provinceorstate:manitoba

  • Maudits gazons - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2019/06/30/maudits-gazons

    Je ne crois pas qu’il existe quelque chose de plus stupide qu’une tondeuse à gazon. En dehors d’une piscine individuelle. Ou d’une voiture (encore que…). Le genre d’engin qui coute un bras à l’achat, qui ne sert à rien 99 % du temps, qui ne t’apporte aucun plaisir à l’usage et qui est prévu pour te pourrir la vie jusqu’à te claquer dans les pattes de la manière la plus contrariante possible.

  • Les larmes de Killmonger : pour une contre-lecture de Black Panther
    http://www.lecinemaestpolitique.fr/les-larmes-de-killmonger-pour-une-contre-lecture-de-black-panth

    Il aurait été naïf d’attendre de Marvel un film révolutionnaire sur les questions de race. De Iron Man (2008) à Captain Marvel (2019), le studio a subordonné régulièrement ses personnages racisés aux super-héros blancs, quand il ne les a pas réduits pas à des stéréotypes insultants (cf. par exemple Ant-Man et sa suite). Il y […]

    #Cinéma #néo/post/colonialisme #racisme

  • Programm - Fête de la Musique Berlin | #FETEBerlin 2019
    https://www.fetedelamusique.de/programm


    L’équipe responsable pour le programme de la fête de la musique berlinoise ne publie le programme qu’en allemand et anglais. Désolé.

    666 Veranstaltungen

    https://www.youtube.com/watch?v=fyjGIOZMfXM

    Wo man singt da laß dich ruhig nieder, böse Menschen kennen keine Lieder.

    En 2019 les organisateurs optent pour les langues des impérialistes les plus sanglants du 20ème siècle et utilisent the number of the beast pour définier le cadre de leur action . L’année prochaîne ils augmenteront sans doute la cadence et proposeront 888 Veranstaltungen .

    C’est un problème quand les pros de la culture aussi ignorent les codes culturels. Il était tellement simple d’éviter ces gaffes incroyables : En acceptant la candidature du bar Der Kleine Muck le nombre d’événements aurait atteint 667 et la version francaise du site d’information était sans doute faisable si on avait demandé au service culturel de l’ambassage de France.

    Adresse und Öffnungszeiten | Kleiner Muck
    https://kleinermucksteglitz.wordpress.com/2016/09/21/adresse

    Sie finden uns in der Schützenstr. 15 in 12165 Berlin-Steglitz.
    Das ist ca. 400 Meter vom U+S Bahnhof Rathaus Steglitz entfernt.
    Die Schützenstrasse ist eine ruhige Seitenstrasse, die von der Albrechtstrasse abzweigt.
    Der Kleine Muck hat von Montag bis Freitag ab 15 Uhr geöffnet. Geschlossen wird, wenn der letzte Gast geht…
    Am Wochenende und an Feiertagen ist ab 12 Uhr geöffnet.

    Der Kleine Muck (sur Facebook) : http://lili.de/u/pl8jx
    https://de.wikipedia.org/wiki/Die_Geschichte_von_dem_kleinen_Muck

    https://en.wikipedia.org/wiki/Number_of_the_Beast

    #Berlin #événement #musique

  • Historic German Schooner Sinks After Collision with Containership on Elbe River – gCaptain
    https://gcaptain.com/historic-german-schooner-sinks-after-collision-with-containership-on-elbe-


    Photo credit: Freiwillige Feuerwehr Hansestadt Stade

    Seven people were injured Saturday after a 19th-century wooden schooner collided with a containership on the Elbe River in Germany.

    German fire officials reported that there were 43 people aboard the historic 37-meter Elbe No. 5 when it collided with the 150-meter Cyprus-flagged containership Astrosprinter near Hamburg on Saturday afternoon.

    Luckily, fire fighters were attending a nearby incident and were quick to respond, helping rescue all 43 people on board.

    The ship was eventually moved to a nearby estuary where it partially sank.

    Built in 1883, the Elbe No. 5 is Hamburg’s oldest wooden ship still in operation, according to Hamburg Maritime Foundation, which has owned the ship since 2002. The Elbe No. 5 originally operated as a pilot vessel for more than 30 years, but later used as a private yacht, credited with making 13 transatlantic crossings, according to Hamburg Maritime Foundation’s website.

    To make matters worse, the schooner had only recently completed a major renovation, returning to its home port on May 29th.


    Photo credit: Freiwillige Feuerwehr Hansestadt Stade

  • BALLAST | Raoul Vaneigem : « Sauver les acquis sociaux ? Ils sont déjà perdus »
    https://www.revue-ballast.fr/raoul-vaneigem-sauver-les-acquis-sociaux-ils-sont-deja-perdus

    Les tech­niques publi­ci­taires l’ont empor­té sur la ter­mi­no­lo­gie #poli­tique, emmê­lant, comme on sait, gauche et droite. Quand on voit d’un côté le ridi­cule d’élections acca­pa­rées par une #démo­cra­tie tota­li­taire qui prend les gens pour des imbé­ciles, et d’autre part le mou­ve­ment des gilets jaunes qui se moque des éti­quettes idéo­lo­giques, reli­gieuses, poli­tiques, refuse les chefs et les repré­sen­tants non man­da­tés par la démo­cra­tie directe des assem­blées et affirme sa déter­mi­na­tion de faire pro­gres­ser le sens humain, on a rai­son de se dire que tout ce fatras idéo­lo­gique, qui a fait cou­ler tant de sang, obte­nant au mieux des acquis sociaux désor­mais envoyés à la casse, déci­dé­ment, oui, nous n’en avons plus rien à foutre !

    • C’est le code source de leur texte : il est truffé de caractères cachés (« soft hypen ») destinés à contrôler les césures. Du coup tes hashtags s’arrêtent quand ils tombent sur un tel caractère.

      Le plus simple serait de retaper le mot concerné, histoire d’être certaine de faire disparaître le caractère caché.

      Les techniques publicitaires l’ont emporté sur la terminologie #politique, emmêlant, comme on sait, gauche et droite. Quand on voit d’un côté le ridicule d’élections accaparées par une #démocratie totalitaire qui prend les gens pour des imbéciles, et d’autre part le mouvement des gilets jaunes qui se moque des étiquettes idéologiques, religieuses, politiques, refuse les chefs et les représentants non mandatés par la démocratie directe des assemblées et affirme sa détermination de faire progresser le sens humain, on a raison de se dire que tout ce fatras idéologique, qui a fait couler tant de sang, obtenant au mieux des acquis sociaux désormais envoyés à la casse, décidément, oui, nous n’en avons plus rien à foutre !

  • Why is populism booming ? Today’s tech is partly to blame | Jamie Bartlett, the author of The People vs Tech
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/nov/29/populism-tinder-politics-swipe-left-or-right-unthinkingly

    This makes sense once you understand that social media platforms are, given where their money comes from, advertising firms. As any ad man will tell you, emotion and simplicity sell. Online, that’s true in the literal sense: the more content is shared, the more advertising revenue it generates. Populist messages – especially if you’re in opposition, and can rant without the inconveniences of power – perform better than anything from the watery centre ground. But the natural affinity runs deeper: populists are more spiritually attuned to today’s technology. From shopping to dating to music to news, everything is personalised – quick, convenient, as-you-wish. What a frustrating, compromise-ridden and plodding affair politics is by comparison! Populists promise to cut through that. They offer Tinder politics – swipe left or right to get exactly what you want, without thinking too much. Anyone who stands in the way is part of a shadowy corruption – Blairites, newspapers, judges, immigrants… The good news is, says the populist, we now have a direct line to those honest, decent, hard-working people, circumnavigating the self-interested establishment parties and media. This is why many populists – whether it’s Twitter addict Trump, or the Swedish Democrats or the Italian Five Star Movement – are early adopters, and entirely at ease with the format.

    Lire aussi, dans le @mdiplo du mois, ce passage dans l’article sur l’ascension de Matteo Salvini :

    (…) Pour y parvenir, le chef de la Ligue a dû opérer deux changements majeurs : une nouvelle stratégie électorale et un rapport novateur au numérique. Pour y parvenir, le chef de la Ligue a dû opérer deux changements majeurs : une nouvelle stratégie électorale et un rapport novateur au numérique.

    C’est alors que M. Luca Morisi entre en scène. Cet expert en informatique de 45 ans dirige, avec un associé, l’entreprise Sistema Intranet, qui ne compte aucun employé, mais une foule de clients institutionnels. Il prend en main M. Salvini à une époque où ce dernier est déjà inséparable de sa tablette et largement familiarisé avec Twitter, mais où sa présence sur Facebook demeure négligeable. Son nouveau conseiller numérique lui enjoint de changer de stratégie. Twitter est un carcan, lui explique-t-il. Selon lui, la plate-forme est fondamentalement autoréférentielle et favorise les messages de confirmation. « Les gens sont sur Facebook et c’est là que nous devons être », soutient-il. Une équipe dévolue aux réseaux sociaux se constitue. Elle ne tarde pas à devenir l’un des plus importants services de la Ligue.

    M. Morisi énonce dix commandements auxquels le chef du parti doit se soumettre. Les messages de sa page Facebook doivent être écrits par M. Salvini lui-même, ou en donner l’illusion. Il faut en publier tous les jours, tout au long de l’année, et commenter y compris les événements qui viennent juste de se produire. La ponctuation doit être régulière, les textes simples, les appels à l’action récurrents. M. Morisi suggère également d’utiliser autant que possible le pronom « nous », davantage susceptible de favoriser l’identification des lecteurs, mais aussi de bien lire les commentaires, en y répondant parfois, afin de sonder l’opinion publique.

    Résultat : la page Facebook de M. Salvini fonctionne comme un quotidien, notamment grâce à un système de publication créé en interne et connu sous le nom de « la bête ». Le contenu est mis en ligne à heures fixes et repris par une multitude d’autres comptes ; les réactions font l’objet d’un suivi continu. M. Morisi et ses collègues rédigent quatre-vingts à quatre-vingt-dix publications par semaine, quand M. Renzi — alors président du conseil — et son équipe n’en produisent pas plus de dix. Pour fidéliser les abonnés, M. Morisi imagine une astuce : il conseille de s’en tenir aux mêmes mots, afin d’évoquer davantage un pilier de bar qu’un homme politique traditionnel.

    Le ton des messages relève de l’irrévérence, de l’agressivité et de la séduction. Le chef de la Ligue dresse ses lecteurs contre l’ennemi du jour (les « clandestins », les magistrats véreux, le Parti démocrate, l’Union européenne…), puis il publie une photographie de la mer, de son repas ou encore de lui-même en train de donner l’accolade à un militant ou de pêcher. L’opinion publique se nourrit d’un flot incessant d’images de M. Salvini mangeant du Nutella, cuisinant des tortellinis, mordant dans une orange, écoutant de la musique ou regardant la télévision. Chaque jour, une tranche de sa vie est ainsi diffusée auprès de millions d’Italiens, selon une stratégie où le public et le privé s’entremêlent en permanence. Cet éclectisme vise à lui donner une image humaine et rassurante, tout en lui permettant de continuer ses provocations. Son message : « En dépit de la légende qui me présente comme un monstre rétrograde, un populiste peu sérieux, je suis une personne honnête, je parle ainsi parce que je suis comme vous, alors faites-moi confiance. »

    La stratégie de M. Morisi repose également sur la « transmédialité » : apparaître à la télévision tout en publiant sur Facebook, passer au crible les commentaires en direct et les citer pendant l’émission ; une fois celle-ci terminée, monter des extraits et les mettre sur Facebook… Cette approche, dans laquelle M. Salvini est passé maître, n’a pas tardé à porter ses fruits : entre mi-janvier et mi-février 2015, il a obtenu pratiquement deux fois plus de temps d’antenne que M. Renzi. En 2013, il n’avait que dix-huit mille abonnés sur Facebook ; mi-2015, il en comptait un million et demi, et ils sont plus de trois millions aujourd’hui — un record parmi les dirigeants politiques européens.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/06/PUCCIARELLI/59962

    #CM #populisme #médias_sociaux

  • Dans Churchill, Manitoba (https://inculte.fr/produit/churchill-manitoba ), Anthony Poiraudeau a écrit un très beau premier chapitre à propos de la rêverie à partir des cartes.

    Il y a deux ans, sur Seenthis (https://seenthis.net/messages/636328 ), @odilon envoyait le lien vers cet effort singulier de cartographie consistant à signaler, sur une carte de New York et de ses environs, toutes les immeubles dont le toit avait vue sur la statue de la liberté.

    Je suis resté longtemps à rêvasser sur cette carte, beaucoup plus à propos de la façon dont elle avait du être conçue qu’à propos des rues du Sud de Manhattan.

    Puis m’est venue la pensée que, nécessairement, l’un de ces points rouges de la carte devait matérialiser l’immeuble dans lequel avait vécu Jan Karski, dont on voit la vue de ses fenêtres dans Shoah de Claude Lanzmann

    Puis j’ai repensé au cours de perspective en première année aux Arts Déco.

    Et à partir de là inutile de vous dire que j’étais lancé.

    Soit A la recherche du troisième point de fuite (https://www.desordre.net/v1/mitterrand/index.htm ), un récit hypertextuel ou lectrices et lecteurs sont invités à rechercher ce fameux troisième point de fuite en suivant les petites catapultes que sont les liens hypertextuels.

    Et pour achever de vous encourager, ou de vous décourager, ou encore de vous donner une indication, ou bien encore de vous piéger je précise qu’en perspective tous les points de fuite ne figurent pas sur le dessin.

    Bon voyage (bonne rêverie à partir d’une carte).

  • #Mir_Streiked !

    „Mir Streiked!“ ist die Hymne für der Schweizerischen Frauen*streiktag 2019. SASA, KimBo, Mer Ayang und Sascha Rijkeboer komponieren in ihrer musikalischen Unterschiedlichkeit ein Lied, das gleichzeitig bewegt, anklagt und mobilisiert.

    https://www.youtube.com/watch?v=m001Efj0ymI&feature=share


    #grève_féministe #14_juin #femmes #grève #Suisse #chanson #14_juin_2019 #hymne
    #musique_et_politique (ping @sinehebdo)

    v. aussi le #manifeste académique de la grève :
    https://seenthis.net/messages/777511

    et une tribune sur le #féminicide, tribune publiée en lien avec la grève :
    https://seenthis.net/messages/780868

    • "Les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes"

      Alors que l’égalité salariale est au coeur de la grève des femmes prévue le 14 juin, Manuela Honegger, politologue et politicienne indépendante, relève qu’en une année « les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes ».

      « L’écart de revenu entre l’homme et la femme reste notre préoccupation première », a affirmé dans La Matinale Manuela Honegger, membre du collectif genevois pour la grève des femmes. De plus, le travail domestique effectué par les femmes n’est toujours pas reconnu.

      « On estime aujourd’hui que faire à manger a plus de valeur en Suisse que ce que le secteur financier produit, la valeur que les femmes produisent tous les jours gratuitement et qui péjore leur vie est énorme. A la fin de l’année, les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes », a précisé la politicienne.

      De plus, « sur la base des différences salariales, les femmes devraient seulement travailler jusqu’à 57 ans et pas jusqu’à 64 ans », a-t-elle encore indiqué.
      Chiffre pas connu

      « La politique ne nous prend pas au sérieux, nous les femmes, et ne met pas nos préoccupations au centre », a encore souligné la politicienne. Alors que tout le monde connaît le nombre d’étrangers vivant en Suisse, « cela fait 25 ans que l’UDC martèle ces chiffres », combien de personnes connaissent le pourcentage des femmes qui font la lessive ou qui assument l’éducation des enfants ?

      « Les femmes accomplissent 80% de la lessive faite en Suisse et assument 70% de l’éducation des enfants. Ce sont des réalités à mettre sur l’agenda politique, c’est pourquoi nous avons choisi la grève. La grève est un moyen de pression pour dire stop », a conclu #Manuela_Honegger.

      https://www.rts.ch/info/suisse/10179694--les-femmes-gagnent-108-milliards-de-moins-que-les-hommes-.html

      #salaire

    • Vers la grève féministe en Suisse

      Dans cet entretien, Anouk (étudiante, investie dans les mouvements étudiants et de l’immigration coloniale et post-coloniale) et Maimouna (militante queer antiraciste « qui penche du côté marxiste de la force » et qui travaille dans un syndicat interprofessionnel du secteur public) nous livrent un récit du processus qui va porter nombreuses femmes* en Suisse à se mettre en grève pour la journée du 14 juin 2019. Nous saissons l’occasion pour relayer le manifeste de la grève, dont il est beaucoup question dans l’interview, et une émission radio sur cette lutte, dont le titre annonce : Ne changeons pas les femmes, changeons la société !

      – PEM : Le 14 juin se tiendra en Suisse une grève des femmes et féministe : Quel a été votre rapport à cette grève ?

      M : J’ai participé à cette grève surtout par l’organisation des travailleuses au sein de mon syndicat, mais également pendant une période par le biais de la coordination romande et du collectif genevois. Pour des raisons de santé, je n’ai pas pu participer à tout l’aspect collectif et de coordination des six derniers mois. Cette grève m’a accompagnée durant toute l’année et le fait de participer à sa construction sur les lieux de travail a sûrement été une des expériences militantes les plus intéressantes de ma vie.

      A : De mon côté, j’ai une position assez ambiguë par rapport à la grève. Rationnellement et politiquement, je suis super emballée par le processus. Je suis convaincue de la nécessité de s’y investir, et de la justesse d’organiser une grève générale à partir d’une position féministe. Mais d’un point de vue subjectif, j’arrive pas à me sentir concernée ou impliquée d’une quelconque manière. Pour plusieurs raisons, je n’arrive plus du tout à m’identifier aux discours du type “nous les femmes”, même si j’ai une compréhension du monde et des manières de me comporter profondément féministes. Du coup, je me suis tenue un peu à l’écart de tout le processus d’organisation de la grève, et j’ai juste participé aux débuts de la rédaction du manifeste, et j’ai été co-organisatrice de la journée du 10 février.

      – PEM : Pouvez-vous nous dire comment en Suisse on en est arrivé à organiser une grève féministe ? Quels ont été les éléments déclencheurs ?

      M : En Suisse, cette grève a été impulsée par des femmes syndicalistes après une énième discussion au parlement sur un projet de loi sur l’égalité salariale qui n’a abouti à rien. Je pense que c’est un aspect assez intéressant, notamment par rapport à d’autres endroits où ce genre de mobilisation a eu lieu, comme dans l’Etat espagnol, où le rôle des syndicats était beaucoup moins fort, voire un frein à l’organisation de cette mobilisation. Néanmoins, l’impulsion ne vient pas des directions syndicales mais plutôt de la base. Elles ont d’ailleurs plutôt été forcées à rejoindre le mouvement sous pression de leurs militantes. Je trouves aussi assez intéressant que ça vienne pas forcément de femmes très jeunes à la base, mais plutôt de militantes assez expérimentées, même si ça a très vite pris chez les femmes plus jeunes. Certaines étaient déjà là en 1991, lors de la première grève des femmes en Suisse d’ailleurs.

      A : Il y a une autre particularité par rapport à la Suisse. Ici, la construction de la grève s’appuie sur un réseau militant de syndicalistes féministes, de féministes organisées dans des partis de gauche radicale, et aussi de féministes autonomes, qui s’étaient toutes mobilisées contre cette loi sur l’augmentation de l’âge de la retraite - soutenue par les centrales syndicales au niveau national. Il y a donc une filiation entre cette opposition référendaire dans le champ institutionnel et l’impulsion de la grève féministe.

      – PEM : Pouvez-vous préciser quel a été le rôle des syndicats par rapport au mouvement ?

      M : Il faut bien comprendre que ce mouvement vient de la base. Il y a eu cette énorme manifestation à Berne qui a réuni 22 000 personnes en septembre 2018. Pour la petite histoire, chaque deux ans la plus grande organisation syndicale, l’USS [1], organise une manifestation nationale. Il s’agit avant tout d’une démonstration de force mais souvent avec un contenu politique très institutionnel. Donc du coup, comme chaque deux ans, l’USS a choisi un thème, et cette année-là c’était l’égalité salariale. Il n’y avait pas la volonté de parler de la grève qui se prépare aujourd’hui mais l’idée c’était simplement de mettre en avant cette revendication qui pouvait plaire à tout le monde. Le mouvement a fini par presque troller cette manifestation en créant un tronçon appelant à la grève féministe en 2019, ce qui a fait apparaître clairement nos revendications comme bien plus larges et radicales. Ça s’est fait littéralement aux nez et à la barbe des centrales syndicales qui ne voulaient parler que d’égalité salariale.

      A : Dès le début, et en raison de la manière dont le mouvement s’est structuré, il a appelé à aller plus loin qu’une grève « classique », qui reste contenue à un cadre de rapport salarié uniquement. Tout ceci ouvre des perspectives beaucoup plus larges, et ça remue le mouvement ouvrier dans son ensemble, notamment sur la question du travail reproductif, et de la grève politique (qui est d’ailleurs implicitement interdite par notre Constitution [2]).

      M : C’est vraiment important cette question de grève politique en Suisse. On a réussi à la rendre licite grâce à des mécanismes assez alambiqués, sachant que le droit de grève bien qu’inscrit dans notre constitution, est très limité.

      – PEM : Comment s’est organisé et structuré le mouvement pour la grève ? Quelles sont les formes d’organisation que vous vous êtes données et est-ce qu’elles sont présentes sur l’ensemble du territoire suisse (les différents cantons, dans les villes ou en campagne, etc.) ?

      M : En fait, le mouvement est né en Suisse romande et Suisse italienne et la Suisse allemande a rejoint le mouvement un peu plus tard. Actuellement, quasiment tous les cantons suisses et les grandes villes ont un collectif organisant la grève. Honnêtement, quand ça a commencé, ça aurait pu être ce genre d’initiatives super sympas lancées par dix meufs motivées qui aboutit à 5000 femmes dans la rue un an plus tard. Mais là, ça a pris bien plus d’ampleur ! Je pense que la manière dont le mouvement s’est construit, notamment la démocratie interne, la décentralisation, et surtout la totale liberté laissée aux collectifs - avec juste le Manifeste comme garde-fou - font que c’est un mouvement à la fois très large et radical.

      A : Oui, j’ai le souvenir d’une militante syndicale qui disait que ça avait impulsé la formation de collectifs sur plein de lieux de travail, ce qui en Suisse, est dingue ! En tous cas, je pensais pas que ça serait un truc aussi énorme, et que ça lancerait autant de personnes à s’organiser sur leur lieu de travail, de formation, etc. Au-delà même du 14 juin, ça ouvre des perspectives d’organisation beaucoup plus larges.

      M : La décentralisation du mouvement est très particulière mais aussi très adaptée à notre contexte fédéral. C’est vraiment une organisation décentralisée, qui part des collectifs locaux. C’est très difficile pour moi de parler de ce qui passe dans les cantons suisses alémaniques. Ce que je vois sur les réseaux sociaux (car le mouvement y est assez actif), c’est qu’en fait, finalement, dans des endroits où j’aurais pas pensé, il y a des choses qui se construisent.

      A : Le caractère de radicalité du mouvement est aussi lié au fait qu’il se construit au niveau national, au-delà des barrières linguistiques, mais d’une manière décentralisée comme tu l’as dit. C’est quand même très rare en Suisse. Mais l’organisation ne se fait pas uniquement selon des bases purement géographiques (ville, canton, etc.), mais aussi en fonction des lieux d’activité, sur les lieux de travail et de formation, etc.

      M : Je pense que c’est grâce aux organisatrices qui ont vraiment tout mis en place pour permettre la plus grande démocratie possible, ce qui est hallucinant et qui a représenté un travail phénoménal. S’assurer toujours qu’il existe des espaces de dialogues où les questions de contenu mais aussi de forme peuvent être entendues et discutées, ce qui a notamment permis de créer ce Manifeste avec une adhésion très large, a, d’après moi permis cette construction très large d’un mouvement.

      – PEM : Qu’est-ce qu’a apporté au mouvement la rédaction d’un manifeste ? Quels thèmes principaux en sont ressorti ?

      M : Alors, le manifeste regroupe dix-neuf revendications. Elles concernent tout : le rapport au corps, le rapport au travail, notamment l’inégalité salariale, mais la question du travail reproductif est également très développée. Je pense qu’on trouve pas le terme “anti-capitalisme” dans le texte (même si le terme capitalisme doit y apparaître), mais dans le fond, on est dans des revendications vraiment en rupture. Beaucoup de revendications tournent autour du monde du travail. Déjà parce que ce mouvement est très syndical mais aussi parce que les enjeux autour des inégalités sur les lieux de travail sont encore loin d’être résolus. Il n’y a pas de réelles protections contre les inégalités salariales, les protections contre le sexisme sur le lieu de travail sont peu ou mal mis en place, et la dévalorisation sociale et salariale des métiers typiquement féminins existe. On est quand même un pays où les personnes travaillant dans l’économie domestique ne sont même pas soumises à la loi sur le travail dont le texte est censé protéger les travailleuses et travailleurs.

      A : Oui, notamment celle de réduction du temps de travail ! Et la question des violences sexistes est aussi importante pour nous. C’est vrai qu’avec le Manifeste, on donne une vision d’unité, comme si tout le monde était d’accord sur tout, mais il y a quand même eu des grosses contradictions internes. D’ailleurs, la force du cas suisse, c’est d’avoir pu dépasser ces contradictions et de ne pas s’être scindé. C’est peut-être lié à la culture du compromis suisse [rires]. Dans tous les cas, il y a eu un travail politique phénoménal sur les sujets de dissension, pour aboutir à une orientation d’un féminisme de classe et anticapitaliste, et aussi sur la question de la pénalisation des violences de genre. À la première séance de rédaction du Manifeste en août passé, les nombreuses personnes présentes étaient réparties en groupes de travail « par thématique », où on discutait de nos revendications et leur articulation. Il se trouve que j’ai eu la bonne idée d’aller au groupe sur les violences faites aux femmes. C’était assez difficile, et il a fallu un travail important (que des camarades ont mené tout au long de l’année) pour éviter une orientation pro-punitive, et amener une vision globale sur les conséquences de ces orientations en termes de rapports sociaux de race, et plus largement de répression. Mais c’est une position qui est extrêmement ambivalente et compliquée à trouver et défendre, entre d’un côté dire que les violences de genre sont un sujet politique fondamental (et qu’on ne va pas s’en occuper « après » pour le dire vite), mais de l’autre, se demander comment on peut y répondre sans converger avec l’appareil répressif d’Etat. Il y a donc eu tout un travail : déjà, sur le moment même, et avec les relectures et amendements successifs du Manifeste. Plus largement, et dans un deuxième temps, on a organisé avec SolidaritéS [3] une journée d’étude qui a réuni des personnes actives dans les organisations qui luttent concrètement contre les violences de genre, pour essayer d’élaborer des pistes d’actions anti-punitives, mais concrètes et ancrées dans notre réalité. Il y avait beaucoup de personnes impliquées dans l’organisation de la grève, et l’idée était de revenir ensuite dans les différents collectifs et mettre ça en avant. Au final, quand on regarde le Manifeste maintenant, on remarque que ce travail collectif (qui prend différentes formes) a porté ses fruits.

      – PEM : Du coup, est-ce que vous diriez que le Manifeste, rédigé en août dernier, rend bien compte de la pluralité des composantes du mouvement tel qu’il est aujourd’hui ?

      M : Le mouvement s’est organisé en mixité choisie, sans hommes cisgenres. Pour la composante sociale, dans les collectifs que je connais, principalement en Suisse romande, on compte majoritairement des femmes* déjà militantes, peu de femmes non blanches, par contre plutôt très intergénérationnelle. Néanmoins, quelques femmes ayant un parcours migratoire ont été très actives, ce qui a permis d’amener des revendications concrètes et précises sur les questions d’asile et d’accueil. L’exemple qu’a donné Anouk, et il y en aurait d’autres, montre bien qu’en tant que minorités dans la minorité, c’est très dur de réussir à mettre en avant ses revendications s’il n’y a pas un vrai travail d’organisation en interne. On l’a notamment vu pour les questions LBTIQ, où finalement des revendications spécifiques n’ont pas été visibilisées et ce alors qu’en Suisse on serait dans un contexte assez propice à la mise en avant de revendications par exemple liées à la parentalité, aux parcours trans* ou encore d’égalité juridique. De ce que j’ai perçu, en tout cas en Romandie, il nous a été difficile de nous organiser entre nous pour faire émerger ces revendications. Par contre, le travail fait par les femmes migrantes et leurs alliées ont réussi à imposer des revendications puissantes sur cette question, autant dans le manifeste que dans l’organisation collective. Ces questions, par exemple le fait de ne pas avoir de permis de séjour ou juste un permis provisoire en tant que travailleuse – en lien avec tout le travail syndical qui est mené sur ce front depuis des années - sont bien comprises et intégrées. Par contre, on n’a pas constaté la même chose sur les questions de race. Pour être bien claire, quand on parle de femmes migrantes en Suisse, on parle de femmes qui viennent du troisième cercle (le Sud global) comme on dit, mais aussi d’Europe du Sud.

      A : C’est vrai qu’il y a eu un travail politique pour orienter ces revendications dans un sens émancipateur pour tout le monde. Donc le Manifeste n’est bien sûr pas parfait, mais c’est le fruit d’un travail politique de longue haleine, parfois éreintant, mené par un grand nombre de personnes. Au début, il y avait carrément des propositions islamophobes, ou abolitionnistes (du travail du sexe)… Le fait que ce genre de choses ne soient pas passées (même si le Manifeste n’est pas explicite sur ces questions), c’est aussi le fruit d’un travail. Ça permet de le garder ouvert à une organisation politique sur les rapports coloniaux, sur le travail du sexe, etc.

      M : Sur ces questions, on constate qu’il y avait cette peur au début, comme dans tout mouvement unitaire : « que vont faire les femmes qui ne sont pas organisées à gauche, et comment elles vont pouvoir adhérer à ce manifeste ? ». Finalement, on se rend compte que plus il y a de revendications, plus elles sont larges, plus elles sont radicales, et - c’est assez contre-intuitif - plus elles sont rassembleuses. En fait, ça a permis de créer un mouvement ultra large. La question des “femmes de droites” - doit-on les intégrer,, comment leur parler, est-ce qu’on les effraient ou pas - a souvent été posé, surtout au début dans les collectifs locaux. Je me souviens très clairement d’une femme qui disait « si les femmes de droite se reconnaissent dans le manifeste, elles viendront, et sinon tant pis ». Il faut juste imaginer que lors de l’appel de la première coordination nationale à Bienne, il devait y avoir 500 à 600 personnes, qui sont des personnes qui organisent activement cette grève.

      –PEM : Pourquoi est-il important de faire grève pour faire valoir ces raisons ?

      M : Il y a un truc que je trouve intéressant dans le droit suisse, la grève est considérée comme l’ultima ratio. Donc c’est le dernier outil que les travailleurs et travailleuses mettent en place pour obtenir leurs revendications, après que tout a échoué. Là, ça fait 38 ans qu’on a une égalité dans la constitution qui n’est pas appliquée, et tout part quand même de là ! On peut se dire que c’est très réformiste et partiel, mais littéralement, ça veut dire qu’en Suisse, il y a aucune possibilité de sanction ni de contrainte pour vraiment combattre l’égalité salariale même dans son sens le plus strict. Tu peux faire reconnaître - mais c’est très compliqué – que tu n’es pas payée la même chose que ton collègue masculin et toucher le différentiel ainsi qu’une indemnité représentant six mois de salaire et c’est la seule sanction que tu auras en tant qu’employeur. En gros, une mise en conformité plus une petite amende. De plus, ce n’est pas soumis à un contrôle régulier, sauf pour les entreprises de plus de 100 employé-e-s, ce qui représente environ 2% des employeurs en Suisse. On en est là. Donc c’est pour ça que c’est important de faire grève, c’est pour montrer qu’on en a marre du système suisse de la négociation et de la « paix du travail » et que oui, en tant que femmes ont a tout essayé mais que là ça suffit et que donc on utilise l’outil de l’ultima ratio.

      A : Pour moi, cette grève a permis de montrer, dans ce système suisse, qui est officiellement « pacifié » et qui jure que par cette fameuse « paix du travail », que la conflictualité sociale, elle existe ; que les antagonismes de classe, ils existent. La conflictualité, c’est pas nous qui l’inventons, elle est réelle. Du coup, l’analyse qu’on fait en étant marxistes et féministes, c’est de lier les raisons larges pour lesquelles on fait grève (qui ne concernent pas uniquement les inégalités dans le travail salarié), à ce mode de production particulier. Donc une fois qu’on a dit ça, notre mode d’action doit rendre compte de ça.

      M : Sur la question de la grève, ça a pas été sans tension, vraiment ! Évidemment, faire grève en Suisse en 2019, c’est aussi le rappel de la grève de 1991 [4], qui a été un des plus beaux moments de luttes en Suisse. C’est aussi le rappel de ces femmes qui se sont battues en 1971 pour obtenir le droit de vote [5]. Il y a des femmes qui ont fait grève en 1991, et nous en 2019, on lutte aussi !

      A : Il faut préciser que cette grève s’inscrit dans un renouveau de perspectives de luttes de la gauche politique et syndicale. Il faut rappeler brièvement que le système suisse permet de s’opposer à des projets du parlement (et d’en proposer) en récoltant un certain nombre de signatures. Les initiatives ou référendum sont ensuite soumises au vote de la population suisse. Je précise, car j’ai vu beaucoup de discussions sur ce système de démocratie semi-directe en France, en lien avec la revendication du RIC défendues par certain·es Gilets Jaunes. Or, un élément pour moi central est à chaque fois laissé de côté : le système suisse est fondé sur l’exclusion politique d’une partie importante (environ un cinquième) de la population et des classes populaires, à savoir la population “d’origine étrangère”. En effet, les droits politiques sont conditionnés à la possession de la nationalité suisse, qui est extrêmement difficile à obtenir. En l’espace d’un an, la gauche politique est parvenue à faire refuser un projet d’augmenter l’âge de la retraite des femmes (appelé PV2020), et une autre loi (appelée RIE3) sur la défiscalisation massive du capital des multinationales implantées en Suisse (ce qui représente un transfert massif de richesses des collectivités publiques, notamment du Sud global, vers les actionnaires de Nestlé, Glencore, etc.). J’ai l’impression que ça a vraiment créé une dynamique de gauche qui est de nouveau capable d’arracher des grandes victoires. En même temps, on a lancé tout récemment un référendum contre la soeur jumelle de la RIE3 , donc contre une loi qui prévoyait exactement les mêmes dispositifs fiscaux ; on a fait aboutir le référendum, mais on l’a perdu en votation car la réforme a été massivement approuvée. Et on a certes refusé l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, mais il y a déjà un projet au Parlement pour l’augmenter à nouveau. Cette question des initiatives et référendums constitue un grand débat au sein de nos organisations, et pour ma part, je ne crois pas qu’il faille rejeter une lutte institutionnelle par référendum en bloc, parce que comme on l’a vu, ça permet de lancer des dynamiques d’opposition substantielle. Par contre, sur la base de cette séquence politique, on voit que si on les considère comme une fin en soi, on n’a pas fini de s’opposer aux mêmes projets de loi, et on passe notre temps à récolter des signatures.

      M : Oui, au bout d’un moment, à ce jeu, ils gagnent en fait ! C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a ce dessin qui tourne et qui montre une femme avec une batte de base-ball disant “j’ai décidé de changer de méthode”.

      – PEM : Quelles autres expériences de lutte à l’échelle globale ou dans l’histoire suisse sont importantes pour vous ?

      M : La grève générale de 1918 ! Parce que j’ai découvert cette grève il y a un an et demi au moment du centenaire, et parce que l’organisation des syndicats au niveau national, l’USS (Union syndicale suisse) qui a organisé une super journée de conférence [rires] avec des historien·nes où, littéralement, leur conclusion c’était que c’était pas si bien parce qu’au final, on n’a rien gagné. C’est les syndicats qui disent ça ! Ça m’a donné envie de creuser, j’ai découvert plein de trucs, notamment que c’était pas tant un échec que ça, et je pense que ça montre aussi à quel point en Suisse, on ne connaît pas l’histoire des luttes.

      A : Au centre des revendications de la grève générale de 1918, il y avait celle du droit de vote des femmes ! Cette revendication dont on dit souvent qu’elle apparaît beaucoup plus tard, a été portée par le mouvement ouvrier dès 1918. Face aux frappadingues pour qui la grève féministe divise la classe ouvrière – ce qui est une analyse complètement hors sol quand on voit le développement massif de collectifs sur les lieux de travail – on se rend compte que dès le début, il y a un lien organique entre les luttes féministes et le mouvement ouvrier, simplement parce que les femmes font partie du mouvement ouvrier ! Après personnellement, l’histoire des luttes des travailleurs immigrés, et notamment italiens est importante politiquement pour moi.

      M : Ce qui est terrible, c’est qu’on est hyper à la ramasse et qu’on ne connaît presque pas notre histoire, parce qu’on a vraiment un roman national très fort : en Suisse, on dit qu’on est riche parce qu’on sait faire des compromis, que les valeurs paysannes et protestantes sont celles qui assurent notre prospérité et qu’on obtient jamais rien par la force. Par exemple, sur l’obtention du droit de vote des femmes en 1971, ce que tout le monde croit, c’est que le gentil parlement a décidé d’autoriser les femmes à voter parce que c’était quand même un peu la honte d’avoir attendu si longtemps. Or j’ai appris cette année, en creusant un peu, qu’il y avait eu une énorme mobilisation populaire, notamment des femmes autour de cette question.

      – PEM : Les institutions semblent réagir de manière plutôt bienveillante voire encourager certaines initiatives qui vont se tenir à l’occasion du 14 Juin : comment expliquez-vous cette bienveillance (paternaliste ?), et comment, dans ce contexte, garantir une certaine offensivité lors de cette journée de grève ?

      M : On constate effectivement une offensive massive du Parti socialiste (gauche gouvernementale) et des directions syndicales pour essayer de récupérer et pacifier cette grève en en retirant les aspects les plus combatifs. En même temps, c’est vrai qu’en Suisse , où qu’on soit sur l’échiquier politique il devient compliqué de dire qu’on est contre l’égalité. Les solutions choisies, comme dans beaucoup d’autres endroits, c’est de dire qu’on utilise pas la bonne méthode ou que l’on a mal compris l’égalité. On l’a vu syndicalement avec la réaction des employeurs. D’abord, il y a eu une offensive pour dire que cette grève n’était pas licite. Puis, sous la pression des collectifs, les employeurs du publics - sur Genève et sur Vaud, en tout cas - ont fini par dire qu’il n’y aurait pas de sanction pour cette grève, tout en sous-entendant que ça en était pas vraiment une. Une conseillère d’état PLR [6] à Genève a même affirmé que le mot grève n’avait qu’une valeur historique, et qu’en réalité il s’agissait d’une grande fête. On passe évidemment notre temps à rappeler que nous avons des revendications de ruptures et que oui c’est bien une grève. Le problème c’est qu’on n’est pas toujours entendu, face au discours dominant, notamment des médias. C’est ce qui permet à des meufs de l’exécutif ou de droite de participer aux mobilisations, qu’elles essaient de vider de leur sens...

      A : Oui, mais en même temps, elles vont marcher derrière des syndicalistes et des féministes qui revendiquent la réduction générale du temps de travail, et qui refusent catégoriquement l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes ! D’une certaine manière, c’est bon signe, ça veut dire que les collectifs ont réussi à imposer un rapport de force qui fait que les autorités se sentent obligées d’y participer. Surtout, les dynamiques d’organisation que cette grève a impulsées sur les lieux de travail, de vie et de formation, c’est pas quelque chose qui est “récupérable”. Pour moi c’est ça le plus important : le 14 juin n’est pas une fin en soi, c’est un but qui permet à des collectifs d’essaimer un peu partout, et de développer ou renforcer notre organisation collective.

      M : Ce qui est complètement dingue avec cette grève, c’est que malgré la radicalité du Manifeste (et même grâce à cette radicalité), des dizaines de milliers de femmes vont se mobiliser ce 14 juin. Ça permet de contrer cette idée très répandue, selon laquelle il faudrait pas être trop radicale, ou faire trop de bruit, pour pouvoir mobiliser largement. Or ce qu’on a constaté c’est qu’en permettant aux femmes de s’exprimer et en ancrant les revendications dans une réalité, ça marche, et c’est énorme !❞


      http://www.platenqmil.com/blog/2019/06/13/vers-la-greve-feministe-en-suisse

    • Un « ras-le-bol général » : vendredi, c’est la grève des femmes en Suisse

      Vingt-huit ans après une première mobilisation nationale, syndicats et collectifs féministes appellent à la mobilisation pour mettre fin aux inégalités femmes/hommes.

      Le reste du monde a le 8 mars. La Suisse a son 14 juin. Vendredi 14 juin 2019, collectifs féministes et syndicats organisent une « grève des femmes », pour l’égalité avec les hommes, 28 ans après la première du nom, en 1991.

      Une grève que les organisateurs espèrent nationale et globale. « Il ne s’agit pas seulement d’une grève du travail rémunéré, explique au Parisien Anne Fritz, coordinatrice de la mobilisation à l’Union syndicale suisse, à l’origine de la mobilisation. Il y aura aussi une grève du ménage, du prendre soin, de la consommation… » De toutes ses tâches, encore majoritairement effectuée au quotidien par des femmes, peu reconnues et non rémunérées.
      Une date symbolique

      Un mot d’ordre, l’égalité, et plusieurs déclinaisons : égalité des salaires, fin des violences sexistes, fin de la précarité des femmes… Plusieurs manifestations seront organisées ce jour-là, dans tout le pays. « Le plus important, c’est que chaque femme puisse participer à son niveau, là où elle est », poursuit Anne Fritz.

      La date du 14 juin est hautement symbolique en Suisse. En 1981, était introduit dans la Constitution un article concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Dix ans plus tard, près de 500 000 personnes - pour un pays de 3,46 millions d’habitants - se mobilisaient pour dénoncer les inégalités toujours persistantes.

      Près de trois décennies plus tard, les femmes continuent de toucher 20 % de moins que les hommes, il n’existe pas de congé paternité et les places en crèche sont rares et chères, freinant la participation des femmes à la vie active.

      L’année dernière, une loi sur l’égalité salariale a été votée dans le pays. Mais la version adoptée en définitive était nettement édulcorée, par rapport au texte initial. La dernière version ne prévoit pas, par exemple, de sanction pour les entreprises discriminantes.
      Le patronat suisse grince des dents

      Un sentiment de trop peu, qui fait germer l’idée d’une nouvelle grève, à l’image de celle de 1991, dans les milieux féministes, et au sein de l’Union syndicale suisse. Le mouvement #MeToo, ainsi que diverses mobilisations internationales, pour défendre l’avortement ou critiquer certains dirigeants comme le président américain Donald Trump ou Jair Bolsonaro, le président brésilien, sont aussi passés par là.

      Pour Anne Fritz, c’est un « ras-le-bol général des femmes » qui a permis de concrétiser cette grève anniversaire. Elle est née en cette année symbolique de 1991. Aujourd’hui, elle estime que les femmes ne sont « pas entendues en manifestation. C’est la raison pour laquelle il faut faire grève ».

      Plusieurs entreprises et administrations ont affiché leur soutien à cette grève des femmes. À Genève par exemple, la ville fermera des crèches. Mais l’Union patronale essaie de contrer le mouvement. Le syndicat le considère comme « illicite », car ne visant « pas uniquement les conditions de travail », selon les propos Marco Taddei, un de ses représentants, à l’AFP.

      Difficile de prévoir l’ampleur du mouvement de vendredi, la grève ne faisant pas partie de la culture suisse. Depuis l’instauration en 1937 de la « paix du travail », une convention signée entre patronats et syndicats, la négociation est souvent préférée à la grève. Anne Fritz espère « énormément » de personnes. Ou au moins autant qu’en 1991.

      http://m.leparisien.fr/societe/un-ras-le-bol-general-vendredi-c-est-la-greve-des-femmes-en-suisse-13-0

    • Les guettes ont appelé Lausanne à une nuit mauve

      Du haut de la cathédrale, quatre femmes ont lancé la mobilisation du 14 juin. Un cri inédit, relayé une bonne partie de la nuit avant la grande journée de vendredi.

      l faut « garder le dos bien droit, mettre les mains en porte-voix et s’adresser à Lausanne ». Un rapide conseil, glissé par Renato Häusler, guet de la cathédrale de Lausanne, à celles qui s’apprêtent à prendre sa place. Pour la première fois depuis 614 ans, la voix d’une femme va donner l’heure à la ville. A 23 heures, ce jeudi 13 juin en guise d’échauffement, puis à minuit, 1 heure et 2 heures, avec en prime un appel à la grève des femmes, à la grève féministe.

      C’est ainsi qu’à minuit, Nadia Lamamra, représentante du collectif vaudois pour la grève, Nicole Christe, cheffe du Service de l’architecture de la Ville de Lausanne, Joëlle Moret, déléguée à l’égalité et la chanteuse Billie Bird crient de concert « C’est la grève, c’est la grève ! ». Et après un bref silence, les acclamations montent de l’esplanade où plusieurs centaines de personnes affluent depuis 22 heures. « Il y a enfin un peu de reconnaissance, même dans les professions très atypiques les bastions masculins finissent par tomber », apprécient les guettes en chœur. La grève nationale du 14 juin est lancée à Lausanne, la cathédrale peut s’enflammer et briller en mauve dans la nuit.

      « C’était un moment fou, j’en ai eu des frissons. Il y avait un grand silence, on entendait juste les tambours, il y avait quelque chose de mystique et, tout à coup, tout le monde a hurlé. J’ai failli pleurer », raconte Anne-Julie.

      Au pied de la cathédrale, en continu, il y a les banderoles et les pancartes, les danses et les accolades, les chants et les slogans comme autant de cris du cœur. Entres autres : « Fortes, fières et pas prêtes de se taire » ou « Patriarcat t’es foutu, les femmes sont dans la rue ». « Ça me rend euphorique cet engouement, j’espère que ce sera le début d’un vrai mouvement. Il faut que les gens comprennent ce que l’on vit, commente Charlotte. Je pense aussi à celles qui ont de grandes difficultés, les travailleuses pauvres, les mères isolées ou celles qui ne peuvent pas être là parce qu’elles sont empêchées par quelque chose ou quelqu’un. »

      Puis comme la cathédrale, la place de la Riponne s’embrase. Autour d’un feu de camp, la foule donne de la voix tandis que quelques objets volent au milieu des flammes. Du carton, un tee-shirt ou un soutien-gorge, avalés par les flammes sous les applaudissements. « Symboliquement c’est déjà très fort ce que l’on voit ce soir, observe Yesmine. J’ai vécu près de la cathédrale et tous les jours j’ai entendu un homme crier. Alors aujourd’hui c’est beaucoup d’émotions, quelque chose se concrétise. »


      Beaucoup d’émotions et pas mal d’actions, au moment de se disperser dans la ville aux alentours d’1h30. Un peu partout, l’eau des fontaines devient violette, comme la cheminée de Pierre-de-Plan. Les stickers militants fleurissent sur les murs et 56 rues sont même rebaptisées. C’est l’oeuvre du collectif ruElles, parti arpenter la ville toute la nuit avec de la colle et de faux panneaux en papier. « Une soixantaine de rues lausannoises portent le nom de personnes illustres ayant marqué l’histoire suisse. Trois d’entre elles seulement sont des femmes, explique les membres. Ce soir, les femmes sortent de l’ombre de l’Histoire et vont dans les rues. » Elles feront de même ce vendredi 14 juin, dès 8 heures et pour toute la journée.

      https://www.24heures.ch/vaud-regions/guettes-appele-lausanne-nuit-mauve/story/13485264

    • Toutes les femmes du Courrier…

      … se joignent aux revendications de la grève féministe / grève des femmes*. Toutes, nous croiserons les bras en ce vendredi 14 juin, vingt-huit ans après la journée historique qui avait vu 500 000 femmes s’unir à travers toute la Suisse pour exiger, enfin, l’égalité dans les faits.

      Car nous observons chaque jour l’ampleur du fossé qui nous sépare de l’égalité. Aujourd’hui comme hier, nous exigeons une meilleure reconnaissance de toutes les tâches que nous exécutons au quotidien ainsi que le respect de notre personne et de notre individualité. Par notre refus de travailler ou d’exécuter des travaux domestiques durant vingt-quatre heures, nous posons nos limites. 91-19… Et cette impression de tourner en rond.

      C’est ce que ressentent aussi les femmes du Courrier, qui se sont réunies pour énoncer leurs doléances. Notre cahier de revendications en cinq axes complète celles du manifeste de la grève et, surtout, rejoint l’expérience d’innombrables femmes, par-delà la branche économique du journalisme. Les problèmes soulevés touchent des facettes très différentes de nos vies et, pourtant, s’imbriquent pour former un continuum sexiste.

      Nous demandons la valorisation du travail des femmes. Comme tant de pairs, nous portons une immense partie de la charge émotionnelle au travail. Est attendu de nous que nous soyons patientes, à l’écoute, gestionnaires du quotidien. Quand on se tournera vers les hommes pour ce qui relève de compétences jugées plus techniques et mesurables. Invisibilisé, notre travail est pourtant essentiel à la bonne marche de toute entreprise.

      Nous attendons que notre parole soit écoutée, notre légitimité reconnue comme celle de nos collègues masculins.

      Nous voulons concilier vie privée et professionnelle sans nous épuiser dans de doubles journées, que nous soyons mères ou proches-aidantes. Cela passe par le respect de notre temps de repos, des congés (parentaux notamment) suffisants et la possibilité d’aménager notre temps de travail selon nos besoins. Il n’existe pas de recette magique applicable à toutes. Et nous méritons d’être considérées au-delà des stéréotypes de genre.

      Nous exigeons la parité à tous les niveaux de l’entreprise, de la base aux instances dirigeantes.

      Enfin, la lutte contre le sexisme doit s’appliquer à chacune de nos pages. Elle passe par la généralisation du langage épicène, des images non stéréotypées, des formulations s’abstenant de ramener les femmes à leur seul statut de mère, de fille ou d’épouse, sans cliché machiste.

      Le chantier ne fait que commencer. Et nous aurons toutes et tous à gagner de ce monde plus égalitaire. Solidaires, les hommes du Courrier nous soutiennent d’ailleurs dans notre lutte. Nous leur confions, l’espace d’une journée, la tâche de confectionner un journal spécial dédié à la grève, qui paraîtra samedi. Cette édition ancrera la date du 14 juin 2019 dans les mémoires. Pour qu’elle ne devienne pas une date anniversaire, mais une date charnière, le marqueur d’un changement de société dans toute sa profondeur.

      https://lecourrier.ch/2019/06/13/toutes-les-femmes-du-courrier

    • Swiss women strike for more money, time and respect

      Women across Switzerland are preparing for a nationwide strike in protest against what they say is the country’s unacceptably slow pace to equality.

      Friday’s protest comes 28 years after similar action saw half a million women take to the streets in 1991.

      Swiss women have long campaigned to accelerate the pace of gender equality.

      They joined millions of other women in Europe after World War One ended in 1918 in demanding the right to vote - but did not get it until 1971.

      At the time of the 1991 strike there were no women in the Swiss government, and there was no statutory maternity leave.

      Appenzell, the last Swiss canton to refuse women the right to vote, had just been ordered to change its policy by Switzerland’s Supreme Court.


      https://www.bbc.com/news/world-europe-48615911

    • Les journaux romands se mettent au violet

      Que ce soit sur un mode humoristique, ironique ou sérieux, la presse romande relate largement la grève des femmes vendredi.

      Les quotidiens romands parlent abondamment de la grève des femmes dans leurs éditions de vendredi. La plupart se sont parés de violet, la couleur du mouvement.

      « Suissesses en colère », écrit « 24 heures » en une. Le quotidien vaudois illustre sa première page avec le dessin d’une femme en violet sur fond jaune, poing dressé en l’air. Plus sobre, la « Tribune de Genève » titre « Une journée de grève pour exiger l’égalité » avec la photo de manifestantes vêtues en violet.

      « 20 Minutes » titre « Hall of femmes » en référence à l’expression anglophone « Hall of fame », temple de la renommée en français. Du côté de Neuchâtel, « Arcinfo » propose la photo d’une foule de femmes en première page avec le titre « Respect ».

      Le « Journal du Jura » opte lui pour un dessin de presse humoristique, montrant une mère en train d’accoucher à 15h24, heure symbolique à laquelle les femmes ne sont plus payées par rapport aux hommes. « L’étoffe des héroïnes » lance quant à lui le « Quotidien jurassien ».

      Un dessin orne également la une de « La Liberté », celui d’une femme en gants de boxe. « Pour que la lutte porte ses fruits », titre le journal fribourgeois. « Grève féministe Jour G », renchérit Le Courrier, qui a abandonné sa traditionnelle couleur rouge pour le violet.

      « Le Temps » montre un dessin où plusieurs hommes sont représentés, mais aucune femme. « Un genre vous manque, et tout un journal est dépeuplé », titre le quotidien. Son édition de vendredi est parsemée de cases blanches, là où une journaliste devait écrire un article.

      https://www.tdg.ch/suisse/suisse-romandejournaux-romands-mettent-violet/story/25605124

    • En Suisse, les femmes appelées à la grève pour dénoncer les inégalités

      Les organisateurs souhaitent mettre en lumière les différences salariales, mais aussi insister sur la reconnaissance du travail domestique et dénoncer les violences contre les femmes.


      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/14/en-suisse-les-femmes-appelees-a-la-greve-pour-denoncer-les-inegalites_547605

    • Why Swiss women are back on strike today

      On June 14, 1991, half a million women in Switzerland joined the first women’s strike. Now, nearly 30 years later, they’re mobilising again.

      Many people in Switzerland were taken by surprise on that spring day in 1991. The idea came from a small group of women watchmakers in the Vaud and Jura regions. Organised by trade unionist Christiane Brunner, it became one of the biggest political demonstrations in Swiss history.

      About 500,000 women throughout the country joined in the women’s strike through various types of actions. They called for equal pay for equal work, equality under social insurance law, and for the end of discrimination and sexual harassment.
      Why 1991?

      The choice of date was not arbitrary: on June 14 a decade prior, Swiss voters had approved a new article in the constitution on equality of the sexesexternal link. But the principle laid down in the constitution had not been translated into concrete legislation. The gap between men’s and women’s pay was still glaring.

      The 1991 strike was also intended to mark the 20th anniversary of women getting the vote at the federal level, a goal achieved very late in Switzerland compared to all other countries in Europe and most of the world.
      Why a strike?

      The idea of presenting the mobilisation of 1991 as a strike at first struggled to find acceptance. “At the outset, the Swiss trade union congress was not enthusiastic,” recalls historian Elisabeth Joris, who specialises in women’s and gender history in Switzerland. “The word was going round: ‘This is a day of action, not a strike’, because the very notion of a strike was linked to paid work, while women worked in very varied settings and often not for a paycheque.”

      On the other hand, talking in terms of a strike took on a highly political significance. “Every social movement takes place in a historical context, it is linked to other events,” notes Joris. Declaring a nationwide political strike meant appealing to the precedent of the other great nationwide political strike in Swiss history: the general strike of 1918, which included women’s suffrage among its demands, and in which women played an important role.

      “Women were borrowing a tradition from the workers’ movement, but gave it a wider meaning, transforming and adapting it to the needs of the feminist movement,” explains Joris. The idea of a women’s strike was not new, either. In 1975 there was such a strike in Iceland, to mark International Women’s Year. Even the choice of March 8 as International Women’s Day commemorates the strike by New York garment workers in 1909 and 1910.

      A different kind of strike

      The 1991 strike movement had many obstacles to overcome. In the economic and political world, there was much opposition. At the time, Senate President Max Affolter urged women not to get involved in it and risk “forfeiting men’s goodwill towards their aspirations”.

      On the other hand, the varied working environment of women, often outside the realm of paid work, did not lend itself to traditional forms of mobilisation. “The 1991 women’s strike involved a wide range of actions,” points out Elisabeth Joris. “This was able to happen because the strike was organised on a decentralised basis, unlike traditional strikes.”
      Snowballs for politicians

      Even if its historical significance was not recognised at the outset, the 1991 strike had a decisive impact on progress regarding equality of the sexes and the struggle against discrimination in Switzerland. The newfound strength of the women’s movement showed itself in 1993, when the right-wing majority in parliament declined to elect the Social Democratic Party candidate Christiane Brunner to a seat in the Federal Council, preferring a man.

      “The majority in parliament thought it could do the same thing it had done ten years before with Lilian Uchtenhagen [another Social Democrat who failed to win the election]”, notes Joris. “But Christiane Brunner was the women’s strike. The reaction was immediate. A few hours later, the square in front of parliament was full of demonstrators. Some parliamentarians found themselves pelted with snowballs.”

      Francis Matthey, the candidate elected to the Swiss executive branch, came under such pressure from his own party as well as demonstrators that he felt obliged to resign. A week later Ruth Dreifuss was elected in his place. “Since that time, the idea of there being no women in cabinet is just not acceptable.”

      In 1996, legislation was brought in to ensure the equality of the sexes, which had been one of the demands of the strike. In 2002, Swiss voters approved legislation legalising abortion. In 2004, the article in the constitution on maternity leave, which had been in the constitution since 1945, was finally implemented in a piece of enabling legislation.
      ‘A new generation that favours feminism’

      And yet, in spite of the victories of the women’s movement, equality remains a burning issue. Pay gaps between women and men remain considerable. The #metoo movement has brought to the fore – like never before – the issue of sexual harassment and discrimination based on a person’s gender or sexual orientation.

      “Already around the 20th anniversary there was talk of another women’s strike, but the idea didn’t take hold,” notes Elisabeth Joris. “To succeed, a movement needs an emotional energy to it. This energy has now accumulated. There is a huge generation of young women in their 20s and 30s that favours feminism.”

      “In 2019, we are still looking for equality, and realise that there has to be a lot more than this – the culture of sexism is part of everyday life in Switzerland, it’s invisible, and we are so used to getting along that we hardly notice it is there,” says Clara Almeida Lozar, 20, who belongs to the collective organising the women’s strike at the Swiss Federal Institute of Technology Lausanne.

      https://www.swissinfo.ch/eng/feminism_why-swiss-women-are-back-on-strike-today/45025458

  • Zabou Breitman : « Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner »
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/05/26/zabou-breitman-des-que-ca-devient-trop-serieux-j-ai-toujours-envie-de-deconn

    Comédienne, réalisatrice, metteuse en scène, Zabou Breitman, 59 ans, multiplie les projets au théâtre et au cinéma. Son premier film d’animation, Les Hirondelles de Kaboul, d’après le roman de Yasmina Khadra, coréalisé avec Eléa Gobbé-Mévellec, vient d’être présenté au Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard. Parallèlement, son spectacle enchanteur, Logiquimperturbabledufou, est actuellement repris au théâtre du Rond-Point. A la rentrée, Zabou Breitman mettra en scène La Dame de chez Maxim, de Feydeau, au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Elle fait aussi partie des cinq candidats à la succession d’Irina Brook à la direction du Théâtre national de Nice.


    Je ne serais pas arrivée là si…

    Si je n’avais pas eu des parents si particuliers, si atypiques. Un papa très cultivé, issu d’une famille bourgeoise de médecins originaire de Russie, devenu comédien et scénariste. Une mère originaire du Québec, issue d’une famille pauvre de onze enfants, qui a eu une éducation catholique raide, dure, et avait un désir de se sauver, un désir de liberté. C’était une révoltée. Elle rêvait d’être comédienne, a été premier prix de conservatoire à Québec. Lui, après la guerre, avait envie de voyager. Il est parti au Canada, est tombé amoureux et s’est marié avec ma mère. Tous deux étaient en rébellion contre leur famille, ils se sont échappés. Et tous deux étaient très féministes. Mon père me disait tout le temps : « Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas faire les mêmes trucs qu’un garçon. » Grâce à lui, je sais fabriquer plein de choses et j’ai tout lu.

    Tout ?

    Tous les genres : de la science-fiction à la bande dessinée, de Gotlib, Hara Kiri, Charlie Hebdo à la comtesse de Ségur, Les Trois Mousquetaires, Jules Verne, Victor Hugo. Mon père me répétait : « Ce qui compte, ce n’est pas ce que tu lis, mais que tu lises. » Je ne serais pas arrivée là si je ne m’étais pas énormément ennuyée. On avait quitté Paris, je me suis retrouvée dans un prieuré du XIIIe siècle, enfant unique, avec personne. Alors je lisais beaucoup. J’ai tellement lu que je n’arrive plus à lire. Mes parents m’ont fabriquée de tout ce qu’ils étaient : lui plutôt Courteline, Feydeau, Hugo, Racine, Shakespeare, elle, plutôt Goldoni et Tchekhov.

    Lors de votre discours à la cérémonie des Molières en 2018, vous avez dit, en parlant de vos parents, que « le métier les avait abandonnés »…

    Parce que je ne serais pas arrivée là si, après le grand succès qu’ont connu mes parents avec le feuilleton télévisé Thierry la Fronde – écrit par mon père et dans lequel ma mère jouait le rôle de la compagne du héros –, il n’y avait pas eu leur échec. Oui, ils ont été abandonnés. Et cet échec a été fondamental dans ma construction.

    Que s’est-il passé ?

    En 1968, ils ont été extrêmement actifs. A tort ou à raison, ils étaient purs et durs. Ma mère suivait, un peu dans la soumission. Enfant, j’ai baigné dans l’engagement politique. Des organisations comme Secours rouge, Comité Gavroche… J’ai pleuré quand ma mère m’a annoncé que la Sorbonne avait été reprise. Cet élan était beau, mais, quand vous voyez vos parents détruits par ça et que, pour finir, parce qu’ils n’ont plus de travail, vous vous retrouvez à vivre dans un truc pas chauffé, il y a une désillusion. Ils ont lâché et ont été lâchés. Mais je n’en souffrais pas vraiment. Pourtant il y avait des Noëls où il n’y avait rien. J’étais plus triste pour eux que pour moi.

    Ces parents si particuliers, qu’est-ce qu’ils vous ont le plus appris ?

    Mon père me disait : « Ce qui compte, c’est l’histoire horizontale. Quand tu as une date, regarde ailleurs dans le monde à la même date ce qui s’est passé. C’est comme cela que tu comprendras l’histoire. » Ma mère, elle, était plus en retrait. Comme tous les gens qui ont été brimés dans leur enfance, elle ne se sentait pas légitime. Sa beauté était son garde-fou, son arme. Elle me parlait des femmes, lisait les romancières. Je ne me rendais pas compte qu’il fallait lutter, ça m’est apparu bien plus tard. Elle me disait régulièrement : « Tu as de la chance. » Et cela m’exaspérait. Mais oui bien sûr, j’ai de la chance d’avoir toujours été autorisée et libre. Mais je ne l’ai pas compris avant qu’elle meure dans la misère, détruite.

    Quelles étaient vos envies durant votre jeunesse, vous projetiez-vous dans un univers artistique ?

    Non, pas du tout. J’ai été une bonne élève jusqu’à 13 ans, puis j’ai lâché l’affaire. Je m’emmerdais lors des dissertations. Grâce à ma mère, qui gardait tout, j’en ai retrouvé une, dont le sujet était : « Partir, c’est mourir un peu. » A la fin de mon devoir, j’avais écrit une histoire drôle : au Moyen Age, on laissait les gens dans les cachots, on les torturait, et ces martyrs finissaient par mourir, se décomposer. Moralité : « Martyr, c’est pourrir un peu ! » Cela amusait mon père ! Ma mère, c’était plutôt : « Quand même, tu exagères. » Mais j’ai toujours aimé les histoires drôles. Parce que j’adore la disjonction. Dans tout ! La disjonction permet de jouer avec le lecteur ou le spectateur, elle suscite la connivence. Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner. On a le droit, c’est l’esprit humain.

    Pourquoi être allée passer cette audition pour une émission pour enfants, « Récré A2 » ?

    Parce que je n’avais pas d’argent. J’étais en fac, il me fallait un petit boulot. Une dame qui avait participé à Thierry la Fronde et qui travaillait sur Antenne 2 a dit à mon père que Jacqueline Joubert (directrice de l’unité jeunesse) recrutait. Donc j’y suis allée. Le surnom de Zabou vient de Récré A2. Mes parents l’utilisaient souvent et comme il y avait déjà une Isabelle dans l’émission, on a opté pour Zabou, persuadés que cela plairait aux enfants. Je m’amusais beaucoup à écrire mes sketchs.

    C’est grâce à la télé que vous allez faire du cinéma ?

    Jacky, avec qui je travaillais dans Récré A2, était copain avec Ramon Pipin du groupe Odeurs. C’est lui qui m’a incité à passer l’audition du film Elle voit des nains partout ! (1982). Mais je ne me suis jamais dit que j’avais trouvé ma voie. Tout n’est qu’une succession de choses, tout le temps.

    Mais il y a eu quand même un moment capital, votre rencontre avec Roger Planchon. Ce rôle d’Angélique qu’il vous a donné dans « George Dandin », de Molière, a été, avez-vous dit, un « détonateur »…

    Je ne pense pas qu’il existe de détonateur. Il n’y a que des choses qui font écho. Ce que disait Planchon m’inspirait tellement ! Rétrospectivement, il a été capital. Planchon était venu me voir jouer La Vie à deux, de Dorothy Parker, adaptée par Agnès de Sacy. Après le spectacle, il me propose un rôle. Je lui dis : « Oui, mais c’est pour quoi ? » Il m’explique qu’il s’agit d’Angélique dans George Dandin. Je lui réponds : « Pardon, mais on peut tellement s’emmerder dans le classique, on ne comprend pas toujours ce qui s’y dit. » J’étais totalement inconsciente ! Il me sourit et réplique, la main sur le cœur : « Alors on va faire en sorte de ne pas s’emmerder. » Quelle classe ! Ensuite, j’allais à toutes les répétitions, même celles où je ne travaillais pas. Juste pour l’écouter. Quand je n’y arrivais pas, il me disait : « Ce n’est pas grave, ce n’est pas encore passé au cœur. Laisse faire. » Je comprends encore mieux aujourd’hui à quel point tout ce qu’il disait était fondamental.

    Isabelle Breitman, Zabou et finalement Zabou Breitman, pourquoi avez-vous décidé d’ajouter votre patronyme à votre nom de scène ?

    Mon père avait choisi Jean-Claude Deret, du nom de sa mère, ce que faisaient beaucoup d’acteurs à l’époque. Et puis, au sortir de la guerre, Jean-Claude Deret, cela faisait moins juif que Breitman. En 1983, alors que je tourne l’ineffable Gwendoline, de Just Jaeckin, je fais des photos sur le tournage, et, sur les conseils d’un ami, je les vends à France Soir magazine. Jean-Marie Cavada, alors responsable de Parafrance, le distributeur du film, m’appelle et m’explique qu’il y avait une exclusivité avec une agence photo. Catastrophée, je m’excuse mais il me dit à plusieurs reprises : « Vous avez fait ça pour l’argent. » Je réponds non et je sens un petit venin arriver. Il ajoute : « Ça ne m’étonne pas, c’est quoi votre vrai nom déjà ? » J’ai senti comme un poison dans le corps, j’ai eu mal au ventre. J’ai refusé direct d’être victime, j’ai repensé à mon grand-père paternel juif, mais profondément laïque. Jamais je ne m’étais vue juive, sauf ce jour-là. J’ai rétorqué : « Pardon ? ! » Il a poursuivi : « Je me comprends très bien. »

    Je ne voulais pas en parler. Cela a mis dix ans avant que je le raconte, lors d’une interview, à André Asséo. Quand l’article est paru, Cavada a fait un scandale, des démentis. Je m’en fous. Je sais ce qui s’est passé, ce qui s’est dit très exactement. Et j’ai repris mon nom : Zabou Breitman. Cela a été un acte volontaire, la décision la plus forte que j’ai prise. La première fois que j’ai vu mon nom écrit entièrement sur une affiche a été pour La Jeune Fille et la mort, d’Ariel Dormant.

    Votre carrière est très éclectique, il est difficile de vous ranger dans une case. Est-ce assumé ?

    C’est assumé et involontaire. J’aime faire plein de choses, je n’y peux rien. Au lieu de rester à « ce serait bien de faire ça », je le fais ! Je suis toujours partante et fonctionne beaucoup à l’instinct. Pourquoi ne ferions-nous pas ce qu’on a envie de faire ? Mais le syndrome de la bonne élève, rendre un beau truc, reste très fort. Je lutte et travaille pour y arriver. Je suis bordélique dans ma vie mais obsessionnelle dans le travail.

    « Des gens », « Se souvenir des belles choses », « Logiquimperturbabledufou », d’où vous vient votre attirance pour ces histoires aux êtres fragiles, empêchés ?

    C’est peut-être dû au rythme de ma vie. J’ai eu une enfance extraordinaire, puis la fracture épouvantable vécue par mes parents a sans doute laissé des traces. Par exemple, ce qui me rend dingue, c’est l’approximation dans l’exécution, que les gens ne soient pas extrêmement appliqués à faire bien quelque chose. Parce qu’à ce moment-là on est dans le cynisme, dans l’absence de l’être humain. Pourquoi s’appliquer autant alors qu’on va tous crever ? Mais parce que, précisément, on peut le faire. Le gâchis me lamine. Au « bon, ben, tant pis », je réponds tout le temps, « non, tant pis pas ». J’adore me dire « si, c’est possible » et me battre pour faire les choses.

    Votre premier film en tant que réalisatrice, « Se souvenir des belles choses », vous l’avez écrit avec votre père et avez obtenu le César de la meilleure première œuvre…

    Avec mon père, on a toujours écrit ensemble. Mais quand j’ai reçu le César, je ne l’ai même pas nommé, même pas remercié. Je m’en suis voulu. J’en suis encore malade. Peut-être est-ce parce qu’il disait souvent « Ah, tu es bien ma fille », comme si je ne faisais rien par moi-même. Peut-être ai-je voulu lui mettre une petite pâtée, lui rendre la monnaie de sa pièce !

    En 2012, vous bousculez, avec Laurent Lafitte, l’antenne de France Inter avec l’émission parodique sur la santé « A votre écoute, coûte que coûte ».

    Avec Laurent, on a fait Des Gens, pièce tirée de deux documentaires de Raymond Depardon. Je l’avais repéré lors d’un tournage avec Gilles Lellouche. Il avait beau avoir un tout petit rôle, je me disais : « Mais il est dingue cet acteur ! » Puis il a fait son one-man-show extraordinaire, Laurent Lafitte, comme son nom l’indique. On est devenus très amis et un jour, Philippe Val, alors directeur de France Inter, voit son spectacle et lui propose une carte blanche. Mais Laurent avait une idée autour d’une émission de service et me la propose. Nous avons commencé à écrire. On s’est tout permis ! On a tellement ri ! Le standard a explosé plusieurs fois !

    Avez-vous toujours ce besoin de mener un projet ?

    Oui, absolument. Mon père disait toujours : « Si on n’a pas de projet, on meurt. » A chaque projet, je pense très fort à lui. Particulièrement pour Logiquimperturbabledufou, il aurait adoré.

    Que ce soit contre l’homophobie ou contre les violences conjugales, vous n’hésitez pas à vous engager. Qu’est-ce qui vous pousse ?

    Quand j’étais petite, mon père m’expliquait : « Tu noteras toujours que la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie et la misogynie ont les mêmes ressorts d’intolérance. » Cela m’a marquée. Si je peux faire quelque chose, il faut être là. Mais à cause de ce que j’ai vécu enfant, confrontée à la politique beaucoup trop jeune, j’aborde les choses différemment. L’engagement c’est aussi jouer, faire un film. Tout compte, tout est politique. L’engagement, c’est une attitude générale.

  • Tiens, j’avais raté ce morceau récent de Dub Inc pour SOS Méditerrannée : À travers les vagues, avec plein d’invités de la scène reggae dancehall récente
    https://www.youtube.com/watch?v=9V5WIKAJ9Ts

    Si les frontières sont fermées, on nage.
    Oh my brother tell them !
    On nous destine à braver l’orage.
    We are all citizens of the world so shout it !

    REFRAIN
    On n’a pas les mêmes chances et on n’a pas les mêmes limites.
    Qui choisit la donne quand on nous sélectionne ?
    Où sont les frontières ? On se réfugie, on s’invite !
    Tendre la main à travers les vagues.
    Face à la violence on a tous atteint nos limites,
    Lorsqu’on abandonne et que la mer déborde,
    Elle emporte avec elle notre humanité en dérive.
    Tendre la main à travers les vagues.

    Taïro
    De quel droit, au nom de quelle loi peut-on leur refuser ce que l’on s’offre à nous-mêmes ?
    Si c’était moi, si c’était toi, on ferait pareil bien sûr qu’on crierait à l’aide !
    Ce que l’on voit à travers les vagues, ne sont que le reflet, le miroir de nous-mêmes.
    De quel droit, au nom de quelle loi peut-on leur refuser ce que l’on s’offre à nous-mêmes ?

    Mellow Mood
    Hold on !
    May I ask a question ?
    What if weh we see is just part of a plan ?
    Deceive divide put man against man,
    Play with the anger a di population,
    Financial empire love di situation.
    New slave masses from di next piece a land.
    Ask yourself who benefit from this, who mek money from this ?
    Then who cyaan get rid of this ?

    Komlan
    Et on compte les victimes, juste un autre listing.
    À l’image des visages anonymes.
    Mais qui sont les victimes, qui rallongent ces listings ?
    Au large, en marge, mais le regard digne.
    Peu importe les risques, peu importe la manière de partir,
    Quand l’assiette est vide il n’y a que l’espoir qui fait survivre.
    Quelle est la justice si l’on ne peut choisir son avenir ?
    Lorsque tous nos fils, nos frères sont prêts à choisir le pire.

    Naâman
    All they got is bombs and soldiers inna kaki suit.
    We see the people them starving while Babylon is looting.
    They sell the guns so the war can’t cool,
    Haffi clear up the problem from the root.
    They run away with no paper,
    Open your door Mother Earth is our shelter.
    Find ourselves for the sake of one and others,
    Beyond the borders.

    REFRAIN

    Skarra Mucci
    Because divide and separate just to rule,
    Play full control and play we fool.
    Give we all kind of reasons to kill your friend,
    Or even your brother or your family dem.
    They say that division would made us strong,
    But we prove dem wrong me say from so long.
    A time fi unite everybody stay strong,
    Well no matter your race, your colour or religion.
    Let’s come together everybody hand in hand,
    Mek we march out strong in a dis yah revolution.
    We bun a fire upon dem separation,
    We’re standing strong in a dis yah Armageddon !

    Jahneration
    Théo :
    Emergency !
    Worldwide seas are overflowing of people inna suffering, nobody give a damn thing, Lord !
    We can take this no more !
    Reach out to the needy and the poor.

    Ogach :
    No man is an island, displacement a di people inna violence,
    Some a still smile and yet dem suffering inna silence.
    Walk pon di white sand then pass thru a tight fence.
    No wonda why the I stand fi unity and guidance.

    Didier Awadi
    Dans le désert je n’ai pas le choix,
    Face à moi et à la mer je n’ai pas de quoi.
    Moi j’évolue en me disant vous voulez pas de moi,
    J’ai la couleur de la misère on m’a dit sans émoi.
    Alors plus rien à foutre on va risquer la vie,
    J’ai pas besoin de vos conseils et de tous vos avis.
    La vie c’est fifty-fifty tous on a un préavis.
    S’il faut sauver tous les miens fuck la mort voilà ma vie !

    Bouchkour
    Eneyede ameuch
    Inid aniwi l’babor yaleumri y’a mon amour
    Teucheuralll témeuss
    Inid aniwi l’babor l’moujet itsrajon leuftor
    Narian houkouma houkouma
    Narouan ameuntar
    Narian narian gulaghamart
    tahian houkouma houkouma
    Itchayar l’heubhagh
    Narian narian éouzeumar

    REFRAIN

    Balik
    On a bâti un monde concurrentiel,
    Un monde où pour les riches tout s’achète, tout se chiffre.
    On a voulu l’économie à grande échelle,
    Prétendant libérer nous n’avons fait qu’agrandir les chaines.
    En effet le problème de l’Europe dans laquelle je suis né c’est qu’elle commet des erreurs,
    Mais ne les reconnaît et fait semblant d’en ignorer les séquelles.
    À travers les vagues, je vois les visages des enfants qui se demandent pourquoi s’en aller ? Pourquoi y aller ?

    Solo Banton
    They want to come round and control,
    We put up their barriers and borders so they can hold we.
    But who made them the judge and the jury ?
    A game you a play whether you chose him or chose me.
    So many in poverty, I can’t believe when I see people sleep on the street,
    And enough of them a flee to protect their family from the financial war you a keep.

    Broussai
    Quand la faucheuse frappe à toutes les portes du village,
    Attendre son tour pour gagner de nouveaux rivages.
    Partir à tout prix, affronter les mauvais présages.
    Y a-t-il un espoir au-delà des barrages ?
    Quand on laisse les nôtres périr au large,
    Notre dignité sombre dans les larmes.
    Comment peut-on se regarder et rire aux larmes ?
    Quand se jouent sous nos yeux tous ces drames.

    Raphaël
    Open the border let we cross,
    And give a message to your boss.
    Every man has the right to make a living,
    Every child has the right to survive.
    And you know sey you get what you giving.
    Let we cross and stay alive !

    REFRAIN

    Et profitons du coup : Dub Inc vient de sortir un nouveau morceau, avec un album qui arrive, toujours dans le coup, et ça pète grave !
    DUB INC - On est ensemble (Official Video)
    https://www.youtube.com/watch?v=1MIygusByo0

    #musique #reggae #dancehall #Dub_Inc #Bouchkour #Komlan #Balik #Naaman #Taïro #Didier_Awadi #Broussai #Solo_Banton #Jahneration #Skarra_Mucci #Naâman #Mellow_Mood #Raphael #SOS_Méditerranée #migrants #frontière

  • Couloir sans fin n°9 au pays du pourtour romain
    http://www.radiopanik.org/emissions/le-couloir-sans-fin/couloir-sans-fin-n9-au-pays-du-pourtour-romain

    COULOIR SANS FIN 9 au pays du pourtour romain

    Météo cosmique

    et entretien avec Kang Byung ki

    autour de l’oeuvre de Francis Bacon

    Exposition collective à Barcelone jusqu’au 6 Juin 2019

    http://www.tpkonline.com

    Playlist :

    Man in the planet – Red Zepoarin

    DJ NS1 SHOW BUSINESS

    BrianEno – Glitch

    The stranglers – MenInBlack

    Shellac-RidingBikes

    SYA-RedDesert

    CabaretVoltaire- Black Mask

    Zack de la rocha – digging for windows here

    the prodigy – invisible sun

    Wheelchair killer truthsayers

    trunks – easter eggs any1

    p margin-bottom : 0.1in ; line-height : 115% ;

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/le-couloir-sans-fin/couloir-sans-fin-n9-au-pays-du-pourtour-romain_06732__1.mp3

  • Alice’s Restaurant
    https://www.nova-cinema.org/prog/2019/172-folk-on-film/folk-on-film-america/article/alice-s-restaurant

    Arthur Penn, 1969, US, 35mm, VO ST FR, 110’

    « You can get anything you want, at Alice’s Restaurant. » chante-t-il sur un riff de guitare rappelant les « rags » (comme dans « ragtime ») des bluesmen redevenus à la mode au milieu des années 60. Arlo Guthrie, fils de Woody, en a entendu des cracks du rag blues, avec d’épiques textes improvisés ou soigneusement écrits, narrant des événements dramatiques ou décalés. C’est cette forme ironique qu’utilise Arlo dans ce morceau de 18 minutes qui ouvre son premier album éponyme. Arthur Penn ("Little Big Man", « Bonnie and Clyde »), voulant filmer le mouvement hippie en plein boum, illustre cette chanson autobiographique amusante. Alice et Ray vivent dans une église désacralisée accueillant tous les copains hippies qui (...)

  • 26 million Americans have taken an ancestry test, and law enforcement is using this data to catch criminals
    https://bonus.usbeketrica.com/article/26-million-americans-have-taken-an-ancestry-test-and-law-enforcem

    Many companies are now offering direct to consumer genetic testing. Which means the police has now access to more DNA data than ever before. In April 2018, California police finally arrested a man suspected of being the Golden State killer, a mysterious individual accused of having raped and murdered a dozen women in the 1970s and 1980s before vanishing into thin air. The news made headlines, not only because the police had been looking for the serial killer for so long, but also because (...)

    #23andMe #AncestryDNA #MyHeritage #génétique #surveillance #ACLU #FamilyTreeDNA

    • Ça me fait penser (en plus grave), à la reconnaissance faciale sur les photos FB. Certaines personnes ont choisi de rester en retrait des réseaux et d’internet, mais en fait, n’importe quel gus qui arriverait à te prendre en photo peut ensuite t’identifier sur la photo et donc, te rendre traçable.
      Comme pendant les manifs, par exemple.

      En gros, on devient tous des auxiliaires de police.

      Le corollaire, c’est que nous vivons dans des États policiers.

      Comme toujours, ça commence avec les méchants et ça finit avec les opposants.

    • @aude_v C’est pour ça que j’apprécie particulièrement le travail de @val_k qui documente des évènements importants sans dévoiler les identités des personnes. Que c’est aussi pour cette raison que les Camille sont une nécessité révolutionnaire de réappropriation par tous de l’espace médiatique. Mais les journalistes, photographes ou vidéastes marchent dans les traces des politiques qui aiment cette surenchère de l’égo dans une société de pouvoir et de fabrication de stars. En plus de la course à l’émotion, il se nourrissent de portes parole ou de chefs, bref, un responsable à mettre dans le cadre de leurs petits écrans avec au moins un visage ou un corps. Comme l’enfant qui réclame la photo de sa mère à la crèche, ils perpétuent la nécessité de l’adoration figurative et nous maintiennent dans cette puérilité. L’idée qu’ils servent la police et le contrôle social ne les effleure même pas.
      #iconodulie

    • Merci @touti !
      Après franchement, c’est super compliqué comme dilemme, il m’arrive de faire des photos où on distingue les gens, j’ai beaucoup flouté par prévention, mais c’est moche, faut bien le reconnaitre, et puis les vêtements ou les sacs servent aussi d’identification, et l’absence d’images pourrait être aussi problématique... Je n’ai toujours pas de réponse figée là dessus. Ce qui me fait réagir par contre c’est quand l’individu (photographe, vidéaste) place son intérêt au dessus de celui des personnes qui pourraient être mises en danger juridique par ses images.

  • "Gilets jaunes" à Montpellier : coupés du monde le samedi
    https://www.midilibre.fr/2019/04/19/gilets-jaunes-a-montpellier-coupes-du-monde-le-samedi,8140406.php

    D’autant que le samedi est traditionnellement journée faste dans l’écusson. En cas de réservations, le sexagénaire, comme d’autres restaurateurs, va jusqu’à récupérer ses clients au-delà du barrage policier. À l’avenant, les commerçants du “marché aux fleurs” s’organisent tant bien que mal. "L’autre jour, les CRS venus des Bouches-du-Rhône ont laissé passer quelques clients, on a apprécié. Mais certaines compagnies restent inflexibles", souffle un garçon de café.

    Depuis plusieurs semaines, la supérette du quartier ferme ses portes vers 13 h 15. Rester ouvert l’après-midi ne valait plus la peine. "Ici, c’est sûr, on n’est pas en danger ! Mais ça ne sert à rien de rester là pour tenir un musée, cela n’a aucun sens", imagent “Lili” et “Nanou”. Les “gérantes intégrées” d’une grande marque de distribution ne parviennent plus à tenir leurs objectifs depuis deux ou trois mois. "Certains riverains partent tout le week-end", pour ne pas rester coincés chez eux. Beaucoup ont changé leurs habitudes et "font les courses à l’extérieur..."

    Ça c’est le cas assez exemplaire : il s’agit de toute la zone derrière la préfecture (le centre du centre-ville…) qui est entièrement bouclée, « préventivement », chaque semaine. Que ça gaze ou que ça gaze pas. Que ça frite ou que ça frite pas, même tarif : on ne passe pas, dès le début de l’après-midi les petites rues sont bloquées. Et ces dernières semaines on a l’impression que ce no-man’s-land policier s’étend. On essaie de faire le tour, et on se retrouve coincé au milieu de la rue de l’Université, et on erre de ruelle en ruelle pour essayer de rejoindre le bas de la Carnourgue et remonter vers le Peyrou.

    • Ah ah, dans le journal imprimé, ils ont titré ça « Pris en otage tous les samedis » :

      Pris en otage par « les forces de l’ordre », donc. J’aimerais croire que c’est un choix éditorial clair du canard, mais j’en doute. Je suspecte plus une phrase automatique : gilets jaunes, manifestation, donc « pris en otage ». (Et zut, Machin, tu nous a collé un titre « Pris en otage par les forces de l’ordre, t’es con ou quoi ? » ; bon, on va changer le titre pour le ouaibe au moins.)

    • Même chose à Toulouse où la place du Capitole, place centrale piétonne qui a toujours été le lieu de toute manifestation est depuis des semaines fermée le samedi. La police va jusqu’à enfermer les familles dans les magasins pendant le passage des cortèges de #gilets_jaunes

  • Team America élimine une centaine d’extrémistes religieux au centre de Paris
    https://www.berliner-kurier.de/news/panorama/macron-verspricht-wiederaufbau-brand-in-zerstoerter-notre-dame-unter

    A Berlin de fiables sources anonymes nous informent sur une nouvelle frappe des marionettes d’élite Team America .

    Les faits : D’après nos sources la marionette incarnant le président de France aurait donné son autorisation préalable à l’intervention de la troupe de choc lors ce que l’ambassadeur étatsunien l’aurait autorisé à choisir entre l’emploi d’une bombe à neutrons laissant intacte la structure du bâtiment et les armes incendiaires dont dispose l’unité spéciale.

    https://www.youtube.com/watch?v=Lrf29R4H9pQ

    D’intenses négotiations par la marionette chef d’état auraient permis de limiter les dégats par rapport au dernier passage à la capitale française de la Team America .

    16.04.19, 06:05 Uhr - Macron verspricht Wiederaufbau
    Brand in zerstörter Notre-Dame unter Kontrolle

    Paris - Dramatische Bilder aus dem Herzen von Paris!

    Nachdem die weltberühmte Kathedrale Notre-Dame am Montagabend in Flammen aufgegangen war, hat die Feuerwehr den Brand in der Nacht auf Dienstag unter Kontrolle gebracht. Kleine Brandnester sind aber auch am Morgen noch zu erkennen. Zuvor war der 96 Meter hohe Mittelturm eingestürzt, wie Fotos zeigten.

    Schon am späten Abend hatte die Pariser Feuerwehr mitgeteilt: Die Grundstruktur des Gebäudes konnte gerettet werden.

    L’analyse politique : Nos amis politologues pensent que la décision du président reflète l’influence politique croissante de l’industrie du bâtiment par rapport à celle du tourisme. Les jours et semaines à venir nous feront sans doute voir les conséquences de la riposte des cercles touristiques.

    #France #Paris #USA #terrorisme #tourisme #immobilier #wtf

  • Tetsuo : The Bullet Man
    https://www.nova-cinema.org/prog/2019/171-killing-2360/shinya-tsukamoto/article/tetsuo-the-bullet-man

    Shinya Tsukamoto, 2009, JP, 35mm, VO ST ANG, 71’

    « Tetsuo III : The Bullet Man » ressemble à nouveau à une version cyberpunk de Hulk. L’acteur anglophone Eric Bossick a les airs fadasses de Superman en complet, lunettes et malette. Et il porte aussi à bout de bras sa femme neurasthénique. Mais l’ennui bascule quand une voiture écrase volontairement son seul bonheur, son gamin sous ses yeux (séquence choc genre western apocalyptique). Totalement abattu, incapable de faire face d’abord, sa colère prend le pas et la machine grandit en lui. La haine produit la mutation, le métal qui s’immisce sous la peau a la texture de la chaire. Mais il semblerait que rien ne soit dû au hasard.... Filmé en HD qui permet toutes les souplesses et la froideur des images crues, ce « Tetsuo » ose (...)

  • « Le journal d’Elvire », récit poétique, historique et féministe de Nathalie Man
    https://www.youtube.com/watch?v=qJP7ftX2AZY

    « Le journal d’Elvire », récit poétique, historique et féministe de Nathalie Man. Parution le 7 juin 2019 aux éditions Le Bord de l’eau.

    http://www.nathalieman.com/le-journal-delvire-en-video
    https://www.mollat.com/livres/2335431/nathalie-man-le-journal-d-elvire-1852-2017-suivi-de-histoire-d-une-femme-du-

    Nathalie Man est une poétesse qui affiche ses textes sur les murs, à Bordeaux, et dans le monde.
    http://www.nathalieman.com/touslespoemes

    #Nathalie_Man #femmes #féminisme #Histoire #historicisation #poésie #littérature #livre
    cc @mad_meg @mona :)

  • Tetsuo : The Iron Man
    https://www.nova-cinema.org/prog/2019/171-killing-2360/shinya-tsukamoto/article/tetsuo-the-iron-man

    Shinya Tsukamoto, 1989, JP, DCP, VO ST ANG, 67’

    Début des années 80, « Akira », le manga de Katsuhiro Otomo fait une entrée fracassante dans la culture populaire du Japon. L’un des personnages, Tetsuo, est un sale gosse humilié par ses amis dont le bras enfle jusqu’à devenir un membre étranger et terrifiant. 1989, « Tetsuo » débarque au cinéma dans le premier film de Tsukamoto. Et là, personne n’en revient indemne ! Tourné dans un noir et blanc granuleux sous ou surexposé, construit sur des séquences hallucinées et hallucinantes, des accélérés hystériques, des stop-motions saccadés, des montages cuts/hypercuts, « Tetsuo » est une fête foraine à lui seul, version trash cyberpunk biomécanique… L’histoire de cet homme peu-à-peu transformé en machine jusqu’à l’effroi nous roue (...)

  • La directive controversée sur les droits d’auteur (et l’article 13) est adoptée par le Parlement européen
    https://www.numerama.com/politique/475565-la-directive-controversee-sur-les-droits-dauteur-et-larticle-13-est

    Le texte de la controversée directive sur les droits d’auteur a été débattu et voté au Parlement européen mardi 26 mars. Le vote est positif. Le débat sur la directive sur les droits d’auteur s’est ouvert mardi 26 mars dans un Parlement européen que l’on ne pourrait pas vraiment qualifié de rempli… Il s’est finalement soldé par un vote en faveur de la directive.

    Un texte jugé déséquilibré La directive européenne sur les droits d’auteur est un texte controversé. Certains articles en particulier, les articles (...)

    #YouTube #bot #législation #copyright #LaQuadratureduNet

    //c0.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2019/03/drapeau-europeen.jpg

    • Je viens de faire un petit survol de la presse en ligne à ce propos ...

      Rappel sur la controverse :

      https://www.numerama.com/politique/387412-pourquoi-la-directive-europeenne-sur-le-droit-dauteur-alarme-tant.h

      Article 11 : péril sur les liens
      L’article 11 entend créer un droit voisin pour les éditeurs de presse, qui leur donnerait un droit « auxiliaire » au droit d’auteur. Selon Bruxelles, qui a présenté la proposition en septembre 2016, il s’agit ici de placer les éditeurs de presse « dans une meilleure position pour négocier l’utilisation de leurs contenus avec les services en ligne qui les utilisent ou en permettent l’accès et pour lutter contre le piratage ».

      Mais cela pourrait avoir des effets désastreux dans la façon dont le net s’organise, ne serait-ce que pour Wikipédia. Avec l’article 11, un internaute voulant ajouter un article de presse dans un article sur l’encyclopédie en ligne, parce qu’il souhaite ajouter une source, devra d’abord demander la permission à l’éditeur pour le citer. Déraisonnable, si l’on connaît la façon dont Wikipédia fonctionne.

      La tuile :

      https://www.01net.com/actualites/la-tres-controversee-directive-droit-d-auteur-vient-d-etre-adoptee-par-le-par

      La bataille entre les opposants et les défenseurs de cette directive a été acharnée. Les géants du web, les youtubers, des encyclopédies en ligne comme Wikipedia et des associations de défense des libertés ont lutté jusqu’au bout contre ce texte qu’ils jugent liberticides. Finalement, ce sont les institutions culturelles, éditeurs, journalistes, associations d’ayant-droits et artistes qui soutenaient cette directive qui ont gagné. Ils triomphent aujourd’hui.

      Flagrant délire de complotisme en direct ce matin sur France-Inter :

      https://www.nextinpact.com/brief/directive-droit-d-auteur---les-gafa--des---terroristes-pac-man---selon-c

      Ce matin, sur France Inter, Jean-Marie Cavada a qualifié pour sa part les Gafa de « terroristes Pac-Man », voulant manger l’argent de la culture, sans vouloir payer. Il les a accusées de « corruption », de mensonges sur le thème de la directive sur le droit d’auteur (1’06’10).
      Google aurait ainsi payé 300 euros « beaucoup » d’opposants venus manifester dans la rue ce week-end. En réalité, le groupe de défense des droits numérique EDRi a pris en charge une partie des frais supportés par quelques militants venus rencontrer des eurodéputés quelques semaines avant ces manifestations. Une douzaine de personnes étaient concernées (voir cet article de TechDirt ou sur Medium)
      Cavada s’en est pris aussi à Wikipédia. Le site encyclopédique a fait campagne contre le copyright « avec l’argent de Mozilla, c’est-à-dire la fondation de Google », assure-t-il. France Inter ne l’a pas une seule fois contredit.
      Directive Droit d’auteur : les GAFA, des « terroristes Pac-Man » selon Cavada

      Wikipédia a lutté jusqu’au bout :

      https://www.telerama.fr/medias/a-lheure-du-vote,-wikipedia-lutte-encore-contre-la-directive-europeenne-sur

      Quelles sont les solutions pour protéger efficacement le droit d’auteur sur Internet ?
      Durant tout le cheminement, il y a eu des contre-propositions, notamment dans les sous-commissions. Chez Wikipédia, nous disposons de solutions technologiques, mais le principal outil pour protéger et faire respecter le droit d’auteur est l’humain. On a la chance de pouvoir compter sur une communauté bénévole très efficace. Ce n’est pas forcément applicable aux plateformes à but lucratif… mais cela peut servir d’exemple. Nous sommes le quatrième site le plus visité de France, avec près de 30 millions de visiteurs uniques par mois, et nous arrivons à respecter le droit d’auteur. Or, tous les jours sur l’encyclopédie, nous corrigeons des articles qui relèvent du plagiat et nous supprimons des photos non libres de droit récupérées sur Google Images. Beaucoup de Wikipédiens se sont formés au droit d’auteur sur le tas afin de pouvoir être vigilants et pouvoir, aussi, répondre aux internautes pour expliquer pourquoi ils suppriment certains contenus. C’est un autre manque de cette directive : elle ne prévoit pas de garde-fous. Une fois que ces plateformes auront supprimé des contenus incriminés, ceux qui les avaient mis en ligne ne pourront plus avoir gain de cause
      .../...
      Le mouvement Wikimédia invite les eurodéputés à rejeter ces articles. Nous enjoignons aussi les internautes à les contacter. La version allemande de Wikipédia a fermé ses portes durant vingt-quatre heures le 21 mars dernier, et de grands rassemblements ont donc eu lieu à travers l’Europe samedi 23 mars. Nous croyons encore qu’un rejet est possible. On aurait aimé que les eurodéputés nous répondent. Beaucoup d’entre eux se sont offusqués de recevoir beaucoup d’appels et de mails. Mais quand on réforme le droit d’auteur sur Internet, il faut s’attendre à susciter des réactions. A eux de s’expliquer. Le débat est possible et sans se faire traiter de robot ou de terroriste comme cela a été le cas ! C’est cette contradiction qui permet d’améliorer les textes. Nous troublons ces vieux modèles de lobby contre lobby, c’est ce qui gêne les eurodéputés. Or le mouvement Wikimédia tente d’introduire l’internaute comme un autre acteur, qui peut être à la fois lecteur et créateur. C’est cette troisième voix qu’on veut représenter. Bruxelles demande qu’on participe à de grandes consultations au début des discussions. Le but de cette logique serait de répondre aux internautes lors du vote final. La pétition #SaveTheInternet, qui rassemble plus de 5 millions de signatures – un record – prouve que cette directive ne satisfait pas de très nombreuses personnes.

      Libre circulation de l’information et des idées : à mon humble avis, c’est plié.

      (Et comme un malheur n’arrive jamais seul, ma ligne fixe est out. Tapé la causette avec le technicien de chez Orange (ben oui, chaque fois que ma box décroche je vais jeter un œil sur la route pour voir si la ligne n’est pas par terre). Il m’a avoué n’avoir jamais vu un réseau dans un tel état de décrépitude. Plusieurs semaines d’attente si tout va bien. Pour l’instant je me dépanne avec un point d’accès en 4G mais vu que la couverture réseau est très aléatoire dans ma cambrousse, c’est pas gagné. Et je viens d’apprendre que le web indé est en deuil. Triste journée..).

  • ce qui se passe à Ferguson mérite quelques secondes d’attention. Depuis 2014 les militant.e.s là-bas qui ont impulsé le mouvement #BlackLivesMatter meurent les uns après les autres. De mort violente.
    L’hypothèse d’une série d’exécutions commises par un groupe de tueurs suprémacistes blancs ne peut plus être étouffée, même si la police et la justice s’y emploient fermement.
    Police, the FBI and Homeland Security have monitored black activists throughout the country, especially after Michael Brown’s killing.” D’autres témoignages glaçants et des précisions importantes dans cet article du média indépendant Black Agenda Report.

    The Fight for Justice Takes Its Toll on Ferguson Activists | Black Agenda Report
    https://www.blackagendareport.com/fight-justice-takes-its-toll-ferguson-activists
    http://www.blackagendareport.com

    Darren Seals, one of the two activists who were shot and found in burning cars, had said in a November 2014 Facebook post that he had been shot before. Some activists in St. Louis also often suffer from depression and isolation, and have limited access to therapy and other resources.

    St. Louis is one of the most segregated cities in the US, with Delmar Blvd. dividing the more affluent white population from neighborhoods that are up to 98 percent black in North St. Louis. The Ferguson protests in 2014 were a flash-point, but “there’s a long history of this kind of violent reaction to black folks in St. Louis generally, and certainly violent reaction to protesters,” said Blake Strode, the executive director of ArchCity Defenders, a nonprofit civil rights law firm that has worked on dozens of cases of police brutality.

    “St. Louis has the highest murder rate in America.”

    Besides the unexplained deaths, Ferguson activists have experienced myriad threats to their physical and mental well-being. In 2014, one young activist, Josh Williams, was arrested after lighting a garbage can on fire while protesting the police killing of another black man, Antonio Martin, according to activists. He was convicted a year later, after pleading guilty for arson, burglary, and theft, and sentenced to prison for eight years. He told Vice News that his harsh sentence was to make an example out of him, and that prison guards verbally abuse him with racist slurs.

    https://seenthis.net/messages/768521

    • Je me permets de libérer ici l’entièreté du thread trèsimportant de Olivier Cyran :

      Sans vouloir ajouter à l’accablement général – mais ce qui se passe à Ferguson mérite quelques secondes d’attention. Depuis 2014 les militant.e.s là-bas qui ont impulsé le mouvement #BlackLivesMatter meurent les uns après les autres. De mort violente.
      https://twitter.com/OlivierCyran/status/1108279806104428544
      Etats-Unis. L’agence de presse officielle du capitalisme américain Associated Press reconnait enfin les assassinats ciblés d’animateurs de protestations antiracistes. @rebel_workers @OlivierCyran
      Puzzling number of men tied to Ferguson protests have died
      https://twitter.com/contre_capital/status/1108083463557709824

      Deandre Joshua a été abattu d’une balle dans la tête puis brûlé dans sa voiture en 2014, au plus fort des protestations qui avaient suivi le meurtre par un policier blanc d’un jeune homme noir désarmé de 18 ans, Michael Brown.
      Son camarade Darren Seals, vu sur Internet en train de réconforter la mère de Michael Brown, a connu le même sort deux ans plus tard. Le corps criblé de balles, la voiture incendiée. Dans ces deux affaires l’enquête n’a toujours rien donné.
      Marshawn McCarrel, de Columbus, dans l’Ohio, très impliqué lui aussi dans les mobilisations de Ferguson, meurt en février 2016 d’une balle dans la tête. Les enquêteurs concluent... au suicide.
      En mai 2017, deuxième "suicidé" par balle : Edward Crawford Jr., 27 ans. C’est lui qu’on voit retourner une grenade lacrymogène aux envoyeurs sur cette photo célèbre, couronnée d’un prix Pulitzer.
      Octobre 2017 : le corps sans vie de Danye Jones, autre jeune militant de Ferguson, est retrouvé pendu à un arbre dans le jardin de sa maison. Suicide, continue de marteler la police. Lynchage, accuse sa mère.
      Un mois plus tard, c’est au tour de Bassem Masri de succomber. Cet Américano-Palestinien de 31 ans s’était fait remarquer par ses « livestreams » téméraires au cœur des manifestations violemment réprimées de Ferguson. Cette fois, la police conclut à un décès par overdose.
      Incroyable : c’est au sixième mort seulement que des soupçons commencent à affleurer dans la presse mainstream – grâce notamment à cet article de l’agence American Press (AP), beaucoup repris aux USA et utilisé comme source pour ce thread. 
      L’hypothèse d’une série d’exécutions commises par un groupe de tueurs suprémacistes blancs ne peut plus être étouffée, même si la police et la justice s’y emploient fermement.
      À Ferguson, cela fait des années pourtant que les militant.e.s qui ont allumé la mèche de BlackLivesMatter vivent dans la peur. Cori Bush, une figure du mouvement, évoque « le harcèlement, les intimidations, les menaces de mort et les tentatives d’assassinat » dont elle fut et continue d’être la cible. La maison de Cori Bush a été vandalisée, sa voiture percutée et envoyée dans le décor pendant qu’elle conduisait. Un jour un inconnu lui tire dessus alors qu’elle est au volant, manquant de tuer sa fille de 13 ans. On peine à concevoir le mélange de stress, de deuil, de colère, de terreur et d’impuissance dans lequel vivent les rescapé.e.s de la lutte de 2014. Inutile de préciser qu’elles n’ont aucune aide à attendre d’une police notoirement raciste – et peut-être impliquée elle-même dans ce qui ressemble fort à une série d’assassinats politiques. Sans doute que dans dix ou vingt ans Hollywood en tirera un film à oscars – on essaiera d’attendre moins longtemps pour témoigner de la solidarité aux militant.e.s en danger.
      “Police, the FBI and Homeland Security have monitored black activists throughout the country, especially after Michael Brown’s killing.” D’autres témoignages glaçants et des précisions importantes dans cet article du média indépendant Black Agenda Report.
       https://www.blackagendareport.com/fight-justice-takes-its-toll-ferguson-activists

  • Mon anarchisme
    https://infokiosques.net/spip.php?article1638

    Ce texte a été écrit suite à la publication du texte « Contre l’anarchisme, un apport au débat sur les identités ». Ce n’est pas un dialogue avec des marchands d’idées qui se permettent sournoisement, et assez facilement, de cracher sur un courant très divers qu’ils sont incapables de comprendre. C’est par contre une « réponse à une réponse » qui a été faite à ce texte, et qui #M'a semblé tout aussi navrante que le texte lui-même. (Présentation publiée sur le site des éditions Diomedea.)

    M

    / #Anarchismes,_anarchie, Infokiosque fantôme (partout)

    https://diomedea.noblogs.org/post/2018/03/19/mon-anarchisme #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/mon_anarchisme-cahier.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/mon_anarchisme-pageparpage.pdf

  • Terroristin Rasmea Odeh : Sprengsatz des Antisemitismus in Berlin - Reportageseite - Tagesspiegel
    https://www.tagesspiegel.de/themen/reportage/terroristin-rasmea-odeh-sprengsatz-des-antisemitismus-in-berlin/24105198.html

    Voilà, on savait déjà que le combat contre l’impérialisme étatsunien et son porte-avion en Palestine sont la continuation du génocide nazi à Auschwitz. Cette vue des choses constitue la raison d’être de l’état allemand qui a pourtant négligé l’introduction de lois de censure assez efficaces pour faire taire toute opinion divergeante.

    Résultat : Une femme haïe par tous (à croire la totalité de la presse berlinoise d’aujourd’hui) nous expliquera des choses sur le combat des femmes palestiniennes. C’est une occasion de rencontrer et d’écouter une combattante du front populaire de libération de la Palestine afin de se faire une impression différente de la pensée unique dispersée par les médias bourgeois.

    Ce soir, 18:00 heures, Waterloo-Ufer 5 -7, 10961 Berlin–Kreuzberg

    Ihr Attentat riss vor 50 Jahren zwei Menschen in den Tod. Rasmea Odeh kämpft immer noch gegen Israel, jetzt spricht die Terroristin in Berlin. Die Politik ist entsetzt – aber hilflos.

    Ah bon. Voici la position de ses amis aux USA.

    Justice For Rasmea !
    http://justice4rasmea.org/about

    Rasmea Odeh is a leading member of Chicago’s Palestinian, Arab, and Muslim communities, and her decade of service in Chicago has changed the lives of thousands of people, particularly disenfranchised Arab women and their families. She has been with the Arab American Action Network (AAAN) since 2004, and is responsible for the management of day-to-day operations and the coordination of its Arab Women’s Committee, which has a membership of nearly 600 and leads the organization’s work in the areas of defending civil liberties and immigrants’ rights. She is a mentor to hundreds of immigrant women, as well as many members of the AAAN’s staff and board, and is a well-known and respected organizer throughout Chicagoland, the U.S. and the world.

    In 2013, Rasmea received the Outstanding Community Leader Award from the Chicago Cultural Alliance, which described her as a woman who has “dedicated over 40 years of her life to the empowerment of Arab women, first in her homes of Palestine, Jordan and Lebanon, where she was an activist and practicing attorney, and then the past 10 years in Chicago.”

    Rasmea is a community icon who overcame vicious torture by Israeli authorities while imprisoned in Palestine in the 1970s, and an example for the millions of Palestinians who have not given up organizing for their rights of liberation, equality, and return.

    Voici quelques sources supplémentaires.

    Alle hassen Rasmea Odeh:

    Bild-Zeitunhg
    http://lili.de/u/ix98n

    B.Z. Berlin
    http://lili.de/u/kj1m4

    Tagesspiegel
    http://lili.de/u/7ld1j

    Der Wikipedia Artikel zu Rasmea Odeh sagt viel über ihren Prozeß in den
    USA aber nicht über ihre politische Arbeit. Man muß also hingehen, um
    darüber etwas zu erfahren.
    https://en.wikipedia.org/wiki/Rasmea_Odeh

    Relevante Infos gibt es auf den Seiten der elektronischen Intifada
    https://electronicintifada.net/tags/rasmea-yousef-odeh

    Diese Soliseite stammt aus der Zeit Ihres Kampfe sgegen die Ausweisung
    aus den USA
    http://justice4rasmea.org

    https://en.wikipedia.org/wiki/Popular_Front_for_the_Liberation_of_Palestine
    https://en.wikipedia.org/wiki/George_Habash
    https://en.wikipedia.org/wiki/Leila_Khaled

    Infos über die Geschichte des Veranstaltungsorts, die ehemalige
    Passierscheinstelle für Westberliner, die Tagesvisa für Ostberlin
    benötigten.

    Berliner Zeitung
    http://lili.de/u/ra1ip

    TAZ
    http://www.taz.de/!5110318

    Adresse auf berlin.de
    http://lili.de/u/gado7

    Dersim Kulturgemeinde Berlin
    Waterloo-Ufer 5 -7
    10961 Berlin–Kreuzberg
    Telefon 030-61283113

    Homepage des Vereins
    https://dersim-cemaati-berlin.de.tl

    #Allemagne #Berlin #Palestine #Terrorisme #FPLP

  • Streaming : la réalité angoissante des influenceurs chinois de YY
    https://www.ladn.eu/media-mutants/realite-angoissante-live-streaming-chinois-documentaire

    Le documentaire « People’s Republic of Desire », réalisé par Hao Wu et projeté pour la première fois en France mardi 12 mars à China Connect, montre l’envers du décor de la plate-forme chinoise de live-stream YY. Le film, tourné façon Black Mirror, suit le quotidien de deux influenceurs.

    Comme tous les jours, Shen Man, 22 ans, se remaquille avant de commencer son show en live sur YY, plate-forme chinoise équivalente à Twitch. Elle est dans son appartement, derrière un ordinateur, équipée d’un casque, d’un micro et d’une webcam. Shen Man salue, sourire aux lèvres, les personnes qui la regardent, chante de temps en temps, raconte des blagues, parle de sa poitrine, répond à quelques questions que lui posent ses dizaines milliers de spectateurs. Shen Man, est l’une des protagonistes du documentaire « People’s Republic of Desire » de Hao Wu, projeté pour la première fois en France mardi 12 mars lors de l’événement China Connect à Paris, et disponible sur la plate-forme Amazon Prime.

    Contrairement à Youtube ou Instagram, le modèle de YY ne repose pas sur des marques voulant faire de la publicité via les influenceurs, mais sur un système de votes et de cadeaux. Similaire aux systèmes de tips et d’abonnement de Twitch en plus exacerbé. Pour devenir populaire et gagner de l’argent, les influenceurs doivent récolter un maximum de cadeaux virtuels, des fleurs et des bijoux notamment, de la part de leurs spectateurs. Ces cadeaux sont ensuite reconvertis en argent. De quoi permettre à Shen Man de gagner environ 40 000 dollars par mois. Le salaire de certains atteint 200 000 dollars mensuel.
    Losers et nouveaux riches

    Les fans les plus pauvres - que les utilisateurs de la plate-forme appellent parfois les « Diaosis », c’est-à-dire « losers » - ne peuvent se permettre que de petits cadeaux. Certains sont tout de même capable de dépenser une grande partie de leur salaire pour faire plaisir à leur idole, qu’ils considèrent comme un ami virtuel voire plus. L’une des fans interrogés dans le documentaire dit que Shen Man représente tout ce qu’elle aimerait être, un autre dit que c’est la petite amie idéale. Shen Man et Big Li sont eux-mêmes d’anciens « Diaosis » devenus riches.

    Les gros sous ne viennent pas de ces fans, mais de spectateurs plus riches appelés « Tuhao » (nouveaux riches). En offrant des cadeaux chers, ils se font repérer par l’hôte qui les remercie en direct. Reconnaissance ultime pour les utilisateurs de YY. « J’ai un certain contrôle sur l’hôte et je suis mis sur un piédestal par les fans », résume l’un de ces spectateurs riches dans le documentaire. Parmi cette catégorie d’utilisateurs, certains dépensent des sommes colossales. Les live-streamers les plus populaires sont généralement sponsorisés par l’un de ses spectateurs ultra-riches, un « patron », qui lui-même fait partie d’une agence. Pendant le concours annuel organisé par YY pour élire les hôtes les plus populaires, les patrons peuvent payer plusieurs millions de dollars pour faire gagner leurs poulains. Les agences sont aussi là pour coacher les hôtes et hôtesses, et prennent une commission de 20 % sur leurs revenus. La plate-forme YY prend, quant à elle, 60 % de leur revenu selon le documentaire.

    #Live_stream #Chine #Télévision #Internet