person:silvio berlusconi

  • Italie : mystère sur la mort d’un témoin dans un procès contre Berlusconi
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/italie-mystere-sur-la-mort-d-un-temoin-dans-un-proces-contre-berlusconi-201

    Le récent décès de l’ex-mannequin Imane Fadil, témoin dans des procès contre Silvio Berlusconi et ses soirées « #bunga-bunga », est entouré de mystère, la jeune femme semblant avoir été empoisonnée avec des substances radioactives, rapporte samedi la presse italienne.

    Imane Fadil, 33 ans, avait été hospitalisée le 29 janvier dans les environs de Milan (nord) et elle est décédée le 1er mars dans le même établissement, a indiqué le procureur de Milan Francesco Greco, annonçant l’ouverture d’une enquête.

    Selon le Corriere della Sera, l’hôpital où se trouvait la jeune femme a procédé à des examens pour tenter de comprendre quelle était la cause de la détérioration de sa santé et, n’ayant rien trouvé, a envoyé des échantillons à un laboratoire spécialisé de Pavie (nord). Citant des sources non identifiées, le quotidien écrit que les résultats sont parvenus le 6 mars, cinq jours après le décès de la jeune femme, et évoquent « la présence d’un mélange de substances radioactives qu’il n’est pas possible de trouver normalement dans le commerce ». Selon Paolo Sevesi, l’avocat d’Imane Fadil, cette dernière lui aurait confié « sa crainte d’avoir été empoisonnée », indique pour sa part l’agence AGI.

    « Je suis navré quand une personne jeune meurt. Je n’ai jamais connu cette personne et je ne lui ai jamais parlé », a affirmé pour sa part Silvio Berlusconi au cours d’une réunion électorale dans la région de Basilicate qui doit élire son président demain. « Ce que j’ai lu concernant ses déclarations m’a toujours fait penser qu’il s’agissait de choses inventées et absurdes », a-t-il ajouté. Dans le dernier procès en cours de la série Ruby, dans lequel Silvio Berlusconi est accusé de subornation de témoin et qui est toujours en cours, le tribunal avait rejeté en janvier la demande d’Imane Fadil de se constituer partie civile.

  • #images et #pouvoirs : #Berlusconi et les « #veline ». Entretien avec #Francesca_Martinez_Tagliavia

    Quels sont les effets de la #culture_visuelle sur la construction du pouvoir politique ? Loin d’une vision instrumentale qui ne verrait dans les images que des moyens neutres utilisés par les chefs et leur entourage pour asseoir leur pouvoir, Francesca Martinez Tagliavia pense leur signification politique à partir de la manière dont elles sont produites, tant par les acteur-ices que par les spectateurs·ices. En étudiant le rôle et l’histoire des veline, ces femmes qui accompagnaient Silvio Berlusconi sur les plateaux de télévision, l’autrice propose de déconstruire le pouvoir d’un chef à partir du discours de celles qui ont contribué, par leur image, à produire son charisme. C’est par une critique venue des marges du pouvoir qu’on peut, selon elle, élaborer un discours à la hauteur de nos exigences politiques.


    https://vacarme.org/article3078.html
    #velina #télévision #femmes #patriarcat #publicité #corps #image #pouvoir

    • Faire des corps avec les images : La contribution visuelle de la velina au charisme de Berlusconi

      À la fin des années 2000, l’image de la velina – soubrette hyper-érotisée de la télévision italienne – endosse dans les discours de la critique anti-berlusconienne le rôle de symbole de la marchandisation des corps féminins et de la subalternité féminine dans l’espace public, qui caractérise le ventennio berlusconien. Puisant ses outils dans l’épistémologie des Visual Studies anglo-saxons et dans la culture visuelle italienne contemporaine, la thèse vise d’abord à analyser les manières dont les images font le corps de la velina. La généalogie de la velina rassemble des images emblématiques et opposées de la féminité comme les Jeunes Italiennes fascistes, les Tiller Girls américaines et les héroïnes du cinéma softcore italien des années soixante-dix, pour se cristalliser ensuite dans cette image, au moment où elle fait irruption dans l’émission télévisuelle Striscia la notizia (Mediaset, groupe Berlusconi) en 1989. Par l’analyse d’une étude de cas spécifique – les pratiques et les micropolitiques quotidiennes de l’image de Giulia Calcaterra, velina de l’édition 2012-2013 de Striscia la notizia – on déconstruit ensuite le point crucial des argumentaires excluant les veline du savoir et de la politique. Selon la critique mainstream, la velina serait un sujet aliéné, ornement passif du Spectacle. À partir de sa propre parole au sujet de son action, elle émerge au contraire comme un sujet autoréflexif et intelligent, et comme une actrice privilégiée de l’économie esthétique et culturelle, sur la base de laquelle Silvio Berlusconi a construit son consensus politique à partir de la fin des années soixante-dix. La thèse se concentre ensuite sur le rapport entre l’image de la velina et l’image de Berlusconi, par l’analyse d’images qui connectent la velina au « chef » Berlusconi. Le « charisme » de Berlusconi est visuellement construit par Berlusconi lui-même, par les intermédiaires culturels de son parti, la presse anti-berlusconienne, le cinéma et d’autres productions visuelles, en connexion avec l’image de la velina. On retrace différents moments-clés de l’exercice d’une propagande politique fondée sur des politiques et des pratiques visuelles qui s’entrelacent à des pratiques discursives et à d’autres types de pratiques politiques, scientifiques, techniques et sociales visant à susciter dans l’électorat un « amour de la domination », à travers une « domination de l’amour ». Si l’image de la velina contribue activement au « charisme » de Berlusconi, c’est parce qu’elle attribue au chef le pouvoir érotique nécessaire pour que celui-ci inspire du désir pour sa domination.

      https://journals.openedition.org/acrh/7103
      #thèse_de_doctorat

  • Le spectre de Khadafi hante toujours l’ONU, dans Rai Al-Youm - Actuarabe
    http://actuarabe.com/le-spectre-de-khadafi-hante-toujours-lonu

    La décision de renverser le colonel Muammar Khadafi n’a pas été prise à cause des massacres qu’il a commis envers son peuple ; cela n’était qu’un prétexte. Elle a été prise car il s’opposait à l’Occident colonisateur, à l’occupation israélienne et soutenait la résistance. Il voulait renforcer l’unité africaine par le développement, les investissements et le commerce entre les Etats africains. Il avait mis de côté une partie des richesses de la Libye pour émettre le « dinar africain » comme substitut aux monnaies occidentales (l’euro et le dollar), ce que les archives françaises confirment. Elles soulignent aussi l’implication du Président Sarkozy et du Premier ministre britannique David Cameron dans ce renversement. Silvio Berlusconi, l’ex-Premier ministre italien, a d’ailleurs témoigné pour l’histoire à ce sujet.

  • Sarkozy en garde à vue, le fils de Kadhafi candidat à la présidentielle : une « justice divine » ? par @raialyoum - Actuarabe
    http://actuarabe.com/sarkozy-en-garde-a-vue-le-fils-de-kadhafi-candidat-a-la-presidentielle-un

    Que Sayf Al-Islam Kadhafi soit libre après avoir été innocenté et se présente à la présidentielle libyenne alors que le premier artisan du complot pour attaquer la Libye et renverser Kadhafi croupit derrière les barreaux est un paradoxe que certains appelleront « justice divine », en disant que le Créateur « accorde des délais mais n’oublie pas ». Les mains de Sarkozy et de ses alliés libyens et britanniques sont couvertes du sang de plus de 35 000 Libyens tombés en martyr dans les bombardements des avions de l’OTAN.

    Silvio Berlusconi, l’ancien Premier ministre italien, a reconnu lui-même que Sarkozy avait « fabriqué » la révolution libyenne afin de se venger du général Kadhafi, qui avait combattu ardemment l’influence française en Afrique et était à l’initiative de l’Union africaine ainsi que d’une monnaie unique africaine (le dinar africain), destinée à prendre la place du dollar et de l’euro, et pour laquelle il avait réuni assez d’or et de métaux précieux.

    L’ex-Président américain, Barrack Obama, a exprimé son grand regret d’avoir donné son accord à l’intervention militaire de l’OTAN en Libye. Il a déclaré qu’il s’agissait d’une des plus grandes erreurs de sa présidence, après avoir pris connaissance du « montage » et des campagnes de désinformation. Il a accusé Sarkozy et son partenaire David Cameron, ancien Premier ministre britannique, d’en être à l’origine.

    • #Béchir_Saleh, l’ancien argentier de #Mouammar_Kadhafi, a été blessé par balles vendredi 23 février. Il a été gravement atteint, mais d’après son avocat, Béchir Saleh devrait s’en sortir. Cette agression intervient dans des circonstances troubles. Et ce, alors que la #justice_française souhaiterait toujours l’entendre dans l’affaire du financement de la campagne de Nicolas #Sarkozy en 2007.
      http://www.rfi.fr/afrique/20180226-bechir-saleh-ex-tresorier-kadhafi-blesse-balles-afrique-sud

      Pas un crime crapuleux, selon un proche de Saleh

      La police sud-africaine a conclu à un crime dans le but de voler, mais Mustapha el-Zaidi, un proche de Béchir Saleh, évoque l’existence d’une tentative d’assassinat et demande aux autorités sud-africaines de faire toute la lumière sur cette affaire. « L’opération n’acquiert pas un aspect criminel parce que ceux qui l’ont effectué n’ont rien volé, ni les papiers importants qui étaient dans la voiture, ni l’argent, il y en avait aussi, ni la voiture en elle-même. C’est une opération organisée dans un but certainement autre que le vol, croit savoir le président du délégué général du Mouvement national populaire libyen, lancé en 2012. Béchir Saleh est membre du Conseil exécutif de ce parti.

      Mustapha el-Zaidi reprend : « Cette opération est différente dans ses caractères des crimes de vols très répandus à #Johannesburg. Il est sûr que le motif n’était pas banal et que le but n’était pas de voler. Ils étaient cinq personnes et ils ont voulu assassiner Béchir Saleh. Nous n’accusons personne, mais nous souhaitons que les autorités d’Afrique du Sud ainsi que les chefs africains, avec qui le docteur Béchir Saleh possède des relations bonnes et personnelles, veillent à ce qu’il y ait une enquête sérieuse sur cette tentative d’assassinat. Béchir Saleh est toujours dans un état critique, il est toujours aux soins intensifs sous assistance respiratoire. Il souffre des déchirements aux intestins et dans les voies urinaires. Selon les médecins, il a été touché par des #balles_explosives. »

      #RFI

  • Elections en Italie : les candidats jettent leurs dernières forces dans la bataille
    https://www.crashdebug.fr/international/14585-elections-en-italie-les-candidats-jettent-leurs-dernieres-forces-da

    Des partisans du Mouvement 5 Etoiles (M5S) se rassemblent à l’issue d’un dernier meeting de campagne à

    Rome, le 2 mars 2018 / afp.com/Filippo MONTEFORTE

    Rome - Grands meetings pour les plus jeunes à Rome, Florence ou Milan, marathon d’interviews télévisées depuis sa villa pour Silvio Berlusconi : les candidats ont jeté leurs dernières forces dans la bataille vendredi avant les élections législatives de dimanche en Italie.

    Sur les places et dans les théâtres de la péninsule mais aussi sur les plateaux de télévision, les principaux leaders ont lancé leurs ultimes appels aux électeurs après une campagne marquée par des déclarations virulentes et dominée par les questions liées aux migrants ou à l’insécurité.

    A partir de vendredi minuit en revanche, la loi impose le silence à tous les (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • ITALIE ISOLÉE DANS LA TEMPÊTE MIGRATOIRE
    Article de JÉRÔME GAUTHERET

    Sur les 600 000 migrants arrivés en Italie depuis 2014, la plupart ont traversé la #Méditerranée. Des milliers d’autres y ont péri. L’île de #Lampedusa, avant-poste de l’accueil, est débordée par cette crise humanitaire fortement liée au chaos qui règne en #Libye.

    On rejoint le jardin public en poussant les portes d’une grille qui ne ferme plus depuis longtemps. Puis, après une courte promenade au milieu des agaves et des myrtes, on arrive à un étrange réseau de grottes sommairement aménagées à proximité d’un vieux puits. L’endroit est à peine mentionné par les guides de voyage, mais il mérite qu’on s’y arrête : en effet, le vrai cœur de Lampedusa est là, en ces vestiges
    à peine entretenus d’un sanctuaire millénaire, témoignage unique de ce qu’était l’île avant sa colonisation systématique, au début du XIXe siècle.

    LAMPEDUSA, UNE ÎLE AU CENTRE DU MONDE

    Avant de devenir un paradis touristique perdu au milieu de la Méditerranée, à 150 kilomètres des côtes tunisiennes, en même temps que, pour le monde entier, le symbole de l’odyssée des centaines de milliers de migrants qui, chaque année, bravent tous les dangers pour atteindre l’Europe, Lampedusa a été un havre, un lieu de repos pour les marins de toutes origines qui sillonnaient la mer.

    Marchands phéniciens, arabes ou grecs, chevaliers francs revenant de croisade, pirates barbaresques, pêcheurs en détresse : Lampedusa était leur île. Elle appartenait à tous et à personne. Chacun, du roi de France revenant de Terre sainte au plus humble pêcheur, venait s’abriter ici durant les tempêtes, prier ses dieux et reprendre des forces, en attendant l’accalmie. Aujourd’hui, une chapelle dédiée à
    la Vierge a été aménagée dans la pierre, à deux pas de la grotte, et les habitants viennent, de loin en loin, y déposer quelques fleurs ou prier, dans un calme absolu.

    La " porte de l’Europe ", pour reprendre le nom d’une œuvre d’art installée sur une plage faisant face à l’infini, à la pointe sud de Lampedusa, peut bien être présentée comme une des extrémités de l’Union européenne, un bout du monde exotique. Mais, dès que l’on pose le pied sur l’île, on est assailli par le sentiment inverse : celui d’être au centre d’un espace fluide, au sein duquel les populations ont navigué de rive en rive, depuis toujours. L’impression est encore plus
    saisissante lorsqu’on observe, grossièrement sculptées dans la roche, les traces de ce passé enfoui.

    L’homme qui nous conduit dans ce sanctuaire, un matin d’hiver, s’appelle Pietro Bartolo. Il est né sur l’île en 1956, il en est parti à 13 ans et y est revenu au milieu des années 1980, une fois achevées ses études de médecine. C’est lui qui a fondé, un peu à l’écart du bourg, le petit hôpital qui, aujourd’hui encore, constitue le seul lieu d’assistance, sur terre comme sur mer, à plus de 100 milles nautiques (185 km) à la ronde.

    En tant que directeur de l’#hôpital de Lampedusa, il a accueilli, ces dernières années, des dizaines de milliers de candidats à l’exil sur le quai minuscule qui tient lieu de débarcadère, et les a soignés. Il a aussi eu la terrible responsabilité d’ouvrir, du même geste, des centaines et des centaines de ces grands sacs verts dans lesquels on
    ramène à terre les corps des naufragés. Un film documentaire sorti en 2016, nominé pour l’Oscar, Fuocoammare. Par-delà Lampedusa, dans lequel il jouait son propre rôle, lui a valu une notoriété internationale. A sa manière, lui aussi est devenu un symbole.

    Comme c’est courant ici, l’histoire familiale de Pietro Bartolo est africaine autant qu’italienne. A l’exemple de ces milliers de Siciliens poussés par la misère qui, pendant des décennies, ont pris la mer en sens inverse des migrants d’aujourd’hui pour chercher du travail dans les colonies et protectorats d’Afrique du Nord, la famille de sa mère s’était installée un temps en Tunisie. Cette multitude d’odyssées ordinaires, dont le souvenir est entretenu par les histoires familiales, explique une bonne part des différences de perception du phénomène migratoire entre le nord et le sud de l’Italie.

    LE TEMPS DES " TURCS "

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, #Pietro_Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    Le gouvernement, lui, ne considère pas encore le phénomène comme préoccupant. D’autant plus que, depuis le début des années 1990, l’#Italie a la tête ailleurs. L’arrivée dans les Pouilles, au printemps et en été 1991, de plusieurs dizaines de milliers d’Albanais fuyant la ruine de leur pays a provoqué un choc terrible. Le 8 août, le #Vlora, un cargo venu du port albanais de Durres, est entré dans celui de Bari avec à son bord 20 000 migrants, bientôt installés dans l’enceinte du stade de la ville. La désorganisation est totale : le maire multiplie les appels aux dons et à la solidarité, tandis qu’à Rome le gouvernement cherche un moyen de renvoyer chez eux ces arrivants illégaux… Rien ne sera plus jamais comme avant.

    A l’aune de ce bouleversement venu des Balkans, qui force l’Italie, pour la première fois de son histoire, à se poser la question de l’accueil et de l’intégration, les arrivées sporadiques à Lampedusa ne sont pas perçues au départ comme beaucoup plus qu’une anecdote. Selon les souvenirs des habitants, les migrants venaient surtout des côtes tunisiennes, ils étaient jeunes et en relative bonne santé. La plupart du temps, la traversée était assurée par des passeurs, payés une fois le but atteint. Bref, la route de la #Méditerranée_centrale vivait à l’heure d’une migration "artisanale".

    Mais au fil du temps, dans les années 2000, le phénomène change de nature et d’échelle. "Il ne s’agit pas seulement de géopolitique. Il s’est produit un changement anthropologique dans la jeunesse africaine il y a une quinzaine d’années", assure le vice-ministre italien des
    affaires étrangères et de la coopération, Mario Giro, qui, avant d’entrer en politique, a consacré de nombreuses années à des missions en Afrique comme responsable des questions internationales de la Communauté de Sant’Egidio. "Avant, il s’agissait de projets collectifs : une famille se cotisait pour envoyer un de ses fils en Europe, dit-il. Désormais, ce sont des #hommes_seuls qui décident de
    partir, parce qu’ils considèrent que partir est un droit. Dans les villes africaines, la famille a subi les mêmes coups de la modernité que partout dans le monde. Ces jeunes gens se sont habitués à penser seuls, en termes individuels. Dans leur choix, il y a une part de vérité – les blocages politiques – et la perception que l’avenir n’est pas dans leur pays. Alors, ils partent."
    #facteurs_push #push-factors

    Des gouvernements européens essaient de passer des accords avec les Etats africains pour qu’ils arrêtent en Afrique les candidats à l’Europe, ce qui a pour effet de criminaliser l’activité des #passeurs. Des réseaux de plus en plus violents et organisés se mettent en place.

    VIE ET MORT DE MOUAMMAR KADHAFI

    Un acteur central du jeu régional comprend très tôt le parti à tirer de ce phénomène, face auquel les pays européens semblent largement démunis. C’est le chef de l’Etat libyen, Mouammar #Kadhafi, qui cherche depuis le début des années 2000 à retrouver une forme de respectabilité internationale, rompant avec la politique de soutien au terrorisme qui avait été la sienne dans les années 1980 et 1990.
    Grâce aux immenses recettes de la rente pétrolière, dont il dispose dans la plus totale opacité, le Guide libyen multiplie les prises de participation en Italie (Fiat, Finmeccanica) et les investissements immobiliers. Il entre même au capital du club de football le plus prestigieux du pays, la Juventus de Turin. En contrepartie, le groupe énergétique ENI, privatisé à la fin des années 1990 mais dans lequel l’Etat italien garde une participation importante, conserve le statut d’Etat dans l’Etat dont il jouit en Libye depuis la période coloniale (1911-1942).

    Bientôt, la maîtrise des flux migratoires devient un aspect supplémentaire dans la très complexe relation entre la Libye et l’Italie. " De temps en temps, tous les deux ou trois ans, Kadhafi réclamait de l’argent pour la période coloniale. Et quand ça n’allait pas assez bien pour lui, il faisait partir des bateaux pour se rappeler à nous. C’était devenu pour lui un moyen de pression de plus, et ça signifie également qu’en Libye, des réseaux étaient déjà en place", se souvient Mario Giro.
    #chantage

    Entamées à l’époque du deuxième gouvernement Prodi (2006-2008), et émaillées de moments hauts en couleur – comme cette visite privée à Tripoli du ministre des affaires étrangères italien Massimo D’Alema, un week-end de Pâques 2007, au terme de laquelle Kadhafi a affirmé que l’Italie lui avait promis de construire une autoroute traversant le pays d’est en ouest –, les négociations sont poursuivies par le gouvernement de Silvio Berlusconi, revenu aux affaires au printemps 2008. Elles débouchent sur la signature d’un accord, le 30 août de la même année. En échange de 5 milliards d’euros d’investissements sur vingt-cinq ans et d’#excuses_officielles de l’Italie pour la #colonisation, le dirigeant libyen s’engage à cesser ses reproches, mais surtout à empêcher les départs de migrants depuis ses côtes. Plus encore, les migrants secourus dans les eaux internationales seront ramenés en Libye, même contre leur gré et au mépris du droit de la mer.
    #accord_d'amitié

    L’Eglise et plusieurs ONG humanitaires peuvent bien chercher à alerter l’opinion sur les conditions dans lesquelles sont ramenés à terre les candidats à la traversée, ainsi que sur les innombrables violations des droits de l’homme en Libye, elles restent largement inaudibles. Le colonel Kadhafi peut même se permettre de pittoresques provocations, comme ses visites officielles à Rome en 2009 et 2010, où il appelle publiquement à l’islamisation de l’Europe. Le gouvernement Berlusconi, embarrassé, n’a d’autre solution que de regarder ailleurs.

    L’irruption des "#printemps_arabe s", début 2011, va faire voler en éclats ce fragile équilibre. Le soulèvement libyen, en février 2011, un mois après la chute du président tunisien Ben Ali, est accueilli avec sympathie par les chancelleries occidentales. Mais en Italie, on l’observe avec préoccupation. "Bien sûr, l’Etat libyen de Kadhafi n’était pas parfait, concède #Mario_Giro. Mais il y avait un Etat… Dans les premiers mois de 2011 – je travaillais encore pour Sant’Egidio –, alors que la France semblait déjà décidée à intervenir en Libye, le ministre des affaires étrangères du Niger m’a demandé d’organiser une entrevue avec son homologue italien, Frattini. Nous étions trois, dans un bureau du ministère, et il nous a expliqué point par point ce qu’il se passerait en cas de chute de Kadhafi. Le chaos en Méditerranée, les armes dans tout le Sahel… Tout s’est passé exactement comme il l’a dit. Mais personne n’a voulu l’écouter". Il faut dire qu’en ce début d’année 2011, le prestige international de l’Italie est au plus bas. Très affaiblie économiquement et victime du discrédit personnel d’un Silvio Berlusconi empêtré dans les scandales, l’Italie est tout simplement inaudible.

    En mai 2011, les membres du G8, réunis à Deauville, appellent Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir. "Lors de ce sommet, Silvio Berlusconi a plusieurs fois tenté de prendre la défense du Guide libyen, mettant en avant son aide sur le dossier des migrants et le fait qu’il s’était amendé et avait tourné le dos au terrorisme", se souvient un diplomate français, témoin des discussions. "Mais
    personne n’en a tenu compte." Le chef libyen, chassé de Tripoli en août, mourra le 20 octobre, à Syrte. Quatre semaines plus tard, le gouvernement Berlusconi 4 cessait d’exister.

    Sur le moment, entre l’euphorie de la chute de la dictature et le changement d’ère politique en Italie, ces tensions entre puissances semblent négligeables. Il n’en est rien. Au contraire, elles ne cesseront de resurgir dans le débat, nourrissant en Italie un procès durable contre la #France, accusée d’avoir déstabilisé la situation en Méditerranée pour mieux laisser l’Italie en subir, seule, les conséquences.

    CHAOS EN MÉDITERRANÉE

    Car dans le même temps, les "printemps arabes" provoquent un bouleversement de la situation en Méditerranée. Une fois de plus, c’est à Lampedusa que les premiers signes de la tempête apparaissent. Sur cette île minuscule, en hiver, on compte à peine 5 000 habitants d’ordinaire. Là, ce sont plus de 7 000 personnes venues de #Tunisie qui y débarquent en quelques jours, entre février et mars 2011. La population les accueille avec les moyens du bord, dans des conditions très précaires. Des "permis temporaires de séjours" de trois mois
    sont délivrés aux arrivants par les autorités italiennes. Ainsi, les candidats à l’exil pourront-ils circuler aisément dans tout l’espace Schengen. Plus de 60 000 migrants débarqueront en 2011 ; la grande majorité d’entre eux ne resteront pas en Italie.
    #migrants_tunisiens

    Passé les mois de désorganisation ayant suivi la chute du président tunisien #Ben_Ali, Rome et Tunis concluent en 2012 un #accord_de_réadmission, formalisant le retour au pays des migrants d’origine tunisienne expulsés d’Italie. Assez vite, se met en place une coopération qui, de l’avis de nos interlocuteurs dans les deux pays, fonctionne plutôt harmonieusement.

    En revanche, en Libye, du fait de la déliquescence du pouvoir central, Rome n’a pas d’interlocuteur. Dans un pays livré aux milices et à l’anarchie, des réseaux de trafiquants d’êtres humains s’organisent à ciel ouvert. Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. "J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis."

    En une dizaine de jours, l’opération "#Mare_Nostrum" est mise sur pied. Concrètement, il s’agit d’une opération navale, à la fois militaire et humanitaire, visant à lutter contre les réseaux de passeurs, tout en évitant la survenue de nouveaux drames. Ses effets sont immédiats : en moins d’un an, plus de 100 000 migrants sont secourus et le nombre de morts diminue spectaculairement. Pourtant, le gouvernement Renzi, qui succède à Letta un an plus tard, décide d’y mettre un terme, à l’automne 2014. "Ça ne coûtait pas très cher, environ 8 millions d’euros par mois, et nous avons sauvé des centaines de vie avec ce dispositif, tout en arrêtant de nombreux trafiquants, avance Enrico Letta pour défendre son initiative. Mais très vite, Mare Nostrum a été accusée de provoquer un #appel_d'air… "

    De fait, en quelques mois, le nombre de départs des côtes africaines a explosé. Surtout, une évolution capitale se produit : peu à peu, les passeurs changent de stratégie. Pour ne pas voir leurs bateaux saisis, plutôt que de chercher à gagner un port italien, ils se contentent, une fois arrivés à proximité des eaux italiennes, de débarquer les migrants à bord de petites embarcations, les laissant ensuite dériver
    jusqu’à l’arrivée des secours. La marine italienne, trouvant les migrants en situation de détresse, n’a alors d’autre choix que d’appliquer les règles immuables du #droit_de_la_mer et de les conduire en lieu sûr.

    La suppression de Mare Nostrum par le gouvernement Renzi vise à sortir de cet engrenage. En novembre 2014, est annoncée l’entrée en vigueur de l’opération "#Triton", coordonnée par l’agence européenne #Frontex. Un dispositif de moindre envergure, financé par l’Union européenne, et dans lequel la dimension humanitaire passe au second plan. Las, le nombre de départs des côtes libyennes ne diminue pas. Au contraire, en 2015, plus de 150’000 personnes sont secourues en mer. En 2016, elles seront 181’000. Et pour suppléer à la fin de Mare Nostrum, de nouveaux acteurs apparaissent en 2015 au large des côtes libyennes : des navires affrétés par des #ONG humanitaires, aussitôt
    accusés, eux aussi, de former par leur présence une sorte d’appel d’air facilitant le travail des trafiquants d’êtres humains.

    L’ITALIE PRISE AU PIÈGE

    Pour Rome, les chiffres des secours en mer sont bien sûr préoccupants. Mais ils ne disent pas tout du problème. L’essentiel est ailleurs : depuis la fin de 2013, les pays limitrophes de l’Italie (#France et #Autriche) ont rétabli les contrôles à leurs frontières. Là où, jusqu’alors, l’écrasante majorité des migrants empruntant la route de la Méditerranée centrale ne faisaient que traverser le pays en direction du nord de l’Europe, ils se trouvent désormais bloqués sur le sol italien, provoquant en quelques années l’engorgement de toutes les structures d’accueil. Et les appels répétés à la solidarité européenne se heurtent à l’indifférence des partenaires de l’Italie, qui eux-mêmes doivent composer avec leurs opinions publiques, devenues très hostiles aux migrants.
    #frontière_sud-alpine

    Considéré jusque-là comme un impératif moral par une large part de la population, l’accueil des demandeurs d’asile est l’objet de critiques croissantes. En 2015, en marge du scandale "#Mafia_capitale ", qui secoue l’administration de la commune de Rome, l’Italie découvre que plusieurs coopératives chargées de nourrir et d’héberger les migrants se sont indûment enrichies. S’installe dans les esprits une l’idée dévastatrice : l’#accueil des réfugiés est un "#business " juteux plus qu’une œuvre humanitaire.
    #mafia

    Deux ans plus tard, une série de procédures à l’initiative de magistrats de Sicile en vient à semer le doute sur les activités des ONG opérant en Méditerranée. Le premier à lancer ces accusations est le procureur de Catane, Carmelo #Zuccaro, qui dénonce en avril 2017 – tout en admettant qu’il n’a "pas les preuves" de ce qu’il avance – les ONG de collusion avec les trafiquants. Après trois mois de rumeurs et de fuites organisées dans la presse, début août 2017, le navire de l’ONG allemande #Jugend_Rettet, #Iuventa, est placé sous séquestre, tandis qu’il a été enjoint aux diverses organisations de signer un "code de bonne conduite", sous le patronage du ministre de l’intérieur, Marco #Minniti, visant à encadrer leurs activités en mer. La plupart des ONG, dont Médecins sans frontières, quitteront la zone à l’été 2017.
    #code_de_conduite

    Tandis que le monde entier a les yeux tournés vers la Méditerranée, c’est en réalité en Libye que se produit, mi-juillet, une rupture majeure. En quelques jours, les départs connaissent une chute spectaculaire. Moins de 4000 personnes sont secourues en mer en août, contre 21’000 un an plus tôt, à la même période. La cause de ce coup d’arrêt ? Le soutien et l’équipement, par Rome, des unités libyennes
    de #gardes-côtes, qui traquent les migrants jusque dans les eaux internationales, au mépris du droit de la mer, pour les reconduire dans des camps de détention libyens. Le gouvernement italien conclut une série d’accords très controversés avec différents acteurs locaux en
    Libye.
    #accord #gardes-côtes_libyens
    v. aussi : http://seen.li/cvmy

    Interrogé sur les zones d’ombre entourant ces négociations, et les témoignages venus de Libye même affirmant que l’Italie a traité avec les trafiquants, Marco Minniti nie la moindre entente directe avec les réseaux criminels, tout en mettant en avant l’intérêt supérieur du pays, qui n’arrivait plus, selon lui, à faire face seul aux arrivées. "A un moment, confiait-il fin août 2017 à des journalistes italiens, j’ai eu peur pour la santé de notre démocratie."

    De fait, l’accueil de 600’000 migrants depuis 2014 et l’attitude des partenaires européens de l’Italie, qui ont poussé à l’ouverture de "#hotspots" (centres d’enregistrement des migrants) en Sicile et dans le sud de la Péninsule, sans tenir leurs engagements en matière de #relocalisation (à peine 30 000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce concernés à l’automne 2017, contre un objectif initial de 160’000), a nourri le rejet de la majorité de centre-gauche au pouvoir. Il a alimenté le discours xénophobe de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et la montée des eurosceptiques du Mouvement 5 étoiles. A quelques jours des élections du 4 mars, celui-ci est au plus haut dans les sondages.

    Depuis l’été, les départs des côtes africaines se poursuivent
    sporadiquement, au gré de la complexe situation régnant sur les côtes libyennes. Resteque des centaines de milliers de candidats à l’exil – ils seraient de 300’000 à 700’000, selon les sources – sont actuellement bloqués en Libye dans des conditions humanitaires effroyables. Pour le juriste sicilien Fulvio Vassallo, infatigable défenseur des demandeurs d’asile, cette politique est vouée à l’échec, car il ne s’agit pas d’une crise migratoire, mais d’un mouvement de fond. "Pour l’heure, l’Europe affronte le problème avec
    la seule perspective de fermer les frontières, explique-t-il. Et ça, l’histoire des vingt dernières années nous démontre que c’est sans espoir. Ça n’a pas d’autre effet que d’augmenter le nombre de morts en mer."

    Depuis 2014, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 13’500 personnes au moins ont trouvé la mort en mer, sur la route de la Méditerranée centrale. Sans compter la multitude de ceux, avalés par les eaux, dont on n’a jamais retrouvé la trace.


    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/23/l-italie-seule-dans-la-tempete-migratoire_5261553_3210.html

    Un nouveau mot pour la collection de @sinehebdo sur les mots de la migration : #Les_Turcs

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, Pietro Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    #histoire

    #abandon de l’Italie :

    Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. « J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis. »

    #asile #migrations #réfugiés #mourir_en_mer #frontières

    • C’est une manière de classer les étrangers en mouvement ou en attente de statut par le pays d’accueil.
      Migrants pour étrangers en mouvement. Immigrés pour étrangers sur le territoire national quelque soit leur statut.
      Demandeur d’Asile pour ceux qui font une demande de protection.
      Réfugiés pour ceux qui ont obtenu cette protection.
      Sans papiers pour ceux qui n’ont pas encore obtenu un statut qu’ils aient fait la demande ou non. Le terme administratif en France est ESI, étranger en situation irrégulière.
      Exilés pour ceux qui ont quitté leur pays d’une manière volontaire ou involontaire avec ce qui implique de difficultés et de sentiment d’éloignement de son pays.

    • Solidarietà Ue: gli altri paesi ci hanno lasciati da soli?

      Tra settembre 2015 e aprile 2018 in Italia sono sbarcate quasi 350.000 persone. A fronte di ciò, i piani di ricollocamento d’emergenza avviati dall’Unione europea prevedevano di ricollocare circa 35.000 richiedenti asilo dall’Italia verso altri paesi Ue: già così si sarebbe dunque trattato solo del 10% del totale degli arrivi. Inoltre i governi europei avevano imposto condizioni stringenti per i ricollocamenti: si sarebbero potuti ricollocare solo i migranti appartenenti a nazionalità con un tasso di riconoscimento di protezione internazionale superiore al 75%, il che per l’Italia equivale soltanto a eritrei, somali e siriani. Tra settembre 2015 e settembre 2017 hanno fatto richiesta d’asilo in Italia meno di 21.000 persone provenienti da questi paesi, restringendo ulteriormente il numero di persone ricollocabili. Oltre a queste limitazioni, gli altri paesi europei hanno accettato il ricollocamento di meno di 13.000 richiedenti asilo. La solidarietà europea sul fronte dei ricollocamenti “vale” oggi dunque solo il 4% degli sforzi italiani e, anche se si fossero mantenute le promesse, più di 9 migranti sbarcati su 10 sarebbero rimasti responsabilità dell’Italia.

      Oltre al fallimento dei ricollocamenti, neppure le risorse finanziarie destinate dall’Europa all’Italia per far fronte all’emergenza hanno raggiunto un livello significativo. Al contrario, gli aiuti europei coprono solo una minima parte delle spese italiane: nel 2017, per esempio, gli aiuti Ue ammontavano a meno del 2% dei costi incorsi dallo Stato italiano per gestire il fenomeno migratorio.

      https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/fact-checking-migrazioni-2018-20415
      #aide_financière

  • Législatives en Italie : un enjeu de taille pour l’Union européenne

    Depuis le Brexit, rien n’effraie davantage les technocrates de Bruxelles que « l’effet domino ». La Commission Européenne croyait son institution toute puissante, indispensable et que les menaces de sortie des traités seraient inexorablement vaines. Il n’en est plus rien, désormais, et les droites souverainistes n’hésitent plus à jouer d’alliances avec les extrêmes-droites.
    Cette conjoncture politique ne concerne plus uniquement les pays d’Europe de l’Est. Les Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche emboîtent le pas, eux-aussi.

    C’est dans ce climat d’hostilité toujours croissante, envers l’UE, que vont se jouer les élections générales en Italie. En effet, les sondages annoncent des scores élevés pour le Mouvement 5 Étoiles. La Ligue du Nord et Fratelli d’Italia, quant à eux, se voient prédire une progression conséquente. Au milieu de tout cela, Silvio Berlusconi et Forza Italia sont encore hésitant, entre une coalition avec le Parti Démocrate de Matteo Renzi, ou une coalition englobant les deux partis d’extrême-droite.

    Les questions économiques et européennes sont évidemment au coeur des enjeux de tractation, et les mouvements souverainistes sont bien partis pour tirer leurs épingles du jeu. La stratégie « ni de droite ni de gauche » du M5S, quant à elle, semble conquérir une large part de l’assentiment populaire, au sein d’un pays pourtant historiquement européiste. En fin de compte, l’inconnue concerne moins le résultat du scrutin que la coalition qui gouvernera l’Italie, en fin de compte. Le maigre espoir qui subsiste encore, à gauche, pourrait venir du score que fera le jeune mouvement Potere al Popolo.

    https://www.lemediatv.fr/articles/elections-en-italie-la-grande-cacophonie
    https://theconversation.com/legislatives-en-italie-un-enjeu-de-taille-pour-lunion-europeenne-92
    https://seenthis.net/messages/672492

    #Les_nouvelles_droites #Italie #élections #Europe

  • #images et pouvoirs : #Berlusconi et les « #veline »

    Quels sont les effets de la #culture_visuelle sur la construction du pouvoir politique ? Loin d’une vision instrumentale qui ne verrait dans les images que des moyens neutres utilisés par les chefs et leur entourage pour asseoir leur pouvoir, Francesca Martinez Tagliavia pense leur signification politique à partir de la manière dont elles sont produites, tant par les acteur-ices que par les spectateurs·ices. En étudiant le rôle et l’histoire des veline, ces #femmes qui accompagnaient Silvio Berlusconi sur les plateaux de #télévision, l’autrice propose de déconstruire le pouvoir d’un chef à partir du #discours de celles qui ont contribué, par leur image, à produire son #charisme. C’est par une critique venue des marges du pouvoir qu’on peut, selon elle, élaborer un discours à la hauteur de nos exigences politiques.


    http://www.vacarme.org/article3078.html
    #pouvoir #femmes
    cc @wizo @albertocampiphoto

  • La guerre de position qui vient | Gaël Brustier
    https://www.lemediatv.fr/node/465

    Le système partisan de la Vème République a sombré corps et bien, vers quel nouveau paysage politique avançons-nous ? C’est la question que pose ici le politologue Gaël Brustier, auteur d’« A demain Gramsci ».

    La crise de 2008 a ébranlé les démocraties européennes. Les régimes politiques des pays de l’Union européenne sont touchés. Le régime politique de l’UE lui-même est atteint. C’est la légitimité ce ces régimes qui a été ébranlé. Un régime, ce n’est pas qu’un système institutionnel. Les rouages de la Vème République comme ceux de la Seconde République italienne, comme ceux également du régime de 78 en Espagne fonctionnent encore. En revanche, davantage de citoyens se tiennent éloignés des scrutins électoraux, nombre d’entre eux manifestent une défiance croissante envers le système partisan en place. Ainsi en Italie, dans le sillage de Beppe Grillo, toute une Italie répudie système partisan et système médiatique, tantôt lié aux partis tantôt à la seule puissance privée de Silvio Berlusconi. L’Europe entière a chancelé ou continue d’éprouver les conséquences de secousses tour à tour financière, économique, idéologique, politique et institutionnelles...

    ...Gramsci parlait de « guerre de position » pour décrire les batailles que devraient engager les révolutionnaires dans les sociétés occidentales. Ce combat lent, pour chaque casemate, chaque tranchée, n’est pas moins utile qu’auparavant. Au contraire. Il prend davantage de sens mais implique qu’on parte avec de fermes analyses et convictions en bandoulière...

    #leMédia #débats #projet_collectif #espace_d'expression #nouvel_horizon

  • Gianluigi Nuzzi, la bête noire du Vatican

    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/11/26/gianluigi-nuzzi-la-bete-noire-du-vatican_5220528_4497186.html

    Il est celui par qui les VatiLeaks arrivent. Dans un nouvel ouvrage, le journaliste italien lève le voile sur des abus sexuels commis au sein du Saint-Siège.

    Enfant, Gianluigi Nuzzi faisait sonner les cloches de la petite église du village du Frioul où il passait ses vacances. A l’école élémentaire, à Milan, la ville où il réside toujours, il avait pour institutrice une cousine d’Albino Luciani, cardinal de Venise, qui deviendra pape sous le nom de Jean Paul Ier, le 26 août 1978, avant de s’éteindre subitement trente-trois jours et six heures de règne plus tard. « Elle nous parlait souvent de lui, de son sourire, de sa simplicité. »

    S’il tient tant à ces petits détails, c’est qu’il entend souligner – alors qu’est sorti, le 9 novembre, en Italie et en France, Péché originel (Flammarion), son quatrième livre de révélations sur les dessous du Vatican – qu’il n’a rien contre la religion catholique en général ni contre les papes en particulier. « On peut être baptisé, avoir la foi et enquêter sur les institutions religieuses, je ne vois pas le problème. »

    Après avoir scruté le fonctionnement suspect de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), autrement dit la « banque du pape » par laquelle ont transité l’argent de la Mafia et les pots-de-vin des hommes politiques (Vatican SA, éd. Hugo et Cie, 2011) ; expertisé la gestion désinvolte des finances de l’Etat du Saint-Siège (Sa Sainteté, scandale au Vatican, éd. Privé, 2012) – un scandale qui aurait mené Benoît XVI à se retirer ; mis au jour une vaste affaire de détournement de fonds destinés aux indigents (Chemin de croix, Flammarion, 2015), le journaliste révèle cette fois rien moins que des abus sexuels qui se seraient déroulés au pré-séminaire Saint-Pie-X, à l’ombre de la coupole de la basilique Saint-Pierre et à seulement quelques mètres de la résidence Sainte-Marthe, où loge François depuis le début de son pontificat.

    Dans la cuisine du bel appartement où il nous reçoit, en ce dimanche de novembre, Gianluigi Nuzzi, 48 ans et chauve comme un genou, explique qu’il a voulu dans son dernier livre « en tissant les fils du sang, du sexe et de l’argent reconstruire la toile d’araignée dans laquelle le pape est retenu prisonnier et ses prédécesseurs avant lui. Le Vatican est un lieu de pressions réciproques, de secrets qui sont autant d’armes pour contrer l’autorité du pape, de silences qui pèsent comme des tombes. Schématiquement, deux blocs de pouvoir s’affrontent : ceux qui veulent les réformes et ceux qui s’y opposent, de peur que ne soient révélées leurs combines, en s’aidant, au besoin, du chantage ».

    Pas de sécurité qui tienne

    Nuzzi en profite aussi pour parcourir de nouvelles pistes dans des affaires anciennes. De quoi Jean Paul Ier est-il vraiment mort ? Pourquoi une gamine de 15 ans, Emanuela Orlandi, fille d’un fonctionnaire du Vatican, s’est-elle volatilisée à jamais, un jour de juin 1983 ? Pourquoi l’un de ses ravisseurs et assassins présumés, un caïd notoire de la malavita romaine, assassiné en 1990, a-t-il bénéficié du repos éternel dans la crypte de la basilique Saint-Apollinaire de Rome, un honneur normalement réservé aux prélats notoires ?

    Pourquoi le Vatican a-t-il refusé de collaborer pleinement avec la justice italienne sur cette affaire qui hante l’Italie au point qu’il ne se passe pas une semaine sans que la presse en parle ? Pourquoi l’homme de confiance de Benoît XVI à la tête de l’IOR a-t-il démissionné sans explication, craignant pour sa vie ? Autant de questions qui vous font regarder d’un air légèrement apeuré la grande muraille qui cerne la cité-Etat et dissimule ses secrets.

    Sur la table de la cuisine traînent les restes d’un gâteau d’anniversaire. Des enfants jouent dans le salon. Il y a une machine à expresso sur le plan de travail, une trancheuse à jambon rutilante et une petite caméra au-dessus de la porte, de même que dans toutes les autres pièces. On ne sait jamais. Nuzzi ne s’explique toujours pas comment certains documents confidentiels sur lesquels il travaillait au moment de l’écriture de Chemin de croix se sont retrouvés dans la presse avant la parution du livre, comme si quelqu’un avait souhaité, en faisant fuiter une partie des révélations, en atténuer les effets. « J’essaie de vivre normalement, dit-il. Je n’utilise pas de messagerie cryptée. Ces caméras me rassurent, mais quand on a affaire à un Etat aussi fort, il n’y a pas de sécurité qui tienne. »

    Comme un roman d’espionnage

    Pour confesser Kamil Tadeusz Jarzembowski, le jeune séminariste polonais à l’origine des révélations sur les abus sexuels dans l’enceinte du Vatican, il lui a donné rendez-vous sur la terrasse du Marcella Royal Hotel. Un lieu ouvert, difficile à espionner, et suffisamment loin du Saint-Siège pour garantir la confidentialité de leur face-à-face. Pour prendre connaissance des documents de l’IOR mettant en lumière les étranges mouvements de fonds entre des comptes, il s’est réfugié dans la discrète villa d’une amie à la périphérie de la capitale italienne. « C’était étrange, se souvient-il, il y avait des mômes qui rentraient de l’école, un chien qui jouait sur la pelouse. Et moi qui manipulais des bordereaux d’encaissement douteux. »

    Légèrement parano, Gianluigi Nuzzi ? Depuis le succès de Vatican SA (250 000 exemplaires en Italie, traduit en 14 langues), sa première enquête fondée sur les archives secrètes de monseigneur Renato Dardozzi, un influent conseiller du Saint-Siège, la genèse de ses livres s’apparente de plus en plus à des romans d’espionnage à mesure que ses sources se rapprochent de la « troisième loge », comme on appelle l’étage du Vatican où siège la secrétairerie d’Etat, autrement dit le gouvernement du plus petit Etat du monde.

    « Souvent, ce sont les informateurs qui me sollicitent directement. Mais je ne suis pas une boîte aux lettres. Je vérifie et recoupe toutes les infos. » En 2011, c’est Paolo Gabriele, le propre majordome de Benoît XVI, qui prend contact avec lui. Cette gorge profonde, qui assiste le pape dans son activité quotidienne et regarde parfois la télévision avec lui le soir, se veut le représentant d’un « groupe de personnes » convaincues que des « forces obscures et coalisées » s’opposent à la volonté de Joseph Ratzinger de mener à bien son œuvre de réforme de l’Église.

    Pour le prouver, Gabriele photocopie une partie de la correspondance de Benoît avec Mgr Vigano, ancien responsable de l’administration du Saint-Siège, et contacte le journaliste. Les deux hommes se retrouvent dans un appartement vide du quartier de Prati, à Rome. Ils ne se parlent pas avant d’avoir vérifié que des micros n’ont pas été posés entre deux rendez-vous auxquels se rend Paolo Gabriele, ses précieux documents agrafés à la doublure de sa veste. Le majordome sera arrêté le 23 mai 2012, jugé et condamné à 18 mois de prison avec sursis avant d’être gracié par Benoît XVI.

    Scoop retentissant et procès

    Deux ans après les premiers VatiLeaks, Nuzzi frappe encore plus fort en obtenant les dossiers de travail de la Cosea, la commission de contrôle des finances du Vatican mise en place par François dès le début de son pontificat, en mars 2013. Une fois encore, des informateurs bien intentionnés le contactent, certains d’aider le pape à venir à bout des dérives de la curie et de dépenses jugées « hors contrôle ».

    Une fois encore, deux camps s’affrontent ouvertement : d’un côté, les gestionnaires austères et frugaux, regroupés autour de François ; de l’autre, les dépensiers, les habitués de la pourpre, des dentelles et de l’apparat comme le cardinal Tarcisio Bertone, numéro deux de la curie, qui vient de faire restaurer, pour 500 000 euros en partie prélevés sur la dotation d’un hôpital romain, son appartement de fonction avec terrasse.

    Un homme, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, un prélat frustré dans ses ambitions, et une femme, Francesca Immacolata Chaouqui, une intrigante en mal de notoriété, tous deux membres de la Cosea, proches de l’Opus Dei et peut-être amant et maîtresse, vont lui fournir clés en main son scoop le plus retentissant, sur le détournement à grande échelle du denier de Saint-Pierre, une quête mondiale destinée à alimenter des œuvres de charité.

    Mais, cette fois, le Vatican décide de réagir, au risque du ridicule. Soupçonnés dès avant la sortie de Sa Sainteté par les limiers de la gendarmerie du Saint-Siège, Balda et Chaouqui sont interpellés. Nuzzi n’échappe pas à un procès, qui s’ouvre le 24 novembre 2015 pour « vol et divulgation illégale d’informations confidentielles », un délit passible de huit ans de prison.

    « C’était la première fois que j’entrais au Vatican », s’amuse-t-il. Huit mois plus tard, il est acquitté avec un autre confrère – Emiliano Fittipaldi, qui, grâce aux mêmes sources, avait publié Avarizia (Feltrinelli, non traduit). Francesca Chaouqui obtient une condamnation avec sursis. Seul le prêtre sera incarcéré pour dix-huit mois. « Je redoutais le verdict, se souvient Nuzzi, bien que le risque que j’aille en prison fût assez mince. Il aurait pour cela fallu que le Vatican demande et obtienne mon extradition. Mais une sanction aurait fait de moi le journaliste condamné par l’Eglise pour le restant de ma vie. »

    Best-sellers et bête de télé

    De ces journées d’audience, assis sur l’inconfortable banc de bois des prévenus dans le minuscule tribunal du Vatican, où la presse n’était admise qu’à raison de six représentants par jour soigneusement sélectionnés, il garde le souvenir d’un grand huissier tout vêtu de noir, debout à ses côtés. « Un jour, il s’est penché vers moi pour me dire : “Je ne manque jamais une diffusion de ‘Quarto Grado’.” »

    « Quarto grado » (Quatrième degré), c’est l’autre vitrine de Gianluigi Nuzzi. Cette émission de télévision du groupe Mediaset, propriété de Silvio Berlusconi, se propose, une fois par semaine depuis 2010, de revenir sur les énigmes de la cronaca nera (« chronique noire », les faits divers) italienne. Nuzzi en a pris les rênes en 2013. « Dramatique », « révélation », « mystère » sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche du présentateur, soulignés à chaque fois par une musique de thriller.

    Dimanche 19 novembre, au soir de notre visite, l’émission était consacrée au chapitre de Péché originel concernant la mort, forcément énigmatique, de Jean Paul Ier : infarctus ou empoisonnement ? Nul doute qu’on se posera encore la question dans dix ans. Drôle d’effet, cependant, de voir Nuzzi homme de télévision faire la promotion de Nuzzi auteur de best-sellers, pendant que, sur une autre chaîne du groupe, une émission d’info-divertissement diffusait les confessions d’une des victimes présumées des abus sexuels au Vatican, avec force références au livre de Nuzzi enquêteur. Un modèle économique parfait…

    « Je ne parle jamais de ses livres. C’est un principe, s’agace au téléphone un vaticaniste d’un grand quotidien italien, qui souhaite conserver l’anonymat. Les soi-disant révélations de Péché originel étaient connues de tous ceux qui s’intéressent au Vatican. Quant à l’histoire des prétendus abus sexuels, elle a été proposée à d’autres journalistes, qui n’ont pas jugé les témoignages suffisamment fiables. »

    « A Rome, c’est surtout l’immobilisme qui prévaut »

    Derrière ces propos perce l’agacement de ceux qui, au quotidien, décortiquent les activités du pape et voient paraître tous les deux ans en librairie un livre les faisant passer pour des complices ou des aveugles. « Les vaticanistes italiens sont des enfants de chœur qui font passer leur foi avant leur travail, c’est pourquoi ils sortent rarement de grosses affaires, raille Nuzzi. Moi, je n’ai pas peur des faits ni de leurs conséquences, je me contente de les raconter. »

    Marco Politi, ex-plume du quotidien La Repubblica et écrivain (François parmi les loups, éd. Seuil), est plus indulgent. Pour avoir été aussi correspondant à Moscou, il connaît la difficulté d’enquêter « sur le Kremlin, la Cité interdite ou le Vatican, les pouvoirs derrière les murs ». « Les livres de Nuzzi sont très importants afin de faire comprendre aux catholiques les intérêts économiques de la curie. Toutefois, sa théorie des blocs antagonistes au sein de l’Église doit être nuancée. A Rome, c’est surtout l’immobilisme qui prévaut. 20 % de la curie soutient le pape, 10 % est contre lui, et 70 % attend le prochain pontife. » Du boulot en perspective pour Gianluigi Nuzzi.

    Mais en a-t-il envie ? « Les marchands sont toujours dans le temple », se désole-t-il. Page 235 de Péché originel, il écrit : « Il sera inévitable de descendre aux Enfers pour y découvrir ces secrets des palais sacrés qui aujourd’hui encore tiennent en échec les réformes de François. » Une façon d’admettre qu’il n’y est pas parvenu.

    Dans sa cuisine milanaise, alors que la nuit est tombée, il rêve d’un autre sujet. Il a en tête l’histoire de deux femmes qu’un ami lui a racontée : l’une a participé à l’élaboration de la bombe atomique, l’autre s’y est opposée. Ou un ouvrage politique sur les « visionnaires ». Il a le temps de décider. Le succès de ses livres le met à l’abri du besoin. Les éditeurs le courtisent. « Je n’ai pas acheté pour autant une Ferrari, mais cela me permet de payer une bonne école à mes enfants. » Précision : c’est une école catholique.

  • Berlusconi se démène pour peser sur les élections italiennes de 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/221117/berlusconi-se-demene-pour-peser-sur-les-elections-italiennes-de-2018

    Silvio Berlusconi lors d’un meeting de #Forza_Italia, à Catane, en Sicile, le 2 novembre 2017 © Reuters / Antonio Parrinello La Cour européenne des droits de l’homme se penche mercredi sur le cas de l’ancien premier ministre italien, actuellement inéligible. Au-delà de la décision des juges, le Cavaliere affûte sa stratégie pour peser, coûte que coûte, sur les prochaines législatives en #Italie, prévues en mars. Jusqu’à réfléchir à s’allier avec #Matteo_Salvini, le patron de la #Ligue_du_Nord.

    #International #Mediaset #Silvio_Berlusconi

  • (20+) G8 à Gênes : des manifestants ont été torturés, admet le chef de la police italienne - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/07/20/g8-a-genes-des-manifestants-ont-ete-tortures-admet-le-chef-de-la-police-i

    « La gestion de l’ordre public au G8 de Gênes fut tout simplement catastrophique. » Il aura fallu seize ans presque jour pour jour après la mort du jeune manifestant Carlo Giuliani, le 20 juillet 2001, pour que les autorités italiennes reconnaissent officiellement leurs responsabilités. Dans une interview au quotidien la Repubblica ce mercredi, le chef de la police Franco Gabrielli, en poste depuis avril 2016, a ainsi admis que « les excuses a posteriori » n’étaient pas suffisantes et qu’il fallait aujourd’hui affronter sans détour les brutalités commises, durant plusieurs jours, au cours et en marge du sommet international – le premier en Italie après le retour au pouvoir de Silvio Berlusconi. « A Gênes, un nombre incalculable de personnes innocentes ont subi des violences physiques et psychologiques qui les ont marquées à vie, a reconnu Franco Gabrielli. Si aujourd’hui encore, seize ans plus tard, c’est un motif de douleur, de rancœur, de défiance [envers la police], cela signifie que la réflexion n’a pas été suffisante. »

    Franco Gabrielli va plus loin en parlant aussi des sévices infligés aux manifestants conduits à la caserne de Bolzaneto, transformée selon lui en « Garage Olimpo », en référence au sinistre centre d’interrogatoire de la dictature argentine. « A Bolzaneto, il y a eu des actes de torture », s’indigne Gabrielli, qui va jusqu’à affirmer que son prédécesseur de l’époque, Gianni De Gennaro, aurait dû assumer ses responsabilités et démissionner. « Il l’a fait, mais j’ai refusé sa démission », a précisé en réaction Claudio Scajola, le ministre de l’Intérieur de l’époque, qui a finalement admis lui aussi qu’il est « indéniable qu’à Gênes, il y a eu certaines actions des forces de l’ordre sévèrement condamnables ». De son côté, le secrétaire national de la Gauche italienne et ancien leader des anti-G8, Nicola Fratoianni, a salué « l’interview courageuse de Gabrielli. Malheureusement, nous avons dû attendre seize ans pour entendre ces paroles. »

    #Gênes #Police #Autoritarisme

  • Secrets de candidats : l’ombre de Moon plane sur Marine Le Pen - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/magazine/grand-angle/secret-de-candidats-l-ombre-de-moon-plane-sur-marine-le-pen-21-04-2017-68

    Marine Le Pen est peut-être fâchée avec son papa, mais pas avec tous ses vieux copains. En janvier dernier, lorsqu’elle a tenté de rencontrer Donald Trump, c’est à l’un d’eux qu’elle s’est adressée, Pierre Ceyrac. Neveu de l’ex-président du CNPF (l’ancêtre du Medef) et député FN de 1986 à 1988 dans le Nord, ce dernier a aussi représenté en France la secte du révérend Moon. Dans les années 1980, le gourou décide de soutenir, parfois financièrement, un leader conservateur par grand pays. C’est cet étonnant réseau « moonien » qui permet à Pierre Ceyrac d’organiser, en 1987, la fameuse poignée de mains entre Jean- Marie Le Pen et Ronald Reagan, deux « protégés » de Moon. Fin 2003, Marine Le Pen, alors en pleine ascension, se rend à New York pour déposer une gerbe sur les vestiges du World Trade Center, accompagnée de son mari d’alors, Eric Iorio, et de Louis Aliot, son compagnon actuel. Qui est leur contact sur place ? L’incontournable Pierre Ceyrac, qui a pourtant quitté le FN en 1994, et la secte Moon en 1999. Il leur présente un lobbyiste italien qui a travaillé pour Silvio Berlusconi, Guido Lombardi, chargé de leur obtenir des rendez-vous avec des personnalités républicaines. Entre deux entretiens discrets, Le Pen, Iorio et Aliot visitent la ville en limousine, émerveillés. Quatorze ans plus tard, le contact américain de la candidate du FN demeure Pierre Ceyrac, 70 ans et toujours acoquiné avec Guido Lombardi. Mais le carnet d’adresses des deux compères a vieilli et ne permet finalement pas à Marine Le Pen de rencontrer le président, ni même un membre de son équipe. Seul restera de ce séjour l’image de la candidate, attablée avec Pierre Ceyrac, Guido Lombardi et Louis Aliot dans un café de la tour Trump.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • La défaite de Renzi, le populiste Le Courrier - Benito Perez - Lundi 05 décembre 2016
    http://www.lecourrier.ch/144828/la_defaite_de_renzi_le_populiste

    Ils incarnaient le centre-gauche européen, prisonnier du consensus pro-austérité, qui a laissé étrangler la Grèce sans mot dire. Tour à tour, ils avaient émulé Gerhard Schröder, obtenant l’assouplissement de la protection légale de leurs travailleurs, démantèlement de vieilles conquêtes syndicales qu’aucun gouvernement de droite n’avait pu réaliser auparavant. Tous deux ont aussi échoué à relancer la croissance par la baisse de la fiscalité des entreprises. Les circonstances ont voulu que Matteo Renzi et François Hollande annoncent leur retrait à quelques jours d’intervalle. Mais le hasard n’est que partiel : les aveux d’échec du premier ministre italien et du président français closent à merveille une année noire pour l’establishment européen.

    A priori, la réforme institutionnelle rejetée dimanche en Italie par 59% des voix pouvait sembler éloignée des enjeux macro-économiques et européens. L’intention était même louable, tant le système bicaméral italien est complexe et onéreux. Et pourtant ! L’attribution d’une majorité automatique au parti arrivé en tête des législatives devait bel et bien assurer une stabilité politique suffisante pour « réformer l’Italie », selon la novlangue néolibérale, reprise en cœur par les médias favorables à la réforme. Une bipolarisation de la vie politique qui avait aussi l’avantage d’affaiblir « les extrêmes », au profit d’une alternance de façade. Dans le projet constitutionnel présenté aux électeurs, la domestication du vote des Italiens était encore renforcée par la centralisation des pouvoirs sur Rome et la politisation du Sénat – dont les membres devaient dès lors être cooptés.

    Mais surtout, le référendum de ce week-end a été transformé par le propre Renzi en plébiscite. Pour le Florentin, un « oui » dans les urnes était synonyme de blanc-seing à sa politique de réduction des dépenses et de libéralisation de l’économie. En mettant en jeu sa fonction, le premier ministre voulait forcer la main des indécis, s’érigeant en seul rempart contre le chaos et le « populisme », alors qu’il jouait justement là avec l’un des pires ressorts de ce populisme qu’il prétendait combattre.

    Cette posture d’homme providentiel, au-dessus des partis, Matteo Renzi l’avait déjà endossée en 2013 et 2014 au moment de poignarder ses collègues du Parti démocrate, Bersani et Letta, avec le soutien de Silvio Berlusconi, pour s’ouvrir les portes du Palais Chigi. Une fois au pouvoir, le pseudo-ennemi du populisme n’avait pas tardé à faire vibrer la fibre antifonctionnaires – « Fini le bon temps pour les tricheurs ! », avait-il éructé, en autorisant le licenciement express d’agents de l’Etat pour abstentionnisme. Et de qualifier la loi libéralisant les congés abusifs de « Jobs Act », ou « loi pour l’emploi ». Le Meilleur des mondes n’est pas loin.

    Après trois ans de prétendues « réformes indispensables », de « modernisation », de « coups de jeune », que reste-t-il de l’ambitieux programme de l’ex-publicitaire ? Une Italie en panne de croissance, des millions d’exclus, des droits sociaux en recul, des services publics en déliquescence. Les données à disposition le montrent d’ailleurs clairement : le gros du « non » à Renzi se récolte chez les jeunes (68% chez les moins de 34 ans), parmi les chômeurs (65,8% en moyenne dans les cent districts ayant le taux de chômage le plus élevé) et dans les régions périphériques (+70% en Sardaigne et en Sicile).

    S’il ne faut pas minimiser la dimension conservatrice de ce « non », voir dans ce vote une « poussée populiste » similaire à celle du Brexit ou du vote pro-Trump serait un non-sens et une grossière erreur. Reste à savoir qui tirera profit de cette salutaire débandade.

    #Italie #union_européenne #Matteo_Renzi #Non

  • Après deux gouvernements non-élus, les Italiens votent pour la démocratie Solidaire - Marc Botenga - 5 Décembre 2016
    http://solidaire.org/articles/apres-deux-gouvernements-non-elus-les-italiens-votent-pour-la-democratie

      No ! » Les Italiens ont été clairs. Lors du référendum qui a eu lieu ce dimanche 4 décembre, ils ont majoritairement rejeté la réforme de la Constitution. Un message clair au social-démocrate Renzi, à toute la classe politique italienne, mais aussi à l’Union européenne : les gens veulent plus de participation populaire. Après deux gouvernements non-élus, les Italiens disent « Basta ! ».

    Le résultat du référendum est sans appel, avec un taux de participation de 65 % et 60 % des votants qui ont dit « non » au projet du premier ministre Matteo Renzi. Il s’agit d’un message clair des Italiens au social-démocrate Renzi, à toute la classe politique italienne, mais aussi à l’Union européenne. Un message de démocratie à cette classe politique qui a voulu exclure le peuple. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agissait : une constitution moins démocratique, avec moins de participation populaire. Après deux gouvernements non-élus, les Italiens ont maintenant dit : Basta !


    Des gouvernements sans et contre le peuple
    La campagne pour le « Non » a en premier lieu été une campagne démocratique. Son succès est celui des militants de base et du travail de terrain d’une grande variété d’acteurs.

    Après la chute de Berlusconi, en 2011, l’Union européenne avait imposé – sans élections - Mario Monti comme premier ministre et ministre de l’économie. Ancien conseiller de la banque d’affaires Goldman Sachs et de Coca-Cola, Monti avait passé dix ans à la Commission européenne. Il en profitait pour faire passer des mesures d’austérité et des coupes dans les pensions. Monti avait aussi initié la réforme du marché du travail que Renzi terminera.

    En 2014, Renzi devient le deuxième Premier ministre (Président du Conseil, selon la terminologie italienne) non-élu en trois ans, remplaçant son collègue de parti Enrico Letta. Renzi se fait un ardent défenseur des « réformes structurelles » de l’Union européenne. Sa loi Peeters à lui, qu’il appelle « Jobs Act », facilitera les licenciements collectifs, et supprime l’article 18 de la loi du travail. Cet article 18, dont la portée avait déjà été fortement affaiblie, garantissait une protection en cas de licenciement illégal. Berlusconi avait essayé d’abolir cet article, mais les travailleurs italiens s’étaient mobilisés en masse. Sans aucun mandat populaire, Renzi a ensuite forcé la main, là où les gouvernements de droite avaient échoué.

    Marre
    C’est ce même Renzi, non-élu et anti-social, qui voulait maintenant réformer la Constitution à son image. Le Sénat ne serait plus élu directement, et proposer une loi au Parlement deviendrait plus difficile pour les citoyens. Pas question, rétorquent donc les Italiens en masse.

    Des années faites de cadeaux aux banques et aux multinationales, des années d’austérité et de concurrence européenne ont quasiment mis à genoux l’économie italienne. C’est aussi cette politique qu’a refusé la population. Pour Eleonora Forenza, parlementaire européenne italienne du groupe de la Gauche unie européenne (GUE/NGL), Renzi appliquait à la lettre ce que demandent le capital financier, l’Europe des banques et notamment la banque d’affaires américaine JP Morgan. En 2013, cette société financière américaine affirmait que les systèmes politiques des pays du Sud paraissaient inadaptées à favoriser une plus grande intégration de la zone européenne.

    Face à l’ampleur du désaveu de ce dimanche 4 décembre, Renzi a démissionné. Durant la campagne pour le référendum, il avait en effet annoncé qu’il démissionnerait en cas de victoire du « non ». Cela avait encore davantage transformé le référendum en plébiscite pour sa politique. Avec un résultat éloquent.

    Il n’est cependant pas sûr que la classe politique, ni l’Union européenne, comprenne réellement le message. Au sein de l’establishment, des voix s’élèvent pour que le président italien Sergio Matarella nomme un « gouvernement technocratique ». Le nom de Pier Carlo Padoan circule notamment. Padoan a été directeur du Fonds Monétaire international (FMI) et vice-secrétaire général de l’OCDE. Imposer un autre gouvernement technocrate pour appliquer la politique des banques et de l’Union européenne. Voilà la première réaction de ceux d’en haut.

    Un message solidaire à porter
    C’est se voiler la face que de penser pouvoir ignorer le message du référendum. La droite traditionnelle et le richissime Silvio Berlusconi l’ont bien compris. Ainsi, dans une première réaction, même d’anciens ministres de Berlusconi se présentent désormais comme anti-élite. L’extrême droite, elle, veut donner une interprétation étroitement nationaliste ou même raciste à ce référendum.

    Ce serait une grossière manipulation. La campagne pour le « Non » a été portée très largement. Elle a en premier lieu été une campagne démocratique. Son succès est celui des militants de base et du travail de terrain d’une grande variété d’acteurs. Le Mouvement des 5 Étoiles (Movimento 5 Stelle) de Beppe Grillo y a joué un rôle important, mais il y avait aussi le grand syndicat CGIL, tous les comités locaux et les syndicats de base. Des militants des syndicats de base USB étaient d’ailleurs les premiers à descendre dans la rue devant le siège du Premier ministre pour exiger sa démission.

    Un sentiment de colère justifiée se répand contre cette élite qui essaie d’exclure la population de la politique, ainsi qu’un dégoût justifié des politiques qui ne favorisent que les grandes fortunes. Les Italiens ont voté en masse contre un gouvernement asocial au service des banques, contre l’Europe de la concurrence, pour davantage de démocratie. Le défi pour la gauche, pour tous ces militants qui se sont battus corps et âme, sera de donner une expression politique à la hauteur des aspirations de la population. Ce vote prouve une nouvelle fois que l’Europe doit changer de cap. Soit nous construisons une Europe de la solidarité et de la coopération, soit des tendances nationalistes qui devraient rester au 20e siècle domineront les années à venir.

    #Italie #Renzi #référendum #Constitution #anti-social #banques #silvio_berlusconi #fmi #ocde #Basta

  • Une Miss italienne, taille 42 : « Elle est désagréable pour les yeux »
    http://www.parismatch.com/People/Une-Miss-italienne-taille-42-Elle-est-desagreable-pour-les-yeux-1073476#

    Certains médias n’ont pas mâché leurs mots pour discréditer la jeune femme faisant une taille 42. C’est notamment le cas du journal, dont le propriétaire n’est autre que Silvio Berlusconi, « Il Giornale ». Les journalistes la disent « désagréable à regarder » regrettant que cette Miss ne fasse pas ce qu’on lui demande c’est à dire « faire rêver ». D’autres, au contraire, l’ont soutenu voyant en elle l’étendard d’une ouverture d’esprit. Paola devient alors selon « La Stampa », journal très influent en Italie : « gagnante morale du concours, pour elle et pour l’armada de jeunes filles qui jusqu’à aujourd’hui ont été obsédées par la mode, ses coupes pour anorexiques, et par des canons de beauté impossible à atteindre sans sauter de repas ».

    #beauté #poids #sexisme

  • Les séismes n’ont pas fini de bouleverser la société italienne
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140916/les-seismes-n-ont-pas-fini-de-bouleverser-la-societe-italienne

    © MA Trois semaines après le #séisme d’Amatrice, dans la région romaine du Latium, la classe politique italienne tente d’oublier les similarités et la malchance statistique d’un deuxième « terremoto » en seulement sept ans, après celui de L’Aquila. #Matteo_Renzi espère être plus habile et conscient de la situation que ne l’avait été Silvio Berlusconi.

    #International #Accumoli #Amatrice #Arquata #Italie #l'Aquila

  • Excellent papier de Cas Muddle, Boston Review, sur le caractère américain et non populiste du phénomène Trump :

    […]

    “Though the Trump phenomenon is properly understood within the scope of American history, it is vportrayed as an aberration. In thousands of stories, U.S. readers are treated to comparisons with Adolf Hitler, Silvio Berlusconi, and Marine Le Pen, but much less so Huey Long, George Wallace, and Pat Buchanan. Trump, implicitly or explicitly, is being presented as “un-American”; a European Fremdkörper (“foreign body”) in the American polity.”

    […]

    “Though establishment Republicans have tried to distance themselves from Trump—much as op-ed writers have tried to distance the United States itself from Trump—the truth is that the party was shifting to the far right well before he entered the 2016 primaries. This is clearest at the state level, where Republicans, not third-party extremists, have been busy passing racist, misogynistic, and anti-gay legislation, such as legally pointless but politically potent sharia bans, laws curbing constitutionally protected access to abortion, and bills designed to protect discrimination against LGBT people. Many of these policies even predate the Tea Party movement, itself a symptom of a right turn underway in the GOP since the 1990s. Trump’s impending nomination can be seen as a powerful aftershock of the Tea Party, a grassroots mobilization whose impact is too-often minimized.”

    […]

    “Trump, despite ample assertions to the contrary, is not a populist. Like European counterparts, he argues that “the elite” are uniformly corrupt. But unlike European politicians, he does not exalt the virtues of “the people.” Trump is not the Vox Populi (voice of The People) but the Vox Donaldus (voice of The Donald). Rather than claiming to offer common-sense solutions or follow the will of the people, Trump promises to make “better deals” because he knows “the art of the deal.”

    […]

    “Trump stands in a long tradition of right-wing businessmen who present themselves as saviors of “the American way” and who are able to attract cross-class coalitions of supporters: Henry Ford, Robert W. Welch Jr., and Perot are just a few who have taken this approach.”

    […]

    “If instead we take the history and traditions of U.S. radical-right politics more seriously, we will not only better understand the Trump phenomenon but also the strengths and weaknesses of liberal democracy in the United States.”

    L’article complet: https://tinyurl.com/zda5uvo

  • L’#Italie autrement...

    Entre délabrement et mouvement : Il faudrait que tout change…

    Cette semaine, « Histoire Vivante » apporte un éclairage à la situation politique de l’Italie d’aujourd’hui, une situation décryptée et expliquée par de jeunes acteurs de ce pays. Madeleine Rossi journaliste suisse free-lance en Italie nous emmène à la rencontre de quatre personnalités engagées qui se battent au quotidien pour que les choses changement dans leur pays.

    Dimanche 4 septembre 2015, vous pouvez découvrir sur RTS Deux : « Berlusconi et la mafia », un documentaire d’Olivier Toscer (France/2015) :

    « La brillante carrière politique, économique et médiatique de Silvio Berlusconi a toujours comporté sa part d’ombre. Depuis ses premiers succès dans l’immobilier jusqu’à l’avènement de ses TV commerciales, des soupçons de collusion avec la mafia ont attiré l’attention de nombreux juges. »

    Voici les détails des 5 émissions proposées par la RTS dans le cadre de son programme #histoire_vivante :
    Entretien avec #Paolo_Borrometi

    Entretien avec #Paolo_Borrometi à Rome, un journaliste sicilien dʹune trentaine dʹannées, collaborateur de lʹagence de presse Agenzia giornalistica Italia (Agi) et directeur du journal en ligne quʹil a fondé, #La_Spia (http://www.laspia.it). Licencié en jurisprudence, amoureux de son île, il vit et travaille entre Rome et la Sicile. Menacé et pris pour cible par #Cosa_Nostra, il vit sous #escorte_policière depuis août 2014. Une situation quʹil nʹaime guère évoquer, si ce nʹest avec pudeur et reconnaissance pour ses agents dʹescorte. Pourtant, il faut rappeler les menaces incessantes, dont la dernière en date, il y a quelques jours : deux cocktails Molotov soigneusement disposés de part et dʹautre de lʹarrivée de gaz de son domicile.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042810-l-italie-autrement-1-5.html
    #mafia

    Entretien avec Giusi Badalementi

    Rencontre à Palerme avec #Giusi_Badalementi, 32 ans, tombée dans le bain de la politique dès le lycée, cette jeune femme déterminée et pugnace se bat pour la reconnaissance du Statut sicilien : thème méconnu en dehors de lʹItalie, mais essentiel à la reconnaissance dʹune forte identité sicilienne et dʹun statut dʹ#autonomie pourtant accordé à lʹîle au lendemain de la Deuxième guerre mondiale. Elle défend sa vision dʹune #politique « différente », loin des petits et grands arrangements entre privilégiés, « fils de » et autres compromissions avec la mafia. Vision dʹune #Sicile qui doit retrouver son statut dʹEtat dans lʹEtat italien, et dont la richesse et la force pourraient bien aider lʹItalie à se relever. À condition que le reste du pays cesse de mépriser ce sud soi-disant attardé...

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042688-l-italie-autrement-2-5.html

    Entretien avec Daniele Marannano

    #Daniele_Marannano est le président du comité Addiopizzo ("adieu racket" : http://www.addiopizzo.org), fondé en 2004 par une bande dʹamis palermitains indignés par le phénomène de lʹimpôt mafieux. Enfant à lʹépoque où les juges Falcone et Borsellino ont été assassinés par la mafia sicilienne (1992), il appartient à cette génération qui a grandi avec cette « saison des massacres » et qui a eu le temps de mûrir une réflexion profonde sur les moyens dʹagir et de se rebeller contre un système criminel qui asservit toute une population. La devise de lʹassociation est dʹailleurs « une peuple entier qui paie le pizzo est un peuple sans dignité ». Aujourdʹhui, #Addiopizzo aide, suit et encourage des centaines de commerçants et entrepreneurs à sortir de cette spirale…

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042648-l-italie-autrement-3-5.html

    Entretien avec #Fabrizio_Lelli

    Rencontre à Trani avec Fabrizio Lelli, la petite cinquantaine, professeur dʹhébreu et de littérature hébraïque à lʹuniversité de Lecce. Erudit, presque à lʹancienne, il nous livre une réflexion humaniste et non sans humour sur lʹItalie dʹaujourdʹhui, la nécessaire recherche dʹidentité dans un pays secoué par de nombreuses crises et la perte de points de repères. Avec lui, nous convoquons lʹHistoire, de Frédéric II à lʹEmpire ottoman, en passant par la littérature israélienne contemporaine et les racines hébraïques des Pouilles. Lʹensemble forme un troublant miroir de la société italienne actuelle, confrontée à lʹarrivée massive de migrants, à un modèle de société « malade » et à ses racines - les vraies - trop souvent délaissées, comme ses valeurs religieuses et identitaires.

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042811-l-italie-autrement-4-5.html

    Entretien avec #Olivier_Toscer

    Aujourdʹhui rencontre avec Olivier Toscer, réalisateur du documentaire « #Berlusconi et la #mafia » que vous pouvez découvrir dimanche 4 septembre 2015 sur RTS Deux.

    « Berlusconi et la mafia » :

    En novembre 2013, après une condamnation définitive pour #fraude_fiscale, #Silvio_Berlusconi était déchu de son mandat de sénateur. Sa première condamnation définitive en trente-cinq ans de carrière…Des soupçons, des enquêtes, mais pendant des années, l’homme est passé au travers de tout. Etrangement. D’un revers de main, ou par un bon mot, il a réfuté chaque accusation. Et quand il n’achetait pas les juges, il modifiait les lois. En toute #impunité. Et si l’homme le plus puissant d’Italie n’avait été que l’homme de la mafia ?

    Novembre 1985. Les Français découvrent un homme d’affaires affable et charmeur, Silvio Berlusconi. En Italie, il est le roi de la #télévision_privée. A Paris, le président socialiste François Mitterrand vient de lui confier les rênes d’une nouvelle chaîne de #télévision, La Cinq. Si les pratiques financières douteuses de Berlusconi sont déjà connues du milieu audiovisuel, #Mitterrand lui, ne soupçonne pas qu’il appuie un milliardaire financé par la mafia italienne…

    Du roi de la télé-poubelle à l’aventurier qui s’est maintenu au centre de la vie politique italienne au cours de ces vingt dernières années, le destin de Silvio Berlusconi mêle tous les ingrédients d’un thriller politique à peine croyable. Ses relations incestueuses avec la mafia, son génie de la #corruption, sa guerre incessante avec l’Etat de droit et son mépris du qu’en dira-t-on, restent inégalés encore aujourd’hui, sur le Vieux Continent…

    Ce film se propose de raconter comment l’ombre de la mafia plane au-dessus de tout le parcours de ce Cavaliere qui avait cru pouvoir devenir Imperator (orgies romaines incluses).

    Au cœur de la comédie du pouvoir et dans les arrière-cuisines de l’argent sale, ce film expliquera comment le milliardaire qui se prenait pour le Jésus-Christ de la politique est peut être allé trop loin dans son ambition de faire main basse sur la troisième puissance européenne. Dans son désir fou, d’affermer tout un pays à ses propres intérêts, à son bon plaisir…

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7042802-l-italie-autrement-5-5.html

    cc @albertocampiphoto @wizo

    • #film :
      "Berlusconi et la mafia, scandales à l’italienne"

      En février 1986, les Français découvrent un homme d’affaires au sourire charmeur et à l’aplomb inébranlable, Silvio Berlusconi. En Italie, il est déjà le roi de la télévision privée. A Paris, le président socialiste François Mitterrand vient de lui confier les rênes d’une nouvelle chaîne de télévision qu’il espère à sa main : La Cinq. Mais à l’époque déjà, la réussite du milliardaire italien est controversée et on le soupçonne déjà d’être lié à la mafia sicilienne. Au coeur de la comédie du pouvoir et dans les arrière-cuisines de l’argent sale, ce documentaire raconte comment la protection et l’argent noir de Cosa Nostra planent sur tout le parcours de Silvio Berlusconi depuis ses débuts dans l’immobilier à Milan jusqu’à sa réussite en politique en passant par son succès dans la télévision.

      https://www.youtube.com/watch?v=eSrZ1u-9t3Y

  • #La_5 de #Berlusconi - Fastes et décadences de la #télévision française

    L’histoire de La Cinq est celle d’une tentative d’acculturation qui aboutira à un accident industriel et commercial historique... sur fond de strass et de paillettes, de séries américaines désuettes et d’information frénétique et caricaturale.
    Ce ratage est aussi celui d’une gauche qui, à l’exercice d’un pouvoir si longtemps attendu, perd ses repères et s’allie avec les plus grandes fortunes françaises de l’époque : Jean-Luc #Lagardère, Robert #Hersant, Jérôme #Seydoux... et Silvio Berlusconi. Mais que vient faire le chantre de la #télé commerciale italienne dans ce montage ? Pourquoi celui qui, plus tard, séduira les Italiens avant de leur faire honte a-t-il été accueilli à bras ouverts en France pour prendre en main la première chaîne privée gratuite ?

    Tout n’est que contradiction et provocation dans cette histoire de La Cinq qui nous raconte également les années 1980 : les années de grande liberté d’expression mais aussi les années fric, la matrice de l’époque que nous vivons aujourd’hui, celle de l’argent roi et de l’idéologie libérale auxquelles la gauche française s’est convertie lentement mais sûrement.

    http://www.franceinter.fr/emission-affaires-sensibles-la-5-de-berlusconi-fastes-et-decadences-de-l
    #France

  • Is Trump the American Berlusconi?, by Carlo Invernizzi Accetti and Francesco Ronchi
    http://mondediplo.com/blogs/is-trump-the-american-berlusconi

    For a long time Italy’s Silvio Berlusconi appeared as an impenetrable phenomenon to foreign observers. He was routinely dismissed as an exotic anomaly tied to the idiosyncrasies of Italian political culture.

    Today, he might not seem so unfamiliar. There are striking analogies between Italy’s former prime minister and the current front-runner in the Republican presidential nominee race — and not just that both are flamboyant billionaires and former entertainers running for office on anti-establishment platforms.

    Although Berlusconi’s political fortunes now appear to be on the wane, looking back at reasons for his erstwhile success might shed light on the current fascination with Donald Trump’s US presidential bid. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/7105 via Le Monde diplomatique

  • À bord du « #Phoenix » pour une expédition de #sauvetage réussie en #Méditerranée

    Alors que plus de 150 000 migrants sont arrivés en Europe via la Méditerranée depuis le début de l’année, le journaliste italien Stefano Liberti a pu participer début juillet à une opération de secours privée au large de la Libye, au cours de laquelle 217 personnes originaires d’Afrique subsaharienne ont été sauvées. Il a navigué à bord du Phoenix, affrété par une ONG – #MOAS – financée par deux riches courtiers en assurances.

    http://www.mediapart.fr/journal/international/010815/bord-du-phoenix-pour-une-expedition-de-sauvetage-reussie-en-mediterranee?o
    #asile #migrations #réfugiés #naufrage #mourir_en_mer

    • Le texte complet, reçu via la newsletter Migreurop :

      À bord du "Phoenix" pour une expédition de sauvetage réussie en Méditerranée

      01 août 2015 | Par Stefano Liberti

      Alors que plus de 150 000 migrants sont arrivés en Europe via la Méditerranée depuis le début de l’année, le journaliste italien Stefano Liberti a pu participer début juillet à une opération de secours privée au large de la Libye, au cours de laquelle 217 personnes originaires d’Afrique subsaharienne ont été sauvées. Il a navigué à bord du Phoenix, affrété par une ONG – MOAS – financée par deux riches courtiers en assurances.

      « On a déjà sauvé 9 000 migrants, mais on voudrait faire bien davantage. Personne ne mérite de mourir en mer. » Regina Catrambone a le regard fort de ses idées. En 2014, cette Italienne de 39 ans originaire de Reggio Calabria a fondé avec son mari Christopher l’ONG “Migrant Offshore Aid Station” (MOAS), spécialisée dans le secours des migrants en Méditerranée. Ces deux courtiers en assurances en zones de conflit ont investi toute leur épargne dans cette entreprise : 8 millions de dollars pour acheter un bateau de 40 mètres (le Phoenix) et recruter une équipe de secouristes. Depuis, ils ont commencé à sillonner la mer à la recherche de migrants en détresse. Et ils ont trouvé une nouvelle raison de vivre : « Nous avons mis nos ressources dans un projet qui nous passionne. Chaque personne que nous sauvons nous donne l’impression que nous dépensons notre argent pour une bonne cause. »

      La création de MOAS relève d’un éclair. C’était un jour d’été, en 2013. Le couple était en vacances en Méditerranée au moment même où le pape François se rendait à Lampedusa, pour son premier voyage pastoral. Dans son homélie, le Pontife dénonçait la « mondialisation de l’indifférence », le sentiment d’accoutumance qui aurait gagné l’Europe face à la mort en mer de milliers de migrants. Les Catrambone, qui venaient juste de quitter Lampedusa, ont suivi la cérémonie à la télé sur leur bateau. Tout d’un coup, Regina a vu un manteau flotter entre les vagues. Sans doute avait-il appartenu à un migrant disparu en mer, supposa le capitaine.

      Cette image, elle l’a perçue comme un appel à l’action. « On doit faire quelque chose. On ne peut pas rester spectateurs inertes de ce drame », a-t-elle dit à son mari. Christopher a mis son approche pragmatique à la recherche d’une solution et ensemble ils ont commencé à imaginer leur entreprise. Un an après, MOAS était officiellement lancé. En 2014, le Phoenix a levé l’ancre fin août et est resté en mer pendant deux mois. Cette année, il a commencé en mai et devrait rester opérationnel jusqu’à octobre. « Mais on aimerait continuer aussi pendant l’automne et l’hiver. Tout dépend de l’argent. » MOAS a lancé une campagne de crowdfunding pour financer ses opérations futures.

      « La zone des opérations »

      À bord du Phoenix du 1er au 5 juillet pour une mission en haute mer, nous partons du port sicilien de Trapani et nous nous dirigeons vers la « zone des opérations », un vaste espace maritime à une distance comprise entre 30 et 40 milles des côtes libyennes, près d’un large réseau de puits de pétrole offshore dénommé Bouri. « Presque tous les sauvetages se font dans cette zone », dit Marco Cauchi, chef de l’équipe de recherche et de secours. L’homme sait de quoi il parle : il a travaillé dans l’armée maltaise pendant trente ans et participé à des centaines d’opérations. Il est une encyclopédie vivante des flux migratoires à travers la Méditerranée : il était en poste quand, en 1992, environ 4 000 Albanais avaient forcé l’interdiction de la Marine et étaient arrivés à Malte à bord de deux grands bacs (ils ont tous été renvoyés sur-le-champ par avion). Par la suite, il a participé au rapatriement de quelques centaines d’Érythréens dans un vol charter à Asmara, un épisode qui a attiré sur son gouvernement une pléthore de critiques internationales. Il était le chef des opérations au moment où l’Italie et Malte se renvoyaient la balle des sauvetages en mer, ce qui retardait souvent les opérations. « Il m’est arrivé de faire des choses dont je ne suis pas très fier », confie-t-il. Le gouvernement maltais est tristement célèbre pour son attitude brutale envers les migrants, qu’il enferme jusqu’à 18 mois dans des structures délabrées tout en cherchant à ne pas les faire débarquer sur l’île. En tant que militaire, Cauchi était obligé de se tenir aux ordres, mais il se souvient avec une pointe d’orgueil du jour où il a désobéi à ses chefs qui lui ordonnaient d’ignorer une embarcation avec une femme qui venait d’accoucher. « Ils m’ont dit de faire semblant de ne rien voir et de laisser filer le bateau vers l’Italie. La femme saignait, le bébé devait être soigné. Je le leur ai dit. Ils ont insisté. C’était trop. J’ai refusé de suivre les ordres et je suis monté dans le bateau. J’aurais pu être licencié mais, si je m’étais comporté différemment, je n’aurais plus pu dormir tranquillement. »

      Pour MOAS, Cauchi coordonne une équipe de quatre personnes : chaque fois qu’ils repèrent un bateau en détresse, ils sautent sur leur zodiac et vont chercher les migrants pour les transborder au bord du Phoenix. « C’est stressant mais excitant en même temps. Dans les derniers mois, on a sauvé près de 5 000 personnes. » Une autre équipe dirige les deux drones à détection infrarouge qui volent sans cesse sur la « zone des opérations ». Quant au suivi médical, il est assuré par une équipe de Médecins sans frontières (MSF), qui a établi un partenariat avec MOAS.

      De Mare Nostrum à Triton

      Mais comment fonctionne cette entreprise de secours privé ? Quel est son mandat légal ? Est-elle en compétition avec la mission Triton, coordonnée par Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures ? « Pas du tout, on travaille dans le même cadre », dit Regina. « On suit les instructions du Centre de coordination du sauvetage maritime (MRCC) à Rome. Chaque fois qu’on repère un bateau, on les informe avant même de commencer les opérations de sauvetage. Et eux, de leur côté, ils nous contactent s’ils reçoivent un appel au secours et qu’ils voient qu’on est le moyen le plus proche ou le plus indiqué pour cette action. » À cet égard, l’initiative de MOAS est différente des précédentes expérimentations de secours privé, comme celle menée par le Cap Anamur en 2003. À l’époque, une ONG allemande avait affrété ce cargo et avait commencé à croiser dans le canal de Sicile à la recherche de migrants en détresse. Quand ils ont finalement intercepté un zodiac et accompagné à terre 37 Ghanéens et Nigérians, les autorités italiennes se sont braquées et ont arrêté le capitaine ainsi qu’une partie de l’équipage en les poursuivant pour aide à l’immigration illégale. Les marins ont été finalement acquittés, mais leur procès a duré cinq ans. Entre-temps, tous les Subsahariens qu’ils avaient pris à bord ont été rapatriés.

      Aujourd’hui, les temps ont changé. L’Italie ne refoule plus les migrants vers la Libye, comme elle l’a fait en 2009-2010 à la suite d’un accord signé par le leader Mouammar Kadhafi et l’ancien premier ministre Silvio Berlusconi – Rome a été condamné en 2012 par la Cour européenne des droits de l’homme pour cette pratique. À la suite de deux énormes naufrages près de Lampedusa, en octobre 2013, au cours desquels près de 600 migrants érythréens et syriens sont morts à quelques milles des côtes, le gouvernement italien a lancé l’opération Mare Nostrum, qui a secouru quelque 140 000 personnes en un an. Mais certains politiciens en Europe ne voyaient pas d’un bon œil le fait que l’Italie mène cette opération, à laquelle ils reprochaient de faciliter le travail des passeurs et d’augmenter le nombre des arrivées. Mare Nostrum a été finalement arrêtée en novembre 2014 par le nouveau gouvernement de Matteo Renzi et remplacée par la mission Triton, coordonnée par Frontex avec des ressources plus modestes et un mandat plus limité.

      Initialement conçue comme une simple patrouille des frontières dotée de 3 millions d’euros par mois (un tiers de ce que l’Italie seule dépensait pour Mare Nostrum), la mission Triton n’était pas censée intervenir au-delà de 30 milles des côtes italiennes. Les conséquences étaient prévisibles : les départs n’ont pas diminué et les morts ont énormément augmenté. Il a fallu la plus grande tragédie en Méditerranée depuis la Seconde Guerre mondiale, le 18 avril 2015 – avec un bilan d’environ 800 victimes – pour pousser les gouvernements européens à renforcer la mission Triton et la doter de ressources additionnelles. La mer est désormais plus surveillée et les naufrages sont moins fréquents. Presque tous les jours, des sauvetages ont lieu, menés aussi bien par les patrouilles militaires sous le commandement Frontex que par les bateaux privés comme le Phoenix.

      « Ce voyage est une loterie »

      Nous ne sommes pas loin des gisements de Bouri quand nous recevons un appel du MRCC. On nous dit d’aller chercher 217 migrants sauvés par deux autres bateaux privés engagés dans les sauvetages, l’Argos et le Dignity 1, affrétés par Médecins sans frontières. Les opérations de transbordement commencent en pleine nuit et se déroulent pendant trois heures. En utilisant les zodiacs, l’équipe dirigée par Cauchi transfère les migrants de ces deux bateaux sur le Phoenix. Le premier groupe est composé de ressortissants d’Afrique francophone – Côte d’Ivoire, Mali, Guinée, etc. Que des hommes, entre vingt et trente ans, au niveau d’instruction variable : certains sont diplômés, d’autres n’ont pas terminé leurs études supérieures. Quelques-uns viennent de quitter leur pays : ils ont traversé le désert du Sahara pour s’embarquer vers l’Europe. D’autres ont vécu en Libye pendant des années et ont décidé de partir à cause de l’instabilité dans ce pays.

      Le deuxième groupe est anglophone : parmi les passagers ghanéens et nigérians, 40 femmes et 7 enfants. Il s’agit principalement de familles ayant vécu en Libye assez longtemps. Leurs récits sont un mélange de désespoir et de violence. « On a été obligé de quitter ce pays », dit Newton, un garagiste nigérian de 25 ans qui est parti avec sa femme et leur petite fille de 5 mois, Prudence. « Il y a trop de gens armés en Libye et ils s’en prennent souvent aux Noirs. »

      Ils sont tous partis la veille sur un zodiac sans GPS. Personne à bord ne s’y connaissait en navigation. Les passeurs leur ont juste dit : « Dirigez-vous vers le nord et vous serez secourus. » Ils savaient très bien qu’il s’agissait d’un voyage risqué : rien qu’en 2014, 3 419 personnes sont mortes en Méditerranée, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). « Ce voyage est une loterie. Tu peux perdre ou gagner. Mais si tu ne joues pas, c’est sûr que tu ne gagneras pas », dit Emmanuel, un comptable ghanéen de 48 ans qui s’est fait limoger au dernier changement de gouvernement et aujourd’hui rêve de « réinventer » sa vie en Europe.

      La plupart des passagers du Phoenix ne viennent pas de zones de conflit. Certains d’entre eux fuient la violence en Libye, ce qui n’est pas une raison suffisante pour obtenir l’asile politique selon les conventions internationales. Il s’agit de migrants économiques, ceux-là même qui selon tous les responsables européens devraient être renvoyés chez eux, au moment où un schéma de rapatriement communautaire sera mis en place. Regina Catrambone en est consciente. « Ils doivent trouver leur voie quand ils débarquent. Ce qui suit le sauvetage ne dépend que d’eux-mêmes et des décideurs. »

      Originaires d’Afrique de l’Ouest, les migrants ont peu de chance d’obtenir l’asile en Europe. © Stefano Liberti
      Regina n’est pas une activiste. Elle ne condamne pas la politique d’immigration de l’Union européenne. Elle sait très bien que ce qu’elle fait peut être perçu comme une critique à l’égard des responsables politiques, qui ne font pas assez pour sauver les migrants en mer. Mais ce n’est pas ce message qu’elle veut livrer. « Notre approche est différente. Nous croyons que si les autorités publiques ne sont pas en mesure de garantir un service, un philanthrope privé doit s’engager en première ligne. Nous allons continuer avec MOAS. Et nous espérons que d’autres suivront notre exemple. Personne ne mérite de mourir en mer, notamment à cet âge », dit-elle en regardant la petite Prudence alors que le Phoenix s’approche des côtes italiennes, où ses 217 passagers vont entamer leur nouvelle vie.

    • Cecilia Strada: #Emergency da oggi in mare con il Moas

      In queste ore parte da Malta la nuova missione umanitaria dell’ente non profit che nel 2015 ha salvato 11mila persone. La novità è la prima volta in mare dell’ong guidata dalla figlia di Gino Strada: «Operiamo da anni nei luoghi da dove i profughi scappano, è giusto esserci anche nel Mediterraneo»

      http://www.vita.it/it/article/2016/06/06/cecilia-strada-emergency-da-oggi-in-mare-con-il-moas/139679

    • Dichiarazione congiunta delle ONG impegnate in operazioni di Ricerca e Soccorso nel Mediterraneo

      Traduciamo e pubblichiamo la dichiarazione congiunta delle ONG impegnate nelle operazioni di ricerca e soccorso nel Mediterraneo: Sea-Watch, Proem-Aid, Proactiva Open Arms, SOS Mediterranée, Hellenic Rescue Team, Jugend Rettet, Humanitarian Pilots Initiative, SMHumanitario, United Rescue Aid. Ad esse si aggiungono le organizzazioni indipendenti per i diritti umani in mare Human Rights at Sea e International Maritime Rescue Federation

      http://www.a-dif.org/2017/03/31/dichiarazione-congiunta-delle-ong-impegnate-in-operazioni-di-ricerca-e-soccor
      Traduction de la déclaration disponible en anglais ici:
      https://www.humanrightsatsea.org/wp-content/uploads/2017/03/20170302-NGO-Code-of-Conduct-FINAL-SECURED.pdf

  • Les Grecs hébétés
    Arnaud Leparmentier défend, dans le quotidien « de référence » Le Monde, l’idée d’un coup d’Etat de velours en Grèce (17 juin)

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/06/17/les-grecs-hebetes_4655631_3232.html?xtmc=les_grecs_hebetes&xtcr=1

    Dans ce contexte, la Grèce doit trouver un accord avec les Européens. Signé par Alexis Tsipras ou un autre, peu importe. Il existe des précédents peu reluisants. C’était en novembre 2011, au G20 de Cannes, au plus fort de la crise de l’euro : le premier ministre grec Georges Papandréou et l’Italien Silvio Berlusconi avaient comparu au tribunal de l’euro devant Sarkozy, Merkel et Obama. Bien sûr, ils ne furent pas putschés comme de malheureux démocrates sud-américains victimes de la CIA. Mais, de retour dans leur pays, ils ont comme par miracle perdu leur majorité. Papandréou fut remplacé par le banquier central Loukas Papademos et Berlusconi par l’ex-commissaire européen Mario Monti.

    Imaginons donc un scénario de crise : 30 juin, constat de défaut de la Grèce ; 1er juillet, panique bancaire et instauration d’un contrôle des changes par Tsipras, contraint et forcé ; 2 juillet, mise en minorité du gouvernement Tsipras par les irréductibles de Syriza ; 3 juillet, constitution d’un gouvernement d’union nationale, avec ou sans Tsipras ; 4 juillet : retour des négociateurs à Bruxelles-Canossa. Odieusement antidémocratique ? Les Grecs jouent au poker. Pourquoi pas nous ?

  • Quand tu crois que ça ne peut pas être pire : Rubygate : Berlusconi acquitté en appel
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/07/18/rubygate-berlusconi-acquitte-en-appel_4459636_3214.html

    Nouvel épisode dans les démêlés judiciaires de Silvio Berlusconi. Les trois juges de la cour d’appel de Milan ont acquitté vendredi 18 juillet le « Cavaliere » dans le cadre de l’affaire qui lui avait valu sept ans de prison pour prostitution et abus de pouvoir en première instance. Le parquet réclamait pourtant la confirmation de la peine déjà prononcée en première instance.