person:thierry herzog

  • Financement libyen : la stratégie de défense de Nicolas Sarkozy
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/06/03/financement-libyen-la-strategie-de-defense-de-nicolas-sarkozy_5308934_165357

    Selon l’hebdomadaire, Me Thierry Herzog a saisi mercredi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris pour réclamer la nullité de cette mise en examen. Dans son recours, l’avocat recense des manquements d’une « particulière gravité » qui justifient, selon lui, la suspension de l’enquête jusqu’à l’arrêt de la cour d’appel.

    • La mise en examen pour corruption portant sur la période 2005-2011, Me Herzog estime que les juges n’avaient pas le droit de se saisir de ces faits compte tenu des fonctions exécutives de M. Sarkozy, ministre de l’intérieur jusqu’en 2007 puis président jusqu’en 2012. Il attire l’attention sur le fait que c’est la Cour de justice de la République qui est compétente pour la période 2005-2007 lors de laquelle M. Sarkozy était au gouvernement.
    • Concernant le détournement de fonds publics, l’avocat affirme que de telles poursuites ne sont pas permises en France pour des fonds étrangers.
    • Enfin, Me Herzog assure que les juges n’ont pas été valablement saisis des faits de financement illégal de campagne, relevés par les policiers dans un rapport en 2017 qui réclamait au parquet national financier d’élargir le périmètre de l’enquête.

  • Le Parquet national financier assimile Nicolas Sarkozy à un « délinquant chevronné »

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/14/le-parquet-national-financier-assimile-nicolas-sarkozy-a-un-delinquant-chevr

    Dans son réquisitoire sur l’affaire des écoutes, le PNF réclame le renvoi de l’ancien président en correctionnelle. Il estime constituées les infractions de « corruption » et de « trafic d’influence ».

    Les derniers espoirs de Nicolas Sarkozy d’échapper à un procès dans l’affaire de corruption et de trafic d’influence qui le poursuit depuis plus de trois ans viennent sans doute d’être anéantis par le Parquet national financier (PNF). Au terme des 79 pages de leur cinglant réquisitoire, dont Le Monde a pris connaissance, les magistrats du PNF concluent sans ambiguïté qu’« il existe des charges suffisantes à l’encontre de Nicolas Sarkozy et de Thierry Herzog d’avoir commis les faits de corruption et de trafic d’influence actifs pour lesquels ils ont été mis en examen ». Ils demandent leur renvoi en correctionnelle. Leur réquisitoire, daté du 4 octobre, va jusqu’à comparer les méthodes utilisées par les deux hommes à celles de « délinquants chevronnés »…

    Ces réquisitions ouvrent la voie à un procès qui semble désormais inéluctable. Patricia Simon et Claire Thépaut, les deux juges d’instruction, dont les investigations sont ainsi confortées par le ministère public, pourraient signer l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel d’ici à la fin de l’année. Pour la première fois, un ancien président de la République pourrait répondre de « corruption » au cours d’un procès public, où il comparaîtrait aux côtés de son avocat et ami Thierry Herzog et d’un ancien haut magistrat à la Cour de cassation, Gilbert Azibert.

    MM. Herzog et Azibert sont également poursuivis pour « violation du secret professionnel » et recel de ce délit, la justice reprochant au premier d’avoir remis au second un arrêt de la cour d’appel de Bordeaux rendu dans l’affaire Bettencourt.

    Un premier téléphone « clandestin »

    Comme le rappelle la longue chronologie établie par le PNF, c’est précisément ce dossier Bettencourt, mais aussi, de manière fortuite, l’affaire libyenne, qui sont à l’origine de cette affaire, révélée par Le Monde le 7 mars 2014.

    En janvier 2014, les juges chargés de l’enquête sur un possible financement illégal de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi découvrent que l’ex-chef de l’Etat et son avocat communiquent sur des téléphones portables « secrets », acquis sous une fausse identité, celle d’un certain Paul Bismuth. Les deux lignes, qualifiées d’« occultes » par le réquisitoire, sont alors à leur tour placées sur écoute par les enquêteurs.

    « Lors de leurs communications sur cette ligne, résume le PNF, certains de bénéficier de la clandestinité qu’elle devait leur procurer, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont abordé ensemble les moyens d’obtenir des informations privilégiées sur une instance en cours devant la Cour de cassation, portant, dans le cadre de l’affaire dite Bettencourt instruite à Bordeaux, sur la validité de la saisie des agendas appartenant à Nicolas Sarkozy. Ils ont régulièrement évoqué les moyens de tirer avantage de la présence au sein même de la Cour de cassation d’un haut magistrat qui leur était dévoué, rapidement identifié comme étant Gilbert Azibert, premier avocat général à la 2e chambre civile de la Cour. »

    Les conversations captées par les enquêteurs ont révélé qu’en contrepartie des informations confidentielles qu’il obtiendrait, M. Azibert espérait, grâce à l’appui de M. Sarkozy, décrocher un poste de choix en principauté de Monaco.

    Comme l’indique le parquet, « l’expertise du téléphone occulte utilisé par Thierry Herzog a permis de confirmer qu’il était dédié à ses seules communications avec la ligne occulte utilisée par Nicolas Sarkozy, enregistrée dans ses contacts comme étant celle du “Sphinx” ».

    Pour l’anecdote, les investigations ont établi, comme l’a rapporté Le Canard enchaîné du 11 octobre, qu’avant d’activer la ligne « Bismuth », M. Sarkozy et son avocat avaient utilisé une première ligne secrète, ouverte cette fois sous l’identité de Gilda Atlan.

    Si M. Sarkozy a essentiellement utilisé ce premier téléphone « clandestin » pour converser en toute sécurité avec M. Herzog, des appels en direction du Qatar, des Etats-Unis et d’autres en France ont été identifiés par les enquêteurs. Le PNF note ainsi qu’a été contacté, à douze reprises entre le 28 septembre 2013 et le 28 janvier 2014, « un correspondant apparaissant également sur la ligne officielle de Nicolas Sarkozy, un homme prénommé Vincent utilisant une ligne ouverte au nom de la société Bolloré Participation à Puteaux »… Reste à savoir pourquoi Nicolas Sarkozy, un intime de Vincent Bolloré, conversait avec l’homme d’affaires sur une ligne secrète.

    Eléments à charge « multiples et concordants »

    Le PNF accorde, dans son réquisitoire, un chapitre aux multiples recours intentés par MM. Sarkozy et Herzog, y voyant des manœuvres dilatoires : « Ouverte en février 2014 et considérée comme terminée en octobre 2016, l’information judiciaire, qui a duré trente-deux mois au total, a été paralysée plus de la moitié de ce temps, soit pendant dix-huit mois. »

    Si M. Sarkozy a tout fait pour ralentir la procédure, c’est à l’évidence en raison de son calendrier politique : bien décidé à emporter la présidentielle de 2017, il voulait à tout prix éviter d’être renvoyé devant un tribunal avant l’élection. Une fois élu, immunité présidentielle oblige, il aurait été à l’abri des juges pour au moins cinq ans…

    « Bien que ralentie par l’exercice de multiples recours, et même suspendue, se félicite en conclusion le PNF, [l’enquête] a permis de déterminer les conditions dans lesquelles Nicolas Sarkozy, par l’intermédiaire de Thierry Herzog, a bénéficié de la présence de Gilbert Azibert au sein de la Cour de cassation. Elle a également permis d’établir que Gilbert Azibert a tenté de tirer avantage de la situation en sollicitant, et en obtenant, en guise de récompense et de contrepartie, l’intervention de Nicolas Sarkozy au soutien de sa candidature pour un poste judiciaire à Monaco. » Le parquet est donc formel, « en dépit des dénégations des intéressés, les éléments à charge sont multiples et concordants ».

    Parmi ceux-ci, le PNF insiste sur le fait que MM. Sarkozy et Herzog « ont utilisé pendant plusieurs mois des téléphones occultes pour passer une partie de leurs communications, celles qui, par nature, devaient échapper à une surveillance judiciaire. Les deux téléphones, achetés en janvier 2014 sous l’identité de Paul Bismuth puis utilisés selon un mode opératoire le plus souvent utilisé par des délinquants chevronnés cherchant à déjouer les surveillances judiciaires, n’étaient pas les premiers ».

    Seule consolation pour les deux hommes, le PNF estime nécessaire d’abandonner les poursuites pour « recel de violation du secret professionnel » les visant, l’enquête n’ayant pu identifier qui les avait prévenus qu’ils étaient sur écoutes et les avait incités à communiquer sur des téléphones secrets.

    En revanche, le parquet estime totalement constituées les infractions de « corruption » et de « trafic d’influence » reprochées aux trois mis en examen. « L’information judiciaire a mis en évidence des charges lourdes et concordantes à l’encontre de MM. Azibert, Herzog et Sarkozy », assure le PNF. Les avocats ont désormais un mois pour répondre aux réquisitions du parquet, dernière étape avant la rédaction par les juges de leur ordonnance définitive.

  • Affaire Bygmalion : renvoyé en procès, Nicolas Sarkozy va faire appel
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13183-affaire-bygmalion-renvoye-en-proces-nicolas-sarkozy-va-faire-appel

    Vous aviez déjà oublié ? Pas nous (vidéo ci-dessous)

    Nicolas Sarkozy a été renvoyé en procès, de même que treize protagonistes, pour ses dépenses faramineuses lors de la campagne présidentielle de 2012. Il a fait appel de cette décision.

    Un juge d’instruction a ordonné le renvoi en procès de quatorze protagonistes dont Nicolas Sarkozy, pour ses dépenses faramineuses lors de la campagne présidentielle de 2012, dans l’affaire Bygmalion, a-t-on appris ce mardi. L’ex-président va faire appel de son renvoi en procès, a aussitôt répliqué son avocat Thierry Herzog, en soulignant qu’un seul des deux juges saisis a signé l’ordonnance. « Ce désaccord manifeste entre ces deux magistrats, co-saisis d’une même information (judiciaire), fait rarissime pour être souligné, illustre l’inanité de cette décision », affirme dans un (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Affaire Paul #Bismuth : le clan #Sarkozy ferraille avec les juges
    https://www.mediapart.fr/journal/france/191016/affaire-paul-bismuth-le-clan-sarkozy-ferraille-avec-les-juges

    Thierry #Herzog © Reuters Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog, tous deux mis en examen pour #Corruption, ont provoqué plusieurs incidents face aux deux juges d’instruction chargées de l’affaire “Paul Bismuth”. Cette nervosité s’explique par l’importance des enjeux judiciaires et politiques alors que l’instruction s’achève.

    #France #avocats #Azibert #écoutes_téléphoniques #Hayat #Justice #magistrature #PNF #secret_professionnel #Simon #Thépaut #trafic_d'influence

  • Ecoutes téléphoniques : engorgement profond
    http://www.liberation.fr/france/2016/09/07/ecoutes-telephoniques-engorgement-profond_1488965

    Depuis la vague d’attentats en France, le travail de surveillance des appels devient de plus en plus ardu pour les services luttant contre le terrorisme ou le grand banditisme. Démonstration en quatre étapes. Ce sont souvent elles qui catapultent les affaires vers la postérité. Quel Français peut décemment prétendre aujourd’hui qu’il n’a jamais entendu parler de Paul Bismuth (en fait Nicolas Sarkozy) ? Ou de son avocat, Thierry Herzog, qualifiant les juges chargés d’instruire l’affaire Bettencourt de (...)

    #anti-terrorisme #écoutes

  • Ecoutes : le complot de Sarkozy contre ces « bâtards » de juges
    http://www.mediapart.fr/journal/france/180314/ecoutes-le-complot-de-sarkozy-contre-ces-batards-de-juges

    Ecoutes : le complot de Sarkozy contre ces « bâtards » de juges
    18 mars 2014 | Par Fabrice Arfi et Karl Laske

    Mediapart révèle la teneur de sept écoutes judiciaires effectuées sur la ligne téléphonique ouverte sous une fausse identité par Nicolas Sarkozy. L’ancien président a mis en place un cabinet noir pour neutraliser les juges qui enquêtent sur lui. Selon les écoutes, le magistrat Gilbert Azibert est bien intervenu auprès de trois conseillers de la cour de Cassation chargés d’examiner la validité des actes d’instruction l’affaire Bettencourt. L’avocat de Nicolas Sarkozy est par ailleurs informé par une taupe dans l’appareil d’Etat sur l’affaire libyenne.
    Ce sont les mots d’un ancien président de la République pris la main dans le sac. Parlant sur des téléphones portables qu’ils croyaient sûrs, Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Thierry Herzog, ont orchestré en ce début d’année un véritable complot contre l’institution judiciaire pour échapper aux juges et en tromper d’autres. Le nouveau procureur financier n’avait pas d’autre choix que d’ouvrir une information judicaire pour « trafic d’influence », mais les faits vont bien au-delà. C’est un nouveau scandale d’Etat dont il s‘agit.

    Mediapart a eu accès à la synthèse des retranscriptions de sept écoutes judiciaires sur la seconde ligne téléphonique de l’ancien président, ouverte sous la fausse identité de “Paul Bismuth”. Dans une dérive à peine croyable, Nicolas Sarkozy est allé jusqu’à mettre en scène avec son conseil de fausses discussions sur sa ligne officielle pour « donner l’impression d’avoir une conversation ».

    Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierre Herzog.
    Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierre Herzog. © Reuters
    Du 28 janvier au 11 février derniers, Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog ont tenté d’entraver méthodiquement le cours de la justice dans l’affaire des financements libyens et celle de ses agendas présidentiels saisis dans le dossier Bettencourt. Leurs conversations font état de l’intervention du haut magistrat de la Cour de cassation Gilbert Azibert auprès de trois conseillers chargés d’examiner la validité des actes d’instruction l’affaire Bettencourt. En échange, l’ancien président a promis au magistrat son soutien pour un poste à Monaco, comme Le Monde l’avait révélé. Les juges qui ont mené l’enquête Bettencourt sont désignés, dans ces échanges, comme les « bâtards de Bordeaux ».

    Averti d’une possible perquisition dans ses bureaux dans l’affaire libyenne, Nicolas Sarkozy demande aussi à son avocat « d’appeler son correspondant », manifestement un haut fonctionnaire bien placé dans la chaîne judiciaire, « parce qu’ils sont obligés de passer par lui », précise l’écoute.

    La police, chargée de la retranscription de ces écoutes, va d’ailleurs conclure que les échanges interceptés laissent présumer des « faits de violation du secret professionnel » dans l’affaire libyenne et de « corruption d’un magistrat de la Cour de cassation » dans l’affaire Bettencourt.

    Pour ce qui est du dossier Kadhafi, les policiers ont compris que Nicolas Sarkozy avait été alerté de son placement sur écoutes, ce qui avait déclenché l’achat à Nice de nouveaux portables sous de fausses identités.

    La première conversation qui attire l’attention des policiers a lieu le mardi 28 janvier, à 12h24. Me Thierry Herzog informe Nicolas Sarkozy de la teneur du mémoire du rapporteur de la Cour de cassation dans l’affaire de ses agendas, saisis par les juges de Bordeaux. L’enjeu est de taille : l’ancien président veut obtenir l’annulation de cette saisie pour empêcher que ces documents, déjà versés dans l’affaire Tapie, soient utilisés par la justice dans d’autres affaires qui le menacent, comme l’affaire libyenne. Thierry Herzog se montre optimiste. Il pense que les réquisitions du parquet général lui seront favorables. Nicolas Sarkozy lui demande si « notre ami » — le magistrat Gilbert Azibert — a des informations discordantes. Herzog lui dit que non.

    Le lendemain, mercredi 29 janvier, nouvel appel. Il est 19h25. L’avocat de l’ancien président informe son client qu’il vient de parler à « Gilbert ». Ce dernier lui a suggéré de ne pas faire attention au contenu « volontairement neutre » du mémoire du rapporteur dans l’affaire des agendas. Le rapporteur, est selon « Gilbert », en réalité favorable à l’annulation. La taupe de Nicolas Sarkozy à la Cour de cassation a prévenu que les réquisitions de l’avocat général seraient quant à elles communiquées le plus tard possible, mais qu’elles allaient conclure à l’annulation de la saisie des agendas présidentiels. Selon l’écoute, « Gilbert » a déjeuné avec l’avocat général. Me Herzog se félicite du dévouement de son informateur : il a « bossé », dit-il à Nicolas Sarkozy. Et la Cour de cassation devrait suivre les réquisitions, « sauf si le droit finit par l’emporter », commente-t-il, dans un aveu stupéfiant.

    Jeudi 30 janvier, à 20h40, les réquisitions arrivent plus vite que prévu. Thierry Herzog en donne lecture à Nicolas Sarkozy. L’avocat précise avoir eu « Gilbert » le matin, qui lui a confié que la chambre de la Cour de cassation devrait d’après lui suivre les réquisitions. L’écoute laisse apparaître que « Gilbert » a eu accès à l’avis confidentiel du rapporteur à ses collègues qui ne doit pas être publié. Cet avis conclut également à l’annulation de la saisie des agendas et au retrait de toutes les mentions relatives à ces documents dans l’enquête Bettencourt. « Ce qui va faire du boulot à ces bâtards de Bordeaux », commente Herzog, en parlant des juges qui avaient mis en examen Nicolas Sarkozy. L’avocat précise à l’ancien président que l’avis de l’avocat général leur a été communiqué à titre exceptionnel et qu’il ne faut rien en dire pour le moment.

    MM. Sarkozy et Kadhafi, en 2007, à l’Elysée.
    MM. Sarkozy et Kadhafi, en 2007, à l’Elysée. © Reuters
    Samedi 1er février, 11h 22. Nicolas Sarkozy s’inquiète. Il a été informé par une source non désignée d’un projet de perquisition de ses bureaux par les juges qui instruisent sa plainte contre Mediapart dans l’affaire libyenne. L’ancien président demande alors à son avocat « de prendre contact avec nos amis pour qu’ils soient attentifs ». « On ne sait jamais », ajoute Nicolas Sarkozy. L’avocat n’y croit pas, mais, précise-t-il, « je vais quand même appeler mon correspondant ce matin (…) parce qu’ils sont obligés de passer par lui ». Ce qui semble désigner une taupe active de Nicolas Sarkozy dans les rouages de l’Etat. Nicolas Sarkozy se montre inquiet quant à la façon de consulter la source. Thierry Herzog le rassure, lui indiquant qu’il a « un discours avec lui qui est prêt », c’est-à-dire un message codé pour communiquer. « Il comprend tout de suite de quoi on parle ».

    Le même jour, vingt minutes plus tard, à 11h46. Nicolas Sarkozy rappelle son avocat. Les policiers surprennent une mise en scène à peine croyable. L’ancien chef de l’Etat français demande à son avocat de l’appeler sur sa ligne officielle, pour « qu’on ait l’impression d’avoir une conversation ». Thierry Herzog lui demande alors de quoi il faut parler. Nicolas Sarkozy lui propose d’échanger autour des débats de la Cour de cassation. Herzog suggère de le faire « sans triomphalisme », de dire qu’ils ont les réquisitions de l’avocat général et de préciser aussi qu’ils ne vont pas les divulguer, parce que ce n’est pas leur genre. Nicolas Sarkozy l’interrompt pour lui demander si « les juges qui écoutent » disposent de ces réquisitions. Et comme l’avocat lui dit que non, Nicolas Sarkozy conclut que « ce n’est pas la peine de les informer ». Herzog propose aussi à son client de faire semblant de l’interroger sur la plainte qu’il a déposée contre Mediapart. Il lui dit qu’il l’appelle aussitôt sur sa ligne officielle : « Ça fait plus naturel ».

    Mercredi 5 février à 9 h 42. Retour à l’affaire Bettencourt. Thierry Herzog a une bonne nouvelle pour Nicolas Sarkozy. Il vient d’avoir « Gilbert ». Le haut magistrat a rendez-vous le jour même « avec un des conseillers » en charge de l’affaire des agendas « pour bien lui expliquer ». « Gilbert » se dit optimiste et a demandé à Thierry Herzog de le dire à l’ancien président. L’avocat lui dit que ce n’est pas pratique pour le moment, mais il lui promet que Nicolas Sarkozy va le recevoir, car il sait « parfaitement » tout ce qu’il fait pour lui. Gilbert Azibert a évoqué avec Thierry Herzog son souhait d’être nommé à un poste à Monaco. D’après l’écoute, Nicolas Sarkozy se dit prêt à l’aider. Herzog avait d’ailleurs rassuré par avance « Gilbert » à ce sujet : « Tu rigoles, avec ce que tu fais… »

    Une semaine plus tard, le mardi 11 février. Il est tard, 22h 11. Thierry Herzog, qui vient d’avoir « Gilbert » au téléphone, annonce à Nicolas Sarkozy que le haut magistrat « ira à la chasse demain ». Gilbert a fait savoir qu’il avait rencontré la veille pour eux un conseiller à la cour de cassation, et qu’il s’apprêtait à en voir « un troisième », avant que les juges ne délibèrent, le lendemain, dans l’après-midi.

    Ces multiples manœuvres frauduleuses n’ont pas empêché Nicolas Sarkozy de perdre sur toute la ligne. Non seulement la saisie de ses agendas n’a pas été annulée (de justesses), mais l’écoute de sa ligne téléphonique secrète a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire pour « trafic d’influence » le 26 février.

    #sarkozy #écoutes #herzog #bettencourt #Kadhafi #justice #mafia

  • Thierry Herzog : « Je démontrerai le moment venu qu’il s’agit d’une affaire politique »
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/03/07/thierry-herzog-je-demontrerai-le-moment-venu-qu-il-s-agit-d-une-affaire-poli

    Quand j’étais l’avocat du président de la République, combien de magistrats sont venus me demander si je pouvais leur obtenir une décoration, les faire muter, de Chambéry à Toulouse, parce que leur femme allait avoir un avancement professionnel ? C’est du trafic d’influence ?

    Euh, oui ?

    #du_temps_que_j_étais_belle

    • Est-ce que tout cela est normal ? Quand je vois la violence de la perquisition… On m’a traité comme un trafiquant de « stups ». La trappe de la baignoire ouverte, le tambour de la machine à laver aussi, toutes mes valises ouvertes, on a fait les poches de tous mes costumes, on a mis des scellés sur le studio de 23 m2 de mon fils, m’accusant d’avoir caché l’existence d’un domicile…

      Et le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, forcément présent, n’a rien dit devant tant de « violences » ?…

    • Il semblerait que le bâtonnier n’ait pas été informé de tout cela, vu sa réaction dans le JDD de ce jour (09/03/14, dans la version papier, pas vu en ligne)

      Et d’après Libé d’hier (08/03/14)
      Écoutes de Sarkozy : « atteintes » au secret professionnel selon des avocats - Libération
      http://www.liberation.fr/politiques/2014/03/08/ecoutes-de-sarkozy-des-avocats-denoncent-des-atteintes-graves-au-secret-p

      Signe de l’émoi suscité dans la profession par cette affaire, le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, s’est rendu en personne jeudi à l’audience chez le juge des libertés et de la détention (JLD) où étaient contestées les saisies réalisées chez Me Herzog, une démarche inédite.

      … et où il aurait plaidé, en personne, pour la restitution des téléphones saisis (Le JDD).

    • Ça y est, en ligne.
      Le batonnier de Paris sur les écoutes contre Me Herzog et Sarkozy : « Plusieurs principes ont été violés » - leJDD.fr
      http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Le-batonnier-de-Paris-sur-les-ecoutes-contre-Me-Herzog-et-Sarkozy-Plusieurs-pr

      Me Pierre-Olivier Sur, le bâtonnier de Paris en exercice, est très remonté : jeudi après-midi, devant le juge des libertés (JLD), il a plaidé en personne, une première, pour demander la restitution des deux téléphones portables de Me Herzog, saisis mardi en perquisition. Le JLD doit rendre sa décision lundi. « Le secret professionnel des avocats est un principe absolu, confie au JDD le bâtonnier. Il interdit toute écoute téléphonique, sauf exceptionnellement après une infraction avérée, et non pas, comme cela semble être le cas ici, en présumant qu’elle pourrait éventuellement se commettre ! »

      Pour Me Pierre-Olivier Sur, les écoutes de Me Herzog sont « inadmissibles », ressemblant « à une présomption de culpabilité ».