person:pierre boulez

  • [livre] Nicolas BENIÈS : « Le souffle de la révolte (1917-1936)... (...) - CultureJazz.fr
    http://www.culturejazz.fr/spip.php?article3384

    Il en connaît forcément un rayon : longtemps animateur d’une émission de jazz pour TSF 98 et auteur de conférences dans le cadre de l’Université populaire de Michel Onfray (qui annonce publiquement à la date de ce 28 septembre qu’il quitte ses fonctions) sans oublier -ce qui lui vaut de figurer dans cette rubrique- auteur de deux précédents volumes [1] d’une histoire du jazz dont le dernier opus en date vient de paraître. C’est peut-être pour cette raison que notre auteur caennais ose, ce qu’aucune rivière ne saurait faire, remonter à la source. Non pas ici en faisant l’histoire du jazz à partir de ses origines mais en l’achevant par ses débuts. info document - voir en grand cette imageCe dernier volume porte en effet sur la naissance du jazz. Qu’on se rassure, l’ordre chronologique reprend vite ses droits dans cette histoire des commencements. On la connaît ou l’on croit la connaître. Cela est vrai dans les grandes lignes. Le chant de la révolte des esclaves, la naissance du blues, Louis Amstrong, Sidney Bechet, les orchestres blancs dansants, Al Johnson et Le Chanteur de jazz, le jazz aux Etats-Unis, le jazz en France, Ray Ventura, Charles Trenet, Django, Boris Vian, Jean-Paul Sartre et son célèbre air attribué faussement à une chanteuse noire (La Nausée), Jean Cocteau jouant de la guitare, Pierre Boulez détestant le jazz (qui peine en effet à lui rendre hommage en retour !) et tutti quanti. On révise, on découvre et cela est déjà un exercice plaisant. L’ouvrage n’est pas pour autant réductible à cette fonction vulgarisatrice. Frappe en effet la masse de documentation convoquée par l’auteur, tous domaines confondus. Il suffit de regarder les notes en bas de page qui livrent les sources pour s’en convaincre. Donc, on apprend beaucoup.

    #Nicolas_Beniès #Souffle_révolte #Jazz #C&F_éditions

  • [livre] Nicolas BENIÈS : « Le souffle de la révolte (1917-1936)... (...) - CultureJazz.fr
    http://www.culturejazz.fr/spip.php?article3384

    Il en connaît forcément un rayon : longtemps animateur d’une émission de jazz pour TSF 98 et auteur de conférences dans le cadre de l’Université populaire de Michel Onfray (qui annonce publiquement à la date de ce 28 septembre qu’il quitte ses fonctions) sans oublier -ce qui lui vaut de figurer dans cette rubrique- auteur de deux précédents volumes [1] d’une histoire du jazz dont le dernier opus en date vient de paraître. C’est peut-être pour cette raison que notre auteur caennais ose, ce qu’aucune rivière ne saurait faire, remonter à la source. Non pas ici en faisant l’histoire du jazz à partir de ses origines mais en l’achevant par ses débuts. info document - voir en grand cette imageCe dernier volume porte en effet sur la naissance du jazz. Qu’on se rassure, l’ordre chronologique reprend vite ses droits dans cette histoire des commencements. On la connaît ou l’on croit la connaître. Cela est vrai dans les grandes lignes. Le chant de la révolte des esclaves, la naissance du blues, Louis Amstrong, Sidney Bechet, les orchestres blancs dansants, Al Johnson et Le Chanteur de jazz, le jazz aux Etats-Unis, le jazz en France, Ray Ventura, Charles Trenet, Django, Boris Vian, Jean-Paul Sartre et son célèbre air attribué faussement à une chanteuse noire (La Nausée), Jean Cocteau jouant de la guitare, Pierre Boulez détestant le jazz (qui peine en effet à lui rendre hommage en retour !) et tutti quanti. On révise, on découvre et cela est déjà un exercice plaisant. L’ouvrage n’est pas pour autant réductible à cette fonction vulgarisatrice. Frappe en effet la masse de documentation convoquée par l’auteur, tous domaines confondus. Il suffit de regarder les notes en bas de page qui livrent les sources pour s’en convaincre. Donc, on apprend beaucoup.
    Qui connaît, en effet, le destin du lieutenant noir au nom de James Europe chargé en 1916 de recruter des soldats-musiciens afin de construire un grand orchestre qui tournera en France réunissant des milliers de spectateurs et popularisant déjà le jazz avant la lettre …. et son destin tragique( poignardé par l’un de ses musiciens à Boston en 1919) ? Ou bien l’existence du premier musicien de jazz, le cornettiste Buddy Bolden (né à La Nouvelle Orléans en1877) et son groupe (1900-1906) qui mourra dans un asile d’aliénés (cette musique l’ayant rendu fou ?) sans avoir apparemment rien enregistré ? Nicolas Beniès consacre de nombreuses pages à ces figures méconnues et mythiques en faisant partager à ses lecteurs les hypothèses déjà émises par des historiens voire par les romanciers américains eux-mêmes.
    Sans oublier l’histoire des instruments (de leur apparition dans les formations), l’histoire des enregistrements, des lieux de concerts….

    Histoire du jazz, histoire culturelle, histoire tout court. L’ambition est légitime mais non sans risque ; celui des raccourcis spatio-temporels. Par exemple, 1917 premier disque de jazz signé par l’ODJB (Original Dixieland Jazz Band) et révolution russe : comment lier un mouvement de révolte et d’émancipation que porte le jazz aux États-Unis et celui d’une révolution qui marque le début de la fin des libertés en URSS où le jazz sera interdit pour cause de décadence (comme il le sera deux décennies plus tard sous le joug des nazis comme musique dégénéré) ? Avec un peu de dialectique, à l’inverse tout s’éclaire. Condamner le succès de jazz sous sa double forme discographique et spectaculaire au nom de la loi du marché relèverait par exemple de la cécité idéologique si l’auteur ne prenait soin de préciser avec raison que « le jazz fait donc partie de la sphère de la marchandise, tout en constituant un objet artistique, donc en dehors de la marchandise. » CQFD.

    Alors certes il y a bien quelques redites (la forme « conférence » oblige ?), des gimmicks comme en musique. Ainsi nos vieilles connaissances Adorno (et son anti-art) Walter Benjamin (et la reproduction), le capitalisme bien sûr toujours là (qui doit se sentir bien seul, soit dit en passant)… mais la morale de l’histoire demeure : quand le jazz est là… tout va.

    Last but not least : le CD joint au livre par les soins de l’auteur évoquant la naissance du jazz en 25 titres.

    #C&F_éditions #Nicolas_Beniès #Souffle_révolte

    • https://www.arte.tv/fr/videos/085050-000-A/yellow-shark-hommage-a-frank-zappa-par-l-ensemble-intercontemporain

      Dans le cadre d’un week-end Frank Zappa à la Philharmonie de Paris, Matthias Pintscher mêle oeuvres du célèbre moustachu et musique savante. Une association qui a du sens : Frank Zappa n’a jamais caché son admiration pour Edgard Varèse, Igor Stravinsky ou encore Anton Webern.

      Au programme de ce soir donc, six morceaux de Frank Zappa issus de l’album « Yellow Shark » et de « The Perfect Strangers » – album que Zappa avait enregistré avec l’Ensemble Intercontemporain, alors dirigé par Pierre Boulez.

      Entre deux morceaux de Zappa, l’Ensemble Intercontemporain interprète « Intégrales » d’Edgar Varèse en clin d’oeil à l’admiration du rockeur pour ce célèbre compositeur contemporain. Autre parenthèse savante : « For Your Eyes Only » du jazzman John Zorn.

    • Zappa, à son zénith
      lemonde.fr Sylvain Siclier 6/11/2015

      https://www.youtube.com/watch?v=x10z5BuZ1_M


      Be-Bop Tango (Of The Old Jazzmen’s Church)

      Début décembre 1973, Frank Zappa (1940-1993) et les sept musiciens de sa formation d’alors sont au Roxy, célèbre salle du Los Angeles rock, sur le Sunset Strip. Le guitariste, chef d’orchestre, auteur-compositeur et producteur américain a décidé de tirer un #film de la série de #concerts qui y sont organisés. Quatre caméras pour film 16 mm, les mêmes vêtements portés chaque soir (lavés, séchés et repassés dans la nuit) pour les raccords entre les différentes prises d’un concert à l’autre, le répertoire d’une vingtaine de compositions identique chaque soir.

      La formation, l’une des plus assurées de Zappa, est en fin de tournée automne-hiver. Soit le pianiste George Duke et son appareillage de claviers, le saxophoniste, flûtiste et chanteur Napoleon Murphy Brock, le tromboniste Bruce Fowler, son frère Tom à la basse, la percussionniste Ruth Underwood, les batteurs Chester Thompson et Ralph Humphrey. Chacun maîtrise tous les pièges rythmiques, sauts harmoniques, parties les plus complexes à jouer autant qu’il est capable de réagir à toutes les sollicitations vers l’improvisation collective et les parties solistes impromptues que sollicite Zappa. Le public est chaud bouillant et les concerts une fête musicienne du plus haut niveau.

      Le film prévu devait être comme une apothéose de ces moments. Et puis rien. La découverte, en post-production, une fois la pellicule développée, de décalages avec le son de la console, le manque d’argent et de temps, des impossibilités techniques à l’époque… vont contraindre le musicien à remiser le film. Il y reviendra de temps à autre mais mourra, à l’âge de 52 ans, sans avoir pu le finaliser.

      Quarante-deux ans plus tard, ce qui avait forme de mythe pour les amateurs de Zappa est devenu Roxy The Movie . Plus de deux heures d’images et de sons restaurés, tirés des concerts du 8, 9 et 10 décembre 1973, publiés sur support Blu-Ray, DVD et CD, avec mixage en Surround 5.1 – pour profiter au mieux du #tourbillon –, qui restituent au mieux l’atmosphère de ces folles soirées. Un hommage aussi à l’une des périodes les plus appréciées de Zappa.

      Musicalement, on y entend comme un condensé de toutes les explorations de Zappa, avec des moments loufoques (Cheepnis, Dickie’s Such An Asshole), des emprunts à la musique contemporaine dotée d’une bonne dose de swing, du rhythm’n’blues, du funk, du jazz, des combinaisons de métriques impaires (tout cela réunit dans T’Mershi Duween, RDNZL, Inca Roads, Echidna’s Arf of You, Pygmy Twylite…), de multiples clins d’œil stylistiques, le rituel de la participation du public, ici surtout durant Be-Bop Tango (Of The Old Jazzman’s Church) avec sur scène des jeunes filles et jeunes gens bien allumés.

      Et de bout en bout, une joie de jouer ensemble et une complicité de chaque instant, qui avaient été perceptibles dans les enregistrements audio déjà publiés, notamment dans le double album Roxy & Elsewhere (juillet 1974) et Roxy by Proxy (mars 2014). Ce Roxy The Movie constituant aussi, avec ces plans de sourires et regards radieux, la plus évidente des portes d’entrée dans l’univers de Zappa.

  • Le fonds Pierre Boulez de la BnF s’enrichit
    https://www.francemusique.fr/musique-contemporaine/le-fonds-pierre-boulez-de-la-bnf-s-enrichit-57786

    Il a fallu faire de la place dans le fonds #Pierre_Boulez de la Bibliothèque nationale de France (BnF). La succession du compositeur, décédé le 5 janvier 2016 à 90 ans, a fait don de plusieurs de ses archives personnelles à l’institution. Dans le lot se trouvent des partitions, des photos, des disques et des bandes magnétiques. Les livres occupent désormais 220 mètres linéaires , sa correspondance et ses archives papier sont classées sur 50 mètres de rayonnages . De son vivant, Pierre Boulez a cédé ses manuscrits musicaux et littéraires à la Fondation Paul Sacher, dédiée à la musique des XXème et XXIème siècles et basée en Suisse. La BnF n’a pas pu récupérer ce qui était destiné par contrat à cette fondation. Elle a néanmoins pu acquérir une partie de ses #archives grâce à des dons du mécène Pierre Souvtchinsky. Ces dons se composaient surtout de sa correspondance et de manuscrits d’œuvres de jeunesse.

    Bravo France musique de nous faire part cette information vraiment très intéressante, à savoir la longueur des archives cédées ! #face_palm #musique

  • Un balai tombe dans l’escalier du garage
    Et déclenche une suite curieuse
    Notamment une excursion en montagne entre urophiles

    Dimanche matin
    Café free jazz écrire
    On devrait toujours être dimanche

    La liste des morts
    Dans Fantômes
    Est encore longue

    François Morellet, Martin Gray, Guy Hamilton
    Ronit Elkabetz, Imre Kertèsz, Jim Harrison
    Johan Cruyff, oui, un manchot, fameux

    À la fin de Fantômes dans le fichier
    Les noms des morts que je dois encore évoquer
    Tels un réservoir de récits et de fictions

    Keith Emerson, Nana Vasconcelos, George Martin
    Raymond Samuel Tomlinson, Nancy Reagan,
    François Dupeyron, Umberto Eco, Jacques Rivette

    Ludovic Janvier, Ettore Scola, Glenn Frey
    David Bowie, Pierre Boulez, Paul Bley
    Vilmos Zsigmond, André Turcat, Michel Galabru

    Michel Galabru,
    Michel Delpech
    David Douche

    Et quand je gomme un nom de cette liste
    Après avoir écrit le paragraphe le concernant
    J’ai le sentiment d’une suppression terrible

    Je fais une pause pour aller au marché
    Je me garde Nana Vasconcelos
    Pour m’y remettre, en écoutant la Serpillère

    La wassingue de Vasconcelos
    Nancy Reagan me redonne des bribes
    De Robert Heinecken (1930-2005)

    Dupeyron me ramène dans le Bronx
    Umberto Eco à Chicago
    Éric Chevillard devient un tueur en série

    http://www.desordre.net/musique/jarrett_you_dont_know_what_love_is.mp3

    Moment ataraxique
    Plier le linge
    En écoutant Jarrett au Blue Note

    Après
    J’arrête
    Jarrett

    Salade de haricots plats et œufs
    Tomates-cerises mozzarelle
    Courgettes crues à la menthe

    Haïkus
    De salades !
    Annonce-je

    Émile revient avec une coupe de manchots
    Les filles protestent contre mes préjugés
    Même les All Blacks ont ce genre de coupe : on rit

    Mes filles aiment bien
    Quand je leur parle de rugby
    Ça les fait rire (ce sont de drôles de filles)

    Une partie d’échecs longtemps
    Tendue entre Emile et moi
    Et soudain, un déluge d’échanges

    Je pense y avoir gagné un pion
    Emile me crucifie d’une fourchette
    Sa pointe est remarquable, j’abaisse mon roi

    Il monte se coucher
    C’est quoi déjà mon code pin
    Joueur d’échecs avec mémoire atrophiée

    J’hésite un peu à regarder
    La fin de Ma Mère
    Pas envie de faire des cauchemars

    #mon_oiseau_bleu

  • Alors voilà, je ne sais pas quoi faire de cette affaire tant elle est visqueuse. Mais j’ai le sentiment que dans le périmètre d’intelligence de seenthis , ce sont des choses que l’on peut partager.

    Dimanche j’ai perdu un ami. Ce n’était pas un ami proche, mais il était quelqu’un que j’aimais beaucoup. Je l’ai vu deux ou trois fois en tout, nous avons beaucoup échangé par mail il y a une dizaine d’années et nettement moins ces derniers temps, non que nous étions fâchés, c’est juste que nous ne travallions plus dans les mêmes cercles. Par ailleurs cet ami était un écrivain, et plus exactement un putain d’écrivain. Dimanche soir, quand mon ami J. m’a appelé, elle était en pleurs, elle m’a dit je t’appelle parce que je sais que tu n’es pas sur Facebook ― ben non je suis sur le Facebook bio comme tout une chacun sait ici ― mais voilà Phil Rahmy est mort aujourd’hui. J’étais fauché.

    J’étais tout seul dans ma chambre, en train de travailler sur un texte que j’ai d’abord intitulé les Fantômes quand j’ai commencé à l’écrire. Maintenant cela s’appelle Frôlé par un V1 . Le 15 septembre j’ai croisé dans la rue à Montreuil l’actrice Romane Bohringer et le soir même en me connectant j’ai appris que l’acteur Harry Dean Stanton était mort ce jour-là aussi. Et je me suis interrogé de savoir pourquoi cela me faisait étrange à la fois d’avoir croisé une actrice dont je ne sais pas grand chose, je la connais surtout pour une raison anecdotique, elle est la sosie d’une amie proche, elle, et pourquoi j’étais ému à l’annonce de la disparition d’un acteur dont je connais en tout et pour tout, je crois, trois films, Paris, Texas de Wim Wenders, dont il est l’acteur principal, mais aussi deux petits rôles, un dans Missouri Breaks d’Arthur Penn et un dans Alien de Ridley Scott.

    Par jeu je me suis amusé à rechercher de mémoire toutes les personnes célèbres que j’avais fortuitement croisées, le plus ancien de ces croisements étant celui de Lino Ventura dans une boulangerie à Saint Cloud en 74. Et, puis, parallèlement, j’ai remonté le fil de la rubrique nécrologique du Monde , juste avant Harry Dean Stanton, il y avait le guitariste John Abercrombie, j’ai commencé à écrire en quoi certains de ces morts célèbres avaient eu une influence parfois décisive ou au contraire très anecdotique sur le cours de ma propre existence qui par ailleurs croisait de temps en temps des gens célèbres eux vivants. Bref, vous me connaissez j’étais lancé.

    Et à vrai dire je n’aimais pas tant que cela ce que j’étais en train de faire pour ce qui était de partir à la recherche des morts récents, parce qu’il y avait un plaisir presque mauvais à en trouver des intéressants, comme par exemple, au fur et à mesure que je remontais dans le temps, Pierre Boulez, Sam Shepard, Gerri Allen etc..., c’est un drôle de truc que de se connecter à la rubrique nécrologique du Monde, pas tous les matins mais presque, j’écris surtout le matin en me réveillant ou encore au travail quand l’open sapce est encore désert, et de remonter ce fil. Je me suis exhorté à faire vite, de ne remonter que jusqu’au 13 novembre 2015 qui était la date où moi-même j’avais failli y passer et de me dépêcher avant que d’autres morts n’adviennent. J’ai réussi à produire ce premier jet d’une bonne soixantaine de pages avec lequel je sais désormais qu’à force de le relire de le corriger et de l’augmenter, et de produire cette opération une douzaine de fois, je sais, intitivement que c’est bon, c’est dans la boîte comme on dit en photographie. Et par chance, aucune personnalité, même parmi celles dont je n’ignore pas qu’elles soient âgées, voire très âgées, aucune n’est morte entre-temps. D’ailleurs c’était vendredi que j’ai fermé le périmètre de cette narration, soulagé.

    Et puis dimanche. Phil. Mon ami Phil. Cet auteur incroyable. Cet homme invraisemblable. Auquel il m’arrive souvent de penser et qui venait juste de sortir un livre, les Monarques , que je n’ai pas encore lu mais que je vais m’empresser de commencer, le livre est là, sur ma table. Dimanche soir, je pleurais seul. A un moment les filles qui se sont croisées à la salle de bain s’en sont rendues compte et comme elles savent si bien le faire, elles m’ont consolé. Je leur ai parlé de Phil, de l’auteur, du poète et de l’homme, notamment de son humour inclassable. Phil, quand le mal qui le rongeait le lui permettait, parvenait à se lever de son fauteuil roulant, et ne manquait jamais une occasion de produire ce spectacle étonnant quand il croisait des religieux dans la rue, pour leur donner à croire à un miracle.

    Dimanche soir je suis allé rechercher cette photographie de Phil que j’aime bien. Il a une bonne tête dessus et puis j’adore cette idée de ce fond photographique en arrière-plan, à la fois on voit que c’est pour de faux, l’angle est tellement pas compatible, mais il y a une fausse hésitation. Comme dans les toutes premières photographies de Cindy Shermann.

    J’ai donc copié l’url de cette image et je l’ai collée dans seenthis. Non pas que c’était un mystère, mais je n’ai pas voulu inscrire son nom et encore moins ses dates de naissance et de décès, comme je le fais de tous le snoms propres de mon récit en cours, manquerait plus que ça. D’autant que je ne connaissais pas si bien que cela Phil. Je l’ai vu deux ou trois fois. Trois fois. Une fois je l’ai porté dans un escalier parce que l’ascenseur n’allait pas jusqu’au dernier étage où se tenait une réunion de remue.net. C’était un souvenir merveilleux entre nous. Une étreinte.

    Mon amie J. me dit que sur Facebook c’est la consternation, toutes et tous sont inconsolables. J’imagine. Ou plus exactement je crois que je ne préfère pas imaginer.

    Et puis ces derniers jours je suis retourné à mon travail. En plus de Frôlé par un V1 , je travaille sur deux autres textes en ce moment qui nécessitent que leurs fichiers de traitement de texte soient ouverts un peu à tout moment pour que je puisse y noter, ici, mes rêves le matin ou après la sieste, les Anguilles les mains mouillées , mais c’est plus rare, là les petits trios de Mon Oiseau bleu . Bref, l’ordinateur est ouvert en continu. Et avec lui le navigaeur dans lequel je recherche des dates, des noms de lieux pour Frôlé par un V1 que je tente de rendre le plus précis possible. Et en voulant faire un peu de ménage dans les onglets ce soir, je m’aperçois que je suis encore connecté sur la page des Disparitions du Monde . Nous sommes le 3 octobre, presque le 4. Ces derniers jours le Monde a remarqué que Samuel Newhouse était mort, le propriétaire de nombreux magazines américains dont ni vous ni moi n’avions jamais entendu parler avant cela et dont on se fout il faut bien le dire, ou encore que le créateur de Playboy était mort, ce dont vous et moi on se fout, mais d’une force, ou même encore que le guitariste Tom Petty, dont je ne sais plus si j’ai déjà entendu quoi que ce soit de lui, je n’ai aucun souvenir d’un nom de groupe dans lequel il aurait joué et je préfère ne pas m’encombrer la mémoire avec ce genre de choses mais je devine désormais depuis que j’ai suivi cette chronique des disparitions qu’elle doit être tenue par des gens de mon âge parce que le moindre petit bassiste ou batteur de je ne sais quel groupe des années septante et c’est deux ou trois chroniques.

    En revanche Le Monde n’a toujours pas l’air d’avoir remarqué que Phil Rahmy est mort. Parce qu’au Monde , personne qui y travaille, pas même une personne de sa rubrique littéraire n’a l’air de savoir qui est Phil Rahmy.

    Un immense écrivain.

    Et mon ami, mais ça on s’en fout un peu.

    • Cet article ou cette section traite d’une personne morte récemment (1er octobre 2017).

      Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N’hésitez pas à participer, en veillant à citer vos sources.

      Les biographies étant habituellement écrites au présent de narration, merci de ne pas mettre au passé les verbes qui sont actuellement au présent. Par ailleurs, dans une rédaction encyclopédique, il vaut mieux parler de la « mort » de quelqu’un que de son « décès ». Cette page fait le point sur cette pratique.
      La dernière modification de cette page a été faite le 3 octobre 2017 à 00:31.

      @reka comme tu vois non seulement la fiche existe, préexistait, mais en plus elle est dramatiquement à jour. Non en fait, même Libération a l’air de savoir qui était Phil Rahmy, mais le Monde, non.

      Au passage je découvre que Phil avait gagné le prix Wepler en 2013, non pas que ce soit l’indication de quoi que ce soit, je ne crois pas beaucoup à la valeur des prix littéraires, mais cela veut dire que même dans leur échelle de valeur à eux, au Monde, Phil Rahmy existait.

      Je crois que je vais surtout essayer de passer à autre chose, je me demande si je ne me sers pas de cela pour transférer ma colère, ce n’est pas forcément bon.

    • Mais oui, en fait, cette absence (de plus) du Monde montre (une fois de plus) l’étroitesse de leur univers mental. Ce journal n’avance plus, même si, comme dans les autres journaux, il y a des trucs bien (la série d’articles sur le Yémen par exemple), mais c’est beaucoup trop rare pour continuer à dire que c’est un média intéressant. Langage marketing, utilisation de vocabulaire rétrograde ou démodé, titraille putassière, société du spectacle qui prédomine largement sur l’information et la production du savoir, pratiques vraiment douteuses de leurs journalistes lors des enquêtes comme témoigné à plusieurs reprise par ces amies et connaissances proches ayant été victime, et bien souvent inculture crasse quand ils ignorent des pans entiers de connaissance et de recherche, je ne parle même pas de leur approche d’Internet et de la vacuité de leur décodeurs. Ici, c’est une affligeante lacune de plus.

  • J – 56

    J. Episode N°16

    Non, personne n’avait le droit de toucher au corps de Grand-Mère, c’était d’ailleurs suffisamment connu dans le milieu des techniciens des salles de spectacle, accueillant ce qu’il y avait de plus radical dans le répertoire contemporain, pour qu’aucun n’ait jamais le culot de déplacer, même un peu, Grand-Mère, ne serait-ce que pour faire passer un câble sous la moquette rase déjà mentionnée, pour brancher qui, un bain de pied, qui, un microphone ou qui encore, quelques instruments électriques, des ondes Martenot, ou électroniques, une console MIDI hirsute de sa vingtaines de jacks, dont l’usage était requis sur certaines pièces plus contemporaines que d’autres, et je n’ose imaginer ce que Jessica avait dû produire de réaction violente et à peine contrôlée si un technicien, nouveau dans le métier, avait commis, même avec soin, le sacrilège, à savoir déplacer, même, un peu, un instrument garé au mauvais endroit, pour que tous dans le métier le sachent aussi tacitement, on ne touchait pas à la Grand-Mère de Jessica. D’ailleurs c’était un tabou absolu, quelque chose qui était su sans en connaître les raisons, dont je me demande cependant si je n’avais pas fini par en découvrir l’épisode originaire, par le plus grand des hasards, des années plus tard, tandis que j’avais eu l’occasion à ne pas rater d’assister à une répétition générale du Château de Barbe bleue de Béla Bartók interprété par l’Orchestre de Paris sous l’absence de baguette de Pierre Boulez, immense cadeau s’il en est que m’avait fait une amie violoniste que de pouvoir assister à cette répétition générale, ce filage impeccable, seul dans l’immense théâtre musical de la ville de Paris — à cette occasion je pouvais même dire que Jessye Norman avait chanté, en hongrois, qu’est-ce qu’on croit, pour moi seul —, sans compter ce coup de génie de Boulez qui avait perché tous les cuivres au quatrième balcon du théâtre musical de la Ville de Paris, théâtre à l’italienne, cuivres qui n’avaient qu’une toute petite partie à jouer, mais quelle ! celle de la scène finale quand Judith, interprétée donc par Jessye Norman, découvre les caves de Barbe bleue et les cellules contenant les restes de ses anciennes épouses, Barbe bleue n’aimant qu’une seule et dévorante fois, et de comprendre que son tour arrivait, c’est alors tout un enfer, un tonnerre de cuivres, qui tombe sur Judith, et j’avais été tétanisé, seul dans le grand théâtre à l’italienne, de sentir cette apocalypse me tomber dessus, par derrière, en quelque sorte, et de fort haut, à la pause duquel filage, me remettant avec peine de cette surprise fort théâtrale, j’avais rejoint mon amie pour l’inviter dans une cantine japonaise voisine, la retrouvant derrière les cintres où les musiciens rangeaient leurs instruments, le temps de la pause, dans des coffres, sous clefs et sous bonne garde, prévus à cet effet, coffres qui étaient par ailleurs ceux-là même qui servaient à l’orchestre lorsque ce dernier partait en tournée, et c’était alors sur les tarmacs des aéroports du monde entier d’étranges cortèges de grandes boîtes noires aux coins argentés et rembourrés, et qui contenaient le poids en fait ridicule — pour des coffres d’une telle dimension — de quelques violons, altos, violoncelles, bassons à palettes, trombones à coulisses, flutes à bec, clarinettes basses, triangles, célesta, sous bascophones et donc contrebasses, cortège qui croisait parfois celui, non moins curieux, du transport de chevaux pur sangs aux noms auréolés de gloire — de telles choses se produisent vraiment en bout de piste, vie grouillante, dont on ignore tout, aux pieds des grands avions, j’en savais quelque chose pour avoir été bagagiste, un petit boulot d’été, ses horaires de nuit, j’avais même appris la signalétique des raquettes au parking, drôle d’impression d’ailleurs que celle de l’obéissance d’un gigantesque Boeing 747, manière de brontosaure des airs, et qui venait se figer pile poil aux pieds du minuscule racketman, dresseur de diplodocus volant —, mais aussi d’animaux sauvages fraîchement capturés et emprisonnés, et dont le reste de l’existence allait connaître des limites immédiates des cages dans des zoos occidentaux, le pur-sang qui venait de gagner je ne sais quelle course qui croisait le dernier tigre de Tasmanie, tandis que le coffre contenant tous les accessoires de percussions, triangles compris, de l’orchestre de Paris, versait lamentablement sur le tarmac — les conducteurs des petits trains de bagages aimaient intéresser leurs courses par de menus paris, il y avait une telle disproportion entre la taille des coffres et le poids plume de la plupart des instruments, que cela trompait souvent les conducteurs de trains de bagages qui viraient trop sec, versant la marchandise, pas la moins précieuse qu’ils transportaient pourtant, des Stradivarius peut-être pas, mais des Vuillaume, au moins un —, le pur-sang apeuré par une telle cacophonie, déjà pas fondamentalement tranquille d’avoir fait la connaissance, il y avait peu, on restait, de part et d’autre, sur son quant à soi, du dernier tigre de Tasmanie, finissait par échapper aux bagagistes, lesquels ne savaient plus trop où donner de la tête entre pourchasser une bestiole mondialement connue pour sa rapidité et qui prenait la direction de la piste en sens inverse d’un long-courrier arrivant de l’autre bout du monde, son commandant de bord ayant cependant, après douze heures de vol, la présence d’esprit et le sang-froid de remettre les gaz, ce qui ne se faisait pas sans bruit, imaginez un peu, quatre réacteurs Pratt and Whitney à pleine puissance, tous les volets ouverts, le dernier tigre de Tasmanie, bien que légèrement sous sédatif, une dose de cheval tout de même, feulant à tout va tandis que c’était désormais le coffre contenant le célesta qui chutât, et tenter de remettre de l’ordre dans toute cette précieuse argenterie, les cuivres n’étaient pas en reste dans ce concert bruitiste improvisé, régnait sur le tarmac un désordre indescriptible, qui pourtant serait consigné dans le cahier de consignes de la tour de contrôle dans le moindre détail parfaitement horodaté, me plaisant à imaginer un pareil capharnaüm en bout de piste, oui je m’égare un peu, des fois je vais trop loin, mais comme j’aurais aimé être le bruiteur d’une telle scène en utilisant le cahier des consignes de la tour de contrôle comme conducteur, n’avait-on pas là une partition parfaite et l’orchestre pour la jouer ? le tout sur fond du tableau final de Barbe bleue de Béla Bartók —, je dois reconnaître que j’ai une certaine prédilection pour le désordre et les scènes de banquet où le pâtissier, apportant la pièce montée, se prend invariablement les pieds dans le tapis — d’ailleurs je crois que dans toute l’histoire du cinéma je ne connais qu’une seule scène de ce genre où la pièce montée arrive sans encombre à la table des convives, Dans la nuit de Charles Vanel, mais alors ne me lancez pas sur ce film génial — d’humeur décidément facétieuse, j’avais fait mine de proposer à mon amie violoniste que nous intervertissions les instruments des coffres encore ouverts et dont les musiciens retenaient que c’était là qu’ils avaient garé leurs montures, pour certains violons de vrais pur-sang, j’avais aperçu un Vuillaume de splendide facture, mais au vernis un peu brillant, dans le logement 4 du coffre C, mon amie violoniste avait souri m’expliquant que j’étais mûr pour travailler dans un orchestre et que longtemps cela avait été une blague pendable, bien qu’un peu éculée et éventée, dans les orchestres, mais que c’était là une tradition, un aimable bizutage, qui était désormais interdit, suite à l’épisode orageux qui avait eu lieu, il y avait une trentaine d’années, lorsqu’une contrebassiste remplaçante était rentrée dans une telle furie, une vraie crise de nerfs ayant nécessité une hospitalisation d’urgence, en ne retrouvant pas sa Grand-Mère sur un quai de gare en province lors d’une tournée, c’était d’ailleurs le soir-même de ce filage de Barbe bleue , reconnaissant sans mal Jessica sous les traits de cette contrebassiste pigiste en crise, de retour dans mon garage-atelier, que j’avais eu cette idée de tenter de retrouver des traces de Jessica sur internet et combien cette recherche avait été aussi peu fructueuse et satisfaisante que le souvenir laissé par notre relation d’une amitié qui s’était délitée. N’obtenant aucun résultat de prime abord, j’avais éteint rapidement, d’autant que le lendemain matin de très bonne heure je devais prendre le train pour un déplacement professionnel à Laon.

    #qui_ca

  • J – 58

    J. Episode N°14

    J’y vois presque un désintérêt de l’Autre. Avec un grand A. Je m’explique. Soit on sait qui est Jessica Marchant, on l’a déjà écoutée en concert ou même sur un disque du répertoire contemporain, en formation suffisamment réduite pour remarquer quand même qu’en arrière-plan ce n’est pas exactement une manchote qui pelote la grand-mère, et alors on peut faire des kilomètres pour aller voir et écouter cette femme de taille moyenne, aux cheveux mi-longs, aux yeux noisettes, jouer comme personne, cum arco ou pizzicato — notez comme je vous gâte avec ces doublements de z italiques en Garamond ! — de cet instrument gigantesque, soit on ne sait rien de tout cela, on peut tout ignorer de la contrebasse ou même du répertoire contemporain, de ses plus grands compositeurs, et alors on ne risque pas de tomber sur je ne sais quel lien vers je ne sais quelle page de site internet avec quelques ressources à propos de Jessica, de son jeu, de sa discographie et des salles de concert qu’elle fréquente assidument, lieux improbables pour les profanes, mais dans lesquelles on croise toujours les mêmes quinquagénaires un peu bedonnants, trop jeunes pour avoir eu l’occasion d’écouter Cecil Taylor avec l’Art Ensemble of Chicago, mais déjà trop vieux pour subir sans protester les murailles de son d’un Stephen O’Malley, beaucoup d’hommes, quinquagénaires donc, nettement moins de femmes, mais alors avec des allures un peu caricaturales de Carla Bley, l’organiste — Carla is composing and she thinks she is Beethoven — bref de psychanalystes en goguette, allez n’importe quel soir aux Instants Chavirés à Montreuil, en sortant des bureaux de plus en plus nombreux autour du désordre sympathique de cette salle alternative, mais serait-ce à Vancouver, en Colombie britannique, ou même Hobart en Tasmanie, que Jessica aurait choisi d’aller promener sa Grand-Mère, ce serait dans les mêmes salles exiguës à la sonorisation parfois aléatoire, et devant le même parterre de quinquagénaires mâles avec des allures d’architectes déjà empâtés par l’âge, au bras desquels on trouverait invariablement des jeunes femmes, plus jeunes d’au moins quinze ans, parfois même enceintes, et du coup Stephen O’Malley ou Otomo Yoshihide et leur infernal volume sont-ce de si bonnes idées que cela ? ces hommes feignent-ils d’ignorer que leurs corps n’ont plus vingt-cinq ans, que les hommes c’est comme les poires ça commence à pourrir par la queue, et qu’ils auront 65 ans quand cette nouvelle progéniture — nul doute qu’une autre jeune femme, plus très jeune, s’occupe des premiers chapitres de la progéniture de ce sémillant architecte quinquagénaire — entrera dans les belles turbulences de l’adolescence, je ne vous fais pas un dessin, vous voyez très bien la salle de concert, les quinquagénaires aux allures d’intellectuels en question, lunette en écaille pour signifier qu’on a beaucoup lu, et tout cela, quelque chose me dit que Jessica s’en moque éperdument, elle se moque comme d’une guigne de la moquette usée jusqu’à la corde dans laquelle elle plante Mère-Grand par la pointe et lui inflige toutes sortes de traitements, pas tous très corrects, pourtant tous prescrits par des partitions dont le déchiffrement n’est pas donné à l’homme de la rue, même quinquagénaire, même architecte, même intellectuel, faisant appel à de lointaines leçons de musique du temps où les enseignants de musique ne bradaient pas nécessairement Pierre Boulez pour je ne sais quel chanteur de variétés françaises, elle se moque comme de son premier sous-tif, son expression, pas la mienne, j’adorais cette expression de Jessica, que le public soit là, qu’il soit composé de quinquagénaires architectes ou pas, avec à leur bras leur dernière jeunette, ou pas, elle se moque même bien de savoir combien ce soir-là sera payé, et même s’il sera payé, ce n’est certainement pas à ses coupons d’intermittence qu’elle pense quand elle monte sur scène, relève Grand-Mère de sa position couchée sur le côté, plante la pointe dans le bout de moquette rase qu’elle a demandé, accorde en un clin d’œil les quatre cordes épaisses et légèrement tendues, Jessica elle serait du genre à jouer légèrement détendu, hypotendu, non que son style de jeu manque de nerf, mais parce que détendues, légèrement, d’un huitième de ton, de toute façon à la contrebasse personne ne fait la différence et elle corrige au manche par des doigtés autrement fautifs, elle peut aller chercher des effets sourds, plus longs, qui ne manquent pas de tenailler l’auditoire assez directement au ventre, pose son ventre, petit, mais ventre, contre les flancs de Grand-Mère et commence rapidement à lui faire subir les derniers outrages, Jessica est alors possédée, ses cuisses enserrant Grand-Mère, peloter Grand-Mère, oui, peut-être, Jessica pratique plutôt le corps-à-corps, la position de Jessica autour de sa contrebasse est aussi peu orthodoxe que la position de départ au service de John Mac Enroe, c’est comme si la contrebasse tenait en équilibre serrée entre ses deux cuisses, on a dû lui dire que ce n’était pas comme ça qu’on fait, pensez si elle a écouté, pensez si Mac Enroe a écouté son professeur de tennis, et vous imaginez bien que l’écoutant en concert, la photographiant dans de tels états, j’avais parfois le sentiment de la violer, violant Grand-Mère. Et donc vous pensez que dans de pareilles conditions s’emmerder, Jessica parle et jure comme un charretier, un charretier polonais précise-t-elle eu égard à ses origines de l’Est, à tenir à jour je ne sais quelle présence sur internet, oui pensez comme elle s’en moque. Comme du public, de son premier sous tif, de la moquette rase, des architectes quinquagénaires dans le public. De tout. Autrui.

    Elle joue. Point.

    #qui_ca

  • http://www.inculte.fr/catalogue/une-fuite-en-egypte

    J – 62 : J’y suis. Une fuite en Egypte sort aujourd’hui en librairie. Chez Inculte . La classe. Je marche cinq centimètres au-dessus du sol. Le roi n’est pas mon cousin. Je suis sur le nuage numéro neuf.

    Du coup je tente de mettre les petits plats dans les grands. Les petites iframes dans les grands frames .

    Vous ne pensiez tout de même pas que je ne faisais plus rien dans le garage ces derniers temps ? quand même ? si ?

    Dans la page de garde d’ Une fuite en Egypte , il y a la mention d’une URL (http://www.desordre.net/egypte/index.htm ) qui donne accès à toutes sortes de ressources relatives au récit, des extraits, des échanges de mail avec mon éditeur pour, notamment, la construction de la quatrième de couverture, sans parler de la couverture en elle-même, tous les morceaux de musique mentionnés dans le récit et Dieu sait si je ne peux jamais me retenir de dire quel est le disque que le narrateur écoute au moment où se déroule le récit, pareil avec toutes sortes d’œuvres, Cy Twombly, Lucian Freud, Weegee, etc… bref, les coulisses. Ne pas le faire cela aurait été se désavouer. Plus tard, dans un an ou deux, peut-être que je penserai à une version hypertexte de ce récit.

    Mais ce n’est pas tout ce que j’ai fait dans le site pendant tout ce temps.

    Il y a trois ans j’ai tenté de donner une nouvelle forme au Désordre , ce n’est pas un succès, mais ce n’est pas entièrement raté non plus. C’est la forme Ursula (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm). En 2014 j’ai accumulé tout ce que je pouvais accumuler de textes, de sons d’images fixes et d’images en mouvement, et tout un tas d’autres petites constructions, notamment en html, que j’ai réunies dans une manière de bouquet, plus exactement de collection de coquillages d’Ursula (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/bouquets/index.htm). Parmi ces coquillages, il y avait le Jour des innocents ( file :///L :/phil/sites/desordre/bloc/ursula/2014/cinquantaine/index.htm ) , le récit de cinquante souvenirs de faits historiques, pas tous importants d’ailleurs, s’étant produit pendant les cinquante dernières années, et cela vu à ma hauteur au moment des faits, autant dire à hauteur d’enfant pendant les années 60, à hauteur d’adolescent pour ce qui est des années septante, de jeune homme pour ce qui est des années 80, de jeune adulte pour les années nonante, d’adulte pour les années 2000 et d’homme vieillissant pour les années 10 de notre ère. En 2015, j’ai tenté de tenir le journal de l’année en utilisant toujours cette séparation des contenus selon leur nature, chaque jour donnait lieu à une page qui contenait un triptyque photographique, un texte, un extrait sonore, un extrait vidéo, quelques images, un lien vers une page antérieure du site, tout cela sous la forme de blocs déplaçables à l’intérieur de la page pour faciliter, ou pas, la lecture et renforcer, ou pas, le plaisir du lecteur : Février (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/index.htm). Début 2016, j’ai bricolé un récit en hommage à Pierre Boulez dont la disparition m’a beaucoup ému, de façon plus ou moins compréhensible, il s’agissait d’un récit à la manière de ceux produits par les invités de Marie Richeux pour la séquence Au Singulier de son émission les Nouvelles vagues sur France Culture, émission à laquelle j’avais été moi-même invité à participer ( http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/accessoires/artistes/nouvelles_vagues/index.htm ), Pierre Boulez et le bricolage ( http://www.desordre.net/bloc/ursula/2016/boulez.htm ) . Surtout pendant toute l’année 2016 j’ai construit, pour mieux le déconstruire sans doute, mon propre récit de la nuit du 13 novembre 2015, au cours de laquelle mon amie Laurence et moi sommes passés tout près de la catastrophe, il s’agit d’ Arthrose (spaghetti) (http://www.desordre.net/bloc/ursula/arthrose/index.htm), un récit très hypertextuel pour tenter de retrouver toutes les radicelles qui conduisent à ce qui aurait pu être la fin de nos existences. Et puis, dernière tentative reprenant cette forme inventée en collaboration avec Pierre Hanau dans le cadre éducatif des stages de formation à l’école du doc de Lussas, la forme Ursula (http://www.desordre.net/invites/lussas/2010/journal/index.htm) , une manière de journal que je tiens en ligne depuis la fin du mois d’août l’été dernier, depuis que j’ai pris la décision ferme et définitive de vouloir tout ignorer de la catastrophe électorale en cours, Qui ça ? (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index.htm)

    Remarquant que tous ces projets contenaient en eux une sorte de dimension supérieure au Désordre , que le site tel qu’il avait existé jusqu’à maintenant était une sorte de toile de fond, j’ai fini par admettre que c’était désormais la nouvelle direction du Désordre , vos ascenseurs ont intérêt à ne pas tomber en panne. La page d’accueil du Désordre est désormais un tirage au sort entre ces différents projets que l’on peut par ailleurs visiter à l’intérieur même de chaque projet, on peut, par exemple, lire Arthrose à l’intérieur de Qui ça ? et inversement, tout en continuant de visiter le Désordre , mais je ne sais pas si je dois recommander une telle lecture. Vous verrez.

    Si, après de tels efforts je ne parviens pas à semer les derniers visiteurs du Désordre c’est à désespérer de tout.

    Et sinon, vous avez Une Fuite en Egypte qui reprend un mode de navigation et de lecture qui a fait ses preuves, je crois que l’on appelle cela un livre.

    #qui_ca #shameless_autopromo
    #une_fuite_en_egypte

  • J-217 : Est-ce que je ne devrais pas tenter de faire l’inventaire, honnête, des quelques bribes d’informations que je ne suis pas parvenu à contenir et qui sont, malgré tout, arrivées jusqu’à moi, comme, ce matin, d’apprendre la mort de Shimon Peres ?

    Tentative de liste :
    Shimon Peres est mort.
    Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, fait des siennes, mais dès que j’ai vu le mot Sarkozy s’imprimer sur l’écran, j’ai détourné le regard immédiatement, je n’ai donc rien vu, et rien entendu. Mais j’en ai de nouveau entendu parler dans les couloirs de mon travail, Patrick Buisson aurait écrit un livre ― « Patrick Buisson », « écrire », « livre », cherchez, et chassez, l’intrus.
    Il y a eu un premier débat entre Hilary Clinton et Donald Trump, dont les médias semblent vouloir insister que Hilary Clinton en est sortie victorieuse. Peut-on sortir victorieux d’un débat, et est-ce alors un débat ? Je ne pense pas que je pourrais sortir, moi, victorieux de mon combat à propos de cette élection améri-caine, à savoir en ignorer le résultat, pour deux raisons, trop de correspondants américains, et tous ligués contre Donald Trump, anciens amis de l’ Art Institute , au-cun qui comprendrait mon raisonnement à propos de telles élections, à savoir que les finalistes se valent, de toute manière, que les solutions ne se trouveront jamais dans les urnes, eux me demanderont si je m’en fous tant que cela que mon ancienne [camarade] de classe soit élue l’année prochaine, ils ne comprendraient pas que je ne fasse plus la différence entre elle et un autre, que je ne fais plus de distinguo entre droite et extrême droite, et puis, seconde raison, il faudrait aussi que je boude de regarder les émissions Last Week Tonight de John Oliver, surtout celles dans lesquelles il fait l’exégèse des déclarations et des faits de campagne de Donald Trump. Ce serait comme d’exiger de moi que je fasse régime.
    Serge Squarcini est mis en examen pour trafic d’influence. Ça c’est drôle. Vraiment. Toutes les nouvelles du monde ne sont pas tristes.
    François Hollande a fait une visite à Calais, apparemment pas très convaincante. Mais, comme, quoi qu’il fasse, les médias s’accordent sur le fait que ses interventions ne sont pas convaincantes, on peut même penser qu’il a été brillant à Calais. Mais j’en doute, quand même un peu.
    Claude Guéant, plus proche ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen pour suspicion de financement de la campagne électorale de 2007 d’icelui, avec des fonds libyens, d’avant-guerre je présume. C’est quand même une destinée fréquente chez les anciens ministres de l’intérieur de droite de se retrouver quelques années plus tard chez le Juge. Guéant fils naturel de Pasqua ?
    36 avions Rafales de marque Dassault ont été vendus à l’Inde.
    Suite à l’assassinat d’un jeune Noir par des policiers, de graves émeutes ont lieu à Charlotte dans la Caroline du Nord aux Etats-Unis d’Amérique
    La Pologne va interdire les Interruptions Volontaires de Grossesse.
    Il y a eu une manifestation d’opposition à la loi Travaille ! le 17 septembre, elle n’a pas rencontré un très grand succès, mais, comme, quoi qu’il se passe dans la rue ― il s’passe quoi dans la rue ? , Paris, 1986, génération Oussekine ― les médias dominants s’accordent à penser qu’il ne se passe pas grand-chose, il est en fait possible que ce jour-là soit l’équivalent historique de la prise de la Bastille en 1789, mais j’en doute. Il y a eu des affrontements entre manifestants et forces du désordre sur la place de la République et à Paris, de même, naturellement, à Rennes et Nantes.

    Ça va, je m’en sors plutôt bien, il n’y a pas grand-chose qui filtre, ou qui soit poreux, en continuant de bien faire attention, je devrais pouvoir réussir. Mon premier test d’étanchéité est concluant. Si seulement le toit de ma maison pouvait sortir victorieux d’un tel test, la course d’escargot entre mon couvreur et la dégradation du beau temps en ce début d’automne me rend nerveux, on s’excuse pour cette parenthèse autocentrée.

    Je peux me tromper, bien évidemment, mais je serais étonné si on me di-sait qu’il s’était passé d’autres événements que ceux-là, d’autres qui mériteraient que j’en prenne connaissance, que je me renseigne à leur propos que je m’en fasse une opinion.

    Et est-ce que je ne devrais pas, pour mon plus simple amusement, mon divertissement à la fois en tant qu’émetteur et que récepteur, m’inventer une actualité purement fictive ? L’assassinat de Benjamin Netanyahou par un extrémiste du parti travailliste, pourtant moribond, lors du funérailles de Shimon Peres, l’infarctus simultané de Donald Trump et le trépas d’une crise d’étouffement de Hilary Clinton, lors du second débat télévisé, et ses conséquences invraisemblables, l’élection par défaut du candidat libertarien, Gary Johnson, un nouveau krach boursier, mais celui-là venant de la bourse de Pékin, principal créancier de l’économie américaine, ce qui est peu su, et donc, effet de domino oblige, l’effondrement des cours boursiers d’abord à Wall Street, puis dans le reste du monde, récession sans précédent, une nouvelle arme sol-air portative qui tombe aux mains de l’État Islamique, les avions de la coalition qui tombent comme des mouches dans les cieux syrien et irakien, Etats-Unis et Russie s’accusant mutuellement, escalade et provocations de part et d’autre, puis retrait gradué de ces positions hautes, nouveaux attentats en France, les terroristes fusillent des voitures et leurs passagers depuis des ponts enjambant les autoroutes, carambolages sans fin, massacres parmi les véhicules au fur et à mesure qu’ils arrivent à hauteur du carambolage, embrasement au napalm, empoisonnement massif de l’eau courante dans les stations d’épuration en périphérie des grandes villes, nombreuses explosions de véhicules piégés dans les parkings des sièges sociaux de toutes les entreprises du CAC40 ― la plupart de ces parkings ouvrant leur barrière et leurs portes par reconnaissance optique des plaques minéralo-giques, je ne vous ai rien dit ―, déclarations martiales du Premier Ministre et dé-pression nerveuse du Président, élections anticipées, décret de couvre-feu et autres mesures sécuritaires inutiles, affrontements extrêmement violents dans la ZAD de Notre Dame des Landes, des centaines de morts parmi les manifestants, condamnations unanimes à l’ONU, le Premier Ministre, droit dans ses bottes, martial, forcément martial, décès de Johnny Halliday d’une cirrhose du foie, obsèques nationales à Notre Dame de Paris, décès de Pierre Michon dans l’indifférence totale, on apprend sa disparition six mois après son décès, un mot de sport maintenant, résurrection du XV de France, qui inflige une très sévère défaite aux All blacks et, la semaine suivante, aux Wallabies , sous la réforme de Guy Novès, qui refuse la légion d’honneur pour des raisons de désaccord fondamental d’avec le premier sinistre, découverte d’un réseau général, s’étendant jusqu’aux amateurs, de dopage chez les manchots, le prix Pulitzer de la presse revient à la feuille de chou l’Équipe pour son patient travail d’investigation depuis plus de vingt ans dans le milieu mafieux des pousseurs de citrouille, Philippe De Jonckheere, remporte le prix Décembre , pour Une fuite en Égypte, qu’il refuse, en faisant un discours plagiaire de celui de Julien Gracq refusant le prix Goncourt, fortes ventes du livre malgré tout, Éric Chevillard entre à l’Académie Française, tous aux abris, immense rétrospective de Martin Bruneau à Beaubourg, la queue des visiteurs qui se forme dès le matin va jusqu’à la Fontaine aux Innocents, le film la Petite Fille qui sautait sur les genoux de Céline remporte la palme d’or à Cannes, premier film documentaire à remporter cette distinction, son réalisateur refuse d’aller chercher la palme, il a mauvais caractère et refuse de porter un costume, Tracé provisoire de @dominique Pifarély sacré meilleur disque de jazz de l’année 2016 par l’ensemble de la profession, résurrection de Pierre Boulez auquel on confie la direction de la Philharmonie , il ouvre une saison de musique con-temporaine, gratuité des places pour les moins de 77 ans, immense succès, salle comble quatre fois par jour, musiciens épuisés, épuisement subit et total des réserves pétrolifères dans le monde, découverte d’un processus de création d’énergie à partir des tempêtes de sable dans le désert et des orages dans le Pacifique Sud, les Aborigènes retrouvent un vieux sortilège et prennent le pouvoir en Australie, sans verser une goutte de sang, les côtes du pays sont désertées, à part quelques réserves de colons comme on appelle désormais les Blancs, les Anglo-Saxons, tout le centre du pays au contraire devient florissant ― grâce notamment au perfectionnement de la création d’énergie électrique avec les tempêtes du désert, et d’autres phénomènes propres au désert australien ―, immense famine en Amérique du Nord, le Mexique exige des Etats-Unis qu’ils prennent la charge financière la construction d’un mur entre leurs deux pays, le Canada envahit l’Alaska ― je trouve que cela sonne bien, même si cela ne sert à rien ― les services secrets indiens mettent à exécution un plan de longue date et prennent le contrôle de toutes les informatiques centrales des entreprises privées qui leur ont confié le plus petit développement, pendant les vingt dernières années, une jeune étudiante ivoirienne met au point un procédé de cerf-volant qui permet aux cargos, minéraliers et pétroliers, de naviguer quasiment sans apport énergétique en dehors des ports ― le port de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, devient le centre mondial de maintenance des cerfs-volants géants, découverte, par une nutritionniste équatorienne, d’un remède exemplaire contre l’obésité à base de maïs et de haricots rouges, un jeune autiste francilien, défie le dernier supercalculateur d’IBM, Watson , aux échecs et remporte les cinq premières parties avec les Blancs en jouant 1.f4 et met en lumière les limites du calculateur en question, la Bird , comme on appelle 1.f4 dans le milieu échiquéen, étant très peu documentée, n’ayant pas accès à de très nombreuses données, l’ordinateur ne parvient pas à transposer et patine, avec les Noirs, pour les mêmes raisons, le jeune autiste obtient systématiquement la nulle en remettant la défense Alekhine au goût du jour, 1.e4 – Cf6, pour les mêmes raisons d’une faible documentation de cette ouverture antédiluvienne, Watson sans les données montre clairement ses limites, nouvel effondrement des cours boursiers à Wall street, un autiste pakistanais, étudiant en informatique, s’engouffrant dans la brèche créée par son homologue francilien, s’introduit dans les systèmes centraux de la Bourse de New York et détruit toutes les données des cours des dix dernières années, faillite de tous les établissements bancaires basant leur spéculation sur le paramétrage de leurs supercalculateurs d’anticipation, nouveaux soulèvements d’abord à Rennes, puis à Nantes et dans tout l’Ouest de la France, la Bretagne tout entière devient une ZAD et c’est tout l’Ouest qui passe à l’autonomie, tentative de putsch militaire à Paris écrasée, mais le gouvernement est contraint à la démission, malgré le premier sinistre martial, suicide du président dépressif, Donald Trump est élu, le reste du monde s’en cogne, il conduit le pays à la faillite et à la famine dans les états du Sud, de la Californie au Texas, un nouveau premier ministre travailliste est élu en Israël et entame immédiatement des pourparlers de paix avec son homologue palestinien. Mort de Sonny Rollins (pourvu que cela n’arrive pas, je ne me le pardonnerai jamais, sans parler de Pierre Michon plus haut).

    De toute manière, nulle crainte, je suis nul en anticipation, il n’y a qu’à lire mon récit Et dire que l’an 2000 c’est déjà du passé (http://www.desordre.net/textes/nouvelles/quoi_maintenant/(http://www.desordre.net/textes/nouvelles/quoi_maintenant/), pour s’en rendre compte.

    Exercice #5 de Henry Carroll : prendre une photo laide de quelque chose de beau : j’imagine que c’est le principe même de ma série des Croûtes dorées . Et l’utilisation de cette série d’images sous la forme d’une exploration à la lampe de poche, dans Apnées .

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/blog/?debut=2016-02-07#3129

    J’ai décidé d’assumer totalement (et publiquement) mon rôle de vieux con indigné, après cet autoportrait en vieux con perdu au multiplexe (http://seenthis.net/messages/460305 ), je reviens sur la mort de Pierre Boulez qui, n’a semble-t-il, pas beaucoup provoqué l’émotion de la professeure de musique de ma fille Adèle au contraire de celle de Michel Delpech. (http://seenthis.net/messages/447229 )

    Pierre Boulez et le bricolage (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2016/boulez.htm ), une chronique qu’il n’est pas recommandé de tenter de lire sur un écran de téléphone intelligent, même une tablette cela risque de pas trop le faire, comme on dit au multiplexe.

  • Tourneboulez !
    http://www.canalsud.net/?TOURNEBOULEZ

    Faisons tourner la boule, tirage et on gagne un Boulez… Liste des diffusions, deux documents sonores tirés des archives de l’INA :

    1978, un journal télévisé de Tf1 présenté par Roger Giquel (Ce soir, la France a peur) et un reportage sur l’IRCAM. Avec, à écouter avec soin, le commentaire de Giquel dont je l’interroge sur la tonalité.

    1984 Un interview de Pierre Boulez à propos de « Repons ». Durée : 58 min. Source : Canal Sud

    http://www.canalsud.net/IMG/mp3/tourneboulez.mp3

  • Ma fille Adèle rentre de l’école de mauvais poil. Elle s’est ennuyée ferme pendant les deux heures de son cours de musique qui a, à peu de chose près, démarré de la façon suivante, les enfants la semaine dernière un grand chanteur est mort, Michel Delpech, nous allons donc lui rendre hommage en lisant sa biographie et en écoutant certaines de ces chansons. Comme j’avais appris la veille dans la salle d’attente de son orthophoniste sur Radio classique la mort de Pierre Boulez et qu’Adèle m’avait trouvé fort ému et que du coup je lui avais expliqué un peu qui était Pierre Boulez, bonne fille, elle fait remarquer à sa prof de musique que Pierre Boulez aussi est mort. Réponse de la prof, et bien si cela t’intéresse tant que cela Pierre Boulez tu n’as qu’à rechercher des vidéos de lui sur Youtube .

    Je n’avais encore jamais pris rendez-vous avec une prof de musique et je sens qu’elle va m’entendre.

    Je tente de me consoler en me disant que dans dix ans tous mes enfants seront sortis de l’école et qu’ils ne seront donc pas exposés au cours de français suivant : les enfants Maître Gims est mort d’une overdose la semaine dernière nous allons étudier sa poésie, mais Monsieur on ne doit pas étudier Flaubert plutôt, ben si Flaubert t’intéresse tu n’as qu’à t’abonner à son compte twitter.

  • 1月7日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-160107

    Papier is out! paper.li/ChikuwaQ/13277… Stories via @jamreilly @youtopos @blog_bazart posted at 09:14:52

    Top story: ZEISS is Jumping Into the World of Smartphone Lens Accessories petapixel.com/2016/01/06/zei…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 09:01:06

    RT @eigahiho: ナタリー・ポートマン主演西部劇『Jane Got a Gun』からはポスター&新画像も到着!監督・キャスト交代等々数々のトラブルに見舞われたが1月29日全米公開決定 blogs.indiewire.com/theplaylist/wa… #HIHOnews pic.twitter.com/17fkFQBQi3 posted at 08:32:28

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    Top story: Pierre Boulez, French Composer, Dies at 90 (...)

  • Master-class de Pierre Boulez

    Un petit hommage au chef d’orchestre et compositeur qui m’a toujours beaucoup impressionné par son « minimalisme ». Il dirigeait avec une grande économie de gestes ce qui ne l’empêchait pas de donner beaucoup de force, de profondeur, de présence et de personnalité aux orchestres qu’il dirigeait.

    C’était aussi un compositeur exceptionnel, mais il faut aimer la musique super contemporaine !

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    Master-class Pierre Boulez - 1ère partie

    https://www.youtube.com/watch?v=kqUaIxajbkI

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    ❝Maurice Ravel : Le tombeau de Couperin - 2003
    https://www.youtube.com/watch?v=aWgOyIkOm2E

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    Mahler - Symphony n°2 - Resurrection (Boulez - Damrau, Lang)
    https://www.youtube.com/watch?v=5ke_6a9kZzA

    #musique #pierre_boulez #snif