person:richard falk

  • Judge Richard Goldstone suffered for turning his back on Gaza – but not as much as the Palestinians he betrayed | The Independent

    by Robert Fisk

    https://www.independent.co.uk/voices/israel-gaza-war-judge-richard-goldstone-palestinian-conflict-a8709211
    https://static.independent.co.uk/s3fs-public/thumbnails/image/2010/02/02/00/310761.bin

    When a hero lets you down, the betrayal lasts forever. I’m not alone, I know, when I say that Richard Goldstone was a hero of mine – a most formidable, brilliant and brave judge who finally spoke truth to power in the Middle East. And then recanted like a frightened political prisoner, with protestations of love for the nation whose war crimes he so courageously exposed.

    Now, after years of virtual silence, the man who confronted Israel and Hamas with their unforgivable violence after the 2008-09 Gaza war has found a defender in a little known but eloquent academic. Judge Goldstone, a Jewish South African, was denounced by Israelis and their supporters as “evil” and a “quisling” after he listed the evidence of Israel’s brutality against the Palestinians of Gaza (around 1,300 dead, most of them civilians), and of Hamas’ numerically fewer crimes (13 Israeli dead, three of them civilians, plus a number of Palestinian “informer” executions).
    Professor Daniel Terris, a Brandeis University scholar admired for his work on law and ethics, calls his new book The Trials of Richard Goldstone. Good title, but no cigar. ​

    Terris is eminently fair. Perhaps he is too fair. He treats far too gently the column that Goldstone wrote for the Washington Post, in which the judge effectively undermined the research and conclusions of his own report that he and three others wrote about the Gaza war. The book recalls how Richard Falk, a Princeton law professor and former UN rapporteur on human rights in Gaza and the West Bank, described Goldstone’s retraction as “a personal tragedy for such a distinguished international civil servant”. I think Falk was right.

  • A quoi sert Kamel Daoud ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/12/a-quoi-sert-kamel-daoud

    Kamel Daoud. D. R.                                                                                                                                                                                                                                                               
    Pour mes lectures estivales, je me suis fait violence, en glissant dans mes bagages les 464 pages de chroniques (2010-2016) publiées par Kamel Daoud chez Actes Sud. Je dois avouer ne pas avoir dépensé le moindre kopeck pour accéder aux écrits de cet ancien islamiste qui, quand cela est devenu lucratif, a découvert que « Dieu est athée ». Pas question donc de donner un centime de droits d’auteur à cette nouvelle, icône heureuse de nourrir l’orientalisme des néoconservateurs « atlantistes ». Un orientalisme qui est l’une des misères de l’histoire du monde arabe, un travers si bien dénoncé par notre merveilleux Edward Saïd.J’ouvre ce livre, juste après avoir lu le dernier chef-d’œuvre de Jean Ziegler : Le Capitalisme expliqué à ma petite-fille, publié aux éditions du Seuil. Le hasard, pour une fois, a bien fait les choses : lire le manuel de la générosité et de l’altruisme juste avant le grand traité de l’égoïsme met les idées à leur vraie place. Entre les deux livres, il y a un fossé, une tranchée genre 14/18. Daoud dangereux, peu fiable et néo-prosélyte comme tous les repentis, fait la promotion du capital et du libéralisme qui est son corolaire. Ziegler, lucide et généreux, dénonce ce monde de la finance sans lois et ses mortels ravages sur l’humanité. Deux mondes différents, et même opposés. Vieux baroudeur entre les destins de l’humanité, Jean Ziegler a vu trop d’hommes mourir, de faim et de guerre, pour un même effet, savoir que le libéralisme c’est la mort des pauvres, des peuples « en trop ». De ceux qui gênent. Kamel Daoud, à l’opposé, regrette l’absence d’un « capitalisme fort, de patronats puissants et créateurs de plus-values ».Une drôle de sensation m’habite, celle d’un barreur dans la nuit qui sait qu’il va croiser un iceberg. Daoud se dit Algérien, un peu comme moi, mais je ne retrouve en lui rien de notre bien commun, cet homme est de glace, froid et transparent. Du coup, je me sens Algérien comme Jean Ziegler. Alors que Daoud, tenancier de sa petite boutique « d’algérianité », vante une camelote de qualité « made in China » pour séduire les colons jamais guéris de Saint Germain des prés. C’est l’histoire dans l’autre sens, jadis c’est le « blanc » séduisait l’indigène avec de la verroterie. Au risque de perdre ses lecteurs, qui le prennent pour ce qu’il n’est pas, Daoud doit continuer de se poser en « Algérien », c’est son filon en or. Pensez donc, un Algérien musulman et athée, Arabe, qui déteste les Arabes et qui parle de tout cela « sans langue de bois », Netanyahou et Le Pen auraient rêvé de l’inventer. Pourtant, il est bel et bien là. Alors qu’il n’est qu’un ersatz de Bernard-Henri Lévy, une tête de gondole pour vendre des livres que personne ne lit, c’est-à-dire beaucoup de bruit pour rien, le vent de la barbe à papa. Lectures faites, je persiste et comprends mieux pourquoi Jean Ziegler n’est jamais promu par les médias qui se proclament « grands ».Invité à la télévision, Kamel Daoud est traité comme un saint, le tenant de la nouvelle lumière et du savoir avancé. Aux yeux des gogos, ce réactionnaire est « moderne » et « révolutionnaire ». C’est donc sans contradicteurs qu’il déroule sa pelote de lieux communs, l’image du bon nègre Banania qu’attendent les « néocons ». Récemment, je l’ai aperçu sur une chaîne de TV algérienne, avec toujours la même posture du penseur couché, criant : « Je sais me défendre. » Cependant, on ne sait contre quoi il se défend.Questionné sur l’invitation de Daoud, le nouveau commandeur, à l’ambassade de France lors de son passage en Algérie, E. Macron a répondu qu’il « veut entendre tout le monde ». Le Président français considère-t-il que Daoud c’est tout le monde ? Ou tous ceux qui résident dans le jardin des puissants ?Pour revenir à ce qui n’est pas de la littérature, disons que, dans son livre, Daoud nous invite à découvrir, ou redécouvrir, la crème de ses près de 2 000 textes écrits entre 2010 et 2016. Que seraient, nous affirme-t-il, les positions « des journaux et des élites contestataires ». Cette position est lacunaire puisque ce Don Quichotte algérien ne nous dit jamais ce qu’il conteste. Il n’a pas besoin d’exprimer de s’attacher aux détails du vrai : il est l’élite à lui seul, et doit être cru sur parole. Mais, patatras Daoud, par le contenu de son opus, atteint un objectif imprévu. Preuve à l’appui – l’existence de son livre –, il démontre que la censure qu’il prétend combattre n’existe pas en Algérie. En effet, comment publier impunément (et c’est tant mieux) autant d’ignominies sur un peuple et un pays « qui manquaient de la liberté de dire, de lire ou de regarder » ? Sacré Daoud, ce Daoud sacré.Si sa plume se fluidifie miraculeusement contre l’« Arabe et sa langue », le « musulman », et l’« Algérie », cela ne l’empêche pas de célébrer les « Printemps » alors qu’eux aussi sont censés être arabes. Il glorifie les révoltes sans citer un seul révolté. En réalité, il tente de nous faire croire que les révolutions se font sans révolutionnaires et que les chaos sont l’annonce des aubes nouvelles. Outre du Bernard-Henri Lévy ou du Debray, Daoud ne lit visiblement rien d’autre. Sans doute par crainte d’être chahuté par les mauvaises ondes de la vérité. Par exemple, il n’a pas pris connaissance de « la stratégie du choc », brillamment décrite par Naomie Klein, et il regrette sans rire et amèrement que l’anarchie, la destruction et la guerre civile n’aient pas déjà emporté l’Algérie.Chercheur, créateur de concepts, ce grand penseur nous indique avoir découvert que l’Occident a pour malheur d’avoir voulu incarner la Morale universelle. Sans doute voulait-il parler de l’extermination des Amérindiens, de la traite négrière, des colonisations, de l’utilisation de la bombe atomique sur des populations civiles à Hiroshima et Nagasaki ou encore du nazisme et du fascisme né en Occident ? Sacré Daoud.Et même lorsqu’il tente de dénoncer le traitement infligé aux migrants en Pologne, comme par instinct, sa plume fait une arabesque et va retrouver son sujet fétiche : l’Algérie. On peut en déduire que si les migrants sont mal traités en Pologne, c’est à cause de l’Algérie. Il en est de même d’une chronique sur la Roumanie puisque Daoud est universel. Pour lui, tous les chemins du malheur mènent à l’Algérie.Aux intellectuels et universitaires qui se sont opposés à ses positions (le mot idées serait flatteur), il répond, en se réfugiant dans un vocabulaire creux comme un tambour, que « c’est au nom de l’anticolonialisme et de l’inquisition qu’on lui interdit de penser ». Après sa tribune délirante sur des viols de Cologne qui n’ont jamais existé, dans laquelle il présentait l’Arabe comme une sorte d’être génétiquement violeur, les intellectuels qui ont protesté lui auraient organisé un procès stalinien. Il annonce même à grands fracas qu’il va quitter la scène, et prendre la porte. Ce qui serait une bonne idée, s’il la laisse ouverte, sera nous faire de l’air. Mais rassurez-vous, il y a le goût d’être sur les planches et celui des droits d’auteur : il revient par la fenêtre. Recyclant les clichés les plus éculés – mais toujours orientalistes –, il déverse incessamment une haine inégalée du « musulman ». Elle a un sens, son engagement dans la guerre du « choc des civilisations » le monstre agité par les forces les plus réactionnaires, celui qui marche main dans la main avec « le grand remplacement ».Il suffit de lire au hasard, avec rage et courage, cette phrase de Daoud : « Les derniers colons de ce pays plantaient plus d’arbres que ceux qui l’ont libéré… » Oubliant en passant la nature de celui qui tenait la pioche. Il va jusqu’à regretter l’attitude consensuelle montrée par Jean-Pierre Chevènement lors de son passage à Oran en septembre 2010, et plaide, lui Daoud, la cause des Français nostalgiques de « l’Algérie française ». Aidé de son cerveau servile, ce Zemmour algérien affirme, contre toute l’Histoire, que « c’est la France qui a décolonisé la terre ». Et le peuple algérien n’est pour rien dans la lutte pour une indépendance tombée du ciel colonial, une insulte à la vérité, à la mémoire, à l’histoire, aux universitaires, aux intellectuels. Ce concept de la « décolonisation » porté aussi par Daoud Kamel est, en fait, une ultime manœuvre coloniale. Avec Kamel Daoud, nous sommes dans le colonialisme d’outre-tombe. Son projet est clair, son flot de vomi, qui a pour but de flétrir tout ce qui est algérien, doit nous donner à croire que « l’indigène ne peut se libérer, on l’a donc décolonisé ».Moment de détente, ou de saine curiosité satisfaite, moi qui croyais pouvoir accéder à des confidences sur son passé « islamiste », j’ai été déçu par ce livre. Aucun signe, aucun mot, aucune confidence sur ses engagements auprès des forces violentes, qu’il qualifie lui-même de terroristes. Cette amnésie est confirmée, comme le démontre le livre Contre-Enquête (Editions Frantz-Fanon) d’Ahmed Ben Saada : Kamel Daoud est passé à autre chose, Allah est oublié.Jacques-Marie Bourget, journaliste français, et expert de notre monde, le qualifie de « grenouille autopsiée ». Pour Jacques-Marie Bourget, Daoud est « le supplétif des pires néoconservateurs français », « l’indigène alibi ». Et le grand et vrai écrivain Rachid Boudjedra a cloué le cercueil en le mettant à nu.Pour bien revendiquer son appartenance aux camps des civilisateurs, Daoud joint donc sa voix aux tenants du choc des civilisations, depuis en fait, depuis Mahomet et même avant, le seul but du musulman est de vaincre toute la planète. Ainsi, pour lui, pas de différence entre le sacrifice du militant anticolonial Ali La Pointe et le tueur toulousain Mohamed Merah. Pour bien nourrir les phantasmes et la haine, ce néo-harki de la pensée apporte sa contribution : il stigmatise les habitants des quartiers populaires, en s’interrogeant sur « les milliers de Mohamed Merah » qui sont « partout », « dans une salle de bains, l’arme au poing », ou quelque part, « debout au bas de l’immeuble ». Peut-être Daoud n’a-t-il pas lu les confidences d’Albert Chennouf-Meyer (Abel, mon fils, ma bataille. Ed. Du Moment, 2013), père d’Abel, l’une des victimes des tueries de Toulouse ? Et, suivant la doctrine et le mode de penser de ce nouveau philosophe, il est temps de nous poser, nous aussi, une question : « Combien de Daoud sévissent dans les rédactions des journaux algériens ? »Versant dans le tribalisme le plus rétrograde, il appelle de tous ses vœux, dans chaque région, à ne parler autrement qu’en dialecte local. Pour Kamel Daoud, la langue s’écrit « avec l’âme ». Dans une reptation de serpent, il veut voler ainsi à la rescousse de groupes qui prétendent dynamiter l’Algérie. Comme ces mouvements croupions et d’extrême droite qui prétendent défendre (sans doute mieux que Kateb Yacine) la langue et la culture berbères ! Puisqu’il ne lit que Debray et Bernard-Henri Lévy, il n’a pas ouvert le magnifique bouquin de Patricia M.-E. Lorcin Les Identités coloniales… une lecture capable de laver la tête de KD Kamel Daoud. Au-dedans. Le titre que mérite cette « somme » de Daoud est simple : « Chroniques de l’horreur. »Je n’ai trouvé qu’un point sur lequel on puisse gloser sur du Daoud, c’est quand il écrit : « On a détruit les libertés et les libérations acquises après le départ des colons. » Il est effectivement exact qu’un peuple martyrisé, abandonné dans le concert des nations, trop seul après sa révolution ait commis des erreurs et connu des errances. Il est effectivement exact que l’Algérie se cherche toujours. Mais oublier une guerre civile provoquée par les anciens Frères idéologiques de Daoud, ce n’est pas omettre un détail. Mais ce « lissage » permanent de l’histoire, sa recréation sont le carburant que permet à Kamel Daoud de poursuivre ses livres et chroniques de flagellations des « Algériens », de l’« islam », de l’« Arabe », du « régime ». Sans cette interminable mise à mort, le livre n’aurait que l’épaisseur d’un album à colorier.Il est drôle, piquant, amusant de retrouver soudain notre Kamel Daoud quand il revient à sa source d’inspiration première, le wahhabisme. Tout cela sur le mode mondain, chic-français, convenable. Notre immense écrivain, notre Hugo à nous, a découvert le Qatar et ses vertus, vertes comme le dollar. Pour Daoud, le Qatar n’est pas ce qu’il est, c’est-à-dire un pays sans Constitution, sans lois, corrupteur et esclavagiste ayant naguère condamné un poète à mort au prétexte qu’il avait souhaité la venue d’un « printemps » à Doha. Mais le Qatar, versus Bernard-Henri Lévy, n’est-il pas le prototype d’un islam moderne, compatible avec la démocratie et il distribue des prix littéraire, organise de généreux colloques ? Donc, pour Kamel Daoud, la monarchie du Qatar, c’est top. Je lis : « Le Qatar a réussi à exporter l’image d’un pays où l’on peut dire des choses, où l’on assume les relations internationales, même avec Israël, sans hypocrisie, où la liberté de culte n’est pas qu’une chasse aux casse-croûte et où les droits de la femme sont les plus respectés dans cette région du monde, la révolution Al-Jazeera a fini par ‘’enfoncer’’ encore plus le reste du monde ‘’arabe’’, en en soulignant, par contraste, le calendrier moyenâgeux. » Ce propos est outrancier dans un pays, je le répète, où le droit n’existe pas, sauf la Charia que l’on impose jusque dans le lycée, pourtant baptisé… Voltaire !Quel crédit accorder à ce faussaire erratique capable de célébrer Israël, tout en qualifiant cet Etat de « raciste » et « sans frontières ». Dans sa posture de penseur couché, il ne veut pas voir le droit international et islamise la cause palestinienne. Il l’arabise, l’islamise à sa façon, et n’irait pas jusqu’à lire les rapports de Goldstone et de Richard Falk ou tout simplement les livres de Shlomo Sand, Ilan Pappé et ceux du courant israélien des « Nouveaux historiens ». Pour Daoud, le summum de l’injustice, celle faite aux Palestiniens n’existe pas puisqu’il est impossible d’être « injuste » avec des « Arabes, des musulmans ». Peut-être, afin d’adoucir son regard, et rien que pour Kamel Daoud, l’Algérie devrait organiser un ghetto type « Gaza » ?Sans aucune honte, l’effroyable auteur bas de plafond ose écrire : « Le mort palestinien sera un homme tué lorsqu’il ne sera pas un barbu mort ou un Arabe bombardé. » Un passeport pour le crime et bientôt le génocide. Et ce n’est pas parce que dans sa bande Daoud n’est pas seul que l’effet de groupe constitue une excuse. Que valent au poids des piges, des cachets et des droits d’auteur, les plumitifs que l’on découvre à marée basse, au plus bas de l’humanité, rien d’autre que de la haine. Dans ma culture berbère universaliste (et non tribale), il existe un mot pour qualifier ce nuisible : azrem, le serpent                                        
        
    Par Boualem Snaoui                                                            https://www.algeriemondeinfos.com

    • Qualifier Israël de régime d’apartheid est-il erroné ou excessif ? La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale des Nations Unies a voulu en avoir le cœur net en confiant une étude sur le sujet à deux universitaires. Publié en 2017, le rapport de Richard Falk, ancien rapporteur spécial de l’ONU sur les territoires occupés, et de Virginia Tilley, professeure étasunienne spécialisée dans les conflits à caractère racial ou ethnique, est pourtant passé presque inaperçu.

      Et pour cause : postée sur le site des Nations Unies, l’étude en a vite été retirée : « Notre rapport a été validé par les Nations Unies et nous n’avons reçu aucune critique sur le fond. Mais, mis sous pression par Israël et ses soutiens, le secrétaire général de l’ONU a prétexté que le texte n’avait pas été soumis selon les règles de procédures. Ce qui est faux », assure Virginia Tilley au Courrier. La spécialiste était de passage fin mars à Genève pour y donner une conférence à l’Institut des hautes études internationales et du développement.
      « Actes inhumains »

      Il faut dire que les conclusions du rapport n’y vont pas par quatre chemins : « Les preuves disponibles établissent au-delà de tout doute raisonnable qu’Israël est coupable de politiques et de pratiques qui constituent le crime d’apartheid tel que défini juridiquement dans le droit international. » Pour les auteurs de l’étude, l’apartheid s’applique selon eux tant aux Palestiniens des territoires occupés et de la bande de Gaza, à ceux qui vivent à Jérusalem-Est et en Israël, qu’aux réfugiés demeurant dans d’autres pays. « Tous ces éléments que nous voyions au départ comme séparés, compartimentés, proviennent d’une même logique première : la discrimination raciale », précise Virginia Tilley.

      C’est dans les territoires occupés et à Gaza, où vivent quelque 4,6 millions de Palestiniens, que l’apartheid apparait plus clairement, estime la professeure : « Là, il y a deux systèmes très distincts : un mur qui sépare les populations, des routes réservées aux juifs (colons), des lois civiles pour les juifs, d’autres – militaires – pour les arabes, des tribunaux pour les juifs, d’autres pour les Palestiniens. C’est une séparation totale ». A cela s’ajoutent « une gestion discriminatoire de terres et de l’aménagement du territoire par des institutions nationales juives chargées d’administrer les ‘terres d’Etat’ dans l’intérêt de la population juive », et les « actes inhumains quotidiennement et systématiquement pratiqués par Israël en Cisjordanie », constate le document.

      Et c’est là que la similarité avec l’Afrique du Sud est la plus forte, estime Virgina Tilley, qui a vécu et mené des études sur l’apartheid dans ce pays : « Les Israéliens ont appris énormément sur le système des bantoustans et ont importé les méthodes d’Afrique du Sud. Quand j’y travaillais, des membres du gouvernement me racontaient que chaque fois qu’Ariel Sharon leur rendait visite, il posait beaucoup de questions sur ces régions autonomes réservées aux Noirs. » La séparation de la Cisjordanie en zones A, B et C s’inspirerait directement du système sud-africain. « De nombreuses dispositions des accords d’Oslo sont calquées sur les Constitutions des bantoustans, point par point. »
      Lois discriminatoires

      La situation des quelque 1,7 million de Palestiniens qui résident en Israël même est très différente de celle qui prévalait en Afrique du Sud. Mais les « arabes » y sont également soumis à l’apartheid selon les deux experts. « Leur situation peut porter à confusion car ils sont des citoyens d’Israël et peuvent voter, prévient Virgina Tilley. Mais ils sont soumis à des lois discriminatoires, lesquelles assurent que les citoyens juifs ont des privilèges : accès aux terres et à des emplois, à des logements subventionnés, de meilleurs salaires, des protections diverses, etc. Tous types d’avantages basés sur le fait d’être juif. Les Palestiniens et arabes en sont exclus. »

      Le rapport ajoute : « Cette politique de domination se manifeste aussi dans la qualité inférieure des services, dans des lois de zonage restrictif et des allocations budgétaires limitées pour les collectivités palestiniennes. » Les citoyens juifs disposent d’un statut supérieur à celui de leurs homologues non juifs, ils ont la nationalité (le’um), alors que les autres n’ont « que » la citoyenneté (ezrahut).

      Si les arabes israéliens ont le droit de vote, ils ne peuvent contester la législation qui maintient le « régime racial », précise l’étude. « C’est illégal en Israël car ils n’ont pas le droit de créer un parti politique qui s’oppose aux lois qui font d’eux des citoyens de seconde classe », précise Virginia Tilley.

      Quant aux 300 000 Palestiniens de Jérusalem-Est, ils sont encore plus mal lotis : « Ils sont victimes d’expulsions et de démolitions de leurs maisons décidées par Israël dans le cadre de sa politique ‘d’équilibre démographique’ en faveur des résidents juifs. » Ses habitants arabes ne disposent que du statut de « résident permanent » et peuvent être expulsés vers la Cisjordanie, et perdre jusqu’à leur droit de visite dans la ville, « s’ils s’identifient politiquement, de manière ostentatoire aux Palestiniens des territoires occupés », indique la professeure.
      La solution d’un Etat démocratique pour tous

      Les Palestiniens réfugiés à l’étranger, entre 5 et 8 millions, seraient victimes d’apartheid en raison du refus d’Israël de les laisser rentrer chez eux, expliquent Richard Falk et Virginia Tilley : « Cela fait partie intégrante du système d’oppression et de domination du peuple palestinien dans son ensemble, estiment-ils. Le refus du droit au retour fait en sorte que la population palestinienne ne croisse pas au point de menacer le contrôle par Israël du territoire [occupé] ni de fournir aux Palestiniens citoyens d’Israël le poids démographique nécessaire pour obtenir les pleins droits démocratiques, éliminant par là le caractère juif de l’Etat d’Israël. »

      Pour les deux universitaires, seul l’établissement d’un Etat démocratique pour tous sur l’ensemble du territoire d’Israël et de Palestine est à même d’en finir avec l’apartheid, et donc, de régler la cause du conflit (lire ci-dessous). Une solution que préconise Virginia Tilley depuis la publication de son livre sur la question en 2005, The One State solution.

      #apartheid #Israël #mots #terminologie #rapport #ONU #discriminations #vocabulaire

    • ESCWA Launches Report on Israeli Practices Towards the Palestinian People and the Question of Apartheid

      United Nations Under-Secretary-General and Executive Secretary of the UN Economic and Social Commission for Western Asia (ESCWA) Rima Khalaf pointed out today that it is not an easy matter for a United Nations entity to conclude that a State has established an apartheid regime. In recent years, some have labelled Israeli practices as racist, while others have warned that Israel risks becoming an apartheid State. A few have raised the question as to whether in fact it already has.

      Khalaf’s remarks were given during a press conference held this afternoon at the UN House, in Beirut, when she launched a report by ESCWA on “Israeli Practices towards the Palestinian People and the Question of Apartheid.”

      Khalaf noted that Israel, encouraged by the international community’s disregard for its continual violations of international law, has succeeded over the past decades in imposing and maintaining an apartheid regime that works on two levels. First, the political and geographic fragmentation of the Palestinian people which enfeebles their capacity for resistance and makes it almost impossible for them to change the reality on the ground. Secondly, the oppression of all Palestinians through an array of laws, policies and practices that ensure domination of them by a racial group and serve to maintain the regime.

      The Executive Secretary stressed that the importance of this report is not limited to the fact that it is the first of its kind published by a United Nations body, clearly concluding that Israel is a racial State that has established an apartheid regime. It also provides fresh insight into the cause of the Palestinian people and into how to achieve peace.

      Khalaf maintained that the report shows that there can be no solution, be it in the form of two States, or following any other regional or international approach, as long as the apartheid regime imposed by Israel on the Palestinian people as a whole has not been dismantled. Apartheid is a crime against humanity. Not only does international law prohibit that crime, it obliges States and international bodies, and even individuals and private institutions, to take measures to combat it wherever it is committed and to punish its perpetrators. The solution therefore lies in implementing international law, applying the principles of non-discrimination, upholding the right of peoples to self-determination and achieving justice.

      Khalaf concluded that the report recognizes that only a ruling by an international tribunal would lend its conclusion that Israel is an apartheid State greater authority. It recommends the revival of the United Nations Centre against Apartheid and the Special Committee against Apartheid, the work of both of which came to an end by 1994, when the world believed that it had rid itself of apartheid with its demise in South Africa. It also calls on States, Governments and institutions to support boycott, divestment and sanctions initiatives and other activities aimed at ending the Israeli regime of apartheid.

      The report was prepared, at the request of ESCWA, by two specialists renowned for their expertise in the field: Richard Falk, a former United Nations special rapporteur on the situation of human rights in the Palestinian territories occupied since 1967 and professor emeritus of international law at Princeton University; and Virginia Tilley, a researcher and professor of political science at Southern Illinois University with a wealth of experience in Israeli policy analysis.

      Two former special rapporteurs on the situation of human rights in the occupied Palestinian territory, Falk and his predecessor, John Dugard, raised in their reports the issue of whether Israel has actually become an apartheid State and recommended that it be examined more closely. About two years ago, member States requested that the ESCWA secretariat prepare a study on the matter. At the Commission’s twenty-ninth session, held in Doha, Qatar in December 2016, member States adopted a resolution stressing the need to complete the study and disseminate it widely.

      The report concludes, on the basis of scholarly enquiry and overwhelming evidence, that Israel has imposed a regime of apartheid on the Palestinian people as a whole, wherever they may be. A regime that affects Palestinians in Israel itself, in the territory occupied in 1967 and in the diaspora.

      During the press conference, Khalaf gave the floor to Falk and Tilley who participated by video conference. Falk said that this study concludes with clarity and conviction that Israel is guilty of the international crime of apartheid as a result of the manner in which exerts control over the Palestinian people in their varying circumstances. It reached this important conclusion by treating contentions of Israeli responsibility for the crime of apartheid by rigorously applying the definition of apartheid under international law.

      Falk added that the study calls, above all, on the various bodies of the United Nations to consider the analysis and conclusions of this study, and on that basis endorse the central finding of apartheid, and further explore what practical measures might be taken to uphold the purpose of the Convention on the Suppression and Punishment of the Crime of Apartheid. It should also be appreciated that apartheid is a crime of the greatest magnitude, treated by customary international law as peremptory norm, that is a legal standard that is unconditionally valid, applies universally, and cannot be disavowed by governments or international institutions.

      For her part, Dr Tilley noted that it has become entirely clear that “we are no longer talking about risk of apartheid but practice of apartheid. There is an urgency for a response as Palestinians are currently suffering from this regime. There are many references to apartheid in polemics on the Israel-Palestine conflict.” She added that reference for a finding of apartheid in Israel-Palestine is not South Africa but International Law. She concluded that the key finding is that Israel has designed its apartheid regime around a strategic fragmentation of the Palestinian people geographically and legally.

      https://www.unescwa.org/news/escwa-launches-report-israeli-practices-towards-palestinian-people-and-ques

      Lien pour télécharger le rapport:
      https://www.middleeastmonitor.com/wp-content/uploads/downloads/201703_UN_ESCWA-israeli-practices-palestinian-people-apartheid-oc

  • Interview de Richard Falk publié ce mois ci, alors qu’elle avait été réalisée à la Fête de l’Huma en septembre :
    https://seenthis.net/messages/632452

    Richard Falk : « Nétanyahou évolue vers une démocratie non libérale »
    Hélène Sallon, Le Monde, le 24 novembre 2017
    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/11/24/richard-falk-netanyahou-evolue-vers-une-democratie-non-liberale_5219860_3210

    Selon l’ancien rapporteur spécial de l’ONU dans les territoires palestiniens, auteur d’un rapport très controversé, le premier ministre israélien cherche à instaurer un système de domination « soft », plutôt que de permettre la création d’un Etat palestinien.

    La publication, en mars 2017, par la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (ESCWA en anglais), d’un rapport, « Les pratiques israéliennes envers le peuple palestinien et la question de l’apartheid », dénonçant le « régime d’apartheid » imposé par Israël au peuple palestinien, avait provoqué la polémique au sein de l’ONU. A la suite des critiques des ambassadeurs américain et israélien, son secrétaire général, Antonio Guterres, a demandé le retrait du rapport du site Web de l’ESCWA. Sa secrétaire exécutive, Rima Khalaf, a démissionné en signe de protestation, soutenue par les 18 gouvernements arabes qui composent l’ESCWA.

    Richard Falk, professeur américain de droit international à l’université de Princeton (New Jersey) et ancien rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés (2008-2014), coauteur de ce rapport, revient sur ses conclusions et la polémique qu’elles ont suscitée.

    Pourquoi comparer la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens et l’apartheid en Afrique du Sud ?

    Le conflit israélo-palestinien est présenté comme un conflit territorial, dont le cœur de la dispute serait la fin de l’occupation. Or la querelle relève davantage d’un conflit entre deux peuples que d’un conflit de territoire. Tant que les deux peuples n’auront pas un statut égal, la paix ne sera pas établie. La formule pertinente est la fin de l’apartheid. Cela s’applique aux territoires occupés, mais aussi à la façon dont tout le peuple palestinien – réfugiés et citoyens d’Israël compris – sont administrés.

    Le terme d’apartheid a été utilisé par des responsables politiques en Israël. Le premier ministre David Ben Gourion avait prévenu, en 1949, que si le problème de la Palestine n’était pas résolu, Israël deviendrait un régime d’apartheid. Les anciens premiers ministres Ehoud Olmert et Ehoud Barak ont également utilisé ce terme, alors que son usage à l’étranger est dénoncé comme relevant d’un discours incendiaire.

    Comment justifier cette comparaison d’un point de vue juridique ?

    La définition juridique de l’apartheid est la domination d’une race sur une autre, pour maintenir une structure de contrôle, par des actes inhumains.

    Au départ, le mouvement sioniste voulait établir un foyer juif, mais l’Etat d’Israël a été fondé sur l’inégalité entre les juifs et les Palestiniens. Le défi sioniste était plus grand que celui du régime d’apartheid en Afrique du Sud : il entendait fonder un Etat à la fois juif et démocratique. Il fallait donc trouver un équilibre démographique. Depuis 1947, c’est-à-dire depuis l’expulsion de 750 000 Palestiniens et le refus de tout droit à leurs descendants, la politique israélienne vise à empêcher une majorité palestinienne, vue comme une menace, une « bombe démographique ».

    Cette préoccupation n’était pas présente en Afrique du Sud, où n’existait pas l’ambition démocratique : chaque peuple devait se développer séparément. Israël suit une autre approche, qui est la politique de fragmentation et de division des Palestiniens par le refus du droit au retour, le contrôle militaire des différents territoires conquis après 1967 et d’autres tactiques envers la minorité palestinienne d’Israël.

    L’aspect le plus problématique est que des juifs peuvent venir du monde entier, alors que des Palestiniens réfugiés à l’extérieur sont exclus. L’apartheid [en Israël] fonctionne sur un système de contrôle : occupation coercitive depuis cinquante ans, usage excessif de la force, tactiques administratives et punition collective pour faire de l’Etat juif une réalité immuable.

    Votre rapport a été vilipendé par Israël et les Etats-Unis, le secrétariat général des Nations unies s’en est désolidarisé et d’autres gouvernements ont jugé cette comparaison excessive…

    C’est une question de jugement et d’interprétation. Si on se place du point de vue des victimes, il est difficile d’y voir une comparaison excessive. J’ai vécu cette souffrance en visitant les camps palestiniens pendant six ans comme rapporteur de l’ONU. J’ai trouvé chez ces gens une patience extraordinaire et une disposition à parvenir à un compromis.

    En Israël, le sentiment qu’un compromis n’est plus nécessaire et que seul compte le rêve de l’Israël biblique va croissant. Les Israéliens veulent que les Palestiniens renoncent à un Etat en échange de droits économiques et de la paix. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou veut maintenir ce statu quo ambigu : obtenir une paix relative tout en agrandissant les colonies. Le choix entre être juif ou démocratique doit être fait. Tout va dans le sens d’un choix en faveur d’un Etat juif, mais non démocratique. M. Nétanyahou évolue vers une démocratie non libérale.

    La comparaison avec l’apartheid en Afrique du Sud n’a-t-elle pas pour effet d’empêcher le débat ?

    Ceux qui soutiennent Israël sont réticents à s’engager dans un débat, car cela donne du crédit à ces accusations. Il n’y a aucun argument substantiel pour contrer nos conclusions. La question demeure : comment faire pour que ces deux peuples vivent ensemble dans une paix réelle ? Il faut mettre fin au système d’inégalité et s’attaquer à la structure de domination. L’expérience de l’Afrique du Sud est pertinente car son leadership (blanc) a dû recalculer son intérêt et libérer Nelson Mandela pour s’engager sur la voie d’une Constitution démocratique et la fin de l’apartheid.

    Israël voudrait passer à un système de domination « soft » , plutôt que de permettre la création d’un Etat palestinien. Or ce serait aussi une bonne chose pour le peuple juif que de sortir de ce système de domination. Il faut impliquer la partie dominante pour qu’elle accepte l’illégalité de cette inégalité.

    Au bout de soixante ans, la lutte palestinienne a-t-elle encore un avenir ?

    Le scénario d’Israël consiste à faire croire que sa force et les développements régionaux sont tels que la lutte palestinienne est une cause perdue. Ce raisonnement fonctionne auprès des gouvernements. Ils ignorent cependant l’influence croissante des sociétés civiles au détriment des Etats. C’est pourquoi Israël cible surtout l’agenda des activistes. Ce qui l’inquiète n’est plus la lutte armée, mais la campagne « Boycott, désinvestissement, sanctions » (BDS) qu’il cherche à délégitimer. C’est une guerre de légitimité qui se joue : qui va remporter la bataille de l’opinion ? De ce point de vue, les Palestiniens sont en train de gagner. Tous les mouvements de décolonisation ont gagné contre les armées. De leur côté, les Etats-Unis, comme Israël, n’arrivent pas à penser hors du cadre militaire. Or, ces cinquante dernières années, les conflits militaires ont souvent été gagnés par la partie la plus faible…

    Le Hamas s’est engagé dans une réconciliation avec le Fatah, pensez-vous qu’il a changé ?

    Je pense que le Hamas est sérieux dans sa volonté de parvenir à un cessez-le-feu de long terme avec Israël. Après les élections de 2006, il a ouvert des canaux de discussion avec les Etats-Unis pour parvenir à des accords. Il n’a pas abandonné l’idée d’une Palestine unifiée dans sa charte, mais il a abandonné le ton antisémite. Reste des éléments qui peuvent être vus par Israël comme une menace existentielle. Israël veut garder le Hamas dans la catégorie « terroriste ».

    L’abandon de la lutte armée par les Palestiniens pour la voie diplomatique est-il le bon choix ?

    Oui. En menant des attaques terroristes, c’est la force d’Israël qui est éprouvée alors que sa faiblesse réside dans la dimension morale et juridique du conflit. L’erreur des Palestiniens a été de ne pas le faire prendre cette voie dès après les accords d’Oslo.

    Vous répétez que les Nations unies ont échoué à résoudre le conflit israélo-palestinien. A quoi sert l’ONU ?

    L’ONU est très importante dans la guerre de légitimité. Elle détient l’autorité pour distinguer le bien du mal, le légitime de l’illégitime. En cela, elle continue à être importante. Mais elle ne peut pas modifier les comportements. Les Nations unies sont trop faibles pour exercer une pression indépendante hors d’un consensus géopolitique. En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, l’ONU, comme l’Europe, a un rôle mineur.

    Etes-vous favorable à ce que les Etats-Unis jouent le rôle moteur dans les pourparlers de paix ?

    La géopolitique a poussé les Palestiniens à accepter les Américains comme médiateurs alors qu’ils ne sont pas un intermédiaire équitable. Si vous avez une lutte entre deux parties, voulez-vous que l’allié le plus proche de l’un des camps soit le médiateur de ce conflit ? Les Palestiniens sont naïfs : ils ont accepté le processus d’Oslo, alors qu’il n’incluait même pas le droit à l’autodétermination.

    Une solution diplomatique peut-elle encore être trouvée ?

    M. Nétanyahou ne veut pas d’un accord. Il faut convaincre l’opinion publique israélienne que la paix est possible et souhaitable. Il faut créer les conditions pour l’égalité, abandonner les structures qui maintiennent l’inégalité et l’idée d’un Etat juif – ce qui ne signifie pas l’abandon de l’idée d’un foyer juif.

    Vous soutenez la campagne BDS. Pour quelles raisons ?

    Pour modifier le climat politique, il faut modifier le climat diplomatique. L’ancien président américain Barack Obama était en train d’évoluer à la fin de son mandat. L’Europe a un rôle à jouer. Avec Donald Trump, il n’y a aucune raison de penser qu’Israël se sentira pressé d’offrir quelque chose aux Palestiniens. Le seul débat en Israël est : doit-on formaliser notre contrôle sur la Cisjordanie et Gaza, ou rester dans ce statu quo ?

    Je soutiens toute initiative non violente exerçant une pression sur le leadership israélien pour se conformer au droit international et évoluer vers une solution pacifique. La campagne BDS est un instrument efficace de pression dans une guerre de légitimité. Il y avait eu une campagne BDS très soutenue contre le régime sud-africain. Ses initiateurs n’ont jamais été attaqués comme le sont aujourd’hui ceux qui la mènent pour les Palestiniens. Le débat suscité en Israël confirme la menace que représente ce genre d’initiatives. Cela fonctionne déjà au point qu’Israël a tenté de délégitimer cette campagne en la taxant d’antisémitisme.

    #Palestine #Richard_Falk #ONU #apartheid #BDS

  • Vidéo de la conférence de Richard Falk à la Fête de l’Huma, le dimanche 17 septembre 2017 : « Le démantèlement de l’apartheid israélien est le chemin vers la paix » (1h40)
    https://www.youtube.com/watch?v=ao6lVeM12Bw

    Résumé : Les preuves confirment la conclusion selon laquelle, en vertu du droit international, Israël est coupable d’apartheid en raison des pratiques et des politiques qu’il poursuit en ce qui concerne le peuple palestinien. Le seul chemin vers la paix pour les deux peuples est qu’Israël démantèle ses structures d’apartheid. Pour une paix durable, il ne suffit pas de mettre fin à l’occupation, il est nécessaire de mettre fin à l’apartheid, non seulement en ce qui concerne la Cisjordanie et Gaza, mais aussi les Palestiniens réfugiés et ceux qui vivent en tant que minorité en Israël et à Jérusalem.

    Richard Falk est professeur émérite de droit international à l’Université de Princeton, et actuellement directeur du projet “Global Climate Change, Human Security, and Democracy,” à l’Université de Califonie (Santa Barbara). Il a écrit un grand nombre d’ouvrages sur le droit international et a été entre 2008 et 2013 rapporteur spécial des Nations unies sur la « situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 ». Il a également d’autres activités humanitaires, comme la présidence de la Nuclear Age Peace Foundation.

    #Richard_Falk #Palestine #Apartheid

  • Richard Falk : « Le calvaire des Palestiniens dure depuis trop longtemps »
    Entretien réalisé par Pierre Barbancey | Mercredi, 13 Septembre, 2017 | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/richard-falk-le-calvaire-des-palestiniens-dure-depuis-trop-longtemps-641930

    Quelles sont les conclusions de ce rapport ?

    Richard Falk La conclusion la plus importante de ce rapport est, après un examen approfondi des éléments de preuve pertinents, qu’Israël est coupable du crime d’apartheid (comme défini par la convention internationale de 1976 sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid) à l’égard du peuple palestinien dans son ensemble. Le rapport s’appuie aussi sur le fait que les juifs et les Palestiniens sont qualifiés de « race », un terme utilisé de la même manière que celui de la convention internationale.

    La deuxième conclusion importante est que le statut de Rome, qui gouverne la Cour pénale internationale, considère l’apartheid comme un des crimes contre l’humanité sans que cela présente forcément les mêmes caractéristiques que l’apartheid en Afrique du Sud, à l’origine du concept et du crime.

    Une troisième conclusion est que vu l’existence de l’apartheid, établi pour maintenir un État juif en Palestine, tous les États souverains, les Nations unies et la société civile ont une responsabilité légale pour que la commission prenne toutes les mesures adéquates et non violentes pour mettre un terme à la perpétration de ce crime.

    Une quatrième conclusion est que le rapport est une étude universitaire qui tire des conclusions et propose des recommandations sur la base d’une analyse légale mais n’est pas une entité juridique dûment habilitée pour établir officiellement qu’Israël est coupable de pratiquer une politique d’apartheid.

  • Richard Falk : la colère envers mon rapport sur l’apartheid met en danger la liberté d’expression
    Middle East Eye | Richard Falk | 29 mars 2017
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/richard-falk-la-col-re-envers-mon-rapport-l-onu-392190213

    Je suis arrivé à Édimbourg le 13 mars pour entamer une série de conférences de dix jours organisées par mon éditeur, Pluto, pour le lancement de mon nouveau livre, Palestine’s Horizon : Towards a Just Peace.

    La phase écossaise de cette visite s’est déroulée sans heurts avec des entretiens et des discussions très suivies à Aberdeen, Glasgow et Édimbourg sur les thèmes principaux du livre.

    Puis, le 15 mars, le calme a été brisé.

    La Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO) a publié un rapport que j’ai co-écrit avec Virginia Tilley, politologue à l’Université du Sud de l’Illinois, lequel cherchait à déterminer s’il existait des preuves suffisantes pour conclure que les formes de contrôle exercées par Israël sur le peuple palestinien constituaient le crime international d’apartheid.

    Il s’agissait d’une étude universitaire qui analysait les questions pertinentes du point de vue du droit international et résumait les pratiques et les politiques israéliennes présumées discriminatoires.

    Avant d’être publiée, cette étude avait été envoyée par la CESAO pour examen à trois éminents spécialistes internationaux des droits de l’homme et du droit international, et chacun avait présenté des avis très favorables à la contribution scientifique du rapport.

    Alors pourquoi cette véritable tempête ? Dès sa sortie à Beyrouth lors d’une conférence de presse à laquelle le professeur Tilley et moi avons participé via Skype, la furie s’est déchaînée.

    D’abord, le rapport a été dénoncé par la nouvelle ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, et par le diplomate et agitateur israélien Danny Danon.

    Rapidement a suivi une déclaration publiée par le nouveau secrétaire général des Nations unies, António Gutteres, indiquant qu’« en l’état, le rapport ne représente pas les vues du secrétaire général » et qu’il a été publié « sans consultation auprès du Secrétariat de l’ONU ».

    La directrice de la CESAO, Rima Khalaf, titulaire de la haute fonction de secrétaire générale adjointe, a été chargée de retirer notre rapport du site web de la CESAO et a choisi de démissionner par principe plutôt que de se plier à cet ordre.

    Interprétation académique

    Il y a tellement de « fausses informations » entourant cette réponse à notre rapport qu’il devient difficile de séparer la vérité de la rumeur.

    L’ambassadrice Haley, par exemple, a affirmé avec autosatisfaction : « Lorsque quelqu’un publie un rapport faux et diffamatoire au nom de l’ONU, il convient que cette personne démissionne ».

    Le rapport était clairement étiqueté comme étant le travail d’universitaires indépendants et ne reflétait pas nécessairement les opinions de l’ONU ou de la CESAO. En d’autres termes, il ne s’agissait pas d’un rapport de l’ONU, ni d’un rapport approuvé par l’ONU.

    Au-delà de cela, comment pourrait-il être « faux et diffamatoire » alors que son analyse ne représentait ni plus ni moins qu’une interprétation savante d’un concept juridique et une présentation des pratiques israéliennes ?

    L’ambassadeur Danon, comme Haley, a qualifié le rapport de « méprisable » et de « mensonge flagrant ». Il a apparemment oublié que différents dirigeants israéliens avaient averti depuis au moins 1967 que si un État palestinien séparé n’était établi bientôt, Israël deviendrait un État d’apartheid.(...)

    • Oui, c’est pas souvent qu’elle parle en public...

      avec Richard Falk, John Reynolds, George Bisharat, Catriona Drew, Ilan Pappe, Geoffrey Alderman, Golnar Nabizadeh, John Strawson, Ghada Karmi, Blake Alcott, Alan Johnson, Piaras Mac Éinrí, Markus Gunneflo, Nahed Samour, Vasuki Nesiah, Ugo Mattei, Ronen Ben-Arie, Nadera Shalhoub-Kevorkian, Lea Tsemel, Anthony Löwstedt, Yosefa Loshitzky, Jim Bowen, Mazen Masri, Yoella Har-Shefi, Ofra Yeshua-Lyth, Haitam Suleiman, Robert Home, Valentina Azarova, Oren Ben-Dor, Mia Tamarin, Robert Wintemute, Ardi Imseis, Jeff Handmaker, Salma Karmi-Ayyoub, Jacqui O’Riordan, Hatem Bazian, Yakov Rabkin, Haim Bresheeth, Joel Kovel, Salman Abu-Sitta, Ruba Salih, Eitan Bronstein Aparicio, Joni Assi, Mutaz Qafisheh, Kathy Glavanis-Grantham, Michael Kearney, Brad Roth, Jeff Halper, Cheryl Harris, Penny Green, Philip Franses...

  • Pour Richard Falk, « l’Histoire est du côté des Palestiniens »
    Middle East Eye | Hilary Wise | 16 décembre 2016
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/pour-richard-falk-l-histoire-est-du-c-t-des-palestiniens-1586963417

    « L’apartheid, l’annexion, les déplacements de masse et les sanctions collectives sont devenus l’essence des politiques de l’État israélien. » Une déclaration aussi claire et inflexible est peut-être inhabituelle pour un universitaire de haut-vol et ancien haut fonctionnaire de l’ONU, mais c’est typique de Richard Falk.

    Avec sa grande stature sèche, sa barbe blanche et son air calme et érudit, Falk apparaît comme le parangon du professeur à la retraite. Il est en effet professeur émérite de droit international à l’Université de Princeton, mais « retraité » n’appartient pas à son vocabulaire, même à l’âge de 85 ans.

    Sa longue bibliographie sur des questions aussi diverses et complexes que le racisme, la guerre en Irak et les changements climatiques témoigne de son énergie intellectuelle et de l’ampleur de son engagement politique. Toujours à parcourir le monde pour s’exprimer sur un large éventail de sujets, son dernier livre Palestine Horizon : Toward a Just Peace (« Horizon Palestine : vers une paix juste ») sera publié dans quelques mois.(...)

  • Une première lettre appelant au boycott d’israel, signée par 70 personnes, a été publiée dans la prestigieuse New York Review of Books le 13 octobre dernier. Elle appelle au boycott économique des produits des colonies. Pas de boycott des produits israéliens, pas de boycott culturel ni universitaire :
    http://www.nybooks.com/articles/2016/10/13/economic-boycott-israeli-settlements

    #Angela_Davis, #Joan_Scott, #Alice_Walker, #Roger_Waters et une centaine d’autres ne se satisfont pas de cette demi mesure, envoient une lettre de réponse... et elle est publiée aussi :

    L’arbre qui cache la forêt
    Angela Davis, Chandler Davis, Farid Esack, Richard Falk, Ronnie Kasrils, Rashid Khalidi, Malcolm Levitt, John Pilger, Alice Rothchild, Joan Scott, Alice Walker, Roger Waters et une centaine d’autres signataires
    New York Review of Books, le 20 octobre 2016
    http://www.aurdip.fr/lettre-au-redacteur-en-chef-du-new.html

    Une déclaration récemment publiée dans le New York Review of Books appelle à « un boycott économique et une non-reconnaissance politique des colonies israéliennes dans les territoires occupés » (Lettres, 13 octobre).

    Nous saluons la façon dont la déclaration brise le tabou qui frappe le boycott des institutions israéliennes complices – au moins partiellement - des violations des droits humains des Palestiniens.

    Défiant néanmoins le sens commun, la déclaration appelle à boycotter les colonies en laissant Israël, l’État qui a illégalement construit et entretenu ces colonies depuis des décennies, en dehors du coup.

    De plus, les banques israéliennes non implantées dans les colonies mais qui financent leur construction ne devraient-elles pas être ciblées elles aussi ? C’est ce qu’ont fait l’Église Méthodiste Unie et l’important Fond de pension néerlandais PGGM.

    En omettant les autres violations graves du droit international perpétrées par Israël, la déclaration ne satisfait pas au test de cohérence morale. Les réfugiés palestiniens, qui représentent la majorité des Palestiniens, n’ont-ils pas droit au respect des droits qui leur sont stipulés par l’ONU ? Les citoyens palestiniens d’Israël ne devraient-ils pas jouir de l’égalité des droits, par le rejet des dizaines de lois israéliennes qui les soumettent à la discrimination raciale ?

    La société civile palestinienne a appelé au Boycott, au Désinvestissement et aux sanctions (BDS) contre toutes les entités, israéliennes ou internationales, qui se font complices de la négation des droits des Palestiniens où qu’ils soient. Comme l’a montré le boycott de l’apartheid sud africain, c’est le moyen non-violent le plus efficace pour atteindre la liberté, la justice et l’égalité pour tous.

    #Palestine #New_York_Review_of_Books #BDS

  • Richard Falk dans Middle East Eye, sur BDS :

    La lutte palestinienne pour l’autodétermination : une nouvelle phase ?

    Il y a beaucoup de raisons de considérer la lutte palestinienne pour l’autodétermination comme une cause perdue. Israël exerce un contrôle paramilitaire incontesté sur le peuple palestinien, une réalité politique accentuée périodiquement par des attaques brutales contre Gaza qui occasionnent des pertes civiles massives.(...)

    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/la-lutte-palestinienne-pour-l-autod-termination-une-nouvelle-phase-82
    #israel#palestine#boycott#BDS

  • L’appel pacifique au boycott : un droit en danger
    Richard Falk, Professeur de droit international à l’université de Princeton (ex-rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Palestine) ; François Dubuisson, Professeur de droit international à l’Université libre de Bruxelles ; Laurent Sermet, Professeur de droit international à l’IEP d’Aix-en-Provence ; Ghislain Poissonnier, Magistrat ; Antoine Comte, Avocat au barreau de Paris, Libération, le 24 avril 2016
    http://www.liberation.fr/planete/2016/04/24/l-appel-pacifique-au-boycott-un-droit-en-danger_1448312

    #Palestine #France #BDS #boycott

  • « L’odeur de la mort est omniprésente » : le blocus pousse les Gazaouis au suicide | Middle East Eye | Mohammed Omer | 21 avril 2016
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/l-odeur-de-la-mort-est-omnipr-sente-le-blocus-pousse-les-gazaouis-au-

    (...) Fadel Abu Hein, professeur de psychologie à l’université al-Aqsa de Gaza, a déclaré à MEE que certains de ceux qui se sont suicidés ont écrit des messages pointant du doigt explicitement le blocus ; un homme a par exemple écrit : « Ouvrez les portes de notre avenir ou nous mettrons fin à [nos jours] de nos propres mains. »

    « Le chômage et la pauvreté sont les deux piliers importants qui font que les êtres humains perdent de vue l’importance de leur existence », a précisé le professeur.

    « Les jeunes souffrant de dépression, de frustration et de désespoir, qui ressentent que leur vie ne leur apporte rien, peuvent facilement se convaincre qu’y mettre fin est plus facile qu’être totalement contrôlé par les autres. »

    Richard Falk, ancien rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, a expliqué à MEE que l’augmentation des suicides à Gaza était un indicateur du « désespoir » enduré par de nombreuses personnes dans leur vie quotidienne.

    « J’éprouve depuis longtemps un sentiment d’admiration et d’inspiration devant la résilience spirituelle du peuple de Gaza face à l’épreuve prolongée imposée par la politique israélienne d’occupation, de blocus et de recours à une force excessive », a déclaré Falk.

    « Cette volonté de vivre aussi bien que possible dans les circonstances les plus difficiles semble menacée par cette augmentation alarmante des suicides, qui semble exprimer un profond désespoir, une perte de tout espoir dans l’avenir et une situation de démoralisation totale. »(...)

    #Gaza #Palestine #suicide

  • Israël : un rapporteur spécial de l’ONU fustige les violations des droits de l’Homme
    AFP 21 mars 2016
    https://fr.news.yahoo.com/isra%C3%ABl-rapporteur-sp%C3%A9cial-lonu-fustige-violations-droits-lh

    Makarim Wibisono, devenu rapporteur spécial en juin 2014, présentait lundi son dernier rapport devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. En janvier dernier, l’Indonésien avait annoncé sa démission car Israël ne l’a jamais autorisé à pénétrer dans les territoires palestiniens.

    Il avait succédé à l’Américain Richard Falk qui n’avait pas non plus été autorisé par Israël à se rendre dans les territoires palestiniens.

    « Ce manque de coopération semble malheureusement signaler la poursuite d’une situation dans laquelle les Palestiniens souffrent quotidiennement des violations des droits de l’Homme sous l’occupation israélienne », a déclaré M. Wibisono, devant le Conseil, se plaignant du fait que les auteurs et responsables de ces violations ne soient pas jugés.

    Le représentant israélien, qui a accusé à de multiples reprises de parti pris le Conseil des droits de l’Homme et le rapporteur, n’était pas présent dans la salle lors des débats.

    Dans un communiqué, l’ambassadeur israélien Eviatar Manor a justifié son absence, expliquant que « tant que le Conseil ne se soumet pas à une thérapie comportementale pour soigner son obsession à l’égard d’Israël, nous ne coopérerons pas avec ces mécanismes de parti pris ».

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    Israël : immense émoi après l’« exécution » d’un Palestinien par un soldat
    Par Nissim Behar, Correspondant à Tel-Aviv — 25 mars 2016
    http://www.liberation.fr/planete/2016/03/25/israel-immense-emoi-apres-l-execution-d-un-palestinien-par-un-soldat_1441

  •  Des hauts gradés israéliens font publiquement la promotion d’une solution à deux États
    Richard Falk - 8 février 2016 - The Palestine Chronicle Traduction : Info-Palestine.eu - MJB -dimanche 14 février 2016 -
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15896

    (...) Cette déclaration est suivie de courtes citations de soutien sous un trombinoscope de seize personnalités des services de sécurité d’Israël : trois rangées de photos, celle du haut de six anciens chefs d’état major de l’IDF israélienne, celle du milieu de cinq anciens directeurs du Shin Bet (agence de sécurité intérieure), et celle du bas de cinq anciens directeurs du Mossad (agence du renseignement international). C’est pour sûr une pléiade imposante de responsables israéliens de premier plan exprimant ensemble indirectement leur consternation collective devant l’abandon de la solution à deux états par le gouvernement du Likoud dirigé par M. Netanyahou.

    C’est en soi une expression impressionnante de l’élite israélienne et de l’opinion éclairée, mais quelle soit le reflet d’un consensus doté d’un levier politique, que ce soit ici aux États-Unis ou en Israël, est sujet à caution. Elle traduit au minimum la forte impression qu’une partie influente de l’establishment israélien n’a plus confiance en la capacité de M. Netanyahou à protéger les intérêts vitaux d’Israël, et ceci est en soi significatif.

    L’annonce se compose de deux éléments principaux ; les photos de ces militaires et responsables du renseignement, dont le nom d’un grand nombre est connu de ceux qui suivent la politique israélienne et celui de certains notoire, accompagnées d’une citation de chacun d’entre eux exprimant en une phrase l’urgente nécessité de mettre en œuvre une forme de solution à deux états dans l’intérêt de la sécurité d’Israël. Et ce qui n’est guère surprenant, ces 16 hommes ont tous joué un rôle dans la dépossession et l’oppression du peuple palestinien au cours de leur carrière.

    Tout aussi peu étonnant, l’annonce exprime clairement que la rupture avec l’optique de Netanyahou n’a rien à voir avec la quête d’une justice différée pour les Palestiniens ou une quelconque forme de compassion pour leur long calvaire. Le soutien à un état palestinien est exclusivement lié à la nécessité présumée de désamorcer la soi-disant ‘bombe démographique.’ Ou comme formulé dans l’annonce, « La seule façon pour Israël de rester un état juif, démocratique c’est que les Palestiniens aient un état palestinien démilitarisé. »

    Ce postulat mène à la conclusion imprimée en caractères gras de grande dimension : « Il est temps : Deux États pour Deux Peuples. » Et pour ne laisser subsister aucun doute, il y a sur le côté un encadré résumant les données démographiques : 2015 52% de juifs, 2020 49% de juifs, 2030 44% de juifs.(...)

  • ONU : démission du rapporteur spécial sur les territoires palestiniens
    AFP - Publié 4 janvier 2015
    http://www.rtbf.be/info/monde/moyen-orient/detail_onu-demission-du-rapporteur-special-sur-les-territoires-palestiniens?id=

    Le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, l’Indonésien Makarim Wibisono, a présenté lundi sa démission car Israël ne l’a jamais autorisé à pénétrer dans ces territoires, a annoncé l’ONU.

    « Le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens, Makarim Wibisono, a remis aujourd’hui sa démission au président du Conseil des droits de l’Homme », a indiqué le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme dans un communiqué.

    Il quittera ses fonctions le 31 mars, à la fin de la prochaine session du Conseil des droits de l’Homme (29 février au 24 mars), devant lequel l’expert présentera son dernier rapport.

    M. Wibisono avait pris ses fonctions en juin 2014, succédant à l’américain Richard Falk qui n’avait pas non plus été autorisé par Israël à se rendre dans les territoires palestiniens.

    • Y’a plus qu’a le remplacer par Kouchner, Fabius, ou un de la clique. Ils passeront. Par contre, ils ne verront rien !!!

    • Israël critique le mandat « biaisé » du rapporteur spécial de l’Onu sur les territoires palestiniens
      AFP | 04/01/2016
      http://www.lorientlejour.com/article/963169/israel-critique-le-mandat-biaise-du-rapporteur-special-de-lonu-sur-le

      Israël a justifié lundi son refus de laisser le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés y pénétrer par « son mandat d’emblée biaisé » en faveur des Palestiniens.
      Ce rapporteur spécial de l’Onu, Makarim Wibisono (Indonésie), a présenté lundi sa démission car Israël ne l’avait jamais autorisé à pénétrer dans ces territoires, a annoncé l’organisation internationale.

      « Du point de vue israélien les dés étaient pipés dès le premier jour. Etant donné son mandat anti-israélien dès le départ, il ne pouvait pas avoir une vision impartiale », a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon.
      « Le mandat du rapporteur était rédigé de telle façon qu’il ne pouvait pas faire son travail de façon objective et équitable, avec toute l’attention dirigée sur le narratif palestinien et ignorant les atteintes à l’encontre des civils israéliens », a-t-il ajouté.

      Le ministère israélien des Affaires étrangères a aussi mis en cause dans un communiqué « la conduite du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme et le contenu de ses résolutions ».
      « Les Palestiniens et leurs partisans au sein du Conseil bénéficient d’une majorité automatique conduisant à un fonctionnement unilatéral et discriminatoire du Conseil et de ses mécanismes », poursuit le texte, précisant que « tant que cette situation persistera, l’attitude d’Israël la reflètera ».

  • Des appels universitaires et d’artistes :

    Artistes Pour la Palestine
    Hamed Abdalla, Samir Abdallah, Haquima Akhabech, Maria Amaral, Jean Asselmeyer, Tayssir Batniji, Mustapha Boutadjine, Dominique Grange, Rachid Koraïchi, Kheridine Mabrouk, Stéphane Rossi, Ernest Pignon-Ernest, Nasser Soumi, Jacques Tardi, Hani Zurob et d’autres, le 2 août 2014
    http://artistsforpalestine.com/fr

    Lettre ouverte sur Gaza et BDS
    Middle East Caucus of the Society for Cinema and Media Studies, le 11 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Lettre-ouverte-sur-Gaza-et-BDS-de.html

    Israeli arms protest
    Alice Walker, Ahdaf Soueif, Miranda Pennell, Breyten Breytenbach, John Pilger, Miriam Margolyes, Nick Cave, Noam Chomsky, Richard Falk, Victoria Brittain, The Guardian, le 12 août 2014
    http://www.theguardian.com/world/2014/aug/12/israeli-arms-protest

    Solidarité africaine avec la Palestine
    Universitaires africains et africanistes, le 12 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Solidarite-africaine-avec-la.html

    Back the Boycott
    Près de 200 philosophes et politistes pour le boycott d’Israel, le 10 août 2014
    http://backtheboycott.com

    La communauté internationale doit accélérer la mise en place d’une « zone de catastrophe humanitaire à Gaza »
    Appel du PNGO, le réseau des ONG palestiniennes, le 13 aout 2014
    http://www.plateforme-palestine.org/La-communaute-internationale-doit,4100

    L’acteur anglais Russell Brand appelle au boycott d’Israël
    Jenn Selby, The Independent, 14 August 2014
    http://www.independent.co.uk/news/people/russell-brand-calls-for-israel-boycott-comedian-urges-big-businesses-

    Plus de 170 universitaires irlandais signent une pétition pour le boycott universitaire d’Israël, le 14 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Plus-de-170-universitaires.html

    Un nonagénaire néerlandais retourne sa médaille de « Juste parmi les nations », après la mort de six membres de sa famille à Gaza
    Article d’Amira Hass, Haaretz, le 15 août 2014, et lettre de M. Zanoli, adressée à l’ambassadeur d’Israël à La Haye, le 11 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Un-nonagenaire-neerlandais.html

    InCACBI appeals to Infosys and other Indian companies to stop collaboration with Israel
    Près de 200 intellectuels, artistes et universitaires indiens, le 17 août 2014
    http://incacbi.in/incacbi-appeals-infosys-and-other-indian-companies-stop-collaboration-israel

    FCÉÉ Ontario, un syndicat étudiant qui représente 300.000 étudiants de la province de l’Ontario, au Canada, vient juste de voter une résolution pour BDS
    Le 17 août 2014
    https://www.facebook.com/hammam.farah/posts/10102028346364910?fref=nf

    Il faut lever de toute urgence le blocus à Gaza !
    Mego Terzian (Président de Médecins Sans Frontières France), Le Monde, le 18 août 2014
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/08/18/il-faut-lever-de-toute-urgence-le-blocus-a-gaza_4472627_3232.html
    –------------------------
    L’affaire Salaita :

    Lettre de l’AURDIP et du BRICUP à la Chancelière de l’Université de l’Illinois, suite à l’annulation d’une position universitaire pour le Dr. Steven Salaita
    AURDIP & BRICUP, le 9 août 2014
    http://www.aurdip.fr/Lettre-de-l-AURDIP-et-BRICUP-a-la.html

    Des pétitions :
    https://docs.google.com/forms/d/1_oGbCNTx7lcvYzQP_kDEZbfclDdu5-GU_HIfCUKfIGQ/viewform

    http://www.change.org/petitions/phyllis-m-wise-we-demand-corrective-action-on-the-scandalous-firing-of-pales

    #boycott #culture #Israël #boycott_culturel #Gaza #Palestine #université #boycott_universitaire

  • The Obsolescence of Ideology: Debating Syria and Ukraine - Richard Falk (mars 2014)
    http://zcomm.org/znetarticle/the-obsolescence-of-ideology-debating-syria-and-ukraine

    Putting aside the geopolitical dimension, there are other problems with action (granting the unacceptability of inaction) in the Syria setting. First of all, the regime is not isolated from popular support, although the breadth and depth of the support is controversial, and probably belongs in the domain of the unknowable. Secondly, because the regime is well armed, it would require a major undertaking to have any assurance that intervention would produce regime change, security, and political transition rather than escalation. As recent history has demonstrated over and over again, in the post-colonial era a Western intervention is likely to provoke prolonged, and in the end, effective national territorial resistance, with highly unpredictable political consequences. In Syria, with minimal strategic interests of the United States at stake, the difficulties of achieving regime change by intervention seem too great, especially, as is the case, tactics would be relied upon that cut the casualties on the intervening side to an absolute minimum.

  • Israël : La politique dans les territoires palestiniens occupés assimilée à de l’apartheid et du nettoyage ethnique - 20 minutes

    L’expert indépendant du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés, l’Américain Richard Falk, a une nouvelle fois dénoncé ce vendredi la politique d’Israël dans ces territoires, affirmant qu’elle présente les caractéristiques de « l’apartheid » et du « nettoyage éthnique ».

    « La réalité sur le terrain s’aggrave aussi bien du point de vue du droit international que du point de vue du peuple palestinien », a-t-il dit aux journalistes à Genève. Il a notamment accusé Israël « d’efforts systématiques et continus pour changer la composition ethnique de Jérusalem Est », de « recours excessif à la force », de « punition collective » à Gaza, de destructions d’habitations et de construire de plus en plus de colonies.

    Discrimination systématique

    « Il y a une discrimination systématique sur la base de l’identité ethnique, avec l’objectif de changer la démographie de Jérusalem », a-t-il affirmé, appelant cela une forme « de nettoyage ethnique ». Depuis 1996 plus de 11.000 Palestiniens ont perdu leur droit de vivre à Jérusalem, a souligné Richard Falk. « Ce que nous appelons occupation est maintenant de plus en plus compris comme une forme d’annexion, une base pour un apartheid dans le sens où il y a un double système légal discriminatoire », a-t-il ajouté.

    Le mandat de Richard Falk expire dans quelques jours, après une mission de six ans qui lui a valu de polémiquer vivement et régulièrement avec Israël et ses soutiens, notamment les Etats-Unis et le Canada. Ce professeur emeritus de l’Université de Princeton, âgé de 82 ans, est lui même juif, ce qui lui permet de balayer toutes les accusations d’antisémitisme dont il a fait souvent l’objet. Il considère que ces attaques visent « à dévier la conversation du message vers le messager ».

    Il a affirmé que la Cour Internationale de Justice devrait examiner le statut légal de cette occupation prolongée par Israël des territoires palestiniens et il a rappelé que cette cour avait en 2004 déclaré illégale la construction de la barrière par Israël isolant ces territoires occupés en 1967 ce qui n’a pas empêché l’Etat hébreu de poursuivre ses travaux.

  • UN rights investigator accuses Israel of ’ethnic cleansing’ -
    Haaretz
    By Reuters | Mar. 21, 2014
    http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/1.581248

    Richard Falk, United Nations special rapporteur on human rights in the Palestinian territories, told a news conference that Israeli policies bore “unacceptable characteristics of colonialism, apartheid and ethnic cleansing”.

    “Every increment of enlarging the settlements or every incident of house demolition is a way of worsening the situation confronting the Palestinian people and reducing what prospects they might have as the outcome of supposed peace negotiations.”

    Asked about his accusation of ethnic cleansing, Falk said that more than 11,000 Palestinians had lost their right to live in Jerusalem since 1996 due to Israel imposing residency laws favoring Jews and revoking Palestinian residence permits.

    “The 11,000 is just the tip of the iceberg because many more are faced with possible challenges to their residency rights.”

    This compounded the “ordeal of this extended, prolonged occupation”, according to Falk, an international law expert and professor emeritus at Princeton University in the United States.

  • Centre d’actualités de l’ONU - Un expert de l’ONU appelle à évaluer le statut légal de l’occupation de la Palestine par Israël

    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=32260&Cr=palestine&Cr1=

    21 mars 2014 – Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, a appelé vendredi la Cour internationale de justice (CIJ) à évaluer le statut légal de l’occupation prolongée de la Palestine par Israël.

    « Des mesures spéciales doivent être prises pour assurer que les droits de l’homme des Palestiniens soient protégées et que l’état de droit soit établi dans le cadre de l’occupation qui dure plus de 45 ans », a déclaré M. Falk dans son rapport final au Conseil des droits de l’homme, à la fin de son mandat de six ans en tant que Rapporteur spécial.

    #israël #palestine #occupation #colonisation

  • Israël : le rapport de l’ONU qui gêne Dexia et la France | Humanite
    http://www.humanite.fr/monde/israel-le-rapport-de-lonu-qui-gene-dexia-et-la-fra-560385

    Un rapport de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, de Richard Falk, accuse la banque Dexia et ses actionnaires, la France et la Belgique, de soutenir les colonies israéliennes. Au Parlement français, les ministres esquivent.