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  • Les chercheurs obligés de publier toujours plus

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/09/26/les-chercheurs-obliges-de-publier-toujours-plus_5191768_1650684.html

    Aujourd’hui, les scientifiques sont davantage incités à produire plutôt qu’à découvrir. Deuxième volet de notre dossier « Publier ou périr », en collaboration avec « Le Temps ».

    Peter Higgs, le physicien père du fameux boson qui porte son nom, ne pourrait plus faire ses recherches aujourd’hui. Car il ne trouvait pas assez vite et ne publiait pas assez, a-t-il lui-même raconté après avoir obtenu son prix Nobel en 2013. L’université d’Edimbourg était à deux doigts de se passer de ses services lorsqu’il a été nominé une première fois en 1980, ce qui lui a finalement assuré d’être toléré jusqu’à son prix…

    Si la science progresse grâce à la recherche, elle dépend depuis le XVIIe siècle des journaux scientifiques pour être diffusée. C’est dans Nature, Science, Cell, The Lancet et autres qu’avancées et découvertes sont annoncées, commentées, reprises… Et c’est donc en publiant qu’un chercheur pourra faire la preuve de ses qualités à sa communauté.

    Mais la machine s’est emballée. Les articles scientifiques sont devenus le critère qui fait que l’on croit en vous et qu’on vous donne des fonds, un poste, une promotion. Une exténuante course à la publication s’est engagée dans le monde entier. Plus de 2,5 millions d’articles sont écrits tous les ans. « Le hamster dans sa roue », souffle une jeune biologiste, qui a souhaité garder l’anonymat. « Depuis quelques dizaines d’années, l’article a changé de nature et est devenu la base de l’évaluation des chercheurs, de leurs institutions ou d’un pays… Les métadonnées – qui publie ? avec qui ? où ? – comptent plus que le contenu de l’article lui-même ! C’est un énorme changement », estime Mario Biagioli, historien des sciences et juriste à l’université Davis de Californie.

    Sans article, pas de doctorat

    Si la pression à la publication apparaît parfois dès le master, c’est durant le doctorat qu’elle s’impose. « Sans article, pas de doctorat. Car plus une université a de publications, plus elle monte dans le classement de Shanghaï [ce classement mondial des universités les plus prestigieuses établi par l’université Jiao Tong de Shanghaï] », explique un autre témoin anonyme. Les thèses sont donc devenues des listes de publications.

    La course continue ensuite. Les postdocs, aux contrats à durée déterminée, sont aussi obsédés par leurs articles à publier pour continuer d’avoir des subventions, trouver un emploi. Même nommés, les universitaires restent soumis à la pression de la publication pour être confirmés, pour montrer à leurs employeurs qu’ils peuvent rapporter de l’argent, ou tout simplement pour mener leurs projets. « On augmente la charge de cours des professeurs qui publient trop peu, ou on leur ajoute des tâches administratives », raconte un mathématicien américain. Tout se passe donc comme si les universités et les bailleurs de fonds avaient délégué aux revues scientifiques le soin de faire le tri entre les projets, les idées et les chercheurs…

    Mais il y a publier et publier. Plus de 25 000 journaux scientifiques existent aujourd’hui, fondés sur la sélection par les pairs (peer review), dont 12 000 sont dotés d’un « facteur d’impact » et hiérarchisés dans le classement de Clarivate Analytics, entreprise ayant racheté Thomson Reuters qui en était à l’origine. Cet impact se fonde sur le nombre moyen de citations d’un article de la revue durant les deux années précédentes. Il est actuellement de 47 pour le Lancet, de 40 pour Nature et de 37 pour Science, et peut être inférieur à 1 pour les petites revues hyperspécialisées. Toute la difficulté pour un chercheur sera de viser le « bon » niveau de revue pour son article.

    Nouvelles métriques

    La bibliométrie a pris le pouvoir, cette habitude confortable d’assimiler les chercheurs à des chiffres, comme l’omniprésent et controversé indice h, qui prend en compte leur nombre d’articles et le nombre de citations de ces articles dans d’autres études. De fait, cet indice désavantage les auteurs de peu d’articles, même s’ils sont importants. Celui de ­Peter Higgs, toujours lui, est ainsi de 11, alors qu’à l’Académie des sciences américaine les scores sont souvent supérieurs à 40.

    De plus, de nouvelles métriques sont apparues depuis 2010, les altmetrics. Elles calculent l’impact d’un article sur le Web, en prenant en compte le nombre de citations sur Twitter, Facebook ou dans la presse, le nombre de visites ou de téléchargements – un indice qui mesure donc le « bruit » généré par un article, qu’il soit positif ou négatif.

    Cette folle course à la publication et à la quantification induit des pratiques douteuses. On saucissonne des résultats pour obtenir trois articles là où un seul aurait suffi. On exagère l’importance d’une étude pour la rendre plus séduisante. On cite des pontes pour s’attirer leur bienveillance. On s’autocite à ou­trance pour « monter » dans les classements. On met en scène des mécanismes d’explication supposés au détriment des observations principales, socle de la science. Sans parler des fraudes pures et simples. « Fleming, le découvreur de la pénicilline, ne pourrait plus publier aujourd’hui », s’indigne Lawrence Rajendran, fondateur de la plate-forme Science Matters, qui milite pour une science moins théâtralisée.

    « Le traditionnel “publish or perish” [“publier ou périr”] est devenu “impact or perish” [“avoir de l’impact ou périr”]. Ce n’est pas de la fraude au sens classique, mais ce n’est pas bon pour la confiance dans les travaux publiés », s’inquiète Mario Biagioli qui, en 2016, avait réuni un colloque sur les liens entre le développement des métriques et les inconduites scientifiques. Le système est-il pousse-au-crime ? « Evidemment », déplore Catherine Jessus, qui dirige les sciences de la vie au CNRS. Même si, précise-t-elle, elle n’a eu à connaître que « quatre cas graves de fraude – c’est-à-dire avec des données fabriquées – depuis 2013, sur 20 000 personnels statutaires et associés. »

    Tous ces excès font réagir la communauté scientifique. En 2013 a été signée à San Francisco la Déclaration sur l’évaluation de la recherche (DORA), qui prône notamment l’abandon des facteurs d’impact pour juger un chercheur. « C’est une méthode très peu scientifique, naïve et inadéquate que de prendre une revue comme mesure », considère Matthias Egger, le président du Fonds national suisse de la recherche scientifique, bien décidé à mettre en place les procédures issues de la DORA. Le changement passe aussi par des innovations numériques pouvant remettre en question le rôle des journaux eux-mêmes dans la diffusion de la connaissance.

  • A Brief History of the Grand Unified Theory of Physics - Issue 46: Balance
    http://nautil.us/issue/46/balance/a-brief-history-of-the-grand-unified-theory-of-physics

    Particle physicists had two nightmares before the Higgs particle was discovered in 2012. The first was that the Large Hadron Collider (LHC) particle accelerator would see precisely nothing. For if it did, it would likely be the last large accelerator ever built to probe the fundamental makeup of the cosmos. The second was that the LHC would discover the Higgs particle predicted by theoretical physicist Peter Higgs in 1964 ... and nothing else. Each time we peel back one layer of reality, other layers beckon. So each important new development in science generally leaves us with more questions than answers. But it also usually leaves us with at least the outline of a road map to help us begin to seek answers to those questions. The successful discovery of the Higgs particle, and with it (...)

  • Peter Higgs: I wouldn’t be productive enough for today’s academic system
    http://www.theguardian.com/science/2013/dec/06/peter-higgs-boson-academic-system

    Peter Higgs, the British physicist who gave his name to the Higgs boson, believes no university would employ him in today’s academic system because he would not be considered “productive” enough.

    The emeritus professor at Edinburgh University (...) published fewer than 10 papers after his groundbreaking work, which identified the mechanism by which subatomic material acquires mass, was published in 1964.

    He doubts a similar breakthrough could be achieved in today’s academic culture, because of the expectations on academics to collaborate and keep churning out papers. He said: “It’s difficult to imagine how I would ever have enough peace and quiet in the present sort of climate to do what I did in 1964.”

  • Y’a-t-il une classe créative ? - Nesta
    http://www.nesta.org.uk/blogs/geoffs_blog/is_there_a_creative_class

    Geoff Mulgan pour le Nesta britannique revient sur l’étude de ses collègues Hasan Bakhshi, Alan Freeman and Peter Higgs qui a tenté de mesurer l’industrie créative britannique, chère aux thèses controversées de Richard #Florida : http://www.nesta.org.uk/blogs/creative_economy_blog/dynamic_mapping L’étude montre qu’il existe plusieurs industries créatives, mais qu’il y a également des professions créatives en dehors des industries créatives. Pour Hasan Bakhshi, un part importante de la population active (...)

    #classecreative #citelabo