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  • « Probo Koala » : il y a dix ans, Abidjan suffoquait au milieu des déchets toxiques - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20160819-probo-koala-dix-ans-apres-abidjanais-font-toujours-frais-catastrophe?ns

    Il y a dix ans, le 19 août 2006, Abidjan la capitale économique ivoirienne se réveillait dans une puanteur insoutenable. Une odeur mortelle de produits déversés par le « navire poubelle » Probo Koala, dans différents sites de la ville. L’un des plus gros scandales environnementaux d’Afrique débutait, scandale dont la Côte d’Ivoire se remet aujourd’hui encore péniblement.

    #côte_d_ivoire #abidjan #probo_koala #déchets_toxique #pollution #environnement #paradis_fiscaux

  • « Probo-Koala » : drame écologique et bonnes affaires

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/08/19/probo-koala-drame-ecologique-et-bonnes-affaires_4984771_3244.html

    Lorsque le Probo Koala, un vieux tanker battant pavillon panaméen accoste au port d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, une odeur méphitique se répand dans la ville. Nul n’y prête vraiment attention, ce samedi 19 août 2006.

    Les effluves s’échappent du navire vraquier bleu affrété par le géant suisse de négoce de matières premières, Trafigura, alors dirigé par son fondateur, le Français Claude Dauphin. En fait, les cuves du Probo-Koala sont remplies de déchets liquides toxiques qui seront déversés à la nuit tombée dans la décharge publique de la ville et sur une dizaine d’autres sites.

    Avec la complicité de ministres et de fonctionnaires corrompus, une société ivoirienne a été chargée par des intermédiaires de Trafigura d’effectuer cette sale besogne. Traiter ces déchets d’hydrocarbures a un coût élevé que la société de négoce est soupçonnée d’avoir voulu éviter, quitte à contourner les lois internationales, à semer la mort à Abidjan et à provoquer une catastrophe écologique.

    Près de 100 000 victimes

    Trois jours après son accostage, le Probo Koala quitte la capitale économique ivoirienne. Il laisse à quai une ville angoissée par la crise politico-militaire en cours depuis quatre ans, et des dizaines de milliers d’Abidjanais subitement frappés de maux de têtes, de diarrhées, de vomissements.

    Selon les autorités ivoiriennes, les 528 mètres cubes de déchets toxiques du Probo Koala ont causé la mort de dix-sept personnes et 43 000 intoxications. Près de 100 000 victimes ont assigné en justice Trafigura aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Mais le groupe suisse – chapeauté par une holding néerlandaise –, qui n’a cessé de nier toute responsabilité, n’a jamais été condamné et il a négocié l’abandon des poursuites par l’Etat ivoirien contre 152 millions d’euros.
    Dix ans plus tard, malgré la catastrophe du Probo-Koala, Trafigura n’a jamais quitté la Côte d’Ivoire et a habilement navigué dans les cercles de pouvoir sous la présidence de Laurent Gbagbo puis de son successeur, Alassane Ouattara.

    C’est d’ailleurs un neveu de ce dernier, Ahmadou Touré, qui dirige la filiale ivoirienne de la société Puma Energy, chargée des activités « aval » (raffinage, distribution, commerce) de Trafigura. Dès 2007, Puma Energy avait mis la main sur les infrastructures de stockage de carburants dans le port d’Abidjan.

    « L’impunité règne »

    « Cela peut sembler fou mais Trafigura est aujourd’hui en position de force en Côte d’Ivoire et dispose de passe-droit au sein du pouvoir, confie un acteur du secteur pétrolier ivoirien sous couvert d’anonymat. L’impunité règne et ils continuent à faire du business avec les responsables politiques pour qui le dossier Probo-Koala appartient au passé. »
    Puma Energy négocie actuellement le rachat du réseau de distribution de la société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci). Les liens familiaux de M. Touré avec le chef de l’Etat ivoirien ont-ils aidé ?

    « Nous travaillons avec de nombreux partenaires locaux et nous favorisons les talentueux entrepreneurs des pays dans lesquels nous travaillons », se défend une porte-parole de Puma Energy. L’entreprise compte parmi ses principaux actionnaires, outre Trafigura, la société pétrolière publique angolaise, Sonangol, régulièrement pointée du doigt pour des importants détournements au profit du clan du président José Eduardo Dos Santos – la firme est dirigée par sa fille depuis juin.

    « Comme en Angola, où Trafigura a le monopole sur l’approvisionnement du pays en carburant grâce à ses liens avec des proches conseillers du président, Puma Energy s’appuie en Côte d’Ivoire sur la famille au pouvoir », constate Marc Guéniat, spécialiste des questions pétrolières pour l’ONG suisse La Déclaration de Berne.
    Mais Trafigura, dont l’image a sévèrement été ébranlée, a désormais recours à de discrètes sociétés offshore, « indépendantes » mais « alliées » pour continuer à faire du négoce en Côte d’Ivoire. Il en va ainsi de Delaney Petroleum. Par l’intermédiaire de Mossack Fonseca, le cabinet d’avocats panaméen au cœur du scandale des « Panama papers », cette société a été enregistrée en 2008 aux îles Vierges britanniques mais établie à Dubaï où réside son directeur, l’Allemand Roald Goethe, 60 ans. Ce dernier a été porte-parole de Trafigura au lendemain de « l’incident » du Probo Koala et chargé du Nigeria où Delaney Petroleum a affrété de nombreux tankers.

    Un petit monde

    Selon les « Panama Papers », cette société a disposé d’un compte en banque au département Energie de la BNP Paribas à Paris et a lorgné sur le pétrole irakien en nommant un représentant à Bagdad. De quoi attirer l’attention du cabinet panaméen Mossack Fonseca qui, dans un mail interne daté du 1er août 2014, s’inquiète des liens entre Delaney Petroleum et la Iraqi Oil Tanker Company « liée au financement du terrorisme », selon les Nations unies (ONU) et l’Union européenne.
    Le patron de Delaney Petroleum, par ailleurs petit actionnaire de Puma Energy, est revenu cette année chez Trafigura. Il a pris en février la tête du département pétrolier Afrique, en remplacement de son ami Jean-Pierre Valentini qui avait été brièvement incarcéré à Abidjan au lendemain du scandale du Probo Koala, avec le fondateur de Trafigura M. Dauphin.

    L’univers du trading pétrolier en Afrique est un petit monde. A tel point qu’une autre société, sur laquelle Trafigura se serait appuyée pour se développer en Côte d’Ivoire, est domiciliée à la même adresse que Delaney Petroleum, à Dubaï. Il s’agit de Worldwide Energy, dirigée depuis sa création en 2007 par Frédéric Fatien. Cet homme d’affaires franco-ivoirien est également consul de Côte d’Ivoire aux Emirats arabes unis, ancien partenaire de M. Goethe au sein d’une société de bâtiment avec qui il a fondé une écurie de course automobile qui compte parmi les pilotes M. Valentini.

    Drôle de société que cette Worldwide Energy, fondée un an après le scandale du Probo Koala, et qui décroche d’emblée d’importants quotas d’exportations pétrolières au Nigeria et en Côte d’Ivoire auprès de la Petroci. Ce qui lui a valu d’être classée parmi les « sociétés mystérieuses ne pouvant être correctement identifiée », par Energy Compass, cabinet d’analyse risque du secteur pétrolier.

    Pétrole et politique s’entremêlent

    Un contrat avec la Société ivoirienne de raffinage (SIR), initialement attribué à Trafigura, est confié à Worldwide Energy en 2014 pour un montant de 200 millions de dollars (176 millions d’euros). Il s’agit d’exporter 25 000 tonnes de produits pétroliers par mois en échange de la livraison de deux tankers chargés de brut chaque année. Y a-t-il eu un accord entre Trafigura et Worldwide Energy ? Contacté, M. Fatien était injoignable et « inatteignable » selon son service de communication.

    Les liens entre Worldwide Energy et Trafigura semblent néanmoins étroits. La première a ainsi pris en charge pour le compte de la seconde 30 000 tonnes de pétrole transformé en « carburants aviation » par la SIR afin de le livrer au Nigeria en décembre 2014.

    Quelques mois plus tard, c’est l’inverse : Worldwide Energy a livré 650 000 tonnes de brut nigérian en échange de livraisons de produits raffinés par la SIR au Nigeria. « Worlwide Energy ne jouit pas d’un contrat SWAP [brut contre produits pétroliers] avec le Nigeria, on peut donc fortement se demander si cette société n’exécute pas un contrat obtenu par Trafigura », note un analyste pétrolier.

    La petite société de trading pétrolier est même devenue un important créancier de Petroci, à qui elle concède des prêts de dizaines de millions de dollars. En échange, elle se voit attribuer d’importants contrats d’exportation du brut, au grand dam de Glencore, concurrent anglo-suisse de Trafigura.

    Bien loin des hautes sphères où s’entremêlent pétrole et politique, des victimes attendent toujours leurs indemnisations. Une partie des 33 millions d’euros versés en 2009, sur décision de la justice britannique, par Trafigura à près de 30 000 victimes a été détournée par des responsables de Côte d’Ivoire. Des dizaines de milliers d’Ivoiriens se battent toujours pour percevoir leurs 1 150 euros de dédommagement.

  • Les autorités anglaises tirent un trait sur l’affaire du « #Probo_Koala »
    http://www.lemarin.fr/secteurs-activites/environnement/22602-les-autorites-anglaises-tirent-un-trait-sur-laffaire-du-probo

    « Manque de ressources et d’expertise. » Peur de subir des « pressions financières ». Voilà les raisons invoquées par l’Agence de l’environnement britannique pour ne pas ouvrir une nouvelle enquête sur l’affaire du Probo Koala.
    En août 2006, ce pétrolier chimiquier affrété par la société néerlandaise #Trafigura avait déchargé une cargaison de déchets toxiques, issus d’un naphta mal traité, qui a été ensuite dispersée dans différents endroits de l’agglomération d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Les émanations toxiques avaient provoqué la mort de 15 personnes et provoqué de graves difficultés respiratoires chez des milliers d’Ivoiriens.
     
    L’ONG Amnesty International a publié en 2012 un rapport impliquant Trafigura et recommandant au gouvernement britannique d’ouvrir une procédure à l’encontre de Trafigura Limited, filiale chargée des opérations basée à Londres. Une requête réitérée en 2014. Le parquet britannique avait alors déclaré ne pas être compétent sur le dossier, indiquant qu’une telle affaire devrait être traitée par l’Agence de l’environnement.
    Celle-ci a annoncé le 23 juillet qu’elle ne se saisisserait pas de l’affaire. Elle a admis subir des « pressions financières » limitant son pouvoir d’investigation. La direction de cette structure étatique ne précise toutefois pas d’où viennent ces dernières. Elle indique par ailleurs que Trafigura « prendrait probablement toutes les mesures possibles pour contester ou bloquer toute enquête », ce qui augmenterait considérablement le coût d’investigation.
     
    Cette décision constitue sans doute l’épilogue d’un long feuilleton judiciaire au cours duquel Trafigura n’aura été punie qu’une seule fois, quand la justice néerlandaise l’a condamnée à payer une amende d’un million d’euros pour « infraction à la législation européenne sur l’importation et l’exportation de déchets ».
    La société a pour le reste réussi à échapper à une sanction judiciaire en passant, à Londres et à Abidjan, des accords portant sur des indemnisations allant de 33 à 152 millions d’euros. Amnesty International UK a exprimé sa vive indignation suite à la décision de l’Agence de l’environnement britannique. « Cela revient à entendre dire de la police qu’elle refuse d’enquêter sur des crimes graves par peur de représailles des criminels. »

  • #Probo_Koala : plus de 100.000 victimes assignent Trafigura en justice aux Pays-Bas - Yahoo Actualités France
    https://fr.news.yahoo.com/probo-koala-100-000-victimes-assignent-trafigura-justice-163103832.ht

    Plus de 100.000 victimes du déversement de #déchets_toxiques par le cargo Probo Koala à Abidjan en 2006 ont assigné en justice aux Pays-Bas la société affréteuse Trafigura, réclamant des indemnités et le nettoyage des déchets, a-t-on appris vendredi auprès de leurs avocats.

    « Il est demandé au tribunal de bien vouloir juger que la société Trafigura Beheer BV est responsable civilement des dommages corporels, moraux et économiques qu’elle a causés aux demandeurs », selon le texte de l’assignation dont l’AFP a obtenu copie.

    Outre l’achèvement des travaux de dépollution, les 110.937 plaignants réclament des indemnisations de 2.500 euros par victime, soit une somme totale de près de 280 millions d’euros.

    Le déversement des déchets toxiques du Probo Koala en août 2006 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, avait causé la mort de 17 personnes et des dizaines de milliers d’#intoxications, selon la #justice ivoirienne.

    #pollution #santé

  • L’édifiant destin du #Probo_Koala, le cargo qui empoisonna Abidjan - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/planete89/2010/05/30/ledifiant-destin-du-proto-koala-le-cargo-qui-empoisonna-abidjan-152

    Ce fut sans doute la « première catastrophe écologique du XXIe siècle ». Avant de tirer cette conclusion, les auteurs du livre « Le Cargo de la honte, L’effroyable odyssée du Probo Koala » (Stock) ont enquêté pendant quatre ans.

    Leur objectif : comprendre comment, en août 2006, un supertanker immatriculé au Panama, doté d’un équipage ukrainien et affreté par la multinationale Trafigura, a fini par provoquer une grave #pollution dans la capitale ivoirienne avec sa cargaison de résidus pétroliers toxiques.

    Quatre ans plus tard, un procès s’ouvre à Amsterdam. Mais les vrais responsables dorment tranquilles, tandis que le #transport_maritime international continue son « business as usual ». Seize morts officiels, cent mille personnes intoxiquées, mais toujours pas de reponsable reconnu par la justice.

    Interviewé par les auteurs du fond de sa prison où il purge une peine de vingt ans, Salomon remarque qu’on « a libéré tout le monde, sauf moi. »

    « Je paie pour ma nationalité parce qu’en réalité je ne suis pas fautif. Tous les responsables savaient que les slops étaient dangereux mais on me l’a caché volontairement. »

    Il révèle même qu’un « trafic de produits pétroliers se déroule habituellement sur le port. Des tas de gens reçoivent des commissions dans tous les servies et à tous les niveaux ».

    #déchets_toxiques #trafic

  • Le démantèlement offshore des #armes_chimiques syriennes se prépare à l’abri des regards
    http://www.actu-environnement.com/ae/news/demantelement-armes-chimique-syrie-USA-mediterranee-robin-bois-2

    « Les opérations à bord du Cape Ray se dérouleront au large des règlements internationaux », s’inquiète Robin des Bois. Ces opérations seront soustraites à la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux. « Cela ouvre la porte à des traitements de déchets dangereux en haute mer », souligne Jacky Bonnemains, président de l’association. « C’est une première mondiale de démanteler des armes chimiques en mer. Ce qui est inquiétant, c’est que cela ouvre la porte à des traitements de déchets dangereux en haute mer, à la faveur d’un no man’s land juridique », observe-t-il. « Cette opération consacrerait l’industrialisation de l’océan mondial ».

    Et de rappeler

    Le précédent du Probo Koala a marqué les esprits. En 2006, des activités de raffinage de produits pétroliers à bord du tanker Probo Koala s’étaient déroulées dans les eaux internationales, à quelques kilomètres de Gibraltar. Le Probo Koala a par la suite déversé environ 500 tonnes de boues toxiques en Côte d’Ivoire. Entre temps, le stock de déchets avait transité par le port d’Amsterdam (Pays-Bas), qui avait refusé d’en assurer le traitement. Depuis, la société gestionnaire du centre portuaire de traitement des déchets a été condamnée pour violation des règlementations relatives à la protection de l’environnement, ainsi que la ville d’Amsterdam, responsable de la gestion portuaire et la compagnie productrice des #déchets, Trafigura.