Les autorités anglaises tirent un trait sur l’affaire du « #Probo_Koala »
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« Manque de ressources et d’expertise. » Peur de subir des « pressions financières ». Voilà les raisons invoquées par l’Agence de l’environnement britannique pour ne pas ouvrir une nouvelle enquête sur l’affaire du Probo Koala.
En août 2006, ce pétrolier chimiquier affrété par la société néerlandaise #Trafigura avait déchargé une cargaison de déchets toxiques, issus d’un naphta mal traité, qui a été ensuite dispersée dans différents endroits de l’agglomération d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Les émanations toxiques avaient provoqué la mort de 15 personnes et provoqué de graves difficultés respiratoires chez des milliers d’Ivoiriens.
L’ONG Amnesty International a publié en 2012 un rapport impliquant Trafigura et recommandant au gouvernement britannique d’ouvrir une procédure à l’encontre de Trafigura Limited, filiale chargée des opérations basée à Londres. Une requête réitérée en 2014. Le parquet britannique avait alors déclaré ne pas être compétent sur le dossier, indiquant qu’une telle affaire devrait être traitée par l’Agence de l’environnement.
Celle-ci a annoncé le 23 juillet qu’elle ne se saisisserait pas de l’affaire. Elle a admis subir des « pressions financières » limitant son pouvoir d’investigation. La direction de cette structure étatique ne précise toutefois pas d’où viennent ces dernières. Elle indique par ailleurs que Trafigura « prendrait probablement toutes les mesures possibles pour contester ou bloquer toute enquête », ce qui augmenterait considérablement le coût d’investigation.
Cette décision constitue sans doute l’épilogue d’un long feuilleton judiciaire au cours duquel Trafigura n’aura été punie qu’une seule fois, quand la justice néerlandaise l’a condamnée à payer une amende d’un million d’euros pour « infraction à la législation européenne sur l’importation et l’exportation de déchets ».
La société a pour le reste réussi à échapper à une sanction judiciaire en passant, à Londres et à Abidjan, des accords portant sur des indemnisations allant de 33 à 152 millions d’euros. Amnesty International UK a exprimé sa vive indignation suite à la décision de l’Agence de l’environnement britannique. « Cela revient à entendre dire de la police qu’elle refuse d’enquêter sur des crimes graves par peur de représailles des criminels. »