person:saddam hussein

  • There Is Still No Hard Evidence For “Russian Hacking”
    https://medium.com/mtracey/there-is-still-no-hard-evidence-for-russian-hacking-d7e12b6429db

    [A] declaration from Democrats’ new favorite pundit, former George W. Bush speechwriter and Clinton voter David Frum, has been retweeted over 3,500 times in approximately three hours. Media superstars such as John Harwood and Peter Daou joined in on the retweeting action. How many casual news consumers cursorily saw this tweet, accepted it as accurate, and then continued on with their day? Many, many tens of thousands, surely. And yet what the tweet omits, as does most every other account of the contents of the laughably anticlimactic DNI report, is that this much-anticipated document contains no new evidence corroborating the Government’s claims regarding “Russian Hacking.”

    #propagande #manipulation

  • Voyage dans l’Amérique en guerre (1/4) : unis dans le patriotisme

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/03/voyage-dans-l-amerique-en-guerre-1-4-unis-dans-le-patriotisme_5057161_3222.h

    Au nom de la lutte contre le djihadisme, le 11-Septembre a précipité les Etats-Unis dans quinze années de combats. Premier volet de notre reportage autour de la guerre d’Irak.

    La planète a peur. Quinze ans après que les Etats-Unis ont été frappés un lumineux et meurtrier matin de septembre, l’impression est que le monde vit dans un état d’indescriptible chaos. Le mouvement djihadiste continue de s’étendre géographiquement, le Proche-Orient est à feu et à sang, et partout des attentats rappellent à intervalles plus ou moins fréquents la dangerosité de la menace. A New York même, symbole du basculement du monde en 2001, des bombes artisanales ont explosé une semaine après la quinzième commémoration du 11-Septembre.

    Pour beaucoup de citoyens de ce monde troublé, les Etats-Unis sont aussi fautifs qu’Al-Qaida, ses partisans et successeurs. Leur réaction à l’attaque aussi spectaculaire qu’inattendue de New York et Washington aurait fortement contribué à amplifier le tourment dont ils furent la cible. Un tourment qui s’est propagé sur la planète et dont nul ne voit plus la fin.

    Les Américains, eux, ne savent plus que penser. Ils ne savent plus qui croire, de ces deux présidents, George W. Bush et Barack Obama, qui leur ont fait emprunter des sentiers de la guerre très différents, ni de leurs opposants, ni des commentateurs. La promesse de se désengager des conflits lointains fut l’une des raisons de l’élection d’Obama. La guerre qui continue est aujourd’hui l’une des raisons du vote mû par la peur et le protectionnisme en faveur de Donald Trump, qui va prendre les commandes des Etats-Unis le 20 janvier.

    L’Afghanistan, où vivaient à l’époque le chef d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden, et ses partisans, est désormais le théâtre de la guerre la plus longue de l’histoire de l’Amérique, plus longue que celle du Vietnam (1964-1975). Peu d’Américains le perçoivent. Une actualité chasse l’autre. La « une » des médias aujourd’hui, c’est l’organisation Etat islamique (EI) et le homeland terrorism, le « terrorisme intérieur » qu’elle tente d’inspirer, ces attaques perpétrées par de jeunes islamistes radicaux nés ou réfugiés aux Etats-Unis.

    Quinze ans. Une éternité, déjà. Après quinze ans à parcourir les lignes de front afghanes et irakiennes, les rues de Kaboul et de Bagdad, à tenter de comprendre la spirale des conflits qui opposent les Etats-Unis aux organisations djihadistes, le moment était venu d’aller de nouveau arpenter les routes d’Amérique. A la recherche à la fois de ceux qui ont combattu et de ceux qui sont restés au pays, à la recherche d’Américains rencontrés à travers le monde et de nouveaux visages. A la recherche de réponses aux questions qu’eux-mêmes se posent : comment l’Amérique a-t-elle changé ? Comment la société a-t-elle évolué ? Et comment se fait-il que ce conflit soit devenu une long war, une « guerre longue », puis, pour certains, une unending war, une « guerre sans fin » ?

    L’histoire aurait pu être différente. Il était impossible de prévoir, ce 11 septembre 2001, que la guerre d’Afghanistan allait durer si longtemps. Car tout aurait peut-être pu se jouer en quatre-vingt-deux jours… Le 26 septembre 2001, l’agent de la CIA Gary Schroen entre, avec six hommes, en Afghanistan, afin de préparer, avec les moudjahidin de la vallée du Panchir, au nord de Kaboul, l’offensive qui va renverser le gouvernement taliban, hôte ­d’Al-Qaida. Le 16 décembre 2001, Oussama Ben Laden, accompagné des 300 derniers combattants djihadistes encore en vie, s’enfuit d’Afghanistan, échappant à l’étau qui se resserre autour de lui dans les montagnes de Tora Bora, vers les « zones tribales » pachtounes du Waziristan, au Pakistan.

    Unis par le 11-Septembre

    Entre ces deux événements, quatre-vingt-deux jours se sont écoulés. La guerre d’Afghanistan aurait pu soit être définitivement terminée, si Ben Laden et ses hommes avaient été tués à Tora Bora, soit se poursuivre quelques jours ou semaines de plus au Pakistan – où Ben Laden sera finalement tué par une unité américaine des forces spéciales, la Navy SEAL Team Six, dix ans plus tard.

    Peu après l’entrée à la Maison Blanche de ­Barack Obama, en 2009, une commission du Congrès, sous la direction de John Kerry, a mené une enquête remarquable sur l’épisode de Tora Bora, publiée dans un rapport intitulé « Tora Bora Revisited ». La commission parlementaire racontait que le capitaine américain des forces spéciales, qui entendait la voix de Ben Laden dans son talkie-walkie et réclamait d’urgence des troupes supplémentaires pour prendre d’assaut la montagne, n’a jamais reçu ni réponse ni renforts. La raison principale était que le chef d’état-major, le général Tommy Franks, était trop occupé à établir des plans d’invasion de l’Irak, qu’il devait rendre à la Maison Blanche quelques jours plus tard.

    Personne peut-être n’a lu « Tora Bora Revisited ». C’était inutile, trop tard. Ben Laden sera bien tué deux ans plus tard, Obama ayant recentré la guerre américaine en priorité contre Al-Qaida, mais, entre-temps, Bush et son équipe avaient choisi l’occupation de l’Afghanistan, l’invasion et l’occupation de l’Irak, la war on terror, la « guerre au terrorisme » qui allait multiplier par centaines de milliers le nombre de djihadistes sur la planète au lieu d’anéantir l’ennemi initial.

    « CE JOUR A RENFORCÉ LA NATION AMÉRICAINE, CAR NOUS N’ÉTIONS QU’UNE GÉNÉRATION DE JOUEURS DE JEUX VIDÉO ET NOUS AVONS SOUDAINEMENT APPRIS À SERVIR UNE CAUSE : NOTRE PAYS », DÉCLARE LE VÉTÉRAN JASON MCCARTHY

    En ce 11 septembre 2016, New York se souvient… Pendant cette cérémonie de commémoration des attentats d’Al-Qaida, aucun New-Yorkais ne songe évidemment à ce qu’aurait pu être une guerre de quatre-vingt-deux jours. D’abord, il y a l’émotion à l’évocation de l’effondrement des tours du World Trade Center et à l’appel des noms des morts. Ensuite, il y a cette impression légitime que rien n’est fini, que la guerre dure, qu’un partisan d’Al-Qaida ou de l’organisation Etat islamique peut surgir au coin d’une rue.

    Alice Greenwald a accueilli des dizaines de milliers d’Américains survivants du 11-Septembre ou proches des victimes de 2001, et une pléiade de politiques, dont Hillary Clinton et Donald Trump en campagne pour l’élection présidentielle. La directrice du ­Mémorial du 11-Septembre est fière de son musée, ouvert il y a deux ans, qui a déjà reçu sept millions de visiteurs.

    « Le 11-Septembre a eu deux conséquences principales aux Etats-Unis : la prise de conscience de la vulnérabilité de l’Amérique, une nouvelle perte de l’innocence des Américains, et par ailleurs un extraordinaire moment d’unité, raconte Alice Greenwald. Ce musée tente de restituer ce sentiment d’unité qui a suivi le 11-Septembre. C’est un musée sur la réponse à l’événement. Que fait-on après que des gens diaboliques ont tué tant d’innocents ? Que fait-on individuellement ? »

    Sur les murets qui cernent les deux bassins creusés sur les empreintes des tours disparues, et qui reflètent le vide, l’absence, les noms des 2 977 victimes du 11-Septembre – dont 2 753 morts à New York – sont gravés. Les passants y déposent des fleurs.

    « Je voulais venger mon pays »

    A 8 h 46, l’heure où un avion a frappé la première tour il y a quinze ans, la foule, rassemblée dans le sud de Manhattan, observe une minute de silence. Le vétéran Jason McCarthy vient de dire quelques mots à la vingtaine d’amis et collègues qui l’ont accompagné de Floride pour la commémoration new-yorkaise. Des paroles solennelles sur le service du pays. « Le 11-Septembre, je voulais venger mon pays. Je me suis engagé, j’ai servi, j’ai combattu, raconte Jason McCarthy, qui fut soldat des forces spéciales durant cinq ans. Je pense honnêtement que ce jour a renforcé la nation américaine, car nous n’étions qu’une génération de joueurs de jeux vidéo et nous avons soudainement appris à servir une cause : notre pays. Cet esprit continue de vivre aujourd’hui. »

    Beaucoup, à 8 h 46, ont les larmes aux yeux. Tous regardent vers le ciel, vers les deux tours absentes, vers cette désormais tour unique bâtie à côté du Mémorial du 11-Septembre, le One World Trade Center, la plus haute tour de New York, culminant à 541 mètres, soit 1 776 pieds, en référence à l’année de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis.

    Toute la journée, la ville commémore. Les familles des victimes ont un accès réservé au Mémorial. Une chorale, au Musée des pompiers, chante un bouleversant Amazing Grace en mémoire des 343 soldats du feu qui ont perdu la vie en tentant d’en sauver d’autres, juste avant l’effondrement des tours jumelles.

    EN CE 11 SEPTEMBRE 2016, LE PRÉSIDENT OBAMA LOUE « LA RÉACTION D’UNE GÉNÉRATION D’AMÉRICAINS QUI S’EST DRESSÉE POUR SERVIR ET QUI A RISQUÉ ET DONNÉ SA VIE POUR AIDER À [LES] PROTÉGER »

    Le soir venu, dans une caserne de pompiers, devant un public de vétérans et d’amis, Jason McCarthy fait une intervention publique et raconte « comment devenir un meilleur homme grâce au 11-Septembre ». « Ce n’est pas un processus facile que de s’imaginer tuer un autre être humain. De plus, on m’a envoyé en Irak alors que je m’imaginais traquer Ben ­Laden en Afghanistan. Cela dit, à ce stade, c’était devenu de la sémantique. L’important était le service en lui-même. Servir l’Amérique. Mourir pour l’Amérique. Servir et mourir pour ses camarades. L’addiction à servir, à accomplir quelque chose de plus grand que soi, le culte du “Send me !” [« Envoyez-moi ! »] des forces spéciales ont changé ma vie et fait de moi un homme meilleur. »

    Devant le mémorial près de l’emplacement du World Trade Center, le 11 septembre 2016.
    Le président Barack Obama, ce jour-là, commémore comme chaque année le 11-Septembre au Pentagone, à Arlington (Virginie), où un troisième avion piloté par les hommes d’Al-Qaida s’était abattu. Il est au quartier général de ce que l’Amérique vénère le plus : ses hommes en armes. Le Pentagone est aussi le premier symbole de la réaction américaine au 11-Septembre, Washington ayant militarisé sa politique étrangère : quinze ans après, l’armée américaine mène officiellement des opérations de guerre dans sept pays (Afghanistan, Irak, Libye, Pakistan, Somalie, Syrie, Yémen) et est présente dans une cinquantaine d’autres sur la planète.

    Le président Obama loue « la réaction d’une génération d’Américains qui s’est dressée pour servir et qui a risqué et donné sa vie pour aider à [les] protéger ». Il remercie ces Navy SEAL qui ont fait « justice » en supprimant Oussama Ben Laden, dont la mort restera comme l’un des principaux succès de sa présidence. Il parle d’une Amérique ouverte sur le monde et tolérante. Et d’une Amérique qui affronte de nouveaux dangers : de Boston à San Bernardino et à Orlando, ce sont désormais des citoyens américains ou résidents aux Etats-Unis qui portent des coups mortels, « inspirés par les idéologies de la haine ».

    En ce jour de commémoration, le président veut unir l’Amérique. Rien n’évoque les controverses des quinze dernières années. Rien n’indique ses désaccords profonds avec la politique de Bush, ni qu’il y ait eu une différence fondamentale entre la guerre d’Afghanistan – où Al-Qaida avait trouvé refuge – et celle d’Irak – un pays qui n’avait pas davantage de liens avec Al-Qaida que d’armes chimiques menaçant le monde.

    Que l’on considère l’occupation de l’Afghanistan, après la défaite rapide des talibans et la fuite de Ben Laden au Pakistan, comme justifiée ou non, l’Irak reste, avec la création de la prison de Guantanamo, le principal symbole des erreurs commises par les Etats-Unis dans leur réaction au 11-Septembre. Une erreur illustrée, le 9 avril 2003, jour de la chute de Bagdad, par un épisode très médiatisé à l’époque puis peu à peu tombé dans l’oubli.

    Le monde se souvient de la chute de la statue de Saddam Hussein, abattue place Al-Ferdaous (place du Paradis) par une centaine de Bagdadis aidés – leurs burins se révélant inutiles face au socle en béton – par une grue de l’armée américaine. Inaugurée l’année précédente pour le 65e anniversaire du raïs, la statue, représentant Saddam Hussein la main tendue vers Jérusalem, était la plus majestueuse du pays.

    « Capitaine Lewis, détruisez cette statue ! », hurle ce jour-là le colonel Bryan McCoy, l’officier des marines entré dans l’Histoire comme l’homme de la chute de Bagdad. Lewis, surpris, rappelle à son colonel que les ordres sont de laisser les Irakiens abattre seuls les statues de Saddam Hussein. « Aujourd’hui est un jour spécial, capitaine Lewis !, gronde McCoy. Détruisez cette statue ! » C’est ainsi, sous l’œil des caméras de télévision, que Bagdad tomba…

    SI, EN 2003, LES BAGDADIS REMERCIENT LES AMÉRICAINS D’AVOIR CHASSÉ LE TYRAN, ILS NE SOUHAITENT PAS QUE LEUR DRAPEAU FLOTTE SUR LE PAYS

    Peu en revanche se souviennent qu’un instant, lorsque la nacelle de la grue atteint le sommet de la statue, un drapeau américain est posé sur le visage du raïs par un homme du capitaine Lewis. Très brièvement, car la foule proteste immédiatement : si ces Bagdadis remercient les Américains d’avoir chassé le tyran, ils ne souhaitent pas que leur drapeau flotte sur le pays. Ils n’imaginent d’ailleurs pas que l’envahisseur devienne un occupant. Ils pensent que les soldats repartiront aussi vite qu’ils sont venus.

    L’histoire de cette arrogance dominatrice, de ce drapeau qui fait hurler la foule, remonterait au 11-Septembre, le jour où tout commence, le jour qui justifie tout. Ce 9 avril 2003, expliquant pourquoi ses hommes ont coiffé la statue de Saddam Hussein aux couleurs américaines, le colonel McCoy confie, la voix teinte d’émotion, que ce drapeau vient des décombres du Pentagone, où il a été trouvé entre les cadavres de camarades et les blessés. « Pour nous, il veut dire quelque chose. Nous l’avons apporté d’Amérique avec nous sur le champ de bataille… »

    Peut-être d’ailleurs McCoy le croit-il sincèrement, car Tim McLaughlin, le propriétaire du drapeau, était bien au Pentagone le 11-Septembre. Quinze ans plus tard, c’est dans un chalet de Concord (New Hampshire) que le bout de tissu réapparaît. « Ce drapeau est en bas quelque part… » Tim McLaughlin sourit. De longues recherches dans la cave et l’aide de son épouse s’avèrent nécessaires pour retrouver le célèbre drapeau, symbole place Al-Ferdaous du passage de libérateur à occupant, symbole peut-être de l’échec de tout ce que les Etats-Unis ont entrepris au Moyen-Orient depuis quinze ans, au lieu de traquer 300 combattants perdus au Waziristan.

    Lorsque l’avion percuta le Pentagone, Tim McLaughlin était militaire dans les marines et, à cause d’une jambe cassée, avait été muté à l’état-major le temps de sa rééducation. Il a aidé à évacuer des blessés. Un an plus tard, l’armée se consacre à ses préparatifs d’invasion de l’Irak. Un jour, une amie de sa belle-sœur, une jeune fille de Washington qui ne lui veut que du bien, lui offre un drapeau acheté au coin de la rue. Un porte-bonheur, en quelque sorte, avant de partir à la guerre. « C’était juste un drapeau. Je l’ai oublié. Puis il s’est retrouvé dans mon paquetage. »

    Le vétéran Tim McLaughlin, à Concord (New Hampshire), le 13 septembre 2016.
    Une fois l’unité arrivée à Bag­dad, place Al-Ferdaous, McLaughlin le donne à son officier supérieur. Et c’est ainsi que ce drapeau, qui n’a jamais connu le Pentagone ni ses décombres, se retrouve au sommet de la statue de Saddam Hussein.

    « Beaucoup de gens ont dit que tout ça, la chute de la statue, le drapeau, était organisé, planifié… », sourit McLaughlin. Dans la vie, et particulièrement dans la guerre, les choses se déroulent souvent autrement que selon des plans et des complots. De même que la mission de McCoy n’était pas d’aller jusqu’à la place Al-Ferdaous ce jour-là et qu’il a accéléré la cadence en comprenant que la ville était ouverte, aucun soldat américain ne pouvait prévoir qu’une centaine d’Irakiens tenteraient d’abattre cette statue, que McCoy ordonnerait malgré ses consignes de les aider, et qu’un McLaughlin allait sortir de son sac un drapeau offert par une amie de sa belle-sœur.

    « J’ai souffert au retour d’Irak »

    Cela ne change rien au destin tragique que connaît l’Irak depuis ce jour, de la guérilla antiaméricaine à la guerre civile entre sunnites et chiites, du chaos à la fragmentation du pays. Aux Etats-Unis, ce n’est cependant pas le problème des vétérans. Ils pensent d’abord à eux-mêmes et à leurs proches.

    Tim McLaughlin raconte honnêtement son retour, sous le regard attendri de son épouse. « Aujourd’hui j’ai une belle famille, un excellent job de juriste et une superbe maison, mais j’ai souffert au retour d’Irak. Les cauchemars, la nuit. Les traumatismes, les problèmes mentaux et les médicaments. Il est difficile, après l’armée, après la guerre, de se replonger dans une société individualiste et matérialiste, où les gens n’aiment pas le risque, où Hollywood fait des films de guerre qui ne reflètent aucunement la réalité, où les politiques veulent juste des votes, et les médias des clics. »

    Comme beaucoup de vétérans, Tim McLaughlin est engagé dans des associations au service de sa communauté. Lui fait des lectures de L’Odyssée d’Homère à des soldats un peu paumés. « Les gens nous arrêtent dans la rue, lorsque nous sommes en uniforme, et nous disent : “Thank you for your service” [« Merci pour ­votre service »]. Mais ils n’ont aucune idée de ce pour quoi ils nous remercient. Aucune. »

    Deuxième épisode : « Thank you for your service »

    Montrer l’Amérique sous surveillance

    Les images de notre série « Voyage dans l’Amérique en guerre » sont signées Tomas van Houtryve. Le photographe américano-belge a accompagné notre reporter sur les routes des Etats-Unis équipé d’une caméra thermique clipsée sur son smartphone. Un procédé technique qu’il avait déjà utilisé dans sa série « Packing Heat » (expression d’argot qui signifie « porter une arme »), réalisée après que la police de New York eut annoncé, en 2012, son projet – finalement abandonné – de s’équiper de scanners infrarouges pour repérer les armes à feu dissimulées sous les vêtements. Il avait alors sillonné la ville, qui dispose d’un des systèmes de surveillance les plus sophistiqués du pays, pour « voir comment une technologie conçue pour la surveillance captait le corps humain ».

  • David Thomson : « L’Europe est condamnée à subir le contre-choc des erreurs qui ont été faites » France | Par Charlotte Pudlowski
    20.12.2016 - 13 h 46

    Au sein des services de renseignement les gens ont la mémoire un peu plus longue et personne n’a oublié qu’en 2003 les premiers djihadistes français (dont le fameux Boubakar el Hakim qui vient d’être droné par les Etats-Unis et qui était le français le plus important de l’EI), quand ils allaient combattre aux côté des volontaires qui rejoignaient les troupes de Saddam Hussein pour combattre les Américains, ils passaient par la Syrie avec la bénédiction du régime #Assad.

    Le régime Assad a toujours instrumentalisé les djihadistes en sa faveur et aujourd’hui, il doit sa survie à la présence de l’Etat islamique. Donc en aucune manière ce régime ne peut être considéré comme la solution face au #djihadisme. Si on regarde les 15 dernières années c’est impossible factuellement de le penser. Le régime Bachar c’est l’une des causes de notre problème actuel.

    #Thomson #terrorisme #djihad #médias #islam #islam_politique #Syrie #Irak #Tunisie #printemps_arabe #révolutions_arabes #EI #IS #Etat_Islamique

    http://m.slate.fr/story/131831/erreurs-medias-djihadisme

  • Rideau Obamadu prix Nobel aux basses œuvres de la CIA
    Par Pepe Escobar – Le 13 décembre 2016 - Article Original paru sur Sputnik International - Traduit et édité par jj, relu par Catherine pour le Saker Francophone
    http://lesakerfrancophone.fr/rideau-obama-du-prix-nobel-aux-basses-oeuvres-de-la-cia

    (...) En ce qui concerne le niveau intellectuel exceptionnel de la CIA, cela se résume au proverbial « haut fonctionnaire américain » qui rassure l’opinion publique sur le « consensus » de la « communauté de renseignement », disant que « des individus ayant des liens avec le gouvernement russe » ont fourni à WikiLeaks les emails Podesta. WikiLeaks avait déjà démystifié ce bobard en octobre.

    Maintenant, imaginez-vous les hackers haletants de Langley – la CIA – lors d’un briefing secret avec les sénateurs sur Capitol Hill la semaine dernière, assurant que les Russes l’ont fait. Pourtant, même le rapport de pacotille du WaPo a été contraint de reconnaître que le proverbial « haut fonctionnaire américain » concédait qu’« il y avait des désaccords mineurs[…] sur l’évaluation de l’agence » – comme, par exemple, le fait qu’il n’y a aucune preuve solide que « le Kremlin a dirigé des individus identifiés pour qu’ils donnent à WikiLeaks les emails piratés au Parti démocrate ».

    Il s’agit donc essentiellement d’anciennes nouvelles démystifiées, remises sur le tapis, sans éléments de preuve, et présentées comme un puissant acte d’accusation, planté par la CIA dans le journal présumé de Washington. Pas étonnant que l’équipe de transition de Trump – sous la direction du stratège de la Maison Blanche, Steve Bannon –, ait dûment crevé le ballon stratégique de la CIA : « Ce sont les mêmes personnes qui ont dit que Saddam Hussein avait des armes de destruction massive. » Circulez, y a rien à voir, retournez à vos jouets en plastique. (...)

  • Qu’il n’y avait rien de « journalisme » la bas, ça on le savait, mais bon dieu, ce canard est devenu un organe de propagande hallucinant !! C’est devenu la pravda version « démocratie », y’a plus de fin...

    Ceux qui bossent la bas sont pas tous des c*%#, c’est certain. Je me demande s’ils sortent tête baissée le soir du boulot, humiliés par la honte de toucher leur misère de fric pour faire ce sale boulot pour que leur progéniture puisse consommer et aller dans les écoles bien à l’écart de la plèbe...

    http://www.liberation.fr/planete/2016/12/10/la-cia-a-acquis-la-certitude-que-la-russie-a-voulu-aider-trump-a-gagner-l
    #propagande #larbins_au_service #fausse_gauche_mais_vrais_serviles

    • Je mets le titre de l’article, …

      La CIA a acquis la certitude que la Russie a voulu aider Trump à gagner l’élection américaine

      … et sa conclusion, réponse du berger à la bergère…

      L’équipe de Donald Trump a immédiatement rejeté les conclusions de la CIA, jugeant que les analystes qui y sont parvenus « sont les mêmes que ceux qui disaient que Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive ».

  • The “Offshore” Phenomenon: Dirty Banking in a Brave New World // CABINET Issue 2 Mapping Conversations Spring 2001
    http://cabinetmagazine.org/issues/2/dirtybanking.php

    by Mark Lombardi
    ...
    There are many reasons why someone would want to avail themselves of such services. Perhaps the oldest is the fear of seizure or confiscation in times of war, civil unrest, or political instability; what’s known as “fright capital.” Quite often when a country is invaded, under threat of invasion, or in the grip of a civil war or reign of terror, there is an attendant rush to ship assets out of the country. A classic case is the struggle of thousands of European Jews to transfer their property (most of which was never recovered) out of Nazi-controlled areas and into Switzerland and beyond.

    But far and away the most common reason is tax evasion. The first truly modern multinational tax evaders arose in the United States in the 1920s. They were men like Joseph P. Kennedy, father of the late president, a stock manipulator and liquor importer who ordered his foreign suppliers and attorneys to submit fraudulent and inflated bills which he then promptly paid in order to move otherwise taxable profits overseas. Another was Meyer Lansky, the infamous longtime chief financial officer of the American mob. Lansky and his associates, whose revenues came primarily from bootlegging, illegal gambling, loansharking and prostitution, employed couriers and bagmen to carry their ill-gotten loot to banks overseas, primarily in Canada, Switzerland, and the Bahamas. By the mid-l930s many large US-based corporations had also begun to get in on the act by setting up foreign subsidiaries and affiliates, particularly in the United Kingdom and Bermuda, as vehicles for various kinds of financial gimmickry.
    ...
    The attitude of most Western governments to this activity is simple; they deplore it in countries considered unfriendly while condoning or even encouraging it among clients and allies. The purpose is to concentrate money and power in the hands of loyal local elites. Thus, unlike hot investment capital flowing in from other tainted offshore sources, “politically-packaged” black money often receives special red carpet treatment because it is controlled by a corrupt ally.

    Though fully aware of the source of the plunder, officials of even the most “law-abiding” Western countries rarely interfere in the process, citing “mutual cooperation,” "national security interests," or “healthy export markets” as a pretext. Thus former Ethiopian emperor Haile Selassie was able to amass a fortune worth around $15 billion over the course of his reign, most of which was banked and invested in Europe; ex-Zairean president Mobutu Sese Seko was believed at the time of his ouster to control bank accounts and assets in Belgium, the former colonial power, worth several billion dollars at a minimum; and Saddam Hussein’s personal and family fortune was at one time estimated at between $10 and $15 billion, some of which was invested in major French companies. Much the same applies to the Marcoses of the Philippines, the Shah of Iran, the Duvaliers of Haiti, Noh Tae Wu of South Korea, Suharto of Indonesia, Somoza of Nicaragua, the Salinas brothers of Mexico, ad infinitum. In some cases the level of cooperation offered by a patron state can go beyond “noninterference” to the actual provision of advisors and access to financial entities capable of performing whatever services the lucky ally or client might require. It is thought that Castle Bank and Trust (founded in the Bahamas in 1964), Nugan Hand Limited (chartered in Australia in l973), and World Finance Corporation (which operated out of Miami in the middle to late 1970s) provided such services at the behest of several successive American administrations.

    Gerhard Friedl
    https://de.wikipedia.org/wiki/Gerhard_Friedl

    Gerhard Friedl (Dokumentarfilm, Experimentalfilm)
    http://www.cargo-film.de/blog/2009/jul/05/gerhard-friedl

    Container vom 5. Juli 2009 von Bert Rebhandl
    Der beste Film über die Deutschland AG stammt von einem Österreicher:

    Hat Wolff von Amerongen Konkursdelikte begangen? von Gerhard Friedl aus dem Jahr 2004. Hier ist ein Blogeintrag dazu, und beim Wiener Innovativfilmvertrieb Sixpackfilm gibt es das offizielle Filmdatenblatt dazu. Gerhard Friedl, Jahrgang 1967, hat an der Münchner Filmhochschule bei Helmut Färber studiert.

    Bei einer Begegnung vor wenigen Wochen sprach er von einem neuen Projekt, zu dem die Recherchen schon weit gediehen waren und das ihn in die Karibik hätte führen sollen. Wie wir heute erfahren haben, hat Gerhard Friedl sich das Leben genommen.

    #art #politique #réseau #évasion_fiscale

  • « Médiocratie » - Ultimes soubresauts de l’ère darwinienne Résistance71 - Zénon - 13 novembre 2016
    https://resistance71.wordpress.com/2016/11/15/solution-politique-au-marasme-ambiant-la-societe-contre-la-m

    Jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix, l’imaginaire collectif se représentait l’an deux-mille comme un triomphe de modernité. Un paradis technologique où la machine aurait réglé l’ensemble des maux de la Terre, et où l’Homme libéré de toute contingence matérielle saurait se destiner à de plus hautes vocations. La science-fiction d’Hollywood annonçait des capsules individuelles sillonnant les airs entre les gratte-ciels, des cybers-programmes stimulant les capacités cérébrales et des véhicules à remonter le temps.

    La propagande était si bonne que le public en redemandait... Bientôt dix-sept ans après les douze coups de l’heure fatidique, l’humanité ne semble pas encore tout à fait remise de sa gueule de bois.


    Car si effectivement, de nombreux fantasmes d’alors se concrétisent, on constate que leur développement sert quasi-exclusivement au renforcement des moyens de contrôle des populations de la part des pouvoirs en place. En parallèle, toutes les infrastructures sociales subissent en continu des assauts de démolition contrôlée, qu’il s’agisse de santé, d’éducation, de système législatif ou de sécurité. Chaque institution se voit détournée de ses fonctions régaliennes, et nul ne semble comprendre ce qui se passe... Plus de deux-cent cinquante mille décès chaque année font des erreurs médicales la troisième cause de mortalité aux États-Unis, où l’illettrisme concerne par ailleurs environ un quart de la population. En France, deux millions de téléspectateurs regardent quotidiennement un joueur de bonneteau encocaïné leur souiller la tronche avec ses débilités. Les nouvelles icones sont des porte-maillots du Qatar et autres mouflettes en silicone incapables de s’exprimer. De part et d’autre de l’Atlantique, les candidats à la pestilentielle offrent le spectacle d’enfants qui gesticulent, se chamaillent et se coupent sans arrêt la parole pour ne rien dire. Des gens meurent tombés d’une falaise en voulant se prendre en « selfie », d’autres en chassant le pokémon au milieu d’une voie d’autoroute... Tout est normal. La sécu remboursera jusqu’à trente mille euros votre opération de changement de sexe, et la mairie de Paris subventionnera votre film de promotion du fist-fucking.

    Si l’on étudie l’Histoire et l’évolution humaines, on remarque que chaque découverte ou acquis technologique a permis un élargissement des consciences. Depuis le paléolithique à la plus récente époque et au point crucial où nous nous trouvons, sciences et technique ont dans l’inconscient populaire toujours été synonymes de progrès et de prospérité. Il s’est bien trouvé quelques esprits chagrins pour dénoncer l’utilisation des pesticides ou de l’arme atomique, mais tout avançait globalement au mieux... Pourtant, un phénomène rampant s’est insinué dans le corps social, d’abord insensiblement, puis de façon de plus en plus nette : celui de l’abrutissement généralisé. La tendance, encouragée par les biens zélés du système car bénéfique à l’expansion de leurs pouvoirs, a progressivement gagné du terrain. Et peu à peu gangréné tous les étages de la gouvernance, au point de menacer l’équilibre instable de leur théâtre de marionnettes. Ainsi, on verra le postulant devenir instituteur avec une moyenne de quatre sur vingt, le cambrioleur poster sur internet une photo de lui sur les lieux du délit, ou encore le député convaincu d’évasion fiscale plaider l’inadvertance et le simple oubli. En cours de français, les collégiens de quatrième seront invités à réaliser une vidéo sur le thème du handball. Et leurs parents bientôt exhortés à une fois encore élire la plus grande raclure du moment. Nul ne peut évidemment prédire l’avenir. Dressons donc un état des lieux du présent pour en deviner les perspectives qui se dessinent...

    À tout saigneur, tout honneur : commençons par le sommet de la pyramide. La formation uniformément dispensée par les « grandes écoles » consiste pour l’essentiel à répondre à n’importe quoi, tout en évitant le plus soigneusement du monde la question posée... L’art du politicien, de nos jours, n’est plus celui de savoir dire, mais plutôt de taire en donnant l’impression de clore le débat. L’appauvrissement du champ lexical recommandé par les conseillers en novlangue, et lamultiplicité des sujets tabous devant les médias ont réduit le discours politique à la plus profonde vacuité. Il ne reste à cette corporation plus que le linge sale et les attaques ad hominem pour espérer se faire valoir. D’où la transformation peu à peu du carnaval démocratique en règlement de comptes et en jeux du cirque... Par ailleurs, et bien que ceci soit secondaire en comparaison, on observe aujourd’hui chez le politicard moyen une absence totale de charisme et de prestance physique. Des avortons consanguins dans une chorale de basse-cour. C’est ainsi que notre onéreux chef-des-tas, incapable de se retenir devant un micro de journalistes, balance n’importe quoi sur tous les sujets pourvu qu’on en fasse les gros titres. Mais cette échappatoire de feindre la plus crasse incompétence pour se dégager de toute responsabilité est ambivalente... Car il se pourrait qu’un jour proche, la profonde nausée du peuple, sciemment alimentée depuis si longtemps, déborde leurs prévisions et que l’explosion de fureur grégaire se retourne contre eux.

    À propos de journalisme, on ne saurait dresser un tableau de la connerie ambiante sans faire un aparté au sujet des médias. L’éloquence de leur unisson nous aura fait gober les faux charniers de Timisoara, l’affaire des couveuses du Koweït, l’analyse d’urine brandie à l’ONU comme arme de destruction massive de Saddam Hussein... Les papiers d’identité retrouvés aux abords de Charlie Hebdo, sur la promenade des Anglais, ou encore – j’allais oublier – au milieu des cendres du World Trade Center. Les médias nous ont fait accepter de renflouer les banques en 2008 pour les sauver, de répondre au terrorisme par plus de guerre et se faire vacciner contre des maladies engendrées de toutes pièces... La liste serait trop longue. À chacun de la compléter... Si l’on s’interroge sur la ligne éditoriale des bons pères de l’information française, rappelons leur principale appartenance aux groupes de Bolloré, Bouygues, Dassault, Lagardère, Bertelsmann ou bien Niel et LVMH... C’est-à-dire avionneurs, fabricants d’armes, vampires de la haute finance et magnats de l’immobilier. On notera aussi la raréfaction de l’écrit au profit de la vidéo, ainsi que la désaffection par le public de toute la presse traditionnelle qui, bien qu’aux mains de milliardaires, ne doit plus, hors redevances publicitaires, sa survie qu’à l’apport substantiel de deniers publics.

    Cette fière indépendance des médias vaut à la France d’être classée quarante-cinquième au rang des pays selon la liberté de la presse derrière le Ghana, l’Afrique du Sud et même les États-Unis... Comment dès lors s’étonner que les votards élisent chaque fois le baudet en meilleure position pour faire avancer le plan globaliste ?
    Ce soir tous ces clowns dépités nous annoncent la victoire de Trump.

    En France, et les uns de s’affliger de l’accession au trône d’un « facho », et les autres de se réjouir d’une victoire de l’« antisystème ». Sortons de cette logique bipolaire et gardons à l’esprit que le dollar est cliniquement mort depuis belle lurette. Maintenu sous perfusion par la guerre et l’émission de monnaie de singe. Les oligarques avaient deux possibilités. Soit préserver le dollar et intensifier les conflits au Moyen-Orient. Ce fut d’abord l’option retenue, mais Poutine s’est révélé plus retors négociateur qu’ils ne l’escomptaient. Soit préparer le terrain du « changement de coquille » en vue de l’inévitable crash financier. Cela requérait de favoriser l’air de rien la montée du populisme tout en protégeant leurs actifs, notamment par le Brexit, de redorer le blason « démocratique » auprès du public, pour ensuite faire porter le chapeau de la prochaine « crise » aux ignobles conservateurs de tous poils. Nous aurons certes au moins pour l’instant évité le scénario de guerre. J’en connais toutefois quelques-uns qui découvriront bientôt que le papier ne se mange pas.
    Demain, le grand cirque électoral sera fini. Nous serons repartis pour un tour et il faudra retourner marner. Si la guignolade en vigueur se contentait du champ des loisirs, cela ne resterait qu’un épiphénomène. Mais il se trouve que le chaland sera accompagné dans le processus huit heures par jour de vie salariale. La plupart ont expérimenté dans le privé les conséquences du principe de Peter ; voulant que tout employé soit promu jusqu’à son niveau d’incompétence, au-delà duquel il sera maintenu à son poste. Mais on en retrouve l’équivalent dans le secteur public, où le meilleur moyen pour un chef de se débarrasser d’un mauvais agent est de le faire monter en grade, entraînant sa mutation d’office. Dans un cas comme dans l’autre, un réflexe de soumission à la hiérarchie verra le salarié obéir indistinctement à toutes les consignes, jusqu’à l’auto-sabotage et à l’absurde... C’est ainsi qu’il y a deux ans, la SNCF s’est vue devoir raboter mille-trois-cent quais de gares suite à une commande de rames de TER trop larges, ou encore qu’un assemblage de plaques en tôle poétiquement appelée « canopée » des Halles, s’avère à la fois une passoire dès qu’il pleut et un four solaire pour les riverains les jours de beau temps. L’anecdote prêterait à rire n’eût été son coût d’un milliard d’euros.

    Déjà, le petit personnel du mondialisme commence à se faire du souci. Les éditorialistes, traders, publicitaires et autres community manager à s’apercevoir qu’hors le système parasitaire qui les nourrit, leurs boulots ne servent à rien. Et à se demander comment se recycler lorsque le vent tournera... Ils ne sont pourtant qu’au tout début de la désillusion. Il leur faudra, comme aux autres, voir leur salaire ne plus suffire à leur subsistance pour envisager sauter le pas. Rejoindre l’armée des surnuméraires ; des « non-accompagnés » indésirables de la Matrice... Les derniers emplois épargnés par l’intelligence artificielle et la robotique seront occupés par des semi-humains rabougris et anesthésiés. Nous vivons une époque extraordinaire à tous points de vue. Une période charnière de révélations et de décisions. Une fois le roi mis à nu ; son imposture taillée en pièces, nous devrons tous composer avec la panique de ceux qui n’y seront pas préparés. Et la tournure des choses dépendra de la proportion d’individus conscients dans chaque îlot de réfugiés.

    Certes, tout est mis en œuvre pour étouffer jusqu’à la possibilité d’un éveil des peuples. Par l’envahissement des écrans, jeux vidéo et publicités ; n’importe quoi susceptible de distraire l’attention. Celui des antennes-relais, ondes GSM, Wi-Fi et objets connectés. Ou encore celui des OGM et autres poisons alimentaires dans nos assiettes. Si l’on ajoute à la liste la destruction programmée de l’enseignement scolaire, la banalisation des violences gratuites, l’inversion du sens des mots et des valeurs, il est clair que le niveau général ira en faiblissant chez tous ceux entortillés dans les mailles du système... Mais ce stratagème n’aura pas la moindre incidence ni sur l’évolution, ni sur le nombre de ceux qui voudront s’élever.

    Car s’il devient de plus en plus outil de fichage et relai virtuel du consumérisme, Internet permet encore une transmission horizontale du savoir à l’échelle du globe. De révéler au grand jour les crimes et l’impunité dont jouissent les puissants, ou d’expliquer les causes d’évènements sous-tendant la marche du Monde... Je me rappelle de sity.net ou de Serge Monast. À l’époque, il n’existait qu’une dizaine de blogs de ré-information francophones, et la simple évocation de technologies top-secrètes ou d’expériences de contrôle mental suffisait à vous faire passer pour un dingue. Mais maintenant que des milliers de gens se consacrent à cette œuvre de décryptage, il est devenu impossible d’endiguer le réveil des foules. La multiplicité plutôt que la concentration est la clef de cette réussite. Que l’on en décapite un ; il en renaîtra cinq. Chaque jour confirme davantage la véracité de nos dires. L’actuelle diabolisation des « complotistes » n’est-elle pas un signe que nous sommes en train de gagner ?
    Combien des « sombres délires » d’alors se sont vérifiés authentiques ? Et combien de millions sommes-nous à refuser leur paradigme ?

    Nous avons compris l’inanité du discours politique, mais aussi plus largement celle de la démocratie « représentative ». Nous avons compris que le vote ne revient qu’à légitimer la présence au pouvoir des pantins de l’oligarchie mondialiste, et à cautionner de fait les crimes commis en notre nom. Nous avons compris la mécanique frauduleuse des règles bancaires et de la finance internationale. Compris la machiavélique mise en œuvre d’un choc des civilisations en vue d’instaurer l’« ordre par le chaos »... Nous avons compris le projet eugéniste, vendu sous couvert de lutte contre le réchauffement climatique, d’accès à la parentalité « pour tous » ou au suicide assisté pour les dépressifs... Nous avons enfin compris qu’aucun salut ni secours n’était à attendre d’un sauveur quel qu’il soit, et que le havre de paix et d’amour à leur projet mortifère était à bâtir par nous-mêmes.

    Avant le resserrement de la grille de contrôle totalitaire en préparation, nous disposons d’une étroite fenêtre temporelle par où favoriser une révolution des consciences, et nous unir pour contrecarrer le projet. Il existe en revanche un revers et un piège en cet espoir. Celui de rester chacun confortablement cantonné derrière son écran. Le temps que nous passons concrètement seuls et passifs est du temps gagné pour les oligarques... L’étape à franchir est le passage à l’acte. Vous vous demandez comment ? C’est simple. De la même façon que le public s’est naturellement détourné des médias aux ordres pour échafauder en parallèle autre chose, il nous reste à transposer cette opération de décalage vis-à-vis des institutions dans la vie réelle. Par la réappropriation de l’espace et la constitution de micro-associations informelles. Par le bannissement pur et simple dans nos échanges de l’usure, directe ou indirecte. La préemption de tous les biens spéculatifs et l’instauration d’un droit d’exploitation vivrière des terres agricoles. La fin de toute personnalisation du mandat public. Et par l’exercice direct du libre-arbitre, tant dans la destinée individuelle que collective.

    Nous sommes à la croisée des chemins de l’Histoire, mes amis. Entre l’effondrement de l’ancien système et l’avènement de la dictature en devenir, nous avons l’opportunité ici et maintenant de faire pencher la balance en faveur des peuples. Il nous incombe à tous d’honorer cette chance et de prendre part à cet élan historique. Peser dans le processus et devenir les grains de sable qui enrayeront la Machine. Comme des grains de sable, ils essayent de nous retenir. Mais nous sommes à la fois trop petits et trop nombreux pour qu’ils nous saisissent... Il ne suffit que d’un feu de paille pour menacer leur hégémonie... Soyons l’étincelle capable d’embraser tout l’empire.

    ZENON
    13 novembre 2016
    #médias #Histoire #Lutte #texte_fort #oligarchie #médiocratie #Résistance

  • Accords Sykes-Picot : Aux origines du chaos au Moyen-Orient. Par Jonathan Lefèvre — 15 novembre 2016 - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/accords-sykes-picot-aux-origines-du-chaos-au-moyen-orient.par-jona

    La « nouvelle » carte post-Empire ottoman signée par Mark Sykes et François Georges-Picot en 1916. La France s’approprie la partie en bleu, la Grande-Bretagne celle en rouge.
    Dessinez un cercle sur du sable avec un ami. Tracez avec lui une ligne au milieu de ce cercle. Décidez que ce qui est au nord vous appartient et que ce qui est au sud lui revient. Vous êtes la France et votre ami est la Grande-Bretagne. Nous sommes en 1916 et vous venez d’entériner les accords dits de Sykes-Picot qui dépècent l’Empire ottoman.
    « La ligne de partage n’avait pas de rationalité autre qu’une idée simpliste : tout ça, c’est du sable, on trace un trait, on ne tient pas compte des territoires des tribus, des tracés de fleuves, des voies de communication, de la géographie. C’est une ligne purement géométrique. Tout a été fait avec désinvolture. » Voici en résumé les accords Sykes-Picot selon l’historien James Barr.1
    L’Empire ottoman (1299-1923) connait son apogée à la fin du 17e siècle. A l’époque, il compte, outre la Turquie (son cœur), les Balkans, la péninsule arabique, l’Afrique du Nord et une partie de l’Europe centrale. Il n’a rien à envier aux États européens.
    « Bien avant les révolutions industrielles du 19e siècle en Europe du Nord, l’Empire ottoman était très avancé sur le plan agricole et sur le plan commercial, ses réseaux s’étendant jusqu’en Chine, contrôlant l’Afrique du Nord, disposant de bases militaires dans la mer Rouge… », explique Mohammed Hassan, ancien diplomate éthiopien et spécialiste du Moyen-Orient.2
    Mais cette puissance n’allait pas durer éternellement. Depuis 1830, l’Empire perd des territoires. La Grèce déclare son indépendance. La Serbie devient autonome. La France occupe l’Algérie. L’Egypte se soulève… « Depuis un certain temps, ce même Empire ottoman devait se battre pour une politique de centralisation. (…) Cette lutte entre pouvoir central et régions séparatistes a affaibli l’Empire face aux autres grandes puissances. Or, de son côté, la Grande-Bretagne s’était industrialisée très rapidement, elle était même devenue une sorte de superpuissance. (…) De plus en plus endetté, l’Empire ottoman s’est retrouvé étranglé par les prêts accordés par les puissances française et britannique. Alors est apparu un nouvel acteur puissant sur la scène impérialiste : l’Empire allemand », continue Mohammed Hassan.
    Colère sociale au sein de l’Empire
    Qui poursuit : « Le rapport de force évoluait au désavantage des autorités ottomanes : l’augmentation des dettes, la montée d’une bourgeoisie compradore (par opposition à la bourgeoisie nationale, la compradore est entièrement liée aux intérêts extérieurs, NdlR) et l’accroissement du pouvoir financier du système bancaire international, tout cela faisait perdre à l’Empire ottoman son indépendance économique et politique. (…) Tout ceci a augmenté la pauvreté dans l’Empire ottoman, provoquant une véritable colère sociale. » 
    En 1914, c’est donc un empire en déclin qui entre en guerre aux côtés de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale. Des nationalistes arabes s’activent depuis un siècle à combattre l’empire de l’intérieur et rêvent d’un État démocratique qui s’étendrait sur toute l’Arabie.
    Les autorités de l’empire veulent à tout prix le sauvegarder et reprendre des territoires perdus au fil des ans. Mais même au sein du peuple turc, des divisions sont là. Des nationalistes, qui porteront Mustafa Kemal Atatürk au pouvoir de la toute nouvelle République de Turquie en 1923, se font de plus en plus nombreux.
    Alors que la bataille de Verdun fait rage (700 000 morts entre Français et Allemands en 9 mois), les Français et les Britanniques pensent déjà à l’après-guerre. Deux diplomates, Mark Sykes et François Georges-Picot, travaillent à un projet qui tient très à cœur aux deux puissances de la Manche : le partage du Moyen-Orient.
    Les deux pays ont depuis longtemps des convoitises sur la région. La France avait été avec les puissances européennes à l’origine du statut spécial de semi-autonomie dont bénéficiait depuis 1864 le Mont Liban (chaîne de montagnes qui traverse le pays et une partie de la Syrie). Ce statut fut mis en place à la suite des massacres de chrétiens en 1860 dans la montagne libanaise. Sous Napoléon III, Paris avait alors dépêché une force navale pour les secourir. Du moins, c’était là la raison officielle de cette première « ingérence humanitaire »…
    Les Britanniques, eux, veulent à tout pris consolider « leur » route des Indes et s’inquiètent de « leurs » frontières égyptiennes et du Canal de Suez.
    Les capitalistes britanniques et français ont donc leurs propres intérêts dans la région. « Les Britanniques exercent une hégémonie stratégique, tandis que les Français ont une implication principalement territoriale et sont à la manœuvre dans les chemins de fer turcs, les ports, les routes, l’électricité. Le modèle français s’exprime dans l’éducation et la culture des élites locales, ce qui induit un autre niveau d’exigence que celui des Anglais. Avant même la guerre, en 1912, la Grande-Bretagne renonce à toute ambition sur la Syrie et le Liban, qui n’ont pas, à ses yeux, d’importance stratégique ; la France, elle, estime avoir sur cette zone des droits historiques qui remontent aux Croisades. En revanche, les Britanniques tiennent tout particulièrement à contrôler la rive orientale du canal de Suez, qu’ils détiennent », explique James Barr.3
    Pour un État arabe indépendant

    Fayçal (à l’avant-plan), fils du chérif de la Mecque, Hussein, mène la « Grande révolte arabe » contre l’Empire ottoman en 1916 mais sera trahi par la Grande-Bretagne. Après avoir été défait par la France, il est nommé roi d’Irak.
    Face au nationalisme turc, les nationalistes arabes pensent pouvoir se servir des volontés britanniques de combattre l’Empire ottoman pour revendiquer un État indépendant. Pour cela, il leur faut un chef qui les représente afin de négocier un tel État avec la superpuissance britannique. « Les leaders nationalistes arabes de Damas et de Bagdad craignent que leurs pays n’échappent à l’oppression ottomane que pour subir un partage entre la France et l’Angleterre. Par le Protocole de Damas (mai 1915), ils précisent leur revendication d’un État arabe unique et indépendant et se placent, pour y parvenir, sous la bannière de la famille Hachémite, dont le chef est le chérif de La Mecque, Hussein ben Ali. Il s’agit de monnayer leur appui total dans la guerre contre la promesse de leur indépendance. De son côté, la Grande-Bretagne, soucieuse de trouver des alliés dans la lutte contre l’armée ottomane appuyée par les Allemands, accepte sur le papier la constitution d’un Empire arabe, sous la conduite de Hussein. L’accord se réalise, tant bien que mal, sous la forme d’échanges de lettres entre Hussein, qui expose ses demandes le 14 juillet 1915, et le Haut-Commissaire britannique au Caire, Mac-Mahon, qui précise ses intentions notamment dans une lettre du 24 octobre 1915. La correspondance se poursuivra afin de limiter les points de divergence. »4
    Chérif Hussein et Lawrence d’Arabie

    Sir Mark Sykes. Ce conseiller diplomatique signera les accords pour la Grande-Bretagne.
    Les accords Sykes-Picot sont conclus le 16 mai 1916. Ils tiennent en fait en un échange de lettres entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays : Paul Cambon et Edward Grey. L’Italie et la Russie tsariste sont tenus au courant de ces accords secrets, qui prévoient deux zones d’influence, dites bleue et rouge, qui seront confiées à la France et à la Grande-Bretagne pour qu’elles y créent des États sous administration directe ou indirecte. L’accord prévoit aussi deux autres zones où serait édifié le futur État arabe indépendant, avec des conseillers français et anglais.
    Le chérif Hussein accepte donc d’engager la lutte. Conduites par l’un de ses fils, Fayçal, et conseillées par Thomas Edward Lawrence (ou Lawrence d’Arabie, voir encadré), des services de renseignement britanniques, les troupes du chérif Hussein entrent dans la bataille le 5 juin 1916. Connue comme la « Grande révolte arabe », la guérilla a pour but de refouler l’armée ottomane vers le nord et de faciliter les manœuvres britanniques dans la même direction, mais à partir de l’Égypte.
    L’URSS dénonce les accords
    Les accords Sykes-Picot, secrets, trahissent la promesse faite aux Arabes qui s’étaient soulevés contre les Turcs. C’est Moscou qui brise le silence diplomatique. Dès leur arrivée au Kremlin en 1917, les communistes découvrent ces accords et les rendent publics.
    L’annonce de ces accords secrets qui tuent dans l’œuf toute possibilité d’indépendance pour les nationalistes arabes met ces derniers en colère.
    Après la fin de la guerre, en 1919, la Conférence de la paix de Paris entérine ces accords. La Société des nations (SDN, ancêtre de l’ONU) confie la Syrie et le Liban à la France pendant que les Britanniques« reçoivent » l’Irak, la Transjordanie et la Palestine. Un an plus tard, le traité de Sèvres confirme le partage au profit des deux puissances occidentales.
    Fayçal, mis au courant de l’accord par la France et la Grande-Bretagne avant que l’URSS ne le rende public, ne peut accepter. Poussé par l’élan de la « Grande révolte », il déclare la guerre à la France qui, en 1920, a pris possession des terres qui lui revenaient selon les termes de l’accord. En juillet, les troupes de Fayçal sont défaites aux portes de Damas (Syrie). Cet échec signe la fin de l’appui des Britanniques à sa famille, les Hachémites, au profit des Saoud, famille encore au pouvoir aujourd’hui en Arabie saoudite. En compensation, les Hachémites reçoivent l’Irak (Fayçal) et la Transjordanie (Abdallah, un autre fils d’Hussein) de la part de la Grande-Bretagne.
    La source de nombreuses turbulences
    « Sykes-Picot appartient au passé. Cependant, les règles qui ont sous-tendu sa rédaction et les conduites qui ont présidé à son application sont plus que jamais à l’œuvre », observe le professeur de sociologie politique et de relations internationales Joseph Maïla.5
    Le peuple irakien, parmi tant d’autres exemples, peut en témoigner. Le 17 janvier 1991, 29 pays (dont la Belgique) envahissent l’Irak. Le but était de chasser l’armée irakienne du Koweït, qu’elle avait envahi en août 1990… et de préserver les intérêts stratégiques des Occidentaux dans la région.
    En 43 jours, cette coalition internationale effectue 100 000 bombardements aériens, lance 450 roquettes Tomahawk et largue 265 000 bombes. Une grande partie des infrastructures sociales et économiques d’Irak sont détruites. Le pays est rejeté dans l’ère pré-industrielle pour une très longue période. Après le retrait irakien du Koweït, le Conseil de sécurité des Nations Unies décrète un embargo jusqu’en mai 2003, après la chute du président Saddam Hussein.
    Le nombre de morts dus à l’embargo est énorme. D’après les chiffres du ministère irakien de Santé publique (chiffre pour fin 2002), 1 806 915 civils, dont 750 000 enfants de moins de 5 ans, sont morts à cause de l’étranglement économique.
    Aujourd’hui encore, des plans américains ou autres pour « refaire » les frontières du Moyen-Orient sont à l’œuvre. Le peuple syrien, irakien, libyen ou palestinien peut en témoigner.
    Lawrence d’Arabie (1888-1935)

    T.E. Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie, à gauche. (Photo Thomas Lowell)
    Des millions de personnes ont entendu parler des accords Sykes-Picot sans le savoir. En effet, dans la superproduction hollywoodienne de 1963, Lawrence d’Arabie, le héros se sent trahi par ces accords.
    Thomas Edward Lawrence est un jeune officier britannique passionné d’architecture et d’archéologie qui a passé quelques années en Orient avant le début de la Première Guerre mondiale. Envoyé là-bas, il va rejoindre Fayçal dans son combat pour un État arabe indépendant. Du moins dans le film qui l’a rendu célèbre au monde entier.
    Car, dans les faits, Lawrence d’Arabie, s’il a bien combattu les Turcs aux côtés des Arabes, ne voulait pas d’un État arabe indépendant, mais d’une Syrie indépendante.
    Pour celui qui voua une admiration sans bornes à l’armée britannique jusqu’à sa mort, son pays ne devait pas se désengager de la région.
    Néanmoins, il est resté dans l’histoire comme un des rares Occidentaux à comprendre la révolte dirigée par Fayçal, et il prendra les accords Sykes-Picot comme une trahison de sa hiérarchie.
    La Palestine et la déclaration Balfour
    Dans les accords Sykes-Picot, il y a une zone bleue et une zone rouge. Il y a aussi une zone brune. Cette zone, c’est celle de la Palestine. La « déclaration Balfour », qui suivra en 1917, amorce la création d’un État juif.
    Pour revenir à la naissance d’Israël, il faut retourner au début du 19e siècle. « Quels facteurs expliquent la convergence entre les objectifs de l’Organisation sioniste mondiale, présidée par le Dr Chaïm Weizmann, et les buts de l’Angleterre impériale au Moyen-Orient ? (…) Les sionistes qui, comme Weizmann et ses amis, misent sur la victoire alliée, font le siège du Premier ministre britannique Lloyd George et de son ministre des Affaires étrangères Lord Balfour. Ceux-ci semblent avoir été sensibles à l’argument selon lequel promettre aux juifs un foyer national constitue le moyen le plus efficace pour aider Wilson, fort de l’appui de la communauté juive américaine, à engager les Etats-Unis dans la guerre aux côtés des Alliés ; de plus la création de ce “foyer juif” en Palestine permettrait de renforcer la sécurité de l’accès au canal de Suez et à l’Egypte. Assuré ensuite de l’acquiescement de Paris, Rome et Washington, Lord Balfour cherche une formule acceptable pour ses collègues du gouvernement », explique l’historien et spécialiste du Moyen-Orient Jacques Thobie.6

    « Weizmann avait suggéré à Londres de reconnaître la Palestine “en temps que patrie du peuple juif” qui aurait le droit “d’y établir une vie nationale”. A l’intérieur du Cabinet, Lord Curzon insiste sur les dangers de la réaction des Arabes. Finalement, la lettre de Balfour – dite improprement “déclaration” – à Lord Rothschild, représentant le comité politique de l’Organisation sioniste, se contente d’“envisager favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif”, étant entendu que seront sauvegardés les “droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine”. (…) La relative prudence britannique est liée à ses objectifs mêmes : en offrant des garanties aux immigrants juifs, l’Angleterre s’assure dans la guerre le soutien de nombreux juifs de Russie et d’Europe centrale, alors que se développe en Russie un processus révolutionnaire où des juifs jouent un rôle actif, affermit son implantation dans la province de Palestine, prépare entre Arabes et sionistes d’inévitables conflits imposant la présence de l’arbitre anglais dans cette région charnière des possessions africaines et asiatiques de l’Empire.
    Sykes utilise dans ce sens le mouvement sioniste, ce qui conduira à la déclaration Balfour du 2 novembre 1917 annonçant l’établissement “en Palestine” d’un Foyer national juif. La stratégie britannique va reposer sur l’occupation du terrain avec l’encouragement donné à la révolte arabe de s’étendre à la Syrie (mais non à la Palestine) et sur une succession de déclarations officielles allant dans le sens de l’autodétermination. Pour Londres, le droit des peuples signifie le droit de choisir la tutelle britannique ».7
    Et les États-Unis dans tout ça ?
    Officiellement, les États-Unis du président Woodrow Wilson se sont tenus à l’écart du morcellement du Moyen-Orient et des accords Sykes-Picot en raison d’une politique étrangère basée sur la « liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Hum…
    « Quand Wilson appelle au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, il parle des peuples blancs. C’est quelqu’un de raciste. Un des pires présidents ségrégationnistes de l’histoire des États-Unis. Donc les Arabes poseront problème parce qu’il ne sait pas s’ils sont blancs ou pas », constate l’historien français Henry Laurens.8
    « Le président Woodrow Wilson ne se sent aucunement lié par les accords “secrets” contractés par ses partenaires. Il se pose en défenseur du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, bien qu’il ne soit pas très clair dans son esprit si cela vaut aussi pour les peuples non blancs, comme les “bruns” (les Arabes) et les “jaunes” – pour les “noirs”, il n’en est pas question. »9
    Surtout, durant ses deux mandats (1913-1921), il va justement sortir de la logique « isolationniste » pour occuper le Mexique (1914-1917), Haïti (une occupation qui durera de 1915 à 1934), la République dominicaine (1916-1924) ou le Nicaragua(tout au long de son mandat).
    « Aucune nation ne peut vivre longtemps refermée sur elle-même et l’Ouest finirait nécessairement par dominer l’Est. L’Est doit être ouvert et transformé, qu’on le veuille ou non ; les standards de l’Ouest doivent lui être imposés. »10
    Bref, ce défenseur du Klu Klux Klan et du ségrégationnisme défend le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes »… quand ça l’arrange …
    Jonathan Lefèvre | 18 octobre 2016
    1.« A line in the sand », James Barr, Simon & Schuster, 2011. Citation parue dans L’Obs le 16 mai 2016 •
    2. « La stratégie du chaos, impérialisme et Islam », Grégoire Lalieu et Michel Collon, entretiens avec Mohammed Hassan, Investig’Action et Couleur Livres, 2011, p. 63 •
    3. « La division du Moyen-Orient fut un calcul stratégique », L’Express, 23 décembre 2014 •
    4. « Ali et les 40 voleurs », Jacques Thobie, éditions Messidor, Paris, 1985, p. 42 •
    5. « Les accords Sykes-Picot, cent ans après », Joseph Maïla, Études mai 2016 
    6. « Ali et les 40 voleurs », Jacques Thobie, éditions Messidor, Paris, 1985, pages 45-46 •
    6. Idem .
    8. « Les Français et les Anglais ont dessiné les frontières, et les Arabes ont colorié la carte », L’Orient-Le Jour, 16 mai 2016 •
    9. « Comment l’Empire ottoman fut dépecé », Henry Laurens, Le Monde Diplomatique, avril 2003 •
    10. Cité dans « American colonial Empire : The limit of power’s reach », Items & Issues (Social Science Research Council)
    Source : Pour la Palestine

  • Des revers en cascade - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/des-revers-en-cascade.html
    http://i1.wp.com/arretsurinfo.ch/wp-content/uploads/2016/11/fabius-jean-marc-ayrault-francois-hollande-11-fevrier-2016-paris.jpg?resize=6

    Achat d’hélicoptères américains par la Pologne, rejet de la résolution française sur la Syrie à l’ONU, annulation de la visite de Vladimir Poutine à Paris : courant octobre, en quelques jours, notre diplomatie a connu trois revers majeurs, dont elle s’offusque, alors même qu’elle en porte l’entière responsabilité en raison de la politique erratique conduite par nos dirigeants.
    Des revers en cascade

    La « trahison » polonaise n’a surpris que ceux qui ne s’intéressent pas à ce pays, car il est clair que la défense de ses intérêts nationaux – et sa défiance légitime à l’égard de son voisin russe – a toujours conduit Varsovie, depuis 1991, à privilégier l’alliance avec Washington plutôt que la solidarité européenne. On ne peut guère reprocher aux Polonais de nous l’avoir caché, car ils ont montré à plusieurs reprises, sans ambigüité aucune – notamment sur le dossier ukrainien – de quel côté leur cœur penchait. Mais nos politiques se bercent d’illusions. Non seulement ils n’ont pas voulu tenir compte de cette évidence, mais pire, ils se sont persuadés que notre refus de livrer deux navires amphibies Mistral à la marine Russe – sous la pression américaine – conduirait notre partenaire européen à choisir notre offre. Bien sûr, il n’en a rien été et l’annulation de la visite présidentielle à Varsovie comme les critiques du ministre des Affaires étrangères illustrent à quel point nos dirigeants ont pris leurs désirs pour la réalité… laquelle semble totalement leur échapper.
    L’émotion de nos gouvernants au sujet de la bataille d’Alep en est un autre exemple. Leur « révolte » face aux « exactions » des forces russes et syriennes se fonde sur une vision totalement partiale de la situation, diffusée par les médias occidentaux.
    A Alep, tout ceux qui connaissent la situation de terrain savent que les djihadistes d’Al-Nosrah pilonnent quotidiennement depuis plusieurs années les quartiers dont la population est restée fidèle au gouvernement de Damas[1] – ciblant prioritairement les quartiers chrétiens -, faisant de nombreuses victimes innocentes ; mais sans doute ces vies ont-elles moins de valeur que celles de ceux qui soutiennent les djihadistes. En effet, les témoins locaux confirment que tous les quartiers bombardés par les aviations russe et syrienne sont ceux dans lesquels la population a pris ouvertement parti pour les islamistes et où flotte ostensiblement le drapeau de Daech… ce que le médias ne nous montrent jamais[2].
    Cette présentation totalement déformée de la réalité est insupportable. Pourtant elle est à l’origine des envolées lyriques et outragées de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, qui se sont même montrés menaçants à l’égard de Moscou. Voir nos autorités réagir à partir d’éléments aussi faux conduit à s’interroger sur leur connaissance réelle du dossier ou leur indépendance d’esprit vis-à-vis de Washington. De plus, ces positions de Matamore ne sont d’aucun effet. Les dirigeants français ont peut être l’illusion d’être des acteurs entendus et écoutés ; mais il n’en est rien. Ils sont aussi insignifiants qu’inaudibles. Notre proposition de résolution à l’ONU a été rejetée et nous ne sommes même plus invités aux négociations internationales sur la Syrie à Genève.
    En toute logique, devant l’hostilité manifestée à son égard par nos gouvernants, les menaces de poursuivre Moscou devant la Cour pénale internationale (CPI), la surenchère de nos médias qui font du Poutine Bashing leur sport favori et la présentation totalement partiale du conflit syrien, le président russe a décidé d’annuler sa visite dans notre pays, jugeant le contexte peu favorable à des discussions sereines. Cette décision semble avoir pris au dépourvu notre président qui pensait pouvoir tancer son homologue russe sans que celui-ci ne réagisse, puis sans doute l’accueillir pour lui faire la leçon.
    Une perception des faits totalement orientée
    Il n’est pas question de faire l’apologie de Vladimir Poutine ou de Bachar El-Assad, ni de nier que la guerre tue, à Alep ou ailleurs ; mais il est bon de rétablir certaines vérités qui sont délibérément dissimulées par les stratèges de la communication américains et les médias Mainstream à leur service.
    Depuis qu’ils sont devenus l’unique superpuissance, les Etats-Unis n’ont cessé de prendre des libertés vis-à-vis du droit international. Pourtant, rares ont été les médias à dénoncer leurs méfaits et les ONG ou les Etats les ayant menacé de poursuites juridiques internationales ou déclaré qu’ils en porteraient la responsabilité devant l’histoire. Rappelons quelques faits :
    – l’invasion illégale de l’Irak – passant outre le véto de la ONU -, laquelle a permis la naissance de Daesh et a provoqué la mort et la désolation dans ce pays, faisant plus de victimes encore que la dictature de Saddam Hussein. Cette action a tout autant violé le droit international que l’action russe en Crimée ;
    – les nombreuses victimes collatérales des frappes de drones dans le cadre de la Global War on Terrorism (GWOT)[3] ;
    – la légalisation la torture et la multiplication des arrestations extra-judiciaires (Rendition) et des prisons secrètes dans le cadre de la GWOT ; la généralisation de l’espionnage de leur population et de leurs alliés. Pourtant ni l’une ni l’autre de ses mesures n’ont été d’une grande efficacité dans la lutte contre le terrorisme ;
    – le soutien à l’Arabie saoudite et au Qatar – deux Etats qui exportent leur islam radical archaïque dans le monde et soutiennent les djihadistes -, à la confrérie des Frères musulmans – dans le cadre du « printemps arabe » – et aux djihadistes liés à Al-Qaïda pour renverser le régime syrien.
    Mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls dans ce cas. Ces pratiques concernent aussi plusieurs de leurs alliés.
    L’Arabie Saoudite, non contente d’exporter le wahhabisme de par le monde et d’avoir soutenu les djihadistes, est intervenue au Bahrein à l’occasion du printemps arabe (2011) pour mater une révolte populaire sans que personne ne s’en offusque. Elle semble pourtant incapable d’assurer la sécurité des pélerins se rendant à La Mecque pour le hadj, ainsi qu’en témoignent les incidents à répétition survenus ces dernières années ayant entrainé la mort de centaines de croyants. Surtout, depuis dix-huit mois, elle a déclenché une guerre sanglante au Yémen (opération Tempête décisive), laquelle semble ne pas intéresser grand-monde, contrairement au conflit syrien.
    Depuis mars 2015, une coalition internationale[4] menée par Riyad s’attache à remettre au pouvoir le gouvernement d’Abd Rabo Mansour Hadi, afin d’empêcher l’installation d’un régime chiite à sa frontière méridionale. Dans ce conflit, les Saoudiens sont aidés par les Etats Unis qui leur fournissent armement, renseignements et ravitaillent leurs avions. Les combats ont déjà provoqué plus de 10 000 morts dont beaucoup de civils. L’Arabie saoudite bombarde systématiquement les infrastructures du pays – y compris les hôpitaux – et exerce un blocus sur les zones rebelles au point que des millions de Yéménites n’ont plus de quoi se nourrir ; trois millions ont fui les zones de combat. Le 8 octobre dernier, les avions saoudiens ont pris pour cible une cérémonie funéraire à Sanaa, tuant au moins 140 personnes et en blessant 500. Ces frappes relèvent pleinement d’un crime de guerre ; pourtant aucun Etat occidental ne l’a signalé ni n’a protesté. Tout juste les Américains ont-ils fait savoir qu’ils allaient reconsidérer leur soutien aux Saoudiens dans ce conflit.
    A noter également que plusieurs milliers de véhicules Toyota ont été achetés par les pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis et Jordanie) pour être livrés à l’État islamique,en Syrie et en Irak. C’est le constructeur japonais, accusé à tort de commercer avec Daesh, qui a révélé la liste de ses principaux clients dans la région. Ainsi, 22 500 véhicules auraient été vendus aux Saoudiens, 32 000 aux Qataris et 11 650 aux Emiratis. Puis, selon des informations provenant des services russes – à considérer naturellement avec circonspection -, l’armée jordanienne aurait facilité le transfert de ces véhicules en Syrie et en Irak. Une fois encore, les dénonciations de ce soutien des monarchies pétrolières à l’Etat islamique, sont rares.
    La Turquie est dirigée par un président membre de la confrérie internationale des Frères musulmans, qu’il a soutenu en Tunisie, Libye, Egypte et Syrie à l’occasion des « printemps arabes ». Erdogan a aussi longtemps laissé à Daesh la libre utilisation de son territoire pour son approvisionnement et ses opérations en Syrie et en Irak. Par ailleurs, il ne cesse de renforcer son pouvoir personnel – dans le but de devenir président à vie – et d’encourager l’islamisation de la société. A la suite d’une tentative avortée de coup d’Etat contre lui[5], il s’est livré à une gigantesque purge afin de liquider ses opposants et d’installer ses affidés. C’est-à-dire que l’un des pays membre de l’OTAN est dirigé par un islamiste radical aux tendances despotiques, bafouant les droits de l’homme, sans que cela ne choque personne ni ne remette en cause notre politique à l’égard d’Ankara. Et l’on parle toujours d’une éventuelle entrée de la Turquie dans l’Union européenne… Rappelons également, les forces turques ont pénétré illégalement dans le nord de la Syrie et de l’Irak et occupent une portion du territoire de ces deux Etats sans que la communauté internationale ne trouve à y redire.
    Les faits ci-dessus montrent sans ambiguïté que le droit international est, depuis quinze ans, davantage bafoué par Washington et ses obligés que par Moscou ou Damas ; et que les victimes civiles du « camp de la liberté » sont tout aussi innocentes et bien plus nombreuses que celles qui tombent lors des opérations russo-syriennes. Mais dès lors que des actions de force sont américaines ou alliées de Washington, elles sont, par essence, « justes, légitimes et utiles ». Seuls ceux qui n’appartiennent pas à ce camp ou qui ne soutiennent pas cette politique sont coupables : Moscou, Damas, Téhéran, etc.
    Il faut le réaffirmer sans cesse : contrairement aux idées reçues, la société de l’information dans laquelle nous vivons n’a que très marginalement permis d’améliorer la qualité et l’objectivité des données à la disposition du public. Au contraire, en dépit de la multiplication des canaux médiatiques, leur concentration entre les mêmes mains permet encore davantage de manipulation des faits qu’avant son émergence. Les événements actuels en sont la flagrante illustration.
    La provocation délibérée du Russian Bashing
    Pour envenimer la situation, dirigeants politiques, responsables militaires et journalistes occidentaux ne cessent d’évoquer la montée en puissance de la menace russe et le retour d’une nouvelle Guerre froide… voire pour certains, le spectre d’une nouvelle guerre mondiale[6] !
    Mais le Russian Bashing impulsé par les milieux anglo-saxons ne reflète pas la réalité. Rappelons que le budget de la défense des Etats-Unis (près de 600 milliards de dollars) est de très loin le premier au monde et qu’il est supérieur aux budgets cumulés des dix pays qui le suivent ; la Russie (avec un budget de moins de 70 milliards de dollars) n’arrive elle-même que loin derrière la Chine et l’Arabie saoudite. Moscou dépense ainsi pour sa défense huit fois moins que Washington. La « menace » doit donc être fortement relativisée. Elle est pourtant largement utilisée par Hillary Clinton dans le cadre de sa campagne présidentielle, comme si elle cherchait par avance à remettre en cause une éventuelle victoire de Donald Trump… avec le soutien des hackers russes !
    Il convient également de réfuter la soi-disant volonté hégémonique de Moscou. Poutine n’a d’autre but que de mettre fin aux humiliations répétées dont son pays a été victime depuis vingt ans et au grignotage de ses marges. Il n’accepte plus sans réagir que la Russie soit provoquée ou que ses intérêts soient bafoués. Pourtant, c’est aujourd’hui Moscou qui apparaît comme « fauteur de troubles ».
    A l’opposé, il faut être aveugle pour ne pas mesurer le comportement impérialiste croissant de Washington, tant par ses interventions extérieures qui ne résolvent rien, que par l’application extraterritoriale de son droit au monde entier.
    Bien sur, il ne fait aucun doute que de tels propos seront immédiatement qualifiés de « pro Poutine » et que leur auteur sera accusé d’être un relais de l’influence russe. En effet, c’est une technique régulièrement utilisée ces dernières années que de mettre systématiquement en doute l’objectivité et l’indépendance de ceux qui critiquent la politiqueMainstream. Ainsi, les médias nous rebattent régulièrement les oreilles au sujet des réseaux d’influence russes en France – ce qui est une réalité, tout comme l’espionnage de Moscou -, mais sans jamais parler des réseaux d’influence et d’espionnage infiniment plus puissants des Américains
    Nous vivons une période difficile dans laquelle les esprits sont l’enjeu des stratégies des uns et des autres et où les médias sont devenus un véritable champ de bataille. En la matière, par leur maîtrise des canaux de communication mondiaux, les Etats-Unis disposent d‘un net avantage ; ils ont réussi à imposer leur vision du monde, laquelle répond à la promotion et la défense de leurs intérêts… mais en rien à ceux de la démocratie ni de l’Occident – et surtout pas de la France. Ils ont également réussi à convaincre que leur point de vue était « la » vérité objective et que tous ceux qu’ils désignent comme leurs adversaires sont le « mal ». Evidemment, la réalité est quelque peu différente. Mais nos élites ne semblent pas le percevoir.
    Pour nous Français, l’enjeu n’est pas Moscou, Damas ou Alep, ni Poutine ou Bachar. Il est de retrouver une indépendance de vue et une objectivité d’analyse que nous avons abandonnées depuis plus d’une décennie et d’échapper à la vision sectaire du monde qu’imposent les Américains.
    D’autant plus qu’à la différence des Britanniques, nous ne reconnaissons ni ne cherchons à analyser nos erreurs. Le parlement du Royaume Uni a publié, en juillet et en septembre dernier, deux rapports remettant en cause la décision de David Cameron d’intervenir en Libye, jugeant que les informations l’ayant conduit à lancer cette opération étaient infondées. Qu’avons nous fait en France ? Strictement rien ! Interviewé par la presse, Nicolas Sarkozy a persisté, déclarant qu’il avait pris alors « la bonne décision ».
    *
    La très grande majorité des spécialistes de géopolitique, des relations internationales et des diplomates nous répètent à l’envi depuis un quart de siècle que le monde a changé. Certes. Cela est indéniable. Nous le mesurons chaque jour.
    Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est la grille de lecture sur laquelle ils fondent leur analyse. Elle est restée, pour l’essentiel, basée sur des critères d’évaluation datant de la Guerre froide : le bien, la vérité et la justice sont américains ; le mal, le mensonge et l’injustice demeurent russes ou iraniens. D’où leurs jugements erronés et leurs conseils inadaptés pour la conduite des politiques étrangères européennes… et les erreurs à répétition de celles-ci.
    Le monde évolue donc plus vite que les analyses qu’en font ces « experts » et les choses ont changé de manière bien plus profonde qu’ils ne l’observent, même si des constantes demeurent. C’est pourquoi il est nécessaire d’adopter une nouvelle lecture de la situation internationale afin d’essayer de redonner à la France – et plus largement l’Europe – la boussole dont elle semble démunie.
    Seule lueur de lucidité dans ce sombre tableau, le remarquable rapport récemment publié par les députés Pierre Lellouche et Karine Berger, relatif à l’application extraterritoriale du droit américain[7]. Voilà enfin une réflexion de fond sur un sujet stratégique pour notre économie et nos entreprises, auquel le gouvernement ne s’est guère intéressé, en dépit des affaires BNP et ALSTOM. A lire absolument.
    Eric Denécé | 04-11-2016
    [1] Il convient également de rappeler que depuis cinq ans la population fidèle au régime n’a cessé d’être ciblée par les djihadistes : coupures d’eau et d’électricité, bombardements, blocus du ravitaillement, assassinats, enlèvements, tortures…
    [2] Voir à ce sujet l’excellente analyse de Richard Labévière : http://prochetmoyen-orient.ch/mossoul-alep-la-diagonale-du-fou
    [3] Outre les frappes de drones – qui créent plus de terroristes qu’elles n’en éliminent – ces frappes ont eu lieu à plusieurs reprises en Afghanistan à l’occasion fêtes de mariage, faisant chaque fois une centaine de victimes civiles. Rappelons également que les forces aériennes américaines ont bombardé, le 3 octobre 2015, un hôpital à Kunduz, en Afghanistan, faisant 42 morts et 37 blessés, parmi lesquels des membres Médecins sans frontières ; et qu’elles ont tué une centaine de soldats syriens, mi-septembre 2016, dans un bombardement effectué « par erreur », ce qui a par ailleurs permis à Daesh de s’emparer d’une position stratégique.
    [4] Elle comprend une dizaine de pays arabes et sunnites : les membres du Conseil de coopération du Golfe (Oman excepté), le Maroc, la Jordanie, le Soudan et l’Egypte.
    [5] La genèse de cet événement n’est toujours pas claire. De fortes suspicions existent quant à la parfaite connaissance de ce complot par Erdogan, qui pourrait avoir laissé faire afin de procéder à une purge radicale dans tous les domaines de l’appareil d’Etat.
    [6] Cf. Alain Rodier, « Autour des conflits syriens et irakiens : Etats-Unis et Russie, ils sont tous devenus fous ! »,Note d’actualité n°456, www.cf2r.org, octobre 2016.
    [7] Pierre Lellouche et Karine Berger, Rapport d’information des commissions des Affaires étrangères et des Finances sur L’Extraterritorialité de la législation américaine, Assemblée nationale, Paris, 5 octobre 2016.
    Source : http://www.cf2r.org/fr/editorial-eric-denece-lst/une-lecon-meritee.php

  • Vijay Prashad’s Book Explores Why ’You Cannot Build Democracy With a Gun’
    http://thewire.in/72317/vijay-prashad-death-of-a-nation-and-the-future-of-the-arab-revolution-review

    Prashad asserts that however real the Sunni-Shia divide is, it does not drive the political turmoil in the region. That narrative is authored by the geo-political rivalry between Iran and Saudi Arabia, spurred by the machinations of the West and Israel. There was no inherent antipathy between the sultans of Arabia and the king of Iran. It was the Iranian Revolution of 1979 that posed issues which the Saudi monarchy saw as an existential challenge to itself and as an insidious influence on its neighbourhood. The fact that a Muslim king had been replaced by an Islamic form of republicanism, with the introduction of an elected parliament and the establishment of modern institutions which even allowed women to participate. Early on, the US had decided that its own preservation lay in protecting the Arab monarchs and their oil wealth. For its own interests, the US government deepened the sectarian divide by fanning Saudi fears about Iran.

    “Anti-Iran morphed rapidly into anti-Shia rhetoric and practice,” notes Prashad. “It is how Saudi proxies have operated in Syria and in Iraq and why Saudi Arabia began its endless war in Yemen.”

    Wahabism would have been unthinkable in the diverse and secular Iraq that existed before the US invasion in 2003. The occupation forces dug into fissures between the Shia and Sunni sects to smother any chance of reconstruction of Iraqi nationalism. The US occupation provided oxygen to al-Qaeda and its ilk, who the locals began to refer to as “the Saudis of Iraq”. Nothing in the soil of Iraq, says Prashad, suggested incipient sectarian brutality; under US sponsorship it developed and bloomed fully. The global war on terror declared by the US and its allies “did not erase the terrorists; it manufactured them”. ISIS dates its origin to the anti-US insurgency in Iraq. The danger of sectarian wars, he points out “is that they have no endgame. They will not end with a utopian outcome. They can end only where life becomes evil.”

    Prashad adds that in similar fashion “the West – and Israel – have been content to see Syria bleed and weaken. No outcome is desirable to them.” Since the Syrian government was incapable of fulfilling people’s aspirations, Arab money intervened – backed by the adventurism of Western powers – to play out their own respective agendas. From a political dispute, the Syrian stand-off plunged into a confounding war among a number of proxy armies from neighbouring countries, the al-Qaeda, ISIS, the Kurds and Assad’s forces, with overt and covert gimmicks of Russia, France and the US further poisoning the quagmire.

    The Death of the Nation maintains that the lessons from Iraq were not learned: they were repeated in Libya and again, calamitously, in Syria and Yemen. Was there an alternative to regime-change that might have saved these countries from devastation and chaos? If the West and its allies had not chased total victory, could a negotiated settlement have been fashioned to forestall the resultant catastrophe? Bear in mind that bodies like the African Union had offered to mediate; and Saddam Hussein, on his capture, begged to negotiate; while [Muammar] Gaddafi, before he was lynched, pleaded that he be allowed to surrender.

    The Arab Revolutions were the outcome of the inter-play of three forces, contends Prashad. First, ‘political Islam’ which had originated as an Islamic component of the anti-colonial struggle. Exemplified in the Muslim Brotherhood, this was also a modernising influence and therefore, distinct from Wahabism. While it remained largely in the shadows, political Islam incubated in mosques everywhere, touching the lives of large numbers and developing a mass base and strong cadre. Second, the “youth bulge” in the Arab demographic presented a phalanx of under-employed, educated young people frustrated at the lack of economic and social opportunity and at the stultifying political atmosphere. The third strand – and in Prashad’s view the most significant – comprised of the organised working class and migrant residents of urban slums, who came together on everyday issues to demonstrate and strike, and to provide the spark for insurrection.

    These forces combined to spur large sections of the population to rise against dispensations representing the security state on the one hand and neo-liberal policies on the other, triggering a revolution against economic deprivation and political suffocation. Prashad views the Arab Revolution as a “civilisational” uprising, but he does not offer anything more than anecdotal basis to support his wishful assertion that the memory of the popular upsurge “makes an irreversible slip backward impossible”.

    On his extensive travels, Prashad comes upon a cross-section of individuals dreaming of revitalised Arab nationalism “as a cord that binds people across the widened sectarian divides”: Iraqi women’s activist Yanar Mohammed challenges the Americans: “You cannot build democracy with a gun”; journalist and theatre person Hadi al-Mahdi laments: “I am sick of seeing our mothers beg in the streets”; a young al-Nusra militant in Lebanon confides: “If I had a job, I would not do jihad”; Omar Abdulaziz Hallaj, “a wise and distinguished architect from Aleppo” works quietly with others like him to build trust to bridge the sectarian divide and buttress Syrian diversity.

    #prashad #catastrophe_arabe

  • John Pilger : Au coeur du gouvernement invisible : Guerre, Propagande, Clinton & Trump - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/preview

    Le grand journaliste australien John Pilger, qui vient d’interviewer Julian Assange nous livre ici une critique du rôle des médias occidentaux au vitriol (Bertrand)

    Au cœur du gouvernement invisible : Guerre, Propagande, Clinton & Trump
     

    John Pilger
    Le journaliste américain Edward Bernays, est souvent décrit comme l’homme qui a inventé la propagande moderne.

    Neveu de Sigmund Freud, pionnier de la psychanalyse, c’est Bernays qui a inventé le terme « relations publiques » comme un euphémisme pour dire "manipulations et tromperies".

    En 1929, il a persuadé les féministes de promouvoir les cigarettes pour les femmes en s’affichant en train de fumer pendant la New York Easter Parade - comportement alors considéré comme outrancier. Une féministe, Ruth Booth, a déclaré, « Femmes ! Allumez un autre flambeau de la liberté ! Luttez contre un autre tabou sexuel !"

    L’influence de Bernays s’est étendue bien au-delà de la publicité. Son plus grand succès a été le rôle qu’il a joué pour convaincre le public américain de se joindre au massacre de la Première Guerre mondiale. Le secret, disait-il, était « l’ingénierie du consentement » de la population de façon à la "contrôler et [l’]enrégimenter selon notre volonté sans qu’elle le sache".

    Il a décrit cela comme « le vrai pouvoir de décision dans notre société" et l’a appelé le « gouvernement invisible ».

    Aujourd’hui, le gouvernement invisible n’a jamais été plus puissant et aussi peu compris. Dans ma carrière en tant que journaliste et cinéaste, je n’ai jamais vu la propagande s’insinuer dans nos vies comme elle le fait maintenant sans être contestée .

    Imaginez deux villes. Toutes les deux sont en état de siège par les forces du gouvernement de leur pays. Les deux villes sont occupées par des fanatiques, qui commettent des atrocités, comme décapiter les gens.

    Mais il y a une différence essentielle. Dans un des deux sièges, les soldats du gouvernement sont décrits comme des libérateurs par les journalistes occidentaux embarqués avec eux, qui relatent avec enthousiasme leurs batailles et leurs frappes aériennes. Il y a en première page des photos de ces héroïques soldats faisant le V de la victoire. Il est peu fait mention de victimes civiles.
     

    Alep (Avant/Après)
    Dans la deuxième ville - dans un pays voisin - se passe presque exactement la même chose. Les forces gouvernementales assiègent une ville contrôlée par la même espèce de fanatiques.

    La différence est que ces fanatiques sont pris en charge, fournis et armés par « nous » - par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Ils ont même un centre de médias qui est financé par la Grande-Bretagne et les USA.

    Une autre différence est que les soldats gouvernementaux qui assiègent cette ville sont les méchants, condamnés pour avoir agressé et bombardé la ville - ce qui est exactement ce que les bons soldats font dans la première ville.

    Déroutant ? Pas vraiment. Tel est le double standard de base qui est l’essence même de la propagande. Je parle, bien sûr, du siège actuel de la ville de Mossoul par les forces gouvernementales de l’Irak, qui sont soutenues par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne et du siège d’Alep par les forces gouvernementales syriennes, soutenues par la Russie. L’un est bon ; l’autre est mauvais.

    Ce qui est rarement signalé est que ces deux villes ne seraient pas occupées par des fanatiques et ravagées par la guerre si la Grande-Bretagne et les États-Unis n’avaient pas envahi l’Irak en 2003. Cette entreprise criminelle a été lancé sur la base de mensonges étonnamment semblables à la propagande qui déforme maintenant notre compréhension de la guerre civile en Syrie.

    Sans ce roulement de tambour de la propagande déguisé en information, ni le monstre ISIS [Daech - NDT] ni Al-Qaida, ni al-Nusra, ni les autres bandes djihadistes ne pourraient exister, et le peuple de Syrie n’aurait pas besoin de se battre pour sa survie aujourd’hui.

    Certains se souviennent en 2003 de la succession de journalistes de la BBC se tournant vers la caméra et nous disant que le choix de Blair pour ce qui s’est révélé être le crime du siècle était "justifié". Les réseaux de télévision américains ont produit la même validation pour George W. Bush. Fox News a rameuté Henry Kissinger pour s’enthousiasmer sur les preuves fabriquées par Colin Powell.

    La même année, peu de temps après l’invasion, j’ai filmé une interview à Washington avec Charles Lewis, le journaliste d’investigation américain renommé. Je lui ai demandé, "Qu’est-ce qui se serait passé si les médias les plus libres du monde avaient sérieusement remis en question ce qui s’est avéré être de la propagande grossière ?"

    Il a répondu que si les journalistes avaient fait leur travail, "il y a une très, très forte chance que nous ne serions pas allés à la guerre en Irak".

    Ce fut une déclaration choquante, et qui fut confirmée par d’autres journalistes célèbres à qui je posais la même question - Dan Rather de CBS, David Rose de The Observer ainsi que des journalistes et producteurs de la BBC, qui ont souhaité rester anonymes.
     

     
    En d’autres mots, si les journalistes avaient fait leur travail, s’ils avaient contesté et étudié la propagande au lieu de l’amplifier, des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants seraient encore en vie aujourd’hui, et il n’y aurait pas d’ISIS et aucun siège d’Alep ou de Mossoul.

    Il n’y aurait eu aucune atrocité dans le métro de Londres le 7 Juillet 2005. Il n’y aurait eu aucune fuite de millions de réfugiés ; il n’y aurait pas de camps de misère.

    Lorsque l’atroce acte terroriste a eu lieu à Paris en Novembre dernier, le président François Hollande a immédiatement envoyé des avions pour bombarder la Syrie - et plus de terrorisme s’en est suivi, de façon prévisible, comme le produit de la grandiloquence de Hollande sur la France « en guerre » et « ne montrant aucune pitié". Que la violence d’État et la violence djihadiste s’alimentent mutuellement est une vérité dont aucun dirigeant national n’a le courage de parler.

    "Lorsque la vérité est remplacée par le silence", disait le dissident soviétique Yevtushenko, "le silence est un mensonge."

    L’attaque contre l’Irak, l’attaque contre la Libye, l’attaque contre la Syrie se sont produites parce que le leader de chacun de ces pays n’a pas été une marionnette de l’Occident. Le dossier d’un Saddam ou d’un Kadhafi en matière de droits de l’homme était sans importance. Ils n’ont pas obéit aux ordres et n’ont pas abandonné le contrôle de leur pays.

    Le même sort attendait Slobodan Milosevic après qu’il ait refusé de signer un « accord » qui exigeait l’occupation de la Serbie et sa conversion à une économie de marché. Son peuple a été bombardé, et il a été poursuivi à La Haye. Ce genre d’indépendance est intolérable.

    Comme WikiLeaks l’a révélé, ce ne fut que lorsque le dirigeant syrien Bachar al-Assad en 2009 a rejeté un oléoduc, qui devait traverser son pays en provenance du Qatar vers l’Europe, qu’il a été attaqué.

    A partir de ce moment, la CIA a planifié de détruire le gouvernement de Syrie à l’aide des fanatiques djihadistes - les mêmes fanatiques qui tiennent actuellement les habitants de Mossoul et de l’Est d’Alep en otage.

    Pourquoi n’est-ce pas dans les journaux ? L’ancien fonctionnaire du Foreign Office britannique Carne Ross, qui était responsable des sanctions opérationnelles contre l’Irak, m’a dit : « soit nous nourrissions les journalistes factoïdes avec des renseignements aseptisés, soit nous les mettions au congélateur. Voilà comment cela fonctionnait. ».

    Le client médiéval de l’Occident, l’Arabie Saoudite - à laquelle les Etats-Unis et la Grande-Bretagne vendent pour des milliards de dollars d’armement - est en train, en ce moment-même, de détruire le Yémen, un pays si pauvre que, dans le meilleur des cas, la moitié des enfants y souffrent de malnutrition.

    Regardez sur YouTube et vous verrez le genre de bombes massives - "nos" bombes - que les Saoudiens utilisent contre des villages pauvres et poussiéreux, contre des mariages et des funérailles.

    Les explosions ressemblent à de petites bombes atomiques. Les lanceurs de ces bombes en Arabie Saoudite travaillent côte à côte avec des officiers britanniques. Ce fait n’est pas évoqué au journal du soir.

    La propagande est plus efficace quand notre consentement est fabriqué par des gens avec une excellente éducation - Oxford, Cambridge, Harvard, Columbia - et qui font des carrières à la BBC, au Guardian, au New York Times, au Washington Post.

    Ces organismes sont considérés comme des médias libéraux. Ils se présentent comme éclairés, tribuns progressistes du zeitgeist moral. Ils sont anti-racistes, pro-féministes et pro-LGBT.

    Et ils aiment la guerre.

    Alors qu’ils plaident pour le féminisme, ils soutiennent les guerres rapaces qui nient les droits d’innombrables femmes, y compris leur droit à la vie.

    En 2011, la Libye, un Etat moderne, a été détruite sous prétexte que Mouammar Kadhafi était sur le point de commettre un génocide contre son propre peuple. Ce fut répété sans interruption dans tous les médias ; et pourtant il n’y avait aucune preuve. C’était un mensonge.

    En fait, la Grande-Bretagne, l’Europe et les États-Unis voulaient ce qu’ils aiment à appeler un « changement de régime » en Libye, le plus grand producteur de pétrole en Afrique. L’influence de Kadhafi sur le continent et, surtout, son indépendance était intolérable.

    Donc, il a été assassiné d’un coup de poignard dans le dos par des fanatiques, soutenus par l’Amérique, la Grande-Bretagne et la France. Hillary Clinton a applaudi sa mort horrible devant la caméra, en déclarant, « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort !"

    La destruction de la Libye a été un triomphe médiatique. Alors que les tambours de guerre résonnaient, Jonathan Freedland écrivit dans le Guardian : "Bien que les risques soient bien réels, l’argument en faveur d’une intervention reste fort."

    Intervention - quel mot poli et bénin du Guardian , dont la signification réelle, pour la Libye, fut la mort et la destruction.

    Selon son propre décompte, l’OTAN a lancé 9.700 "sorties de frappes" contre la Libye, dont plus d’un tiers étaient destinées à des cibles civiles. Elles comprenaient des missiles avec des ogives à l’uranium. Regardez les photos des décombres de Misrata et de Syrte, et les fosses communes identifiées par la Croix-Rouge. Le rapport de l’Unicef ​​sur les enfants tués dit, « la plupart [d’entre eux] ont en dessous de l’âge de dix ans".

    En conséquence directe, Syrte est devenue la capitale d’ISIS.

    L’Ukraine est un autre triomphe médiatique. Des journaux libéraux respectables tels que le New York Times, le Washington Post et le Guardian, et les radiodiffuseurs traditionnels tels que la BBC, NBC, CBS, CNN ont joué un rôle crucial dans le conditionnement de leurs téléspectateurs à accepter une nouvelle et dangereuse guerre froide.

    Tous ont déformé les événements en Ukraine pour faire croire à un acte maléfique accompli par la Russie, alors qu’en fait, le coup d’Etat en Ukraine en 2014 a été le travail des États-Unis, aidés par l’Allemagne et l’OTAN.

    Cette inversion de la réalité est tellement omniprésente que l’intimidation militaire de Washington envers la Russie n’est pas dans les journaux ; elle est effacée derrière une campagne de diffamation et de diabolisation du même genre que celle dans laquelle j’ai grandi pendant la première guerre froide. Une fois encore, les Ruskoffs viennent nous chercher des noises, dirigés par un nouveau Staline, que The Economist dépeint comme le diable.
     

    Un logo parlant : le glaive désigne clairement le pays ennemi
    La suppression de la vérité sur l’Ukraine est l’un des blackouts sur l’information les plus complets dont je me souvienne. Les fascistes qui ont conçu le coup d’Etat à Kiev sont de la même espèce que ceux qui ont soutenu l’invasion nazie de l’Union soviétique en 1941. De toutes les peurs au sujet de la montée de l’antisémitisme fasciste en Europe, aucun dirigeant ne mentionne jamais les fascistes en Ukraine - sauf Vladimir Poutine, mais il ne compte pas.

    Beaucoup dans les médias occidentaux ont travaillé dur pour présenter la population russophone ethnique de l’Ukraine comme des étrangers dans leur propre pays, comme des agents de Moscou, presque jamais comme des Ukrainiens souhaitant une Ukraine fédérale ni comme des citoyens ukrainiens résistant à un coup d’Etat orchestré depuis l’étranger contre leur gouvernement élu.

    Il y a là presque la joie d’esprit [en français dans le texte -NDT] d’une réunion de classe de bellicistes. Les batteurs de tambours du Washington Post qui incitent à la guerre contre la Russie sont les mêmes éditorialistes qui ont publié le mensonge selon lequel Saddam Hussein avait des armes de destruction massive.

    Pour la plupart d’entre nous, la campagne présidentielle américaine est un monstrueux spectacle médiatique, dans lequel Donald Trump est le méchant. Mais Trump est détesté par ceux qui ont le pouvoir aux États-Unis pour des raisons qui ont peu à voir avec son comportement odieux et ses opinions. Pour le gouvernement invisible de Washington, l’imprévisible Trump est un obstacle à sa conception de l’Amérique du 21eme siècle.

    Celle-ci consiste à maintenir la domination des États-Unis et à subjuguer la Russie, et, si possible, la Chine.

    Pour les militaristes à Washington, le vrai problème avec Trump est que, dans ses moments de lucidité, il ne semble pas vouloir une guerre avec la Russie ; il veut parler avec le président russe au lieu de le combattre ; et il dit qu’il veut parler avec le président chinois.

    Au cours du premier débat avec Hillary Clinton, Trump a promis de ne pas être le premier à introduire des armes nucléaires dans un conflit. Il a dit : « Je ne voudrais certainement pas être celui qui fait la première frappe. Une fois que l’alternative nucléaire se produit, tout est fini." Cela n’a pas fait la une des journaux.

    At-il vraiment voulu dire cela ? Qui sait ? Il se contredit souvent. Mais ce qui est clair est que Trump est considéré comme une grave menace pour le statu quo maintenu par la vaste machine de sécurité nationale qui fonctionne aux États-Unis, peu importe qui est à la Maison Blanche.

    La CIA veut qu’il soit battu. Le Pentagone veut qu’il soit battu. Les médias veulent qu’il soit battu. Même son propre parti veut qu’il soit battu. Il est une menace pour les dirigeants du monde - contrairement à Clinton, qui n’a laissé planer aucun doute sur le fait qu’elle est prête entrer en guerre avec la Russie et ses armes nucléaires et avec la Chine.

    Clinton a la formation, comme elle s’en vante souvent. En effet, son dossier est éprouvé. En tant que sénateur, elle a soutenu le bain de sang en Irak. Quand elle a été candidate contre Obama en 2008, elle a menacé de « totalement oblitérer » l’Iran. En tant que secrétaire d’Etat, elle a été complice de la destruction des gouvernements de Libye et du Honduras et mis en route la provocation de la Chine.

    Elle a promis de soutenir une zone d’exclusion aérienne en Syrie - une provocation directe à la guerre avec la Russie. Clinton pourrait bien devenir le président le plus dangereux des États-Unis de toute ma vie - une distinction pour laquelle la concurrence est féroce.

    Sans la moindre preuve, elle a accusé la Russie de soutenir Trump et de pirater de ses e-mails. Ces e-mails, publiés par WikiLeaks, qui nous disent que ce qu’affirme Clinton en privé, dans ses discours aux riches et aux puissants, est le contraire de ce qu’elle dit en public.

    Voilà pourquoi faire taire et menacer Julian Assange est tellement important. En tant qu’éditeur de WikiLeaks, Julian Assange connaît la vérité. Et permettez-moi de rassurer ceux qui sont inquiets, il va bien, et WikiLeaks fonctionne sur tous les cylindres.

    Aujourd’hui, la plus grande accumulation de forces dirigées par les Américains depuis la Seconde Guerre mondiale est en cours - dans le Caucase et l’Europe orientale, à la frontière avec la Russie, en Asie et dans le Pacifique, où la Chine est la cible.

    Gardez cela à l’esprit quand le cirque de l’élection présidentielle atteindra son point final le 8 Novembre, Si la gagnante est Clinton, un chœur grec de commentateurs écervelés va célébrer son couronnement comme un grand pas en avant pour les femmes. Aucun d’eux ne mentionnera les victimes de Clinton : les femmes de Syrie, les femmes d’Irak, les femmes de Libye. Aucun d’eux ne mentionnera les exercices de défense civile menées en Russie. Aucun d’eux ne rappellera Edward Bernays et ses "flambeaux de la liberté".

    L’attaché de presse de George Bush, avait un jour appelé les médias, des "facilitateurs complices".

    Venant d’un haut fonctionnaire travaillant dans une administration dont les mensonges, permis par les médias, ont causé tant de souffrances, cette description est un avertissement de l’histoire.

    En 1946, le procureur du Tribunal de Nuremberg a déclaré à propos des médias allemands : « Avant chaque agression majeure, ils ont lancé une campagne de presse calculée pour affaiblir leurs victimes et pour préparer psychologiquement le peuple allemand à une attaque. Dans le système de propagande, ce sont la presse quotidienne et la radio qui furent les armes les plus importantes."
    [Traduction : Bertrand Riviere - BNB] 

    Source : John Pilger

    https://gaideclin.blogspot.fr

  • « Il y a toujours une nation irakienne »
    La défaite de Daech à Mossoul pourrait tourner la page du communautarisme en Irak | Paris planète
    http://paris-international.blogs.la-croix.com/la-defaite-de-daech-a-mossoul-pourrait-tourner-la-page-du-communautarisme-en-irak/2016/10/24
    Entretien avec #Ahmed_Saadawi

    « Il y a toujours une nation irakienne »

    Y a-t-il toujours une nation irakienne susceptible de resurgir des cendres de 35 ans de guerre ? « Bien sûr », répond Ahmed Saadawi. « Certes, le contexte politique n’est pas idéal, mais les gens ordinaires ont une formidable énergie, vitalité, envie de vivre et de sortir de l’impasse. En 2003, quand les Américains ont renversé Saddam Hussein, tout le monde revendiquait son appartenance religieuse. Ce n’est plus le cas. C’est parfois comme un travail de deuil, mais beaucoup ont compris qu’on ne pourra réunir le pays sur un socle confessionnel ou ethnique et que le communautarisme ne fournira aucune solution nationale ».

    « A Bagdad, les populations se côtoient tous les jours »

    « A Bagdad, notamment, les ethnies et les confessions ne sont pas séparées par des murs. Les populations se côtoient tous les jours. On vit les uns avec les autres dans les hôpitaux, les souks, les universités… Dans la rue, on ne connait pas l’appartenance confessionnelle de celui avec qui on marche sur le trottoir. Et on ne s’en préoccupe pas. Commence à émerger une conscience nationale par-dessus les communautés. C’est elle qui va permettre de peser sur les gouvernants et de changer les choses ».

  • L’agenda libyen dévoilé : Les courriels de Hillary Clinton vus plus en détail (Web of Debt) - Le-Blog-Sam-La-Touch.over-blog.com
    http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2016/10/l-agenda-libyen-devoile-les-courriels-de-hillary-cli

    Traduit par Rudo de Ruijter et publié avec la permission d’Ellen Brown. Site de courtfool.info
    Lu sur Mondialisation.ca

    Des critiques se sont demandés depuis longtemps pourquoi une intervention violente était nécessaire en Libye. Les courriels de Hillary Clinton, qui ont été rendus publics récemment, confirment qu’il s’agissait moins de protéger le peuple contre un dictateur, mais plutôt d’argent, de banques et d’empêcher une souveraineté économique africaine.
    La courte visite à la Libye, en octobre 2011, de Hillary Clinton, sécrétaire d’État à l’époque, était décrite par les média comme “un tour de victoire”. “Nous venions, nous voyions et il est mort !“, elle chantait dans un interview de CBS [1] lorsqu’elle apprenait la capture et le meurtre brutal du chef libyen Muammar el-Qaddafi.
    Mais le tour de victoire était prémature, écrivent Scott Shane et Jo Becker dans le New York Times [2]. La Libye était mise en veilleuse par le Département d’État, “comme le pays se désintégrait en chaos, menant à une guerre civile, qui déstabilisait la région, alimentant la crise des réfugiés en Europe et permettant l’État Islamique d’établir une base libyenne que les États-Unis essaient de contenir maintenant.”
    L’intervention de l’UE-OTAN était soi-disant entreprise pour des raisons humanitaires, après des rapports d’atrocités de masse. Cependant, des organisations de droits de l’homme mettaient ces affirmations en doute [3] apès avoir constaté un manque de preuves [4]. Aujourd’hui, par contre, des atrocités vérifiables ont lieu. Comme Dan Kovalik écrivait dans le Huffington Post [5], “la situation humanitaire en Libye est un désastre, comme des milliers de détenus [incluant des enfants] dépérissent dans des prisons sans traitement judiciaire approprié,” et des “enlèvements et tueries ciblées se propagent.”

     
    Obama et Sarkozy en Libye
    Avant 2011, la Libye avait atteint une indépendance économique, avec sa propre eau, sa propre production alimentaire, son propre pétrole et sa propre banque d’état. Sous Qaddafi elle avait évolué d’un des pays les plus pauvres au pays le plus riche d’Afrique. L’éducation et le traitement médical étaient gratuits [6] ; avoir une maison était considéré comme un droit de l’homme ; et les Libyens participaient dans un système de démocratie locale originale. [7] Le pays pouvait se vanter d’avoir le plus grand système d’irrigation au monde, le projet de “Grand Fleuve fabriqué par l’Homme” [8], qui portait de l’eau des déserts jusqu’aux villes et aux régions côtières ; et Qaddafi avait entrepris de répandre son modèle sur l’Afrique entière.
    Mais cela était avant que les puissances de l’UE-OTAN bombardent le système d’irrigation et démolissent le pays. Aujourd’hui la situation est tellement grave que le président Obama a demandé à ses conseillers de préparer des options, y compris un nouveau front militaire en Libye [10], et selon ce qui est rapporté, le Département de Défense se tient prêt avec “le spectre complet de toutes les opérations militaires requises”.
    Le tour de victoire du sécrétaire d’État était, en effet, prématuré, si nous parlons du but officiel, à savoir une intervention humanitaire. Mais ses courriels, rendus publics récemment, révèlent un autre agenda derrière la guerre libyenne, et cet agenda-là avait été réalisé, il semble.
    Mission accomplie ?
    Des 3.000 courriels du serveur de courriels privé de Hillary Clinton, rendus publics fin décembre 2015, près d’un tiers venait de son confidant intime Sydney Blumenthal, l’aide des Clinton, qui est devenu notoirement connu lorsqu’il a témoigné contre Monika Lewinsky. Dans un de ses courriels [11], daté du 2 avril 2011, on peut lire :
    Le gouvernement de Qaddafi détient 143 tonnes d’or et un montant similaire en argent…. Cet or avait été accumulé avant la rébellion actuelle et était destiné à être utilisé pour établir une monnaie pan-africaine basée sur le Dinar d’or libyen. Ce projet visait à offrir aux pays francophones africains, une alternative au franc français (CFA)
    Sur la source de cette information, le courriel dit :
    Selon des gens bien informés cette quantité d’or et d’argent représente plus de 7 milliards de dollars. Des fonctionnaires des services secrets français ont découvert ce projet peu après le début de la rébellion actuelle et cela a été un de facteurs qui ont influencés la décision du président Nicolas Sarkozy d’engager la France dans l’attaque sur la Libye. Selon ces personnes les plans de Sarkozy’s sont motivés par les motifs suivants :
    Un souhait d’obtenir une plus grande partie de la production de pétrole libyenne,
    Augmenter l’influence française en Afrique du Nord,
    Améliorer sa situation politique interne,
    Offrir une opportunité aux militaires français de réaffirmer leur rôle dans le monde,
    Répondre aux soucis de ses conseillers sur les projets à long terme de Qaddafi, pour remplacer la France comme pouvoir principal en Afrique francophone
    Remarquablement absent est toute mention sur des soucis humanitaires. Les objectifs sont l’argent, le pouvoir et le pétrole.
    D’autres confirmations explosives dans les courriels récemment rendus publics sont détaillées par le journaliste d’investigation Robert Parry. [12] Elles comprennent des admissions de crimes de guerre, d’entraîneurs d’opérations spéciales à l’intérieur de la Libye presque dès le début des protestations, et d’Al Quaeda intégré dans l’opposition soutenue par les États-Unis. Des thèmes-clef de propagande pour l’intervention violente sont reconnus n’être que des rumeurs. Parry suggère qu’ils pourraient bien émaner de Blumenthal lui-même. Ils comprennent l’accusation bizarre que Qaddafi avait une “politique de viols” comprenant la distribution de Viagra à ces troupes, une accusation que l’ambassadice des Nations Unies, Susan Rice, utilisait ultérieurement dans une présentation de l’ONU. Parry demande rhétoriquement :
    Pensez-vous qu’il serait plus facile pour l’Administration d’Obama d’obtenir du support américain pour ce “changement de régime”, s’il explique comment les Français veulent voler les richesses de la Libye et maintenir leur influence française néo-coloniale sur l’Afrique – ou est-ce que les Américains réagiraient mieux à des thèmes de propagande sur Gaddafi distribuant du Viagra à ses troupes pour qu’ils puissent mieux violer des femmes, pendant que ses tireurs d’éilite ciblent des enfants innocents ? Bingo !
    Renverser le schéma des finances globales
    La tentative menaçante de Qaddafi pour établir une monnaie africaine indépendante n’était pas prise à la légère par les intérêts occidentaux. En 2011, Sarkozy aurait appelé le chef libyen une menace pour la sécurité financière mondiale. [13] Comment ce petit pays de six millions d’habitants pouvait poser une menace pareille ? D’abord quelques informations d’arrière plan.
    Ce sont les banques, et non pas les gouvernements, qui créent la plus grande partie de l’argent dans les économies occidentales, comme la Banque d’Angleterre confirmait récemment. [14] Cela se fait depuis des siècles par un processus appelé prêter avec une “réserve fractionnelle”. A l’origine, ces réserves étaient de l’or. En 1933 le président Franklin Rooseveldt remplaçait l’or domestiquement par des réserves créées par la banque centrale, mais l’or restait la monnaie de réserve internationale.
    En 1944 le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale étaient crées à Bretton Woods, à New Hampshire, pour unifier ce système créé par les banques mondialement. Une règle du FMI disait qu’aucun argent en papier ne pouvait avoir de support d’or. Un approvisionnnement en argent, créé de façon privée comme une dette à intérêts, exige un approvisionnement en débiteurs continuel. Et durant la demie-siècle suivante la plupart des pays en développement se retrouvaient endettés envers le FMI [15]. Ces prêts venaient avec des conditions attachées, comprenant des politiques de “réformes structurelles” avec des mesures d’austérité et la privatisation des biens publics.
    Après 1944 le dollar des EU était négocié de façon interchangeable avec de l’or comme monnaie de réserve. Et lorsque les États-Unis n’étaient plus capables de maintenir le soutien d’or de leur dollar, ils concluaient un accord avec l’OPEC pour soutenir le dollar avec du pétrole, créant le “pétro-dollar”. Le pétrole ne serait vendu qu’en dollars, qui seraient déposés dans des banques de Wall Street et dans d’autres banques internationales.
    En 2001, mécontent de la valeur diminuante des dollars que l’OPEC recevait pour son pétrole, Saddam Hussein d’Irak rompait l’accord et vendait du pétrole en euros. Un changement de régime suivait rapidement, accompagné de la destruction massive du pays.
    En Libye, Qaddafi rompait l’accord également, mais il faisait plus que vendre son pétrole dans une autre monnaie.
    Comme le bloggueur Denise Rhyne [16] détaille ces développements :
    Depuis des décennies la Libye et d’autres pays africains avaient tenté de créer un étalon d’or pan-africain. Qaddafi de Libye et d’autres chefs d’état africains avaient voulu une ‘monnaie dure’, indépendante et pan-africaine.
    Sous la direction de Qaddafi des nations africaines s’étaient réunies au moins deux fois pour une union monétaire. Les pays ont parlé de la possibilité d’utiliser de dinar libyen et le dirham d’argent comme la seule monnaie pour acheter du pétrole africain.
    Jusqu’à l’invasion récente des EU/OTAN le dinar d’or était émis par la banque centrale libyenne (CBL). La Banque Libyenne appartenait pour 100 pourcent à l’État et était indépendante. Les étrangers devaient passer par la CBL pour pouvoir commercer avec la Libye. La banque centrale se servait des 143,8 tonnes d’or pour émettre le dinar libyen.
    Qaddafi (président de l’Union Africaine en 2009) concevait et finançait un plan pour unir les États souverains d’Afrique avec une monnaie d’or unique (les États-Unis d’Afrique). En 2004, un parlement pan-african (53 nations) établissait des plans pour la Communauté Économique Africaine - avec une monnaie d’or unique en 2023.
    Les nations africaines produisant du pétrole se préparaient à abandonner le pétro-dollar et à demander de l’or pour le pétrole et le gas.
    Montrer ce qui est possible
    Qaddafi avait fait plus que d’organiser un coup monétaire africain. Il avait démontré qu’une indépendance financière pouvait être réalisée. Son plus grand projet d’infrastructure, le ‘Grand Fleuve fabriqué par l’Homme’, transformait les régions arides en un panier de pain pour la Libye et le projet de 33 billions de dollars avait été financé sans intérêt, et sans dette extérieure, par la propre banque de l’État libyen.
    Cela pouvait expliquer pourquoi cette pièce d’infrastructure critique était démolie en 2011. L’OTAN ne bombardait pas que la conduite d’eau [17] mais annihilait le projet complètement en bombardant aussi l’usine qui fabriquait les tuyaux nécessaires pour la réparer. Mutiler un système d’irrigation civile qui sert à 70 pourcent de la population ne ressemble guère à une intervention humanitaire. C’est plutôt comme le professeur canadien Maximilian Forte le décrit dans son livre basé sur des recherches poussées “Slouching Towards Sirte : NATO’s War on Libya and Africa (Titubant vers Sirte : la guerre de l’OTAN contre la Libye et l’Afrique)” :[18]
    Le but de l’intervention militaire des États-Unis était de stopper une évolution émergeante vers l’indépendance et le réseau de collaboration à l’intérieur de l’Afrique, qui aurait facilité une auto-suffisance africaine accrue. Une telle indépendance est en conflit avec les ambitions géo-stratégiques et les ambitions de politique économique de pouvoirs hors du continent européen, à savoir celles des États-Unis.”
    Mystère résolu
    Les courriels de Hillary Clinton jettent aussi la lumière sur un autre énigme remarqué par les commentateurs de la première heure. Pourquoi, en moins de quelques semaines de combat, les rebels montaient leur propre banque centrale ?
    Robert Wenzel [19] écrivait dans The Economic Policy Journal en 2011 :
    Cela fait supposer qu’on ait à faire avec quelque chose de plus qu’une bande de rebels courant en tous sens et qu’il y ait ici des influences assez sophistiquées. Je n’ai jamais entendu parler d’une banque centrale, qui dans l’espace de quelques semaines émerge d’une révolte populaire.
    C’était tout très suspicieux, mais comme Alex Newman concluait [20] dans un article en novembre 2011 :
    Si sauver les banques centrales et le système monétaire mondial corrompu était véritablement parmi les raisons pour destituer Gaddafi, …. ça nous ne pourrons jamais le savoir avec certitude – au moins pas publiquement.
    Là l’histoire se serait terminée – suspicieuse mais non-vérifiée comme tant d’histoires de fraude et de corruption – s’il n’y avait pas eu les courriels de Hillary Clinton rendus publics après une enquête du FBI. Ils ajoutent un poids subtantiel aux suspicions de Newman : L’intervention violente n’était pas primairement pour la sécurité du peuple. C’était pour la sécurité du système mondial des banques, de l’argent et du pétrole.
    Ellen Brown

  • Historicoblog (3) : Mourir pour Assad 7/La Garde Nationaliste Arabe
    http://historicoblog3.blogspot.com/2016/10/mourir-pour-assad-7la-garde.html

    Mourir pour Assad 7/La Garde Nationaliste Arabe
    La Garde Nationaliste Arabe fait partie de l’éventail de milices pro-régime syrien composées de combattants étrangers apparues à partir de 2013 pour soutenir les forces de Bachar el-Assad à bout de souffle, et notamment à courts d’effectifs. Reposant sur une idéologie arabe nationaliste, antisioniste et pro-Palestine, cette formation a mis en ligne 4 bataillons qui sont intervenus depuis 3 ans sur la plupart des fronts importants pour le régime syrien. La milice se démarque par ce discours idéologique, une proximité avec le régime, et des recrues qui viennent pour l’essentiel du Proche et Moyen-Orient.

    Historique

    La Garde Nationaliste Arabe (GNA), milice créée pour soutenir le régime syrien, est constituée de personnes adhérant encore à une certaine idée du nationalisme arabe au Moyen-Orient et au Maghreb1. Dans l’article qu’Aymenn Jawad al-Tamimi avait consacré à GNA en janvier 2014, un militant égyptien explique que cette milice a été formée en avril 2013 (mai selon d’autres sources2) par des membres de la Jeunesse Nationaliste Arabe de plusieurs pays, et que 4 bataillons ont été constitués, portant les noms de « martyrs » : Wadih Haddad, Haydar al-Amali, Mohamed Brahmi, et Jules Jammal. Mohamed Brahmi est un politicien tunisien laïc qui a fondé le Mouvement Populaire après la chute de Ben Ali. Il a été assassiné en juillet 2013. Wadih Haddad, Palestinien chrétien, a milité au Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), connu pour ses détournements d’avions dans les années 1960-1970. Jules Jammal était un chrétien de la marine syrienne qui aurait coulé un navire français durant les combats de la guerre de Suez en 1956. Haydar al-Amali était un penseur nationaliste libanais décédé en 2007 après ses blessures reçues dans la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël. GNA aurait été formée par Abu A’ed, un nationaliste arabe libanais du sud du pays, à Jabal Amal, après les frappes israëliennes en Syrie3. C’est un vétéran du combat contre les Américains en Irak après 2003. Le Camp de la Jeunesse Nationaliste Arabe dont est tirée GNA est lui-même issu du Mouvement Nationaliste Arabe fondé par George Habache, un intellectuel palestinien marxiste : le mouvement est panarabe et antisioniste.

    L’idéologie du groupe, en plus du nationalisme arabe, reprend la rhétorique du régime syrien d’agression impérialiste contre Assad, et rajoute en plus comme objectif la libération de la Palestine. La propagande du groupe aime utiliser les grandes figures du nationalisme arabe : Nasser, mais aussi Saddam Hussein, en plus du Hezbollah et de Bachar el-Assad. La Jeunesse Nationaliste Arabe fournit des recrues venant de Sidon, au Liban, de Gaza, et de l’Egypte. GNA, qui comprend des recrues venant d’Egypte mais aussi d’Irak, opère sur une bonne partie du territoire syrien : Damas, Alep, Homs et Deraa. Elle se concentre surtout à Damas en 2013-2014, participant notamment à l’offensive dans le Qalamoun. Comme souvent, les martyrs sont mis à l’honneur dans la propagande, comme Aamer Eid Abdullah - "Abu Nasir", tué en novembre 2013. GNA comprend aussi, d’après le journal libanais al-Akhbar, des recrues libanaises. Les camps d’entraînement de GNA auraient été installés dès mai 2013 sur le mont Qasioun, à Damas : les miliciens sont encadrés par l’armée syrienne. Le recrutement de Palestiniens et d’Egyptiens se serait accru après la menace de frappes aériennes américaines en août 2013 contre le régime syrien, qui venait d’utiliser des armes chimiques dans la Ghouta à Damas. GNA comprend, en plus des autres nationalités déjà mentionnées, des Tunisiens, des Yéménites, et des Syriens, aussi. En mai 2014, al-Akhbar lui donne un effectif d’un millier d’hommes, qui aurait déjà perdu près de 50 combattants tués. Les recrues sont jeunes, entre 18 et 30 ans, avec quelques-unes de 16-17 ans, encadrées par des hommes plus âgés passés par les armées égyptienne ou irakienne. On trouve par exemple un ex-officier de l’armée égyptienne âgé de 36 ans. La GNA a combattu aux côtés du Hezbollah ou du Parti Social-Nationaliste Syrien. La GNA dispose d’une branche féminine : 70 recrues en mai 2014, âgées de 19 à 35 ans, assurant notamment des tâches de sécurité à l’arrière (contrôle des checkpoints, etc). A la mi-mai 2014, la Garde Nationaliste Arabe est engagée sur le front de Mleha, dans l’est de la Ghouta. Comme la milice irakienne Liwa Assad Allah al-Ghaleb à la même époque, elle utilise des roquettes Volcano4.

    Miliciennes de GNA, octobre 2014, Damas.

    Je n’ai pas retracé tout le parcours de la formation depuis début 2014, date où je l’avais déjà évoquée sur mon blog, aussi je me suis concentré sur l’année 2016 pour donner une idée de l’engagement militaire de GNA en Syrie. En mai 2016, GNA combat à Darayya, au sud de Damas, où l’unité perd un de ses commandants5. En juin, elle a des combattants à la fois sur le front de Palmyre, à Darayya et à Ithriya où elle subit manifestement des pertes lors de la contre-attaque de l’EI pour bloquer la poussée du régime sur Raqqa6. Un bataillon est aussi présent dans la Ghouta orientale. En juillet, le bataillon Brahmi combat à Alep. En août, GNA combat toujours dans la Ghouta occidentale. Le bataillon Mohamed Brahmi lui est engagé contre l’EI à l’est d’Alep. Début septembre, une unité au moins de GNA est présente dans les combats à Alep. Le 6 octobre 2016, une vidéo du groupe indique qu’une partie au moins de GNA combat à l’est d’Alep avec le régime syrien. Le 14 octobre, des photos montrent que le bataillon Haydar opère de concert avec la 4ème division blindée du régime (42ème brigade) à Aldarkbbia. Une vidéo du 18 octobre 2016 indique qu’un bataillon au moins de GNA, Haydar al-Amali, opère dans la Ghouta occidentale à Damas, toujours à Aldarkbia.

    GNA à Alep, septembre 2016.

    En protection du régime à Suweyda, chez les Druzes syriens.

    Octobre 2016, dans la Ghouta occidentale. Le bataillon de GNA a le renfort d’un char du régime que l’on distingue à l’arrière-plan.

    Propagande

    GNA dispose de sa propre page Facebook7, régulièrement mise à jour et proposant une abondante iconographie qui confirme l’idéologie de la formation récapitulée ci-dessus. En juin 2016, Bachar el-Assad est photographié en visite auprès de GNA dans la Ghouta orientale. La cause de la Palestine est souvent évoquée (15 août). Les portraits et les discours de Nasser apparaissent souvent sur le mur de GNA, comme le 20 août 2016. La Jeunesse Nationaliste Arabe défile, avec drapeaux et bras tendus, à Qardaha, fief natal d’Assad, le 1er septembre 2016. Le 10 septembre, des miliciens de GNA accompagnent des représentants du régime chez les Druzes de la province de Suweida. Le portrait de Bachar el-Assad apparaît souvent en fond es photos ou autres montages, comme sur ce cliché du 16 septembre. Le 17 septembre, GNA reçoit à Alep le sheikh Akraam al-Kaabi, le chef de la milice irakienne chiite Harakat Hezbollah al-Nujaba qui combat aussi dans le secteur pour le régime syrien. Le 21 septembre, un poster honore Mahmoud Kassem, « martyr » tombé dans les combats en Syrie. Le 23 septembre, un convoi funéraire rassemble de nombreux véhicules et militants de la formation. Les cercueils sont salués par un bras droit tendu. 2 autres « martyrs » sont honorés le 14 octobre. Une photo du 15 octobre montre l’enterrement de 2 « martyrs » de GNA. Parmi eux, sans doute ce mort au combat qui a droit à son poster de propagande le même jour.

    Lors du jour al-Quds, GNA déplace avec elle à Damas une maquette de la mosquée de Jérusalem.

    La Jeunesse Nationaliste Arabe à Qardaha (septembre 2016).

    On remarque Nasser sur la poitrine du combattant de ce montage.

    Assad visite un blessé.

    Hafez el-Assad est aussi célébré par la propagande de GNA.

    Objectif : libérer la Palestine.

    Le portrait d’Assad, omniprésent.

    A droite, Akram al-Kaabi, chef de Harakat Hezbollah al-Nujaba, accueilli à Alep par GNA.

    Nasser, encore et toujours.

    Effectifs, équipement, tactiques

    GNA ne communique pas énormément sur ses opérations militaires, ou en tout cas ne les montre pas dans le détail, visuellement parlant. D’après ses publications de propagande, on déduit que GNA est essentiellement une force d’infanterie, avec AK-47, mitrailleuses PK et RPG-7 surtout. Les véhicules blindés sont fournis, en appui, par le régime syrien, comme ce char visible sur une vidéo d’octobre 2016. Le 1er octobre, une photo montre cependant un combattant de GNA à côté d’un lance-missiles antichars Kornet. Une photo du 13 octobre 2016 laisse penser que GNA dispose peut-être de fusils anti-sniping Sayyad 2/AM 50 de 12,7 mm iraniens. Les effectifs, sans être très fournis, permettent visiblement d’alimenter les 4 bataillons qui composent la formation et qui sont déployés sur différents fronts.

    RPG-7 avec charge tandem.
    Missile antichar Kornet.

    Fusil de sniping lourd AM 50 de 12,7 mm.

  • « Le gouvernement irakien n’a pas de plan pour le jour d’après » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2016/10/16/le-gouvernement-irakien-n-a-pas-de-plan-pour-le-jour-d-apres_1522350

    L’assaut sera mené par les troupes de l’unité d’élite du contre-terrorisme (CTS), un corps créé en 2003 sur le modèle des forces spéciales américaines. Elles fonctionnent elles aussi en totale opacité et sont contrôlées par le Premier ministre irakien et non par le ministère de la Défense. Elles sont en réalité quasi intégrées aux forces américaines qui les ont formées et armées. La bataille de Mossoul mobilise également l’armée irakienne, qui a du mal à trouver sa place entre les forces d’élite du CTS et la coalition. A ces forces régulières, il faut ajouter les peshmergas kurdes positionnés au nord de Mossoul, jusqu’aux monts Sinjar. Il y a enfin une constellation de milices, kurdes et sunnites, mais surtout chiites. Elles sont actives depuis 2014 et avaient alors bloqué la déferlante de l’EI dans la ceinture de Bagdad. Elles ont effectué un travail de nettoyage efficace mais redoutable et sanglant. Les sunnites, les Turcs et les pays arabes ne veulent pas qu’elles participent à la bataille. Les Etats-Unis sont plus ambigus. Ils ont reconnu leur « rôle clé » dans les combats contre l’Etat islamique.

    Existe-t-il un début de stratégie politique permettant de gérer Mossoul, une fois que la ville sera libérée de l’EI ?
    Absolument pas, c’est une impasse. Le gouvernement irakien n’a pas de plan pour le jour d’après, celui où Mossoul sera repris. Il ne sait pas quoi faire, hormis tenter de rétablir un statu quo ante. Il tentera de placer un gouverneur docile et de déléguer ce qu’il peut à des milices tribales et à ceux qui seront là. Au-delà de l’enjeu symbolique énorme de chasser l’EI d’Irak, Mossoul est un fardeau pour Bagdad qui est en quasi-faillite financière et assure à peine le versement des salaires des fonctionnaires. On peut craindre une situation inextricable, compte tenu de toutes les forces en présence. Le partage du butin et des rôles de chacun au lendemain du départ de l’EI peut donner lieu à une « guerre de tous contre tous » entre milices chiites, forces proturques, Kurdes, etc. Car derrière les rivalités communautaristes, il y a les convoitises des terres, du pétrole et des ressources en eau. Et puis, comment éviter les règlements de comptes au nom de la liquidation des collaborateurs de l’Etat islamique ?

    Quels sont les risques humanitaires ?
    Envisager de donner l’assaut à une ville de 1,5 million d’habitants ne pose de problèmes à personne, ni au sein de la coalition internationale ni côté irakien. Les préparatifs pour soi-disant parer la catastrophe humanitaire et l’afflux de réfugiés sont grotesques. Les moyens sont totalement insuffisants par rapport aux besoins. Comme si cela ne posait pas de problèmes de laisser mourir de faim 800 000 personnes au milieu du désert dans des camps sous des tentes. Alors, soit la coalition et le gouvernement irakien ne croient pas à cette bataille et pensent que cela va se régler autrement, soit il y a un total mépris des populations humaines. Je ne sais pas. Mais on est de toute façon dans une guerre totalement déshumanisée. On ne compte même pas les morts.

    En quoi la ville de Mossoul est-elle différente des autres cités irakiennes ?
    Cela tient à la singularité géographique, historique et humaine de Mossoul et de sa province de Ninive. On y trouve réunis tous les ingrédients de la grande « question d’Orient », comme les historiens désignent les rivalités dans la région au début du XXe siècle. Il s’agit d’une « société frontière » qui concentre des lignes de fracture ethniques, confessionnelles et sociologiques. Peuplée en grande majorité d’Arabes sunnites, toutes les minorités du Moyen-Orient y sont présentes : kurdes, turkmènes, chiites, chrétiens, yézidis, etc... Sous l’Empire ottoman, la wilaya de Mossoul marquait la frontière du sunnisme face aux chiites. Quand la Grande-Bretagne et la France se sont partagé la région en 1920, la ville a été disputée entre les deux puissances. Elle devait être rattachée à la Syrie et donc revenir sous mandat français mais les Britanniques ont tenu à la garder en raison du pétrole convoité dans sa région. Mossoul a été incorporé bien malgré lui à l’Etat irakien et a continué à regarder davantage vers Alep que vers Bagdad. Sa population a fortement adhéré par la suite au nationalisme arabe puis au baathisme mais avec une identité sunnite et un conservatisme religieux marqués.

    Comment la ville avait-elle réagi à l’invasion américaine en 2003 ?
    Mossoul a été surnommé alors « l’oie blanche »,tant le général américain David Petraeus a été bien accueilli. C’est quand les Etats-Unis ont confié la ville aux peshmergas kurdes qu’une insurrection arabe a été lancée par les anciens officiers de Saddam Hussein, rejoints par les premiers jihadistes arabes. Entre 2004 et 2014, des violences terribles se sont produites dans toute la province de Ninive. Mossoul est tombé aux mains de l’EI sans résistance ni réticence, en 2014. Sa population en mal d’ordre a bien accepté le système autoritaire et bureaucratique, proche des méthodes baathistes, imposé par les hommes de Al-Baghdadi.

    Que deviendrait l’EI après Mossoul ?
    Ses hommes pourraient se retirer dans un premier temps vers Raqqa, en Syrie, ou s’évaporer dans la région. Mais même une fois la formation pulvérisée, si les problèmes ne sont pas réglés, un nouvel avatar clandestin peut réapparaître, plus violent et plus vengeur.

  • 1/2 milliard pour « Bell Pottinger » dans la propagande de guerre en Irak
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2921

    Plusieurs secrets de la guerre américaine, en Irak de 2003, ne sont pas tellement connus à ce jour. Des révélations plus détaillées qui dépassent le mensonge de la possession d’armes de destruction massive par le régime baâthiste de Saddam Hussein, qui s’est illustré par l’arrogance et l’ambition de dominer la région du Proche-Orient dont l’attaque du Koweït, arrivent encore sous les yeux de l’opinion mondiale. Cette fois, c’est la production de contenus justifiant l’invasion sont rapportés par une ONG (...)

    Actualité, événement, opinion, intérêt général, information, scoop, primauté

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, journaliste, poète, poésie, livre, écrits, #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , Irak, prison, (...)

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  • Iraq Will Use Sept 11 Bill To Sue US Government For 2003 Invasion, Demand Compensation
    http://www.zerohedge.com/news/2016-10-03/iraq-will-use-sept-11-bill-sue-us-government-demand-compensation-2003-inv

    Mauvais titre,

    As Al-Arabiya news channel reported on Saturday, an Iraqi group has requested parliament to prepare a lawsuit seeking compensation from the US for the invasion of Iraq. The “Arab Project in Iraq” lobby group “sees their opportunity to ask for compensation from the United States over violations by the US forces following the US invasion that saw the toppling of late President Saddam Hussein in 2003.”

  • Le 20 septembre 1985, Charles Hernu est obligé de démissionner du gouvernement
    https://rebellyon.info/Le-20-septembre-1985-Charles-Hernu

    Après avoir été collabo, espion, Charles Hernu, ministre de la Défense, a dû démissionner, et se consacrer exclusivement à la mairie de Villeurbanne, ayant finalement reconnu avoir donné l’ordre de faire exploser le bateau Rainbow Warrior pour ne pas gêner les essais nucléaires français dans le (...) — Mémoire, Politicaillerie, chantiers de jeunesse, Pétain., régime de Vichy,, franc-maçons, 1, Pierre Mendès-France,, DST, KGB,, François Mitterrand, Jospin, Guy Mollet, de Gaulle,, OAS, Securitate, Claude Lipsky,, SFIO, double, peine,, 2, Gaston Defferre,, Saddam Hussein !, Khomeyni., Klaus Barbie, DGSE, BCRA, (MAN), Dreyfus,, Jack Lang,, Greenpeace, Mururoa, Ben Barka..., L’affaire du Rainbow Warrior., Fernando Pereira, le Monde, génocide (...)

  • نعم.. القصف الامريكي للقوات السورية في دير الزور كان متعمدا.. والهدف نسف اتفاق الهدنة.. والجولاني كشف المستور في مقابلته مع “الجزيرة”.. لماذا اقدمت امريكا على هذه الخطوة؟ وكيف سيكون الرد الروسي على هذه الاهانة؟ | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=524108

    Le pont de vue d’ABA sur la balourdise des USA à Deir-Ezzor.

    "Oui, le bombardement américain des forces syriennes était prémédité. Avec pour but de torpiller l’accord de cessez-le-feu. Al-Golani l’a révélé lors de son entretien sur Al-jazeera. Pourquoi l’Amérique a-t-elle agi ainsi ? Quelle sera la réaction russe au regard de cet affront ?"

    En résumé, plus ou moins : Difficile de croire à une méprise quand Rumsfled se vantait lors de la campagne d’Irak des satellites US capables de lire la taille des slips de Saddam Hussein. Les faucons US ont voulu ce raid, espérant une réaction violente des Russes et des Syriens, qui s’en gardent car ils tiennent à cet accord.

    Certains affirment que ce raid avait pour but de faire passer de prochains bombardements sur les jihadistes extrémistes. Sauf que les US n’ont aucune envie de mettre en oeuvre l’aspect de l’accord qui implique de séparer rebelles extrémistes et modérés, ces derniers en particulier refusant énergiquement cela. Les Russes le savent très bien, eux qui ont piégé les USA sur cet accord difficile à mettre en oeuvre compte-tenu de la complexité de la situation sur le terrain. C’est ce qui ressort des propos d’Al-Golani, le chef de Fath al-sham, sur la chaîne Al-Jazzeera. Il parle d’une répétion du scénarion irakien il y a 20 ans, aux dépens de l’opposition syrienne qui devrait se soumettre au régime syrien. Acculés dans une impasse, les USA ont pensé qu’une renégociation de l’accord avec les Russes [suite au bombardemnt et à la réaction russe espérée] serait une solution. Il va falloir que ça discute entre Russes et Américains... Sauver l’accord implique des concessions russes, et l’accord qui volera en éclats si les deux partis restent sur leurs positions. En pareil cas, ce serait le retour à une guerre par procuration entre les deux grandes puissances sur le sol syrien, ce que ni l’une ni l’autre ne veulent vraiment. Obama peut faire une action en Syrie pour tenter de voler au secours de Clinton, comme il a donné 38 miliards de dollars pour les votes sionistes ("juifs" dit le texte mais je suis politiquement correct). Affaire à suivre, et qu’est-ce qu’on peut faire d’autre conclut ABA !

    #syrie

  • #Néocons et khazars – La Mafia Khazare a rejeté l’humanité et pousse les musulmans et les chrétiens à s’exterminer mutuellement
    http://vilistia.org/archives/11416

    samedi 13 août 2016 La collusion entre l’Arabie saoudite et l’État d’Israël contre les deux pays arabes, la Syrie d’Assad et de l’Irak de Saddam Hussein reconnus pour la protection de leurs populations minoritaires chrétiennes, est célèbre dans le Moyen-Orient, … Lire la suite →

  • Commentary: The real reason Washington calls Putin a #thug | Reuters
    http://www.reuters.com/article/us-commentary-putin-vanburen-idUSKCN10D03T

    It seems the word “thug” is a sort of dog whistle that when blown signals Americans and their media to psyche up for a new fight. For example:

    Secretary of State John Kerry on Syrian President Bashar al-Assad: “A thug and murderer.” Kerry also said, "Daesh [Islamic State] is in fact nothing more than a mixture of killers, of kidnappers, of criminals, of thugs ...”

    Then-President George W. Bush on al Qaeda: “If we let down our guard against this group of thugs, they will hurt us again.” Bush also thought Saddam Hussein was a thug.

    Democratic presidential candidate Bernie Sanders on Muammar Gaddafi: “Look, everybody understands Gaddafi is a thug and murderer.”

    Madeleine Albright found thugs in Somalia and the Balkans for the wars of her era as secretary of state.

    But why Putin, and why now? Perhaps what we’re seeing is preparation for the next iteration of America’s perpetual state of war.

    #Etats-Unis #guerre_perpétuelle

  •  « L’EI, nous l’avons fabriqué, mais on n’attendait pas la riposte sur notre sol » RTS Gabriel Galice 18 Juillet 2016
    Vidéo RTS : http://www.rts.ch/play/tv/l039actu-en-video/video/nous-avons-fabrique-lei-explique-gabriel-galice?id=7885224

    Quatre jours après l’attentat de Nice, Gabriel Galice, président de l’Institut de recherches pour la paix de Genève, est revenu pour la RTS sur les leçons à tirer d’un tel drame pour les gouvernements occidentaux.

    "En s’ingérant en Syrie, en Irak ou en Libye, les gouvernements occidentaux pensaient qu’il y aurait des dommages sur place, inévitables, mais on ne s’attendait pas à ce que la riposte soit sur notre sol", a expliqué lundi Gabriel Galice, président du GIPRI, l’Institut international de recherches pour la paix à Genève, analysant les leçons à retenir de l’attentat de Nice.

    Le groupe Etat islamique, "nous l’avons fabriqué. Le noyau du groupe, ce sont des officiers et sous-officiers de l’armée de Saddam Hussein qu’on a détruit", a poursuivi le politologue invité lundi dans le Journal du matin.

    La responsabilité que s’est donnée l’Occident de protéger les populations contre leur gouvernement ne lui permettait pas de faire la guerre et de renverser des régimes, a-t-il dit. "On mélange tout et on oublie trop souvent le droit international, qui devrait être le premier garde-fou".

    Le noyau de l’EI, ce sont des officiers de l’armée de Saddam Hussein que l’on a détruit.
    Les Etats-Unis voulaient aller en Syrie
    "L’intervention en Syrie pour protéger le peuple, ce n’était que de la rhétorique. On dit que le régime syrien a réprimandé avec violence un début de printemps arabe dans le pays et que c’est comme ça que tout a commencé.

    Mais il y a des câbles diplomatiques datant de 5 ans avant les printemps arabes qui montrent clairement la volonté des Etats-Unis d’intervenir en Syrie et au Moyen-Orient", a révélé Gabriel Galice.

    On est dans un mode de guérilla, avec un adversaire imaginatif, décentralisé, les règles de combat classique ne s’appliquent pas.

    L’état d’urgence inefficace
    Revenant plus précisément sur l’attentat de Nice, le président du GIPRI a émis plusieurs inquiétudes, notamment face à l’état d’urgence.
    "L’état d’urgence n’était pas levé mais il s’est révélé inefficace. L’adversaire est imaginatif, décentralisé, on est dans un mode de guérilla où on ne combat pas avec les méthodes classiques", a-t-il relevé, expliquant que l’état d’urgence pouvait toutefois se révéler utile dans certains cas mais que l’Etat français s’était discrédité en l’utilisant à mauvais escient.

    Conséquence plus grave aujourd’hui à son avis : Laurent Fabius et François Hollande se sont vantés d’armer Al-Nosra, qui n’est rien d’autre qu’une branche d’Al-Qaïda, pour contrer l’Etat islamique, mais "le processus est dangereux". Les gouvernements n’ont rien appris de leurs erreurs.

    Gabriel Galice est Président de l’Institut international de recherches sur la paix de Genève
    Source : http://www.rts.ch/info/monde/7885094--l-ei-nous-l-avons-fabrique-mais-on-n-attendait-pas-la-riposte-sur-notre