• Bruxelles : un homme retrouvé mort dans sa cellule au commissariat RTBF
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_bruxelles-un-homme-decede-dans-sa-cellule?id=10677678

    Le parquet de Bruxelles a annoncé ce mardi soir avoir été avisé par la zone de police Bruxelles-capitale-Ixelles qu’un homme était décédé "en cellule". Celui-ci avait été interpellé la veille administrativement.

     » Avisé de ces faits, le parquet de Bruxelles a immédiatement ordonné divers devoirs d’enquête. Il a notamment requis la reprise de l’enquête par le Comité P ainsi que la saisie des images de vidéo-surveillance du complexe cellulaire ainsi que celles de son arrestation" , ajoute un communiqué. Un magistrat du parquet, le médecin légiste, ainsi que le comité P sont descendus sur place.  » Une autopsie sera réalisée demain (mercredi) par le médecin légiste." Objectif : déterminer les circonstances exactes ayant entouré le décès de cet homme.

    Selon le journal La Capitale, la personne serait de nationalité algérienne et âgée d’une trentaine. La cellule est située dans le complexe policier de la rue Royale, où se trouve également la police fédérale.

    #Bruxelles #Belgique #commissariat #violences_policières #police

  • Le gouvernement Legault n’est pas prêt à exempter les sans-abri du couvre-feu Thomas Gerbet - Radio Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1764124/couvre-feu-itinerants-exemption-quebec-mort-refuge

    Québec refuse de faire une exception pour les itinérants, malgré les demandes de Valérie Plante et de l’opposition.

    Malgré l’indignation causée par la mort tragique d’un sans-abri caché dans une toilette chimique, le gouvernement du Québec n’est pas prêt à exempter les itinérants de l’interdiction de se trouver dehors après 20 h.

    “Il n’est pas envisagé d’offrir une exception aux personnes en situation d’itinérance”, indique le cabinet du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant. “Cela amènerait une complexité quant à l’application du couvre-feu.”

    " Si on mettait dans le règlement le fait qu’un itinérant ne peut pas recevoir de contravention, n’importe qui pourrait dire qu’il est itinérant."
    François Legault, premier ministre du Québec »

    Québec rappelle qu’il existe déjà “un accompagnement vers les bonnes ressources et il y a collaboration”. Le gouvernement ajoute que “personne ne veut judiciariser les personnes en situation d’itinérance”.

    Raphaël André était originaire de la communauté de Matimekush-LacJohn, près de Schefferville.


    Photo : Courtoisie John Tessier/The Open Door

    Des groupes communautaires réclament plus que jamais l’exemption des itinérants à la suite du décès de Raphaël André, dans la nuit de samedi à dimanche https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1763930/itinerant-montreal-mort-toilettes-nuit-dehors-refuge-ferme . Selon les intervenants, des sans-abri se cachent des policiers après 20 h, de peur de recevoir une contravention.

    L’homme de 51 ans, originaire d’une communauté innue de la Côte-Nord, est mort après avoir passé plusieurs heures dehors, à quelques mètres d’un refuge qu’il avait quitté à 21 h 30 après la fermeture exceptionnelle des lieux en raison de recommandations de la santé publique.

    Le ministre Lionel Carmant a offert ses condoléances aux proches de la victime et à sa communauté. “Il s’agit d’un événement d’une grande tristesse”, indique le cabinet du ministre. “Nous laisserons le coroner faire son enquête afin de faire la lumière sur les événements.”

    Valérie Plante implore Québec de faire une exception
    “ Ça crée trop de stress présentement”, déplore la mairesse de Montréal au sujet du couvre-feu. Valérie Plante affirme même que la mesure augmente l’insécurité des itinérants.
    Même si elle « n’encourage pas les gens à aller dans la rue », la mairesse explique que les refuges « débordent » certaines nuits, malgré le « nombre record » de lits disponibles.

    « Il y a des soirs où il n’y a plus de lits."
    Valérie Plante, mairesse de Montréal »

    La Ville travaille à trouver une nouvelle ressource d’hébergement pour augmenter la capacité d’accueil de 100 lits.
    Ce n’est « pas facile pour le SPVM [Service de police de la Ville de Montréal] », raconte Valérie Plante, alors que les policiers ont déjà interpellé 400 itinérants dehors après 20 h. Ceux-ci n’ont pas été verbalisés, mais plutôt accompagnés vers des refuges.

    L’opposition unie pour demander l’exemption
    “Le couvre-feu est une mesure complètement inadaptée à la réalité des personnes en situation d’itinérance”, dénonce la députée libérale Paule Robitaille, porte-parole de l’opposition officielle en matière de pauvreté et de solidarité sociale.

    « Nous demandons au gouvernement de la CAQ de reconsidérer sa décision et d’exempter les itinérants de ce couvre-feu. C’est une question de dignité humaine. »
    Paule Robitaille, porte-parole de l’opposition libérale en matière de pauvreté et de solidarité sociale.

    “Depuis une semaine, Raphaël André se cachait des policiers durant le couvre-feu”, rappelle la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé. “Serait-il encore vivant si les pouvoirs publics connaissaient la réalité de l’itinérance ? Si les intervenants sur le terrain avaient été consultés avant le couvre-feu ? Je crois que oui.”

    Pour sa part, la députée du Parti québécois Véronique Hivon croit que “le couvre-feu dont le gouvernement refuse d’exempter les sans-abri exacerbe la pression déjà énorme qu’ils vivent depuis le début de la pandémie”.

    Elle parraine une pétition signée plus de 10 000 fois pour demander l’exemption des itinérants du couvre-feu.

    #François_Legault #SDF #sans-abri #police #SPVM #couvre-feu #inuits #Lionel_Carmant #canada #québec #quebec #peuples_autochtones #peuples_autochtones #peuples_premiers #nations_premières #premières_nations #autochtones #colonialisme

  • Mort de Gaye Camara : la légitime défense remise en cause
    https://disclose.ngo/fr/article/mort-de-gaye-camara-la-legitime-defense-remise-en-cause

    Disclose et Index ont reconstitué les événements ayant entraîné la mort de Gaye Camara, 26 ans, lors d’une intervention de la police en janvier 2018. Modélisation 3D à l’appui, notre enquête remet en cause la thèse officielle : la légitime défense du policier à l’origine du tir.

  • « Mon frère a été tué par la police d’une balle dans la tête » | Inès Belgacem et Nnoman Cadoret
    https://www.streetpress.com/sujet/1610725671-frere-tue-police-balle-tete-gaye-camara-violences-justice

    Dans la nuit du 16 au 17 janvier 2018, la police blesse mortellement Gaye Camara. Depuis, son frère Mahamadou porte le combat pour obtenir vérité et justice. Dans cette lutte, il peut compter sur le soutien des habitants de son quartier et de la mairie. Source : StreetPress

  • Au moins 9 000 migrants honduriens bloqués par la police du Guatemala après avoir réussi à passer la frontière
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/17/au-moins-9-000-migrants-honduriens-bloques-par-la-police-du-guatemala-apres-


    Des milliers de Honduriens se dirigeants vers les Etats-Unis se heurtent à aux soldats guatémaltèques à Vado Hondo, le 17 janvier 2021. LUIS ECHEVERRIA / REUTERS

    La caravane de migrants est entrée au #Guatemala entre vendredi soir et samedi matin dans l’espoir d’atteindre, à pied, les #Etats-Unis.

    Leur espoir d’atteindre les Etats-Unis s’amenuise. Plusieurs milliers de migrants honduriens entrés de force au Guatemala se sont heurtés, dimanche 17 janvier, à la #police et à la volonté des autorités guatémaltèques de les faire rentrer chez eux.

    La caravane, composée d’au moins 9 000 Honduriens répartis en plusieurs contingents, a progressé d’environ 50 kilomètres à l’intérieur du pays. Arrivés dans la ville de Vado Hondo, dans le département de Chiquimula, près de 6 000 d’entre eux (selon les chiffres de la police) se sont heurtés aux policiers et soldats déployés sur place. Depuis samedi soir, les #migrants sont bloqués à ce point stratégique en raison de la géographie accidentée des lieux.

  • Police attitude, 60 ans de maintien de l’ordre
    documentaire | Public Senat :
    https://www.publicsenat.fr/emission/documentaire/police-attitude-60-ans-de-maintien-de-l-ordre-185200

    lien vidéo : https://www.dailymotion.com/video/x7xmncq

    En 2019, à la suite d’affrontements d´une grande violence entre manifestants et forces de l’ordre, pour la première fois dans l’histoire la conception française du maintien de l’ordre a été remise en question. Mais quelle est-elle ? Et est-ce la meilleure ? La seule possible ? Revisitant 60 ans d’histoire en France et chez nos voisins allemands et britanniques à l’aide d´archives éclairantes et avec des témoins et des spécialistes de premier plan, ce film déconstruit le mythe de l’excellence du maintien de l’ordre à la française tout en posant une question essentielle pour la démocratie : les manières de faire de la police, quand elle est confrontée à des citoyens en colère.

    Un film de François Rabaté, produit par Brotherfilms.

    #maintien_de_l'ordre #police #doctrine

  • Artificial intelligence : #Frontex improves its maritime surveillance

    Frontex wants to use a new platform to automatically detect and assess „risks“ on the seas of the European Union. Suspected irregular activities are to be displayed in a constantly updated „threat map“ with the help of self-learning software.

    The EU border agency has renewed a contract with Israeli company Windward for a „maritime analytics“ platform. It will put the application into regular operation. Frontex had initially procured a licence for around 800,000 Euros. For now 2.6 million Euros, the agency will receive access for four workstations. The contract can be extended three times for one year at a time.

    Windward specialises in the digital aggregation and assessment of vessel tracking and maritime surveillance data. Investors in the company, which was founded in 2011, include former US CIA director David Petraeus and former CEO’s of Thomson Reuters and British Petroleum. The former chief of staff of the Israeli military, Gabi Ashkenazi, is considered one of the advisors.

    Signature for each observed ship

    The platform is based on artificial intelligence techniques. For analysis, it uses maritime reporting systems, including position data from the AIS transponders of larger ships and weather data. These are enriched with information about the ship owners and shipping companies as well as the history of previous ship movements. For this purpose, the software queries openly accessible information from the internet.

    In this way, a „fingerprint“ is created for each observed ship, which can be used to identify suspicious activities. If the captain switches off the transponder, for example, the analysis platform can recognise this as a suspicuous event and take over further tracking based on the recorded patterns. It is also possible to integrate satellite images.

    Windward uses the register of the International Maritime Organisation (IMO) as its database, which lists about 70,000 ships. Allegedly, however, it also processes data on a total of 400,000 watercraft, including smaller fishing boats. One of the clients is therefore the UN Security Council, which uses the technology to monitor sanctions.

    Against „bad guys“ at sea

    The company advertises its applications with the slogan „Catch the bad guys at sea“. At Frontex, the application is used to combat and prevent unwanted migration and cross-border crime as well as terrorism. Subsequently, „policy makers“ and law enforcement agencies are to be informed about results. For this purpose, the „risks“ found are visualised in a „threat map“.

    Windward put such a „threat map“ online two years ago. At the time, the software rated the Black Sea as significantly more risky than the Mediterranean. Commercial shipping activity off the Crimea was interpreted as „probable sanction evasions“. Ship owners from the British Guernsey Islands as well as Romania recorded the highest proportion of ships exhibiting „risky“ behaviour. 42 vessels were classified as suspicious for drug smuggling based on their patterns.

    Frontex „early warning“ units

    The information from maritime surveillance is likely to be processed first by the „Risk Analysis Unit“ (RAU) at Frontex. It is supposed to support strategic decisions taken by the headquarters in Warsaw on issues of border control, return, prevention of cross-border crime as well as threats of a „hybrid nature“. Frontex calls the applications used there „intelligence products“ and „integrated data services“. Their results flow together in the „Common Integrated Risk Analysis Model“ (CIRAM).

    For the operational monitoring of the situation at the EU’s external borders, the agency also maintains the „Frontex Situation Centre“ (FSC). The department is supposed to provide a constantly updated picture of migration movements, if possible in real time. From these reports, Frontex produces „early warnings“ and situation reports to the border authorities of the member states as well as to the Commission and the Council in Brussels.

    More surveillance capacity in Warsaw

    According to its own information, Windward’s clients include the Italian Guardia di Finanza, which is responsible for controlling Italian territorial waters. The Ministry of the Interior in Rome is also responsible for numerous EU projects aimed at improving surveillance of the central Mediterranean. For the training and equipment of the Libyan coast guard, Italy receives around 67 million euros from EU funds in three different projects. Italian coast guard authorities are also installing a surveillance system for Tunisia’s external maritime borders.

    Frontex now wants to improve its own surveillance capacities with further tenders. Together with the fisheries agency, The agency is awarding further contracts for manned maritime surveillance. It has been operating such a „Frontex Aerial Surveillance Service“ (FASS) in the central Mediterranean since 2017 and in the Adriatic Sea since 2018. Frontex also wants to station large drones in the Mediterranean. Furthermore, it is testing Aerostats in the eastern Mediterranean for a second time. These are zeppelins attached to a 1,000-metre long line.

    https://digit.site36.net/2021/01/15/artificial-intelligence-frontex-improves-its-maritime-surveillance
    #intelligence_artificielle #surveillance #surveillance_maritime #mer #asile #migrations #réfugiés #frontières #AI #Windward #Israël #complexe_militaro-industriel #militarisation_des_frontières #David_Petraeus #Thomson_Reuters #British_Petroleum #armée_israélienne #Gabi_Ashkenazi #International_Maritime_Organisation (#IMO) #thread_map #Risk_Analysis_Unit (#RAU) #Common_Integrated_Risk_Analysis_Model (#CIRAM) #Frontex_Situation_Centre (#FSC) #Frontex_Aerial_Surveillance_Service (#FASS) #zeppelins

    ping @etraces

    • Data et nouvelles technologies, la face cachée du contrôle des mobilités

      Dans un rapport de juillet 2020, l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle (#EU-Lisa) présente l’intelligence artificielle (IA) comme l’une des « technologies prioritaires » à développer. Le rapport souligne les avantages de l’IA en matière migratoire et aux frontières, grâce, entre autres, à la technologie de #reconnaissance_faciale.

      L’intelligence artificielle est de plus en plus privilégiée par les acteurs publics, les institutions de l’UE et les acteurs privés, mais aussi par le #HCR et l’#OIM. Les agences de l’UE, comme Frontex ou EU-Lisa, ont été particulièrement actives dans l’#expérimentation des nouvelles technologies, brouillant parfois la distinction entre essais et mise en oeuvre. En plus des outils traditionnels de surveillance, une panoplie de technologies est désormais déployée aux frontières de l’Europe et au-delà, qu’il s’agisse de l’ajout de nouvelles #bases_de_données, de technologies financières innovantes, ou plus simplement de la récupération par les #GAFAM des données laissées volontairement ou pas par les migrant·e·s et réfugié∙e∙s durant le parcours migratoire.

      La pandémie #Covid-19 est arrivée à point nommé pour dynamiser les orientations déjà prises, en permettant de tester ou de généraliser des technologies utilisées pour le contrôle des mobilités sans que l’ensemble des droits des exilé·e·s ne soit pris en considération. L’OIM, par exemple, a mis à disposition des Etats sa #Matrice_de_suivi_des_déplacements (#DTM) durant cette période afin de contrôler les « flux migratoires ». De nouvelles technologies au service de vieilles obsessions…

      http://www.migreurop.org/article3021.html

      Pour télécharger le rapport :
      www.migreurop.org/IMG/pdf/note_12_fr.pdf

      ping @karine4 @rhoumour @_kg_ @i_s_

    • La #technopolice aux frontières

      Comment le #business de la #sécurité et de la #surveillance au sein de l’#Union_européenne, en plus de bafouer des #droits_fondamentaux, utilise les personnes exilées comme #laboratoire de recherche, et ce sur des #fonds_publics européens.

      On a beaucoup parlé ici ces derniers mois de surveillance des manifestations ou de surveillance de l’espace public dans nos villes, mais la technopolice est avant tout déployée aux #frontières – et notamment chez nous, aux frontières de la « forteresse Europe ». Ces #dispositifs_technopoliciers sont financés, soutenus et expérimentés par l’Union européenne pour les frontières de l’UE d’abord, et ensuite vendus. Cette surveillance des frontières représente un #marché colossal et profite grandement de l’échelle communautaire et de ses programmes de #recherche_et_développement (#R&D) comme #Horizon_2020.

      #Roborder – des essaims de #drones_autonomes aux frontières

      C’est le cas du projet Roborder – un « jeu de mots » entre robot et border, frontière en anglais. Débuté en 2017, il prévoit de surveiller les frontières par des essaims de #drones autonomes, fonctionnant et patrouillant ensemble. L’#intelligence_artificielle de ces drones leur permettrait de reconnaître les humains et de distinguer si ces derniers commettent des infractions (comme celui de passer une frontière ?) et leur dangerosité pour ensuite prévenir la #police_aux_frontières. Ces drones peuvent se mouvoir dans les airs, sous l’eau, sur l’eau et dans des engins au sol. Dotés de multiples capteurs, en plus de la détection d’activités criminelles, ces drones seraient destinés à repérer des “#radio-fréquences non fiables”, c’est-à-dire à écouter les #communications et également à mesurer la #pollution_marine.
      Pour l’instant, ces essaims de drones autonomes ne seraient pas pourvus d’armes. Roborder est actuellement expérimenté en #Grèce, au #Portugal et en #Hongrie.

      Un #financement européen pour des usages « civils »

      Ce projet est financé à hauteur de 8 millions d’euros par le programme Horizon 2020 (subventionné lui-même par la #Cordis, organe de R&D de la Commission européenne). Horizon 2020 représente 50% du financement public total pour la recherche en sécurité de l’UE. Roborder est coordonné par le centre de recherches et technologie de #Hellas (le #CERTH), en Grèce et comme le montre l’association #Homo_Digitalis le nombre de projets Horizon 2020 ne fait qu’augmenter en Grèce. En plus du CERTH grec s’ajoutent environ 25 participants venus de tous les pays de l’UE (où on retrouve les services de police d’#Irlande_du_Nord, le ministère de la défense grecque, ou encore des entreprises de drones allemandes, etc.).

      L’une des conditions pour le financement de projets de ce genre par Horizon 2020 est que les technologies développées restent dans l’utilisation civile, et ne puissent pas servir à des fins militaires. Cette affirmation pourrait ressembler à un garde-fou, mais en réalité la distinction entre usage civil et militaire est loin d’être clairement établie. Comme le montre Stephen Graham, très souvent les #technologies, à la base militaires, sont réinjectées dans la sécurité, particulièrement aux frontières où la migration est criminalisée. Et cette porosité entre la sécurité et le #militaire est induite par la nécessité de trouver des débouchés pour rentabiliser la #recherche_militaire. C’est ce qu’on peut observer avec les drones ou bien le gaz lacrymogène. Ici, il est plutôt question d’une logique inverse : potentiellement le passage d’un usage dit “civil” de la #sécurité_intérieure à une application militaire, à travers des ventes futures de ces dispositifs. Mais on peut aussi considérer la surveillance, la détection de personnes et la #répression_aux_frontières comme une matérialisation de la #militarisation de l’Europe à ses frontières. Dans ce cas-là, Roborder serait un projet à fins militaires.

      De plus, dans les faits, comme le montre The Intercept (https://theintercept.com/2019/05/11/drones-artificial-intelligence-europe-roborder), une fois le projet terminé celui-ci est vendu. Sans qu’on sache trop à qui. Et, toujours selon le journal, beaucoup sont déjà intéressés par Roborder.

      #IborderCtrl – détection d’#émotions aux frontières

      Si les essaims de drones sont impressionnants, il existe d’autres projets dans la même veine. On peut citer notamment le projet qui a pour nom IborderCtrl, testé en Grèce, Hongrie et #Lettonie.

      Il consiste notamment en de l’#analyse_d’émotions (à côté d’autres projets de #reconnaissances_biométriques) : les personnes désirant passer une frontière doivent se soumettre à des questions et voient leur #visage passer au crible d’un #algorithme qui déterminera si elles mentent ou non. Le projet prétend « accélérer le #contrôle_aux_frontières » : si le #détecteur_de_mensonges estime qu’une personne dit la vérité, un code lui est donné pour passer le contrôle facilement ; si l’algorithme considère qu’une personne ment, elle est envoyée dans une seconde file, vers des gardes-frontières qui lui feront passer un #interrogatoire. L’analyse d’émotions prétend reposer sur un examen de « 38 #micro-mouvements du visage » comme l’angle de la tête ou le mouvement des yeux. Un spectacle de gadgets pseudoscientifiques qui permet surtout de donner l’apparence de la #neutralité_technologique à des politiques d’#exclusion et de #déshumanisation.

      Ce projet a également été financé par Horizon 2020 à hauteur de 4,5 millions d’euros. S’il semble aujourd’hui avoir été arrêté, l’eurodéputé allemand Patrick Breyer a saisi la Cour de justice de l’Union Européenne pour obtenir plus d’informations sur ce projet, ce qui lui a été refusé pour… atteinte au #secret_commercial. Ici encore, on voit que le champ “civil” et non “militaire” du projet est loin de représenter un garde-fou.

      Conclusion

      Ainsi, l’Union européenne participe activement au puissant marché de la surveillance et de la répression. Ici, les frontières et les personnes exilées sont utilisées comme des ressources de laboratoire. Dans une optique de militarisation toujours plus forte des frontières de la forteresse Europe et d’une recherche de profit et de développement des entreprises et centres de recherche européens. Les frontières constituent un nouveau marché et une nouvelle manne financière de la technopolice.

      Les chiffres montrent par ailleurs l’explosion du budget de l’agence européenne #Frontex (de 137 millions d’euros en 2015 à 322 millions d’euros en 2020, chiffres de la Cour des comptes européenne) et une automatisation toujours plus grande de la surveillance des frontières. Et parallèlement, le ratio entre le nombre de personnes qui tentent de franchir la Méditerranée et le nombre de celles qui y laissent la vie ne fait qu’augmenter. Cette automatisation de la surveillance aux frontières n’est donc qu’une nouvelle façon pour les autorités européennes d’accentuer le drame qui continue de se jouer en Méditerranée, pour une “efficacité” qui finalement ne profite qu’aux industries de la surveillance.

      Dans nos rues comme à nos frontières nous devons refuser la Technopolice et la combattre pied à pied !

      https://technopolice.fr/blog/la-technopolice-aux-frontieres

    • Artificial Intelligence - based capabilities for European Border and Coast Guard

      In 2019, Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, commissioned #RAND Europe to carry out an Artificial intelligence (AI) research study.

      The purpose of the study was to provide an overview of the main opportunities, challenges and requirements for the adoption of AI-based capabilities in border managament. Frontex’s intent was also to find synergies with ongoing AI studies and initiatives in the EU and contribute to a Europe-wide AI landscape by adding the border security dimension.

      Some of the analysed technologies included automated border control, object recognition to detect suspicious vehicles or cargo and the use of geospatial data analytics for operational awareness and threat detection.

      As part of the study, RAND provided Frontex in 2020 with a comprehensive report and an executive summary with conclusions and recommendations.

      The findings will support Frontex in shaping the future landscape of AI-based capabilities for Integrated Border Management, including AI-related research and innovation projects which could be initiated by Frontex (e.g. under #EU_Innovation_Hub) or recommended to be conducted under the EU Research and Innovation Programme (#Horizon_Europe).

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/artificial-intelligence-based-capabilities-for-european-border-and-co

    • Pour les réfugiés, la #biométrie tout au long du chemin

      Par-delà les murs qui poussent aux frontières du monde depuis les années 1990, les réfugiés, migrants et demandeurs d’asile sont de plus en plus confrontés à l’extension des bases de #données_biométriques. Un « #mur_virtuel » s’étend ainsi à l’extérieur, aux frontières et à l’intérieur de l’espace Schengen, construit autour de programmes et de #bases_de_données.

      Des réfugiés qui paient avec leurs #iris, des migrants identifiés par leurs #empreintes_digitales, des capteurs de #reconnaissance_faciale, mais aussi d’#émotions… Réunis sous la bannière de la « #frontière_intelligente », ces #dispositifs_technologiques, reposant sur l’#anticipation, l’#identification et l’#automatisation du franchissement de la #frontière grâce aux bases de données biométriques, ont pour but de trier les voyageurs, facilitant le parcours des uns et bloquant celui des autres.

      L’Union européenne dispose ainsi d’une batterie de bases de données qui viennent compléter les contrôles aux frontières. Depuis 2011, une agence dédiée, l’#Agence_européenne_pour_la_gestion_opérationnelle_des_systèmes_d’information_à_grande_échelle, l’#EU-Lisa, a pour but d’élaborer et de développer, en lien avec des entreprises privées, le suivi des demandeurs d’asile.

      Elle gère ainsi plusieurs bases compilant des #données_biométriques. L’une d’elles, le « #Entry_and_Exit_System » (#EES), sera déployée en 2022, pour un coût évalué à 480 millions d’euros. L’EES a pour mission de collecter jusqu’à 400 millions de données sur les personnes non européennes franchissant les frontières de l’espace Schengen, afin de contrôler en temps réel les dépassements de durée légale de #visa. En cas de séjour prolongé devenu illégal, l’alerte sera donnée à l’ensemble des polices européennes.

      Se brûler les doigts pour ne pas être enregistré

      L’EU-Lisa gère également le fichier #Eurodac, qui consigne les empreintes digitales de chacun des demandeurs d’asile de l’Union européenne. Utilisé pour appliquer le #règlement_Dublin III, selon lequel la demande d’asile est déposée et traitée dans le pays européen où le migrant a été enregistré la première fois, il entraîne des stratégies de #résistance.

      « On a vu des migrants refuser de donner leurs empreintes à leur arrivée en Grèce, ou même se brûler les doigts pour ne pas être enregistrés dans Eurodac, rappelle Damien Simonneau, chercheur à l’Institut Convergences Migrations du Collège de France. Ils savent que s’ils ont, par exemple, de la famille en Allemagne, mais qu’ils ont été enregistrés en Grèce, ils seront renvoyés en Grèce pour que leur demande y soit traitée, ce qui a des conséquences énormes sur leur vie. » La procédure d’instruction dure en effet de 12 à 18 mois en moyenne.

      La collecte de données biométriques jalonne ainsi les parcours migratoires, des pays de départs jusqu’aux déplacements au sein de l’Union européenne, dans un but de limitation et de #contrôle. Pour lutter contre « la criminalité transfrontalière » et « l’immigration clandestine », le système de surveillance des zones frontières #Eurosur permet, via un partage d’informations en temps réel, d’intercepter avant leur arrivée les personnes tentant d’atteindre l’Union européenne.

      Des contrôles dans les pays de départ

      Pour le Transnational Institute, auteur avec le think tank Stop Wapenhandel et le Centre Delàs de plusieurs études sur les frontières, l’utilisation de ces bases de données témoigne d’une stratégie claire de la part de l’Union européenne. « Un des objectifs de l’expansion des #frontières_virtuelles, écrivent-ils ainsi dans le rapport Building Walls (https://www.tni.org/files/publication-downloads/building_walls_-_full_report_-_english.pdf), paru en 2018, est d’intercepter les réfugiés et les migrants avant même qu’ils n’atteignent les frontières européennes, pour ne pas avoir à traiter avec eux. »

      Si ces techniques permettent de pré-trier les demandes pour fluidifier le passage des frontières, en accélérant les déplacements autorisés, elles peuvent également, selon Damien Simonneau, avoir des effets pervers. « L’utilisation de ces mécanismes repose sur l’idée que la #technologie est un facilitateur, et il est vrai que l’#autonomisation de certaines démarches peut faciliter les déplacements de personnes autorisées à franchir les frontières, expose-t-il. Mais les technologies sont faillibles, et peuvent produire des #discriminations. »

      Ces #techniques_virtuelles, aux conséquences bien réelles, bouleversent ainsi le rapport à la frontière et les parcours migratoires. « Le migrant est confronté à de multiples points "frontière", disséminés un peu partout, analyse Damien Simonneau. Cela crée des #obstacles supplémentaires aux parcours migratoires : le contrôle n’est quasiment plus lié au franchissement d’une frontière nationale, il est déterritorialisé et peut se produire n’importe où, en amont comme en aval de la frontière de l’État. »

      Ainsi, la « politique d’#externalisation de l’Union européenne » permet au contrôle migratoire de s’exercer dans les pays de départ. Le programme européen « #SIV » collecte par exemple dès leur formulation dans les #consulats les données biométriques liées aux #demandes_de_visas.

      Plus encore, l’Union européenne délègue une partie de la gestion de ses frontières à d’autres pays : « Dans certains États du Sahel, explique Damien Simonneau, l’aide humanitaire et de développement est conditionnée à l’amélioration des contrôles aux frontières. »

      Un programme de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le programme #MIDAS, financé par l’Union européenne, est ainsi employé par 23 pays, majoritairement en Afrique, mais aussi en Asie et en Amérique. Son but est de « collecter, traiter, stocker et analyser les informations [biométriques et biographiques] des voyageurs en temps réel » pour aider les polices locales à contrôler leurs frontières. Mais selon le réseau Migreurop, ces données peuvent également être transmises aux agences policières européennes. L’UE exerce ainsi un droit de regard, via Frontex, sur le système d’information et d’analyse de données sur la migration, installé à Makalondi au Niger.

      Des réfugiés qui paient avec leurs yeux

      Un mélange des genres, entre organisations humanitaires et États, entre protection, logistique et surveillance, qui se retrouve également dans les #camps_de_réfugiés. Dans les camps jordaniens de #Zaatari et d’#Azarq, par exemple, près de la frontière syrienne, les réfugiés paient depuis 2016 leurs aliments avec leurs iris.

      L’#aide_humanitaire_alimentaire distribuée par le Programme alimentaire mondial (PAM) leur est en effet versée sur un compte relié à leurs données biométriques. Il leur suffit de passer leurs yeux dans un scanner pour régler leurs achats. Une pratique qui facilite grandement la gestion #logistique du camp par le #HCR et le PAM, en permettant la #traçabilité des échanges et en évitant les fraudes et les vols.

      Mais selon Léa Macias, anthropologue à l’EHESS, cela a aussi des inconvénients. « Si ce paiement avec les yeux peut rassurer certains réfugiés, dans la mesure où cela les protège contre les vols, développe-t-elle, le procédé est également perçu comme une #violence. Les réfugiés ont bien conscience que personne d’autre au monde, dans une situation normale, ne paie ainsi avec son #corps. »

      Le danger de la fuite de données

      La chercheuse s’inquiète également du devenir des données ainsi collectées, et se pose la question de l’intérêt des réfugiés dans ce processus. « Les humanitaires sont poussés à utiliser ces nouvelles technologies, expose-t-elle, qui sont vues comme un gage de fiabilité par les bailleurs de fonds. Mais la #technologisation n’est pas toujours dans l’intérêt des réfugiés. En cas de fuite ou de hackage des bases de données, cela les expose même à des dangers. »

      Un rapport de Human Rights Watch (HRW) (https://www.hrw.org/news/2021/06/15/un-shared-rohingya-data-without-informed-consent), publié mardi 15 juin, alerte ainsi sur des #transferts_de_données biométriques appartenant à des #Rohingyas réfugiés au Bangladesh. Ces données, collectées par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU, ont été transmises par le gouvernement du Bangladesh à l’État birman. Si le HCR a réagi (https://www.unhcr.org/en-us/news/press/2021/6/60c85a7b4/news-comment-statement-refugee-registration-data-collection-bangladesh.html) en affirmant que les personnes concernées avaient donné leur accord à ce #transfert_de_données pour préparer un éventuel retour en Birmanie, rien ne permet cependant de garantir qu’ils seront bien reçus si leur nom « bipe » au moment de passer la frontière.

      https://www.rfi.fr/fr/technologies/20210620-pour-les-r%C3%A9fugi%C3%A9s-la-biom%C3%A9trie-tout-au-long-du-chemin

      #smart_borders #tri #catégorisation #déterritorialisation #réfugiés_rohingyas

      –---

      Sur les doigts brûlés pour ne pas se faire identifier par les empreintes digitales, voir la scène du film Qu’ils reposent en paix de Sylvain George, dont j’ai fait une brève recension :

      Instant tragique : ce qu’un migrant appelle la « prière ». Ce moment collectif où les migrants tentent de faire disparaître leurs empreintes digitales. Étape symbolique où ils se défont de leur propre identité.

      https://visionscarto.net/a-calais-l-etat-ne-peut-dissoudre

  • Justice confinée à Lyon - Rebellyon.info
    https://rebellyon.info/Lyon-la-justice-en-temps-de-confinement-22855

    Depuis, un état d’urgence sanitaire a chassé l’autre, reconduisant une restriction similaire de nos droits, notamment en matière de défense. Cet article revient sur l’absence de publicité effective des débats à Lyon.

    Deux textes encadrent les conditions actuelles de la publicité des audiences :
    • L’ordonnance n° 2020-1401 du 18 novembre 2020 portant adaptation des règles applicables aux juridictions de l’ordre judiciaire statuant en matière pénale
    • La circulaire CRIM-2020-22/H2-19.11.2020 présentant cette ordonnance

    Ces textes prévoient que le président de séance puisse choisir, avant l’ouverture de l’audience, une publicité restreinte des débats, et du rendu de jugement. C’est le président du tribunal judiciaire qui définit les conditions d’accès aux salles d’audience et aux services du tribunal, en vue d’assurer le respect des règles sanitaires en vigueur.

    Deux conditions à ces largesses : d’une part il est explicitement prévu que ces règles soient portées à la connaissance du public par voie d’affichage.

    D’autre part, la circulaire précise : « Il convient de rappeler que les juridictions et les salles d’audience restent ouvertes au public. Par suite, les dispositions ici commentées ne sauraient permettre ni de fermer l’accès du public aux juridictions, ni d’en réserver l’accès aux seules personnes munies d’une convocation. »

    De fait, à Lyon, les audiences ne sont plus publiques : nous avons pu constater à plusieurs reprises et contrairement aux dispositions de la circulaire, l’interdiction d’accès au tribunal sans convocation, et le filtrage quasi-total non seulement à l’entrée du tribunal, mais ensuite à l’entrée des salles d’audience.

    #justice #police #répression #tribunal #TGI

  • Police surveillance of Black Lives Matter shows the danger technology poses to democracy
    https://theconversation.com/police-surveillance-of-black-lives-matter-shows-the-danger-technolo

    US police forces have been turning to technology to track down Black Lives Matter protestors. Content from social media platforms and affiliated sites has been instrumental in the authorities being able to identify protestors based on photos of their faces, clothes and hair, or on the fact that they posted while at the protests. Meanwhile, drones have been added to the police’s own means of capturing footage of the protests. Making technology-driven state surveillance part of the police’s (...)

    #Google #Ring #Amazon #Signal #Home #Alexa #CCTV #drone #InternetOfThings #sonnette #activisme #journalisme #police #racisme #données #vidéo-surveillance #violence #BlackLivesMatter #discrimination #écoutes #extrême-droite (...)

    ##surveillance

  • Facebook and Instagram Are Censoring Protests Against Police Violence in Nigeria
    https://www.vice.com/en/article/jgqeyg/facebook-is-censoring-protests-against-police-violence-in-nigeria

    As activists tried to upload images of Nigeria’s #EndSARS protests, the social media companies blocked their posts. Facebook and Instagram are falsely tagging content linked to peaceful anti-police brutality demonstrators in Nigeria as fake news. The issue was flagged Wednesday by multiple social media users who said Facebook and Instagram were filtering out mentions of the hashtags related to the protests, which have been trending in recent days. The protests, which have lasted for (...)

    #Facebook #Instagram #activisme #censure #police #violence

  • Renouer la #confiance entre citoyens et policiers ?
    https://laviedesidees.fr/Renouer-la-confiance-entre-citoyens-et-policiers.html

    L’article 24 de la loi “Sécurité globale” est non seulement inutile mais aussi gravement préjudiciable et facteur d’insécurité juridique. Il peut néanmoins être sauvé, si l’on y inscrit le droit à ne pas être empêché de prendre des images des opérations policières.

    #Politique #image #violence #police #législation
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210115_police.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210115_police.pdf

  • Faux pas. Lallement, et de hauts magistrats visés par une enquête pour « faux témoignage » - Agence France parquet
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/14/le-prefet-de-police-de-paris-et-de-hauts-magistrats-vises-par-une-enquete-po

    Les cinq personnalités sont soupçonnées d’avoir tenu des propos mensongers lors de leur audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire.

    Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, et de hauts magistrats sont visés par une enquête pour « faux témoignage » lors de leur audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire, a fait savoir jeudi 14 janvier le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine).

    Outre M. Lallement, le président de la cour d’appel de Paris, Jean-Michel Hayat, la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, et l’ancienne procureure du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette sont visés par cette enquête ouverte après des signalements du député du Nord Ugo Bernalicis, issu des rangs de La France insoumise, a précisé le parquet, confirmant une information du journal 20 Minutes.

    • Faux témoignages : ce qui est reproché au préfet de police et aux hauts magistrats mis en cause
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/15/faux-temoignages-ce-qui-est-reproche-au-prefet-de-police-et-aux-hauts-magist

      La commission d’enquête parlementaire présidée par M. Bernalicis, et dont le député La République en marche de la Côte-d’Or Didier Paris était rapporteur, avait mené des auditions dans la plus grande discrétion tout au long du premier semestre 2020 jusqu’à celle de Mme Houlette, le 10 juin. Interrogée sur les conditions de l’enquête menée par le PNF sur François Fillon et son épouse en pleine campagne pour l’élection présidentielle de 2017, l’ex-procureure financier a affirmé avoir subi des « pressions » de la procureure générale de Paris en raison des multiples remontées d’informations qu’elle avait exigées.

      Devant l’émoi provoqué par ces déclarations, les parlementaires avaient convoqué Mme Champrenault une seconde fois, le 2 juillet. Mais les versions des deux hautes magistrates sur les événements de février 2017 n’étaient pas totalement raccord, ce qui a fait dire à M. Bernalicis que l’une des deux avait dû mentir. Les désaccords portaient notamment sur le nombre de remontées d’informations demandé par le parquet général et la nature d’une réunion de travail entre les magistrats des deux parquets.

      Revenant sur cet épisode à l’occasion de la rentrée solennelle de la cour d’appel de Paris, jeudi 14 janvier, Mme Champrenault a notamment redit avoir « déploré que ce qui n’était que le fonctionnement régulier du ministère public, c’est-à-dire le dialogue entre procureurs de la République et procureur général, et l’éventuel pouvoir d’instruction en matière de poursuite de ce dernier, puisse être présenté comme des pressions de quelque nature que ce soit ».

      Témoignages sous serment

      Egalement convoqué pour une seconde audition le 2 juillet, Jean-Michel Hayat avait été longuement interrogé sur les conditions dans lesquelles il avait chargé le juge Serge Tournaire de l’information judiciaire sur le couple #Fillon. Les explications de l’ex-président du tribunal de Paris n’ont pas convaincu M. Bernalicis qui soupçonne un faux témoignage.

      Au sujet de Rémy Heitz, c’est la note interne au parquet de Paris du 12 janvier 2019 sur le traitement par les magistrats de permanence des personnes interpellées dans le cadre des manifestations des « gilets jaunes » qui a suscité l’ire de M. Bernalicis. Le procureur de Paris a affirmé devant la commission d’enquête n’avoir « signé aucun document donnant des instructions à [ses] collègues ». Selon lui, cette note précisant que les gardes à vue pouvaient n’être levées que le samedi soir ou le dimanche matin pour « éviter que les intéressés grossissent à nouveau les rangs des fauteurs de troubles », n’était qu’une fiche technique.

      Le préfet #Lallement a été pour sa part accusé par le président de la commission d’enquête parlementaire d’avoir menti en affirmant n’avoir pas trouvé les organisateurs de plusieurs manifestations de policiers non autorisées en juin 2020. Les pouvoirs d’une commission d’enquête parlementaire sont étendus et les personnes convoquées ne peuvent s’y soustraire. Elles témoignent sous serment, le faux témoignage étant une infraction pénale passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

      #parquet #police #justice

  • Le policier lanceur d’alerte qui a révélé les maltraitances au tribunal de Paris sanctionné par sa hiérarchie
    https://www.streetpress.com/sujet/1610471819-policier-lanceur-alerte-revele-maltraitances-tribunal-de-par

    En juillet 2020, le brigadier-chef Amar Benmohamed révélait sur StreetPress des centaines de cas de maltraitance et de racisme dans les cellules du tribunal de Paris. Six mois après, c’est lui qui est sanctionné par un « avertissement » ! Tribunal de grande instance de Paris (75) – Il est minuit passé ce mardi 12 janvier. Au dépôt, le service qui gère la centaine de cellules du tribunal, une réunion de gradés se termine. Le lieutenant T., qui préside la réunion retient le brigadier-chef Amar Benmohamed (...)

    #police #procès #racisme #violence #délation #IGPN

    • L’ancien commissaire à la carrière exemplaire, médaillé d’honneur de la police nationale, n’avait sans doute jamais imaginé se retrouver là, derrière la barre de la 28e chambre du tribunal correctionnel de Paris, quelques mois à peine après avoir quitté l’institution policière et mis un terme à près de quarante ans d’un investissement sans faille. En longue veste de cuir et costard-cravate sombre, les mains jointes et le teint blafard, il fait face à 61 ans à la présidente du tribunal qui le juge, ce mardi, pour voyeurisme. Tout juste retraité, il a été surpris cet été dans les allées du grand magasin parisien BHV en train de filmer sous les jupes de clientes à l’aide d’une microcaméra fixée sur une de ses chaussures. On n’en saura guère plus sur le dispositif technique employé, mais on sait que ce prévenu féru d’informatique dirigea, dans les années 1990, le novateur service d’enquête sur les fraudes aux technologies de l’information (Sefti) avant de devenir, vingt ans plus tard, numéro deux de la police du Val-de-Marne.

      Quand les vigiles du BHV le repèrent, il « passe son pied » doté d’une caméra micro SD sous les jupes de clientes en vue de tourner des vidéos de quelques minutes. Ce qu’il avait déjà fait, quelques semaines plus tôt, dans une autre grande surface, afin d’apercevoir, selon la présidente, « les parties intimes cachées sous les habits ». « Comment expliquer ce passage à l’acte chez une personne au parcours tout à fait exemplaire ? », lance la procureure qui ne cache pas son incompréhension face à des faits « regrettables » qui auraient pu, « si les victimes en avaient été informées, être vécues comme une atteinte sérieuse à leur personnalité et leur intimité ». D’une voix à peine audible malgré l’exiguïté de la salle, le prévenu, dos voûté, répète ce qu’il a dit, déjà, quand il a été entendu dans la foulée et a reconnu immédiatement les faits.
      « Electrochoc »

      Son masque de protection ne facilitant pas son élocution, l’ancien policier répète le « mal-être » qui l’a envahi quand, à peine retraité en juin dernier, il a quitté la police pour de bon. A cela s’est ajouté un départ de la capitale qui semble l’avoir déstabilisé. Et le passage à l’acte ? « Je ne sais pas comment l’expliquer », dit-il en se courbant un peu plus. « Quand j’ai été interpellé, lors des faits, ça m’a fait comme un électrochoc ». Il cherche ses mots :"« Je n’ai pas compris, je savais parfaitement que des vigiles se trouvaient dans ce magasin, j’étais complètement à côté de la réalité des choses »."

      L’expertise psychiatrique à laquelle il a été soumis n’a révélé ni anomalie mentale ni état dangereux. L’ancien commissaire n’a pas tardé, toutefois, à débuter une thérapie dont il dit avoir « vraiment besoin ». Il fait état d’un épisode dépressif passé lié à des problèmes de santé et une succession de décès de proches, d’une « envie d’en finir » déjà ressentie. « J’ai voulu tenir, ne pas montrer une image de faiblesse », souffle-t-il. Son départ en retraite a réactivé chez lui, avance-t-il, « ce sentiment d’une fin de vie. »

      « Quel lien faites-vous entre cet épisode dépressif et ces faits qui sont presque de nature sexuelle ? », le coupe alors la présidente. « Je ne suis pas psychiatre », répond le prévenu en évoquant pêle-mêle « une pulsion de vie, d’existence, un besoin de trouver quelque chose. » Il ajoute, hésitant : « Je ne sais pas, j’en parle beaucoup avec ma psychothérapeute ».

      La présidente : « Vous êtes-vous mis à la place de ces femmes ? »

      Le prévenu : « C’est inadmissible. »

      La présidente : « Avez-vous pensé à ce qu’elles peuvent ressentir ? »

      Le prévenu : « Je ne sais pas comment le qualifier. Du dégoût ».

      Sa femme, épousée il y a quarante ans, ne le lâche pas des yeux. « Elle m’a beaucoup soutenu, nous en avons beaucoup parlé », dit celui qui dit s’être engagé bénévolement, depuis, auprès d’une association caritative, ce qui l’aide à structurer sa nouvelle vie.
      « Mini-pétage de plombs »

      La procureure rappelle l’existence du délit de voyeurisme, punissable d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Puis revient sur le « mal-être profond » du prévenu et ce départ à la retraite qui a pu « créer une sorte d’effondrement, le sentiment d’être inutile ». Tout en maintenant son interrogation sur la relation entre cet état et le délit, elle souligne « une prise en compte des faits et une reconnaissance » et insiste sur l’importance du suivi thérapeutique. Avant de requérir la culpabilité du prévenu et l’ajournement du prononcé de la peine - soit le fait de se prononcer sur la peine dans plusieurs mois - avec mise à l’épreuve ainsi que la garantie de la poursuite des soins. « Il a vécu la fin de sa carrière dans laquelle il s’est extrêmement investi comme une petite mort », a ensuite déclaré l’avocat du prévenu, Thibault de Montbrial. « C’était quasiment voué à l’échec », poursuit celui qui qualifie les faits de « mini pétage de plombs ». Le tribunal déclare finalement son client coupable tout en le dispensant de peine au vu des « mesures » qu’il a lui-même mis en place « susceptibles de permettre qu’il n’y ait pas réitération », ainsi que de sa « situation familiale et professionnelle ». Du bout des lèvres, l’ancien commissaire remercie le tribunal puis quitte la salle à pas feutrés.

      #agression_sexuelle #police #justice #sexisme_d’état #violophilie #misogynie #culture_du_viol

    • Les femmes devraient cesser de payer leurs impôts vu qu’elles ne bénéficient pas de la protection de l’état contrairement aux hommes. Il est évident que les femmes sont de simples défouloir mis à disposition des hommes, blancs, et flics manifestement. Agresser des femmes est un divertissement pour retraités de la police, du bétail pour reprendre gout à la vie quant on peut plus tabasser des prostituées en GAV. Alors pourquoi financé cet etat misogyne qui subventionne les violences sexuelles et leur impunité ?

  • Serpico (deux ou trois à mots à son propos)
    http://www.davduf.net/serpico-deux-ou-trois-a-mots-a-son-propos

    En ce fantastique janvier 2021, ô joie ! La merveilleuse plateforme VOD LaCinetek propose un mois #polar avec 10 films dont Serpico, Bad Lieutenant (et le Petit, aussi, de Xavier Beauvois), Règlement de comptes, Sœurs de sang, In the Cut, Cure, etc. Foncez. En janvier, LaCinetek mène l’enquête. En imper, en uniforme ou en infiltré, au son des sirènes ou en discrète filature, avec sang-froid ou pulsions, notre sélection collecte les indices et rassemble les preuves, pour sonder un mystère criminel (...) #Police

    / Une, #Sydney_Lumet, #Al_Pacino

  • Violences policières : quand l’IGPN est désavouée par la justice
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2021/01/11/violences-policieres-quand-l-igpn-est-desavouee-par-la-justice_6065820_16535

    « Ma carrière dans la police nationale est brisée. Pour moi, c’est terminé. » A 50 ans, le brigadier-chef JMC (qui a souhaité rester anonyme) le reconnaît sans fard : il a « creusé [sa] tombe » depuis qu’il a décidé de dénoncer « des violences policières illégitimes, ces coups qui ne laissent pas de trace lors des interpellations, des dysfonctionnements et autres agissements illégaux » au sein du commissariat de Pau, où il a exercé ses fonctions de 2013 à 2020.

    Ses multiples alertes et rapports auprès de sa hiérarchie vont lui coûter sa carrière. « Il y a eu un effet de meute, les collègues se sont ligués contre moi : j’étais devenu l’homme à abattre », raconte-t-il, évoquant le « harcèlement moral » dont il a fait l’objet, avec son lot de changements de poste, « insultes, propos dégradants, provocations physiques, menaces, mise en quarantaine et placardisation ».

    Lanceur d’alerte, JMC finira par être « chargé » par l’inspection générale de la police nationale (IGPN), poursuivi au pénal pour « dénonciation calomnieuse, dénonciation mensongère à une autorité judiciaire ou administrative entraînant des recherches inutiles » et « violence par une personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité ». Il sera finalement relaxé par le tribunal correctionnel de Pau, en juillet 2019, et par la cour d’appel, en décembre 2020.

    • Ce dossier est l’archétype de tout ce qu’on peut faire si on souhaite dissuader des policiers de dénoncer une bavure, les faire taire. »

      Pour JMC, c’est le 27 janvier 2018 que « le vase a débordé ». Ce jour-là, le brigadier-chef et des collègues interpellent trois mineurs de 14 ans soupçonnés d’avoir commis un vol avec effraction – le dossier sera ensuite classé sans suite. Selon JMC, l’un de ses subordonnés aurait alors frappé l’un des adolescents alors que ce dernier était au sol, percutant le brigadier-chef qui aurait alors pris un coup au passage. S’ensuit une altercation entre les deux policiers, séparés par une collègue.

      Lire aussi Pour les agents, l’expression « #violences_policières » est vue comme une « remise en cause frontale de leur travail »

      De retour au commissariat, le brigadier-chef rapporte ces faits de violence présumés à sa supérieure, la capitaine Marie F. Cette dernière, comme elle l’a reconnu dans un rapport administratif, demande à JMC « de ne pas relater sur le PV d’interpellation les faits relatifs à l’altercation ». « Je craignais qu’on verrouille tout, que cela soit étouffé », considère JMC, sommé de rédiger un rapport interne.

      Une enquête administrative est ouverte et confiée au numéro 2 de la sûreté départementale, le commandant Jean-Michel Delos. Lors de ses différentes auditions, le mineur prétendument agressé confirme la version de JMC. Quant aux deux autres adolescents interpellés, ils affirment avoir reçu des « coups de poing et des gifles ». Pour leur part, six collègues de JMC réfutent les allégations de ce dernier. Selon eux, c’est le brigadier-chef qui aurait agressé son subordonné.

      Des « accusations fallacieuses » selon l’IGPN

      Directrice départementale de la sécurité publique des Pyrénées-Atlantiques, la commissaire divisionnaire Brigitte Pommereau informe le parquet de Pau, en mars 2018, des conclusions de l’enquête administrative. Pour le commandant Delos, « les faits dénoncés » par JMC ont été « corroborés par la personne interpellée ». « De plus, les auditions des mineurs mettaient en évidence d’autres violences illégitimes par personnes dépositaires de l’autorité publique », souligne l’officier qui évoque « des faits de nature pénale » et met en cause le brigadier qui aurait agressé JMC et le mineur ainsi que « d’autres fonctionnaires de police à identifier ».

      La procureure de la République de Pau, Cécile Gensac, décide alors de saisir la délégation #IGPN de Bordeaux, « car la lecture des premiers actes de l’enquête administrative témoignait de la limite des possibilités d’investigation de l’officier en charge de cette enquête au regard des premières versions des faits produites », comme l’explique la magistrate aujourd’hui.

      Lire aussi IGPN : Gérald Darmanin « prêt à étudier » toutes les pistes de réforme (...)

      En juin 2018, un premier rapport de l’IGPN est réalisé. Ses conclusions prennent l’exact contre-pied de celles de l’enquête administrative. Chargé des investigations de la « police des polices », le commandant Philippe D. met en avant les déclarations « incohérentes, parfois évolutives » de JMC, « ses accusations fallacieuses » , et met hors de cause son collègue « tant pour ce qui concernait les allégations de violences sur le jeune que sur la personne » du brigadier-chef.

      Quelques mois plus tard, l’IGPN confirme ses premières conclusions et estime que « la responsabilité pénale » de JMC « pourrait être engagée des chefs de dénonciation calomnieuse et ou de dénonciation mensongère du délit de violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique ».

      « Un parti pris immédiat »

      En octobre 2018, la procureure de Pau propose alors à JMC une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) « dans la mesure où les faits me paraissaient constitués et où le mis en cause aurait pu l’accepter », comme elle le justifie au Monde.

      JMC refuse et se voit cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Pau pour trois chefs. Le parquet requiert contre lui six mois de prison avec sursis, trois ans d’interdiction d’exercice de la profession et une #obligation_de_soins. Le confrère que JMC avait dénoncé se constitue partie civile.

      En juillet 2019, le tribunal correctionnel de Pau relaxe le brigadier-chef. Son jugement sonne comme un désaveu pour le parquet et l’IGPN. « Dès réception de l’enquête administrative concluant à l’existence de violences policières et avant toute investigation, l’IGPN dressera un procès-verbal prenant immédiatement partie contre JMC (…), mettant ainsi à mal les conclusions d’un fonctionnaire de police ayant enquêté plusieurs semaines », estime la cour.

      Dans la foulée, la procureure Cécile Gensac décide de faire appel. « J’étais persuadée qu’une nouvelle analyse du dossier devait engendrer sa condamnation pour les faits visés, indique la magistrate. Il me semblait indispensable de faire réexaminer la situation par une juridiction supérieure au nom de l’intérêt général que je représente. Ma connaissance du milieu local aura fini de forger ma conviction sur l’opportunité de cet appel. »

      La cour d’appel de Pau confirme le jugement en première instance et enfonce le clou dans son arrêt, égratignant le rapport de l’IGPN qui « révèle à sa lecture (…) un parti pris immédiat contre les déclarations de JMC puisque avant même d’avoir effectué une quelconque audition, le commandant de police prenant en compte l’enquête réalisée par la DDSP [direction départementale de la sécurité publique] des Pyrénées-Atlantiques qualifiera les conclusions de son homologue, le commandant Delos, de “très curieuses” ».

      « Un dérapage complet » de l’IGPN

      « Ce fonctionnaire de police utilisera dans ses propres conclusions du 5 juin 2018 un grand nombre de formulations plus subjectives que descriptives ou démonstratives, mentionnant le “côté fantaisiste” des déclarations de JMC », développe la cour d’appel, qui estime que « les déclarations de JMC ont été constantes, cohérentes, qu’elles rejoignent celles faites » par les mineurs interpellés, « qu’elles sont compatibles avec les constatations médicales réalisées ». « C’est un dérapage complet de l’IGPN », assène Me Sagardoytho, l’avocat du brigadier-chef.

      JMC a, depuis, lancé une procédure pour « harcèlement moral » devant le tribunal administratif de Pau. Il souligne notamment que la protection fonctionnelle d’Etat (PFE), soit la prise en charge des frais de justice par les pouvoirs publics, lui a été refusée, en mai 2019, par sa hiérarchie. En novembre 2018, la commissaire divisionnaire Brigitte Pommereau – aujourd’hui à la retraite et promue en janvier au grade d’officier de l’ordre national du Mérite sur proposition du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin – avait rendu un avis défavorable, JMC « ayant dénoncé de façon calomnieuse l’un de ses collègues ».
      Par ailleurs, Mme Pommereau avait décidé, en novembre 2018, de ne pas attribuer à JMC une « prime de résultats exceptionnels » « compte tenu de la procédure disciplinaire en cours » à son encontre.

      L’avocate du brigadier-chef, Me Christelle Mazza, annonce qu’elle va porter plainte au pénal pour « harcèlement moral » et « violence volontaire » contre le collègue policier que JMC avait initialement dénoncé. « Toute sa carrière est démolie, dit-elle. Il est au placard désormais. »

      Après sa première victoire judiciaire devant le tribunal correctionnel, JMC a été muté à Lourdes (Hautes-Pyrénées) « dans l’intérêt du service » en mars 2020, et affecté à des missions subalternes. « Cette mutation est une sanction disciplinaire déguisée. Dans mon dossier, il n’y a eu aucune justification de ma hiérarchie », observe JMC, désormais délégué syndical (Vigi). En février 2018, soit quelques jours après avoir dénoncé ces faits de violence présumés, le brigadier-chef avait été affecté au service des fourrières du commissariat de Pau, sans poste de travail. Avec une chaise en bois pour s’asseoir.

      Contactée, la direction générale de la #police nationale n’a « pas de commentaire à formuler sur une décision de justice ». Avocate du confrère dénoncé par JMC, Me Emmanuèle Legrand-Bogdan n’a pas répondu à nos questions.

      #violences_sur_mineurs #violence_d'État #psychiatrisation

  • How QAnon Conspiracy Theories Spread in My Hometown
    https://theintercept.com/2020/09/23/qanon-conspiracy-theory-colorado

    During the pandemic, some of the people I grew up with got sucked into QAnon and the Q-adjacent “Save the Children” movement. Earlier this summer, I noticed this alarming shift in my Facebook feed. Childhood friends and old high school acquaintances began plastering my timeline with posts referring to a satanic cabal of pedophile elites, including hysterical, unfounded claims about the proliferation of child sex trafficking and cultural or political efforts to “normalize” pedophilia. During (...)

    #manipulation #pédophilie #police #extrême-droite #QAnon

  • Alain Damasio : « On vit dans un laboratoire en temps réel »
    https://www.humanite.fr/alain-damasio-vit-dans-un-laboratoire-en-temps-reel-698374

    Loi sécurité globale, confinement, dépassement du capitalisme, culture du vivant… L’écrivain de science-fiction démarre l’année 2021 avec un grand entretien pour « l’Humanité Dimanche ». Dimanche 27 décembre. L’année 2020 touche à sa fin et le romancier Alain Damasio part en Bretagne pour une session d’écriture. Juste avant, « l’Humanité Dimanche » lui a tenu compagnie pendant deux heures, pour une séance photo au-dessus d’un centre commercial Montparnasse déserté, avant un long entretien plus au chaud, dans la (...)

    #police #technologisme #violence #COVID-19 #santé #surveillance #domination

    ##santé

  • Une « Force d’appui rapide » composée de CRS va être créée pour faire face aux troubles les plus graves
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/une-force-d-appui-rapide-composee-de-crs-va-etre-creee-pour-faire-face-

    Ces unités seront équipées de matériel neuf, notamment des véhicules six places plus rapide et des véhicules 4x4 pour franchir les barricades. Les CRS recevront des équipements anti-feu et anti-acide, avec l’idée d’en faire un laboratoire pour (déployer) le nouveau matériel en test.
    Ce projet laisse sceptique Alain Vastel, secrétaire national CRS syndicat SGP Police FO. Il pose la question de l’intérêt de cette « Force d’appui rapide » alors que c’est déjà « le cœur de métier de l’organisation des CRS que de répondre au côté nécessaire et immédiat d’intervenir. Ce projet, on y voit quelque part une volonté de démantèlement des CRS dans leur organisation actuelle », dit-il à franceinfo. Alain Vastel dénonce une absence de concertation.

    #police #CRS #forces-de-l'ordre

  • « Plutôt Hitler que le Front Populaire, illustration :
    Ce que prouve l’invasion du Capitole, c’est qu’on a détourné l’attention des vrais problèmes en occultant le danger de l’extrême droite en accusant « l’ultra gauche » de tous les maux. »
    Devinez ce que fait #LREM ?

    Au lieu de dénoncer l’extrême droite, LREM attaque Mélenchon qui la dénonce.
    Voilà où on en est...
    #Capitol #Melenchon #complaisance #extrême-droite
    https://linsoumission.fr/2021/01/07/attaque-du-capitole-comment-les-macronistes-protegent-lextreme-droite

    • Sinon faudrait faire le tour des trous de balle français qui importent le trumpisme et soutiennent les néo-nazis qui entrent dans le Capitole parce que le résultat des élections ne leur plaît pas.

      André Bercoff :
      https://twitter.com/andrebercoff/status/1346908997270573063

      Ce qui se passe aujourd’hui à #WashingtonDC , qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, c’est le début d’un printemps américain. Il y eut une fraude massive, il y a un peuple qui ne l’accepte pas. La lobotomie n’a pas complètement réussie. Amen.

      Thierry Mariani ne veut pas qu’on caricature les gentils américains QAnon, avec un t-shirt Auschwitz et le drapeau confédéré :
      https://twitter.com/ThierryMARIANI/status/1347065874361053185

      Ce matin nos médias,nous répètent que des miliciens d’extrême droite suréquipés ont pris d’assaut le #Capitole
      TOUT EN DÉSAVOUANT CELA,ai-je le droit de dire qu’ils ressemblent plus à des américains désespérés et perdus qu’à de dangereux miliciens ?
      Stop à la caricature !

      (Ce matin il a un autre angle à la con, mais c’est même pas la peine.)

    • Il y a aussi E.Z le clône batracien de Trump

      « ceux qui ont déconstruit, et finalement désagrégé l’Amérique, ce n’est pas Trump, ce sont les mouvements des années 60 d’extrême-gauche, qui naissent dans les campus américains contre la guerre du Vietnam ». « En vérité, cette classe populaire américaine [celle qui a voté Trump, NDLR] attendait son champion, aucun n’osait lever l’étendard et affronter ces mouvements de gauche qui tenaient les médias, la finance, les GAFA après. Et Trump s’est levé, et il s’est battu »

    • Gilets jaunes et Capitole : une déraisonnable exploitation politique
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070121/gilets-jaunes-et-capitole-une-deraisonnable-exploitation-politique

      Emmanuel Macron a surgi sur les réseaux sociaux en plein milieu de la nuit. Dans une courte vidéo solennellement enregistrée derrière un pupitre de l’Élysée, le président de la République a condamné l’intrusion violente des manifestants pro-Donald Trump dans l’enceinte du Congrès américain, mercredi 6 janvier à Washington (États-Unis). « Nous ne céderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause » la démocratie, a-t-il déclaré, ajoutant : « C’est notre choix, depuis plusieurs siècles, de mettre la dignité humaine, la paix, le respect de l’autre, la reconnaissance de la liberté au-dessus de tout, qui est aujourd’hui menacé dans nos démocraties. »

      Sitôt les premières images du Capitole diffusées, la quasi-totalité des élus La République en marche (LREM) y est allée de son propre commentaire sur les événements, en utilisant un prisme politique très franco-français. « #Trump n’invente rien. @JLMelenchon et @Francois_Ruffin ont en leur temps tenté le coup de force institutionnel #FranceUnie #Macron2022 », a par exemple tweeté le député de la majorité Bruno Questel, avant d’interpeller directement le chef de file de La France insoumise (LFI) : « En France, le danger est connu ; c’est vous, prêt à tout, même au pire… » Plusieurs militants marcheurs lui ont emboîté le pas.

      Les partisans de Trump forcent les barrages policiers devant le Capitole, le 6 janvier. © Roberto Schmidt/AFP Les partisans de Trump forcent les barrages policiers devant le Capitole, le 6 janvier. © Roberto Schmidt/AFP

      C’est notamment le cas d’Ambroise Méjean, délégué général des Jeunes avec Macron, qui a écrit à l’attention de Jean-Luc Mélenchon : « Le danger pour la démocratie c’est tous ceux qui encouragent les séditieux et la violence. Qu’ils se nomment gilets jaunes, qu’ils soient supporters de Trump, d’extrême droite ou anarchistes. Vous les nourrissez et vous devriez avoir honte. » Dans les rangs de LREM, l’analogie avec le mouvement citoyen qui a bousculé la France à l’hiver 2018 a aussi été reprise par la députée Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale qui a retweeté le message suivant : « Factieux trumpistes aujourd’hui / gilets jaunes hier. »

      À l’époque déjà, Emmanuel Macron s’était élevé contre ce qu’il qualifiait de « démocratie de l’émeute ». « Il faut maintenant dire que lorsqu’on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire », avait-il déclaré en février 2019, en saluant « le travail remarquable » des forces de l’ordre mobilisées durant les « samedis de violence ». « Les #GiletsJaunes seraient arrivés au même résultat à l’Élysée ou à l’@AssembleeNat sans l’action de la #Police. Les extrémistes qui les ont encouragés espéraient aussi obtenir par la rue ce que les urnes leur refusent. D’où la nécessité d’endiguer une insurrection. #Capitol », a d’ailleurs réagi le syndicat policier Synergie-Officiers.

      Confronté à un mouvement hors cadre qui ne lui offrait aucune prise, le pouvoir avait très tôt tenté de le délégitimer. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, avait ainsi réduit les manifestants parisiens du 24 novembre 2018 à des « séditieux d’ultradroite », tandis que son successeur à Beauvau, Gérald Darmanin, qui était alors ministre de l’action et des comptes publics, avait parlé de « peste brune ». À l’occasion de ses vœux pour l’année 2019, le président de la République avait quant à lui fustigé les « porte-voix d’une foule haineuse » qui s’en prennent à certaines personnes au prétexte de « parler au nom du peuple ».

      Cette analogie entre les gilets jaunes et les événements du Capitole s’inscrit dans une stratégie politique mise en place par les macronistes depuis le début du quinquennat, autour d’une ligne de partage trop simpliste pour être pertinente – « progressistes » contre « nationalistes » ou « populistes ». Profitant de l’affaiblissement des partis d’opposition et se présentant comme le seul rempart face au « chaos », Emmanuel Macron a placé l’extrême droite au centre du jeu, au risque de l’installer comme unique alternative. C’est dans cette même logique que certains élus du Rassemblement national (RN) ont eux aussi cherché des passerelles entre les États-Unis et la France.

      « Compliqué effectivement pour la France des #GiletsJaunes de donner des leçons de démocratie aux États-Unis. Les démocraties occidentales sont malades des élites mondialisées qui ont trahi les peuples. En France comme aux États-Unis », a ainsi tweeté l’eurodéputé du RN Jérôme Rivière. « Les grandes leçons de Macron, président de la répression contre les manifestations des Gilets Jaunes et sous lequel les libertés ne cessent de reculer. Les peuples n’en peuvent plus de ces élites moralisatrices et de leur Système qui les piétinent depuis de longues années… », a également commenté son collègue de banc au Parlement européen, Jean-Lin Lacapelle.

      À quel point cette analogie avec le mouvement français tient-elle ? Et de quoi parle-t-on exactement ? Des gilets jaunes sous leur forme organisée, dynamique, ou d’un individu gilet jaune archétypal, qui n’existe pas, une sorte de parfait « Jojo le gilet jaune », pour reprendre l’expression d’Emmanuel Macron ? Quoi qu’il en soit, les caractéristiques des mouvements américains et français ont fort peu en commun. La foule qui a pris d’assaut le Capitole en passant par ses fenêtres est un agglomérat d’Américains patiemment fanatisés par Donald Trump, arborant sur leurs casquettes rouges les lettres « MAGA », du fameux slogan « Make America great again », celui de sa campagne en 2016.

      Tatouages nazis sur le corps, drapeaux confédérés à la main, l’affiliation de ces manifestants à l’extrême droite ainsi qu’à diverses idéologies racistes est patente, de même que leur ultra-conspirationnisme, symbolisé par les nombreuses références au mouvement des QAnon. Il s’agit d’un mouvement pourvu d’un leader, qu’une partie de la classe politique américaine soutenait jusqu’à récemment, disposant d’argent et de relais médiatiques. S’ils ont envahi le Capitole, sous les yeux médusés du monde, c’est pour répondre à la suggestion d’un milliardaire devenu président des États-Unis, qui, dans le cadre d’une manifestation qu’il avait lui-même organisée à Washington, clamait ceci : « Nous ne concéderons jamais la défaite. »
      Les gilets jaunes, des citoyens d’horizons très divers

      Donald Trump s’est finalement retrouvé obligé de siffler la fin de partie pour que ses « proud guys » rebroussent chemin, tout en les assurant de son soutien et de son « amour » – à la suite de ces messages, Facebook et Twitter ont un temps suspendu ses comptes. Les militants, électrisés par ses soins, les mêmes qui avaient tenté d’intimider les agents des bureaux de vote en novembre dernier, ne remettent pas en cause les règles du jeu électoral américain. Ils contestent seulement l’échec de leur chef, privé par les urnes d’un deuxième mandat. Si certains brandissaient la Constitution, s’en seraient-ils seulement souciés si leur candidat avait remporté la mise face à Joe Biden ?

      Les gilets jaunes ont, eux, démarré leur mouvement sur une revendication de pouvoir d’achat, et de contestation d’une nouvelle « taxe carbone », avant de squatter les ronds-points de leurs villes. Cet appel de novembre 2018 a effectivement réuni des citoyens d’horizons très divers, politiquement, socialement, économiquement, dans un mouvement bien plus composite que les mobilisations sociales françaises ordinaires. Leur dépolitisation partisane initiale fut également un marqueur bien plus fort que leur affiliation à un camp en particulier.

      Le mouvement s’est bel et bien fortement politisé au fil des mois, mais en penchant vers les notions de justice sociale et fiscale, voire climatique, et une remise en cause de la démocratie représentative, avec notamment cette revendication phare du référendum d’initiative citoyenne (RIC), basée, il est vrai, sur une profonde méfiance, pour ne pas dire une franche détestation, de la « classe politique » nationale. Des sujets plus sociétaux comme l’immigration – qu’Emmanuel Macron avait d’ailleurs tenté d’imposer dans son « grand débat national » – ou d’autres relatifs à la famille ont souvent été quasiment bannis des discussions collectives organisées, car considérés comme « hors champ », et potentiellement destructeurs pour les groupes locaux.

      Le racisme, la xénophobie, la lutte contre l’avortement ou la défense des valeurs familiales traditionnelles, l’anti-étatisme et le conspirationnisme n’ont jamais constitué le carburant des gilets jaunes. La prise des institutions par la violence n’a jamais figuré non plus dans les feuilles de route définies lors des nombreuses tentatives de consolidation programmatique menées à l’occasion des assemblées populaires locales, des AG régionales ou nationales (racontées ici, ici, ou là).

      Il y a bien eu des slogans ou des pancartes racistes, homophobes, antisémites, dans les cortèges ou sur les ronds-points, comme Mediapart l’a d’ailleurs relaté dans différents articles. Mais cela s’est déroulé à la marge du mouvement, et fut le plus souvent canalisé par les gilets jaunes eux-mêmes. Il y a aussi eu des électeurs de l’extrême droite dans les groupes éparpillés à travers la France, tout comme des militants de la France insoumise ou du NPA, des syndicalistes, tout le spectre des militants de gauche.

      Les effets de bulles, alimentées par une consommation effrénée des réseaux sociaux, nourrissent sans doute le complotisme d’une partie de la population française, et parmi elles les plus réfractaires aux discours officiels, dont bien sûr des gilets jaunes, mais rien ne dit, là encore, que se revendiquer de ce mouvement rende davantage perméable à de telles dérives. Le mouvement des QAnon, par exemple, va pêcher très large, des gourous du bien-être aux jeunes youtubeurs branchés.

      Sur le mode opératoire, enfin. Des citoyens, peinturlurés et à l’allure baroque, qui se filment et font des selfies dans les couloirs en marbre du Capitole, le tout dans une ambiance de désorganisation évidente, ont contribué, en France, à filer l’analogie. L’Arc de triomphe vandalisé, et cette fameuse statue de plâtre éborgnée, présentée à tort comme la Marianne de la République, les institutions n’étaient-elles pas, chez nous aussi, sur le point de tomber, le 1er décembre 2018 ?

      À ce moment-là, comme l’ont répété les commentateurs politiques, Emmanuel Macron a eu peur pour les institutions et « donc pour lui-même ». Mais il s’agissait, à l’issue d’une manifestation très tendue, d’érafler un symbole inerte du pouvoir, ce qui place l’opération à mille lieues de la charge sur le Congrès américain, haut lieu du pouvoir législatif, avec le soutien d’un président en exercice.

      Il y a bien eu, le 5 janvier 2019, « l’assaut au transpalette », abondamment commenté lui aussi, du secrétariat d’État de Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement. L’histoire nous apprendra qu’il s’agissait de seulement cinq gilets jaunes – deux d’entre eux seront relaxés par la justice dans cette affaire, et trois seront condamnés –, juchés sur un chariot élévateur, qui après avoir défoncé la porte du ministère sont allés s’en prendre à une vitrine voisine. Pas vraiment une attaque coordonnée contre les institutions de la République.

      Quant aux appels réguliers, et un peu bravaches, à « prendre l’Élysée » au cours de ces longs mois de manifestations, ils sont du même acabit : plus proches de la jouissance à s’approcher des lieux de pouvoir, politiques ou financiers, et surtout hautement symboliques.

      Enfin, l’aspect insurrectionnel, parfois émeutier, des « samedis jaunes », où se sont agrégés bien d’autres groupes militants – antiracistes, climatiques, syndicaux –, résulte d’une confrontation assidue et régulière avec les forces de police, aux techniques de maintien de l’ordre répressives dénoncées, jusque sur la scène internationale. À tel point que les violences policières sont venues s’ajouter à l’arc des revendications initiales.

      Croire déceler les gilets jaunes dans l’ombre des factieux du Capitole semble donc aussi étrange que de voir, comme le faisaient les commentateurs russes facétieux hier soir, une réplique des révolutions colorées au Kirghizistan, en Géorgie ou en Ukraine, ces vingt dernières années, dans les événements américains de mercredi. Le trait commun, en revanche, peut être que chaque dirigeant politique y projette ses propres effrois et fantasmes.

  • Le #Conseil_d’Etat autorise l’élargissement des #fichiers de #police
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/05/le-conseil-d-etat-autorise-l-elargissement-des-fichiers-de-police_6065229_82

    Les décrets portent sur trois fichiers, le PASP (prévention des atteintes à la sécurité publique) de la police ; le Gipasp (gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique) des gendarmes et l’EASP (enquêtes administratives liées à la sécurité publique). Ils élargissent par ailleurs l’accès des données aux procureurs ou aux agents de #renseignement « dans la limite du besoin d’en connaître ». Le juge des référés, Mathieu Herondart, a considéré que ces textes ne portaient cependant pas « une atteinte disproportionnée » à la #liberté_d’opinion, de conscience et de religion ou à la #liberté_syndicale.

    Il fait valoir que le recueil de ces données sensibles était déjà, par dérogation, autorisé dans le code de la #sécurité_intérieure, et que seules les activités « susceptibles de porter atteinte à la sécurité publique ou à la sûreté de l’Etat » sont concernées, ce qui « interdit notamment un enregistrement de personnes sur une simple #appartenance_syndicale ». Le Conseil d’Etat souligne qu’il n’est pas question d’automatiser la #collecte_des_données et estime que si l’un des décrets prévoit l’enregistrement d’une personne dans six fichiers distincts, cela « ne saurait le faire regarder comme instaurant des opérations d’interconnexion ».

    En 2008, le fichier #Edvige (exploitation documentaire et valorisation de l’information générale), qui prévoyait notamment de recenser des personnes exerçant ou ayant exercé un mandat politique, syndical ou économique, avait suscité un tel tollé qu’il avait été retiré.

  • Singapore Police Force can obtain TraceTogether data for criminal investigations : Desmond Tan
    https://www.channelnewsasia.com/news/singapore/singapore-police-force-can-obtain-tracetogether-data-covid-19-13889

    SINGAPORE : The Singapore Police Force (SPF) can obtain TraceTogether data for criminal investigations, said Minister of State for Home Affairs Desmond Tan in Parliament on Monday (Jan 4). The SPF is empowered under the Criminal Procedure Code (CPC) to obtain any data, and that includes the TraceTogether data, said Mr Tan. “The Government is the custodian of the TT (TraceTogether) data submitted by the individuals and stringent measures are put in place to safeguard this personal data,” (...)

    #algorithme #TraceTogether #contactTracing #criminalité #police #COVID-19 #santé #données

    ##criminalité ##santé