person:pierre larrouturou

  • Les 66 propositions du « pacte pour le pouvoir de vivre » , où Berger sort de sa niche avec Hulot et qu’avec L’ImMonde ils se proposent d’amender et sauver le régime
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/05/les-66-propositions-du-pacte-pour-le-pouvoir-de-vivre_5431464_3232.html

    Dans une alliance inédite, dix-neuf organisations, ONG et syndicats présentent mardi 5 mars une série de mesures pour « faire face à l’urgence sociale et économique ».

    Document. Le ton est solennel. Dans un document publié mardi 5 mars, présenté dans Le Monde par Nicolas Hulot, le président de la fondation qui porte son nom, et le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, dix-neuf organisations, ONG et syndicats mettent en garde. « Les alarmes retentissent. Qu’elles viennent de nos organisations depuis des années ou plus récemment de citoyens éloignés de la vie publique, ces alarmes disent la même chose. Un modèle de société qui génère autant d’inégalités et d’injustices et met en péril la vie sur Terre de nos enfants et petits-enfants, et de millions d’êtres humains à travers le monde, n’est plus un modèle. C’est un non-sens », écrivent ces organisations.

    Ces structures – dont l’UNSA, ATD quart-monde, la Mutualité française, France terre d’asile, le Réseau action climat, la FAGE… – sont rassemblées dans une coalition inédite en faveur d’un « nouveau pacte politique, social et écologique », qu’elles définissent comme « un pacte pour l’humain et pour l’humanité (…). Un pacte du #pouvoir_de_vivre, aujourd’hui et demain, dans la dignité et le respect, un pacte qui nous engage tous ».
    A l’appui, 66 propositions, qui vont du logement à la formation, de la lutte contre l’exclusion à la mobilité, de la fiscalité à la politique du grand âge, avec comme exigence centrale la préservation de l’environnement et des conditions de vie futures de l’humanité.

    Avec une vidéo et la liste des propositions, "un quasi-programme politique"...
    #Pacte_social

    Nicolas Hulot et Laurent Berger : « 66 propositions pour un pacte social et écologique », Propos recueillis par Simon Roger, Audrey Garric et Rémi Barroux

    Au nom d’une coalition inédite de 19 organisations, l’ancien ministre et le secrétaire général de la CFDT présentent un pacte visant à concilier transition environnementale et équité.

    Représentant une alliance de dix-neuf organisations issues de la protection de l’environnement et du mouvement social, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et Nicolas Hulot, ancien ministre de la transition écologique qui a démissionné de son poste en août 2018, aujourd’hui président de la fondation qui porte son nom, présentent un projet « pour donner à chacun le pouvoir de vivre ». Celui-ci rompt avec la politique du gouvernement, sur fond de crise des « gilets jaunes » et de mobilisations pour le climat.

    Vous présentez, mardi 5 mars, soixante-six propositions qui forment un « pacte social et écologique ». Qu’apportez-vous de plus dans le débat actuel sur l’enjeu climatique ?

    Nicolas Hulot Notre alliance : cette coalition veut rendre définitivement indissociable l’enjeu écologique et l’enjeu social. Ce n’est pas un front de dénonciation, mais de proposition. Notre responsabilité, dans un contexte très tendu, au niveau national, européen et, plus encore, au niveau mondial, est de ne pas rester dans le constat, mais d’aller vers la construction, dans la proposition, d’additionner les intelligences et cesser de les opposer.
    Toutes les initiatives en cours, marches, mobilisation des jeunes, etc., sont autant de signaux positifs, incitatifs, à destination des politiques. Dans une démocratie qui fonctionne bien, il faut trouver une forme de synchronisation entre les aspirations citoyennes et la volonté politique.
    Un dénominateur commun existe entre elles : la double soif de cohérence et de dignité. Ces mouvements posent des questions qui doivent être entendues, notamment la demande d’équité – que chacun prenne sa part à proportion de ses moyens –, et de dignité parce qu’il y a des injustices dont on s’est accommodé trop longtemps. Ce n’est plus possible dans un monde où tout se voit, tout se sait.

    Laurent Berger A l’urgence écologique a répondu une ambition très faible. Le mouvement social, qui a bien d’autres causes, s’est cristallisé au départ sur la question de la fiscalité écologique. L’ambition sociale n’est pas antinomique du respect de l’environnement et de l’ambition écologique, et doit être au contraire construite de façon concomitante. Dans notre pacte, se retrouvent des organisations environnementales, des syndicats, des associations de lutte contre la pauvreté, sur le logement, de jeunesse et des mouvements d’éducation populaire.
    Ensemble, nous voulons affirmer l’enjeu de la transition écologique. « L’Affaire du siècle » [quatre associations attaquent l’Etat en justice pour son « inaction climatique »], mais aussi la mobilisation internationale des jeunes, le 15 mars, et la marche du 16 mars pour le climat sont autant de raisons d’espérer. Ne lâchons rien, et même allons beaucoup plus loin sur la transition écologique. Elle contribue aux solidarités, à l’emploi, à la lutte contre la pauvreté. A la condition que l’on fasse les bons choix, notamment en termes de répartition des richesses, en termes de politique fiscale. Ce n’est pas ce qui se fait aujourd’hui.

    Qu’espérez-vous concrètement avec le lancement de la plate-forme ?

    N. H. Il faut rester réaliste, d’autant qu’on est à un point de bascule dans nos sociétés. Nous ne passerons pas d’un état de scepticisme et d’inquiétude à un état d’euphorie. Il en faudrait peu pour basculer vers l’irréversible. Et il n’en faudrait pas non plus beaucoup pour qu’en y mettant des moyens et de la cohérence, on puisse faire un saut qualitatif. Mais les délais sont très courts. Les choix qui vont être faits en Europe et en France sont déterminants sur l’amplitude de la crise écologique, qui se cumule à une crise sociale, économique, culturelle et de civilisation.
    A partir du moment où il y a une expression diversifiée, massive, une injonction presque amicale aux politiques, j’attends qu’ils se sentent pousser des ailes et piochent dans notre boîte à outils, dans les propositions de ceux qui représentent des citoyens, des hommes et des femmes de terrain. Qu’ils ne voient pas cela comme un affront, mais comme une aubaine.
    Il y a une nécessité de rétablir une forme de confiance entre le politique et le citoyen. Ne tombons pas dans le travers démagogique qui est de considérer que ce serait dû au fait que le politique ne comprend rien à rien. Il a les défauts et les qualités du reste de la population. Il faut essayer de comprendre pourquoi, tous les cinq ans, on se soumet à une forme d’illusion et pourquoi, un an et demi après, on retombe sur terre violemment.
    Ce qui ne fonctionne pas, c’est qu’on ne se donne pas les moyens, c’est-à-dire qu’on se débarrasse d’un certain nombre de sujets avec des feuilles de route, des plans mais, bien souvent, sans la capacité de les réaliser, et notamment sans le nerf de la guerre : l’argent. Dans une période de transition qu’il est nécessaire d’accompagner, afin de la rendre socialement acceptable et même désirable, il faut investir.

    Dans quels secteurs ?

    N. H. Les problèmes de précarité énergétique, de mobilité, d’alimentation saine, appellent des investissements massifs. Et l’on sait bien que les marges budgétaires des Etats, si l’on tient compte des critères maastrichtiens et de la réalité de notre budget, sont réduites comme peau de chagrin. Si on ne sort pas des sentiers battus, on entretiendra encore une fois une mystification et une grande désillusion collective.
    Dans nos propositions, il y a deux choses. Premièrement, être capable d’extraire les investissements des critères européens. Deuxièmement, il faut un big bang fiscal parce que la fiscalité actuelle n’est pas juste, que le partage de l’effort n’est pas équitable. La fiscalité s’est accommodée trop longtemps de ce que les plus malins se sont organisés pour échapper à la solidarité. Parce qu’aussi, la fiscalité écologique a toujours été pensée comme additionnelle et punitive – ce qui s’est passé avec la fameuse taxe carbone –, alors qu’il faut faire en sorte qu’elle soit incitative ou dissuasive, mais sans mettre en difficulté.
    Bercy [le ministère de l’économie] doit faire son deuil sur l’affectation de la taxe carbone au budget national. Les recettes doivent être affectées à un coussin social, destiné aux gens qui se retrouvent dans une impasse. Personne ne conteste la nécessité de mettre un prix à la pollution, mais, collectivement, on s’y est très mal pris.

    L. B. Notre objectif, c’est que le gouvernement entende l’ambition que portent un certain nombre d’organisations représentant les corps intermédiaires. Celle-ci ne consiste pas en une simple liste de mesures, c’est celle d’un pacte social pour la transition écologique, la construction d’un autre modèle de développement. Pour cela, il existe plusieurs leviers dont le principal est financier. Il faut des politiques d’investissement, au niveau national comme européen, dignes de ce nom et pour cela, il faut mettre à contribution les flux financiers et rendre la finance plus responsable socialement et écologiquement.
    Le gouvernement doit comprendre que s’il se contente de retenir le troisième tiret d’une proposition, puis le quatrième d’une autre, cela ne fera pas sens. Cette transition doit se faire à hauteur de femme et d’homme. C’est cela que nous appelons le pouvoir de vivre. Nous n’avons pas seulement rédigé une contribution pour le grand débat, nous voulons nous inscrire dans la durée et peser sur les politiques menées, durablement. Et nous espérons qu’elle ne sera pas traitée d’un revers de la main.

    Pourquoi seriez-vous plus entendu aujourd’hui, alors que vous évoquez un « manque d’écoute du gouvernement »…

    L. B. Nous n’avons certes pas la certitude d’être entendus. Le gouvernement peut décider de traverser cette crise en continuant, comme avant, dans une pure logique budgétaire, sans fixer un cap de politiques sociales dans le cadre d’une vraie transition écologique. Si, à la fin du grand débat, la conclusion est soit institutionnelle, soit faite de mesurettes s’inscrivant dans un cadre budgétaire contraint, ce sera un échec. La colère ressurgira sous d’autres formes, avec des issues qui nous inquiètent profondément. Il n’y a pas qu’un enjeu écologique et social, il y a un enjeu démocratique dans la crise que nous traversons.
    Il n’y a que ceux qui n’auront pas essayé de peser sur l’issue du grand débat qui auront fait une connerie. Moi, je suis un peu plus flippé qu’il y a quelques années sur la situation sociale, écologique et démocratique. On aurait tous préféré être écoutés plus en amont. Mais il vaut mieux maintenant que jamais.

    La taxe carbone, point de départ de la colère des « gilets jaunes », peut-elle être conjuguée aux attentes sociales ?

    N. H. Pas telle qu’elle a été mise en œuvre. C’est un vieux débat. A l’époque où l’idée de fixer un prix au carbone avait été mise sur la table, je rappelle que les ONG, dont je faisais partie, avaient parlé de cette contribution climat énergie pour aider ceux qui allaient se retrouver dans la difficulté. La recette de cette taxe doit être intégralement affectée à la dimension sociale. Mais il faut quand même inciter tout le monde à la vertu, et mettre un prix à la pollution. Il faut un dispositif d’ensemble. J’ai toujours fait partie des convaincus qui estimaient que si on voulait cette transition, il fallait intégrer l’élément social. Pourquoi, d’après vous, ai-je appelé mon ministère « de la transition écologique et solidaire » ?
    Mais l’heure n’est ni au constat ni au procès du passé, notre démarche n’est pas agressive, elle est constructive. Personne n’a seul la vérité, mais chacun en détient une part. Le citoyen avec son gilet jaune a sa part de réalité mais ne mésestimons pas les corps intermédiaires, les ONG qui se sont penchées depuis longtemps sur cette question et avaient tiré le signal d’alarme.
    La fiscalité dans son ensemble est un outil de recettes pour certains, mais c’est aussi un outil de régulation. En affirmant les principes de prévisibilité, de progressivité et d’irréversibilité, en quinze ans, on peut changer les modes de production et de consommation. Qu’est-ce qui nous interdit dans la perspective européenne de mettre sur la table une TVA modulable en fonction des impacts sociaux et environnementaux ? Qu’est-ce qui nous interdit d’y aller à fond sur la taxe sur les transactions financières, car si nous ne donnons pas une bouffée d’air aux Etats, nous serons toujours condamnés à l’austérité au Nord et à la misère au Sud. Qu’est-ce qui nous interdit d’inscrire dans les priorités la fin de l’optimisation fiscale dans l’espace européen ?

    La fiscalité apparaît centrale dans votre approche…

    N. H. Si on ne met pas fin à ces injustices, je peux comprendre que la taxe carbone paraisse injuste car dans le même temps l’ISF a été supprimé. En outre, on voit que l’aviation et le transport maritime sont exonérés de cette taxe. Même si j’entends les arguments d’Emmanuel Macron sur l’intérêt d’arrêter cet impôt, il faut mettre l’ensemble de ces sujets sur la table si on veut apaiser les esprits. Que le citoyen n’ait pas le sentiment d’être le seul mis à contribution et que les plus gros pollueurs, les plus puissants, y échappent. Le moment de l’équité et de la vérité fiscale est venu.
    Dans la perspective des élections européennes, il faut mettre la barre très haut. Rien qu’en France, on a besoin de 10 à 30 milliards d’euros en plus pour investir dans la transition. Il ne faut pas les voir comme des éléments de dépense mais comme des éléments d’indépendance. Tout ce qu’on investira dans les énergies renouvelables restera dans nos frontières. Tout ce qu’on économisera grâce à l’efficacité énergétique sera autant d’argent à investir dans le social, la santé, l’éducation. Quand j’étais ministre, on me disait en permanence que, « par principe », on ne pouvait pas sortir des critères de Maastricht. Ce dont je suis sûr, c’est qu’à force de dire « on ne peut pas par principe », cela se terminera forcément mal. On ne peut pas continuer comme cela.

    Etes-vous favorables à la relance de la hausse de la taxe carbone ?

    L. B. Il y a nécessité de relancer la taxe carbone. Est-ce qu’il faut repartir sur le même mécanisme, c’est un vrai sujet. Mais donner un prix au carbone est nécessaire. Il faut aller plus loin : répartir différemment les richesses, taxer davantage les dividendes, taxer les transactions financières.

    N. H. Il faut regarder toutes les possibilités pour donner un prix à la pollution. Certains parlent d’une taxe flottante. D’autres disent que cela n’est pas possible à piloter, mais il me semble qu’en d’autres temps [entre 2000 et 2002], on a eu une TIPP [taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers] flottante. En revanche, on sait ce qu’il ne faut plus faire : une augmentation de la taxe carbone qui ne soit pas redistribuée, soit dans la transition énergétique, soit pour aider les personnes impactées qui n’auraient pas la possibilité de compenser.

    Faut-il rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ?
    L. B. On a besoin d’une contribution fiscale des plus hauts revenus. Est-ce l’ISF ? Les combats perdus ne m’intéressent pas, le gouvernement ne reviendra pas sur la suppression de l’ISF. Une régulation de la finance, en renforçant la lutte contre l’évasion fiscale ou en taxant les GAFA [les géants du numérique, Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft], accompagnée par une fiscalité beaucoup plus redistributive avec, par exemple, une tranche d’impôts supplémentaire, peut permettre de dégager les moyens importants que nécessite la transition écologique. On doit mettre les moyens là où on en a le plus besoin – l’investissement productif au service de la transition écologique, la vie quotidienne des Français avec les déplacements, le logement –, et en direction des plus fragiles.

    N. H. La fiscalité écologique a été le bouc émissaire. Il y a eu un manque de transparence et la brutalité d’une hausse sans compensation. Vouloir dégager des marges de manœuvre grâce à la fiscalité écologique est une erreur. J’ai la conviction que pour Bercy, la taxe carbone a été une aubaine. Pour faire des économies, il faudrait plutôt remettre en cause les milliards de subventions aux énergies fossiles, ou revoir la fiscalité sur les dividendes et sur tout ce qui est exonéré en toute immoralité. C’est cela qui crée l’exaspération et la colère des citoyens, et qu’il faut remettre à plat.
    La transition, c’est aussi du concret. On propose, par exemple, un service public de la transition écologique avec un guichet unique. Cela fait partie de ces mille mesures qui restent lettre morte. On se fixe depuis plusieurs gouvernements des objectifs de rénovation des passoires thermiques, mais on ne met pas l’argent. Soit parce que l’on ne va pas le chercher là où il est, soit parce que l’on est prisonnier des critères de Maastricht.

    Comment trouver cet argent ?
    N. H. Les traités européens offrent des flexibilités que l’on n’exploite pas pleinement pour investir massivement dans la transition. L’urgence climatique ne justifie-t-elle pas de déroger, au moins quelques années, au court-termisme budgétaire ? Quand il y a eu la crise économique, on ne s’est pas posé la question de sortir de l’orthodoxie financière en faisant de la création monétaire, pour sauver pas seulement les banques mais aussi les épargnants. Cela a davantage servi à la spéculation plutôt qu’à l’investissement. Aujourd’hui, on s’interdit d’y penser pour sauver non seulement la planète, mais surtout l’avenir de nos enfants. Ça me rend dingue.
    On peut aussi étudier la proposition de Pierre Larrouturou et de Jean Jouzel du pacte finance-climat [qui prévoit notamment la création d’une banque et d’un fonds européen du climat, totalisant jusqu’à 300 milliards d’euros par an].

    L. B. Il faut aussi conditionner un certain nombre d’aides publiques versées aux entreprises au fait qu’elles investissent dans la transition écologique et dans des politiques sociales, comme l’intégration de personnes discriminées. Elles doivent aussi investir dans un partage de la gouvernance.

    Pourquoi la France ne sait-elle pas organiser concrètement la transition, comme assurer la mutation professionnelle liée à la fermeture d’une centrale nucléaire ?

    L. B. Notre pays ne vit que dans l’instant et pâtit d’une incapacité d’anticipation. Quand le moment des choix arrive, ils se déroulent toujours dans une forme d’hystérie et de confrontation stérile. On ne sait pas se fixer un cap clair ou tracer une trajectoire sans mettre les problèmes sous le tapis.

    N. H. Quand on s’est fixé l’objectif de réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % d’ici à 2025, c’était un cas d’école : on met ça dans la loi de transition énergétique et plus personne ne s’en occupe. Quand on regarde après, c’est la panique. C’est pour ça que la transition doit être basée sur trois principes : prévisibilité, progressivité mais irréversibilité.

    Soutenez-vous la mobilisation des jeunes et la grève scolaire internationale du 15 mars ?

    L. B. Je préfère toujours voir des lycéens se mobiliser sur des causes nobles et justes, pour le climat, contre le racisme ou le rejet de l’autre, plutôt que sur des choix sur telle ou telle réforme de droit du travail qui les concernera un jour mais pas tout de suite. Je pense que la jeunesse a un devoir d’alerte et qu’elle l’exerce aujourd’hui. En revanche, je ne soutiens jamais la désobéissance civile. On vit avec des règles communes ; si on les respecte tous, on peut les faire évoluer.

    N. H. Je me réjouis simplement qu’ils se manifestent et expriment leur inquiétude car leur sort est entre nos mains. Je ne pratique pas la désobéissance civile, mais je n’ai pas à dire aux lycéens ce qu’ils doivent faire. Ce signal très intéressant ne peut pas laisser insensibles les uns et les autres.

    Nicolas Hulot, pensez-vous que votre démission ait été le catalyseur de ce mouvement ?

    N. H. Je ne suis pas le mieux placé pour y répondre, mais quand je regarde la chronologie des faits, je me dis que cela y a probablement contribué. Je ne l’avais pas imaginé. Je me réjouis de toutes ces initiatives, positives, constructives et pacifiques. Cela me redonne un peu d’espoir.

    Toujours prévoir un ersatz de #sociale-démocratie au cas où ça tangue trop fort.

    • « Le syndicat le plus constructif de France » : Comment Laurent Berger est devenu le premier opposant à Emmanuel Macron, [rire un peu avec] Françoise Fressoz
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/09/comment-laurent-berger-est-devenu-le-premier-opposant-a-emmanuel-macron_5433

      Depuis le début du quinquennat, le secrétaire général de la CFDT tente de s’inscrire dans une opposition constructive au chef de l’Etat pour rénover la social-démocratie.

      Ne dites pas à Laurent Berger qu’il fait de la politique, il vous répondra que « la CFDT assume ce qu’elle est : un syndicat de transformation sociale ». Ne lui rétorquez pas qu’il est en train de s’imposer comme l’opposant numéro un au chef de l’Etat dans le camp de la social-démocratie moribonde, il vous assurera la main sur le cœur qu’il n’est « ni dans le combat politique ni dans une opposition à Emmanuel Macron, mais dans une démarche constructive ». Et pourtant, à 50 ans, le secrétaire général de la CFDT est en train de changer de stature. [tadadam !]

      Naguère discret, le syndicaliste occupe le devant de la scène politique, comme s’il était le dernier survivant de la famille sociale-démocrate mise en déroute par l’élection du candidat d’En marche ! Son dernier coup d’éclat ? La publication, mardi 5 mars, d’un « pacte social et écologique » soutenu par dix-neuf organisations, comportant soixante-six propositions concrètes, doublée d’un entretien croisé dans Le Monde avec l’ex-ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. L’emblématique défenseur de l’environnement avait dit oui à Emmanuel Macron en mai 2017, avant de quitter le gouvernement en août 2018, estimant n’avoir pas les moyens de son action.

      Ce que proposent aujourd’hui les deux hommes est un véritable manifeste politique centré sur la compatibilité entre l’écologie et le social avec des propositions qui sont autant de contestations de l’action en cours : plus grande progressivité de l’impôt, taxation des hauts patrimoines, fin des dérogations bénéficiant aux revenus du capital, etc. En plein grand débat national, le texte aurait dû être logiquement porté par la gauche réformiste, si celle-ci n’était sortie exsangue de l’élection présidentielle.

      Fin janvier, L’Obs avait consacré sa « une » au syndicaliste, voyant en lui le digne héritier d’Edmond Maire (ex-secrétaire général de la CFDT) et le phare de la reconstruction de la deuxième gauche. Et tant pis si sa visibilité reste encore faible. Dans les rangs syndicaux, on ne s’improvise pas leader comme cela. Laurent Berger le Nantais a été repéré en 2003 par François Chérèque et a gagné ses galons un à un, en se faisant élire puis réélire patron de la CFDT, au terme d’un minutieux travail de terrain. Puis, il a hissé son organisation au rang de premier syndicat de France et cela l’a libéré.

      « Heureusement qu’il est là ! »

      Dans un pays où la gauche réformiste a toujours eu du mal à s’assumer, rongée par la culpabilité de n’être jamais suffisamment révolutionnaire, lui revendique haut et fort le positionnement que la centrale assume avec constance depuis l’éviction des trotskistes en 2003. « Je ne me lève pas chaque matin en me demandant ce que va dire Philippe Martinez [le secrétaire général de la CGT] », s’amuse-t-il.

      Sous le précédent quinquennat, cela donnait lieu à des discussions épiques avec François Hollande. « Assume donc tes conquêtes au lieu de t’en excuser » , conseillait le syndicaliste au chef de l’Etat, qui n’a pourtant cessé de louvoyer entre son aile sociale-démocrate et son aile sociale-libérale, pour finir par être dépassé par cette dernière.

      Même s’il déplore un beau gâchis, le leader cédétiste n’a jamais rompu le dialogue avec l’ancien président. Lorsque la Fondation Jean-Jaurès l’a auditionné à l’automne 2018 pour tirer l’inventaire du précédent quinquennat, Laurent Berger n’a pas chargé la barque, contrairement à beaucoup d’autres. Les deux hommes continuent d’échanger avec plaisir mais sans exclusive.

      Article réservé à nos abonnés : L’autopsie sans complaisance du quinquennat Hollande par la Fondation Jean-Jaurès

      Le syndicaliste a aussi des contacts réguliers avec Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Michel Sapin et beaucoup d’autres dans les rangs #socialistes et #écologistes. « Heureusement qu’il est là ! », s’exclament ces derniers en substance.

      Mais plus les éloges fusent, plus le syndicaliste se braque. « Si la #gauche pense qu’elle peut me récupérer, elle se fourre le doigt dans l’œil ! », dit-il au Monde. Pas touche à l’autonomie de la CFDT, c’est son ADN [qu’une série de mutations génétiques initiées durant les 70 a totalement retournée] . Tout comme l’est sa volonté de s’affirmer encore et toujours comme le syndicat le plus constructif de France .

      Créer un rapport de force

      Oui, mais comment le démontrer sans débouché politique ? C’est la question autour de laquelle tourne Laurent Berger depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Pour prouver son utilité, il doit créer un rapport de force, donc jouer la surenchère. C’est la grande nouveauté par rapport à l’ère Hollande. Il n’y était pas forcément préparé car, a priori, rien d’incompatible entre lui et le président. A la fin de l’étrange printemps 2017, l’ex-secrétaire générale de la CFDT #Nicole_Notat avait d’ailleurs appelé à voter Macron. Et une grande partie des adhérents l’avait suivie, tout comme une majorité d’électeurs socialistes.

      Mais, depuis le début du quinquennat, le courant ne passe pas. « J’ai des discussions intéressantes avec le président mais, à certains moments-clés, lorsque certains mots sont prononcés comme ceux de solidarité ou de pauvreté, je vois son regard partir ailleurs », a récemment confié à un proche Laurent Berger, très troublé, de retour d’un tête-à-tête avec le chef de l’Etat.

      Lire aussi La gauche salue le « pacte » proposé par Laurent Berger et Nicolas Hulot [sic]

      Au sein de la majorité, un certain nombre d’élus ou de responsables regrettent d’ailleurs que le quinquennat se déporte trop à droite et néglige l’apport capital, à leurs yeux, du syndicat réformiste. Lorsque, en plein mouvement des « #gilets_jaunes », le premier ministre Edouard Philippe éconduit maladroitement le leader de la CFDT en refusant le « Grenelle du pouvoir de vivre » qu’il vient de proposer, le président du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, le rattrape par la manche en l’invitant, le 14 janvier, à intervenir devant les députés de la majorité. Laurent Berger y est ovationné.

      « Je n’ai pas de problème personnel avec Emmanuel Macron, je ne suis ni son ami ni son ennemi », tient aujourd’hui à préciser le leader syndical, faisant valoir que ce qui envenime leur relation dépasse largement le cadre du ressenti personnel.

      « Ce qui est en jeu, c’est la nature et l’ampleur de la recomposition politique en cours, analyse Gérard Grunberg, directeur de recherche émérite CNRS au Centre d’études européennes de Sciences Po. Soit il y a encore de la place pour une gauche sociale-démocrate rénovée, soit on va vers une recomposition à l’américaine autour d’un parti démocrate social-libéral. »

      Pour un retour en force des partenaires sociaux
      Laurent Berger joue clairement la première option. Le syndicaliste supporte mal le discours présidentiel autour des « premiers de cordée » qui néglige la notion « d’émancipation collective » chère à la CFDT. « On grandit avec les autres et dans les autres », martèle l’ancien adhérent de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), qui met en cause le bonapartisme du président, cette « vision personnelle » du pouvoir.

      Ce que reproche en retour Emmanuel Macron à la CFDT, comme aux autres syndicats, n’est pas moins lourd. Le président les tient pour responsables de ne pas vouloir assumer leur part dans la transformation qu’il appelle de ses vœux. « Si la CFDT avait fait son travail, on n’en serait pas là », soupire souvent M. Macron devant ses proches, en évoquant, entre autres, le chômage de masse qui gangrène le pays.
      Le mouvement des « gilets jaunes » n’a pas permis de solder la querelle. Certes, il a fait vaciller le pouvoir, mais sans épargner les syndicats, qui se sont sentis débordés et contestés. Là où Laurent Berger plaidait pour un retour en force des partenaires sociaux, le président a répondu par un grand débat national qui a conforté sa relation directe aux Français.
      L’idée que les syndicats, comme les partis, sont « mortels » s’ils ne se régénèrent pas, que le pays traverse un épisode dangereux pour la démocratie, parce que ses structures se désagrègent, éclaire toute sa démarche. « Il faut resserrer les liens avec la société civile et les territoires, martèle le syndicaliste. Si on veut éviter que le pays s’hystérise encore plus, il faut savoir entendre les différentes aspirations, dialoguer et concerter. »

      Depuis deux ans, le leader de la CFDT a intensifié le travail avec les intellectuels, les fondations, mais aussi les associations, pour faire émerger des propositions communes sur tous les grands sujets, devenant ainsi « le navire amiral de la société civile sociale-démocrate », selon l’expression du directeur général de la Fondation Jean-Jaurès, Gilles Finchelstein. « Laurent Berger a parfaitement compris l’importance de l’enjeu environnemental. Il renoue avec ce qu’avait tenté de faire le syndicat dans les années 1970 en travaillant sur ce sujet avec les ONG », observe l’ancien secrétaire confédéral de la CFDT, Richard Robert, éditeur du site Internet Telos.

      « Je veux être utile », répète comme un mantra Laurent Berger, sans pour autant cacher que son alliance avec le très médiatique et populaire Nicolas Hulot est un pavé dans la mare. « Après ça, je ne crois pas qu’ils puissent nous mépriser totalement », jubile-t-il en désignant l’Elysée et Matignon. Quelques heures après la publication du manifeste, le chef de file de la CFDT a reçu ce SMS dithyrambique de Gilbert Cette, professeur d’économie associé à l’université Aix-Marseille, qui avait conseillé Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle : « Bravo pour ce texte, tu positionnes la CFDT comme le grand syndicat réformiste du XXIe siècle ! »

      La réaction de LRM, qui doit présenter sa contribution au grand débat dimanche 10 mars, est bien plus mesurée. « Je me retrouve sur le projet de société, sur le fait de remettre les citoyens au cœur et de penser les sujets de transition comme un tout », réagit le délégué général du parti présidentiel, Stanislas Guerini. Mais pas question pour autant d’avaliser les propositions du syndicaliste.
      « Je ne suis pas sûr qu’être dans la surenchère soit efficace. La période est tellement particulière qu’elle appelle chacun à se dépasser », souligne pour sa part le conseiller d’Emmanuel Macron Philippe Grangeon. Pas de doute, Laurent Berger fait de la politique.

      #CFDT #syndicat_jaune

  • (1) Pierre Larrouturou : « Sauver le climat, la seule guerre qui ne fera aucune victime » - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/01/01/pierre-larrouturou-sauver-le-climat-la-seule-guerre-qui-ne-fera-aucune-vi

    A-t-on les moyens de trouver ces financements qui s’annoncent colossaux ?

    L’argent existe, l’argent est là. Il suffit de le canaliser, de le diriger vers tout ce qui nous permettra de lutter contre le réchauffement climatique. En 2008, pour éviter l’effondrement du système financier, la Banque centrale européenne a mis 1 000 milliards sur la table. Puis, à nouveau, pour « relancer la croissance », la BCE a créé plus de 2 500 milliards d’euros depuis trois ans. Or l’essentiel de ces sommes colossales est allé nourrir la spéculation financière. Aujourd’hui, rien ne nous empêche de créer une banque européenne du climat comme on a été capable de créer, au lendemain de la chute du mur de Berlin, une Banque européenne pour la reconstruction et le développement. En 1989, il a suffi de six mois à Kohl et Mitterrand pour créer cette banque destinée à financer la transition des pays de l’ex-bloc soviétique. A l’époque, on partait d’une page blanche. Aujourd’hui, on ne part pas de rien : il s’agit « seulement » de mettre la création monétaire au service du climat.

    Vous dites qu’il faut aussi un budget de 100 milliards par an au niveau européen…

    Dans chacun de nos pays, il existe un budget de l’éducation et un budget de la santé. Il est temps, au niveau européen, de créer un budget climat. Chacun sait qu’il y a des projets fondamentaux pour notre avenir qui ne sont pas immédiatement rentables et qui ne seront jamais financés par des capitaux privés. C’est donc la puissance publique européenne qui doit faire le boulot. Ces 100 milliards de budget annuel se décomposeraient de la façon suivante : 40 milliards pour l’Afrique et la Méditerranée, 10 milliards pour la recherche et 50 milliards pour financer le chantier sur le territoire européen.

    #Climat

  • Le #Front_national peut-il vraiment l’emporter ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010317/le-front-national-peut-il-vraiment-l-emporter

    Notre émission vidéo hebdomadaire et en accès libre s’interroge face au danger électoral qui vient. Face à la division de la gauche, les ennuis de François Fillon et la droitisation de la société, Marine Le Pen a-t-elle le champ libre pour accéder à l’Élysée ? Mediapart questionne les mythes et la réalité d’une inquiétude qui ne cesse de monter chez les électeurs de gauche. En seconde partie de soirée, Pierre Larrouturou, candidat à la présidentielle pour Nouvelle Donne, répond aux questions de la rédaction.

    #France #Culture-Idées #MediapartLive

  • Dominique #Méda et Pierre #Larrouturou : « Une véritable machinerie idéologique a été mise en place autour des 35 heures » - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2016/06/24/dominique-meda-et-pierre-larrouturou-une-veritable-machinerie-ideologique

    Qui se souvient que le temps de travail annuel des salariés en France était de 2 700 heures il y a tout juste un siècle ? Après une longue décrue, ce temps n’est plus que de 1 387 heures. Durant toute cette période, et même avant, les pleurnicheries et autres grognes contre la #réduction_du_temps_de_travail (RTT), accusée d’entretenir la fainéantise et de disloquer la compétitivité économique, n’ont cessé. Pourtant, comme le montrent la philosophe et sociologue Dominique Méda et l’économiste et homme politique Pierre Larrouturou dans leur dernier ouvrage, la réduction massive du temps de travail n’a pas seulement amélioré les conditions de vie depuis des décennies, elle est au cœur de la dynamique économique de tous les pays qui l’ont mise en œuvre. Voilà un livre qui tombe à point, en pleine discussion sur une loi El Khomri pour laquelle la RTT est loin d’être une priorité. S’appuyant sur une analyse finement documentée, les deux auteurs tournent le dos à des perspectives régressives qui tendent à vouloir déréguler encore plus le travail. « Il faut provoquer un choc de solidarité en passant à la semaine de quatre jours », estiment-ils. Loin des slogans sans fond, leur démonstration montre comment cette mesure peut créer des emplois sans coût supplémentaire pour les entreprises.

  • NuitDebout.fr et les comptes Facebook et Twitter ont été ouvert dès le 1er jour de "NuitDebout - ConvergenceDesLuttes" par l’entreprise Raiz dont les propriétaires sont Baki Youssoufou et Noémie Tolédano alors qu’ils ne sont pas à l’origine de ce mouvement social - ce détournement c’est le #RaizGate. Actuellement ils agissent à travers la commission communication et le "média center" de Nuit Debout.

    https://twitter.com/achabus/status/721719603332833281

    Proche de ces deux acteurs on trouve Benjamin Ball, présent à NuitDebout Paris, il semble coutumier du détournement à des fins politiques et commerciales de (petites) luttes sociales et politiques - notamment en achetant des noms de domaines pour squatter la communication. Avec Baki Youssoufou, il dirige l’entreprise de pétition WeSignIt. Et ils utilisent nuitdebout.fr pour mettre en avant leurs pétitions.

    Voir ci-dessous le business des pétitions : http://seenthis.net/messages/481963#message482292

    En même temps que ces personnes organisées, professionnelles de la politique, ont pris la mains elles ne cessent de diffuser un discours citoyenniste, mise en avant des "citoyens inorganisés" contre les "corps intermédiaires" tels les syndicats. Dans le même mouvement ils souhaitent que "tout le monde pourra s’exprimer pourvu que ce ne soit pas un leader ou un groupe constitué d’extrême droite" alors que l’extrême droite essaye justement de noyauter en sous-marin Nuit Debout.

    Voir la prise de Parole de Benjamin Ball (sans qu’il ne se présente) à la bourse du travail le mercredi 20 avril http://seenthis.net/messages/481963#message482333

    Le dossier est lourd et long, il porte sur plusieurs années. Baki Youssoufou et Benjamin Ball semblent en contact depuis 2011.

    https://www.youtube.com/watch?v=TkMU3CTnR1U

    Voir sur le début de l’affaire :

    https://twitter.com/bakiyoussoufou/status/716522622331256832
    https://twitter.com/Geekenvrac/status/716522839256522752

    Suite à la prise de parole en AG visible ci-desssus, la réaction initiale de Baki Youssoufou et Benjamin Ball a été très partiale :

    Voir ci-dessous pour les début de Nuit Debout - Convergence Des Luttes (avant d’être détourné par Youssoufou et Ball) http://seenthis.net/messages/481963#message482071

    Le RaizGate semble s’accompagner d’une série de thématiques mineurs mais fortement soutenues par des mouvements plus ou moins formels et plus ou moins proche du (petit) patronat ou de la bourgeoisie : Crypto monnaie type Bitcoin, Revenu de Base, Démocratie liquide, primaire ouverte et vote par Internet.

    Derrière le RaizGate on retrouve aussi plusieurs personnes proches d’Étienne Chouard (d’ailleurs les Citoyens Constituants sont présents sur place depuis plusieurs jours), de Nouvelle Donne, de la Boîte militante (Dirigée par Xavier Renou, elle gère TV-Debout http://www.alterjt.tv Benjamin Ball en est salarié), de la https://laprimaire.org, du Parti Socialiste, de la CFDT et d’une partie de la French Tech. En particulier :

    Benjamin Ball, Baki Youssoufou, Noémie Tolédano, Joseph Boussion, Benoît Thieulin, Henri Lastenousec.

    Depuis quelques jours une série d’article traite de ces problèmes liés à la gestion de la communication. Mais tous semblent n’avoir rencontré que les membres de Raiz (Baki Youssoufou, Noémie Tolédano) et de WeSignIt (Benjamin Ball) et quelques participants anonymes du "média center". -> voir plus bas.

    Bizarrement cet assemblage étonnant de personnalités, positionnement politique et sources de financement dans une stratégie de récupération d’un mouvement social fait écho aux révolution colorées - ce qui devrait intéresser @souriyam & @nidal

    Le fond a été touché quand les comptes Twitter Nuit Debout & Banlieu Debout se sont mis à retweeter Français de Souches :

    https://twitter.com/Olivier_Timon/status/721646413566881792

    https://twitter.com/achabus/status/721660385477189633
    https://framapic.org/xS3V7YzuLZ8y/QsoMibjYv2bS.jpeg

    https://twitter.com/maisquelbt/status/721651103704748032

    https://twitter.com/achabus/status/721650445983334401

    JOSEPH BOUSSION

    Probable gestionnaire des compte Twitter et Facebook de Nuit Debout depuis le 1er avril (en lien avec WeSignIt, voir salarié) : https://twitter.com/antipub/status/720698646476533760 & https://twitter.com/Joboussion/status/717212094349844480

    ex porte-parole de Nouvelle Donne jusqu’en 2014 - au même moment Benjamin Ball s’occupait de la stratégie web.

    Candidat aux régionales de décembre 2015 sur les listes de la Vague Citoyenne pour la région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes http://www.sudouest.fr/2015/11/12/elections-regionales-qui-sont-les-220-candidats-de-la-charente-maritime-218 & http://lavaguecitoyenne.fr/blog/2015/10/19/faisons-ensemble-notre-binome-et-candidatures-session-2

    Ferdinand - @CaiusMarximus https://twitter.com/CaiusMarximus/status/721379909235523585

    Bon maintenant @Joboussion il va falloir être clair. Est-ce que tu roules pour la « primaire citoyenne » ou pour #NuitDebout ?
    18:49 - 16 avr. 2016

    BENJAMIN BALL

    Salarié de Nouvelle Donne en 2014 : responsable de la campagne Web pour les élections européennes

    Salarié de La Boîte Militante , une structure qui chapeaute l’Alter JT, (link is external) un média alternatif, et le collectif des Désobéissants, dont Xavier Renou (tiens sur ces sites on retrouve la promotion de monnaie bidon type #bitcoin basée sur la #blockchain : le #faircoin)

    il est élu dans plusieurs conseils d’administration d’associations, dont Bio Consom’Acteurs, (link is external) et Artisans du monde. (link is external) Et il est surtout salarié de La Boîte Militante, une structure qui chapeaute l’Alter JT, (link is external) un média alternatif, et le collectif des Désobéissants, dont Xavier Renou est le leader
    http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes

    Salarié de WeSignIt http://www.wesign.it, l’entreprise de pétition et fichage derrière la pétition NuitDebout (cette pétition n’a pas été lancée par le collectif à l’origine de Nuit Debout). Cette entreprise est complétée par une association afin de recevoir des dons monétaires (mélange-confusion entre entreprise marchande et soutien pseudo-militant). https://www.helloasso.com/associations/we-sign-it-pour-la-participation-citoyenne

    En 2012 il a donné des interview au Cercle des Volontaires, média confusionniste, proche de l’extrême droite. http://confusionnisme.info/?s=cercle+des+volontaires

    Après la déconvenue de son passage chez les Verts, il veut tenir les partis politiques et syndicats à l’écart. Les militants sont les bienvenus, mais sans leurs banderoles. Revers de la médaille, les actions qu’il organise attirent conspirationnistes et sympathisants d’extrême droite. Benjamin tient à préciser sa conception des choses :

    « C’est ma vision de la mobilisation. Il n’y a pas d’ennemis de classe. Le flic, le curé, le patron, et même le facho sont des êtres humains. C’est sûr, il faut écrire en très gros et crier très fort qu’on est contre les idées d’extrême droite. Après, si les mecs viennent quand même, et qu’on arrive à leur faire accepter que l’avis des sans-papiers compte autant que le leur, j’estime que c’est une victoire sur le fascisme. »
    http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes

    Le 7 avril 2016 il participait à une émission de France Inter pour parler de Nuit Debout, . À l’écouter on croirait presque qu’il est à l’initiative de Nuit Debout, sans assumer le statut de porte parole il utilise régulièrement le "on" et évidemment il invite à signer sa pétition marchande : http://www.franceinter.fr/emission-un-jour-en-france-nuit-debout-eveil-social

    http://www.franceinter.fr/sites/default/files/sons/2016/04/s14/net-fi-55e11eb8-faae-4db4-ae4e-4573eb777329.mp3

    Avec Benjamin Ball, pour Nuit Debout, il s’investit dans les questions de communication et des réseaux sociaux. Il travaille pour une association la boite militante et une plateforme de pétitions wesignit.

    Miguel Segui, Co-fondateur du cercle Podemos Paris.

    Sophie Tissier (par tel), Intermittente du spectacle. Co-organisatrice de Nuit Debout.

    Remy Buisine (par tel), Community manager. Il couvre la nuit debout et tourne des vidéos de l’évènement via périscope

    Par exemple, WeSignIt c’est aussi la boîte qui diffuse une pétition de soutien à La Primaire des Français (qui est est un projet de primaire distinct de laprimaire.org à laquelle Ball a participé) lancée par :

    Génération Citoyens : Jean Marie Cavada ; Cap 21- LRC : Corinne Lepage ; Nous Citoyens : Nicolas Doucerain ; La Transition : Claude Posternak ; Bleu Blanc Zèbre : Alexandre Jardin ; Pacte Civique : Jean-Baptiste de Foucauld

    Pour Benjamin Ball, on peut convaincre des fachos de respecter la parole des sans-papiers - 6 décembre 2015
    http://confusionnisme.info/2015/12/06/pour-benjamin-ball-on-peut-convaincre-des-fachos-de-respecter-la-pa

    Pour rappel, Benjamin Ball, ancien de Nouvelle Donne, est une figure bien connue des milieux militants parisiens, qui s’est largement décrédibilisée par ses pratiques et ses fréquentations. Lieutenant de Xavier Renou, il a longtemps eu comme bras droit Grégory Pasqueille, passé depuis dans le camp néo-nazi . En son temps, Indymedia Paris l’avait épinglé à plusieurs reprises. Voici trois articles publiés à l’époque par le site militant :

    Copwatch : Benjamin Ball fait son biz - mardi 4 octobre 2011
    http://confusionnisme.info/wp-content/uploads/2015/12/4102011-copwatch-benjamin_ball_fait_son_bizz.pdf

    Un personnage en particulier, boulet connu des luttes sociales à Paris, tire son épingle du jeu : depuis quelques jours Benjamin Ball, « jeune auto-entrepreneur militant » (comme le présente 20 Minutes) multiplie les interventions dans les médias où il crache sur les méthodes des autres copwatcheurs et demande une « police républicaine » .

    C’est que Ball a un business à défendre : comme souvent, il a flairé le filon du mouvement à récupérer et ce d’autant plus qu’il anime depuis quelques mois Copwatch.fr , un blog créé en décembre 2010 par Grégory Pasqueille, dans la foulée de la première affaire copwatch contre Hortefeux. Pire : alors que ce blog n’est qu’une longue suite de copiés-collés venus d’ailleurs, qu’il n’offre aucune garantie de confidentialité ni de sécurité (il est hébergé par Over-blog), Ball ose faire des appels aux dons en laissant croire qu’il serait un collectif. Collectif à lui tout seul en réalité, il entend ainsi s’en mettre plein les fouilles, comme le montrent les captures d’écran ci-dessous :

    [...]

    Mon engagement contre le TCE me fait découvrir le MRC . Je le rejoins en 2005, et malgrè des désaccords, sur le Nucléaire, le droit de vote des étrangers, la cogestion avec le PS, je le quitte qu’en 2007 à cause du ralliement de Chevènement à Ségoléne Royal.
    je fais campagne pour José Bové, et participe à un petit groupe d’ex chevénementistes pour une candidature unitaire antilibérale. [...] Je suis un écolosocialolibertarorépublicain , certains m’enjoignent de choisir une seule de ces filiations, je les invite à réfléchir avant de parler la langue du mépris.

    Copwatch : le retour des branquignoles - dimanche 25 novembre 2012
    http://confusionnisme.info/wp-content/uploads/2015/12/25112012-copwatch-le_retour_des_branquignoles.pdf

    nos amis Ball, Pasqueille et Cadena, bien au chaud dans leurs salons, jetaient de l’huile sur le feu en apparaissant dans les grands médias au nom de collectifs dont ils avaient usurpé l’identité (principalement Copwatch Nord-Ile-de-France) et en s’affublant de titres pompeux, alimentant le buzz médiatique et policier.

    Fausse amie : la manif "Sarkozy dégage" du 1er mai - jeudi 28 avril 2011
    http://confusionnisme.info/wp-content/uploads/2015/12/28042011-fausse_amie_-_la-manif_sarkozy-dc3a9gage_du_1mai.pdf

    Connu aussi sous les noms de « Opération Révolution France », « Révolution du Muguet » ou « Pour une Révolution française immédiate », il a été lancé sur Facebook par Grégory Pasqueille et Benjamin Ball – qu’on peut nommer puisqu’il créent au moins un blog par semaine et des dizaines de pages Facebook en laissant traîner partout leurs coordonnées . Tous deux sont apparus sur la scène parisienne au moment du campement des Enfants de Don Quichotte, dans les basques de son chef, Saint Augustin Legrand.

    Déjà des éventuels liens avec les réseaux de Baki Youssoufou ? Puisqu’à l’époque Youssoufou dirigeait la Cé :

    Le fait pour Pasqueille, Ball et compagnie d’affirmer être soutenus par la Condédération étudiante,ce faux syndicat créé par la CFDT et aussi jaune que sa maison-mère, ou encore par un prétendu « réseau jeune PG » – soit trois ou quatre jeunes clampins du PG qui doivent croire à la fable – , ou même par le Conseil National pour le Changement Démocratique du Tchad ou une ONG humanitaire britannique, Africa Phoenix, ne change rien à l’affaire. On se demande même ce que ces deux dernières organisations viennent faire là-dedans.

    [...]

    A noter que Ball a aussi tenté il y a quelques semaines de récupérer un mouvement d’étudiants européens en lançant un appel à faire sonner des réveils dans les facs le 25 mars dernier pour « réveiller l’éducation », au nom du collectif bidon « Les pas de noms » . Systématiqument, il annonce ses manifs en reprenant l’image du masque de V pour Vendetta, popularisée par les Anonymous et abondemment récupérée aussi par les conspirationnistes de tous poils.

    http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes

    Les militants aguerris boycottent systématiquement les événements signés Benjamin Ball. Cette série noire a réellement commencé avec le No Sarkozy Day le 27 mars 2010 [...] voyant que des groupes liés au FN reprenaient la manifestation à leur compte, ils ont publié un appel pour dissuader badauds et militants d’y participer.

    http://paris.demosphere.eu/rv/16856#comment-2542

    Nous n’avons pas de lien avec « ’appel du 30 avril », ou la manif du 1er pour aller à l’Elysée.

    Nous sommes simplement en contact depuis nos appels respectifs, mais n’avons pas la même vision des probèmes et des solutions. Nous ne rejetons cependant pas leurs évènements, chacun voit « midi à sa porte ».

    Nous voulons faire un mouvement vraiment large qui touche toutes les typologies de précaires pour nous rendre visibles et faire du constructif citoyen et républicain (bref... large !) :-))

    Tout ce qu’on peut vous conseiller, c’est de prendre vos distances, avec ces deux collectifs, ils ont étés montés par des mythomanes, en mal de reconnaissance sociale et médiatique, et il sont bien connus a paris, depuis plusieurs semaines, ils multiplient, des appels a des manifs et a des actions bidons, récupérent a leur profit, des appels et des actions de collectifs qui ne leur ont rien demandé ,leur pages facebook sont remplies de gens ,pour le moins contraire a nos luttes,et ils le disent d’ailleurs eux mêmes. il veulent jusqu’a des membre de la droite républicaine dans leurs actions

    On peut noter ses 2 passages à France Culture dans l’émission marquée à droite, si ce n’est patronale "Du Grain à moudre" : http://www.franceculture.fr/personne-benjamin-ball.html

    Voir la dernière intervention de Benjamin Ball à la bourse du travail le mercredi 20 avril : http://seenthis.net/messages/481963#message482333

    BAKI YOUSSOUFOU

    80% de lobbying

    Baki Youssoufou a été, 2008 à 2012, président de la Confédération Étudiante, la CÉ , la branche étudiante de la CFDT dont les pratiques et l’idéologie couchées devant le patronat et le capitalisme sont justement combattus par le collectif à l’origine de "Nuit Debout Convergence des Luttes".

    Il est lui-même patron-entrepreneur, depuis 2012, de WeSignIt et de Raiz. Il a fondé We Sign It avec Benjamin Ball et aussi Henri Lastenouse , secrétaire générale de Sauvons l’Europe http://www.sauvonsleurope.eu/lequipe dirigeant de plusieurs entreprise, proche du PS belge francophone : https://fr.linkedin.com/in/lastenousehenri

    https://twitter.com/achabus/status/721725185292902400

    https://twitter.com/achabus/status/721735737213894656

    Baki Youssoufou est toujours en lien avec la CFDT mais aussi une partie du patronat du secteur Internet comme Benoît Thieulin - proche du parti socialiste - qui l’a soutenu pour fonder WesignIt :

    L’agence la Netscouade, spécialiste du web social et communautaire, a lancé Wesign.it, une plateforme de création et de diffusion de pétitions.
    http://www.frenchweb.fr/les-3-derniers-sites-a-decouvrir-10/83824

    https://twitter.com/RonanLGF/status/250626011010576386

    https://twitter.com/louis_lec/status/262884139974418434

    Il est aussi proche de Bleu Blanc Zèbre d’ Alexandre Jardin, ce dernier fait aussi parti des initiateurs de La Primaire des Français (avec pétition sur WeSignIt).

    La Primaire des Français qui a le soutien de Pierre Gattaz président du MEDEF


    https://twitter.com/achabus/status/721313969844187137

    Ou encore, il est proche de Jean Paul Delevoye qui a notamment cassé les retraites des fonctionnaires en 2003 avec, oh hasard, le soutien de la CFDT http://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=11057

    Il a aussi participé au "14 juillet citoyen/Le Congrès du futur" organisé Le Conseil économique social et environnemental présidé par Jean Paul Delevoye et financé par l’Institut des Futurs souhaitables qui est un cabinet d’influence financé, notamment, par les entreprises WeDoData, Entrepreneurs d’avenir, ESCP Europe,PSA Peugeot Citroën, Groupe La Poste

    On l’a vu, un de ses fidèle collègue est Benjamin Ball qui semble très conciliant envers la présence de l’extrême droite http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes et qui travail pour Nouvel Donne (Tiens un autre parti proche du patronat)

    On le retrouve dans le soutien de la primaire.org (distinct de "la primaire des français") tout comme Benjamin Ball, primaire qui est aussi un moyen de récolter des emails et informations personnelles.

    Donc Baki Youssoufou est à l’opposé du ras-le-bol des politicards professionnels de la politique et de la politique fadasse ; il semble proches du patronat et de la haute administration.

    D’autre part sa stratégie avec nuitdebout.fr semble viser à étouffer le mouvement puisque pendant 2 semaines l’ensemble de la communication a étouffer les expressions et revendications politisées, très majoritairement de gauche rouge, présentes sur la place de la République.

    Un des rares messages politisés publiée pendant les 2 premières semaines a été une photo où on voit un homme, que je ne connais pas, revendiquer une constituante - justement la thématique des chouaristes présents sur place : les Citoyens Constituants , dont les informations sur le nom de domaine permet de voir que derrière il y a #Lionel_Kahan qui flirte avec l’extrême droite (dont le Cercle des Volontaires qui réalise des films sur place comme l’interview de Finkielkraut). http://confusionnisme.info/2015/04/11/des-membres-du-m6r-invites-du-cercle-des-volontaires

    Lionel Kahan est ainsi venu le 15 mars se plaindre du déroulé des élections au sein du mouvement au micro de Raphaël Berland, tandis que le 1er avril, c’était au tour de François Martin d’être reçu lors d’un « Dîner du Cercle » en compagnie du blogueur Emmanuel Valette dit Wikicrate dit Chansonatix, lui aussi représentant des Citoyens constituants, et du producteur Bob Ballanca, animateur de la webradio complotiste « Bob vous dit toute la vérité ».

    Et un autre message a été de lancer une pétition (par l’entreprise marchande de pétition dont Baki Youssoufou est propriétaire : WeSignIt) en soutien à la Nuit Debout - action ridicule au regard de ce qui est dit en AG et qui fait par ailleurs et même de l’objectif de Nuit Debout Convergence des Luttes : occuper l’espace, descendre dans la rue, ne pas rester chez soi, regrouper tout le monde dans les rues. Et donc ne surtout pas signer des pétitions inutiles.

    Voir ci-dessous le business des pétitions : http://seenthis.net/messages/481963#message482292

    Baki Youssoufou : « Les politiques vont devoir se plier au printemps numérique » http://www.lopinion.fr/7-novembre-2013/baki-youssoufou-politiques-vont-devoir-se-plier-printemps-numerique-5862

    NOUVELLE DONNE

    Isère : Nouvelle Donne, le confusionnisme participe aux listes citoyennes
    http://lahorde.samizdat.net/2015/02/17/isere-nouvelle-donne-le-confusionnisme-participe-aux-listes-citoye

    On retrouve aussi comme salarié du parti, Benjamin Ball, en tant que coordinateur des actions de communication web de Nouvelle Donne , qui est un ancien des Indignés parisien, ce mouvement qui réunit des personnages comme Grégory Pasqueille (poursuivi par la justice pour antisémitisme, et grand défenseur de la Manif pour Tous) , Raphaël Berland (animateur du site du Cercle des Volontaires), ou encore Jonathan Moadab (animateur du site confusionniste Agence Info Libre) .

    La page officielle du Facebook de Nouvelle Donne renvoyait vers la page de l’Agence Info Libre, et Benjamin Ball se laissait interviewer par le Cercle des Volontaires. Sur le site internet de Nouvelle Donne, on peut aussi retrouver le lien pour le site pas très recommandable Agora Vox, qui publie des textes de Dupont Aignan, de Tariq Ramadan et de la télé d’extrême-droite Méta TV (dans la rubrique « Retour d’expérience »).

    Nouvelle Donne : du projet de renouveau politique à la récupération réactionnaire ?
    https://luttonscontrelefn.wordpress.com/2015/01/29/nouvelle-donne-du-projet-de-renouveau-politique-a-la-re

    Nouvelle Donne prend racine en 1997 avec US4J aux législatives ( 200 candidats), revient avec le nom de Réseau ND en 2002 . Pierre Larrouturou ne réunira pas les 500 signatures pour les présidentielles et aux législatives (seulement 90 candidats ) . Le parti est mis en veille mais « il veille » au moment opportun . Un peu réveillé en 2011 il s’adosse au Collectif Roosevelt début 2012 et prépare dès Avril/Mai la soi-disant création de Nouvelle Donne.

    A la fin 2013, de nouveaux partenaires et statuts. Il se veut le prolongement du Collectif Roosevelt créé en 2012 par Pierre Larrouturou, Stéphane Hessel, Edgar Morin, Michel Rocard, plusieurs intellectuels et personnalités publiques issus de la société civile et politique en 2012 –

    Nouvelle Donne sabotée par des réseaux de l’extrême - 4 oct. 2014 Par alexandra basset
    https://blogs.mediapart.fr/alexandra-basset/blog/041014/nouvelle-donne-sabotee-par-des-reseaux-de-lextreme

    Adhérente Nouvelle Donne et m’étant inscrite sur un groupe d’échanges ND « reprendre la main », j’ai remarqué que le réseau était gangrainé par des activistes peu progressistes avec des références récurrentes concernant Chouard (économiste proche des réseaux de l’extrême ayant une autre vision que la position officielle Nouvelle Donne sur léconomie), Onfray

    CAMPAGNE DE PRESSE POUR DÉGONFLER LA POLÉMIQUE

    Nuit debout ne sait pas sur quel pied communiquer
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/20/nuit-debout-ne-sait-pas-sur-quel-pied-communiquer_4905506_3224.html

    Dans cet article, seuls les proches de Raiz semblent avoir été interviewé, leurs explication sur la non-retransmission de prises de paroles est étonnante :

    En revanche, le mouvement communique peu de discours politiques sur Twitter et Facebook. Sur Twitter, @NuitDebout appelle à la mobilisation, informe sur les débats à venir mais diffuse peu de slogans tranchés. « On nous reproche souvent d’être bisounours, mais on n’a pas vraiment de mandat pour s’exprimer politiquement au nom de Nuit debout », explique Noémie Toledano, « du coup on essaye essentiellement de donner une image positive du mouvement, on fait remonter des actions et informations, ou des discours parfois contradictoires, mais c’est toute la difficulté de relayer un mouvement horizontal. »

    [...]

    On retrouve la thématique du vote par internet ce qui semble en contradiction avec les objectifs du mouvement, occuper l’espace public et sortir de chez nous (on ne rentre pas ce soir) :

    « On n’a pas encore de système de vote clair », appuie Quentin. « Du coup on n’a pas de consensus politique pour communiquer », déplore Youlie, membre de la commission communication.

    [...]

    « Il n’y a pas de coordination au niveau national », explique Baki Youssoufou, ancien président de la Confédération étudiante et ancien militant CFDT. [...] « Des gens sur le terrain qui font la Nuit debout de Bayonne nous ont dit ne pas savoir qui gérait la page Pays basque », raconte Noémie Toledano.

    Qui gère la com’ de Nuit debout ?
    http://www.politis.fr/articles/2016/04/qui-gere-la-com-de-nuit-debout-34561

    Politis le média de gauche dont on peut se méfier presqu’autant que du PS (Ok Libération bat tous les records sur terrain là)

    Cet article est biaisé sur un point précis : l’opposition bisounours/politisés porterait principalement sur la communication à propos des manifs de nuits et des violences policières. Alors qu’en fait le problème est plus large puisque pendant 2 semaines, au moins jusqu’au samedi 16 avril, aucun des débats politiques présents sur la place de la république n’a été retransmit sur les médias numériques - la commission com’ refusant de passer certains messages.

    On y apprend quand même des choses intéressantes, notamment la stratégie de dépolitisation (pas de gauche, alors que le mouvement est issu de la lutte de gauche contre la loi travail & de Fakir & Lordon ; pas de gauche étant assimilé à démocratie horizontale et citoyen et la fameuse "donner la parole à tous le monde" qui en général est utiliser pour faire une petite place aux chouaristes) :

    « Nous voulions construire une trame narrative positive du mouvement et parler de ce qui se passe sur les places publiques, pas des violences qui se déroulent dans les rues adjacentes. Nous voulions donner de la matière aux médias, en dehors des dépêches AFP ou des images de BFM TV », assure Baki Youssoufou, un des membres actifs du « média center »

    [...]

    D’un côté, les partisans d’un mouvement « citoyen » très horizontal, une « démocratie réelle » qui donne la parole à tout le monde. De l’autre, les tenants d’une convergence de luttes sur une ligne politique plus clairement anticapitaliste.

    [...]

    ce groupe a créé une page Facebook, dont il conserve aujourd’hui les codes d’accès malgré les demandes. « Ce sont des comptes qui ont énormément de suiveurs, avec des statistiques délirantes »

    [...]
    Et la participation à l’initiative farfelue, mélangeant gauche et droite d’une primaire "citoyenne" ouverte à n’importe qui et pour présenter n’importe quel candidat "hors partis" où Chouard et Rabbhi sont en bonne position à coté de Nicolas Hulot, François Asselineau, Emmanuel Macron et Frédéric Lordon :

    Benjamin Ball , « du moment que chacun reste dans la poursuite d’un objectif affiché. Je ne vais pas cacher mon engagement, avant même Nuit debout, pour laprimaire.org (2).

    Nuit Debout : mais qui contrôle le site NuitDebout.fr ?
    http://www.numerama.com/politique/164169-nuit-debout-mais-qui-controle-le-site-nuitdebout-fr.html

    Numérama le média fondé par Guillaume Champeau - pas très communiste.

    Ici aussi la posture politique de Baki Youssoufou et Benjamin Ball est éludée ou atténuée. On apprend que Noémie Tolédano, l’associée de Youssoufou dans Raiz, est aussi de la partie. On retrouve aussi des références étonnantes à la "démocratie liquide" et donc aux vielles croyances de vote par internet

    A plusieurs reprises, les trois collègues de Nuit Debout ont réitéré leur attachement à la « démocratie participative » et à « la démocratie liquide ».

    DANS LA CONTINUITÉ voir aussi :

    Ecologie, Monnaie… Le clan Rabhi à l’avant-garde de la confusion
    http://confusionnisme.info/2014/12/14/ecologie-monnaie-le-clan-rabhi-a-lavant-garde-de-la-confusion

    Voir aussi http://observatoiredesreseaux.info

    Extrême droite et confusionnistes face au mouvement contre la loi Travail http://lahorde.samizdat.net/2016/04/05/extreme-droite-et-confusionnistes-face-au-mouvement-contre-la-loi-

    Nuit Debout, où vas-tu ? A propos du débat sur la présence d’Egalité et Réconciliation aux agoras lyonnaises http://rebellyon.info/Nuit-Debout-ou-vas-tu-A-propos-du-debat-16201

    Virus, colibris, grenouilles… Les petits animaux perdus de « l’engagement citoyenniste ». http://bordeauxbordel.antifa-net.fr/virus-colibris-grenouilles-les-petits-animaux-perdus-de-le

    • Sur un autre sujet des photos des Citoyens Constituants (proches de d’Étienne Chouard et qui on participé à une « manif confusionniste ») qui sont là depuis plusieurs jours :

      https://twitter.com/SylvieAebischer/status/723199857733844992

      http://confusionnisme.info/2015/04/11/des-membres-du-m6r-invites-du-cercle-des-volontaires

      Rien que le mois passé, le CDV a offert une tribune à deux Citoyens constituants aussi membres du M6R : Lionel Kahan est ainsi venu le 15 mars se plaindre du déroulé des élections au sein du mouvement au micro de Raphaël Berland, tandis que le 1er avril, c’était au tour de François Martin d’être reçu lors d’un « Dîner du Cercle » en compagnie du blogueur Emmanuel Valette dit Wikicrate dit Chansonatix, lui aussi représentant des Citoyens constituants, et du producteur Bob Ballanca, animateur de la webradio complotiste « Bob vous dit toute la vérité ». Rappelons pour finir que les Citoyens constituants avaient pris part à la manifestation d’extrême droite « Jour de Colère » le 26 janvier 2014.

      http://confusionnisme.info/2015/05/28/rassemblement-de-gentils-virus-et-de-constituants-demain-a-paris

      on y trouve Le Cercle des Volontaires, mais aussi les chouardiens des Citoyens constituants ou des Gentils Virus, les indignés de Démocratie Réelle Paris et plusieurs autres organisations citoyennistes comme les Citoyens du Vote blanc (ex-Parti du Vote blanc), le Dème de Montmartre, Gouvernons ou encore le Mouvement pour une 1ère Démocratie. Tous entendent se greffer sur un événement annuel initialement organisé par l’ex-député PS André Bellon, fondateur de l’Association pour une Constituante. Au micro d’Independenza WebTV, Raphaël Berland du Cercle des Volontaires a promis une « surprise », peut-être la venue d’Etienne Chouard en personne. Ce jour sera aussi celui de la sortie de Ruptures, revue héritière du journal social-patriote Bastille-République-Nations.

      Bref ces histoires sont bien bordéliques... désolé pour le dérapage avec B. Sonntag.

    • Je découvre un interview de personnes à l’origine de la Nuit Debout Ewan (c’est lui qui prend la parole dans la vidéo plus haut pour dénoncer Youssoufou et Ball) et LoÏc (compagnie Jolie Môme) publié 3 jours avant le début de Nuit-Debout Convergence des Luttes.

      En dehors de l’intérêt de l’interview en lui même on peut voir, sur l’image ci-dessous, une petite erreur de com’ des organisateurs : ils ont mis en avant (dès le début contrairement à ce que racontent certains médias) le nom choc NUIT DEBOUT et en petit l’adresse du site web http://www.convergence-des-luttes.org qui ne reprends pas le nom choc... Il n’ont pas réserver l’adresse nuitdebout.fr du coup le DNS sera cyber-squaté par Youssoufou et Ball...

      On peut noter aussi avec la multitude des logos que l’orientation politique était très claire et que la convergence des luttes était bien celles de gauche... pas la mollasserie citoyenniste à laquelle Finkie-le-facho s’attendait.

      Contre la loi travail, mais pas que, les résistances s’organisent

      Interview d’organisateurs de la Nuit Debout. Jeudi 31 mars, on ne rentre pas chez nous Publié le 28 mars 2016

      http://www.revolutionpermanente.fr/Interview-d-organisateurs-de-la-Nuit-Debout-Jeudi-31-mars-on-ne

      http://www.revolutionpermanente.fr/local/cache-vignettes/L860xH516/arton3428-ded12.jpg?1461030287

      Le 31 mars, on le sait, sera une journée de forte mobilisation. Pour la quatrième semaine consécutive, la jeunesse étudiante et lycéenne, mais aussi de larges franges des salariés seront mobilisées pour exiger le retrait total de la loi Travail, ni amendable ni négociable. Dans ce cadre, Nuit Debout invite les manifestants du 31 mars à ne pas rentrer chez eux après avoir battu le pavé contre la loi travail et à occuper les places. Loïc, intermittent du spectacle à la Compagnie Jolie Môme , et Ewan participent au collectif constitué autour de l’initiative de la Nuit Debout, qui aura lieu jeudi 31 mars au soir à partir de 18 heures sur la place de la République à Paris, et dans de nombreuses autres villes de France. Nous les avons interviewés.

      Propos recueillis par Flora Carpentier

      Et la petite vidéo rigolote qui rappelle l’orientation à gauche rouge de l’initiative :

      https://www.youtube.com/watch?v=1DamJgrt_ug

      Ajoutée le 20 mars 2016
      Deuxième teaser pour la Nuit Debout qui aura lieu après les manifestations du 31 Mars !

      Et le premier Teaser ou l’ont voit l’usage du double nom Nuit-Rouge Nuit-Debout :

      https://www.youtube.com/watch?v=pM9d5WWDYNc

      Ajoutée le 19 mars 2016
      Premier teaser pour la Nuit Debout qui aura lieu le 31 Mars 2016.

      Voir aussi l’appel initial de Fakir :
      http://www.fakirpresse.info/nuit-rouge-le-31-mars-on-ne-rentre-pas-chez-nous
      http://www.fakirpresse.info/IMG/pdf/nuit_rouge.pdf

      Bref le CFDTiste Baki Youssoufou et Benjamin Ball qui l’aide à faire signer des pétitions ineptes n’auraient jamais du se sentir concernés.

      Voilà ce que Benjamin Ball déclarera par la suite, le 22 Avril 2016 :

      http://www.streetpress.com/sujet/1461583436-rififi-nuit-debout

      Derrière les embrouilles entre activistes, c’est une bataille des idées qui se joue. Joint par StreetPress, Benjamin Ball, le visage du Média Center, explique qu’il n’est « ni de droite, ni de gauche » . Il livre sa vision de Nuit Debout :

      « C’est une assemblée citoyenne ouverte à tous qui a pour objet de travailler sur tout un tas de luttes. Ça n’a pas de sens de lui donner une couleur politique. Par contre, il y a bien des marqueurs forts comme l’opposition à la loi travail ou l’antifascisme. »

      Bref ni rouge ni poing levé.

    • http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/20/nuit-debout-ne-sait-pas-sur-quel-pied-communiquer_4905506_3224.html

      Nuitdebout.fr a lui été acheté le 1er avril par deux militants, Baki Youssoufou et Noémie Toledano, également responsables de l’agence de communication Raiz, puis mis à la disposition des militants. Ils font l’objet de plaintes répétées de certains participants, les accusant de vouloir s’approprier le mouvement sur le net, mais nient cette volonté et assurent participer très peu à la communication.

      Un hébergement a été fourni par Benjamin Sonntag, trésorier de l’association de militants du Web la Quadrature du Net. « On est plusieurs à fournir des petits bouts d’infrastructure Internet en attendant qu’un mouvement formel existe », explique cet entrepreneur qui travaille notamment pour la société Octopuce. « Les espaces que je gère sont co-administrés, on est trois administrateurs systèmes à s’être retrouvés pour créer des listes de discussion, des boîtes mails, gérer le code du wordpress, etc », poursuit Benjamin Sonntag.

    • @gastlag : Merci, j’ai lu avec intérêt. Je ne voudrais pas interférer dans une discussion sur un sujet que je connais mal et un mouvement dont je ne sais pas grand chose.
      Juste sur l’aspect "révolution colorée". Les types en question, ceux de Raiz, que certains du mouvement accusent de récupération, ont effectivement un profil général qui colle avec le genre d’activistes qui mettent en place ces techniques. Par ailleurs il est déjà arrivé à plusieurs reprises que des activistes liés aux révolutions colorées détournent des luttes sociales classiques, pour lancer leur mouvement, par exemple quand le mouvement du 6 avril égyptien se constitue en soutien d’un mouvement de grèves des mineurs (le 6 avril 2008). Ou bien le lancement de la « révolution du jasmin » tunisienne en s’appuyant sur les luttes ouvrières du bassin de la Gafsa, après cooptation de l’UGTT (qui recevait le soutien du Solidarity Center Américain lié à l’AFL-CIO).
      Un dernier point, le logo choisi, poing fermé stylisé, est manifestement emprunté aux logos utilisés par ces mouvements, qui l’ont eux même récupéré dans le lexique iconographique des mouvements d’extrême-gauche des années 60-70.

      Par exemple logo du mouvement du 14 mars libanais né durant la « révolution du cèdre » :


      ou bien un des logos des jeunes du 6 avril égyptien :

      Reste qu’il manque (encore ?) pour pouvoir soupçonner une telle manipulation des éléments concrets importants :
      – un lien de ces personnes avec les autorités américaines (contacts avec l’ambassade US, formation par des programmes américains, …)
      – un financement par des fondations habituées à ce genre d’opérations
      – un contexte géostratégique qui pourrait expliquer une volonté américaine d’affaiblir ou de renverser un régime ou un gouvernement

    • Merci beaucoup @souriyam pour ton retour. Effectivement je pense qu’on ne peut pas dire que ce soit la même chose (ne serait-ce que parce qu’on est très loin d’un renversement politique ^^). Le poing, c’est le groupe originel qui l’a utilisé, donc à priori c’est plus par tradition de gauche.

      Sinon voici quelques ajouts sur WeSignIt de Baki Youssoufou & Benjamin Ball :

      la pétition, petition.nuitdebout.fr est en opt-in passif (je ne suis pas sûr que ce soit légal) pour cette clause : « Je souhaite recevoir des informations de l’auteur de la pétition et des partenaires de We Sign It »

      Donc le gain commercial est caractérisé. Bien entendu ils comptent faire fructifier leur petite affaire, ils utilisent donc tous les moyens de nuits debout, comme les comptes Twitter « officiels » sur lesquels ils ont la main, pour promouvoir cette pétition inepte et ils souhaitent internationaliser le mouvement et les signatures (donc bénéficier de la couverture médiatique de nuit debout)

      Dès le 5 avril le compte Twitter Nuit Debout géré par Raiz et WeSignIt, ainsi que Joseph Boussion, diffusent la pétition :

      Et plus tard :

      Au fait à votre avis quelle est la chose la mieux mise en avant sur le site web de Nuit Debout ? Ouiii !! Gagné ! C’est la pétition inepte !

      Wesign.it est un site Internet permettant à des personnes ou organisations (« Auteur de la pétition ») de publier une pétition, et à des personnes de signer des pétitions (« Signataire d’une pétition »). Il permet également aux signataires d’une pétition d’être informés des suites de la pétition et du lancement de pétitions sur des thématiques similaires.

      Propriétaire du site : We Sign It, SARL en cours d’immatriculation, email : contact [AT] wesign.it
      [...]
      En fournissant de telles informations, le signataire consent explicitement au traitement de ces données par Wesign.it. Si le signataire ne souhaite pas communiquer de telles informations, il ne doit pas signer de pétition.
      http://www.wesign.it/static/cgu-4/fr

      Sur le site de la CNIL :

      Les modalités de recueil du consentement des personnes sont libres à la condition toutefois que le consentement soit libre, spécifique et informé.
      Ainsi par exemple :

      - le recueil du consentement ne saurait être subordonné à l’acception des conditions générales de vente.
      - les cases « pré-cochées » qui permettent de présumer du consentement de la personne ne sont pas admises .

      https://www.cnil.fr/fr/les-regles-dor-de-la-prospection-par-courrier-electronique-0

      WeSignIt c’est aussi la boîte qui diffuse une pétition de soutien à La Primaire des Français (qui est est un projet de primaire distinct de laprimaire.org à laquelle Ball a participé) lancée par :

      Génération Citoyens : Jean Marie Cavada ; Cap 21- LRC : Corinne Lepage ; Nous Citoyens : Nicolas Doucerain ; La Transition : Claude Posternak ; Bleu Blanc Zèbre : Alexandre Jardin ; Pacte Civique : Jean-Baptiste de Foucauld

      Les liens semblent nombreux entre Raiz, WeSignIt et Alexandre Jardin à l’initiative de Bleu Blanc Zèbre et de La Primaire des Français :

      La Primaire des Français qui a le soutien de Pierre Gattaz président du MEDEF


      https://twitter.com/achabus/status/721313969844187137

      EDIT

      Ah je m’aperçois qu’ils ont lancé une deuxième pétition, visiblement en lien avec Info’Com-CGT, contre les violences policières. Elle est encore en optin passif :

    • Ah et Benjamin Ball était dans le public à la Bourse du Travail mercredi soir. Et il a souhaité prendre la parole... De manière assez hallucinante pour quelqu’un qui appartient en sous-marin à de nombreuses organisations de « politicarts professionnels » bourgeois et qui a complètement (cyber)squatté et détourné le mouvement initial, il a propose de laisser la place aux citoyens non-organisés (sans grève général, donc sans temps disponible pour participer, contrairement à lui) :

      Bon alors moi j’ai 3 bonnes nouvelles à vous annoncer.
      La première bonne nouvelle c’est que les manches à air des assemblées générales n’ont pas attendu les grands intelligents pour se focaliser le 1er mai
      La première bonne nouvelle c’est qu’ils seront très mobilisés pour le 1er mai.
      La deuxième, plusieurs assemblées générales en France ont voté de venir à Paris pour avoir une grande expression citoyenne.
      Ok pour une jonction entre les syndicats et Nuit Debout mais c’est Nuit Debout devant, le peuple devant et les corps intermédiaires et les syndicats derrières .
      La 3e bonne nouvelle c’est que les manches à air de barcelonne, les manches à air d’occupy walstreet, les nombrilistes du mouvement occupy etc. ils ont eu une intelligence de proposer une étape d’après. Cette étape d’après c’est globaldebout. Le 7 et 8 mai il y aura un meeting international ! Pas sur la bourse du travail mais qui se passera sur la place. Où tout le monde pourra s’exprimer pourvu que ce ne soit pas un leader ou un groupe constitué d’extrême droite.
      Et pour citer les propos de certains membres du parti de gauche qui tiennent à récupérer ce mouvement et bien pour citer leurs propos. Ils disent que c’est une catastrophe que ce mouvement devienne planétaire. Ce n’est pas une catastrophe, c’est une construction et les citoyens sont en capacité de faire cette construction.

      Voir et écouter :
      1h03min25s http://la-bas.org/les-emissions-258/la-selection/la-nuit-debout-dure-mais-elle-va-ou?bonjour=oui
      2h19min http://www.dailymotion.com/video/x45v286_mercredi-20-avril-a-19h00-fakir-la-commission-convergence-des-l


      http://www.streetpress.com/sujet/1461233022-ruffin-fakir-bourse-du-travail-debout

      Bien entendu GlobalDebout.com a déjà été acheté et le site renvoi vers celui de Nuit Debout et sa pétition, on n’en sait pas plus sur qui le soutien... mystère, mystère ! En aucun cas on ne soupçonnera Ball de pipoter sur le fait que tout les mouvement, justement informels, indignados ou Occupy Wall Street (ce qu’il en reste) sont derrières lui :

      Où tout le monde pourra s’exprimer pourvu que ce ne soit pas un leader ou un groupe constitué d’extrême droite.

      Dire ça après qu’on ai viré Finkielkraut... C’est vrai que l’extrême-droite non constituée ou les groupuscules sous-marin c’est tolérable !

      Quand la nuit debout refuse de recevoir et de discuter avec Finkielkraut pour l’ensemble de son œuvre, cela revient à expliquer qu’on peut y accueillir les personnes que ce philosophe passe son temps à insulter .

      Refuser le discours et les positions de Finkielkraut qui tire en permanence sur les habitants des quartiers populaires, c’est affirmer que les habitants des quartiers populaires sont les bienvenus aux « nuits debout ». Ce message est compréhensible dans nos quartiers. Le départ de Finkielkraut est plus utile que tous les appels à la convergence des luttes. http://seenthis.net/messages/481732#message481752

      Ou encore Frédéric Lordon qui rappelait (avant l’intervention de Benjamin Ball) de manière judicieuse que Nuit Debout n’est pas là pour discuter avec tout le monde, sans orientation politique, en particulier nous combattons le capitalisme et le racisme :

      L’affaire Finkielkraut […] rien ne nous permet mieux d’expliciter qui nous sommes et ce que nous voulons. Elle nous permet également, à contrario, d’apercevoir peut-être à quoi nous devons l’accueil relativement favorable qu’a reçut la Nuit Debout dans les médias jusqu’ici. […] Le constant effort de cette chefferie (médiatique) c’est de pousser le mouvement, qui les déborde complètement, dans un sens qu’ils croient contrôlable. Et en l’occurrence, dans le sens de ce que j’appellerai le citoyennisme intransitif, c’est à dire le citoyennisme pour le citoyennisme, qui débat pour débattre mais ne tranche rien, ne décide rien et surtout ne clive rien. Une sorte de rêve démocratique cotonneux et inoffensif précisément conçu pour que rien n’en sorte. Et même pour qu’on oublie le plus vite possible la raison première qui nous a rassemblé : renverser la loi El Khomeri et son monde. […] « all inclusive », nous voilà sommé d’être inclusif, sans limite, d’accueillir tout le monde sans la moindre discrimination. […] Oui mais voilà ce pays est ravagé par 2 violences à grande échelle : la violence du capital et la violence identitaire raciste. […] Et bien non ! […] Nous ne sommes pas ici pour faire de l’animation citoyenne « all inclusive » […] Nous sommes ici pour faire de la politique ! Nous ne sommes pas amis avec tout le monde ! […] Nous avons même [le projet] de contrarier sérieusement une ou deux personnes. […] A-t-on jamais vu mouvement sérieux de contestation de l’ordre social célébré d’un bout à l’autre par les médias organiques de l’ordre social ?http://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/frederic-lordon-il-faut-chasser-les-gardiens-du-cadre

      Et l’extrême droite a déjà beaucoup essayé de faire de l’entrisme dans Nuit Debout que ce soit le Cercle des Volontaires ou Sylvain Baron, Bohort Mignolet ou égalité et réconciliation (les amis d’Étienne Chouard ne sont jamais loin) :

      http://rebellyon.info/Nuit-Debout-ou-vas-tu-A-propos-du-debat-16201

      Vendredi soir, plusieurs militants de l’organisation « égalité et réconciliation » sont passés une vingtaine de minutes à « Nuit Debout Lyon ».

      http://lahorde.samizdat.net/2016/04/05/extreme-droite-et-confusionnistes-face-au-mouvement-contre-la-loi-

      Chez les confus, on se frotte les mains

      Depuis quelques années, les militantEs du mouvement social sont régulièrement confrontéEs une nouvelle espèce de morbacs, les confusionnistes, pour qui la frontière droite-gauche est une chimère, et qui appellent à un front commun « antisystème », y compris avec l’extrême droite. Avec leur discours plein de naïveté abyssale et de contradictions, ils se baladent dans les manifs, les AG, tentant dès qu’ils le peuvent de monopoliser la parole, en quête d’une pseudo-légitimité auprès de l’ensemble du mouvement, dans le but de rameuter pour leur crémerie et son étalage d’idées réactionnaires. Discrets, passe-partout, les confusionnistes n’en sont pas moins dangereux car avançant masqués, ils sont passés maîtres dans l’art de tromper les gens.


      http://lahorde.samizdat.net/2015/09/28/cartographie-de-lextreme-droite-francaise-mise-a-jour-2015

      Sur le même sujet :
      Poil à Gratter met les pieds dans le négationnisme. 06/03/2015 par bordeaux bordel
      http://bordeauxbordel.antifa-net.fr/poil-a-gratter-met-les-pieds-dans-le-negationnisme

      Ce royaliste nationaliste qui prétend s’incruster dans une lutte sociale
      http://observatoiredesreseaux.info/2016/04/20/royaliste-pretend-sincruster-lutte-sociale/#comment-47

      Nuit Debout contre Nuit de boue
      http://observatoiredesreseaux.info/2016/04/12/235

    • @touti je dirai plutôt #bureaucratie car ils ne semblent pas tirer leur force de leurs compétences mais du fait d’être payés à faire de la politique, ce qui leur permet d’être 24h/24 dispo notamment à Nuit Debout alors que les « simples citoyens » qu’ils mettent tant en avant vont au travail la journée etc.

      J’ai mis à jour la publication principale, notamment parce que les images de twitter ne fonctionnaient pas.

      Enfin pour la route si on avait un doute sur le positionnement politique réac, voici ce que le compte Twitter sur lequel ils ont la mains retweetait le soir du passage de Hollande à la Télé :

    • Proche du sujet, avait déjà été publié :

      http://seenthis.net/messages/480256
      Nuit Debout n’existe pas. C’est un média, idiot ! - 14 avril
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/14/La-nuit-debout-n-existe-pas
      A qui appartient Nuit Debout ? - 14 avril
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/14/A-qui-appartient-nui-debout

      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/20/Pas-vu-sur-nuit-debout
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/14/Place-occupee

      Le risque également de cette idéologie citoyenno-démocrate est une dépolitisation, une simplification à l’extrême et un déni de la conflictualité sociale derrière des slogans comme « les 99 % face au 1 % » ou « la police avec nous ». La police tue dans les quartiers, tabasse en manifs, mutile à coup de flashballs. Ils sont et seront toujours du côté de l’Etat et des dominants. Alors, non, nous ne construirons rien avec eux. Pour nous, la lutte des classes n’a pas disparu avec le déclin de la société industrielle. Ce système capitaliste continue plus que jamais de profiter à une classe dominante qui ne cèdera que sous la pression d’un rapport de force et pas d’un bulletin de vote ni de 80 000 smiley sur Périscope.

      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/11/De-quoi-les-revolutions-sont-elles-le-nom
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/10/Thermidor-place-de-la-republique

    • Le site confusionisme.info vient de publier un énorme dossier sur la Nuit Debout, leur critique va bien au delà de la critique du détournement de communication fait par Youssoufou et Ball :

      Ruffin et Lordon, une Nuit à dormir Debout - 23 avril 2016
      http://confusionnisme.info/2016/04/23/ruffin-et-lordon-une-nuit-a-dormir-debout

      J’ai fait un autre post sur seenthis avec le sommaire :
      http://seenthis.net/messages/482798

      #panier_de_crabes

    • L’affaire part en cacahuète :

      Coups de fil anonymes et plainte au commissariat : Du rififi à Nuit Debout
      http://www.streetpress.com/sujet/1461583436-rififi-nuit-debout

      La militante, engagée dans Nuit Debout, est prise au dépourvu. « Qui êtes-vous ? », répond-elle. Le ton monte : « Je suis un citoyen et j’ai le droit de savoir ! » Puis l’interlocuteur anonyme lui retourne sa question : « Et vous, qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous voulez ? » La jeune femme prend peur. Elle raccroche et retourne à son ordi, un brin inquiète.

      Des corbeaux à Nuit Debout ? Ce jour-là, Noémie reçoit deux autres coups de fil anonymes du même acabit. La veille, son adresse et son numéro de téléphone ont été balancés sur Twitter , ainsi que sur différents sites web.

      [...]

      Derrière les embrouilles entre activistes, c’est une bataille des idées qui se joue. Joint par StreetPress, Benjamin Ball, le visage du Média Center, explique qu’il n’est « ni de droite, ni de gauche » . Il livre sa vision de Nuit Debout :

      « C’est une assemblée citoyenne ouverte à tous qui a pour objet de travailler sur tout un tas de luttes. Ça n’a pas de sens de lui donner une couleur politique. Par contre, il y a bien des marqueurs forts comme l’opposition à la loi travail ou l’antifascisme. »

      [...]

      Le 15 avril, lors d’une assemblée place de la République, Iwan Lambert, un militant qui se présente comme l’un des 15 qui ont piloté Nuit Debout, s’est emporté contre Baki Youssoufou et Benjamin Ball, devant une trentaine de personnes :

      « Ces gens-là sont propriétaires des outils censés parler pour Nuit Debout (…) Ça vous expliquera peut-être pourquoi, tous les jours, on repose le problème de laisser rentrer les soraliens, les crypto-fascistes, les rouges-bruns. »

      Le speech a été vu 10.000 fois sur YouTube. Baki Youssoufou a demandé à son avocat de porter plainte, nous fait savoir sa compagne Noémie Tolédano.

      Nouveau post à ce sujet : http://seenthis.net/messages/483149

    • @tintin ah bah de rien :-) Je me suis nourris d’un gros travail fait par d’autres personnes de manière éparse sur Twitter, en particulier « Ulyss @achabus » https://twitter.com/achabus

      Il y aussi des questions qui se posent sur une application Android qui aurait été lancée par Raiz (faite par OUACOM SAS), mais je n’ai pas l’impression qu’ils récoltent des données personnelles avec : https://twitter.com/Nitro_Politic/status/724008353920368642

    • À propos de la #Démocratie_Liquide qui est à mon avis un des thèmes qui va monter pour faire face à la défiance populaire.

      On retrouve WeSignIt, Baki Youssoufou et Benjamin Ball, les projets de primaire "citoyennes", le vote par Internet (écouter ici, à 1h, ce qu’en dit Richard Stallman lors de son passage à Nuit Debout :https://wiki.nuitdebout.fr/images/f/f6/StallmanDebout.ogg

      ) etc.

      On retrouve la notion mal construite "citoyen de base", bref tout le baratin citoyenniste et contre les "corps intermédiaires" (un peu comme "l’économie du partage" ou Bitcoin, Uber seraient des désintermédiation - se sont en fait des ré-intermédiation) :

      La “démocratie liquide” ou comment repenser la démocratie à l’âge numérique ?
      http://www.franceculture.fr/numerique/la-democratie-liquide-ou-comment-repenser-la-democratie-l-age-numeriqu

      Formule complexe, et parfois critiquée, la “démocratie liquide” se situe entre la démocratie représentative et la démocratie directe. La mise en œuvre de ces nouvelles formes de démocratie passe par de nouveaux outils dont le numérique permet le développement.

      [...]

      Le concept de démocratie liquide apparaît à la fin des années 2000. A l’origine le terme renvoie notamment à l’ouvrage de Zigmunt Bauman, Liquid Modernity. [...] Pour Bauman, les individus vont désormais privilégier le changement, la mutation, la disruption, plutôt que le statu quo.

      [...]

      La démocratie liquide, c’est l’adaptation de ce concept à la sphère politique. On cherche à redonner un sens aux relations politiques entre tous les citoyens. L’objectif étant d’ouvrir le jeu démocratique. On trouve ici l’idée selon laquelle c’est au tour de la politique d’être bouleversée par la technologie.

      [...]

      Différentes mais complémentaires sont les plateformes d’hébergement de pétitions. Ces dernières semaines, la pétition « Loi travail : non, merci », lancée notamment par Caroline de Haas, a recueilli près d’1,3 millions de signatures sur la plateforme change.org. Les tenants de la démocratie liquide militent pour que les gouvernements organisent un référendum dès lors qu’une pétition atteint un certain nombre de signatures. “We sign it” est une plateforme qui héberge des « pétitions de mobilisation citoyenne » : elle a été fondée par Baki Youssoufou (plus d’infos ici).

      [...]

      Sur Numerama, on apprend que “NationBuilder est de plus en plus utilisé pour mettre en mouvement des militants, mais aussi pour les impliquer dans l’élaboration et la transmission du politique.”

      Une start-up comme celle de Liegey, Muller et Pons – trois jeunes français qui s’intéressent aux campagnes politiques – ajoute aux éléments de mobilisation de NationBuilder l’usage des données. Elle permet, presque en temps réel, de mener des campagnes en fonction de données socioélectorales à l’échelle d’un quartier ou même d’un immeuble.

      [...]

      A noter aussi l’initiative #MaVoix qui milite pour que des citoyens de base soient élus à l’Assemblée Nationale en 2017. Ses organisateurs déplorent les limites de la démocratie représentative et souhaitent expérimenter de nouvelles méthodes afin de réaliser enfin l’idéal démocratique – du moins de s’en approcher. laprimaire.org est, quant à lui, un mouvement qui critique la démocratie représentative et réclame que les candidats aux élections présidentielles soient issus d’un choix des citoyens, comme on peut le voir sur le site, les citoyens étant invités à se présenter à des primaires citoyennes ouvertes à tous.

    • Et voilà ! Le vote par Internet est mis en place à Nuit Debout, à l’encontre des bonnes pratiques démocratiques (une personnes une voix, possibilité de vérifier qu’il n’y a pas de bourrage d’urne) et malgré les mises en garde de Richard Stallman :

      écouter l’intervention de Richard Stallman http://seenthis.net/messages/481963#message483790

      Déjà une internaute se demandait si la pétition n’était pas bourrée de fausses signatures, captures d’écran à l’appuie. Mais peut-être n’était-ce que du spam :

    • Encore une tentative médiatique de dégonfler la polémique avec des éléments contradictoires voire erronés. Quelques éléments sont quand même confirmés.

      Mais le lien avec l’entreprise We Sign It de Ball et Youssoufou à l’origine de la pétition en « optin passif » n’est pas évoqué :

      Grâce au numérique, le mouvement perpétuel Par Amaelle Guiton — 28 avril 2016 à 20:01
      http://www.liberation.fr/france/2016/04/28/grace-au-numerique-le-mouvement-perpetuel_1449290

      Deux membres de l’équipe de Raiz participent au « media center » d’une quinzaine de personnes qui gère les comptes Facebook et Twitter.

      [...]

      Pour autant, « les gens qui ont le nom de domaine ne sont jamais intervenus » sur le contenu du site web, insiste Tom Wersinger . Ils « laissent les commissions communication et numérique décider de l’utilisation » qui en est faite, abonde Benjamin Sonntag, cofondateur de la Quadrature du Net , qui héberge le site « à titre personnel ». Pour débloquer la situation, l’association de défense des libertés en ligne a proposé de gérer la propriété du nom de domaine, le temps que le mouvement « dispose d’une structure juridique ad hoc ». Le transfert est en cours, indique-t-on chez Raiz.

      Alors même que Raiz et WeSignIt sont intervenus dès les premiers jours sur le site web pour mettre en avant leur pétition, qui est toujours très mise en avant. Et qu’ils sont depuis le début dans la commission communication (et peut-être d’autres).

      Disputes, dissensions et diffamation autour de Nuit debout par Matthieu Mondoloni vendredi 29 avril 2016 07:56
      http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/disputes-dissensions-et-diffamation-autour-de-nuit-debout-785985

      « Je ne peux pas accepter ces méthodes », explique Baki Youssoufou. « J’ai décidé de porter plainte. Pas contre le mouvement ou un collectif, mais contre ceux qui ont fait fuité mon numéro de téléphone et ceux qui me diffament. Je suis cité nommément dans cette vidéo qui tourne dans laquelle on m’accuse de gagner de l’argent. Vous pensez vraiment que je peux gagner de l’argent avec un site politique et engagé ??? Si j’ai acheté le nom de domaine Nuitdebout.fr, c’est simplement pour éviter que d’autres, mal-intentionnés, ne le fassent », se justifie celui qui se décrit comme un militant et un web-activiste de la première heure.

      Se faire de l’argent directement, sûrement pas, mais récolter des informations personnelles au bénéfice de son entreprise de pétition semble bien être un intérêt commercial.

      Après de la part de quelqu’un qui prône le développement l’action citoyenne peu organisée, porter plainte contre des personnes isolées semble assez déplacé. Surtout que sont numéro de téléphone il l’a lui même publié sur Internet comme on peut le voir ci-dessus sur la capture d’écran de la page « Qui Sommes Nous ? » de We Sign It.

      Sinon, hier Joseph Boussion était à la caméra pour filmer l’ag et les comptes Twitter de Nuit Debout & Nuit Debout Paris l’indiquaient :

    • je l’ai déjà dit We Sign It appartient à l’entreprise « WeSignIt SARL » mais il existe aussi une association We Sign It qui, elle, peut recevoir des dons dans une dynamique militante. Mélange business et militantisme.

      Ainsi, lorsqu’on signe une de leurs pétitions , comme celle qu’ils mettent en avant grace à leur appropriation de nuitdebout.fr, on est ensuite invité à donner de l’argent à WeSignIt et à acheter sur La Boutique Militante (de Xavier Renou et dont Benjamin Ball est aussi salarié). La partie entreprise commerciale SARL n’est alors pas mise en avant, le message pourrait même laisser penser que c’est juste une association qui vit des dons.

      La création de pétition peut être gratuite mais alors on ne peut pas relier son nom de domaine à sa pétition, ça ça coûte 200€.

      Et le business des pétitions s’accompagne aussi d’une offre commerciale plus lourde qui propose un service de conseils en stratégie et communication (voir la deuxième partie de ce message).

      Jolie mélange !

      À propos du business des pétitions voir ces autres publications sur Seenthis :
      http://yonnelautre.fr/spip.php?article6937
      http://seenthis.net/messages/231793
      http://seenthis.net/messages/467021

      Après avoir signer une de leur pétition :

      La création et l’animation des pétitions sur notre plate-forme sont gratuites grâce aux dons des citoyens. Aidez nos équipes à accompagner plus de campagnes, faites un don.

      We Sign It vous propose de prolonger votre soutien aux causes progressistes en allant sur le site partenaire La boutique militante.

      Et sur la page de création de pétition

      Personnalisez votre pétition en ligne option payantes

      Un panel d’offres permettant à chacun de trouver une solution adaptée pour votre campagne de pétition en ligne ! Wesign.it vous permet de créer votre site de pétition en ligne en quelques clics. L’interface reliée aux réseaux sociaux permet à votre pétition d’être disponible rapidement à toute la communauté web et en 12 langues.

      1) Offre Basique

      Pack nom de domaine, obtention de votre propre URL (ex:mapetition.com) et mise en avant sur la page d’accueil 200 €

      2) Offre Premium : stratégie, conception, suivi opérationnel et accompagnement pour 6 semaines

      Cette offre est mutualisée donc à discuter individuellement. Elle comprend :
      Conseil stratégique (réunions de cadrage, brief de campagne, élaboration de stratégie de mobilisation et de crowdfunding)
      Gestion de projet (reporting quinzomadaire, réunions de travail, coordination)
      Relations publiques (contact de 20 prescripteurs, rédaction des éléments de langage, suivi d’opérations)
      Promotion et comunity management (Facebook, Twitter, Google +)
      Crowfunding pour mobiliser des fonds pour votre association

      Pour profiter de ces offres, merci de nous envoyer un message via le formulaire de contact.

    • @val_k oui les vautours sont dans la place.
      @grommeleur ça fait plaisir de voir que c’est utile et apprécié :-)

      Concernant WiSignIt et Raiz, ils continuent à utiliser les comptes de Nuit Debout. Ils mettent en avant plusieurs de leurs propres campagnes.

      Et il ne faut pas oublier que WeSignIt et Raiz on très probablement aussi la main sur les comptes Twitter et Facebook de GlobalDebout, NuitDebout, NuitDebout Paris et NuitDebout33.

      Sinon Nuit Debout semble au taquet pour les déloger et reprendre le contrôle de la communication. Illes, les délégué.e.s des commissions, viennent de publier un communiquer sur la page Convergence des luttes. Cela fait suite à une prise de parole et un vote en AG :

      https://www.facebook.com/convergencedesluttes31M/posts/636682053148652

      Texte collectif porté ce soir par une trentaine de membres, applaudi et voté à l’unanimité (vidéo à suivre) / à partager :

      « Devant vous se tiennent un certain nombre d’actifs et d’actives au sein des commissions structurelles et thématiques qui font vivre la place et la lutte depuis le 31 mars (cantine, logistique, sérénité, action, animation, communication physique, etc.).

      Nous nous exprimons solennellement, pour évoquer publiquement la nécessité de clarifier la gestion de la communication en ligne. Ce problème récurrent pèse visiblement sur la pérennité de Nuit Debout. Pire, le relatif dépeuplement de la place depuis quelques jours peut être imputé en partie à la diffusion de messages apolitiques, inoffensifs, et pour tout dire démobilisateurs. La révolution des like n’aura jamais lieu.

      Certaines personnes s’accaparent cette communication en ligne. Leurs motivations sont pour le moins troubles. Intérêts commerciaux et objectifs politiques personnels s’y confondent. Vendre un tee-shirt pour financer une campagne présidentielle serait un résumé à peine caricatural.

      Nuit debout clame ce mot d’ordre depuis ses débuts : ni porte-parole, ni représentant-e-s, ni direction instituée. La professionnalisation de la politique est un des motifs majeurs de notre colère légitime. Or, la communication est éminemment politique. Nous refusons de la confier à des professionnels du marketing, du community management, du brand-content et de la digital strategy. Sous couvert de contraintes techniques, de connaissances des mécanismes du buzz, ou par imposition autoritaire d’une stratégie de « communication positive et inclusive », qui bannit par exemple le préfixe « anti », ces personnes trient et censurent les contenus publiés sur Facebook, sur Twitter, et sur le portail Nuitdebout.fr.

      Les preuves existent, les personnes sont connues, et portent leur agenda égotique depuis longtemps dans les milieux militants.

      Il ne s’agit pas de remplacer un groupe autoritaire par un autre. Nous vous proposons donc un mécanisme réellement horizontal, aux responsabilités tournantes, qui permettrait l’expression de la pluralité des luttes qui composent Nuit debout.

      – Premièrement, nous exigeons la restitution des codes administrateurs et des adresses mels attachés aux comptes Facebook, Twitter, et nuitdebout.fr.

      – Ceux-ci doivent être remis dès ce soir à un secrétariat de la communication ouvert, que nous initions dès maintenant. Rejoignez-nous pour y participer. Lié à une charte claire, il se veut un garde-fou contre la privatisation des outils de communication.

      – Ce secrétariat, sans aucun pouvoir de rédaction ni de publication, délivrera les codes à un pôle communication composé de dix à quinze délégué-e-s issu-e-s des autres commissions.

      – Enfin, et c’est la garantie que les dérives constatées depuis un mois et demi ne se reproduiront plus, les participant-e-s à ce pôle seront révocables et renouvelé-e-s régulièrement.

      Nous rappelons en outre que la communication de toutes les autres Nuits Debout leur appartient pleinement. A l’heure actuelle, ces accapareurs de la communication parisienne tentent d’imposer une certaine verticalité à l’ensemble du mouvement Nuit Debout, en France et à l’étranger.

      Nuit Debout Paris n’a aucun monopole sur le sens, les modes d’actions, les principes politiques ni, à plus forte raison, sur la communication du mouvement. Nous invitons ainsi chaque Nuit Debout à rester vigilante sur les tentatives de récupération de tous ordres, et à préserver leur autonomie.

      Ensemble, travaillons à l’établissement d’une charte de la communication. (On vous attend ici, près du lampadaire) »

    • et ça continue...
      Nuit Debout ne doit pas devenir une marque commerciale
      https://gazettedebout.org/2016/05/31/nuit-debout-ne-doit-pas-devenir-une-marque-commerciale

      AVOCATS DEBOUT – Une demande de dépôt pour le nom Nuit Debout a été faite auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) à la mi-avril.

      Elle est le fait de deux personnes morales : Rudolph AKUESON et Magali BECKER, ainsi que d’une société : Caméra Subjective (production d’émissions et de documentaires, voir son site internet ici.)

      Concrètement, cela signifie que ces personnes, si elles en devenaient propriétaires, pourraient utiliser la marque « Nuit Debout » pour organiser des événements ou vendre des produits sous logo « Nuit Debout ». En clair, faire du business sur le dos du mouvement, et ce en toute légalité.

      Pour lutter contre cette perspective, les Avocats Debout viennent de mettre à disposition un courrier-type de contestation que tout citoyen peut envoyer à l’INPI.

      Ce courrier a pour vocation d’empêcher le dépôt de la marque, donc la privatisation d’une expression qui, à ce jour, représente un signe de ralliement pour tous.

      Cette lettre (à télécharger ici) doit être accompagnée d’éléments (photos, articles ou autre) prouvant votre implication dans Nuit Debout, ceci afin de démontrer votre intérêt à agir.

      Vous pouvez l’envoyer par recommandé à l’INPI (15, rue des Minimes CS50001 – 92677 Courbevoie Cedex). Vous pouvez également faire un dépôt en ligne sur le site internet de l’institut à cette adresse. Si vous souhaitez empêcher la commercialisation d’un mouvement public, spontané et ouvert à tous, il vous appartient d’effectuer cette démarche au plus vite .

      Car Nuit Debout n’appartient à personne. Nuit Debout appartient à nous tous.

      GAZETTE DEBOUT

    • The return of Benjamin Ball ! On vient de recevoir la promo pour ce drôle de truc : https://la-commune-est-a-nous.commonspolis.org

      Une « formation » "gratuite" (mais uniquement sur inscription) en ligne, temporaire (du 9 sept au 20 oct, pourquoi ?) où on retrouve dans les partenaires des fondations, des politiques, des « stars sociales » européennes (et des gens chouettes aussi hein) et donc #Benjamin_Ball ! La publicité est étonnamment professionnelle, pour autant la levée de fond très modeste n’est pas complète et fait penser à une stratégie de diversification des supports et des cibles https://www.helloasso.com/associations/mouvement-utopia/collectes/la-commune-est-a-nous
      Bref, le truc ressemble aux initiatives type Nouvelle Donne et autres marketings de fabrication de partis politiques et ça (me) donne pas du tout confiance !!!

    • Sophie Tissier, vous organisez samedi une manifestation, quel est votre message ? (16 janvier 2020)
      https://www.francesoir.fr/opinions-entretiens/par-quatre-chemins-sophie-tissier

      Oui nous serons place Stalingrad aujourd’hui samedi, dès 14h et jusqu’à 17h30. Nous voulons alerter sur la dérive dictatoriale du pouvoir en place. On assiste clairement depuis le début de cette crise à un abus de pouvoir du gouvernement Macron par l’utilisation d’un état d’urgence que nous jugeons illégitime. Cette crise devrait être gérée en toute transparence et non pas en conseil de « guerre » à huis clos. Nous contestons les mesures liberticides prises sans aucun débat démocratique et en écartant une grande partie des spécialistes et médecins qui auraient pourtant toute la légitimité à s’exprimer et à conseiller le gouvernement. Nous souhaitons aussi dénoncer les conflits d’intérêts avec les grands laboratoires des personnes qui siègent au conseil sanitaire et au gouvernement. On voit une propagande médiatique totale pour la vaccination alors qu’il n’y a pas de certitude sur l’efficacité et surtout sur la nécessité de ce vaccin. On nous le présente comme la seule possibilité de sortir de cette crise alors que de nombreux collectifs de médecins dénoncent en parallèle qu’ils ne sont pas libres de prescrire des traitements qui ont fait leurs preuves. Nous soutenons les collectifs Ré-infoCovid, Laissons les médecins prescrire ou encore Réaction19 de maitre Brusa, et nous refusons les allégations politiciennes pour les discréditer, car aujourd’hui si on critique le gouvernement on est taxé de "complotiste" et cela n’est pas acceptable.. Nous voulons du débat démocratique indépendant et transparent sur la gestion de cette crise. Et enfin, Cette situation de privation de nos libertés ne peut plus durer, les conséquences psycho-sociales sur l’ensemble de la société sont énormes, et particulièrement sur les plus précaires d’entre nous et sur nos enfants qui sont traumatisés par tout cela, ils sont privés de la liberté de vivre normalement et de s’exprimer par le port du masque qui leur est imposé à l’école. On doit s’attendre à des répercussions majeures sur l’équilibre de la société qui est en train de se fracturer à cause de la gestion du gouvernement.

      #Sophie_Tissier (pour mémoire)

  • La professionnalisation des politiques, un verrou français, par Anne Chemin (« Le Monde », 10/03/2015)
    http://lemonde.fr/idees/article/2016/03/10/la-professionnalisation-des-politiques-un-verrou-francais_4880673_3232.html

    ft. Rémi Lefebvre : http://www.monde-diplomatique.fr/2009/10/LEFEBVRE/18193

    En ce jour d’automne 2015, Florent Hérouard affiche une barbe naissante et un sweat-shirt à capuche qui tranchent avec l’allure traditionnelle des hommes politiques. Invité de France Bleu Normandie, ce géographe qui a inventé un système d’attache pour les skateboards est tête de liste aux élections régionales dans le Calvados. Une position qu’il n’a pas conquise au terme d’un long parcours au sein des instances dirigeantes de son parti  : comme tous les candidats de Nouvelle donne, le mouvement de Pierre Larrouturou, Florent ­Hérouard a été désigné au terme d’un tirage au sort. Il est, affirme-t-il avec fierté, un «  candidat-citoyen  » qui rêve de «  faire de la politique autrement  ».

    Autrement  ? Comme un amateur éclairé qui croit en la chose publique sans vouloir pour autant en faire son métier. Une idée que les grands partis considèrent souvent avec un brin de condescendance, comme si elle relevait de l’aimable folklore de la ­démocratie participative. La contribution des profanes à la démocratie est pourtant une idée très ­ancienne  : dans l’Antiquité, les Grecs pratiquaient le tirage au sort et la rotation rapide des mandats afin, justement, de favoriser «  l’autogouvernement de tous par tous, chacun étant à tour de rôle gouvernant et gouverné  », souligne le politiste Yves Sintomer dans un texte publié en 2012 sur le site La Vie des idées.

    Cet usage a survécu dans la justice – les jurés d’assises sont, aujourd’hui encore, tirés au sort –, mais il a ­disparu dans le monde politique  : depuis le début du XXe siècle, et surtout depuis l’avènement de la ­Ve Répu­blique, la démocratie française est entrée dans l’ère de la professionnalisation. «  Aujourd’hui, la politique est un métier, constate Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po, le Cevipof. Les hommes politiques construisent des carrières longues  : ils occupent tour à tour des fonctions électives, des postes dans la haute fonction publique ou dans des cabinets, des responsabilités dans l’appareil des partis – et ce, parfois, pendant toute une vie. Le temps des néophytes issus de la société civile est terminé.  »

    Les chiffres sont sans ambiguïté  : à l’Assemblée ­nationale, l’entrée «  directe  » de citoyens dénués ­d’expérience politique est en voie de disparition. «  Les trajectoires menant au Palais-Bourbon impliquent un ­investissement professionnel précoce dans la politique et la détention préalable de plusieurs postes de pouvoir, ce qui implique un savoir-faire  », explique Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS (Cevipof), dans une étude sur le profil des députés élus en 2012. Un tiers des députés socialistes ont ainsi «  fait leurs premières armes au sein du PS, très souvent comme ­assistants parlementaires ou membres de cabinets municipaux ou régionaux  », poursuit-il, en soulignant une ­ «  certaine professionnalisation des députés  ».

    Des parcours qui se ressemblent

    Luc Rouban observe une même tendance chez les élus ­locaux des zones urbaines. «  La proportion d’hommes et de femmes d’appareil qui proviennent des entourages locaux (cabinets de maires, collaborateurs de conseils généraux ou régionaux ou d’intercommunalités) continue d’augmenter allègrement pour représenter, en 2014, le quart de tous les maires, constate-t-il dans une étude sur les villes de plus de 30 000 habitants. A cela, il faut ajouter la part croissante prise par les professions politiques dans lesquelles ont été ­intégrés les assistants parlementaires ou les collaborateurs d’élus au niveau national.  » Sa conclusion est sans appel  : «  La décentralisation a créé, en vingt-cinq ans, une élite ­urbaine fermée, professionnalisée et notabiliaire, qui a ­concentré le pouvoir local en accumulant les ressources ­partisanes et sociales.  »

    Avec la professionnalisation, les parcours des hommes politiques de ce début de XXIe siècle se ressemblent de plus en plus. «  Ils militent dans une organisation de jeunesse, ils intègrent un institut de sciences politiques, d’économie ou de droit, ils deviennent assistants d’élus, ils sont membres d’un cabinet, ils briguent un mandat, explique Rémi ­Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université Lille-II. C’est comme cela qu’ils apprennent les ficelles du métier – la capacité à faire campagne, à diviser ses adversaires et à acquérir le sens pratique dont parle Pierre Bourdieu. Le stade ultime de la professionnalisation, c’est l’absence ­totale de passage par une vie professionnelle autre que la politique. Ce phénomène touche tous les partis, à droite comme à gauche – y compris le Front national.  » Au risque, parfois, de créer un monde à part.

    Beaucoup de Français semblent en effet se lasser de cet «   #entre-soi professionnalisé  », selon le mot de Rémi ­Lefebvre. Sondage après sondage, ils plaident pour un ­renouvellement du personnel politique. Le spectre de la répétition du duel Hollande-Sarkozy de 2012 à la présidentielle de 2017  ? Le retour en fanfare de l’ancien secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé  ? La publication du nouveau livre de François Fillon, qui a commencé sa carrière politique comme assistant parlementaire, en 1976  ? Beaucoup de Français ont le sentiment que la vie politique fonctionne en vase clos. Une situation qui fait dire à l’humoriste de France Inter Charline Vanhoenacker qu’«  il y a autant de renouvellement dans la classe politique française que chez les invités de Michel Drucker  »

    Les partis, des « machines »

    Si la professionnalisation est aujourd’hui très marquée, elle ne date pas d’hier  : dès le lendemain de la Grande Guerre, le sociologue allemand Max Weber l’évoque dans une conférence prononcée en 1919 à Munich, «  Politik als beruf  » (la politique comme métier). Il définit alors les professionnels de la politique comme ceux qui vivent «  pour  » et «  de  » la politique. En ce début de XXe siècle, Max Weber ­insiste sur la fin de la domination des notables et l’importance croissante des partis, ces «  immenses appareils  » que les pays anglo-saxons surnomment des «  machines  ». L’élément «  décisif et nouveau  », souligne-t-il, est le fait que les professionnels de la politique que sont les responsables de l’organisation sont désormais à même «  d’imposer dans une mesure assez considérable leur propre volonté  ».

    En France, le mouvement s’amorce au début du XXe siècle. «  Jusqu’à la fin du XIXe, les dirigeants des institutions de l’Etat étaient souvent issus des cercles de notables, analyse le politiste Daniel Gaxie dans un article publié en 2001 dans la revue Mouvements. Ils ne vivaient pas que “pour” la politique puisque leur rang social leur commandait de se prêter à d’autres activités honorifiques et ils ne vivaient pas que “de”la politique puisqu’ils exerçaient souvent leurs fonctions à titre bénévole et que leur fortune leur permettait de vivre sans en attendre de revenus. L’activité politique ­professionnelle apparaît progressivement avec les premiers partis politiques, l’ascension politique d’hommes moins ­fortunés, en particulier dans le mouvement ouvrier, l’instauration d’indemnités versées aux élus et l’élargissement des interventions de l’Etat.  »

    #Expertise et engagement

    Ce mouvement de #professionnalisation s’accentue après la seconde guerre mondiale, et surtout sous la Ve République. «  A la fin des années 1970, on voit apparaître le professionnel de la #politique tel que nous le concevons aujourd’hui, explique Luc Rouban. Son parcours mêle expertise et engagement  : c’est, par exemple, le ­conseiller d’un ministre qui brigue un mandat local avant de repartir dans la haute fonction publique ou un responsable de parti qui s’engage dans un cabinet avant de devenir maire.  » A partir des années 1980, cette évolution est renforcée par la décentralisation. Les maires, les conseillers généraux et les conseillers régionaux, poursuit Luc ­Rouban, «  cessent d’être des amateurs éclairés ou des ­notables qui transmettaient leur mandat à leur fils pour ­devenir de vrais professionnels  ».

    Aujourd’hui, résumait Daniel Gaxie en 2001, la politique est devenue une «  activité différenciée, spécialisée, permanente et rémunérée  ». Faut-il s’inquiéter de cette évolution qui marque, après tout, la fin d’une ère bien peu démocratique, celle des notables  ? Dans un monde où la mise en œuvre des politiques publiques requiert de plus en plus de compétences, n’est-il pas sage de confier leur conception à des professionnels aguerris de la chose publique  ? Ne faudrait-il pas se féliciter que des personnels compétents passent des décennies à apprendre les rouages de l’action ­publique  ? Ne serait-ce pas, par ailleurs, la pente naturelle d’une société qui plaide constamment en faveur de l’élévation du niveau de qualification dans le monde du travail  ?

    «  La compétence est une forme de dépolitisation  »

    Tout dépend, répond Luc Rouban, de la conception que l’on a de la démocratie représentative. «  Si l’on considère que les élus sont censés porter la voix de leurs électeurs et représenter leurs intérêts, la professionnalisation est évidemment un problème. Si l’on considère en revanche que les élus sont de simples mandataires auxquels les citoyens ­confient leurs pouvoirs pendant un certain temps afin qu’ils prennent les décisions à leur place, on favorise naturellement l’émergence d’une classe d’experts. Dans cette conception libérale, le citoyen délègue sa parcelle de souveraineté  : il considère qu’il y a des professionnels pour gérer l’action ­publique et il les juge au résultat. Les universitaires américains John Hibbing et Elizabeth Theiss-Morse ont inventé un mot pour désigner ce système  : la démocratie “furtive”.  »

    Tout, cependant, n’est pas toujours rose dans le monde de la démocratie «  furtive  ». Ne serait-ce que parce que les fameuses compétences dont se réclament les hommes politiques peuvent masquer, voire effacer les clivages politiques. «  La compétence est souvent une forme de dépolitisation, estime Rémi Lefebvre. En intégrant les paramètres technocratiques, en réduisant la politique à un problème technique, le débat politique perd de vue les grands choix, les alternatives. Il est évidemment illusoire d’évacuer toute logique d’expertise des politiques publiques, mais le risque, c’est qu’elle ait la prétention de dire une forme de vérité, qu’elle ferme les possibles. La logique de l’expertise a dévoré la politique française comme elle a dévoré la construction européenne.  »

    En créant un monde à part, la professionnalisation a en outre l’inconvénient de renforcer les logiques «  corporatistes  ». «  Les sciences sociales ont souligné de longue date que la division du travail, la différenciation, la spécialisation et la professionnalisation favorisent l’apparition d’intérêts particuliers dans les nouveaux univers sociaux qu’elles constituent, constate Daniel Gaxie dans Mouvements. (…) En tant que professionnel, l’homme politique a des intérêts propres qu’il est tenté de privilégier. On pense bien sûr au souci des élites de conserver leur place dans l’univers politique, d’être réélus, de progresser dans le cursus honorum ou d’améliorer leur popularité. Plus largement, le milieu politique est le plus souvent tout entier affairé autour des enjeux spécifiques qui le structurent  » – les alliances, les candidatures, les remaniements…

    Enfin, en transformant un mandat de quelques années en un métier que l’on exerce parfois pendant toute une vie, la professionnalisation nourrit une très forte longévité politique – des carrières interminables, des candidatures à répétition, des come-back sans fin. «  La longévité est déjà une tendance forte de la démocratie car en France, le coût d’entrée dans la vie politique est très élevé, poursuit Rémi Lefebvre. Pour obtenir un mandat, il faut être patient, renoncer à sa vie personnelle et faire énormément de sacrifices. Lorsque le seuil de la professionnalisation est franchi, l’élu cherche donc à se maintenir dans le jeu le plus longtemps possible. Les mandats sont à durée limitée mais ­l’engagement politique est souvent appréhendé dans une forme d’irréversibilité.  »

    Le cumul des mandats, mère de toutes les batailles

    La professionnalisation renforce jusqu’à la caricature ce trait de la culture française – en posant, du même coup, des problèmes de légitimité démocratique. Comment, dans un monde aussi figé, accueillir les nouveaux venus de la scène politique que sont les femmes et les représentants de la ­diversité  ? Les portes du monde politique ont en effet un mal fou à s’entrouvrir  : malgré l’inscription, en 1999, du principe de parité dans la Constitution, les femmes représentent seulement 26,9 % des députés, 22,1 % des sénateurs, 13,9 % des conseillers généraux et 9,6 % des maires de villes de plus de 3 500 habitants. Les représentants de la diversité ne sont guère mieux lotis  : l’Assemblée nationale ne compte que huit députés d’origine africaine, maghrébine, asiatique ou brésilienne, soit… 1,4 %.

    Jour après jour, la professionnalisation éloigne donc les élus de la société dont ils sont issus – et pas seulement parce qu’elle manque de femmes ou de descendants d’immigrés. «  Si la professionnalisation consiste à dire que l’on peut, au titre de ses compétences, se maintenir autant de temps que l’on veut à plusieurs fonctions en même temps, cela renforce le fossé entre les règles qui régissent le monde politique et celles qui régissent la société civile, affirme le politiste Bruno Cautrès. Comment voulez-vous que les ­citoyens acceptent que plus de 80 % des députés aient au moins deux mandats alors qu’ils savent qu’il est impossible d’exercer deux métiers à temps plein  ? Comment voulez-vous qu’ils trouvent normal que 60 % des maires aient plus de 60 ans alors qu’à cet âge, la plupart des salariés s’apprêtent à partir à la retraite  ?  »

    Rebattre les cartes

    Comment insuffler du renouvellement dans ce monde à part qu’est la politique  ? Pour beaucoup d’intellectuels, la mère de toutes les batailles est la lutte contre le cumul des mandats. «  Il faut instaurer un mandat unique, comme dans l’immense majorité des pays européens, plaide Rémi Lefebvre. Un premier pas sera accompli en 2017 si la réforme interdisant aux députés et aux sénateurs d’être également président ou vice-président d’un conseil régional ou départemental n’est pas abrogée. C’est déjà une petite révolution, mais il faut aussi limiter les mandats dans le temps en autorisant deux, voire trois mandats maximum. Aujourd’hui, les carrières politiques sont tellement longues que les élus ne peuvent pas revenir en arrière. Il y a un effet cliquet  : ­comment voulez-vous qu’un enseignant qui a été député pendant quinze ou vingt ans revienne devant ses élèves  ?  »

    Pour Eric Keslassy, auteur, en 2009, d’un rapport sur la diversité pour l’Institut Montaigne et enseignant à Sciences Po, le mandat unique, et surtout sa limitation dans le temps, permettrait enfin de faire respirer la démocratie. «  Il faut absolument rebattre régulièrement les cartes car au bout d’un moment les habitudes priment et la motivation s’érode. Lors du premier mandat, l’élu s’installe, lors du deuxième, il donne sa pleine mesure, lors du troisième, il y a une chute de l’activité – la productivité est en recul, diraient les économistes  ! Les élus objectent qu’il serait dommage de se priver d’un élu qui a de l’expérience, mais de nouveaux venus peuvent, eux aussi, réussir leur apprentissage et ­devenir de bons élus. Il est sain, pour la démocratie, que de nouveaux profils parviennent à émerger.  »

    Une réforme du statut de l’élu

    Pour faciliter les allers et retours entre le monde politique et la société civile, beaucoup plaident également en faveur d’une réforme du statut de l’élu afin de susciter de nouvelles vocations, notamment dans le monde de l’entreprise. Si les fonctionnaires peuvent en effet s’engager en politique sans mettre en péril leur carrière professionnelle, les salariés du privé se montrent plus hésitants. Prévoir des congés temporaires, accorder des formations, simplifier le retour à l’emploi  : entré en vigueur en début d’année, le nouveau statut de l’élu local permettra, par exemple, aux maires des villes de plus de 100 000 habitants de réintégrer leur entreprise à la fin de leur mandat. Il fait cependant l’impasse sur les élus nationaux.

    Pour le politiste Bruno Cautrès, il faut aller beaucoup plus loin. «  Le débat sur la professionnalisation renvoie à un mal plus profond  : une gigantesque crise de défiance ­envers le monde politique. Pour en venir à bout, l’installation d’une énième commission proposant des réformes d’ingénierie institutionnelle ne suffira pas  : il faut créer dans ce pays un grand moment délibératif sur le modèle de ce que propose l’universitaire américain James Fishkin, l’un des théoriciens de la démocratie participative. Les Français sont attachés à la démocratie mais leur insatisfaction envers son fonctionnement est immense. C’est un grand chantier, mais il faut prendre au sérieux la parole des citoyens et répondre à cette demande concernant la qualité de la démocratie.  »

    #parti_politique #France #technocratie #entre_soi cc @xavsch

    • J’ai tenté plusieurs fois de jouer le jeu démocratique depuis les coulisses et j’en étais arrivé au même constat.

      Comme dans l’ensemble de la société, la caste politique, qu’elle soit locale ou nationale, tente de justifier sa mainmise sur l’appareil de gouvernement de nos vies par sa seule qualité d’expert. Ainsi, le personnage politique n’est plus celui qui, parmi nous, va prendre quelque temps la charge de la coordination des intérêts communs, mais c’est « celui qui sait », et qui fera ce qu’il doit faire, en dehors de tout contrôle réel et concret de ses actes par la population dont il est en charge. Évidemment, ce point de vue justifie l’hermétisme de l’accès aux fonctions décisionnelles de notre démocratie. Puisque gouverner ne peut être que l’action de ceux qui savent, la professionnalisation du personnel politique devient un horizon indépassable et du coup, l’aspect hiérarchique et conservateur du dispositif est renforcé, au détriment de toute idée de représentativité, ce qui est antinomique de l’intention d’origine.

      http://blog.monolecte.fr/post/2014/03/25/lobsolescence-contrariee-de-notre-systeme-politique

  • Pierre Larrouturou (économiste) : « Les politiques de François Hollande nous amènent à une catastrophe générale... »
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/11168-pierre-larrouturou-economiste-les-politiques-de-francois-hollande-n

    Vous savez que moi je milite pour la démocratie directe, mais il serait illusoire de penser que le changement ce fera rapidement, l’UPR quand à elle est toujours quasi inexistante, et on a les doutes les plus légitime sur sa vision de la « démocratie », alors je pense qu’il faut d’hors et déjà penser a se mettre en ordre de bataille pour 2017, mais… ne pas perdre de vue l’objectif final...

    La gauche a besoin de primaires pour vaincre la droite et l’extrême droite, estime l’économiste, co-président du parti Nouvelle Donne Pierre Larrouturou.

    RT France : Pierre Larrouturou, à votre avis, est-ce que la gauche a besoin des primaires ?

    Pierre Larrouturou : Oui, elle a besoin des primaires pour avoir un vrai débat sur une politique qui serait convenable et efficace pour sortir le pays du chômage, de la (...)

  • Pourquoi nous quittons Nouvelle Donne
    21 juin 2015
    http://blogs.mediapart.fr/blog/les-invites-de-mediapart/210615/pourquoi-nous-quittons-nouvelle-donne

    Soixante militants et responsables de Nouvelle Donne annoncent leur « démission collective » de l’organisation fondée fin 2013 par l’économiste Pierre Larrouturou. Parmi les signataires, la seule députée du parti, Isabelle Attard, et plusieurs membres du bureau national dont le porte-parole national Joseph Boussion. Ils dénoncent un parti « vidé de son sens ».

  • À Tours, les partis de gauche s’allient avec Nouvelle Donne. À la Baule, Larrouturou trinque avec Gattaz
    http://larotative.info/a-tours-les-partis-de-gauche-s-1056.html

    Alors qu’à Tours, Nouvelle Donne pourrait être associée à une union de la gauche pour les élections régionales, le patron de cette formation conclura dimanche le « sommet des dirigeants » organisé à la Baule par l’Expansion et l’Express et ouvert par Pierre Gattaz. De quoi s’interroger sur la présence de Nouvelle Donne dans une telle alliance.

    Un parti qui recrute des militants sur la base du ras-le-bol de la politique traditionnelle en vendant de la « participation » et de la « citoyenneté » à tours de bras mais qui sert essentiellement à satisfaire les ambitions de son leader, Pierre Larrouturou. Un leader qui s’était démarqué lors de la mort de Rémi Fraisse en réclamant des arrestations préventives pour les méchants militants. On imagine qu’il doit être aujourd’hui ravi puisque la « commission d’enquête parlementaire sur les missions et modalités du maintien de l’ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation » (ça ne s’invente pas !) créée suite à cet évènement tragique propose une interdiction de manifester pour les militants reconnus comme « violents » afin d’éviter que la police ne les tue ou ne les mutile.

    (...)

    On imagine que c’est cette même idée — à moins que ce ne soit son désir éternellement inassouvi de lumière médiatique — qui a poussé Pierre Larrouturou à accepter d’assurer la conclusion (en collaboration avec Michel Barnier (UMP)) du premier « Sommet des dirigeants ». Un évènement organisé par l’Express et l’Expansion à la Baule les 12, 13 et 14 juin 2015.

    Le titre — « comment redresser la France ? » — laisse assez peu de place au doute quand à ce qui va s’y dire d’un point de vue politique tant cela sonne dans l’air du temps d’un pessimisme économique dont le seul salut serait l’amplification de la logique néolibérale. Les doutes se dissipent encore quand on voit que l’introduction est assurée par le patron du MEDEF, Pierre Gattaz. Le programme précise que cette introduction sera « modérée » par le directeur de la rédaction de l’Express, Christophe Barbier. Quand on connaît les inclinaisons idéologiques de ce dernier, on doute que tout cela soit très modéré [2].

    Ce sommet d’entre-soi des classes dirigeantes — politiques et économiques — se tiendra dans un hôtel 5 étoiles, l’Hermitage Barrière de la Baule avec un dîner d’ouverture sur, tenez vous bien, « l’Eden Beach ». Pour y venir, des rames de TGV depuis Paris seront spécialement réservées aux participants afin qu’ils soient bien assurés de ne pas trop croiser la plèbe. Le programme mêle loisirs et conférences.

    (...)

    Une dernière info pour la route. S’il vous venait l’envie de participer, sortez vite le chéquier parce que ce n’est pas donné. Il en coûte ainsi 2580€ TTC pour un participant. Bien sûr, comme dans ces milieux là on est bien élevé, vous pourrez amener votre « accompagnant » (sic ! c’est qu’on sait ménager les subtilités au cas où madame ne soit pas une épouse légitime...) pour quelques menus euros supplémentaires, le tarif couple étant de 4080€ TTC pour trois jours de sauterie. Une paille. Notez, qu’à ce tarif tout est compris... ou presque. Le programme précise ainsi que tous les loisirs ne sont pas accessibles et que golf, spa, tennis et activités nautiques comptent en suppléments. Mesquin ! On espère qu’à Nouvelle Donne ils ont organisé une quête pour payer le 18 trous de Pierre Larrouturou.

    #Nouvelle_Donne #presse #medef #patronat #prends_ton_maillot_on_va_a_la_plage_avec_christophe_barbier

    • Des opinions (que je partage) sur Nouvelle Donne

      Pim pam poum, en trois coups de cuiller à pot voici un nouveau parti, à gauche du PS et à droite du FdG. Oh que c’est subtil, que c’est habile, finement pensé. En figure de proue je demande l’économiste prétenduement hétérodoxe Larrouturou, qui hormis son nom imprononçable, est célèbre pour sa défense de longue date des 32 heures et du partage du travail. Célèbre aussi pour n’être écouté de personne, pour être passé du PS à EELV puis retour au PS pour finir (?) par Nouvelle Donne. Puis je demande les intellectuels au delà des partis, connus pour leur humanisme et j’obtiens Edgar Morin, brave homme, très intelligent mais depuis toujours « éminence grise » de ceux qui pensent bien mais s’écrasent sans cesse. Un peu l’alter ego de Dominique Méda sociologue de tout en chef, présente partout, soucieuse de tous, écoutée de personne. Vive les couleuvres. Puis je demande un nom, qui sonne bien et j’obtiens Mme Hessel, alors là on ne sait pas qui c’est en dehors de l’épouse de...mais qu’importe c’est la caution morale qu’il fallait. Ensuite j’aurai besoin d’une pincée de gens bien introduits dans les médias. Alors il me faut les médias « déconneurs » "second degré" très bobo et là je dégote Bruno Gaccio, parolier des Guignols. Puis dans les médias sérieux, je déniche Denis Clerc, éditorialiste d’"Alternatives économiques". De ce côté c’est blindé, l’union de la Gauche sniffeuse et de la gauche souffreteuse. Puis il me faut des figures de l’autre gauche, des altermondialistes un peu naphtalinisés, et là je tombe sur Susan George, membre éminente d’Attac, activiste des forums sociaux. Puis un petit décroissant aussi, histoire de renforcer le tout. Enfin je mets une touche d’émotion en sélectionnant Isabelle Maurer, « militante pour les précaires » qui avait défoncé Copé en direct à la téloche et Patrick Pelloux qui avait défoncé Chirac pendant la canicule et qui tient (a tenu ?) sa petite rubrique dans Charlie Hebdo. Dans le même genre, mais dont la situation reste tangente, le syndicaliste CFDT Edouard Martin qui ne sait pas trop à qui vendre son âme pour décrocher sa reconversion en tant qu’eurodéputé.

      Bref que des gens très biens, encadrés par une palanquée de patrons, sans doute humanistes, soucieux du développement durable et de l’économie solidaire. Enfin quelques députés en rupture de ban, insatisfaits de leur place aux municipales par exemple ou ceux qui cherchent à se refaire leur virginité de gauche et à qui on ne reprochera nullement leur excessive naïveté (leur aveuglement) lorsqu’ils ont accepté que le parti félon PS les investisse grâcieusement dans leur circonscription. Au final, nous obtenons le casting parfait, digne de NOUVELLE DONNE NOUVELLE STAR.

      extrait de http://blogs.mediapart.fr/blog/rodolphe-p/101213/nouvelle-donne-nouvelle-arnaque

      En 2012, suite à la victoire de François Hollande, Pierre Larrouturou et Stéphane Hessel, au lieu de s’indigner, décident de rejoindre les rangs du parti au pouvoir pour y défendre leurs révolutionnaires idées. Ils présentent une motion au congrès du parti, celle-ci reçoit 11,8% des suffrages. Mais le PS est ingrat et n’accorde aucune place éligible pour les élections européennes de 2014 à ceux qui ont porté cette motion. Vexé et privé de strapontin d’élu, Pierre Larrouturou claque la porte et part fonder son propre parti, celui où il aura les coudées franches pour faire valoir ses ambitions. Nouvelle Donne est née.

      Évidemment, pour espérer être élu, il faut occuper un créneau. Pierre Larrouturou va trouver le sien : il dégaine la corde de la critique de la professionnalisation du pouvoir et vante donc l’implication citoyenne. Les éléments de langage maison alternent donc entre l’exaltation de la citoyenneté, l’apologie des référendums, l’ode à la transparence et l’appel constant à la fin du métier de politicien. Le tout est enrobé d’un verbiage au républicanisme bon teint. Pour ne prendre qu’un exemple, voici ce que l’on peut trouver dans les propositions de Nouvelle Donne : « Les citoyens ont de plus en plus le sentiment que le pouvoir est confisqué par une petite oligarchie : il est urgent que nous, citoyens [2], nous reprenions la main. Pour cela, il faut créer une force politique nouvelle et changer le fonctionnement de nos institutions ». C’est sur ce fond de commerce que Nouvelle Donne va prospérer et recruter, en moins d’un an, 11000 adhérents [3].

      L’objectif affiché par Pierre Larrouturou dans un entretien accordé au Parisien le 27 novembre 2013 est de ratisser large : « Nouvelle Donne est ouvert à tous ceux qui ne veulent pas baisser les bras, qui pensent que le progrès social est encore possible. Nous irons aux européennes de mai 2014 avec des citoyens qui s’engagent pour la première fois et avec des militants et des élus venus du Front de gauche, du PS, d’EELV, du MoDem, des patrons de PME et des précaires comme Isabelle Maurer, la chômeuse de Mulhouse qui a montré à Jean-François Copé ce qu’est la pauvreté ! ». On le comprend bien, Nouvelle Donne pense dans le sens du vent en affirmant comme à peu près tous les politiciens aujourd’hui que tout se vaut, que les valeurs politiques (celles qui, justement, séparent la droite de la gauche... le parti ne se revendique d’ailleurs d’aucun côté) n’ont plus de sens, qu’il faut faire avec toutes les bonnes volontés (vaste programme !) et surtout que les intérêts d’un précaire et d’un patron sont compatibles (la bonne blague !).

      extrait de http://larotative.info/larrouturou-sur-le-testet-le-649.html

    • Matinal @paulo ? Tu fais l’ouverture ? Tu viens de me rappeler une période de ma vie quand j’étais « étudiant ». On passait la nuit dehors en faisant la fermeture des rares troquets de cette petite ville chef lieu d’un département de l’Est (et ils fermaient tôt sauf un ...) Ensuite virée en boîte à faire les « cakes » sur de la disco bien perrave. Puis fermeture. On prenait une bagnole et on descendait à « Besac » (Besançon) faire l’ouverture du « Flore » à 4 heure et demi du mat’ où on se remettait en jambe en sifflant des blancs secs. Sur les coups de 7 heures, on reprenait la caisse, saturée de la fumée des Gauloises, retour à la case départ. On était en cours pour 8 heures.
      Désolé pour le ton déplaisant mais il faut que tu m’expliques pourquoi t’as l’air d’en pincer pour ces charlots.
      Tu prends un petit muscadet ?

    • Je suis content de te rappeler le bon temps, lorsque tu te levais tôt ou plutôt lorsque tu ne te couchais pas parce que tu glandais avec les autres « cacous » de ta bande ( le niçois pour « cakes ».) Alors, tu ne devais pas avoir d’opinions sur toutes choses. Tu n’avais pas le temps pour ça.

      Le problème avec ces sacrées opinions, ce n’est pas ce qu’elles signifient, vu que là on les connait toutes , même si chacun y tient aveuglément, comme à la vie. Non, le problème c’est ce qu’elles font de celui qui les exprime.

      En plus j’ai un grand faible pour Susan George. Intelligente, cultivée, incomparable à un Larrouturou, elle ne courre derrière aucune réussite.

      Pour Nouvelle Donne, on voyait le lézard depuis longtemps. Les gus à la direction sont tout sauf vierges. On le sait. Pourtant il me paraît inutile de fourrer tous ces gens dans le même sac. Disons que tu écris plus vite que l’éclair.
      Et je vais pas me fâcher avec toi, parce que tu deviens bavard. Il n’y a pas une opinion au monde qui vaille la peine de courir ce risque. ( les opinions, je les emmerde.)
      Affection ,
      p

    • Ouais, finalement, les opinions sont des expressions de l’Homme au pluriel et qui, comme le chantait tonton Georges, « ne vaut rien à l’homme et sitôt qu’on
      Est plus de quatre on est une bande de cons. »
      Tu as sûrement raison : pris un par un, tous ces gens sont intéressants. C’est dès qu’ils commencent à élaborer des stratégies ensemble que ça commence à craindre.
      Allez, je mets une chanson dans le jukebox. À ta santé ! Tiens, à propos de « cacou », je croyais que c’était lyonnais.

      https://www.youtube.com/watch?v=LBNsgGCjf98

  • • Mathieu Burnel : « L’insurrection est arrivée »

    Et puis là, comme ça, on retrouve du sens, des pistes de réflexion, un souffle, une énergie, on aurait juste envie d’ajouter à l’adresse des cacochymes « cours, camarade, le vieux monde est derrière toi ! » :

    http://www.dailymotion.com/video/x291xlr_mathieu-burnel-l-insurrection-est-arrivee-csoj-31-10-2014_tv?st

    • Après le drame de Sivens : « Une société qui refuse la conflictualité se condamne à l’affrontement » par Miguel Benasayag
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20141029.OBS3510/apres-le-drame-de-sivens-une-societe-qui-refuse-la-conflictuali

    • Rémi Fraisse, victime d’une guerre de civilisation par Edgar Morin
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/04/remi-fraisse-victime-d-une-guerre-de-civilisation_4517856_3232.html

    #insurrection #Morin #Fraisse #Sivens #Benasayag #Burnel

    • Morin ?
      http://larotative.info/larrouturou-sur-le-testet-le.html

      Il a d’ailleurs emboîté le pas à Pierre Larrouturou en signant une tribune dans le Monde dans laquelle il hurle avec les loups en dénonçant la violence des « casseurs » et joue la division entre gentils écolos pacifistes et méchants « violents se disant anarchistes ». On peut notamment y lire qu’ « à part les violents se disant anarchistes, enragés et inconscients saboteurs, les protestataires, habitants locaux et écologistes venus de diverses régions de France, étaient, en résistant à l’énorme machine, les porteurs et porteuses d’un nouvel avenir. » ou encore que « ce ne sont pas les lancers de pavés et les ­vitres brisées qui exprimeront la cause non violente de la civilisation écologisée dont la mort de Rémi Fraisse est devenue le ­symbole, l’emblème et le martyre. » Au passage, Edgar Morin ne se gêne pas pour conclure que Rémi Fraisse était un « communiste candide » (autre façon de dire un rêveur idiot ?).

      #lameilleuredespoliceneportepasl'uniforme

    • Oui la violence devient l’impensé de toute pensée politique aujourd’hui. La refuser à-priori empêche d’avoir une réflexion complète. Comme si la violence était extérieure à l’Homme…
      Elle doit être réintégrée pour la comprendre (d’autant qu’elle vient plus souvent du pouvoir en place que de ses opposants), et ensuite, on voit si on l’utilise ou pas.

  • Larrouturou sur le Testet : le véritable visage de Nouvelle Donne
    http://larotative.info/larrouturou-sur-le-testet-le.html

    Pierre Larrouturou, leader de Nouvelle Donne, a signé sur Reporterre.net une chronique, finalement expurgée, sur la mort de Rémi Fraisse dans laquelle il en appelait à une répression accrue à l’égard des militants. Où il allait jusqu’à proposer d’interpeller au début des manifestation tous ceux dont le look serait problématique. Cette chronique est abjecte mais guère surprenante de la part de celui dont le parti joue à fond la carte républicaine et se pose en apôtre d’un État fort. Elle montre en fait le vrai visage de Nouvelle Donne : un parti qui séduit en disant vouloir faire de la politique autrement mais qui défend fondamentalement l’ordre établi. Voici quelques éléments de compréhension.

    (...)

    En 2012, suite à la victoire de François Hollande, Pierre Larrouturou et Stéphane Hessel, au lieu de s’indigner, décident de rejoindre les rangs du parti au pouvoir pour y défendre leurs révolutionnaires idées. Ils présentent une motion au congrès du parti, celle-ci reçoit 11,8% des suffrages. Mais le PS est ingrat et n’accorde aucune place éligible pour les élections européennes de 2014 à ceux qui ont porté cette motion. Vexé et privé de strapontin d’élu, Pierre Larrouturou claque la porte et part fonder son propre parti, celui où il aura les coudées franches pour faire valoir ses ambitions. Nouvelle Donne est née.

    Évidemment, pour espérer être élu, il faut occuper un créneau. Pierre Larrouturou va trouver le sien : il dégaine la corde de la critique de la professionnalisation du pouvoir et vante donc l’implication citoyenne. Les éléments de langage maison alternent donc entre l’exaltation de la citoyenneté, l’apologie des référendums, l’ode à la transparence et l’appel constant à la fin du métier de politicien. Le tout est enrobé d’un verbiage au républicanisme bon teint.

    (...)

    Dans un contexte où de plus en plus de gens ne croient plus, à raison, en la politique traditionnelle et en la démocratie représentative, le discours critique sur les professionnels de la politique et les institutions a logiquement séduit nombre de militants, sans doute pour l’essentiel sincères. Sauf qu’il est trompeur et populiste. D’abord parce que la ligne de conduite et la direction du parti sont entre les mains d’un petit nombre de cadres ambitieux (essentiellement ses deux co-présidents, Pierre Larrouturou et Isabelle Attard (députée du Calvados, élu à l’époque sous l’étiquette PS-EELV)). Ensuite parce que les militants ne décident que de détails à la marge, même si le parti leur demande actuellement leur avis via une consultation où ils doivent se positionner sur 85 questions qui permettront de rédiger les nouveaux statuts. Leur action consiste en réalité essentiellement à organiser localement la propagande du parti. Le seul objectif de ce joli discours n’est pas de renouveler la manière de faire de la politique, sans quoi Nouvelle Donne en appellerait sans doute à la fin des partis, mais bien de légitimer la parole des leaders du mouvement par une assise supposément populaire.

    (...)

    Nouvelle Donne qui prétend lutter contre la professionnalisation de la politique ainsi que sa peoplisation a pourtant ses stars, chargées d’attirer le chaland grâce à leur légitimité intellectuelle ou médiatique (toutes ont la particularité d’un engagement plus ou moins constant dans la gauche molle, notamment au parti socialiste), ses politiciens de métier et son leader charismatique, Pierre Larrouturou.

    (...)

    Larrouturou se présente (et est généralement présenté ainsi par la presse) comme économiste. C’est que ça fait plus classe et plus légitime pour l’ouvrir que se présenter comme appartenant à la catégorie des politicards. Pourtant, c’est plutôt dans cette dernière que sa carrière le place. Une carrière qui ferait passer Jean-Vincent Placé pour un modèle de sincérité et de fidélité.

    (...)

    Ainsi, plutôt que de reconnaître que les véritables coupables de la situation au Testet sont seulement ceux et celles qui ont décidé de la construction de ce barrage (c’est-à-dire essentiellement les élus du Tarn), Pierre Larrouturou, en bon républicain, fustige les « blacks blocks ». On se demande où il a rangé ses beaux discours sur la rénovation des institutions et la place des citoyens. En tous cas, ce qui est clair, c’est que la figure de l’ennemi intérieur fait manifestement toujours recette.

    #Larrouturou #Testet #black_blocs #nouvelle_donne #politicaillerie

    • plutôt que de reconnaître que les véritables coupables de la situation au Testet sont seulement ceux et celles qui ont décidé de la construction de ce barrage (c’est-à-dire essentiellement les élus du Tarn), Pierre Larrouturou, en bon républicain, fustige les « blacks blocks ». On se demande où il a rangé ses beaux discours sur la rénovation des institutions et la place des citoyens. En tous cas, ce qui est clair, c’est que la figure de l’ennemi intérieur fait manifestement toujours recette. Nous reproduisons ici ses propos, dépubliés par Reporterre en fin de matinée le 30 octobre 2014, ils sont édifiants.

      « Les Black Blocks, parlons-en. Le 22 février, lors de la grande manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, nous étions nombreux à être scandalisés par la façon dont les forces de l’ordre, pourtant supérieures en nombre, les avaient laissé saccager une partie du centre-ville de Nantes et les avait laissés repartir sans chercher vraiment à les interpeller.

      Le 22 février, quand une poignée de casseurs a mis le feu à la boutique de Vinci, il y avait plusieurs dizaines de CRS à moins de cinq minutes à pied du lieu du délit. Pourquoi sont-ils restés sans agir ? Et pourquoi, à la fin de l’après-midi, alors qu’il était très facile d’interpeller ces groupes d’extrémistes en les coinçant dans les rues de Nantes, les a-t-on laissés partir si facilement en interpellant seulement une petite quinzaine d’individus et pas du tout les plus actifs ni les mieux préparés au combat de rue ?

      Dissimuler son visage est interdit par la loi : même s’ils n’ont encore rien cassé, ceux qui arrivent masqués de noir peuvent être interpellés en début de manif et conduits au poste pour un contrôle d’identité qui dure quelques heures… Pourquoi les centaines de CRS présents à Nantes n’ont-ils pas agi avec plus de force pour prévenir les violences ?

      S’ils l’avaient fait, si les casseurs avaient été empêchés de nuire, les journaux de 20 heures auraient tous parlé d’une grande manifestation pacifique et du sondage qui affirmait que 80 % des Français ne voulaient pas d’un deuxième aéroport à Nantes. Mais l’action des casseurs a « permis » au gouvernement de donner une image très négative de la manifestation et de fuir le débat de fond [6].

      Et si, le 22 février, on avait arrêté un bon nombre de Black Blocks et si la justice avait envoyé en prison ceux qui méritaient une telle peine, qui peut croire qu’ils auraient été aussi nombreux dans les bois de Sivens samedi dernier ? »

      Renseignement pris cette première version de l’article a été dépubliée suite à un débat en interne. L’équipe de Reporterre nous dit l’avoir publié trop rapidement et sans trop d’attention, dans le feu de l’actualité et du travail. Elle a invité l’auteur à retravailler son texte. On peut s’interroger sur la qualité de la relecture de Reporterre et sur la confiance aveugle qu’ils accordent à Pierre Larouturou. Confiance qui se double d’un coup de pub sur le long terme puisque l’article en question est la chronique mensuelle que le patron de Nouvelle Donne publie sur le site.

      Elle a été republiée le 1er novembre, expurgée de la partie ci-dessus. Néanmoins le passage dans lequel Pierre Larrouturou déclare sa flamme aux CRS (le tout avec un pathos à peine croyable) et prend ses lecteurs pour des truffes en jouant au pseudo naïf est, lui, bel et bien resté...

      « J’ai passé un an à Matignon et je faisais une heure de footing tous les matins avec les CRS. J’en ai gardé une très haute estime pour toutes celles et ceux qui sont prêts à donner leur vie pour protéger les valeurs et les institutions de la République. C’est justement parce qu’ils ont un rôle fondamental à jouer pour protéger la République qu’on ne peut pas accepter que leur rôle soit perverti en leur demandant de protéger ceux qui veulent passer en force pour des grands travaux inutiles. »

      On rappelle donc ici pour Pierre Larrouturou et tous les mal-comprenants dans son genre que ceux qui passent en force pour des grands travaux inutiles ce sont les élus de la république et leur alliés industriels. La mission des CRS est, précisément, de défendre leurs intérêts. Elle n’est donc ici en aucun cas pervertie mais parfaitement normale. Quiconque voudrait nous faire croire l’inverse serait soit idiot soit malhonnête.

  • Remi Fraisse, victime d’une guerre de civilisation
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/04/remi-fraisse-victime-d-une-guerre-de-civilisation_4517856_3232.html

    L’#eau, qui, comme le soleil, était un bien commun à tous les humains, est devenue objet marchand sur notre planète. Les eaux sont appropriées et captées par des puissances financières et/ou colonisatrices, dérobées aux communautés locales pour bénéficier à des multinationales agricoles ou minières. Partout, au Brésil, au Pérou, au Canada, en Chine… les indigènes et régionaux sont dépouillés de leurs eaux et de leurs terres par la machine infernale, le bulldozer nommé croissance.

    • A part les violents se disant anarchistes, enragés et inconscients saboteurs, les protestataires, habitants locaux et écologistes venus de diverses régions de France, étaient, en résistant à l’énorme machine, les porteurs et porteuses d’un nouvel avenir.

      Il a besoin de monter patte blanche pour écrire dans Le Monde ? Il craint d’être arrêté comme plus de 300 personnes à Paris depuis la mort de Rémi Fraisse ?

      #doxique #pitoyable

      #lameilleuredespoliceneportepaluniforme

    • D’où qu’il cause donc ce Morin ? Quelques précisions trouvée sur http://larotative.info

      Il a d’ailleurs emboîté le pas à Pierre Larrouturou en signant une tribune dans le Monde dans laquelle il hurle avec les loups en dénonçant la violence des « casseurs » et joue la division entre gentils écolos pacifistes et méchants « violents se disant anarchistes ». On peut notamment y lire qu’ « à part les violents se disant anarchistes, enragés et inconscients saboteurs, les protestataires, habitants locaux et écologistes venus de diverses régions de France, étaient, en résistant à l’énorme machine, les porteurs et porteuses d’un nouvel avenir. » ou encore que « ce ne sont pas les lancers de pavés et les ­vitres brisées qui exprimeront la cause non violente de la civilisation écologisée dont la mort de Rémi Fraisse est devenue le ­symbole, l’emblème et le martyre. » Au passage, Edgar Morin ne se gêne pas pour conclure que Rémi Fraisse était un « communiste candide » (autre façon de dire un rêveur idiot ?).

      Pierre Larrouturou, leader de Nouvelle Donne, a signé sur Reporterre.net une chronique, finalement expurgée, sur la mort de Rémi Fraisse dans laquelle il en appelait à une répression accrue à l’égard des militants. Où il allait jusqu’à proposer d’interpeller au début des manifestation tous ceux dont le look serait problématique.

      Nouvelle Donne est le parti qui descend directement du Collectif Roosevelt. Un groupe formé de personnalités médiatiques (aussi (peu) diverses que Pierre Larrouturou, Stéphane Hessel, Edgar Morin, Michel Rocard, Eric Piolle ou encore Caroline Fourest et Jean-Marc Ayrault [1])

      Larrouturou sur le Testet : le véritable visage de Nouvelle Donne
      http://larotative.info/larrouturou-sur-le-testet-le.html

      #crapules

  • Entretien avec Pierre Larrouturou
    http://www.taurillon.org/entretien-avec-pierre-larrouturou

    Cet entretien avait été réalisé le 20 mai 2014, avant les élections européennes. Nous n’avons pas, suite à divers problèmes, pu le mettre en ligne auparavant. La rédaction du Taurillon tient à s’excuser pour ce retard et à le publier aujourd’hui par respect du travail réalisé. Cet article reste de plus d’actualité quant aux positions défendues par un nouveau parti politique : Nouvelle Donne. Les prochaines élections européennes vont avoir un très fort taux d’abstention, qu’est ce que vous, à votre échelle, (...)

    Actualité

  • Européennes : article inédit.( Je lui prête ma page.)

    Bruno Gaccio – Isabelle Maurer : un nouveau couple entre en politique

    Le 25 novembre dernier, le parti politique Nouvelle Donne était créé par Bruno Gaccio, auteur historique des Guignols et producteur à Canal plus, Pierre Larrouturou, économiste, Isabelle Maurer, la chômeuse mulhousienne qui avait tenu tête à Jean-François Copé lors de l’émission de David Pujadas « Des paroles et des actes » un mois plus tôt, Patrice Pelloux, médecin urgentiste, Suzan George, présidente d’honneur d’ATTAC France, et Christiane Hessel-Chabry, veuve de Stéphane Hessel.

    Depuis lors, Nouvelle Donne s’est lancé dans la course aux Européennes. Le site internet du parti avait annoncé la présence de Bruno Gaccio lors d’un meeting à Dijon, le vendredi 16 mai, dans la circonscription d’Isabelle Maurer, tête de liste pour le Grand Est. Qu’est-ce que ces deux-là pouvaient bien avoir à faire ensemble ? Lui, le type de Canal, le branché-germanopratin, avec un bureau grand comme une salle de conf, décoré de peintures contemporaines et d’une vraie baignoire qui s’éclaire - pour réfléchir tout en prenant son bain - et elle, qui survit avec le RSA, habite dans un minuscule logement social de la cité la plus déshéritée de Mulhouse, passe son temps à se bagarrer contre la pauvreté et à aider ceux qui sont encore plus démunis qu’elle.

    Gaccio est bien là pour ouvrir le meeting, avec sa belle gueule et son costume impeccable ce vendredi 16 mai, à la salle polyvalente du quartier des Grésilles, des barres HLM à perte de vue et 40% de chômage. On se demande comment il va s’y prendre devant quelques 250 curieux venus pour le voir lui, l’homme de la télé, le papa des Guignols. Un trentenaire en anorak fripé, l’air intimidé, prend son courage à deux mains, se plante sous son nez et lui dit : « Vous savez, Monsieur Gaccio, moi j’ai grandi avec les Guignols, je les loupais jamais ! ». Gaccio sourit, lui serre la main, monte sur la scène. On est presque mal à l’aise. Derrière la tribune de fortune, décorée d’un autocollant « Nouvelle Donne » de traviole, il regarde ces gens, se lance. Il n’est pas candidat, il dit pourquoi il a fait le choix de s’engager en politique pour la première fois, à 55 ans : « Il faut que les gens aillent voter et ils ne le feront que pour une nouvelle donne, ils en ont marre des promesses non tenues des vieux briscards. Nous, nous sommes des débutants, nous bossons, aujourd’hui notre programme propose des solutions concrètes pour créer de l’emploi, parce que c’est ça l’urgence. C’est qu’une première étape, nous travaillons sur tous les autres aspects de la vie quotidienne : les questions sociales, culturelles, l’éducation, la santé, l’environnement, … On crée une alternative aux partis auxquels plus personne ne croît ... » Quelqu’un dans la salle lui demande ce qu’il est venu faire dans cette galère, il répond : « Tout le paysage politique s’est déplacé sur la droite et moi, sans bouger, je me suis retrouvé à gauche ! Alors à un moment, il faut regarder les choses en face. Ce n’est rien d’autre qu’un engagement citoyen. »
    En quelques phrases, il trouve le ton qui fait marrer, réussit à capter l’attention, à émouvoir. Il s’approche d’Isabelle Maurer, la prend par la main et lui dit : « Je sais que tu peux mener ce combat et te battre pour mettre en place les conditions du bien-être de tous et pas seulement des 1% les plus riches. Tu es la meilleure pour défendre tout ça parce que tu vis la pauvreté dans ta chair, tu sais de quoi tu parles. » La petite bonne femme d’1mètre 43 se lance à son tour ; il s’assoit juste derrière elle, la couve du regard. La connivence était inattendue, elle est palpable : « Est-ce qu’on regarde faire les politiques ou est-ce qu’on se retrousse les manches ? La croissance, la décroissance, on s’en fiche du sens, ce qui compte, c’est le bon sens. » La salle est conquise, leur duo fonctionne.
    Deux jours plus tard, dimanche 18 mai sur la place de la République, il fait très chaud. 2000 personnes massées autour de la scène de Nouvelle Donne qui a décidé de faire du bruit pour la dernière semaine de campagne. Le scrutin européen, a priori, n’intéresse pas grand monde. Les personnalités du parti se succèdent, c’est la dernière ligne droite, ils donnent tout. Après le meeting, au milieu des badauds venus le rencontrer « en vrai », Gaccio est comme un poisson dans l’eau. Il aime ça et ça se voit. Il écoute, attentif, ce que ces inconnus lui confient, et c’est toujours leur détresse de se sentir quantité négligeable, invisibles aux yeux des dirigeants politiques. Un verre de bière dans une main et une cigarette électronique dans l’autre, il lâche : « Je fais tout ça parce que j’aime ce pays où le Mickey à Eurodisney peut se mettre en grève et gueuler parce qu’il en a marre d’être exploité. Quand j’ai accompagné mon fils là-bas, j’ai vu, à l’écart de la parade, planqués derrière les chiottes, Tic et Tac qui avaient enlevé la tête de leurs déguisements. Les deux jeunes mecs étaient en sueur et se fumaient une clope. Ils ont flippé que quelqu’un les voie et je leur ai demandé de m’expliquer . Ils m’ont répondu : « T’as pas idée c’qu’on galère ! ».
    On n’a pas le choix qu’entre une solution et la même. Il ne faut pas croire ça. Tout est possible. »
    Et il se livre : « J’ai lutté toute ma vie pour m’extraire de là d’où je viens, ma cité HLM de Saint-Etienne. Mon père était un maçon immigré, il me gueulait dessus en italien ; ma mère était ouvrière dans une papeterie, elle a laissé plusieurs doigts dans les machines ! Ado, j’ai déconné, j’ai dealé, puis j’ai foncé, je m’en suis sorti par la passion et la rage. »
    Bruno Gaccio et Isabelle Maurer ont la passion.

    Julia P.B

  • Françoise Castex, eurodéputée assidue et débarquée
    http://www.lemonde.fr/europeennes-2014/article/2014/05/09/francoise-castex-eurodeputee-assidue-et-debarquee_4413991_4350146.html

    En rendant sa carte du PS, qu’elle avait rejoint en 1991, d’abord. En rejoignant le parti Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou, ensuite. Et en convoquant les médias, surtout, pour fustiger ce sport national français qui consiste à utiliser le scrutin européen pour recaser les ministres déchus et retraités ou les députés battus à consoler. Cela au détriment des sortants, pourtant reconnus pour leur expertise et appréciés par leurs pairs à Bruxelles. « Ce ne sont ni plus ni moins que des petits arrangements entre amis, selon des logiques propres à la direction des partis et aux instances nationales », déplore Françoise Castex en se laissant choir dans le fauteuil de son bureau. Au PS, elle n’a pas été la seule victime de ce genre de pratique : Liêm Hoang-Ngoc et Bernadette Vergnaud, deux eurodéputés travailleurs, ont aussi été évincés.

  • Chômage : Le débat - 31/01/2014 - News et vidéos en replay - Ce soir (ou jamais !) - France 2

    http://www.france2.fr/emissions/ce-soir-ou-jamais/diffusions/31-01-2014_170266

    Pour discuter de la question du chômage en France, Frédéric Taddeï a invité Nicolas Baverez, économiste et historien, qui publie « Lettres béninoises », chez Albin Michel, Natacha Valla, ancienne chef économiste chez Goldman Sachs, Christophe Ramaux, membre des « Economistes atterrés », Pierre Larrouturou, président
    (...)

    #CSOJ
    #chômage

  • La Vie - Le blog de Laurent GRZYBOWSKI
    http://www.lavie.fr/sso/blogs/post.php?id_post=3130&id_blog=66

    Dénonçant les discours populistes et les propos démagogiques des certains hommes politiques de droite comme de gauche, Pierre Larrouturou a expliqué aux jeunes que seuls 15 % des destructions d’emploi industriel étaient liés à la mondialisation, souvent taxée de tous les maux. Les 85 % restant correspondent aux gains de productivité, liés à l’apport du numérique et des nouvelles technologies. Alors ? Quelles solutions pour rebondir ? Investir dans les économies d’énergie, accélérer la transition énergétique, créer un impôt fédéral européen pour soulager les budgets nationaux, instaurer un « bouclier vital » pour les plus pauvres, réguler davantage le secteur bancaire, lutter contre les paradis fiscaux... Et puis, surtout, changer nos modes de vie.

    #taizé #changement #avenir

  • Pluriel
    http://www.radioorient.com/wp-content/uploads/2013/12/Pluriel_13122013.mp3

    Radio Orient // Pluriel a reçu l’économiste socialiste Pierre Larrouturou, fondateur du nouveau parti, intitulé Nouvelle Donne – en référence au New Deal du président américain Roosevelt. Il a publié « La gauche n’a plus droit à l’erreur – Chômage, précarité, crise financière : arrêtez les rustines », avec Michel Rocard, aux (...)

  • Nouvelle Donne pour le Collectif Roosevelt - Politis
    http://www.politis.fr/Nouvelle-Donne-pour-le-Collectif,24762.html

    Économiste fondateur du Collectif Roosevelt, Pierre Larrouturou a lancé le 28 novembre un nouveau mouvement : Nouvelle Donne, dont le premier objectif est les élections européennes. Entretien.

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=g3Vxr8EIZM4

    Pierre Larrouturou : Nous avions déjà tenté de faire bouger les choses en 2001. Mais après le 21 avril 2002 [marqué par l’arrivée du Front national au second tour de la présidentielle] le choc nous a paru suffisant. François Hollande m’a dit : « Il faut que tu reviennes. » J’ai repris ma carte au PS et Nouvelle Donne s’était techniquement arrêté. Aujourd’hui, ce nom désigne un nouveau mouvement mais avec les mêmes idées que celles que nous défendons depuis vingt ans contre le mythe de la croissance et pour la semaine de quatre jours, notamment avec Dominique Méda....

    #économie
    #Nouvelle-Donne pour le #Collectif-Roosevelt

  • « La crise est une arnaque, un récit inventé par une oligarchie mondiale » - Libération

    Pour l’intellectuel Patrick Viveret, il est nécessaire de « mettre en scène et en chaîne » les initiatives populaires.

    http://www.liberation.fr/politiques/2013/09/13/la-crise-est-une-arnaque-un-recit-invente-par-une-oligarchie-mondiale_931

    En fait, comme l’ont pointé les Indignés, la crise est une arnaque. C’est le récit qu’a inventé une oligarchie mondiale pour préserver ses intérêts alors que le monde est bousculé par cette « grande transformation ».

    Cela passe notamment par le discours sur la dette. Michel Rocard et Pierre Larrouturou l’ont montré dans un livre récent : le processus de la dette est apparu avec les politiques reaganiennes et thatchériennes. Et cela relève davantage de l’escroquerie en bande organisée que de la crise.

    #capitalisme #crise_financir #dette

    • Je pense aussi depuis le début qu’il n’y a pas crise, mais mise en scène d’une panique qui a permis de mettre en place un programme de transfert massif des ressources du bas vers le haut particulièrement efficace.
      Je pense aussi qu’il s’agit là de la solution qui a été pensée et mise en œuvre délibérément en réponse à la problématique aigüe d’accès aux ressources communes et plus particulièrement au pétrole. Nous sommes dans une civilisation à 100 % dépendante du pétrole... bon marché.

      L’effort de conversion économique de notre société vers un modèle moins énergivore nécessite la mobilisation immédiate du gros nos ressources économiques et la fin très rapide de la société du gaspillage.
      Le truc, c’est que ce genre de mutation implique forcément une redistribution des cartes politiques, économiques et sociales. Or, comme chacun le sait, le changement de paradigme dans une civilisation implique immanquablement le déclin immédiat de la classe dominante. La classe dominante, c’est précisément ceux qui profitent le plus du modèle du gaspillage et donc qui ont le moins intérêt au changement.

      Donc, pour maintenir leur position dominante, leur mode de vie et leur privilège, l’autre solution consiste généralement à réduire drastiquement le nombre de convives autour du banquet. Moins de gaspilleurs = plus de ressources à gaspiller et plus longtemps. Ça implique de rendre les ressources inaccessibles de manière économique, dans un premier, puis par la violence, dans un second temps.

      Si l’on observe concrètement la manière dont « fonctionne » l’actuelle « crise économique », il est notable que son premier effet visible est de virer un maximum de monde de la table du banquet tout en concentrant les ressources sur ceux qui restent attablés.

      Je sais, ça fait complotiste, cet aimable vocable qui sert précisément à disqualifier toute parole remettant en cause l’aspect impartial, inéluctable et « naturel » de la crise en cours. Pourtant, il n’est pas très compliqué de percevoir que toutes les décisions prises depuis 2007 consistent non seulement à prolonger l’état de crise, mais immanquablement à l’amplifier et que toute suggestion pour un autre mode de fonctionnement, un autre paradigme socioéconomique, est immanquablement rejeté, disqualifié et non pris en compte.

      Il serait particulièrement naïf, à mon sens, de croire que les classes dirigeantes internationales cultivent l’entre-soi et la réunionite aigüe uniquement pour faire la teuf, parler de la météo ou œuvrer pour le bien commun, dont il a pourtant été maintes fois démontré qu’elles n’en ont rigoureusement rien à cirer.

      En fait, je dirais que la crise actuelle n’est jamais que du story telling destiné à occulter le fait que l’ensemble des politiques actuelles convergent selon toute logique vers un retour à la féodalité !

    • Pour rebondir plus sérieusement sur la réflexion de @monolecte et la question de la préméditation, je crois qu’il y a vraiment une posture idéologique sincère, qui convainc beaucoup de ces nantis qu’ils sont du côté de la vertu et non du vice. Ils ne complotent pas (tous) de façon cynique, mais ils mettent en oeuvre le pouvoir qu’ils ont pour organiser le monde de la façon qui va conforter à la fois leur situation matérielle et leurs paradigmes idéologiques.
      La pensée de droite c’est quand même « marche ou crève », dans leur pensée faut se souvenir que le danger vient des faibles, que si on s’oppose à la sélection naturelle, si on ne se plie pas à la justice du « mérite » (les riches méritent ce qu’ils ont, et les autres n’ont que ce qu’ils méritent), on risque de déclencher la colère des dieux, nous serons des peuples de dégénérés en proie aux famines et épidémies.

      Ainsi, le climat de crise a l’immense avantage de créer ce climat anxiogène de fin du monde qui correspond à leur paradigme d’existence, ça les conforte dans leur idée du droit chemin, de mérite, pour occulter l’injustice. Et ça leur permet effectivement de continuer à jouir des privilèges d’élus des dieux à ce fameux banquet restreint avec une bonne conscience galvanisée.

    • Féodalité, peur de l’an mille, peur de l’enfer... C’est étonnant d’en être revenu à un tel niveau d’irrationalité de la part du grand nombre. Quoique la masse d’informations qui nous submerge n’est pas forcément étrangère à cette sorte de comportement de lapin ébloui par les phares d’une voiture... tellement de lumière qu’il devient impossible de décider où aller, donc immobilité et irrationalité.
      Hier, il y avait la discussion à ce sujet sur Arte... A propos des médecins, et de leur façon de gérer la masse d’informations qui leur parviennent, avec cette étude qui a recensé toutes ces informations, et qui a tenté d’en discerner l’utile de l’inutile ou du carrément néfaste. En définitive, entre les courriers des labos, les documents laissés par les visiteurs médicaux, les prospectus... moins de 5% du total se révélait pertinent. Le reste pouvant se révéler contre-performant. Comment un humain normal (comme un médecin) réagit à ce flot ? Il se noie ? Choisi au hasard les informations qu’il décidera de prendre pour pertinentes ? Ignore tout simplement ?
      Bref.

    • C’est vrai que c’est pas très nouveau ce discours, a la cga et ailleurs, je disais que cette crise existe, puisque le capitalisme a besoin de toute façon de ses crises pour se renouveler, qu’elle font partie de son histoire. Mais cette crise est aussi avant tout « la convention d’une crise ». En fait, les banquiers et les actionnaires savaient que ça allaient pas, mais tant qu’ils pouvaient se faire du profit sur le dos du problème, ils ne disaient rien. Jusqu’au jour ou ils se sont rendu compte qu’ils allaient pas pouvoir récupérer des trucs a eux. Alors, et alors seulement, c’est avant tout pour eux-même qu’ils ont déclaré et acté qu’il y avait une crise. Histoire de récupérer leur pognon.

    • Ce qu’il y a de nouveau, c’est la grille de lecture par le #pétrole. Oui, le capitalisme exploite, confisque, détruit, etc. Mais la croissance exponentielle de la population, de la richesse et du gâchis s’est concentrée en très peu de temps à l’échelle même de notre histoire et encore plus de notre espèce, simplement parce que nous avons eu du pétrole : une énorme source d’énergie très efficace et très bon marché... jusqu’à présent. La quasi-totalité du système actuel repose uniquement sur le rendement énergétique et la plasticité du pétrole. Tout le reste a vocation à s’effondrer brutalement en cas de rupture de l’approvisionnement. La crise réelle actuelle, c’est la redistribution des cartes en fonction de cet unique facteur.

      Ce qu’il y a de bien avec la grille de lecture du pétrole, c’est que dès qu’on l’applique, des tas de décisions, d’événements, de tendances, face auxquelles on ne voyait aucune cohérence, aucune ligne directrice, que l’on pouvait trouver absurdes, illogiques, deviennent brutalement totalement rationnelles.
      Même le despotisme hydraulique (l’accès à l’eau est le second enjeu majeur en cours de notre civilisation) dépend largement de l’accès au pétrole, comme j’ai pu le tester lors de la tempête Klaus.

      La fin du pétrole bon marché implique 3 scénarios possibles :

      Anticipation totale : on décide de piloter le changement de paradigme en amont et pour la totalité de la population. Cela signifie, concrètement, qu’on devrait déjà, à l’heure actuelle, avoir consacré le gros de nos ressources financières, intellectuelles et énergétiques à développer de nouvelles solutions en vue d’une transition énergétique globale et un atterrissage en douceur. Personnellement, je ne vois rien de tel.

      Aucune anticipation : on ne voit rien, on ne décide de rien et on continue sur la même lancée, jusqu’au décrochage des prix des matières premières. Là, c’est une correction brutale, globale et le retour rapide à la société pré-pétrole... sauf qu’il n’y pas de retour possible, parce que le pétrole a créé la dépendance à l’énergie facile et abondante, à la chimie, à la mobilité forcenée. Autrement dit, beaucoup des savoir-faire, savoir-être et savoir-vivre de l’époque antérieure au pétrole sont perdus et là, c’est la méga merde comme vous ne l’avez jamais envisagé dans le pire de vos cauchemars. À côté, The Walking Dead, ça fait piquenique à la sauce Teletubbies. Cela dit, si c’était le cas, le monde ne serait qu’un vaste supermarché hédoniste lancé à tombeau ouvert vers le précipice. Bon, c’est peut-être le cas, mais c’est précisément la « crise » actuelle, les guerres en cours et l’explosion des écarts de patrimoines qui me font penser le contraire.

      L’anticipation ciblée ou le syndrome de l’arche de Noé. Ça c’est l’hypothèse héritée du fonctionnement intrinsèque de la mentalité capitaliste : les plus méritants doivent être sauvés. La classe dominante et dirigeante n’a pas grand intérêt à piloter l’adaptation globale, puisque, concrètement, c’est elle qui a le plus à perdre. Elle n’a pas non plus intérêt à se mettre la tête sous le sable, surtout quand l’anticipation du basculement est proche, c’est-à-dire pour la génération en cours. Le plan, c’est qu’on n’a pas trouvé mieux que le pétrole pour faire tout ce que peut faire le pétrole et que donc, on ne peut s’en passer. Les générations futures le devront, mais le capitalisme n’est pas connu pour ses grandes capacités d’anticipation au-delà de l’intérêt immédiat et supérieur de ses classes possédantes et dirigeantes. Donc, si on ne peut pas remplacer le pétrole ni s’en passer, la réponse est évidente, limpide et sans appel : on réserve son accès et son usage à ceux qui le méritent.
      Ce qui implique de trier et hiérarchiser les populations humaines en fonction de leur utilité pour les classes dominantes et de repousser les surnuméraires au-delà des confins de la civilisation du pétrole.
      Pour l’instant, c’est la gueule que ça prend.

    • C’est pas tant qu’il y a un complot, c’est aussi le principe de la « stratégie du choc » décrite par Naomi Klein : à certains moments de l’histoire, il y a de vraies catastrophes, prévues ou imprévues, naturelles, guerrières, ou financières, et les dominants sautent sur l’occasion pour renforcer leur pouvoir de diverses manières. Mais pas forcément en l’ayant toujours prévu en avance donc.

      Parce que criseS du capitalisme, il y en a pas mal quand même. Et notamment la crise consubstantielle de la valeur qui fait qu’il faut toujours trouver de nouvelle manière de la faire apparaître. Forcément régulièrement ça craque plus ou moins fort.

    • Je pense qu’il faudra (quand tout le monde aura fini de s’exprimer, reprendre ce billet et les commentaire pour en faire un papier collectif !

      Ici, un bon exemple du la #magie_seenthis, et quelqu’un que nous connaissons tous et que je ne dénoncerai pas dira encore à ce propos que c’est là l’embryon « d’un nouveau journalisme »...

    • @monolecte : absolument d’accord avec ton analyse. La crise a débuté en 1973. Fin du pétrole gratuit pour l’Occident. Les US luttent depuis se donner l’illusion que leur pétrole est encore gratuit, mais ça leur coûte quelques guerres (pour le plus grand bonheur du complexe militaro-pétrolier de l’ami Bush..)...

      Depuis 1973, les périodes de prospérité sont cannibales, la croissance se fait pour les uns au détriment des autres (mondialisation), et comme dit @rastapopoulos par le cycle traditionnel des crises (expansion rapide, dépression brutale et destructrice de la valeur qui part en fumée...).

      As-tu lu ce bouquin ? http://www.alternatives-economiques.fr/2030--le-krach-ecologique-par-genevieve-ferone_fr_art_799_4
      On y est en plein dedans.
      Le déni est dans les têtes. Un intervenant dans un dossier d’Alternatives Economiques parlait que seul une Pearl Harbor écologique pourrait réveiller l’opinion publique. Pourtant y a déjà eu Katrina, Klaus, etc.. et ça s’enchaine. Mais non, tu as raison, on est dans l’Arche de Noé, voire plus proche et plus exact : le Titanic...

    • @rastapopoulos : bien sûr qu’il y a opportunisme permanent, mais si tu lis bien le bouquin de Klein, les « solutions » mises en œuvre ne sont pas improvisées du tout, elles répondent toujours au même cahier des charges, elles font toujours référence aux mêmes fondements intellectuels, idéologiques et politiques qui ne sortent pas de nulle part. En amont du libéralisme, il y a des penseurs, des œuvres, des écoles, des financeurs de ce joyeux petit monde, des groupes de pression, de réflexion, des réunions, des clubs, des échanges, des journaux, etc. Je le répète, le mot complot sert à disqualifier par avance toute critique du côté parfaitement organisé et coordonné des politiques économiques mises en œuvre actuellement afin d’empêcher toute vision globale et systémique de la situation.
      Cela fait des années que je frémis quand je vois que, dans tous les pays du monde, tous les problèmes sociaux, économiques et politiques sont analysés selon une seule grille de lecture (capitalisme libéral) que ce sont toujours les mêmes solutions qui sont préconisées sous les mêmes prétextes et qu’elles apportent les mêmes « mauvais résultats » sans jamais être mises en perspective au niveau mondial (on laisse la population s’exaspérer contre les gouvernants locaux) et sans jamais s’interroger sur les objectifs réels de ces solutions, puisque leur inefficacité est très largement multiprouvée !

      @petit_ecran_de_fumee sur la question du syndrome de l’arche de Noé, j’ai commencé à y penser suite à des échanges, il y a bien longtemps, avec un ultralibéral qui fréquentait mon blog. Il avait fini par admettre l’impasse écologique dans laquelle nous sommes déjà très profondément engagés et il avait dégainé comme solution le bond technologique qui allait permettre à l’humanité de construire un vaisseau spatial et de se tirer de sa planète d’origine qu’elle avait si consciencieusement pourrie. J’ai lu assez de SF pour savoir que c’est un plan qui réjouit beaucoup les consciences transhumanistes.
      Je lui ai demandé où ses potes comptaient trouver les ressources nécessaires à l’évacuation et aux besoins des 6 milliards de personnes qu’il fallait évacuer avant que la planète devienne totalement impropre à la vie humaine. Évidemment, le plan n’a jamais été de sauver l’humanité, mais seulement la poignée de connards qui nous ont collés dans ce merdier par leur inconséquence, mais qui continuent par ailleurs de se penser meilleurs et plus méritants que tous les autres réunis.
      En gros, des parasites qui vivent aux dépens de l’essentiel de la population de notre espèce, qui n’ont aucune notion même d’espèce.

      J’ai une grande passion pour les films-catastrophes depuis toute petite et plus particulièrement pour les histoires de fin du monde. L’imaginaire collectif, à ce niveau, est assez uniforme, puisqu’il s’agit toujours d’un collapse qui éradique la quasi-totalité de notre espèce et de la manière dont les survivants méritants s’organisent pour la suite.
      Il est remarquable que notre imaginaire collectif ponde si peu de vision globale de crises de fin de civilisation ou de changement de paradigme pour l’espèce.

      La conception cynique de la crise comme phénomène régulateur des surnuméraires m’est apparue dans toute sa splendeur dans le récit du film 2012 qui met en scène de manière non ambiguë le principe de l’arche de Noé sauvant les élus, c’est à dire, ceux qui ont le pognon pour s’acheter une place.
      Pour ma part, il m’a toujours semblé évident que dans la vie, comme dans l’espace, comme dans la fin du monde, je préfère être entourée de bricoleurs géniaux, de cuistots de talents, de plombiers intuitifs que d’une troupe de riches parasites.
      Autrement dit, les riches ont oublié qu’ils sont totalement dépendants d’une société organique et que séparé du personnel de maison qu’ils méprisent si cordialement, ils seront bien en peine de seulement retrouver leur slip au petit matin.

  • « Le partage actuel du temps de travail, un non-sens » – Europe 1 | Le blog de Pierre Larrouturou
    http://www.larrouturou.net/2013/01/le-partage-actuel-du-temps-de-travail-un-non-sens-europe-1

    L’économiste Pierre Larrouturou, auteur de La gauche n’a plus droit à l’erreur, avec Michel Rocard, préconise la semaine de quatre jours au travail. « Aujourd’hui, ce qui est fou, c’est d’accepter le partage du travail actuel. Il y a, d’un côté, cinq millions de personnes inscrites à Pôle emploi, dont la plupart font 0h par semaine et de l’autre côté, il y a des salariés qui font plutôt 40h par semaine », a-t-il expliqué, sur Europe 1, lundi soir.

    http://www.dailymotion.com/video/xwxkrp_larrouturou-le-partage-actuel-du-temps-de-travail-un-non-sens_ne

    #rtt #larrouturou #chômage #Rocard #rtt_semaine_des_4_jours