examens et protéger les professeur-es de fac d’agressions. Des enseignant-es du CEAL lui répondent.

    Cher Christophe Leroy,

    Nous sommes enseignant-es en collèges et lycée en Seine-Saint-Denis, certain-es d’entre nous enseignons aussi à l’université. C’est à ce titre que nous avons lu votre tribune parue dans le Monde du 19 avril. Votre priorité y était de vous positionner contre le voile à l’université, et nous entendons ici vous répondre. Il n’est pas évident de saisir la logique de vos arguments tant ils sont obscurs et confus. Ils semblent cependant renvoyer à quatre problèmes que poserait le port du voile à l’université.

    Le premier cas qui semble justifier une interdiction est celui de la triche aux examens. C’est sous prétexte de ce genre d’arguments « pratiques » que vous prétendez nécessaire de légiférer sur le port du voile à l’université. Peut-être faudrait-il aussi prévoir une législation pour interdire les dreadlocks, les cheveux longs, les caches-cous, les écharpes ?

    Vous évoquez cet « épineux problème » en levant un lièvre qu’il ne vous intéresse pourtant pas de suivre : que tous les enseignants d’une discipline soient des hommes. Le seul problème que poserait cette absence de femmes serait d’entraver la fouille des étudiantes voilées, que vous jugez nécessaire.

    Comment est-il possible de n’y voir qu’un problème de surveillance des examens ? La possibilité qu’une étudiant.e refuse de vous adresser la parole parce que vous êtes un homme et qu’elle serait musulmane vous horripile, mais l’absence de mixité parmi les enseignants semble vous laisser de marbre. Allez, M. Leroy, un peu de courage, confrontez-vous à cet « épineux problème » ! Pourquoi ne pas écrire au Monde sur la sous-représentation des femmes parmi les enseignants de certaines disciplines universitaires ? Parce que cela désignerait le sexisme comme structurant notre société, alors que votre objectif est de réduire le sexisme à l’islam ? Vous qui vous donnez comme objectif de mettre vos étudiantes face à leur contradiction, n’arrivez pas à étudier celles de vos propres positions ?

    Votre second argument est que les enseignant.es doivent s’interroger sur le « degré d’implication d’une jeune femme voilée dans le strict respect des lois coraniques ». Cela semble vous tenir particulièrement à cœur puisque vous répétez cette même phrase, au mot près, à deux reprises. Vous réclamez même des formations à l’islam. C’est bien pourtant de formations à la laïcité dont vous avez besoin. Vous prenez d’ailleurs bien soin de ne jamais vous y référer pour justifier l’interdiction du voile à l’université. Cette interdiction répondrait à des exigences seulement pragmatiques.

    La laïcité vise à permettre l’expression libre des convictions, « mêmes religieuses » (comme disait la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen) et l’égalité des citoyen.nes. Elle suppose la neutralité des agents du service public, c’est-à-dire l’absence de jugement sur les convictions des usager.es et la non-expression de ses propres convictions. En d’autres termes, elle suppose précisément que les personnels ne jugent pas « le degré d’implication d’une jeune femme voilée dans le strict respect des lois coraniques ». Le faire, comme vous le faites, lorsque vous écrivez qu’ « une application stricte de ces lois fait qu’une femme voilée ne peut adresser la parole à un homme », c’est enfreindre le principe laïque.

    D’autre part, où avez-vous trouvé les règles intangibles et immuables qui régissent la pratique religieuse de 1,6 milliard de personnes ? Nous vous proposons de fréquenter plus assidûment les amphithéâtres de sociologie, ou les cours de nos collègues de sciences économiques et sociales en lycée : depuis Durkheim, on sait que les pratiques religieuses ne découlent pas mécaniquement de la théologie. S’ériger en interprète des textes sacrés, comme vous le faites, c’est faire profession de théologien.

    Venons-en à votre troisième argument. Vous prétendez que le port du voile aboutirait, en matière de surveillance des examens, à une inégalité de traitement des étudiant.es : les étudiantes voilées obtiendraient – grâce au laxisme de vos collègues – un traitement de faveur par rapport aux étudiant.es « ne portant pas de couvre-chefs ». Ou plutôt, vous vous cachez, avec un courage hors du commun, derrière les dires d’étudiant.es qui considéreraient qu’il y a là une enfreinte au principe d’égalité.

    L’argument fait ainsi porter aux seules étudiantes que vous stigmatisez la responsabilité de tensions dont vous seul, par votre refus d’appliquer les principes de la laïcité, êtes à l’origine. Cette stratégie n’a rien de nouveau : c’est la même qu’utilisèrent à partir de 1989, dans le secondaire, les défenseurs d’une loi interdisant le voile pour les collégiennes et les lycéennes. Alors même que le Conseil d’Etat, par une jurisprudence très claire, leur donnaient tort, ils promurent pourtant les exclusions d’élèves, et accusèrent celles-ci de semer le chaos quand elles demandaient à la justice de les soutenir. Ainsi, ils et elles ont pu faire passer la loi d’exclusion de 2004 comme une loi d’apaisement ! Ne soyez pas lâche : vous seul créez les tensions par vos propos.

    Vous décrivez « des étudiants venant sans voile ni couvre-chef quelconques (casquette, cagoule, capuche de survêtement) ». Cette énumération n’est pas sans nous surprendre.

    On voit bien à qui renvoie l’imaginaire de la casquette et de la capuche. Ajouter à cette liste la cagoule, c’est faire référence à un autre imaginaire : celui de la violence masquée du braqueur ou du terroriste. Cette assimilation du style vestimentaire de jeunes de quartiers populaires aux habits du crime organisé éclaire les présupposés de votre discours. Vous vous sentez victime d’une violence organisée, vous, chantre du « modèle occidental » pour reprendre vos propres mots.

    Finalement, votre texte a un intérêt. Un seul. Celui de témoigner de la terreur qui vous habite lorsque vous fréquentez certain.es de vos concitoyen.nes. Terreur dont le seul fondement est un racisme à peine masqué et un mépris de classe qui laisse peu d’espoir quand à vos capacités à jamais pouvoir enseigner, c’est-à-dire former des individus dont, par définition, les origines ethniques et sociales sont différentes des vôtres. Votre texte exprime une peur qui doit rendre votre enseignement difficile, voire insupportable. Remettez-vous en cause plutôt que d’accuser vos étudiantes.

    Venons-en enfin à votre quatrième « argument » – si l’on peut parler d’argument en cette matière. Il s’agit de la menace que feraient peser les étudiantes voilées sur les enseignant.e.s. par exemple par l’intermédiaire de leurs « tuteurs » . L’argument implicite est que les étudiantes voilées sont entourées de hordes d’hommes sauvages prêt à tout pour faire respecter la loi coranique (sans doute porte-t-il des casquettes, des capuches et plus sûrement des cagoules). M. Leroy, vos fantasmes paranoïaques ne prêteraient qu’à sourire s’ils ne devenaient pas une doxa qu’un ci-devant grand journal est désormais prêt à relayer. Cette menace suinte de votre texte. C’est la peur qui guide votre raisonnement.

    Votre colère et votre mépris pour vos étudiantes sont intolérables. Mais ce qui l’est autant, c’est la description que vous donnez de l’enseignement à l’université et votre indifférence à ce constat. Et cela nous affecte d’autant plus, nous professeurs de l’enseignement secondaire, que l’université est l’institution qui accueille le plus des élèves des quartiers populaires qui réussissent à intégrer l’enseignement supérieur.

    Quant à la relation pédagogique que vous décrivez, elle est réduite à un contrôle d’identité et une fouille au corps au moment de l’examen. Dans les classes préparatoires, où sont surreprésenté-es les enfants des catégories socio-professionnelles les plus favorisées, le taux d’encadrement est comparable à celui de l’enseignement secondaire. Les élèves y sont a minima connu-es, reconnu-es et accompagné-es dans leur projet d’études.

    Tandis que dans les premiers cycles d’université, étudiant-es et enseignant-es sont bien souvent condamné-es à un face-à-face anonyme dans des amphithéâtres surpeuplés, peu propice aux apprentissages. Votre témoignage en est le cruel reflet. Le taux d’échec des élèves issu-es des baccalauréats professionnels et technologiques y atteint des sommets. N’est-ce pas, comme le font, dans d’autres lieux, beaucoup de vos collègues, contre les conditions d’enseignement qui vous sont faites à vous et vos étudiant.es que vous auriez pu utiliser votre possibilité d’être publié dans Le Monde plutôt que de gloser contre des étudiant.e.s que manifestement vous ne connaissez pas ?

    Anaïs Flores, Paul Guillibert, Caroline Izambert, Florine Lepâtre et Jérôme Martin sont membres du CEAL.

  • Islam, voile : Elisabeth Badinter sème la division. Elle complique notre rôle d’enseignant - le Plus

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1503068-islam-voile-elisabeth-badinter-seme-la-division-elle-compl

    Élisabeth Badinter a la comparaison historique facile. Le mot « nègre » mis de côté, elle valide aujourd’hui le rapprochement fait par la ministre Laurence Rossignol entre les femmes qui choisissent de porter le voile et des esclaves prétendument consentant-es.

    Déjà en 1989, lors de la première « affaire du foulard islamique » à Creil, quand le ministre de l’Éducation Lionel Jospin demandait au Conseil d’État un avis juridique sur l’exclusion de collégiennes voilées, Élisabeth Badinter hurlait avec d’autres à la lâcheté politique en parlant de « Munich de la République » [1].

    L’allusion aux Accords de Munich revenait à comparer ces adolescentes et leur famille à des nazis prêts à envahir l’Europe.

    Nazies ou complices consentantes d’un crime de masse raciste : voici la représentation que depuis 30 ans, des « philosophes » et des responsables politiques donnent des femmes voilées qui refusent l’invisibilité publique.

    Ces personnalités insultent au passage la mémoire des victimes de deux crimes contre l’humanité et en relativisent la gravité. Par de telles outrances, prononcées publiquement, elles compliquent notre rôle quand nous abordons l’esclavage et le nazisme avec nos élèves, dans les cours d’histoire, de littérature, de philosophie, d’éducation civique, de langues, d’histoire des arts.

    Nous abordons ces questions dans leur complexité : la recherche des causes et le respect des victimes, la singularité de chaque événement et leur inscription dans une histoire longue, le regard souvent distancié qu’impose la recherche historique et le jugement moral, politique, que les témoins, ou la postérité, ont imposé.

    Elle fait preuve d’une étonnante légèreté

    Parmi les questions les plus délicates, la question du sens à donner aujourd’hui à de tels crimes et des interprétations différentes est sans doute la plus complexe.

    Cette complexité vole en éclats sous le coup des outrances d’Élisabeth Badinter et de ses paires : le nazisme et l’esclavage ne sont plus que des prétextes à disqualifier la parole de personnes avec qui on est en désaccord.

    Doit-on indiquer ici que nous prévenons nos élèves contre la violence de tels procédés quand ils et elles en abusent en classe ? Doit-on signaler que la légèreté avec laquelle la polémiste ou la ministre recourent à ces crimes pour disqualifier la parole de personnes déjà minorées socialement nous met en colère ?

    Élisabeth Badinter n’est pas une enseignante de Seine-Saint-Denis. De nous, de l’Éducation nationale, elle dit qu’elle s’est « affaissée ». Elle fait partie d’une « élite républicaine » qui elle n’est pas affaissée. Voyons donc la différence entre l’élite et l’affaissement que nous sommes à ses yeux.

    Une actionnaire de l’agence Publicis

    Là où nous apprenons à nos élèves l’exigence légitime à apporter une justification à des assertions, elle assène, sans preuve aucune, que le port du voile, de plus en plus visible en France, serait le signe exclusif d’une empreinte croissante des islamistes / intégristes / djihadistes / salafistes.

    Pourtant : entretiens avec des femmes voilées, études sociologiques, témoignages, tout montre la diversité des raisons qui amènent des femmes à porter le voile. Que la contrainte en fasse partie est indéniable, qu’elle ne soit pas la seule aussi. Contrairement à des élèves, une élite républicaine n’a pas à se justifier de propos qui versent dans la généralisation abusive, même les plus incongrus. Ce serait s’affaisser.

    Là où nous apprenons à nos élèves que les actes doivent suivre les paroles, nous constatons qu’Élisabeth Badinter, toute à ses leçons de féminisme, continue d’être l’actionnaire principale de Publicis. Or, comme l’avait déjà signalé une journaliste de Rue89 le 11 février 2010, ou comme le montrait « Arrêt sur images » le 13 février 2010, cette agence publicitaire relaie parfois des messages sexistes.

    Comble de l’ironie, « Challenge » informe que l’agence vient de signer un contrat avec l’Arabie Saoudite pour redorer l’image du régime auprès de la France. Nous avons hâte de voir ce que Publicis proposera sur les droit des femmes, et la part de bénéfices que Badinter touchera sur ce contrat. L’élite républicaine ne saurait être hypocrite, ce serait s’affaisser.

    Une application des lois à géométrie variable

    Là où nous apprenons à nos élèves à analyser rigoureusement des propos avec lesquels ils et elles sont en désaccord, Élisabeth Badinter oppose le mensonge à celles et ceux qui font valoir son islamophobie.

    Selon elle en effet, seraient injustement accusées d’islamophobie les personnes qui auraient le courage, comme elle, de dire : « Nous voulons que les lois de la République s’appliquent à tous et d’abord à toutes »â��.

    Mais si Élisabeth Badinter est accusée d’islamophobie, ce n’est pas parce qu’elle voudrait faire appliquer les lois à tout le monde ; c’est précisément parce qu’elle refuse le bénéfice de certaines lois, et de certains principes constitutionnels, à toute une partie de la population, en raison de leur religion réelle ou supposée.

    Car qui refuse aux femmes voilées l’application de l’article 1 de la loi de 1905 ("La République assure la liberté de conscience") ? Qui ne cesse de stigmatiser et réduire au silence les musulman-es au mépris de la Constitution ("Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion") et du principe de liberté d’expression ?

    Mais une élite républicaine n’a pas à se justifier sur son rapport, disons, saugrenu, à la réalité historique et juridique. Ce serait s’affaisser.

    La recherche d’un bouc émissaire

    S’affaisser ? Selon Elisabeth Badinter, « l’Éducation nationale s’est affaissée, sous le coup des idéologues qui, là encore et toujours au nom de la différence culturelle et de la tolérance, ont enfermé ces jeunes dans leur ghetto ». Ce serait donc au nom de la « tolérance » que les inégalités de territoires, notamment en matière scolaire, existeraient.

    Les inégalités entretenues par l’État, notamment en matière d’investissement, de subventions, de moyens humains, pourtant largement décrites par les syndicats enseignants, la Cour des comptes ou le Défenseur des droits ne compteraient pour rien.

    Et le racisme, comme le sexisme, qui structurent l’institution en matière de d’orientation ne compteraient pour rien. Seul-es les antiracistes sont responsables.

    Manuel Valls a apporté son soutien à Élisabeth Badinter (U. AMEZ/SIPA).

    On comprend pourquoi Manuel Valls a soutenu cette interview d’Élisabeth Badinter. Là où toutes les preuves condamnent les politiques économiques et sociales des quinze dernières années, qui ont considérablement augmenté les inégalités de territoire au sein de l’Éducation nationale, la polémiste, elle, tient des « idéologues » antiracistes pour seul-es responsables de cette situation.

    C’est bien là le rôle de « l’élite républicaine » : servir de caution à l’État, semer la division au sein des citoyen-nes, trouver un bouc émissaire aux catastrophes sociales provoquées par des décennies de politiques inégalitaires, perpétuer une politique raciste et sexiste au sein de l’Éducation nationale en pervertissant les luttes féministes et antiracistes.

    >> Anaïs Flores, Paul Guillibert, Caroline Izambert, Florine Leplâtre et Jérôme Martin sont enseignantEs, membres du CEAL (Collectif enseignant pour l’abrogation de la loi de 2004)

  • Valls et la laïcité : assez d’hypocrisie

    https://blogs.mediapart.fr/edition/ecole-et-laicite/article/250116/valls-et-la-laicite-assez-dhypocrisie

    Les pires atteintes à la laïcité de ces dernières années ont été le fait de Manuel Valls et de son gouvernement.

    Le dimanche 27 avril 2014, par exemple, alors qu’il venait juste d’être nommé premier ministre, il annonçait, depuis le Vatican, qu’il n’honorerait pas la promesse de François Hollande d’ouvrir la PMA aux couples de femmes, honorant ainsi une demande du pape et des manifestants catholiques intégristes. Quelques mois plus tard, son gouvernement cédait une fois de plus au lobby religieux en retirant le projet des ABCD de l’égalité, outil de lutte contre les inégalités fondé sur la notion scientifique de genre.

    Manuel Valls n’a donc aucune légitimité à distribuer des bons ou des mauvais points en laïcité.

    Nous rappelons que le débat pluraliste est un droit fondamental de la démocratie, que la laïcité fait l’objet de discussions et que les représentant-es de l’observatoire de la laïcité se sont contenté-es d’un recadrage juridique et historique des propos d’ Elisabeth Badinter.

    Les propos de Manuel Valls lors du dîner du CRIF, le lundi 28 janvier, sont anti-démocratiques et anti-laïques.

    Grégory Bekhtari, Anaïs Flores, Paul Guillibert, Caroline Izambert, Florine Leplâtre, Jérôme Martin, membres du CEAL

  • Décoloniser la nature | Période
    http://revueperiode.net/decoloniser-la-nature

    La séparation entre #nature et #société n’est pas seulement une erreur théorique, c’est aussi l’instrument de la domination occidentale. Revisitant les débats de l’histoire environnementale du colonialisme, Paul Guillibert (@pguilli) retrace les jalons d’une analyse marxiste de l’#impérialisme écologique. Il examine ici deux vecteurs de la prédation occidentale : la domestication des écologies non européennes et la préservation environnementale dans les colonies.

    #philosophie #écologie

  • l’anti-recette des biens communs
    Vacarme
    par Laurence Duchêne, Paul Guillibert, Thibault Henneton, Gaëlle Krikorian & Sophie Wahnich
    http://www.vacarme.org/article2236.html

    L’État ? Le marché ? – ni l’un ni l’autre. L’un comme l’autre ne sont que des ingrédients secondaires. L’horizon dessiné par les biens communs nous propose autre chose qu’une nostalgie de l’État-providence, mais il ne nous remet pas aux mains du marché. Les communs ne supposent pas l’existence d’un intérêt général premier qu’une puissance supérieure, l’État, aurait en charge de réaliser. L’intérêt commun ne préexiste pas ; il émerge dans sa radicalité par les pratiques de décision et de gestion collectives.