person:zoé konstantopoulou

  • Instantanés helléniques
    http://www.greekcrisis.fr/2018/02/Fr0660.html

    À Athènes, et plus généralement au sud de la Grèce, c’est le moment des premières floraisons. Temps doux, bourgeons du moment, autant que cette autre... renaissance naturelle, celle des rassemblements contestataires massifs face au pouvoir en place. C’est vrai que la ville d’Athènes n’avait pas connu un tel rassemblement populaire comme celui qui s’est tenu dimanche dernier et qui a rassemblé près de 600.000 personnes, depuis bien longtemps. Printemps des... peuples ? Source : greek crisis

    • Analyse flottante, voire carrément confuse, où l’on retrouve un écho des errements d’une partie de la gauche grecque anti-austéritaire tentée de recouper ou d’identifier (ne serait-ce qu’à des fins stratégiques) « peuple » et « patrie » (ou « nation », pour parler en termes plus français). Le fait qu’il s’agisse pour partie d’un « rassemblement populaire » (ou d’une « manifestation de mécontentement ») et (éventuellement) d’un mouvement de masse contre le gouvernement ne devrait pas permettre à l’auteur de rapprocher cette manifestation (dont l’un des mots d’ordre était tout de même : « famille, patrie, religion »...) des grands rassemblements anti-austéritaires de ces dernières années. Ses rapprochements avec les assemblées des places de 2011 (alors que les mots d’ordre de la manifestation d’il y a trois jours ne contenaient aucune critique des programmes d’austérité) sont arbitraires et ne reposent sur aucune analyse politique ; dans le même temps, il n’établit aucun parallèle avec les rassemblement « anti-macédoniens », nationalistes et droitiers de 1992 (alors qu’il s’agit d’une resucée du même phénomène, des mêmes mécanismes de mobilisation, dans un contexte évidemment différent)... Le rassemblement en question était largement organisé par la droite extrême, l’extrême droite et l’Eglise, et a par ailleurs offert une occasion en or au parti néo-nazi Aube Dorée, empêtré dans un grand procès criminel, de se refaire une santé. Le discours de Mikis Théodorakis, dans une ultime crise de démence sénile, appelant les fascistes « ses frères », constitue à lui seul une forme de blanchiment inespéré de cette organisation largement mafieuse. En favorisant une lecture « populaire » et « anti-mémorandaire » de l’événement, plusieurs personnalités dites de gauche (le compositeur M. Théodorakis, donc, comme un bon nombre des gens qui le suivent, dont certains activement engagés dans les structures de solidarité médicales, mais aussi l’ancienne présidente de l’Assemblée grecque, Zoe Konstantopoulou) se sont grossièrement fourvoyés. P. G. se retrouve comme un peu malgré lui pris dans cette analyse « anti-gouvernementale » de l’événement. Ca sentait pourtant le piège droitier et néo-fasciste à 20 kilomètres. #Grèce #Syriza #austérité #nationalisme #Balkans #Macédoine #Aube_Dorée #populisme #gauche

  • Zoé Konstantopoulou : « Choisir la justice, c’est parfois désobéir »
    https://loveliveminimal.tumblr.com/post/166317409020/zoé-konstantopoulou-choisir-la-justice-cest

    Calme, déterminée, Zoé Konstantopoulou dénonce inlassablement la situation économique et politique de son pays. Elle se bat sur le plan juridique, appelle à l’union et à la désobéissance civile. Remise en contexte et petite interview. Propos recueillis par Véronique Laurent pour Axelle magazine (www.axellemag.be). Zoé Konstantopoulou devient début 2015 la seconde femme présidente du Parlement grec, lorsque son parti de gauche, Syriza, porteur d’un espoir immense après des années de crise, gagne …

  • A Rome, Mélenchon creuse le sillon du « plan B » européen avec les gauches radicales

    Le candidat à la présidentielle participe samedi et dimanche à une réunion de la gauche radicale européenne. Il prône une sortie de l’Union si la renégociation des traités échoue.
    Jean-Luc Mélenchon a longtemps pensé que l’Europe serait au cœur de cette présidentielle. Même si le sujet n’est pas parvenu pour le moment à s’imposer dans la campagne, ce partisan du non au traité constitutionnel européen en 2005 compte bien saisir la tribune qui lui est offerte, samedi 11 mars, lors d’« un sommet du plan B » organisé à Rome. Une autre façon pour lui de célébrer les 60 ans du traité du même nom, à l’origine de la Communauté économique européenne (CEE).

    Celui qui n’a cessé de dénoncer ces dernières années « l’Europe austéritaire » a lui-même lancé ce processus en septembre 2015 lors de la Fête de L’Humanité. A l’époque, il vient de rompre avec Alexis Tsipras, le premier ministre grec issu du parti Syriza, coupable à ses yeux de n’avoir pas su instaurer un rapport de force avec l’Allemagne.
    Le député européen est alors soutenu par l’ex-ministre grec des finances Yanis Varoufakis – qui s’éloignera finalement de l’initiative –, par l’Allemand Oskar Lafontaine, ancien coprésident de Die Linke, ou encore par Zoe Konstantopoulou, alors présidente du Parlement grec, en rupture avec Syriza.

    « Protectionnisme solidaire »

    Samedi et dimanche, à Rome, cette quatrième rencontre réunira des participants principalement issus de la gauche radicale européenne la plus critique – les communistes français ne partagent par exemple pas cette démarche.

    Etaient cependant annoncés John McDonnel, un proche du leader du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn, Luigi De Magistris, maire de Naples et homme de gauche indépendant, ou Fabio Massimo Castaldo, député européen du Mouvement 5 étoiles italien. « C’est encore très démarrant, on se voit beaucoup car on a besoin de bien se comprendre, avait précisé M. Mélenchon, lundi, lors d’une conférence de presse. Il n’y aura pas qu’un plan B. Suivant les pays, le plan B ne sera pas le même. »

    Dans son programme, M. Mélenchon défend l’idée d’un « plan A » – « sortie concertée des traités européens » et « négociation d’autres règles » – et d’un « plan B » – « sortie des traités européens unilatérale par la France » – en cas d’échec de la première méthode.

    Le premier comporte la fin de l’indépendance de la Banque centrale européenne, la mise en place d’un « protectionnisme solidaire » ou encore une harmonisation fiscale et sociale.

    « L’Europe, on la change ou on la quitte »

    En cas d’accord, les Français seront consultés par référendum pour décider « souverainement de [leur] participation à l’Union européenne [UE] refondée ou de la sortie ». En cas d’échec, la seconde option consisterait notamment à stopper la contribution de la France au budget de l’UE et à mettre en place un contrôle des capitaux et des marchandises aux frontières nationales.

    « S’il n’y a pas de plan B, le plan A ne fonctionne pas, expliquait le candidat de La France insoumise en août 2016 au Monde. Ce qui me distingue d’autres courants de gauche, c’est que, pour moi, la nation est un levier de la bataille européenne. »

    Une démonstration qui ne convainc pas l’écologiste Pascal Durand, son collègue au Parlement européen, qui juge que c’est une sortie de l’UE qui ne dit pas son nom. « Son plan A n’existe pas, estime ce pro-européen. Mélenchon, ce n’est pas Zorro : ce qu’il demande n’est pas compatible avec les traités. On peut essayer de les renégocier mais pas de s’en affranchir tout seul. La seule façon d’y arriver, c’est de sortir de l’UE. »

    Au lendemain du Brexit britannique, en juin 2016, M. Mélenchon n’avait pas hésité à résumer sa pensée d’une formule provocatrice, inspirée d’un slogan de la droite dure : « L’Europe, on la change ou on la quitte. » Une approche qui marque une évolution par rapport à 2012, où il souhaitait « s’affranchir » du traité de Lisbonne pour « construire une autre Europe ».

    Se différencier de Benoît Hamon

    Désormais, l’ex-socialiste entend marquer sa différence, notamment avec Benoît Hamon, pourtant lui aussi « noniste » en 2005. C’est d’ailleurs le seul point que M. Mélenchon avait évoqué, le 26 février, après leur tête-à-tête pour expliquer l’échec de leurs discussions.

    Si l’objectif du candidat socialiste – « mettre l’austérité en minorité » en Europe – rejoint celui du fondateur du Parti de gauche, le chemin pour y parvenir diverge, comme il l’expliquait jeudi dans une interview au Monde. M. Hamon, lui, ne croit pas à la « menace » d’un plan B. « Je veux réussir à parler d’Europe sous une autre forme que celle d’un dangereux chiffon rouge qu’on agite dans tous les sens », critiquait-il.

    Ce partisan d’une Europe de la défense que M. Mélenchon fustige promeut « une assemblée parlementaire de la zone euro » qui aurait pour mission de « décider du budget de la zone euro, mais aussi des politiques d’harmonisation fiscale et sociale ».

    Une idée que son concurrent de La France insoumise a déjà étrillée dans une note de blog le 22 février, jugeant que M. Hamon ne faisait que reprendre une idée « cosmétique » de François Hollande. « Il ne s’agit donc pas de trouver de nouvelles formes d’apparence de l’Europe, mais de régler ses problèmes à la racine ! », écrivait-il.

    Raphaëlle Besse Desmoulières
    Journaliste au Monde

    #élections_présidentielles #union_européenne #promesses_électorales #plan_B

  • Documents secrets du FMI sur la Grèce avec commentaires d’Eric Toussaint (CADTM)

    Nous mettons à la disposition du public francophone des documents tenus secrets par le FMI. Il s’agit de documents authentiques qui ont été mis à la disposition de la Commission pour la vérité sur la #dette publique grecque par Zoe Konstantopoulou, la présidente du Parlement grec en fonction entre le 6 février et le 3 octobre 2015. Le contenu de ces 2 documents qui datent de mars et de mai 2010 est accablant pour le #FMI.

    #Grèce #austérité #CADTM #Syriza

    http://www.cadtm.org/Documents-secrets-du-FMI-sur-la

  • CADTM - Quelques vérités sur la dette grecque
    http://cadtm.org/Quelques-verites-sur-la-dette

    Commission pour la Vérité sur la dette publique grecque

    Cette Commission d’audit a été créée en avril 2015 par la Présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou, et coordonnée par le porte-parole du CADTM, Eric Toussaint. Elle comprend des membres grec.que.s pour moitié et des membres venant de dix autres pays pour l’autre moitié.

    Une trentaine de juristes, économistes, politologues et membres de mouvements sociaux ont ainsi mis leurs compétences, leur temps et leur énergie au service de l’analyse des origines de la dette grecque et des causes de son augmentation. Ils et elles n’ont pas été rémunéréEs pour ce travail et ne le seront pas à l’avenir.

    L’échéance donnée pour réaliser ce travail était très courte, il y avait un manque de moyens logistiques et – surtout – des informations auxquelles la Commission n’a pas (encore) pu avoir accès. Citons pour exemple le refus du Gouverneur de la Banque de Grèce et ancien Ministre des Finances du gouvernement d’Antonis Samaras, Yannis Stournaras, de transmettre des documents essentiels à la Commission et de répondre aux 13 questions que celle-ci lui avait soumises.

  • Zoe Konstantopoulou : « Le gouvernement grec a sacrifié la démocratie »
    http://www.revue-ballast.fr/zoe-konstantopoulou

    On connaît Zoe Konstantopoulou comme la seconde femme à avoir pris le rôle de présidente du Parlement grec. Largement élue à ce poste en tant que membre de Syriza au début du mois de février 2015, elle le quitta le 4 octobre de la même année, cette fois comme membre d’Unité populaire — un parti formé après l’annonce des élections anticipées. Tout au long de ces huit mois, Konstantopoulou a marqué les esprits pour son travail au sein de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque autant que pour son respect des règles démocratiques, son opposition forcenée à la capitulation du gouvernement Tsípras et sa vigueur à contredire l’affirmation que celui-ci n’avait pas d’autre choix… Elle s’est moins exprimée sur la question monétaire, sa vision actuelle des « plans B », ou encore sa courte mais (...)

  • Parodies
    http://www.greekcrisis.fr/2015/09/Fr0463.html

    Voilà donc que sous l’impulsion de l’économiste religieusement européiste et proche de Yannis Dragasákis, la Grèce (au gouvernement non-élu), vient de modifier sa position et ses délégués s’astreindront du vote à l’ONU, contrairement aux orientations léguées par le gouvernement SYRIZA/ANEL, contrairement aux intérêts du peuple grec et en violation flagrante de l’esprit et de la lettre du travail déjà accompli par le Comité d’audit sur la dette grecque que Zoé Konstantopoúlou avait fait former du temps où elle exerçait ses fonctions de Présidente de l’Assemblée Nationale. Source : greek crisis

  • Dieux chthoniens
    http://www.greekcrisis.fr/2015/08/Fr0458.html

    Pour les rédacteurs de la revue politique (de gauche) “Unfollow” (numéro du mois d’août), ce mémorandum II est tout comme... un faire-part du décès de la Grèce, de sa démocratie, de sa souveraineté comme d’ailleurs de son économie. Sur internet grec, on ironise autant comme on peut sur le caractère totalitaire et concentrationnaire que ce mémorandum impose-t-il aux institutions démocratiques, au “Parlement” d’abord, en dépit hélas des (ultimes ?) efforts de résistance consentis par Zoé Konstantopoúlou. Efforts... alors payants, étant donné que la Présidente de l’Assemblée sera écartée des listes des candidats SYRIZA à la députation lors des législatives prochaines, d’après des sources de Maxímou (le Matignon) grec, citées par la presse cette semaine. Source : greek (...)

  • Lettre de Zoé Konstantopoulou : Le Parlement vote sous le chantage et la menace - kristina 1963
    https://kristina1963.wordpress.com/2015/07/22/lettre-de-zoe-konstantopoulou-le-parlement-vote-sous-le-chan

    Sous un régime de chantage plus qu’évident, provenant de gouvernements étrangers- membres de l’UE, et dirigé contre le Gouvernement grec et les parlementaires, il est introduit et, qui plus est, « sans la possibilité d’introduire le moindre amendement », un texte législatif qui entreprend une intervention majeure sur le fonctionnement de la Justice et sur l’exercice des droits des citoyens, de manière qui abolit tant le fonctionnement de la République grecque en tant qu’état social de droit, où la séparation des pouvoirs peut fonctionner, que la préservation du principe du procès équitable.

    Des Ministres qui ne sont pas d’accord avec son contenu sont contraints d’introduire ce texte au Parlement, alors qu’ils s’y opposent directement, tandis que des parlementaires, qui s’opposent également à son contenu, sont contraints de voter pour.

    Le tout sous menace directe de faillite désordonnée.

    #Grèce #Union_européenne

  • Greece debt crisis: Athens accepts harsh austerity as bailout deal nears | Business | The Guardian | Thursday 9 July 2015 19.39 BST
    http://www.theguardian.com/business/2015/jul/09/greece-debt-crisis-athens-accepts-harsh-austerity-as-bailout-deal-nears

    The Greek government capitulated on Thursday to demands from its creditors for severe austerity measures in return for a modest debt write-off, raising hopes that a rescue deal could be signed at an emergency meeting of EU leaders on Sunday.

    Athens is understood to have put forward a package of reforms and public spending cuts worth €13bn (£9.3bn) to secure a third bailout from creditors that could raise $50bn and allow it to stay inside the currency union.

    A cabinet meeting signed off the reform package after ministers agreed that the dire state of the economy and the debilitating closure of the country’s banks meant it had no option but to agree to almost all the creditors terms.

    Parliament is expected to endorse the package after a frantic few days of negotiation that followed a landmark referendum last Sunday in which Greek voters backed the radical leftist Syriza government’s call for debt relief.

    Syriza, which is in coalition with the rightwing populist Independent party, is expected to meet huge opposition from within its own ranks and from trade unions and youth groups that viewed the referendum as a vote against any austerity.(...)

    • Oui, je ne sais pas si d’autres journaux suivent d’aussi prêt.

      Helena Smith
      http://www.theguardian.com/business/live/2015/jul/09/greek-crisis-reform-plan-grexit-tsipras-draghi-live

      So what happens now? Over to Athens.....

      Our correspondent Helena Smith has confirmed that the proposed reforms have indeed been sent to the country’s creditors - and three hours AHEAD of the midnight deadline central European time.

      Government insiders are saying the proposals were sent at 1O PM Greek time (9 PM central European time) to all three creditors and the president of the Euro Group of euro area finance ministers Jeroen Dijsselbloem.

      The Dutch finance minister must sign off on the reforms before they are submitted for further discussion to EU leaders.

      The proposed package - a biting mix of tax hikes and swingeing cutbacks - was tabled in parliament as an emergency bill on Thursday. It will, say officials, be put to vote on Friday evening in order to invest the Greek prime minister, his deputy Yannis Dragasakis and finance minister Euclid Tsakalotos with the appropriate authority to negotiate on it in Brussels.

      Until a cast-iron agreement is reached, the vote will not be binding - rather is is aimed exclusively at furnishing the central protagonists in Greece’s negotiating team with the authority to debate with creditors around the proposed reforms.

      Once negotiations are completed it will become law.

      After several drama-filled days, replete with apocalyptic scenarios, a ray of hope was seen tonight. The vast majority in Tsipras’ radical left Syriza party accept that chaos lies the other way.

      But the devil will be in the detail. Panagiotis Lafazanis, who heads Syriza’s militant wing, the Left Platform, has already expressed his wholehearted opposition to the proposed plan saying it fails to give any hope of a breakthrough to the Greek economic crisis. The Left Platform represents about a third of the party.

      Zoe Konstantopoulou, the president of the parliament and a member of Syriza’s hard left herself, has publicly announced that no new memorandum outlining further austerity will be passed by the 300 seat House.

      Although, Konstantopoulou has just spent 3.5 hours with Tsipras.... and has left his office refusing to make any comment!

  • Médias grecs : contre Tsípras, des attaques à la chaîne - Libération
    http://www.liberation.fr/monde/2015/07/03/medias-grecs-contre-tsipras-des-attaques-a-la-chaine_1343041

    Skai TV, comme la radio du même nom, et le quotidien conservateur Kathimerini appartiennent à l’armateur Yiannis Alafouzos, réputé très interventionniste. « C’est vrai, il est très actif, il vient souvent voir la rédaction », concède le journaliste, qui ne cache pas le mépris que lui inspire « ce ramassis de gauchistes irrationnels qui forme l’actuel gouvernement » et prédit le pire en cas de victoire du non : « La Grèce va être chassée de l’Europe, retourner à la drachme, et Tsípras n’aura plus qu’à faire un coup d’Etat militaire pour imposer un régime autoritaire. »

    Dans ce climat peu serein, le clash n’est jamais loin lorsque les membres de Syriza sont invités sur le plateau de la chaîne. Ce fut encore le cas cette semaine, lors d’un duel féminin d’une violence hallucinante qui a opposé la très blonde Sia Kossioni, présentatrice vedette de la chaîne, à la brune Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement grec et bête noire des médias privés.

    Une tension qu’on retrouve aussi sur les plateaux de la chaîne Mega TV lorsqu’un ministre est invité. Surendettées, les grandes chaînes privées, qui appartiennent toutes à de grandes fortunes du pays, n’ont en réalité jamais oublié que Tsípras voulait remettre en cause les fréquences qui leur ont été accordées gratuitement.

    Yannis Pretenderis est l’un des animateurs vedettes de cette chaîne. Elégant sexagénaire, il reçoit dans son bureau de l’hebdomadaire To Vima, où il est également chroniqueur. « Les médias sont depuis toujours très politisés en Grèce », rappelle Pretenderis, qui lui non plus ne croit pas à l’objectivité mais s’offusque qu’on le critique « sur les faits » : « Est-ce ma faute si les banques sont fermées ? Est-ce que je ne dois pas en parler ? » Tout en dénonçant, lui aussi, Syriza : « Petit parti de fanatiques dogmatiques » qui « s’adresse à un autre monde ». Avant de noter, l’air amusé : « Ils découvrent que leurs interlocuteurs européens ne sont pas de gauche ! Mais c’est comme ça ! L’euro n’est pas de gauche, le monde n’est pas de gauche. »

    A rapprocher de la situation des gouvernements progressistes d’Amérique latine :
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/12/LAMBERT/48471

    #Grèce #médias

  • Référendum grec : « Un "non" rendra fières les générations futures et défendra la véritable âme de l’Europe »
    http://www.bastamag.net/Un-non-rendra-fieres-les-generations-futures-et-defendra-la-veritable-ame-

    « Pour la première fois le peuple peut réellement décider de son avenir. Pour la première fois il peut repousser lui-même, par son vote, le dernier chantage », lance à la tribune Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement Grec. Dans un discours prononcé le 1er juillet 2015, elle condamne toutes les tentatives de manipuler le sens de la question posée par le référendum : « Le oui signifie oui aux mémorandums, à la soumission et à la servitude ». Selon elle, la victoire du non ne signifiera pas une sortie (...)

    #Débattre

    / #Politique, #Europe, Démocratie !, #Droits_fondamentaux

    #Démocratie_ !

  • entre nos mains (ces jours-ci dans les rues d’Athènes)

    {échos d’un débat avec Eric Noiré entamé à l’occasion du discours prononcé par Alexis Tsipras devant l’Assemblée nationale grecque, le 5 juin 2015, débat qui peut être suivi ici : http://blogs.mediapart.fr/blog/dimitris-alexakis/080615/discours-d-alexis-tsipras-premier-ministre-grec-devant-l-assemblee-n et là : http://blogs.mediapart.fr/blog/dimitris-alexakis/120615/entre-nos-mains-ces-jours-ci-dans-les-rues-d-athenes}

    1
    « trahison », « récupération »

    Le gouvernement grec peut et doit être critiqué par ceux-mêmes qui l’ont porté au pouvoir ― la Présidente de l’Assemblée, Zoé Konstantopoulou, ne s’est pas privée de contester les choix effectués par Alexis Tsipras et Nikos Pappas concernant les nominations à la tête de la radio-télédiffusion publique, ERT, qui recommence ces jours-ci d’émettre sous ce nom, l’organisation de jeunesse de Syriza vient de demander la démission de Yannis Panoussis, ministre de la « Protection du citoyen » ( sic ) et les relations du gouvernement grec avec l’État d’Israël sont fortement contestées au sein du parti au pouvoir ― faire usage de son sens critique, faire entendre sa voix est cependant tout autre chose que de faire une croix sur ce qui demeure comme la seule perspective actuelle, en Grèce, et comme la première tentative européenne de contestation des politiques d’austérité au niveau politique ; l’économiste marxiste et député de Syriza Costas Lapavitsas ne s’y est pas trompé, qui réaffirme l’importance des élections du 25 janvier au début d’un billet récent dans lequel il n’épargne pas, par ailleurs, les propositions adressées aux créanciers par le gouvernement grec (http://costaslapavitsas.blogspot.gr). Parler au stade où nous en sommes de « trahison » ou de « récupération » revient à occulter la véritable guerre à laquelle le gouvernement grec et les classes populaires grecques sont soumis depuis les élections du 25 janvier et la décision prise le 18 février par la BCE de restreindre l’émission des bons du Trésor pour la Grèce.

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    « socialisme(s) »

    Si je ne parle pas de « socialisme » mais de « contestation des politiques d’austérité » c’est que je n’oublie pas que Syriza est un parti parlementaire ― le seul en mesure d’ouvrir aujourd’hui en Grèce une brèche dans le mur des politiques néo-libérales ― et que l’événement du 25 janvier demeure essentiellement un événement électoral ― et non, qu’on le veuille ou non, le produit de luttes sociales massives qui seraient parvenues, par exemple, à immobiliser l’économie du pays comme ont pu le faire les grèves de 1936 ou de 1968 en France ― voire à s’emparer des moyens de production, comme le mouvement ouvrier hongrois de 1956. J’écris « qu’on le veuille ou non » pour signaler que cela n’a dans une certaine mesure pas eu lieu ― pas eu lieu avec l’intensité qui permettrait de parler de « processus révolutionnaire ».

    De très nombreuses luttes ont eu lieu au cours de ces dernières années en Grèce, nous avons vécu une longue grève générale et plusieurs tentatives de réquisition ouvrière des moyens de production (Vio.me) et de création de circuits de production parallèles (marchés agricoles sans intermédiaires), mais l’arrivée au pouvoir de Syriza, indissociable de ces mobilisations, doit à mon sens être interprétée à la lumière d’un certain repli et d’une certaine fatigue des mouvements sociaux dans la période qui a immédiatement précédé le scrutin.

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    passer le relais, reprendre le relais

    L’interprétation du vote en faveur de Syriza comme un vote de délégation faisant fond sur un repli (provisoire ?) des luttes sociales est fortement confirmée par l’absence notable de véritable mobilisation (mais surtout peut-être par la difficulté à imaginer quelles pourraient être les voies d’une telle mobilisation dans la situation du rapport de forces inédit avec les créanciers) dans les mois qui ont suivi les élections et jusqu’à aujourd’hui. On peut imaginer que des mobilisations directement liées à la production, à la réquisition des terres et des moyens de production et répondant aux besoins immédiats (occupation populaire de terrains militaires transformés en « jardins ouvriers » autogérés, par exemple, selon le modèle mis en pratique dans la banlieue de Thessalonique et répondant à la question cruciale de l’autosuffisance alimentaire) auraient été plus efficaces, plus pertinentes dans le contexte de l’arrivée au pouvoir de Syriza que de décréter, par exemple, une grève générale ― dans une économie déjà immobilisée et détruite par les politiques néo-libérales. (Et on pourrait presque dire que la situation qui prévaut depuis quatre ou cinq ans ici, loin d’être une situation de grève générale est à l’inverse une situation de lock-out généralisé et étendu sur une très longue période.) Mais le fait est que, pour le moment, nous n’en sommes pas là et que le « soulèvement populaire », ces jours-ci dans les rues d’Athènes, est plus une invocation sur les affiches d’Antarsya (1) qu’une réalité sociale ou qu’un sentiment partagé.

    Il y a à ce niveau un blocage assez net, un effet de délégation électorale et de sidération (nous sommes en partie devenus les spectateurs de la négociation en cours) qui ne favorise pas la mobilisation ― et en parlant de mobilisation j’entends beaucoup plus des formes de production, d’appropriation de moyens de production et de lieux de vie que les formes souvent encadrées et bureaucratiques de la manifestation et de la grève.

    Le fait que l’espace politique ouvert par Syriza ne puisse pour l’heure être identifié au « socialisme » (singulier de majesté qui devrait être pluralisé et redéfini à partir des expériences de luttes, de production et de vie concrètes qui se sont faites jour au cours de ces dernières années, en Grèce, en France et ailleurs) ne signifie pas pour autant qu’il doive être automatiquement confondu avec le champ social-démocrate (que beaucoup ont évidemment à l’esprit mais dont le schéma aveugle plus d’un observateur ― tellement pressé d’anticiper sur la trahison forcément en préparation qu’il rate les spécificités et les possibilités de la situation présente). Si Syriza n’est pas « le socialisme », il vaut certainement la peine de réfléchir à ce qu’il est à partir du constat de la mort de la social-démocratie ― et sans perdre le sens des possibles. (LE socialisme n’existe pas.)

    4
    « contradictions »

    Notre chance, la spécificité de la situation grecque actuelle, ce sont les mouvements sociaux apparus au cours de la période précédente mais aussi les contradictions de Syriza : le fait que ce parti ne constitue pas (encore ?) une forme bureaucratique figée, fossile, définitivement centralisée, le fait qu’il demeure encore poreux aux mouvements sociaux, aux luttes et aux processus collectifs de réponse à la crise et à la réorganisation néo-libérale ― une réorganisation qui s’opère dans le cas de la Grèce par le vide, la table rase, la déstructuration de la production et une mise au chômage massive.

    Si la réponse apportée à l’ensemble de cette séquence historique (faillite de l’État grec, crise économique, politique des mémorandums, renversement de l’Ancien Régime tenu durant une quarantaine d’années par les deux partis traditionnels et processus de négociation avec les créanciers) demeure « entre les mains » de Syriza et / ou de l’exécutif, on aura alors toutes les raisons de redouter un repositionnement du noyau dur gouvernemental et du parti (concentration des décisions par le « premier cercle » autour du Premier ministre + injonction à la discipline de parti) au centre de l’espace politique, à la faveur d’un accord permettant au pays d’échapper à la faillite, avec l’appui des « classes moyennes » (pour dire vite, car cette catégorie commode demanderait certainement à être redéfinie), comme je l’avais indiqué dans un billet récent (https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/05/19/grece-soyons-pessimistes-demandons-limpossible).

    Si j’écris cela c’est bien sûr qu’il existe déjà plusieurs signes avant-coureurs d’une telle évolution, notamment en ce qui concerne les formes d’exercice de la politique et de l’autorité, les voies de la prise de décision ; les tensions internes autour de la nouvelle direction d’ERT, des déclarations du ministre de la Protection du Citoyen ou d’Israël auxquelles je faisais référence plus haut en sont indicatives. Il existe aussi, heureusement, de nombreux signes contraires, non seulement en provenance de la Plateforme de Gauche mais aussi de la part de la Présidente de l’Assemblée, assez isolée, ou du groupe « 53+ ».

    Syriza n’est pas (encore) un parti classique, soumis à l’exécutif par la discipline de parti et dont le rôle se réduirait à n’être qu’une « chambre d’enregistrement » de décisions prises en haut lieu. Si les luttes sociales continuent à faire défaut, il le deviendra sûrement. La réponse dépend en grande part de la reprise de l’initiative populaire ― plus sur le terrain de la production de richesses (réquisitionner des terrains à cultiver et des structures industrielles, les exploiter à notre intérêt) que sur celui de la protestation politique (manifester contre le gouvernement) ; la réponse aux créanciers n’est pas seulement entre les mains du gouvernement ou du « parti de la gauche radicale » mais entre nos mains.

    Dimitris Alexakis
    https://oulaviesauvage.wordpress.com
    Athènes, vendredi 12 juin 2015

    (1) Antarsya : parti à la gauche de Syriza, partisan de la rupture et de la sortie de l’euro.

  • La présidente du Parlement grec veut la « vérité » sur la dette
    http://www.liberation.fr/monde/2015/06/02/la-presidente-du-parlement-grec-epingle-l-allemagne-et-les-socialistes-eu

    Zoé Konstantopoulou a lancé une commission d’audit à Athènes en mars pour « analyser l’origine et l’historique de la #dette grecque ». Interview.

    (…) Mais pourquoi la Grèce est-elle si isolée dans ces négociations ? Même la France ne semble guère soutenir la position d’Athènes. Hollande n’est-il pas de gauche ?

    J’ai l’impression que la réponse est déjà dans la question… Il y a un vrai problème au sein de l’Europe, où les forces dites #socialistes ont finalement accepté de se soumettre à l’agenda néolibéral. Alors même que parfois les citoyens leur avaient donné un autre mandat. Ces choix éloignent les gouvernements de leurs responsabilités politiques. La manière dont sont menées les politiques libérales en Europe est assez caractéristique d’une forme de totalitarisme au sein de l’Europe, un totalitarisme économique. Il y a clairement une méthode et un objectif de subordination. Or il y a toujours des choix et des alternatives possibles. Et c’est pour ça qu’il y a aujourd’hui une véritable bataille menée par ceux qui veulent prouver que la gauche ne peut qu’échouer. Reste qu’il ne faut pas s’arrêter à la photographie du moment, on verra peut-être bientôt émerger d’autres voix, différentes, au sein de l’Europe. Je crois que #Syriza et la #Grèce montrent que nous sommes à la veille de grands changements du logiciel européen.

  • CADTM - Discours de la présidente du Parlement grec, Zoe Konstantopoulou, à la session inaugurale de la Commission de vérité de la dette publique
    http://cadtm.org/Discours-de-la-presidente-du

    Messieurs et Mesdames, je vous annonce la Décision numéro 1448 de la Présidente du Parlement, du 4 avril 2015, par laquelle est constituée la Commission Spéciale du Parlement des Grecs pour la recherche de la vérité concernant la création et le gonflement de la dette publique, l’audit de la dette et la promotion de la collaboration internationale du Parlement avec le Parlement européen, les Parlements d’autres pays et des organismes internationaux en matière de dette, ayant comme objectif de sensibiliser et activer la société, la communauté internationale et l’opinion publique internationale. Cette Commission on l’appellera Commission de vérité de la dette publique

  • CADTM - Discours de la présidente du Parlement grec, Zoe Konstantopoulou, à la session inaugurale de la Commission de vérité de la dette publique
    http://cadtm.org/Discours-de-la-presidente-du

    Messieurs et Mesdames, nous vous remercions de votre présence à l’événement d’aujourd’hui qui est d’importance historique et marque le début du remboursement d’une vraie dette : celle de dire la vérité et de rendre des comptes au peuple et a la société grecque sur comment a-t-elle été créée et gonflée, la dette qui est suspendue au-dessus des têtes des citoyens et des jeunes générations.

    La dette publique qui est utilisée comme instrument de chantage et d’asservissement, comme moyen de soumission, dans des conditions qui n’ont rien à voir avec l’objectif statutaire européen de prospérité des peuples et des sociétés, des conditions qui, au lieu de garantir, de servir les principes œcuméniques de démocratie, d’égalité, d’équité, de respect des droits de l’homme et des libertés ainsi que de progrès social, produisent le rétrécissement des espaces démocratiques, des discriminations, des exclusions, de la misère et la crise humanitaire.

    #dette #Syriza #Grèce

  • Irène Bonnaud - L’intégralité de l’article du Monde sur Zoé...
    https://www.facebook.com/irene.bonnaud/posts/401796069995100

    L’incorruptible de la Vouli, figure de Syriza
    LE MONDE | 07.03.2015
    Par Adéa Guillot (Athènes, correspondance)

    La nuit est tombée depuis longtemps sur Athènes, ce mercredi 4 mars. Dans les couloirs déserts de la Vouli, le Parlement grec, le calme règne sauf dans l’antichambre du bureau de la présidente Zoé Konstantopoulou. Il est plus de 23 heures et plusieurs personnes attendent pour voir la jeune femme. « C’est comme cela tous les jours depuis sa prise de fonction le 6 février », explique une employée venue déposer plusieurs dossiers à traiter pour le lendemain. « La journée, elle enchaîne les rendez-­vous, mène les débats à la tribune puis le soir reçoit jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. Cela fait plus de trente ans que je travaille ici, je n’ai jamais connu une telle force de travail », s’étonne cette fonctionnaire qui a pourtant vu défiler une petite dizaine de présidents.

    Zoé Konstantopoulou, députée du parti de la gauche radicale Syriza – qui a gagné les élections législatives du 25 janvier en Grèce –, a été triomphalement élue le 6 février présidente du Parlement avec 235 voix sur un total de 298 députés présents. Un record. Elle est aussi, à 38 ans, la plus jeune présidente de la Vouli et la deuxième femme seulement à exercer cette fonction. « Un alibi pour Syriza qui n’a désigné aucune femme ministre dans son gouvernement et qui a vite rectifié le tir en proposant M Konstantopoulou à la tête du Parlement, ironise un député du parti d’opposition Nouvelle Démocratie (ND, conservateur). Depuis, elle joue les dominatrices à la tribune du haut de son mètre 80, mais elle va devoir apprendre que l’on ne peut pas diriger un Parlement en se mettant à dos les députes eux­mêmes. »

    Ces propos violents ne surprennent pas l’intéressée : « Il y a un véritable problème générationnel et de sexisme parmi ceux qui ont gouverné la Grèce jusqu’ici, mais ils devront s’habituer. Je compte changer ce Parlement, en faire un exemple de démocratie, de liberté mais aussi de responsabilité. »

    Grande, très grande, sa silhouette puissante domine bien souvent l’assemblée dans laquelle elle se trouve. Toujours strictement habillée de tailleurs noirs, perchée à longueur de journée sur des talons de 7 centimètres et avec comme seule parure sa longue chevelure brune, la jeune femme tranche dans une Vouli encore largement masculine. « Avoir seulement 69 femmes sur 300 députés au Parlement montre que la route reste longue en termes de parité, souligne­-t­-elle, installée dans son vaste bureau aux mosaïques murales baroques. Moi, j’ai eu deux grands­-mères exceptionnelles, Zoé et Vasso. Des femmes autodidactes, fortes, qui m’ont appris à complètement choisir ma vie, à ne rien subir. Alors, quoi qu’en pensent certains, je ne suis pas là seulement pour répondre à des impératifs de parité. »

    Bain militant

    Selon Manolis K. Hatziyakoumis, l’un de ses anciens professeurs, « Zoé a toujours eu une flamme, une curiosité et surtout un sens de l’intérêt général développé ». Ce vieux monsieur très digne fut le professeur particulier de toute une génération de Grecs qui sont aujourd’hui à des postes­-clés comme l’actuel maire d’Athènes, Georges Kaminis, ou l’ancien recteur de la faculté de droit et député conservateur, Théodore Fortsakis. Souvent des juristes. « Pour moi, ce qui a toujours compté, c’était de faire de mes élèves des humanistes. La justice est mère de toutes les vertus, disaient les Grecs anciens. J’y crois totalement et, avec les notions de mesure et d’éthique, c’est ce que j’ai enseigné à Zoé et je pense que pour elle la Loi, c’est tout. »

    Issue d’une lignée d’avocats, elle choisit très tôt de suivre l’exemple familial et entreprend des études de droit à l’université d’Athènes, qu’elle complétera par un master 2 en droit pénal européen décroché à la Sorbonne, à Paris, en 2000, puis par un diplôme en droits de l’homme et droit pénal, national et international de l’université Columbia, à New York. Parallèlement, elle s’implique dans les organisations syndicales étudiantes, accorde bénévolement des conseils juridiques et enseigne l’anglais aux détenus de la prison de Fresnes (Val­de­Marne) lors de son passage en France. « Il est très important de donner un peu de ce que tu reçois. Je pense que les étudiants, surtout en droit, peuvent être très rapidement utiles à la société », estime­t­elle. Devenue avocate, elle représente notamment la famille d’Alexis Grigoropoulos, cet adolescent tué en décembre 2008 par un policier grec à Athènes et dont la mort avait provoqué trois semaines d’émeutes urbaines. « Ce n’était qu’un môme de 15 ans sorti boire une limonade avec ses copains. Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai ressenti au ventre cette injustice. Nous avons obtenu la prison à vie pour l’assassin et dix ans pour son complice », se félicite­-t-elle, soudain dure.

    Son père, Nikos Konstantopoulos, lui-­même avocat, fut entre 1993 et 2004 le président du Synaspismos, un parti de gauche radicale devenu depuis la principale composante de Syriza. Sa mère, la journaliste Lina Alexiou, a quant à elle souvent dénoncé les injustices sociales dans ses reportages. La jeune Zoé a donc été plongée dans un bain militant dès son enfance. « C’est la fille de son père. Très ambitieuse et voulant depuis toujours se donner les moyens de grimper un jour au sein de Syriza », juge un député ND. « Je portais bien sûr de l’intérêt à la politique, répond Zoé Konstantopoulou, mais je pensais plutôt en rester éloignée ! Car je sais à quel point c’est un processus exigeant et j’adore mon travail d’avocate. » Pourtant, en 2009, la jeune femme rejoint la liste Syriza pour les élections européennes. « Mais ce n’est véritablement qu’avec la crise que j’ai décidé de m’investir. Cela devenait un devoir », affirme­t­elle.

    « Coups de gueule légendaires »

    En juin 2012, elle est élue député. Commence alors une période mouvementée qui va la faire connaître du grand public. La lutte contre la corruption et la fraude fiscale devient son cheval de bataille. Elle écrit le Livre noir de la honte qui compile les affaires politico-­financières que son parti considère comme scandaleuses et surtout se lance dans une véritable croisade autour de la « liste Lagarde » qui contient les noms d’exilés fiscaux grecs en Suisse, « une radiographie parfaite de la corruption et de la collusion à la grecque », selon elle.

    Livrée en 2010 par l’ancienne ministre française de l’économie Christine Lagarde à son homologue grec de l’époque Georges Papaconstantinou, il aura fallu attendre la formation d’une commission parlementaire d’enquête pour qu’elle soit examinée. Zoé Konstantopoulou en est la rapporteuse et se montre la plus offensive lors des auditions de témoins. La jeune femme ne recule devant aucune question qui fâche et provoque des colères sans précédent qui s’entendent depuis l’extérieur de la salle où les débats se passent à huis clos.

    « Ses coups de gueule sont restés légendaires », s’amuse l’un de ses proches. Pour Méliza Méya, son amie d’enfance et témoin à son mariage en 2014 avec le marin Apostolis Mantis, « la Zoé passionnée queles gens ont découverte est celle que je connais depuis toujours. Dès l’école primaire, elle était ultra-sensible à l’injustice et se battait pour ses droits ou ceux de ses camarades. Enfants, nous étions fans de la série américaine “Matlock”, l’histoire d’un avocat qui remportait n’importe quel procès ! » Méliza Méya décrit une femme « simple » et « joyeuse » dans l’intimité, mais « qui doit s’armer de sérieux et de sévérité face à ce monde politique qui a peur de perdre ses privilèges et qui est très violent à son égard ».

    Depuis son arrivée à la tête du Parlement, Zoé Konstantopoulou ne s’est pas fait que des amis. « On la surnomme Robespierre parce qu’elle aime faire tomber les têtes et qu’elle se pose en incorruptible moralisante comme le révolutionnaire français », raconte un député du parti de centre gauche To Potami (« La Rivière »). « Elle ne se comporte pas normalement avec le souci de l’équilibre et du compromis qui doit caractériser un président de Parlement, accuse Manolis Kéfaloyiannis, député ND avec lequel Zoé Konstantopoulou s’est à plusieurs reprises accrochée. Elle est un peu populiste. Elle donne son avis sur tout. » Pour Stavros Theodorakis, le président de To Potami, « elle nous prouve chaque jour qu’elle ne sait pas collaborer et je crois que même le premier ministre Alexis Tsipras regrette de l’avoir mise là ».

    Un esprit farouche d’indépendance

    Une référence directe au refus de Zoé Konstantopoulou de voter, lors d’une réunion du groupe parlementaire le 25 février, en faveur de l’accord conclu cinq jours plus tôt entre le gouvernement grec et ses créanciers et qui prévoit la prolongation de quatre mois du programme de prêts en cours. « Il s’agissait d’une consultation interne au parti, mais je crois qu’il est essentiel que dans les procédures importantes chacun donne son avis franchement », répond sans détour la jeune femme. Cet esprit farouche d’indépendance agace au sein même de son parti. « Zoé roule d’abord pour elle­même et son ambition est certainement aussi de se placer en dauphin potentiel au sein de Syriza », estime un membre du Comité central de Syriza.

    Le 4 mars, Zoé Konstantopoulou a présenté un catalogue de réformes qu’elle souhaite lancer au Parlement. Mettre fin à plusieurs privilèges des députés, lutter contre l’absentéisme parlementaire en menaçant de couper 1/5 de leur salaire aux élus qui ne se présenteraient pas aux sessions plus de cinq fois par mois…

    Certaines de ses annonces font grincer des dents dans une institution peu habituée à tant d’intrépidité. La présidente a surtout promis la création dans les prochaines semaines d’un comité d’audit de la dette grecque. « L’objectif est de déterminer l’éventuel caractère odieux, illégal ou illégitime des dettes publiques contractées par le gouvernement grec », précise-t­-elle, faisant allusion à plusieurs affaires de corruption et à l’opacité qui entoure l’achat d’armes par son pays. « Le peuple a le droit de demander que la partie de la dette qui est illégale – si cela est avéré à l’issue de la commission – soit ef acée. » Une déclaration explosive alors que le gouvernement grec, qui a longtemps souhaité un effacement d’un pan de la dette, semble s’être rendu ces dernières semaines aux arguments de ses créanciers et ne parle plus désormais que de rééchelonnement.

    « Nous n’en sommes qu’au début des négociations avec nos bailleurs de fonds, martèle Zoé Konstantopoulou. Il ne faut pas admettre que l’Eurogroupe soit le seul interlocuteur de la Grèce car l’humanité n’est pas faite que de relations économiques. » Renforcer la démocratie, replacer les peuples et leurs droits au centre des projets politiques, en Grèce comme en Europe, « ce ne sont pas des objectifs romantiques mais indispensables si l’on ne veut pas que l’Europe explose », conclut la jeune femme. Une vraie profession de foi se permet-­on de lui faire remarquer. Et Zoé Konstantopoulou de répondre, malicieuse : « Vous savez que mon bureau, ici, c’était la chapelle de la fille du roi lorsque le Parlement était encore le palais royal ? » Va pour la profession de foi donc, « mais républicaine et démocratique ».

    #Syriza #féminisme #eurogroupe #corruption #dette

  • Aléxis #Tsípras passe la première à fond à gauche - Libération
    http://www.liberation.fr/monde/2015/02/09/alexis-tsipras-passe-la-premiere-a-fond-a-gauche_1199026

    Tout comme le Premier ministre Aléxis Tsípras, la nouvelle présidente du #Parlement, Zoé #Konstantopoulou (élue avec un record de 235 voix sur 298, soit la plus grande majorité de l’histoire grecque) a confirmé la réactivation de la commission sur les #réparations de #guerre dues par l’#Allemagne à la #Grèce depuis l’occupation et jamais honorées. Berlin n’a jamais voulu entendre parler de cette facture qui s’élèverait à 163 milliards d’euros (soit la moitié de la #dette grecque). Mais d’autres contentieux financiers sont également évoqués ces jours-ci à Athènes et pourraient refaire surface.

    Ce week-end, Nikos Toskas, le nouveau secrétaire d’Etat à la Défense, a révélé qu’une enquête venait d’être déclenchée après la découverte d’un document laissant soupçonner le versement de pots-de-vin d’un montant de 62 millions d’euros par deux sociétés allemandes d’#armement à des fonctionnaires grecs. S’agit-il du scandale déjà évoqué en novembre par le journal allemand Der Tagesspiegel ? Difficile à dire. Mais ce n’est pas la première fois que des entreprises allemandes sont impliquées dans des #fraudes en Grèce.

    Outre le scandale des #pots-de-vin versés par Siemens au tournant des années 2000, une radio grecque a révélé en septembre que le fisc grec réclamait 200 millions d’euros pour fraude fiscale en Grèce aux entreprises allemandes BMW et Mercedes. Soulignant que « le Parlement ne peut pas opérer comme un dispositif de blanchiment de scandales », la présidente de la Chambre a, elle aussi, confirmé la réouverture d’enquêtes sur toutes ces affaires, taclant au passage le ministre allemand des Finances, dont les déclarations la semaine dernière ont été jugées « non pertinentes et non fondées ». Wolfgang Schäuble avait en effet balayé ces accusations de #corruption en affirmant que « chaque pays veille à ses propres affaires ». Mais l’intransigeant grand argentier de Berlin qui déclarait également que les Grecs étaient « seuls responsables » de leurs malheurs méconnaissait visiblement l’autre règle d’or du backgammon : toujours anticiper les réactions de son adversaire.

  • Normalement, avec #Zoé_Konstantopoulou élue haut la main à la présidence du parlement grec, ce genre de choses ne devrait pas se reproduire

    ▶ Virvidakis - Konstantopoulou - Greek Parliament Voting - Βιρβιδάκης Κωνσταντοπούλου - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=-AgwDfzZp6E&feature=youtu.be

    Voting at the Justice Committee of the Greek Parliament, on 12.9.2013, without the required number of participating MPs, where the chairman Mr. Virvidakis simply ignores all the objections by MP Zoe Konstantopoulou and reports that every article was “voted by the majority” without anyone having voted! Mr Virvidakis also made sure that every sentence from Zoe were all deleted from the minutes, but he obviously did not take into account that everything was being recorded and was going to leak out to the internet.

  • Syriza΄s Zoe Konstantopoulou: We bring accountability to public life
    http://www.thepressproject.net/article/71792

    Abolition of riot police

    Greece’s protracted financial crisis has not only brought millions of people to their knees, tugging violently on the country’s social fabric, it has also led to countless demonstrations and marches, with many ending up in clashes with riot police and the use of teargas, amid charges of police brutality.

    Critics, Syriza among them, have long accused governments of using the police as a state instrument of power to enforce their will, trampling on the rights of citizens. Human rights groups have also accused the police of brutality.

    Pledging to put an end to this, Konstantopoulou said that, under Syriza’s watch, riot police squads will be abolished and the use of chemicals to disperse crowd and rioters will be banned.

    “For us what is happening in the country is a distortion: The police is used as a weapon to attack citizens,” she charged. “The role of the police is to stamp out crime and to protect citizens. To guarantee that citizens can live with security”.

    “Unfortunately this is not the case and we see scores of officers used to police the civil liberties of citizens and not used to tackle true criminality,” she said, dismissing accusations by New Democracy that Syriza will ‘disarm’ the police.

    “The police is not armed in order to shoot 15-year-old boys or citizens, or to threaten to use a weapon against those that want their rights”.