Contrairement aux idées reçues, l’entreprise La Poste se porte très bien. Ces trois dernières années, elle a engrangé 1,7 milliard d’euros de bénéfice. Le chiffre d’affaires a progressé de 4 % en 2015 et la dette diminue chaque année. Ces résultats sont obtenus sur le dos des #postiers (suppressions d’emplois) et des usagers – en cassant le #service public et en augmentant les tarifs (de 10 % en deux ans !)
En 2015, La Poste a bénéficié du Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE), à hauteur de 350 millions d’euros. Ce qui ne l’a pas empêchée de supprimer 7655 #emplois !
L’Etat est l’actionnaire majoritaire de La Poste, les autres parts étant détenues par la Caisse des Dépôts et Consignations. C’est donc le gouvernement qui poursuit la casse de La Poste, engagée dès le gouvernement « socialiste » de Michel Rocard (1988-91) et poursuivie par les gouvernements successifs, de droite comme « de gauche ».
#Souffrance au #travail
Cette casse n’est évidemment pas sans effets sur les agents, qui arrivent souvent à un point de rupture. Le 26 septembre dernier, dans une conférence de presse, le syndicat Sud PTT a voulu briser le mur du silence érigé par la direction de La Poste autour de la souffrance au travail des postiers. Surcharge de travail, management par la peur, cadences infernales : dans tous les départements, les témoignages sont convergents et le constat accablant.
La situation est décrite en des termes identiques dans une lettre de huit cabinets d’expertise envoyée au PDG de La Poste et au gouvernement. Les mêmes maux sont signalés : réorganisations permanentes qui réduisent à chaque fois les effectifs, accélération des cadences, aggravation de la pénibilité physique, risques psychosociaux, situations de détresse, suicides… Depuis 2013, Sud PTT a dénombré 57 tentatives de #suicide de postiers, dont 37 ont été suivies de décès.