• Émeutes : comment la police traque les délinquants qui avaient échappé aux arrestations


    Des policiers poursuivent des manifestants, le 1er juillet, sur les Champs-Élysées, lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, le 27 juin à Nanterre. NACHO DOCE/REUTERS

    ENQUÊTE - Les enquêteurs de la police ont effectué un travail colossal, tout au long du mois de juillet, pour retrouver 314 délinquants qui avaient échappé aux arrestations pendant les nuits de violence.

    Tandis que la France chavirait soudain dans le chaos lors d’émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué le 27 juin dernier après un refus d’obtempérer à Nanterre (Hauts-de-Seine), les forces de l’ordre ont dû encaisser un double choc. D’abord celui, filmé heure par heure, d’un tsunami de violences qui s’est soldé par un bilan de 3800 interpellations, commises en temps réel et en flagrant délit, sur l’ensemble du territoire. Puis un second, beaucoup moins connu, d’une #traque_judiciaire hors norme dont Le Figaro est en mesure de révéler le détail. Selon un bilan qui s’arrête au 31 juillet dernier, pas moins de 314 émeutiers, casseurs et incendiaires supplémentaires ont été interpellés par des services d’investigations de la sécurité publique et de la police judiciaire. À elle seule, cette dernière s’est vu confier le soin de mener un peu plus de 170 #enquêtes particulièrement sensibles, portant sur les actes les plus graves. « Dès les premiers jours, l’autorité judiciaire a ainsi saisi la PJ sur des événements emblématiques, qu’il s’agisse de destructions et d’incendies de mairies, d’attaques de locaux de police ou de pillages importants, voire de menaces ou d’agressions sur des élus, confie le contrôleur général Frédéric Laissy, chef du service de la communication de la police nationale. Alors même que les dispositifs d’ordre public étaient encore maintenus à leur maximum, les premières #interpellations étaient effectuées à domicile, souvent avec le concours de la BRI ou du Raid. »
    Ainsi, dès le 5 juillet, la sûreté urbaine de Lille interpellait avec l’appui du Raid une demi-douzaine de voyous impliqués dans l’attaque, menée lors de la deuxième soirée des émeutes, de l’hôtel de police municipal abritant un centre de supervision. Les assaillants ont notamment pu être confondus grâce à leur #ADN retrouvé sur des cocktails Molotov. Cinq d’entre eux ont été placés en détention provisoire dans l’attente de leur jugement d’ici à la fin du mois, tandis qu’un de leurs complices est activement recherché. Au même moment, les policiers du Rhône ont appréhendé, au terme d’une enquête éclair, six des délinquants à l’origine de l’incendie volontaire d’un immeuble d’habitation à Saint-Fons, le 2 juillet dernier. Le feu avait été mis dans le local à poubelles avant de se propager aux étages et de provoquer d’importants dégâts dans le supermarché attenant. Là, les limiers de la sûreté ont obtenu des preuves par l’image : l’exploitation de la vidéoprotection d’un commerce voisin a permis d’identifier un premier suspect en raison d’une tenue caractéristique correspondant à celle d’une personne contrôlée peu auparavant par la police municipale. Là encore, les incendiaires présumés ont été placés derrière les barreaux en attendant d’être jugés, tandis que 62 personnes évacuées espèrent toujours être relogées.

    À travers le pays et à la faveur des investigations, les unités spécialisées d’intervention ont investi à l’heure du laitier des dizaines de domiciles, alors que le soufflé des violences destructrices n’était pas retombé. L’engagement hors norme des policiers en civil et les opérations ciblées ont sans nul doute douché les ardeurs au cœur des quartiers, battant en brèche tout sentiment d’impunité et participant de facto à une stratégie globale de retour à l’ordre. « Si le temps judiciaire est parfois considéré comme plus long, il faut bien constater que la mobilisation des services d’enquête a joué un rôle à la fois dans la dissuasion au moment des #violences_urbaines et dans la dissuasion à plus long terme, avec des interpellations et des incarcérations décidées par les tribunaux qui ont pu poursuivre sur la base d’investigations », assure-t-on à la Direction générale de la police nationale. Sur le terrain, face à la déferlante, l’heure a été à l’union sacrée. La PJ, fortement mise à contribution, a ainsi bénéficié de l’énorme investissement des petits groupes d’enquêtes dans les commissariats des villes moyennes ayant elles aussi payé un lourd tribut en termes de dégâts. Ainsi, à Niort (Deux-Sèvres), les policiers locaux ont multiplié les enquêtes de voisinages et passé au crible des bandes #vidéo avant de lancer un coup de filet.
    Entre les 3 et 12 juillet, ils ont intercepté six membres d’une horde de jeunes #émeutiers qui avaient mis le centre-ville à sac, tendant des embuscades à la #police, pillant des #commerces et brûlant des véhicules dans la nuit du 30 juin au 1er juillet.
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/emeutes-comment-la-police-traque-les-delinquants-qui-avaient-echappe-aux-ar
    https://justpaste.it/amtj3

    #révolte #émeutes #police_judiciaire #justice #prison

    • Avec méthode, les experts ont en effet passé au crible des pierres, des projectiles divers, des armes de fortune retrouvées sur les champs de bataille, des bouteilles utilisées pour les liquides incendiaires ou encore des traces de sang. Même les briquets ou les étuis de mortiers abandonnés sur place ont été soumis aux analyses. Selon nos informations, le Service national de #police_scientifique, basé à Écully et qui dispose de cinq laboratoires, a été saisi de 317 dossiers, représentant près de 1800 scellés pour les affaires les plus importantes et sensibles.

      [...]

      Outre l’analyse des indices, des réseaux sociaux et l’examen des vidéos - même si un millier de caméras ont été détruites lors des émeutes -, les enquêteurs se sont appuyés sur la connaissance de la population locale par les policiers de quartier, ainsi que sur la #géolocalisation. À ce titre, un téléphone portable dérobé dans l’habitacle d’un camion de pompiers volé à Vernon (Eure), au premier soir des émeutes, a permis de retrouver la trace d’un délinquant puis de ses quatre complices. Le profil des interpellés, qui devrait faire l’objet d’une analyse plus poussée, laisse apparaître, comme l’a révélé Gérald Darmanin le 19 juillet devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, que la moyenne d’âge est entre 17 et 18 ans. Les plus jeunes sont âgés de 12 ans et les deux tiers n’avaient jusqu’ici pas de casier.

      [...]

      Les services de #renseignements sont invités à « renforcer, dès à présent, leurs dispositifs d’anticipation de ce type d’événement ». L’idée est de prévenir tout débordement à l’approche de la Coupe du monde de rugby et des JO de Paris,

  • « Police : se taire ou dégager – Quartier Interdit avec #Agnès_Naudin [BEST OF]

    La capitaine de police Agnès Naudin est révoquée de ses fonctions pour ses prises de positions : « Nous ne sommes plus une police républicaine, nous sommes désormais un bras armé du gouvernement »

    https://twitter.com/JLMTV_INFOS/status/1691420407545335809

    https://www.youtube.com/watch?v=ALuYkiSvFs0

    #police #témoignage

    –—

    ajouté à la #métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • Malgré un droit à l’hébergement reconnu, un collectif de sans-papiers se retrouve à la rue | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110823/malgre-un-droit-l-hebergement-reconnu-un-collectif-de-sans-papiers-se-retr

    Depuis l’évacuation du squat cet été, une soixantaine de personnes a été laissée sur le carreau, dont des femmes et enfants. « Certaines ont eu une solution d’hébergement avec le #115 mais pas toutes. On a essayé de trouver des lieux plus sûrs aux autres pour ne pas qu’elles restent dans la rue », indique Makoun, en passe de devenir l’un des représentants du collectif. D’où l’absence de femmes sur le campement.

    Dans un tweet rédigé le jour de l’expulsion, la #préfecture de #Seine-Saint-Denis a pourtant indiqué que les occupants qui le souhaitaient étaient « orientés vers des hébergements d’urgence », précisant que l’opération se déroulait « dans le calme ». Contactée par Mediapart, celle-ci n’a pas répondu à nos questions.

    Attaquer l’État pour loger des familles sans abri, un outil de plus en plus mobilisé
    8 janvier 2023

    Car le collectif Schaeffer n’est pas un dossier comme les autres. Ses membres se battent depuis des années pour faire reconnaître leur droit à l’hébergement à travers des procédures dites « #Daho » (droit à l’hébergement opposable), entreprises avec l’aide de l’association Médecins du Monde.

    Sur plus de 100 requêtes déposées entre 2017 et 2018, 90 ont abouti. Nourou, 23 ans et originaire de Côte d’Ivoire, fait partie de ceux qui ont voulu y croire. « Au début, c’était une bonne nouvelle pour nous. On pensait que ça allait être un bon changement, qu’on allait être logés », se souvient-il.
    À l’époque, le jeune homme est encore demandeur d’asile mais n’a pas eu accès, comme le veut pourtant le dispositif national d’accueil, à un hébergement, le temps de la procédure d’examen. « On ne connaît pas la loi, c’est à eux [les autorités – ndlr] de nous le proposer », estime-t-il. Pour lui comme pour les autres, « le Daho n’a rien changé ». Il vit de quelques journées de travail au noir payées 50 à 70 euros sur les chantiers de BTP parisiens. L’homme hausse les épaules : « On vit comme on peut. »

    #expulsion #logement #hébergement #rente_foncière #police

  • Hauts-de-Seine : une violente interpellation filmée à Bagneux, enquête ouverte pour « refus d’obtempérer aggravé »
    Article rédigé par franceinfo avec AFP
    France Télévisions
    Publié le 14/08/2023 08:47 Mis à jour il y a 11 minutes

    https://www.francetvinfo.fr/france/ile-de-france/hauts-de-seine/hauts-de-seine-une-violente-interpellation-filmee-a-bagneux-enquete-ouv
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/VF64duCOm8C-UQ13mmI7shy_FRI/1500x843/2023/08/14/64d9cd7f6db71_080-hl-nguyonnet-2088167.jpg
    Le parquet de Nanterre a annoncé, le 13 août, qu’"une enquête avait été ouverte à Bagneux suite à des faits notamment de refus d’obtempérer aggravé", après la diffusion d’une vidéo d’une violente interpellation à Bagneux (Hauts-de-Seine). (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

    Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montre une violente interpellation à la frontière entre les villes de Bagneux et de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).

    Dans cette vidéo, une voiture avec un gyrophare percute un homme noir en short et tee-shirt. Deux autres hommes – l’un en uniforme siglé police et l’autre en civil – se précipitent sur lui alors qu’il se relève, le font chuter et l’immobilisent, visage appuyé contre le pavé. L’homme en uniforme lève le bras, comme s’il allait frapper, au moment où la vidéo s’arrête.

    Le parquet a ajouté qu’une personne avait été placée en garde à vue, sans préciser s’il s’agissait de l’homme à terre sur les images. « Après expertise psychiatrique », cette personne « a fait l’objet dimanche d’une hospitalisation d’office », a précisé le ministère public, sans livrer de détails sur l’état de santé de l’homme.

    L’homme interpellé n’est « pas blessé », selon la préfecture

    Le journal Le Parisien a révélé les faits. Ces images devenues virales sur internet avaient été visionnées près d’un million de fois sur Twitter, dimanche soir. L’AFP a pu les géolocaliser et confirmer qu’elles ont bien été tournées à la frontière entre les villes de Bagneux et de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).

    La préfecture des Hauts-de-Seine, sollicitée par l’AFP, a annoncé que l’homme qui circulait à deux roues avait « refusé d’obtempérer, grillé un feu puis percuté une voiture de police ». Selon Le Parisien, le conducteur serait ensuite descendu de son deux-roues avant d’être rattrapé par la police. La préfecture a assuré que l’homme interpellé était « un peu agité, peu cohérent » mais n’était « pas blessé ». Selon cette même source, deux policiers ont été blessés et se sont vu prescrire un et sept jours d’incapacité totale de travail (ITT). La préfecture n’a souhaité faire « aucun commentaire » sur les circonstances de l’interpellation.

    • @kamilabderrahmn
      https://twitter.com/kamilabderrahmn/status/1691019570767679489

      « Mon frère n’est pas en hôpital psychiatrique, il est sorti libre de garde à vue après avoir été percuté par un véhicule de police. On a essayé de déposer plainte contre les policiers dans 3 commissariats différents, aucun n’a accepté de prendre notre plainte. »

      L’article du parisien a partagé de nombreuses fake news selon la famille du jeune percuté par le véhicule de la BAC de Bagneux. Voici leur témoignage ⤵️

      D’après la soeur de la victime, l’homme ne circulait pas en scooter mais en voiture. Il a grillé un feu rouge et s’en est suivie une chasse avec un véhicule de la BAC. Le jeune homme a abandonné sa voiture et dans sa course à pied s’est fait percuter par le véhicule de la BAC pour l’arrêter.
      Il n’a aucunement foncé sur un véhicule de la police nationale comme il a été dit dans le parisien. Il n’était ni en défaut de permis ou d’assurance, il a juste paniqué et s’est enfui.

      A l’hôpital, les policiers ont minimisé les faits et n’ont pas dit pas voulu dire comment le jeune a été blessé. Ils ont essayé de le faire passer pour un fou et ont demandé a ce qu’il soit vu par un spécialiste afin d’etre placé en psychiatrie. Après auscultation, le psychiatre a refusé de présenter son dossier a l’hôpital psychiatrique tant il ne présentait aucun trouble de cet ordre la.

      La famille était sans nouvelle depuis plus de 24h !
      Sa soeur déclare que son frère a été transporté du commissariat de Bagneux vers celui d’Antony, puis vers le commissariat de Chatenay.

      Le jeune homme est ressorti libre hier de garde à vue. Il a eu l’épaule déboîtée, de multiples contusions et douleurs sévères du à la violence de son interpellation.

      La famille devrait saisir le procureur dans la journée par l’intermédiaire de leur avocat.

  • Berlin, 13.8.1961
    https://www.openstreetmap.org/node/3034708085#map=19/52.53834/13.39567

    Quelques fainéants et rockers au solde du pouvoir impérialiste regardent des ouvriers socialistes au travail. Sur la photo on reconnaît l’interprétation socialiste du plein emploi. Un ouvrier travaille, un deuxième attend son tour, tous les deux sont payés. On se demande pourquoi cette forme de société n’est plus aussi populaire qu’à l’époque. Côté spectateurs on remarque les imitations d’Harley Davidson fabriquées maison.

    A Berlin le pouvoir ne cesse de se rendre ridicule dans sa tentative de ressembler à son idole de Washington. ;-)

    Pourquoi ce commentaire à peine cynique ? Parce qu’il est aussi vrai et authenitique (je vous l’assure, j’étais sur place !) que tous les discours que vous allez entendre aujourd’hui.

    On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs. Vu comme ça cet événement historique constituait la tentative desespérée d’en finir avec le sabotage permanent par Bonn et Washington de la construction d’une économie et société socialiste. A mon avis c’était un acte cru qui en fin de compte a contribué à l’échec du modèle de société post-stalinienne. En même temps le mur nous a protégé pendant 28 ans contre l’avancée des forces qu’on connaît aujourd’hui sous l’appellation « neocon » et « néolibérale ».

    La guerre d’Ukraine risquait de commencer cinquante ans plus tôt en 1964, au moins c’est ce que fait penser l’envoi de commandos parachutés en Ukraine par les anciens nazis de Pullach et leurs commanditaires à Langley. Le mur de Berlin a donc contribué à nous épargner une grande guerre et nous a permis de jouir d’une époque de rapprochement entre les peuples jusqu’au putsch contre Gorbatchev et la démocratie naissante en Union Soviétique.

    Après les guerres ont recommencé en Europe, d’abord avec la guerre civile pendant la déstruction de la République fédérative socialiste de Yougoslavie à partir de 1991. Ensuite on assisté avec effroi au bombardement de la République fédérale de Yougoslavie par l’OTAN en 1999. Actuellement nous vivons la deuxième phase d’une époque de guerres permanentes dont le développement ne suit plus la logique des guerres mondiales du passé.

    Nos enfants sont alors confrontés à la tâche de survivre pendant l’actuelle période des Royaumes combattants de l’age impérialiste sur fond de catastrophe climatique. Comme si ce n’était pas assez il leur revient aussi l’obligation de préparer la société qui mettra fin à ces bains de sang. Les forces en mouvement sont désormais trop grandes pour qu’un mur aussi long et haut qu’il soit puisse encore arrêter les guerres et flux migratoires conséquents.

    Le 13 août 1961 serait une date nostalgique rappellant une époque meilleure si le mur de Berlin avait fonctionné comme prévu par ses constructeurs et s’il n’y avait pas eu au moins 140 victimes à plaindre qui ont payé de leur vie le maintien d’un équlibre précaire mondial.

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9riode_des_Royaumes_combattants
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Central_Intelligence_Agency
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Organisation_Gehlen
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Bundesnachrichtendienst

    #Berlin #mur #Bernauer_Straße #Brunnenstraße ? #photographie #histoire #WTF #1961 #police

  • le tireur identifié mais pas d’exploitation de la vidéo surveillance, pas de garde à vue, pas de mise en examen, le procureur général de Nancy, Jean-Jacques Bosc, est un champion
    Les circonstances d’un tir du RAID ayant blessé Aimène Bahouh à Mont-Saint-Martin toujours pas « éclairées »

    Onze agents du RAID (dix fonctionnaires et un médecin), provenant de l’antenne de Nancy, sont « engagé[s] » dans cette commune de 10 000 habitants pour « assurer la sécurité des personnes et des biens ».

    Entendu par l’#IGPN, le chef de l’antenne du #RAID précise que deux groupes sont formés pour cette « mission » : « L’équipe Alpha en tenue vert kaki “ranger green”, aux moyens plus légers, destinée à faire de l’observation, et l’équipe Bravo, en tenue d’intervention noire. » Ces policiers sont armés de pistolets Glock 17, de quatre lanceurs de balles de défense (#LBD) de trois modèles différents, trois fusils semi-automatiques Molot calibre 12 et deux fusils à pompe calibre 12 (un Keltec KSG et un Beretta M3P), approvisionnés avec des munitions #beanbags, un projectile sous forme de sachet de coton contenant de minuscules plombs.

    Le groupe Bravo se positionne à l’angle des rues de Marseille et de Verdun – à l’endroit où le drame aura lieu –, « sur un site découvert » d’où il peut « observer les mouvements suspects ». Au cours de la soirée, les « effectifs sont pris à partie par de nombreux individus très hostiles qui tentaient de les encercler à pied ou en voiture », relate le chef d’antenne du RAID lors de son audition. Tirs tendus de mortiers, insultes, menaces de tirs « à balles réelles »… Les policiers utiliseront, cette nuit-là, « 34 munitions de LBD 40 mm », ou encore « 27 munitions calibre 12 de type beanbag ».

    Le responsable de l’unité d’élite de la police continue son récit en précisant que « les opérateurs du RAID avaient dû user de leurs moyens de force intermédiaire, notamment en direction de deux jeunes à vélo qui leur jetaient des pierres ». L’un d’eux, âgé de 15 ans, a reçu dans le dos un beanbag, lui causant « une plaie purulente d’environ 5 cm ». Le second, âgé de 18 ans, a fini en garde à vue pour outrage et jet de projectile. Ce jeune homme, qui dit avoir été « molesté » avec son ami, dément avoir jeté des pierres en direction de la police.

    « Nous sommes face à un tir illégitime »

    Le tireur qui a touché le mineur a été identifié, mais son nom et prénom n’apparaissent pas dans le rapport de l’IGPN : il est cité par son matricule RIO (pour référentiel des identités et de l’organisation) et a été entendu par l’IGPN sous le statut de suspect libre. C’est aussi lui qui est suspecté d’avoir tiré sur Aimène Bahouh. Répondant à une demande de l’IGPN – « quels effectifs avaient pu tirer des munitions bean bags sur un véhicule ? » –, le chef d’antenne a désigné cet « opérateur ».

    Deux de ses collègues ont expliqué à leur tour pourquoi ils ont dû utiliser leurs armes, « mais aucun d’entre eux n’était témoin direct du ou des tirs pouvant correspondre aux faits dont était victime M. Bahouh », est-il écrit dans le rapport. D’autant que, comme le souligne l’IGPN, « l’unité ne disposait pas de captation d’image, notamment pas de caméras-piétons. Quant au drone engagé, il n’enregistrait pas durant le service et n’était pas doté d’une caméra thermique pour les images de nuit ». En outre, les conversations radio « étaient opérées par réseau interne du RAID, démuni d’enregistrement ». Enfin, les images de la vidéosurveillance (sous scellé) de la ville entre minuit et 2 heures, recueillies autour du secteur concerné, « n’ont pu être exploitées » par l’IGPN « durant le temps de l’enquête ».

    Dans le quartier du Val-Saint-Martin, où a eu lieu le drame, des habitants, qui disent ne pas avoir participé aux émeutes, avaient assuré au Monde qu’ils avaient été « pris pour cible » par des membres du RAID lors de cette nuit « qualifiée d’intense » par l’unité d’élite de la police. C’est sur le chemin du retour, après 4 heures, que les policiers ont appris qu’une personne avait été blessée et admise à l’hôpital d’Arlon, ville proche située en Belgique.

    Pour Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille, « nous sommes face à un tir illégitime qui a atteint Aimène à la tête après l’avoir éclairé avec une lampe torche, et ce alors qu’il ne participait pas aux émeutes et n’avait commis aucune infraction, comme l’a fait remarquer la procureure de la République. Pourtant, le policier tireur n’a pas été placé en garde à vue et n’a pas été mis en examen ». Selon lui, « le policier qui a tiré semble être protégé par la justice ». L’avocat a demandé, le 1er août, que l’affaire soit dépaysée vers « une autre juridiction ».

    De son côté, Aimène Bahouh va mieux : après vingt-cinq jours de coma, il s’est réveillé le 25 juillet. « Les médecins ont dit qu’Aimène est un miraculé », raconte avec soulagement Yasmina, sa mère. Son fils est rentré à la maison le 2 août.
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/08/les-circonstances-d-un-tir-du-raid-ayant-blesse-aimene-bahouh-a-mont-saint-m
    https://justpaste.it/a7xsf

    https://seenthis.net/messages/1008760

    #police #justice #impunité_policière

  • Vous resterez bien un peu plus avec nous [en prison], messieurs les présumés innocents | Bondy Blog / Mediapart | 07.08.23

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070823/au-tribunal-de-bobigny-la-version-des-policiers-ne-convainc-pas

    « La version des policiers ne convainc pas » [le trib, 5 semaines plus tard] mais convient tout à fait au juge en comparution immédiate ; donc prison ; [préventive] ; et relaxe, faute de preuves.

    « Est-ce que les policiers se trompent ? Ont-ils interpellé les mauvaises personnes ?, interroge l’avocate [Me Geoffroy]. Cela arrive. Il arrive également que les policiers mentent sur les procès-verbaux. »

    Mohamed H. n’apparaît pas sur l’exploitation des caméras de surveillance, tout comme Hassan A.
    [...]
    La faiblesse des éléments à charge [et les négligences, omissions ou mensonges de l’enquête de police] n’a pas empêché la justice de faire preuve de sévérité à l’égard des prévenus. Après le renvoi de la comparution immédiate [suite à l’interpellation du 29 juin], Mehdi H., Hassan A. et Mohamed H. passent cinq semaines en détention provisoire. Incarcérés fin juin, ils restent présumés innocents en attente de leur jugement. En France, ces prévenus représentent une grande part des personnes en prison. En juillet 2023, un quart (27 %) des 74 513 personnes placées en détention était en attente de leur jugement.

    Me Alice Becker, l’avocate de Mohamed H., a plaidé le 10 juillet dernier une demande de mise en liberté (DML). Elle a plusieurs arguments à faire valoir. Son client « vit chez ses parents, il a des garanties et n’a pas de casier ». Mais le juge a refusé au motif que cette libération adviendrait avant le jour de la fête nationale, le 14 juillet.

    Après plusieurs heures de débats, le délibéré tombe. Tous les prévenus sont relaxés. Seul Mehdi H. reste en prison pour un autre délit, sans lien avec les révoltes urbaines.

    présomption d’innocence à géométrie variable donc : si tu t’appelles Mohamed tu est présumé innocent donc en prison, on sait jamais, alors que si tu t’appelles Gérald, tu reste libre comme le vent.

    On dirait une version ++ de la garde à vue « préventive ».

    #police #fait_accompli #justice

  • Blessures causées par LBD pendant les gilets jaunes : une étude inédite de 7 services d’urgence | The American Journal of Emergency Medicine | Au Poste
    https://www.auposte.fr/blessures-causees-par-lbd-pendant-les-gilets-jaunes-une-etude-inedite-de-7-s

    Etude inédite de 7 services urgence. « L’utilisation de #LBD pendant les “gilets jaunes” a été associée à un taux élevé de blessures à la tête, au visage, aux yeux ou au cou chez les patients blessés. »

    (...) 49 % des patients ont subi des blessures à la tête, au visage, aux yeux ou au cou (...)

    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0735675723003789?via%3Dihub

    sachant que la précision des LBD a été nettement améliorée, on se gardera d’en conclure à une intention criminelle.

    #police #maintien_de_l'ordre #meurtres_ratés #médecine

  • #Francesco_Sebregondi : « On ne peut pas dissocier les violences policières de la question du racisme »

    Après avoir travaillé pour #Forensic_Architecture sur les morts d’#Adama_Traoré et de #Zineb_Redouane, l’architecte #Francesco_Sebregondi a créé INDEX, pour enquêter sur les #violences_d’État et en particulier sur les violences policières en #France et depuis la France. Publié plusieurs semaines avant la mort de Nahel M., cet entretien mérite d’être relu attentivement. Rediffusion d’un entretien du 22 avril 2023

    C’est en 2010 que l’architecte, chercheur et activiste Eyal Weizman crée au Goldsmiths College de Londres un groupe de recherche pluridisciplinaire qui fera date : Forensic Architecture. L’Architecture forensique avait déjà fait l’objet d’un entretien dans AOC.

    Cette méthode bien particulière avait été créée à l’origine pour enquêter sur les crimes de guerre et les violations des droits humains en utilisant les outils de l’architecture. Depuis, le groupe a essaimé dans différentes parties du monde, créant #Investigative_Commons, une communauté de pratiques rassemblant des agences d’investigation, des activistes, des journalistes, des institutions culturelles, des scientifiques et artistes (la réalisatrice Laura Poitras en fait partie), etc. Fondé par l’architecte Francesco Sebregondi à Paris en 2020, #INDEX est l’une d’entre elles. Entre agence d’expertise indépendante et média d’investigation, INDEX enquête sur les violences d’État et en particulier sur les violences policières en France et depuis la France. Alors que les violences se multiplient dans le cadre des mouvements sociaux, comment « faire en sorte que l’État même s’équipe de mécanismes qui limitent les excès qui lui sont inhérents » ? Si la vérité est en ruines, comment la rétablir ? OR

    Vous avez monté l’agence d’investigation INDEX après avoir longtemps travaillé avec Forensic Architecture. Racontez-nous…
    Forensic Architecture est né en 2010 à Goldsmiths à Londres. À l’origine, c’était un projet de recherche assez expérimental, pionnier dans son genre, qui cherchait à utiliser les outils de l’architecture pour enquêter sur les violations des #droits_humains et en particulier du droit de la guerre. La période était charnière : avec l’émergence des réseaux sociaux et des smartphones, les images prises par des témoins étaient diffusées très rapidement sur des réseaux souvent anonymes. La quantité d’#images et de #documentation_visuelle disponible commençait à augmenter de manière exponentielle et la démocratisation de l’accès à l’#imagerie_satellitaire permettait de suivre d’un point de vue désincarné l’évolution d’un territoire et les #traces qui s’y inscrivaient. La notion de #trace est importante car c’est ce qui nous relie à la tradition de l’enquête appliquée plus spécifiquement au champ spatial. Les traces que la #guerre laisse dans l’#environnement_urbain sont autant de points de départ pour reconstruire les événements. On applique à ces traces une série de techniques d’analyse architecturale et spatiale qui nous permettent de remonter à l’événement. Les traces sont aussi dans les documents numériques, les images et les vidéos. Une large partie de notre travail est une forme d’archéologie des pixels qui va chercher dans la matérialité même des documents numériques. On peut reconstituer les événements passés, par exemple redéployer une scène en volume, à partir de ses traces numériques en image.

    Quels en ont été les champs d’application ?
    À partir du travail sur les conflits armés, au sein de Forensic Architecture, on a développé une série de techniques et de recherches qui s’appliquent à une variété d’autres domaines. On commençait à travailler sur les violences aux frontières avec le projet de Lorenzo Pezzani et Charles Zeller sur les bateaux de migrants laissés sans assistance aux frontières méditerranéennes de l’Europe, à des cas de #violences_environnementales ou à des cas de violences policières… L’origine de notre approche dans l’enquête sur des crimes de guerre faisait qu’on avait tendance à porter un regard, depuis notre base à Londres, vers les frontières conflictuelles du monde Occidental. On s’est alors rendus compte que les violences d’État qui avaient lieu dans des contextes plus proches de nous, que ce soit en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Grèce, pouvaient bénéficier d’un éclairage qui mobiliserait les mêmes techniques et approches qu’on avait à l’origine développées pour des situations de conflits armés. Tout cela est en lien assez direct avec la militarisation de la #police un peu partout dans le Nord global, le contexte occidental, que ce soit au niveau des #armes utilisées qu’au niveau des #stratégies employées pour maintenir l’ordre.

    La France vous a ensuite semblé être un pays depuis lequel enquêter ?
    Je suis revenu vivre en France en 2018 en plein milieu de la crise sociale autour du mouvement des Gilets jaunes et de son intense répression policière. Dès ce moment-là, il m’a semblé important d’essayer d’employer nos techniques d’enquête par l’espace et les images pour éclairer ce qui était en train de se passer. On en parlait aussi beaucoup. En 2020, j’ai dirigé les enquêtes sur la mort d’Adama Traoré et de Zineb Redouane pour le compte de Forensic Architecture depuis la France avec une équipe principalement française. C’était une période d’incubation d’INDEX en quelque sorte. Ces enquêtes ont initié notre travail sur le contexte français en rassemblant des moyens et une équipe locale.
    On est aujourd’hui dans un rapport de filiation assez clair avec Forensic Architecture même si INDEX est structurellement autonome. Les deux organisations sont très étroitement liées et entretiennent des relations d’échange, de partage de ressources, etc. Tout comme Forensic Architecture, INDEX est l’une des organisations du réseau international Investigative Commons qui fédère une douzaine de structures d’investigation indépendantes dans différents pays et qui travaillent à l’emploi des techniques d’enquêtes en sources ouvertes dans des contextes locaux.

    Il existe donc d’autres structures comme INDEX ?
    Elles sont en train d’émerger. On est dans cette phase charnière très intéressante. On passe d’une organisation reconnue comme pionnière dans l’innovation et les nouvelles techniques d’enquête à tout un champ de pratiques qui a encore beaucoup de marge de développement et qui, en se frottant à des contextes locaux ou spécifiques, vient éprouver sa capacité à interpeller l’opinion, à faire changer certaines pratiques, à demander de la transparence et des comptes aux autorités qui se rendent responsables de certaines violences.

    On utilise depuis toujours le terme d’enquête dans les sciences humaines et sociales mais l’on voit aujourd’hui que les architectes, les artistes s’en emparent, dans des contextes tous très différents. Qu’est-ce que l’enquête pour INDEX ?
    On emploie le terme d’#enquête dans un sens peut-être plus littéral que son usage en sciences humaines ou en recherche car il est question de faire la lumière sur les circonstances d’un incident et d’établir des rapports de causalité dans leur déroulement, si ce n’est de responsabilité. Il y a aussi cette idée de suivre une trace. On travaille vraiment essentiellement sur une matière factuelle. L’enquête, c’est une pratique qui permet de faire émerger une relation, un #récit qui unit une série de traces dans un ensemble cohérent et convaincant. Dans notre travail, il y a aussi la notion d’#expertise. Le nom INDEX est une contraction de « independant expertise ». C’est aussi une référence à la racine latine d’indice. Nous cherchons à nous réapproprier la notion d’expertise, trop souvent dévoyée, en particulier dans les affaires de violences d’État sur lesquelles on travaille.

    Vos enquêtes s’appuient beaucoup sur les travaux d’Hannah Arendt et notamment sur Vérité et politique qui date de 1964.
    On s’appuie beaucoup sur la distinction que Hannah Arendt fait entre #vérité_de_fait et #vérité_de_raison, en expliquant que les vérités de fait sont des propositions qui s’appuient sur l’extérieur, vérifiables, et dont la valeur de vérité n’est possible qu’en relation avec d’autres propositions et d’autres éléments, en particuliers matériels. La vérité de raison, elle, fait appel à un système de pensée auquel on doit adhérer. C’est à partir de cette distinction qu’Arendt déploie les raisons pour lesquelles #vérité et #politique sont toujours en tension et comment la pratique du politique doit s’appuyer sur une série de vérités de raison, sur l’adhésion d’un peuple à une série de principes que le pouvoir en place est censé incarner. Ainsi, le pouvoir, dépendant de cette adhésion, doit tenir à distance les éléments factuels qui viendraient remettre en cause ces principes. C’est ce qu’on essaye de déjouer en remettant au centre des discussions, au cœur du débat et de l’espace public des vérités de fait, même quand elles sont en friction avec des « #vérités_officielles ».
    Du temps d’Hannah Arendt, le politique avait encore les moyens d’empêcher la vérité par le régime du secret. C’est beaucoup moins le cas dans les conditions médiatiques contemporaines : le problème du secret tend à céder le pas au problème inverse, celui de l’excès d’informations. Dans cet excès, les faits et la vérité peuvent se noyer et venir à manquer. On entend alors parler de faits alternatifs, on entre dans la post-vérité, qui est en fait une négation pure et simple de la dimension sociale et partagée de la vérité. Si on veut résister à ce processus, si on veut réaffirmer l’exigence de vérité comme un #bien_commun essentiel à toute société, alors, face à ces défis nouveaux, on doit faire évoluer son approche et ses pratiques. Beaucoup des techniques développées d’abord avec Forensic Architecture et maintenant avec INDEX cherchent à développer une culture de l’enquête et de la #vérification. Ce sont des moyens éprouvés pour mettre la mise en relation de cette masse critique de données pour faire émerger du sens, de manière inclusive et participative autant que possible.

    L’#architecture_forensique, même si elle est pluridisciplinaire, s’appuie sur des méthodes d’architecture. En quoi est-ce particulièrement pertinent aujourd’hui ?
    L’une des techniques qui est devenue la plus essentielle dans les enquêtes que l’on produit est l’utilisation d’un modèle 3D pour resituer des images et des vidéos d’un événement afin de les recouper entre elles. Aujourd’hui, il y a souvent une masse d’images disponibles d’un événement. Leur intérêt documentaire réside moins dans l’individualité d’une image que sur la trame de relations entre les différentes images. C’est la #spatialisation et la #modélisation en 3D de ces différentes prises de vue qui nous permet d’établir avec précision la trame des images qui résulte de cet événement. Nous utilisons les outils de l’architecture à des fins de reconstitution et de reconstruction plus que de projection, que ce soit d’un bâtiment, d’un événement, etc.

    Parce qu’il faut bien rappeler que vos enquêtes sont toujours basées sur les lieux.
    L’environnement urbain est le repère clé qui nous permet de resituer l’endroit où des images ont été prises. Des détails de l’environnement urbain aussi courants qu’un passage piéton, un banc public, un kiosque à journaux ou un abribus nous permettent de donner une échelle pour reconstituer en trois dimensions où et comment une certaine scène s’est déroulée. Nous ne considérons pas l’architecture comme la pratique responsable de la production de l’environnement bâti mais comme un champ de connaissance dont la particularité est de mettre en lien une variété de domaines de pensées et de savoirs entre eux. Lorsqu’on mobilise l’architecture à des fins d’enquête, on essaye de faire dialoguer entre elles toute une série de disciplines. Nos équipes mêmes sont très interdisciplinaires. On fait travailler des vidéastes, des ingénieurs des matériaux, des juristes… le tout pour faire émerger une trame narrative qui soit convaincante et qui permette de resituer ce qui s’est passé autour de l’évènement sous enquête.

    L’historienne Samia Henni qui enseigne à Cornell University aux États-Unis, et qui se considère « historienne des environnements bâtis, détruits et imaginés », dit qu’apprendre l’histoire des destructions est aussi important que celles des constructions, en raison notamment du nombre de situations de conflits et de guerres sur la planète. Quand on fait du projet d’architecture, on se projette en général dans l’avenir. En ce qui vous concerne, vous remodélisez et reconstituez des événements passés, souvent disparus. Qu’est-ce que ce rapport au temps inversé change en termes de représentations ?
    Je ne suis pas sûr que le rapport au temps soit inversé. Je pense que dans la pratique de l’enquête, c’est toujours l’avenir qui est en jeu. C’est justement en allant chercher dans des événements passés, en cherchant la manière précise dont ils se sont déroulés et la spécificité d’une reconstitution que l’on essaye de dégager les aspects structurels et systémiques qui ont provoqué cet incident. En ce sens, ça nous rapproche peut-être de l’idée d’#accident de Virilio, qui est tout sauf imprévisible.
    L’enjeu concerne l’avenir. Il s’agit de montrer comment certains incidents ont pu se dérouler afin d’interpeller, de demander des comptes aux responsables de ces incidents et de faire en sorte que les conditions de production de cette #violence soient remises en question pour qu’elle ne se reproduise pas. Il s’agit toujours de changer les conditions futures dans lesquelles nous serons amenés à vivre ensemble, à habiter, etc. En cela je ne pense pas que la flèche du temps soit inversée, j’ai l’impression que c’est très proche d’une pratique du projet architectural assez classique.

    Vous utilisez souvent le terme de « violences d’État ». Dans une tribune de Libération intitulée « Nommer la violence d’État » en 2020, encore d’actualité ces temps-ci, l’anthropologue, sociologue et médecin Didier Fassin revenait sur la rhétorique du gouvernement et son refus de nommer les violences policières. Selon lui, « ne pas nommer les violences policières participe précisément de la violence de l’État. » Il y aurait donc une double violence. Cette semaine, l’avocat Arié Alimi en parlait aussi dans les colonnes d’AOC. Qu’en pensez-vous ?
    Je partage tout à fait l’analyse de Didier Fassin sur le fait que les violences d’État s’opèrent sur deux plans. Il y a d’une part la violence des actes et ensuite la violence du #déni des actes. Cela fait le lien avec l’appareil conceptuel développé par Hannah Arendt dans Vérité et politique. Nier est nécessaire pour garantir une forme de pouvoir qui serait remise en question par des faits qui dérangent. Cela dit, il est important de constamment travailler les conditions qui permettent ou non de nommer et surtout de justifier l’emploi de ces termes.

    Vous utilisez le terme de « violences d’État » mais aussi de « violences policières » de votre côté…
    Avec INDEX, on emploie le terme de « violences d’État » parce qu’on pense qu’il existe une forme de continuum de violence qui s’opère entre violences policières et judiciaires, le déni officiel et l’#impunité de fait étant des conditions qui garantissent la reproduction des violences d’État. Donc même si ce terme a tendance à être perçu comme particulièrement subversif – dès qu’on le prononce, on tend à être étiqueté comme militant, voire anarchiste –, on ne remet pas forcément en question tout le système d’opération du pouvoir qu’on appelle l’État dès lors qu’on dénonce ses violences. On peut évoquer Montesquieu : « Le #pouvoir arrête le pouvoir ». Comment faire en sorte que l’État même s’équipe de mécanismes qui limitent les excès qui lui sont inhérents ? Il s’agit a minima d’interpeller l’#opinion_publique sur les pratiques de l’État qui dépassent le cadre légal ; mais aussi, on l’espère, d’alimenter la réflexion collective sur ce qui est acceptable au sein de nos sociétés, au-delà la question de la légalité.

    Ce que je voulais dire c’est que Forensic Architecture utilise le terme de « violences d’État » ou de « crimes » dans un sens plus large. Sur le site d’INDEX, on trouve le terme de « violences policières » qui donne une information sur le cadre précis de vos enquêtes.
    On essaye d’être le maillon d’une chaîne. Aujourd’hui, on se présente comme une ONG d’investigation qui enquête sur les violences policières en France. Il s’agit d’être très précis sur le cadre de notre travail, local, qui s’occupe d’un champ bien défini, dans un contexte particulier. Cela reflète notre démarche : on est une petite structure, avec peu de moyens. En se spécialisant, on peut faire la lumière sur une série d’incidents, malheureusement récurrents, mais en travaillant au cœur d’un réseau déjà constitué et actif en France qui se confronte depuis plusieurs décennies aux violences d’État et aux violences policières plus particulièrement. En se localisant et étant spécifique, INDEX permet un travail de collaboration et d’échanges beaucoup plus pérenne et durable avec toute une série d’acteurs et d’actrices d’un réseau mobilisé autour d’un problème aussi majeur que l’usage illégitime de la force et de la violence par l’État. Limiter le cadre de notre exercice est une façon d’éprouver la capacité de nos techniques d’enquête et d’intervention publique à véritablement amorcer un changement dans les faits.

    On a parfois l’impression que la production des observateurs étrangers est plus forte, depuis l’extérieur. Quand la presse ou les observateurs étrangers s’emparent du sujet, ils prennent tout de suite une autre ampleur. Qu’en pensez-vous ?
    C’est sûr que la possibilité de projeter une perspective internationale sur un incident est puissante – je pense par exemple à la couverture du désastre du #maintien_de_l’ordre lors de la finale de la Ligue des champions 2022 au Stade de France qui a causé plus d’embarras aux représentants du gouvernement que si le scandale s’était limité à la presse française –, mais en même temps je ne pense pas qu’il y ait véritablement un gain à long terme dans une stratégie qui viserait à créer un scandale à l’échelle internationale. Avec INDEX, avoir une action répétée, constituer une archive d’enquêtes où chacune se renforce et montre le caractère structurel et systématique de l’exercice d’une violence permet aussi de sortir du discours de l’#exception, de la #bavure, du #dérapage. Avec un travail au long cours, on peut montrer comment un #problème_structurel se déploie. Travailler sur un tel sujet localement pose des problèmes, on a des difficultés à se financer comme organisation. Il est toujours plus facile de trouver des financements quand on travaille sur des violations des droits humains ou des libertés fondamentales à l’étranger que lorsqu’on essaye de le faire sur place, « à la maison ». Cela dit, on espère que cette stratégie portera ses fruits à long terme.

    Vous avez travaillé avec plusieurs médias français : Le Monde, Libération, Disclose. Comment s’est passé ce travail en commun ?
    Notre pratique est déjà inter et pluridisciplinaire. Avec Forensic Architecture, on a souvent travaillé avec des journalistes, en tant que chercheurs on est habitués à documenter de façon très précise les éléments sur lesquels on enquête puis à les mettre en commun. Donc tout s’est bien passé. Le travail très spécifique qu’on apporte sur l’analyse des images, la modélisation, la spatialisation, permet parfois de fournir des conclusions et d’apporter des éléments que l’investigation plus classique ne permet pas.

    Ce ne sont pas des compétences dont ces médias disposent en interne ?
    Non mais cela ne m’étonnerait pas que ça se développe. On l’a vu avec le New York Times. Les premières collaborations avec Forensic Architecture autour de 2014 ont contribué à donner naissance à un département qui s’appelle Visual Investigations qui fait maintenant ce travail en interne de façon très riche et très convaincante. Ce sera peut-être aussi l’avenir des rédactions françaises.

    C’est le cas du Monde qui a maintenant une « cellule d’enquête vidéo ».
    Cela concerne peut-être une question plus générale : ce qui constitue la valeur de vérité aujourd’hui. Les institutions qui étaient traditionnellement les garantes de vérité publique sont largement remises en cause, elles n’ont plus le même poids, le même rôle déterminant qu’il y a cinquante ans. Les médias eux-mêmes cherchent de nouvelles façons de convaincre leurs lecteurs et lectrices de la précision, de la rigueur et de la dimension factuelle de l’information qu’ils publient. Aller chercher l’apport documentaire des images et en augmenter la capacité de preuve et de description à travers les techniques qu’on emploie s’inscrit très bien dans cette exigence renouvelée et dans ce nouveau standard de vérification des faits qui commence à s’imposer et à circuler. Pour que les lecteurs leur renouvellent leur confiance, les médias doivent aujourd’hui s’efforcer de convaincre qu’ils constituent une source d’informations fiables et surtout factuelles.

    J’aimerais que l’on parle du contexte très actuel de ces dernières semaines en France. Depuis le mouvement contre la réforme des retraites, que constatez-vous ?
    On est dans une situation où les violences policières sont d’un coup beaucoup plus visibles. C’est toujours un peu pareil : les violences policières reviennent au cœur de l’actualité politique et médiatique au moment où elles ont lieu dans des situations de maintien de l’ordre, dans des manifestations… En fait, quand elles ne touchent plus seulement des populations racisées et qu’elles ne se limitent plus aux quartiers populaires.

    C’est ce que disait Didier Fassin dans le texte dont nous parlions à l’instant…
    Voilà. On ne parle vraiment de violences policières que quand elles touchent un nombre important de personnes blanches. Pendant la séquence des Gilets jaunes, c’était la même dynamique. C’est à ce moment-là qu’une large proportion de la population française a découvert les violences policières et les armes dites « non létales », mais de fait mutilantes, qui sont pourtant quotidiennement utilisées dans les #quartiers_populaires depuis des décennies. Je pense qu’il y a un problème dans cette forme de mobilisation épisodique contre les violences policières parce qu’elle risque aussi, par manque de questionnements des privilèges qui la sous-tendent, de reproduire passivement des dimensions de ces mêmes violences. Je pense qu’au fond, on ne peut pas dissocier les violences policières de la question du racisme en France.
    Il me semble aussi qu’il faut savoir saisir la séquence présente où circulent énormément d’images très parlantes, évidentes, choquantes de violences policières disproportionnées, autour desquelles tout semblant de cadre légal a sauté, afin de justement souligner le continuum de cette violence, à rebours de son interprétation comme « flambée », comme exception liée au mouvement social en cours uniquement. Les enquêtes qu’on a publiées jusqu’ici ont pour la plupart porté sur des formes de violences policières banalisées dans les quartiers populaires : tirs sur des véhicules en mouvement, situations dites de « refus d’obtempérer », usages de LBD par la BAC dans une forme de répression du quotidien et pas d’un mouvement social en particulier. Les séquences que l’on vit actuellement doivent nous interpeller mais aussi nous permettre de faire le lien avec la dimension continue, structurelle et discriminatoire de la violence d’État. On ne peut pas d’un coup faire sauter la dimension discriminatoire des violences policières et des violences d’État au moment où ses modes opératoires, qui sont régulièrement testés et mis au point contre des populations racisées, s’abattent soudainement sur une population plus large.

    Vous parlez des #violences_systémiques qui existent, à une autre échelle…
    Oui. On l’a au départ vu avec les Gilets jaunes lorsque les groupes #BAC ont été mobilisés. Ces groupes sont entraînés quotidiennement à faire de la #répression dans les quartiers populaires. C’est là-bas qu’ils ont développé leurs savoirs et leurs pratiques particulières, très au contact, très agressives. C’est à cause de cet exercice quotidien et normalisé des violences dans les quartiers populaires que ces unités font parler d’elles quand elles sont déployées dans le maintien de l’ordre lors des manifestations. On le voit encore aujourd’hui lors de la mobilisation autour de la réforme des retraites, en particulier le soir. Ces situations évoluent quotidiennement donc je n’ai pas toutes les dernières données mais la mobilisation massive des effectifs de police – en plus de la #BRAV-M [Brigades de répression des actions violentes motorisées] on a ajouté les groupes BAC –, poursuivent dans la logique dite du « contact » qui fait souvent beaucoup de blessés avec les armes utilisées.

    Avez-vous été sollicités ces temps-ci pour des cas en particulier ?
    Il y aura tout un travail à faire à froid, à partir de la quantité d’images qui ont émergé de la répression et en particulier des manifestations spontanées. Aujourd’hui, les enjeux ne me semblent pas concerner la reconstitution précise d’un incident mais plutôt le traitement et la confrontation de ces pratiques dont la documentation montre le caractère systémique et hors du cadre légal de l’emploi de la force. Cela dit, on suit de près les blessures, dont certaines apparemment mutilantes, relatives à l’usage de certaines armes dites « non létales » et en particulier de #grenades qui auraient causé une mutilation ici, un éborgnement là… Les données précises émergent au compte-goutte…
    On a beaucoup entendu parler des #grenades_offensives pendant le mouvement des Gilets jaunes. Le ministère de l’Intérieur et le gouvernement ont beaucoup communiqué sur le fait que des leçons avaient été tirées depuis, que certaines des grenades le plus souvent responsables ou impliquées dans des cas de mutilation avaient été interdites et que l’arsenal avait changé. En fait, elles ont été remplacées par des grenades aux effets quasi-équivalents. Aujourd’hui, avec l’escalade du mouvement social et de contestation, les mêmes stratégies de maintien de l’ordre sont déployées : le recours massif à des armes de l’arsenal policier. Le modèle de grenade explosive ou de #désencerclement employé dans le maintien de l’ordre a changé entre 2018 et 2023 mais il semblerait que les #blessures et les #mutilations qui s’ensuivent perdurent.

    À la suite des événements de Sainte-Soline, beaucoup d’appels à témoins et à documents visuels ont circulé sur les réseaux sociaux. Il semblerait que ce soit de plus en plus fréquent.
    Il y a une prise de conscience collective d’un potentiel – si ce n’est d’un pouvoir – de l’image et de la documentation. Filmer et documenter est vraiment devenu un réflexe partagé dans des situations de tension. J’ai l’impression qu’on est devenus collectivement conscients de l’importance de pouvoir documenter au cas où quelque chose se passerait. Lors de la proposition de loi relative à la sécurité globale, on a observé qu’il y avait un véritable enjeu de pouvoir autour de ces images, de leur circulation et de leur interprétation. Le projet de loi visait à durcir l’encadrement pénal de la capture d’image de la police en action. Aujourd’hui, en voyant le niveau de violence déployée alors que les policiers sont sous les caméras, on peut vraiment se demander ce qu’il se passerait dans la rue, autour des manifestations et du mouvement social en cours si cette loi était passée, s’il était illégal de tourner des images de la police.
    En tant que praticiens de l’enquête en source ouverte, on essaye de s’articuler à ce mouvement spontané et collectif au sein de la société civile, d’utiliser les outils qu’on a dans la poche, à savoir notre smartphone, pour documenter de façon massive et pluri-perspective et voir ce qu’on peut en faire, ensemble. Notre champ de pratique n’existe que grâce à ce mouvement. La #capture_d’images et l’engagement des #témoins qui se mettent souvent en danger à travers la prise d’images est préalable. Notre travail s’inscrit dans une démarche qui cherche à en augmenter la capacité documentaire, descriptive et probatoire – jusqu’à la #preuve_judiciaire –, par rapport à la négociation d’une vérité de fait autour de ces évènements.

    Le mouvement « La Vérité pour Adama », créé par sa sœur suite à la mort d’Adama Traoré en 2016, a pris beaucoup d’ampleur au fil du temps, engageant beaucoup de monde sur l’affaire. Vous-mêmes y avez travaillé…
    La recherche de la justice dans cette appellation qui est devenue courante parmi les différents comités constitués autour de victimes est intéressante car elle met en tension les termes de vérité et de justice et qu’elle appelle, implicitement, à une autre forme de justice que celle de la #justice_institutionnelle.
    Notre enquête sur la mort d’Adama Traoré a été réalisée en partenariat avec Le Monde. À la base, c’était un travail journalistique. Il ne s’agit pas d’une commande du comité et nous n’avons pas été en lien. Ce n’est d’ailleurs jamais le cas au moment de l’enquête. Bien qu’en tant qu’organisation, INDEX soit solidaire du mouvement de contestation des abus du pouvoir policier, des violences d’État illégitimes, etc., on est bien conscients qu’afin de mobiliser efficacement notre savoir et notre expertise, il faut aussi entretenir une certaine distance avec les « parties » – au sens judiciaire –, qui sont les premières concernées dans ces affaires, afin que notre impartialité ne soit pas remise en cause. On se concentre sur la reconstitution des faits et pas à véhiculer un certain récit des faits.

    Le comité « La Vérité pour Adama » avait commencé à enquêter lui-même…
    Bien sûr. Et ce n’est pas le seul. Ce qui est très intéressant autour des #comités_Vérité_et_Justice qui émergent dans les quartiers populaires autour de victimes de violences policières, c’est qu’un véritable savoir se constitue. C’est un #savoir autonome, qu’on peut dans de nombreux cas considérer comme une expertise, et qui émerge en réponse au déni d’information des expertises et des enquêtes officielles. C’est parce que ces familles sont face à un mur qu’elles s’improvisent expertes, mais de manière très développée, en mettant en lien toute une série de personnes et de savoirs pour refuser le statu quo d’une enquête qui n’aboutit à rien et d’un non-lieu prononcé en justice. Pour nous, c’est une source d’inspiration. On vient prolonger cet effort initial fourni par les premiers et premières concernées, d’apporter, d’enquêter et d’expertiser eux-mêmes les données disponibles.

    Y a-t-il encore une différence entre images amateures et images professionnelles ? Tout le monde capte des images avec son téléphone et en même temps ce n’est pas parce que les journalistes portent un brassard estampillé « presse » qu’ils et elles ne sont pas non plus victimes de violences. Certain·es ont par exemple dit que le journaliste embarqué Rémy Buisine avait inventé un format journalistique en immersion, plus proche de son auditoire. Par rapport aux médias, est-ce que quelque chose a changé ?
    Je ne voudrais pas forcément l’isoler. Rémy Buisine a été particulièrement actif pendant le mouvement des Gilets jaunes mais il y avait aussi beaucoup d’autres journalistes en immersion. La condition technique et médiatique contemporaine permet ce genre de reportage embarqué qui s’inspire aussi du modèle des reporters sur les lignes de front. C’est intéressant de voir qu’à travers la militarisation du maintien de l’ordre, des modèles de journalisme embarqués dans un camp ou dans l’autre d’un conflit armé se reproduisent aujourd’hui.

    Avec la dimension du direct en plus…
    Au-delà de ce que ça change du point de vue de la forme du reportage, ce qui pose encore plus question concerne la porosité qui s’est établie entre les consommateurs et les producteurs d’images. On est dans une situation où les mêmes personnes qui reçoivent les flux de données et d’images sont celles qui sont actives dans leur production. Un flou s’opère dans les mécanismes de communication entre les pôles de production et de réception. Cela ouvre une perspective vers de formes nouvelles de circulation de l’information, de formes beaucoup plus inclusives et participatives. C’est déjà le cas. On est encore dans une phase un peu éparse dans laquelle une culture doit encore se construire sur la manière dont on peut interpréter collectivement des images produites collectivement.

    https://aoc.media/entretien/2023/08/11/francesco-sebregondi-on-ne-peut-pas-dissocier-les-violences-policieres-de-la-

    #racisme #violences_policières

    ping @karine4

    • INDEX

      INDEX est une ONG d’investigation indépendante, à but non-lucratif, créée en France en 2020.

      Nous enquêtons et produisons des rapports d’expertise sur des faits allégués de violence, de violations des libertés fondamentales ou des droits humains.

      Nos enquêtes réunissent un réseau indépendant de journalistes, de chercheur·es, de vidéastes, d’ingénieur·es, d’architectes, ou de juristes.

      Nos domaines d’expertise comprennent l’investigation en sources ouvertes, l’analyse audiovisuelle et la reconstitution numérique en 3D.

      https://www.index.ngo

  • ‘Digidogs’ are the latest in crime-fighting technology. Privacy advocates are terrified. - POLITICO
    https://www.politico.com/news/2023/08/10/ai-surveillance-robotics-police-privacy-new-york-00110672

    Advances in artificial intelligence, surveillance and robotics are putting the stuff of yesteryear’s science fiction into the hands of an ever-growing list of municipalities from New York City to Topeka.

    Privacy advocates are worried.

    “More departments are using more tools that can collect even more data for less money,” said Albert Fox Cahn, head of the New York City-based watchdog group Surveillance Technology Oversight Project. “I’m terrified about the idea that we’ll start seeing decades of work to collect massive databases about the public being paired with increasingly invasive AI models to try to determine who and who isn’t a threat.”

    Recently, the NYPD drew down $750,000 to purchase two Digidogs, which police officials say will be ideal for hostage situations or entering radioactive or chemically hazardous areas that would be too dangerous for a human.

    Under a previous (but short-lived) pilot during the Bill de Blasio administration, a Digidog was deployed during at least two standoffs and, in one instance, was used to deliver food to hostages. In April this year, firefighters deployed a separate Digidog to search for survivors at a lower Manhattan building collapse.

    The city’s most recent robot purchase is part of a broader push from Mayor Eric Adams, a moderate Democrat and retired police captain, to incorporate high-tech policing tools into the NYPD’s arsenal, no matter the source of funding.

    At the end of a press release announcing the purchase of the Digidogs, for instance, the NYPD sought to assuage a concern grimly indicative of this new era.

    “Under the NYPD’s protocols, officers will never outfit a robot to carry a weapon and will never use one for surveillance of any kind,” the department wrote.

    It turns out, that’s an important disclaimer.

    Companies like Ghost Robotics have already attached sniper rifles to quadruped robots. And in November, the San Francisco legislature voted to give law enforcement robots the authority to use lethal force. The proposal — which would have allowed police to place explosives on automatons in limited circumstances — was reversed after public outcry. But the legislature left the door open to reconsidering the initiative in the future.

    Other technology seems to have biases baked into its foundation, with serious implications for communities of color. Facial recognition, for example, has proven to be more susceptible to false identifications when the subject is Black.

    The bill would also qualify defendants for pro bono legal representation and would mandate any money seized would go into a general fund, rather than the coffers of law enforcement.

    Without diverting the stream of money, Fox Cahn of the Surveillance Technology Oversight Project warned that the system has the potential to become a self-fulfilling prophecy.

    “Clearly we are seeing this huge growth in police surveillance, across the board data collection and the use of AI,” he said. “What I fear is that it will become a vicious cycle where police purchase more surveillance software to seize more assets to fund even more surveillance.”

    #Robots #Police #Surveillance #Capitalisme_surveillance

  • TÉMOIGNAGE. « J’ai 38 ans et je vais finir ma vie handicapé » : blessé par balle, Toufik porte plainte contre un policier
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/grenoble/temoignage-j-ai-38-ans-et-je-vais-finir-ma-vie-handicap

    Le 15 juin dernier, Toufik sort de chez lui et enfourche son scooter. Il roule sur la piste cyclable, sur la digue longeant le Drac. Les véhicules à moteur y sont interdits. Tout à coup, deux hommes surgissent. 

    Le mécanicien livre sa version des faits. « Le premier, il m’a gazé. Moi, j’ai eu peur, je ne savais pas que c’était la police, j’ai pas compris. Après, j’ai entendu les balles, j’ai continué ma route », raconte Toufik qui croit alors être victime d’une agression.

    Quelques centaines de mètres plus loin, le trentenaire s’aperçoit qu’il saigne. « Je ne savais pas que la balle m’a touchée. J’ai continué et après je suis tombé. Ça m’a déchiré les muscles, les ligaments, je ne bouge plus mon pied », poursuit-il. La balle a traversé la cuisse par l’arrière du genou.

    Un autre équipage l’intercepte à ce moment-là. « On aurait dit un cow-boy. Il a sorti direct son calibre. Il a posé son pied, là, et il a écrasé », dit-il en indiquant son torse. « Il m’a sorti le calibre devant ma tête », poursuit-il, choqué par cette interpellation qu’il juge musclée. Il perd ensuite connaissance et part au déchocage à l’hôpital.

    #police #police_municipale

  • [42] Un jour, une archive – 10 août : Dans la nasse (2020)
    https://visionscarto.net/dans-la-nasse

    par Le Pantale

    Description en images des techniques utilisées par la police pour perturber, casser, pourrir les manifestations. Sortir de chez soi pour défendre ses idées ne relève plus du parcours de manifestation mais du parcours du combattant.

  • Marseille : cinq policiers du Raid placés en garde à vue après la mort d’un homme de 27 ans pendant les émeutes
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/marseille-cinq-policiers-du-raid-places-en-garde-a-vue-apres-la-mort-d-

    Cinq policiers du #Raid ont été placés en garde à vue, mardi 8 août au matin, annonce le parquet de #Marseille dans un communiqué. Ils étaient convoqués, ainsi qu’une vingtaine de leurs collègues, devant les enquêteurs de l’IGPN (la « police des polices ») chargés de l’enquête sur le décès d’un homme de 27 ans, en marge des #émeutes à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet.

    Mohamed Bendriss a été retrouvé inanimé devant le domicile de sa mère après avoir fait un malaise au guidon de son scooter. Son décès a été constaté à l’hôpital où un médecin a observé un impact au niveau du thorax. Cet impact, à l’origine de la mort du jeune homme, pourrait être la conséquence d’un tir de lanceur de balles de défense (#LBD). 

    Le jeune homme s’était écroulé quelques centaines de mètres plus loin, deux minutes plus tard. Aucune autre intervention policière n’avait été détectée dans l’intervalle entre le tir et son malaise. L’autopsie réalisée a conclu à un « choc sur le cœur » ayant probablement entraîné une crise cardiaque, a appris mardi 8 août franceinfo d’une source proche du dossier

    (...) Les investigations devront déterminer si le tir mortel de LBD était réglementaire ou non.

    #police #vidéo

    • « Les éléments de l’enquête permettent de retenir comme probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de type Flash-Ball », écrivait la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, le 5 juillet. A cette date, il n’était pas possible de déterminer le lieu où le drame s’était passé, ni si #Mohamed_Bendriss avait ou non pris part aux émeutes, ni même s’il avait circulé dans cette zone. Selon des proches de la victime, ce père d’un enfant, et dont l’épouse en attendait un second, aurait été vu, quelques instants plus tôt, en train de filmer des interpellations dans une rue commerçante, à quelques encablures du cours Lieutaud.

      De très nombreuses vidéos ayant été conservées pour nourrir les procédures ouvertes contre des pillards, certains enregistrements auraient permis de conduire l’inspection générale de la police nationale (#IGPN) et la police judiciaire – les deux services d’enquête cosaisis – jusqu’aux fonctionnaires du RAID. Au vu des déclarations des gardés à vue et des explications qui ont été fournies par leurs collègues, la juge d’instruction a décidé, mardi soir, de prolonger la garde à vue pour trois des agents et de laisser sortir les deux autres.

      Un cousin de la victime également blessé

      Les avocats de l’épouse et de la mère de la victime, qui se sont constituées partie civile, se réjouissent de cette accélération de l’enquête. Dans un communiqué publié en juillet, Mes Frédéric Coffano et Thierry Ospital indiquaient que les deux femmes n’entendaient pas polémiquer et « porter des accusations ou anathèmes à l’encontre de quiconque », manifestant uniquement leur « volonté indéfectible de connaître les auteurs de cette mort troublante et violente, et ce dans le cadre d’une procédure loyale et objective ».

      Me Arié Alimi, autre défenseur de l’épouse, a par ailleurs déposé une plainte avec constitution de partie civile pour le compte d’Abdelkarim Y. , 22 ans, gravement blessé à l’œil gauche, dont il aurait perdu l’usage, la nuit précédente, par un tir de LBD [mais on est pas sûr]. Le jeune homme est le cousin de Mohamed Bendriss. Entendu par l’IGPN, saisie par le parquet d’une enquête ouverte pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme », il aurait [lors de ses allégations et], selon son défenseur, évoqué un policier vêtu de noir le ciblant depuis la tourelle d’un véhicule blindé léger. Un policier cagoulé, comme y sont autorisés les fonctionnaires du RAID, précise l’avocat.

      « S’il s’avère que les policiers du RAID sont impliqués à la fois dans le décès de Mohamed Bendriss et la mutilation de son cousin Abdelkarim, la veille, alors c’est la décision même de les faire intervenir qui doit être passée au crible pénal », estime l’avocat.

      La garde à vue des fonctionnaires du RAID intervient moins d’une semaine après la décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) de maintenir en détention provisoire un des quatre policiers d’une brigade anticriminalité de Marseille mis en examen, le 21 juillet, pour violences volontaires aggravées commises sur Hedi R., un jeune homme de 22 ans très grièvement blessé au crâne par un tir de LBD et passé à tabac, la même nuit que la mort de Mohamed Bendriss et dans le même secteur. Quatre autres fonctionnaires [lyncheurs] avaient été initialement placés en garde à vue, mais aucune suite judiciaire n’a été donnée les concernant . Cette incarcération provisoire d’un policier est à l’origine du mouvement inédit ayant poussé des centaines de fonctionnaires marseillais [en désaccord avec le théorème de la pomme pourrie] à se mettre en arrêt maladie tout au long du mois de juillet. Plusieurs syndicats de police ont fait le choix de ne pas commenter cette nouvelle affaire tant que leurs collègues sont en garde à vue.

      Trois des trente et une enquêtes confiées à l’IGPN et ouvertes dans le sillage des émeutes concernent donc des faits commis à Marseille et le seul décès recensé en marge de l’épisode de violences urbaines qui a secoué la France durant plusieurs jours après la mort du jeune Nahel M., victime du tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, fin juin.

      Hasard de calendrier [juré_craché], le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu, mardi matin tôt [en Falcon], dans un commissariat marseillais, où il s’est entretenu durant une heure avec une soixantaine de policiers, « de façon informelle et constructive sur des sujets police classiques concernant les moyens et les conditions de travail », affirme une source policière. Ce déplacement, « hors presse et hors élus », avait pour objectif de féliciter des fonctionnaires du commissariat du 15e arrondissement qui, dimanche 6 août, avaient saisi 220 kilos de cannabis à l’occasion d’un contrôle.

      Luc Leroux (Marseille, le plus policier des correspondants locaux de l’organe)
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/08/apres-la-mort-de-mohamed-bendriss-en-marge-des-emeutes-a-marseille-cinq-poli

  • Marseille : un policier fait usage de son arme de service en centre-ville, un blessé par balles
    https://www.bfmtv.com/marseille/marseille-une-fusillade-eclate-dans-le-2e-arrondissement-au-moins-un-blesse-p

    Des coups de feu ont été tirés dans le 2e arrondissement de #Marseille, boulevard des Dames en fin de matinée ce lundi, a appris BFM Marseille Provence. Les faits se sont déroulés à deux pas des Terrasses du Port.

    L’homme qui a tiré est un fonctionnaire de #police, a appris BFM Marseille Provence. Il a fait usage de son arme de service à deux reprises lors d’une dispute avec deux autres hommes, des ouvriers.

    Après avoir indiqué que le policier n’était pas en service, la police a par la suite précisé que l’agent était bel et bien en service, mais que l’altercation n’a pas eu lieu dans le cadre de ses fonctions.

    [...]

    Le policier a également été blessé dans l’altercation. Selon nos informations, il a été violemment agressé, roué de coups.

    Un des deux ouvriers qui a participé à l’altercation s’est réfugié dans un commerce de la rue Malaval. Au bout d’une minute, il est ressorti en voyant les policiers se diriger vers lui. Il a immédiatement été interpellé. [pendant que le policier retournait travailler ?]

  • Gouttes de soleil dans le labyrinthe de béton – Groupe Révolutionnaire Charlatan
    https://lacharlatanerie.wordpress.com/gouttes-de-soleil-dans-le-labyrinthe-de-beton

    Notes sur le soulèvement de juin-juillet 2023

    « Vous les avez laissés en proie au labyrinthe ;
    Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte. […]
    Acharnez-vous ! Soyez les bien venus, outrages.
    C’est pour vous obtenir, injures, fureurs, rages,
    Que nous, les combattants du peuple, nous souffrons,
    La gloire la plus haute étant faite d’affronts. »

    Victor Hugo, « À ceux qu’on foule aux pieds », L’Année terrible, 1872

    EMBRASEMENT

    Entre le 27 juin et le 4 juillet 2023, la population des quartiers ghettoïsés s’est soulevée. L’assassinat par la #police de Nahel, un adolescent de 17 ans pour un refus d’obtempérer à Nanterre (92), s’est développé en une semaine de #révolte généralisée atteignant jusqu’aux centres des villes. Les renforts croissants des forces de l’ordre n’ont d’abord pas été capables de reprendre le contrôle de la rue. Dès le deuxième soir, des insurgés armés tiraient sur les caméras de vidéosurveillance. Le troisième soir, une armurerie était pillée à Vitry-sur-Seine (94) et la police essuyait des tirs à Cayenne (97). Le quatrième soir, des fusils étaient dérobés dans une armurerie à Marseille (13) et des policiers essuyaient des tirs d’arme à feu à Vaulx-en-Velin (69) et Nîmes (30). Des dizaines de milliers de policiers et de troupe d’élites spécialisées dans la lutte antiterroriste et le grand banditisme – le RAID, le GIGN, et la BRI – ont dû être jetées dans la lutte pour écraser le #soulèvement, soutenus par plusieurs hélicoptères et des véhicules blindés. Ils étaient jusqu’à 45 000 à être déployés à travers le pays, soit l’équivalent d’un corps d’armée.

    Les insurgés, massivement issus de la jeunesse ghettoïsée, ont d’un seul et même geste déclaré la guerre à la domination policière – qui venait de dépasser les limites de ce que toute une génération était prête à accepter – et à la domination de la politique et de l’économie sur leur vie. Véritables exilés de l’intérieur, condamnés à la condition d’étranger universel dans le pays qui les a vus naître, les insurgés étaient sans illusion : leur exclusion constitue le fondement et la survie de cette société qui ne leur promet aucun avenir. Récusant les fausses promesses et les mensonges vains, les insurgés ont procédé au saccage systématique et sans concession des instruments de la domination : mairies, commissariats, espaces scolaires et culturels, agences bancaires, caméras de vidéosurveillance, commerces, transports. Le deuxième soir, un groupe d’insurgés a tenté d’envahir la prison de Fresnes (94) pour libérer les détenus qui y étaient incarcérés. Chaque cible dévoilait une impasse supplémentaire du labyrinthe de béton et de contrôle à laquelle ils refusaient de se résigner. Contrairement à ce qui a pu être dit, les insurgés n’ont pas brûlé « leurs quartiers » : ils ont brûlé les enfers concentrationnaires et disciplinaires que le pouvoir et l’économie ont bâtis pour eux. N’en déplaise à la gauche et aux classes d’encadrement – sociologues, urbanistes, juges, enseignants, employés de mairie et consorts – (...)

  • Limoges : deux jeunes sur un scooter meurent en tentant d’échapper à la police
    https://www.lefigaro.fr/faits-divers/limoges-deux-jeunes-sur-un-scooter-meurent-en-tentant-d-echapper-a-la-polic

    Deux jeunes hommes sont morts dans la nuit de samedi à dimanche à Limoges, dans la Haute-Vienne, en tentant d’échapper à un contrôle de #police, a appris Le Figaro de #source_policière, confirmant une information d’Actu17. Vers 23h00, le conducteur du scooter, un jeune de 16 ans, et son passager de 23 ans, aperçoivent au loin un équipage de la brigade anticriminalité (#BAC) et démarrent à vive allure afin d’échapper à un contrôle.

    La police les file mais [affirme qu’elle] met rapidement un terme à la course-poursuite en raison de la conduite trop dangereuse du scooter. Le deux-roues continue néanmoins son échappée, grille un feu rouge et percute une voiture.

    Vidéo pour commissariats : #Courses-poursuites : la méthode choc de la police britannique : percuter une roue du scooter de façon à faire chuter son conducteur
    https://www.youtube.com/watch?v=dP8ua_hiC0U

    edit

    Selon le site de faits divers Actu17, des « violences urbaines » ont eu lieu à Limoges après cet accident, « mais le calme est rapidement revenu ». De son côté, l’AFP a fait état d’échauffourées, avec des véhicules incendiés, qui ont été rapidement maîtrisées.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/06/limoges-deux-jeunes-sont-morts-dans-un-accident-de-scooter-apres-un-refus-d-

  • CHARTE DU POLICIER SUDiste

    En rejoignant SUD INTERIEUR et l’Union Syndicale Groupe des 10-Solidaires, je rejette les égoïsmes corporatistes pour un syndicalisme de lutte et de résistance, ayant pour double objectif :

    la défense des revendications des salariés,

    la transformation sociale et sociétale.

    J’adhère aux valeurs historiques du Mouvement ouvrier et aspire à l’élimination universelle de toute forme d’aliénation, d’oppression professionnelle, individuelle ou nationale.

    Ma démarche syndicale, indépendante des dogmes politiques ou philosophiques, se veut en opposition fractale à toute idéologie totalitaire et globalisante, raciste ou nationalitaire. L’esprit de mon engagement est laïque, démocratique, rétif à tout bureaucratisme.

    Je me bats pour l’extension maximale des libertés de chacun(e), seule garantie réelle de l’émancipation de tous(tes).

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/06/charte-du-policier-sudiste

    #france #police

  • « Aujourd’hui mes #idéaux comptent plus que ma carrière » : #CRS depuis 12 ans, #Laurent_Nguyen préférerait renoncer à son métier qu’à son #humanité

    "Je m’appelle Laurent Nguyen, j’ai 44 ans, #gardien_de_la_paix et affecté en CRS depuis 12 ans. Moi, j’ai pris la décision d’entrer dans la #police quand j’avais 30 ans. J’avais des idées assez proches de l’#extrême_droite, et pour moi, la #sécurité était la première des #libertés qu’on devait garantir. On a tendance à considérer que les #manifestants sont complices des #casseurs. Et puis c’est une manière de se protéger psychologiquement, de se dire : ’De toutes façons, ils n’avaient qu’à pas être là, il y a un ordre de dispersion, il y a des casseurs. Donc, le #droit_de_manifester, bon, ça fait partie de la loi, effectivement, mais à un moment donné, on ne peut pas avoir des manifs tout le temps. Il y a des gens qui sont élus, bah si vous n’êtes pas contents, c’est comme ça’. J’étais dans ce logiciel-là, ça m’allait très bien.
    J’ai été vite déçu en CRS, déjà de ne pas trouver la cohésion que j’espérais trouver. Quand vous arrivez, que vous pensez sauver la France, que vous êtes confrontés aussi au désespoir de certains collègues dans des commissariats qui travaillent dans des conditions abominables. C’est difficile à vivre en tant que policier, ce sentiment d’#impuissance.
    J’ai le souvenir d’une mission à #Calais. On intervient un matin très tôt pour évacuer des migrants qui dorment dans la forêt. Et j’ai en face de moi un garçon qui a trois ans, qui a l’âge de mon fils. Et moi, je pense à mon fils, et que tu laisse ton humanité ressortir, tu te dis : ’Quelle #injustice pour cet enfant d’être là, dormir dans une forêt boueuse de #Dunkerque.' C’est pas normal qu’on en arrive là. Moi, j’en suis arrivé à vivre une très profonde #dépression. Je suis passé pas loin de me foutre en l’air. Et donc moi, après avoir vécu cette période, où je prends le choix que mon fils ait un père, bah, qu’est-ce que je peux lui transmettre ?
    Au départ du mouvement des #gilets_jaunes, j’ai tout de suite éprouvé de la sympathie pour ces gens, parce que c’étaient des revendications qui semblaient tout à fait légitimes. Je pense que beaucoup de policiers ont ressenti aussi cette sympathie, cette proximité. Il y avait une gêne chez beaucoup de mes collègues, et quand on a eu les premières scènes de violence, qui ont été diffusées dans les médias, moi, j’ai eu le sentiment qu’il y avait une forme de soulagement chez certains policiers, parce que ça leur permettait de régler un petit peu ce #problème_de_conscience en désignant un #ennemi. Moi, qui avait pris parti publiquement au sein de ma compagnie en faveur des gilets jaunes, parce que je défendais leurs revendications qui selon moi étaient justes, j’ai commencé à voir des collègues qui m’ont pris à partie, en me reprochant de soutenir les gilets jaunes, parce que si tu soutiens les gilets jaunes, tu soutiens les casseurs. Vous avez des gens qui ne peuvent même plus offrir des cadeaux de Noël à leurs enfants, qui ne peuvent pas les emmener en vacances, qui perdent leur boulot, qui ne savent pas comment ils vont s’en sortir, qui n’ont plus d’espoir. Est-ce qu’on peut comprendre aussi qu’à un moment donné ils puissent péter les plombs ? Alors il y en a qui disent que #réfléchir, c’est #désobéir, ou alors qu’il ne faut pas avoir d’états d’âme. Mais moi, je ne veux pas me priver de mon #âme, je ne veux pas me priver de ma #conscience, et moi, on m’a souvent reproché d’être un #idéaliste, comme si c’était une tare. Mais aujourd’hui je le revendique. Oui, j’ai des idéaux et aujourd’hui oui, mais idéaux comptent plus que ma #carrière et comptent plus que mon avenir personnel. Si je dois perdre mon boulot, bah, je perdrai mon boulot. C’est trop précieux pour moi de m’être trouvé, d’avoir trouvé mon humanité pour courir le risque de la perdre.

    https://twitter.com/ARTEfr/status/1684820991116185600

    Source : le #film_documentaire diffusé sur arte :
    Au nom du #maintien_de_l'ordre


    https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre-1-2
    ... qui n’est plus disponible sur le site web d’arte (et que je n’a pas trouvé ailleurs en ligne)

    #travail #forces_de_l'ordre #témoignage #France #liberté #déception #conditions_de_travail

    –—

    ajouté à la #métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

    • #flic, formellement il ne l’est plus depuis deux ans je crois, ex syndicaliste policier, son discours est rodé de manière à présenter les policiers comme victimes de l’administration policière et de leurs supérieurs.

      edit lorsque je ne savais rien de lui, j’avais trouvé son témoignage émouvant, tiens un facho dont le travail ignoble fait évoluer les vues ? là, je vois ces choses comme un marketing qui vise à humaniser la police et me souviens que ces animaux de plateaux sont occupé à faire mentir un dicton adapté au cas ( « flic suicidé à moitié pardonné », winch means : il n’y a pas de pardon qui tienne) en venant se faire aimer. leur pub, c’est un peu comme si il fallait publier du Cantat une fois par semaine. y a un moment où la prise de conscience c’est de fermer sa gueule.
      #hochet_de_gauche #ouin_ouin

  • TLDR : « un policier condamné à deux ans de prison ferme pour enlèvement et séquestration […] n’a passé que trois nuits en cellule après sa condamnation ».

    Grâce à un traitement sur mesure, un policier échappe à la prison
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010922/grace-un-traitement-sur-mesure-un-policier-echappe-la-prison

    Sensible au sort d’un policier condamné à deux ans de prison ferme pour enlèvement et séquestration, le parquet général d’Aix-en-Provence s’est directement impliqué pour interrompre la mise à exécution de sa peine et soutenir sa demande d’aménagement. Bénéficiant d’une bienveillance légale mais particulièrement rare, il n’a passé que trois nuits en cellule après sa condamnation.

  • 🛑 VIOLENCES D’ÉTAT RACISTES DES DEUX CÔTÉS DE L’ATLANTIQUE

    🛑 L’HORREUR ABSOLUE DANS LE MISSISSIPI. À BRAXTON LE 24 JANVIER DERNIER, SIX POLICIERS BLANCS DÉBARQUAIENT SANS MANDAT NI RAISON DANS LE DOMICILE DE DEUX HOMMES AFRO-AMÉRICAINS POUR LES TORTURER EN PROFÉRANT DES INSULTES RACISTES...

    #police #ViolencesPolicieres #LaPoliceMent #LaPoliceTue #ChiensdeGarde #racisme... #EtatsUnis #France

    ⏩ Lire l’article complet...

    ▶️ https://contre-attaque.net/2023/08/05/violences-detat-racistes-des-deux-cotes-de-latlantique

    366090856_703422848491099_1403194090914662135_n.jpg (1000×1000)

  • Abdel G., éborgné pendant les émeutes à Angers : « J’ai perdu un œil, mais j’ai aussi un peu perdu la raison »
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/abdel-g-eborgne-pendant-les-emeutes-a-angers-jai-perdu-un-oeil-mais-jai-a

    Le 3 juillet, en marge d’un affrontement auquel il assure qu’il ne participait pas, le trentenaire est éborgné. Les examens médicaux pointent vers un tir de LBD et le jeune homme, sous le choc, attend que justice soit faite.

    « Porter plainte ? C’était évident. Il faut que ce policier paye. Je veux comprendre pourquoi il a tiré, pourquoi il a visé la tête. » En une heure d’entretien, c’est la seule fois qu’Abdel G. semble perdre son calme. L’homme de 32 ans nous reçoit à son domicile, à Angers (Maine-et-Loire), dans l’un des bas immeubles gris du quartier de Monplaisir. Assis dans son canapé, le petit gabarit a les mains jointes sur son short en jean. Quand on le regarde, on ne voit que ce grand pansement blanc et rond comme son visage, sur son côté droit. Sous les sparadraps en croix, Abdel G. n’a plus d’œil.

    La blessure remonte au 3 juillet. Après 21 heures, cet autoentrepreneur rejoint un ami, avec qui il se dirige à pied vers un kebab. La rue du Mail qui les y mène est bloquée par des voitures de police alignées, alors les deux hommes bifurquent. Ils arrivent à l’angle des rues des Poeliers et du Cornet, au cœur du coquet centre-ville d’#Angers. De nombreux badauds et clients des bars alentour sont massés là. Ils observent les affrontements entre les occupants du local de l’extrême droite angevine, situé rue du Cornet, et les militants antifascistes ou venus des quartiers populaires. Les tensions sont quotidiennes depuis que, quelques jours plus tôt, une poignée de nervis ont été filmés, armés, agressant des participants à une manifestation contre les violences policières. Une façon pour l’extrême droite locale de répondre aux soulèvements populaires consécutifs à la mort de Nahel, jeune d’origine maghrébine tué par un policier à Nanterre.

    [...]
    Le 3 juillet à Angers, Abdel G. n’est pas le seul à avoir été gravement blessé. L’avocate Dilane Aydin, qui l’accompagne, détaille : « A la suite de l’appel à témoins lancé sur les réseaux sociaux [pour retrouver des images et des témoins des faits] nous avons eu confirmation qu’une seconde victime a été touchée, au visage également, dans un temps très rapproché, ce qui interroge encore davantage sur les conditions d’usage du LBD par le ou les policiers. L’enquête devra donc porter sur ces deux tirs, quand bien même la seconde victime n’a pas (encore) déposé plainte. » Contacté sur sa connaissance de tels faits, le parquet d’Angers n’a, pour l’heure, pas répondu.

    découvert l’existence de l’article sur l’oiseau mort, où toutes les réponses soutiennent l’impunité de la police - un principe qui ne souffre que de peu d’exceptionnelles exceptions - de diverses manières

    #police #LBD #fascistes_protégés #impunité_policière

    qui jette un oeil le perd
    lance un caillou tu verras flou
    qui s’enfuit soigne sa myopie
    courir c’est mourir un peu
    à être-là, coup tu prendras
    ratisser le djebel, la vie belle
    la police c’est la liberté

  • En Iran, des soins « psychologiques » imposés pour les femmes hostiles au voile obligatoire
    https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20230804-en-iran-des-soins-psychologiques-impos%C3%A9s-pour-les-femmes-hos

    Les autorités judiciaires iraniennes multiplient les condamnations à des « soins psychologiques » pour des #femmes ayant refusé de respecter la loi sur le #voile_obligatoire. Les associations de soignants estiment que la #psychiatrie est ainsi détournée par le pouvoir judiciaire. Un aveu de faiblesse pour l’État iranien qui, malgré l’intensification des mesures répressives, ne parvient pas à faire respecter sa loi sur le voile.

  • Affaire Hedi : le préfet de police de Paris refusera certains arrêts maladie des agents – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/affaire-hedi-le-prefet-de-police-de-paris-refusera-certains-arrets-maladi
    https://www.liberation.fr/resizer/jDREMtIEVtfD_XyFj-ffgTFNQYM=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1232x1373:1242x1383)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/BYKBZ3IDPZGOZKP3HOJRB3KRNQ.jpg

    Laurent Nuñez hausse le ton face aux policiers qui avaient fait des demandes d’arrêts maladies abusives pour protester contre l’incarcération de leur collègue marseillais ayant gravement blessé le jeune homme avec un tir de LBD à la tête.

    #allo_papa_bobo

  • Dans la police, on appelle « exosquelette » les équipements de protection utilisés en maintien de l’ordre - aka "robocops".

    Wikipédia nous informe : https://fr.wikipedia.org/wiki/Exosquelette

    Un exosquelette ou squelette externe, par opposition à l’endosquelette, est une caractéristique anatomique externe qui supporte et protège un animal. Beaucoup d’arthropodes (insectes, crustacés, etc.) et de mollusques, possèdent un exosquelette.

    « protège un animal »
    « mollusques »

    #police 😃

    https://piaille.fr/@politipet/110831037848017278