• Revue Centraliens, Quels choix technologiques pour une société durable ?, 2016 | Et vous n’avez encore rien vu...
    https://sniadecki.wordpress.com/2019/12/21/revue-centraliens

    Les ingénieurs se sont souvent trouvés à la croisée des innovations technologiques et des évolutions sociétales. A l’heure où la nécessité de construire une société « durable » est devenue criante, dans un monde plus que jamais transformé par les technologies, des Centraliens toujours plus nombreux, de toutes générations, citoyens, parents, consommateurs ou professionnels engagés, se posent la question : nos choix technologiques actuels sont-ils réellement appropriés à la durabilité des sociétés humaines ?

    Ces choix devraient favoriser une consommation réduite ou nulle de ressources rares ou non recyclables, et rechercher non seulement l’efficacité mais aussi la stabilité et la résilience. La high-tech appliquée sans jugement permet-elle cela, ou bien faudrait-t-il privilégier l’articulation appropriée et raisonnée de tous les savoirs et savoir-faire technologiques accumulés, certains à la pointe du progrès comme d’autres à redécouvrir et à recombiner de manière originale (dans une approche low-tech) ?

    #low-tech #critique_techno #écologie #énergie #François_Jarrige #Philippe_Bihouix #Olivier_Rey

  • Radio : Guillaume Pitron, La Guerre des métaux rares , 2018

    Interview de #Guillaume_Pitron qui présente son livre La Guerre des métaux rares, la face cachée de la transition énergétique et numérique paru aux éd. Les Liens qui Libèrent, 2018. Ce livre, fort bien documenté, est très intéressant pour saisir les enjeux écologiques et géopolitiques autour des métaux rares. Concernant la prétendue « #transition_énergétique », il permet de comprendre toute l’esbroufe et le caractère mensonger de ce concept ; en fait de transition, c’est seulement la pollution due à la production d’énergie qui est délocalisée dans les pays producteurs des métaux rares.

    Dans cette interview, réalisée initialement par la revue branchouille Usbek & Rica, Pitron étale son indécrottable #progressisme. Il déclare notamment :

    « Qu’on le veuille ou non, et à moins que nous décidions tous unanimement de jeter nos téléphones portables, et de nous éclairer à la bougie lorsque nous rentrons chez nous, il va falloir aller chercher ces métaux quelque part. »

    Ce qui justifie à ses yeux la réouverture des mines de métaux en France et en Europe, au prétexte que l’#extractivisme est tellement polluant que des oppositions citoyennes émergeront nécessairement et revendiquerons un encadrement de cette industrie, le recyclage des matériaux, la fin de l’obsolescence programmée des produits électroniques et leur usage raisonné. Aussi, à la suite, nous avons ajouté quelques commentaires critiques sur les perspectives que met en avant Pitron, sur la base des prises de position sur ces sujets par #Philippe_Bihouix et la Revue itinérante de critique sociale Z.

    http://sniadecki.wordpress.com/2018/06/27/rmu-pitron

    #critique_techno

    http://archive.org/download/RMU045PitronGuerreMetauxRares/RMU_045-PitronGuerreMetauxRares.mp3

    #Radio_Zinzine, #Racine_de_Moins_Un

    Bonne écoute !

  • « La high-tech n’a pas d’avenir » | Pluris Magazine
    https://www.pluris.fr/publication/philippe-bihouix-developpement-durable-la-high-tech-n-a-pas-d-avenir_2-14-255

    > Pourtant la croissance verte promet de dématérialiser l’économie et de recycler les matériaux à l’infini.

    Pour moi, c’est un mythe. En théorie, oui, tous les métaux sont recyclables sans perdre leurs propriétés. Sauf qu’on les emploie beaucoup sous forme dispersive, comme des produits chimiques. Ainsi du chrome, du zinc, du cobalt, de l’étain, ou du titane, qui sert de colorant blanc universel, dans les peintures, les dentifrices, les crèmes solaires… Le cuivre de la bouillie bordelaise répandue sur les vignes bio et les tomates n’est pas récupérable. Et l’usage des matériaux recyclés est souvent dégradé. On ne refait pas du verre blanc à partir de verres blancs et colorés mélangés. Les plastiques souillés sont recyclés en chaises de jardin et en poubelles, pas en emballages alimentaires. Et les alliages métalliques sophistiqués sont refondus pour finir en acier bas de gamme, dans les fers à béton du BTP.
    Vanadium, niobium, manganèse, titane, molybdène… : quantités de métaux non ferreux, parfois très rares et capables d’améliorer les caractéristiques de l’acier disparaissent à jamais de cette façon.

    #low_tech #collapsologie #recyclage

  • « La "#croissance verte" est une mystification absolue »
    http://reporterre.net/La-croissance-verte-est-une-mystification-absolue

    Cette expression est avant tout un pied-de-nez à la « high tech », au mirage des technologies salvatrices. Dans ce livre, je pose les questions fondamentales suivantes : pourquoi produit-on ? Que produit-on ? Et comment produit-on ? Mon propos est de dire que l’on pourrait d’ores et déjà produire moins sans que notre qualité de vie en pâtisse, bien au contraire. Par exemple, on pourrait supprimer le million de tonnes de prospectus publicitaires qui sont distribués chaque année. On pourrait étendre le rechapage des pneus à tous les véhicules, comme cela se fait déjà pour les avions et les camions. On pourrait rétablir la consigne pour les emballages et favoriser la vente en vrac. On pourrait progressivement limiter la vitesse maximale, brider les moteurs, interdire les voitures trop puissantes. La voiture « propre » n’existe pas, mais en attendant de tous enfourcher un vélo, la voiture à 1 litre au 100 km est à portée de main. Simplement, elle fait 500 kg et ne dépasse pas les 80 km/h, ce qui suffirait pour une large part des besoins de déplacement.

    En même temps, il faut pousser l’éco-conception au maximum. Il faut que les produits que l’on utilise tous les jours soient plus facilement réparables, réutilisables, modulaires, à plus longue durée de vie, constitués d’un seul matériau plutôt que de matériaux composites, etc. Il faut accepter d’avoir des produits un peu moins performants, légers, esthétiques.

    Enfin, la façon dont on produit ces biens est également cruciale. Aujourd’hui, l’organisation industrielle mondiale est telle que quelques usines fabriquent des quantités phénoménales de produits. La part du travail humain se réduit toujours plus, au profit de la mécanisation, des robots et bientôt des drones. Au contraire, il faut relocaliser une partie de cette production, retrouver l’échelle du territoire, des petites entreprises, des ateliers, de l’artisanat, d’un tissu industriel et commercial à l’échelle de l’Homme.

    Se pose alors inévitablement la question – épineuse mais inévitable – du protectionnisme et de l’échelle des territoires à protéger. Soyons là aussi réalistes : comment une industrie chimique locale, nationale ou même européenne, aux normes environnementales élevées et intégrant pleinement un coût du carbone, pourrait-elle résister à l’industrie des gaz de schiste américains, ou au gaz « gratuit » du Qatar ? Comment des élevages de taille moyenne pourraient-ils concurrencer la production brésilienne et les poulets trempés dans le chlore ? La logique du « consomm’acteur » ne suffira pas, il faut se donner les moyens réglementaires et normatifs de faire émerger et prospérer des solutions plus vertueuses.