person:paul jorion

  • Un nouveau détergent miracle pour l’entreprise : le dépôt de bilan, par Jean-Paul Vignal – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/03/16/un-nouveau-detergent-miracle-pour-lentreprise-le-depot-de-bilan-par-jean
    Du danger inhérent à caler les #droits sociaux au niveau de la négociation d’#entreprise et non au niveau général… Suffit de faire disparaitre l’entreprise pour faire disparaitre les droits sociaux qui y avaient été arrachés.

    Plus généralement, et bien que la littérature ne soit pas très loquace sur ce point, et pour cause, le dépôt de bilan est de plus en plus considéré comme un outil de management certes un peu particulier mais loin d’être tabou quand les avocats, le lobbying ou la corruption ne suffisent pas pour faire évoluer les règles dans le sens souhaité par l’entreprise. Sa gestion serait même paraît-il enseignée dans quelques écoles de #management. La virtuosité acquise par les multinationales pour déplacer pertes et bénéfices au gré des logiciels d’optimisation fiscale permet de donner une allure honorable à l’utilisation de cette arme de destruction financière et sociale massive ; le #chantage à l’#emploi est quant à lui une arme de dissuasion efficace lors de la négociation des concordats, et ce d’autant plus que chacun sait que les engagements pris n’engagent que ceux qui les ont crus, et que leur non respect n’est qu’exceptionnellement sanctionné.

  • Fukushima : où l’on tente encore de nous faire croire que le nucléaire pourrait être moteur de la redynamisation rurale – Une catastrophe sans fin, par Cécile Asanuma-Brice * – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/03/11/fukushima-ou-lon-tente-encore-de-nous-faire-croire-que-le-nucleaire-pour

    Afin de permettre une marge d’acceptabilité toujours plus grande du risque, les institutions en charge de la gestion du nucléaire et de sa production ont élaboré un système de seuils dits « acceptables » pour l’être humain. Le tout est de réussir à appréhender, ainsi qu’à quantifier ce qui est de l’ordre de l’acceptable prenant en considération les aspects économiques, sociaux et sanitaires générés par une catastrophe nucléaire. On aurait pu croire que l’aspect sanitaire eût été déterminant, et que l’être humain accorderait plus d’attention, plus d’intérêt, à ce qui pourrait mettre sa santé en péril, mais à notre grande surprise, il n’en est rien. Ainsi, bien que les dernières études épidémiologiques telles Inworks (réalisée sur une cohorte de plus de 308 000 travailleurs de centrale nucléaire), ou encore le modèle LNT (Linear No-Threshold model, 2007, Université d’Ottawa) nous prouvent l’augmentation du risque de développement de maladies proportionnellement au niveau d’exposition aux irradiations, balayant de fait la pertinence d’une limite sécuritaire, des seuils sont encore fixés afin de permettre l’existence de l’exploitation de centrales nucléaires et de leurs désagréments : fuites et autres accidents potentiels augmentant le niveau de radioactivité environnant. C’est ainsi que l’on a vu le seuil de protection internationalement fixé à 1 msv (pour la population hors travailleurs des centrales), passé, sans bruit, à 20 msv dans les directives de l’union européenne en 2014, 3 ans après Fukushima. Il est par ailleurs indiqué dans ce même texte qu’un taux annuel allant jusqu’à 100 msv est envisageable dans des conditions d’urgence, justifiant un niveau de 20 msv/an en temps normal, en pleine contradiction avec les études menées sur la question.

    #Nucléaire (industrie du) #culture_du_déni #Nécrotechnologies

  • Se battre contre la corruption systémique ou attendre la catastrophe ?, Par Roberto Boulant – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/02/03/se-battre-contre-la-corruption-systemique-ou-attendre-la-catastrophe-par

    L’actualité de ses dernières heures est là pour nous rappeler une évidence qu’il n’est plus possible de nier : la corruption des politiciens professionnels par les plus puissants des intérêts privés.

    Et peu importe que cette corruption soit légalisée sous la forme du lobbying, qu’elle se présente sous la forme d’aller-retour grassement rémunérés entre fonction publique et secteur privé, qu’elle paye des centaines de milliers d’euros un conférencier pour un discours de quelques dizaines de minutes, ou bien même qu’en dehors de toute légalité, elle distribue des enveloppes sous prétexte d’emplois fictifs. Le fait est que des politiciens professionnels s’enrichissent ainsi au-delà de toute mesure, pendant que les populations voient leur standard de vie reculer et l’avenir de leurs enfants hypothéqué.

    Et comme tout système mafieux, le capitalisme ne rémunère pas de la même manière les petites mains et les premiers couteaux. Nul doute que sur le marché, le prix du député de base soit inférieur à celui du ministre, mais peu importe ! Le cheminement a été démontré depuis longtemps -notamment par les travaux de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot -, à la fin c’est la voix de la ploutocratie qui s’impose. Comme le prouve jusqu’au dégoût la violence sociale déployée tout au long du quinquennat qui s’achève.

    Laissons aux historiens le soin de qualifier l’attitude de M Hollande quant à son comportement : convient-il de parler de trahison, ou bien alors de l’aboutissement d’un plan de carrière cynique ? Celui d’un jeune énarque qui pensa en son temps que le parti socialiste offrait les plus belles opportunités de carrière.

    Bien plus intéressant sera sans doute pour les historiens le parcours de Myriam El Khomri, qui transfuge de classe finançant ses études grâce à des bourses et honnête élue de terrain, finira par voir son nom accolé à une loi de régression sociale. Un exemple chimiquement pur du fonctionnement de notre machine institutionnelle. Faites-y entrer quelqu’un d’animé par les meilleures intentions et vous obtiendrez tout de même une horreur juridique en fin de processus ! Mais comment en vouloir à Mme El Khomri ? Comment imaginer un instant qu’elle puisse résister, seule, à l’énorme pression de son gouvernement et de son administration ? Elle n’avait le choix qu’entre la démission, c’est-à-dire le sacrifice de sa carrière et de tous les efforts consentis pour s’élever socialement, et la soumission…

    Maintenant élevons-nous de plusieurs crans dans notre monarchie, et imaginons M Hamon élu Président de la république en mai prochain. Imaginons que l’homme soit honnête, et qu’à l’inverse de ses prédécesseurs, il ne soit pas mû par le cynisme et l’ambition maladive. Imaginons même qu’il parvienne à s’entourer de ministres aussi sincèrement dévoués que lui au bien commun. Combien de temps pourront-ils résister à l’infernale pression et aux efforts conjugués des oligarques de leur parti, de leur administration et de l’Eurogroupe, avant de rendre les armes en rase campagne comme le fit M Tsipras ?

    Penser qu’il est possible de se battre contre le TINA, tout en restant à l’intérieur de ce système corrompu et verrouillé, me semble être une idée absurde. Tout aussi absurde que de penser pouvoir stopper l’effondrement d’une société où les équilibres sociaux reposent entièrement sur un travail qui disparait, où les limites de ce que peuvent supporter les écosystèmes sont dépassées, et où 8 êtres humains sont aussi riches que la moitié la plus pauvre de l’humanité.

    Un état des lieux qui relève de l’évidence, mais tellement angoissant qu’il est très tentant de fermer les yeux ! De se mentir en se disant que le système est réformable et que moyennant un peu de courage et quelques mesures d’accompagnement pour maintenir la tête hors de l’eau des plus fragiles, il sera possible de tout continuer comme avant. Peut-être même certains préfèrent-ils la certitude de la catastrophe à l’inconnu et à la terrifiante perspective de la liberté ?

    Mais peu importe finalement leur choix. Qu’ils essayent de freiner avec M Hamon ou qu’ils choisissent d’accélérer avec M Macron, ils gagneront peut-être quelques dizaines de mois, mais ils finiront submergés par le vote populiste d’extrême-droite. Là également, il n’y a pas à porter de jugements moraux : chacun sait bien qu’à force de battre son chien, on le rend fou.

    L’effondrement démocratique provoqué par la machine à concentrer les richesses et à faire exploser les inégalités devient de toute évidence, inévitable. Mais avec la surveillance généralisée et l’état d’exception se profile la réponse de la ploutocratie : l’État policier. Le rêve de Friedrich Hayek finalement réalisé : le renard libre dans le poulailler libre, avec un état réduit à l’unique fonction régalienne de l’application de la violence légale.

    Ce cauchemar orwellien qui s’approche à grands pas ne nous laisse d’autre choix que celui de se soumettre ou de se battre. Un choix détestable et encore totalement inimaginable hier, dans ce monde maintenant disparu, où un Donald Trump à la Maison Blanche ou une Marine Le Pen au pouvoir étaient des scénarios burlesques.

    Mais se battre n’est pas synonyme de verser le sang. Si pour échapper à l’État policier il n’est d’autre choix possible que de détruire la corruption systémique, de briser le lien de vassalité entre nos élus et l’argent, cela peut encore se faire pacifiquement. En prenant le pari que Jean-Luc Mélenchon et le FG appliqueront le programme de la France insoumise en cas de victoire. Programme dont la Constituante me semble être le seul moyen réaliste de combattre la corruption et les pleins-pouvoirs de la ploutocratie, avec entre autres moyens, la possibilité de révoquer le mandat d’un élu si celui-ci trahit ses engagements.

    Une situation qui pourrait se résumer au choix de celui qui est prisonnier d’une pièce en flammes : rester et avoir la certitude de se faire carboniser, ou bien sauter par la fenêtre en espérant qu’il sera possible d’amortir la chute et de se retrouver à l’air libre. L’avantage que nous avons encore sur ce malheureux et que lui doit décider dans l’instant, alors que nous autres avons encore 79 jours pour y réfléchir tranquillement. Le temps n’est-il pas le plus grand des luxes pour les simples mortels que nous sommes ?

    Tic-tac, tic-tac…

    #France #Démocratie #Corruption #violence_sociale #mafia #lutte des classes #TINA

  • Revenu universel : le contre et le pour, par rienderien – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/01/26/revenu-universel-le-contre-et-le-pour-par-rienderien

    Le revenu universel est une aubaine pour le capitalisme en vue de contenir la violences des ventres surnuméraires de la mondialisation, et de continuer à faire tourner la machine à concentrer les richesses.

    L’enfer capitaliste est pavé de bonnes intentions dévoyées, le capitalisme vert en est un bon exemple, qui pour répondre aux désirs « de naturel, de bio », par opposition à « l’industriel », vous fera bientôt payer l’eau plus cher que le coca cola.

    Mais en attendant que notre humanité constate son suicide à violer les lois de la vie, ne boudons pas le revenu universel, ce filet de sécurité qui évitera que les trottoirs des villes ne se remplissent des égarés d’un système technologique qui n’a plus besoin de bras, de jambes, et bientôt de cerveaux.

    #rdb

    • Le revenu universel de la démocratie possible, par Pierre Sarton du Jonchay
      http://www.pauljorion.com/blog/2017/01/23/le-revenu-universel-de-la-d

      Le billet de Roberto Boulant dit bien ce qu’est la règle en matière de travail et de droit du travail dans le système libéral de l’économie nominaliste sans autorité ni responsabilité du réel. La vérité des contrats de service n’est pas connaissable parce que le bien servi reste confiné dans le secret des intérêts privés. Les contractants n’ont ni moyens ni obligation de rendre compte de ce qu’ils produisent en équité et livrent réellement. L’intérêt général de la société n’a pas de moyen objectif de juger de ce qui est produit et rendu aux propriétaires de droits qui ne sont pas publiables ni publiés. Derrière la loi nominale, s’applique la loi du plus fort adossée à des personnes morales virtuelles dont l’existence n’est pas contrôlable.

      La déshumanisation du réel a toute chance de s’approfondir avec tout candidat présidentiel qui serait élu en France à « droite » de Benoit Hamon. Le système économique libéral global dans lequel nous nous trouvons de fait et dans lequel tous les peuples dit développés ont été éduqués a pour caractéristique de rendre la personne physique et la personne morale objectivement invisibles parce que réellement désincarnées. La personne concrète ne peut plus exister ni donc se réaliser en elle-même par la rationalité humaine. Le résultat est qu’un « bon chrétien » ou un bon « social-démocrate » ayant bien appris son catéchisme et y croyant sincèrement est condamné à se taire s’il est prudent ou à agir contre ce qu’il est s’il est « responsable » et « engagé ». En dépit de leur intelligence et de leur sincérité qui ne fait aucun doute, la bêtise des « humanistes croyants » est abyssale quant à la transformabilité actuelle de leur foi en réalité effective.

      Si Fillon ou Macron est élu, il sera l’idiot utile du capitalisme matérialiste libéral nihiliste parce qu’il sera tenu de détruire ce qu’il reste concrètement de la personnalité morale de l’État de droit de la France. Ils ne feront rien eux-mêmes parce que le Président de la République Française n’a de toute façon aucun pouvoir réel dans un monde qui n’a plus ni frontières ni limites. Mais en ayant fait campagne contre les derniers fondements sociaux opératoires de ce qui fait la personne morale de l’État de droit, ils auront vidé le fait national français de sa raison d’être et de son efficacité possible pour les humains de vraie bonne volonté.

      En oubliant le devoir de solidarité des personnes physiques de toute condition dans une même nation, ils auront totalement « libéré » les élites gouvernantes de leurs ultimes références morales. Les « chrétiens » pourront se mettre en marche permanente contre l’euthanasie et l’avortement, on pourra néanmoins et concrètement tuer sans restriction ni entrave, les bébés, les vieux, les malades, les faibles et les « sans-emploi ». On détruira discrètement et délicatement les derniers restes de l’humanité parce que ce sera le seul moyen de réduire les déficits et de rembourser les dettes sans obliger les riches à payer des impôts.

      Le bien commun n’a plus par le capitalisme libéral de fondement effectif réel dans l’humanité incarnée. Le système du capital sans propriétaire concrètement identifié réduit toute la réalité à la comptabilité virtuelle du capital nominal. L’accumulation de dettes de vie des masses « populistes » envers leurs élites est le seul moteur d’une croissance ou d’un progrès concrètement non partageable. La rationalité libérale nihiliste fait de l’existence même des personnes humaines une créance monétaire nette de ceux qui possèdent quelque chose sur ceux qui ont besoin des autres pour vivre.

      La défense de la vie humaine potentielle est nécessaire mais de fait dépassée dans le totalitarisme libéral actuel. C’est la vie des visiblement déjà vivants qui est désormais l’enjeu premier et prioritaire. Pour remobiliser les vivants qui ne croient plus à leur dignité-même d’exister, il n’y a plus concrètement que le sujet du revenu universel : quel est le prix minimum du revenu matériel indispensable à la survie sans prétendre à une existence qui resterait provisoirement le privilège de l’élite ?

      La question du revenu universel restaure concrètement la politique sur sa raison d’être première de créer les conditions de possibilité d’un commun au service de la vie de chaque humain. Si la question du revenu universel est posée, c’est que la finalité d’une économie des biens n’est pas forcément l’accumulation illimitée pour quelques-uns, mais la vie possible et belle pour tous. Le revenu universel suggère qu’il y a quelque chose à donner à quelqu’un, donc que celui qui donne, ou veut donner, ou voudrait donner quand il aura, est légitime à attendre un revenu suffisant qui lui garantisse une existence dans la société civilisée des humains.

      L’affirmation du revenu universel donne aux sociétés un devoir d’exister pour finaliser l’économie des choses produites aux biens de chacun. Le revenu universel adosse la créance monétaire de chacun à une dette sociétale et politique, laquelle est financée par la dette de travail des individus au bénéfice vérifiable de la société politique toute entière.

      L’économie des individus est actuellement désincarnés par le consumérisme libéral. Penser et construire un revenu universel des biens, c’est susciter la mobilisation de la volonté politique de ce qu’il reste des personnes à la réalisation de leur humanité par les sociétés. L’humanité est possible si l’on fait exister des sociétés qui rendent les individus solidaires de leurs vies et de leur existence commune. Concrètement, ce retournement du regard politique sur l’économie des réalités humaines se traduira par une reconnexion de l’instrument de calcul monétaire à la vie des personnes.

      L’émission des signes monétaires est actuellement matérialisation de fausses dettes sur des non-valeurs ou des valeurs virtuelles non effectivement transformables en réalité. La monnaie issue du revenu universel sera nécessairement ré-indexée sur la demande des personnes réelles en biens effectivement produits selon le droit des travailleurs réels au service effectif de leurs concitoyens. Sans la responsabilité de justice de la personne morale de L’État rationalisé par la monnaie d’économie politique, « l’ubérisation » achèvera le démantèlement de la civilisation au lieu de financer la démocratie.

  • L’ANNÉE COMMENCE MAL : DAVOS EN ÉTAT DE SIÈGE ! par François Leclerc – Blog de Paul Jorion

    Une fois encore, les participants au Forum de Davos se sont emparés du thème des inégalités, décidément devenu porteur. Mais cette année, ils semblent tétanisés par certains épisodes électoraux, comme s’ils se sentaient en danger d’être assiégés.
    « Comment renouer avec les classes moyennes » était le titre d’un débat phare, mettant en évidence par son intitulé que la ligne avec les classes inférieures est irrémédiablement coupée, mais que l’on s’en accommodait. Là n’était plus la question. À cette occasion, Christine Lagarde s’est étonnée : « si les politiciens n’ont pas capté le message maintenant, je me demande quand ils le feront », tout en détaillant les grands sujets de préoccupation sur lesquels, a-t-elle précisé, le FMI travaille. Tous les espoirs sont permis, car voici les trois titres de leurs œuvres à venir : « la corruption, la transparence et le besoin de rendre des comptes ».


    Mais l’on redescendait vite sur terre, Christine Lagarde préconisait qu’un « filet de sécurité » limite les dégâts. Pourquoi en effet s’échiner à chercher les causes quand on peut agir sur les effets, a-t-elle appris à l’école des régulateurs financiers.

    Faut-il s’étonner à sa suite du peu d’échos des appels qui ont été lancés à propos des inégalités ? Non, si l’on observe qu’ils consistent à demander aux incendiaires d’éteindre le feu !

    . . . . . . . . . .
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/01/18/lannee-commence-mal-davos-en-etat-de-siege-par-francois-leclerc

    #Davos #Christine_Lagarde #Dégats #Paul_jorion #François_Leclerc #corruption #politiciens #degats #finance

  • Hystérie collective autour de Donald Trump - Mise au point Tatiana Ventôse
    Le bon sens ne nuit pas
    La Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=4egtarw11uA

    Source : http://yetiblog.org/index.php?post/2068

    Tatiana Jarzabek, alias Tatiana Ventôse, 28 ans, est la présentatrice de l’excellent Fil d’actu. Une jeunesse qui pourrait être une de mes filles, et c’est pourquoi son message me touche tant. Elle est outrée par nos réactions de Tartuffe face à l’élection de Donald Trump et elle le dit vertement.
    « Ce qui compte, ce n’est pas Donald Trump est président. Ce qui compte, c’est que les conditions qui ont permis à Donald Trump d’être président, elles, elles existent depuis très longtemps. »

    Découvert sur le site de Paul Jorion : http://www.pauljorion.com/blog/2016/11/12/hysterie-collective-autour-de-donald-trump-mise-au-point

    • C’est précisément à cause de cette analyse que je pense depuis le deuxième ou troisième jour après l’élection de Hollande — en gros, le moment où il a bien fait comprendre que les promesses de campagne, il n’en avait rien à cirer, que tout ce qu’il voulait, c’est le pouvoir et en faire ce qu’il voulait ou, plus exactement, ce que ses copains et commanditaires voulaient — c’est à ce moment que j’ai compris que sauf gros miracle politique, l’élection de Marine Le Pen était inéluctable.
      Et quand tu vois le niveau de politiques des gus qui prétendent aller l’affronter au second tour — parce que pour le premier tour, c’est plié, dans leurs tête — tu te dis que c’est joué.

      Et du coup, ces blaireaux renouvellent l’état d’urgence…

    • Lettre d’Élisée Reclus à Jean Grave
      « Voter, c’est abdiquer »

      Clarens, Vaud, 26 septembre 1885.

      Compagnons,

      Vous demandez à un homme de bonne volonté, qui n’est ni votant ni candidat, de vous exposer quelles sont ses idées sur l’exercice du droit de suffrage.

      Le délai que vous m’accordez est bien court, mais ayant, au sujet du vote électoral, des convictions bien nettes, ce que j’ai à vous dire peut se formuler en quelques mots.

      Voter, c’est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté. Qu’il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d’une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir.

      Voter, c’est être dupe ; c’est croire que des hommes comme vous acquerront soudain, au tintement d’une sonnette, la vertu de tout savoir et de tout comprendre. Vos mandataires ayant à légiférer sur toutes choses, des allumettes aux vaisseaux de guerre, de l’échenillage des arbres à l’extermination des peuplades rouges ou noires, il vous semble que leur intelligence grandisse en raison même de l’immensité de la tâche. L’histoire vous enseigne que le contraire a lieu. Le pouvoir a toujours affolé, le parlotage a toujours abêti. Dans les assemblées souveraines, la médiocrité prévaut fatalement.

      Voter c’est évoquer la trahison. Sans doute, les votants croient à l’honnêteté de ceux auxquels ils accordent leurs suffrages — et peut-être ont-il raison le premier jour, quand les candidats sont encore dans la ferveur du premier amour. Mais chaque jour a son lendemain. Dès que le milieu change, l’homme change avec lui. Aujourd’hui, le candidat s’incline devant vous, et peut-être trop bas ; demain, il se redressera et peut-être trop haut. Il mendiait les votes, il vous donnera des ordres. L’ouvrier, devenu contremaître, peut-il rester ce qu’il était avant d’avoir obtenu la faveur du patron ? Le fougueux démocrate n’apprend-il pas à courber l’échine quand le banquier daigne l’inviter à son bureau, quand les valets des rois lui font l’honneur de l’entretenir dans les antichambres ? L’atmosphère de ces corps législatifs est malsain à respirer, vous envoyez vos mandataires dans un milieu de corruption ; ne vous étonnez pas s’ils en sortent corrompus.

      N’abdiquez donc pas, ne remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas ! Au lieu de confier vos intérêts à d’autres, défendez-les vous-mêmes ; au lieu de prendre des avocats pour proposer un mode d’action futur, agissez ! Les occasions ne manquent pas aux hommes de bon vouloir. Rejeter sur les autres la responsabilité de sa conduite, c’est manquer de vaillance.

      Je vous salue de tout cœur, compagnons.

      Élisée Reclus

      Lettre adressée à Jean Grave,
      insérée dans Le Révolté du 11 octobre 1885.

      Reclus, Élisée (1830-1905), Correspondance,
      Paris, Schleicher Frères, A. Costes, 1911-1925, pp.364-366.

  • LA PAGE DU CETA N’EST PAS PRÈS D’ÊTRE TOURNÉE, par François Leclerc Blog de Paul Jorion, 1 Novembre 2016
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/11/01/la-page-du-ceta-nest-pas-prete-detre-tournee-par-francois-leclerc/#more-90346

    Il n’a fallu que deux jours pour que, à peine signé devant les caméras, le texte du CETA soit à nouveau rejeté. Les Verts allemands ont annoncé vouloir bloquer sa ratification sous sa forme actuelle au Bundesrat, ce qui est dans leurs moyens étant donné son fonctionnement. La participation du Bundesrat à la ratification du traité est-elle indispensable ? Les juristes allemands planchent sur le sujet, mais la question est épineuse.

    Les Verts se sont alignés sur la position des Wallons et réclament qu’il soit prévu de faire appel, en cas de désaccords des investisseurs, à la justice ordinaire et à l’intervention de juges professionnels appliquant les lois existantes. Cette question va décidément focaliser la ratification du traité au sein de l’Union européenne, un processus demandant des années, période pendant laquelle les dispositions initialement prévues dans ce domaine ne pourront pas être appliquées. Ce domaine n’étant pas de la compétence de la Commission, qui a menée seule les négociations sur la base d’un mandat confidentiel et inaccessible. Avec comme brillante idée de placer les parlements devant le choix du tout ou rien au moment de la ratification. Tout leur réussi.

    Des voix se sont depuis élevées pour regretter qu’une telle formalité ait été prévue, et pour suggérer qu’elle soit dans l’avenir supprimée, mais quel gouvernement pourra maintenant l’assumer ? Dans sa forme actuelle, le CETA avec le Canada n’a pas d’avenir, et le TTIP avec les États-Unis encore moins. C’est un sacré premier coup de canif qui a été donné au contrat libéral. Malgré tout, tout n’est pas permis.

    Le pli étant pris, dans un tout autre domaine – celui de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine – les Pays-Bas font également obstacle à sa ratification finale, après la victoire d’un non au référendum qui impose que le Parlement la confirme. Le gouvernement est à la recherche d’une majorité introuvable dans les deux chambres. Une formule proche de celle qui a prévalu en Belgique pourrait être employée sous la forme d’une déclaration du Conseil de l’Europe – adoptée lors du prochain sommet de décembre – qui serait attachée à l’accord proprement dit et donnerait les assurances permettant sa ratification. Elle ne préluderait pas à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, n’impliquerait pas une aide militaire ou financière, et ne permettrait pas aux Ukrainiens de travailler au sein de l’Union.

    Beaucoup de décisions essentielles ont été déléguées à la BCE et à la Commission, qui ont en commun de ne pas être élues. Ce mouvement va-t-il se poursuivre et s’amplifier, ou les parlements vont-ils avoir de nouveau leur mot à dire ? En ces temps de crise politique, quand ce n’est pas de majorités introuvables, la question a toute son importance. S’affranchir des dernières règles démocratiques qui imposent de trouver des majorités parlementaires pour avaliser la poursuite de la politique libérale est une indéniable tentation. Il reste à en trouver les mécanismes et à l’imposer. Avec la justice arbitrale, ça ne s’est pas bien passé.

    #CETA #TTIP #Allemagne #Canda #Ukraine #Pays_Bas #BCE #commission_européenne #UEF #Démocratie #conseil_de_l’europe #Bundesrat

  • Biodiversité : plus de la moitié des vertébrés ont disparu depuis 1970 (Maj)
    https://www.crashdebug.fr/sciencess/12567-biodiversite-plus-de-la-moitie-des-vertebres-ont-disparu-depuis-197

    La nouvelle avait déjà défrayé l’actualité en septembre 2014, croyez vous que cela ai changé quelque chose ?, les gens sont tellement égoïste qu’ils n’ont même pas compris que tout était interconnecté et que l’on vivait toutes et tous dans le même vaisseau spatial, et qu’au dernière nouvelle il était impossible d’en changer... A moins qu’on vous fasse miroiter Mars ? (c’est sûr que vue les photos ça fait envie !) quelle fumisterie....

    Ecoutez ce qu’en dit Paul Jorion, (qui est un anthropologue renomé) et je vous ai mis en plus un petit topo en video en bas d’article.

    f.

    Le Fonds mondial pour la nature (WWF) vient de publier son rapport biennal sur la dégradation des écosystèmes de la planète. Cette année, l’organisation s’alarme du déclin rapide des effectifs (...)

    #En_vedette #Sciences

  • Frédéric Lordon, Marx et Spinoza, par Dominique Temple – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/10/22/frederic-lordon-marx-et-spinoza-par-dominique-temple

    Dans son essai sur Marx et Spinoza (Capitalisme et servitude), Frédéric Lordon part du principe que tout être tend vers sa perfection, et que cet essor (conatus) est doué d’affects joyeux qui se transforment en affects tristes lorsqu’il est réduit à l’impuissance. Cette alternative est exploitée, constate-t-il, par ceux dont le conatus particulier est le plus fort. Mais puisque la raison forme des idées adéquates qui s’accompagnent d’affects joyeux, la multitude peut choisir la raison pour se libérer du pouvoir des minorités qui entendent faire prévaloir leurs passions prédatrices.

    « L’exploitation passionnelle prend fin quand les hommes savent diriger leurs désirs communs – et former entreprise, mais entreprise communiste – vers des objets qui ne sont plus matière à captures unilatérales, c’est-à-dire quand ils comprennent que le vrai bien est celui dont il faut souhaiter que les autres le possèdent en même temps que soi. Ainsi, par exemple, de la raison que tous doivent vouloir être le plus nombreux possible à posséder puisque “les hommes, en tant qu’ils vivent sous la conduite de la raison, sont suprêmement utiles aux hommes” (Eth. IV, 37 première démonstration) »[1].

    Il serait donc possible que la démocratie l’emporte sur l’exploitation capitaliste.

  • AVIS DE GROSSE DÉPRESSION SUR WASHINGTON, par François Leclerc – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/10/09/avis-de-grosse-depression-sur-washington-par-francois-leclerc
    En gros, filer des miettes aux surnuméraires pour qu’ils arrêtent de pourrir les plans des vainqueurs.

    Wolfgang Schäuble en a tiré la leçon. « Il y a un dénominateur commun : de plus en plus de gens n’ont pas confiance dans les élites, dans les dirigeants économiques et politiques ». Un constat partagé par Paulo Nogueira Batista, le vice-président de la banque de développement créée par les grands pays émergents des BRICS.

    Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a appelé à chasser les « sombres nuages de l’isolationnisme et du protectionnisme », mais comment faire ? « Nous devons faire en sorte que la croissance soit plus équitable », a-t-il proposé après avoir constaté que les inégalités sont « trop fortes ». Christine Lagarde s’est plus prudemment avancée en observant que la mondialisation doit être « légèrement différente ». La croissance mondiale a « profité à trop peu de personnes », a-t-elle découvert, et les « perdants de la mondialisation » doivent être soutenus par des aides spécifiques, en se penchant davantage sur ceux « qui risquent d’être laissés sur le bord du chemin ». Mais la tâche n’est pas mince, reconnait-elle, dans un contexte de croissance économique et de chômage de masse qui offre un « terrain fertile » au mouvement protectionniste.

  • Sciences Critiques, Paul Jorion : « Se débarrasser du capitalisme est une question de survie », le 7 octobre 2016
    Un article de fond de Paul Jorion. Plus que 5 ans !
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/10/08/sciences-critiques-paul-jorion-se-debarrasser-du-capitalisme-est-une-que

    . . . . . . .
    En réalité, il y aura peut-être un million de travailleurs supplémentaires, mais 100 millions d’emplois vont disparaître dans le même temps… Il est très difficile en réalité d’imaginer les conséquences du développement technologique.
    . . . . . . . . . .
    Il faudrait donc que nous nous réconcilions avec l’idée que les machines sont beaucoup plus efficaces que nous, qu’elles constituent un progrès sur nous. Par conséquent, soyons très fiers, puisque c’est nous qui les avons inventées…
    SI ON CONTINUE COMME ÇA, C’EST L’EXTINCTION DE L’ESPÈCE HUMAINE.
    Pour ma part, je dis au contraire que le moment est venu : s’il n’y a pas de prise de conscience générale, pas de rébellion dans les cinq années qui viennent, c’est cuit pour l’espèce humaine. Le tournant, c’est maintenant. Il faut sortir du capitalisme ! Se débarrasser du capitalisme était une question de justice au XIXème siècle, maintenant c’est une question de survie.

    Que se passera-t-il si cette révolte populaire n’advient pas ?
    Il y aura une concurrence toujours plus grande entre les gens qui ne gagnent leur vie que par le salariat. Cela veut dire que les salaires vont continuer à baisser. Le patronat et les milieux d’affaires proposeront alors une allocation universelle, qui sera simplement un moyen de faire taire les contestations. D’autres propositions seront faites, comme généraliser le statut d’intermittent du spectacle ou celui de fonctionnaire à l’ensemble de la population. Mais, je crains que ce ne soit que des palliatifs pour gérer la misère. Comme l’emploi va diminuer, la misère ne va pas arrêter de monter. Et, parallèlement, le poids des salariés dans le rapport de force économique ne va pas arrêter de baisser, quel que soit l’emploi. Un emploi manuel sera remplacé par un robot et un emploi intellectuel par un logiciel.
    UN EMPLOI MANUEL SERA REMPLACÉ PAR UN ROBOT ET UN EMPLOI INTELLECTUEL PAR UN LOGICIEL.

    A l’avenir, faire travailler des êtres humains coûtera trop cher. Le jour où l’on pourra remplacer les contrôleurs du ciel, les camionneurs, les conducteurs de taxi par une machine, il y aura certainement moins d’accidents. Mais où tous ces travailleurs vont-ils aller ? Une chose est sûre : tous ne deviendront pas des programmeurs… Une allocation universelle ravivera la vieille peur des bien-pensants que le désoeuvré aille boire sa paie. Hegel posait déjà la question en 1801 : peut-on imaginer un monde dans lequel personne ne travaillerait ? Et il répondait qu’une grande partie de la reconnaissance que nous obtenons en tant qu’êtres humains vient du travail. Nous en tirons une fierté. Le travail est une institution importante dans notre société. Il nous permet de nous affronter au monde, et je crois que c’est une bonne chose.
    . . . . . . .

    #Salaire_à_vie #Revenu_de_base #Allocation_universelle #Futur #Travail #Capitalisme #Planète #Crise #Travail #Survie #Salaires

    Propos recueillis par Anthony Laurent, rédacteur en chef / Sciences Critiques.

    • Sciences Critiques, Paul Jorion : « Se débarrasser du capitalisme est une question de survie », le 7 octobre 2016
      Un article de fond de Paul Jorion. Plus que 5 ans !
      http://www.pauljorion.com/blog/2016/10/08/sciences-critiques-paul-jorion-se-debarrasser-du-capitalisme-est-une-que

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      En réalité, il y aura peut-être un million de travailleurs supplémentaires, mais 100 millions d’emplois vont disparaître dans le même temps… Il est très difficile en réalité d’imaginer les conséquences du développement technologique.
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      Il faudrait donc que nous nous réconcilions avec l’idée que les machines sont beaucoup plus efficaces que nous, qu’elles constituent un progrès sur nous. Par conséquent, soyons très fiers, puisque c’est nous qui les avons inventées…

      SI ON CONTINUE COMME ÇA, C’EST L’EXTINCTION DE L’ESPÈCE HUMAINE.
      Pour ma part, je dis au contraire que le moment est venu : s’il n’y a pas de prise de conscience générale, pas de rébellion dans les cinq années qui viennent, c’est cuit pour l’espèce humaine. Le tournant, c’est maintenant. Il faut sortir du capitalisme ! Se débarrasser du capitalisme était une question de justice au XIXème siècle, maintenant c’est une question de survie.

      Que se passera-t-il si cette révolte populaire n’advient pas ?
      Il y aura une concurrence toujours plus grande entre les gens qui ne gagnent leur vie que par le salariat. Cela veut dire que les salaires vont continuer à baisser. Le patronat et les milieux d’affaires proposeront alors une allocation universelle, qui sera simplement un moyen de faire taire les contestations. D’autres propositions seront faites, comme généraliser le statut d’intermittent du spectacle ou celui de fonctionnaire à l’ensemble de la population. Mais, je crains que ce ne soit que des palliatifs pour gérer la misère. Comme l’emploi va diminuer, la misère ne va pas arrêter de monter. Et, parallèlement, le poids des salariés dans le rapport de force économique ne va pas arrêter de baisser, quel que soit l’emploi. Un emploi manuel sera remplacé par un robot et un emploi intellectuel par un logiciel.

      UN EMPLOI MANUEL SERA REMPLACÉ PAR UN ROBOT ET UN EMPLOI INTELLECTUEL PAR UN LOGICIEL.
      A l’avenir, faire travailler des êtres humains coûtera trop cher. Le jour où l’on pourra remplacer les contrôleurs du ciel, les camionneurs, les conducteurs de taxi par une machine, il y aura certainement moins d’accidents. Mais où tous ces travailleurs vont-ils aller ? Une chose est sûre : tous ne deviendront pas des programmeurs… Une allocation universelle ravivera la vieille peur des bien-pensants que le désoeuvré aille boire sa paie. Hegel posait déjà la question en 1801 : peut-on imaginer un monde dans lequel personne ne travaillerait ? Et il répondait qu’une grande partie de la reconnaissance que nous obtenons en tant qu’êtres humains vient du travail. Nous en tirons une fierté. Le travail est une institution importante dans notre société. Il nous permet de nous affronter au monde, et je crois que c’est une bonne chose.
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      Finalement, nous sommes comme l’animal sauvage fasciné par les phares d’une voiture en pleine nuit, mais qui décide de rester au milieu de la route… Ces deux gros « yeux » qui lui arrivent dessus lui sont complètement étrangers. Lorsque l’on nous dit que la température au Pôle Nord est supérieure de 12°C à ce qu’elle est habituellement, comme en décembre dernier, nous ne savons absolument pas quoi faire de cette information. Pourtant, lorsque l’on sait ça, il faudrait tout de suite arrêter les gens dans la rue pour leur dire qu’il faut résoudre ce problème à tout prix ! Mais on ne le fait pas, parce que nous ne parvenons pas à nous représenter le problème. L’être humain se rend compte de certaines choses à partir du moment où il les vit dans sa chair. Mais, généralement, il est déjà trop tard.
      Propos recueillis par Anthony Laurent, rédacteur en chef / Sciences Critiques.

  • LE PACTE D’INSTABILITÉ A VÉCU, MAIS C’EST UN SECRET ! par François Leclerc Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/09/15/le-pacte-dinstabilite-a-vecu-mais-cest-un-secret-par-francois-leclerc
    Les échéances électorales allemande et française de l’année prochaine arrivent à point nommé. Les sortants n’auront plus la responsabilité d’une situation de moins en moins tenable – ne pouvant ni appliquer, ni amender une politique qui ne fonctionne pas et suscite le rejet – et les arrivants pourront se prévaloir de la nouveauté. Ce qui ne leur donnera pas pour autant de marges de manœuvre. Mais d’ici là, il va falloir tenir.

    Des rumeurs insistantes font état de l’intention d’Angela Merkel de ne pas se représenter afin de partir avant que cela ne se gâte davantage, tandis que les sondages confirment que François Hollande ne sera pas en mesure d’accéder au second tour s’il se représente. Mais comment ne pas se retrouver dans cette attente avec une ou nouvelle Grèce sur les bras, dans un contexte qui a changé ? L’Italie, l’Espagne et le Portugal sont tous sur le fil du rasoir, il y a l’embarras du choix. Et pendant ce temps-là, les négociations sur le Brexit vont trainer en longueur, les dirigeants britanniques ayant intérêt à jouer les divisions au sein de l’Union européenne pour négocier au mieux de leurs intérêts.

    En Italie, la crise bancaire devrait être contenue, mais à quel prix ! Aveugle soutenant le paralytique, le système bancaire italien est faute de mieux destiné à soutenir les établissements les plus mal en point, puis condamné à se consumer comme une mèche lente, banque après banque s’il ne s’effondre pas. Mais une autre échéance va entretemps se présenter, Matteo Renzi étant arrivé en bout de course des marges possibles de flexibilité des règles du Pacte de stabilité qui lui ont été accordées à plusieurs reprises par la Commission. Une rencontre avec Angela Merkel – qui sur cette question se défausse désormais sur la Commission – ne lui a pas procuré le mou qu’il demandait, et il est aux taquets, mettant en cause le gouvernement allemand pour ne pas respecter ces mêmes règles, en raison de ses excédents commerciaux qui dépassent 6% du PIB.

    Le référendum de novembre sur le réforme du Sénat s’approche, avec sa démission à la clé s’il le perd, ce qu’il a réaffirmé dans le cadre de sa stratégie de pression sur la Commission, mais qu’il peut mettre à exécution. Les chantages ne fonctionnent que si celui qui en est l’objet est convaincu que celui qui l’exerce ira jusqu’au bout. Après trois années de récession, puis une année 2015 de croissance à un petit 0,8%, le pays a connu une croissance nulle au deuxième trimestre par rapport au premier, ce qui menace par ricochet la réalisation de son projet de budget 2017 qui prévoit une légère diminution du ratio dette/PIB. Le Pacte de stabilité ne résisterait pas à l’arrivée au pouvoir du Mouvement des 5 étoiles, celle de Podemos en Espagne écartée. Il faut donc sauver le soldat Renzi à tout prix, mais comment ?

    Faute d’un gouvernement de plein exercice, l’Espagne n’a pas d’autre perspective que de reconduire son budget 2016 en 2017. Les recettes fiscales en provenance des entreprises ne sont pas au niveau prévu, a admis le ministre de l’économie du gouvernement provisoire Luis de Guindos, ce qui va empêcher de réduire à 4,6% le déficit budgétaire et imposer à nouveau de négocier avec Bruxelles. Le problème sera renvoyé au prochain gouvernement espagnol, si les élections qui vont pour la troisième fois avoir lieu aboutissent cette fois-ci à une investiture gouvernementale. Mais Mariano Rajoy, qui se maintient envers et contre tout, devra revenir sur ses promesses électorales, à la tête d’un gouvernement Parti populaire/Ciudadanos bénéficiant finalement de l’abstention par défaut du PSOE. Une telle hypothèse demande toutefois à se vérifier et présagera des lendemains tumultueux.

    De son côté, le gouvernement socialiste portugais s’est engagé auprès de Bruxelles à diminuer son déficit de budgétaire de 0,6% pour l’année à venir, mais il peine à la tâche. Le soutien du parti communiste et du Bloc de gauche (extrême-gauche) lui étant acquis à condition qu’il ne touche pas aux salaires et aux retraites et qu’il remplisse ses engagements, le ministre de l’économie Mario Centeno cherche un milliard d’euros. L’exercice doit se réaliser sur fond de rumeurs mal intentionnées d’origine spéculative faisant état d’un nouveau plan de sauvetage, une perspective niée par le premier ministre Antonio Costa.
    L’absence de courage politique, qui n’est pas une découverte, empêche de revenir sur les règles du Pacte de stabilité, que les hautes autorités auraient été bien inspirées de ne pas inclure dans des traités. Le mal fait, il va pourtant falloir le défaire… Avis aux amateurs !

  • NOS SOCIÉTÉS D’EMMURÉS, par François Leclerc Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/09/03/nos-societes-demmures-par-francois-leclerc/#more-88841

    ❞ Dans la foulée de la mondialisation, où prévaut la libre circulation de la monnaie et des marchandises, un nouvel épisode de la marche triomphale de nos sociétés vers toujours plus de progrès est en cours de concrétisation avec le développement de sociétés d’emmurés. Certaines pour se protéger, d’autres pour être enfermé.

    Pour un Mur historique de tombé, combien ont été construits ? Pour mémoire, revenons sans l’épuiser sur l’inventaire des murs-frontières. Nulle région du monde n’est épargnée. De longue date, une zone démilitarisée sépare la Corée du Nord de celle du Sud, et il y a moins longtemps une ligne de démarcation a partagé Chypre. Gaza n’est pas en reste, ainsi que la Cisjordanie, où Israël a fait dans le gigantisme en construisant un mur de béton atteignant neuf mètres de haut pour contenir dans leurs réduits les Palestiniens. D’autres murs zèbrent la carte de l’Asie, ou s’y préparent. L’Inde s’est séparée du Bangladesh par le plus long mur du monde, ainsi que du Pakistan par une autre barrière de séparation. Ce dernier pays en a édifié une avec l’Afghanistan, afin d’empêcher les islamistes armés d’y entrer. Et la Thaïlande veut par ce moyen rendre infranchissable une partie de sa frontière avec la Malaisie, tandis que l’Ouzbékistan poursuit le même objectif pour prendre ses distances avec le Tadjikistan.

    Ces derniers temps, les pays arabes ont multiplié la mise en service de barrières électroniques. Les Marocains avaient commencé dès 1980, en édifiant avec l’aide d’experts israéliens et américains le « mur des sables ». L’Irak implante une telle clôture pour détecter les infiltrations d’insurgés et d’armes provenant de la Syrie et de l’Iran. L’Arabie Saoudite s’en paye une autre destinée à prévenir les infiltrations provenant d’Irak, première étape d’un projet visant à ceindre les 9.000 Km de frontières du royaume d’un système sophistiqué de radars, caméras infra-rouge et tours de surveillance. Les Émirats mettent en place une barrière avec Oman, afin de dissuader l’immigration clandestine, et le Koweït renforce la sienne avec l’Irak faite d’une clôture électrifiée et d’une tranchée. Disposant de moins de moyens, la Tunisie a engagé la construction d’un simple mur de sable à la frontière avec la Libye. ❞
    . . . . .

  • De quoi parle mon dernier livre ? – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/07/27/de-quoi-parle-mon-dernier-livre

    Nous ne savons pas mourir, c’est vrai. Nous découvrons aussi, jour après jour, de nouveaux aspects de nos imperfections et des malédictions qui affligent notre sort, qui ne sont pas de notre fait mais avec lesquelles il nous faut vivre et, avec beaucoup de sagesse, nous évitons de les programmer dans la machine. Je notais en 1989 dans Principes des systèmes intelligents que l’inaccessibilité chez nous de certaines traces en mémoire (leur refoulement) en raison des valeurs d’affect trop élevées qui leurs sont associées est « quelque chose de l’ordre du « ratage », dont il vaudrait mieux épargner les effets à un SI [système intelligent] » (1989 : 75 ; 2012 : 117). Nos machines sont des versions améliorées de nous-même.

  • La Loi contre la Nature votée mardi, Sur le Blog de Paul Jorion, ce 18 Juillet 2016, par François de Beaulieu, Gilles Clément, Pierre Lieutaghi, Bernadette Lizet, Marie-Paule Nougaret

    La technique est rodée : ça se passera les derniers jour de la session à l’Assemblée nationale, avant la fermeture pour l’été. La loi qui met fin à la Protection de la Nature se votera en douce, le 19 juillet, entre l’aspiration aux vacances et le vacarme des attentats.

    En dix sept mois de débat, depuis le 24 mars 2015, aucun élu n’a relevé la férocité de ce titre : « loi de reconquête de la nature, de la biodiversité et des paysages ». Nature trop rebelle, trop belle, trop sauvage, une évadée, une réfugiée indésirable qu’il faut punir et exploiter. Déjà le ministère de Mme Royal ne comporte plus de Direction de Protection de la Nature. Ce genre d’institution, ça va en Allemagne, en Italie, en Espagne ou en Suisse, mais en France, voyons, soyons sérieux. La Nature c’est vous — mais peut être y a-t-il lieu, justement, de s’inquiéter d’une férocité si bien assumée.

    Durant les dix sept mois d’aller-venues entre la Chambre et le Sénat, la presse a critiqué les articles concernant les pesticides (et certes lui faut-il le faire, pour conserver quelques lecteurs), mais pour le reste, la loi lui apparaît comme un progrès.

    Pourtant, ceux qui ont eu la patience de suivre les débats sur l’article 33 (http://www.senat.fr/petite-loi-ameli/2015-2016/766.html) qui instaure les banques d’actifs naturels et la compensation de biodiversité en termes financiers, ont compris que c’était le principal enjeu politique. Et hôtelier, disons le, touristique, agricole et immobilier. L’équivalent d’un département artificialisé tous les 7 ans, c’était sans doute trop peu pour le désir de croissance. Il y avait urgence à bousculer la loi de 1976, ses lenteurs, ses insuffisances, et ses obligations de protection.

    La compensation d’une destruction de la nature selon la nouvelle loi doit s’opérer « sans perte nette de biodiversité ». Il y aurait donc des pertes « brutes » de biodiversité dont il n’y aurait pas à se soucier.

    Absurdité et surdité. On a pu voir comment la méthode, encore expérimentale mais non moins expéditive, permettrait, selon le bureau d’études Biotope, de proposer l’échange de toute la biodiversité des 1400 ha la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, contre quelques centaines d’hectares de prairies confiées à des agriculteurs aux pratiques intensives, si jamais il s’en trouve pour accepter.

    Cependant pas un groupe d’experts, pas une association, pas une personnalité médiatique n’a jugé bon d’engager un bras de fer avec le gouvernement sur un texte qui rend la nature déménageable et monnayable sur l’ensemble du territoire.

    Il est vrai que mardi, mercredi au plus tard, si le débat se prolonge, sera nommé le président du conseil d’administration de Agence française pour la biodiversité. (http://www.assemblee-nationale.fr/agendas/conference.pdf?refresh=true) Il y a des places à prendre. De l’argent s’écoulera du béton — à base de gravier naturel, tout de même — sur les aires protégées « susceptibles d’être mobilisées pour mettre en œuvre des mesures de compensation » (article 33 BA). Plus aucun problème de financement. Et des crédits tomberont de l’Agence comme du ciel pour arracher les herbes exotiques envahissantes le long des rives sauvages, à coup de bulldozer.

    #reconquête_de_la_nature #reconquête_de_la_biodiversité #reconquête_des_paysages #ségoléne_royal #ameli #saloperies #environnement #nature #enquêtes #ps

    Source : http://www.pauljorion.com/blog/2016/07/18/la-loi-contre-la-nature-votee-mardi-par-francois-de-beaulieu-gilles-clem

  • Les États-Unis tentés d’appliquer à domicile les méthodes qui ont si bien fonctionné en Irak, par Roberto Boulant – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/07/14/les-etats-unis-tentes-dappliquer-a-domicile-les-methodes-qui-ont-si-bien

    Que peuvent alors éprouver de simples citoyens qui se retrouvent soudainement face à des hommes casqués, en treillis, armés de fusils d’assaut approvisionnés à 30 coups, de jumelles de vision nocturne, et débarquant de véhicules militaires de type MRAP ? Le sentiment d’être dans un pays en guerre bien sûr. Mais surtout, qu’hommes et femmes sont les ennemis de l’État, au seul motif qu’ils manifestent paisiblement dans les rues de leur propre ville !

  • Neoliberalism: Oversold? — Finance & Development, June 2016
    http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/2016/06/ostry.htm

    Moreover, since both openness and austerity are associated with increasing income inequality, this distributional effect sets up an adverse feedback loop. The increase in inequality engendered by financial openness and austerity might itself undercut growth, the very thing that the neoliberal agenda is intent on boosting. There is now strong evidence that inequality can significantly lower both the level and the durability of growth (Ostry, Berg, and Tsangarides, 2014).­

    The evidence of the economic damage from inequality suggests that policymakers should be more open to redistribution than they are. Of course, apart from redistribution, policies could be designed to mitigate some of the impacts in advance—for instance, through increased spending on education and training, which expands equality of opportunity (so-called predistribution policies). And fiscal consolidation strategies—when they are needed—could be designed to minimize the adverse impact on low-income groups. But in some cases, the untoward distributional consequences will have to be remedied after they occur by using taxes and government spending to redistribute income. Fortunately, the fear that such policies will themselves necessarily hurt growth is unfounded (Ostry, 2014).­

    • Sinon, je l’ai trouvé par le blog de Paul Jorion : AU FMI, UN VER DANS LE FRUIT, par François Leclerc
      http://www.pauljorion.com/blog/2016/05/28/au-fmi-un-ver-dans-le-fruit-par-francois-leclerc

      Une cinquième colonne dormante aurait-elle été réveillée au sein du FMI ? Trois de ses économistes, dont le directeur adjoint de son service d’études, viennent de poser une mine à mèche lente sur le site officiel du Fonds.

      On avait déjà noté la fuite d’un document détonnant à propos de la Grèce, non validé par le Conseil d’administration, la veille du jour de la réunion de l’Eurogroupe de la semaine dernière consacré à son cas. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour lire des propos hérétiques mettant en cause l’application de principes de l’économie de marché considérés intangibles, confirmant les débats qui traversent le Fonds.

      Titré de manière provocatrice et employant une terminologie étrangère à celle du FMI – « le Néolibéralisme est-il survendu ? » – un article met en cause les bienfaits systématiques de la libre circulation des capitaux, prend ses distances avec la politique d’austérité et préconise des mesures de correction des inégalités. Tout en n’hésitant pas à user d’un vocabulaire qui n’a pas cours dans ce monde policé, substituant à l’occasion austérité à consolidation fiscale. Il s’entoure des précautions d’usage en citant Christine Lagarde ou Olivier Blanchard (son ex économiste en chef), mais met en cause le gourou Milton Friedman en revenant sur le cas pionnier du Chili.

      Mais j’ai trouvé que la source au FMI était tout aussi claire (certes en anglais).

    • Au tour du Monde
      L’annonce prématurée de la mort du néolibéralisme
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/06/04/l-annonce-prematuree-de-la-mort-du-neoliberalisme_4935210_3232.html

      Emoi chez les économistes. Stupeur dans les think tanks. Champagne chez les altermondialistes. Qui aurait cru qu’une revue trimestrielle au nom aussi peu sexy, Finances et Développement – F & D pour les habitués – puisse susciter une telle tempête ? Un mot, un seul, mais ô combien sulfureux, explique l’écho rencontré par un article publié dans la livraison de juin de F & D, la revue du Fonds monétaire international : « néolibéralisme ». Un substantif provocateur, bourré d’idéologie, qui claque dès le titre : « Le néolibéralisme est-il surfait ? »
      […]
      Que disent, derrière ce titre explosif, les auteurs, Jonathan Ostry (numéro deux du département des Etudes du Fonds), Prakash Loungani et Davide Furceri ? Que certes, « il y a beaucoup de choses positives dans l’ordre du jour néolibéral », mais que « certains...

      Et pour aller au delà de ce mais, il faut franchir le #paywall

  • Etats-Unis : privés de pause-toilettes, des employés portent des couches

    http://www.leparisien.fr/partager/index.php?url=http://www.leparisien.fr/economie/etats-unis-prives-de-pause-toilettes-des-employes-portent-des-couches-13-

    Les employés du secteur volailler aux Etats-Unis travaillent dans un tel climat de peur qu’ils n’osent pas demander de pause pour aller aux toilettes et portent des couches au travail, affirme l’ONG britannique Oxfam dans une étude.

    D’après ce rapport publié mardi, « la grande majorité » des 250.000 ouvriers du secteur avicole américain « dit ne pas bénéficier de pauses-toilettes adéquates », en « claire violation des lois américaines de sécurité au travail ». Ils « luttent pour s’adapter à ce déni d’un besoin humain de base. Ils urinent et défèquent debout face à la ligne d’assemblage, portent des couches au travail, réduisent leurs prises de liquides et fluides à des niveaux dangereux » et risquent « de graves problèmes de santé », martèle l’étude.

    Les chefs de ligne refusent aux ouvriers ces pauses « parce qu’ils sont sous pression pour maintenir la vitesse de production », fait valoir Oxfam. « Le secteur volailler affiche aujourd’hui des bénéfices records » tandis que « les ouvriers gagnent de faibles salaires, souffrent de taux élevés de blessures et maladies, évoluent dans des conditions difficiles » et « un climat de peur », dénonce l’étude.

    Les Etats-Unis, un modèle à suivre.

    Les Etats-Unis nous montrent ce que sera le XXIe siècle.

  • Un Terminator à chats opérationnel en Australie, par Roberto Boulant – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/05/04/un-terminator-a-chats-operationnel-en-australie-par-roberto-boulant

    L’opération pudiquement baptisée ‘répondre au problème des chats errants’ fait bien sûr appel aux grands classiques : des chiens dressés à l’indémodable fusil à pompe, en passant par le désormais incontournable drone volant. Mais la société Applidyne innove en proposant un robot doté de capteurs laser aptes à reconnaitre les chats et à les différencier des autres animaux de même taille. Une fois sa cible identifiée et verrouillée, la machine est capable de diffuser toute une série de bruits préenregistrés (piaillements, chants d’oiseaux, couinements de souris) afin d’attirer le chat. Une fois à portée, celui-ci est aspergé par un poison violent et le tour est joué : l’animal se nettoie en léchant son pelage, et sa mort nous assure-t-on est rapide et indolore.

  • Paul Jorion, économiste : “Les fuites des ’Panama Papers’ ne surviennent par hasard”
    http://www.telerama.fr/idees/paul-jorion-economiste-les-fuites-des-panama-papers-ne-surviennent-pas-par-

    C’est une bonne chose, bien sûr, et je m’en réjouis. Mais je ne pense pas que ces fuites surviennent par hasard. Le Monde et Süddeutche Zeitung ne sont pas des journaux révolutionnaires.

    En février 2010, Der Spiegel avait eu des fuites, qui révélaient que la Grèce avait trafiqué ses comptes pour entrer dans la zone euro. Quelle en était l’origine : Angela Merkel elle-même, ou Jens Weidmann, le président de la Banque centrale allemande ? Des choses sont sues dont personne ne s’indigne, puis l’indignation apparaît soudainement...

    • En termes politiques et géopolitiques, voire économiques, nous vivons la fin d’une époque. Je suis d’accord sur ce point avec un journaliste algérien, Abed Charef, qui écrit pour commenter Panama Papers :

      Tout ceci est révélateur de la naissance d’un monde nouveau, dont les contours sont d’ores et déjà connus. C’est la mondialisation. Le temps de la commission versée à un dirigeant africain par une entreprise du monde riche est révolu. Le système qui se met en place l’interdit. Non pour des questions morales ou éthiques, mais pour des impératifs de sécurité. La corruption rapporte aux pays riches, mais elle leur cause trop de torts par ricochets : elle engendre sous-développement, inégalités, pauvreté, guerres, autant de fléaux qu’il faut combatte autrement dont les retombées sur les pays riches sont dommageables.

      Dans le même temps, les paradis fiscaux, qui permettaient naguère aux pays puissants de financer toutes les opérations opaques en toute impunité, sont devenus trop dangereux une fois que leurs ennemis ont réussi à en maitriser les circuits. Ils ont donc décidé de les assécher après avoir trouvé des alternatives. Pour l’occident, il est désormais plus facile de financer publiquement, par le biais de la société civile, et d’organiser une « révolution colorée », que d’envoyer des barbouzes armer des mouvement de guérillas.

    • Dans la deuxième vidéo, il parle de « la richesse crée par les machines ou logiciels » qui n’est pas partagée, qui ne bénéficie pas à tout le monde.

      Mais il me semble que la création de valeur (bon ok c’est différent de « richesse »), ne se fait que par du temps de travail humain, et que le temps des machines, avec leurs investissements, ne crée pas de nouvelle valeur (donc de nouvelles richesses ?). Ça peut générer des bénéfices pour leurs propriétaires, mais des bénéfices c’est différent de la création de valeur.

      @ktche ?

    • Effectivement, la « richesse » que l’on envisage de redistribuer via l’allocation universelle, c’est de l’argent (donc de la valeur), qui n’est pas produite par les machines, mais uniquement par la consommation de force de travail humaine sans qualité propre dans le processus productif.

      Tout ce que les machines font quant à la valeur, c’est transférer petit à petit la leur aux marchandises qu’elles contribuent à fabriquer.

  • Le #prix des #médicaments, par Michel Leis – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/03/27/le-prix-des-medicaments-par-michel-leis

    Les prix pratiqués par l’industrie pharmaceutique servent avant tout à entretenir ces profits élevés. Elle emploie 176 lobbyistes à Bruxelles et elle a dépensé pas loin de 40 millions d’euros en 2014, un budget en hausse de 700 % par rapport à 2012 (latribune.fr). Ce montant ne compte pas les dépenses engagées dans les différents pays, les financements des colloques médicaux et autres outils d’explication des bénéfices des nouveaux traitements. Cet investissement se déploie dans trois directions : justifier « le storytelling » sur une industrie menacée, obtenir un assouplissement des règles, notamment dans le cadre des négociations du TTIP, et défendre le prix des nouvelles molécules. Dans ce dernier combat, les laboratoires bénéficient du soutien des associations de malades qui veulent avoir (et on les comprend !) ces nouveaux médicaments, synonymes d’une plus longue espérance de vie, voire d’une guérison. Les considérations de prix deviennent ici secondaires, tant que les systèmes publics couvrent les dépenses des malades.