« Le texte de l’accord russo-turc présenté au Conseil [...] comporte toujours des zones d’ombre », a critiqué l’ambassadeur adjoint français, Alexis Lamek.
« Nous ne voulons pas entériner un accord dont nous ne comprenons pas toutes les implications », a dit pour sa part l’ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen.
Selon l’Armée syrienne libre (ASL), l’opposition et le gouvernement auraient signé deux versions différentes de l’accord de cessez-le-feu. Sans préciser de quoi il s’agit, elle affirme qu’une version ne mentionne pas « un certain nombre de points essentiels qui ne sont pas négociables. »
L’ASL avait d’ailleurs invité le Conseil à attendre que le régime de Bachar Al-Assad et la Russie prouvent leur bonne foi avant d’approuver l’accord.
" Toute négociation politique qui conduirait à l’affaiblissement du pouvoir du gouvernement en Syrie ou à offrir une partie de la Syrie à des groupes terroristes ou à une occupation militaire étrangère est vouée à l’échec."
Ali Chamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran
De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a salué l’adoption de la résolution. La France « souhaite désormais que ce cessez-le-feu soit pleinement respecté, afin de préserver la vie des civils et de permettre un plein accès de l’aide humanitaire ».
« L’urgence est aussi que les négociations politiques reprennent sous l’égide des Nations unies, sur la base du communiqué de Genève et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. La France y prendra toute sa part », a poursuivi le porte-parole du ministère.
Une trêve chancelante
La trêve, entrée en vigueur vendredi à minuit sur tout le territoire syrien, est la troisième depuis le début de l’année. Le groupe armé État islamique et le Front Fatah al-Cham sont toutefois exclus de cet armistice.
"Les violations constantes par le régime et les bombardements et tentatives de zones contrôlées par les forces révolutionnaires rendront l’accord nul et non avenu."
L’Armée syrienne libre (ASL)
Même si « le calme régnait dans la plupart des régions syriennes », selon le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, des frappes aériennes visant des territoires occupés par des rebelles ont été recensées.
« Quelques affrontements et des bombardements à l’artillerie du régime ont eu lieu dans la région de Wadi Barada, près de Damas, et dans la ville de Deraa », a affirmé le directeur.
Juste avant 20 h, heure locale, deux représentants des rebelles ont annoncé que les raids aériens avaient cessé et que le cessez-le-feu tenait toujours, bien que les accrochages se poursuivent.
Plus de 310 000 personnes sont mortes à cause de la guerre en Syrie et des millions ont quitté le pays depuis mars 2011, selon un bilan établi par l’OSDH.