person:soledad miranda

  • Jesus Franco, un Divin Marquis – par Jean-François Rauger
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/04/03/jesus-franco-un-divin-marquis_3152935_3246.html

    Seul le fantasme à l’état chimiquement pur importe désormais dans des titres où brillèrent notamment les starlettes Soledad Miranda et surtout Lina Romay (sa compagne, sa muse et son médium à partir du début des années 1970). Rejeté par une partie de ses admirateurs d’origine, le cinéma de Jess Franco, dès lors, intéresse une cinéphilie tout autant tripale que cérébrale qui y découvre une dimension avant-gardiste.

    Son goût pour l’inachèvement comme forme esthétique, pour l’image floue, pour l’enregistrement pur et l’abstraction en même temps, rapproche son oeuvre d’une certaine forme d’art moderne.

    Jess Franco était un homme d’une génération qui s’est amusée à déconstruire le cinéma classique. Il avait choisi sa voie, celle de l’érotomane, mais aussi du musicien de jazz qu’il n’avait jamais cessé d’être et qui répétait, à l’infini, le même standard qu’il désossait jusqu’à en faire disparaître les lignes mélodiques.

    #cinéma_barré

  • Pour s’initier à Jess Franco, on peut se faire la série de #films avec Soledad Miranda. Période très créative, et cinéma ultra-fauché. C’est le moment où Franco bascule définitivement dans le franchement bizarre.

    – 1974, Eugénie
    – 1971, Sie tötete in Ekstase
    – 1971, Vampyros Lesbos
    – 1970, Der Teufel kam aus Akasava

    Je n’ai pas vu Les cauchemars naissent la nuit (1970). Et dans mon souvenir, Nachts, wenn Dracula erwacht (1970) avec Christopher Lee est de facture trop classique pour être vraiment marrant (m’enfin c’est dans le genre de la Hammer si tu as des goûts un peu conservateurs).

    Vampyros Lesbos est internationalement connu à cause de son titre (les gens, tout de même…) et de la bande son psychédélique de la version allemande (il paraît qu’une version plus personnelle circule avec des compositions jazz originales de Jess Franco lui-même). Et parmi les morceaux psychéliques, The Lions and the Cucumber, réutilisé dans Jacky Brown.

    Tu pourras retrouver les bandes sons des films sur la compilation Sexadelic Dance Party (titre trop commercial parce que tu n’arriveras pas à faire danser personne sur ces morceaux). Pour Eugénie, c’est signé Bruno Nicolai.

    J’aurais plutôt tendance à préférer She Killed in Ecstasy, qui a été visiblement tourné en même temps que Vampyros Lesbos avec la meme équipe dans les mêmes décors avec les mêmes acteurs (Jess Franco était connu pour réussir à faire 3 films avec le budget d’un seul). Les deux films ont une image très léchée, des chouettes cadrages typiques de l’époque et une belle lumière.

    Attention à ne pas confondre le Eugenie de 1974 de Jess Franco avec le Eugenie de 1970 de Jess Franco… Celui de 1970 est moins fauché, avec Christopher Lee et d’une facture plus classique (mais déjà bien jeté tout de même). Celui de 1974 est avec Soledad Miranda et beaucoup plus fauché.

    Je te préviens, tous ces films sont beaucoup plus érotiques qu’horrifiques, c’est super-fauché et ultra-contemplatif (d’accord : c’est très très lent), et il faut être capable de supporter physiquement une heure et demi de zoom-avant-zoom-arrière dans tous les plans. Mais si tu arrives à te faire embarquer dans l’ambiance franchement zarbi de Jess Franco, hé bé bienvenue au club.

    http://www.youtube.com/watch?v=MG74VhlmwvU


    http://www.youtube.com/watch?v=0T8mUoJyTxk

    http://www.youtube.com/watch?v=032XmaYcl4s

    http://www.youtube.com/watch?v=DahYwsi2qe0

    #cinéma_barré