person:samuel laurent

  • Smic : pas de coup de pouce, mais un revenu en hausse.

    Avec de nombreuses infos sur ces #miettes, ce « Smic qui augmente sans rien coûter aux employeurs »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/11/smic-pas-de-coup-de-pouce-mais-un-revenu-en-hausse_5395702_823448.html

    Pour répondre au mouvement des « gilets jaunes », l’exécutif a décidé d’augmenter la prime d’activité de 80 euros et d’intégrer à son calcul l’exonération des cotisations salariales.

    De telles orientations sont discutables parce que « la prime d’activité ne crée aucun droit, contrairement au salaire qui, lui, en crée, notamment pour la retraite et l’assurance-chômage », décrypte Eric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques. En outre, une hausse du smic se propage aux échelons de rémunérations situés juste au-dessus, dans le public et dans le privé : ces « effets de diffusion » ne se produiront pas avec la mesure présentée lundi par M. Macron.

    Smic et prime d’activité : les annonces d’Emmanuel Macron en 8 questions, Samuel Laurent, Gary Dagorn et Adrien Sénécat, L’iMonde (article pas si pire à part quelques détails occultés, dont l’exclusion de nombreux étrangers, ndc)
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/12/11/smic-et-prime-d-activite-les-annonces-d-emmanuel-macron-en-8-questions_53958

    Avec un graphique présentant ce Dénombrement au niveau national des foyers #allocataires ayant un droit versable à la #PPA par situation familiale http://data.caf.fr/dataset/foyers-allocataires-percevant-la-prime-d-activite-ppa-niveau-national/resource/2e3cc82e-8224-47a2-9563-d0943990c786

    Que faut-il comprendre lorsque le chef de l’Etat parle de « 100 euros par mois » de plus pour un salarié en 2019 ?

    « Cent euros par mois » en plus pour les travailleurs rémunérés au salaire minimal : c’était l’une des annonces phares de l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, lundi 10 décembre. Mais cette formule, destinée à répondre aux revendications des « #gilets_jaunes », soulève de nombreuses questions. Qui pourra réellement prétendre à cette hausse de pouvoir d’achat ? S’agit-il d’une hausse du salaire minimal ou d’une aide de l’Etat ? Nos précisions en huit questions.
    Un salarié au smic verra-t-il ses revenus augmenter de 100 euros par mois ?
    Les salariés qui gagnent un peu plus que le smic en bénéficieront-ils aussi ?
    Et les salariés à temps partiel ?
    La hausse sera-t-elle automatique ?
    Est-ce l’Etat qui paiera ?
    La hausse de la prime d’activité peut-elle rendre imposable ?
    La prime d’activité est-elle écartée du calcul des droits au chômage et à la retraite ?
    La hausse du smic en 2019 sera-t-elle la plus importante depuis plus de dix ans ?

    1. Un salarié au smic verra-t-il ses revenus augmenter de 100 euros par mois ? C’EST PLUS COMPLIQUÉ

    « Le salaire d’un travailleur au smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur », a affirmé Emmanuel Macron, lundi 10 décembre. Derrière cette formule simple se cachent en fait des situations variables. Le chiffre de 100 euros englobe deux mesures différentes, explique une source gouvernementale au Monde : la baisse des cotisations salariales en 2018, qui représente un peu plus de 20 euros par mois pour un salarié au smic à temps plein ; la hausse du montant maximal de la prime d’activité de 80 euros net. Cette aide devait initialement augmenter quatre fois de 20 euros, de 2018 à 2021. Elle devrait finalement augmenter d’environ 60 euros au début de 2019 après une première hausse de 20 euros en octobre 2018.

    Tout le monde ne gagnera pas « 100 euros par mois »
    Selon la même source, le calcul d’Emmanuel Macron ne tenait pas compte de la revalorisation légale du smic de 1,8 % au 1er janvier 2018 (soit environ 20 euros net de plus). Ce qui fait que, dans le meilleur des cas, un salarié au smic pourrait prétendre à un revenu mensuel net d’environ 1 430 euros en 2019 en comptant la prime d’activité, contre 1 307 euros à la fin de décembre 2017.

    Attention, en revanche : si la baisse des cotisations salariales concerne tous les salariés, la prime d’activité est versée sous conditions de revenus, et c’est l’ensemble du foyer qui est pris en compte. Ainsi, un salarié au smic peut ne pas pouvoir prétendre à la prime d’activité à cause des revenus de son conjoint.
    De même, le chiffre de « 80 euros » d’augmentation de la prime d’activité correspond à un montant maximal théorique. Mais celui-là peut être moindre selon la situation réelle des salariés. Il faudra en réalité attendre de connaître les détails des règles de calcul retenues par le gouvernement pour estimer réellement qui gagnera combien en janvier 2019.

    Parmi les pistes évoquées revient également l’idée d’intégrer la prime d’activité à un futur « revenu universel d’activité » souhaité par Emmanuel Macron, dont les contours restent à déterminer. C’est probablement ce qu’évoquait le premier ministre, Edouard Philippe, à l’Assemblée nationale mardi 11 décembre, lorsqu’il a affirmé vouloir verser la prime d’activité à un plus large public que celui actuellement concerné.

    Note : les #étrangers doivent justifier de 5 ans de séjour légal sur le territoire pour ouvrir droit à la prime d’activité ; rien pour les #auto_entrepreneurs ; report de la « négociations » de l’#assurance_chômage et de la #réforme des #retraites

    #sans_papiers #fiscalité #droits_sociaux #annonces #Smic #salaires #prime_d'activité #non recours #revenu #chômeuses #travailleuses_à_temps_partiel #travailleurs_pauvres #précarisation

    https://seenthis.net/messages/742902

  • Le EU DisinfoLab à l’origine d’une intox : l’affaire Benalla, produit de la « russosphère » ?
    https://www.les-crises.fr/nicolas-vanderbiest-et-le-eu-disinfolab-a-l-origine-d-une-intox-l-affaire

    Après le Brexit, Trump, la Catalogne, l’élection de Macron, les armes chimiques en Syrie, la cyberattaque des JO de Pyeongchang, la Vague de Froid etc, voici aujourd’hui l’ombre russe dans… l’affaire Benalla. Cette narrative est venue de l’association “EU DisinfoLab”, par la voix du cofondateur Nicolas Vanderbiest et de son président Alexandre Alaphilippe. Nous allons […]

  • L’affaire Benalla gonflée sur Twitter par « la communauté russophile » ? par Lynda Zerouk | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/laffaire-benalla-gonflee-sur-twitter-par-la-communaute-russophile

    Selon une enquête de l’ONG européenne EU Disinfo Lab, l’affaire Benalla a été amplifiée sur Twitter notamment par des « comptes russophiles ». 2 600 comptes « suractifs » auraient tweeté près de 44 % du contenu sur le sujet, avance l’association. Sans jamais préciser s’il s’agit de bots et de compte créés pour l’occasion, l’enquête présente plusieurs limites.

    Les ONG, c’est bon, mangez-en, surtout quand vous avez besoin de faire passer un vrai scandale d’état pour un truc téléguidé par les klingons.

    • On le sait, l’affaire Benalla a fait un carton sur Twitter. Dès les premières révélations du "Monde "sur l’ex-collaborateur du chef de l’Etat, mis en examen pour violence en réunion (notre dossier est à lire ici), on a vu une multiplication de tweets se répandre sur le réseau social. Avec chaque jour une occurrence #Benalla, #affaireBenalla ou encore #Elysée se retrouvant en tête des mots-clés les plus commentés. Un buzz attendu sur un scandale impliquant les plus hautes autorités de l’Etat. Mais un buzz suspect de manipulation, à en croire les analystes de EU Disinfo Lab.

      Cette ONG européenne basée à Bruxelles est spécialisée dans l’étude de phénomènes d’amplification et de désinformation. Elle est actuellement ""financée exclusivement par Twitter à hauteur de 100 000 euros alloués au cours de l’année 2017"". Et compte parmi ses partenaires l’Union européenne, auprès de qui elle envisage de formuler prochainement une demande de financements pour les années à venir.

      Créée en 2017, cette ONG s’est très vite fait connaître dans la presse, en menant notamment un travail visant ""à démystifier plusieurs campagnes de désinformation"", ""comme Emmanuel Macron ""ayant un compte off-shore aux Bahamas""", "et" "plus particulièrement, #MacronLeaks"", comme on peut le lire sur son site.

      Cette fois, Eu Disinfo Lab a mené une enquête à partir de l’API Twitter, une extraction de données accessible au public. Il ressortirait de cette étude que l’affaire Benalla a été amplifiée ""par un gonflage numérique"", comme l’a repris, entre autres, le site de BFMTV.
      BFm

      Que révèle exactement cette enquête ? ""Nous avons été alertés par le volume de tweets en lien avec l’affaire Benalla, c’est ce qui nous a conduits à pousser les investigations", explique à "Arrêt sur Images", Alexandre Alaphilippe, directeur exécutif de l’ONG." D’après nos premiers résultats, 4 millions de tweets au total ont été postés autour de cette affaire, score nettement supérieur à celui du ""#BalanceTonPorc qui a enregistré, lui, 770 000 tweets, pour un même nombre d’auteurs, soit 245 000 comptes actifs dans les deux cas.""

      L’enquête révèle également que 1% des comptes actifs autour de l’affaire Benalla, soit environ 2 600 comptes, sont à l’origine de 44 % des messages postés sur Twitter. Autrement dit, ""ces comptes ont produit 1,7 millions de tweets sur un total de 4 millions qui ont parlé du sujet "", souligne Alaphilippe.
      "La communauté russophile" très active ?

      La capacité de cette proportion d’internautes à produire ""300 tweets par semaine en moyenne"" autour de l’affaire Benalla a interpellé les analystes de Bruxelles. Notons toutefois que ces ces 300 tweets hebdomadaires représentent en moyenne 40 posts par jour. Est-ce forcément une activité anormale ou suspecte ? Cependant, EU Disinfo Lab a cherché à savoir si ces 2 600 comptes frénétiques avaient déjà été repérés dans d’autres opérations de propagation. ""On s’est rendu compte que pour 27 % d’entre eux, il y avait des correspondances avec la communauté russophile"", nous confie le directeur exécutif.

      Qui compose cette communauté russophile et comment a-elle été identifiée par cette ONG ? ""Elle est constituée d’internautes qui ont une sympathie pour RT (Russia Today) ou encore Sputnik, c’est à dire qui ont tendance à tweeter ou retweeter ces deux médias ", "précise Alaphilippe. ""Cela ne veut pas dire qu’ils sont russes," poursuit-il. "Mais qu’il y a des accointances en matière de narratifs avec ces médias"". Si le délégué exécutif semble redoubler de précautions sémantiques pour ne pas qualifier ces comptes de ""pro-russes"", on s’aperçoit que sur son compte Twitter, EU Desinfo Lab France ne s’en prive pas. ""Nos experts notent une corrélation de 27 % avec des comptes pro-russes déjà repérés en France"", exprime clairement l’ONG.

      ProRusse
      Eu disinfo lab accuse les comptes pro-russes
      répartition de l’influence pro russe sur twitter - avril 2017


      Capture d’écran

      Eu Disinfo Lab a pu cartographier ""cet écosystème russophile"" lors d’une enquête menée trois mois avant l’élection présidentielle de 2017. Durant cette période, l’association a analysé l’influence des médias russes sur Twitter, ce qui lui a permis d’identifier les comptes ayant une tendance à propager des contenus de "RT "et "Sputnik". Revenant sur cette enquête, Alaphilippe, emploie cette fois plus volontiers le terme "pro-russe". ""On avait démontré que les narratives pro-russes se propageaient mieux au sein de ce réseau, scindé en trois communautés, l’une autour du candidat à l’élection François Asselineau, un autre autour de Marine Le Pen et la dernière supportait le candidat François Fillon"", détaille-t-il.

      On peut observer sur le visuel ci-dessous la répartition de ""l’influence pro-russe"" en amont de la présidentielle française. ""Nous avions notamment remarqué que la communauté de François Asselineau est la plus isolée et la plus complotiste via les liens qu’elle partage"", analyse le directeur exécutif .

      Les limites de l’enquête

      Reste à savoir à partir de combien de tweets et retweets de "RT" et/ou de "Sputnik", un compte peut être considéré comme diffusant des récits pro-russes. Interrogé sur ce point, Alaphilippe explique que les analystes ""repèrent dans un premier temps les profils qui ont retweeté plus de 10 fois un contenu RT ou Sputnik durant une période de deux mois"". ""Ensuite nous observons les interactions qu’il peut y avoir entre les comptes qui partagent ces contenus", poursuit-il. "Si des utilisateurs n’ont aucun lien avec le réseau, ils sont éliminés, parce que hors communauté.""

      Peut-on avancer pour autant que ces 2600 comptes, parmi lesquels 27 % ont été identifiés ""russophiles"" sont à l’origine d’un ""gonflage numérique"" délibéré ? ""Il y a un phénomène de surreprésentation, il y a donc forcément un gonflage, "répond, catégorique, le directeur exécutif." A titre de comparaison, on est dans une opération encore plus forte que Je suis Charlie." "Or si ces comptes les plus actifs ont produit 1,7 million de tweets sur le sujet sur un total de 4 millions, les 2,3 millions restants devraient alors suffire à mesurer l’incroyable audience qu’a suscité cette affaire. Mais l’enquête se concentre sur les comptes les plus actifs.

      Alors que sait-on exactement de ces 2600 comptes ? Sont-ils apparus récemment ? Y a-t-il parmi eux des comptes-robots ? Si oui, quelle est la proportion ? Autant de questions auxquelles EU Disinfo Lab n’est pas en mesure d’apporter de réponse dans l’immédiat. Une enquête plus approfondie est en cours. ""On se concentre désormais sur ces 2 600 comptes suractifs, pour déterminer pourquoi ils ont été actifs sur ce sujet, quels sont les pics de publication et la part éventuel de bots"", indique Alaphilippe avant de conclure : """ces derniers résultats nous permettront d’établir s’il s’agit d’un gonflage lié à l’affaire, ou plus organisé."" "En réalité, tant que les résultats de cette seconde phase de l’enquête ne sont pas connus, il est difficile de conclure à un"gonflage numérique" tout court." "
      La riposte de RT France

      De son côté, dans la soirée du jeudi 3 août 2018, "RT France" a vivement critiqué l’enquête de EU Disinfo France. ""Décidément, l’influence russe supposée se retrouve partout"", écrit "Russia Today", qui qualifie la méthodologie employée par cette ""ONG pro européenne" "de""subjective"".

      Pour expliquer combien la portée de l’affaire Benalla a dépassé le twittosphère, "RT "revient longuement sur la couverture médiatique de grande ampleur de la presse et des chaînes de télévision françaises qui ont battu des records d’audience. En conclusion, "Russia Today" rappelle également que" ""la page Facebook du "Monde" a """"enregistré une augmentation de 67% de ses interactions sur ses contenus relatifs à l’affaire Benalla. "De là à conclure que ""Le Monde"" alimenterait « l’écosystème russophile »...", ""ironise le média russe. La question d’un ""gonflage numérique"" reste en effet en suspens. Les derniers résultats de l’enquête de Eu Disinfo Lab devraient être connus courant de la semaine prochaine.""

    • "Il y a un phénomène de surreprésentation, il y a donc forcément un gonflage,"répond, catégorique, le directeur exécutif.

      Euh, sérieux ? Si je reformule :
      • 27% (soit 700) des 1% « sur-actifs » (les 2600 qui ont émis 1,7 M de tweets) sont « russophiles », identifiés à l’occasion de la campagne présidentielle française de 2017, parce qu’ils ont RT (retweeté) plus de 10 fois en 2 mois un message RT (Russia Today) ou Sputnik ; au passage, on ne sait pas combien ces 700 représentent de tweets,
      • il y a «  surreprésentation  ». De qui ? des 1,7 M de tweets dans les 4 M (émis par le 1% (2600)) ou des 700 parmi les 2600 ?
      • surreprésentation DONC gonflage
      EUH ?

      Que des gens a priori peu macron-philes retweetent à tour de bras des infos défavorables au héros, ça ne peut qu’être une manipulation ou un complot… Qu’en plus, ils pèchent leurs infos les uns chez les autres, c’est forcément qu’ils forment un réseau, forcément organisé, voire supervisé par le centre occulte pro-Kremlin.

      Vu les éléments dont on dispose, il semblerait qu’on puisse assez facilement reformuler l’ensemble de ce blabla en :
      Aujourd’hui, RIEN !
      ou encore,
      quand des opposants sont dans une #bulle_de_filtres, c’est forcément qu’il y a #complot

      #encore_un_coup_des_Russes

      L’enquête continue sur les 2600…

      PS : le beau graphique, c’est les Russkofs et l’élection présidentielle de 2017…
      Comment ils s’appellent déjà ? ah oui EU Disinfo Lab …
      en français, ça doit être #désinformation.

    • EU Disinfo Lab sort « l’étude » sur le sujet
      http://disinfo.eu/2018/08/08/08-08-2018-affaire-benalla-les-ressorts-dun-hyperactivisme-sur-twitter

      Rien de nouveau (si ce n’est des graphiques illisibles), c’est surtout la compilation en un seul endroit des différents tweets.

      À aucun moment un travail minimum d’analyse. Seul exemple que je retiendrai (dans le chapitre Analyse (si, si !)) :

      D’un point de vue macroscopique, quelle est la nature de ces comptes ?
      Premièrement, nous pouvons dire, sur base de leur date de création, qu’ils ont été ouverts dans un contexte plus que politique :

      En effet, nous observons d’importants pics de création de comptes Twitter pendant les périodes d’élections présidentielles : 2012 et 2017. Sans surprise ici, les périodes électorales incitent des utilisateurs à s’engager dans les campagnes en ligne.

      Sans surprise, en effet…

      Et donc, en l’espèce ? En quoi, ces comptes-là sont-ils différents d’autres comptes « politiques » ? J’ai comme l’idée que les comptes pro-En Marche ont dû être créés l’année de la présidentielle de 2017, mais je n’ai pas été voir, il faudrait (!) que je vérifie… Il doit forcément y avoir des réseaux occultes derrière ça. Il faut que je continue l’analyse…

      Je dois dire que j’admire les gens (Les Crises, p. ex.) qui ont le courage de démonter ce genre de choses.

    • L’enquête des #Décodeurs Léa Sanchez et Samuel Laurent, sans vraiment remettre en cause la "méthode", conclue ainsi :

      L’impossible quête des « bots russes » de l’affaire Benalla
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/08/08/l-impossible-quete-des-bots-russes-de-l-affaire-benalla_5340540_4355770.html

      Les deux études d’EU Disinfo Lab et de Damien Liccia concluent finalement dans le même sens : sans infirmer catégoriquement la présence de « bots », ceux-ci n’auront de toute façon joué qu’un rôle mineur dans cette polémique.

      De fait, s’il est celui des journalistes, des communicants ou des politiques, Twitter n’est pas, contrairement à Facebook, un réseau de masse. S’il peut être efficace d’y utiliser des méthodes artificielles pour faire exister médiatiquement un sujet dont on craint qu’il ne le soit pas, il est moins aisé de comprendre l’intérêt de tenter d’y « gonfler » une affaire qui fait déjà l’ouverture des journaux télévisés et les couvertures des quotidiens et revues périodiques, comme ce fut le cas de l’affaire Benalla.

      Ouf ! Samuel Laurent peut continuer à décoder tranquille : il reste encore un petit espace pour les bots (russes). C’est, de toutes façons, ce que choisiront d’en retenir celles et ceux qui citeront " l’étude ".

      Et les médias de masse, ça reste le JT (5 millions pour TF1,…) et… les quotidiens (dont certain est plus #de_référence que d’autres ;-)

  • #Samuel_Laurent et son Décodex : une hystérisation idéologique du journalisme ?
    https://reflets.info/samuel-laurent-et-son-decodex-une-hysterisation-ideologique-du-journalisme

    Ce n’est pas en 140 caractères qu’il est possible de faire acte d’analyse et d’échanges constructifs sur un sujet tel que celui de la qualité et du contrôle de l’information. Il est par contre possible […]

    #Tribunes #conspirationnisme #Decodex #indépendance_de_la_presse #Liberté_d'expression #police_de_la_pensée

    • A propos de Decodex : je n’ai pas très envie d’en parler, ni de perdre du temps à en faire un commentaire détaillé pour le moment, mais j’ai trouvé que cette analyse était très intéressante, en ce qu’elle pose de bonnes bases pour un débat sur ces questions - importantes : qu’est-ce que l’information ? qu’est-ce que être « bien » informé ? Comment se faire une opinion (personnelle) de la qualité ds informations (mais aussi du savoir, de la connaissance).

      Ce sont des problématiques très larges qui dépassent de très loin le champs couvert par le Decodex (le moins qu’on puisse dire est que leur vision d’Internet est assez « étroite »), puisqu’il s’agit en gros de... tout Internet et l’ensemble du savoir encyclopédique :) Rien que ça.

      La question importante et constructive - puisqu’il faut l’être sinon Samuel Laurent et ses copains ont a vite fait de nous cataloguer comme le troll de chez troll - donc, c’est de savoir si l’initiative Decodex peut être une aide intéressante et/ou efficace, un complément, dans le cadre du débat sur la qualité de l’information disponible quelque soit le média vecteur (Internet, Papier, Télé, Radio).

      On a - sur seenthis - déjà quelques éléments de réponses.

    • Samuel Laurent est un troll, finalement je crois qu’il faut abandonner l’idée de démolir Decodex. ce bouzin est de toutes façons nul et sans intérêt et va sans doute mourir de sa belle mort très bientôt. Moi aussi j’étais en colère et j’avais envie de crier ma haine sur les réseaux mais finalement je crois que ce truc est comme zemour et bhl : ça ne mérite que silence et mépris et c’est tout (j’espère seulement que les profs ne vont pas se jeter dessus pour s’en servir avec leurs élèves pour leur apprendre ce que le bien vs. le mal...).

  • Presse, mensonge et décodex : le triangle infernal qui s’auto-alimente et dévaste tout sur son passage en grossissant.

    Charlot ministre de la vérité, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 février 2017)
    http://blog.mondediplo.net/2017-02-22-Charlot-ministre-de-la-verite

    Construire la machine à gifles et s’y attacher la tête dans l’ouverture, Buster Keaton ou Charlot n’auraient sans doute pas fait mieux. C’est que les génies du décodage se sont fabriqué pour longtemps des journées difficiles. Comme de juste, pas une des (nombreuses) traces de pneu de la presse « crédible » labellisée « vert » ne leur sera épargnée, immanquable avalanche dont les effets sur la santé nerveuse du chef décodeur sont déjà constatables sur les réseaux sociaux. Et chaque fois que le ministère de la vérité proteste de ses justifications doctrinales, c’est derechef pour faire tourner à plein régime la turbine à claques.

    • Question à Samuel Laurent, « décodeur » en chef au Monde lors de l’émission d’arrêt sur images :

      Pourquoi Fakir doit-il être en orange ? Parce qu’il « a un point de vue » : « Je suis désolé , Fakir parle d’un point de vue ».

      « Dieu, le Monde, et moi »

      Leibniz nomme « géométral » de toutes les perspectives le point de vue sur tous les points de vue, le point de vue suprême qui cesse d’être un point de vue particulier parce qu’il les synthétise tous. Le géométral, c’est le point de vue de Dieu. Ou, donc, du Monde. C’est bien connu : Le Monde n’a pas de point de vue. Il n’est pas l’organe officiel de la mondialisation, de l’Europe libérale, de la réforme indéfinie, et de l’entreprise-qui-crée-l’emploi — ou s’il l’est, il n’est que le porte-parole de la nature des choses. Et quand, de temps à autre, admettons-le, des « opinions » s’y font entendre, c’est dans les pages spéciales des éditoriaux, des chroniques et des tribunes, hermétiquement séparées du reste du journal voué, lui, aux faits vrais et à l’information neutre.

      Aussi bien Daniel Schneidermann que François Ruffin s’essayent à faire comprendre à Samuel Laurent que c’est le propre du point de vue dominant que de pouvoir se nier comme point de vue particulier, de même, par exemple, qu’en matière de langue il n’y a d’accent qu’en référence à un accent particulier mais qui a réussi le coup de force de se poser comme le neutre, le sans-accent, ou bien dans un autre genre que le refus de l’idéologie est la posture suprêmement idéologique, puisque inconsciente de l’idéologie dans laquelle elle baigne entièrement , etc., des choses assez simples normalement. Formidable citation de la documentariste de Paroles de Bibs : « quand un patron parle, c’est de l’économie, quand un syndicaliste parle, c’est du militantisme ». Normalement, dans ce raccourci coup de poing, qui dit absolument tout, il devrait y avoir de quoi réveiller jusqu’à un esprit végétatif. Mais là non, rien, autant apprendre la règle de trois à une théière.

  • Charlot ministre de la vérité, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 février 2017)
    http://blog.mondediplo.net/2017-02-22-Charlot-ministre-de-la-verite

    Frédéric Lordon est en grande forme. Faut dire que quand c’est trop,...

    Admettons-le : au début on n’a pas voulu y croire. Lorsque le 3 janvier on a entendu Samuel Laurent, « décodeur » en chef au Monde, annoncer « une innovation technologique (1) » conçue pour défaire la post-vérité, on s’est dit que c’était trop beau pour être vrai. Mais l’époque dispense sans compter, et il faut désormais tenir pour acquis qu’elle est capable de tout. La suite a prouvé combien. Il y a d’abord ce nom grotesque, Decodex, qui fait surtout penser aux collants bleus de Fantômas ou bien au manteau noir de Judex — et donne irrésistiblement envie d’avoir accès aux minutes du brainstorming, qu’on imagine quelque part entre Veritator, Orthofact et Rectifias. Il y a surtout une trouvaille dont on ne sait plus s’il faut l’assimiler au geste d’une performance artistique ou au comique du cinéma muet. Construire la machine à gifles et s’y attacher la tête dans l’ouverture, Buster Keaton ou Charlot n’auraient sans doute pas fait mieux. C’est que les génies du décodage se sont fabriqué pour longtemps des journées difficiles. Comme de juste, pas une des (nombreuses) traces de pneu de la presse « crédible » labellisée « vert » ne leur sera épargnée, immanquable avalanche dont les effets sur la santé nerveuse du chef décodeur sont déjà constatables sur les réseaux sociaux. Et chaque fois que le ministère de la vérité proteste de ses justifications doctrinales, c’est derechef pour faire tourner à plein régime la turbine à claques.

    Leibniz nomme « géométral » de toutes les perspectives le point de vue sur tous les points de vue, le point de vue suprême qui cesse d’être un point de vue particulier parce qu’il les synthétise tous. Le géométral, c’est le point de vue de Dieu. Ou, donc, du Monde. C’est bien connu : Le Monde n’a pas de point de vue. Il n’est pas l’organe officiel de la mondialisation, de l’Europe libérale, de la réforme indéfinie, et de l’entreprise-qui-crée-l’emploi — ou s’il l’est, il n’est que le porte-parole de la nature des choses. Et quand, de temps à autre, admettons-le, des « opinions » s’y font entendre, c’est dans les pages spéciales des éditoriaux, des chroniques et des tribunes, hermétiquement séparées du reste du journal voué, lui, aux faits vrais et à l’information neutre.
    Aussi bien Daniel Schneidermann que François Ruffin (7) s’essayent à faire comprendre à Samuel Laurent que c’est le propre du point de vue dominant que de pouvoir se nier comme point de vue particulier,

    Il y a comme une loi de proportionnalité du monde social qui justifie la critique en rapport avec l’importance des positions de pouvoir et des prétentions qui s’y expriment. C’est que la détention d’un pouvoir exorbitant conduit nécessairement à questionner la légitimité des détenteurs, et qu’en l’espèce on est conduit à se demander comment des pouvoirs aussi considérables se sont trouvés remis à des individus aussi insuffisants. La pédagogie généralisée de l’information vraie ne pouvait donc manquer de faire revenir la bonne vieille question de Marx de savoir qui éduque les éducateurs. On se dit d’abord que la croyance forcenée en un journalisme vierge de point de vue et riche seulement de faits devrait suffire à interdire l’accès à la profession. On se demande ensuite ce qui se passe dans les écoles de journalisme pour qu’on en laisse sortir des « diplômés » dans cet état. Sont-elles toutes sinistrées à ce point (ou n’y en a-t-il pas une ou deux qui résistent) ? À quel effondrement président-elles ? La dégradation intellectuelle du journalisme est-elle si avancée que le laisse entrevoir l’aval enthousiaste donné à la philosophie du Decodex jusqu’au plus haut niveau du « quotidien de référence » ?

    « Quand un patron parle, c’est de l’économie, quand un syndicaliste parle, c’est du militantisme »

    Il y aurait beaucoup à dire sur le geste qui conduit, sans visiblement qu’il en ait conscience, Le Monde à épouser cette pratique néolibérale entre toutes de l’évaluation généralisée — des autres. Comme on sait, née dans la finance, la pratique de l’évaluation est en voie de coloniser toutes les sphères de la vie sociale, organisant par là leur soumission à la logique d’une société de marché de part en part régie par le principe de concurrence. On évalue les chauffeurs de VTC, les appartements de location, les toilettes d’aéroport, et sans doute bientôt les dîners entre amis — le « code couleur », cette tragédie de la couleur que même la plus fertile imagination dystopique n’aurait pas pu anticiper. Voilà donc que Le Monde distribue des couleurs à l’information comme d’autres aux apports nutritionnels ou aux pots d’échappement. Le Monde est bien le journal de ce monde.

    Que le journalisme commence avec l’établissement de faits et la dénonciation des contre-vérités flagrantes, c’est une telle évidence qu’on se demande comment des titres ont cru y voir le motif d’une rubrique spéciale, en excès de leur habitude ordinaire qui prescrit pourtant depuis des lustres cette exigence presque constitutive de procéder à des vérifications élémentaires. Ceci d’ailleurs pour des raisons qui sont vieilles comme la politique : sitôt qu’ils ne sont plus surveillés comme le lait sur le feu les pouvoirs mentent, les institutions mentent, l’État ment. Le mensonge leur est constitutionnel, comme à toutes les institutions autonomisées, toujours tendanciellement portées à oublier ce qu’était leur fonction première, pour ne plus vivre que pour elles-mêmes.

    #decodex #fake_news #post_truth

    • Une fois n’est pas coûtume, j’ai lu l’article en entier. Lordon n’est pas ma tasse de thé et j’aime de moins en moins son écriture pompeuse et méprisante, cette espèce d’arrogance induite presque dans chaque phrase et qui décrédibilise de fait le discours. Je trouve que lui et ses collègues, au fond finissent par ressembler à ceux qu’ils défoncent et démolissent.

      Cela dit, j’ai aussi été agréablement surpris de la tournure, plus distanciée et plus simple (et peut-être plus modeste) de certains phrases/idées, certaines interrogations avec lesquelles je souscris complètement sur ce qu’est le Decodex et sur ce que devient Le Monde. Je les reproduis ici : j’y ai pensé de manière identique, je ne l’ai pas écrit mais Lordon l’a fait et ce qu’il a fait correspond très bien à ma consternation.

      A propos des positions des « gens du Monde » qui défendent coûte que coûte Decodex :

      Qu’un discours devienne à ce point instable par autoréférence devrait normalement inquiéter ses propres auteurs. Que la chose les laisse à ce point de marbre, et comme inconscients de la ruine qu’ils opèrent eux-mêmes de leur propre position a en tout cas valeur de symptôme. Mais symptôme de quoi sinon de ces époques finissantes qu’on reconnaît à l’enfermement de ceux qui prétendaient en être les guides, et ne mesurent plus ni à quel point ils ont rompu avec le reste de la société ni la portée de leurs propres paroles.

      A propos du Monde (c’est incomplet, mais c’est comme le Decodex, c’est un début) :

      C’est bien connu : Le Monde n’a pas de point de vue. Il n’est pas l’organe officiel de la mondialisation, de l’Europe libérale, de la réforme indéfinie, et de l’entreprise-qui-crée-l’emploi — ou s’il l’est, il n’est que le porte-parole de la nature des choses. Et quand, de temps à autre, admettons-le, des « opinions » s’y font entendre, c’est dans les pages spéciales des éditoriaux, des chroniques et des tribunes, hermétiquement séparées du reste du journal voué, lui, aux faits vrais et à l’information neutre.

      Samuel Laurent et ses copains des Décodeurs qui, avec ce pouvoir, sont un peu sortis de la réalité et planent en oblique 2000 m d’altitude. Justement sur la question - fondamentale - de celui qui a qui exerce le pouvoir, ce qui est le cas de Samuel Laurent comme journaliste du Monde soutenu à fond par sa « hiérarchie », Lordon écrit ceci qui est un base solide pour commencer à en parler :

      Aussi bien Daniel Schneidermann que François Ruffin s’essayent à faire comprendre à Samuel Laurent que c’est le propre du point de vue dominant que de pouvoir se nier comme point de vue particulier

      Maintenant, viennent les arguments, les raisons pour lesquelles « on » est journaliste ou pas et « ce qu’est un journaliste ». Avec des réponses d’une grande pauvreté. Et en écoutant, en lisant, on se souvient tout à coup que « mais c’est le Monde quand même, le journal prestigieux de référence ».

      interrogé sur les ressorts de sa vocation journalistique, le chef décodeur [répond] qu’elle doit tout à « la passion des faits ». La passion des faits… Des faits en général, sans autre précision. Des faits en tant que faits. Réponse philosophiquement vertigineuse, porteuse de tout un rapport au monde social et à la politique, qui laisse aussi dans un grand désarroi : il y a « les journalistes » (qui n’ont pas de point de vue) et il y a « les militants » (qui en ont un). Les premiers sont donc par essence respectueux des faits et les seconds portés à les distordre : {« Je ne suis pas militant, je suis journaliste. Et être journaliste, c’est expliquer le monde tel qu’il va ».}

      Pouvait-on imaginer définition plus pitoyable... Ce que Lordon exprime ainsi :

      Sentiment de vertige au spectacle de cet abysse.

      Revenons à la question du pouvoir, parce que c’est vraiment le truc le plus important. On ne discutera jamais assez sur les conditions qui amènent certain·es - parfois par hasard, parfois par vrai opportunisme ou carriérisme - à accaparer/confisquer ou simplement obtenir les pleins pouvoirs. Et la réflexion de Lordon dans le contexte du Decodex est intéressante :

      Il y a comme une loi de proportionnalité du monde social qui justifie la critique en rapport avec l’importance des positions de pouvoir et des prétentions qui s’y expriment. C’est que la détention d’un pouvoir exorbitant conduit nécessairement à questionner la légitimité des détenteurs, et qu’en l’espèce on est conduit à se demander comment des pouvoirs aussi considérables se sont trouvés remis à des individus aussi insuffisants.

      On peut penser que le terme « insuffisant » est très arrogant, voire insultant, d’un autre côté, en suivant ce Monsieur sur les réseaux sociaux et en lisant ce qu’il écrit dans le journal, on est abasourdi par l’indigence des propos, des analyses, des réflexions.

      Quelqu’un ici, sur seenthis, a expliqué que l’univers mental des gens de Decodex était étroitissime pour ce qui concerne en tout cas leur utilisation d’Internet et des projets/initiatives qui s’y développent. Dans l’émission « Arrêt sur image » cité par Lordon, on entend Samuel Laurent justifier sans rire que "les grosses rédactions sont plus sérieuses que les petites et que "si le public veut s’informer sur le Proche-Orient, il trouvera beaucoup plus d’infos [vraies] dans le Figaro, le Monde ou Libé parce que ce sont de « grosses rédactions » et qu’il y a « journalistes qui font des reportages, des choses comme ça ». C’est en effet nier que de très nombreux groupes de recherche, de réflexions, des blogueurs aussi, etc... se servent d’Internet comme plate-forme pour faire exister leurs projets et leurs initiatives qui souvent apportent des éléments plus riches, plus précis, et plus « vrais » ou « vraissemblable » que les "grosses rédactions) :) (j’ai honte de le dire comme ça mais bon) que ce que ferait un journaliste du Monde ou du Figaro, avec tout le respect que je leur dois puisque certains sont des ami·es très cher·es (et je pense d’ailleurs qu’elles/ils souffrent beaucoup en ce moment).

      Puis vient enfin cette réflexion sur le journalisme et sur ce qu’est la direction du journal de référence (je parle du Monde)

      On se dit d’abord que la croyance forcenée en un journalisme vierge de point de vue et riche seulement de faits devrait suffire à interdire l’accès à la profession.

      On se demande ensuite ce qui se passe dans les écoles de journalisme pour qu’on en laisse sortir des « diplômés » dans cet état. Sont-elles toutes sinistrées à ce point (ou n’y en a-t-il pas une ou deux qui résistent) ?

      La dégradation intellectuelle du journalisme est-elle si avancée que le laisse entrevoir l’ aval enthousiaste donné à la philosophie du Decodex jusqu’au plus haut niveau du « quotidien de référence » ?

      J’ai mis en gras parce que pour moi, c’est un mystère. J’ai travaillé pendant 30 ans au Monde d’abord, puis dans les environs du Monde ensuite lorsque j’étais au Diplo. j’y ai encore des ami·es fidèles (je parle surtout du Monde), qui parfois me racontent des trucs. Mais je ne comprends pas comment un journal comme le Monde ait pu avoir à sa tête des dirigeants aussi médiocre.

      Sur la manie de vouloir tout classer, tout ranger dans des cases pour sans doute mieux contrôler :

      C’est que la machine à gommettes occupe pile ce lieu monstrueux où se rencontrent la pathologie néolibérale du rating et la conception tutélaire de la démocratie. Il y aurait beaucoup à dire sur le geste qui conduit, sans visiblement qu’il en ait conscience, Le Monde à épouser cette pratique néolibérale entre toutes de l’évaluation généralisée — des autres. Comme on sait, née dans la finance, la pratique de l’évaluation est en voie de coloniser toutes les sphères de la vie sociale, organisant par là leur soumission à la logique d’une société de marché de part en part régie par le principe de concurrence.

      On se demande comment les gens du Monde font pour ne pas voir (ou ils font semblant). Il y a des journalistes du Monde qui ne disent rien parce qu’ils ne peuvent pas, mais on a vu que leurs comptes twitter ou fb ne font pas une seule mention sur Decodex... Sans doute le seul moyen qu’ells·ils ont d’exprimer leur désaccord :

      la philosophie du Decodex révèle ce qu’elle est… en vérité, et pousse l’ironie jusqu’à permettre de le dire dans ses propres termes : un enfermement dans la croyance, la croyance d’un en-dehors de l’idéologie, c’est-à-dire finalement d’une idée possible de la politique hors de la politique — pour le coup : « contradictoire ».

      C’est tellement consternant qu’on est tenté de se demander s’il ne reste pas dans un coin au Monde quelques personnes qui n’ont pas complètement oublié ce que c’est que la politique, et qui n’ont pas secrètement un peu honte de ce qui est en train de se passer dans leur propre journal, de ce naufrage intellectuel, avalisé jusqu’au sommet de la direction : le règne des data et de l’algorithme, de la politique abandonnée à des illettrés politiques, où le néant de pensée se trouve le remplissage de substitution des lignes de code.

    • Ce passage est aussi savoureux, ça complète la collection :

      Ceci d’ailleurs pour des raisons qui sont vieilles comme la politique : sitôt qu’ils ne sont plus surveillés comme le lait sur le feu les pouvoirs mentent, les institutions mentent, l’État ment. Le mensonge leur est constitutionnel, comme à toutes les institutions autonomisées, toujours tendanciellement portées à oublier ce qu’était leur fonction première, pour ne plus vivre que pour elles-mêmes. Hormis quelques incertaines régulations institutionnelles, seule la coercition de l’information publique peut les tenir à un minimum de respect de la vérité. Que le procureur de Pontoise trouve d’abord à dire qu’Adama Traoré est mort de complications infectieuses, ou l’IGPN que le viol de Théo n’en est pas un mais une inadvertance, ceci n’est pas un accident mais la vérité des pouvoirs institués. Et c’est bien dans le rapport de force, contraints par l’opiniâtreté d’une volonté de dévoilement, que les pouvoirs finissent par cracher le morceau, et là seulement.

      La presse est en principe le lieu de cette volonté — en principe car elle-même, devenue pouvoir institutionnel, entretient (mais depuis si longtemps…) des liens troubles avec les autres pouvoirs institutionnels, ceux du capital et de l’État notamment, dont elle passe souvent les plats avec une étonnante décontraction, employant maintenant surtout son énergie à contrer les contre-pouvoirs (et pensant se refaire une virginité de temps en temps avec un Lux Leaks ou une affaire Fillon, péripéties à grand spectacle, opportunément venues pour mieux faire oublier l’ombre dans laquelle on laisse d’habitude les fonctionnements réguliers du système). Au passage, Pierre Rimbert rappelle dans « Les chauffards du bobard » (19) que quand la presse officielle fait dans le fake, elle n’y va pas avec le dos de la pelle, ni ne mollit à la taille des enjeux : au bout du mensonge, il y a parfois des guerres, des bombes et des morts par milliers.

    • Merci à toutes et tous pour vos avis précieux, oui le Decodex est une imbécilité sans nom, on revient à une sorte d’Eglise cathodique qui remplace la « catholique » ..Scandaleux que des journalistes se fasse l’écho du système mais bon c’est leur métier et c’’est l’Otan qui est derrière avec Stratcom pour soit disant lutter contre les fausses nouvelles.

    • Et c’est une journaliste américaine qui nous l’explique : c’est aux médias de décider de contrôler ce que pensent les gens et c’est notre travail" Mika Brzezinski, la fille du très va t’en guerre Zbigniew Brzezinski, qui pousse l’Occident a faire la guerre contre la Russie et la Chine, qui nous l’explique, ça doit être génétique chez ces anciens nobles polonais. https://francais.rt.com/international/34404--medias-controler-gens-trump-msnbc
      Attention on assiste en ce moment à une quasi révolution aux Usa depuis l’élection inopinée de Trump, suivez le « Projet Veritas » qui se veux anti-média, crée par un libéral ayant dénoncé les nombreuses affaires sous Obama et les Clinton :
      .http://veritaslive.com/02-23-2017/project-veritas-releases-over-100-hours-of-audio-from-inside-cnn.html
      C’est la guerre déclarée de l’Etat profond contre la nouvelle équipe au pouvoir qui a bien l’intention d’éradiquer celle qui a pris le pouvoir en 2001 ...

    • merci @sombre j’ai failli manqué tous ces précieux commentaires sur le dernier billet de Lordon. J’avais cité le même passage que Reka que j’ai adoré. https://seenthis.net/messages/572431

      Personnellement j’aime beaucoup Frédérique Lordon. Je le lis régulièrement. Je ne l’ai jamais trouvé ni arrogant ni méprisant bien qu’étant issue de la classe ouvrière. Il sait adapter son langage par rapport à son public. Bref j’ai pour lui une certaine admiration.

    • Ben @reka, si t’avais apprécié Lordon on aurait eu tout le papier en citation (y’en manque plus beaucoup) !! ;-)

      Pas d’accord avec toi @reka. Le ton du papier est ce qu’il doit être, « l’arrogance » de Lordon n’atteint pas le millième de celle de ceux qui se prétendent journalistes au Moonnndddeee.

      Autant j’étais remonté contre une référence de @hlc, autant celle-ci me réconcilie avec mes congénères.

    • @marielle : Disons que Lordon a souvent un style un peu pédant et j’avais trouvé ses interventions à « Nuit Debout » très agaçantes comme s’il parlait pour s’écouter parler en se prenant les pieds dans le tapis car le fond de sa pensée et ses arguments n’étaient pas clairs. Et depuis, j’évitais de lire ses articles.
      Mais là, l’analyse est plutôt bonne.

    • @monolecte euh moi ça fait quelques années :) que je m’interroge sur les processus qui permettent à des imposteurs (ou à des personnes « insuffisantes » comme le dit si élégamment Lordon dans ce texte) de s’accaparer un ou des pouvoirs exorbitants, et de l’imposer à celles et ceux qui de facto se retrouvent dans une position « en dessous » et qui doivent subir les diktats que ces nouveaux médiocres leur imposent sans réelle possibilité de les discuter. Sur le terme « médiocre » : il ne veut pas nécessairement dire « incompétent ». Je veux dire que ces médiocres peuvent être très compétent dans leur domaines de recherche ou de spécialisation, mais sont d’absolu désastres dès lors qu’ils se retrouvent en position de domination sur les autres (de toutes façons je suis contre toute forme de hiérarchie !). Pour moi le médiocre dont on parle l’est parce qu’il a pété un plomb et abuse plus ou moins largement du pouvoir qu’on lui a confié au mieux ou qu’il s’est accaparé au pire. Ce médiocre au pouvoir dirige de manière opaque, cache les informations stratégiques, joue les uns contre les autres, désespère les employés trop créatifs ou trop indépendants (ou leur arrache leurs prérogatives). Pour survivre à une direction médiocre dans ce sens, la seule solution est de partir, Se battre ne sert à rien. Constater l’échec et reconstruire autre chose ailleurs, mais pour certain.es qui restent, elles.ils finissent souvent par fonctionner sur des stratégies d’évitement, lesquelles sont également potentiellement destructrices. Un jour ou l’autre, ces directeurs « insuffisants » finissent par se crasher, par faire naufrage, tous seuls comme des grands, comme le « vasa » qui coula quelques minutes après son lancement lors de son inauguration tellement il était lourd tellement le roi de Suède voulait en faire le navire le plus puissant du monde.

      Cette médiocrité des dirigeants est démotivante pour beaucoup, mortelle pour certains dans le sens où elle tue l’enthousiasme de ceux qui n’ont pas envie de plier et détruit des idées, des initiatives prometteuses, des expérimentations.

      Je ne sais pas pourquoi on en parle plus aujourd’hui qu’hier, il me semble que ce phénomène st constant dans le temps depuis longtemps. Sauf qu’aujourd’hui, avec la multiplication des outils qui permettent la liberté, ceux qui subissent cette médiocrité s’en accommode moins bien et/ou en souffre beaucoup plus.

      J’ai vécu ces situations, plusieurs fois (vu du dessous) et je dois reconnaître que ça a laissé des empreintes qui, de temps en temps, redeviennent douloureuses. Ce n’est donc pas un sujet léger ! :)

      @marielle Le grand charme de seenthis est entre autre la qualité des discussions où des opinions très différentes peuvent s’exprimer sans crainte, et surtout — ce qui est le plus important — des discussions où les dérapages sont très très rares. Les échanges peuvent être vifs - parfois un peu brutaux - mais en général toujours argumentés. Je suis content de savoir que tu admires Lordon, c’est très bien, chacun·e admire qui elle·il veut, merci pour l’info. J’en profite pour te dire qu’ayant lu Lordon depuis quelques années, je vois que son écriture n’a pas toujours été aussi pédante et arrogante. Quand il écrivait plus modeste et sans ces métaphores à la con qui discréditent son discours, j’aimais bien certains de ses textes, et j’ai partagé (je partage toujours d’ailleurs) certains de ses points de vus. pas tous, mais c’est aussi normal.

      Par contre j’ai vu son écriture se dégrader et Lordon commencer à écrire comme Rimbert (qu’il cite dans le texte et qui a l’habitude d’éditer les papiers qu’ils peublie sur le blog du diplo), avec force de métaphores merdiques qui se croient fortes et drôles, mais qui respire l’arrogance de ceux qui pensent avoir toujours raisons sur tout le monde (genre Caligula) et qui finalement méprisent justement tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Peut-être a-t-il subit de mauvaises influences éditoriale à force de trop fréquenter le « Diplo du haut ».

      @butadaie On est bien d’accord su l’essentiel, on dit la même chose pour ce qui concerne nos amis du Monde. Pour Lordon, comme je l’ai dit, je suis content qu’on ait toutes et tous des avis différents. Moi je n’aime plus, ni le style ni certaines idées (sauf certaines en partie exprimées dan ce texte), mais je suis content si d’autres trouvent que c’est bien. c’est la magie seenthis en quelques sortes.

    • A propos de Lordon et pour alimenter le débat, je fais remonter des « abysses » de Seenthis quelques discussions sur le keynasianisme et le spinozisme de sa pensée et (ce qui a fait pas mal de vagues) la parution de son bouquin, Imperium, où Lordon étrille sans ménagement l’anarchisme, l’internationalisme et tout ce qui caractérise le contenu de la pensée libertaire :

      https://seenthis.net/messages/524109
      https://seenthis.net/messages/559885

      (Heureusement qu’il existe quelques outils pour « défragmenter » Seenthis)

    • @sombre sur Lordon (et Friot) je trouve ce passage assez juste :

      Il est devenu de mode de cracher sur Lordon de manière peu rigoureuse, afin de marquer son manque de radicalité et du même geste, de démontrer la sienne... Cela devrait être le fruit d’une véritable lecture critique, faute de quoi l’on tire à côté, et ne demontrons que notre mauvaise foi ou notre mauvaise compréhension . (Il me semble qu’on peut observer le meme phénomène avec b. Friot.)
      https://seenthis.net/messages/559885#message561635

      Je trouve que ça décrit assez bien les textes et les postures de « palim-psao », « tantquil » et « Sortir du capitalisme ».

  • Charlot ministre de la vérité, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, La pompe à phynance, 22 février 2017)
    http://blog.mondediplo.net/2017-02-22-Charlot-ministre-de-la-verite #st

    Admettons-le : au début on n’a pas voulu y croire. Lorsque le 3 janvier on a entendu Samuel Laurent, « décodeur » en chef au Monde, annoncer « une innovation technologique » conçue pour défaire la post-vérité, on s’est dit que c’était trop beau pour être vrai. Mais l’époque dispense sans compter, et il faut désormais tenir pour acquis qu’elle est capable de tout. La suite a prouvé combien. Il y a d’abord ce nom grotesque, Decodex, qui fait surtout penser aux collants bleus de Fantômas ou bien au manteau noir de Judex — et donne irrésistiblement envie d’avoir accès aux minutes du brainstorming, qu’on imagine quelque part entre Veritator, Orthofact et Rectifias. Il y a surtout une trouvaille dont on ne sait plus s’il faut l’assimiler au geste d’une performance artistique ou au comique du cinéma muet. Construire la machine à gifles et s’y attacher la tête dans l’ouverture, Buster Keaton ou Charlot n’auraient sans doute pas fait mieux. C’est que les génies du décodage se sont fabriqué pour longtemps des journées difficiles. Comme de juste, pas une des (nombreuses) traces de pneu de la presse « crédible » labellisée « vert » ne leur sera épargnée, immanquable avalanche dont les effets sur la santé nerveuse du chef décodeur sont déjà constatables sur les réseaux sociaux. Et chaque fois que le ministère de la vérité proteste de ses justifications doctrinales, c’est derechef pour faire tourner à plein régime la turbine à claques.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/51461 via Le Monde diplomatique

  • Merci #DECODEX… – RussEurope
    https://russeurope.hypotheses.org/5692

    Je dois ici confesser une erreur. Et je le fais en toute humilité. L’application « Decodex » lancée à sons de trompes par Le Monde n’était pas une opération d’auto-promotion de ce journal. J’avais pu me laisser induire en erreur par le fait qu’apparaissaient en vert, donc en lectures réputées comestibles, toutes les publications associées au Monde. J’avais pu penser qu’il s’agissait d’une attaque hystérique contre le pluralisme de la pensée, d’une tentative aussi sotte que grossière pour « certifier » la vérité, comme si cette dernière pouvait tomber sous copyright. Bref, j’avais pu dire des choses peu agréables pour les auteurs de cette opération, comme dans l’interview réalisé par RT (en anglais) : https://www.rt.com/viral/376488-fake-news-crackdown-facebook-google 

    En réalité, il s’agissait d’une opération visant à renforcer le pluralisme de la presse en assurant une promotion gratuite aux sites classés « orange » (come c’est le cas pour RussEurope) ou en « rouge », comme c’est scandaleusement le cas pour le blog d’Olivier Berruyer Les Crises – à qui j’apporte mon soutien dans cette nouvelle forme de censure . Je m’en suis rendu compte en regardant les statistiques de mon carnet.

    • Des journalistes bas-de-gamme bien formatés comme Samuel Laurent (maîtrise bidon de com’, « master » de journalisme) osent juger péremptoirement des professeurs d’université du niveau de Jacques Sapir... ce serait un peu comme un troufion de 2ème classe qui se croirait en mesure de donner des ordres à un général.

      L’un des effets majeurs du déclassement scolaire, du pédagogisme foireux et de l’inflation des diplômes, est d’avoir créé une multitudes de foutriquets qui se prennent pour Jacqueline de Romilly, Émile Durkheim ou Jacques Monod. Sans compter ceux qui, sans même se donner la peine, existent médiatiquement en exhibant leur titre de « fils-de » (Huchon) et même maintenant de « petits-fils-de » (Mendès-France)...

      C’est dire l’état de délabrement, de népotisme et de reproduction consanguine conforme de la caste mérdiatique... La descente a été graduelle, insensible depuis les années 1990. Ils sont, en plus, passés idéologiquement du libertaire eu libéral et du permissif au répressif. Cela s’est fait comme sur un anneau de Moebius : ils sont restés sur la même face mais sont pourtant passés de l’autre côté. C’est pourquoi ils ont toujours la sincère impression d’être les dignes successeurs de ce qu’étaient Le Monde et le Libé il y a 40 ans... et regardent ceux qui sont de l’autre côté comme étant les « fachos ».

    • oui en effet pour Samuel Laurent, c’est un troll de chez troll trop fier de lui et narcissique du haut de son univers indigent. Il a 20 ans de retard. C’est un peu la honte pour Le Monde, mais il est bien accompagné avec Leparmentier et Fénoglio. je me demande comment c’est possible qu’un journal comme le Monde ait pu tomber entre des mains aussi médiocres, surtout quand on se souvient des plumes d’antan. Cela it Je ne suis pas sur que Sapir soit trop fréquentable non plus si je me réfère à ses récentespositions plus que zarbi en particulier sur l’Euro et sur le FN.

      ps @rodolphe on s’est rencontré à Saint-Dié, n’est-ce pas, après une de mes confs ou la conf collective sur la géographie radicale ?

  • Comment meurent les faits : autopsie de la propagation d’une intox – Medium
    https://medium.com/@samuellaurent/comment-meurent-les-faits-autopsie-de-la-propagation-dune-intox-9d7d7e3f4b14

    La fin du journalisme factuel ? Cette hargne contre une pratique de vérification qu’on apprend pourtant dans toutes les écoles de journalisme est doublement inquiétante. D’abord car il s’agit d’une démonstration par l’absurde : en relayant une intox sans la vérifier, pour mieux critiquer la vérification, on ne gagne que le ridicule.

    Ensuite, et surtout, car ces éminents professionnels ont été victimes du fameux biais cognitif, des “bulles de consentement” amplement décrits concernant la campagne de Trump : ils ont relayé ce texte car ils voulaient y croire. Ils souhaitaient qu’il soit vrai, que la pollution vienne d’Allemagne, et que personne ne l’ai dit. Que ce soit pour mieux nourrir leur croisade contre le factcheck ou car cela correspond à leurs préjugés, le fait est qu’ils se sont comportés non en journalistes, mais en internautes lambda : je vois passer un contenu, il va dans le sens de mes convictions, je le relaie.

    #fact_checking #désinformation #fake_news #complotisme #vérité #journalisme

    • Ah oui, carrément, il n’assume pas.
      Pathétique, vraiment.

      Voici la version que j’ai lue (google cache) :

      Note à un factchecker, tigre de papier

      Publié par Stéphane Soumier sur 15 Décembre 2016, 08:17am

      S’embrouiller avec Samuel Laurent est un jeu risqué. D’abord parce qu’on a autre chose à faire. Lui les internets c’est son métier, et donc on s’expose à un tir de barrage qu’on a du mal à contrôler.

      Mais justement. C’est bien pour dire que je n’ai pas l’intention de céder à cette forme d’intimidation numérique, que je prends le temps d’écrire cette courte bafouille

      Ensuite parce qu’on ne suit pas non plus ce qu’il fait de manière obsessionnelle. On en revient au premier point. Et démonter ce qu’il fait prend du temps.

      Je l’ai fait une fois dans le détail sur la matière que je maîtrise, le papier est là, mal écrit, brouillon (toujours le premier point…) mais bon l’essentiel y est : Samuel Laurent manipule des chiffres qu’il ne maîtrise pas, son équipe se donne une prétention scientifique sans en avoir ni le temps ni les moyens, il use d’arguments d’autorité qui lui font décider que tel critère est pertinent au regard de tel autre.

      Il y a peu, j’éprouvais encore une forme de tendresse, tant ce garçon avait besoin d’amour. Ça crevait les yeux. Mais voilà qu’il est devenu très agressif. Toujours le point 1, les règles des internets changent vite, et nous qui ne faisons qu’y passer ne le percevons pas forcément. Jusqu’à peu, ce qui se passait sur twitter restait sur twitter, il faut croire que ce n’est plus le cas, et Trump valide massivement ces changements, dont acte, stop à la déconnade, il s’agit de tenir son rang. Directeur de la rédaction de BFM business je suis, directeur de la rédaction de BFM business je serai donc dorénavant sur Twitter

      Mais là je suis chez moi, et donc, cher lecteur, je vais être grossier. Je m’en excuse, et je vais bien isoler le passage pour que tu puisses le sauter allègrement sans avoir à subir ce règlement de compte. Donc…

      __________________________________________________________________________

      Samuel Laurent, je lis que tu me dénies le droit de diriger une rédaction parce que j’ai eu le malheur de me marrer deux secondes avec tes nuages ? Mais vas te faire voir, pauvre tanche ! Tu as senti l’odeur d’un trou d’obus une fois dans ta vie ? Tu as goûté les larmes d’un gars dont on vient d’abattre le fils ? Tu as mordu l’acier d’un flingue brandi par un pauvre type aux yeux perdus ? Tu as senti tes tripes se vider parce que des émeutiers de banlieue t’avaient repéré ? Je l’espère pour toi. Tu sais alors qu’à ce moment, on n’a plus de leçon à recevoir de personne quand il s’agit de savoir ce qu’est une information, une vraie, et le prix qu’elle peut coûter

      Fin du paragraphe.

      __________________________________________________________________________

      Revenons à nos moutons du fact-checking : mon cher Samuel, va dans une bibliothèque, va lire Deleuze, Foucault, va comprendre qu’une information est une collection de mots d’ordre. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que le choix de ton sujet est un biais (pollution, centrales, nucléaire. Pas de nucléaire ? mais bien sûr que si, c’est le sous-jacent de toute cette histoire sans importance) que le choix de tes experts est un biais, que la façon dont tu rédiges est un biais, et que ces biais marquent l’ordre social que tu défends. Et oui, j’en défends un autre.

      Ce « post fact era » dont les jeunes urbains progressistes nous rebattent aujourd’hui les oreilles, n’est rien d’autre qu’un ordre social qui se transforme et je t’assure que dans l’ensemble des « mensonges » de Trump factcheckés par tes confrères américains, j’ai vu moi bien souvent des faits qui témoignaient simplement d’un autre angle de vue

      Un bon élève de terminale devrait savoir ça, d’où les #culottescourtes

      Tu as sans doute raison sur tes particules, mais ton premier papier était justement truffé de biais de présentation, et ton contradicteur les mettait en lumière. Ce qui, je l’avoue, m’a fait marrer. Un pauvre tweet et deux échanges de conversation ? ça fait léger, non, pour déclencher le tir de barrage que tu m’as infligé ?

      Tu as forcément suivi la polémique autour du livre de Cahuc, elle dit tout des doutes permanents que l’on peut avoir sur les chiffres. Que les plus éminents experts s’affrontent, non pas sur les chiffres eux-mêmes, mais déjà sur la pertinence de leur utilisation, sur le fait qu’ils suffisent, ou pas, à valider une thèse politique, tout cela ne te fais pas réfléchir sur ta théorisation à l’emporte-pièce du « journalisme non spéculatif » ?

      Trump a été élu camarade. Et plus le mainstream journalistique redressait ses erreurs, plus il gagnait en popularité. C’est la faute à Facebook ! c’est la faute à Google ! ben voyons. Et l’orgueil de jeunes urbains progressistes qui ont décidé le vrai du faux, ça n’a joué aucun rôle ?

      Je crois que si. Alors je continuerai, moi, à tenter simplement de raconter ce qui se passe. A savoir qu’une information est le produit de ce qui nous produit, à s’efforcer de corriger cela par la rigueur, le travail et l’honnêteté. C’est déjà un beau boulot. Il vaut largement le tien. La vérité est une autre affaire.

  • Familles agressées : « C’était purement gratuit et nos tenues ne sont pas en cause »
    Nice-Matin L Mis à jour le 08/09/2016 à 22:39 Publié le 09/09/2016 à 06:20
    http://www.nicematin.com/faits-divers/familles-agressees-cetait-purement-gratuit-et-nos-tenues-ne-sont-pas-en-c

    Point de short, selon l’une des victimes, comme élément déclencheur de la violente scène de violences subie ce dimanche vers 13 heures dans le quartier de saint-Musse à Toulon par deux couples et trois enfants.

    Marie, l’une des mères de famille victime ce jour-là de la violence d’une bande d’hommes alors qu’elle faisait du roller et du vélo sur la piste cyclable, a apporté à Var-matin sa version sur les circonstances exactes de ce déchaînement qui a failli tourner au lynchage.

    « Nous n’étions pas en short. Nous étions en tenue de sport. Un premier jeune nous a mal parlé et puis les choses ont rapidement dégénéré alors que nous étions en famille et avec nos enfants ... ».

    Violemment frappé, son beau-frère a été atteint au visage ; ces nombreuses fractures ont entraîné une ITT de 30 jours.

    Son mari s’en sort notamment avec un nez cassé. Les femmes et les enfants - âgés de 10 à 14 ans - sont profondément choqués par ce qu’ils ont vécu ce dimanche-là après une balade en famille.

  • Bruxelles : comment reconnaître un « expert » antiterroriste, un vrai

    http://www.buzzfeed.com/davidperrotin/bruxelles-comment-reconnaitre-un-expert-antiterroriste-un-vr

    Depuis les attentats de Bruxelles, ils investissent les différents plateaux télé ou radio pour livrer une expertise sans faille sur le terrorisme, analyser comme personne les motivations des djihadistes, balancer des informations exclusives sur les enquêtes en cours. Et combler le vide.
    On a choisi de retenir quelques noms bien connus comme Thibault de Montbrial (avocat et expert), Mohamed Sifaoui (journaliste et expert), Claude Moniquet (ex-agent de la DGSE et expert), Pierre Martinet (ex-agent de la DGSE et expert), Roland Jacquard (consultant et expert), Samuel Laurent (consultant et expert) et Jean-Paul Ney (journaliste et expert).
    Comment savoir reconnaître un véritable expert d’un imposteur ? Voici quelques caractéristiques précises pour cerner leur profil :

  • #Information, véracité, #factchecking

    (…) Trump a forcé la porte. Les medias américains qui le plaçaient d’abord en rubrique people, ont été obligés de l’admettre dans les pages politiques. Il va bien falloir se résoudre à l’admettre : les électeurs américains républicains veulent Trump (…)

    Et il est très peu vraisemblable que les enquêtes du New York Times y changent quoi que ce soit. Les sondés qui se prononcent pour Trump ne veulent pas d’un Trump propre et respectueux. Ils veulent Trump tel qu’il est, un Trump qui lance que Clinton s’est fait « baiser » par Obama en 2008. Ce n’est pas seulement un clown macho et raciste, qui fait la course en tête chez les Républicains, mais un clown conspirationniste, qui s’appuie sur des sondages conspirationnistes, et participe à des émissions conspirationnistes [#conspirationnisme].

    Est-ce pour cette raison que la rubrique Fact-checking du Washington Post a décidé de faire une pause, le temps de réfléchir aux moyens d’une plus grande effcacité ? Les journalistes de cette rubrique ont-ils pris conscience de leur inefficacité à contrer Trump ? "Les personnes qui partagent les rumeurs en ligne ne sont guère intéressées par leur véracité mais partagent celles qui semblent les plus proches de leur perception du monde" explique la responsable de la rubrique, Caitlin Dewey. C’est vrai. Ne savent que ceux qui veulent savoir. Ne sont informés que ceux qui souhaitent s’informer. C’est vieux comme l’information. Est-ce une raison pour baisser les bras ? C’est pour les autres, qu’il faut faire le travail, répond Samuel Laurent, chef décodeur au Monde, les millions de personnes "qui partagent de bonne foi des choses fausses". Autrement dit, le faire pour qui en voudra bien. Lancer de petites bouteilles à la mer. Sans se laisser paralyser par la question de l’efficacité.

    Le débat ne s’applique pas seulement aux rubriques « factchecking ». Il s’applique au #journalisme en général. La meilleure information est offerte à la partie du public qui a les moyens, et le temps, de s’informer. Autrement dit, idéalement, c’est BFMTV, plutôt que Le Monde, qui devrait offrir une rubrique Décodeurs. Idée que nous avions soufflée à son directeur, quand il était venu nous rendre visite (5), sans résultat notable.

    https://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=8320

    cc @alexandre (je commence à réviser)

    • Personnellement, j’ai la sensation que les rubriques « factchecking » sont trop souvent utilisées pour ne vérifier que ce qui permet d’aller dans le sens du vent, idéologiquement parlant. On ne va pas « factchecker » les décisions du gouvernement, mais on va « factchecker » les propos du porte parole de tel ou tel petit parti.

    • de l’eau au moulin

      l’An 2000 - Fact-checking, le malaise - Libération.fr
      http://an-2000.blogs.liberation.fr/2015/12/27/le-probleme-avec-le-factchecking

      (…) Internet est une grande #conversation et les articles de presse servent souvent à conforter une position ou une autre. Ils sont rarement pensés comme un point final à la discussion, mais plutôt comme un argument parmi tant d’autres sur le grand marché de la mauvaise foi. « Les rapports entre vérités sont des rapports de force. D’où ce qu’on appelle la mauvaise foi », écrivait Paul Veyne.

      Il y a un malaise autour du fact-checking car on sent bien que sa vérité ne fait plus l’objet d’un consensus, que sa Vérité capitale n’est plus que minuscule, qu’il existe des vérités alternatives. « À quel moment la société devient complètement irrationnelle ? Est ce à partir de ce moment que nous commençons à nous réfugier dans des réalités alternatives ? », écrit Caitlin Dewey, du Washington Post.

      Le fact-checking pose problème dans son principe-même : en revendiquant sa vérité, qui ne l’est plus tout à fait, il ne fait pas société. Il trace une ligne trop nette — et parfois arrogante — entre ceux qui le croient et ceux qui ne le croient pas.

      LE FACT-CHECKING, COMME ÉDUCATION AUX MÉDIAS

      D’où ce paradoxe : le fact-checking peut sembler utile dans une société fracturée où la vérité est éclatée entre différents camps. Mais il ne fonctionne réellement que dans une société apaisée qui a confiance en ses institutions.

      Au-delà de cette critique de fond, reste l’héritage de « service public » que revendique Samuel Laurent. Le fact-checking serait aussi une forme d’éducation aux médias :

      « Il s’agit d’une forme de “service public”, concret, qu’un média peut rendre à ses lecteurs. Il peut aussi aller plus loin et leur expliquer comment lire une info, comment savoir ce qui est crédible ou pas, etc. Et c’est utile. Et c’est même nécessaire, plus que jamais, aujourd’hui »

      En pensant ainsi le fact-checking, davantage comme un mode d’emploi de la conversation que comme un point final de celle-ci, comme un outil en amont et non plus en aval du circuit de l’information, on peut peut-être dépasser ce malaise.

  • « Pourquoi l’islamisme ne peut pas être expliqué à partir de la religion », par Norbert Trenkle - 16 Novembre 2015

    http://www.palim-psao.fr/2015/05/pourquoi-l-islamisme-ne-peut-pas-etre-explique-a-partir-de-la-religion-pa

    Une confrontation sérieuse avec le phénomène du fondamentalisme islamique requiert un changement de point de vue et une critique conséquente des spéculations culturalistes. Pour aller à l’essentiel, vouloir expliquer l’islamisme à partir de l’islam est à peu près aussi insensé que tenter de faire dériver le national-socialisme de l’épopée des Nibelungen ou de l’Edda poétique. Évidemment, les islamistes fanatiques se réclament avec une insistance aussi provocante que lassante du Coran et du prophète, mais en réalité ils se moquent totalement des discussions et spéculations théologiques ; pour eux, l’islam, c’est ce qu’ils en font, c’est-à-dire exactement ce qui correspond à leur besoin identitaire et subjectif. Les récits religieux transmis ne sont rien d’autre pour eux que des chiffres et des codes culturels dont ils se servent pour consolider leur statut-sujet précaire. Les islamistes sont tout sauf des religieux traditionalistes qui auraient manqué le train de la modernité ou refuseraient de sauter dedans. Il s’agit bien plus d’individus tout à fait modernes, marqués par le capitalisme, qui en tant que tels cherchent un appui dans un collectif en apparence puissant, auquel ils puissent s’identifier.

    Cette soif d’identification à un sujet collectif n’a rien de nouveau. Il fait partie de l’équipement de base constitutif de l’individu moderne formaté pour la société marchande et accompagne l’histoire de la modernisation depuis le début du XIXe siècle. Cela ne peut guère surprendre. Car la gageure de devoir se rendre socialement actif comme sujet particulier isolé, toujours soucieux de défendre ses intérêts privés et de ne considérer finalement les autres membres de la société que comme des instruments pour atteindre ce but, cette gageure engendre le besoin pressant de se fondre dans une communauté imaginaire, au sein de laquelle cet isolement et cette instrumentalisation réciproque seraient abolis en apparence. Cette identification à un grand sujet apaise en même temps le sentiment d’impuissance devant son propre rapport à la société, qui fait face à l’individu comme contrainte collective chosifiée, car cela offre la surface de projection idéale pour des fantasmes compensatoires de toute puissance. Si au cours de l’histoire de la constitution du capitalisme ce sont en premier lieu les grands sujets classiques comme la nation, le peuple et les classes qui se sont trouvés sur le devant de la scène, ce sont pourtant les communautés religieuses qui ont depuis bien trois décennies le vent en poupe – et certainement pas seulement dans l’espace estampillé islamique mais également sous la forme du fondamentalisme protestant, des sectes évangéliques en Amérique Latine et en Afrique ou du nationalisme hindou. Au macro niveau de la société, les causes de cette « mégatendance » globale se trouvent certainement dans le déclin des grandes religions séculières de l’époque bourgeoise, avant tout du socialisme et du nationalisme. Car dans la foulée de la mondialisation engluée dans la crise, soit l’État est largement privé de son pouvoir de contrepoids régulateur face aux impératifs du marché, soit – comme dans de nombreuses régions de l’ancien tiers monde – il a été complètement broyé, tandis que dans le même temps la croyance quasi religieuse dans le progrès qui régnait au début tout comme au moment culminant du capitalisme se voit démentie tous les jours par les catastrophes écologiques de plus en plus aigues ainsi que l’exclusion sociale grandissante.

    • Très intéressant, l’article comme le site de manière plus générale.
      Deux petites réserves : le terme générique d’islamisme manque un peu de précision, à mon avis : on y subsume habituellement trop de choses pour que tout ce que dit l’article sur l’islamisme soit valable.
      Par ailleurs cette assertion me semble très fausse et être une erreur très commune dans une certaine gauche radicale européenne :

      S’ajouta à cela le conflit israélo-palestinien, qui a été chargé, au sein du monde arabe et de l’idéologie anti-impérialiste, d’une énorme signification symbolique largement au-delà de son véritable caractère de problème territorial limité et relativement mineur, et transformé en une surface de projection du ressentiment antisémite, dont l’islamisme recueillit également l’héritage.

      Sans partir dans de grands développements, je pense que l’auteur sous-estime grandement d’une part la projection de puissance israélienne dans le monde qui va bien au-delà des territoires occupés voire de son environnement proche-oriental immédiat, d’autre part sa capacité d’influence sur les politiques étrangères au Moyen-Orient de plusieurs Etats occidentaux. J’ajoute que la singularité radicale d’Israël, qui n’est ni un classique Etat-nation, ni une puissance coloniale, ni même un régime d’apartheid, semble échapper à l’auteur. J’en veux pour illustration ce que dit l’auteur du thème du choc des civilisations, popularisé par Huntington, phénomène perçu par l’auteur comme symptôme du fait que l’Occident en général avait besoin de se trouver un nouvel ennemi à la fin de la guerre froide. Ce à quoi je veux bien souscrire. Mais l’auteur semble ignorer qu’en même temps ce thème n’a pas été inventé par Huntington mais par son mentor l’orientaliste Bernard Lewis (double national américano-israélien) qui a été une des référence principale des néo-conservateurs pour dépeindre le Proche-Orient.
      De plus ce passage reprend une représentation commune des Arabes, panarabistes ou islamistes, obsédé par Israël et les complots, et donc antisémites. Ce n’est pas entièrement faux mais il faut voir aussi qu’en « Occident » il y a une doxa officielle qui agit dans les médias et le champ universitaire (par intimidation/répétition) qui consiste à minorer tout cela et à écarter d’un revers de main toute explication historique recourant à la thèse du complot comme si l’histoire politique au vingtième siècle de cette région n’en était pas remplie...

      Bref, quelqu’un qui s’y connaît pourrait-il me dire s’il existe un ouvrage clair et accessible en français qui permette de s’initier aux enjeux théoriques de la critique de la valeur ? Perso je n’ai lu que le « Debord » de Jappe (qui n’aborde pas la question) et le bouquin de Kurz « les Habits neufs de l’empire ».

    • Texte intéressant trouvé sur le site signalé et écrit par le petit groupe post-situ des Amis de Némésis :
      http://www.palim-psao.fr/2015/03/etat-islamique-inc-par-les-amis-de-nenemis.html

      Une fois de plus, la Maison Blanche veut rassembler une coalition mondiale contre l’Axe du Mal. Trois années de guerre devaient suffire, et la première campagne inclut des frappes aériennes en Syrie, ainsi qu’un budget exceptionnel de 500 millions USD. Il s’agit à présent d’aider les « rebelles syriens modérés », après avoir aidé avec les monarchies du Golfe une opposition syrienne comprenant toute une série de milices islamistes, dont l’EI. Ces prétendus « modérés » sont en réalité eux-mêmes dirigés par des islamistes concurrents de l’EI, comme l’alliance baptisée Front Islamique, fortement liée au groupe djihadiste Al-Nosra. Ces groupes islamistes issus d’Al-Qaida essaient de se différencier de l’EI, qui les a défaits militairement, et s’entraînent désormais en Arabie saoudite. En résumé, l’Occident est à nouveau en train d’armer des islamistes contre d’autres islamistes, en espérant servir ainsi ses intérêts géostratégiques et abattre le régime d’elAssad. La radicalisation successive des groupes instrumentalisés n’est qu’une affaire de temps. La personnalité autoritaire est le profil commun entre le fascisme et l’islamisme. Dans les deux cas, il s’agit de se soumettre à un destin inamovible, atemporel, dans les deux cas la haine de celui qui ne se soumet pas (l’infidèle, le chômeur, le marginal, le librepenseur) exprime la souffrance de celui qui a décidé de se soumettre mais ne veut pas avouer que son fétichisme consenti le mutile, dans les deux cas (le lecteur est renvoyé à Psychologie de masse du fascisme de Wilhelm Reich). Les nombreuses et terribles exactions sexuelles au Proche-Orient en sont un exemple pesant. Une vie sexuelle libre y est aussi impossible que la fondation d’une famille tant la misère l’interdit. En même temps, l’imposition du voile et d’autres rituels aux femmes traduit l’échec complet des tentatives d’occidentalisation de ces pays. Rappel de la théorie de l’Abspaltung et du fait que la dégradation capitaliste de l’ordre patriarcal et agricole, qui avait pris des siècles en Europe, se présente brutalement dans les pays arabes et y engendre une peur terrible des femmes, et donc une haine décuplée contre elles. Les autres points sont identiques avec l’article précédent.

      Notes :

      [1] http://www.konicz.info/?p=2929

      [2] http://www.exit-online.org/textanz1.php?tabelle=aktuelles&index=9&posnr=622

      [3] [1. L’expansion par la conquête est une constante dans l’histoire, à commencer par la guerre menée par le Prophète aux débuts de l’Islam. De même, la guerre a toujours été une entreprise rationnelle et son succès dépend largement de cette qualité. Ce n’est donc pas en cela que l’EI se singularise forcément. Note des Amis de Némésis]

      [4] [2. Samuel Laurent, dans son livre hâtivement concocté L’Etat islamique, s’étend à juste titre sur la présence massive de l’Etat islamique sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook, qui leur assure une visibilité mondiale, mais ne mentionne même pas la publication des bilans « al-Naba ». Note des Amis de Némésis]

      [5] [3. Chiffres qui pour l’occasion semblent assez ridicules. Note des Amis de Némésis]

      [6] [4. Cette différence semble moins évidente que cela : d’une part l’EI ne se livre à ses horribles destructions que pour mieux accumuler et dominer des pays à exploiter, tout comme l’avait fait le nazisme, et d’autre part sa mainmise sur les ressources (notamment pétrolières) peut très bien produire un return on equity, direct ou indirect, pour ses commanditaires et sponsors. Note des Amis de Némésis]

      [7] [5. Ce qui est sûr, c’est que dans les deux cas, ces massacres génocidaires ont effectivement lieu et sont proclamés comme des objectifs supérieurs à tout le reste : les deux aspects paraissant du coup parfaitement cohérents ; il n’en reste pas moins que, 4 dans un cas comme dans l’autre, ces massacres répondent au souci de s’accaparer les richesses des étrangers ainsi dépossédés (les juifs étant considérés comme des étrangers de l’intérieur) et la « politique » nazie (ou islamiste) traduisant ainsi une « économie » de pillage. Note des Amis de Némésis]

      [8] [6. La formule reste elliptique. Nous supposons qu’il s’agit d’une récession à l’échelle mondiale de la socialisation par le travail, à laquelle répondent des formes de socialisation barbares. Dans ce cas, la formule s’applique aussi bien aux pays condamnés à une guerre civile ininterrompue, comme l’Iraq, la Syrie, la Libye, le Liban, l’Afghanistan, le Yémen, et aux zones « de non-droit » dans les pays occidentaux. Note des Amis de Némésis]

      [9] [7. Cette nouvelle armée en expansion permanente, prête à exécuter les basses œuvres un peu partout où ses chefs, connus ou cachés, lui disent d’aller semer la destruction, est dirigée comme on sait par un certain Abou Bakr al-Baghdadi, de son vrai nom Ibrahim Awad Ibrahim Ali al-Badri, natif de Samarra (d’autres sources disent Fallujah ou Diyala) en Iraq. Selon certaines sources (Samuel Laurent, op. cit., Seuil 2014, p. 121 à 124), qui sont contredites par d’autres, lui ainsi que l’Etat-Major qui l’entoure (une dizaine d’hommes), aurait été faits prisonniers par les Américains en 2004, en raison de nombreux crimes déjà commis à cette époque. Ce qui leur était reproché justifiait donc de très longues périodes de détention. Or, ces hommes auraient tous été libérés en bloc quelques mois plus tard, sans aucun motif visible. Donc, avec des motifs invisibles. De là à imaginer que se répète ici la politique secrète et absurde qui avait déjà présidé à la création d’Al-Qaida, il n’y a pas très loin : mettre en place des organisations criminelles pour les utiliser contre un ennemi commun (à l’époque les Soviétiques en Afghanistan, aujourd’hui les régimes iranien, iraquien et syrien) et pour s’assurer d’une main mise directe sur les champs pétrolifères. Laisser une armée de criminels détruire des pays entiers en se disant que le moment venu, on les remettra dans leur boîte. Pour d’autres sources, comme Wikipedia, les dates ne sont pas les mêmes – arrestation en 2005 et libération en 2009 – et il est avancé qu’al-Baghdadi aurait été arrêté par erreur, et donc relâché sans problème au bout de quatre ans. Note des Amis de Némésis

    • @souriyam en français, c’est surtout Jappe du coup, donc il y a Les aventures de la marchandise, en 2003. Je ne crois pas qu’il y ait de brochure plus courte avec uniquement les trucs de base, sans rentrer dans les détails. @ktche une idée d’un ouvrage ?

      M’est-avis que les participants aux groupes de critique de la valeur feraient bien de s’associer avec des spécialistes de l’éducation populaire, pour vulgariser les théories dans un langage commun, avec des exemples, des schémas, ou que sais-je encore…

    • M’est-avis que les participants aux groupes de critique de la valeur feraient bien de s’associer avec des spécialistes de l’éducation populaire, pour vulgariser les théories dans un langage commun, avec des exemples, des schémas, ou que sais-je encore…

      Oui surtout Clément :-p

    • Il s’agit d’une collaboration avec Ioana Manolescu, de l’Inria de Saclay, et l’équipe des Décodeurs du journal Le Monde, dirigée par Samuel Laurent, qui se consacre au fact checking. Cette pratique aujourd’hui très répandue dans les journaux consiste à vérifier, parfois en temps réel, la véracité des déclarations factuelles d’un homme politique par exemple. Il peut s’agir d’une information chiffrée – baisse du chômage ou dépenses engagées sur un budget – dont on vérifie l’exactitude, ou encore des affirmations qui peuvent contredire des déclarations précédentes.

    • (...) on constate déjà que le fact checking pratiqué depuis quelques années empêche les politiques de transmettre des chiffres erronés. Ils sont alors obligés de mentir de manière plus fine. Le but de cette application est d’aider les journalistes et les citoyens à comprendre comment et pourquoi les hommes politiques ne disent pas ce qu’ils pensent, mais répètent ce qui est formaté selon chaque parti. Le but n’est pas prédictif : il s’agit uniquement de décoder le discours politique et d’aider à le visualiser. Typiquement, ce projet permettra de remarquer, par exemple sur une question européenne, comment des partis que tout oppose en apparence adoptent en fait la même ligne.

      #fact_checking

  • France : Le président du Sénat ment sur la Shoah, la théorie de Darwin et l’histoire coloniale française pas enseignés dans les lycées - Samuel Laurent - Le monde http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/05/05/problemes-d-enseignement-de-la-shoah-gerard-larcher-s-emballe_4628171_435577

    Le président UMP du Sénat était l’invité de RTL, dimanche 3 mai. L’occasion pour lui d’évoquer un rapport qu’il a remis en avril au président de la République, dans lequel il dresse un portrait sombre de la France. Gérard Larcher, qui plaide pour une laïcité réaffirmée mais équilibrée, dénonce notamment une situation qui serait dramatique dans les collèges et lycées français.
    Lire aussi : Larcher veut revisiter les politiques d’immigration, Bartolone favoriser le « développement de la citoyenneté »
    Ce qu’il a dit :
    « Dans l’analyse que j’ai faite pour ce rapport, il y a plus de 10 % des collèges et lycées de ce pays où l’on ne peut plus enseigner une partie de l’histoire de France, la Shoah, l’histoire coloniale... On ne peut plus enseigner la théorie de Darwin dans certains collèges. »

    Un collège et un lycée français sur dix ne pourraient plus enseigner la Shoah, l’histoire coloniale française ou même la théorie de l’évolution ? Le chiffre est édifiant. Il est malheureusement... totalement faux. Ou du moins totalement hasardeux.

  • J’adore ces dit-on « baroudeurs » propulsés spécialistes sur tous les plateaux de télévision et très bavards y compris en librairie. Tous les filons sont bons à être exploités :
    « Libération » dévoile les contradictions d’un « spécialiste du djihad » | Big Browser
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/12/22/liberation-devoile-les-contradictions-dun-specialiste-du-dji

    Mais qui est Samuel Laurent, soudainement apparu sur la scène médiatique il y a près d’un an ? Difficile de démêler le vrai du faux. Sur son site Internet, la maison d’édition Seuil présente en quelques mots le parcours de ce « consultant international » qui « sillonne depuis des années les régions contrôlées par les djihadistes, et possède des contacts inégalés dans ces organisations ». A Libération, l’éditeur Jean-Christophe Brochier évoque, là encore, « un consultant international, ce qui veut tout dire, ou ne rien dire. Disons que c’est un baroudeur ».

    #djihadisme #presse #esprit_critique