person:pour

  • Rueil-Malmaison : 3 femmes dénonçant une pancarte sexiste convoquées par la police - Terrafemina
    https://www.terrafemina.com/article/rueil-malmaison-trois-femmes-denoncant-du-sexisme-convoquees-par-la-police_a348065/1

    C’est l’histoire d’un restaurateur à Rueil-Malmaison, qui chaque jour, pour amuser les passant·es, écrit une blague sur l’ardoise devant son commerce. Parfois, fier de lui, il en poste des photos sur un groupe Facebook d’entraide locale nommé « Rueil-Malmaison ».

    Fin janvier, une jeune femme, C., abonnée à la page Facebook « Rueil-Malmaison », fatiguée du sexisme régulier de ces photos, décide de dénoncer sur Twitter le sexisme des pancartes où on peut par exemple lire : « Un jour, les femmes domineront le monde, mais pas aujourd’hui c’est les soldes », ou une autre encore plus problématique « Mon secret séduction tient en trois mots : Gentillesse, Humour, Bagou. Si ça marche pas ? Je me contente des premières lettres ». Le tout faisant le mot « GHB », soit la drogue du violeur.

    Aujourd’hui, pour avoir dénoncé cette ardoise que l’on pourrait considérer comme un appel au viol, trois femmes sont convoquées au commissariat de Rueil-Malmaison : C., son amie L., qui avait repris la photo pour la dénoncer sur Twitter, et l’une de leurs anciennes professoresses qui avait dénoncé sur sa page Facebook privée les insultes des internautes reçues par C..
    La réponse du restaurateur

    La professoresse explique : « Un brigadier chef m’a appelée sur mon téléphone portable vendredi (1er février) pour me convoquer. Sous le coup de la stupéfaction, j’ai raccroché. J’ai rappelé pour demander pourquoi j’étais convoquée et il m’a dit texto : ’Pour harcèlement sur les réseaux sociaux’, ce à quoi j’ai répondu : ’C’est une plaisanterie ?’. »

    Elles ne savent pas officiellement l’objet de leur convocation qui, pour la professoresse, devait avoir lieu ce jeudi 7 février à 14h30, mais qui est reportée selon le commissariat de Rueil-Malmaison, le brigadier s’occupant de l’affaire étant « malade depuis mercredi ». Pour les deux jeunes femmes, la convocation est reportée sans date pour le moment.

    Le commerçant avait déjà menacé L. de porter plainte via des messages privés sur Twitter envoyés après la première publication et dénonciation de cette pancarte. Ce qu’il semble avoir fait. Contacté, il ne confirme pas, répondant : « Ce dossier est dans les mains de la justice et c’est la justice qui décidera des suites de ce dossier ou pas. »
    Aide juridique de la Fondation des femmes

    Avertie de la convocation le vendredi 1er février, et ne voulant pas y aller seule, la professoresse, enseignante de longue date, a cherché de l’aide, qu’elle a trouvé auprès de la Fondation des Femmes, structure de soutien aux actions pour l’égalité femmes-hommes et qui lutte contre les violences faites aux femmes. La Fondation l’a aiguillée vers sa Force juridique, qui réunit plus de 150 avocat.e.s, professionnel.le.s du droit et expert.e.s bénévoles défendant les droits des femmes.

    Pour Anne-Cécile Mailfert, Président de la Fondation des Femmes, cette affaire de Rueil-Malmaison est « stratégique », tombant la même semaine que le procès pour diffamation contre six femmes ayant témoigné contre l’ex-député EELV Denis Baupin, qui attaque également France Inter et Mediapart ayant enquêté sur le sujet.

    Elle dénonce les tentatives de mise sous silence des femmes qui dénoncent le sexisme et les violences : « Un an après #MeToo, on a l’impression qu’il y a ce retour de bâton qui est très préoccupant. #MeToo a permis de libérer la parole et il faut qu’on puisse continuer à le faire dans de bonnes conditions. On ne peut pas dire d’un côté aux victimes ’allez-y parlez’, et puis de l’autre côté ’ha bah non faut pas parler sur Twitter, il ne faut porter plainte’. Et une fois qu’elles portent plainte, on vous attaque pour dénonciations calomnieuses [affaire Baupin], et quand elles parlent sur les réseaux sociaux, on leur dit qu’elles harcèlent. »

    Pour Anne-Cécile Mailfert, quelque chose ne tourne pas rond : « Dans le cas de Rueil, on prendre la plainte pour harcèlement d’un homme sexiste. Il y a probablement un officier de police qui va travailler pendant plus d’une semaine sur cette affaire. C’est vraiment un dévoiement de la justice et de la police, qui sont en train de travailler là-dessus plutôt que sur des choses plus importantes et plus graves. »

    Selon la présidente de la Fondation des Femmes, la pancarte du restaurateur va au-delà du sexisme : « Ça n’est pas juste une ’blague’ sexiste, il est allé encore plus loin. La dernière pancarte sur le GHB, ça c’est un délit puisque c’est une incitation à la commission de délit. »
    "Le dossier du monde à l’envers"

    C’est l’avocate Sophie Soubiran qui accompagnera les trois femmes au commissariat de Rueil-Malmaison. Selon elle, « c’est le dossier du monde à l’envers. On a à l’origine une personne qui fait un délit d’incitation à un crime -qui est un délit de presse puisqu’il le poste sur Facebook- le fait que le GHB est une alternative à la séduction. Il est là, le problème juridique. Qu’ensuite, des jeunes femme courageuses décident d’utiliser les réseaux sociaux pour dénoncer et faire cesser, ça se passe normalement. Là où ça ne va plus, c’est quand on commence à utiliser le droit pour les faire taire. »

    Elle dénonce le deux poids deux mesures : « Quand on connaît le traitement qui est fait aux femmes qui vont déposer plainte dans les commissariats, même s’il y a des choses qui s’améliorent, pour des vraies atteintes... ».

    Et ajoute : « Elles sont toutes les trois convoquées rapidement. Cela veut dire qu’on met en branle tout un dispositif au commissariat pour traiter la plainte de ce restaurateur qui considère qu’il n’a pas à répondre de ses actes. Il y a un problème de disproportion absolu [...] Il ne faut pas que les femmes qui prennent la parole de manière plus globale, dans ce contexte de procès Baupin, soient les victimes au carré avec l’usage du droit. »
    Une plainte pour provocation à la commission d’une infraction

    La professoresse convoquée explique avoir simplement voulu dénoncer du sexisme ordinaire, et dans le cas de son ancien élève, les attaques qu’elle subissait sur Facebook. Elle ne veut pas atteindre au commerce du restaurateur : « Je ne veux pas détruire la vie de quelqu’un, mais je ne veux pas qu’on détruise la mienne ou celles de mes élèves. »

    La vitesse avec laquelle elle a été convoquée l’interpelle, alors qu’elle-même avait porté plainte il y a deux ans pour une autre affaire dont elle vient tout juste d’avoir des nouvelles : « Là, on est convoquées en quinze jours. Il aurait suffit à ce monsieur de dire à L. et C. : ’Désolé, je ne me suis pas rendu compte, j’ai été sexiste’ et ça se serait arrêté là. »

    S’il semble que cela soit le restaurateur qui ait porté plainte, la riposte s’organise pour sa pancarte. Le collectif féministe contre le viol va déposer plainte ce jeudi 7 février pour provocation à la commission d’une infraction, délit passible d’une peine de prison.

    #police #sexisme #culture_du_viol #harcelement #backlash

  • Venezuela : Moins d’un an après la réforme monétaire (suppression de 5 zéros pour passer du bolívar fort au bolívar souverain) introduction de nouvelles coupures de 10000, 20000 et 50000 bolívar…

    Tres nuevos billetes se incorporan al cono monetario
    http://www.el-nacional.com/noticias/economia/tres-nuevos-billetes-incorporan-cono-monetario_285063

    Las piezas de 10.000 bolívares, 20.000 bolívares y de 50.000 bolívares comenzarán a circular paulatinamente

    Como parte del proceso de ampliación del cono monetario, tres nuevos billetes se incorporarán a la familia de especies monetarias a partir del 13 de junio de 2019, informó el Banco Central de Venezuela.

    cf. https://seenthis.net/messages/710786

  • Deux avocats accusent l’UE de crimes contre l’humanité envers les migrants de Libye
    Par Stéphanie Maupas Publié le 03 juin 2019
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/03/plainte-contre-l-union-europeenne-devant-la-cpi-pour-le-traitement-des-migra

    Deux avocats accusent l’Union européenne et ses Etats membres de crimes contre l’humanité pour meurtre, torture, traitements inhumains et déplacements forcés, commis à l’encontre de migrants tentant de fuir la Libye. Dans une plainte, qui devrait être transmise lundi 3 juin à la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, ils dénoncent des politiques « visant à enrayer à tout prix les flux migratoires vers l’Europe, y compris par le meurtre de milliers de civils innocents fuyant une zone de conflit armé ». L’issue de la plainte est incertaine. La procureure n’est légalement pas tenue par les communications reçues d’individus ou d’organisations non gouvernementales (ONG).

    Pour Omer Shatz, membre du Global Legal Action Network (GLAN – Réseau mondial d’action juridique), une ONG qui a déjà engagé plusieurs procédures au nom des victimes de la politique migratoire de l’UE, et Juan Branco, avocat et polémiste, et ancien assistant du premier procureur de la CPI, la politique migratoire de l’Union européenne « a ignoré le sort des migrants en détresse en mer, afin de dissuader les personnes se trouvant dans une situation similaire de rechercher un refuge sûr en Europe ». Depuis 2016, l’UE aurait, en outre, par son soutien aux garde-côtes libyens, « orchestré, directement et indirectement, l’interception et la détention des 40 000 personnes qui avaient réussi à échapper à l’enfer que la Libye était devenue pour elles ».

    ““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““
    L’UNION EUROPEENNE COUPABLE DE CRIME CONTRE L’HUMANITÉ ?
    Le Média - Ajoutée le 4 juin 2019
    https://www.youtube.com/watch?v=4YPC7tTkGTQ

  • Seuils de pauvreté : le mauvais calcul de l’Observatoire des inégalités | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/pierre-concialdi/blog/080619/seuils-de-pauvrete-le-mauvais-calcul-de-l-observatoire-des-inegalite

    Dans le dossier consacré par Libération du 5 juin au dernier rapport de l’Observatoire des inégalités, une infographie donne des seuils de pauvreté et de richesse pour diverses situations familiales. Le même graphique est reproduit dans un billet publié le 6 juin sur le site de Mediapart[1]. Pour les familles nombreuses (couples avec 3 enfants et plus) le seuil de pauvreté est de 1928 €, soit environ 70€ de moins que le seuil défini pour les couples avec deux enfants (1999€). Autrement dit, il faut moins de ressources aux familles nombreuses qu’aux couples avec deux enfants pour « sortir », en quelque sorte, de la pauvreté alors que leurs besoins sont pourtant plus importants. L’écart est aussi frappant entre les familles monoparentales (dont plus de la moitié comporte 2 enfants ou plus) et les couples sans enfant. Ces derniers doivent disposer d’un peu plus de 1500 € par mois pour sortir de la pauvreté alors que leur voisine de palier qui élève seule 2 enfants n’aurait besoin que d’un peu plus de 1000€. Il n’y a pas d’erreur ni de coquille dans ces chiffres. L’observatoire des inégalités assume depuis longtemps le résultat paradoxal de ce calcul des seuils de pauvreté qui aboutit à en pervertir la signification.
    Pour calculer un seuil de pauvreté monétaire, on définit arbitrairement une norme en-dessous de laquelle les individus sont qualifiés de pauvres. Ce seuil équivaut à un certain pourcentage (50%, 60%...) du revenu médian, celui qui partage la population en deux parties égales (une moitié se situe au-dessus, l’autre moitié au-dessous). Le seuil retenu par l’observatoire est de 50% pour tous les ménages. Là n’est pas l’explication du paradoxe.

    Ce qui distingue le calcul de l’observatoire de toutes les approches existantes, c’est qu’il retient le revenu médian correspondant à chaque situation familiale prise isolément et non pas le revenu médian de l’ensemble de la population française comme on le fait habituellement. Le seuil de pauvreté des familles nombreuses est ainsi égal à la moitié du revenu médian de ces familles nombreuses ; le seuil de pauvreté des personnes seules est égal à moitié du revenu médian des personnes seules, etc. Comme le revenu des familles nombreuses est plus faible que celui des couples avec deux enfants, ce calcul aboutit à un seuil de pauvreté moins élevé pour les familles nombreuses.

    Le chiffrage du seuil de pauvreté dépend ainsi très fortement de la position de chaque type de ménage dans l’échelle des revenus. Les besoins des enfants de familles nombreuses sont évalués à l’aune de la condition sociale de ces familles aux revenus généralement modestes. Ils sont donc moins importants, dans l’optique de l’Observatoire, que ceux des enfants des familles de taille restreinte aux revenus plus élevés. En résumé, cette méthode de calcul considère que les besoins de toutes les personnes ne sont pas (ou ne devraient pas être ?) les mêmes. Dans ce schéma de pensée, il n’y a pas d’égalité face à la nécessité. D’où le paradoxe initial dont une autre lecture est de dire que, selon l’Observatoire, les besoins des familles nombreuses seraient moins importants que ceux des familles restreintes. Aucune analyse de la pauvreté ne permet de soutenir une telle conclusion.

    Ce mode de calcul aboutit à donner une représentation fragmentée de la réalité sociale. Il y a ainsi le monde des familles monoparentales, celui des couples sans enfant, celui des personnes seules…mais ces mondes sont étanches. Ils coexistent sans faire véritablement société par rapport à un repère commun. Mais comment progresser alors vers une société inclusive ?

    Dans des sociétés rongées par l’anomie, il est essentiel de pouvoir disposer de repères pertinents pour nourrir le débat public. Il est regrettable que sur une question aussi essentielle que celle de la pauvreté, l’Observatoire des inégalités continue d’entretenir une confusion qui ne peut qu’être nuisible à ce débat.

    Question @simplicissimus est-ce que ca veut dire que les mères célibataires sont en fait encore plus nombreuses et plus pauvres que ce que les statistiques montrent ?

    • À la lecture de l’article, avant d’arriver à ton questionnement, je me faisais la remarque – pour la énième fois ! – que le seuil et le taux de pauvreté sont toujours nommés de façon incomplète, ce induit à penser en terme de pauvreté absolue. Il s’agit toujours de (seuil et taux de) #pauvreté_relative ; relative à quoi ? À un groupe de référence.

      Le choix méthodologique discuté ici est de choisir comme groupe de référence la population tout entière, solution préconisée par PC, ou de rapporter à des sous-groupes déterminés par la composition familiale, option (très) violemment critiquée par le même.

      Or il y a un lien entre niveaux de revenus et composition familiale, ce que montre le graphique autour duquel a lieu la discussion


      (l’article de Libération est là :
      https://www.liberation.fr/france/2019/06/04/un-riche-peut-en-cacher-plein-d-autres_1731721 )
      version simplifiée de celui qu’on peut trouver dans le Rapport 2019

      (extrait des bonnes pages dudit Rapport consultées ici
      https://fr.calameo.com/read/0048113144955c7921fdc )

      Quand on se déplace vers la droite sur l’axe des types de famille les revenus augmentent à tous les étages de la distribution ( Ie quelque soit le décile). À l’exception de la dernière catégorie couple, + de 2 enfants où ça baisse légèrement.

      Je souligne (encore et toujours) ce que rappelle @aude_v, ci-dessus que le taux de pauvreté est essentiellement un indicateur de dispersion. Ainsi dans la méthodologie de l’OdI, si on augmente d’une somme fixe les revenus de toutes les personnes seules, leur seuil de pauvreté va s’élever mais le taux de pauvreté (relatif au groupe Personne seule) ne variera pas. Pour l’approche où la référence unique est l’ensemble de la population, l’effet n’est pas du tout aussi immédiat (il dépend des formes des répartitions et de la proportion du type de famille) mais devrait (sauf «  pathologie  ») aboutir à une augmentation du seuil de pauvreté global (puisque les revenus - du moins une partie d’entre eux - ont augmenté) et à une baisse du taux de pauvreté (global) des Personne seule ainsi qu’à une légère augmentation du taux de pauvreté des autres catégories (le revenu médian global a augmenté du fait des Personne seule mais pas le leur).

      Bref, je suis de l’avis de PC : un seuil de pauvreté global.

      Pour discuter du lien avec la composition familiale, il faudrait pouvoir disposer de l’analyse «  duale  », à savoir la répartition par type de famille des «  riches  » et des «  pauvres  ».

      Je bute enfin dans l’article de Libération sur le dernier graphique reproduit (dont je ne sais s’il vient du Rapport puisqu’il ne figure pas dans les quelques pages accessibles) qui utilise des sources complètement différentes et qui n’est d’ailleurs pas commenté dans l’article.

      Il laisse entendre que sur le long terme (depuis 1920…) ça va plutôt en s’améliorant pour les pauvres (enfin, par la moitié de la population aux revenus les plus bas) et qu’après une très mauvaise décennie des années 80 le balancier repart dans le « bon » sens. Je tique juste sur le fait qu’il s’agit des revenus avant impôts et prestations sociales, donc pas vraiment comparable avec les chiffres précédents…

    • C’est possible qu’il y ai de meilleurs procédés, mais cette méthode fait qu’on en discute ici et que j’ai appris deux ou trois trucs et pas compris d’autres aussi. Egoistement je le remercie de son bourrinage qui m’as attiré l’attention sur ce sujet de spécialistes.
      Ce qui me surprend et que j’ai peut être pas compris, c’est que j’ai l’impression que ce seuil de pauvreté est calculé en fonction de seuls revenus moyens de groupes et non selon un rapport entre les couts de la vie* et des revenus. Ca ferait que certains groupes pourraient avoir un revenu moyen qui ne permet pas l’accès à un logement ou autres besoins vitaux (ce qui les met dans la pauvreté à mes yeux) mais que ca serait pas considéré comme « pauvre » statistiquement car la moyenne du groupe est le référent et non pas un revenu minimum viable.

      *par là je veux dire une sorte de revenu minimum viable pour pourvoir aux besoins en logement, nourriture, vetements, énergie, santé, hygiène, assurance pour chaque citoyen·ne qui servirait de base ce calcule.

    • Ça revient plus ou moins au même : justement avec le ratio logement/transports. Le gros des factures est au même tarif partout, même si on n’a pas le même service en bout de ligne. Parfois, c’est plus cher (et moins bien) à la cambrousse, comme pour internet en zone définitivement non dégroupée. Et si les logements sur nettement moins chers au m², il faut bien comprendre qu’il y a très peu de toutes petites surfaces disponibles en cambrousse et que les grandes maisons qu’on y trouve sont très coûteuses à l’entretien, parce qu’il s’agit d’un parc vieillot à indigne. Donc, tu gagnes pas tant que ça sur le logement, sauf en terme d’espace, mais financièrement, c’est pas loin de se valoir.
      Par contre, on te demande rarement de présenter 4 générations de garants et 10 ans de salaires de riche pour y accéder. Sinon, ça resterait vide.

      Le souci, c’est précisément l’accès au non-marchand : plus trop de services publics, donc des frais et des problèmes en permanence, ce qui a un coût. Là, déjà, c’est 1500€ de frais en plus parce que ma fille est au lycée et en internat, faute de possibilité plus proche. Et encore, je suis contente, j’ai la prise en charge des 570€ de frais de transports qui vont avec par la région… sauf que, entre les jours fériés non desservis, les grèves, les retours directs pour maladie, j’ai quand même dû financer de ma poche une bonne dizaine d’A/R dans l’année, soit un total d’un peu plus de 2000km forcément en bagnole, plus le temps passé (si j’avais été en salariat, je pense que j’aurais dû laisser du salaire, là, à force !).

      Et on pense à la suite, c’est à dire au fait qu’on a aucune idée de la manière dont on va pouvoir financer le supérieur. Si tu es en ville, tu as toujours la ressource (un peu mesquine, mais non !) d’aller à la fac du coin. Mais là, ça veut dire… logement en ville, donc, on revient au problème de départ… mais avec des revenus de la campagne.

      Parce que voilà, ce que les minima sociaux ne reflètent pas non plus, ce sont les disparités d’accès au salaire : les postes à valeur ajoutée sont tous concentrés en ville. Les (très) bon salaires aussi. Les fonctionnaires permettaient de lisser un peu dans les sous-préfectures, mais le démontage des services publics fait disparaitre ses sources de revenus. Donc les perspectives d’emploi et de salaire sont toujours moins bonnes.

      Mais en même temps, pour de plus en plus de choses, nous devons nous rendre dans les villes… qui ne veulent pas de nous : pas de transports en commun périphéries→métropoles et nouvelle politique d’exclusion des voitures des métropoles = péage urbain.

      Donc, tu vois, je pense qu’avec les frais et avantages cachés, on peut s’en tenir à un seuil de vie unique… et par personne !

    • Mais il n’existe pas cet indicateur ? Ca me semble pas plus difficile à calculé que tous ces multiplicateurs et taux de moyennes de revenus par groupes. On doit avoir tous les détails dans les études de marché ou conso, alors je comprend pas comment ce chiffre est présenté avec ce genre de statistiques sur la pauvreté.

    • Sur gogol j’ai trouvé ceci qui est peut être un début - c’est une moyenne par pays par rapport au cout de la vie à new-york :
      https://planificateur.a-contresens.net/classement_par_pays/cout_de_la_vie.html

      ici une estimation par les gentes elles mêmes :
      1.490 euros par mois : le coût de la vie selon les Français

      https://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20140205trib000813704/1.490-euros-par-mois-le-cout-de-la-vie-selon-les-francais.html

    • Avant et dans d’autres pays ou à d’autres époque, on peut/pouvait toujours trouver une piaule quelque part : garni/meublé, comme dans Le jour se lève.

      @aude_v
      Sans remonter à l’époque du film Le jour se lève j’ai souvent loué des meublés (en France) dans les années 80/90 et pour moins de 150 euros. ça ne ressemblait pas à l’ambiance du film de Carné mais j’étais pas loin de celle du bouquin de Georges Orwell.


      https://www.curabooks.fr/l/george-orwell-dans-la-deche-a-paris-et-a-londres

    • Le voila cet indice :

      Pour l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES), qui publie ce vendredi son rapport annuel, ce revenu de référence s’élève à 1.424 euros par mois pour une personne seule sans enfant . Des chiffres obtenus par consensus, mêlant participation de citoyens et évaluations d’experts en vue de définir ce qu’est un revenu minimum permettant de « disposer des ressources suffisantes, non seulement pour faire face aux nécessités de la vie quotidienne (se loger, se nourrir, avoir accès à la santé…) mais aussi pour avoir la possibilité de participer à la vie sociale ».

      https://www.20minutes.fr/societe/1556807-20150306-quand-seul-comment-vit-1424-euros-mois

      C’est ici que devrait être le revenu minimum, RSA et autres seuils.

    • j’ai jamais eu de punaises dans mon lit @mad_meg parait que c’est horrible. Des poux, des morbacs... et les locataires de Gainsbourg me font penser que les bains-douches ont aussi pratiquement disparu des grandes villes.
      Je me souviens de partager une piaule, en 85, occupé par deux arabes dans le XI à Paris. Dont un me sous louait son lit (20 francs/jour) pendant qu’il était parti au bled quelques semaines. Son collègue faisait parfois un succulent couscous. La piaule était propre mais dans la cour il y avait des rats plus gros que le mickey-maousse de gainsbarre.

    • voici le détail du chiffre fournis plus haut :

      Pour en arriver à cette estimation mensuelle de 1.424 euros, l’ONPES a élaboré une liste de postes de dépenses dont elle a évalué puis additionné les coûts pour une personne vivant seule dans un logement social dans une ville moyenne comme Tours ou Dijon.

      Au premier rang des dépenses incompressibles, c’est sans surprise le loyer pèse le plus sur les finances. Un poste de dépenses qui représente 33% du budget, avec un coût moyen s’élevant à 471 euros. Viennent ensuite les frais transports (21%) et l’alimentation (15%).
      Participer à la vie sociale

      Partir en vacances une à deux semaines par an, pratiquer des activités culturelles et sportives, se faire un resto de temps en temps et pouvoir offrir des cadeaux : toutes ses dépenses ont été considérées par les personnes interrogées comme relevant d’un besoin minimum. Avec 150 euros, soit 11% du revenu total, un célibataire sans enfant pourrait s’offrir une vie sociale décente, selon l’estimation du rapport de l’ONPES.

      Et pour être bien dans ses pompes, ce budget de référence est aussi pensé pour s’octroyer chaque mois une enveloppe shopping d’une centaine d’euros pour les vêtements et les produits d’hygiène et de beauté.
      A chaque famille son budget

      En plus de celui des personnes seules, le document présente aussi des chiffres élaborés pour les autres configurations familiales. Le budget de référence d’une famille monoparentale avec deux enfants s’élève ainsi à 2.599 euros par mois, celui d’un couple avec deux enfants à 3.284 euros et celui d’un couple d’actifs sans enfant à 2.133 euros. Des chiffres majorés de 150 à 300 euros par mois lorsque le logement n’est pas social mais loué dans le parc privé.

      Dernier détail : ces frais, calculés sur la base de personnes vivant dans des villes de taille moyenne comme Tours et Dijon, ne s’appliquent pas aux millions de personnes qui vivent dans de grandes villes, où les prix, notamment ceux du marché immobilier, sont plus élevés.

    • Il s’agit pas d’un revenu pour urbain·nes mais une moyenne nationale et même pour les transports en commun certaines villes sont très chères :

      Côté transports, dix agglomérations (incluant l’Île-de-France) pratiquent des tarifs supérieurs à la moyenne nationale de 269,49 euros . À Tours, Rennes, Lyon, Dijon et Lille, l’abonnement avoisine ou dépasse les 300 euros

      https://etudiant.lefigaro.fr/article/cout-de-la-vie-etudiante-un-budget-moyen-de-837-72-eur-par-mois-se

      donc 280€ c’est pas mal et c’est pas un luxe de pollueur·euse en SUV. C’est le prix moyen des transports en commun dans les villes de ce pays.

    • 280€ ca doit comprendre effectivement les voitures et les déplacements des deux semaines de vacances. Je me déplace surtout à pied et je ne connais pas les tarifs des transports.

      @vanderling je croie pas que devoir frauder les transports ou être sous la surveillance des services sociaux ( par exemple les TCL sont connus pour humilier mensuellement les abonnées bénéficiant de tarifs sociaux). Il me semble qu’un indicateur de revenu décent devrait être au dessus des seuils de l’aide sociale.

      Il y a aussi le seuil d’imposition qui peu servir d’indicateur de niveau de vie décent.

      14 610 € : c’est le seuil du revenu net imposable d’une personne seule (célibataire, divorcé, séparé ou veuf) pour une part de quotient familial, au-dessous duquel un contribuable n’a à payer d’impôt en 2019 sur ses revenus perçus en 2018. Il s’agit d’une somme identique à celle de l’an dernier.7 janv. 2019

      Ca fait 1217,5€ par mois -14% d’impôts, (170,4€/mois)
      Au final les français imposables les moins riches disposent de 1047,1€ par mois et par personne une fois les impôts payés.

    • Ah, le calcul de l’impôt sur le revenu…
      Il est progressif et donc se calcule par tranche.

      La première tranche est celle qui est à 0%, elle doit être autour de 9700€.

      Donc, la seconde tranche est celle qui paie des impôts… effectivement à 14% au lieu de 5… mais à partir de 9700€.

      Donc, le gus imposable à 14610€ de revenu (aurait dû faire un don pour passer à la tranche en-dessous, mais bon !), il paie sur la partie qui dépasse la première tranche, soit 9700€.

      Donc la part de revenu taxée à 14% est de 14610-9700 : 4910€, soit 687,2€ (ce qui est beaucoup pour ce niveau de revenu, la tranche à 5% était tout de même plus appropriée !), c’est à dire 57€/mois, ce qui nous fait un revenu disponible de 1160€/mois, ce qui n’est quand même pas gras pour un gus qui doit en plus supporter un patron la moitié de son temps de veille.

      À noter que les types qui couinent qu’ils sont taxés à 45%, font l’impasse sur le fait que les 45% ne s’appliquent pas à l’ensemble des revenus qu’ils n’ont pas réussi à optimiser, mais bien sur la tranche de revenus où commencent les 45%. Leurs 9700 premiers euros sont taxés à 0% comme pour tout le monde, ils paient 14% sur le tranche suivante comme tout le monde, et ainsi de suite. Donc leur taux effectif de prélèvement n’est pas du tout de 45%, mais moins.

    • Ah, j’oubliais la déduction forfaitaire sur l’impôt à payer pour les petits revenus imposables.

      Réduction de l’impôt 2019
      Réduction forfaitaire de 20%

      Une réduction forfaitaire de 20% du montant théorique de l’impôt est accordée aux ménages dont le revenu fiscal de référence (RFR) est inférieur à 21 037 € (personne seule) ou 42 073 € (couple), augmenté de 3 797 € par demi-part.
      Réduction dégressive

      A partir de 18 985 € de RFR (personne seule) ou de 37 969 € (couple), majorés des éventuelles demi-parts (3 797 €), un dispositif de lissage est appliqué pour limiter les effets de seuil.

      soit R1 : le seuil de 21 037 € ou de 42 073 €, majoré des éventuelles demi-parts
      soit R2 : le revenu fiscal de référence du couple
      N = R1 moins R2
      D : 2 000 € pour les personnes seules et 4 000 € pour les couples.

      La réduction d’impôt ne sera pas de 20%, mais de 20% x N/D.

    • J’ai eu le nez fin cette semaine @mad_meg j’ai pris 10 tickets = 13.50 euros (dont 1 gratuit, merci la Star) un peu plus de 1 euro le transport de 30 mn pour me rendre dans le centre de Rennes, ça reste cher et un control. Tout ça pour gagner le smic, merde je vais finir par enfiler un gilet jaune.

    • Sinon, voilà les tranches 2019

      Le montant de l’impôt sur le revenu dépend des tranches et des taux d’imposition. Voici le barème 2019 sur les revenus 2018 tel que prévu par le projet de loi de finances.

      Jusqu’à 9 964 : 0% ;
      de 9 964 à 27 519 : 14,00% ;
      de 27 519 à 73 779 : 30,00% ;
      de 73 779 à 156 244 : 41,00% ;
      au-delà de 156 244 : 45%.

    • Sans compter les différents transferts sociaux dont, pour commencer la prime d’activité pour laquelle je vois que le plafond de revenu est cette année de 1,5 SMIC soit pour une pour personne seule, 1790€ nets/mois.

      Calcul complexe, le montant étant progressif puis dégressif,…

    • C’est parce que nous sommes dans un pays nataliste que le coût d’un enfant est largement sous-estimé ?

      Il n’y a pas beaucoup de moments dans la vie où un gosse ne coûte pas trop cher. En gros, il faut une pièce de plus, donc rien que cela tout les mois, sur le prix du logement ; il faut lea nourrir et il y a des âges où ielle mange plus qu’un adulte en pleine santé. Il y a les déplacements supplémentaires, les frais de scolarité, qui augmentent de façon exponentielle.

      Bref, je ne vois pas pourquoi le coût d’un enfant est si mal évalué.

    • Les femmes ont de 50% (les avocates) à 5% ( celles qui s’en sortent le mieux) de revenus en moins que les hommes pour un travail égal, imagine ce que ca laisse aux enfants. On arrive même pas a faire interdir de les frapper et les humilier alors une vie décente... C’est pas ce que parcoursup leur réserve. Dans ma recherche de cet indice de revenu décent je ne fait pas de distinction d’âge, revenu par personne ca comprend les enfants, comme les personnes adultes et personnes âgées aussi. C’est une moyenne par personnes qui comprendrait toutes les personnes. Les nuances sont apporter par les autres indices tel que l’étude de départ qui considere les enfants comme des animaux d’élevage dont le coût baisse quand tu les élèvent en batterie.

  • Pour Nicolás Maduro, El Español annonce une « extraction à la Oussama Ben Laden », courte et propre organisée depuis Washington…

    El Español: La extracción de Maduro se estaría organizando desde Washington
    http://www.el-nacional.com/noticias/politica/espanol-extraccion-maduro-estaria-organizando-desde-washington_282042


    Cortesía

    El Departamento de Estado de EE UU, la OEA y parte de la oposición en el exilio estarían negociando la salida del poder de Nicolás Maduro, reseñó El Español

    «La operación de extracción, si es necesaria, será como la de Osama bin Laden, limpia y corta. Son sólo tres o cuatro personas a las que hay que apresar», explicó una fuente directamente implicada en la negociación del oficialista. 

    De acuerdo con el documento que ya estaría finalizado pero aún sigue en discusión, plantea “la intervención de tropas extranjeras para sacar de sus posiciones de poder a los líderes chavistas”.

  • Pour François Delattre, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité, Nicolás Maduro est responsable de la crise humanitaire que traverse le #Venezuela
    Francia en la ONU: Maduro es responsable de la crisis humanitaria más grave
    http://www.el-nacional.com/noticias/mundo/francia-onu-maduro-responsable-crisis-humanitaria-mas-grave_278585

    El representante permanente de Francia ante la Organización de las Naciones Unidas afirmó este miércoles que Nicolás Maduro y sus allegados son responsables de la crisis que atraviesa Venezuela.

  • Centre Mali, il faut enrayer le nettoyage ethnique
    La redaction de Mondafrique - 25 mars 2019
    https://mondafrique.com/mali-il-faut-enrayer-le-nettoyage-ethnique

    Une attaque visant des populations peul dans la région de Mopti a fait au moins 134 morts le 23 mars, dernier épisode d’une série de violences intercommunautaires. Le directeur du projet Sahel à Crisis Group, Jean-Hervé Jézéquel, appelle les autorités maliennes à enrayer l’engrenage du nettoyage ethnique.

    ““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““"
    Massacre de Peuls au Mali : les exactions n’ont "pas une origine ethnique"
    26/03/2019
    https://www.france24.com/fr/20190326-mali-attaque-peuls-chasseurs-dogons-origine-ethnique

    Au Mali, le bilan de l’attaque d’un village peul samedi par des milices de chasseurs est passé à 160 morts. Pour André Bourgeot, directeur de recherche au CNRS, des amalgames font faussement croire à l’origine ethnique de ces exactions.

    #Mali

  • Le gouvernement s’attaque aux SCOP

    Note : article du Mardi, 4 Décembre 2018 (cf commentaire de @b_b ci-dessous)

    Les députés de la majorité viennent de voter un amendement au projet de loi de finances 2019 touchant au cœur du fonctionnement des sociétés coopératives et participatives. La Confédération générale des SCOP sonne l’alerte.

    https://www.humanite.fr/le-gouvernement-sattaque-aux-scop-664586

    • Ha mais c’est « vieux » et le projet semble avoir été abandonné cf :

      Les députés ont confirmé le 19 décembre, lors du vote du projet de loi de finances 2019 en deuxième lecture, le maintien de la franchise d’impôt au titre de la provision pour investissement (PPI) que les Sociétés coopératives et participatives (Scop) utilisent pour la réalisation d’investissements dans les 4 ans de sa constitution (Article 237 bis A du Code général des impôts).
      Ils se sont également prononcés pour le maintien de la déductibilité fiscale des mises en réserves impartageables des Sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) (Article 209 du Code général des impôts).

      http://www.les-scop.coop/sites/fr/espace-presse/communique-PLF-vote-assemblee-nationale

    • Le gouvernement s’attaque aux SCOP
      Mardi, 4 Décembre, 2018 Stéphane Guérard

      Les députés de la majorité viennent de voter un amendement au projet de loi de finances 2019 touchant au cœur du fonctionnement des sociétés coopératives et participatives. La Confédération générale des SCOP sonne l’alerte.

      Les sociétés coopératives et participatives seraient-elles sorties des radars du ministère de l’Economie et des Finances ? Les voilà en tous cas prisent dans le vaste balayage des « niches fiscales inutiles » auquel Bercy s’est fait fort de procéder dans le projet de loi de Finances 2019 (PLF). Un amendement de dernière minute a ainsi été déposé en fin de semaine dernière pour supprimer la provision pour investissement (PPI) jusqu’ici accordées aux coopératives. Derrière ce dispositif technique, c’est une bonne partie de la spécificité des SCOP qui est jetée à la poubelle.

      Dans le cadre de leur projet d’appropriation de l’activité économique par ceux qui créent de la valeur, les coopératives possèdent deux particularités. Les bénéfices reviennent pour partie aux propriétaires de l’entreprise qui sont ses salariés. L’autre partie doit être réinvestie dans l’activité pour la pérenniser et la développer. C’est là qu’intervient cette PPI en voie de suppression. Déléguée générale de la CGSCOP, Fatima Bellaredj décrit le mécanisme : « Imaginons qu’une coopérative affiche un résultat de 100. Quarante vont en participation pour les salariés. Quarante à 45 autres sont mis dans une réserve non imposable pendant quatre ans à la condition qu’ils soient réinvestis dans l’activité de la société. Le reste est imposable selon la fiscalité des sociétés. C’est à cette réserve que s’en prend l’amendement en supprimant, à partir de 2020, sa défiscalisation. »

      En 2017, 70 millions d’euros ont été réinvestis par les SCOP dans leur activité grâce à l’existence de cette réserve. Une fois cette réserve imposée, les SCOP perdront l’équivalent de 20 à 30 millions sur ces 70 millions. Pour Jacques Landriot, président de la CGSCOP, il ne s’agit pas seulement d’une perte sèche d’investissement, mais bien d’un non-sens économique : « Entreprendre en SCOP, c’est faire le choix de travailler à la préservation de l’outil de production et au développement économique sur le territoire. Quand les coopératives investissent, c’est localement, car ces sociétés ne sont ni cessibles ni délocalisables. Et les SCOP ne font pas appel aux marchés pour se financer. La provision pour investissement leur est donc essentielle. L’affaiblir revient à lui enlever son utilité. » Pourquoi dès lors choisir la forme SCOP pour entreprendre ?
      « Une méconnaissance flagrante à Bercy de ce que sont les SCOP

      La suppression de ce coup de pouce fiscal est d’autant plus incompréhensible que, les jours précédents, un premier amendement avait déjà tenté d’enlever la PPI, cette fois aux SCIC, les sociétés coopératives d’intérêt collectif qui ont actuellement le vent en poupe. La tentative a été avortée grâce à la mobilisation du mouvement coopératif. Jeudi dernier, un autre amendement s’est donc invité en fin d’après-midi, visant là la PPI des SCOP. D’abord écarté grâce à une nouvelle mobilisation du mouvement coopératif, il est réapparu cinq heures plus tard sous une autre forme pour passer inaperçu et, finalement, adopté dans la foulée. « Tout cela est survenu jeudi dernier, le jour même où Christophe Itier, Haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire annonçait son Pacte de croissance de l’ESS, avec 350 millions d’euros de financements déjà actés sur le quinquennat. Le soir même, on nous enlève ces 350 millions (70 millions sur 5 ans, ndlr) via la suppression de la PPI !, s’offusque Jacques Landriot. Nous faisons du lobbying auprès des sénateurs pour qu’ils nous aident à revenir sur cette suppression, quand le projet de loi de Finances passera en commission mixte paritaire. Nous avons bon espoir. Mais il y a une méconnaissance flagrante à Bercy de ce que sont les SCOP. Eux parlent d’un dispositif fiscal inutile, d’un avantage qui n’a pas lieu d’être. Et ils le suppriment sans aucune étude d’impact. Je parle de méconnaissance. Mais à force, je me demande s’il n’y a pas de la malveillance à notre encontre. »

      Ce nouvel épisode montre à nouveau le manque de prise en compte par le gouvernement des composantes de l’ESS. Il y a un an et demi, le tiers secteur disposait d’un secrétariat d’Etat à Bercy. L’actuelle majorité a attendu six mois pour installer un haut-commissariat à l’ESS et à l’innovation sociale… au ministère de la Transition écologique et solidaire. Son dépositaire, Christophe Itier, court depuis d’urgences en urgences pour tenter de palier des décisions prises par sa majorité néfastes aux associations, mutuelles, coopératives, fondations et entreprises sociales qui composent l’ESS. Le Haut-commissaire a ces jours-ci promis aux SCOP d’œuvrer à la réintroduction de la provision pour investissement.

      Fatima Bellaredj se souvient d’autres épisodes récents : « Dans le cadre de la préparation de la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), on a fait des propositions au ministère de l’Economie pour aider au développement des sociétés coopératives, comme celle consistant à faciliter la reprise des entreprises par leurs salariés. Au final, on a passé notre temps à défendre notre modèle. »

      « Les entreprises comme les nôtres, ancrées localement et qui développent leur territoire, c’est des entreprises qu’on aimerait pourtant bien avoir », conclut Jacques Landriot.

  • Les astéroïdes Bénou et Ryugu, deux amas de gravats sombres dans l’espace
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/03/19/les-asteroides-benou-et-ryugu-deux-amas-de-gravats-sombres-dans-l-espace_543


    L’ombre de la sonde Hayabusa-2 à la surface de l’astéroïde Ryugu.
    HANDOUT / AFP

    Les sondes japonaise Hayabusa-2 et américaine Osiris-Rex ont permis de collecter des données qui font l’objet de dix publications simultanées, mardi 19 mars, dans les revues scientifiques « Science » et « Nature ».

    Cela s’appelle une rafale éditoriale. Mardi 19 mars, les équipes de deux missions spatiales – la japonaise #Hayabusa-2, qui ausculte l’astéroïde #Ryugu depuis juin 2018, et l’américaine #Osiris-Rex, qui en fait autant avec l’astéroïde #Bénou (#Bennu) depuis décembre 2018 – ont publié les premiers résultats sur ces deux petits corps dans un total de dix études. Trois sont consacrées à Ryugu et paraissent dans Science et les sept autres décrivent Bénou dans Nature et trois de ses revues filles, Nature Astronomy, Nature Geoscience et Nature Communications.

    Indices sur la naissance et l’évolution du Système solaire
    Dix études simultanées dans quelques-uns des plus grands journaux scientifiques mondiaux, l’affaire n’est pas si courante. Pour Patrick Michel, directeur de recherches CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur, et qui a le privilège d’appartenir aux équipes des deux missions, cette rafale se justifie : « Ce sont les premiers résultats jamais obtenus in situ sur des astéroïdes carbonés », explique-t-il. Les astronomes font la cour à ces objets parce qu’ils sont les restants des matériaux qui ont composé les planètes il y a un peu plus de 4,5 milliards d’années. Les auteurs de l’étude de Science consacrée à la surface de Bénou soulignent par ailleurs que ces astéroïdes sont représentatifs des objets qui ont pu apporter à la Terre primitive de l’eau et des molécules favorables à l’apparition de la vie. Les informations que l’on peut en tirer constituent donc autant d’indices sur la naissance et l’évolution du Système solaire.


    Bennu, OSIRIS-REx, source : NASA
    la (vraie) légende est derrière le #paywall

  • La matraque n’est pas une réponse politique

    Dénonçant la nouvelle loi anti casseurs, un collectif d’élus et d’intellectuels demande l’interdiction des Lanceurs de Balles de Défense (LBD) et des grenades de désencerclement.

    La répression contre les Gilets Jaunes a été massive. Les chiffres en donnent toute l’étendue, plus de cinq mille six cent interpellations et gardes à vue, plus de mille condamnations. Le bilan officiel à la fin de l’année 2018 recensait environ trois mille blessés et mutilés, des femmes et des hommes dont la vie aura été brisée.

    Le gouvernement a fait le choix d’un maintien de l’ordre brutal et disproportionné face au mouvement, dispositifs policiers démesurés, journalistes bousculés et empêchés de travailler, gardes à vue et arrestations préventives, gazages et matraquages systématiques, évacuations violentes, tirs de LBD et de grenades de désencerclement, drones, hélicoptères et blindés. En annonçant le retour de la loi anti‐casseurs, invention de la droite après le mouvement du mois de mai 1968, le premier ministre affiche la couleur. La désescalade n’est pas l’option du gouvernement. La matraque est désormais sa seule réponse politique.

    Le choix de la force et de l’affrontement est toujours la tentation d’un pouvoir affaibli et ébranlé par une exigence démocratique et sociale qui vient des profondeurs du pays et qui le conteste. L’escalade répressive et l’utilisation intensive des moyens de police finissent d’ailleurs par mettre en danger les gendarmes et les policiers eux‐mêmes.

    Le Président, le gouvernement, la majorité parlementaire et leurs relais médiatiques en appellent aujourd’hui à la défense des institutions et de la république pour mieux se protéger et pour mieux justifier la criminalisation d’un mouvement qui ne saurait se résumer aux violences que nous condamnons. Ce faisant, ils nourrissent la logique infernale de la provocation et de la répression et ils minent en fait encore un peu plus les bases de notre pacte républicain.

    Nous sommes bien en face d’une incompréhension de classe, doublée d’une tentative désespérée de mettre à l’abri une oligarchie qui a permis à Emmanuel Macron d’accéder au pouvoir. Ce choix de la répression et de la violence policière est à l’œuvre depuis longtemps dans les quartiers populaires et il touche particulièrement les pauvres, les précaires, les jeunes et les migrants. Il est également à l’œuvre contre les Zones A Défendre (ZAD) et contre les mouvements d’écologie radicale. Les victimes de ces politiques avaient une vie, des familles et des rêves. Elles ont aussi des noms, Rémi Fraisse à Sivens et Adama Traoré à Beaumont‐sur‐Oise.

    La maladie sécuritaire ne date pas d’aujourd’hui. Emmanuel Macron n’est qu’un accélérateur de particules. Il est le digne héritier des gouvernements précédents, qui avaient bien commencé le travail de régression en matière de libertés publiques et d’attaques contre le pacte social. Rappelons toutes les lois votées qui ont relégué le juge derrière le préfet, le procureur et le policier, suivies par le basculement, par cette nouvelle majorité, de dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun. Aujourd’hui, Édouard Philippe n’a plus qu’à piocher dans cet arsenal répressif, co‐construction de la droite et du gouvernement de François Hollande et de Manuel Valls, pour réprimer et diaboliser un mouvement auquel il ne veut pas répondre.

    Les Gilets Jaunes ont mis le doigt sur tout ce qui ne va pas et ils le rappellent à chaque rond‐point. Il est temps de trouver des remèdes pour soulager ce corps malade qu’est devenue la France et d’apporter des réponses concrètes aux attentes de justice et de démocratie exprimées par les manifestants, notamment le rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), la mise en place du Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC), dont les modalités restent à définir, une fiscalité plus juste pour les Petites et les Moyennes Entreprises (PME) et pour les Très Petites Entreprises (TPE), notamment celles travaillant pour la transition écologique, une réelle augmentation du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) et des minima sociaux et la baisse du prix des produits de première nécessité.

    Nous devons, et nous allons combattre la nouvelle étape annoncée par le premier ministre dans la mise sous tutelle du droit de manifester, inspirée de la proposition de loi du sénateur des Républicains Bruno Retailleau. Aujourd’hui ce sont les gilets jaunes qui sont visés. Demain, nous pourrons l’être toutes et tous.

    Il est grand temps d’abandonner et d’interdire toutes les armes dites non létales dont l’utilisation conduit à des mutilations ou à des morts telles que les LBD et les grenades de désencerclement et d’en finir avec l’arbitraire de l’état policier, des lois et de la justice à deux vitesses, qui garantissent aux puissants et aux forces de l’ordre l’impunité et qui imposent à celles et ceux qui contestent l’ordre établi la répression sans limites.

    Mais au‐delà de ce combat contre la criminalisation et la répression de masse et pour nos libertés, une autre responsabilité nous incombe à toutes et à tous, qui exige la mobilisation la plus déterminée possible, celle de pousser au changement que les Gilets Jaunes et tant de citoyens exigent à raison aujourd’hui.

    Premiers signataires :

    Pouria Amirshahi, Patrick Apel‐Muller, Eliane Assassi, Clémentine Autain, Guillaume Balas, Julien Bayou, Esther Benbassa, Ugo Bernalicis, Olivier Besancenot, Éric Bocquet, Youcef Brakni, Damien Carême, Eric Coquerel, Sergio Coronado, Antoine Comte, Yves Contassot, Laurence De Cock, Didier Éribon, Eva Joly, Geoffroy de Lagasnerie, Pierre Laurent, Marie‐Noëlle Lienemann, Édouard Louis, Noël Mamère, Jean‐Luc Mélenchon, Danièle Obono, Pascal Savoldelli, Thomas Porcher, Assa Traoré, Marie‐Christine Vergiat

    https://www.humanite.fr/la-matraque-nest-pas-une-reponse-politique-666522
    #maintien_de_l'ordre #gilets_jaunes #violences_policières

    Texte complet :
    http://fischer02003.over-blog.com/2019/01/appel-pour-l-interdiction-des-lbd.html

    ping @davduf

  • Libé n’est pas “Gilets jaunes” – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/7045

    par André Gunthert

    En résumé, si les Gilets jaunes se conformaient à l’avis de Laurent Joffrin, plutôt que de tourner en rond dans leur bulle de filtre non filtrée, il n’y aurait pas de gouffre ni de raison de s’émouvoir. Au passage, l’expert ès réseaux sociaux trahit le biais que l’ensemble du dossier tente de dissimuler. « Leur vérité », dit-il, laissant entendre que celle-ci ne saurait être confondue avec celle de Libération ou de la presse, dont Laurent Joffrin nous assure qu’elle n’a pas démérité.

    Question de point de vue. Pour Stéphane Delorme, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma : « Le récit raconté par les médias était répugnant. La TV s’est encore une fois ridiculisée face à internet. D’un côté cette image terrifiante présentée comme sécurisante au JT de 20h, le 15 décembre, de manifestants devant l’Opéra qu’on empêche de rejoindre les Champs sous l’œil de la police montée prête à charger. De l’autre la profusion sauvage des vidéos de violences policières, qui à force deviennent un genre en soi ».

    Si, malgré l’observation attentive de Vincent Glad, cette vérité, celle des violences d’un pouvoir désemparé et d’une désinformation d’un niveau rarement atteint, reste distincte de la vérité que peut admettre un quotidien des classes supérieures, ce n’est pas parce que les acteurs du mouvement se jugent mal représentés. Mais bien parce que ceux dont c’est la mission et le métier ont construit le récit de la crise en fonction d’un filtre bien plus puissant que la bulle de filtre, puisqu’il est invisible même aux yeux d’un grand professionnel comme Laurent Joffrin : le filtre de la conscience de classe.

    Ceux qui doutent que la crise des Gilets jaunes est fondamentalement un conflit de classes, miroir de l’accélération historique des inégalités et de la concentration des profits, n’ont, pour s’en convaincre, qu’à observer son accueil par les classes supérieures, qui ont rarement opposé une réaction d’une telle violence à un mouvement social quel qu’il soit. La négation de toute désinformation, telle que nous la livre candidement Libération, est encore une confirmation de cette désinformation – la manifestation, non d’un défaut des méthodes du journalisme, mais d’un barrage social, d’une impossibilité de voir.

    Ce que nous répète Libération, pour justifier la critique du mouvement – « le faible nombre de manifestants, les dérapages xénophobes ou violents de certains, la confusion née d’un refus obsessionnel de toute représentation » (Joffrin) – n’est que le récit en boucle d’une vision de classe qui a condamné d’emblée la colère des plus modestes. Pour sortir de cette impasse, encore faudrait-il que la classe médiatique aperçoive, comme on l’apprend en première année de sociologie, qu’elle ne peut pas s’exclure du champ social, qu’elle est juge et partie. Diagnostic pertinent, la « crise de la représentativité » ne saurait être seulement une crise dont les producteurs de représentation rejettent la responsabilité sur les représentés.

    #Gilets_jaunes #Médias

  • Prélèvement à la source : voici les pièges cachés qui vous attendent dès le mois prochain !
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15427-prelevement-a-la-source-voici-les-pieges-caches-qui-vous-attendent-

    Vous aviez cru que le prélèvement à la source allait vous simplifier la vie ? Rien n’est moins sûr... Encore une fois les technocrates de Bercy décident seuls dans leur coin, et les Français(es) subissent...

    C’est une réforme majeure qui entre en vigueur fin janvier 2019. Le prélèvement à la source nous a été présentée par le gouvernement comme une source de simplification de la vie du contribuable. Pour Laurent Saillard, journaliste au Revenu, cela n’a rien d’évident. Ecorama du 21 décembre 2018, présenté par David Jacquot sur boursorama.com

    Source(s) : Boursorama.fr via Contributeur anonyme

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : IMPÔTS 2017 : ... 57% de foyers non imposables à l’IR, 21 millions sur 37, signe d’un appauvrissement accéléré

    Crashdebug.fr : Hauts (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

    • @colporteur : c’est largement un portfolio, voilà le texte :

      Les gueules cassées du Flash-Ball Près de trente gilets jaunes ont eu le visage meurtri par des tirs non-réglementaires. Entre traumatisme et incompréhension, ils essaient de se reconstruire.

      23 déc. 2018 - par Paul Conge / Photos : T.Biju-Duval et P.C

      David court comme si le diable était à ses trousses. Les Champs-Elysées ne sont plus qu’un enfer de gaz et de déflagrations ce 1er décembre. Le trentenaire en gilet jaune zigzague à l’aveugle, loin de cette « guerre », et le voilà rue Paul-Valéry, nez-à-nez avec des CRS. Il prend la main de Laure, sa compagne, ils avancent vers eux en douceur et les bras en l’air. David, formel : « Il n’y a pas eu de sommation. » Juste ce bruit sourd, cette cartouche tirée à toute vitesse, cet uppercut foudroyant dans sa bouche. David s’écroule, Laure crie, David crache du sang et quatre de ses dents.

      Pendant qu’il est sonné, David a quelques flashs : l’air épouvanté d’un pompier à la vue du trou dans sa lèvre, la spatule en bois qu’une infirmière glisse dans sa bouche, la « soucoupe de lumière » du bloc opératoire à l’hôpital Saint-Joseph... « J’ai cru que j’allais y rester », remet-il.

      Quinze jours d’ITT plus tard — le médecin lui en a prescrit 45 — David se terre maintenant dans son salon carrelé, à Bouafle (Yvelines), un gros sparadrap sur la lèvre pour cacher le trou. Ce tailleur de pierre à la gueule d’ange ignorait tout des armes à feu. Il sait à présent que son visage a été buriné par une cartouche en caoutchouc propulsée à 330km/h par un lanceur de balle de défense (LBD, ex-Flash-Ball). « C’était un tir pour blesser, de la violence gratuite », estime cet Yvelinois de 31 ans accro à sa moto.

      26 blessés au visage
      Os de la mâchoire éjectés, multiples fractures, gencive arrachée, sinus défoncés, de même que les dents, « de la canine à la première molaire »... « J’ai l’impression de ne plus avoir de mâchoire », dit le jeune gilet jaune, en cherchant ses organes disparus avec sa langue. On lui a un peu rafistolé la lèvre, mais il en manque un morceau. Sous morphine, codéine et antidépresseurs, il attend ses futures opérations, ainsi qu’une greffe d’os, qu’on lui extraira de la hanche. Mais il a toutes les chances de rester défiguré à vie.

      David
      Opposant pas très farouche à la loi CPE en 2006, David était venu défiler à Paris pour montrer à sa petite-amie « ce que c’est une manif ». Et par solidarité : « Je suis intérimaire. Les chantiers sont super loin. Les impôts nous saignent. On se sent tous concernés. »

      Avant qu’il ne fasse les frais de ce tir non-réglementaire. Car les cartouches de LBD 40 ne sont en aucun cas censées percuter le visage. La notice d’utilisation enjoint bien au contraire à viser « sous les épaules ». Pourtant, beaucoup de balafres similaires ont été relayées sur les réseaux sociaux. Thomas, 20 ans, de Nîmes, a eu la joue déchiquetée. Maxime, 40 ans, d’Avignon, a eu la mâchoire fracturée. Fiorina, 20 ans, d’Amiens, a perdu un œil... Selon le décompte d’Explicite, parmi les centaines de blessés, au moins 26 ont eu le visage touché.

      LBD 40, plus dangereux que le Flash-Ball
      « Le visage agit comme un pare-choc de voiture, il se casse pour protéger la boîte crânienne », relève Ludovic Bénichou, chef du service de chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital Saint-Joseph, où furent hospitalisées plusieurs des victimes du LBD 40. « Quand le projectile est lancé à haute vélocité, il emmagasine une forte énergie cinétique, absorbée ensuite par l’impact, ce qui fait des dégâts : la maxillaire peut partir en miettes, l’orbite peut casser, il y a des pertes de tissus... Quand ça atteint la bouche, ça emporte pas mal de dents. »

      « Le LBD40 fait évidemment plus de dégâts »
      Le chirurgien poursuit : « Pour les soigner, on utilise la traumatologie faciale, qui a été inventée pendant la Première Guerre mondiale pour réparer les ’gueules cassées’ » - ces « poilus » dont le visage a été massacré par les balles allemandes. Chirurgie reconstructrice, chirurgie esthétique, greffes osseuses... « Au bout, ce ne sera pas comme s’il n’y avait rien eu, mais ça améliore les choses », poursuit le médecin.

      Comment expliquer un telle quantité de blessés au visage ? Par deux phénomènes au moins. D’abord, le remplacement progressif du Flash-Ball par des lanceurs de balles de défense 40mm, ou « LBD 40 » dans le jargon. « Le LBD 40, plus précis, fait évidemment plus de dégâts, puisque la cartouche est plus fine », note Guillaume Verney-Carron, directeur général de l’entreprise qui fabrique le Flash-Ball.

      D’autre part, un glissement dans la doctrine du maintien de l’ordre : « Avant, le Flash-Ball était utilisé pour se sortir d’une situation délicate, embraye le directeur. Maintenant, on en a changé la doctrine d’emploi : le LBD 40 est utilisé à toutes les sauces, et à plus grande distance. » Ainsi, rien que sur la journée du 1er décembre, quelque 776 cartouches de LBD 40 ont été tirées, preuve de leur utilisation massive.

      Réveils en sursaut et libido à zéro
      « Cette arme ne devrait pas exister. J’en vois pas l’intérêt. Les policiers ont des matraques et ils savent très bien s’en servir », s’agace David qui souhaite désormais leur disparition de l’arsenal de la police. « C’est du maintien de l’ordre, pas la guerre ! » Comme certains blessés militaires, David se réveille en sursaut de ses cauchemars, la nuit, persuadé d’avoir entendu des bruits de déflagration.

      Il y a d’autres séquelles post-traumatiques. Sa libido est à zéro, il a perdu 10 kilos, il ne peut plus se moucher et prend pour seul repas des boissons protéinées. Devant une glace, il n’accepte pas son visage déformé. « On m’a enlevé une partie de moi-même, énonce David en fondant en larmes. J’ai failli prendre ma moto et me foutre en l’air. » Son visage se clôt : « Ce tir a détruit beaucoup. Des années de ma vie. Je veux qu’on me rende ma mâchoire. »

      Le monde à travers le trou de la serrure
      Les traumatisés, tels des animaux blessés, se terrent dans leur tanière. Ainsi, Jérôme, éborgné par un tir de LBD 40, le 24 novembre dernier, ne quitte plus trop la pénombre de l’appartement familial de Chartres (Eure-et-Loire). « Je supporte mal la lumière », confie-t-il, un bandeau de pirate sur l’œil gauche. Alors le salon est tristounet à quelques jours de Noël, stores baissés de moitié et lampadaires tournés vers les murs.

      Jérôme
      Il faut le voir, ce costaud au crâne rasé, ancien agent de sécurité, les 40 ans marqués, qui s’est petit à petit replié sur lui-même. « Il a changé, s’attriste son épouse en voyant son regard viser le sol. Avant c’était un ’bonhomme’, comme on dit. Maintenant, il est fragilisé, son visage n’est plus éclairé, ses épaules sont rentrées... »

      « Une des seules choses que j’aimais chez moi, c’était mon regard »
      Cet ancien maître-chien était à la recherche de sa femme sur les Champs-Elysées lorsque c’est arrivé : « Ça a juste fait boum dans ma tempe ». Cette cartouche fatale a chamboulé sa vie. « J’ai l’impression de regarder le monde par le trou de la serrure », déplore âprement Jérôme. Son champ de vision s’est rétréci comme peau de chagrin. Le drame pour cet homme qui adorait piloter sa vieille Audi GT 80 et les séries de science-fiction. Aujourd’hui commercial, il n’est pas sûr d’oser affronter le regard des clients. Dans la rue, il est reluqué. « Le regard des gens n’est pas évident », souffle cet ancien parachutiste.

      Jérome et son épouse
      Pour Jérôme, qui jure qu’il n’était pas hostile, cette blessure est une énième injustice et un énième couperet. Lui qui, déjà, vilipendait ce monde « dominé par une poignée d’individus milliardaires », quand lui devait se résoudre « à prendre des crédits à la consommation pour payer les loyers en retard ». Pour que ses filles puissent se nourrir, « des fois, je ne mangeais rien pendant trois jours », dit-il. Et les fins de mois sont toujours aussi ric-rac.

      Maintenant, il souffre de terribles maux de tête, et le traumatisme l’a rendu plus anxieux. « J’ai peur qu’il m’arrive le moindre truc à l’autre œil, et que je devienne aveugle. Quand je me regarde, je me sens diminué. Je me suis jamais trouvé très beau.. mais une des seules choses que j’aimais chez moi, c’était mon regard. C’est celui de mon oncle », dit-il. Une larme s’échappe soudain de son œil de pirate, dernier signe de vie qui émanera de cet organe mort.

      Un mauvais tir ?
      Jérôme, entraîné aux armes quand il était militaire, ne croit pas à l’erreur de tir : « Je pense qu’il a visé la tête intentionnellement. Certains y prennent presque du plaisir. » Avocat de flics, maître Laurent-Franck Lienard n’est pas tendre à ce sujet avec ses clients : « Lorsqu’ils disposent d’armes intermédiaires, [les policiers] ne sentent pas la même inhibition et montrent une tendance très nette à y recourir, y compris lorsque la situation ne le justifie pas. (…) On ne compte plus les usages de cette arme en dehors de tout cadre légal, pour ’faire du bruit’, ’faire courir les jeunes’ ou ’se faire plaisir’… des notions bien éloignées de l’action policière ! »

      « Comme à la chasse, vous pouvez faire un mauvais tir », nuance le fabriquant du Flash-Ball. Habilitée au LBD 40, une source policière lui emboîte le pas : « On n’est pas tireurs d’élite et ça n’est pas une arme de précision. C’est comme à la boxe : ne pas viser la tête, ne pas viser la colonne… On fait toujours, toujours, au mieux. Mais on n’est pas infaillible. Ça dépend si la personne court, de la distance, des conditions climatiques, s’il y a du vent... »

      « Comme à la chasse, vous pouvez faire un mauvais tir »
      Seul hic, beaucoup de ces gueules cassées ne présentaient aucun danger immédiat. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent au contraire des personnes pacifiques percutées de plein fouet par des tirs de LBD. Sollicitée, la place Beauvau n’a pas donné suite à nos demandes.

      « Tout ça alors qu’on défendait des droits... », conclut Jérôme. « Je ne regrette pas malgré tout. Je ne regrette rien, parce qu’il y a eu une prise de conscience collective... et je souhaite du plus profond de mon être qu’il se passe quelque chose. Je suis content d’avoir participé à ça, même si je l’ai payé très cher. »

    • Dans une interview à #Chasse_Passion de septembre, Guillaume Verney Caron pleure pour être soutenu par la france dans la fabrication d’armes à tuer des humains.

      Interview Guillaume Verney-Carron au sujet du VCD10
      https://www.youtube.com/watch?v=GLKmCoNyH4M

      Jamais mieux servi que par soi même, il écrit des articles à sa gloire dans la tribune.


      https://acteursdeleconomie.latribune.fr/debats/opinion/2016-09-16/la-fin-du-famas-pour-l-armee-francaise-et-maintenant-qu

      Le Famas, produit à Saint-Etienne et qui équipait depuis 1979 l’armée française sera bientôt remplacé par un modèle allemand HK 416. Son fabricant Heckler und Koch ayant remporté l’appel d’offres de l’Etat. Le sentiment d’amertume passé, Guillaume Verney-Carron, directeur général de l’entreprise stéphanoise éponyme, qui avait postulé pour maintenir la production de l’arme française sur son territoire historique, lance un appel pour que la filière française puisse continuer à vivre, et qu’elle retrouve ses lettres de noblesse.

      A quoi travaillent les lobbys de chasse à l’assemblée nationale ?

      #industrie_de_l'armement

    • La violence est une tradition française à préserver

      Verney Carron
      Verney-Carron Security. Since back in 1650, and then again the watershed year 1820, the family-run business has demonstrated wisdom, intelligence and level-headedness needed to navigate the transition from expert craftsmanship to cutting-edge, avant-garde industrial expertise, enabling us to carve out a position as trade-leading pace-setter.
      [Search domain www.verney-carron-security.com/en/] https://www.verney-carron-security.com/en

  • Succès des marches pour le #Climat en dépit des initmidations gouvernementales
    https://www.bastamag.net/Succes-des-marches-pour-le-climat-en-depit-des-initmidations-gouvernementa

    Malgré les pressions du gouvernement et de certaines préfectures pour faire annuler les marches pour le climat, plus de 130 000 personnes ont défilé le 8 décembre dans 135 villes en France. A Paris, la marche a rassemblé 25 000 manifestants dans une ambiance festive, à laquelle ont également participé des gilets jaunes. Pour Elodie Nace, porte-parole du mouvement Alternatiba, deux raisons les avaient motivés à maintenir l’événement malgré les pressions gouvernementales : « D’abord parce que la justice (...)

    En bref

    / #Le_défi_du_réchauffement_climatique, Climat

    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/arre_te__d_interdiction_de_manifestation.pdf

  • Comment Facebook attise le feu des « #Gilets jaunes »
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/comment-les-reseaux-sociaux-attisent-le-feu-des-gilets-jaunes-799656.html

    Tout est parti d’une simple pétition en ligne contre la hausse des taxes du carburant. Les internautes se sont ensuite emparés du réseau social pour exprimer leur désarroi et leur ras-le-bol à coups d’articles partagés, de vidéos coups de gueule et surtout d’appels aux blocage du pays. De fil en aiguille, des centaines de milliers d’internautes ont rejoint ces groupes, qui sont devenus les réceptacles d’une colère qui échappe aux syndicats et aux partis politiques. Pour Fabrice Epelboin, professeur à Sciences Po et spécialiste des médias sociaux et du web social, Facebook est donc devenu un "outil d’opposition" particulièrement redoutable :

     « Il n’y pas de raison, pour l’heure, de penser que le mouvement va s’atténuer sur Facebook. Il permet d’avoir une forme d’infrastructure sociale. [...] Facebook, c’est pour le peuple, c’est un outil de proximité », nous explique Fabrice Epelboin, rappelant également que « la dynamique du printemps arabe s’était formée de la même façon ».

    Contacté par La Tribune, Facebook a affirmé ne pas être en mesure de chiffrer le nombre de groupes et de pages liés aux Gilets jaunes créés depuis le début du mouvement. Parmi les plus notables, on retrouve le groupe « Gilet Jaune » (137.000 membres) ou encore la page « Les Gilets Jaunes » (54.000 likes), qui diffuse des annonces de recrutement de militants ou encore des tutoriels pour se protéger contre le gazage lors des manifestations.
    […]
    Facebook joue aussi un rôle dans l’entretien de la colère via les informations qui circulent sur la plateforme. Certaines sont réelles, comme certaines photos et vidéos d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, qui sont devenues virales. Mais des fausses informations se joignent au flux. De nombreuses images ont notamment été détournées dans le but de suggérer des violences policières. Une photo de manifestantes tabassées par des CRS avait aussi été publiée au lendemain de la première manifestation, le 17 novembre, et avait été relayée plus de 130.000 fois sur Facebook. Il s’agissait, en fait, de photos de femmes ensanglantées prises en Espagne. Une vidéo, publiée le 30 novembre sur Twitter, montre également des CRS matraquer des enfants, sans que le contexte de la vidéo soit précisé. L’AFP Factuel, le service de fact-checking de l’agence de presse, a par la suite révélé que ces images dataient d’une mobilisation du 29 novembre 2015.

    Pourtant, ces fake news, qui parviennent à attiser la colère des manifestants, n’auront pas d’impact sur la crédibilité du mouvement, selon Fabrice Epelboin, .

    Les gilets jaunes pensent que "la caste supérieure" leur ment. On est dans le complotisme généralisé. C’est un dialogue de sourds », affirme-t-il.

    Les gilets jaunes avaient également dénoncé un complot de la part de Facebook, qui tenterait, selon eux, de censurer le mouvement sur le réseau social. De nombreuses publications ou événements ont été supprimés, mais l’entreprise américaine assure qu’elle n’a pas cherché à censurer les propos des manifestants.

  • La #prison est « un moyen onéreux de fabriquer de la délinquance » | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/debat/la-prison-est-un-moyen-onereux-de-fabriquer-de-la-delinquance-135988

    Pour Léa Grujon, qui dirige l’association « Chantiers Passerelles », il est d’abord nécessaire de développer les peines de travail d’intérêt général. Les fameux « TIG », créés en 1983 ne représentent aujourd’hui que 7 % des peines exécutées. Une alternative qui peut s’appliquer aux individus de plus de 16 ans condamnés pour des petits délits ou des contraventions de cinquième classe. Pour cette jeune femme engagée, la prison reste « un moyen onéreux de fabriquer de la délinquance » de plus elle favorise la récidive : 61 % après une peine de prison contre 34 % après un TIG, et coûte bien plus cher à la société qu’une peine de travail d’intérêt général. Encore faut-il qu’il y ait des places… Aujourd’hui le système montre ses limites faute de structures d’accueil, et de places suffisantes.

  • Suisse La sécheresse menace la production des canons à neige en station Cécile Tran-Tien/kkub - 2 Décembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/10036758-la-secheresse-menace-la-production-des-canons-a-neige-en-station.html

    Consommation d’eau pour la neige artificielle en 2017-2018
    Crans Montana (VS) : 380’000 m3
    Villars-Gryon-Les Diablerets (VD) : 216’000 m3
    Champéry (VS) : ne communique pas mais possède une retenue de 90’000m3
    Verbier (VS) : ne communique pas mais selon nos informations, 60’000 m3 fourni par la commune de Riddes et 100’000 m3 fourni par Bagnes
    La Berra (FR) : 30’000 m3

    Boire ou skier, il faudra peut-être un jour choisir. Après la sécheresse exceptionnelle qui a touché les Alpes cette année, la production de neige artificielle dans les stations de ski est menacée.
    La station de La Clusaz (France) a annoncé privilégier l’eau potable et l’agriculture aux dépens de la production de neige cet hiver. En Suisse, pas de pénurie, mais l’eau est devenue un défi majeur en station.


    Depuis deux semaines, les canons à neige tournent à plein régime à Crans-Montana (VS). Dès que le mercure le permet, la station produit de la neige 24h/24h sur 125 hectares pour accumuler un maximum de centimètres en quelques jours et garantir ainsi une sous-couche jusqu’au printemps.
    Un million de litre en une heure
    Pour Mehdi Djouad, responsable de l’enneigement mécanique de Crans-Montana, « tout se joue maintenant et il faut être à fond sur la production ».
    En une heure, un million de litres d’eau sont propulsés dans les airs pour produire la neige artificielle. A Crans-Montana, ces canons sont alimentés en eau pompée dans lac de Chermignon, situé à 1580 mètres d’altitude. Ce bassin est rempli artificiellement plusieurs fois par an par les communes de Lens et de Crans-Montana, via le réseau d’eau potable. « Il y a deux conduites : une pour nous, et l’autre pour l’alimentation en eau potable de la commune de Crans-Montana », explique Mehdi Djouad.

    Autant que Porrentruy en un an
    En moyenne, la station consomme 400’000 m3 en une saison, soit autant qu’une ville comme Porrentruy (JU) en une année. En Suisse, la consommation moyenne est de 160 litres par jour et par personne. Mais pour les responsables de la station, la question de l’eau ne se pose pas. « On n’a pas vraiment de problème d’eau, vu qu’on est directement branché sur le barrage de Tseuzier, avec sa réserve de 53 millions de m3 », expose Clément Crettaz, le directeur des pistes Crans-Montana.

    Pour Maurice Perraudin, directeur de production du barrage de Tseuzier, ces 400’000 m3 consommés par les canons à neige de Crans-Montana n’ont certes pas d’impact sur le niveau du lac, mais c’est un manque à gagner pour le barrage. « Quatre cent mille mètres cubes d’eau, cela représente à peu près 1,2 millions de kilowatts/heure, soit une quantité d’énergie qui a une valeur sur le marché. C’est l’équivalent de la consommation annuelle de 240 ménages ou de 7200m2 - un terrain de football - de panneaux solaires en Valais. »


    Mais toutes les stations n’ont pas la chance d’être reliées à un barrage. À La Berra, station familiale fribourgeoise, les canons sont alimentés par un petit bassin de 3000 m3, rempli dix fois au cours de l’hiver grâce la nappe phréatique. Mais cette année, la station devra faire attention, selon Philippe Gaillard, chef technique de la station.

    « Il y aura un manque d’eau, parce que les sources sont beaucoup plus basses que l’année passée », explique-t-il. Même s’il pleut beaucoup dans les prochains jours, la station n’a pas de moyens de stocker l’eau de pluie. La Berra peut néanmoins compter sur le réseau d’eau potable, puisqu’elle récupère le trop-plein de la commune pour alimenter son bassin. « Au lieu que cette eau aille au ruisseau, on la récupère pour la mettre dans notre bassin mécanique », indique Philippe Gaillard.

    Mais pomper dans les nappes, les torrents ou encore dans l’eau potable peut avoir des conséquences directes pour les alpages qui utilisent dans certains secteurs les mêmes sources d’eau. Dans la région du balcon du Jura, Jean-Bruno Wettstein, l’ingénieur agronome spécialisé depuis 40 ans dans la question de l’approvisionnement en eau à Sainte-Croix, constate que les pénuries sont de plus en plus préoccupantes.

    Entre neige artificielle et agriculture, il faudra un jour choisir : « Je ne suis pas sûr que tout le monde ait conscience de la gravité du problème par le simple fait que peu de gens sont touchés. Ce n’est pas impossible qu’un jour, on favorise la production de nourriture par rapport aux loisirs d’hiver. On n’en est pas encore là parce que les enjeux économiques des stations de ski sont énormes », explique-t-il.

    L’enjeu est de taille pour les stations romandes, qui restent très discrètes sur leur consommation (voir encadré). La station de Verbier (VS) n’a pas voulu communiquer de chiffres, tout comme celle de Champéry (VS), qui vient de construire une retenue gigantesque de 90’000 m3. Cette retenue doit être alimentée par deux torrents de montagne, La Naulaz et Le Seumon. Mais ces deux sources sont sèches, comme l’a constaté sur place l’hydrologue Elodie Magnier.

    « Il n’y a pas d’écoulement et nous entrons dans la saison hivernale, donc théoriquement les écoulements ne devraient pas augmenter dans les semaines à venir, ce qui peut poser un problème pour le remplissage de la retenue », indique-t-elle.

    L’eau, source de conflits
    Spécialisée dans les captages d’eau dans les Portes du Soleil, Elodie Magnier craint que les conflits autour de l’eau n’aillent crescendo dans les prochaines années. « On produit souvent la neige en début de saison hivernale, donc entre mi- et fin novembre. Or, la question de l’eau potable se pose plutôt en pleine saison au moment de la fréquentation touristique accrue dans les stations. Il est donc souvent trop tard quand on se rend compte que l’on a trop prélevé pour l’enneigement artificiel. »

    #neige #canons_à_neige #Eaux #Electricité #gaspillage pour une soit disant #élite

  • #Grèce : le tournant répressif de Syriza
    https://la-bas.org/5344

    Dans la gauche européenne, on se dit que la situation en Grèce va en s’améliorant, et que le gouvernement Syriza reste une force de gauche qui protège les travailleurs et les défavorisés dans des conditions difficiles. Pour Stathis Kouvélakis, professeur de théorie politique, la réalité est quelque peu différente…Continuer la lecture…

    #Vidéo #Mondialisation_libérale #Précarité_-_chômage

  • Les Gilets jaunes sur les Champs-Elysées : « Pourquoi on ne taxe pas les riches ? » 26 novembre 2018 / Andrea Fuori et Nno Man Cadoret (Reporterre)
    https://reporterre.net/Les-Gilets-jaunes-sur-les-Champs-Elysees-Pourquoi-on-ne-taxe-pas-les-ric

    Samedi 24 novembre, des milliers de « Gilets jaunes » ont manifesté sur les Champs-Elysées. Leurs revendications ne sont pas tant contre les mesures écologiques que contre l’injustice fiscale. Reportage.

    Paris, reportage
    Samedi 24 novembre, la « plus belle avenue du monde » a un visage méconnaissable. À la place des touristes, une marée jaune fluo en colère. Au lieu des voitures, d’imposantes barricades. Les terrasses des cafés huppés sont désertes, leurs chaises en osier crépitent dans des brasiers de fumée noire.

    La fermeture des stations de métro, les 3.000 gendarmes mobilisés, le bouclage de tout le quartier n’auront pas suffi : dès la matinée, la foule déborde le dispositif et déferle sur une partie de cette avenue symbolique, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. Le Champ de Mars, proposé par le gouvernement, restera presque désert.
    Vers 9h30, la journée paraît mal engagée. Les réseaux sociaux mentionnent des groupes de manifestants nassés aux abords du dispositif. Au bout de la rue de Rivoli, les gendarmes mobiles bloquent l’accès à Concorde. Une petite foule hétéroclite scande « Macron, démission ! », « La police avec nous ! ».

    Le cordon de gendarmes tient, mais en une demi-heure, les petites grappes deviennent plusieurs centaines qui s’engouffrent dans les rues du 8e arrondissement et contournent la ceinture policière.
    « Où sont les autres ? Ou va-t-on ? Comment peut-on passer ? ». L’ambiance est confuse et les informations circulent avec peine. Mais le cortège improvisé grossit de minute en minute. Et la détermination est partagée. « On ne va pas se laisser dicter nos vies et où manifester ! », explique une manifestante prenant la rue pour la première fois de sa vie. Peu habitués aux mouvements sociaux, les gilets jaunes ne jouent pas selon les codes habituels des manifestations.

    Lorsque ce cortège improvisé arrive aux Champs vers 11 h, le tableau est sidérant. En bas de l’avenue, plusieurs milliers de gilets se massent près des forces de l’ordre. Il y a des banderoles, mais les drapeaux qui flottent sont principalement bleu-blanc-rouge. Dans le cortège, une grappe de cheminots chante « Tous ensemble, grève générale ! » ou « L’Internationale ». Mais on entend surtout les « Macron Démission ! » et la Marseillaise. Des quads et des scooters font rugir leur moteur sous les clameurs électriques de la foule. De quoi brouiller tous les repères.

    Lydia et Emmanuel : « On vivait mieux dans les années 80, maintenant, on doit tout compter. »
    « C’est la première fois qu’on vient manifester, on en a marre d’être taxés ! » expliquent Emmanuel et Lydia, conducteur d’engins de travaux publics et aide-soignante, venus tôt ce matin d’un petit village des Yvelines. « Avant on ne manifestait pas, mais cette fois on a touché le fond de la cuvette. On vivait mieux dans les années 80 que maintenant, où on doit tout compter. » Ils déplorent une politique qui a privilégié « les métropoles au détriment de la province. Chez nous, tous les commerces et services ont fermé. Le premier magasin est à 10 km. Un bus passe le matin, l’autre le soir. Comment faire sans la voiture ? »

    Rémi, cheminot retraité, est venu du Cher à l’aube : « J’ai fait partie de la CGT, mais les manifs du mouvement social s’épuisent. Là il y a de tout : droite, gauche, des cheminots, des postiers, des paysans, des artisans, toutes les classes confondues. Cette manifestation vient de la base, du peuple. »

    Difficile de classer la diversité des participants. Les gilets indiquent souvent l’origine des manifestants : « 77 nord », « 44 BZH », « 22 Côtes-d’Armor ». Mais aussi de Bordeaux, de Périgueux, Bretagne, Nîmes, de région parisienne, de Colmar, des Vosges, de Franche-Comté... Le « ras-le-bol » sur toutes les lèvres dépasse largement la question du carburant.

    Karim, 43 ans, n’a d’ailleurs pas de voiture : « Je suis là pour tout ceux qui n’arrivent pas à finir leur mois et manger à leur faim. Ce mouvement c’est une question d’humanité ! C’est le peuple qui est ici ! » Il regardait la journée sur sa télé puis est venu lui-même grossir les rangs en solidarité. « Nous sommes au SMIC quand d’autres se gavent. Moi je n’ai plus rien d’un homme : aujourd’hui je ne peux même plus offrir un café à un ami… »

    Partout, et malgré les gazages massifs des forces de l’ordre toute la journée, des petits groupes épars discutent, partagent leur situation. Jean, 72 ans, est « cultivateur retraité de pommes de terre » dans les Côtes d’Armor. Il n’avait plus manifesté depuis ses 25 ans. « Là on fait une overdose. J’ai mille euros de retraite par mois, comme la plupart des agriculteurs. Comme disait mon père, qui a fait 5 ans de captivité pendant la guerre : c’est pas assez pour vivre, trop pour crever de faim ! Vivre ce n’est pas juste se nourrir : on a aussi le droit de partir une semaine en voyage une fois par an découvrir quelque chose ! Là on ne peut plus. »

    Chez toutes les personnes interrogées on rencontre ce même malaise profond, celui d’une classe moyenne aux contours de plus en plus flous qui voit depuis une trentaine d’années le coût de la vie augmenter, les taxes progresser, les aides diminuer, ses salaires stagner. Et qui n’en peut plus de se sentir méprisée. La hausse des prix du carburant est un détonateur : « Pourquoi on taxe les plus pauvres sur le gasoil ? Pourquoi on ne taxe pas les riches ? Pourquoi on leur fait autant de cadeaux fiscaux ? » demande Stéphane, balayeur-nettoyeur de l’Essonne, qui bat aussi le pavé pour la première fois.
    Jean-Louis a la soixantaine, il est aide-soignant en EHPAD pour personnes Alzheimer à Colmar. Pour lui, c’est plus qu’un malaise : « Des maladies psychiatriques mettent parfois 30 ans à éclater. Ce mal-être des gens qu’on ne considère plus c’est cela qui explose aujourd’hui. Et je pense en France, les gilets jaunes, verts, rouges, peu importe la couleur, vont enflammer l’Europe ! »

    « Il y en a marre de faire semblant de faire de l’écologie ! »
    Les revendications sont bel et bien celles des mouvements sociaux, même si ce n’est pas le public habituel. Au risque d’une « l’infiltration par l’extrême-droite », comme le gouvernement le prétend ? Samedi dernier, une minorité de petits groupes organisés paraissaient être affiliés à l’extrême-droite, que ce soit le GUD, Civitas, ou d’autres, qui se regroupaient autour de drapeaux français à pointe...

    Mais pour Aurélie, peintre-décoratrice à Disneyland depuis 17 ans, c’est loin de résumer le mouvement. « C’est à nous gilets jaunes d’être présents et de faire respecter les mots d’ordres : pas de racisme, de sexisme, d’homophobie, de partis politiques ! L’extrême-droite, il faut l’endiguer par la parole. » Les agressions sur des automobilistes, la délation de migrants cachés dans des camions-citernes à Calais, les insultes homophobes et racistes ? « Ce sont des faits réels, mais minoritaires par rapport au nombre ! »

    À Montpellier, ce samedi, les gilets jaunes ont d’ailleurs fait une haie d’honneur à la manifestation « Nous Toutes » contre les viols et les violences sexuelles, qui se tenait en parallèle dans 50 villes en France. Et l’écologie alors ? Pour Vanina, qui arrive de Gray en Franche-Comté, c’est l’une des premières revendications. Cette maraîchère de formation « regrette le manque d’accompagnement pour la conversion en agriculture biologique, le fait qu’il soit impossible d’échanger les semences anciennes, que les cahiers des charges soient très contraignants... » Elle manifeste aussi pour la première fois dans ce mouvement de « ras-le-bol où tout le monde porte ses idées ».

    Valérie : « Il faudrait taxer les transports aériens, les paquebots des croisières, et les importations ! »
    Le financement de la transition écologique par la taxation du carburant ? « C’est un gros mensonge pour s’en mettre plein les poches ! Ce n’est pas en taxant le carburant qu’il faut financer la transition : il faut plutôt cibler les grosses entreprises ! » Valérie, infirmière syndiquée à FO, habituée des mouvements sociaux, dit la même chose : « Il faudrait taxer les transports aériens, les paquebots des croisières, et les importations ! »

    Bien souvent le sujet ne vient pas naturellement dans la discussion. Mais tous s’accordent à dire qu’il est important, voire prioritaire, sans pour autant exprimer une vision systémique. « Moi, je fais des petits gestes, j’ai mon jardin, un compost, par économie et par principes » explique Vanina. Stéphane raconte : « J’ai pris une hybride pour moins consommer de gasoil, réduit ma consommation d’eau et d’électricité. Nous on fait des efforts : que le gouvernement en fasse aussi ! ». Christine proclame : « On a promu le diesel pendant des années, parce que ça consommait moins, et maintenant il faudrait revenir en arrière : qu’ils s’en prennent directement aux constructeurs de voiture ! ».

    « Ils gazent le peuple ! La prochaine fois, on viendra équipés. »
    Si les manifestants scandaient le matin « la police avec nous ! », on entendait plutôt, l’après-midi, dans l’épaisse nappe lacrymale recouvrant les Champs et la place de l’Étoile, « Ils gazent le peuple ! », « Elle est où la démocratie ? Elle est morte ! », « Nous sommes en dictature ! ». Les témoignages de toutes les personnes que Reporterre a interrogé sont unanimes : ce sont bien les forces de l’ordre qui, dès le matin, ont ouvert les gaz. Radicalisant la plupart des manifestants pacifistes.

    Au beau milieu des gaz, Hervé (prénom changé), peintre en bâtiment, tousse et suffoque. « Je pensais que les policiers étaient gentils, mais c’est des ordures ! Ils gazent le peuple. Si je savais que c’était comme ça, je serais venu avec mes armes. Je suis chasseur. Plus on me fait du mal, plus on me durcit : avant j’étais tranquille mais la prochaine fois je vais investir dans des gants, un casque, des lunettes, pour revenir plus équipé ! ».

    Le ton de la journée était donné. Dés 12 h on pouvait donc voir, au beau milieu de l’avenue la plus célèbre de France, une centaine de personnes construire avec joie une grande barricade puis en enflammer certaine partie, avançant puis reculant au gré des charges policières. « C’était légitime ! » dit Valérie, « à cause de cette répression il y a eu beaucoup de pacifistes retournés. »

    Dispersés par les charges suffocantes, les manifestants ont joué tout l’après-midi puis en soirée au chat et à la souris dans tout le quartier. Qui eut cru que des barricades fleuriraient rue François 1er et avenue Georges V, au milieu de touristes interloqués et du train-train huppé des hôtels chics ? Mais si le dispositif policier a clairement été débordé, la plupart des vitrines des magasins de luxe sont restées intactes, à part quelques terrasses de bar et une boutique Dior et Givenchy.

    Pour la suite, les gilets jaunes interrogés ne comptent pas s’arrêter là. « Aujourd’hui, on a pris les Champs. C’était l’acte 2. Pour l’acte 3, on prendra l’Élysée ! » confie, à la nuit tombée, un manifestant réjoui sur l’avenue illuminée par les guirlandes de Noël, les gyrophares et les feux des barricades. Le prochain rendez-vous est appelé samedi prochain. Toujours sur les Champs.

    • Les affrontements ont été violents, et un manifestant a eu une main arrachée par une grenade explosive, comme en a été témoin notre reporter photographe.

    #GiletsJaunes #paris

  • Quand l’Education nationale compte sur un serious game pour redonner confiance aux élèves
    https://www.franceinter.fr/culture/quand-l-education-nationale-compte-sur-un-jeu-video-pour-redonner-confia

    Comment redonner le goût d’apprendre aux jeunes décrocheurs ? L’Office national d’information sur les enseignements et les professions en Occitanie (Onisep) a mis au point un jeu vidéo pour les élèves du CM2 à la seconde.

    Lavenirsimagine.com consiste à jouer sur une planète en difficulté. Il s’agit de faire connaissance avec des métiers liés au développement durable, et tout ce qui pourrait permettre aux habitants de continuer de vivre sur cette planète. Cette année ce sont plus particulièrement les métiers de l’alimentation qui sont mis en avant. Au fil des quizz les joueurs sont amenés à regarder des vidéos de professionnels qui présentent leur métier. Lavenirsimagine ne consiste pas en fait à découvrir quels seront les métiers et les débouchés de demain. Ceux-là personne ne les connaît vraiment à l’horizon 2030. On sait que le développement durable et le numérique sont les thèmes les plus porteurs, et ils sont présentés dans le cadre du jeu. Mais l’essentiel n’est pas là.

    Pour Dorothée Douriez, délégué régionale adjointe de l’Onisep, ce ne sont pas les métiers de l’avenir qui importent mais la prise en mains par les jeunes de leur propre avenir. Bref, leur redonner confiance, surtout quand ils sont en situation difficile.

    #serious_game #pratique #décrochage #onisep #outil

  • Crise entre l’Italie et l’Union Européenne : « L’Italie fera défaut et sortira de l’euro »
    https://www.crashdebug.fr/international/15242-crise-entre-l-italie-et-l-union-europeenne-l-italie-fera-defaut-et-

    « L’Italie a entamé un bras de fer avec Bruxelles. Il lui reste deux semaines pour présenter un budget 2019 qui satisfasse la Commission européenne. Mais les jours passent et Rome ne flanche pas. Pour Olivier Delamarche, membre des Econoclastes, le but des dirigeants italiens est de sortir de l’euro, tout en rendant l’Europe responsable.

    « Tout cela va mal finir. L’idée derrière la tête des dirigeants italiens, c’est au final de sortir de l’euro. Le tout en mettant la responsabilité sur l’Europe ».

    Olivier Delamarche, dirigeant de Triskelion Wealth Management, propose une analyse « Econoclaste » de la crise que traverse Bruxelles et Rome. Depuis que la Commission européenne a refusé le budget présenté par l’Italie pour 2019, une première, les relations entre les deux parties se sont quelque peu (...)

  • 70 % des Français sont favorables à une transparence sur les écarts de salaires par niveaux dans les grandes entreprises Oxfam -02/10/2018 - Communiqué de presse
    http://oxfamfrance.org/communique-presse/justice-fiscale/70-des-francais-sont-favorables-transparence-sur-ecarts-salaires

    Un sondage de l’institut Harris Interactive publié aujourd’hui [1] révèle que 70% des Français sont favorables à ce que les grandes entreprises internationales [2] publient les écarts de salaires par niveaux entre leurs salariés. Par ailleurs, les trois quarts des Français ont le sentiment que les écarts de salaires sont aujourd’hui trop importants dans les grandes entreprises.

    Cette mesure relative à la transparence sur les écarts de salaires par quartile sera débattue par les députés cette semaine dans le cadre de l’examen de la loi PACTE qui reprend aujourd’hui.

    Elle fait l’objet depuis plusieurs semaines d’un rapport de force entre le gouvernement et une coalition de députés appartenant à différents bancs politiques dont plusieurs de la majorité qui souhaitent aller plus loin que ce qui est mis sur la table actuellement.

    Alors que le gouvernement semble vouloir s’en tenir à la publication des salaires médian et moyen, 86 députés ont répondu à l’appel d’Oxfam [3] pour soutenir publiquement la transparence sur les écarts de rémunérations par quartiles et dans tous les pays, une mesure qui consiste à demander aux entreprises de plus de 1 000 salariés de publier dans leur rapport annuel les écarts de rémunération par seuil de 25% pour chaque pays dans lesquels elles sont présentes.

    Pour Manon Aubry, porte-parole d’Oxfam : « Ce sondage montre bien qu’une grande majorité des Français est préoccupée par la question des inégalités de rémunérations considérées comme trop importantes aujourd’hui dans les grandes entreprises. Le deuxième enseignement, c’est l’adhésion très nette des citoyens – qu’ils s’agissent de salariés du privé comme du public d’ailleurs [4] - pour demander aux décideurs politiques d’adopter une mesure efficace qui permettre d’initier un véritable changement dans les grandes entreprises, et non une énième mesure cosmétique comme celle que propose le Gouvernement.

    Face à un tel plébiscite, le gouvernement ne peut plus ‘faire semblant’ en adoptant une mesure coquille-vide qui ne changera rien à la situation. Rappelons-le haut et fort, la transparence sur les salaires moyens et médians ne permettra pas de suivre l’évolution des écarts de salaires entre les salaires les plus hauts et plus bas. Sans compter qu’en publiant le niveau de salaire agrégé au niveau international, la mesure ne tiendra pas compte des différences de niveaux de vie par pays et faussera les comparaisons. Seule une transparence sur les écarts de salaires au moins par quartiles dans chaque pays permet d’avoir des données véritablement utiles et opérationnelles pour mesurer les écarts de rémunération et aurait un effet incitatif à les réduire. »

    Le 14 septembre lors de l’examen du projet de loi en Commission spéciale, les députés se sont contentés d’adopter l’obligation de publier la rémunération moyenne, une mesure qui s’avère être une vraie coquille vide par rapport aux ambitions affichées initialement. L’amendement présenté par une cinquantaine de députés de la majorité qui reprenait les principales recommandations d’Oxfam en matière de transparence sur les écarts de salaire a finalement été écarté de la discussion.

    Pour Manon Aubry : « La transparence par quartile est déjà appliquée au Royaume-Uni et aux Etats-Unis avec le soutien des organisations du patronat. Il est temps que cette mesure soit adoptée en France quand on sait qu’au sein des groupes du CAC 40, un patron du CAC 40 a gagné en moyenne 280 fois le SMIC annuel. Par ailleurs, Outre-Manche, l’étude d’impact de la mesure a démontré que le coût d’application était minime pour les entreprises. Alors le gouvernement ne peut reculer et doit adopter ce qui était une promesse du Président de la République ! »

    #sondage #France #cac40 #salaires #inégalités #fiscalité #justice_fiscale #travail #femmes #Hommes

    Le sondage : LA TRANSPARENCE DES SALAIRES DANS LES GRANDES ENTREPRISES
    Comment les Français perçoivent ils la proposition de rendre transparents les écarts de salaire par niveau dans les grandes entreprises ?
    https://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/rapport_harris_-_la_transparence_sur_les_ecarts_de_salaires_dans_les_gr
    https://twitter.com/harrisint_fr

    Sur le principe, 70% des Français se déclarent favorables à ce que les grandes entreprises publient les écarts de salaires par niveaux entre leurs salariés
    Seriez-vous favorable ou opposé(e) à ce que les grandes entreprises publient les écarts de salaires par niveaux entre leurs salariés ?

    Plus précisément, les salariés du secteur privé s’y déclarent presque aussi favorables que les salariés du secteur public (68% contre 73%)
    Seriez-vous favorable ou opposé(e) à ce que les grandes entreprises publient les écarts de salaires par niveaux entre leurs salariés ?

    De même, 71% des Français soutiennent la transparence sur les écarts de salaires en ce qui concerne les grandes entreprises internationales
    Plus précisément, seriez-vous favorable ou opposé(e) à ce que les grandes entreprises internationales publient les écarts de salaires par niveaux entre leurs salariés ? (Les grandes entreprises internationales sont définies comme employant au moins 1 000 salariés en France, ou au moins 5 000 salariés en France et à l’étranger.)

    À nouveau, les salariés du secteur privé s’y déclarent à peine moins favorables que les salariés du secteur public (71% contre 74%)
    Plus précisément, seriez-vous favorable ou opposé(e) à ce que les grandes entreprises internationales publient les écarts de salaires par niveaux entre leurs salariés ? (Les grandes entreprises internationales sont définies comme employant au moins 1 000 salariés en France, ou au moins 5 000 salariés en France et à l’étranger.)

    Les trois-quarts des Français s’accordent pour juger que les écarts de salaires sont aujourd’hui trop importants dans les grandes entreprises
    Selon vous, les écarts de salaires dans les grandes entreprises sont-ils aujourd’hui... ?

    Les salariés du secteur public expriment encore davantage le sentiment que les écarts de salaires sont aujourd’hui trop importants dans les grandes entreprises
    Selon vous, les écarts de salaires dans les grandes entreprises sont-ils aujourd’hui... ?

    Enquête réalisée en ligne les 25 et 26 septembre 2018 par Harris Interactive.
    Échantillon de 1 862 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.
    Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes :
    sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
    Aide à la lecture des résultats détaillés :
    ▪ Les chiffres présentés sont exprimés en pourcentage.
    ▪ Les chiffres en italique sont ceux qui apparaissent significativement au-dessus de la moyenne.
    ▪ Les chiffres suivis d’un astérisque (*) sont à interpréter avec prudence en raison de la faiblesse des effectifs.

  • Eugénie Bastié : « Après #MeToo, il y a un climat détestable de suspicion généralisée entre les sexes »
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-24-septembre-2018


    #backlash
    Odile Fillod partage :

    Hier matin, Eugénie Bastié était invitée sur France Inter pour parler du livre dans lequel elle fustige le mouvement #MeToo. Cette catholique conservatrice revendiquée, dont le militantisme suit consciencieusement le chemin tracé par le Vatican (anti-féministe, anti-"theorie du genre", anti-ABCD de l’égalité, pour une « écologie intégrale », etc), lancée dans l’arène médiatique en 2013 par le magazine Causeur, avait signé en avril dans ce dernier un vibrant appel : « Peggy Sastre, contre #balancetonporc, que nos luttes convergent ! ». En l’occurrence, leur point de convergence fondamental est ce qui motivait la tribune de Peggy Sastre & co : la croyance en une asymétrie naturelle du désir avec, en gros, d’un côté les hommes animés d’une pulsion sexuelle « par nature offensive et sauvage » se déclenchant à la vue du corps des femmes, et de l’autre les femmes animées du désir d’être désirées, attendant qu’un homme manifeste leur désir pour elles (c’est pourquoi il faudrait défendre la « liberté d’importuner » des hommes, qui serait « indispensable à la liberté sexuelle »). Bastié ne fait comme tant d’autres qu’afficher sans le savoir la pauvreté de sa propre sexualité, que son ignorance de la réalité biologique lui permet de prendre pour une généralité. Je la plains sincèrement de n’avoir jamais connu « l’équivalent de l’érection intempestive »... Verbatim d’un extrait de son itw :
    Léa Salamé : « Je comprends pas en quoi c’est incompatible de vouloir à la fois une liberté sexuelle et une sécurité sexuelle. Pourquoi c’est incompatible ? »
    Eugénie Bastié : « Moi, ce qui m’a marqué dans le discours de Natalie Portman, c’est cette idée... Enfin, c’est un peu son... Comment dire... Quand elle dit faisons la révolution du désir, je veux désirer, je veux afficher mon désir et en même temps que ce désir, finalement, ne suscite rien chez l’autre, et que ce désir ne... enfin... C’est la dimension complètement narcissique de cette... de cette.... de cette injonction. Finalement l’autre ne compte pas, il n’y a que ’moi moi moi’ qui expose mon désir, sans me soucier des conséquences que ça peut avoir sur l’autre. Et je pense, c’est ce que j’essaie d’expliquer dans le livre, qu’il y a une asymétrie du désir masculin et féminin et qu’en effet, la manière dont les hommes désirent et regardent le corps de la femme n’est pas la même que la manière dont les femmes désirent et regardent le corps des hommes. »
    Léa Salamé : « Pourquoi ? »
    Eugénie Bastié : « Parce que, il y a une asymétrie du désir. Par exemple, il n’y a pas l’équivalent de l’érection intempestive chez les femmes. Elle existe chez les hommes. [...] Non mais je veux dire, le corps des femmes affecte le regard des hommes, c’est une donnée. La question, c’est... évidemment, il faut empêcher ce regard, qui peut être concupiscent, de devenir un acte d’agression, c’est tout le travail de la civilisation, mais je pense qu’on peut pas effacer cette asymétrie radicale, au départ. »
    A écouter sur

    • Rappelons que la croyance affichée par Eugénie Bastié en une asymétrie naturelle fondamentale entre femmes et hommes en matière de désir sexuel (voir mon post précédent), avec les conséquences qu’elle en tire, est malheureusement largement partagée.
      Pour Bastié, cette « asymétrie radicale » a notamment pour conséquence la nécessité d’un côté d’apprendre aux hommes à « civiliser » la présumée concupiscence naturelle envahissante les poussant volontiers à l’agression, et d’autre part d’apprendre aux femmes à « se soucier des conséquences sur l’autre » - en clair, apprendre aux femmes à être pudiques, et à défaut leur faire comprendre qu’il est de leur responsabilité de soulager les hommes de l’excitation qu’elles ont causé chez eux, ou tout au moins leur apprendre à accepter sans « se victimiser » les initiatives que cela déclenche chez eux (d’ailleurs, « une main aux fesses n’a jamais tué personne », rappelle-t-elle si finement et si utilement).
      Pour Franck Ramus, membre du Conseil Scientifique de l’Education (on en frémit, mais ce n’est heureusement pas au titre de ses opinions sur ce sujet-là qu’il a été sollicité), c’est à peu près la même chose. Partant du principe que « les garçons et les filles ont des prédispositions différentes (en particulier en ce qui concerne la sexualité et la violence) », il appelle à fournir « aux hommes et aux femmes une éducation spécifique à ce sujet et en partie différenciée » : « Par exemple, éduquer les hommes 1) à mieux connaître leurs désirs sexuels, les conditions qui les déclenchent, les conséquences possibles, et les moyens de les gérer efficacement ; 2) à mieux connaître les biais cognitifs qui peuvent les conduire à mal interpréter les signaux des femmes ; et 3) les instruire de manière très explicite sur le fait qu’aucune pulsion sexuelle ne peut justifier de passer outre un consentement [...]. Symétriquement, éduquer les femmes d’une part sur les désirs sexuels des hommes et les conditions qui les déclenchent, d’autre part sur les signaux qu’elles émettent (volontairement ou pas) et la manière dont ils peuvent être interprétés (à tort ou à raison) par les hommes [...] »

      http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/ecueils-debat-differences-cognitives-cerebrales-sexes
      #victimes_bashing

    • J’ai le droit d’inventer le tag #érection_intempestive ? :-)))

      Ce qui est très frustrant quand on donne la parole à certain·e·s, c’est qu’on se dit qu’on devrait tous passer un permis d’émettre des pensées complexes et ne pouvoir parler dans le poste qu’à la condition d’avoir son permis. Et on pourrait même instituer un permis à point... comme ça, les Zemmour et cie pourraient enfin être dispensés de s’exprimer...

  • UP Magazine - Les organismes génétiquement modifiés par CRISPR passeraient la barrière des espèces. Et c’est une très mauvaise nouvelle.
    http://www.up-magazine.info/index.php?option=com_content&view=article&id=8038:les-organismes-genet

    Le paludisme, le Zika, le chikungunya… sont des fléaux terribles. Causés par des moustiques que tous les pays touchés entendent éradiquer. Les chercheurs examinent depuis longtemps des solutions chimiques (insecticides), physiques (radiations), transgéniques… Rien ne semble assez efficace à côté d’une arme massue : le forçage génétique. Il s’agit d’une technique de manipulation génétique qui permet de booster la propagation d’une mutation dans une population.
    Une étude vient d’être publiée dans la revue Nature Biotech. Elle établit que cette technique, appliquée sur des populations de moustiques fonctionne parfaitement. Mais elle révèle aussi que la mutation génétique introduite artificiellement pourrait ne pas se contenter de cibler certaines espèces de moustiques. Elle pourrait passer la barrière des espèces et se propager à d’autres espaces animales, les menaçant d’une éradication définitive. Un danger majeur qui prouve, une fois de plus, les risques préoccupants que font courir certaines techniques de manipulations génétiques.

    Ce qu’il faut comprendre, c’est que les chercheurs ont ciblé un gène de détermination du sexe qui est hautement conservé dans le processus évolutionnaire naturel. Cela signifie que cette séquence ADN particulière est restée la même au fil du temps sur une échelle évolutionnaire et qu’elle n’a pas été modifiée par des mutations aléatoires. Une séquence hautement conservée implique un gène conservé et hautement protégé, où toute altération de cette séquence génétique entraînerait une forme de vie non viable. Le choix d’une séquence génétique hautement conservée, en particulier le gène " doublesex " de détermination du sexe, comme site cible du gene drive signifie qu’aucun allèle de résistance viable (variants génétiques) n’apparaît et ne se propage pour sauver la population en labo ou potentiellement la population sauvage.

    Il y a un hic
    Le problème est que cette séquence cible est si bien conservée dans la nature qu’on peut la trouver dans toutes les espèces d’anophèles analysées jusqu’à présent. Pour la professeure Ricarda Steinbrecher de l’Université d’Oxford, il s’agit d’un problème très préoccupant. Elle déclare en effet dans un courriel à la rédaction de UP’ Magazine : « une fois que le complexe de gènes (ou transgène de gènes) traverse l’une des autres espèces, il pourrait potentiellement traverser d’autres populations et espèces, réduire fortement voire éliminer ces populations, avec des conséquences écologiques et de biodiversité potentiellement graves ». Elle ajoute : « Lorsqu’on étudie les limites de reproduction entre les espèces d’anophèles, il y a un degré de fluidité qui montre que des croisements entre différentes espèces de moustiques se produisent. [Des études antérieures ont déjà] signalé un taux d’hybridation global de 0,1 % dans la nature. Ces résultats sont très alarmants lorsqu’on examine les conséquences potentielles de la dissémination de moustiques porteurs de gènes dans la nature, en particulier lorsque le site cible est si bien conservé que dans la présente étude. »

    Si le gene drive passe la barrière des espèces, on peut légitimement craindre qu’il ne se propage à des populations animales qui se nourrissent de moustiques comme par exemple les chauves-souris, ou à des organismes piqués par des moustiques génétiquement modifiés.
    Cette crainte n’échappe pas au professeur Esvett, l’un des auteurs de l’étude ; il confie en effet au site d’informations spécialisées GEN « si les scientifiques se trompent et que l’espèce cible se croise avec d’autres moustiques anophèles, le fait que la séquence cible doubleex est très conservée signifie qu’elle pourrait se propager à des espèces non ciblées »

    Pour Dorothée Browaeys qui vient de publier l’Urgence du vivant, plus préoccupante encore est la question de l’usage de cette technique gene-drive qui constitue un outil de "gestion des nuisibles".
    Car comment juger qu’une population est "indésirable", "gênante" ? Au regard de quel critère ? Elle tente une réponse : « Le terme nuisible, est appliqué par l’agrobusiness à tout ce qui minimise le rendement des récoltes, la productivité. Or il existe un foisonnement de prédateurs qui menacent les intérêts économiques. Et le gene drive pourrait être bien utile pour en finir avec ces « ravageurs » vus comme de stricts nuisibles, alors qu’ils peuvent être aussi des pollinisateurs ou des rouages utiles des écosystèmes ».

    #Génétique #Moustiques #Gene_drive #Danger #Ecologie

    • https://jefklak.org/forcer-les-genes-et-lafrique

      Les méthodes de prévention et de traitements comprenaient jusqu’à présent des moustiquaires à imprégnation durable, des pulvérisations et des médicaments antipaludiques. Mais aujourd’hui, quelques adeptes du progrès technique affirment pouvoir éliminer la maladie en amont, c’est-à-dire au sein même de l’ADN des moustiques vecteurs du paludisme. Si cela semble tout droit sorti d’un livre de science fiction, il s’agit bel et bien de l’objectif de Target Malaria, un consortium de recherches principalement financé (à hauteur de 92 millions de dollars) par la Fondation Bill et Melinda Gates et le projet Open Philanthropy dont les fonds proviennent en grande partie de Dustin Moskovitz, cofondateur de Facebook.

      Target Malaria postule qu’il existe un consensus selon lequel on aurait besoin de « nouveaux outils pour éliminer le paludisme ». Le « nouvel outil » en question est le forçage génétique, une technique pouvant modifier le code génétique de populations entières d’Anopheles coluzzii, d’Anopheles arabiensis et d’Anopheles gambiae, trois espèces de moustiques vecteurs du paludisme, et c’est sur cette dernière que travaille Target Malaria. Grâce au forçage, un gène modifié est assuré d’être transmis à la totalité de la génération suivante, il suffirait donc de ne relâcher qu’un nombre restreint d’insectes dotés de gènes modifiés pour propager les traits censés éradiquer l’ensemble de la population de diptères. Parmi les différentes stratégies étudiées par les responsables du projet, les deux principales consistent à créer des souches de moustiques femelles fertiles mais dont une grande partie de la descendance serait stérile, ou bien à développer une population de moustiques mâles incapables de transmettre leur chromosome X, et ne donnant ainsi naissance qu’à des mâles.

  • Le Comité de l’ONU contre la torture s’oppose à un transfert Dublin vers l’Italie

    En vertu des accords de Dublin, la Suisse souhaitait renvoyer vers l’Italie un requérant d’asile érythréen victime de tortures dans son pays d’origine. Dans une décision récente le Comité des Nations unies contre la torture a demandé à la Suisse de ne pas renvoyer l’intéressé en Italie invoquant le respect de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (1984).
    A.N. victime de torture en Erythrée est venu en Suisse où vit son frère

    A.N. requérant d’asile érythréen, a fui son pays où il a été détenu durant cinq et régulièrement torturé. En 2015, il dépose une demande d’asile en Suisse où il reçoit rapidement des soins auprès de la Consultation pour victimes de torture et de guerre (HUG). Plusieurs rapports médicaux détaillés concernant les tortures subies sont soumises aux autorités suisses – Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) et Tribunal administratif fédéral (TAF). Mais elles le déboutent et il est transféré en Italie en octobre 2016. Là-bas il ne trouve aucun logement, rien pour se nourire, aucune aide. Après deux jours il décide de revenir en Suisse où il dépose une seconde demande d’asile. En Suisse il est accueilli par son frère et reçoit des soins médicaux réguliers. Les autorités d’asile le déboutent à nouveau et ordonnent son renvoi vers l’Italie ignorant complètement la situation médicale de l’intéressé et l’importance des soins dont il a besoin.

    Un renvoi vers l’Italie pourrait être fatal

    En avril 2016, A.N., le Centre suisse pour la défense des droits des migrants (CSDM) soumet une requête au Comité des Nations unies contre la torture (CAT) invoquant une violation des articles 3, 14 et 16 de la Convention contre la torture.

    En bref que disent ces dispositions ?

    L’article 3 stipule qu’ “aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture”,
    l’article 14 stipule que “tout Etat partie garantit, dans son système juridique, à la victime d’un acte de torture, le droit d’obtenir réparation et d’être indemnisée équitablement et de manière adéquate, y compris les moyens nécessaires à sa réadaptation la plus complète possible” et
    l’article 16 stipule que “tout Etat partie s’engage à interdire dans tout territoire sous sa juridiction d’autres actes constitutifs de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants qui ne sont pas des actes de torture telle qu’elle est définie à l’article premier lorsque de tels actes sont commis par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel, ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite.”

    Contre l’avis des autorités suisses, le #Comité_contre_la_torture a rappelé que l’interdiction de refoulement doit être respectée aussi lorsqu’il existe des craintes avérées de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans le pays de destination. En outre l’obligation de fournir réparation aux victimes de torture et des moyens de réadaptation, s’impose même lorsque les actes de tortures ont été commis dans un autre pays.

    Le Comité des Nations unies s’est rallié à la cause du requérant érythréen sur toute la ligne notant en passant qu’à aucun moment les autorités suisses n’ont vérifier avec leurs correspondants italiens si des soins seraient accessibles en Italie. Le Comité a tenu compte des nombreux rapports sur les structures d’accueils défaillantes en Italie et le manque d’accès aux soins médicaux spécialisés et psychiatriques pour les victimes de torture. En renvoyant de force l’intéressé vers l’Italie, la Suisse violerait son devoir de réhabilitation. Le Comité a souligné que dans le cas précis, les mauvais traitements auxquels l’intéressé serait exposé en Italie, conjugué avec l’absence d’un environnement social stable, entraînerait un risque sérieux de détérioration de son état dépressif pouvant mener au suicide. Dans ces circonstances, les mauvais traitements subis en Italie mèneraient à un niveau de souffrance grave, équivalent à de la torture.
    Une grande nouvelle

    Pour Boris Wijkstroem, Directeur du CSDM, cette nouvelle est particulièrement réjouissante car elle “ apporte des lignes directrices aux autorités étatiques sur la manière d’appliquer le règlement Dublin en conformité avec les droits fondamentaux des personnes concernée.” Dans son communiqué de presse, le CSDM demande au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) de “veiller à ce que toutes les décisions prononcées en application du Règlement Dublin relatives à des procédures pendantes ou futures concernant des demandeurs d’asile vulnérables, soient prononcées en conformité avec cette nouvelle jurisprudence”.

    Cette décision est une avancée dans la protection des droits fondamentaux des requérants d’asile, injustement bafoués par le système Dublin. Désormais les autorités suisses devront garantir aux victimes de torture leur droit individuel à la réadaptation conformément à l’article 14 de la Convention.

    Pour A.N. c’est une immense bonne nouvelle. Sa demande d’asile sera désormais traitée en Suisse.

    https://blogs.letemps.ch/jasmine-caye/2018/09/10/le-comite-de-lonu-contre-la-torture-soppose-a-un-transfert-dublin-vers
    #Dublin #renvoi_Dublin #asile #migrations #réfugiés #Suisse #Italie #torture

    Communiqué de presse du CSDM :
    https://blogs.letemps.ch/jasmine-caye/wp-content/uploads/sites/66/2018/09/Communique%CC%81-de-Presse-CSDM-10.09.2018-Franc%CC%A7ais.pdf

    cc @isskein

    • L’ONU bloque le renvoi d’une victime de torture vers l’Italie

      À l’avenir, en expulsant une victime de torture vers l’Italie, la Suisse violerait la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Amnesty International se réjouit de la décision du Comité des Nations unies contre la torture (#CAT) de fixer enfin des limites claires au rapatriement, sur la base du Règlement de Dublin, des demandeurs d’asile particulièrement vulnérables.

      « Le règlement de Dublin doit être appliqué conformément aux obligations de la Suisse en matière de droits humains. C’est ce qu’indique clairement cette décision du Comité contre la torture de l’ONU », a déclaré Muriel Trummer, experte en droit d’asile de la Section suisse d’Amnesty International. « Si, par exemple, une personne demandant l’asile est en mauvaise santé, a subi un grave traumatisme ou est très âgée, son expulsion en vertu du règlement de Dublin peut constituer un traitement inhumain et est donc interdite en droit international ».

      « À ce jour, les autorités suisses en matière d’asile n’ont pas pris les mesures nécessaires pour que le règlement de Dublin soit appliqué dans le respect des droits humains. Amnesty International connait de nombreux cas dramatiques, dans lesquels des expulsions ont été ordonnées, qui ont causé d’immenses souffrances » a déclaré Muriel Trummer.

      Expulsé malgré un grave traumatisme

      Le Comité contre la torture a rendu une décision de principe dans l’affaire d’un Érythréen qui avait demandé l’asile en Suisse (A.N. c. Suisse, communication no 742/2016). L’homme a été emprisonné chez lui pendant cinq ans - dont plusieurs années à l’isolement - pour des raisons politiques. Il a été torturé et maltraité de manière répétée. Après sa libération, il a été recruté de force dans le corps des gardes-frontières jusqu’à ce qu’il réussisse à fuir le pays.

      Lorsqu’il a demandé l’asile en Suisse en septembre 2015, il était gravement traumatisé et avait besoin d’un traitement médical urgent. Plusieurs rapports médicaux ont décrit en détail les lourdes conséquences physiques et psychiques des tortures subies et l’ont identifié sans doute possible comme victime de la torture. Les autorités suisses compétentes en matière d’asile ont malgré tout ordonné à plusieurs reprises son expulsion vers l’Italie sur la base du règlement de Dublin.

      La décision du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a été confirmée à deux reprises par le Tribunal administratif fédéral. En avril 2016, l’organisation non gouvernementale CSDM (Centre Suisse pour la Défense des Droits des Migrants) a déposé une plainte auprès du CAT. L’un des motifs invoqués était qu’il se verrait refuser l’accès à un traitement médical adéquat en Italie, ce qui constituerait une violation du droit à la réhabilitation prévu à l’article 14 de la Convention.

      Dans sa décision, le CAT a noté que la Suisse n’avait pas suffisamment investigué la situation individuelle du demandeur d’asile en tant que victime de torture et n’avait pas clarifié les conséquences possibles d’un transfert forcé en Italie. De l’avis du CAT, il aurait dû être clair que le risque était important que le requérant d’asile n’ait pas accès au traitement médical nécessaire et soit contraint à vivre dans la rue, ce qui constitue une violation de l’article 14 de la Convention. L’expulsion signifierait, en plus, la séparation d’avec son frère vivant en Suisse et donc la perte d’un environnement stabilisateur.

      L’expulsion de cette personne gravement traumatisée vers l’Italie constitue un traitement inhumain et violerait les articles 3 et 16 de la Convention (violation du principe de non-refoulement), a déclaré le CAT. La demande d’asile de l’homme doit maintenant être examinée en Suisse.

      Amnesty International demande au SEM de changer sa manière de penser

      « À la lumière de cette nouvelle jurisprudence, Amnesty International demande au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) d’élaborer de nouvelles directives pour l’évaluation des demandeurs d’asile particulièrement vulnérables et, dans l’attente de leur mise en œuvre, de demander aux cantons de ne pas éliminer les cas définitifs ». « En outre, Amnesty International demande au SEM et au Tribunal administratif fédéral de statuer sur toutes les affaires pendantes et à venir concernant des demandeurs d’asile particulièrement vulnérables, en prenant en compte les considérations du CAT », a déclaré Muriel Trummer.

      En novembre 2017, Amnesty International, avec 200 autres organisations et 33 000 personnes, a soumis au Conseil fédéral un appel national muni de 33’000 signatures contre l’application trop stricte du règlement de Dublin. Elle appelle à une application plus humaine de ce règlement pour les personnes particulièrement vulnérables.

      https://www.amnesty.ch/fr/pays/europe-asie-centrale/suisse/docs/2018/onu-bloque-le-renvoi-dune-victime-de-torture