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  • Le #Lyon-Turin sera un eldorado pour la #mafia, affirment des parlementaires italiens - Reporterre
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    Selon Roberto Saviano, écrivain anti-mafia qui vit depuis des années protégé par la police, le danger existe, et les autorités devraient en tenir compte. « Dans les trente dernières années, les chantiers des LGV italiennes ont été un véritable outil pour la diffusion de la corruption et de la criminalité organisée », a-t-il expliqué dans un article paru sur le journal italien La Repubblica le 6 mars 2012. « Les mafias se présentent en entreprises et remportent les appels d’offre, parce qu’elles peuvent proposer les meilleurs prix ».

    Leur méthode pour atteindre des coûts plus réduits que ceux des concurrents réguliers ? Les entreprises mafieuses ne respectent pas les règles, par exemple celles relatives au traitement des déchets dangereux. Elles savent aussi se montrer respectables : « Elles ont des sièges sociaux dans le nord de l’talie, explique Saviano, avec des curriculum vitae impeccables ».

    Selon l’auteur de Gomorra, "les financements destinés au Lyon-Turin risquent de devenir une ressource énorme pour les criminels, leur permettant d’augmenter leur pouvoir économique et, par conséquent politique ». C’est pour cela que « toutes les familles mafieuses sont déjà prêtes et organisées pour le Lyon-Turin ».

    « Il suffit de lire le rapport de la Direzione nazionale Antimafia du 2011, poursuivait le journaliste, pour découvrir que le Piémont a été considéré la troisième région italienne pour infiltrations de la ‘ndrangheta [la mafia de la Calabre, ndlr], après la Calabre et la Lombardie ». Une des mairies les plus importantes du Val de Suse, Bardonecchia, a été dissoute en 1995 justement à cause des infiltrations de la mafia : c’était le premier cas de ce type dans le nord de l’Italie.

    D’ailleurs, les entreprises criminelles qui naissent et vivent au nord sont particulièrement actives sur les grands ouvrages d’infrastructures. Saviano donne des exemples : « La police italienne a démontré que la société Edilcostruzioni de Milan, qui travaillait sur le chantier de la LGV Turin-Milan était liée à Santo Maviglia, boss du narcotrafic de la Calabre ». Les forces de l’ordre italiennes découvrirent des montagnes de déchets enterrées illicitement sous les zones intéressées par la grand vitesse : « Des centaines de tonnes de matériaux non traité, béton armé, plastiques, briques, asphalte, enfouies dans le cœur du parc du Ticino en Lombardie. La grande vitesse était une source revenus non seulement par les marchés remportés, mais aussi parce que son chantier permet de cacher n’importe quoi sous terre ».