person:samah jabr

  • La Palestine vue par une psy - Samah Jabr,
    Mardi 19 juin 2018 | Dominique Vidal

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=164&v=ZQj4LOXIKtY

    Rencontre avec : Dr. Samah Jabr, psychiatre psychothérapeute et écrivaine palestinienne, diplômée de l’université de Al Quds à Jérusalem, de l’université Paris VI et Paris VII à Paris, et de l’Institut israélien de psychothérapie psychanalytique. Elle traite les dommages psychologiques de l’occupation israélienne, à la fois au niveau de l’individu et de la communauté palestinienne. Elle a dirigé le Centre médico-psychiatrique de Ramallah et aujourd’hui est à la tête de l’unité de service de santé mentale en Palestine en parallèle de son travail dans le secteur privé comme clinicienne et formatrice. Son parcours a récemment fait l’objet d’un documentaire, Derrière les fronts : résistances et résilience en Palestine réalisé par Alexandra Dols, qui a initié l’écriture de son dernier ouvrage Derrière les fronts : chroniques d’une psychiatre psychothérapeute palestinienne sous occupation (avec Alexandra Dols et Youssef Seddik, Editions PMN, 2018). Modération : Dominique Vidal, historien et journaliste.

  • Nihilisme et cynisme post-Oslo : une génération trahie
    par Samah Jabr - 1° octobre 2018 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
    http://www.chroniquepalestine.com/nihilisme-et-cynisme-post-oslo-une-generation-trahie

    Plus de 55% des Palestiniens vivant dans les territoires occupés sont nés après la signature des accords d’Oslo il y a 25 ans. A qui s’apparente la vie de cette génération, maintenant que leurs espoirs d’indépendance et de prospérité ont été réduits à un cauchemar par l’occupation [israélienne] ininterrompue des terres palestiniennes et la destruction de notre tissu social par des factions politiques rivales ?

    Les jeunes en Palestine sont confrontés à une double vulnérabilité : la vulnérabilité universelle de la phase de développement de l’adolescent, qui passe rapidement de la dépendance à la responsabilité et aboutit à la formation d’une identité individuelle façonnée par les acquis cognitifs et émotionnels de chacun ; et la vulnérabilité découlant du contexte de l’occupation, qui limite les possibilités et les chances, compromet l’indépendance personnelle, fragmente l’identité et submerge les ressources cognitives et émotionnelles.

    Aucun Palestinien ne peut célébrer Oslo après tout ce qu’Israël a fait pour tourner le dos à ses engagements. Washington, le prétendu courtier de paix, a pris une position extrêmement préjudiciable à l’égard des Palestiniens en déplaçant l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, en fermant le bureau de l’OLP dans la capitale américaine (la seule réalisation concrète d’Oslo), en coupant les fonds à l’UNRWA, aux hôpitaux palestiniens dans Jérusalem-Est occupée et à d’autres programmes humanitaires.

  • Émission Hors-série n°1 | CASES REBELLES
    http://www.cases-rebelles.org/emission-hors-serie-n1

    Voici le première épisode de nos émissions hors-série. À cette occasion nous avons le plaisir et l’honneur d’accueillir le Dr. Samah Jabr, psychiatre psychothérapeute et écrivaine palestinienne. Nous sommes non seulement véritablement admiratif.ve.s du travail essentiel qu’elle réalise en Palestine mais nous considérons également que l’intelligence et la pertinence de ses analyses sur la santé mentale en lien avec le trauma, le silence, la somatisation, l’enfermement, l’humiliation font d’elle une penseuse essentielle de l’émancipation et de la résistance.
    Interview réalisée le 18 juin 2018. Photo : Hybrid Pulse (extrait du film « Derrière les fronts » )

  • Parler malgré nos peurs, et refuser la facilité du silence
    http://www.chroniquepalestine.com/parler-malgre-craintes-et-refuser-ceder-facilite-silence
    Samah Jabr - 11 août 2018 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah

    (...) La réalité palestinienne a fait taire à jamais quelques Palestiniens, comme l’écrivain Ghassan Kanafani et le caricaturiste Naji Al-Ali qui ont été assassinés en raison de leurs opinions. Plusieurs autres ont été arrêtés pour avoir exprimé librement leurs pensées. La poétesse Dareen Tatour a été condamnée pour son poème « Résiste, mon peuple, résiste-leur », jugé par les Israéliens comme une « incitation à la violence ».

    Pourtant, pendant tout ce temps, les messages du rappeur israélien « The Shadow » ne sont pas considérés comme une « incitation à la violence », alors que l’un de ses messages le montre en train d’exhiber une photo de testicules accompagnée des mots : « Vengeance, Bibi [le surnom du Premier ministre israélien] ! Je pense que tu les as oubliées ! » Dans un autre message, le rappeur appelle l’équipe médicale de l’armée israélienne à prélever les organes des Palestiniens qu’ils ont tués afin de les donner au Centre national israélien de transplantation. Israël est tout aussi tolérant à l’égard du « libre discours » des auteurs de The King’s Torah, qui expliquent que l’injonction « Tu ne tueras point » ne s’applique qu’à « un Juif qui tue un Juif ». « The King’s Torah » déclare alors que les non-juifs sont « dépourvus de compassion par nature » et que les attaques contre eux sont justifiées parce que celles-ci « freinent leurs mauvaises inclinations ». De même, les bébés et les enfants des ennemis d’Israël peuvent être tués sans regret ni hésitation, car « il est clair qu’ils vont grandir pour nuire aux Juifs ».

    Les Israéliens ne cessent de proférer de telles choses, gagnant même en popularité et en stature grâce à ces déclarations. Nous nous rappelons dans ce contexte comment Ayelet Shaked, en tant que députée de la Knesset, a traité les femmes de Gaza de « serpents » et a incité à les tuer lors de l’attaque de 2014. Aujourd’hui, elle est ministre israélienne de la justice ! (...)

  • Palestine. Psychiatrie sous occupation
    Orient XXI > Marina Da Silva > 27 juillet 2018
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/palestine-psychiatrie-sous-occupation,2563
    https://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/f365b2ef00c6c4c209f27fadb3bd88-56bcd.jpg?1532597367
    « Birth of Liberty » Aamran/Deviantart

    (...) Diplômée de l’université Al Quds à Jérusalem, des universités Paris VI et Paris VII et de l’Institut israélien de psychothérapie psychanalytique, Samah Jabr est directrice de l’unité de santé mentale en Cisjordanie occupée, et responsable des services de santé mentale pour l’ensemble de la région. Elle enseigne et forme des professionnels palestiniens et internationaux et intervient auprès de prisonniers. « Il y a seulement une trentaine de psychologues et psychiatres pour toute la population de la Cisjordanie et de la bande de Gaza », explique-t-elle. Tout un programme, qui en dit long sur l’ampleur de la tâche. (...)

  • Occupation et santé mentale | Samah Jabr
    http://lmsi.net/Occupation-et-sante%CC%81-mentale

    Pour beaucoup, le travail théorique, clinique et politique de Samah Jabr a été découvert en 2017 grâce au remarquable film d’Alexandra Dols, Derrière les fronts – un film qu’il faut absolument voir si ce n’est pas encore fait. Aujourd’hui parait sous le même titre, aux Editions Premiers Matins de (...) Source : Les mots sont importants

  • Palestine. « L’occupation s’infiltre dans la vie intime des gens » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/palestine-loccupation-sinfiltre-dans-la-vie-intime-des-gens-656884

    Palestine. « L’occupation s’infiltre dans la vie intime des gens »
    Samedi, 16 Juin, 2018
    Pierre Barbancey
    Samah Jabr est une psychiatre et psychothérapeute palestinienne exerçant à Ramallah, en Cisjordanie. Elle sera en France le 19 juin, à l’occasion de la projection de « Derrière Les Fronts : Résistances et Résiliences en Palestine ». Elle répond aux questions de humanite.fr.

    Que signifie « résister » aujourd’hui en Palestine ?
    Samah Jabr
     : Résister est une action et un état psychologique. C’est un acte d’urgence face à l’avilissement et à la chosification, un état de dignité face à l’humiliation et l’oppression, un acte d’espoir et d’optimisme face au désespoir et aux sombres perspectives. La résistance palestinienne est un remède pour les Palestiniens et aussi bien que pour les Israéliens. Il ranime les Palestiniens de leur impuissance et réveille les Israéliens de leur ivresse de puissance. Pourtant, la résistance peut être un remède très amer. Afin de réduire ses effets secondaires, les Palestiniens ont besoin d’élaborer des stratégies et de vérifier leurs choix de résistance pour que celle-ci soit éthique, d’en évaluer les coûts humains et qui permette d’attirer la plupart des gens au sein de la société palestinienne.
    Les Palestiniens devraient certainement s’abstenir d’utiliser les méthodes israéliennes de domination comme la torture, la discrimination, une propagande cruelle et diabolisante qui créé des représentations laides de l’« autre », se référant à lui comme une chose ou un nombre. Les Palestiniens devraient mieux calculer le risque de leurs choix et mieux protéger leurs enfants du danger ; le coût de la résistance devrait être partagé par l’ensemble de la communauté afin de préserver un sens de justice et de solidarité et renforcer le tissu social du peuple palestinien. Gaza ne doit pas être laissée seule à se battre ; notre leadership ne devrait pas se cacher derrière les sacrifices des personnes vulnérables dans la société palestinienne. Les gens devraient être symboliquement indemnisés pour leurs pertes sévères dues à leur résistance : pour avoir perdu un être cher, avoir passé des années en prison, avoir eu sa maison démolie…

    Qu’est-ce que votre profession vous permet de faire spécifiquement et en quoi est-ce important ?
    Samah Jabr
     : Ma profession me permet de répondre à une forte demande de services dans le domaine de la santé mentale, aux niveaux individuel et collectif. Je suis impliqué dans l’établissement de services cliniques et je contribue significativement à la sensibilisation du public en santé mentale ainsi qu’une formation spécialisée pour les professionnels. Comme professionnelle de la santé je me suis engagée à travailler pour le bien-être public. C’est une profession qui me fournit la boîte à outils nécessaire pour percevoir les blessures invisibles de ceux qui sont victime, silencieux et opprimés. Cela, pour les aider à prendre la parole afin de guérir, ou du moins à parler en leur nom quand ils ne peuvent pas le faire. C’est quand un traumatisme est révélé et retraité que la guérison se produit, empêchant que cela se reproduise.
    La santé mentale est une valeur universelle, et j’utilise la compréhension de cette importance à renforcer la solidarité avec les Palestiniens et de contribuer à un patrimoine professionnel qui défie l’occupation et autres systèmes d’oppression locaux ou internationaux. Je collabore avec quelques autres professionnels de la santé mentale internationale à cette fin. Qui est mieux pour expliquer au monde que le manque de justice quelque part menace la paix partout, que les professionnels de la santé mentale ?

    Comment les femmes en Palestine sont-elles spécialement affectées par l’occupation ?
    Samah Jabr
     : Les genres possèdent leurs propres vulnérabilités et leurs propres capacités. Les inégalités liées au sexe peuvent augmenter sous l’occupation. Sans entrer dans un match de souffrance, je dois dire que je m’inquiète d’abord pour les hommes palestiniens puis pour les femmes. Les hommes palestiniens sont souvent dans un état de troubles parce qu’ils sont particulièrement ciblé par l’occupation, par des actes de torture, par humiliation et l’émasculation. Aussi par la place de « fournisseurs et protecteurs » qu’ils pensent leur être assignée. Il y a aussi moins d’empathie envers les hommes au niveau international qui est souvent contenue dans les « préoccupations » exprimées souvent envers les enfants et les femmes palestiniens.
    Au cours de ces dernières années, il y a eu un nombre croissant de participation directe des femmes dans les confrontations avec l’occupation, et donc plus de femmes ont été ciblés, tués, blessés et emprisonnés par les Israéliens. Mais les expériences plus répandues des femmes restent le sentiment de détresse émotionnelle quand leurs hommes disparaissent (11 % des ménages palestiniens sont dirigées par des femmes), en lien avec la perte psychologique et le chagrin, parfois une culpabilité pathologique lorsque leurs enfants sont arrêtés ou tués. L’occupation s’infiltre dans la vie intime des gens, induisant une réaction de traumatisme. Celui-ci affecte la façon parentale de se comporter voir d’être mère, alors qu’il s’agit d’une faculté très importante du rôle social palestinien. Néanmoins, les femmes palestiniennes sont généralement pleines de ressources, résistantes et leur démonstration de plus de souplesse dans les rôles de genre leur permet de parvenir à obtenir plus de succès à modifier le tissu social de la communauté. Les femmes palestiniennes sont réputées pour être travailleuses, elles ont un taux de fécondité élevé, leur éducation est élevée et comptent comme force de travail. Tout cela les aident à survivre et à vivre sous l’occupation. (...)

  • #Palestine : derrière les fronts. Entretien avec le Dr. Samah Jabr – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/entretien-dr-samah-jabr-psychiatrie-palestine


    Hier, j’écoutais d’une oreille LSD sur France Cul, avec des Israëliens qui analysaient la militarisation et la virilisation de leur nation comme une sorte de syndrome post-traumatique à l’échelle d’une nation.
    Je trouve cette approche #psychiatrique assez riche pour comprendre ce conflit.

    Sans pathologiser les gens qui choisissent de ne pas s’engager dans la #résistance, cette dernière apparaît comme la réaction la plus saine face à l’#oppression. Il y a plusieurs réactions à une situation oppressive : résignation, capitulation, assimilation, isolement, aliénation et la résistance. Il y a une définition du #trauma qui m’a marqué : le désastre de l’#impuissance. Les personnes qui peuvent résister ne sont pas arrivées à ce niveau là d’impuissance et gardent leur capacité d’agir et c’est cela qui les humanise et qui les protège des conséquences graves du trauma. Dans un langage un peu plus physiologique, on peut dire que face à une menace, les gens luttent, fuient ou se figent (freeze). Les personnes qui se figent sont les plus affectées par la suite.

    Quand je parle de résistance, je parle d’un spectre très large, très varié, de modèles de résistance. Cela n’humanise pas uniquement la personne qui s’engage dans la résistance, mais également les personnes qui capitulent, s’assimilent ou ne peuvent pas résister… Lorsque quelqu’un résiste au nom de la communauté, cela a le potentiel d’humaniser tous les autres. Lorsque les gens gardent leur capacité d’agir et refusent l’objectification, cela témoigne de leur #humanité. Dans le livre vous pouvez lire l’article « la résistance, un droit légitime et un devoir moral » qui développe ces enjeux.

    Parmi les scènes de trauma les plus graves, dans d’autres situations d’oppression ou de massacre, y compris dans le cas de l’Holocauste, il y a beaucoup d’amertume envers les personnes qui n’ont pas agi dans les temps, les files d’attente des exécutions– cette passivité participe à l’écrasement de l’humanité de toute une communauté. Et d’agir dans ce genre de situations contribue à l’#humanisation du groupe – et pas seulement de ceux qui s’impliquent directement dans la résistance.

    Il y a, dans la littérature israélienne, beaucoup de termes qui déshumanisent les Palestiniens. Par exemple Menachem Begin, ex-Premier ministre israélien a dit que les « Palestiniens sont des bêtes qui marchent sur deux pattes » et Ehud Barak, qu’ils sont des « crocodiles ».

    Mais la résistance palestinienne contre ces discours déshumanisants et invitants à des actes génocidaires est également un remède pour les Israéliens. Car « le pouvoir absolu corrompt absolument ». Si les Israéliens commettent leurs méfaits sans qu’il y ait de réponse du côté palestinien, ils risquent de perdre leur humanité. Comme la communauté internationale n’arrive pas à poser de limites aux Israéliens, pour les rappeler à leur humanité, c’est la résistance palestinienne qui essaye de mettre des limites, qui tente de confronter les Israéliens à leur image de brutalité et à leurs pulsions génocidaires.

    #réification #génocide

  • Monologue avec « l’Autre » : la fausseté du discours sous l’occupation
    par Samah Jabr - 8 mars 2018 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
    http://www.chroniquepalestine.com/monologue-avec-autre-faussete-du-discours-sous-occupation

    (...) Personnellement, j’ai trouvé une occasion d’affirmer le soutien aux droits des Palestiniens et à leur libération en répondant à la décision de l’Association internationale de psychanalyse relationnelle et de psychothérapie (IARPP) de tenir sa conférence annuelle de 2019 en Israël. J’étais parmi ceux qui ont rédigé la lettre originale à la direction de l’IARPP, les appelant à reconsidérer le lieu de la conférence.

    L’IARPP a répondu en refusant de reconsidérer la décision : « Si nous choisissions nos lieux de conférence sur la base des décisions politiques des gouvernements nationaux, nous pourrions avoir du mal à trouver un cadre idéal qui conviendrait aux préférences et aux valeurs de chacun. »
    Cette réponse, en traitant Israël comme n’importe quel autre gouvernement soumis à critique, ignore l’impact de l’occupation sur la possible participation à la conférence elle-même par les Palestiniens et d’autres.(...)

  • INTERVIEW – Dr. Samah Jabr : « La résistance en Palestine est aussi une résilience »
    Middle East Eye l Hassina Mechaï | 11 janvier 2018
    La psychiatre palestinienne Samah Jabr, dont le travail est l’objet de Derrière les fronts, prix du meilleur documentaire au Festival palestinien Days of Cinema, explique à MEE l’impact de l’occupation sur la psyché palestinienne et les réponses thérapeutiques qu’elle tente d’apporter
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/interview-dr-samah-jabr-la-r-sistance-en-palestine-est-aussi-une-r-si

    (...) Middle East Eye : Les désordres psychologiques que vous constatez sont-ils différents selon qu’il s’agisse d’hommes, de femmes ou d’enfants ?

    SJ : Oui, mais cela est observable partout, pas seulement en Palestine. Certains troubles, comme la dépression, sont plus fréquents chez les femmes. Les hommes palestiniens portent, eux, des troubles méconnus. Ils souffrent d’humiliation et de perte d’autorité parce que l’occupation les rend incapables de subvenir aux besoins de leurs familles ou de les protéger. Or, la société palestinienne suppose l’efficacité totale de l’homme ; il y a une « surdemande » sociétale à leur égard. Les atteintes ciblées et systématiques contre la virilité palestinienne par l’occupation, la non reconnaissance de ces atteintes, peuvent les briser psychologiquement.

    Les souffrances des femmes palestiniennes sont plus reconnues et tolérées. Les femmes souffrent de perte et de deuil et doivent élargir leur rôle afin de compenser l’absence physique ou psychologique des pères.

    Quant aux enfants, ils ont moins développé de mécanismes de défense que les adultes. Or, l’impulsivité et la fragilité émotionnelle caractérisent les adolescents. Les jeunes sont donc confrontés à des défis supplémentaires en Palestine. Il n’est pas surprenant que la majorité des victimes de l’occupation soient jeunes.

    Par exemple, entre octobre 2015 et octobre 2016, une vague de confrontation politique s’est intensifiée, appelée « les Intifadas de Jérusalem ». Au cours de cette année-là, 236 Palestiniens ont été tués, principalement sur la base d’accusation de coups de couteau portés à des Israéliens. Les mineurs représentent un quart des victimes, l’âge moyen des victimes palestiniennes était de 23 ans.

    Les médias occidentaux ignorent la violence et le nihilisme du contexte dans lequel nous vivons et qualifient souvent ces mineurs de psychologiquement perturbés ou suicidaires. Or, la plupart de ces vies auraient pu être sauvées si ces jeunes avaient grandi dans une Palestine non occupée. (...)

  • PROJECTION-DÉBAT
    Débat animé par Ady, palestinien et interprète sur le film.

    Une traversée de la Palestine en compagnie de la psychiatre palestinienne Dr. Samah Jabr - د. سماح جبر qui met en lumière les résistances et les résiliences face aux blessures invisibles de la guerre et de l’occupation.

    ➡ Dimanche 7 janvier à Paris, Espace Saint-Michel dès 21H en présence de l’interprète sur le film, Ady.
    https://www.facebook.com/events/994977780656352

    ➡ Vendredi 12 Janvier à Mantes-la-Jolie, au Cinéma Le Chaplin dès 19H30 en présence de la réalisatrice, du Dr. Samah Jabr. Débat animé par le journaliste Nadir Dendoune.
    https://www.facebook.com/events/380092689070729

    ➡ Samedi 13 Janvier à St Nazaire, Cinéma Jacques Tati dès 20H30 en présence de la réalisatrice.
    http://www.letheatre-saintnazaire.fr…/derriere-les-fronts…/

    ➡ Dimanche 14 Janvier à Nantes, Cinéma le Cinématographe dès 20H30 en présence de la réalisatrice.

    ➡ Lundi 15 janvier à La Turballe, Cinéma L’Atlantic dès 20H45 en présence de la réalisatrice.

    ➡ Mardi 16 Janvier à Le Pouliguen, Cinéma Le Pax dès 21H en présence de la réalisatrice.

    La vie du film en salle de cinéma dépend de toutes et tous, on compte sur vous !

     ? ÉVÉNEMENT EXCEPTIONNEL ?

    ➡ Vendredi 12 janvier dès 9H à l’ Université Paris 13 Villetaneuse : Derrière les Fronts : Présentation/Débat de l’ouvrage du Dr Jabr co-édité par les Éditions Pmn et Hybrid Pulse. Avec la présence exceptionnelle du Dr. Samah Jabr - د. سماح جبر Claire Nioche-Sibony et Mira Younes.

  • Israel assassine un dangereux... handicapé :

    Nous sommes tou-te-s #Ibrahim_Abu_Thuraya
    UJFP, le 20 décembre 2017
    http://www.ujfp.org/spip.php?article6073

    Ibrahim Abu Thurayya : an icon of dignity and defiance
    Shahd Abusalama, Electronic Intifada, le 18 décembre 2017
    https://electronicintifada.net/blogs/shahd-abusalama/ibrahim-abu-thurayya-icon-dignity-and-defiance
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    Israel emprisonne une dangereuse... adolescente :

    La jeune activiste palestinienne #Ahed_Tamimi arrêtée par l’armée israélienne à la suite d’une vidéo virale
    Luc Vinogradoff, Le Monde, le 20 décembre 2017
    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/12/20/la-jeune-activiste-palestinienne-ahed-tamimi-arretee-par-l-armee-israelienne

    Free Ahed Tamimi !
    Samidoun, le 18 décembre 2017
    http://samidoun.net/2017/12/free-ahed-tamimi

    Israeli forces detain cousin of Ahed Tamimi, extend detention of Ahed and her mother
    Ma’an, le 20 décembre 2017
    http://www.maannews.com/Content.aspx?ID=779655
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    Deux courtes vidéos :

    L’humiliation est le trauma le plus répandu en Palestine (2 minutes)
    #Samah_Jabr, Siné Mensuel, Décembre 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=fNbqmFQlKnc

    Pour #Jérusalem (8 minutes)
    #Fairouz (1967)
    https://www.youtube.com/watch?v=Nu2qxiFRJrQ

    #Palestine, vite fait avant de partir en vacances...

  • Samah Jabr : la lutte d’une Palestinienne contre l’oppression
    Palestine in Motion – Psychiatre de formation, Samah Jabr traite quotidiennement des traumatismes personnels et collectifs en Palestine.
    5 juin 2017 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
    http://chroniquepalestine.com/samah-jabr-lutte-palestinienne-contre-oppression

    L’occupation israélienne n’est pas seulement une question politique, mais aussi un problème de santé mentale. L’injustice, les humiliations quotidiennes et le traumatisme dont chaque Palestinien a souffert de façon répétitive, a produit une blessure à la fois individuelle et collective à mon peuple. En Palestine, les abus et les traumatismes se produisent tous les jours, durablement et affectant tous les aspects de la vie palestinienne. Les personnalités individuelles sont touchées, de même que le système de valeurs de la communauté dans son ensemble.

    Mais tant que ces conditions persistent, nos outils de santé mentale ne sont-ils que des palliatifs ? Après réflexion je suis arrivé à la conclusion que jusqu’à ce que l’occupation cesse, je dois promouvoir l’indépendance et la liberté des esprits de mes concitoyens. Et les stratégies de santé mentale que j’emploie doivent aller plus loin pour creuser les causes profondes de notre douleur.

  • « Plus royaliste que le roi » : une rencontre avec le sionisme français
    16 mars 2017 – Middle East Monitor – Traduction : JPP pour les Amis de Jayyous
    http://chroniquepalestine.com/plus-royaliste-roi-rencontre-sionisme-francais

    Samah Jabr – De ceux qui sont prêts à légitimer le meurtre et la torture de la Palestine en soutien à l’occupation israélienne, il faut seulement s’attendre à ce qu’ils inventent des mensonges et de fausses accusations pour intimider leurs adversaires.

    Ma dernière rencontre avec le sionisme international a eu lieu à Paris, le 10 mars, après la projection du film documentaire « Derrière les Fronts » au cinéma des Trois Luxembourg. J’y étais pour participer au débat qui suit la projection du film dans la mesure où j’apparais de façon très visible dans le film lui-même. Mais, aussitôt après que l’un des spectateurs a posé une question, réelle et sincère, sur les psychopathologies que je rencontre en tant que praticienne en Palestine, un ami d’Israël s’est emparé du micro, saisissant l’occasion pour faire un long discours, haineux et chauvin, sur la « paranoïa des Palestiniens » et « la violence et le racisme naturels des Arabes », jusqu’à ce que, finalement, le public ne puisse plus tolérer sa diatribe et que monte un vif tollé général exigeant qu’il laisse s’exprimer quelqu’un d’autre. (...)

  • L’humiliation : le marteau qui écrase la société palestinienne
    mardi 5 juillet 2016 - par Samah Jabr
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article16104

    Si l’on peut s’attendre à ce que l’exercice d’un contrôle militaire sur un pays occupé inflige une douleur et un traumatisme inévitables aux citoyens de ce pays, l’histoire de la politique israélienne montre qu’elle est allée bien au-delà du besoin « pragmatique » d’un occupant de dominer et soumettre une population locale.

    L’humiliation israélienne des Palestiniens est une fin en soi. L’humiliation est ainsi l’une des plus grosses blessures éprouvées dans le contexte palestinien et pourtant, elle est sous-documentée à un point tel que cette humiliation est considérée comme presque normale.

    En dépit des résolutions des Nations-Unies, l’acquiescement du monde à l’occupation de la Palestine par les précédentes puissances coloniales a dénié aux Palestiniens leur liberté, leur statut de citoyens, et l’exercice de leurs droits humains au niveau international.

    Au niveau de la société, l’occupation a généré des couches d’humiliations en maintenant une inégalité au sein des relations de pouvoir et des perceptions d’un statut culturel. À ces vastes sources de blessures, viennent s’ajouter les expériences personnelles, répétitives, interminables de l’humiliation, qui ne sont épargnées à aucun individu palestinien.

    Les forces israéliennes omniprésentes sont en contact quotidien avec les hommes, les femmes et les enfants palestiniens ; dans ces interactions, l’humiliation et la honte sont typiques. Et on se demande : comment un homme humilié peut-il regarder sa femme dans les yeux et qu’elle se sente protégée et fière ? Comment un parent humilié peut-il promettre un avenir à un petit si celui-ci se trouve entre les mains d’un être humain dont l’esprit a été brisé ?

    Dans un exemple de ce genre, Issa, un homme qui travaillait comme chauffeur pour une organisation médicale, avait transporté un groupe de travailleurs de la santé dans une région isolée, touchée par la violence politique (tous les noms ont été changés pour préserver la confidentialité). Alors qu’il attendait dans son véhicule que ses collègues reviennent, des soldats se sont approchés pour lui demander ce qu’il faisait là. Il a présenté le document approprié attestant que lui et son organisation médicale avaient l’autorisation de venir à cet endroit et il leur a expliqué qu’il attendait ses collègues pour les remmener. Un soldat s’est mis alors à crier sur lui de sorte que tout le monde a pu entendre : « Vous êtes ici pour soigner des chiens ! Venez chez moi pour soigner mon chien qui est malade ! ». Et le conducteur de lui répondre : « Je ne soigne personne. Je suis juste le conducteur de la voiture ». Et en réponse, le soldat a frappé Issa au visage.

    Dans un autre exemple, mon patient Mazen rentrait chez lui de son travail, tard dans la nuit, dans la région du mont Scopus à Jérusalem. Il a été interpellé par trois soldats qui l’ont poussé contre un mur pour une cérémonie d’humiliations qui a consisté à lui donner des coups de pieds et à lui arracher ses vêtements. Ils lui ont demandé les noms de son épouse, de ses sœurs et de sa mère, et ils ont insulté ces femmes avec des épithètes absolument répugnantes. Ils ont insisté pour que Mazen répète ces obscénités jusqu’à ce que finalement, il fonde en larmes. À ce moment, les soldats se sont mis à rigoler.

    Autre exemple, l’armée israélienne avait attaqué une prison palestinienne dans la ville de Jéricho, en mars, et elle a forcé les détenus comme les agents pénitentiaires palestiniens à se dévêtir. Les Israéliens ensuite ont pris des photos des détenus et des gardiens de la prison dans leurs sous-vêtements, et les ont distribuées sur les médias sociaux.

    Forcer les Palestiniens à se dévêtir est en réalité une pratique courante, que l’on voit fréquemment à l’aéroport et aux check-points omniprésents. Les gardes de la sécurité prennent habituellement les foulards et les chaussures des Palestiniennes et les mettent dans un même récipient plastique à l’aéroport pour les passer à la détection mécanique. En fait, j’ai demandé une fois que mes chaussures et mon foulard soient mis dans des casiers séparés pour ne pas salir mon foulard, mais il m’a été répondu que si je ne me conformais pas au « règlement », je ne serai pas autorisée à prendre mon vol.(...)

    #Samah_Jabr

  • Quand la médecine est polluée par l’occupation israélienne
    lundi 25 avril 2016 par Samah Jabr
    http://www.ujfp.org/spip.php?article4871

    Quand Hillary Clinton a écrit sa lettre au donateur israélo-américain, Haim Saban, contre le mouvement populaire et pacifique de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), elle a présenté l’« État juif » comme une « démocratie dynamique dans une région dominée par l’autocratie… un miracle des temps modernes - une fleur pleine de vie au milieu d’un désert ». Pour faire bonne mesure, elle a juré que « nous devions veiller à son développement et la protéger ». Contrairement à Clinton, toutefois, nous, Palestiniens, nous subissons les effets du racisme et de la discrimination qui s’infiltrent jusque dans les professions les plus humaines, sous l’occupation militaire brutale d’Israël.

    Un soldat israélien a été filmé sur une vidéo le mois dernier en train d’exécuter un Palestinien blessé et inconscient. Abed Al-Fattah Al-Sharif était soupçonné d’« attaque terroriste » ; une attaque au couteau qui ciblait non un civil mais un soldat, sur un check-point militaire de la ville occupée d’Hébron. L’Israélien qui lui a tiré dans la tête alors qu’il gisait à terre n’était pas qu’un soldat, c’était aussi un personnel médical. Si son acte a d’abord été condamné par de nombreux Israéliens, il a depuis été célébré, et il y a de sérieuses propositions pour lui décerner une médaille. La même caméra qui a documenté l’exécution a filmé également plusieurs personnels médicaux israéliens qui apportaient les premiers secours à un soldat blessé (il avait une blessure légère à un bras) mais en ignorant le blessé palestinien inconscient et allongé par terre, sans chercher à intervenir de la moindre façon, jusqu’à ce qu’il soit tué. À ce moment-là, le personnel médical est intervenu, mais seulement pour emmener son corps au loin.(...)

  • Un hélicoptère pour assassiner un tétraplégique en fauteuil roulant
    par Samah Jabr
    24 mars 2016 - Middle-East Monitor -
    Traduction : Info-Palestine.eu - Lotfallah
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15965

    Chaque premier ministre israélien « démocratiquement » élu, a assassiné des dirigeants palestiniens dans les territoires occupés, les camps de réfugié et à travers toute la Diaspora. Ce qui m’étonne cependant, c’est la manière incroyablement pertinente avec laquelle l’assassinat de Cheik Yassin illustre, comme dans une métaphore, la nature du conflit entre la Palestine et Israël.

    L’image d’un hélicoptère de combat Apache, de fabrication américaine, lançant trois missiles sophistiqués pour tuer un homme de 69 ans, tétraplégique, presque sourd, alors qu’il quittait la mosquée de son quartier dans son fauteuil roulant après la prière de l’aube, exemplifie ce qui a lieu en Palestine occupée. Le Cheik avait été également presque rendu aveugle par « les pressions physiques modérées » appliquées par ses interrogateurs israéliens dans sa prison. Le comportement naturel d’Israël est de recourir à la logique de la force pour étouffer la force de la logique des Palestiniens, car ceux-ci luttent pour mener une vie libre et honorable sur la terre où ils sont nés.

    Alors encore un garçon en 1948, Cheik Yassin a été chassé de son village al-Jura, près d’Askalan, par les milices sionistes. Le reste de sa vie, il a vécu en tant que réfugié dans une petite et modeste maison dans un quartier pauvre dans la Bande de Gaza.

  • Derrière les fronts, résistance et résilience en Palestine
    un film d’Alexandra Dols
    présenté par HybridPulse — KissKissBankBank
    http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/derriere-les-fronts-resistance-et-resilience-en-palestine

    J’ai découvert les chroniques de Samah Jabr en 2007. Je travaillais alors sur mon dernier long métrage documentaire Moudjahidate. Film relatant les engagements de femmes dans la lutte pour l’Indépendance de l’Algérie. J’avais à l’époque ce que l’on peut appeler une « position de principe » anticolonialiste quant à la Palestine. Les chroniques du Dr Samah Jabr m’ont permis de visualiser et concrétiser la situation. En proposant une approche inédite, dans l’héritage de Frantz Fanon - celle de politiser le psychologique, pour décoloniser les esprits - ses chroniques m’ont donné une porte d’entrée sur une réalité complexe, et m’ont conduite jusqu’à elle.


    Présentation du film :
    « L’occupation ne s’arrête pas avec un cessez-le-feu. »

    La dernière offensive militaire israélienne de l’été 2014 a fait plus de 2 100 victimes palestiniennes dont plus de 500 mineurs. Ce massacre était une phase aiguë d’une occupation commencée il y a maintenant plusieurs décennies.

    Au quotidien, la colonisation n’est pas seulement celle des terres, des logements, du ciel ou de l’eau. Elle ne cherche pas simplement à s’imposer par les armes, mais elle travaille aussi les esprits, derrière les fronts.

    Ce documentaire s’intéresse à ses formes invisibles, c’est à dire : l’occupation intime, celle de l’espace mental. Espace où l’équilibre, l’estime de soi, le moral et l’âme deviennent des lieux et des enjeux de lutte.

  • Culpabilisation et intimidation de la communauté palestinienne
    par Samah Jabr | 2 novembre 2015| Middle East Eye | traduction JPP
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15705

    L’incitation est une accusation « taillée sur mesures », montée spécialement pour effrayer les Palestiniens qui expriment une opposition face à un durcissement de la politique israélienne qui déjà suffoquait la communauté. Les forces de sécurité israéliennes, par exemple, ont mis en place une « section arabe » dans leur département cybernétique, section qui est chargée de scanner les médias sociaux.

    L’un parmi tous ceux qui ont été arrêtés en raison de leurs publications sur leur compte Facebook est un jeune qui a écrit « Apportez des oignons avec vous » ; les oignons étant considérés comme un antidote contre les gaz lacrymogènes lancés sur les manifestants par les soldats et la police.

    Le directeur du ministère israélien de l’Éducation, le général Michal Cohen, a demandé une enquête sur un proviseur et enseignant d’une école primaire de Jérusalem-Est, qui était accusé d’incitation contre les soldats. D’après le ministère, l’école se livrait à une « propagande politique illégale » en permettant que soit jouée une pièce de théâtre dans laquelle un soldat est présenté comme « violent et meurtrier, (alors qu’) il tire sur un enfant palestinien ». Le ministre de l’Éducation, Naftali Bennet, a prévenu que « les enseignants qui autoriseront cette pièce seront traités sans réserve ».

    Même si beaucoup des mises à mort, des arrestations et démolitions de maisons qui ont lieu en Palestine visent des enfants en âge scolaire, il est clair que leurs conseillers et enseignants ont l’interdiction de se donner l’occasion de s’exprimer et d’agir à travers de telles expériences difficiles. Quand les enfants reproduisent symboliquement leur réalité dans un jeu post-traumatique, ou quand les adultes tentent d’apaiser leur anxiété en partageant des informations sur les médias sociaux, ils font le constat que ces réactions ne sont pas autorisées par les Israéliens et sont sanctionnées en tant qu’ « incitation », comme si les épouvantables réalités créées par Israël ne suffisaient pas en elles-mêmes pour « inciter » la population à résister à l’occupation.

    Quelles sont ces réalités ? De nouvelles lois et politiques visant à humilier et à discriminer les Palestiniens ont été publiées par le cabinet israélien, telle « la loi pour l’interpellation et la fouille » ; la fermeture progressive de Jérusalem aux Palestiniens venant de Cisjordanie ; l’ajout de nouveaux check-points avec des blocs de béton qui barrent le passage et des détecteurs de métal ; la restriction de l’accès des Palestiniens au Noble Sanctuaire d’Al-Aqsa ; l’intensification des opérations de police dans les quartiers palestiniens ; l’assouplissement des restrictions à l’utilisation des munitions de guerre contre les manifestants ; la mise hors la loi des organisations civiles ; l’interdiction de voyager pour les militants ; le nombre croissant des arrestations administratives arbitraires ; la démolition rapide des maisons des familles des combattants palestiniens ; l’autorisation pour de nouvelles colonies de peuplement juives illégales en vertu de la législation internationale ; et les projets pour révoquer les droits à résidence d’environ 230 000 Jérusalémites qui vivent à l’extérieur des limites nouvellement définies de Jérusalem.

    Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, se promène dans Jérusalem une arme à la main, et les juifs portent de plus en plus ostensiblement des armes ; les acquisitions d’armes par les citoyens israéliens ont augmenté de 5000 % au cours du mois passé. (...)

  • La prochaine intifada devrait être une révolution palestinienne jusqu’à la fin de l’occupation - Samah Jabr - 9 octobre 2015

    http://www.ism-france.org/analyses/La-prochaine-intifada-devrait-etre-une-revolution-palestinienne-jusqu-a-

    Le discours de Mahmoud Abbas aux Nations unies, qui a été précédé par une propagande exagérée disant qu’il serait une « bombe », s’est avéré n’être rien de plus qu’une litanie de plaintes habituelles et d’appels à la communauté internationale. Le discours a indéniablement échoué à soulever de nouveaux défis, à offrir de nouvelles stratégies ou d’inspirer l’espoir aux palestiniens bouillant sous l’occupation. Quelques jours après le discours, quand Israël a annoncé que l’Autorité palestinienne a aidé à l’arrestation d’un groupe à Naplouse accusé d’avoir attaquer des colons illégaux, la réponse d’Abbas – la menace lasse habituelle de ne pas s’engager dans des accords qui ne sont pas respectés par Israël – s’est révélée n’être rien d’autre qu’une « bombe assourdissante ».

    La jeunesse palestinienne a espéré que cette annonce signifiait que l’AP allait arrêter de se comporter comme le sous-traitant d’Israël pour écraser la résistance palestinienne. Ils se sont alors levés pour combattre l’appropriation par Israël du lieu saint qu’est al-Aqsa à Jérusalem, pour résister à la fermeture de la ville à son propre peuple et pour s’opposer aux attaques sans relâche des colons dans des villages de Cisjordanie, comme celle qui a conduit à brûler vive une famille, un crime pour lequel personne n’a eu à rendre de comptes.(...)

    #Palestine #occupation #colonisation

  • Sur la destruction de ce qui fait sens en Palestine
    par Samah Jabr | 14 septembre 2015 – Middle East Monitor | Traduction : JPP
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15611

    (...) Les dirigeants israéliens ont condamné le crime de Douma et ont fait l’effort d’accuser quelques « extrémistes » sans les identifier, voulant dire par là que dans leur grande majorité, les « bons » colons sont totalement innocents, mais de tels crimes ne sont pas nouveaux ; ce sont des actes systématiques de terrorisme perpétrés par les colons sous la protection et avec le soutien des autorités israéliennes. L’occupation s’empare des biens des Palestiniens par la force ; ces agressions criminelles sont destinées à effrayer les villageois palestiniens, pour les inciter à se séparer sans difficulté de leurs terres et de leurs maisons. De tels crimes ne s’arrêteront pas tant qu’il n’aura pas été mis fin à l’occupation.

    Les crimes des colons sont en train de s’intensifier avec l’écrasement de la colonne vertébrale de la résistance palestinienne et l’affaiblissement de notre sécurité en Cisjordanie occupée. Les atrocités des colons dans tout le territoire sont monnaie courante, comme les cris d’indignation des Palestiniens, mais les puissants services de sécurité palestiniens en Cisjordanie n’ont jamais arrêté le moindre colon incendiant notre terre ou nos maisons. Au contraire, les agences de sécurité palestiniennes ont été félicitées par les Israéliens pour avoir retrouvé les « citoyens israéliens perdus » en Cisjordanie et pour les avoir remis sous la protection de l’armée. Les récentes arrestations et persécutions, pour des raisons politiques, de centaines de militants de l’opposition, étudiants, universitaires et journalistes, en Cisjordanie, ont miné la ténacité qui caractérise les Palestiniens et ouvert la porte à la confusion et à la vulnérabilité, face aux agressions des colons. (...)

  • Sur la démence comme stratégie de défense en Israël et l’illusion partagée du monde
    par Samah Jabr
    http://www.protection-palestine.org/spip.php?article13048

    L’armée israélienne, les individus israéliens, et les institutions israéliennes jouissent d’une impunité absolue pour toutes ces violations des droits des êtres humains. Les lois internationales ont été créées pour fournir un recours efficace aux victimes des violations des droits de l’homme, mais les lois israéliennes sont soigneusement conçues et amendées pour créer une immunité contre elles. Par exemple, la loi 5712, de 1952, a été amendée pour rendre irrecevable la demande en indemnité d’un Palestinien ayant subi des dommages de la part d’un agent de l’État partout en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Pendant que « les allégations à la sécurité nationale » sont utilisées pour l’abandon des charges contre des Israéliens, « le secret de la preuve » est utilisé pour poursuivre et arrêter les Palestiniens à travers la détention administrative, sans que ne soit révélé le chef d’accusation aux accusés ; de sorte qu’ils sont privés du droit à une procédure équitable et régulière.

    Soufir ne se sentait pas coupable parce qu’il croyait que les Arabes étaient comme du bétail et qu’il n’avait fait qu’en abattre un ; le capitaine R s’est senti menacé par une écolière blessée et il a tiré sur elle à bout portant. Le gouvernement et l’opinion publique d’Israël partagent les délires de tels individus. Qui plus est, la communauté internationale soutient la position paranoïde d’Israël en donnant son aval à son « droit à se défendre ».

    #Gaza #immunité #communauté_internationale