person:rené nabaa

  • Laurent Fabius : De la pôle position à la voiture balai, une incarnation caricaturale de la diplomatie française - Madaniya
    http://www.madaniya.info/2016/02/10/5762

    Dans le dossier #Fabius, l’étrillement en règle de l’ex ministre des AE, par René Nabaa, dans le style toujours un peu spécial de cet auteur...

    On y trouve plein de choses, et notamment cette perle que, personnellement, j’ignorais :

    Quiconque aura aperçu le spectacle offert par la délégation française à la reprise des travaux de Vienne 2, le 14 novembre, le lendemain des attentats de Paris-Bataclan, aura mesuré en même temps que le désastre subi par la France, l’accablement de ses décideurs. La tête entre les deux mains, les regards baissés, Laurent Fabius et son adjoint pour les affaires de Syrie, Bruno Delaye, ne mouflaient mot pendant toute la durée de la séance. Ils ne relèveront la tête que pour recevoir les condoléances compatissantes des autres délégations dans une transposition symbolique et anticipée de l’oraison funèbre de la diplomatie française, le prélude au dégagement de son chef.

    Sur Bruno Delaye, ex-chef de la cellule africaine de l’Elysée, très impliqué dans les massacres au Rwanda, voir http://www.humanite.fr/node/465575 et http://www.cobaye.in/Touche-pas-a-mon-pote-Bruno

    #syrie #rwanda #fabius

  • L’équation chiite dans la problématique du jeu des puissances régionales et internationales 2/2 - Madaniya
    http://www.madaniya.info/2014/10/12/l-equation-chiite-dans-la-problematique-du-jeu-des-puissances-regionales-

    Un peu de tri à faire dans le texte que propose l’infatigable René Nabaa, mais des pépites aussi !

    ❝Deuxième vérité : Le Monde arabe est redevable à l’Iran d’un basculement stratégique qui a eu pour effet de neutraliser quelque peu les effets désastreux de la défaite arabe de juin 1967, en substituant un régime allié d’Israël, la dynastie Pahlévi, le meilleur allié musulman de l’état hébreu, par un régime islamique, qui a repris à son compte la position initiale arabe scellée par le sommet arabe de Khartoum (Août 1967) des « Trois NON » : Non à la reconnaissance, Non à la normalisation, Non à la négociation avec Israël. Il a ainsi offert à l’ensemble arabe une profondeur stratégique en le libérant de la tenaille israélo iranienne, qui l’enserrait dans une alliance de revers, compensant dans la foulée la mise à l’écart de l’Égypte du champ de bataille du fait de son traité de paix avec Israël. La Révolution Islamique en Iran a été proclamée le 9 Février 1979, un mois avant le traité de Washington entre Israël et l’Égypte, le 25 mars 1979.
    En retour, les Arabes, dans une démarche d’une rare ingratitude, vont mener contre l’Iran, déjà sous embargo, une guerre de dix ans, via l’Irak, éliminant au passage le chef charismatique de la communauté chiite libanaise, l’Imam Moussa Sadr (Libye 1978), combattant dans le même temps l’Union soviétique en Afghanistan, le principal pourvoyeur d’armes des pays du champ de bataille contre Israël.

    Troisième vérité : Le Monde arabe s’est lancé, au-delà de toute mesure, dans une politique d’équipements militaires, pendant un demi-siècle, payant rubis sur ongle de sommes colossales pour d’arsenal désuets, pour des livraisons subordonnées à des conditions politiques et militaires draconiennes, alors que, parallèlement, les États-Unis dotaient, gracieusement, Israël de son armement le plus sophistiqué.
    (...)
    À deux reprises au cours du dernier quart de siècle, les pays arabes ont participé à des guerres lointaines par complaisance à l’égard de leur allié américain, parfois au détriment des intérêts à long terme du Monde arabe, s’aliénant même un allié naturel, l’Iran, un voisin millénaire, dans la plus longue guerre conventionnelle de l’époque contemporaine, sans pour autant bénéficier de la considération de leur commanditaire américain.

    (...)

    En phase de puissance relative, l’Amérique saura-elle, à tout le moins protéger durablement ces relais régionaux, au moment où ses déboires en Irak, en Afghanistan et en Syrie la place sur la défensive, alors qu’en contrepoint, l’Iran, fort de sa maîtrise de la technologie nucléaire et des succès militaires de son allié libanais, le Hezbollah se pose en parfait contre-exemple de la servitude monarchique. Plus précisément, alors qu’elle se lance à la conquête de l’Asie pour y endiguer la Chine, l’Amérique pourra-t-elle protéger ses relais des turbulences internes attisées par les frasques monarchiques répétitives, en parfait décalage avec les dures conditions de la réalité quotidienne de la multitude de leurs concitoyens et qui gangrènent inexorablement les assises de leur pouvoir.
    (...)

  • Le Califat de Da’ech, prologue - Madaniya
    http://www.madaniya.info/2014/09/12/califat-daech-prologue

    Long et remarquable dossier, rédigé pour l’essentiel par Haytham Manna, sur Daesh via le site Madaniya. Seul reproche, il faut être très au fait du dossier proche-oriental pour profiter pleinement de cette lecture. A mon avis, le coup de pate du truculent René Nabaa n’arrange pas les choses...

    Notre conviction profonde est que ce phénomène [l’Etat islamique] ne saurait être combattu que par une campagne préalable de sensibilisation de l’opinion auprès des couches populaires de la société – un procédé qu’il importe de ne plus dénigrer –, en ce que ces couches populaires continuent de considérer que la victoire de Da’ech leur sera bénéfique parce qu’elle leur restituera cette liberté et ces droits dont ils étaient privés du fait de leur marginalisation et de l’oppression dont elles étaient victimes.
    La confrontation sur le triple plan politique, culturel et moral, constitue la pierre angulaire du combat contre Da’ech. L’option militaire n’a jamais réussi à éradiquer l’extrémisme. Chaque fois qu’il lui a été donné libre cours, la violence est devenu le dénominateur commun du répressif et du réprimé, de l’oppresseur et de l’opprimé. Indéniablement, le rôle des penseurs réformistes musulmans est, à cet égard, est d’une grande importance.