person:renaud garcia

  • Vent debout contre le mal français

    Miquel Amorós

    https://lavoiedujaguar.net/Vent-debout-contre-le-mal-francais

    Critique de la philosophie postmoderne et de ses effets
    sur la pensée critique et sur la pratique révolutionnaire

    Le recul théorique causé par la disparition de l’ancien mouvement ouvrier a permis l’hégémonie d’une philosophie surprenante, la première qui ne se fonde pas sur l’amour de la vérité, objet primordial du savoir. La pensée faible (ou philosophie de la postmodernité) relativise ce concept, qu’elle fait dériver d’un mélange de conventions, de pratiques et de coutumes instables dans le temps, quelque chose de « construit », et, par conséquent, d’artificiel, sans aucun fondement. Et dans la foulée, toute idée rationnelle de réalité, de nature, d’éthique, de langage, de culture, de mémoire, etc. De plus, certaines autorités du petit monde postmoderne n’ont pas manqué de qualifier certaines d’entre elles de « fascistes ». Finalement en récupérant Nietzsche, il n’y a donc plus de la vérité, mais seulement de l’interprétation. (...)

    #Miquel_Amorós #anarchisme #postmodernité #French_Theory #discussion #Mexique

    • Je trouve que c’est beaucoup de « ressentis » et très peu d’arguments. Bien sûr c’est un court texte, mais même sans citer, sourcer, etc, on peut donner des arguments. Là il dit surtout « la french theory c’est caca, la postmodernité c’est mal » mais sans dire trop pourquoi. (Et par ailleurs sans mentionner qu’il y a, et depuis longtemps, des féministes ou des antispécistes anticapitalistes et/ou antiindustriels, etc).

      Ça ne veut pas dire que ce qu’il dit n’est pas « vrai », et je penche aussi vers des choses qu’il affirme mais des textes comme Renaud Garcia par exemple font plus œuvre de pédagogie en expliquant vraiment les relations logiques entre telle philosophie et telle conséquence ensuite. Là ça fait plus « moi je sais pourquoi je râle » mais sans l’expliquer à celleux qui ne savent pas.

  • Le désert de la critique (1re partie) | Racine de moins un
    http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=2673

    Patrick Marcolini, qui dirige la collection Versus aux éditions L’Echappée où il publie des ouvrages de philosophie politique, nous présente le livre de Renaud Garcia, « Le Désert de la critique, déconstruction et politique » (éd. L’échappée, 2015). La nature humaine ? Fiction dangereuse. La raison analytique ? Instrument d’uniformisation culturelle. La vérité ? Objet relatif masquant les dispositifs de pouvoir. Le langage ? Geôlier de la créativité. L’universalisme ? Alibi de l’Occident pour dominer le monde. Le corps ? Pâte à modeler au gré des innovations technologiques. Tels sont les lieux, devenus communs, de la pensée de la déconstruction. Durée : 54 min. Source : Radio (...)

    http://www.zinzine.domainepublic.net/emissions/RMU/2016/RMU20161127-1DesertCritique.mp3

  • Sur le plan idéologique, nous vivons sous l’empire des déconstructeurs. Depuis au moins trois décennies, dans tous les domaines, nous subissons leur action dissolvante. Politique, médias, luttes sociales, tout y passe. « L’effet de ce ‘’déconstructivisme’’ frénétique est d’ouvrir par force sur un complet chaos de la pensée où rien ne demeure des anciens concepts admis et discutés – ni le réel (si contradictoire qu’il se révélerait inassimilable), ni le pouvoir (si multiple qu’il en deviendrait insaisissable), ni la nature humaine (si floue que sa seule réalité relèverait de la fiction), ni la vérité (si conditionnée qu’il serait, par avance, vain de distinguer le vrai du faux), ni le langage (si normé qu’il tiendrait de la prison), ni le corps (si biologiquement indéfinissable qu’il n’aurait d’existence possible que dans le transgenre). »

    Dans le débat public d’aujourd’hui, les questions identitaires occupent désormais le premier plan, surtout lorsqu’elles sont le fait des minorités. Comme l’a dit Deleuze, « C’est ça, être de gauche : savoir que la minorité, c’est tout le monde. » (Abécédaire, cité par Garcia (dorénavant G.), p. 47) Le social est « marqué par la prolifération, le surgissement imprévisible de nouveaux motifs de discrimination, d’exclusion, de ‘’stigmatisation’’ ou d’ ‘’invisibilisation’’ » (G., p. 23).

    Encyclopédie de L’Agora | Renaud Garcia : une critique de gauche de la déconstruction
    http://agora.qc.ca/documents/renaud_garcia_une_critique_de_gauche_de_la_deconstruction
    #Penser #Société #Politique #2017

    • @Aude

      Ce passage me sembletout de même résumer assez bien le côté « tour de passe-passe » de son argumentaire :

      , si ce qui est a été construit et peut être déconstruit, il devient alors possible de le reconstruire. Cette métaphore aboutit à faire de la technique l’instrument de cette reconstruction. La technique est alors au service de désirs individualistes qui ne trouvent plus comme limite qu’une éthique minimaliste : faire tout ce que l’on désir sans nuire à autrui.

      Prétendre que « déconstruire » mène à servir sur un plateau à « la technique » un monde à reconstruire fait de désirs individualistes me semble instruire un faux procès - et relever d’un regard pour le moins surplombant et chargé de mépris vis à vis des personnes qui ont recours à cet outil critique dans les luttes qu’elles mènent. Et, de fait, il me semble difficile de garder grand chose de vivant de la critique si l’on jette la déconstruction - un genre de critique sans lame, à laquelle manquerait le manche. Il resterait à s’accrocher à l’idée !

      Quant à sa prétention (que je trouve assez extravagante) à ramener contre les luttes des minorités la notion de « limite » à la vie humaine (non que le présent ne foisonne de perspectives de fuites en avant sans limites : mais en imputer la cause, comme la faiblesse de l’idéologie libertaire, aux « déconstructeurs » et, à travers eux, aux luttes menées à l’extérieur du mouvement libertaire, sans lui, me semble tout simplement malhonnête)... je peine un peu à la juxtaposer avec son attachement à l’illusion (qui pour moi signe tout simplement la position de privilégié) de disposer d’un point absolu ou enraciner une révolte et une critique universelles.
      D’un côté les limites, surtout pour les autres qui critiquent mal, de l’autre l’universalisme pour lui et les siens. Cherchez l’erreur !

      D’autant plus que je ne vois pas en quoi le renoncement à cet universalisme déjà là, produit historique masculin et occidental, qu’il insiste pour présenter comme une catastrophe, interdirait de concevoir un projet, à produire ensemble sur un pied d’égalité - qui mériterait peut être bien le nom d’universel, pour le coup, ou un autre.

      En passant, sa compréhension d’une notion comme celle d’intersectionnalité - telle qu’il l’explique lors d’une interview à Radio libertaire - m’a paru des plus fantaisistes, et propre à rendre incompréhensible le simple fait que ce concept permet par exemple - mais peut-être que je me trompe - d’exprimer le fait que les individus se trouvent pour la plupart au carrefour de plusieurs oppressions, et que les oppressions se co-construisent, ce qui implique d’envisager les oppressions dans la complexité leurs interactions. Lui semble curieusement n’y voir que le germe d’un particularisme infini et diviseur pour les individus...

      Certes, Renaud Garcia n’a pas l’arrogance grossière d’un Escudero, et sa culture libertaire scolaire en impose un peu plus. (je n’ai pas lu son livre : j’ai lu et écouté les interview de lui disponible sur le net, et je suppose qu’il essaie d’en rendre compte honnêtement) Mais son propos bien que plus policé et moins outrancièrement falsifiant, ne cesse à mes yeux de trahir à quel point il parle depuis le même point de vue, et défend le même refus obstiné de se dessiller le regard.

      En l’écoutant, j’ai repensé à une fameuse phrase de Brice Hortefeux sur les auvergnats :
      « Quand il n’y en a qu’une, ça va. Le problème, avec les minorités, c’est quand il y en a plusieurs. »

    • Nous évoquions plus haut le rejet, par les pensées décontructionnistes, des grands concepts de la modernité, notamment la notion de vérité. Pour Foucault, par exemple, « un savoir n’est jamais en définitive ni vrai ni faux, mais qu’il se manifeste davantage comme un certain ‘’ régime de vérité’’ qui découpe dans la réalité, à un certain moment, des objets intelligibles » (G., p. 21). « Selon Foucault, ce que l’on appelle la ‘’vérité’’ n’est pas vraiment lié, comme on pourrait le penser selon une définition classique (aristotélicienne), au rapport de concordance entre un énoncé et des faits qui existent indépendamment de l’énonciateur. La vérité est davantage conçue comme un système de règles, toujours instable, intriqué dans un réseau complexe de pratiques et de discours, qui s’alimentent l’un l’autre. » (G., p. 20-21)

      Pour avoir lu Baudrillard (peut-être pas la référence la plus classieuse du post-modernisme...) quand j’étais encore bien jeune, je ne peux qu’abonder dans ce sens. Alors même que j’étais ébahi par le style, je ne pouvais m’empêcher d’être très chiffonné par ce rapport très spécial à la vérité (de manière triviale, je dirais qu’il s’agissait tout simplement d’un « je m’en foutisme » plus ou moins assumé). Quant aux conséquences politiques de cette façon de réfléchir, difficile de savoir quel véritable impact cela a eu, mais quand je vois l’état de décomposition de tout ce qui est, pour faire simple, à gauche du PS (et du PS lui même d’ailleurs) a priori ça n’a pas attiré les foules.

    • Gilles Deleuze et Felix Guattari ont tenté, à travers la notion de minorité, d’exprimer la double irréductibilité (à la forme-État et à la forme capital) de ces « communautés concrètes qui se situent hors du rapport de travail » : « De manière générale, les minorités ne reçoivent pas davantage une solution de leur problème par intégration, même avec des axiomes, des statuts, des autonomies, des indépendances. Leur tactique passe nécessairement par là. Mais si elles sont révolutionnaires, c’est parce qu’elles portent un mouvement plus profond qui remet en question l’axiomatique mondiale. La puissance de minorité, de particularité, trouve sa figure ou sa conscience universelle dans le prolétaire. Mais, tant que la classe ouvrière se définit par un statut acquis, ou même par un État théoriquement conquis, elle apparaît seulement comme « capital », partie du capital (capital variable), et ne sort pas du plan du capital. […] On voit mal ce que serait un État amazone, un État des femmes, ou bien un État des travailleurs précaires, un État du « refus ». Si les minorités ne constituent pas des États viables, culturellement, politiquement, économiquement, c’est parce que la forme-État ne convient pas, ni l’axiomatique du capital, ni la culture correspondante », Mille plateaux.

      et pas #déconstruction ...

    • @Aude

      je n’entend pas sous-estimer les mésusages et les détournements individualistes, à des fins de carrière militante, d’autopromotion, que tu évoques (je fais succinct, mes excuses si c’est trop simplificateur). Le monde militant à ma connaissance a toujours été le lieu de tels petits jeux de pouvoir, et je suis enclin à penser que les circonstances historiques présentes sont propices à de tels comportement.
      Mais il me semble à minima que c’est faire preuve d’une grande légèreté intellectuelle, à fortiori de la part d’un professeur de philosophie, que de prétendre que la cause se trouverait dans le concept, surtout lorsque les concepts en question ont servi à mettre à jour le fait désagréable pour l’ego que tant de révolutionnaires et autres radicaux, par bien des aspects, faisaient aussi partie du problème.

      Je ne veux pas méconnaître les expériences que tu cites : mais pour une partie des anarchistes et autres révolutionnaires, « déconstruction » est désormais un anathème, ce qui me semble une forme de défaite de la pensée, et quiconque dans son analyse des rapports de pouvoir, commence à prendre au sérieux la notion d’intersectionnalité, se fait traiter de post-moderne, par des gens qui tiennent visiblement à ne pas savoir de quoi il retourne, et à ce que leurs propres privilèges demeurent indicibles.

      Je ne pense pas que de tels résultats aient la moindre efficacité pour ce qui est de contrer ou limiter l’ampleur des problèmes que tu soulèves.
      Encore une fois, je saisis cela un peu vite, en espérant ne pas être trop simpliste.

    • @Aude

      Encore une fois, je suis d’accord en partie avec ce que tu écris.

      Mais, par exemple, l’emploi que faisait Léo Thiers Vidal de la notion d’"état agentique" m’a semblé et me semble toujours précieux pour comprendre ma propre place de mec hétéro dans le patriarcat, et la dissonance qu’il peut y avoir entre ce que je crois être et faire, et la manière dont je me trouve pris dans les rapports sociaux, dont j’ai appris à m’y installer.
      Et je ne vois pas à quoi prendre conscience de sa propre position au sein de rapports de domination structurels peut être nuisible - si ce n’est aux illusions sur la « radicalité » de la critique que nous portons, que nous nous plaisons volontiers à entretenir sur nous même, en particulier lorsqu’on se définit comme anarchiste et que l’on est un homme blanc hétéro...
      D’autant plus qu’il me semble, pour l’avoir pratiquée longtemps, que la boîte à outil anarchiste traditionnelle ne fournit aucun outil théorique pour exprimer ces questions là - ce qui n’a jamais empêché un anarchiste d’y venir pour des questions d’éthique personnelle, mais c’est une autre histoire.
      ENcore une fois, je saisis cela en vitesse.
      Pour les universitaires américains, je suis surpris de voir la fréquence à laquelle ils surgissent devant moi sous le clavier d’anarchistes français... le reste du temps, je n’en croise quasiment jamais !

  • Rencontre débat à la librairie La Gryffe avec Renaud Garcia autour de son livre « Le désert de la critique »
    https://rebellyon.info/Rencontre-debat-a-la-librairie-La-Gryffe-17043

    Rencontre /débat le samedi 22 octobre à 15 heures avec Renaud Garcia autour de son livre Le désert de la critique. Déconstruction et politique. - Infos locales / La Gryffe, Expression - contre-culture — Infos locales, La Gryffe, Expression - contre-culture

  • David Graeber : Occupy Saturne
    Par Renaud Garcia
    In CQFD n°145 (juillet-août 2016)
    http://cqfd-journal.org/David-Graeber-Occupy-Saturne

    Lecteur attentif de Graeber depuis assez longtemps maintenant, dès sa période « underground », pourrais-je dire, il m’a fallu revenir plusieurs fois sur ce livre, constitué principalement de trois articles datés de 2012, pour me rendre à cette fâcheuse évidence : notre « anthropologue-anarchiste » peut désormais tout se permettre, y compris exhumer ses fonds de tiroir de façon éhontée. Entendons-nous bien cependant : Bureaucratie contient dans son premier article des développements intéressants qui manient le paradoxe avec goût. On pense d’ordinaire une opposition entre l’État et le marché ? Il n’en est rien : la rationalité marchande se coule parfaitement dans le principe d’efficacité de la bureaucratie. Efficacité seulement prétendue, car dans une société entièrement régie par des contrats (un rêve libertarien !), la nécessité de recourir à des rapports bureaucratiques serait multipliée et non limitée, segmentant les relations collectives entre dépôt de projets et réponse à des contrôles. Voilà des éléments indéniablement intéressants et bien tournés. Ils ne doivent pas pour autant occulter l’inanité du deuxième article reproduit dans ce recueil, « Des voitures volantes et de la baisse du taux de profit », qui ne s’est guère attiré de commentaires critiques alors qu’il enchaîne énormités sur énormités.

    • Sur le point de me laisser embarquer par cet optimisme technologique sans faille, une malheureuse citation est revenue doucher ma naissante euphorie : « Durant un siècle, l’humanité s’est livrée à une expérience fondée sur l’hypothèse suivante : l’outil peut remplacer l’esclave. Or, il est manifeste qu’employé à de tels desseins, c’est l’outil qui de l’homme fait son esclave. La dictature du prolétariat et la civilisation des loisirs sont deux variantes politiques de la même domination par un outillage industriel en constante expansion. » Ces lignes d’Ivan Illich, dans La Convivialité, datent de 1973, lorsque le jeune Graeber devait dévorer tout Asimov en rêvant de laisser un androïde sur Mars. Or, des réflexions de cet acabit n’existent tout bonnement pas dans la galaxie de notre anthropologue-anarchiste. À ses yeux, il est au contraire étonnant que nous n’ayons pas déjà perçu à quel point le capitalisme freine l’innovation, au lieu de favoriser précisément sa constante expansion. L’iPhone, objet révéré de notre époque, ne serait ainsi qu’une « modeste amélioration » conçue pour amuser la galerie. Qu’il soit utile, incidemment, pour tracer, géolocaliser, conserver le salarié sous pression perpétuelle et exploiter par consentement les dynamiques auto-entrepreneurs de la nouvelle économie : de tout cela, pas un mot.

      #David_Graeber #Renaud_Garcia #critique_techno #progressime #techno-béat

  • http://www.b-a-m.org/2016/05/o-s-desert-de-la-critique-la-jungle-de-calais

    Désert de la critique + La Jungle de Calais (émission du 27 mai 2016)

    L’émission « Offensive Sonore » est diffusée un vendredi sur deux sur Radio Libertaire de 21h à 22h30 (89,4 Mhz) en alternance avec « Les amis d’Orwel ».

    Partie 1 : Désert de la critique, déconstruction et politique.

    Pour cette émission nous recevons Patrick Marcolini qui nous parle d’un livre éditer dans sa collection celui de Renaud Garcia : Désert de la critique. La nature humaine ? Fiction dangereuse. La raison analytique ? Instrument d’uniformisation culturelle. La vérité ? Objet relatif masquant les dispositifs de pouvoir. Le langage ? Geôlier de la créativité. L’universalisme ? Alibi de l’Occident pour dominer le monde. Le corps ? Pâte à modeler au gré des innovations technologiques. Tels sont les lieux, devenus communs, de la pensée de la déconstruction.

    Partie 2 : La Jungle de Calais : Belgium Kitchen (reportage)

    Thomas et Anton, (non-professionnels de la radio, mais amateurs d’expériences) nous parle de leur reportage :

    Pourquoi ce reportage ?

    On avait tous les deux envie d’y aller, de voir, d’écouter, de comprendre… Et peut-être d’y apporter ou d’en rapporter quelque chose qui ne soit pas une vidéo misérabiliste, un discours stigmatisant, un selfie avec un réfugié à poster sur facebook. L’audio nous permettait d’échapper en partie à la sur-médiatisation d’une zone qui semblait, à coups d’objectifs et de reportages express, avoir verrouillé la parole de ses acteurs. Nous avons pris le temps de vivre avec certains d’entre eux, de tisser les liens pour accéder un temps à leurs quotidiens, et tenter d’éclairer un fragment de ce que peut être l’expérience de la Jungle. Mais par quel bout aborder ce babel, ou langues et histoires se confondent, pour en comprendre quelque chose ? Nous avons choisi pour sa transcendance l’entrée de la nourriture et une fois sur place nous avons fait notre nid dans une des cuisines bénévoles et autonomes de la jungle, la Belgian Kitchen. Cette création sonore témoigne des quelques jours que nous avons passé dans cet endroit et de la parole des gens qui le font vivre.

    Qu’est-ce qui vous a marqué lors de cette visite ?

    Un double sentiment très fort et qui a je crois impacté fortement le reportage. La jungle, c’est à la fois un lieu très dur, où l’on sent bien que les gens vivent mal, rencontrent beaucoup de problèmes, ont des histoires terribles, et en même temps c’est un lieu vraiment agréable à vivre, avec une cohabitation extraordinaire entre différentes cultures, qui finalement se passe plutôt bien, avec une solidarité et des rencontres humaines extraordinaires. Je crois qu’on fait un peu ressortir ce paradoxe dans le reportage, la complexité et la difficulté de la situation là-bas, et en même temps ce bonheur de vivre, ce plaisir à être dans ce lieu. On voulait vraiment montrer ça, tout le plaisir et les rires de la jungle, arrêter de stigmatiser le lieu, comme si c’était forcément horrible de vivre là-bas.

  • Renaud Garcia : « Renouer avec les gens ordinaires »
    http://www.revue-ballast.fr/renaud-garcia

    Entretien avec l’essayiste libertaire Renaud Garcia : sur quelles bases créer la convergence ?

    Renaud Garcia est anarchiste. C’est-à-dire qu’il « refuse de parvenir », selon l’heureuse expression de l’écrivain et syndicaliste Albert Thierry : privilèges, honneurs et ambitions égoïstes ne sont pas l’affaire des libertaires. Mais un anarchiste qui ne fait pas toujours l’unanimité parmi les siens : Garcia — avec l’essai Le Désert de la critique, paru l’an passé aux éditions L’échappée — mit les pieds dans le plat de la pensée radicale contemporaine. Dans le sillon du britannique George Orwell, il s’interroge : pourquoi le socialisme ne parvient-il pas à convaincre plus largement alors qu’il relève du bon sens ? Et le professeur de philosophie de répondre : les espaces contestataires, trop occupés à « déconstruire » et à dénoncer les opposants en leur sein, ont souvent perdu de vue le noyau dur de la tradition émancipatrice : construire une alternative à même d’affranchir le très grand nombre des servitudes sociales et économiques. Mais comment recentrer (faire « converger ») sans risquer de faire silence sur certaines injustices, minoritaires mais capitales ? Débattons-en.

    Un entretien avec de nombreuses références mais de lecture difficile.

    Mais « Renouer avec les gens ordinaires » me semble important.

    Dans certaines couches de la population on peut retrouver des aptitudes à la générosité, à la droiture et à la confiance réciproque c’est à dire des relations non régies exclusivement par la "loi" de l’intérêt. (Il s’agit peut-être ici de la "common décency" selon Orwell)

    Pour Michéa également c’est précisément dans ces dispositions sociales à l’honnêteté et à la décence dont les "gens ordinaires" sont les porteurs privilégiés, en s’enracinant dans des pratiques collectives de solidarité et d’entraide, que l’on pourra "désamorcer" les effets dévastateurs de la logique libérale et de l’individualisme possessif.

    La convivialité comme arme de résistance pour résister concrètement et tous les jours à l’emprise du marché sur nos existences ce qui distingue peut-être le mieux un "intellectuel" d’un authentique penseur.

    Radicalité - 20 penseurs vraiment critiques - Editions L’échappée

  • Conférence d’André Pichot sur ceux qui utilisent la biologie pour justifier de la morale, en bien ou en mal (solidarité ou compétition), chez @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2016/01/18/pichot-solidarite

    Début seulement de la conférence, à quand la suite ?

    A travers l’histoire du darwinisme, Pichot retrace les diverses idéologies et doctrines informes qui ont servit à justifier « scientifiquement » la compétition ou (plus rarement) la solidarité dans les sociétés humaines à partir des connaissances en biologie. Un florilège de bêtises et de stupidités pourtant très sérieusement soutenues par nombre de scientifiques, encore aujourd’hui.

    Et on y parle notamment de Kropotkine, allant alors de fait à rebours de la source de thèse de Renaud Garcia (La nature de l’entraide , 2015).

    D’abord l’exemple de Kropotkine, l’anarchiste russe, qui en 1902 a publié L’entraide, un facteur de l’évolution. Il va présenter la chose de la manière suivante : tout d’abord, il ignore complètement la lutte entre les tribus, il repart sur une base animale à partir de ce qu’il a observé en Sibérie, où les conditions de vie sont très dures, où lorsqu’il y a une entraide entre les individus les espèces animales survivent. La sélection naturelle darwinienne est transposée au niveau de l’environnement, ce n’est plus la lutte contre les individus, mais la lutte contre le milieu. Et ce sont les individus les plus solidaires dans cette lutte contre le milieu qui vont survivre. La concurrence entre les individus est éliminée. Que veut faire Kropotkine ? Il veut ancrer la morale dans la nature ; il ne veut plus d’une morale ancrée dans un dieu ou n’importe quoi d’autre. C’est un naturaliste, il a une approche naturaliste, et utilitariste aussi, comme chez Wallace, c’est-à-dire que l’avantage de la morale, c’est que cela facilite la survie des individus à l’intérieur du groupe.

    C’est tout à fait utilitariste : que les groupes les moins solidaires disparaissent, c’est qu’ils l’ont bien mérité ; ils n’étaient pas moraux puisqu’ils ne pratiquaient pas la solidarité entre eux. Donc tout est bien dans le meilleur des mondes. C’est une sorte de calvinisme naturaliste, on a d’ailleurs souvent comparé le darwinisme à une version calviniste de la nature. Kropotkine conserve cet aspect utilitariste et donne la version la plus gentille, celle qui sera le mieux acceptée, d’un altruisme entre les membres de la société. C’est lui qui va en donner une version qui va réapparaître régulièrement. Il écrit en 1902, mais il y en a eu avant lui, il en cite d’ailleurs un certain nombre, on a toute une liste d’auteurs qui vont reprendre sa doctrine au fil du siècle, et cela existe encore aujourd’hui. Vous connaissez peut-être les livres de Patrick Tort, tous les trois ou quatre ans il publie un livre où il dit qu’il a découvert « l’effet réversif de l’évolution », afin de montrer que le darwinisme est moral, etc., et c’est en fait la thèse de Wallace qui ressort.

    C’est quelque chose qui réapparaît constamment et qui a servit à moraliser le darwinisme.

    Il existe également la contrepartie qui est la version où au lieu de s’occuper de l’altruisme à l’intérieur du groupe on s’intéresse à la lutte entre les groupes.

    J’ai choisi Kropotkine parce que c’est le cas le plus extrême, c’est des penseurs de gauche qui adhèrent au darwinisme, surtout par anti-cléricalisme, parce qu’ils pensent que L’Origine des espèces est dirigée contre le créationnisme donc ils sont forcément darwiniens (même si c’est très largement imaginaire parce que le créationnisme arrive bien plus tard après la guerre de 1914-18). Mais en même temps, ils sont très gênés par les références à Malthus et à Hobbes de la théorie de Darwin.

    #Kropotkine #Darwin #darwinisme #biologie #André_Pichot #Renaud_Garcia (pour le lien) #conférence

  • Entretien avec Renaud Garcia par Cédric Biagini, 2015
    https://sniadecki.wordpress.com/2015/12/27/biagini-garcia

    Interview de Garcia par Biagini (pour La Décroissance…). Pas super intéressant je trouve, et Biagini de toujours ramener sur le truc de la PMA/GPA, dont il faut parler je trouve aussi mais pas en ces termes et lui continue d’en parler toujours de la même façon qu’avant.

    Pourtant le livre et les idées de Renaud Garcia sont plus intéressantes et plus vastes que juste ramenées à ça.

    #interview #Renaud_Garcia #Cédric_Biagini #déconstructionnisme #Derrida #Foucault #PMA
    cc @aude_v …

    • A lire les comptes-rendus parus et les entretiens accordés par l’auteur, l’amour que ces gens portent à leur inoxydable innocence est tout de même propre à donner le vertige...

      Tout de même : pendant que nos braves, lucides, honnêtes et objectifs théoriciens et essayistes radicaux, révolutionnaires, libertaires ou non, et leurs lecteurices (qui n’hésitent pas à prendre en otage l’aliénation pour imposer leur naturalisme, ou à déceler chez tout discordant-e de probables relents de libéralisme technolâtre) jubilent en étranglant une fois de plus à pleines mains le fault cou de Michel, ou qu’ils démontent joyeusement la déconstruction de Jacques, de quoi s’imaginent-ils parler ?

    • @Aude
      Je pense que le désir de bien des libertaires de se penser eux-mêmes comme extérieurs et étrangers à notre société dépasse de très loin leur curiosité quant à la manière dont nous nous trouvons tou-te-s, eux, libertaires, y compris, participer de cette société et assurer sa perpétuation, ce en dépit des jugements radicaux, révolutionnaires, que nous pouvons porter contre elle .
      La haine et l’hostilité non feintes que l’on lit de plus en plus ouvertement chez des libertaires contre des militants, sociologues, intellectuels et universitaires « déconstructeurs », (ah, les horribles « cultural studies » !) qui ne seraient pas assez « proche du peuple » ou des préoccupations que d’autres intellectuels prêtent à ce prétendu « peuple » me semble relever en bien trop grande partie d’un désir de ne pas chercher à connaître ce qui pouraît fâcher, et bousculer cette illusion confortable qui veut qu’il suffirait de juger que l’organisation sociale mérite d’être changée radicalement sur le plan économique et environnemental ou technicien pour devenir effectivement son ennemi, d’un désir de s’en tenir à une conception datée et très confortable de la critique sociale.

      Je suis certain, au cours de mes lectures libertaires, d’avoir lu à propos d’une époque où, sans s’y inféoder au monde intellectuel, scientifique, on considérait chez les anarchistes et libertaires qu’il pouvait être urgent et utile de porter au « peuple » des connaissances découvertes dans ce cadre là - et où l’on n’aurait guère songé à falsifier et travestir (Comme l’écrivait #Simone_Weil, « on n’a pas le droit de leur donner à manger du faux ») les travaux de ces scientifiques pour dresser ce même « peuple » contre eux.
      Depuis quelques décennies, je vois des libertaires tellement occupés à défendre des illusions libérales et spontanéistes qu’il leur est visiblement très difficile de remettre en cause, qu’ils en viennent à verser dans un populisme anti-intellectuel de très mauvais augure sitôt qu’ ils (bien plus qu’elles) voient ces illusions qu’ils aiment à entretenir quant à leur propre « radicalité » bousculées ou menacées d’apparaître un peu trop visiblement pour ce qu’elles sont : des illusions, liées à des rapports sociaux inégalitaires.

      La présentation du livre de Garcia par son éditeur, le ton employé, l’arrogance de son affirmation de la nécessité de s’appuyer sur la nature humaine, cela a suffi à m’en tenir à distance.
      Je pense pour ma part que tout auteur libertaire homme, blanc, qui désire parvenir à quelque chose qui ne soit pas inepte ni réactionnaire, aujourd’hui, à propos des critiques du caractère social et systémique du genre ou de la race, car c’est de cela qu’il s’agit , ou de l’irrémédiable socialité de la catégorie « nature », et de leurs conséquences sur les ambitions, les pratiques et les théories révolutionnaires, doit à minima le faire en s’appuyant sur le travail d’introspection et d’auto-critique d’un libertaire comme #Léo_Thiers-Vidal, par exemple.

      Je pense qu’un libertaire qui aurait plus à coeur de chercher par où avoir prise sur la société, et conscience d’être de part en part un produit de celle-ci, que de défendre mordicus une conception (dé)passée de « la révolution », n’aurait pas peur d’écrire contre les navrantes illusions et les violents raidissements du mouvement libertaire actuel, ni de s’y faire détester en lui mettant sous le nez son refus de considérer genre et race pour ce qu’ils sont : des rapports sociaux qui le concernent d’aussi près qu’il est possible d’être concerné.

      « Il faudrait pourtant y songer, pauvre imbécile, et, en y songeant, s’arrêter un peu d’être stupide et de faire souffrir les malheureux. Car nous sommes cela, toi et moi, et rien que cela, des abîmes ! » (#Léon_Bloy, #Exégèse_des_nouveaux lieux_communs, 1913)

      Pour ma part, c’est seulement un tel caractère potentiellement détestable pour tous ceux chez les libertaires que j’ai vu aimer le livre de Garcia, après qu’ils aient encensé Escudero (et auparavant, un matamore pourfendeur de moulins à vents post-modernes comme #Jordi_Vidal), qui me ferait éventuellement placer quelques espoirs dans un texte, pour autant que cela ait un sens.

      Mais tout écrit, tout auteur cherchant à ménager la moindre des illusions qui se donnent à voir chez les libertaires me semble au mieux une pure et simple perte de temps.

    • cette illusion confortable qui veut qu’il suffirait de juger que l’organisation sociale mérite d’être changée radicalement sur le plan économique et environnemental ou technicien pour devenir effectivement son ennemi, d’un désir de s’en tenir à une conception datée et très confortable de la critique sociale.

      Ça me rappelle des paroles d’une chanson d’un groupe dont je suis assez fan :
      Harroegi ulertzeko,
      harroegi onartzeko
      askatasun desiratuak ez gaituela askatuko
      (Trop fiers pour comprendre,
      trop fiers pour accepter
      que la liberté tant désirée ne nous libèrera pas)

      https://www.youtube.com/watch?v=Sp1K5fWdW1o

    • Le Comptoir : Renaud Garcia, « La démocratie représentative est une faillite totale »

      http://comptoir.org/2015/11/11/renaud-garcia-democratie-representative-failite-totale

      Recension de Antoine Silvestre de Sacy sur Lecture Revue

      http://lectures.revues.org/19380

      @aude_v : Yapadkoi !

      Le Renaud Garcia en question est aussi l’auteur d’un bouquin que je suis en train de lire et dont je ferais certainement une recension :

      La nature de l’entraide, #Pierre_Kropotkine et les fondements biologiques de l’anarchisme

      http://books.openedition.org/enseditions/5112

      Très universitaire (c’est issu de sa thèse), mais stimulant sur bien des aspects, même si je ne suis pas d’accord avec tout...

    • Me suis infligé l’interview jusqu’au bout. Ahurissant d’une arrogance et d’un mépris qui n’auraient pas tant de saveur sans reposer sur un refus manifeste d’entrer jamais sérieusement dans ce que Garcia prétend « critiquer » - et un goût prononcé pour préférer l’ombre à la proie.

      Quelques #notes_et_morceaux_choisis dans la seule fin de l’interview :

      Est-ce qu’on veut une société dans laquelle les individus ont des identités multiples, des sexualités polymorphes, mais sont incapables de parler aux gens ordinaires, de s’ouvrir au commun, incapables de se comporter comme des êtres sociaux qui mènent des actions collectives ?

      je sais bien que la caricature est une arme polémique.
      Mais il ne s’agit pas ici de caricature - plus sûrement de confusion mentale. Je ne doute pas que Garcia ne trouve une partie de cette confusion dans la société présente. Mais il fait le choix de la traiter avec une complaisance stupéfiante en faisant comme si la critique du genre était vouée à demeurer le loisir d’une élite ou d’une minorité coupée d’un « commun » que de telles lubies ne sauraient jamais concerner , en prenant soin de réduire et identifier une telle critique aux quelques avatars les plus grotesques que l’existence d’une telle critique ne manque pas de susciter au sein d’une société libérale. Il fait ici le choix de prendre la confusion au sérieux, et d’ignorer la critique dont elle n’est au mieux qu’un reflet distordu et superficiel.
      Prétendre juger de pensées critiques à une telle aune est évidemment d’une malhonnêteté intellectuelle crasse : cela reviendrait, par exemple, à ne jamais présenter les libertaires que sous les traits grossis et isolés des plus détestables des libertariens.
      C’est là un moyen certain de #désertifier_la_critique.
      Se pourrait-il que Renaud Garcia soit à cette critique ce qu’un Monsanto est à la biodiversité - le désintéressement financier en guise de supplément d’âme ?
      Plus sérieusement, Garcia semble sinon ignorer complètement que les identités soient des produits sociaux, du moins infoutu de considérer cela avec la moindre conséquence. Il lui faut distinguer un « commun » d’on ne sait trop quoi. De ces gens là qui ne sont pas comme lui.

      Concernant le rapport au passé d’une certaine gauche progressiste, il y a là un problème de culture. Vous pouvez faire semblant de maîtriser les concepts ampoulés de Butler ou de Derrida, tout en manquant de culture : le passé n’est tout simplement plus connu. Par exemple, l’idée que des révolutions socialistes aient pu être menées au nom d’une certaine forme de conservatisme, c’est impensable dans l’esprit d’un déconstructionniste.

      Comment dire. Mon grand, fais toi plaisir, tape sur la gauche progressiste autant que tu le veux, qu’est ce que tu veux que ça foute ? Il se trouve qu’en dépit de cette gauche et de votre petite rixe on pense contre ta nature, et aussi contre tes punching-balls : contre, et surtout, à l’écart des Butler et Derrida.

      Alexis Escudero, qui a écrit contre la reproduction artificielle de l’humain sans laisser la moindre notation homophobe, qui a fait une enquête factuelle, appuyée sur des informations recoupées, a été empêché physiquement de s’exprimer dans des milieux anarchistes.

      Voilà qui est savoureux. Après tout, nous ne sommes qu’un an après les faits. Gageons que notre philosophe n’a pas encore eu le temps de se plonger trop avant dans les critiques adressées à l’#escudhéros_des_mecs_hétéros_vachement_radicaux.

      Mais il paraît que c’est à ça qu’on les reconnaît.

      Admirons donc encore sa posture supérieure dans tout son surplomb (j’italise) :

      La critique est vraiment dans une plaine désertique, le parti pris émotif prend le pas sur l’analyse rationnelle. Alors que faire ? Est-ce qu’il faut arrêter de penser ce qu’on considère vrai sous prétexte que cela risque de « cliver » ? En matière d’éthique intellectuelle, je pense qu’il reste responsable de s’en remettre à l’idée de vérité et à un principe de charité . Il faut dire ce qui nous paraît juste, le dire de la manière la plus sincère et articulée possible, en parlant à des gens dont on suppose qu’ils sont susceptibles de réfléchir et de se rassembler.

      On notera que ce que ce monsieur et ses amis considèrent comme « juste » ou « vrai » ne saurait être un objet de critique depuis un autre point de vue que le leur . Si l’on est pas d’accord avec eux, c’est que, bien que généreusement supposés par eux capable de réfléchir, on ne l’a probablement pas encore fait.
      Mais, charitable, plutôt que de nous excommunier tout de suite, il propose à ses amis de nous en donner le temps. Je leur retourne le propos : il me semble quant à moi qu’il est des questions, concernant les rapports sociaux, auxquelles Garcia et ses amis ne veulent pas réfléchir, et ne veulent pas que l’on réfléchisse non plus même en dehors d’eux. Ils doivent même nier que cela soit le cas . Je ne sais s’ils le pourraient le faire ou non, et je ne suis certainement pas en mesure de leur faire la charité.

      Ce petit monde et son pauvre complexe de supériorité me rappelle ici nos politiciens qui, régulièrement confrontés au rejet de telle ou telle réforme, en venaient il y a peu encore à nous expliquer qu’il s’agissait d’un problème de communication, de compréhension, et affectaient de se proposer de nous expliquer ce qu’à les croire, nous n’avions pas compris : puisque la seule façon de le comprendre, et le signe de notre compréhension, était d’y être favorable.

      Garcia se situe ici dans une semblable logique de dominant, qui se sent en position de force : à l’en croire, quand nous aurons réfléchi, nous aussi, nous considérerons que le discours naturalisant et la posture droite dans ses bottes d’Escudero ne relevaient pas du genre et de son hétérosexisme crasse. Mais hélas, et contrairement à ces braves esprits forts de la critique radicale, nous ne réfléchissons guère : et nous sommes si émotifs !

      Il y a pourtant des critique matérialistes dont ces gens sont toujours déterminés à ne rien savoir, afin de se garder la liberté de parler à leur place, et de leur faire dire n’importe quoi, pour vendre leur propre camelote.
      On ne leur demande pourtant pas d’être d’accord avec ces critiques du naturalisme. On leur demande seulement d’accepter un jour - un jour, mais quand ? Lorsque un handicapant sentiment de supériorité ne viendra plus les en prévenir ? - de les considérer et de les discuter honnêtement. On leur demande d’accepter de se confronter une fois, enfin, à leurs termes. Et d’argumenter contre ces termes là - non contre telle ou telle ineptie choisie ou réécrite par eux pour en tenir lieu.
      Mais pour l’instant, « ce jour n’est pas arrivé ». (dixit ce cher Aragorn, in Le retour du roi )

      Et non, je ne leur ferai plus l’aumône de citations ou de références dont ils n’auraient pas l’usage - comme en attestent l’ensemble de leurs œuvres.
      Le désaveuglement de nos porteurs d’œillères naturalistes sera l’oeuvre des porteurs d’œillères eux-mêmes - ou ne sera pas.

      Agiter des hommes de paille, charger des moulins à vent leur permet assurément d’occuper bruyamment le terrain en occultant son existence. Mais ils peuvent retuer les mêmes hommes de paille et déconstruire leurs moulins à vent tant qu’ils le veulent, les critiques matérialistes des rapports sociaux, et du naturalisme comme produit de ces rapports sociaux, le constructivisme social né avec Marx et sa compréhension de l’organisation sociale comme un tout dont les parties ne préexistent pas à cette organisation, cela attend encore de se voir opposés par eux le début d’un argument.

      @Aude V
      Dites, je sais bien que je suis un fâcheux pénible. Est-ce donc là ce qui me vaut ce blocage chez vous ? Dans ce cas, je veux bien convenir de ne plus échanger avec vous - et vous inviter à vous abstenir de m’interpeller ou de me répondre. On peut se fâcher d’un commun désaccord, si ça vous dit.
      Dans votre présentation initiale du bouquin, à laquelle je n’ai pu réagir de ce fait, vous écriviez « on va rire ».
      Ces gens qui parlent tant de confusion tout en prenant soin de l’entretenir et d’y contribuer ont tout pour être risibles, en effet, et semblent déterminés à le rester.
      Je ne crois pas me tromper en disant que nombre de personnes ne tiennent pourtant pas plus que cela à se voir donner trop souvent ce genre de raisons de rire, - ou préféreraient, s’il faut rire, s’en voir proposer d’autres.

    • @Aude

      Les amitiés et la réflexion théorique sont souvent difficiles à concilier, hélas !
      Vivant depuis plus de dix ans à l’écart du monde militant, c’est un écueil que je ne rencontre plus. Cela a aussi ses inconvénients.

      Je finirai peut-être par lire ce livre mais pour l’instant, ça n’est pas ce qu’il me semble de plus urgent. Sa présentation comme ses diverses réceptions m’ont tout de suite donné à penser que sa principale faiblesse (je part de l’hypothèse généreuse qu’il ne verse ni dans la médiocrité des échos qu’il suscite ni dans les facilités auxquelles son auteur peut céder en interview) est d’avoir très probablement été écrit, quoique son auteur puisse se distinguer d’un Escudero ou de PMO qui écrivent avec leur testostérone, depuis un point de vue masculin très peu critique de lui même, avec tout ce que cela implique de déni et de contribution au patriarcat.

      Par exemple, lorsqu’il s’agit de parler de constructivisme social, ne pas calomnier grotesquement une auteure comme Delphy est évidemment nécessaire. Mais c’est loin d’être suffisant : on doit aussi s’interroger sur les raisons qui poussent au sein de son propre camp, ou parti, ou parmi ses amis (je veux parler de l’auteur, pas des vôtres) à se livrer à de telles pratiques, à les tolérer ou à les juger bénignes. Ajouter un minimum de connaissance et de reconnaissance, de prise en compte critique, pour soi-même, à l’encontre de ses propres propos, des conséquences des réflexions de ces féministes matérialistes me semble le minimum d’égards à leur témoigner.
      De fait, la présentation du bouquin disait assez clairement que l’auteur était bien loin d’avoir une telle intelligence et un tel usage pratique de leurs écrits (à moins que son éditeur soit complètement passé à côté d’un aspect aussi assurément original, propre à dénoter au sein de l’habituelle production littéraire libertaire : ce qui me paraît hautement improbable).
      Ce qui, à mes yeux, constitue un point de vue réactionnaire - non dans ce sens caricatural que l’on rencontre habituellement, qui entend poser le problème en termes « progressiste vs conservatisme » et verse illico dans le « technolâtres vs technocritiques » - mais au sens précis ici où un propos dès qu’il se refuse de prendre au sérieux la lutte contre le patriarcat, qu’il la minimise, ou qu’il contribue à nier son existence, sa portée, son contenu, participe banalement de ce patriarcat. (je crois pouvoir dire que j’en sais quelque chose pour avoir été longtemps dans ce cas, et pour avoir expérimenté sur moi même la difficulté à commencer d’entendre que cette critique me concernait)

      Sur la question des « premières concernées », il me semble qu’elle mériterait peut être bien d’être reformulée. Je veux dire par là que l’existence d’oppressions ne peut être mise à jour et commencée d’être pensée que parmi qui les subit : les oppresseur-e-s sont elleux toujours persuadés de leur bon droit, de leur légitimité. Constater que le langage de la société constituée sur la base de cette oppression ne permet pas de la penser est une banalité de base - celleux qui s’efforcent de penser l’oppression doivent construire les outils intellectuels pour la dire, en partant contre le sens commun de l’hypothèse que ce qu’elles vivent est une oppression... ce qui les mène à ... déconstruire les termes du langage dominant qui la rendent invisible.

      De fait, lorsque des hommes blancs s’en prennent aujourd’hui à la « déconstruction », je ne peux croire en leur bonne volonté critique (surtout lorsque leur éditeur achève de mettre la critique sociale cul par dessus tête en brandissant « la #nature_humaine » comme une catégorie radicalement révolutionnaire !)
      Ne serait- ce que parce que des auteures féministes matérialistes comme #Delphy ou #Mackinnon, pour ne citer que parmi celles que j’ai lues, et d’autres avec elles, ont produit il y a dix ou vingt ans une critique des « déconstructeurs » à la #Derrida, et de produits frelatés comme la « #french_theory » et du « #french_feminism » comme autant de moments de la réaction et de l’antiféminisme .

      Je pense plus précisément à des textes comme « #L'invention_du_french_femnism : une démarche essentielle » de Delphy, qui date tout de même de 1996 et fait référence à de nombreux autres écrits et auteures précédent-e-s ; ou à #Féminisme,_marxisme_et_post-modernité de Mackinnon, qui date lui de 2001.

      Ce sont des textes relativement brefs, mais d’une grande densité et qui me semblent non seulement faire date, mais être incontournables pour quiconque prétend porter un jugement, depuis un point de vue se réclamant de la critique sociale, sur « la déconstruction » (ou « les post-modernes »). Il ne me semble pas possible d’écrire à ce propos sans devoir à un moment ou un autre se positionner explicitement quant à ces textes et ces auteures. Et, encore une fois, la simple présentation du bouquin de Garcia, comme les réceptions qui ont suivi et les interviews qu’il a donné, attestent de positionnements très rapidement incompatibles avec une critique à minima matérialiste, en particulier avec les termes en lesquels elle est formulée dans ces deux textes.

      De tels écrits ne sont jamais lus ni discutés (encore moins critiqués) par nos habituels « radicaux ». J’avoue que l’exposé de leur ignorance et de leur satisfaction à ignorer a fini par me lasser.

    • @ktche
      j’avais lu l’entretien, mais merci pour le ps.

      Je n’aborderai que le dernier point, qui me semble significatif.

      La mention d’Alexis Escudero et de son ouvrage sur La Reproduction artificielle de l’humain intervient en réponse à une question qui préoccupe La Décroissance, celle de la PMA/GPA. Je ne me prononce pas sur le fond de l’ouvrage, qui peut être critiqué pour de bonnes raisons sur certains points. C’est l’interdiction de présenter son livre en milieu libertaire qui a retenu mon attention, indépendamment de l’attitude de défi, de morgue ou de mépris dont il a pu faire preuve, et dont je ne sais rien directement.

      Hem. Comment dire. Soit Renaud Garcia ne s’intéressait pas au milieu libertaire il y a un peu plus d’un an,
      soit il faut admettre que, s’il a été spectateur de l’affaire, il l’a été depuis le banc des amis et soutiens de l’auteur et n’a guère cherché à connaître ce qu’il lui était reproché.

      Il paraît que, dans une dispute, ne pas connaître les arguments de ses adversaires, c’est méconnaître sa propre cause.

      S’en tenir encore maintenant à une prétendue « interdiction de présenter son livre en milieu libertaire » relève une fois de plus d’une attitude qui refuse la confrontation au fond de la question sous un douteux prétexte de forme. De fait, il me semble que c’est justement de sa présentation en milieu libertaire depuis plusieurs mois, lors de nombreuses discussions et confrontations, et des critiques qu’il a progressivement essuyé de celleux qui se l’étaient infligé, qu’est issu l’expression d’un refus de voir un texte et un auteur non seulement outrancièrement partisans, mais fallacieux et calomniateurs, mis en avant derechef lors d’un salon du livre libertaire.

      Et, encore une fois, plus d’un an et demi après la parution de son bouquin, on constate que la colonne vertébrale de la posture d’Escudero et de ses amis tient toujours toute entière dans une ignorance éhontément affichée, et leur refus de reconnaître et de se confronter aux arguments qui leur ont été opposés .

      @Aude_V

      Je m’étonne quelque peu qu’il puisse être nécessaire à qui que ce soit de recourir à Renaud Garcia pour rencontrer une telle critique.

      De fait, bien que je ne prétende à une connaissance ni exhaustive ni très approfondie des diverses tendances que l’on peut rencontrer parmi les féminismes, je puis assurer que lorsque j’ai commencé de m’y intéresser enfin, je n’ai pas eu grand mal à y rencontrer une critique radicale (de mon point de vue, à la fois très réconfortante et très intelligible) des tendances libérales ou essentialistes, qu’elles soient féministes ou non ; tout comme j’ai pu, dans le même temps, constater que les auteures de ces critiques, - Dworkin, Mackinnon, Delphy pour n’en citer que trois - lorsque leur nom menaçait de déborder les seules militantes féministes, étaient l’objet d’incessantes falsifications et calomnies, en particulier chez les libertaires . (Un éditeur - « l’esprit frappeur »- et une auteure qui faisaient dans la subversion avaient présentées Mackinnon et Dworkin - alors non traduites en français - comme des croisées anti-sexe, moralistes et puritaines parce qu’américaines , il y a 18 ans de cela. Je peux témoigner de ce que de telles pratiques préventives sont efficaces : je n’avais alors pas accès à leurs écrits. Et il m’aura fallu 13 ans pour oublier ces calomnies et m’intéresser enfin aux quelques traductions publiées entre-temps - et constater alors de quelle falsification j’avais été la dupe.

      Plus récemment, il y a quelques jours, Ravage éditions s’est illustré en publiant un texte « libertaire » signé « Cassandre », où Christine Delphy, du fait de ses positions contre la loi sur le voile de 2004 et de ses critiques de la guerre occidentale au proche orient, est encore l’objet d’une grossière falsification - elle aurait soutenu, à en croire le faussaire, le droit des femmes afghanes à être voilées par les talibans...)
      On a pu voir à plusieurs reprises que, sous couvert de critiquer seulement un emploi libéral et démobilisateur de la notion de genre, c’est surtout la critique matérialiste du naturalisme et de l’essentialisme qui était insupportable à Escudero et ses soutiens et continuateurs.
      Pour ma part, la revendication affirmée d’une grossièreté intellectuelle comme, par exemple, la « nature humaine » comme catégorie révolutionnaire (ajoutons y « radicale », pour faire bonne mesure !) suffit à me rendre son auteur a minima des plus suspects, et à trahir sinon son ignorance de ce qui constitue une critique matérialiste, féministe ou non, du moins de son opposition, de fait"radicale", à ce qui se trouve justement constituer le cœur d’une telle critique.

  • Recension du Désert de la critique de Renaud Garcia par @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2015/11/20/louart-garcia

    Totalement à l’opposé d’un Jean-Marc Mandosio qui dans Longévité d’une imposture (éd. de l’Encyclopédie des Nuisances, 2010) faisait une attaque ad hominem du personnage dans la plus pure tradition situationniste, Renaud Garcia avec Le désert de la critique, déconstruction et politique (éd. L’Échappée, 2015) élargit le propos et tente de comprendre les raisons profondes de cette fascination et les conséquences politiques pour les personnes et les groupes engagés dans des luttes.

    […]

    Il ne fait pas dans la polémique, mais tente de mener une controverse, c’est-à-dire en participant à un débat public sur le sens et la pertinence de ces idées, essayer de faire comprendre un certain nombre de choses, et notamment mettre en garde contre certaines dérives idéologiques qui aboutissent finalement à participer, par des voies détournées, au système que l’on prétend combattre.

    #Foucault #french_theory #déconstructionnisme #philosophie #controverse #Renaud_Garcia #émancipation #critique_techno cc @aude_v

  • L’orthographe, outil d’élite, ou quand la langue sert à l’exclusion.
    http://sansdeclinersnarclens.tumblr.com/post/110093077973/lorthographe-outil-d%C3%A9lite-ou-quand-la-langue

    « L’argument de l’orthographe, ou plutôt « l’outil de l’orthographe » est constamment mobilisé pour discréditer un texte. La forme plutôt que le fond, où la forme en plus du fond, pour appuyer le fait que « c’est mal pensé ». Certain-e-s trouvent ça bien normal, moi je trouve que c’est une manière de maintenir une chasse gardée sur la chose écrite. « Si tu veux écrire, il faut connaitre et respecter les règles », c’est un peu « bas d’bras, pas d’chocolat » surtout quand la langue est si finement règlementée et qu’elle exclue une partie des individu-e-s.

    Et l’alternative, de ceux et celles qui t’aiment et/ou aiment ce que t’écris c’est « fais-toi corriger ». Or, je n’ai aucune envie de me faire corriger. Premièrement parce que j’apprécie mon autonomie (merci) et deuxièmement parce que j’ai pas besoin de l’aval de (...)

    #orthographe #luttes

    • Je trouve ça ambivalent, ça dépend comment on le prend et jusqu’où on va dans cette direction-là… Il y a des manières de faire qui sont collectives et bienveillantes, pour relire et corriger un texte à plusieurs, quand bien même le texte de départ serait « personnel » (contrairement à un article plus journalistique).

      #langue #déconstructivisme (ouais je trouve que ça va là-dedans si on va trop loin dans cette direction, du coup :D)
      cc @aude_v @ari

    • Sans mots, pas de concept. Sans mots, c’est le tabou : le tabou crée la barrière (boundary)

      Déjà ça ne part pas très bien, personnellement je n’ai pas besoin qu’on m’explique que le mot barrière parfaitement en français se dit, dans ce contexte, boundary en anglais.

      (encore qu’aujourd’hui on filme et on enregistre plus facilement qu’il y a un siècle voir dix ans)

      Sur ce sujet il y aurait un peu plus à dire, ne serait-ce que l’énoncer un peu différémment, comme de dire que les images sont en train de devenir le langage, voire l’usage, et qu’en ce sens c’est un peu effrayant justement du fait de l’analphabétisme visuel de nos contemporains. Et il y aurait justement à dire sur le fait que c’est une porte ouverte à une toute autre forme de domination, plus puissante encore que celle du langage, parce que souterrain, et du coup à qui profite le crime ?

      Ca ne serait pas un problème si on ne demandait pas à celles et ceux qui ne savent pas écrire « juste » de ne pas écrire du tout (un peu comme on demande aux obèses de ne pas se mettre en maillot de bain, voire de rester chez eux-elles).

      Par exemple ça c’est un peu se tirer une balle dans le pied. En matière d’orthographe, de grammaire, les bons pédagogues encouragent la constance dans l’erreur, ce qui permet, quand on corrige l’erreur de la corriger uniformément sur la totalité du corpus. Une erreur de doublement de consonnes par exemple, c’est bien d’être constant dedans, pas écrire une fois courir, l’autre courrir, c’est courir avec un seul r, mais si on écrit courrir avec deux r, alors l’écrire constamment avec deux r et le jour où l’on découvre que c’est un seul r, on fait la correction de soi-même systématiquement et on ne l’écrit plus avec deux r. Dans la phrase que je cite, on ne peut pas faire cohabiter dans la même phrase « celles et ceux » et « eux-elles ». Personnellement c’est faire une faible confiance à la langue française de ne pas justement respecter le féminin, ce qu’elle fait infiniment plus que la langue anglaise incapable à deux ou trois exceptions près, comme ship, de ne pas abolir ce qui relève justement d’une structure respectueuse du genre féminin. Je renvoie ici à Par quel amour blessée d’Alain Borer qui est un texte magnifique et terriblement triste à la fois dans ce qu’il prédit d’une façon implacable la disparition d’une langue que jusqu’à présent nous partagions avec des auteurs aussi anciens que ceux du Moyen-Age. Se couper de cette langue par exemple ce serait se couper de ces auteurs, qui une fois la langue française ayant disparu ne pourront plus être traduits. Mais je m’égare. Ce que je voulais dire c’est qu’on ne peut pas faire coexister deux systèmes distcints dans la même phrase, sans y perdre du sens.

      « Si tu veux écrire, il faut connaitre et respecter les règles », c’est un peu « bas d’bras, pas d’chocolat » surtout quand la langue est si finement règlementée et qu’elle exclue une partie des individu-e-s.

      Alors ça c’est un argument très fréquent chez les adolescents, quand par exemple on leur oppose que l’on ne comprend pas ce qu’ils disent et qu’au contraire il est très important qu’on se comprenne bien et que pour cela on va devoir en passer par un tronc commun, une compréhension commune et que cette dernière, c’est terrible, mais son efficacité est prouvée, demande justement que l’on maîtrise plus qu’un seul niveau de langage. Ouis, mais tout le monde comprend ce que je veux dire ! ben non justement moi je ne comprends pas. Oui, mais toi tu es vieux. Certes, mais tu as besoin d’échanger avec moi et moi j’ai besoin d’échanger avec toi. D’ailleurs si tu veux, tu m’apprends à comprendre la façon dont tu parles et tu vas comprendre que ce sera plus facile d’apprendre à parler la même langue que la mienne que de m’apprendre ta langue qui justement n’en est pas une.

      Le passage sur la correction est vide de sens et se fait une drôle d’idée de ce que peut être la relation avec un, ou, plus souvent, une correctrice, relation dans laquelle ces derniers parviennent précisément à rendre accessible une pensée qui n’est pas complète, la preuve, elle s’exprime mal. Elle s’exprime mal parce qu’on ne peut pas être son propre lecteur. Noli me legere (voir le livre à venir de Maurice Blanchot). Les quelques fois où mes textes ont été corrigés par des correctrices, j’en ai conçu une reconnaissance sans bornes, j’étais même envouté par elles.

      Sinon c’est très courageux ce qui est exprimé dans les deux derniers paragraphes, mais justement ce n’est pas facile à comprendre et à lire, à cause de ce qui est structurellement fautif du point de vue de la grammaire. Mais cela vaut le coup, et très largement, de le lire. D’ailleurs je ne vois aps comment une personne, qui a un tel désir d’écrire, ne pas évoluer sur cette question, écrire davantage, lire, lire davantage jusqu’à ne plus avoir à espérer de tomber sur un esprit prisonier d’une bouteille et pouvoir justement faire d’autres voeux. Celui de l’orthgraphe parfaite étant exaucé depuis longtemps.

      Pour mieux écrire, une seule chose à faire finalement, se relire. Jusqu’à ne plus pouvoir le faire soi-même et s’en remettre à une correctrice.

      Donc ça finit mieux que cela n’avait commencé.

    • merci @rastapopoulos j’y cogite pas mal depuis un moment !

      Arriver à se faire comprendre, quand on publie quelque chose, c’est l’essentiel… Un texte rempli de fautes d’orthographe est bien plus compliqué à lire, cela peut même produire des contre-sens, chez les sachants comme chez les personnes les moins à l’aise avec la langue.

      Outre les soucis d’orthographe ou de syntaxe, la relecture permet d’éviter des problèmes bien plus graves : erreurs factuelles, d’argumentation, soucis de clarté ou de concision du propos… Un texte plein de fautes signale d’abord la présence possible d’autres problèmes.

      Clamer « on s’en fout de l’orthographe », ce n’est rendre service à personne et surtout pas à celles et ceux qui ont de réels soucis de lecture ou d’expression écrite (pas seulement oublier un « s » de temps en temps), qui en sont conscient·es et qui par conséquent n’ont certainement pas de blog.

      Par ailleurs, l’écriture « publique » a toujours été un processus collectif (avec l’imprimeur, l’éditeur·trice, la personne chargée de la correction), ce qu’on a trop tendance à oublier à l’heure d’Internet et du primat de « l’individu », y compris dans les rédactions, au détriment de ce qu’on donne à lire.

      Les blogs et les réseaux sociaux, parce qu’ils nient cette dimension collective nécessaire, donnent l’illusion d’un accès autonome à l’expression publique. Celle-ci est en réalité souvent restreinte à des personnes proches, déjà acquises au propos, qui vont réussir à passer au-delà des imperfections d’un écrit.

      Solliciter un regard extérieur sur son texte avant de le publier, c’est le minimum de respect qu’on doit aux personnes qui vont prendre le temps de le lire, d’une part, et aux idées qu’on tente de défendre d’autre part. Celles et ceux qui arrivent tout·e seul·e à le faire, y compris avec des fautes, devraient plutôt prêter attention à ceux qui n’y arrivent pas, et réfléchir à ce que signifie l’entraide et comment celle-ci est présente dans toutes les luttes contre la domination, même linguistique. C’est tout l’enjeu de « l’écriture collaborative » sur des sites comme Wikipedia ou Rebellyon, qui réimportent dans l’Internet amateur des pratiques déjà présentes chez les « professionnels » ou dans les revues papier.

      (réponse relue par une tierce personne avant de l’envoyer ^^)

    • Ce thème est important : je suis entièrement d’accord avec l’observation que l’orthographe, particulièrement en Français, est un outil très efficace de discrimination sociale.
      Rien que sur les forums sur Internet, ceux qui ne manient pas bien la langue se font rembarrer violemment.

      Il me semble que les américains n’ont pas la rigidité des Français sur les règles de l’orthographe. Les mots anglais peuvent être disorthographiés (ça se dit ?), notamment dans la publicité, sans que cela ne gêne personne. Pourquoi cette rigidité en France ? Surtout que le Français est très complexe : les conjugaisons diffèrent selon les groupes des verbes, et on peut presque dire qu’en Français, il y a presque autant d’exceptions aux règles, que de règles ...

      Pour moi, cette rigidité sur l’orthographe est un outil d’exclusion et c’est aussi un symptôme du blocage de notre société.

      J’aimerais savoir si l’orthographe dans d’autres pays, par exemple la Suède, est aussi complexe qu’en Français ? Et si on est dans ces pays, aussi rigide sur l’orthographe ?

      Cela a des conséquences sur l’enseignement : en France les écoliers passent beaucoup de temps à apprendre l’orthographe, temps qu’ils pourraient passer à explorer, expérimenter, créer ... faire autre chose que d’apprendre des normes sociales ...

      [Passé au correcteur d’orthographe de Word mais sans garanties … ;-) ]

    • Il y a aussi un malentendu je pense sur ce que l’on peu entendre par « autonomie », l’auteure dit qu’elle tient a son autonomie, ce qui visiblement, veux dire : solitude. Or l’autonomie, peut aussi être comprise comme des dépendances choisis, en conscience justement de leur conséquence. Évidemment, je vais essayé d’éviter de dépendre de telle grande industrie, mais si un-e ami-e me propose de m’aider, c’est hyper-sympa (oui parce que, c’est pas non plus la folie de faire ce genre de travail, alors c’est d’autant plus sympa).

    • il y a une logique dans l’analyse logique et il s’agit de ne jamais saboter le principe de non contradiction car le raisonnement nous contraint à admettre que tant qu’il sera là le ciel ne nous tombera pas sur la tête #contradiction

    • Clamer « on s’en fout de l’orthographe », ce n’est rendre service à personne et surtout pas à celles et ceux qui ont de réels soucis de lecture ou d’expression écrite (pas seulement oublier un « s » de temps en temps), qui en sont conscient·es et qui par conséquent n’ont certainement pas de blog.

      Je pense avoir un peu plus de problèmes à l’écrit que l’oublie de « s » et je suis de celleux qui s’en fichent de l’orthographe. J’ai pourtant deux blogs et j’écrit pas mal par ici et j’ai écrie un article plein de fautes sur le cinéma est politique (dans les commentaires il y a eu plusieurs échanges sur le sujet) http://www.lecinemaestpolitique.fr/8-femmes-creatures-createurs
      J’ai un handicape avec l’orthographe et je viens de loin car je sais qu’aujourd’hui on peu me lire (merci le correcteur automatique).
      Par rapport au fait que je ne « rend pas service » aux personnes telles que moi ca me chiffonne de lire ca. J’ai pas besoin qu’on me rende service a bien écrire vu que pour moi les fautes sont invisibles. et c’est assez injuste de mettre les personnes en handicape responsable du handicape des personnes qui souffrent du même handicape qu’elles. Si je m’en fiche de l’orthographe c’est parceque ca sert à rien de me faire du mal à moi même avec ces conventions idiotes dont on s’est servie pour me pourrir la vie scolaire (à la fac j’ai même eu -10 points sur mes notes de partiels a cause de l’orthographe ce qui m’a permis de raté une UV ou j’aurais du avoir 18/20 et je me suis retrouvé à 8/20...) On m’a toujours dit « il te suffit de lire beaucoup » et je lie je lie mais ca me fait pas progresser du tout de lire et quant je lie je ne m’intéresse pas à la forme mais au fond. Alors dire aux personnes disorthographiques « il faut lire et ça viendra » c’est faux, c’est pas comme ca que ca fonctionne.
      Je comprend un peu que les personnes bien conditionnées qui adorent les règles strictes de l’orthographe et de la grammaire soient heurtés dans leur raideur en me lisant. Mais cette souffrance n’est à mon avis pas si terrible et bien moindre par rapport à ce que ces personnes bien raides sur l’orthographes, bien ortho truc avec leurs règles bien droites infligent au personnes qui ont des handicapes face à ca. Les personnes qui ont des difficultées à l’écrit ne sont pas responsables des difficultées que d’autres personnes ont à l’écrit. Et les personnes qui ont des difficultées à l’ecrit le savent et n’ont pas besoin qu’on leur rappel les bons souvenirs d’humiliation scolaire en toute occasion.

      Par rapport à l’autonomie je rejoint @bug_in , quant j’ai besoin qu’un texte n’ai pas de fautes d’orthographe je le fait relire et corriger sans avoir l’impression de perdre en autonomie. On a tous besoin des autres, c’est pas une perte. Par exemple j’ai besoin des autres pour faire mon pain, mon ordinateur, mes habits, construire ma maison... y a plein de choses que je ne fait pas moi même et pourtant je me sent quant même autonome.

    • Un handicap, c’est autre chose qu’une maladie (c’est pour ça que ce sont deux mots différents à priori). Une maladie, on peut la guérir, que ce soit physiologique ou psychologique ou un mélange des deux. Un handicap, c’est une truc qu’on ne peut pas guérir, sauf avec des prothèses. Les problèmes d’orthographe ne sont pas un handicap, ok il y a la « prothèse » du correcteur orthographique, mais ce n’est pas quelque chose dont on ne peut pas guérir. Les méthodes ne sont pas les mêmes suivant les personnes et suivant les plus ou moins grands traumatismes qu’elles ont eu durant l’école etc (et juste lire ne suffit pas forcément ça c’est sûr), mais il y a de multiples méthodes pour y arriver. Après on peut ne pas vouloir, mais c’est alors autre chose qu’un vrai handicap totalement impossible à guérir, comme ne plus avoir de jambes par exemple.

      Ce ne sont pas des conventions idiotes : la majeure partie sert à juste bien comprendre un texte. Si tu fais des milliards de faute, que tes lecteurices soient super fortes ou pas en ortho, elles vont mettre 2 fois plus de temps à en comprendre le sens. Car il y a de nombreuses fautes qui changent le sens des phrases et des mots. Par ce que le sujet ne va plus avec le bon verbe, car pas accordé pareil, etc. Du coup pour arriver à comprendre le vrai sens qu’a voulu dire l’auteur⋅e au départ et bien soit on le comprend pas, soit on le comprend mais en re-lisant plusieurs fois chaque phrase, ce qui est une grosse perte de temps.

      Ce qui ne signifie pas que celleux qui ont des problèmes peuvent et doivent tout résoudre elleux-mêmes : il y a la relecture par des tierces personnes. Après le contexte change la donne, on peut se faire relire pour publier dans un média, mais pas forcément quand on répond à des commentaires sur un site… Mais quand on le peut, c’est juste une question de politesse, pour que les autres comprennent ce qu’on veut dire.

      Et j’insiste : c’est pas une question d’être « heurté » ou de « souffrance » ou je ne sais quoi : quand il y a vraiment de nombreuses grosses fautes, on ne comprend pas le sens du texte (ou seulement après un temps très très long). Or c’est un peu pour ça qu’on écrit souvent (pour la poésie c’est autre chose ok), pour que les gens comprennent le sens de ce qu’on voulait dire.

      Et tout cela n’empêche pas du tout d’être bienveillant⋅e et ne pas répondre à un texte sur son orthographe quand on est dans un débat sur le fond d’un propos (cf récemment). Tout en n’oubliant pas d’aider si possible la personne, hors du débat sur le fond.

      (Et souvent il y a des blocages mentaux parce qu’on a été traumatisé par des profs cons, exactement comme pour les mathématiques d’ailleurs. Et après tout sa vie on ne veut plus en entendre parler, alors qu’on aurait parfaitement les capacités d’apprendre tout ça, ortho ou mathématiques. Mais ça ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas des méthodes bienveillantes et multiples qui permettent de s’améliorer.)

    • @mad_meg : oui, tu as raison pour cette remarque crétine, dans le contexte de ce texte.

      Ca me rappelait les propos de personnes qui savent très bien écrire (et qui n’éprouvent aucun problème à se faire comprendre, elles), mais ce texte n’a pas grand chose à voir effectivement.

      Sinon, je ne me retrouve pas dans la description que tu fais des gens qui seraient « bien conditionnés » :

      Je comprend un peu que les personnes bien conditionnées qui adorent les règles strictes de l’orthographe et de la grammaire soient heurtés dans leur raideur en me lisant.

      J’aime pas les règles d’orthographe et de grammaire non plus d’ailleurs, elles sont délirantes et pourraient être largement simplifiées. Mais ça reste pour l’instant notre « code » de communication commun.

      Je remarque juste que de nombreuses fautes d’orthographe rendent la lecture et la compréhension d’un texte bien plus difficile, fatigante, davantage heurtée, pour tout le monde ou presque. Si quelqu’un·e connaît des études à ce sujet ?

    • @ari

      J’aime pas les règles d’orthographe et de grammaire non plus d’ailleurs, elles sont délirantes et pourraient être largement simplifiées.

      Là encore je te renvoie à Par quel amour blessée d’Alain Borer, ces règles ne sont pas délirantes, elles sont au contraire le fruit d’une très longue évolution et permettent précisément de penser, les simplifier ce serait détruire des évolutions heureuses qui ont permis d’aboutir à une pensée écrite en langue française des Essais de Montaigne à la Chambre claire de Barthes, justement en jouant avec cette construction de la langue.

      Ce que je trouve surprenant par exemple, c’est que l’on se vexe d’être rappelés à cette nécessité, et au contraire, dans le même temps, que l’on puisse accepter, pour ceux qui en font ici, qu’une construction entière de code informatique soit mise en péril pour une virgule manquante, une balise mal fermée ou que sais-je encore qui est incroyablement plus autoritaire et qui est à chaque fois sanctionné de façon très sévère.

      Et @rastapopoulos a raison, la compréhension souffre, souvent. Et c’est un réel effort pour comprendre, qui de fait, nécessité de relire, d’interpréter, de deviner et finalement de surtout courir le risque de mal comprendre Autrui, voire de lui prêter une pensée qui n’est pas la sienne.

    • Une petite étude comparative de la répartition du temps scolaire entre disciplines, entre les pays laxistes sur l’orthographe, comme les Etats-Unis, et un pays rigide ayant en plus une grammaire complexe comme la France, serait bienvenue.

      Les affirmations de Philippe De Jonckheere

      les simplifier ce serait détruire des évolutions heureuses qui ont permis d’aboutir à une pensée écrite en langue française des ...

      ne sont que des affirmations sans aucune preuve.

      Il y a beaucoup de grands penseurs dans le monde qui parlent des langues n’ayant pas des grammaires aussi complexes que celle du Français.

      Permettre d’écrire le Français avec une grammaire et une orthographe simplifiées, n’affaiblirait certainement pas la pensée. Et même très probablement, serait favorable à un meilleur fonctionnement de l’éducation et de l’ascenseur social.

    • @rastapopoulos me concernant c’est un handicape, ca se guérie pas et c’est lié au contexte incestueux de ma famille qui a mis ma cervelle dans une certaine configuration qui me rend inapte à l’orthographe, comme a d’autres trucs. Les cours supplémentaires dont j’ai bénéficié grâce à ma condition bourgeoise ont été des prothèses qui me permettent d’être lisible aujourd’hui. Mais ca me demande de gros efforts, par exemple avant d’écrire sur seenthis je passe un temps fou a effacer tout ce rouge que le correcteur orthographique me met partout. Et très souvent le correcteur ne reconnait même pas le mot que j’ai voulu écrire. là par exemple ca fait 2 à 3h que je suis à écrire ce commentaire que je n’ai pas encore envoyé.

      @ari
      Pour moi les personnes qui pinaillent sur des fautes alors que le texte reste lisible sont trop rigide. Je pense qu’il y a un moment ou ca deviens inutile de vouloir respecter toutes ces règles à tout prix. Et j’insiste sur le contexte

      @philippe_de_jonckheere
      La langue française est une langue sexiste, raciste, agiste, validiste, classiste, speciste et j’en passe. Les mots sont la plus part du temps des mensonges fabriqué par les dominants. J’ai toujours l’impression que le monde est à l’envers à cause des mots. D’ailleurs « orthographe » l’écriture droite, ca fait tout de même flipper, vouloir écrire droit c’est un objectif fasciste à mes yeux.
      Pour ta comparaison avec le code ; Dans le code informatique on parle à des machines qui sont incapable de comprendre le contexte et justement c’est important le contexte dans la communication interhumaine. On est pas des machines justement on a pas à se pourrir la vie avec des règles aussi contraignantes que celles qu’exige la « communication » avec des choses. C’est même pas de la communication le code, c’est des ordres donner par des humains à des non-humains.

      Je comprend qu’a un certain niveau on puisse avoir besoin de conventions, mais les conventions actuels de l’orthographe et de la grammaire française sont obsolète et élitistes. Elles servent uniquement les intérêts de vieux hommes blancs et il est temps que l’on réforme et simplifie toutes ces règles inventer par des vieux bitards qui nous pourrissent l’existence depuis des millénaires.

      @stephane_m
      Bien d’accord avec toi. Il y a un passage de Triste Tropique qui m’avais frappé a ce sujet. Levi-strauss raconte qu’un jour dans un village dans lequel l’écriture était inconnu, le chef du village a commencer à imiter le geste d’écrire en faisant un signe de connivence avec LS. Levi-Strauss a fait comme si il comprenait les petites vagues que le chef avait dessiner dans le sable. Après il est parti faire ces trucs de vieux macho d’académicien en France et quant il est revenu, le village était dans le chaos total. Le groupe s’était scinder en deux. Le chef qui avait fait croire qu’il savait écrire en avait profiter pour s’en servir comme outil vexatoire et discriminatoire et la moitié du village s’était barré pour avoir la paix. L’écriture (ou son simulacre) avait servie a exclure, chasser, dominer. Ca m’avais marqué car c’etait la première fois que j’entendais une critique de l’écriture qui m’avais toujours été présenté comme un truc bien de civilisés avec mes difficultés à l’écrit ca m’avait fait un bien fou de lire ca. Ca n’a pas empêcher Levi-Strauss de se servir de la langue et de sa place d’académicien pour opprimer et exclure vu qu’il a été un des opposants à la féminisation de la langue et qu’il en tenais une couche niveau masculinisme.

    • @philippe_de_jonckheere

      Il y a beaucoup de grands penseurs dans le monde qui parlent des langues n’ayant pas des grammaires aussi complexes que celle du Français.

      N’est pas une preuve, mais c’est un fait qui incite tout de même à se méfier sérieusement de tes affirmations.

      En toute sympathie ;-)

      @mad meg

      D’accord avec toi

      Amicalement

    • Il y a beaucoup de grands penseurs dans le monde qui parlent des langues n’ayant pas des grammaires aussi complexes que celle du Français.

      N’est pas une preuve, mais c’est un fait qui incite tout de même à se méfier sérieusement de tes affirmations

      .

      @stephane_m Si tu vas par là, tu remarques par exemple qu’en matière de philosophie, les Grecs anciens et les Allemands sont effectivement assez nombreux. Je doute qu’on puisse leur envier la simplicité de la langue.

      Im Freundschaft

      Sinon à propos de l’opposition entre les Grecs anciens et les Allemands, je te renvoie ce petit documentaire anglais :

      https://www.youtube.com/watch?v=ur5fGSBsfq8

    • « L’orthographe, outil d’élite, ou quand la langue sert à l’exclusion » ? mais sert plus souvent l’émancipation ! à µ% de la grammaire et l’analyse implicite du sens maitrisé ; en fait il y a le français ( même à réformer à adapter aux nouvelles nécessité par la verbocréation ) et alors ce qui ne l’est pas doit encore s’inventer , à défaut , l’accent est mis sur la casse , ça confère une aura de puissance facile , l’espoir de la prime de risque ,

    • Nestor est un troll.
      Pour les philosophes vu que c’est une invention des machos esclavagistes grec et que c’est le fondement de l’exclusion des femmes et de toute personne qui n’est pas un vieux tromblon décatit, c’est un mauvais exemple de pensée. La philosophe c’est justement l’exemple typique de la langue comme exclusion. C’est tellement excluant que chaque philosophe a sa propre définition de chaque mot et qu’il n’y a que tres très peu de philosophes hors des classes et catégories d’oppresseurs.

    • @rastapopoulos Tu as raison mais était-ce si difficile à prévoir ?

      @mad_meg tu as raison et ne nous arrêtons pas en si bon chemin, bazardons aussi donc la littérature, la sculpture parce que vraiment l’attitude de Rodin était intolérable vis-à-vis de Camille Claudel, la musique parce que Schubert était un dangereux fémicide, il va nous rester la peinture qui t’est sans doute chère, mais plutôt celle de Lascaux, parce que la perspective c’est un peu comme l’orthographe à tout vouloir mettre bien droit. Donc back to the trees pas sûr que ce grand et drastique retour en arrière aille vraiment dans le sens du progressisme, sans compter que dans les grottes, ça ne devait pas être hyper féministe comme ambiance.

    • Elle est belle ton humanité partagée entre tes idoles les vieux grecs misogynes et des macaques dans les arbres ... je te plains.
      Je pense qu’on ne sera d’accord sur rien. Je ne pense pas que les personnes qui vivent dans les grottes soient particulièrement machistes pas plus aujourd’hui qu’a l’époque de Lascaux. Ca c’est des idées toutes faites de masculinste. On n’est pas évolués ou plus avancé que les personnes qui ont peint Lascaux et savoir écrire ne fait pas de nous des sages capable de mieux pensé que des personnes illettrées. Et oui je crache sur Rodin pour ce qu’il a fait à Camille Claudel ( je crache aussi sur Gandhi, Einshtein, Freud, Picasso, Céline, Polansky et la liste est longue) et je n’ai pas plus d’affection pour les peintres misogynes que pour les sculpteurs, littérateurs et philosophes machistes ou racistes ou autres. Je ne rend pas un hommage a Bruegel ou Vinci (ou ces peintres qui ont servi les puissants de leur époques) dans mes dessins, bien au contraire.

      Et dire qu’il faut simplifié la langue, ne pas la respecté de manière stricte et rigide et ne pas s’en servir pour privé d’expression les groupes à qui on prive l’expression, c’est pas vouloir tout envoyer au feu. Vous plaindre de votre petit inconfort à devoir déchiffré les écrits d’une personne qui as des difficultés a écrire (que ca soit des raisons de milieu socio-culturel ou autres) c’est exactement comme si vous vous plaignez qu’on laisse parler les bègues car les entendre vous agace un peu.

    • La philosophie est une discipline, et comme beaucoup d’autres, elles a été employés par diverses classes. Si on retrouve des philosophes qui enseignaient au tirant, dans l’antiquité on en trouve aussi qui avait refusé ces choix (cyniques, diogène, qq.sophistes).
      Mais comme les historiens font avec ceux qui a été conservé, il est vrai que bien souvent, ces textes, critiques, ne sont pas les plus conservé (quand ils n’ont pas été volontairement détruit).
      Tu trouvera ensuite un développement de la philosophie ambigu. Et de même le peu nombre de femmes par ex. en philosophie est un problème, mais je ne pense pas qu’il faille rejeter la discipline a cause d’une élite qui tente d’en faire sa propriété.
      Le jargon est d’ailleurs aussi la source de critique dans la philosophie. Par ex. la philosophie pragmatique et analytique, a toujours cherché a le refuser, au contraire de la philosophie continentale et allemande en particulier.
      Mais en France, malheureusement on touche plus souvent les imbuvables que les compréhensibles.

    • les grandes lignes de la réforme de l’écriture des sons dans la préface : Jacob, Alexandre André : La France mistique [sic] : tableau des excentricités religieuses de ce temps

    • Je ne rejette pas la philosophie dans sa totalité tout comme je ne rejette pas l’orthographe dans sa totalité, pas plus que je ne rejette les artistes masculins dans leur totalité, mais quant on me sorte la philosophie comme le nec plus ultra de la culture civilisé et du progrès avec en plus cet affreux Platon comme exemple, je me sent obligé de faire du disempowerment. Je pense qu’il faut descendre les hommes qu’on dit grands de leur piedestal a grands coups dans le fondement. Et je m’y emploi avec amour, passion et dévouement.

      D’autre part, le fait de mettre les cultures de l’écrit, tel l’occident, comme modèle de progrès face aux peuples qui ne connaissent pas l’écriture et qui sont encore une fois comparés à des singes (back to the trees ) ca me rappel la mentalité raciste, colonialiste, ethnocentriste et j’en passe. Dire que les personnes illettrées ou que les peuples dont la langue est moins inaccessible que le français ont une pensé diminué ca me fait mal. Et aussi parce que ce coup là on me l’a fait souvent et de mon point de vue c’est juste de l’oppression en action.

      Encore une fois je ne dit pas qu’il faut abandonner toutes conventions orthographiques, je demande de la souplesse selon les contextes et je demande surtout a ce qu’on travaille a rendre la langue (écrite et orale) moins oppressive.

    • C’est déjà plus nuancé. J’ai posté mon commentaire parce que de ce que je lisais ici :

      Pour les philosophes vu que c’est une invention des machos esclavagistes grec et que c’est le fondement de l’exclusion des femmes et de toute personne qui n’est pas un vieux tromblon décatit, c’est un mauvais exemple de pensée. La philosophe c’est justement l’exemple typique de la langue comme exclusion. C’est tellement excluant que chaque philosophe a sa propre définition de chaque mot et qu’il n’y a que tres très peu de philosophes hors des classes et catégories d’oppresseurs.

      Tu ne dis pas « des » mais « les » :p Donc, j’ai compris « tous » et pas « certains ».
      Après je suis d’accord sur le problème de ce que l’on désigne comme le « progrès » et l’exclusion par ex. des cultures orales au détriment des cultures écrites, est un problème (un art. récent a montré que la culture des aborigènes australiens a conservé des histoires daté d’il y a 8000 ans, alors qu’elle est essentiellement orale, si tu n’as pas vu l’article).

      Personnellement dans mon travail, j’essaye d’indiquer d’autres penseuses et penseurs aux élèves (enfin qu’en j’en ai) ou au lectrices et lecteurs, mais c’est clairement un gros travail difficile car je dois tout relire, et trouver des indications qui ne sont pas référencés... sans parler du fait que le programme de philosophie lui-même n’inclus pas trop de femmes philosophes, ce qui ne facilite pas la tâche. Car je me retrouve a vouloir enseigner des choses a des élèves... qui ensuite pourrait me reprocher que ça n’a pas d’intérêt parce que c’est pas ce qu’on leur demande au bac. (oui parce que les élèves, souvent la philo et les autres matières ils en on rien a faire, c’est leur bac qui les inquiètes... [c’est souvent grâce aux parents...], après heureusement y’a des exceptions et aussi, en général ils s’en rendent compte plus tard, que ça aurait pu être intéressant... mais c’est trop tard pour moi :p ).

      Ah, et sinon, comme je suppose qu’on peu le voir, je fais énormément de fautes.

    • @philippe_de_jonckheere

      [...] ces règles ne sont pas délirantes, elles sont au contraire le fruit d’une très longue évolution et permettent précisément de penser, les simplifier ce serait détruire des évolutions heureuses qui ont permis d’aboutir à une pensée écrite en langue française des Essais de Montaigne à la Chambre claire de Barthes, justement en jouant avec cette construction de la langue.

      Je pense qu’on peut simplifier la langue, notamment là où elle a été sciemment et inutilement complexifiée. À ce sujet un livre comme « Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française » d’Eliane Viennot montre bien ce phénomène, à travers la seule (mais vaste) question de la féminisation. L’italien par exemple (une langue très proche du français) n’a pas subi ces délires masculinistes et cette langue est sûrement plus simple à apprendre car elle ne souffre pas de trop d’illogismes (les fameuses exceptions à la règle ou simplement les règles tordues). La réforme de 1990 allait dans la bonne voie (suppression des circonflexes inutiles, adaptation à l’écrit de prononciations orales, + acceptation de la graphie traditionnelle et nouvelle ce qui réduit le risque de faire des fautes puisque pour beaucoup de mots 2 formes deviennent possibles), mais bien trop souvent celles et ceux qui sont chargés d’enseigner la langue, ou qui ont simplement un pouvoir de sanction sur la façon d’écrire, ne la connaissent pas ou même la rejettent ouvertement, ce qui fait que des fautes qui n’en sont « officiellement » pas sont relevées dans les copies (ou sur les forums et blogs).

    • La simplification de la langue ne serait pas sans danger pour la compréhension d’une part (pour moi cela reste important qu’une chose exprimée d’une certaine façon veuille effectivement dire ce qu’elle était sensée dire), mais aussi pour la beauté. La beauté peut paraître subjective, elle ne l’est pas du tout. Par exemple quand tu parles de la suppression de l’accent circonflexe, c’est perdre une très belle nuance d’accentuation, ce serait comme sur un violon, un violoncelle ou une contrebasse (encore que sur cette dernière cela ne s’entendrait pas forcément) d’amputer la possibilité de faire des quarts de ton. Perdre les accents aigus et graves pour le coup ce serait retirer toutes les touches noires d’un piano. Alors c’est sûr pour une grande partie de la production contemporaine de musique populaire (je ne donne pas d’exemple pour ne vexer personne), on doit pouvoir continuer de jouer sur un clavier sans touches noires, en revanche pour jouer Schöenberg, Berg et Webern, ben c’est foutu et en quelque sorte c’est foutu pour toujours. Ce qui est d’autant plus dommage sachant qu’on risque de continuer de trouver de la beauté à l’école de Vienne, alors que ce que l’on pourra encore jouer sur un instrument sans demi-ton sera passé de mode, depuis longtemps.

      On peut penser que c’est s’encombrer avec la beauté et agir comme les révolutionnaires de tous temps, défigurer le portail de la cathédrale de Bourges en décapitant toutes les têtes des très nombreuses sculptures qui l’ornent au motif que c’étaient des figures de la domination, ou, plus proche de nous, dynamiter le site archéologique de Palmyre, mais alors ce sont des générations et des générations qui sont privées de cette beauté et elles sont nombreuses les cathédrales gothiques en France à avoir été très sévèrement défigurées de la sorte. Dans un genre voisin, des personnes dont j’approuve pour une grande part l’oeuvre politique ont sacagé une installation d’art contemporain de Céleste Boursier-Mougenot, leurs motifs étaient excellents, s’attaquer à un édifice qui symbolisait la gentrification de leur quartier, en revanche le sacage de l’oeuvre est à mes yeux injustifiable.

      Il se trouve qu’historiquement les dominants du moment sont en train de se détourner de la beauté en se désintéressant de plus en plus de ce qui est culturel, de plus en plus jugé indigne de leur intérêt, précisément de plus en plus intéressé, profitons-en. Il y a des vertus admirables à la contemplation des oeuvres lesquelles, en passant par de nécessaires efforts d’éducation, peuvent conduire d’une part au plaisir, mais également à l’émancipation.

      Et il en va de même avec la langue française.

    • @bug_in

      Tu ne dis pas « des » mais « les » :p Donc, j’ai compris « tous » et pas « certains ».

      Les philosophes qui ne sont pas issu des classes dominantes sont marginales et marginaux et il y a tout de même un lien entre l’exclusion des femmes de l’agora et la philosophie des grecs. Je me permet de ne pas faire le détail pour ces exceptions. Il y a des philosophes qui ne sont pas des oppresseurs, ils sont à mon avis une anomalie au sein de la philosophie.
      Je ne participe pas plus sur le reste de la discussion.
      Bonne journée à tous et toutes.

    • @mad_meg Tu comprendra que je rejette complètement ta proposition et je suis sur que tu ferais de même si qq.un te disais cela :

      Je me permet de ne pas faire le détail pour ces exceptions. Il y a des philosophes qui ne sont pas des oppresseurs, ils sont à mon avis une anomalie au sein de la philosophie.

      et que tu étais directement concerné. Tu peux remplacer « philosophie » par toutes les minorités, ou personnes oppressées.

    • Les philosophes ne sont pas une catégorie d’opprimés bien au contraire. Je ne fait pas dans la dentelle avec les hommes cis heteros blancs et bourgeois car il faut leur retirer le pouvoir cf ce que j’essaye d’expliquer avec le Desempouvoirement ou disempowerment.
      les philosophes ne sont pas des « amis de la sagesse » il y a des sages qui ne se disent pas philosophes et la philosophie comme oppression des femmes c’est la base de mon travail dans la série des athéniennes. http://seenthis.net/messages/320273

      Pour le fait d’être parti prenante d’une catégorie que j’attaque. Je suis artiste plasticienne et ca ne m’empêche aucunement d’être tres critique sur cette profession de larbins qui servent les intérêts des tyrans de toute epoque. Il ne me semble pas avoir épargner les artistes par ici et perso je sais que je suis une petite bourgeoise blanche et que c’est pas pour rien dans le fait que je puisse me targuer de faire de « l’art ». Je vais pas perdre mon temps à rappeler qu’il y a des gentils blancs quant je denonce le racisme, tout comme j’ai pas de temps pour rappeler que certains hommes ne violent pas des que je parle de culture du viol. alors si ca vexe les vieux hommes blancs cis heteros c’est exprès car il est urgent et nécessaire de casser les couilles aux patriarches.

    • @aude_v Je tombe de mon placard, tu veux dire, qu’on ne peut pas, mais alors vraiment pas, insérer, et isoler, la moindre qualification d’un sujet avant l’arrivée du verbe. Je ne m’étais jamais rendu compte de ce truc-là, qui pourtant fait sens. Cela fait cinq minutes que j’essaye de produire un contre exemple et je n’y parviens pas du tout : encore une très bon exemple de la résistance de la langue pour préserver à la fois sa fluidité et sa beauté. Magnifique.

    • @mad_meg les philosophes, non, mais tout ceux qui justement essaye de proposer qq.chose d’autres dans un boulot particulier, qu’on les apellent lanceurs d’alerte ou autre, si.
      Et c’est aussi une question d’honêtteté de ne pas nier les efforts des uns et des autres précisément pour faire changer les choses. Après dans une perspective artistique, l’exactitude ou l’honêtteté ne fait effectivement pas parti de ce qui est demandé, donc de ce point de vue la ça ne m’étonne pas.
      Et comme je l’ai indiqué précédemment, perso, je passe mon temps a rappeler les faveurs a l’esclavagisme de tel ou tel philosophe (y compris Locke, ce « si bon libéral », qui écrit la constitution de la Floride, ou il est légal d’avoir des esclaves, ou encore Proudhon, un anarchiste... qui visiblement a un problème avec l’égalité des droits à l’endroit des femmes), donc ça m’empêche pas d’apprécier aussi leurs critiques.

      @aude_v Merci ! oui, j’y repense toujours un peu de temps a temps a ce sujet ;) mais je me suis dit que si vous donniez pas d’indications, c’est que pour l’instant, ce n’était pas encore prêt :)

    • Mais les lanceuses et lanceurs d’alerte n’ont rien à voire avec la philosophie, c’est pour ca qu’on les appellent « lanceur·euse·s d’alerte » et pas « philosophes ». Bon je vous laisse, j’ai dit tout ce que j’avais à dire sur le sujet et ca ne va rien changé à mon orthographe ni à ma position là dessus.
      Bonne continuation

    • @aude_v Curieux exemple celui de Napoléon en grand homme ! Une incise, oui, je vois bien.

      C’est plus quelque chose du genre : la remarquable Simone de Beauvoir, brillante, clairvoyante et courageuse a écrit le fameux Deuxième sexe. Faut-il metre une virgule, ou pas, derrière courageuse ?

      Ce qui est admirable dans cette règle c’est que c’est la première fois que j’en entends parler et pourtant elle est splendide, efficace et même indiscutable (implicite) au point que tous les mes efforts pour l’éprouver me montrent à quel point elle est incontournable.

    • @philippe_de_jonckheere D’après Jacques Drillon, oui, il faudrait mettre une virgule après « courageuse » (12e cas d’usage de la virgule, parmi les 140 détaillés par Drillon) :

      12. Après la dernière épithète (2/2) d’un sujet. De même, on sépare du verbe la dernière d’une laisse d’épithètes qui modifient le sujet du verbe :
      Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
      Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !

      Charles Baudelaire

      (Jacques Drillon, Traité de la ponctuation française, p. 169)

    • @aude_v CQFD oui, je crois aussi qu’incise oui, en dehors de cela, pas une chiure de mouche ne doit dépasser entre le sujet le verbe, sinon effectivement cela fait obstacle au sens.

      J’imagine que j’ai eu plus de chance que toi pour ce qui est des professeurs littéraires, notamment une prof d’allemand qui nous faisait plancher sur des sujets que l’on voyait dans d’autres matières, comme un texte sublime de Freud et là tu comprends à la fois l’allemand et la psychanalyse, les deux en même temps, un prof de philosophie, devenu un ami, qui lui nous emmenait voir En attendant Godot , en revanche c’est sur l’histoire que cela a été beaucoup mois bien, je pense notamment à un prof qui lui devait avoir l’armée allemande en entier en soldats de plastique dans son garage, pour lui, clairement certaines choses qui se sont passées pendant la seconde guerre mondiale devaient relever du détail.

    • @philippe_de_jonckheere Le Traité de ponctuation est magnifique de bout en bout. Drillon n’y consacre pas moins de cent dix pages à la seule virgule, avec des exemples tirés tout autant de Corneille, Flaubert et Baudelaire que de Guyotat, Debord ou Barthes.

      Pour en finir.
      Il ne faut pas donner aux choses plus qu’il ne leur revient. Faire le tout d’une partie, confondre la ponctuation et la langue, la langue et le langage.
      En revanche, il est indispensable d’établir avec un semblant de certitude la frontière entre le mystérieux et l’explicable. De respecter l’un et l’autre.
      Mais d’accroître autant que possible le champ du second - qui se confond avec celui de notre liberté.

      Drillon, Traité de ponctuation française, « (Péroraison) », p. 448

    • @aude_v J’ai un grand fils devenu instituteur, après avoir été juriste, dont le leitmotiv quand il sent que ses élèves faiblissent, c’est : « c’est avec ce que je vous apprends aujourd’hui que vous ne vous ferez pas avoir plus tard ».

      Je suis d’accord avec toi pour Entre les murs , ces passages-là sont vraiment démagogiques. Et donc dangereux.

      Quant au retournement du pouvoir (notamment en entreprise), grâce, notamment, aux connaissances littéraires, c’est parfois un peu à double tranchant, mais il arrive parfois que cela agisse vraiment en notre faveur (d’autres fois cela nous catalogue intello vite fait mal fait et donc nous disqualifie). Je n’oublierai jamais le jour où dans une réunion un chef a embrayé la conversation en anglais, sans doute dans l’espoir de perdre du monde en route, et la tête qu’il a faite quand je lui ai répondu dans un anglais tellement parfait qu’il a du me demander de répéter tellement il n’avait pas compris et tellement ça allait un peu trop vite pour lui.

      Sinon, oui, les méthodes pédagogiques de cette professeure d’Allemand étaient admirables, fin des années septante, elle était en train d’inventer un truc ultra puissant. Par exemple le texte de Freud portait sur sa découverte de l’auto-aveuglement, trente six ans plus tard, je sais encore que cela se dit Selbstverblindung et au passage, mes chers élèves vous notez le construction en pièces détachées selbst (soi), ver (qui désigne vers qui porte l’action), blind pour aveugle et le suffixe ung (féminin) qui désigne l’action, si après cela tu n’avais pas compris...

  • Suite à
    http://seenthis.net/messages/412967
    http://seenthis.net/messages/415342#message416222

    @koldobika @rastapopoulos @martin5

    Mercredi 21 Octobre 2015 (oui oui, ce soir !)
    Le Désert de la critique
    Renaud Garcia présentera son livre Le Désert de la critique
    à partir de 19 heures
    à la Zone Du Dehors (68 cours Victor Hugo, 33000 Bordeaux)

    & forcément @aude_v

    Samedi 24 Octobre 2015
    Renaud Garcia présentera son livre à partir de 16 heures
    à la librairie L’Insoumise (10 rue d’Arras, 59000 Lille)
    http://www.linsoumiselille.net

    #renaud_garcia #bordeaux #lille

    • DISCUSSION
      Se changer soi ou changer la société ?
      Samedi 24 octobre à 16h

      (Se) déconstruire semble être le dernier mot des mouvements d’émancipation. Il ne s’agit plus d’analyser, de réfuter ou de démystifier les faits et les discours du pouvoir, mais de se changer individuellement, dans un rapport de soi à soi, et depuis une identité physique et/ou culturelle. Avant d’être dans toutes les bouches, les déconstructeurs savent-ils seulement d’où vient la déconstruction ? Qu’elle a été inaugurée en France par ce qu’on appelle la « French Theory » (Derrida, Foucault, Deleuze, Guattari) avant de se répandre dans les campus américains et de nous revenir comme un boomerang ? Remettant en question toute idée de vérité, d’universalité, de nature ; considérant la politique non plus avec les lunettes de l’« exploitation » ou de l’« aliénation », mais avec celles de « dominations » qui traverseraient chacun de nous, la révolte individuelle des déconstructeurs va jusqu’à accompagner les derniers développements de la marchandise et du libéralisme.
      Renaud Garcia, prof de philo en lycée et fin connaisseur de Pierre Kropotkine, auteur de Désert de la critique. Déconstruction et politique (L’échappée, 2015) nous présentera de façon concise cette notion pour que nous puissions discuter ensemble de la manière de faire de la politique aujourd’hui.
      Cette discussion n’est pas organisée dans le cadre de Cité Philo. ;)

      http://www.linsoumiselille.net

    • merci pour l’invitation, mais le ton adopté dans le texte de présentation est propre à décourager toute velléité de discussion.

      Je le cite intégralement, pour que l’on puisse juger à nouveau sur pièce de ce que l’éditeur à jugé opportun d’y donner à lire :

      La nature humaine ? Fiction dangereuse. La raison analytique ? Instrument d’uniformisation culturelle. La vérité ? Objet relatif masquant les dispositifs de pouvoir. Le langage ? Geôlier de la créativité. L’universalisme ? Alibi de l’Occident pour dominer le monde. Le corps ? Pâte à modeler au gré des innovations technologiques. Tels sont les lieux, devenus communs, de la pensée de la déconstruction.

      Déconstruire… D’un concept plutôt ésotérique, les gauches « radicales » ont fait un programme systématique consistant à suspecter un rapport de domination sous chaque idée ou comportement. Si elles permettent de redoubler de subtilité sur les questions de mœurs – le domaine « sociétal » –, les théories de la déconstruction rendent les armes devant la marchandisation généralisée, l’emprise des industries culturelles et l’artificialisation du monde. Qui évoque la nécessité d’une décélération, parle d’aliénation, remet au cœur de l’analyse le corps vécu dans un environnement limité, commet dès lors le crime ultime : réintégrer un moment conservateur dans la critique.

      Occupées à déconstruire et à se déconstruire à l’infini, les gauches « radicales » ont négligé le terrain du social, qu’une extrême droite opportuniste a investi en exploitant la détresse des perdants de l’histoire. Cet ouvrage tente de comprendre comment nous en sommes arrivés là, de donner les raisons de ce sabordage intellectuel et politique, en analysant l’influence de la déconstruction sur la critique sociale contemporaine. Il en appelle par là même à un renouveau de la lutte contre le capitalisme sur de tout autres fondements théoriques.

      Pour faire bref : l’accumulation de dénis qui transparaît sous le premier paragraphe, ainsi que la présentation très particulière de la notion de déconstruction qui s’y donne à lire, la spécieuse dichotomie social/sociétal qui apparaît logiquement dans le second, le découpage et la soigneuse sectorisation ad hoc auxquelles procède l’auteur à propos de la pensée critique et des luttes sociales, avant une autocélébration complaisante de son parti (

      Qui, etc, commet le crime ultime

      ) ;
      enfin, le simplisme déconcertant de la thèse finale, qui attribue à une soudaine passion pour une déconstruction toute-puissante à rendre chacun inoffensif, les échecs, égarements et reniements de la "gauche radicale, sent tout de même d’un peu trop loin son affichage de confort intellectuel.

      Tout cela ronronne, tourne en rond bien gentiment. Les insupportables critiques des idéalismes naturalistes et universalistes ont tous les torts dès la première ligne : un parti pris subtil qui ne manquera pas d’appâter bien des esprits disposés favorablement à la suite du propos.
      La conclusion anti-historique (et très peu matérialiste) de ce propos : si tout continue, c’est bien sûr parce que la vieille et saine critique sociale a été évincée par une néo-pensée incapacitante qui a pour mantra la « déconstruction ».

      Après avoir dû subir cela en vingt lignes, je ne vois pas de raisons d’aller me l’infliger derechef tout au long d’un livre.

      Et pourquoi viendrais-je perturber une aussi belle harmonie par des propos discordants ? De quel droit viendrais-je (moi, ou d’autres) me faire mal voir à perturber d’aussi belles convictions ?
      D’ailleurs, l’auteure d’un des posts cités avait pris les mesures nécessaires pour que je ne vienne pas gâcher ses amusements sur seenthis.

      Ce sera donc - a moins que ne connaissant un succès et ne suscitant un engouement aussi navrant que l’agression masculiniste d’Escudero l’an dernier, il en devienne un problème remarquable à lui seul - ma première et dernière contribution à propos de cet opuscule et de son auteur.
      Mes excuses pour la fausse note, même si j’ai lieu de croire qu’elle était attendue.

      Et puis, franchement, si l’on devait se mettre en frais à chaque militant de telle ou telle variante de vieille critique sociale qui cède à la tentation de donner plus ou moins généreusement dans le backlash et de se présenter en victime des opprimé-e-s... j’ai heureusement mieux à faire de mon temps.

    • J’en reviens, et c’est vraiment quelqu’un qui a l’air super. Pas du tout dans la posture pamphlétaire exagérée, comme les réactions d’Escudero qui répondait au gourdin au lieu de comprendre la colère des gens en face et essayer de discuter. :)

      @aude_v je pense que tu peux/vas vraiment bien t’entendre avec lui, aussi bien sur le fond (la critique libéral, des particularismes, combinée avec le soucis de prendre en compte toutes les dominations quand même) que sur la forme, c’est-à-dire la manière de discuter, d’être ouvert, plutôt calme, pas dogmatique ni pamphlétaire. Il essaye vraiment de chercher ce qui peut constituer un squelette commun pour toutes nos luttes, quand bien même il y a des dissensions parfois importantes entre les groupes. Il y a plein de choses que je n’ai pas pu aborder, ou surtout que je n’ai pensé qu’en revenant chez moi…

      @martin5 tu devrais aller discuter avec lui au lieu de t’énerver devant le site de L’échapée. :D

      Et du coup, avec la recension d’@aude_v + la rencontre de ce soir, j’ai acheté le livre (maintenant faut que je trouve le temps de le lire… pfiou).

      Et re de coup, j’ai rencontré @gata qui nous a signalé cette rencontre, et sans lequel je n’aurais jamais vu passer ça, merci !

  • Offrir aux hommes handicapés de recourir à la #prostitution, une idée ancrée dans la #misogynie et le #validisme
    http://sisyphe.org/spip.php?article5159
    Surtout que les femmes handicapées… comment dire ? Rien à branler de leurs « besoins »… Mais voilà, les femmes n’ont pas de « besoins » que des « devoirs » pour satisfaire ceux — irrépressibles — des hommes

    Quand j’entends des personnes non handicapées présenter l’utilisation des femmes en prostitution par des hommes handicapés comme un enjeu de droits humains ou de l’expression sexuelle, mon sang ne fait qu’un tour.

    Cet argument recouvre trois faussetés implicites.

    La première serait que les personnes handicapées sont si sexuellement désagréables que personne n’accepterait d’avoir avec elles des relations sexuelles non tarifées.

    La seconde que les préférences sexuelles constituent un droit fondamental.

    Et la troisième que l’appétit sexuel des hommes handicapés devrait avoir priorité sur le progrès des femmes vers l’égalité. Examinons ces postulats un par un.

    #handicap #sexisme #patriarcat

    • Je reconnais cependant que le système social doit être amélioré afin de rendre le sexe plus accessible et appréciable pour les personnes handicapées. Mais je n’envisage pas la prostitution comme un facteur de ce progrès. En fait, elle en est l’antithèse. Nous devons plutôt nous tourner vers les technologies de communication, les avancées en mécanique et l’éducation populaire.

      Mes frères ont le plus grand respect pour les femmes, à titre de membres de leur famille, amies, personnel de soutien et soignantes. Ils n’utilisent pas de femmes prostituées et n’ont aucun besoin de notre pitié. Toute société qui offre aux personnes handicapées la prostitution comme substitut à des relations sexuelles mutuellement gratifiantes et non tarifées est vraiment une société très régressive.

      Cette fin est tellement équilibrée que c’en est même beau. Pour ma part j’irai jusqu’à dire que le recours à la prostitution pour les personnes handicapées est en plus une insulte à leur handicap puisque c’est leur réserver la forme sans doute la plus inaboutie de vie sexuelle. Ce qui me semble être un non-dit de plus.

      Ce non-dit peut aller jusqu’à préférer une sexualité aussi peu partagée et exhaltante que la prostitution plutôt que celle entre deux personnes partageant un handicap, sous prétexte de défaut possible de contraception, ce qui en soi est un autre non-dit : ce qui est redouté par dessus tout ce serait la procréation entre deux personnes handicapées (ce qui d’ailleurs n’est pas sans poser de difficutlés conceptuelles).

      La difficulté sur le sujet est précisément de vaincre ces cascades de non-dits et d’impensés, le mérite de ce texte est d’en dégommer quelques-uns en peu de phrases.

    • Pardonnez moi @aude_v @monolecte, je ne partage pas du tout votre avis sur le film The Session et je vais tenter de vous dire pourquoi.
      Je ne remets pas du tout en question que ce film vous ai plu. C’est justement toute la problématique du cinéma. A n’en point douter, ce film fonctionne, il est bien. Les acteurs et actrices sont bons et le propos est plutôt fin. Lorsque je me retrouve à parler d’un film, j’insiste toujours pour séparer les propos liés aux affects ("Ce film m’a touché") des propos analytiques. Si le film est bon c’est bien dans une perspective d’affects. C’est pareil avec mon amour inconditionnel pour le film Total Recall, je l’ai vu à 11 ans, et pour ça je l’aimerai toujours même si ce n’est qu’une vulgaire série Z.
      Maintenant, sur un plan analytique, j’ai tendance à penser le plus grand mal de The Session, et précisément parce qu’il tente de séparer une sorte de prostitution, bien connue et habituelle, d’une autre, plus spécialisée. On aurait donc la seconde qui se hisserait au rang de soins absolument légitimes et bénéfiques.
      Beaucoup de ce que je reproche à ce film est de faire croire aux spectateurs ou à la spectatrice à sa dimension documentaire. Dans ce film il se passe ça : une relation épanouie dans laquelle les deux protagonistes s’impliquent, et on a vite fait de prendre cette fiction comme un exemple qui serait appliqué systématiquement dans ce nouveau travail.
      Mais une chose n’est pas tout à fait claire dans le film. Les deux personnes ont bien en tête que leur rencontre aurait un caractère ponctuel et qu’il n’y aurait pas d’engagement sentimental. Ils sont très clairs tous les deux.
      Certes, mais à un moment donné du film, les deux personnages se rendent compte qu’ils sont amoureux. Le professionnel l’emporte lorsqu’ils décident de ne plus se voir.
      Une question : ce film aurait-il été encore un film, au sens d’un film que l’on va voir au cinéma et que l’on trouve beau, si le héros handicapé et l’héroïne n’avaient pas flirté avec une relation sentimentale. Ce que je veux dire c’est que, dans la réalité il ne se passe pas du tout ça. Dans la réalité l’handi garde ses sentiments pour lui et, au mieux négocie avec lui-même sur le caractère faux de cette rencontre. Il a découvert l’amour par pénétration, il peut le marquer sur son CV, et voilà.
      En revanche, pour ce film, je trouve que ça en dit long sur l’inéluctabilité de la relation sentimentale si cette rencontre se passe bien. Je veux dire que l’aspect sentimental est toujours un enjeu quelque soit son terme. Il est hypocrite de penser que les enjeux pour la personne handi peuvent être ailleurs et le film le montre bien puisqu’il est obligé de hollywooder sa fin.
      Question : avez-vous vu le film Indésirable ? Et avez-vous lu mon petit bouquin ?

    • @aude_v Indésirable d’@unvalide est un film pas un livre, Aude. Si mes souvenris sont bons il est accessible sur le site de Rémi. En tout il l’avait signalé dans un de ses posts.

      Et sur ton commentaire en réponse au mien, j’entendais ta phrase comme un constat de déficit du collectif. Et au contraire de l’avénement d’une chose qui me terrifie et qui correspond peu ou prou, moi je pense ceci et cela et donc cela doit être dans ce seul éclairage que j’entends le monde, la société, mais aussi la justice et l’injustice etc... Et qui finalement finit par se manifester par un j’assume qui dit précisément le contraire, par retournement du sens, puisque c’est justement se soustraire à sa responsabilité collective.

    • @aude_v

      http://flblb.com/auteur/remi-gendarme

      Le texte est agrandi et clarifié par rapport à celui que l’on trouve sur rue89 et il y a aussi des petits dessins cochons fait par otto T. Je fais ma pub, on peu le trouver à 5euros sur amazon et plutôt en le commandant en librairie. Excuse moi de ne pas tout à fait saisir ton post.
      Ce que je reproche à ce film c’est bien de sous entendre que l’activité de l’héroïne peut-être considéré comme un soin avec tout le paradigme symbolique qui en découle. Pour le témoignage suisse c’est encore une autre question, celle de la masturbation et de la compensation matériel. La question est : la masturbation ne devient-elle pas une relation à partir du moment où elle implique la présence de deux personnes. J’explique dans ce bouquin que la masturbation, outre le plaisir physique à deux intérêts et presque deux conditions : la solitude et le secret. Pour le secret, chacun s’arrange comme il peut. Mais pour la solitude, c’est une absolue nécessité, sinon c’est une relation sexuelle.

  • Tolstoï, tout simplement
    http://www.larevuedesressources.org/tolstoi-tout-simplement,2719.html

    En ces temps où la Russie, fidèle à ses plus chers vieux démons, vient aimablement rappeler à l’Europe ainsi qu’au monde entier de la libre-circulation des biens et des personnes que tout ne relève pas, loin de là, d’une pure logique économique, il est bon de pouvoir redécouvrir, grâce à l’excellente présentation qu’en propose Renaud Garcia dans la collection des Précurseurs de la décroissance aux éditions du Passager clandestin, la pensée du comte Léon Tolstoï, dont une des toutes premières œuvres à faire (...)

    #Interventions