person:william morris

  • L’art contemporain : une balise vers les gouffres | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/cuenod/blog/070818/lart-contemporain-une-balise-vers-les-gouffres

    Nous vivons en paix, paraît-il. Nous, c’est-à-dire l’infime partie repue de l’humanité Pourtant, tout est guerre parmi nous, autour de nous, en nous. Guerres entre groupes économiques, guerres entre religions, guerres entre pays, guerres entre générations ; guerres larvées, ouvertes, bruyantes, silencieuses ; guerres froides, tièdes, chaudes ; guerres bleues, saignantes, à point, très cuites. Et Annie Le Brun de citer le poète et agitateur libertaire William Morris (1834-1896) pour dénoncer l’origine de cette spirale belliqueuse : « Le système de concurrence illimitée ». L’hypercapitalisme financier a poussé le moteur de la concurrence vers ses régimes extrêmes. Désormais, à la concurrence entre entreprises s’est ajoutée la concurrence entre individus considérés comme des autoentrepreneurs, le mot moderne pour désigner les esclaves. Pour cela, il convient d’enserrer les humains dans des réseaux serrés de représentations divertissantes et abrutissantes qui les castrent de toute velléité de révolte. Pour mener à bien cette offensive vers l’aliénation massive, la banalisation de la laideur est devenue un impératif, d’où l’invasion de ce qu’Annie Le Brun nomme « le réalisme globaliste » . La beauté possède un potentiel révolutionnaire qui met en danger cette stratégie.

    L’art contemporain et la laideur comme stratégie

    Définir la beauté demeure aléatoire. Mais c’est justement cet aléatoire qui en fait une force libératoire. La beauté est indissociable de la surprise bouleversante qu’elle provoque chez celle ou celui qui en est traversé. « Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie », écrivait Lautréamont dans ses « Chants de Maldoror ». La beauté fait naître une émotion passionnée qui foudroie quiconque s’en approche. Désormais, pour cet heureux « quiconque » plus rien ne sera comme avant. Dès lors, la beauté met le feu aux poudres à l’intérieur de celle ou celui qui la vit. D’où risque d’explosion que la laideur du « réalisme globaliste » – avec ses MacDo gerbatoires, ses autoroutes grisâtres du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, son urbanisme d’un style benzodiazépine généralisé – s’efforce de désamorcer grâce à l’apport décisif de l’art contemporain qui banalise l’originalité et trivialise la poésie.

    Est-il besoin d’ajouter – oui, sans doute, considérant l’état confusionnel du temps présent – que cette émotion bouleversée par la beauté a pour ennemi l’émotivité, ce sentiment médiocre distillé par les gros médias pour distraire leur troupeau ? De même, la sensibilité est mise à mal par la sensiblerie. L’émotivité tente de bloquer l’élan passionnel enclenché par l’émotion née de la beauté et la sensiblerie désensibilise la sensibilité en la rabaissant dans le trivial. La beauté, voilà l’ennemie de ce que Le Plouc nomme la « société médiamercantile ».

    Il s’agit aussi d’extirper de ce paysage globalisé tout ce qui n’a pas de valeur marchande, d’où le titre de ce magnifique essai d’Annie Le Brun. La Joconde, devenue l’icône des selfies, doit rapporter plus que le prix d’un billet au Louvre, aussi l’installateur Jeff Koons (célèbre pour ses caniches en plastique et autres basses conneries de hauts prix) et l’inévitable famille Arnault – qui est au mécénat ce que la tribu d’Attila fut à l’art équestre – l’ont-t-ils transformée en sac à main Vuitton avec quatre autres victimes[1]. Le comble du mépris pour l’art et les artistes. On se demande si Vuitton-Koons ne vont pas un jour réduire la « Victoire de Samothrace » à l’état de balai de chiotte griffé.

    L’ « artfairiste » Kapoor lave plus noir que le noir le plus noir

    Le plus accompli et le plus cynique des entrepreneurs de l’art contemporain demeure Anish Kapoor qui s’est assuré à prix d’or (mais non connu) l’exclusivité de l’usage artistique du Vantablack.« Ce noir plus noir que tous les noirs » a pour particularité d’absorber la lumière à 99,965%. « De là son extraordinaire capacité d’abolir les formes. (…) Qui s’entêterait à vouloir (…) y discerner quelque chose ne verrait qu’un trou noir à la place d’un volume, celui-ci serait-il le plus irrégulier possible », explique Annie Le Brun. Kapoor dispose donc du monopole artistique de ce Vantablack. Juridiquement, il n’y a rien à redire. L’« artfairiste » est passé à la caisse. Politiquement, son investissement démontre à quel point l’art contemporain a partie liée avec l’hypercapitalisme financier et globalisé. Symboliquement, en acquérant le Vantablack qui efface les formes, Kapoor « devient un des maîtres de ce pouvoir d’indistinction » où tout est fonction, non de la beauté qui se dégage d’une œuvre, mais uniquement de sa valeur d’échange.

    « On pourra avancer que tout cela se limite à un milieu très restreint », ajoute Annie Le Brun. Erreur. « Tout cela » concerne chacun de nous, avertit la poète et essayiste : « Force est de constater qu’on se trouve là devant l’art officiel de la mondialisation, commandé, financé et propagé par les forces réunies du marché, des médias et des grandes institutions publiques et privées, sans parler des historiens d’art et philosophes appointés qui s’en font les garants. Cette entreprise-culture a toutes les apparences d’une multinationale, où se forge, se développe, s’expérimente la langue de la domination dans le but de court-circuiter toute velléité critique[2]. »

    La peur de la pensée conduit vers toutes les abdications et surtout au renoncement à cet infini en nous qui se fait jour chaque fois que la beauté[3]surgit. Alors, comment sortir de ces réseaux de représentations qui nous font accepter l’inacceptable ? En ayant un regard et du courage, conclut Annie Le Brun :

    « Innombrables sont les chemins de traverse pour y échapper, quand on veut bien prendre le risque de ne pas se tenir du côté des vainqueurs. Mieux, de s’en tenir au plus loin. Ce que j’en sais est qu’on ne s’y bouscule pas mais qu’on y respire beaucoup mieux et que, certains jours, même parmi les plus sombres, l’horizon peut s’éclaircir d’une soudaine et stupéfiante lumière. »

    Jean-Noël Cuénod

    Annie Le Brun – Ce qui n’a pas de prix, Beauté, laideur et politique – Editions Stock, collection les essais – 173 pages.

    J’en ai un peu marre de voire l’art contemporain réduit à Koons, Kapoor et Arnault, c’est un choix aussi de considéré ceci comme l’art contemporain et de réduire l’art à cette seule catégorie multi-milliardaire. Pour moi c’est pas ça l’art contemporain, ça c’est de l’art spéculatif contemporain, ca devrait interessé seulement les spéculateur·ices. Je vais pas voire ces expos, j’achète pas ces trucs, je m’en fiche d’eux et ce qu’ils pensent et ressentent du monde. Toutes les époques ont produit ce type d’art à la botte du pouvoir et aussi un tas de choses à la marge, et dont la qualité est rare selon les critères qu’on a là dessus. Pourquoi choisir de passer du temps sur Koons et ignoré les artistes marginale·aux tout aussi contemporain·nes ? Il n’y a probablement jamais eu autant d’artistes qu’aujourd’hui, et c’est pas la qualité qui manque (j’en connais pas mal alors c’est qu’il y en a vraiment beaucoup) et les seuls qui comptent sont ceux qui sont coté en bourse.
    Il y a en plus un gros fond de mépris du peuple dans cette manière de pensé les masses comme stupides. Que la peinture d’un vieux marchand d’armes de la renaissance, finisse sur des sacs à main, qu’est ce que ca peu nous faire ? C’est plutot sa place. Vinci c’était une sorte de Koons, en pire puisqu’il concevait des armes, participait à des assassinat politiques t pratiquait la peinture de manière accessoire. Alors déco de sacs à main LVMH il aurait probablement trouvé ca super du moment qu’il touchait les royalties.

    Sinon tous les trucs du texte qui dénonce la « sensiblerie » et la « trivialité » ca pue le virilisme. Triva est une déesse attachée aux femme (déesse des croisements) et ce sont les femmes qu’on accuse de sensiblerie, contrairement aux hommes qui eux s’adonnent virilement à l’histoire avec la grande H sans faire de sentiments. Et il réduit la révolte à un truc de mâles castrés ou pas castrés ;
    « Pour cela, il convient d’enserrer les humains dans des réseaux serrés de représentations divertissantes et abrutissantes qui les castrent de toute velléité de révolte. »

    Enfin ca me fait pensé à un truc vécu très souvent (mais heureusement pas toujours) quant je me présente. Quant je dit que je suis artiste, on me demandent si j’en vie (c’est à dire si il y a une valeure en € et $ pour mes dessins). Et là c’est toujours pareil lorsque cette question est posée. Si je dit non, la personne change de sujet et n’a plus aucun intérêt pour ce que je pourrait produire d’artistique qui n’est plus qu’un passe temps (un truc trivial, avec mépris du trivial qui va avec). Si je dit oui, alors la personne montre un intérêt pour mon travail, (avec même quelques manifestations de respect et considération, genre c’est sérieux, pas trivial) poursuit sur le sujet et demande à voire ce que je fait comme choses artistiques. En fait réduire l’art contemporain à Koons et à l’art spéculatif, c’est partagé cette mentalité qui n’accorde de la valeur et de l’intérêt que pour ce qui se paye en millions.
    Je voudrais tenté une définition de l’art, je voie l’art comme la transposition plastique de valeurs politiques individuelles et collectives. Est art pour chacun·e ce que chacun·e définit comme art selon ses propres critères. C’est un peu circulaire mais par exemple ca permet de concilié le fait que pour une personne au Dahomey du XVII° qui sculpte un vaudou en fer, cette personne ne fait pas de l’art mais plutot un truc religieux, mais une autre personne, par exemple un·e bourgeois·s blanc·he du XXI° peut y voire « de l’art » selon ses critères bourgeois blanc (esthétique, métaphysiques, financier, savoir faire, historicité...). Ca fait qu’on peut être aussi artiste tou·tes seul·e, pas besoin de reconnaissance extérieure. Mais ca fait aussi qu’on peu ne pas être reconnu. Ca fait qu’on peu voire Koons et Vinci comme des propagandistes du pouvoir, des publicitaires, plutot que comme des artistes.
    Enfin pour les sacs, je viens de me souvenir qu’un de mes dessins est sur un sac aussi. Et que ca m’aurais pas déplu d’avoir les royalties non plus...
    https://seenthis.net/messages/401711
    Ca me rappel la fin de No Logo ; la publicité (ou le capitalisme) récupère tout, y compris ma pomme.

  • Misère de l’espace moderne - Olivier Barancy
    http://agone.org/contrefeux/miseredelespacemoderne

    Il est enfin admis ouvertement que Le Corbusier était un fasciste bon teint. On tolère ses mensonges et sa mégalomanie. On sourit en le voyant mépriser ses (riches) clients. Un observateur impartial découvrira vite qu’il n’a rien inventé, gommant les auteurs dont il s’est attribué les idées. La seule réelle compétence de Le Corbusier fut la promotion de son image publique au détriment de la qualité de son œuvre construite – catastrophique. Mais de tout cela on ne tire aucune conséquence, la plupart des critiques refusant de voir le monde cauchemardesque qu’il voulait édifier. Ce qui n’aurait aucune importance si Le Corbusier n’était devenu le modèle pour les architectes de l’après-guerre qui ont couvert la France de barres et tours en béton. Et si, aujourd’hui, ses théories ne faisaient les affaires des bureaucrates de Chine et de Russie.

    Architecte, Olivier Barancy a notamment traduit et édité William Morris, L’Âge de l’ersatz (L’Encyclopédie des nuisances, 1996).

    #urbanisme #architecture #morale #éthique #Le_Corbusier

  • Dans le numéro de janvier 2017, en kiosques
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/01


    Le monde selon Donald Trump ; unilatéralisme tous azimuts des États-Unis ; « Mon voisin vote Front national » ; l’icône de la démocratie birmane ménage les militaires ; « révolution des bougies » à Séoul ; le double défi de la gauche brésilienne ; trafics d’influence en Afrique ; les Yézidis, éternels boucs émissaires ; « terra nullius », une fiction tenace ; quand Le Corbusier redessinait Paris ; Ankara et Téhéran, alliés ou concurrents ? Entre l’Allemagne et la Turquie, l’enjeu des réfugiés ; prostitution, la guerre des modèles ; Matteo Renzi se rêve en phénix ; la résistance wallonne, bluff ou brèche ? Pluie de critiques sur les casques bleus ; William Morris, esthète révolutionnaire ; mais que fait la police ? (…)

  • « William Morris et la critique du travail », par Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2016/01/william-morris-et-la-critique-du-travail-par-anselm-jappe.html

    Préface d’Anselme Jappe à l’ouvrage de William Morris, La civilisation et le travail, Le passager clandestin, 2013.

    Il est toujours un peu banal de présenter un auteur du passé en soulignant son « actualité ». William Morris est resté longtemps assez inactuel, rangé dans la catégorie des « utopistes » qui sont apparus aux marges du grand mouvement ouvrier d’inspiration marxiste. Bien sûr, on n’a jamais oublié le rôle de Morris dans l’histoire des arts appliqués, l’impulsion donnée au mouvement Arts and Crafts et sa défense d’un artisanat de qualité. Mais les écrits dans lesquels il exprimait sa vision de la société n’ont été redécouverts en France que dans les dernières décennies, notamment dans le cadre de l’écologisme et de la décroissance, de la critique antiindustrielle et de l’écosocialisme.

    #William_Morris #Anselm_Jappe #travail #critique_du_travail #critique_techno #utopisme #socialisme #XIXème #capitalisme

    • Morris fait la chose la plus simple et la plus rare au cours la modernité : il pense le travail à partir du résultat et non à partir de sa quantité. Il ne faut pas travailler pour travailler, pour créer de la valeur et de l’argent, ni pour obtenir la plus grande masse de « valeurs d’usage » possible, mais pour produire de beaux objets en transformant autant que possible la peine en plaisir et en limitant la peine inévitable au minimum indispensable – quitte à recourir aux machines, si nécessaire. C’est « la civilisation qui décrète “Évitez les peines”, ce qui implique que les autres vivent à votre place. Je dis, et les socialistes ont le devoir de le dire : “Prenez la peine et transformez-la en plaisir” » (8). Comme chez Charles Fourier, c’est la différence même entre travail et plaisir qu’il faut abolir : « L’essence du plaisir se trouve dans le travail s’il est mené comme il convient » (9). Le dépassement de cette opposition représente pour Morris le véritable but de la « conquête » de la nature : « La nature ne sera pas totalement conquise tant que le travail ne participera pas du plaisir de la vie » (10). Il ne suffit pas que le travailleur reçoive le plein produit de son travail et que le repos soit abondant, il faut aussi que le travail soit agréable. Le repos, aux yeux de Morris, ne sert pas seulement à récupérer ses forces pour revenir ensuite au travail. Au contraire, il représente la véritable finalité du travail. Morris affirme avec force que dans un régime capitaliste, le scandale ne consiste pas seulement dans l’exploitation du travail, mais dans sa nature même. Une grande partie du travail y est inutile et l’on produit surtout des objets nuisibles ou dont personne n’a besoin. Presque tout ce que font les classes moyennes (les « professions libérales ») est inutile aux yeux de Morris, de même qu’une partie du travail des classes laborieuses – soldats, vendeurs, tous ceux qui sont obligés à fabriquer des produits de luxe ou de makeshift (« expédient » voire « ersatz » (11). L’avènement du socialisme n’impliquera donc pas de travailler davantage, comme l’imaginaient Lénine, Ebert, Gramsci et tant d’autres chefs de file du « mouvement ouvrier ». Selon Morris, au contraire, « nous n’aurons plus à produire des choses dont nous ne voulons pas, à travailler pour rien » (12).

  • L’imaginaire de la Commune

    Franz Himmelbauer

    Kristin Ross
    L’Imaginaire de la Commune
    traduit de l’anglais (États-Unis) par Étienne Dobenesque
    La fabrique éditions, Paris, 2015, 186 pages

    William Morris, Élisée Reclus, Pierre Kropotkine : ce ne sont pas les premiers noms qui viennent à l’esprit s’agissant de la Commune de Paris. S’ils tiennent dans ce livre un rôle important, c’est que pour Kristin Ross la Commune déborde l’espace-temps qui lui est habituellement attribué, les soixante-douze jours écoulés et les fortifications sur lesquelles elle a combattu.

    On attribue d’ordinaire à la Commune de Paris une durée de soixante-douze jours — du 18 mars 1871, lorsque des Parisiennes et Parisiens de Montmartre empêchèrent la réquisition des canons de la ville par les troupes d’Adolphe Thiers, à la sinistre « Semaine sanglante » au cours de laquelle ces mêmes troupes assouvirent la soif de vengeance de la bourgeoisie française en massacrant les insurgé•e•s. (...)

    #essai #lecture #Commune #luxe-communal #communisme-anarchiste #Internationale #communalisme #imaginaire

  • " L’âge de l’ersatz " par William Morris ( 1894 )

    http://enuncombatdouteux.blogspot.fr/2014/07/lage-de-lersatz-par-william-morris-1894.html

    La société de l’ersatz continuera à vous utiliser comme des machines, à vous alimenter comme des machines, à vous surveiller comme des machines, à vous faire trimer comme des machines ‑ et vous jettera au rebut, comme des machines, lorsque vous ne pourrez plus vous maintenir en état de marche.

  • Une info :

    La lettre Lekti n°70

    Bonjour, après un (trop) long silence,
    nous avons le plaisir de vous apporter des nouvelles du projet Lekti.

    Sur Contre-feux, revue littéraire de Lekti
    Un précurseur de la décroissance : William Morris ou l’utopie réalisée
    Serge Latouche a préfacé le livre de William Morris, Comment nous pourrions vivre mieux. La préface est disponible en libre accès sur Contre-feux grâce à l’autorisation des éditions Le Passager Clandestin. [Lire le texte]

    Sur Les Espaces de l’édition indépendante
    Les espaces de l’édition indépendante ont considérablement évolué.

    C’est désormais la librairie Ombres Blanches (Toulouse, France), qui assure l’expédition des livres commandés sur Les espaces de l’édition indépendante, et nous sommes ravis de cette évolution. Les frais de port sont offerts à partir de 25 euros, et l’ensemble des livres proposés à la vente sont en stock à la libraire. Les livres sont expédiés en France, et partout dans le monde.

    Les nouveautés des éditeurs associés sont particulièrement nombreuses, et nous vous en proposons dans cette lettre un (très) court aperçu seulement.

    Utopie du logiciel libre
    Sébastien Broca
    Né dans les années 1980 de la révolte de hackers contre la privatisation du code informatique, le mouvement du logiciel libre ne semblait pas destiné à renouveler nos imaginaires politiques. Les valeurs et les pratiques du Libre ont pourtant gagné d’autres domaines, dessinant peu à peu une véritable « utopie concrète ». Celle-ci a fait sienne plusieurs exigences : bricoler nos technologies au lieu d’en être les consommateurs sidérés, défendre la circulation de l’information contre l’extension des droits (...)

    Thématique principale : Sciences humaines / Essais

    Éditeur : Le passager clandestin : Essais

    Le roman politique
    Laurence Sterne
    Dans ce pamphlet contre les mœurs écclesiastiques, le pasteur Laurence Sterne s’en donne à coeur joie. Cette entrée en littérature du « plus libre des écrivains » (ainsi que le qualifia Nietzsche) est la meilleure introduction à la lecture de Sterne, pour ceux que les mille pages de Tristram Shandy intimideraient, autant qu’un complément à la lecture du grand roman, pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur sa genèse. En 1759, dans un petit village anglais, une effroyable controverse déchire la (...)

    Thématique principale : Littérature classique / Littérature du XVIIIe siècle

    Éditeur : Tristram

    Gillian Weiss
    Captifs et corsaires
    L’identité française et l’esclavage en Méditerranée
    Gillian Weiss relate l’histoire des affrontements entre la France et les Barbaresques durant trois siècles, et des milliers d’esclaves français en Afrique du Nord. Elle démontre comment ces captifs, au statut incertain et toujours susceptibles de renier leur foi ou leur allégeance politique, contraignirent l ?État à reconfigurer les caractères de l’identité française et à étendre son emprise sur ses régions périphériques. Une histoire de l’idéologie de l ?émancipation par la conquête. Captifs et corsaires (...)

    Thématique principale : Sciences humaines / Essais

    Éditeur : Anacharsis : Collection Essais

    Luigi Di Ruscio
    La Neige noire d’Oslo
    Enfermé dans sa « tour de glace » ? le petit appartement d’une banlieue ouvrière d’Oslo ?, puisant dans un quotidien où personne ne parle sa langue, ni à l’usine ni en famille, Luigi Di Ruscio a écrit le monde quarante ans durant. Entraîné par le flot des crépitements incessants de sa machine à écrire, il mêle librement le roman, l’autobiographie, la poésie : « comment se fier à des témoins oculaires qui affirment avoir vu de magnifiques couchers de soleil quand on sait pertinemment que le soleil ne se couche (...)

    Thématique principale : Littérature italienne / Roman

    Éditeur : Anacharsis : Collection Fictions

    Lettres de Bagdad—Lucas MengetLettres de Bagdad
    Lucas Menget
    Nous attaquons une deuxième nuit de montage, pour tenter, avec quelques reportages, de montrer à quoi ressemble l’Irak. La tâche est impossible. Il faudrait dire à la fois la complexité et l’attachement. Le drame et les rires. Les chiites, les sunnites, les chrétiens, les fous et les moins fous. Les suicidaires et les visionnaires. Les réalistes et les perdus. Le sable et le pétrole. La bêtise de quelques illuminés de Washington, et la naïveté de leurs successeurs. Les rêves des Irakiens, quand la (...) [Lire la suite]

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    http://www.lekti-ecriture.com/cgi/librairie-old/pg-

  • La rébellion des coureurs de bois - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/La-rebellion-des-coureurs-de-bois

    Annotations :

    Après être rentré avec virulence dans le chou du #Capitalisme qui « aliène les libertés créatrices » des artistes et des artisans en leur « imposant de générer des bénéfices et non de répondre à un désir de beauté ». Et après avoir tempêté contre l’industrialisme qui fabrique à la chaîne des ersatz (« l’omniprésence des ersatz et, je le crains, le fait de s’en accommoder forment l’espace de ce que nous appelons la civilisation »), Morris propose la (...)

    #_William_Morris #utopie #Révolution #désobeissance_civile #_Thoreau #_.livres

  • Un précurseur de la décroissance : William Morris ou l’utopie réalisée | Serge Latouche (Contre-feux)
    http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Un-precurseur-de-la-decroissance.html

    La décroissance renoue aujourd’hui avec l’inspiration première du socialisme, celui qui a été qualifié non sans ambiguïté d’utopique. Mais voilà déjà quelques années, lorsque j’ai désigné William Morris comme un précurseur de la décroissance, j’ignorais le texte que le lecteur va découvrir. Je ne connaissais de lui que son ouvrage le plus célèbre, News from nowhere (Nouvelles de nulle part), écrit en 1890 pour servir de feuilleton au Commonweal, le journal de la Socialist League. Or, incontestablement, nombre de penseurs auxquels se réfèrent les objecteurs de croissance ont été des utopistes, et souvent des hérétiques par rapport à la doxa de la gauche marxiste ; je pense à Paul Lafargue, Jacques Ellul, Ivan Illich, André Gorz, auxquels il conviendrait d’adjoindre Bernard Charbonneau, Cornelius Castoriadis, sans parler de Tolstoï, Gandhi, ou Thoreau. À travers eux, la décroissance rejoint les fortes critiques des précurseurs du socialisme contre l’industrialisation et une vision non dogmatique de la construction d’une société plus juste. Relire ces penseurs, et William Morris en particulier, voire réévaluer le luddisme, ce mouvement de révolte contre les machines du début du XIXe siècle, permet de redonner sens au socialisme dans une vision écologique telle qu’elle a pu être développée chez André Gorz [1].