provinceorstate:new york

  • La Cour suprême américaine exclut la question de la nationalité du #recensement de 2020 [et refuse d’apporter des limites au #gerrymandering]
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/27/la-cour-supreme-americaine-exclut-la-question-de-la-nationalite-du-recenseme

    Les arguments avancés par l’administration Trump pour justifier sa décision ne tenaient pas. Il s’agit d’un revers pour le président, qui s’est impliqué dans le dossier.

    La Cour suprême des Etats-Unis a infligé un revers, jeudi 27 juin, à l’administration Trump en lui interdisant d’ajouter une question sur la nationalité dans le prochain recensement de la population, prévu en 2020. Dans sa décision « Department of commerce v. New York », elle a estimé que les arguments avancés par le département du commerce, dont dépend le bureau du recensement, pour justifier sa décision ne tenaient pas.

    Il s’agit d’un revers pour le président républicain, qui s’est impliqué à plusieurs reprises dans le dossier. « Pouvez-vous imaginer un recensement dans lequel vous n’auriez pas le droit de dire si quelqu’un est Américain ou pas ? », « ce serait totalement ridicule », déclarait-il encore mi-juin. En mars 2018, l’administration Trump avait décidé de réintroduire une question sur la nationalité, abandonnée depuis le recensement de 1950, dans les formulaires pour le recensement de 2020. La décision, prise par le secrétaire d’Etat au commerce, Wilbur Ross, avait suscité un tollé chez les démocrates.

    Selon eux, la question risque d’intimider les étrangers en situation irrégulière et donc d’entraîner une sous-estimation des populations des Etats abritant de nombreux immigrés, qui s’avèrent être souvent démocrates. Une vingtaine d’Etats, comme la Californie ou New York, ainsi que des grandes villes, comme Chicago ou San Francisco, et des défenseurs des droits des étrangers ont saisi la justice, et un juge fédéral de New York a entamé l’examen de leur plainte le 5 novembre 2018. Le gouvernement a contre-attaqué devant la Cour suprême des Etats-Unis pour lui demander de circonscrire les preuves recevables par le juge new-yorkais, et notamment d’écarter des dépositions de certains responsables du secrétariat au commerce.

    Le bureau du recensement avait mis l’administration Trump en garde sur les conséquences négatives d’une telle question. Ses experts avaient évalué qu’au moins 1,6 million de personnes se garderaient de participer au recensement si on leur demandait leur nationalité.
    Ils ont depuis revu leurs estimations pour les porter à 6,5 millions de personnes (sur une population totale d’environ 320 millions), selon les documents judiciaires présentés à la Cour suprême. Le recensement, qui doit se tenir obligatoirement tous les dix ans selon la Constitution, conditionne l’octroi de 675 milliards de dollars de subventions fédérales et le nombre de sièges à la Chambre des représentants attribués à chaque Etat.

    Sans se prononcer sur le bien-fondé de la question, la Cour suprême a estimé que les justifications de Wilbur Ross étaient « artificielles ». « On nous a présenté une explication qui n’est pas cohérente avec ce que les archives révèlent du processus de décision et des priorités de l’administration », écrit-elle à une courte majorité (cinq juges sur neuf).

    Elle laisse toutefois la porte ouverte pour que le gouvernement Trump fournisse des explications plus convaincantes. Mais le calendrier est serré : les formulaires du recensement 2020 doivent être imprimés cet été. L’ACLU, la puissante organisation de défense des libertés civiles, a immédiatement salué « une victoire pour les immigrés et les communautés de couleur en Amérique ».

    Dans une autre décision, la Cour suprême des Etats-Unis a refusé de fixer des limites au gerrymandering, l’art subtil du découpage électoral destiné à favoriser le parti au pouvoir. Après avoir botté en touche à plusieurs reprises sur ce sujet, elle a refusé d’invalider deux cartes électorales, l’une en Caroline du Nord jugée trop favorable aux républicains, l’autre dans le Maryland qui avantageait les démocrates.
    La décision a été prise à une courte majorité : les cinq juges conservateurs ont estimé qu’il n’était pas du ressort des tribunaux de s’immiscer dans cette question politique. Leurs quatre collègues progressistes ont pris une position contraire.

  • Dans Churchill, Manitoba (https://inculte.fr/produit/churchill-manitoba ), Anthony Poiraudeau a écrit un très beau premier chapitre à propos de la rêverie à partir des cartes.

    Il y a deux ans, sur Seenthis (https://seenthis.net/messages/636328 ), @odilon envoyait le lien vers cet effort singulier de cartographie consistant à signaler, sur une carte de New York et de ses environs, toutes les immeubles dont le toit avait vue sur la statue de la liberté.

    Je suis resté longtemps à rêvasser sur cette carte, beaucoup plus à propos de la façon dont elle avait du être conçue qu’à propos des rues du Sud de Manhattan.

    Puis m’est venue la pensée que, nécessairement, l’un de ces points rouges de la carte devait matérialiser l’immeuble dans lequel avait vécu Jan Karski, dont on voit la vue de ses fenêtres dans Shoah de Claude Lanzmann

    Puis j’ai repensé au cours de perspective en première année aux Arts Déco.

    Et à partir de là inutile de vous dire que j’étais lancé.

    Soit A la recherche du troisième point de fuite (https://www.desordre.net/v1/mitterrand/index.htm ), un récit hypertextuel ou lectrices et lecteurs sont invités à rechercher ce fameux troisième point de fuite en suivant les petites catapultes que sont les liens hypertextuels.

    Et pour achever de vous encourager, ou de vous décourager, ou encore de vous donner une indication, ou bien encore de vous piéger je précise qu’en perspective tous les points de fuite ne figurent pas sur le dessin.

    Bon voyage (bonne rêverie à partir d’une carte).

  • Taxi loan abuses part of a broader pattern in New York | American Banker
    https://www.americanbanker.com/opinion/taxi-loan-abuses-part-of-a-broader-pattern-in-new-york

    An investigation by The New York Times earlier this week suggested that the massive collapse in New York City taxi medallion prices since 2014 was not primarily the result of new competition from Uber and Lyft. Instead it was the inevitable outcome of unsustainable lending practices.

    Low-paid cab drivers who dreamed of becoming their own bosses took out loans that required them to pay $1 million or more. The payments often covered only the interest that borrowers owed, and interest rates spiked if the loans were not repaid within a few years. From the lenders’ standpoint, the loans only made sense as long as medallion prices continued to rise.

    Cabbies, many of them immigrants, suffered harsh consequences after taking out loans with terms they did not fully understand.

    Cab drivers who dreamed of becoming their own bosses took out loans that required them to pay $1 million or more.

    Since the articles were published, various politicians have floated potential responses that are narrowly targeted at taxi medallion lending.

    New York City Mayor Bill de Blasio ordered a probe of taxi loan brokers. Other local officials suggested that the city should buy onerous loans at discounted prices and then forgive much of the debt.

    Sen. Charles Schumer, D-N.Y., asked the National Credit Union Administration to conduct a review of supervisory practices at institutions that engage in taxi medallion lending.

    But taxi drivers are not the only businesspeople who regularly get deceived by unscrupulous lenders. So do contractors, restaurateurs and the owners of various other kinds of struggling small businesses. Many high-cost business lenders are based in New York, where unusually favorable laws provide a haven to these companies.

    Some aspects of the New York City taxi loan market were unique. For example, local officials had a vested interest in keep medallion prices high, since the city was generating revenue from the proceeds of sales. Indeed, the Times showed that government officials enabled lending that has put many borrowers in dire straits.

    “The City of New York, more or less, is our partner,” Andrew Murstein, president of Medallion Financial, said in a 2011 interview.

    But in other ways, the loans to cab drivers resembled deceptively marketed loans that have ensnared a wide variety of cash-strapped small-business owners.

    Because the New York City taxi loans were classified as business loans, rather than consumer loans, they did not have to include standard disclosures regarding interest rates. They often included large fees and terms that unsophisticated borrowers did not understand.

    And according to the Times, some taxi medallion lenders used a tool that under New York law offers a uniquely powerful way to collect on business debt. Lenders in the Empire State can require applicants for small-business loans to sign a document called a confession of judgment, which prevents them from contesting any subsequent allegation that they have fallen behind on their payments.

    A Bloomberg News investigation last year found that merchant cash advance companies, which offer high-cost financing to small businesses across the country, have at times abused New York’s court system by forging documents and lying about how much money they are owed in order to obtain speedy judgments that cannot be contested by the borrower.

    Small businesses that use merchant cash advances are required to make daily payments based on a percentage of their daily revenue. The merchant cash advance firms avoid complying with New York’s strict usury rules by classifying their financing not as a loan, but rather as a purchase of the company’s future credit card receipts.

    The Bloomberg articles also chronicled the role of New York City marshals — mayoral appointees who enforce the court judgments, get a cut of the proceeds, and have been accused in some cases of improperly seeking to collect money outside of the city.

    As evidence of business lending abuses in New York has mounted, little change has occurred at the state level, though there does appear to be a growing appetite for reform.

    Last year, the New York State Department of Financial Services argued in a report that borrower protection laws and regulations should apply equally to all consumer lending and small-business lending activities.

    The Bloomberg investigation reportedly sparked probes by the New York attorney general’s office and the Manhattan district attorney’s office. On Thursday, Bloomberg reported that the Federal Trade Commission has also opened an investigation of potentially unfair or deceptive practices in the merchant cash advance industry.

    The loan practices that hurt taxi drivers are part of a broader pattern in New York, which has become the nation’s capital for predatory business lending. It remains to be seen whether state lawmakers and regulators will connect the dots.

    Bankshot is American Banker’s column for real-time analysis of today’s news.

    #USA #New_York #Taxi #Betrug #Ausbeutung

  • Opinion | How New York Taxi Drivers Got Mired in Debt - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/05/22/opinion/letters/new-york-taxi-drivers.html

    Readers decry unscrupulous lending practices and sympathize with the unwitting drivers whose lives were ruined.

    May 22, 2019

    The New York attorney general’s office said Monday it had opened an inquiry into more than a decade of lending practices that left thousands of immigrant taxi drivers in crushing debt.

    To the Editor:

    “Driven to Despair,” by Brian M. Rosenthal (“Taken for a Ride” series, front page, May 19), is both shocking and significant. It explains how medallion brokers and unscrupulous bank loan sharks have for personal profit put many thousands of unsophisticated New York City taxi drivers in debt and ruined their and their families’ lives by manipulating the taxi medallion business and writing risky loans.

    New York City and New York State governments need to exert better, fairer control of the taxi medallion business, help debt-ridden drivers and punish severely those money-grubbing entrepreneurs who have profited unduly at the expense of others.

    Norton Mezvinsky
    New York

    To the Editor:

    The corrupt practices outlined in this valuable exposé have created a new genre of poverty among taxi drivers. Many can no longer afford to drive, while others can barely afford routine maintenance and their cabs are often in need of repair. The same situation exists in Chicago. Restitution must be paid to those who were duped by city governments eager for revenue.

    The other half of the story that requires documentation is how Uber and Lyft grew up unimpeded by rules that applied only to taxi drivers, creating an environment of unfair competition.

    Bruce Joshua Miller
    Chicago

    To the Editor:

    Why in the world did New York City allow the value of medallions to rise and fall, such that industry leaders “steadily and artificially drove up the price of taxi medallions, creating a bubble that eventually burst”?

    Why not simply set a fixed price adjusted for inflation that drivers could pay, period? All the problems described in your article would have been avoided.

    Jean-François Brière
    Delmar, N.Y.

    #USA #New_York #Taxi #Betrug #Ausbeutung

  • Dimanche, profité des « Médiévales du Pic Saint-Loup » pour découvrir le village de Saint-Martin-de-Londres, 25 minutes au Nord de #Montpellier, juste derrière le Pic Saint-Loup.

    Ouh là : mais c’est très très très joli comme bled ! (Résumé des épisodes précédents : l’Hérault c’est très beau, et les villages sont très jolis.) Autour de l’église (médiévale tout ça), c’est carrément superbe (mais genre : digne de Game of Thrones, si tu as des millenials à motiver).

    Est-ce que ça vaut le coup de venir depuis New York pour la visite ? Certes non. Mais s’il y a un festival de la petite cuillère en bois de micocoulier ou une fête de la fourche en terre cuite, alors ça vaut le coup de prendre la voiture.

    Et figure-toi qu’on a croisé une jeune femme déguisée à la mode médiévale qui se promenait avec une fourche en bois de micocoulier (qu’on en a parlé récemment ici). C’est là que tu te dis que tu es devenu un vieux shnock, quand tout d’un coup tu t’arrêtes stupéfait dans le rue, que tu rassemble tes gamins pour leur expliquer : « oh, regardez, ça c’est une fourche en bois de micocoulier blah-blah-blah sur Seenthis… » (ma grande : « ok papa, c’est pas du tout intéressant ton truc là »).
    https://seenthis.net/messages/780075

    Au retour on est passés voir le Pic Saint-Loup de plus près. Ça c’est un beau pic ! Quand les gamins seront plus grands, faudra voir à randonner par là.

    Et en redescendant par la route, on arrive en surplomb du village de Saint-Jean-de-Cuculles (je t’ai dit que les villages sont très jolis, ici ?). Alors là aussi j’aurais bien fait la leçon aux gamins comme quoi « on en a parlé sur Seenthis… », mais à ce moment tout le monde roupillait déjà à l’arrière :
    https://seenthis.net/messages/405156

    • (Emmener une pré-ado à une expo photo, c’est un peu pareil.
      – On fait quoi, là ?
      – on se promène dans le bâtiment, on s’arrête devant chaque photo, on prend un air inspiré puis on passe à la suivante.
      – Ah ...
      – Oui, c’est comme ça.
      – Et si on court, on a le droit de sortir plus vite ?
      )

    • Même constat avec l’expo précédente, celle d’Andy Summers. Autant mes gamins apprécient les expos de tableaux (ils donnent leur avis, ils choississent leurs préférés, ils discutent avec les adultes présents, parfois ils font un dessin à partir de leur tableau préféré…), autant l’expo de photo, ils ont été juste polis à attendre que ça se passe.

  • Women paint their clothes with red in protest against the J. Marion Sims statue in New York, known as the “father of modern gynaecology” the protestors highlighted the doctor performed painful surgeries on enslaved black women without consent or anaesthesia


    https://twitter.com/womensart1/status/1121671458327896065

    La statue a été déplacée en 2018

    New York City’s Public Design Commission voted unanimously on Monday to remove the statue of J. Marion Sims, a 19th century surgeon who conducted experimental operations on female slaves, from its place of honor in Central Park.

    It was the first decision to alter a prominent New York monument since Mayor Bill de Blasio called for a review of “symbols of hate” from city property eight months ago, in the wake of the white supremacist protest in Charlottesville, Va., that left one person dead.

    A commission that Mr. de Blasio created to make recommendations about how to evaluate the city’s monuments and other public images had proposed that the Sims statue be removed.

    The Parks Department will remove the statue, at 103rd Street, near the northeast corner of Central Park, at 8 a.m. Tuesday, according to Natalie Grybauskas, a mayoral spokeswoman.

    https://www.nytimes.com/2018/04/16/nyregion/nyc-sims-statue-central-park-monument.html

    Déplacée pour la seconde fois mais toujours debout

    A bronze statue by Ferdinand Freiherr von Miller (the younger), depicting Sims in surgical wear,[42] was erected in Bryant Park, New York, in 1894, taken down in the 1920s amid subway construction, and moved to the northeastern corner of Central Park, at 103rd Street, in 1934, opposite the New York Academy of Medicine.[23][43] The address delivered at its rededication was published in the Bulletin of the New York Academy of Medicine.[44] This is the first statue erected in the United States in honor of any physician. The statue became the center of protests in 2017 due to Sims’ operations on enslaved black women.[45] Vandals defaced the statue with the word RACIST and painted the eyes red.[46] In April 2018, the New York City Public Design Commission voted unanimously to have the statue removed from Central Park and installed in Green-Wood Cemetery, near where Sims is buried.[43]

    https://en.wikipedia.org/wiki/J._Marion_Sims

    #grand_homme #chirurgie #racisme #gynécologie #femmes
    #James_Marion_Sims

  • #Vito_Ricci & #Lise_Vachon
    http://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/vito-ricci-lise-vachon

    Vito Ricci grown up in Brooklyn and Lise Vachon in Montreal. Now both living in Queens, New York.

    Photo (c) Laurent Orseau

    Playlist at the end of the page.

    Vito Ricci’s leading edge instinct and creativity have made him a vital and prolific composer of illuminating and compelling works. Infused with poignancy and honesty, his music has the power to linger in the listener’s memory. An artist who has been called “composer of wide ranging and obsessively fascinating collection of works” by the Wire, and his soundtracks compared to “heirloom seeds put back in circulation” byPitchfork and “elegant and snappy” by the New York Times. Vito Ricci has been on the leading edge of the downtown music scene since 1979.

    During his thirty-year-plus career, Mr. Ricci has scored over fifty (...)

    #Jacob_Burkhardt #Zummo #Ursula_Mamlok #Byard_Lancaster #FLie_lux_Quartet #Eleanor_Cory #Ornette_Coleman #The_Woster_Group #Blue_Gene_Tyranny #Rashied_Ali #Martin_Goldray #Bob_Holman #Jacob_Burkhardt,Zummo,Ursula_Mamlok,Byard_Lancaster,FLie_lux_Quartet,Eleanor_Cory,Ornette_Coleman,The_Woster_Group,Lise_Vachon,Blue_Gene_Tyranny,Vito_Ricci,Rashied_Ali,Martin_Goldray,Bob_Holman
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/vito-ricci-lise-vachon_06556__1.mp3

    • #arf !

      As Popular Mechanics’ Kyle Mizokami reported in 2017, this is not the first time this sort of thing has happened. During flight testing in 1956, a Grumman F-11 Tiger flying from Grumman’s test facility in Riverhead, New York fired a burst from four 20mm cannons toward the Atlantic Ocean. The pilot then entered a steeper dive, kicked in the jet’s afterburners, and went supersonic—when suddenly the windshield blew in and the engine failed. The pilot had caught up with the shells and in the process shot himself down.

      De toutes façons, ils vont bientôt les changer…
      … et les remplacer par les superbes fers à repasser volants.

      Meanwhile, the Dutch Air Force is in the process of replacing the F-16 with the Lockheed F-35A; eight are scheduled to be delivered in 2019. The F-35A carries the four-barrel General Dynamics GAU-22 Equalizer, a 25mm cannon that carries a mere 182 rounds in its magazine—so about two seconds worth of shells. That might make for fewer opportunities for a self-kill.

      #Equalizer

  • All What Your #Jeans Can (and Do) Hide !

    Paris, Milan, New York, Tokyo… These are just some of the world’s most prestigious fashion catwalks. There, and elsewhere, perfectly – and often unrealistically – silhouetted young women and men graciously parade to impress elite guests and TV watchers with surprising, fabulous creativity of the most renowned fashion designers and dressmakers.

    Yet…

    … Yet, regardless of the amazing costs of such shows – and of what you may wonder how eccentric can be some of the displayed clothing – there is a hidden cost that Mother Nature pays (and which is not included in the price tag).

    The environmental price

    2,000 gallons (some 7.570 litres) of water needed to make one pair of jeans;
    93 billion cubic metres of water, enough for 5 million people to survive, is used by the fashion industry every year;
    fashion industry produces 20% of global wastewater;
    clothing and footwear production is responsible for 8% of global greenhouse gas emissions;
    every second, the equivalent of one garbage truck of textiles is landfilled or burned;
    clothing production doubled between 2000 and 2014.


    http://www.ipsnews.net/2019/04/jeans-can-hide
    #industrie_textile #environnement #eau #effet_de_serre #climat #changement_climatique #déchets

  • Lawsuits Lay Bare Sackler Family’s Role in Opioid Crisis - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/04/01/health/sacklers-oxycontin-lawsuits.html

    The Sacklers had a new plan.

    It was 2014, and the company the family had controlled for two generations, Purdue Pharma, had been hit with years of investigations and lawsuits over its marketing of the highly addictive opioid painkiller OxyContin, at one point pleading guilty to a federal felony and paying more than $600 million in criminal and civil penalties.

    But as the country’s addiction crisis worsened, the Sacklers spied another business opportunity. They could increase their profits by selling treatments for the very problem their company had helped to create: addiction to opioids.

    The filings cite numerous records, emails and other documents showing that members of the family continued to push aggressively to expand the market for OxyContin and other opioids for years after the company admitted in a 2007 plea deal that it had misrepresented the drug’s addictive qualities and potential for abuse.

    In addition to New York and Massachusetts, Connecticut, Rhode Island and Utah have filed suit against members of the family. Last month, a coalition of more than 500 counties, cities and Native American tribes named the Sacklers in a case in the Southern District of New York, bringing the family into a bundle of 1,600 opioids cases being overseen by a federal court judge in Cleveland.

    In 2009, two years after the federal guilty plea, Mortimer D.A. Sackler, a board member, demanded to know why the company wasn’t selling more opioids, email traffic cited by Massachusetts prosecutors showed.

    In 2011, as states looked for ways to curb opioid prescriptions, family members peppered the sales staff with questions about how to expand the market for the drugs. Mortimer asked if they could sell a generic version of OxyContin in order to “capture more cost sensitive patients,” according to one email. Kathe, his half sister, suggested studying patients who had switched to OxyContin to see if they could find patterns that could help them win new customers, according to court filings in Massachusetts.

    The lawsuits brought by the attorneys general of New York and Massachusetts, Letitia James and Maura Healey, named eight Sackler family members: Kathe, Mortimer, Richard, Jonathan and Ilene Sackler Lefcourt — children of either Mortimer or Raymond Sackler — along with Theresa Sackler, the elder Mortimer’s widow; Beverly Sackler, Raymond’s widow; and David Sackler, a grandson of Raymond.

    Purdue’s business was fundamentally changed after the F.D.A. approved OxyContin in 1995. The company marketed the drug as a long-acting painkiller that was less addictive than shorter-acting rivals like Percocet and Vicodin, a strategy aimed at reducing the stigma attached to opioids among doctors.

    While the Sacklers “have reduced Purdue’s operations and size, Rhodes continues to grow and sell opioids for the benefit of the Sackler families,” the New York suit contends.

    By 2016, Rhodes, though little known to the public, had a greater share of the American prescription opioid market than Purdue, according to a Financial Times analysis. Together, the companies ranked seventh in terms of the market share of opioids.

    Purdue temporarily abandoned plans to pursue Project Tango in 2014, but revived the idea two years later, this time pursuing a plan to sell naloxone, an overdose-reversing drug, according to the Massachusetts filing. A few months later, in December 2016, Richard, Jonathan and Mortimer Sackler discussed buying a company that used implantable drug pumps to treat opioid addiction.

    In recent years, the Sacklers and their companies have been developing products for opioid and overdose treatment on various tracks. Last year, Richard Sackler was awarded a patent for a version of buprenorphine, a drug that blocks opioid receptors, administered by mouth in a thin film. In March, the F.D.A. fast tracked the company’s application for an injectable drug for emergency treatment of overdoses.

    Fait très rare, cet article comporte de nombreuses photos des membres de la famille Sackler

    #Opioides #Sackler #Procès

  • Trading #energy: Will #blockchain disrupt the energy industry?
    https://hackernoon.com/trading-energy-will-blockchain-disrupt-the-energy-industry-34a6a9e90112?

    By Ledgerback, in collaboration with Joshua SagisiHow the Brooklyn Microgrid is attempting to localize the energy industry by combining blockchain and microgrid technologyThe energy industry is an industry that can reap many benefits from blockchain #technology.In the energy industry, blockchain has many applications such as carbon emissions accounting, peer-to-peer (P2P) energy trading (synonymous with local energy trading), incentivizing renewable energy production (e.g., Solarcoin), and improving “smart” meters [3][4][5] .For this piece, we shall discuss P2P energy trading, the two major technologies that can make it possible, blockchain and microgrids, and the Brooklyn Microgrid, a P2P energy trading microgrid project in Brooklyn, New York.P2P Energy TradingP2P energy trading is just as (...)

    #investing #cryptocurrency

  • Is co-living the new Airbnb for millennial nomads? | Money | The Guardian
    https://www.theguardian.com/money/2019/mar/02/is-co-living-the-new-airbnb-for-millennial-nomads

    My housemates don’t hang around for long in the seven-bedroom loft I’m sharing in Brooklyn, New York. Matthew MacIntosh, a 44-year-old digital copywriter from San Francisco, leaves three days after I arrive on a miserable wet Saturday afternoon in November. Two twentysomething Americans who work in marketing and social media respectively wheel out their suitcases just 48 hours later. There’s no mouse problem, or squalid living conditions and, on this occasion at least, it has nothing to do with my washing-up skills. Instead, this revolving door of housemates is the norm at Outsite, a co-living company aimed at remote workers, freelancers and entrepreneurs – or to use the more frequently used but slightly nauseating term – “digital nomads” – those who aren’t restricted to a physical location and can stay just for two nights or for as long as three months.

  • Amazon pullout from NYC shows the perils of partnerships between higher education and business
    https://theconversation.com/amazon-pullout-from-nyc-shows-the-perils-of-partnerships-between-hi

    Amazon’s recent decision to pull out of plans to establish a new headquarters in New York City received a lot of attention. Much of it focused on whether the big tax breaks the company would have gotten as part of the deal were fair and reasonable. Noting that the company would have brought 25,000 new jobs and major revenue to the region, New York Gov. Andrew Cuomo called the pullout the “the greatest tragedy I have seen since I’ve been in politics.” I study the nexus of business, science and (...)

    #Amazon #urbanisme #lobbying

  • ’Outrageous abuse of privacy’ : New York orders inquiry into Facebook data use
    https://www.theguardian.com/technology/2019/feb/22/new-york-facebook-privacy-data-app-wall-street-journal-report

    Order follows report that Facebook may access highly personal information including weight, blood pressure and ovulation status New York’s governor, Andrew Cuomo, has ordered two state agencies to investigate a media report that Facebook may be accessing far more personal information than previously known from smartphone users, including health and other sensitive data. The directive to New York’s department of state and department of financial services (DFS) came after the Wall Street (...)

    #Facebook #algorithme #smartphone #données #santé #BigData #marketing #profiling

    ##santé
    https://i.guim.co.uk/img/media/1066aa457239f6dd9ba0aaf3046d6f583fe0d49a/0_278_4500_2701/master/4500.jpg

  • Amazon Pullout Shows What Anti-Capitalist Organizing and Leftist Politicians Can Do
    https://theintercept.com/2019/02/15/amazon-nyc-hq2

    When Amazon, the monopsonistic retailer and ICE collaborator, announced last November that it would open its “second headquarters” in New York City, local resistance arose immediately. The day following the announcement, over 100 community activists, union leaders, and local politicians rallied in the Queens, New York, neighborhood of Long Island City — where Amazon planned to build – in opposition to the deal, which included $3 billion worth of government kickbacks. Yet while resistance to (...)

    #ICE #Amazon #domination #urbanisme

  • Anti-BDS bill passed Senate, but trouble awaits in House
    Some Democrats are convinced the decision to tie the controversial bill together with motions on aid to Israel and Jordan and sanctions on Syria was designed to spark intra-Democratic fighting
    Amir Tibon Washington
    Feb 10, 2019 11:52 PM
    https://www.haaretz.com/us-news/.premium-anti-bds-bill-passed-senate-but-trouble-awaits-in-house-1.6920012

    WASHINGTON – The Senate passed a bill last week that encourages state governments across the U.S. not to sign contracts with supporters of boycotts against Israel and its settlements in the occupied West Bank. The bill has since been introduced in the House of Representatives, but Congressional sources from both parties told Haaretz in recent days they doubt it will pass the House any time soon.

    The bill in question is called the Combating BDS Act. It passed the Senate as part of a “package” of Middle East-related bills after being introduced by Republican Senator Marco Rubio. The other bills in the package deal with non-controversial, consensus issues such as military aid to Israel and Jordan, and sanctions on the Assad regime in Syria.

    Rubio and Senate Republicans added the anti-BDS bill into the package, setting the stage for an intense fight about it on Capitol Hill. The reason is that civil rights organizations such as the American Civil Liberties Union are concerned that the Combating BDS Act is unconstitutional and harms American citizens’ freedom of speech.

    The bill encourages the implementation of local legislation passed in recent years by half of the states in the U.S., putting limits on state governments’ abilities to sign contracts with supporters of boycotts against Israel or the settlements. Two such laws have been frozen by federal courts in Arizona and Kansas, following lawsuits by state contractors who said the laws harmed their freedom of speech. Similar lawsuits have recently been filed in Texas and Arkansas.

    When the package bill came up for a vote last week, 23 senators voted against it, including one Republican, Rand Paul of Kentucky. Many of those who voted against it clarified that if every aspect of the bill had been voted on separately, they probably would have supported the bills on assistance to Israel and Jordan and on sanctioning Assad, and would have only objected to the BDS bill, mainly because of concerns surrounding freedom of speech.

    Such a vote could take place in the Senate, where Republicans hold the majority, but not in the House, according to the Congressional sources who spoke with Haaretz. Democrats are convinced that the entire purpose of the Republican decision to add the anti-BDS bill into the broader Middle East package was to orchestrate an intra-Democratic fight over the issue, and force many Democrats to choose between their position on the free speech criticism of the bill, and their general opposition to BDS.

    The Democratic leadership in the House, which has a majority ever since the midterm elections, will most likely break up the package into a number of separate bills. That will allow the House to approve the non-controversial bills on security aid to Israel and sanctions on Syria, without immediately setting the stage for a new round of internal party tensions on the “constitutional right to boycott” question.

    While the other bills are probably going to see quick and easy approval, the anti-BDS bill could be up for a lengthy period of debate in the relevant House committees. There could also be an amendment process. In the Senate, for example, one Democratic senator, Gary Peters of Michigan, offered an amendment that would make it absolutely clear that the bill only refers to large companies, not to small businesses or sole proprietors. Another amendment offered to distinguish in the bill’s language between Israel proper and the settlements in the occupied West Bank.

    Lara Friedman of the Foundation for Middle East Peace, one of the most vocal opponents of the legislation, told Haaretz last week that Democrats in the House “can see what happened in the Senate and take a good guess that it will be even more controversial” in their chamber. “The only ones who benefit from seeing Democrats fight amongst themselves on this issue are the GOP and folks in the U.S. and Israel who want to see Israel turned into a weapon for partisan gain,” she added.

    AIPAC, the powerful lobby that supports the Israeli government, is urging Congress to pass the legislation. The organization wrote in its monthly publication, the Near East Report, that “Congress should take up and pass the Combating BDS Act as quickly as possible. This important bipartisan bill seeks both to protect states against claims they are preempting federal authority, and to demonstrate Congress’ strong support for state measures consistent with Congress’ historic commitment to oppose boycotts of Israel.”

    #BDS

    • En complément : attaquer Omar, Tlaib et Ocasio-Cortez, par imputation d’antisémitisme, pour explicitement diviser les Démocrates : McCarthy pressures Democrats to rebuke two Muslim lawmakers over alleged anti-Semitism
      https://www.washingtonpost.com/powerpost/mccarthy-gop-challenge-house-democrats-to-denounce-alleged-anti-semitism/2019/02/08/aef28514-2bae-11e9-b2fc-721718903bfc_story.html

      Republicans are focusing their ire at the two Muslim women in Congress, accusing them of anti-Semitism and pressuring Democratic leaders to rebuke the lawmakers as attitudes in the party toward Israel shift from unquestioned support.

      The pressure on Reps. Ilhan Omar (D-Minn.) and Rashida Tlaib (D-Mich.) is part of a larger GOP effort to drive a partisan wedge into the traditionally nonpartisan relationship between the United States and Israel. Republicans are casting themselves as the more resolute defender of Israel, heightening the party’s appeal to traditionally Democratic Jewish voters.

      […]

      Ralph Reed, the head of the Faith and Freedom Coalition and an ally of the Trump White House, said Republicans are working to “change the center of gravity in the American electorate on the issue of Israel.”

      “The leftward drift of the grass roots of the Democrat Party, away from wholehearted and robust support of Israel, means you have people in that party who see Israel through the prism of apartheid and occupation,” he said. “That’s an opportunity for Republicans to say, ‘That’s not how we see Israel.’ ”

      Some Republicans have pointed to a recent phone call between Rep. Alexandria Ocasio-Cortez (D-N.Y.), the high-profile young leader of her party’s hard-left wing, to British lawmaker Jeremy Corbyn, the head of the Labour Party who has come under intense criticism for tolerating anti-Semitism in his ranks.

      (Accessoirement donc : internationalisation de la manipulation anti-Corbyn…)

  • Quitter Facebook rendrait plus heureux… et moins bien informé
    https://usbeketrica.com/article/quitter-facebook-rendrait-plus-heureux-et-moins-bien-informe

    Quel est l’impact de la suppression de son compte Facebook ? Des chercheurs de l’Université de New York et de Stanford ont suivi près de 3 000 internautes qui ont décroché du réseau social pendant un mois. On connaît depuis longtemps le potentiel addictif du plus populaire des réseaux sociaux. Il n’est donc guère surprenant que désactiver son compte Facebook ait des effets bénéfiques sur son bien-être. C’est en tout cas ce que confirme une étude menée par des chercheurs des Universités de New York et (...)

    #Facebook #addiction

  • Central DB of Shoah Victims’ Names
    https://yvng.yadvashem.org/index.html?language=en&s_lastName=Ruschin&s_firstName=Hugo&s_place=B


    Illustration : https://www.flickr.com/photos/edomingo
    Flickr

    L’enquête continue. La base de données de Yad Vashem contient des informations supplémentaires sur Hugo Ruschin. On aurait pu s’en douter. La nouvelle la plus importante est que sa fille a survécue. Le 12 mai 1982 Felicitas Kleinmann, 138-14 Flushing Drive, 11367 Flushing, New York, a contribué à compléter les informations sur son père assassiné.

    Central DB of Shoah Victims’ Names - Record Details
    https://yvng.yadvashem.org/nameDetails.html?language=en&itemId=626391&ind=2

    HUGO RUSCHIN
    Hugo Ruschin was born in Rogasen, Poland in 1878 to Casper. He was married to Ernestine nee Neumann. Prior to WWII he lived in Berlin, Germany. During the war he was in Berlin, Germany.

    Hugo was murdered in the Shoah.

    This information is based on a Page of Testimony (displayed here) submitted by his daughter, Felicitas Kleinmann
    ...
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    Last Name Ruschin
    First Name Hugo
    Gender Male
    Date of Birth 28/04/1878
    Place of Birth Rogasen,Oborniki,Poznan,Poland
    Father’s First Name Casper
    Marital Status Married
    Spouse’s First Name Ernestine
    Spouse’s Maiden Name Neumann
    Permanent Place of Residence Berlin,Berlin (Berlin),City of Berlin,Germany
    Place during the War Berlin,Berlin (Berlin),City of Berlin,Germany
    Place of Death Auschwitz,Camp,Poland
    Date of Death 03/1943
    Status according to Source murdered
    Submitter’s Last Name Kleinmann
    Submitter’s First Name Felicitas
    Relationship to Victim Daughter
    Source Yad Vashem - Pages of Testimony Names Memorial Collection
    Type of material Page of Testimony
    Item ID 626391

    Central DB of Shoah Victims’ Names - Record Details
    https://yvng.yadvashem.org/nameDetails.html?language=en&itemId=11620616&ind=0

    Last Name Ruschin
    First Name Hugo
    Gender Male
    Date of Birth 28/04/1878
    Place of Birth Rogasen,Oborniki,Poznan,Poland
    Permanent Place of Residence Berlin,Berlin (Berlin),City of Berlin,Germany
    Citizenship Germany
    Place during the War Auschwitz,Camp,Poland
    Origin of Deportation Berlin,Berlin (Berlin),City of Berlin,Germany
    Destination of Deportation Auschwitz,Camp,Poland
    Date of Deportation 06/03/1943
    Status according to Source murdered
    Source List of Jewish victims from the Memorial book “Victims of the Persecution of Jews under the National Socialist Tyranny in Germany 1933 - 1945” prepared by the German Federal Archives
    Type of material List of murdered Jews from Germany
    Item ID 11620616

    #shoa #projekt_stolperstein #Hugo_Ruschin

  • Sur FB « Ju Ef » réagit à louverture de l’exposition DAU (immersion dans l’univers soviétique) :

    https://www.dau.xxx

    J’ai vu, dans mes contacts, plusieurs partages dithyrambiques sur DAU, un projet gigantesque de film/installation artistique à mi chemin entre la télé réalité, le théâtre immersif et l’expérience totalitaire.

    En gros DAU c’est le projet d’un réalisateur qui s’appelle Khrzhanovsky, qui semble disposer d’un pouvoir et de moyens illimités. Il a créé un set de tournage en Ukraine, reproduisant une ville, truffée de caméras cachées, et dans laquelle, pendant 3 ans, 400 personnes ont vécu en immersion dans une imitation de système totalitaire.

    Les images produites vont être diffusées à Paris en étant intégrées à une sorte de spectacle immersif aux théâtres du Chatelet et de la Ville. Pour les visionner il faut remplir une demande de Visa qui pose des questions intimes, payer cher et s’engager à rester entre 6h et 24h à l’intérieur du dispositif.

    J’ai evidemment d’abord été intrigué par ce projet qui semble hors normes, mais plusieurs choses, dans les articles (très positifs) que mes contacts partageaient, m’ont rapidement gênées.

    Dans plusieurs de ces articles, il était fait mention, au détour d’une ligne, comme si ça n’etait qu’un détail, de travail gratuit, d’autoritarisme du réal, de crises de folie filmées, etc..
    Cela m’a alarmé et s’est ajouté à la méfiance que j’avais déjà à l’idée que des privilégiés, en France, payent pour se donner le frisson de la dictature. Je me suis donc un peu plus renseigné.

    Il ne m’a pas fallu aller bien loin. Il est extrêmement facile de trouver sur internet des descriptions plus approfondies des conditions dans lesquelles le tournage a été réalisé et sur la personnalité du réalisateur.

    Ce que j’ai pu lire est si horrible, d’une telle atteinte aux conditions de travail (et pour certaines à la santé le mentale) des personnes filmées, le réalisateur, quant à lui, d’une telle misogynie, d’un tel sadisme, que je ne comprends pas que quiconque (et à fortiori des QUEER FEMINISTES) envisagent d’y participer en filant du fric pour le projet sous prétexte de ne pas rater cette ’’œuvre d’art hors normes’’.

    Déjà en fouillant un peu on trouve très rapidement beaucoup plus de détails sur les conditions de travail des personnes qui ont participé au tournage.

    Immersion des travailleur.euses type télé réalité, avec consentement vicié car beaucoup qui ne savent pas exactement à quoi iels participent, pour combien de temps, comment les images vont être utilisées, et exactement où sont les caméras et les micros.
    Travail gratuit ou sous-payé.

    Quand ce travail est payé : RETENUES SUR SALAIRES COMME PUNITION si on ne suit pas à la lettre les règles folles et arbitraires qui passent par la tête du réal. Licenciements abusifs sur simple caprice du réalisateur, ou si vous perdez votre santé mentale à cause des conditions de travail. Participant.e.s au tournage qui développent du PTSD. Etc...

    A cela s’ajoute la personnalité du réalisateur qui semble être mégalomane, sadique, misogyne et un prédateur sexuel qui harcèle et humilie les femmes autour de lui, ou arrive à ses fins avec elles en usant de son pouvoir.

    Voici des extraits d’un article abominable (relayé par Trax magazine comme l’article de référence, on croit rêver) pondu pour GQ par un certain Michael Idov, un type dont on ferait bien de se rappeler pour ne plus jamais le lire et changer de trottoir quand on le croise dans la rue. Cet article est un bon exemple de ce que les féministes nomment la culture du viol. On se dit à sa lecture qu’on devrait boycotter DAU mais aussi se torcher le cul avec GQ.

    L’article est très difficile à lire car l’auteur, tout en dévoilant un liste de comportements abusifs de la part du réalisateur, ne cache pas son admiration pour ce ’’génie’’. Il décrit des scènes qui sont clairement du harcèlement sexuel avec un ton léger comme si il s’agissait d’anecdotes croustillantes qui montrent à quel point Khrzhanovsky est de ces doux dingues qui font les grand artistes (hommes).

    Morceaux choisis :

    Le Real parlant à la troisième personne d’une actrice présente, comme si elle n’était pas là :

    "Tear off her eyelashes," he says without breaking stride. « She looks like an intellectual whore. »

    « Well, that was the idea ! » the makeup artist yells to his back.

    « Sure, » says Khrzhanovsky, pivoting on one heel like an ice dancer.

    "But try to make her look less whorish. Impossible, I know."

    Misogynie et licenciements abusifs :

    ’’People come and go in disorienting waves. When Khrzhanovsky likes someone—more often than not a young woman—he offers them money and an important-sounding title at once. When someone rubs him the wrong way, he fires them midshot.’’

    Accrochez vous, ici le réalisateur rencontre une aspirante participante au projet (il les choisis notamment si elles sont physiquement à son goût) en tête à tête. Il la prive de sommeil et lui pose des questions d’ordre sexuel. Il la traumatise (elle tremble de dégoût) et la recale....
    Wouah TROP ARTY !

    "There they talked for two hours more, until 3 a.m., this time in private. The questioning quickly switched from art to sex. When did you lose your virginity ? Can you come up to a guy in a club and fuck him without finding out as much as his name ? Are any of your friends whores ? ("I couldn’t understand whether he meant professionals or just slutty," Yulia says. « By that time, I was well into my second sleepless night. I just wanted it all over with so I could go to sleep. »)
    The director wouldn’t make an actual move—that wasn’t his style—but clearly expected her to throw herself at him. « When I got out, » remembers Yulia, « everyone was like, ’Did he ask you about sleeping with other women ?’ That seemed to be an important part of his interview process. » In the morning, when she saw Khrzhanovsky, she started uncontrollably shaking with disgust. Soon after, an assistant curtly told her to leave : "You and Ilya have very differing outlooks on life."

    La puissance créatrice de l’artiste est liée à sa puissance virile sexuelle (que des esprits chagrins appelleraient un comportement de prédateur sexuel) :

    (Parlant de la biographie de Khrzhanovsky)

    ’’A few short years later, he was a dedicated club kid and one of Moscow’s premier pickup artists. The legends of his exploits still make for party-chat fodder. One friend recalls the 16-year-old Ilya approaching strange women, on a dare or a bet, and saying in his soft voice, « Come suck me off in the bathroom. » (It somehow sounds even worse in Russian.) And they would. Some of them, anyway. Khrzhanovsky hit on everyone. It cost him friendships. But it also got him laid, again and again. "His main driving force in life is crippling, animal lust,"

    On dirait le club Med :

    "Some say they’d happily work with Khrzhanovsky again, others claim something akin to PTSD. « It’s almost slavery, » writes one former crew member in a blog. "But Ilya managed to make everyone think they were part of something truly great."

    Pas de surprise que ce journaliste assiste à tout cela sans s’en insurger puisque lui-même semble être bien miso. Le voici entrain de parler d’une participante qui lui montre la chambre dans laquelle elle vit sur le tournage :

    ’’It’s an intensely erotic and odd moment, this tiny pet showing off her cage.’’

    Bref, cet article est édifiant car bien qu’il essaye de dresser un portrait positif de cette œuvre et du réalisateur il ne parvient pas à cacher tous les manquements aux droits du travail et aux droits humains sous le prétexte de l’art et de l’expérience sociale.

    On va me dire que j’ai rien compris que c’est justement la beauté, la profondeur du truc, qu’en reproduisant un climat totalitaire le réalisateur brouille les pistes entre fiction et réalité, le jeu et la vie, blablah. Osef, aucun de vos concepts artistiques ou philosophiques fumeux de pseudos intellectuels se branlant mutuellement la nouille ne justifie la torture d’être humains ou d’animaux.

    Et marre de donner du pouvoir, du fric, de la légitimité à des mecs comme Khrzhanovsky en cachant leurs comportements de prédateurs sexuels sous la qualification de ’’génies’’

    C’est à mon sens extrêmement alarmant que des gens partagent et fasse la com’ de DAU, sans s’interroger un peu plus au delà de l’aspect fascinant du truc.

    Cela me semble inconcevable et indécent qu’on puisse envisager de refiler ne serait-ce qu’un centime à ce projet. D’autant plus en se drappant de bonne conscience, en se disant qu’on participe d’une expérience artistique historique et avant gardiste. Sans avoir l’honnêteté de reconnaître que si vous allez, en toute connaissance de cause, aux représentations à Paris, ça sera uniquement pour votre gratification personnelle, au mépris des conditions qui ont permis l’existence de l’oeuvre.

    À ce prix là, si vous voulez vous immerger dans un spectacle grandeur nature fignolé dans ses moindres détails par des travailleur.euses exploitée, allez à Disneyland. Au moins les employé.e.s y sont quand même payé.e.s.

  • DAVOS-Big Oil is more talk than action on renewables - Iberdrola | Reuters
    https://uk.reuters.com/article/davos-meeting-iberdrola-idUKL3N1ZO3ZT

    The world’s largest wind-power producer, Iberdrola SA, has brushed off Big Oil’s embrace of renewable energy as “more noise” than action.

    Major oil and gas firms have been venturing into renewable power under pressure from climate-change policy, collectively spending around 1 percent of their 2018 budgets on clean energy, according to a recent study by research firm CDP.

    However, Iberdrola Chief Executive Ignacio Galan, who has led the Spanish utility for 17 years, shrugged when asked in a Reuters interview if Big Oil represented a competitive threat.

    It’s good that they have moved in this direction but they make more noise than the reality,” he said on Thursday on the sidelines of the World Economic Forum in Davos, Switzerland.

    Galan said returns on oil investment still far exceeded those typical of wind and solar projects and he doubted major oil companies would make a meaningful shift until that changed.

    They like to be enthusiastic but if they had to make a choice between a wonderful oil well and a good wind farm, I feel their heart will move in the traditional direction.
    […]
    He said U.S. states were more influential than Washington in terms of energy investment, and that several were looking to develop America’s first offshore wind farms, from Massachusetts down to North Carolina and New York across to California.

    The states are more and more committed to moving to renewables and the same is true of the cities and towns,” he said, adding that falling generation costs of renewable energy was a big driver of the U.S. adoption of wind and solar power.

  • 116th Congress: #TweetYourThobe, Rashida Tlaib wears Palestinian thobe at swearing in - INSIDER
    https://www.thisisinsider.com/116th-congress-tweetyourthobe-rashida-tlaib-wears-palestinian-thobe-a

    Democratic members of the House of Representatives takes their oath on the opening day of the 116th Congress as the Democrats take the majority from the GOP, at the Capitol in Washington, Thursday, Jan. 3, 2019. On the top row are, Rep. Debbie Wasserman Schultz, D-Fla., left, and Rep. Ilhan Omar, D-Minn., middle row, Rep. Joe Morelle, D-N.Y., left, and Rep. Rashida Tlaib, D-Mich., and on the bottom row, Rep. Deb Haaland, D-N.M., the first Native American woman elected to Congress. They are joined by children and family members, a tradition on the first day of the new session. (AP Photo/J. Scott Applewhite)

    Women are tweeting images of their thobes — traditional Palestinian dresses adorned with elaborate embroidery — inspired by freshman Rep. Rashida Tlaib.
    Rep. Tlaib, who was elected in November to represent the 13th District in Michigan, was sworn into the 116th Congress on Thursday.
    The congresswoman is one of the first two Muslim-American women elected to Congress, and during her swearing-in Rep. Tlaib wore a thobe.
    The #TweetYourThobe movement was started by Palestinian-American novelist Susan Muaddi Darraj, The New York Times reported, as a way to show support for Tlaib.

    #palestine

  • Des mésaventures de Monsieur « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher » en 2018 : Les Champs Elysées, théâtre du pouvoir macronien, de l’investiture aux « gilets jaunes », Ariane Chemin, 29 décembre 2018

    En décembre, retranché à l’Elysée, il a renoncé aux bains de foule et autres déambulations. Pour les fêtes, il s’est privé de vacances au ski, à La Mongie dans les Htes-Pyrénées, où il va depuis son enfance, pour ne pas attiser encore l’exaspération de ses concitoyens. (ailleurs dans le même journal)

    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2018/12/28/aux-champs-elysees-splendeurs-et-miseres-d-emmanuel-macron_5402911_4500055.h

    L’ostentatoire avenue parisienne s’est transformée en rendez-vous des « #gilets_jaunes ». Un retour de bâton pour le président qui y a régulièrement mis en scène son pouvoir « jupitérien ».

    Raide comme un lancier dans son command car , Emmanuel Macron remonte les Champs-Elysées. Il a posé sa main sur l’arceau du véhicule militaire. Derrière lui, le Louvre et sa Pyramide, point de départ de la fameuse « voie royale », perspective esquissée au XVIIe siècle par le jardinier Le Nôtre, qui file désormais sans obstacles jusqu’au quartier d’affaires de la Défense. Un sourire pincé assouplit légèrement les lèvres du héros. Regard martial, maxillaires saillants, il faut clore la séquence du « président normal ». Représenter les Français, mais d’abord incarner la France.

    À chaque président, son mini-coup d’Etat dans des protocoles trop huilés. Ce dimanche 14 mai 2017, la passation des pouvoirs s’est déroulée selon le rituel constitutionnel : tapis rouge, garde républicaine, tête-à-tête avec François Hollande, visite du PC Jupiter, ce bunker réservé au commandement militaire. Emmanuel Macron est devenu à 39 ans le 25e président de la République française.

    Mais, au moment de quitter l’Elysée pour gagner la place de l’Etoile et raviver la flamme du tombeau du Soldat inconnu, surprise : ce n’est pas la traditionnelle Citroën qui patiente devant la grille du Coq, sortie la plus discrète du Palais. Emmanuel Macron n’a pas fait son service militaire mais raffole de l’uniforme. Sa griffe, ce sera ce VLRA (véhicule léger de reconnaissance et d’appui) en « livrée camouflage ».

    Ce jour-là, les Champs-Élysées s’imposent comme la scène politique du pouvoir macronien

    Hormis les cordons de chevaux et de motards de la garde républicaine, rien ne protège le nouveau président des spectateurs postés le long des trottoirs. De quoi aurait-il peur ? On ne hait pas un inconnu. À mi-parcours, plusieurs chevaux se cabrent brusquement, manquant de semer la panique dans le cortège, mais les ruades sont vite oubliées, un épiphénomène dans ce cours radieux. Qu’importe s’il a été élu par moins de 21 millions d’électeurs [8 657 000 au premier tour, ndc] : Macron a conquis le pouvoir à la vitesse d’un Rafale, sans mandat ni parti. Il a raflé 66 % des voix au second tour, face à Marine Le Pen, et savoure son apothéose sur l’avenue de la mémoire nationale.

    Le pays tout entier a pris l’habitude de s’y rassembler pour fêter ses triomphes, deux millions de personnes pour la libération de la capitale en août 1944, un million et demi pour la victoire des Bleus de Zidane en juillet 1998. Ce 14 mai 2017, dans l’objectif des photographes, le visage juvénile du président sur « la-plus-belle-avenue-du-monde », encadré par l’écarlate des plumets, le cuivre des casques, le bleu des gyrophares, symphonie de couleurs devenue spécialité française, offre des clichés de rêve. Comment imaginer que l’avenue de son sacre deviendra bientôt le théâtre de sa disgrâce, l’artère d’une tragédie en plusieurs actes ? Ce jour-là, les Champs-Élysées s’imposent comme la scène politique du pouvoir macronien.

    Un spectacle en trompe-l’œil

    14 juillet 2017. C’est encore l’état de grâce. Le lendemain de son investiture, Emmanuel Macron a rendu visite à Angela Merkel, puis reçu Vladimir Poutine à Versailles. Pour son premier défilé militaire, il a même convaincu le président des États-Unis, installé six mois plus tôt à la Maison Blanche, de traverser l’Atlantique. Comme pour chaque fête nationale, les Champs ont sorti le grand jeu. Tout au long de ses deux kilomètres, l’avenue est pavoisée, drapeaux, fourreaux et kakémonos. Le président savoure le spectacle. On lui donne même les clés des jardins des Tuileries, qu’il traversera à pied, sous la lune, le 8 mars 2018, au retour d’un dîner officiel.

    Cette année, centenaire de l’engagement américain dans la guerre de 1914-1918 oblige, cinq militaires en uniforme de « Sammies » défilent avec l’armée française. Somptueux. Des chars vieux d’un siècle descendent les pavés de l’avenue. « Il y avait beaucoup d’avions », commente Donald Trump, emballé. « Les gens ne savent pas quels grands guerriers il y a en France », s’émerveille le chef d’Etat américain. Il repart même à Washington avec un projet fou : copier ce défilé sur Pennsylvania Avenue, entre le Capitole et la Maison Blanche. « France is back », se réjouissent les diplomates.

    Seuls quelques gradés le savent, les Champs-Elysées offrent ce jour-là un spectacle en trompe-l’œil. En arrivant place de l’Etoile, le président a tapé en souriant sur l’épaule galonnée du chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, comme si de rien n’était. Après son élection, Emmanuel Macron a souhaité garder près de lui le général de 60 ans une année supplémentaire. Mais, deux jours plus tôt, on a rapporté au locataire de l’Elysée le coup de gueule du haut gradé devant la commission défense de l’Assemblée à l’annonce de coupes programmées dans le budget militaire : « Je ne vais pas me faire baiser comme ça ! »

    Macron n’a pas apprécié. Villiers veut faire de la politique ? O.K., il va comprendre. Le nouveau chef de l’Etat l’a recadré lors de la traditionnelle garden-party du ministère des armées, la veille du défilé. « Il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. J’aime le sens du devoir. J’aime le sens de la réserve. » Réserve, devoir, le président reprend à son compte les obligations des militaires pour mieux mettre au sol le chef des armées. « Je suis votre chef ! », claque aussi Macron en poussant les octaves jusqu’au fond des jardins de l’hôtel de Brienne.

    Macron tremble un court moment

    Depuis, les deux hommes n’ont pas échangé un mot. Sur le command car, le visage de Villiers reste blanc comme la nuit qu’il vient de passer. Seule son épouse a pu le convaincre d’aller défiler. Il est seul à savoir que cette revue des troupes est sa ronde d’adieu : allez, se persuade en effet l’Elysée, il ne partira pas, aucun chef des armées n’a osé le faire depuis 1958. La Macronie se trompe. Les militaires ont l’habitude de se faire broyer le dos par des rangers, pas par des souliers vernis, et Villiers est une sacrée tête de lard. Cinq jours après la parade sur les Champs, le général cinq étoiles démissionne.

    Macron tremble un court moment, à l’automne, en apprenant que son ancien chef d’état-major s’apprête à publier un livre : il se rassure en notant que l’ouvrage ne comporte aucune petite phrase ou règlement de comptes. Un coursier a d’ailleurs apporté courtoisement le premier exemplaire de l’ouvrage dédicacé à l’Elysée.

    Dans les jours suivants, Servir (Fayard) est dans toutes les librairies. Depuis les années 1970, les salles de cinéma de l’avenue demeurent, chaque mercredi, le meilleur baromètre du succès d’un film, et le drugstore Publicis, au pied de l’Arc de triomphe, est un bon sismographe des ventes de livres. Dès le 8 novembre, les écrits du général y font chauffer les étals.

    Le grondement de 700 bikers déboulant sur les Champs, le 9 décembre, couvre heureusement cette onde de choc. Johnny Hallyday, ce morceau du patrimoine français, est mort. C’est l’une des dernières mythologies nationales qu’on enterre. L’Elysée a décidé de lui offrir des obsèques XXL. Des dizaines de milliers de fans patientent entre l’Etoile et la Concorde. Des motards venus de tous les pays se joignent aux Harley rutilantes qui escortent le cercueil blanc du rocker. « Johnny était là pour vous, vous êtes là pour lui » : pour mettre en mots les liens tissés par un autre, Macron, ce jour-là, est très bon. Jeunes, vieux, femmes et hommes, urbains et « périphériques », une foule accourue de toute la France pleure un gilet de cuir sur l’avenue la plus courue de France.

    Ici siègent l’argent, le pouvoir, la réussite

    C’est ici, en 2015, qu’Emmanuel Macron a testé pour la première fois sa popularité. Manuel Valls avait pris l’habitude chaque 11-Novembre de prendre un verre avec quelques-uns de ses ministres sur une terrasse des Champs-Élysées. Mais sur BFM-TV, autour de la table du bistrot, c’est le tout frais patron de Bercy qui prend la lumière. Il a l’habileté de descendre seul le trottoir des Champs. « Vous êtes le seul intelligent de ce gouvernement, les autres on ne veut pas en entendre parler », lance une vendeuse de chaussures. Cette fois, la caméra du « Petit journal » est là et immortalise ce premier bain de foule, sa première échappée.

    Vuitton et ses monogrammes dorés, Ladurée et ses macarons parfumés, Lancel, Guerlain, Cartier… Entre l’avenue Montaigne et l’avenue George-V, le « triangle d’or » des Champs-Elysées concentre toutes les griffes du luxe français. Ici siègent l’argent, le pouvoir, la réussite. Le chef de l’Etat connaît bien le quartier. C’est là que banquiers et avocats d’affaires se donnent rendez-vous. Là qu’ils ont leurs bureaux. À l’été 2014, lorsqu’Emmanuel Macron avait quitté le secrétariat général de l’Elysée et réfléchissait à se lancer dans les affaires, Antoine Gosset-Grainville l’avait hébergé quelques semaines dans son cabinet, au 44 de l’avenue.

    Les Champs, c’étaient surtout Henry Hermand. Le mécène d’Emmanuel Macron donnait ses rendez-vous au Lancaster, un palace de la rue de Berri, l’adresse de ses premiers bureaux avant d’emménager rue Lamennais. Le vieux monsieur s’était entiché d’« Emmanuel » en 2002, et le président sait bien que son « casse » électoral aurait été impossible sans ce généreux patron de la grande distribution. Hermand s’est éteint quelques mois avant la présidentielle, au 288e rang des fortunes françaises, sans avoir vu son protégé au faîte de la gloire.

    Les gênantes punchlines du président

    L’aurait-il mis en garde, cet homme de la « deuxième gauche », contre ses saillies de plus en plus gênantes, de plus en plus voyantes ? Ces « gens qui ne sont rien », « le Gaulois réfractaire au changement », « les fainéants, les cyniques, les extrêmes ». Et puis cette phrase volée à de Gaulle : « La seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est de se plaindre. » Un festival.

    Les punchlines présidentielles glissent sur les pavés des Champs-Elysées, mais pas sur le bitume des nationales et des départementales, ces routes des triangles de détresse que déploie la France des vieux diesels, des petites retraites, cette France des cuves à fioul qu’il va falloir remplacer au plus vite pour se mettre aux normes.

    Le pays silencieux a la mémoire longue. Les formules tournent dans les têtes et les groupes Facebook, prêtes à surgir sous un gros feutre ou une bombe de peinture. Tout cloche dans les phrases de ce président-là, même le « pognon de dingue ». Pognon, c’est de l’argot de riches, un mot de tradeurs ou de théoriciens de la « société inclusive » encanaillés devant les films d’Audiard, de jeunes banquiers qui fument sur les trottoirs au coin des Champs-Élysées, en bras de chemise et pantalons slimissimes.

    L’été 2018 approche. 2017 avait laissé croire au retour de la croissance, mais elle semble désormais un brin compromise. En bas des Champs, côté pair – celui que préfère la banlieue –, les galeries et boutiques de prêt-à-porter notent que l’économie nationale donne des signes de faiblesse. Mais la veine sourit au président. Dimanche 15 juillet, l’équipe de France de football remporte le Mondial 2018. Dans les loges du stade Loujniki, à Moscou, Macron bondit en l’air comme un coach sur le bord du terrain. Voilà à nouveau la place de l’Etoile au cœur de la folie qui s’empare du pays. La foule entonne même un chant à la gloire du milieu de terrain N’Golo Kanté sur l’air des « Champs Elysées » de Joe Dassin : « Il est petit, il est gentil, il a stoppé Leo Messi, mais on sait tous c’est un tricheur, N’Golo Kanté… »

    Le bus accélère, le quinquennat s’emballe

    En écho aux réseaux sociaux, la RATP rebaptise la station de métro en bas de l’avenue « Deschamps-Elysées Clémenceau », spéciale dédicace au sélectionneur des Bleus. Les noms des vingt-trois joueurs s’affichent sur le fronton de l’Arc de triomphe. Ces dernières années, hélas, le monument a surtout servi d’épitaphe : « Paris est Charlie », pleurait en janvier 2015 une bannière noire projetée sur le monument. Deux ans plus tard, un policier, le capitaine Xavier Jugelé, mourait sous les balles d’un islamiste au 104 de l’avenue, entre les magasins Marionnaud et Yves Rocher. Ce dimanche d’été 2018, le triomphe des hommes de Didier Deschamps permet de retrouver la légèreté oubliée. De l’avenue Marigny au Grand Palais s’improvise une samba endiablée.

    Les champions sont attendus le lendemain, au même endroit. Ce lundi 16 juillet, l’avion de l’équipe de France a atterri à 17 heures à l’aéroport Charles-de-Gaulle, avec pas mal de retard. Quand, à 19 h 20, les héros atteignent enfin la place de l’Etoile, la foule des supporteurs cuit depuis des heures dans une chaleur d’étuve. D’un coup, dans le halo des fumigènes, apparaît le bus à impériale. L’avenue s’efface dans une brume rose, presque un spectacle de Disney. Trop courte extase.

    Jean Lassalle inscrit le « scandale des Champs » aux questions d’actualité de l’Assemblée. « M. Macron a voulu accaparer [les joueurs] à l’Elysée. Résultat : un peuple entièrement déçu, moins de dix heures après avoir dansé tous ensemble. »

    Il y a vingt ans, le bain de foule de l’équipe d’Aimé Jacquet avait duré quatre heures. Cette fois, les groupies de Kylian Mbappé et d’Antoine Griezmann n’ont droit qu’à une parade express. À l’avant de l’autocar, un jeune homme a l’oreille vissée à son portable. Il raccroche et fait un geste au conducteur. Le bus accélère, et c’est tout le quinquennat qui s’emballe avec lui.

    Les 1 700 mètres du parcours prévu sont bouclés en vingt minutes. Tant pis pour la foule massée le long des trottoirs : le couple Macron guette les joueurs sur le perron de l’Elysée et aimerait faire profiter les JT de 20 heures de leurs retrouvailles. À 19 h 51, les Bleus prennent la pose entre coupe et président. Place de l’Etoile, la fan-zone commence à comprendre qu’elle s’est fait voler ses champions.

    Furieux qu’on soit « capable de faire tourner au vinaigre ce qu’il y a de plus beau », le député Jean Lassalle, fils de bergers occitans de la vallée d’Aspe, un fort en gueule réélu sans souci depuis 2002, inscrit le « scandale des Champs » au menu des questions d’actualité de l’Assemblée nationale. « M. Macron a voulu accaparer [les joueurs] à l’Elysée. Résultat : un peuple entièrement déçu, moins de dix heures après avoir dansé tous ensemble. (…) le petit peuple [n’aurait] pas le droit de voir l’équipe qui vient de triompher en son nom devant la planète tout entière ? Il est trop petit, le peuple, trop petit ! »
    Jamais sans Benalla

    Même la coupe a été dérobée aux regards. « On la cherchait partout », a dit Philippe Tournon, l’attaché de presse de l’équipe de France. Le jeune inconnu du bus l’a gardée avec lui et trimballe pendant quelques jours et quelques nuits le trophée dans une malle en aluminium. Il la montre à ses amis de l’Elysée et de la Préfecture de police de Paris, la pose fièrement sur le bureau du commandant Jean-Yves Hunault, propose à Laurent Simonin, autre ponte de la « préf », de l’admirer à son tour.

    Le nom de ce conseiller ? Alexandre Benalla. Depuis la campagne, cet adjoint au chef du cabinet d’Emmanuel Macron ne compte pas ses heures et peut tout dire ou presque au chef de l’Etat. Brigitte Macron a « Mimi » (Marchand), le président peut compter sur Alex. Dans les moments délicats, Benalla sait tout faire, même faire accélérer le bus des Bleus sur les Champs-Elysées.

    Emmanuel Macron a pourtant failli le perdre. Le 1er mai 2018, Benalla a été autorisé à assister en « observateur » aux manifestations aux côtés des forces de l’ordre. Bien qu’il ne soit pas policier, il portait ce jour-là un casque et un brassard. Face à un manifestant, puis à un couple lançant des bouteilles sur des agents, place de la Contrescarpe, il n’a pu se retenir d’intervenir, avec balayette et clés de bras. Suffisant en principe pour saisir la justice. Mais, en un an à l’Elysée, Benalla a tout vu, tout su, et s’est rendu indispensable : le chef de l’Etat a choisi d’étouffer la faute.

    « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher », lance, fin juillet, Emmanuel Macron devant les députés de sa majorité.

    Le 18 juillet, trois jours après la victoire des Bleus, le chauffeur de Laurent Simonin est occupé à admirer la Coupe du monde quand il entend Benalla souffler : « Mon affaire va sortir. C’est une question d’heures. » Dès le lendemain, l’« affaire » vire au scandale. Le parquet de Paris ouvre une information judiciaire, le Parlement deux commissions d’enquête. « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher », lance, fin juillet, Emmanuel Macron devant les députés de sa majorité. Etrange formule, aussitôt moquée sur les réseaux sociaux et qui ne tombe pas dans l’oreille de sourds.

    Le 11-Novembre, Donald Trump est de retour sur la place de l’Etoile, pour célébrer le centenaire de l’armistice de 1918. Il a cette fois sa tête des mauvais jours : Emmanuel Macron vient d’avancer sur CNN l’idée d’une « armée européenne », un projet « très insultant », a tweeté, de son avion, le président américain. Il sèche la remontée des Champs, comme Vladimir Poutine.

    Un souci de plus pour Emmanuel Macron qui sort à peine d’une minitornade médiatique : il s’est englué tout seul dans un débat sur l’opportunité d’un hommage au maréchal Pétain, choquant pas mal de Français et, surtout, d’historiens. La chanteuse béninoise Angélique Kidjo peine à détendre l’atmosphère. L’ambiance a bien changé depuis juillet 2017.

    Et les « gilets jaunes » vinrent chercher Macron…

    Six jours plus tard, les premiers « gilets jaunes » fleurissent sur l’avenue. Ils n’ont pas supporté l’annonce de la hausse du prix des carburants. Ils se donnent rendez-vous sur Facebook et sur les ronds-points des zones commerciales. Parmi eux, peu d’ouvriers, peu d’habitants des quartiers, mais des tas de gens qui se sentent seuls et viennent se réchauffer autour des flammes des braseros. Beaucoup pensent que tous les journalistes et tous les politiques mentent. Ils ont la rage.

    Qu’ils viennent me chercher, disait Macron. « On vient te chercher chez toi ! », crient les manifestants. Ils ont l’intention d’approcher aussi près que possible du palais de l’Elysée. Les rues qui bordent le Faubourg-Saint-Honoré sont bloquées ; le repli se fait donc sur les Champs. Le samedi 17 novembre, ce ne sont que de petites grappes, du côté de la Concorde. Le 24, ils investissent la place de l’Etoile, sur du Joe Dassin encore : « J’manifestais sur l’avenue, mais mon gilet leur a pas plu… ».

    Sur leurs dossards fluo, des doléances sur la vie chère, le smic, l’ISF. « Macron, invite-nous au Fouquet’s ! » Il y a surtout le RIC, ce référendum d’initiative citoyenne, qui pourrait peut-être permettre de renverser le président. L’un des porte-parole du mouvement rêve tout haut du général de Villiers à l’Elysée ; d’autres crient « All cops are Benalla » (« tous les flics sont des Benalla »), détournement improvisé de « All cops are bastards ». Tout s’emmêle, mais un slogan, « Macron démission », fédère les participants, et l’arrière-plan demeure le même : les Champs-Elysées.

    Début décembre, cette fois, ce sont des blindés de la gendarmerie qui encerclent la place de l’Etoile, du jamais-vu depuis la guerre. Le samedi précédent, l’Arc de triomphe a en effet été vandalisé. De Tokyo à New York, la photo fait la « une » des magazines de la planète, qui racontent même que Paris brûle. Dans les entrailles de son musée, la réplique en plâtre d’une statue de François Rude a perdu un œil.
    Le lendemain, Macron s’y rend à pied. Se recueille devant le Soldat inconnu. Ne dit rien. Sauf ces quelques mots, glissés au président du Centre des monuments nationaux : « Rouvrez le plus vite possible. » En s’éloignant, il peut voir des touristes faire des selfies devant les piliers de l’Arc tagués d’insultes. Le 15 mai 2017, l’avenue était le champ d’honneur d’un jeune président. Aujourd’hui, on photographie les stigmates d’un champ de bataille.

  • Et le « bloomer » libéra le corps des sportives - Libération
    https://www.liberation.fr/sports/2018/12/08/et-le-bloomer-libera-le-corps-des-sportives_1696434

    Au XIXe siècle, la militante féministe Amelia Bloomer affronte les moqueries lorsqu’elle encourage le port d’une tenue révolutionnaire : le « bloomer », une culotte bouffante qui deviendra un vêtement sportif accompagnant l’essor de la bicyclette.

    Chaque samedi avec RétroNews, le site de presse de la BNF, retour sur un épisode de l’histoire du sport tel que l’a raconté la presse française. Aujourd’hui, comment un vêtement a permis l’émancipation sportive des femmes.

    Au milieu du XIXe siècle, un nouveau vêtement féminin fait son apparition : le bloomer, un pantalon court surmonté d’une jupe, qui donnera les shorts-culottes aujourd’hui portés par diverses sportives, en athlétisme, au volley ou au tennis. Il tient son nom de la militante féministe Amelia Bloomer qui en fut la plus grande avocate, dès 1851. Mais faire accepter ce vêtement dans les sociétés corsetées du XIXe ne fut pas sans obstacles, comme le racontent les journaux de l’époque.

    Le Constitutionnel du 2 octobre 1851 fait ainsi état d’une soirée de présentation à Londres du « nouveau costume américain pour dames » plutôt mouvementée : « Jusqu’à l’arrivée des bloomers en costume, on ne saurait décrire le désordre ni rapporter le feu roulant des plaisanteries. » Organisée par une certaine Mme Dexter, la présentation de ces bloomers n’aura pas lieu face aux railleries du public pourtant venu en nombre.

    « Le tyran : c’est la mode »

    « Encore les bloomers ! », titre le Constitutionnel quelques jours plus tard. A l’occasion d’un nouveau défilé, « les dispositions avaient été prises pour que l’ordre ne fût point troublé », précise le journal. Une Américaine de 26 ans vient présenter ces tenues : « Huit dames accoutrées d’une manière assez bizarre entrent dans la salle. […] Il est impossible au public de garder plus longtemps son sérieux. » Une nouvelle fois, les bloomers ne sont pas pris au sérieux, alors que l’Américaine se lance dans une plaidoirie féministe pour ce nouveau vêtement : « Les dames américaines ont réfléchi qu’il y avait un autre esclavage à abolir, esclavage contre lequel la religion, la morale, la loi sont impuissantes. Vous avez déjà nommé le tyran : c’est la mode. […] La toilette actuelle des dames exerce sur elles une torture physique, spirituelle et morale. » Puis, l’oratrice fait applaudir Amelia Jenks Bloomer, « l’auteur de cette innovation ».

    A cette époque, l’idée du bloomer apparaît tellement saugrenue à certains qu’une pièce comique, les Blooméristes ou la Réforme des jupes*, est mise en scène au Théâtre du Vaudeville, comme le raconte le Siècle, le 2 février 1982. Pour le journaliste du Siècle, Amelia Bloomer est même une « excentrique insulaire qui a attaché son nom à l’idée la plus saugrenue qui ait pu poindre dans une cervelle humaine, celle de masculiniser les femmes par le costume d’abord, par les habitudes ensuite ». Dans les Blooméristes ou la Réforme des Jupes, l’héroïne, Mlle Césarine, « a été élevée à la façon bloomerienne ; elle fume comme un Turc, tire le pistolet comme Lepage, manie le fleuret comme le professeur italien Raimondi ».

    Répression du bloomer

    Finalement, c’est en Californie que le bloomer se démocratise d’abord, fin XIXe : dans le Petit Parisien du 24 janvier 1898, on raconte ainsi qu’il « s’est fondé à San Francisco un club de jeunes femmes et de jeunes filles qui ont décidé d’adopter d’une façon permanente le port de la culotte bouffante américaine ». Ces centaines de « miss appartenant aux meilleures familles » s’exercent par ailleurs « à tous les sports athlétiques généralement réservés au sexe fort. La course à pied, le canotage, le cricket, le football n’ont plus de secret pour elles. […] Ajouterons-nous que ces dames font beaucoup d’équitation et montent à cheval comme les hommes, – à califourchon… N’est-ce pas un peu cavalier tout de même ? »

    Le bloomer est adopté massivement par les femmes cyclistes. Le journal parisien Gil Blas relate un fait divers survenu à Washington et lié au port du bloomer, « objet de réprobation des puritains aux Etats-Unis ». « Une maîtresse correction infligée à deux dames de Washington par le mari de l’une d’elles, M. Redman » : aperçue à bicyclette vêtue d’un bloomer dans les rues de la capitale américaine, Mme Redman reçut des « coups de cravache » de son mari, tandis que son amie se voit administrer une paire de claques. L’auteur de ces violences fut exempté de l’amende de 50 francs qu’il encourait. Pire : « Il a été hautement félicité par le juge, comme ayant bien mérité de la société en s’élevant publiquement contre une coutume déplorable. Ce magistrat a même exprimé le regret de ne pouvoir appliquer l’amende à Mme Redman pour la corriger de la mauvaise habitude de s’habiller en homme. »

    A Chicago, la répression va loin également : le port du bloomer est interdit. La bicyclette est partout aux Etats-Unis, comme le relate la Petite Gironde du 16 juin 1895 : « Rien ne manque à la gloire de la bicyclette en Amérique, pas même la persécution ! […] Ce projet est ainsi rédigé : […] il sera illégal pour toute personne de sexe féminin […] de se promener ou d’essayer de se promener en bicycle ou de se montrer dans les rues, avenues ou voies publiques habillée ou déguisée en costume à jupe courte, vulgairement connu sous le nom de bloomers. » « Il est clair qu’interdire à une femme la culotte et le jupon court pour aller à bicyclette cela équivaut à lui interdire la bicyclette », conclut le journal : « On ne peut songer pédaler avec une robe à traîne. »

    « La femme nous a pris la culotte ! »

    Le débat sur les femmes cyclistes et leur accoutrement traversera l’Atlantique : en France, le docteur Léon Petit donne une conférence pour évoquer les bienfaits de la bicyclette pour les femmes. Elle est retranscrite dans la Presse du 19 janvier 1896 : « Mères, fillettes, grands-mères, enfants, petites bourgeoises, grandes dames, accourez au sport nouveau ! » Lui aussi voit dans le vêtement qui accompagne la pratique un mélange des genres, tout en s’en accommodant : « Le costume rationnel ? La culotte, emblème de l’égalité avec l’homme, la culotte ; symbole de la force et du pouvoir, la culotte depuis si longtemps désirée et enfin conquise ! Ah ! messieurs, c’est un coup terrible porté à notre prestige ! La femme nous a pris la culotte, et il faut bien reconnaître qu’elle la porte mieux que nous ! »

    Suite et fin de l’histoire. Un siècle et quelques plus tard, les débats sur le vêtement sportif féminin ne se sont pas arrêtés, bien au contraire. Pour preuve : la polémique, fin août, autour de la combinaison noire de Serena Williams lors du dernier Roland-Garros, jugée trop excentrique, et qui a entraîné la mise en place d’un « code vestimentaire », effectif à l’occasion des prochains Internationaux de France.

    https://www.liberation.fr/sports/2018/12/08/et-le-bloomer-libera-le-corps-des-sportives_1696434

    #femmes #sexisme #mode #culotte #misogynie #histoire

    * texte complet de la pièce : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62636114.texteImage

    • Fiche Wikipédia sur Amélia Bloomer
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Amelia_Bloomer

      Histoire du port du pantalon par les femmes
      https://lemundemfinue2013.wordpress.com/2013/11/29/le-port-du-pantalon

      C’est en Perse que l’on voit les premiers pantalons féminins. Jusqu’au XVIIIème siècle les femmes ont essayé de l’adopter mais sans succès. Souvent les gouvernements leur en ont interdit l’usage, surtout pour les femmes qui travaillent. Dans certaines entreprises, les employées en contact avec la clientèle n’ont pas le droit de porter le pantalon. Par exemple les hôtesses de l’air d’Air France devaient porter des jupes jusqu’en 2005, signe d’élégance.

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      Bloomers – A Fashion Revolution
      http://www.victoriana.com/bloomer-costume

      No description of 19th century women’s fashions would be complete without some mention of the notorious lady, Amelia Jenks Bloomer, who had the courage to attempt to introduce reform in the conventional dress for women. It is said that the first man who carried an umbrella was mobbed through the streets of London because of its oddity; therefore, it is not surprising that the first woman who took on “pantalettes” as part of her public dress became at once the object of vulgar curiosity and idle gossip.


      Hand-colored lithograph of the music cover for the “Bloomer Waltz, (costume for summer)” published in 1851 showing a woman in the notorious bloomer costume walking along a path in a wooded area.

      Amelia Bloomer was an American women’s rights advocate who proclaimed her strong views regarding reform in feminine attire in her publication The Lily. In 1849 she took up the idea, previously originated by Mrs. Elizabeth Smith Miller, of wearing a short skirt and loose trousers gathered round the ankles.


      A Currier & Ives rendition of the bloomer costume, c1851.

      Reportedly, Elizabeth Smith Miller began wearing the outfit of Turkish pantaloons and a knee length skirt after seeing this type of clothing on a trip to Europe. This design was an attempt to preserve a Victorian woman’s modesty while providing freedom of movement in household activities. The name of “bloomers” gradually became popularly attached to any divided skirt or knickerbocker dress for women because of Amelia Bloomer’s strong advocacy.

      Clipping of Elizabeth Cady Stanton (left) wearing the controversial bloomer costume in 1851. Stanton’s cousin Elizabeth Smith Miller introduced the outfit and editor Amelia Bloomer publicized its healthful and liberating benefits in her newspaper The Lily.

      The costume that Bloomer advocated was sometimes referred to as the Camilla, consisting of short skirts reaching just below the knees, and long pantalettes. The bloomer costume was popular for some time by most of the leaders in the women’s rights movement.


      Glass negative portrait photograph circa 1855-1865.


      bloomer costume

      The bloomer outfit was changed numerous times but eventually discarded because of the amount of attention given to its criticism in the press. Nevertheless, the name “bloomers” survived in women’s fashion as a generic term for Turkish-style pantaloons, divided skirts, and for the knickerbockers worn by women when riding bicycles in the 1890s.

      #pantalon #bloomer #femmes #mode #histoire #historicisation

      Amelia Bloomer
      https://lacasavictoriana.com/2010/08/12/amelia-bloomer

      Aunque hoy en día muchos sólo recuerdan a Amelia Bloomer como la creadora de una moda revolucionaria en su época, los bloomers – conocidos en español como pantalones bombachos -, Bloomer fue también una incansable defensora de los derechos de la mujer en una sociedad para la que una mujer era sólo el pilar de la familia, y trataba de dejar en un segundo plano sus facetas culturales, creativas, políticas o trabajadoras.

      Merece la pena conocer un poco más sobre esta sobresaliente mujer, que no sólo luchó por las mujeres desde un punto de vista social, sino que incluso intentó cambiar la rígida moda victoriana por prendas más cómodas y apropiadas para las diferentes actividades a las que la mujer se estaba incorporando.


      La activista por los derechos de las mujeres, Amelia Jenks Bloomer nació en Homer, New York en 1818. Cuando tenía 22 años se casó con el abogado norteamericano Dexter Bloomer, quien la animó a defender sus ideas a través de su periódico The Seneca Falls Courier y a colaborar activamente en la defensa del sufragio femenino y los derechos de las mujeres a través de oranizaciones femeninas del área de Seneca Falls, llegando a participar en la famosa Seneca Falls Convention en 1848 (esta convención paso a la posteridad por ser la primera en la que se defendieron los derechos de la mujer en todos los ámbitos sociales y de la que salió el documento Declaration of Sentiments, donde se recogían los puntos fundamentales acordados en esa reunión)

      En Enero de 1849, animada por Elizabeth Cady Stanton y Susan B. Anthony – otras defensores de los derechos de la mujer, comenzó a publicar su propio periódico The Lily, una publicación completamente dedicada a la mujer y a sus intereses y desde donde intentaba enfocar los temas femeninos – educación, disciplina, moda y sufragio – desde un punto de vista reformista, reclamando un papel más destacable e igualitario de la mujer en la sociedad.

      En 1850. a través de su periódico, presentó un nuevo estilo de vestuario para las mujeres “activas” inspirado en los trajes tradicionales turcos. La presentación de sus pantalones para mujeres provocaron una oleada de indignación entre la sociedad e insultos de la prensa – de hecho existe la expresión “making a bloomer “ que podría traducirse como meter la pata, cuyo origen fue la presentación de los citados pantalones y que toma el apellido de Amelia como parte de la expresión.

      Estos pantalones eran como unas enaguas largas, flojas y ligeramente hinchadas que se estrechaban en el tobillo; sobre ellas iba una falda más corta que las habituales faldas victorianas. Aunque el diseño desde el punto de vista estético puede resultar discutible, lo cierto es que resultaban cómodos y fueron la antesala de los pantalones para uso femenino.

      Fueron muchas las mujeres que se atrevieron a usarlos, a pesar de ser ridiculizadas y de las burlas que tuvieron que soportar; algunas los usaban por el convencimiento de que representaban un avance para la comodidad de las mujeres lejos del encorsetamiento que imponía la moda victoriana; otras lo hicieron por reivindicación, usando los “bloomers” como un símbolo de la igualdad de derechos de la mujer.

      Pero fueron las feministas las primeras en dejar de usarlos, ya que pensaron que los bloomers estaban desviando la atención de sus reivindicaciones y tenían miedo no ser tomadas en serio por sus ideas.


      Así, el bloomerismo – termino acuñado en la época para denominar esta moda – fue perdiendo adeptos, pero sorprendentemente volvió para convertirse en todo un fenómeno representante de lo moderno, en 1890, con la llegada de la “fiebre de la bicicleta”, ya que era mucho más cómodo montar en bici con bloomers y no con faldas. Eso sí, su renacer trajo consigo alguna variación estética, como un tejido más adecuado, como el tweed, y la supresión de la falda superpuesta.

      Después del revuelo causado por los revolucionarios pantalones, Amelia y su marido se mudaron a Ohio, donde él publicó Western Home Visitor y ella vendió su The Lily. Un par de años después se mudaron a Iowa; pero en ambos lugares y a pesar de no tener ya su propia publicación Amelia Bloomer siguió participando activamente a favor de los derechos de la mujer y colaborando con grupos y asociaciones sufragistas. Murió el 31 de Diciembre de 1894 en Council Bluffs, Iowa.

    • J’avais pas joint l’image d’illustration que fournis libé et qui contiens une autre manifestation de la continuité de la misogynie


      Sur la droite de l’image
      « Le trottin de modiste ne pourra plus se troussé hélas ! »
      qui rappel le « troussage de domestique » et « droit d’importuné » dans lequel nous croupissons toujours.
      #culture_du_viol #humour

      Ca rappel l’importance du pantalon pour les femmes, c’est pour elle une protection contre le viol et les agressions sexuelles et ceci interdit par les hommes et les femmes de droite.

    • Je note ce paragraphe sur le #vélo et l’entrave faite aux #femmes de pratiquer la #bicyclette.

      A Chicago, la répression va loin également : le port du bloomer est interdit. La bicyclette est partout aux Etats-Unis, comme le relate la Petite Gironde du 16 juin 1895 : « Rien ne manque à la gloire de la bicyclette en Amérique, pas même la persécution ! […] Ce projet est ainsi rédigé : […] il sera illégal pour toute personne de sexe féminin […] de se promener ou d’essayer de se promener en bicycle ou de se montrer dans les rues, avenues ou voies publiques habillée ou déguisée en costume à jupe courte, vulgairement connu sous le nom de bloomers. » « Il est clair qu’interdire à une femme la culotte et le jupon court pour aller à bicyclette cela équivaut à lui interdire la bicyclette », conclut le journal : « On ne peut songer pédaler avec une robe à traîne. »

  • Five Types of Distributed Teams
    https://hackernoon.com/five-types-of-distributed-teams-b1c8bf56aeb9?source=rss----3a8144eabfe3-

    By Micah Rosenbloom, Managing PartnerDistributed teams went from being deal killers to de rigueur seemingly overnight in Silicon Valley. Bill Gurley has predicted that startups opening branch offices will be a standard operating procedure moving forward. It’s become almost a necessity in Silicon Valley, New York, and other high expense cities.As a #startup grows, geographic expansion of offices seems wise. Recently though, I’ve been surprised how many teams are starting out heavily distributed. This workflow runs counter to what I’ve seen work in over 20 years in the startup ecosystem. My old logic held that it was easier to build the culture and foster quick communication when everyone is under one roof. However, it’s happening, and in many cases, seems to be working, so it’s for the best (...)

    #venture-capital #entrepreneurship #technology #business

  • Le message clair des gilets jaunes à BHL. Par Michel Onfray – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/03/le-message-clair-des-gilets-jaunes-a-bhl-par-michel-onfray

    A l’heure où la France pauvre et modeste des Gilets jaunes fait savoir ses difficultés à se nourrir, à se loger, à se vêtir et son impossibilité d’offrir des sorties, des loisirs ou des vacances à ses enfants, Carlos Ghosn, grand patron français (mais aussi brésilien et libanais, il a la triple nationalité), se fait arrêter au Japon parce qu’il fraude le fisc… Pauvre chéri : il ne gagnait que 16 millions d’euros par an ! Il lui fallait bien mettre un peu d’argent de côté s’il voulait survivre un peu…

    J’y vois un symbole de la paupérisation induite par ce libéralisme que Mitterrand fait entrer dans la bergerie française en 1983 avec les intellectuels médiatiques du moment, Nouveaux Philosophes en tête. Des pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux, puis des riches de plus en plus riches et de moins en moins nombreux : voilà ce qu’est la paupérisation. L’Empire maastrichtien est la créature des clones de Carlos Ghosn qui paupérisent à tour de bras. Macron est l’un d’entre eux.

    Les journalistes des médias dominants clament partout que le message des Gilets jaunes est confus, invisible, illisible, divers, diffus, multiple, contradictoire : non, il ne l’est pas. Il est même très clair : ce que dénoncent les Gilets jaunes, c’est tout simplement cela : la paupérisation.

    On le voit dans les reportages, ce peuple-là n’est pas doué pour la rhétorique et la sophistique, la dialectique et la parole. Il dit simplement et clairement des choses simples et claires que les diplômés des écoles de journalisme, de Science Po, de l’ENA ou de Normale Sup ne comprennent pas parce que ça dépasse leur entendement. Ils sont pauvres et l’engeance qui tient le pouvoir, politique, médiatique et économique, ne sait pas ce que signifie faire manger une famille avec 5 euros par repas. Ils ne le savent pas…

    Il est facile de salir ces gens modestes comme le font Libération et Le Monde, L’Obs (avec un article dégoûtant d’un nommé Courage, probablement un pseudonyme…), voire l’inénarrable BHL. “Ces pauvres qui disent qu’ils le sont et qu’ils n’en peuvent plus de l’être, quelle beaufitude, quelle grossièreté, quel manque de manière !”. Et ces journaux seraient des journaux de gauche ? Qui peut encore le croire ?

    “Salauds de pauvres !” disent Quatremer & Joffrin, Courage & Askolovitch (qui m’inonde de textos insultants en me disant que tout le monde “se fout” de ce que j’écris, sauf lui apparemment…), Xavier Gorce, dessinateur au quotidien du soir & BHL. Car tous souscrivent comme un seul homme à cette saillie qu’on entend dans la bouche de Gabin dans La Traversée de Paris, un film de Claude Autant-Lara, un ancien du Front national version Jean-Marie Le Pen : “Salauds de pauvres !” Le rideau se déchire enfin !

    BHL écrit : “Poujadisme des Gilets jaunes. Échec d’un mouvement qu’on nous annonçait massif. Irresponsabilité des chaînes d’info qui attisent et dramatisent. Soutien à Macron, à son combat contre les populismes et à la fiscalité écolo” (17 novembre 2018). Passons sur la rhétorique du personnage, il y a bien longtemps qu’il ne pense plus et qu’il ne fonctionne qu’aux anathèmes –peste brune, rouges-bruns, poujadistes, fascistes, nazis, staliniens, pétainistes, vichystes, maurrassiens sont ses arguties préférées pour clouer au pilori quiconque ne pense pas comme lui. BHL a le record mondial du point Godwin ! Chez lui l’insulte a depuis longtemps remplacé toute argumentation digne de ce nom. Dans le registre des insultes, on l’a oublié, il y avait aussi : “saddamite”…

    C’est le néologisme créé par lui pour insulter Jean-Pierre Chevènement lors de la guerre du Golfe. A cette époque, BHL ne s’est pas fait traiter d’homophobe ! Il est vrai que ses amis dans la presse sont nombreux et qu’il dispose d’un efficace pool qui nettoie le net de ses bêtises en les renvoyant dans les pages invisibles du net –vérifiez en tapant “BHL saddamite Chevènement” sur le net, plus rien, nettoyé… Étonnant ! Car dans Bloc-Notes. Questions de principe cinq, page 141 de l’édition du Livre de poche, on peut encore y lire : “Chevènement saddamite et philoserbe”. J’attends que, des Inrocks à Libération, du Monde à France-Inter, on dénonce cette homophobie qu’on m’a prêtée il y a peu parce que, moi, je ne souscrivais pas au doigt d’honneur antillais qui semblait ravir le président de la République, et que je l’ai fait savoir sur le mode ironique. Il est vrai que BHL et l’humour, ça fait deux…

    BHL qui fait tant pour qu’on parle de ses livres à chacune de ses parutions voudrait qu’on ne parle pas des Gilets jaunes dans les médias ! Comme si c’étaient les journalistes qui créaient l’actualité…

    La pauvreté existe parce qu’on la montre.

    Ne la montrons pas,

    De cette manière elle n’existera plus.

    C’est ainsi qu’on apprend à penser à l’Ecole normale supérieure ! Censurons ces Gilets jaunes à la télévision, demandons à France-Culture comment on s’y prend pour interdire de parole sur les radios du service public, et faisons taire cette racaille populiste, crypto-fasciste, lepeniste, vichyste, pétainiste, nazie –ne nous interdisons rien ! Car quiconque demande du pain pour ses enfants est une ordure populiste bien sûr…

    Que BHL soutienne Macron, il n’y a rien là que de très normal. Avec Stéphane Bern et les Bogdanoff, Line Renaud et Philippe Besson, ce qui se faisait de mieux chacun dans son domaine a offert ses courbettes au Prince. Il y en eut de plus malins qui vinrent manger la soupe payée par le contribuable à Bercy, qui servait à préparer la présidentielle. On n’y mangeait pas des repas à cinq euros…

    Enfin, que BHL soutienne “la fiscalité écolo”, comme son ami Cohn-Bendit, n’est pas non plus étonnant : il reprend l’élément de langage qui voudrait que ces taxes aillent à la fiscalité verte alors qu’elles vont majoritairement dans les caisses de l’Etat. La revue Que choisir l’a récemment montré dans l’un de ses articles [1].

    Pour salir les Gilets jaunes, des journalistes et des éditorialistes affirment qu’ils refusent la fiscalité, qu’ils sont contre les taxes, qu’ils refusent les impôts, qu’ils rechignent à payer des taxes écologiques. C’est faux. C’est Carlos Ghosn qui refuse de payer ses impôts, ainsi que les riches qui ont placé leur argent dans les paradis fiscaux avec l’assentiment de l’Etat français, pas les Gilets jaunes qui, eux, veulent bien payer des impôts directs et indirects, mais s’insurgent que ces impôts, qui doivent servir à payer le salaire des fonctionnaires, à faire fonctionner les écoles, les hôpitaux, les commissariats, les gendarmeries, soient accompagnés en province de suppressions de fonctionnaires et de fermetures d’écoles, d’hôpitaux, de commissariats, de gendarmeries.

    Revenons à BHL : s’il est tellement soucieux de l’état de la planète qu’il estime que l’Etat maastrichtien doive faire payer les pauvres avec leurs voitures de travail afin que les riches puissent polluer en se déplaçant en avion, alors qu’il cesse de passer son temps entre deux aéroports lui qui disait sans vergogne qu’il avait trop de maisons…

    On peut lire en effet dans L’Obs (5 juillet 2017) : “J’ai trop de maisons dans le monde” : Bernard-Henri Lévy se résout à vendre une de ses villas pour 6 millions d’euros. Lisons cet article : “Trop d’argent, pas assez de temps. Bernard-Henri Lévy a confié à Bloomberg dans un article publié ce lundi qu’il était contraint de vendre une de ses villas au Maroc, à Tanger, faute de pouvoir en profiter suffisamment : “Je partage mon temps entre Paris, New York et Marrakech. J’ai trop de maisons dans le monde et hélas, l’année ne dure que 52 semaines”. Prix de la demeure sacrifiée : 6 millions d’euros, en vente sur le site de Christie’s International Real Estate, pour 600 mètres carrés situés “au sommet d’une falaise, face à Gibraltar, au point précis où se côtoient l’Atlantique et la Méditerranée”, affirme BHL, bon vendeur. Bonjour la trace carbone du philosophe !

    On comprend que cet homme-là ignore quelle misère signifie un trou de cinquante euros dans le budget d’une famille vivant avec moins de mille euros par mois… “Salauds de pauvres !”, en effet.

    Michel Onfray
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    [1] : https://www.quechoisir.org/billet-du-president-fiscalite-ecologique-le-matraquage-fiscal-se-colore-

    Source : Michel Onfray, 18-11-2018

    https://www.les-crises.fr/le-message-clair-des-gilets-jaunes-a-bhl-par-michel-onfray