person:pierre omidyar

  • L’ex-procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo détenait plusieurs sociétés offshore Le Vif - 29/09/17
    http://www.levif.be/actualite/belgique/l-ex-procureur-de-la-cpi-luis-moreno-ocampo-detenait-plusieurs-societes-offshore/article-news-731179.html

    L’Argentin Luis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de 2003 à 2012, détenait plusieurs sociétés offshore alors qu’il était en place à La Haye, révèle Le Soir avec ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC).

    Selon les documents obtenus par Mediapart et analysés par le réseau EIC, Luis Moreno Ocampo était détenteur de plusieurs sociétés offshore, prêtant ainsi le flanc à des suspicions sur l’intégrité de la Cour. Celui qui fût le premier procureur à la CPI ne nie pas. « Mon salaire de magistrat à la CPI n’était pas assez élevé (150.000 euros net/an ndlr). Détenir une compagnie offshore n’est pas illégal, tout dépend de ce que vous en faites », a-t-il répondu.

    Après avoir quitté la Cour pénale internationale, l’homme a de plus oeuvré contre les intérêts de la Cour, rapporte le Soir, puisqu’il s’est mis au service de particuliers pouvant être visés par les enquêtes de cette même CPI.

    Parallèlement, Luis Moreno Ocampo aurait rémunéré indirectement des membres du personnel de cette juridiction internationale pour qu’ils s’adonnent à un lobbying en faveur de ses clients. Parmi ceux-ci figure un riche Libyen, Hassan Tatanaki, dont le rôle dans la crise libyenne sera controversé. L’ex-procureur lui a vendu son expertise pour trois millions de dollars en trois ans.

    « En définitive, pendant son mandat et après celui-ci, l’ancien procureur a mis en péril l’impartialité et l’indépendance de la CPI, alors que cette dernière est censée être au-dessus de tout soupçon et a pour mission d’oeuvrer à un monde pacifié », conclut l’enquête publiée vendredi soir. Ces pratiques seraient également toujours en cours à la CPI. L’enquête a été menée durant six mois par plus de vingt journalistes d’une dizaine de médias d’Europe et d’Afrique. D’autres éléments seront révélés tout au long de la semaine prochaine.

    Sur Médiapart c’était : https://seenthis.net/messages/633544

    #CPI #corruption #Afrique (puisque c’est avant tout des Africains qui sont jugés, ou en attente infinie de jugement.
    Pour 150.000 euros net d’impôts, t’as plus rien.

    • Bonus :
      RIEN NE VA PLUS À LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE !
      Proche&Moyen-Orient.ch - 16 Octobre 2017
      http://prochetmoyen-orient.ch/rien-ne-va-plus-a-la-cour-penale-internationale

      . . . . .
      après avoir quitté la Cour en 2012, le procureur rejoint un cabinet new-yorkais à l’occasion duquel il s’ingère dans les affaires de la CPI pour obtenir la levée des charges de crime contre l’humanité qu’il avait lui-même initiés contre le président kényan14 ;
      (4) implication active dans le dossier des Yézidis pour le compte d’une banque d’investissement de New-York15 ;
      (5) la duplicité du procureur Ocampo sur le dossier kényan qui conduit à un véritable déni de justice16 ;
      (6) Angelina Jolie, George Clooney, Pierre Omidyar – fondateur d’eBay –, le Qatar toujours lui dès qu’il y a un mauvais coup… Au cours de son mandat, le premier procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo, a laissé Hollywood, la Silicon Valley et certains États utiliser la CPI pour nourrir leur propre vision du monde. Au risque de gager l’indépendance de la Cour17… plus d’autres révélations qui pourraient parvenir dans les semaines à venir… et mettre encore plus en question la crédibilité de la Cour pénale internationale et sa légitimité dans la poursuite des criminels de haut vol sur une base non discriminatoire.
      . . . . .

  • Syrie : le plan français d’aide aux rebelles
    Par Georges Malbrunot Mis à jour le 22/02/2017 à 21:08
    http://www.lefigaro.fr/international/2017/02/22/01003-20170222ARTFIG00368-syrie-le-plan-francais-d-aide-aux-rebelles.php

    INFO LE FIGARO - Une note confidentielle du Quai d’Orsay esquisse ce que doit être la position française après la cuisante défaite des rebelles d’Alep, fin décembre.

    Comment la France compte-t-elle sauver l’opposition syrienne dans ses derniers bastions ? Le Figaro publie une note confidentielle rédigée par le ministère des Affaires étrangères qui esquisse ce que doit être la position française après la cuisante défaite des rebelles d’Alep, fin décembre.

    Paris affiche deux priorités : aider les rebelles dans les « zones libérées » de Syrie - dans la province d’Idleb au nord-ouest et dans le sud frontalier de la Jordanie. Et torpiller la reconstruction de la « Syrie unitaire », option préconisée par la Haute représentante de l’Union européenne, Federica Mogherini.

    Problème : les radicaux islamistes et les djihadistes font souvent la loi dans ces zones libérées dont Paris veut aider à la reconstruction. Le pari français est dangereux, répondent plusieurs chercheurs qui ont lu pour nous cette note du Quai d’Orsay. Même isolée sur le dossier syrien, Paris campe fermement sur sa position : entraver « le projet russo-iranien » en Syrie, affirme la note dont Le Figaro publie des extraits.

  • Pando : #Silicon_Valley vs Civilization
    https://pando.com/2015/11/17/silicon-valley-vs-civilization/446c5504d796dfc506200e27a414235ccdd356dd

    Late in September, Mark Zuckerberg was pictured hugging India prime minister Narendra Modi at Facebook’s Menlo Park headquarters.

    About the same time, on the other side of the world in Modi’s India, a Hindu lynch mob broke into a local Muslim family’s home and bludgeoned to death 50-year-old Mohammad Akhlaq by smashing in his skull, and then dragged him through the streets of Bisara, a village just 30 miles north of the capital New Delhi. The mob also bashed in his 22-year-old son’s head, leaving him in a coma with severe brain damage, and sexually assaulted the dead man’s daughter.

    It was just the latest in a series of increasingly gruesome attacks by Hindu extremists, reportedly inspired and encouraged by Modi’s far-right political party, and affiliated grassroots organizations like the notorious RSS, a paramilitary group established in the 1920s explicitly modeled after Mussolini’s and Hitler’s paramilitaries, through the ranks of which Modi rose to power. For weeks, Modi kept menacingly quiet about the lynching, one of several this year, while his ministers and party officials fanned the flames.

    Modi’s culture minister dismissed the lynching as an “accident” in which no one was at fault — even though a local Hindu temple priest admitted he organized the mob at his temple through announcements over the loudspeaker falsely accusing the only Muslim family in the village of killing a cow. Modi’s culture minister then claimed that the father had died of “shock” after being wrongly told that his son had been killed. This is the father whose head was crushed by bricks in front of his family, and whose body was dragged through the streets of the village.

    Other members of Modi’s party threatened riots and worse if any of the lynch mob murderers were prosecuted. Another BJP party official called for the prosecution of the Muslim family’s survivors for allegedly killing the cow.

    After two weeks, Modi finally issued a statement so vague and tepid that it worked more like gasoline than cold water. Which was exactly the point. As many have explained already, it was Modi himself who began exploiting cow-slaughtering and beef-eating as a way to whip up hatred and rearrange the political divisions along communal religious lines rather than along class and caste lines.

    (For an excellent rundown of how Modi has spent years cultivating and whipping up communal violence with speeches about minorities slaughtering cows and political rivals waging a “pink revolution” [i.e. raw meat] read this Quartz article, “How Narendra Modi spread anti-beef hysteria in India”.)

    While Silicon Valley swoons over Modi’s talk of Digital India and SmartCities and bullet trains and the rest, back at home Modi has talked up a very different and very violent, far-right game. And it seems just about everyone in the world who isn’t a far-right Hindu chauvinist understands just how bad and how dangerous Modi is. 

    Everyone, that is, apart from Silicon Valley’s “smartest guys in the room.”

    The New York Times editorial board has been sounding the alarm over Modi’s dangerous lean towards violent sectarianism, authoritarianism and censorship for the past half year (see here, here, here, here, and here). Meanwhile, India under Modi now leads the world in Facebook censorship, and well surpassed Putin in shutting down progressive western NGOs and foundations (excluding Omidyar Network, which has played a hugely supportive role in helping Modi to power). Indian Nobel laureate Amartya Sen was forced out as chancellor of Nalanda University, set up by a consortium of Asian governments on the site of what was one of the oldest universities in the world, as Modi’s allies have cracked down on academics and intellectuals across the country who don’t adhere to the ruling party’s line. In an unprecedented protest for India, dozens of leading writers have been returning the most prestigious literary award from India’s National Academy of Letters, citing intolerance and violence against intellectuals and minorities.

    Salman Rushdie spoke about what writers are facing in India under Modi:

    “There are attacks on ordinary liberties, the ordinary right to assembly, the ordinary right to organize an event in which people can talk about books and ideas freely and without hostility.”
    Last month, Rushdie tweeted,

    “Alarming times for free expression in India.”
    And it isn’t just intellectuals and minorities who have been complaining. The head of India’s central bank, Raghuram Rajan—long a respected favorite of the global neoliberal elites, and a quiet supporter of Modi’s election victory—made a rare and unusual public criticism of Modi’s intolerance. And Moodys, the ratings agency, issued a warning to Modi that his ruling party’s violent intolerance could jeopardize business and investments.

    None of this, however, seems to have put even the slightest damper on Silicon Valley’s love affair with their favorite world leader.

    It’s not hard to imagine how Zuckerberg’s photo gleefully bro-hugging the far-right Indian leader — or Pierre Omidyar’s top India partner in Omidyar Network becoming Modi’s Minister for Finance after spending years helping to elect Modi using his Omidyar perch — will come back to haunt them.

    Zuckerberg especially should be worried. There are those rare photos in history that can capture something dark and contrary that can never be erased from a public figure’s image: Donald Rumsfeld shaking Saddam’s hand a few years before the Iraqi dictator gassed Kurdish villages; Milton Friedman advising Gen. Pinochet even as his concentration camps were torturing tens of thousands of Chilean students, intellectuals and labor union activists.

    Ignorance is no defense; particularly when you pride yourself in being boy-geniuses, with the best information of anyone in the world. Silicon Valley’s Modi problem is apparent to everyone in the world but Silicon Valley’s billionaires. Now, even Modi’s own citizens in India are revolting against him. In the recent election in the state of Bihar, Modi’s party suffered a shocking, crushing defeat to a socialist-led rival. In the campaign before the election, Modi and his top party officials tried inciting communal violence for electoral gain, but locals overwhelmingly rejected it. Now Modi’s own party is openly criticizing him.

    It’s not like Pando hasn’t been warning about the Modi danger since he was first elected in May 2014. Modi crossed our radar precisely because he was such a favorite of so many big-name Silicon Valley leaders — Pierre Omidyar, Zuckerberg, Eric Schmidt, Sheryl Sandberg, Tim Cook. . . .

    And yet, what we’re seeing is that one of the most divisive, intolerant and dangerous leaders in the world has charmed the socks off of Silicon Valley’s best and brightest, against all information and opinion and evidence out there. Our tech leaders are literally the last people in the world to get it.

  • La semaine commence très bien. La société italienne #Hacking_Team, spécialisée dans la réalisation et la vente d’armes numériques (piratage des ordinateurs des dissidents, espionnage) a été... piratée. Le pirate a mis en ligne 400 Go d’archives internes de la boîte.

    http://www.numerama.com/magazine/33624-la-firme-d-espionnage-hacking-team-piratee-400-go-de-donnees-diffuse http://korben.info/hacking-team-pirate-400-gb-de-donnees-dans-la-nature.html

    Le torrent (sans garanties...) https://mega.co.nz/#!Xx1lhChT!rbB-LQQyRypxd5bcQnqu-IMZN20ygW_lWfdHdqpKH3E

    La situation légale en France, sur les armes numériques http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIART

    #sécurité_informatique

  • Venezuela : experts « biaisés » du Washington Post (The Intercept) - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2014-03-04/Venezuela-experts-biaises-du-Washington-Post-The-Intercept-id17019

    Experts indépendants sur le Vénézuéla dans le Washington Post ? Pas sûr. C’est ce qu’affirme aujourd’hui The Intercept le nouveau site d’information lancé le 10 février dernier par First Look Media une société créée par Pierre Omidyar, le milliardaire qui a fondé eBay. A la tête de ce site ? Glenn Greenwald, l’homme qui a sorti les documents Snowden. The Intercept donne quelques exemples. Ainsi, à propos des actuelles manifestations étudiantes qui secouent tout le Venezuela depuis quelques semaines, le Washington Post cite Michael Shifter, le président d’Inter-American Dialogue, un think-tank basé à Washington. Puis le quotidien cite un autre expert, Moisés Naim, sans dire qu’il appartient aussi au même think-tank.

    cc @rl

    #Venezuela #désinformation #plo

  • " Quand le gouvernement américain fait taire les voix qui ne lui conviennent pas " par Pierre Omidyar

    http://www.huffingtonpost.fr/pierre-omidyar/wikileaks-la-liberte-de-la-presse-et-la-liberte-dexpression-a-lere-du

    Cette semaine, seront jugées les quatorze personnes accusées par le Ministère de la Justice américain d’avoir pris part à l’attaque visant les services Paypal en 2010. Les « PayPal 14 », comme ils ont été surnommés par la presse américaine, sont accusés d’avoir participé à l’attaque organisée par Anonymous en réponse à l’interruption par Paypal de ses relations avec WikiLeaks. Cette affaire, tout comme les actions en justice de PayPal en 2010, soulèvent d’importantes questions concernant la liberté de la presse et la nature des mouvements de protestation sur Internet.

    En tant que président d’eBay, compagnie affiliée à PayPal et en tant que philantrope et éditeur partisan de la transparence gouvernementale, des libertés de la presse et d’expression, je me sens particulièrement concerné (j’insiste sur le fait que les points de vue partagés dans cet article sont les miens et ne représentent pas ceux de la compagnie eBay).

    Tout a commencé en décembre 2010, quand PayPal a interrompu pendant plusieurs mois ses relations avec WikiLeaks et la fondation acceptant les dons en son nom. Aujourd’hui, PayPal fait partie des options de paiement pour soutenir WikiLeaks.

    D’un point de juridique, je pense que les procureurs devraient faire attention aux dommages concrets causés par chaque accusé. Tout d’abord, il serait injuste de condamner quatorze personnes pour les actes d’un millier (du nombre de personnes concernées par cette attaque). Chaque personne doit être tenue responsable des dommages causés par sa propre personne.

    Ensuite, la loi autorise les procureurs à estimer les dommages de manière exagérée. Une estimation juste des dommages causés prend en compte la rémunération des heures supplémentaires nécessaires aux employés pour répondre à l’attaque. Mais apparemment, les dommages estimés par les procureurs dans cette affaire comprennent le coût d’un équipement pour mieux se défendre contre les attaques de ce genre.

    À mon avis, ce n’est pas logique. C’est comme condamner un manifestant qui aurait, de manière illégale et très mal avisée, jeté une pierre dans une fenêtre à payer le remplacement de ladite fenêtre par une fenêtre plus moderne et plus chère qui résisterait aux pierres. Il est vrai qu’il n’y aurait pas eu besoin de protection contre les pierres si le manifestant n’avait pas fait ce qu’il a fait, mais à mes yeux ce n’est pas juste que le manifestant paye pour cette modernisation.

    Les procureurs devraient aussi faire attention aux circonstances des actions de chaque accusé et déterminer s’ils était conscients ou pas de l’étendue que leurs actes pouvait avoir. Ils avaient peut être l’impression de participer à un simple mouvement de protestation en ligne sans se rendre compte des nombreux effets que cela pouvait entraîner. Beaucoup ne sont pas au courant de l’effet que peuvent avoir ce genre de technologie et ont eu l’impression de n’être qu’une voix de plus dans le choeur des protestations, plutôt que d’être à l’origine de milliers d’entre elles. Dans ce genre de cas, la justice devrait être clémente. À mon avis, ils devraient être jugés pour délit mineur et être condamnés à une amende, plutôt que pour crime et de risquer une peine de prison.

  • UT Documents: Questions/responses for journalists linking to the Pando post - and other matters
    http://utdocuments.blogspot.com.br/2013/12/questionsresponses-for-journalists.html

    (GLENN GREENWALD)

    There are dozens of examples, one of whom is the author of a post this week at Pando.com which accuses me and Laura Poitras of having “promptly sold [the Snowden] secrets to a billionaire”, Pierre Omidyar, and claims we made “a decision to privatize the NSA cache” by joining Omidyar’s new media organization and vesting it with a “monopoly” over those documents.

  • Notes sur Bye bye Greenwald, hello Greenwald
    http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_bye_bye_greenwald_hello_greenwald_01_11_2013.html

    • Il quitte le Guardian. • Énorme et symbolique événement de communication à l’heure de l’inutile censure-Système dont nous menace un PM britannique et poupin, marionnette du MI5 multiplié par le MI6. • Greenwald, avec son compère Snowden et son acolyte Pierre Omidyar, révolutionne-t-il le système de la communication ? • Le général Alexander, qui dirige paraît-il la NSA, continue à geindre : s’il agit comme il agit, c’est à cause du département d’État. • Kerry constate que la NSA est en “mode autopilote” et (...)

  • US puts Internet protests on trial as part of PayPal 14 prosecution
    http://america.aljazeera.com/articles/2013/10/29/prosecutors-put-paypal14andinternetprotestontrial.html

    With online relationships, it’s complicated.

    The billionaire founder of eBay, #Pierre_Omidyar, is bankrolling a new media company with reporters who have used WikiLeaks to break giant stories.

    But the eBay-owned subsidiary PayPal is working with the Justice Department to prosecute a handful of WikiLeaks supporters. The defendants could serve decades in prison, and their convictions could decide if “hacktivism” is free speech or a felony offense.

    On Oct. 31, 14 defendants are scheduled to walk into a federal court in San Jose, Calif. They are known as the PayPal 14, and prosecutors will ask them to plead guilty to attacking PayPal, the online payment service based in that city.

  • Contre Prism, une bombe à 250 millions

    Cet été, dans sa maison d’Honolulu, Pierre Omidyar s’est demandé s’il allait acheter le Washington Post. Discrètement, les propriétaires du journal, passé de l’état de vénérable à celui de vulnérable, sondaient les milliardaires de la high-tech. Omidyar, fondateur et président de eBay, le site de vente aux enchères, l’une des plus belles réussites du commerce électronique, était une cible toute désignée. C’est finalement Jeff Bezos, le patron d’Amazon, qui, le 5 août, s’est porté acquéreur du quotidien, pour 250 millions de dollars.

    Mais pour Pierre Omidyar, l’histoire ne s’arrête pas là. « Ce processus, écrivait-il il y a quelques jours sur le site omidyargroup.com, m’a amené à m’interroger sur l’impact social que pourrait avoir un investissement équivalent dans quelque chose de totalement nouveau, construit à partir de zéro. » La réflexion aboutit à l’annonce, le 16 octobre, de ce qu’il appelle « ma nouvelle aventure journalistique » : la création d’une publication « de masse », à diffusion exclusivement numérique, qui couvrira tous les domaines de l’actualité et aura pour mission de soutenir le travail des journalistes indépendants dans « la recherche de la vérité ». Cette « aventure journalistique » d’un nouveau type, dans laquelle il mettra lui aussi 250 millions de dollars, n’a encore ni nom ni date de lancement, mais elle a fait l’effet d’une bombe dans un milieu où les bonnes nouvelles sont si rares qu’elles font toutes l’effet d’une bombe.

    L’autre étage de la bombe Omidyar est le nom de ses premiers collaborateurs : Glenn Greenwald, Laura Poitras, Jeremy Scahill. Trois journalistes qui ont joué un rôle de premier plan dans la diffusion cet été des révélations sur Prism, le programme de surveillance tentaculaire des services de renseignement américains. Eux aussi réfléchissaient à un projet journalistique lorsque Omidyar a contacté Greenwald. Détaillée tout l’été par The Guardian, puis par Der Spiegel et aujourd’hui par Le Monde, l’affaire Prism, grâce au lanceur d’alertes Edward Snowden, ex-agent de ces mêmes services, a ouvert un débat crucial sur la relation sécurité-liberté et sur le contrôle d’Internet.

    Omydiar est un homme qui réfléchit, en particulier sur le lien entre information et démocratie. Né à Paris il y a quarante-six ans de parents iraniens venus faire leurs études, il déménage avec eux près de Washington à l’âge de 6 ans, puis étudie la science informatique à l’université Tufts, à Boston. Diplômé, il part pour la Silicon Valley. En 1995, il crée eBay. En 1998, l’introduction en Bourse de la société transforme l’immigré en milliardaire. A 31 ans, il est, dira-t-il, « ridiculement riche ».

    Que faire de tout cet argent ? Homme discret, Omidyar rejoint avec sa femme Pam, rencontrée à Tufts, la grande tradition philanthropique américaine. Un peu l’anti-Bezos. Selon USA Today, il y consacre plus d’un milliard de sa fortune, évaluée par Forbes à 8,5 milliards de dollars. Ce qui le préoccupe, lui, ce n’est pas tant la malaria en Afrique que l’évolution de la démocratie aux Etats-Unis. « Le discours politique connaît un déclin dramatique, il y a un vrai manque de leadership », observe Pierre Omidyar dans USA Today. Le rôle du journalisme lui paraît essentiel. Il y apporte sa pierre en créant, en 2010 à Hawaï, une publication locale, Civil Beat. Visiteur fréquent à la rédaction, il explique sa philosophie aux journalistes - « le changement commence par une question » - et finance un service d’assistance juridique pour aider les citoyens à questionner les pouvoir publics.

    En trois dimensions

    Finalement, avec cette nouvelle bombe, les morceaux du puzzle se remettent en place, en 3D. Première dimension : la révolution Internet a brisé le modèle économique des médias traditionnels, qui s’épuisent depuis quinze ans, mortellement parfois, à chercher de nouvelles sources de revenus. Parallèlement, les révolutionnaires ont mûri. Certains, comme Bill Gates (Microsoft a lancé le site Slate), Omidyar et Bezos, choisissent d’investir dans le contenu. Avec des objectifs divers : si Bezos est intrigué par la transformation du modèle économique du Washington Post, Omidyar, lui, veut « convertir les lecteurs ordinaires en citoyens actifs ».

    Deuxième dimension : les Etats-Unis ont produit les excès de l’univers sécuritaire post-11-Septembre, mais ils produisent aussi les contre-feux de ces excès. Le soldat Bradley Manning a nourri WikiLeaks, l’ex-consultant de la NSA Edward Snowden a nourri Laura Poitras et Glenn Greenwald. Au départ, Greenwald est un juriste qui se met à bloguer en 2005 sur les effets pervers de la guerre contre le terrorisme ; le Guardian le remarque et lui propose une collaboration. Laura Poitras réalise des documentaires sur la guerre contre le terrorisme qui dérangent tellement les autorités américaines qu’elle a droit à un traitement de faveur, avec interrogatoires et saisie de ses ordinateurs, chaque fois qu’elle revient de voyage dans son pays, les Etats-Unis. C’est aussi aux Etats-Unis que naît en 2007 une publication innovante en ligne, ProPublica, financée par un couple de philanthropes, Herbert et Marion Sandler, qui lui versent 10 millions de dollars par an pour faire du journalisme d’enquête d’intérêt public.

    Troisième dimension : la mondialisation. Comme les révélations de WikiLeaks, celles de Snowden ont eu une diffusion planétaire. Le gouvernement britannique a forcé le Guardian à détruire ses disques durs, mais ProPublica avait les doubles, de même que Greenwald à Rio de Janeiro. Et le site Web du Guardian est aujourd’hui mondial.

    Perturbatrice, l’innovation est souvent destructrice. Elle est aussi formidablement créatrice.

    par Sylvie Kauffmann

    kauffmann@lemonde.fr

  • Six Degrees of Omidyar - Whimsley
    http://tomslee.net/2013/09/six-degrees-of-omidyar.html

    Le milliardaire Pierre Omidyar, qui veut fonder un nouveau type de journalisme avec Greenwald et 250 M$, a déjà à son actif la destruction d’organisations de microfinance, de philanthropie, le site couchsurfing, etc.

    the orga­ni­za­tion that funded Couchsurfing’s tran­si­tion from non­profit to profit-driven com­pany (...): the Omid­yar Net­work. Again, it saw mar­kets and profit as a way to scale up a non-market oper­a­tion, and again the #profit motive is dri­ving out the non-commercial effort that is needed to sus­tain a trust­ing com­mu­nity.
    Update (Octo­ber 15 2013): Couchsurfing’s CEO just resigned and 40% of the staff was layed off.

    #turbocapitalisme la #disruption arrive dans la #presse via @cryptome

  • Greenwald et la légitimité de l’insurrection antiSystème
    http://www.dedefensa.org/article-greenwald_et_la_l_gitimit_de_l_insurrection_antisyst_me_17_10_201

    • Greenwald quitte le Guardian pour une aventure inédite. •Il va prendre la tête d’un projet considérable, financé par un jeune milliardaire défenseur des principes de liberté d’expression de la “génération internet.2”, l’irano-franco-américain Pierre Omidyar. •Il s’agit d’une expansion radicale du domaine de l’antiSystème, voire de sa légalisation contre l’illégitimité grandissante des monstres du Système. •Le pire d’entre tous ces monstres, la NSA certes, tient un rôle fondamental dans la construction de cet (...)

  • Un milliardaire franco-américain lance un média d’investigation

    http://www.rue89.com/2013/10/16/milliardaire-franco-americain-lance-media-dinvestigation-246677

    L’annonce de la démission de Glenn Greenwald du Guardian a créé la sensation cette semaine, alors que c’est ce journal qui a « porté » les révélation de l’ancien analyste Edward Snowden sur les écoutes de la NSA et le scandale qui a suivi.

    Greenwald n’avait pas été explicite, indiquant simplement qu’il avait reçu une offre « impossible à refuser ». On sait aujourd’hui que cette offre est venue de Pierre Omidyar.

    Dans un entretien téléphonique avec Jay Rosen, professeur de journalisme à New York, qui en rend compte sur son blog, Pierre Omidyar raconte qu’il a appris que Glenn Greenwald, l’auteur des fuites sur la NSA en compagnie de la journaliste Laura Poitras, ainsi que Jeremy Scahill, journaliste au journal de gauche américain The Nation, avaient un projet de média.

    Avec une fortune supérieure à huit milliards de dollars, Pierre Omidyar leur a proposé de rapprocher leurs projets et de se lancer ensemble avec un média qui donnerait les moyens au journalisme d’investigation de se développer sans entraves, tout en couvrant l’ensemble des champs de l’information.