provinceorstate:nouvelle-écosse

  • Stolpersteine in Berlin | Orte & Biografien der Stolpersteine in Berlin
    https://www.stolpersteine-berlin.de/biografie/8744


    Réponse à https://seenthis.net/messages/779205

    Eva Salinger
    VERLEGEORT Torstrasse 83
    BEZIRK/ORTSTEIL – Mitte
    VERLEGEDATUM 21.02.2019

    GEBOREN 21.08.1899 in Laskownica
    ZWANGSARBEIT Fabrikarbeiterin bei Pertrix Batteriefabrik
    DEPORTATION am 29.10.1941 von Berlin nach Lodz / Litzmannstadt
    WEITERE DEPORTATION am 04.05.1942 nach Chelmno / Kulmhof
    ERMORDET 04.05.1942 in Chelmno / Kulmhof

    Suite aux changements de nom consécutifs l’adresse Lothringer Straße 31est aujourd’hui situé à Torstraße 83 : Schönhauser Communication (ca. 1770-1832), Wollankstraße (1832-1873) , Lothringer Straße (1873-1951), Wilhelm-Pieck-Straße (1951-1994) , Torstraße (à partir de 1994)

    En l’exploitant dans son usine d’accumulateurs Pertrix la famille Quandt forcait Eva Salinger et plein d’autres a contribuer à son patrimoine. Avec ceci les Quandt sont denvenus la plus riche famille allemande d’aujourd’hui. La famille Quandt est surtout connue pour sa marque BMW . Pendant la guerre les batteries Pertrix se trouvaient dans chaque appareil militaire allemand. Pour le moment il n’y a pas de document qui explique pourquoi les bombardiers alliés évitaient systématiquement les usines Pertrix lors des bombardements des villes avoisinantes.On ne sait pas si les usines Pertrix ont été épagnées par hasard ou parce que les alliés avaient prévu de se servir de cette industrie moderne. On sait par contre que des négotiations sur le moment et l’endroit d’actions militaires alliés ont eu lieu en Suisse entre des émissaires du ministère de l’aviation allemand et des officiers alliés. S’il y a des traces écrites de ces entrevues dans les archives ils sera encore longtemps difficile dy accéder.

    Il se trouve qu’après la guerre les Quandt n’ont jamais été inquiétés. Ils ont vite commencé à vendre des batteries à l’armée britannique. Malgré les demandes officielles américaines l’adminstration britannique n’a jamais envoyéau tribunal de Nuremberg les documents requis sur les Quandt . Blanchis de tout soupçon Günther Quandt et ses fils ont pu garder leur patrimoine entier dont 80 millions de Dollars en 1946. Sans perdre du temps dans la case prison les Quandt ot pu repartier dans la corse au profit avec plusieurs longueurs d’avance sur les autres crminels de guerre principaux, à savoir les Flick, Krupp et managers de IG Farben.

    La mère du premier fils de Günther Quandt était Magda Goebbels. Le mariage de son ex avec le ministre de la propagande facilitait le dévelopIlpement des relations d’affaires des Quandt avec l’état nazi. On peut dire sans réserve que la fortune des Quand est le fruit direct des l’expolitation et de l’assassinat de dizanes de milliers de travailleurs esclaves.

    Das Schweigen der Quandts
    https://www.youtube.com/watch?v=l9hNjmJxc0U

    Quandt (Familie)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Quandt_(Familie)

    Quandt ist der Name einer deutschen Industriellenfamilie. Ihr Vermögen wurde 2007 auf 20 Milliarden Euro geschätzt. Die als öffentlichkeitsscheu geltenden Quandts nehmen aktuell (2014) mit 31 Mrd. € den Spitzenplatz auf der Liste der 500 reichsten Deutschen ein.

    Nürnberger Prozesse – Wikipedia
    https://de.wikipedia.org/wiki/N%C3%BCrnberger_Prozesse#Die_zw%C3%B6lf_Nachfolgeprozesse

    Binnen drei Jahren fanden in der amerikanischen Besatzungszone und vor amerikanischen Militärgerichten zwölf weitere große Prozesse gegen NS-Kriegsverbrecher statt. ...

    Angeklagt waren insgesamt 185 Personen:

    39 Ärzte und Juristen (Fall I und III)
    56 Mitglieder von SS und Polizei (Fall IV, VIII und IX)
    42 Industrielle und Manager (Fall V, VI und X)
    26 militärische Führer (Fall VII und XII)
    22 Minister und hohe Regierungsvertreter (Fall II und XI)

    Subsequent Nuremberg trials - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Subsequent_Nuremberg_trials

    Flick Trial
    https://en.wikipedia.org/wiki/Flick_Trial

    IG Farben Trial
    https://en.wikipedia.org/wiki/IG_Farben_Trial

    Krupp Trial
    https://en.wikipedia.org/wiki/Krupp_Trial

    #Berlin #Prenzlauer_Berg #Torstraße #Lothringer_Straße #histoire #nazis #BMW #Stolperstein

  • Des millions en cryptomonnaies inaccessibles après la mort d’un p.-d.g. AFP à Ottawa - 5 Février 2019 - Le Devoir _
    https://www.ledevoir.com/economie/547153/des-millions-en-cryptomonnaies-inaccessibles-apres-la-mort-d-un-p-d-g

    Un site canadien d’échange de cryptomonnaies a saisi la justice pour dénouer un imbroglio juridique après la mort de son jeune p.-d.g., seul à connaître le mot de passe permettant d’accéder aux centaines de millions de dollars appartenant à ses clients.

    La Cour suprême de Nouvelle-Écosse devait se pencher mardi sur la requête de la société Quadriga CX, basée à Vancouver, qui demande à être placée sous le régime des faillites. Une déclaration sous serment a été déposée par la veuve de l’ancien président, Jennifer Robertson, au nom de la plateforme numérique.

    Selon ce document cité mardi par plusieurs médias canadiens, Mme Robertson affirme que l’ex-patron de Quadriga, Gerald Cotten, était le seul à connaître les codes permettant d’accéder notamment à l’équivalent de 180 millions de dollars canadiens (120 millions d’euros) en cryptomonnaies appartenant à 115 000 clients.


    Photo : Lars Hagberg Archives Agence France-Presse La société Quadriga CX permet d’échanger bitcoin, litecoin et etherum.

    La société a annoncé mi-janvier que Cotten, âgé de 30 ans, était mort des suites de complications de la maladie de Crohn lors d’un voyage humanitaire en Inde le 9 décembre.

    Dans sa déclaration transmise à la justice, sa veuve explique que son mari avait emporté dans la tombe les codes d’accès à son ordinateur portable crypté avec lequel il gérait sa compagnie.

    Cet ordinateur donne notamment accès aux fonds en cryptomonnaies déposés dans des « portefeuilles froids », un support numérique codé hors ligne permettant d’échapper aux pirates informatiques, explique la presse.

    « Je ne connais pas le mot de passe ni les codes de récupération », a assuré Jennifer Robertson. « Malgré des recherches répétées et méticuleuses, je n’ai pu en trouver aucune trace écrite ».

    La société, présentée comme la principale plateforme de cryptomonnaies au Canada, permet d’échanger bitcoin, litecoin et etherum.

    #MDR #bitcoin #blockchain #monnaie #économie #numérique #ethereum #litecoin #crypto-monnaie #internet #finance #bitcoins #innovation_disruptive

  • De la part de l’excellentissime renaud epstein @renaud_epstein sur Twitter (Tu as tout mon respect comme d’hab)

    Sur @franceinter ce matin, Blanquer a expliqué que #LeGrandDébatNational permettrait de faire de la pédagogie :

    Pédagogie = niveau 2 sur l’échelle de la participation d’Arnstein qui en compte 8. Ce qui correspond à la non-participation sur cette échelle de référence internationale

    #imposture

  • Attacke auf Frank Magnitz : Polizei widerspricht AfD-Version in Teilen | Berliner Zeitung
    https://www.berliner-zeitung.de/politik/attacke-auf-magnitz-polizei-widerspricht-afd-darstellung-der-tat-te

    Voici un extrémiste de droite avant ...

    ... et après ...


    ... une grave chute suite à une bousculade avec des inconnus.

    Ici le terme bousculade n’est qu’à peine ironique. Magnitz se rappelle "de rien" et les vidéos du fait divers montrent comment trois personnes le font tomber par derrière avant de prendre la fuite.

    Tous les médias "de qualité" déplorent l’agression . C’est le moment de leur rappeller une phrase célèbre du ministre-président du Bade-Wurtemberg Hans Filbinger .

    „Was damals Recht war, kann heute nicht Unrecht sein.“

    Source : Der Spiegel 20, 1978, Seite 23, spiegel.de


    http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-40615419.html

    Ce politicien chrétien-démocrate et ancien juge militaire nazi justifiait les condamnations à mort qu’il a prononcé avec l’argument que la loi militaire en vigeur depuis 1872 devrait toujours s’appliquer dans le présent.

    https://de.wikipedia.org/wiki/Filbinger-Aff%C3%A4re#Filbingers_Stellungnahmen
    „Meine Äußerung bezog sich nicht auf die verabscheuungswürdigen NS-Gesetze, sondern auf die seit 1872 im Militärstrafgesetzbuch angedrohte Todesstrafe für Fahnenflucht im Felde.“

    Si la la gauche adoptait une position similaire à celle du grand démocrate chrétien, le sort du cadre AfD ressemblerait à celui d’un autre extrémiste de droite connu.

    Nous sommes reconnaissants aux agresseurs du pauvre chef de droite provincial de lui avoir épargné le sort de ses prédécesseurs plus importants. Nous vivon une époque formidable et paisible.

    #Allemagne #politique #nazis #wtf

    • Wer Hass sät, wird Gewalt ernten | de.indymedia.org
      http://archive.fo/2019.01.09-182514/https://de.indymedia.org/node/28004#selection-247.0-305.34
      Cette déclaration n’a rien en commun avec les publications autonomes habituelles. On peut alors en déduire une forte probabilité d’une mise en scène (false flag operation) par des extrémistes de droite.

      von: Antifaschistischer Frühling Bremen am: 09.01.2019 - 18:00
      Regionen: Bremen
      Themen: Antifa, Antirassismus
      Abstract: Der Antifaschistische Frühling Bremen gibt bekannt, dass wir den AfD-Politiker F. Magnitz am Montag gegen 18.00 Uhr Ortszeit von seinem faschistischen Gedankengut befreien wollten. Magnitz, der gute Kontakte in die rechtsextreme und faschistische Szene hält und des öfteren mit rassischtischen Äußerungen in Erscheinung tritt, darf in Bremen und anderswo keinen Fuß mehr fassen und gehört wie jeder andere Nazi mundtot gemacht. Wir dulden keinen Nazi-Abschaum in unserer Gegend! Der Antifaschistische Frühling wird kommen! Macht euch bereit!
      Antifaschistischer Frühling Bremen

  • lorsque NS 55, l’agent infiltré de la DNRED partait à Bogota
    https://ns55dnred.wordpress.com/2018/10/21/france-douane-francaise-lorsque-ns-55-lagent-infiltre-de-la-dnr

    Marc Fievet sera arrêté le 23 septembre 1994 à Fuengirola en Espagne par Interpol et découvrira que la DEA qui finalisait l’opération DINERO n’avait pas informé l’agent NS 55 de la DNRED ! Marc Fievet attendra 33 mois pour arriver au Canada via Madrid et Londres, bénéficiant alors des meilleurs attentions carcérales.


    Contraint par la Douane française à plaider coupable, sans avocat, Marc Fievet sera condamné par la Cour provinciale de Bathurst au Nouveau-Brunswick le 5 août 1997 à… perpétuité !

    Le DG François Auvigne, malgré les demandes réitérées de Jean Puons, le directeur de la DNRED pour le faire libérer, refusera d’intervenir, n’ayant pas, d’après lui, à assumer les actions de ses prédécesseurs.

    Avec Christophe Pech de Laclause, son avocat français, Marc Fievet dépose plainte pour complicité de trafic de drogue et subornation de témoins contre X.

    Pour Maitre Pech de Laclause : « Puisque Fiévet travaillait pour les douanes, son supérieur hiérarchique, et pourquoi pas le ministre du Budget, n’auraient-ils pas dû comparaître à ses côtés devant le tribunal canadien ?

    La juge d’instruction Sophie Clément rendra un non-lieu en 2006…

    Dans ses conclusions, la magistrate reconnaît que Marc Fiévet ne s’est pas livré à un quelconque trafic de stupéfiants, puisqu’il était chargé d’infiltrer un réseau et donc… qu’il n’est pas un narcotrafiquant.

    Pourtant Marc Fievet subira 3 888 jours d’enfermement dans 23 prisons d’Espagne, d’Angleterre, du Canada et de France !

  • Die große Liebe (1942)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Die_gro%C3%9Fe_Liebe_(1942)


    Le grand amour - voici quelques chansons et films parmi les plus populaires dans l’Allemagne nazie. Les écouter toutes c’est prèsque comme y avoir vécu. La chanteuse suédoise Zarah Leander profitait de l’émigration des stars comme Lilian Harvey et de l’assassinat de plein d’autres pour vivre une grande carrière jusqu’à ce que filmer sous les bombes devienne quasiment impossible.

    Die große Liebe ist ein deutscher NS-Propaganda-Spielfilm der UFA von Rolf Hansen aus dem Jahr 1942 mit Zarah Leander und Viktor Staal in den Hauptrollen. Die große Liebe wurde zum kommerziell erfolgreichsten Film im Dritten Reich.

    Zarah Leander - Das gibt’s nur einmal (1932)
    https://www.youtube.com/watch?v=qWuDlyJyCq4


    Interprétation suédoise de la chason interpétée en Allemand par Lilian Harvey

    Der Wind hat mir ein Lied erzählt
    https://www.youtube.com/watch?v=R7ulbiYWSBE

    Davon geht die Welt nicht unter
    https://www.youtube.com/watch?v=p8D126NPTrU

    Kann denn Liebe Sünde sein ?
    https://www.youtube.com/watch?v=0zDL4j9haQ0

    Nur nicht aus Liebe weinen
    https://www.youtube.com/watch?v=m20La_Sg4Dc

    Ich weiß es wird einmal ein Wunder geschehn
    https://www.youtube.com/watch?v=LFKM2VYDPjg

    Zarah Leander - Bei mir bist du schön (1938)
    https://www.youtube.com/watch?v=imvDoeY7vEg

    Marika Röck - Ich brauche keine Millionen (Musik, Musik, Musik)
    https://www.youtube.com/watch?v=G54J4Imb2ss

    P.S. Ècouter des chansons ne remplace pas les études historiques mais c’est unne bonne manière de se mettre à la place de l’Allemand moyen qui voulait échapper à la vie quotiidienne banale marquée par la guerre.

    L’original : Das gibt’s nur einmal, interprété en 1931 par Lilian Harvey
    https://www.youtube.com/watch?v=h5cWBv9gm6Q

    #cinéma #film #musique #nazis

  • La loi #Pénicaud, un pas de plus dans la #guerre_aux_pauvres
    (relevé sur twitter)

    Projet de « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel » est son nom complet ; « liberté » :-) ). Le ProJet de Loi est terrifiant, il a été retoqué par le Sénat mais les mesures passent petit à petit et adoptées mercredi : c’est la fin de l’assurance chômage (maintenant financée par l’impôt —> alloc universelle très basse forçant comme aux US à un travail obligatoire les #chômeurs--> ; offre « raisonnable » refusée = suppression des allocs, = condamnation à mort ou retrait des enfants pour famille monoparentale- un jour je tweeterai trafic d’enfants et classe sociale tiens...), #surveillance accrue des chômeurs, #apprentissage (une cata, et c’pas un hasard si le #Medef fait sa pub sur « l’apprentissage, mon plan A »), erasmus + ds le cadre de la mobilité européenne. #Logement, chômage, santé, les plus faibles (rsastes, chômeurs, parmi lesquels maj de femmes, parmi lesquelles les plus pauvres sont les daronnes et leurs mômes car vivre à 4 sur un RSA c’pire que vivre à 1) vont trinquer d’abord mais le dumping obtenu par l’exploitation des #migrants (le capital les rémunère à 80 centimes de l’heure en Allemagne : esclavage bonjour) et des chômeurs va aussi faire baisser les #salaires et les conditions de travail des travailleurs. Bref, la stricte application des recommandations de la Cour des Comptes et du FMI. Mais rien de surprenant, le capitalisme ne fait rien en douce, y’a PAS de complot, ça c’est ce que disent les hommes politiques « de gauche » qui servent à rien juste à donner la réplique... Le #capitalisme est un système autotélique fondé sur la forme valeur, le psychologiser ne sert à rien en plus d’être faux, il n’est pas « méchant, il ns cache tout, bouh », tout est dispo sur legifrance, dans le programme de Macron et les PJLoi depuis tjs et partout. La presse ne relaie pas, ne fait pas son travail, ça, c’est autre chose.
    Ce qui est promulgué ces jours-ci était prévisible depuis...le rapport #Sirugue, les rapports de la Cour des Comptes et du FMI, en matant ce qui se fait aux US, en voyant que sous Hollande, #EgalitéCitoyenneté est passée (d’ailleurs parfois la presse incrimine Macrotte pour des trucs liés à des lois antérieures à lui, ce qui n’en fait pas une moindre saloperie hein) dans le silence, la loi #ELAN, idem, etc.
    Quand j’ai vu se déployer le « zero chômeurs », chez ATD d’abord (voir https://seenthis.net/messages/438805 https://seenthis.net/messages/438541#message446260) puis dans le programme de Méchancon, j’ai glapi : « ça annonce que ça va passer en mode punitif obligatoire », on m’a dit « rien à voir, non non ». Lol.
    Si.
    Quand j’ai dénoncé Sirugue on m’a bien ri au nez, et on m’a traitée de monomaniaque, pessimiste qui fait sa pythie... pour tout ce qui concerne le logement/divorce/santé... Sécu, #flicage, surveillance et pauvreté, tellement prévisible, hélas :)...soupir Les mères sans fric le savent avant les autres, les mômes de chômeurs... Mais ensuite, ça ruisselle, du bas vers le haut, et maintenant, ce que vivent ceux qui ont connu le RMI, l’apprentissage, l’impossibilité de quitter leur mec, le renoncement aux soins, etc etc, ça va remonter à la classe moyenne
    J’avais pourtant spoilé, mais on m’a pas crue. J’aurais préféré me tromper, hein.

  • Rituale allein reichen nicht - Kommentar Holocaust-Gedenktag Silke Mertens - TAZ 27.1.208
    http://www.taz.de/!5477381


    Raté ! Dans les pages du Journal de moins en moins à gauche TAZ la journaliste Silke Mertens nous rappelle que les rituels ne suffiront pas pour contrer une nouvelle montée du nazisme et de l’antisémitisme. Manque de bol son article est encore un de ces textes qui n’apportent rien de nouveau au discours ritualisé qui énerve tant de monde. En omettant des éléments essentiels de l’histoire antisémite quelle raconte elle crée des boucs-émissaires. Elle finit par prononcer implicitement l’absolution des vrais coupables.

    Reprenons dès le début.

    Dans les années 1930 le pouvoir nazi fait construire à côté du beau quartier Berlin-Friedenau des logements sociaux de bas de gamme pour les ouvriers fidèles au régime. La cité s’étend sur plusieurs blocs et met en pratique les idées politiques et architecturales du fascisme allemand. Contrairement au projets italiens on respecte la norme d’hauteur en vigeur pour toutes les maisons de la ville et on organise l’emplacement des blocs d’une manière à les protéger des tempêtes de feu après les bombardements.


    Une charmante cité nazie

    Jusque dans les années 1970 c’est une population d’ouvriers, d’employés de bureau et de petits fonctionnaires anticommunistes qui habite les immeubles restés entacts malgé de nombreux raids aériens sur les quartiers et gares avoisinants. Ceci change avec les nouvelles politiques de logement après la réunification de la ville. La cité appartient encore à la ville qui commence à remplacer les habitants allemands viellissants par des familles d’immigrés du Levant et d’Arabie et par des « Volksdeutsche » arrivant du Kazakhstan après l’écroulement de l’URSS. C’est un mélange socio-culturel de plus en plus disparate et explosiv. A la fin du siècle le taux de chômage dans la cité tourne autor de 70 pour cent.

    Nos amis qui habitent la cité ne laissent plus jouer leurs enfants dehors dans les jolies cours intérieures fleuries. Un gamin sans grands frères y est perdu. Les gosses de dix ans frappent et volent ceux de huit ans qui n’ont rien d’autre à faire de d’essayer ce quils viennent d’apprendre sur les petits de cinq et six ans. Quand tu te plains, c’est le grand frère qui règle l’histoire. Tu ne peux pas gagner. Quand il sont bien énervés les gamins arrivent à casser les tables de pingpong en béton armé épais de dix centimètres. Nos amis quittent la cité et acceptent un loyer deux fois plus élevé dès qu’ils trouvent un travail adéquat.


    Relief affichant un Hitlerjunge au dessus d’une entrée d’immeuble

    L’école où se passe le fait divers antisémite se situe dans le bloc d’immeubles à l’extrémité nord-ouest à l’endroit où l’autoroute frôle la cité. Au moment des événements l’apothicaire du coin est partie depuis quelques années déjà, la MJC dans le même bâtiment a cédé ses locaux à une secte évangéliste et de plus en plus d’appartements d’ouvrier sont rachetés par des non-berlinois cherchant à placer de l’argent où pour leurs enfants qui partent faire des études dans la capitale.

    C’est un melange instable qui devait exploser tôt ou tard. Depuis longtemps déjà les voisins connaissant la situation et ne mettent plus leurs enfants dans l’école du quartier. Parmi les nouveaux arrivant une malheureuse famille juive croit les affirmations de la direction de l’école où les enseignants font d’ailleurs un travail admirable. Il arrive ce qui doit forcément arriver. Le gamin juif se fait maltraiter par les enfants « arabes » déjà pas tendres entre eux et les journalistes de tous les bords crient à l’antisémitisme.


    Au centre du quartier à côté de l’église un magasin de légumes turc et une pizzeria, à gauche le local de vente d’appartements.

    Si seulement les voisin bourgeois s’étaient engagés autant pour empêcher la vente des immeubles aux spéculateurs, si seulement ils avaient oeuvré pour établir des contacts avec les familles du quartier, si seulement ils n’avaient pas abandonné les laissés pour compte de la société d’exclusion sociale.

    Les occasions pour agir contre les problèmes étaient nombreuses et proches. L’école à problèmes est située á deux cent mètres du quartier le plus aisé de la région où habitent des journalistes bien placés de tous les médias et pays. Il aurait suffit de passer sous le train et l’autoroute, il aurait suffit d’inviter les classes de l’école derrière la voie des chemins de fer à des projets communs avec les écoles du beau quartier. C’était possible mais personne ne le voulait. Alors c’est un pauvre petit enfant juif qui souffre des conséquences de la ségrégation sociale qui divise les cités du même quartier urbain.

    Je plains les parents qui essaient de prendre sur leurs épaules et sur cellles de leur enfant le poids de cet immense projet de société qui n’a pas eu lieu jusqu’à présent. Mais en réalité ils ne sont pas à plaindre. La réaction des parents juifs a été celle de leur classe sociale. Leur gamin va désormais sur une école privée et portera une rancoeur éternelle envers les arabes et autres muselmans pauvres pendant que ses parents et les médias bourgeois crient à l’antisémitisme.

    On connait le procédé - tu cries à tue tête au voleur afin de ne pas te faire prendre après récupéré le butin. L’événement traumatisant est-ce qu’il provoque un changement d’attitude des citoyens du beau quartier ? Pas vraiment. Comme d’habitude on fait faire le ménage après par les instituteurs et institutrices et on retourne organiser des vernissages et réceptions entre soi.


    Le beau quartier de Friedenau à quelques centaines de mètres

    Antisemitismus nimmt zu, die Erinnerungskultur hat versagt. Solange der Staat jüdische Kinder nicht schützt, sollte er Privatschulen für sie bezahlen.

    Es gibt nicht vieles, auf das man in Deutschland so stolz ist wie auf die Erinnerungskultur und die Aufarbeitung des Holocaust, dem größten Verbrechen der Menschheitsgeschichte. Gedenkstätten, Mahnmale, Stolpersteine, Gespräche mit Zeitzeugen, eine Vielzahl an Dokumentationen und Veranstaltungen. Am heutigen 27. Januar, dem Holocaust-Gedenktag, ist es wieder so weit. Politiker werden sagen, dass der Völkermord an den Juden eine unfassbare moralische Katastrophe war, aus der die immerwährende Verantwortung Deutschlands erwachse, so etwas nie wieder zuzulassen. Wehret den Anfängen!

    Das Problem ist nur: Niemand wehrt den Anfängen. Antisemitismus ist heute im deutschen Alltag wieder so verbreitet und so laut, dass nicht wenige jüdische Eltern ihre Kinder anweisen, in der Schule lieber nicht zu sagen, welcher Religion sie angehören. Denn wer es tut, dem kann es ergehen wie dem 14-jährigen Jungen an der Gemeinschaftsschule Friedenau in Berlin, der von seinen muslimischen Mitschülern gemobbt, verprügelt und schließlich scheinhingerichtet wurde. Dutzende ähnliche Fälle werden auch aus anderen Teilen Deutschlands berichtet.

    Die Vertreter des Staats reagieren durchweg mit bemerkenswerter Gleichgültigkeit. In Dresden waren es dann auch nicht Lehrer, sondern eine Schülerin, die ihre Klassenkameraden wegen Volksverhetzung anzeigte. In ihrer Klasse war es unter anderem cool geworden, den Handyakku auf 88 Prozent zu laden – 88 ist der Nazi-Code für „Heil Hitler“ – und Bilder von Rauchwolken als „jüdische Familienfotos“ zu bezeichnen.

    Nun soll die Bundesregierung einen Antisemitismusbeauftragter berufen. Und die Berliner Staatssekretärin Sawsan Chebli fordert neuerdings einen verpflichtenden Besuch in einer KZ-Gedenkstätte für alle Schüler und Neubürger. Beides sehr ehrenwert. Doch soll das ernsthaft eine Strategie gegen Antisemitismus sein? Der Leiter der Gedenkstätte Sachsenhausen,

    Günter Morsch, wehrt sich gegen die Vorstellung, NS-Gedenkstätten als antifaschistische Durchlauferhitzer zu verstehen. Zu Recht.

    Solche Forderungen zu erheben und einen neuen Beauftragten einzusetzen, ist leichter als sich das Unvermeidbare einzugestehen: Die deutsche Erinnerungskultur ist gescheitert. Ihr ist es auch nach Jahrzehnten nicht gelungen, Antisemitismus zurückzudrängen. Alte antisemitische Klischees wie das des Kindermörders und Brunnenvergifters tauchen beim Antiisraelismus und Antizionismus sogar neu und immer enthemmter auf. Es scheint, als wäre ein Damm gebrochen.

    Dennoch wird in den Schulen häufig die NS-Vergangenheit noch immer so unterrichtet, als habe man es, die Herkunft der Schüler betreffend, mit homogenen Klassen zu tun. Dabei liegt seit Jahren auf der Hand, dass für Schüler aus muslimischen Ländern andere Konzepte und Anknüpfungspunkte gebraucht werden. Ähnliches dürfte auf die Kinder aus russlanddeutschen Aussiedlerfamilien zutreffen, eine Minderheit, die überproportional stark in der AfD zu finden ist. Tatsache ist, dass 73 Jahre nach Auschwitz ein jüdisches Kind nicht gefahrlos auf eine ganz normale deutsche Schule gehen kann. Die betroffenen Familien weichen auf jüdische wie nichtjüdische Privatschulen aus. Auch der antisemitisch gemobbte Junge aus der Gemeinschaftsschule Friedenau geht inzwischen auf eine solche Privatschule. Dass die Eltern selbst für die Schulgebühren aufkommen müssen, ist so skandalös und beschämend wie das antisemitische Mobbing selbst. Solange der Staat und seine Institutionen den Schutz jüdischer Schulkinder nicht sicherstellen können, wäre es das Mindeste, diese Kosten zu übernehmen.

    Stattdessen werden Reden gehalten und Kränze niedergelegt. Erinnerungsrituale können wichtig sein, sogar identitätsstiftend. Aber wenn sich der Kampf gegen Antisemitismus auf sie verengt, sind sie bedeutungslos.

    L’article vous donne envie d’habiter le quartier Siedlung am Grazer Damm ? Allez y, on vous a réservé un appartement :

    Quiet 3-Room Apartment, 2 Bedrooms, Green View, Vorarlberger Damm
    https://www.crocodilian.de/expose/quiet-3-room-apartment-2-bedrooms-green-view-vorarlberger-damm

    Quiet 3-room apartment, 2 bedrooms, balcony, green view, house surrounded by lawn, used by all tenants, playgrounds. Floor plan: Living - dining room with dining table, additional sleeping sofa, TV, access to balcony, bedroom with double bed (180x200), wardrobe. Second bedroom with single bed (study on the pictures - now a second bedroom). Fitted kitchen with large fridge-freezer, bathroom with tub,wall-closet with additional storage space, spacious hallway. Supermarket min walking distance, large shopping center, restaurants in Schloßstr (15 min walking distance).

    Expenses
    € 1,300 per month
    Deposit: negotiable
    Available 06.05.2018 - unlimited
    Min. rental: 6 month(s)


    De ce balcon vous aurez une vue imprenable sur les petit voyous du voisinage en train de se bagarrer.

    Apotheke Vorarlberger Damm / Rubensstraße (geschlossen)
    https://www.apotheken.re/apotheke-rembrandt-apotheke-inh-ingrid-liebsch-in-berlin-23130

    Rembrandt-Apotheke Inh. Ingrid Liebsch e.K.
    Vorarlberger Damm 1
    12157 Berlin
    Telefon : 030 / 8552484

    Siedlung am Grazer Damm
    https://de.wikipedia.org/wiki/Grazer_Damm#Siedlung_am_Grazer_Damm

    Tag des Gedenkens an die Opfer des Nationalsozialismus – Wikipedia
    https://de.wikipedia.org/wiki/Tag_des_Gedenkens_an_die_Opfer_des_Nationalsozialismus

    Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_internationale_d%C3%A9di%C3%A9e_%C3%A0_la_m%C3%A9moire_de

    Volksdeutsche
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Volksdeutsche

    Le terme Volksdeutsche (littéralement « Allemand par le peuple ») est un terme allemand, forgé au début du XXe siècle et ultérieurement investi de connotations raciales et nationalistes. Ce terme renvoie à des populations vivant hors des États à population majoritairement allemande dont elles n’ont pas la nationalité, mais qui se définissent (ou sont définies) ethniquement ou culturellement comme allemandes.

    Kazakhstan
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Kazakhstan#Histoire

    Dans les années suivantes du régime stalinien, le Kazakhstan, en partie dans le cadre du complexe correctionnel du « steplag » et du « karlag », est une destination pour de nombreuses déportations (et évacuations de guerre), et en particulier, pendant et juste après la Seconde Guerre mondiale, de groupes ethniques parfois entiers : Tatars de Crimée, Polonais, Tchétchènes, Allemands de la Volga, et autres.

    #Allemagne #Berlin #Friedenau #Rubensstraße #antisémitisme #gentrification

  • Du « pot » plutôt que des tomates _ Le Devoir - Marie Vastel - 19 décembre 2017 *
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/515801/agroalimentaire-du-pot-plutot-que-des-tomates

    Les Serres Bertrand seront converties pour produire du cannabis
    Le producteur de tomates Les Serres Bertrand se recycle… dans le cannabis. L’entreprise québécoise s’associe au producteur de marijuana Canopy Growth pour faire pousser 60 tonnes de cannabis par année dans ses serres de Mirabel.
     
    Stéphane Bertrand a hésité lorsque Canopy Growth l’a approché en août dernier.
     
    « La première décision, c’était non », admet-il au Devoir, en raison de « préjugés » à l’endroit des producteurs de marijuana. Mais le patron des Serres Bertrand est tout de même allé rendre visite à Canopy Growth, un gros joueur ontarien de l’industrie de la marijuana médicale. Les appréhensions de Stéphane Bertrand ont été apaisées.
     
    « Ce n’est pas des Joe Bleau [n’importe qui]. C’est des professionnels. Et on est revenus avec une image totalement différente », raconte le président des Serres Bertrand.

    Sa compagnie souhaite donc se joindre à Canopy Growth pour créer la coentreprise Vert Cannabis, qui ferait pousser de la marijuana sur les 700 000 pieds carrés de terres de la serre de Mirabel. À terme, la production atteindrait 60 tonnes de cannabis par année, pour un chiffre d’affaires annuel de 100 millions, prédit Adam Greenblatt de Canopy Growth.
     
    La demande de permis a été présentée lundi à Santé Canada, qui octroie les permis de production de marijuana médicale en attendant la légalisation de la marijuana récréative. Les partenaires de Vert Cannabis visent les deux marchés, lorsque le second sera légalisé.
     
    Stéphane Bertrand y voit une occasion d’affaires. « Il y a une niche qui se présente à moi. […] Je devrais être, au Québec, le joueur majeur en ce moment. »
     
    La part du lion
    Le Québec ne compte que deux autres producteurs approuvés par le gouvernement fédéral pour l’instant : Hydropothecary, à Gatineau, et Aurora, qui a obtenu un permis de production pour son usine de Pointe-Claire fin octobre.
     
    La récolte des Serres Bertrand et de Canopy Growth serait destinée d’abord et avant tout au Québec, assure Adam Greenblatt.
     
    « Nous ciblons tous les marchés du cannabis au Québec. La part du lion qu’on fera pousser dans cette serre-là est destinée au marché québécois. C’est clair qu’il y a un manque de producteurs homologués ici, et beaucoup d’inquiétudes par rapport à l’alimentation du marché [lorsque la marijuana récréative sera légalisée]. Donc on se positionne pour être des leaders dans tous les marchés du cannabis, y compris au Québec. »
     
    Stéphane Bertrand ne délaisse pas pour autant entièrement la production de tomates du Québec. Sa serre de Mirabel en produisait, de même que des concombres et des poivrons, mais sa nouvelle serre de 100 000 pieds carrés à Lanoraie continuera de faire pousser des tomates roses.
     
    « Ce n’est pas de gaieté de coeur qu’on a dit “c’est fini” après 27 ans de production », a confié le patron. Mais Canopy Growth a cogné à sa porte, au moment où il trouvait déjà difficile de rivaliser avec les producteurs mexicains qui vendent leurs caisses de tomates à bas prix, explique-t-il.
     
    Production timide au Québec
    Le Québec ne représente qu’une petite part de la production de marijuana au pays. Seuls deux permis de production de cannabis ont été approuvés pour la province, sur 221 demandes présentées au fédéral, selon des données récentes de Santé Canada.

    L’Ontario compte 44 permis approuvés sur un total de 664 demandes, tandis que, pour la Colombie-Britannique, 18 permis ont été octroyés sur un total de 527 demandes. C’est dans ces deux dernières provinces que le plus grand nombre de permis ont été délivrés.
     
    Suivent l’Alberta et la Saskatchewan, avec quatre permis chacune, puis le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et le Québec, avec deux permis par province. L’Île-du-Prince-Édouard en compte un seul.
     
    Au Québec, 22 permis ont été refusés, mais 197 autres demandes étaient toujours à l’étude il y a dix jours.

    « La rapidité avec laquelle l’autorisation est accordée dépend beaucoup de l’état de préparation du demandeur », a expliqué Santé Canada au Devoir, puisque les antécédents judiciaires des employés sont vérifiés, tout comme les futurs sites de production.
     
    « Plusieurs demandeurs du Québec ont des installations complètes et Santé Canada prévoit que d’autres producteurs recevront des autorisations au cours des prochains mois », a fait valoir le ministère.

    6,2 milliards - C’était la valeur (en dollars) du marché noir du cannabis au Canada en 2015, selon une nouvelle étude de Statistique Canada. L’étude estime que le marché du cannabis atteignait la moitié ou les deux tiers de la taille du marché de la bière, dont la valeur était de 9,2 milliards. L’agence fédérale calcule aussi qu’il peut équivaloir à entre 70 et 90 % des 7 milliards du marché du vin.  La Presse Canadienne.

    #Canada #Canabis #marijuana #Quebec #Importation #Commerce

    



     

    • Je découvre ce livre en lisant la #BD :
      Mémoires de viet kieu : Les linh tho, immigrés de force

      Mars 2004, Camargue. Alors qu’il couvre le conflit provoqué par la fermeture annoncée de l’usine Lustucru d’Arles, Pierre Daum, journaliste, découvre que cette usine ne fabrique pas seulement des pâtes : elle conditionne également le riz cultivé par des producteurs locaux. Il décide alors de se renseigner sur les conséquences de cette fermeture pour ces petits producteurs.

      A l’occasion de ses recherches, il visite un Musée du riz où certaines photos l’interpellent : des Vietnamiens seraient venus planter du riz en Camargue pendant la Seconde Guerre Mondiale ? Pourquoi ce fait est-il si peu connu ?

      Il entame alors une enquête minutieuse pour retrouver des témoins de cette époque, susceptibles de lui en dire davantage. Il découvre que 20.000 travailleurs indochinois ont été forcés dans les années 1940 à venir travailler en métropole pour “participer à l’effort de guerre”…

      Une enquête prenante entre deux continents, qui s’attache à un pan volontairement oublié de l’Histoire. Un Hors Série émouvant et sensible des Mémoires de Viet-Kieu.


      http://www.la-boite-a-bulles.com/book/287
      #bande_dessinée #poudrerie_d'oissel #WWII #efforts_de_guerre #prison_des_baumettes #sorgues #camps_d'internement #seconde_guerre_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #riz #riziculture #Camargue
      #ressources_pédagogiques (notamment pour l’histoire de l’immigration en France)
      #ONS #ouvriers_non_spécialisés

    • Le site sur les immigrés de force :
      http://www.immigresdeforce.com

      Une page sur l’#exposition qui a eu lieu en 2011 à #Agde :
      http://www.immigresdeforce.com/l-exposition

      Des #fiches_pédagogiques :
      http://www.immigresdeforce.com/l-exposition/t-l-chargement/malette-p-dagogique
      ... dont une #fiche_pédagogique sur la vie dans les #camps :
      http://www.immigresdeforce.com/sites/immigresdeforce.com/files/Exposition/Documents/fiche_pedagogique_ndeg3_la_vie_dans_les_camps.pdf

      #ressources_pédagogiques

      Le #livre :
      Immigrés de force

      Après soixante-dix années de silence, voici enfin mise en lumière une page enfouie de l’histoire coloniale française : le recours, pour travailler dans l’Hexagone, à une main-d’oeuvre immigrée de force. Déjà, en 2006, le film Indigènes, de Rachid Bouchareb, avait révélé un aspect peu connu de l’utilisation des peuples colonisés lors de la Seconde Guerre mondiale. Or, à cette époque, la France n’avait pas seulement besoin de soldats, mais aussi d’ouvriers, afin de remplacer les Français mobilisés.
      Pour les travaux les plus pénibles, comme ceux du maniement des poudres dans les usines d’armement, la France fit venir en 1939 vingt mille Indochinois de sa lointaine colonie d’Extrême-Orient. Recrutés pour la plupart de force, débarqués à la prison des Baumettes à Marseille, ces hommes furent répartis à travers la France dans les entreprises relevant de la Défense nationale. Bloqués en Métropole pendant toute la durée de l’occupation allemande, logés dans des camps à la discipline très sévère, ils furent loués, pendant plusieurs années, par l’Etat français à des sociétés publiques ou privées – on leur doit le riz de Camargue –, sans qu’aucun réel salaire ne leur soit versé.
      Ce scandale se prolongea bien après la Libération. Renvoyés vers le Viêtnam au compte-gouttes à partir de 1946, ce n’est qu’en 1952 que les derniers de ces hommes purent enfin revoir leur patrie. Un millier fit le choix de rester en France.
      Après trois ans de recherches en archives et d’enquête, menée dans les banlieues de Paris et de Marseille, et jusqu’à Hanoi et aux villages les plus reculés du Viêtnam, #Pierre_Daum a réussi à retrouver vingt-cinq des derniers acteurs encore vivants de cet épisode si peu “positif” de l’histoire coloniale française. C’est leurs récits qu’il nous restitue dans ce livre.
      Journaliste au Monde puis à Libération, dont il a été le correspondant pour le Languedoc-Roussillon, Pierre Daum collabore actuellement comme grand reporter au Monde diplomatique et à quelques autres journaux.


      https://www.actes-sud.fr/catalogue/archives-du-colonialisme/immigres-de-force

      cc @franz42

    • Et trois #film #documentaire qui ont été produit suite à la sortie du livre :
      Công Binh, la longue nuit indochinoise

      En 1939, peu avant la Seconde Guerre mondiale, 20 000 jeunes Indochinois sont arrachés brutalement à leur pays et à leurs familles et embauchés de force dans les usines d’armement en France, afin de compenser le départ d’ouvriers au front. Ces ouvriers-forçats (appelés « Công Binh » ou « Linh Tho » au Viêt Nam) n’étaient désignés que par un matricule et recevaient des traitements dérisoires. Au moment de la défaite, ils furent considérés, à tort, comme des militaires, mis au ban de la société, asservis à l’occupant allemand et aux patrons collaborateurs. Ils furent aussi les pionniers de la culture du riz en Camargue. Le film se sert de témoignages d’une vingtaine de survivants ayant vécu cette expérience. Cinq d’entre eux sont décédés lors du tournage. Le film prend également appui sur l’ouvrage du journaliste Pierre Daum, Immigrés de force, publié chez Actes Sud1.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4ng_Binh,_la_longue_nuit_indochinoise

      Riz amer - Des Indochinois à l’origine du riz en Camargue

      Qui connaît la véritable origine du riz en Camargue ? Après soixante-dix ans de silence, voici enfin révélée, une page enfouie de l’histoire coloniale française : le recours, pour travailler dans les rizières, à une main-d’œuvre immigrée de force. Riz amer est l’histoire des milliers d’indochinois qui ont « fait » le riz de Camargue.


      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/42926_1
      Apparemment disponible sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=EXzT1HW-zOc

      Une histoire oubliée

      De 1945 à 1950, plus d’un millier d’ouvriers vietnamiens ont été envoyés par le gouvernement français pour répondre à la demande de main d’oeuvre des multiples entreprises de Lorraine. Avec le statut particulier d’"indigène", c’est-à-dire encadré par l’État, comme dans les colonies. Le film d’Ysé Tran part à la recherche de l’histoire singulière de ces hommes, arrachés à leurs villages pour les besoins de la guerre. 20 000 « travailleurs indochinois » ont débarqué à Marseille en 1939-1940 afin d’être utilisés dans les usines d’armement. Parqués dans des camps dans le Sud de la France après la capitulation de 1940, ils travaillent sans salaire, dans tous les secteurs de l’économie. À travers des témoignages de travailleurs indochinois centenaires ou presque, de leurs épouses et surtout de leurs enfants, et grâce à la découverte d’un fonds d’archives inédites, le film d’Ysé Tran dévoile enfin cette page longtemps ignorée de l’histoire ouvrière en Lorraine.

      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/50197_1

    • Le dernier travailleur indochinois

      Ils ont relancé la production de riz en Camargue, fabriqué des cartouches ou travaillé dans les usines. C’est l’histoire oubliée de 20 000 Vietnamiens immigrés de force en 1939 par l’empire colonial français pour contribuer à l’effort de guerre. Un épisode révélé par le journaliste Pierre Daum et mis en image par le dessinateur Clément Baloup pour le grand public. Avec les deux auteurs, nous sommes partis sur les traces de ces travailleurs indochinois jusqu’à Marseille et nous avons retrouvé Thân. Centenaire, il vit toujours dans la ville où il a été débarqué en 1939, après des semaines dans la cale d’un bateau en provenance de Saïgon.


      http://www.rfi.fr/emission/20180113-le-dernier-travailleur-indochinois-than-van-tran
      reportage réalisé par @daphne

    • Liêm-Khê LUGUERN

      À l’époque de l’Indochine française, l’émigration des Vietnamiens vers la métropole est un phénomène minoritaire ; il concerne surtout des intellectuels et des étudiants venus parfaire leur formation en métropole. Les deux guerres mondiales troublent ce mouvement avec le recrutement de tirailleurs et de travailleurs indochinois en 1914, puis en 1939, permettant une incursion en métropole de dizaines de milliers de paysans indochinois. Reproduisant le précédent de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle 90 000 travailleurs et tirailleurs avaient été déplacés en métropole pour pallier la pénurie de maind’oeuvre, le plan Mandel, du nom du ministre des Colonies, prévoit en 1939 l’appoint de 300 000 travailleurs coloniaux à l’effort de guerre de la France. En avril 1940, 7 000 tirailleurs indochinois sur un total de 41 000 tirailleurs coloniaux sont présents sous les drapeaux en France. En juin de la même année, près de 20 000 « travailleurs indochinois » envoyés en métropole sont affectés comme ouvriers non spécialisés (ONS) dans les industries participant à la Défense nationale. La défaite de juin 1940 met fin à la réquisition et au déplacement de la main-d’oeuvre coloniale qu’il faut alors rapatrier. En 1941, le quart des « travailleurs indochinois » reprend le chemin de l’Indochine, mais la majorité reste bloquée en France par suite de l’arrêt des liaisons maritimes. À la Libération, la désorganisation de l’après-guerre et l’envoi de troupes françaises dans le cadre de la reconquête de l’Indochine retardent encore leur rapatriement, qui ne commence finalement qu’en 1946 pour s’achever en 1952. Plus d’un millier d’entre eux cependant choisirent de s’installer définitivement en France

      http://iris.ehess.fr/index.php?525
      #thèse

    • Les travailleurs indochinois en France pendant la Seconde Guerre mondiale

      En 1939, reproduisant le précédent de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle 90 000 travailleurs et tirailleurs indochinois avaient été déplacés en métropole, le « #Plan_Mandel », du nom du ministre des Colonies, prévoit l’appoint de 300 000 travailleurs coloniaux, dont 100 000 Indochinois, à l’effort de guerre. En juin 1940, 27 000 Indochinois sont arrivés en France : 7 000 tirailleurs et 20 000 travailleurs. Après la défaite, 5 000 d’entre eux sont rapatriés mais les autres restent bloqués en métropole. A la Libération, la désorganisation de l’après-guerre et les événements qui affectent l’Indochine française, retardent encore le rapatriement de ces travailleurs requis : il ne prendra fin qu’en 1952. Pendant plus de dix ans, ces migrants ont formé une micro-société qui prolonge la société coloniale au sein même de l’espace métropolitain. Au processus d’adaptation au travail industriel, de confrontation au modernisme, s’ajoutent pour ces hommes une expérience inédite : celle d’un face-à-face direct avec la puissance coloniale en proie à la défaite, de la découverte, au-delà de la France coloniale, d’une société complexe, traversée d’antagonismes et de contradictions.

      http://www.histoire-immigration.fr/dossiers-thematiques/les-etrangers-dans-les-guerres-en-france/les-travailleurs-indochinois-en-france

    • Ni civil ni militaire : le travailleur indochinois inconnu de la Seconde Guerre mondiale

      En 1939,20 000 travailleurs indochinois requis furent acheminés vers la métropole. Dépendants du ministère du Travail, ils furent affectés comme ouvriers non spécialisés (ONS) dans les usines (en particulier les poudreries, l’aviation, les usines de munitions comme cela avait déjà été le cas en 1914) travaillant pour la Défense nationale. Bloqués en France à la suite de la défaite de juin 1940, ils n’ont pas pu, non plus, regagner la colonie à la Libération en raison de la guerre d’Indochine. Ce n’est que dix ans après leur réquisition (entre 1948 et 1952) que la majorité d’entre eux a été rapatriée, tandis qu’un millier choisit de s’installer définitivement en France. Ces derniers ont pu en 1973 faire valoir leurs années de réquisition dans le calcul de leur droit à la retraite. A la fin des années 1980, un comité de soutien aux anciens travailleurs et tirailleurs vietnamiens en France voit le jour avec le soutien de personnalités dont Madeleine Rebérioux. Appuyés par ce comité, les anciens requis rapatriés se sont mobilisés pour obtenir les mêmes droits que leurs camarades installés en France. En vain jusqu’à tout récemment.

      https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2007-2-page-185.htm

    • Les travailleurs indochinois en France de 1939 à 1948

      A l’époque de l’Indochine française, l’émigration des Vietnamiens vers la métropole est un phénomène minoritaire ; il concerne surtout des intellectuels et des étudiants venus parfaire leur formation. Cela ne doit pas cependant porter à négliger les mouvements migratoires temporaires qui correspondent aux recrutements de tirailleurs et de travailleurs indochinois en 1914, puis en 1939.

      Reproduisant le précédent de la première guerre mondiale, au cours de laquelle 90.000 travailleurs et tirailleurs indochinois avaient été déplacés en métropole pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre (1) ; le plan Mandel, du nom du ministre des Colonies, prévoyait en 1939 l’appoint de 300.000 travailleurs coloniaux à l’effort de guerre de la France (2) En avril 1940, 7.000 tirailleurs indochinois sur un total de 41.000 tirailleurs coloniaux étaient présents sous les drapeaux en France. En juin de la même année, près de 20.000 travailleurs indochinois envoyés en métropole furent affectés comme ouvriers non spécialisés (O.N.S.) dans les industries participant à la Défense nationale (3) . La défaite de juin 1940 mit fin brutalement au déplacement de main-d’oeuvre coloniale qu’il fallut alors rapatrier. En 1941, 5.000 travailleurs indochinois retournèrent au pays mais les 15.000 restant furent bloquésen France par suite de l’arrêt des liaisons maritimes. La désorganisation de l’après-guerre, les événements qui affectèrent l’Indochine française à la Libération, retardèrent encore le rapatriement de ces travailleurs requis. Celui-là ne prit fin qu’en 1952. [5]

      Jeunes pour la plupart (ils avaient entre 20 et 30 ans) ces requis ont formé une micro-société transplantée brutalement pour une dizaine d’années hors de son univers traditionnel. Il va sans dire qu’une telle expérience ne pouvait être vécue comme une simple parenthèse et qu’elle a forcément transformé ces hommes. Au processus d’adaptation au travail industriel, de confrontation au modernisme et au phénomène d’acculturation, s’ajouta une expérience inédite, celle de la confrontation avec une puissance coloniale sur son propre sol, une puissance en proie à la défaite, aux prises avec ses contradictions, ce qui bouleversera le mythe de la mère patrie toute puissante, homogène et invincible.

      http://barthes.ens.fr/clio/revues/AHI/articles/volumes/tran.html

    • Indochine de Provence. Le Silence de la rizière

      S’il est un récit oublié, c’est bien le témoignage encombrant mais bouleversant des 20 000 travailleurs indochinois en France entre 1939 et 1952. Longtemps, l’histoire a fait silence sur le visage de ces hommes – contraints de travailler au service de la France de Vichy après la signature de l’armistice –, qui rentrèrent chez eux après des années d’exil forcé, sans la moindre indemnisation.
      Cet album-recueil, ouvert sur le récit de ces itinéraires d’exil et sur une parole qui commence à peine à circuler, établit un rapport sensible à l’histoire. Il interroge la mémoire, l’histoire, l’identité d’un département (le Vaucluse), façonné par les flux migratoires. Il pose les enjeux d’une éthique fondée sur la pensée critique revendiquée comme seule légitime pour traiter des mémoires douloureuses et oubliées du XXe siècle.

      https://www.actes-sud.fr/catalogue/etudes-historiques/indochine-de-provence
      #livre

  • Au réveil
    Impossible de poser le pied par terre
    Je clopine jusqu’aux toilettes. Kafka

    Dans le miroir de la salle de bain
    Ma tête de cévenol
    Et le corps d’un scarabée vouté

    Un peu de lecture, mais rattrapé par
    Du sommeil lourd et sans rêve
    Julia, prévenue, monte et prend peur

    Les Moins que rien

    Pour Mon Oncle Stanley avec lequel j’ai passé l’une des nuits les plus étranges de ma vie et pour la docteure D. qui m’a bien soigné, ma gratitude à tous les deux

    Fontenay-sous-Bois, le 10 août 2017

    Chère Docteure

    Je ne sais pas comment vous remercier. Déjà, pour commencer, cela vous fera plaisir d’entendre que je vais mieux, grâce à vous, grâce à votre équipe. Les heures que j’ai passées aux urgences de lundi à mardi comptent parmi les plus riches de mon existence, qui compte déjà quelques trésors.

    Quand vous êtes entrée dans notre chambre à l’Oncle Stanley et moi, je dois vous dire que je n’en menais pas large et le désespoir guettait. Et j’ai repris espoir en vous voyant beurrer les biscottes de l’Oncle Stanley, je me suis cette toubib qui beurre les tartines du vieux Mr Lawson, je peux d’emblée lui faire confiance.

    Vous ne connaissez peut-être pas un photographe helvético-états-unien qui s’appelle Robert Frank et que j’ai étudié il y a une trentaine d’années. Robert Frank a photographié son voisin d’hôpital à Halifax en Nouvelle Écosse au Canada et dans la gélatine il a écrit sa tendresse pour ce Mr Lawson, l’Oncle Stanley. Et c’est à cette série d’images que j’ai tout de suite pensé quand j’ai fait la connaissance du vieux monsieur avec qui j’ai partagé ma chambre.

    Vous faites un travail admirable. Vous êtes manifestement compétente, mais vous êtes aussi tellement dévouée et attentionnée, je ne sais pas si en haut-lieu on vous le dit de temps en temps, les hauts-lieux sont parfois ingrats, comme nous allons le voir, en tout cas, moi, je vous le dis. Cela ne changera pas grand-chose à pas grand-chose, cela vous fera peut-être plaisir de l’entendre.

    Il y a un peu plus d’un mois, le petit morveux que les veaux de Français ont été guidés d’élire pour président a eu cette parole remarquablement révélatrice, il a parlé des anonymes, en disant « des gens qui ne sont riens ». Vous n’imaginez pas à quel point cela m’a mis en colère. J’ai eu une envie irrépressible de le gifler comme on ne devrait pas gifler un adolescent présomptueux qui vous manque de respect.

    Depuis, je prends note de toutes sortes de situations dans lesquelles des moins que rien étalent des richesses insoupçonnées, surtout d’humanité et, cette nuit, dans votre service, j’ai été servi de très copieuses rations de pareils trésors. Vous, votre confrère infectiologue, Kevin, les infirmiers, les aides-soignantes et Mon (inénarrable) Oncle Stanley. À toutes et tous, merci, du fond du cœur, j’ai l’intuition qu’on ne doit pas vous le dire assez. Vous êtes à la fois des sentinelles et des remparts de ce qu’il y a et doit rester de meilleur en nous.

    Pour vous remercier, toutes et tous, je vous envoie un extrait d’un texte en cours que je suis en train d’écrire. Cela s’intitule Mon Oiseau bleu , ce sont des poèmes très brefs en trois vers librement écrits sans bien suivre des règles japonaises ancestrales eux appellent cela des haïkus , je ne suis pas très sûr que mes petits poèmes en soient de très bons et surtout de très authentiques, mais au moins ils vous raconteront comment un patient vit les choses dans votre service, dans lequel, je dois vous le dire, on dort très mal !

    Avec mon respect, mon amitié et mes remerciements

    Philippe De Jonckheere

    PS : je joins à cet envoi, un exemplaire de mon roman Une Fuite en Égypte pour la bibliothèque du CE (vous pouvez être la première à le lire avant de le verser à la bibliothèque !). Mon prochain livre sorte en 2018, il s’intitulera Raffut et il parle de rugby et de handicap mental, vous pourrez l’offrir à votre mari !

    Aux urgences de Bry-sur-Marne
    Dans la salle d’attente
    Une belle variété de personnes

    Un téléviseur allumé
    Longtemps que je n’en avais vu un
    En fait tout va bien dans le monde

    En fait tout va bien dans le monde
    Macron a déjà tout réparé
    Encore un peu de terrorisme qui fait chier

    Encore un peu de terrorisme qui fait chier
    Mais dans l’ensemble tout va
    Dormez braves gens

    Dormez braves gens
    Et, de fait, personne ne regarde
    Le téléviseur muet

    Le téléviseur muet
    Suis-je le seul à le remarquer ?
    Tous plongés dans leur téléphone

    Une très chouette infirmière
    Me demande si je suis belge
    Son compagnon s’appelle comme moi

    Profession ?
    J’ose (pour rire)
    Écrivain !

    Ah ? dans nos fichiers
    Vous êtes connu comme informaticien
    J’emmerde l’informatique !

    Une chouette docteure
    Se frotte les mains avec intérêt
    Pour mes rougeurs pas ragoûtantes

    Je lui propose de la cartographie expérimentale
    Elle dessine au stylo-bille
    Les contours de mes rougeurs

    Je suis aux urgences
    Et je pense aux cartographes
    De mon Facebook®©™ bio

    Je grelote
    En plein mois d’août
    Autour de moi les gens sont en nage

    On me propose la nuitée
    Je ne refuse jamais
    De dormir ailleurs

    Mon hôte s’appelle Kevin
    Un chouette infirmier
    Qui me parle comme à un vieillard

    Kevin me propose un plateau-repas, j’accepte
    Mais je préviens Kevin que je n’ai pas mangé
    Depuis trois jours, je vais picorer, au mieux

    Kevin, le chouette infirmier
    Me fait remarquer que cela ne le changera
    Pas des autres patients, tous très âgés

    Et, de fait, on amène mon compagnon de la nuit
    Un très vieux monsieur qui me fait penser
    Immédiatement à Mr Lawson de Robert Frank

    Mon Mr Lawson,
    Mon Oncle Stanley à moi
    S’appelle Roger

    Mon Oncle Stanley ne tient plus sur ses jambes
    Ne maîtrise plus ni mains ni sphincters
    Mais il a une bouille. Et un sourire édenté !

    Il n’entend plus très bien
    Du coup il parle
    Très très très, très, très fort

    Et aussi, et ça j’aime
    À un point ! il rit
    Très très très, très, très fort

    Et, le pauvre !
    Il a mal partout
    Dans n’importe quelle position

    Mais il rit
    Il a l’œil
    Qui pétille

    Je comprends mal
    Ce qu’il me dit
    Mais on se comprend bien

    Kevin est un peu las des nombreuses demandes
    De changements de positions de Mon Oncle Stanley
    Alors j’apprends à me servir des commandes du lit

    Mon Oncle Stanley et moi
    On trouve des positions
    Pas toutes dans le manuel

    Et ça le fait rire
    Mais rire
    Très très très, très, très fort

    Je ne vais pas tarder
    À découvrir que Mon Oncle Stanley
    A d’autres talents

    Julia s’égare
    Pour me rapporter mes affaires
    Fine psychologue, sans sens de l’orientation

    Elle a oublié mon respirateur
    On rit très très très, très, très fort
    Fine psychologue, tête en l’air

    Je m’endors
    Je me réveille, Julia a branché mon respirateur
    Et me tend le masque, m’embrasse, s’en va, je dors

    Choses entendues et choses vues
    La nuit sera longue aux urgences
    Et les nerfs de tous très éprouvés

    Des hommes sombres (pompiers ?)
    Poussent un brancard sur lequel
    Git un homme sans vie

    Mais trouvez-nous quelqu’un
    Elle est en train de se maculer
    Avec ses selles !

    Voix de Kevin, paniqué
    Mais Madame où est-ce que
    Vous allez, vous ne pouvez pas marcher ?

    Chute (bruyante)
    Kevin hurle (bruyamment)
    Un numéro codé

    Des collègues rappliquent
    Saint-Lazare à 8 heures serait
    Plus tranquille pour dormir

    Kevin, lampe de poche dans la bouche
    Soulève mon bras, prend mes constantes
    Et répond au téléphone, il est trois heures

    Mais pourquoi ils nous l’amènent
    Il ne va pas passer six heures ?
    Je ne dors plus, je ne veux plus

    Aux toilettes je découvre
    Que les rougeurs ont fraudé les frontières
    Et sont désormais dans l’aine. J’ai peur

    Je prends mon téléphone de poche
    Et je tâche de prendre en note
    Mes poèmes de ma nuit aux urgences

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/agnel_minton.mp3

    J’ai passé la nuit
    Avec Phil Minton
    Et Sophie Agnel

    Le vieux monsieur à côté de moi
    A un très étonnant répertoire
    De raclements de gorge

    Et avec la tringlerie de son lit
    Il produit une grande variété sonore
    Nuit aux urgences

    (Tête de Sophie Agnel
    Quand elle a reçu
    Ces neuf lignes !)

    Arrivée de l’équipe du matin, soupirs
    Des aides-soignantes qui doivent passer la wassingue
    Sur les scènes de guerre de la nuit

    La vieille dame qui ne peut plus marcher
    Fait une nouvelle tentative d’évasion
    J’ai de l’admiration pour son opiniâtreté

    Quant à la dame qui fait du Gasiorowski
    Elle a, apparemment
    De nouvelles idées

    Mon Oncle Stanley à moi
    A des accidents de pistolet
    C’est comme ça qu’on dit

    Bref, c’est la foire
    La visite de la docteure
    Arrive avec le petit-déjeuner, tard

    Mon Oncle Stanley à moi
    N’a plus aucune maîtrise de ses mains
    Mais il tente de se débrouiller

    Un jour, peut-être
    Je me battrais avec la cellophane
    D’un duo de biscottes

    La docteure est chouette
    Elle vient en aide à l’Oncle Stanley
    Elle lui beurre ses biscottes

    La docteure est chouette
    Elle beurre les biscottes, pendant que cela
    Continue d’être la guerre pour les aides-soignantes

    La docteure est chouette
    Elle prend beaucoup de précautions
    Pour ménager l’Oncle Stanley

    Elle note deux ou trois trucs
    Mesure une plaie avec un petit décimètre
    D’écolière, bonne élève, débrouillarde (et souple)

    Elle voit que les aides-soignantes sont au clip
    Aide l’Oncle Stanley avec son jus d’orange
    Et d’un très beau sourire, s’excuse

    Vous êtes Monsieur De Jonckheere
    Vous êtes arrivé hier à 1800 avec épisodes fébriles
    Vous avez un érysipèle, dites-moi

    Elle est chouette,
    Elle écoute tout attentivement
    Elle me fait préciser des trucs

    Elle regarde attentivement la cartographie expérimentale
    Les rouges gagnent du terrain, mais reculent pas endroits
    Elle est rassurante, pas d’amputation ? Non pas encore !

    Elle est chouette,
    Elle me rassure
    Ce n’est pas moche, dit-elle

    Elle est chouette
    Elle promet de revenir avec un confrère
    Infectiologue, pour être sûre, dit-elle

    J’échange quelques messages avec Julia
    Avec Clément, je rassure mon monde
    Mais quelle nuit !

    On emmène Mon Oncle Stanley
    À la radiographie, ça l’amuse beaucoup
    Il rit très très très, très, très fort

    http://www.desordre.net/musique/zappa_illinois_ennema_bandit.mp3

    Où je découvre que, par je ne sais quel miracle
    J’ai dû faire un test, que sais-je ? sur mon téléphone
    Se trouve tout Bongo Fury de Frank Zappa

    Je profite de l’absence de Mon Oncle Stanley
    Pour écouter Zappa au téléphone
    Comme Proust écoutait du théâtre

    Sophie Agnel me répond
    Je suis devenu ami avec elle
    On rigole à propos de Phil Minton

    Je lis Les Beaux jours d’Aranjuez
    De Peter Handke, splendide
    Aux antipodes du navet de Wenders

    Dans le couloir j’entends
    La chouette toubib parler de moi
    C’est un Monsieur, la soixantaine

    Arrive l’infectiologue
    Je ne savais pas qu’un jour
    Je serais content d’en voir un

    La chouette toubib lui dit que ma CPS
    Était à 220, je corrige, 227
    C’est bon, j’ai leur attention

    L’infectiologue étudie la cartographie expérimentale
    Inspecte mes pieds, trouve à redire
    Un mois dans les Cévennes, des pieds de Cévenol

    Il montre une région de la carte
    Où il décèle le recul des Rouges
    Je suis confiant, dit-il

    La chouette toubib me sourit
    Cette docteure aime ce qu’elle fait
    Elle est complètement du côté de la vie

    Je vais tout de suite signer
    Vos papiers de sortie
    Appelez votre fils

    Huit heures plus tôt
    Je considérais la vie
    Amputé

    Arrivent Mon Oncle Stanley et son plateau
    Pas d’aide soignante, je lui propose de l’aider
    Je lui coupe sa viande et lui donne une bouchée

    Il a un sourire extraordinaire
    Elle est bonne exulte-t-il
    Cet homme a encore du plaisir

    Il rate une bouchée
    On rit très très très, très, très fort
    Je voudrais l’embrasser

    L’aide-soignante me voit catastrophée
    Je la rassure, j’aime ce que je fais
    Tellement plus que l’ open space , pense-je

    Et je pense justement que si mes collègues
    Me voyaient et m’entendaient
    Rire très très très, très, très fort…

    Avec l’aide-soignante qui a repris les commandes
    Pendant qu’elle donne à manger à Mon Oncle Stanley
    On parle des citronniers de son enfance, en Algérie

    Clément arrive, quand je sors
    La guerre est finie
    Mme Gasiorowski est passée à autre chose

    La chouette toubib me signe les papiers
    Elle me donne des prescriptions
    Et des conseils, elle rayonne

    Elle me demande comment je me sens ?
    Je réponds soulagé, mais très fatigué
    Je n’entrerai pas dans une mêlée, dis-je

    Ah je me disais aussi
    Vous êtes comme mon mari
    Un faux sauvage, un rugbyman

    Je la remercie, j’ai tellement d’admiration
    Pour cette docteure qui beurre les tartines
    De Mon Oncle Stanley, elle est solaire

    Je fais mes adieux à Mon Oncle Stanley
    Je suis obligé de guider sa main dans la mienne
    Cet homme m’a redonné de l’espoir, pour longtemps

    Et quand je pars finalement
    Il dit très très très, très, très fort
    Au revoir mon petit gars !

    Je pourrais pleurer
    D’être le petit gars
    De Mon Oncle Stanley

    Arrivés à la maison
    Clément m’aide
    Je n’ai toujours pas faim

    Je tente de grappiller
    Quelques heures de sommeil
    En pensant à Mon Oncle Stanley

    Cela faisait longtemps
    Que je n’avais pas vécu
    Une telle aventure !

    Le reste de la journée
    Est évidemment
    Très morne

    Cela ne peut pas être
    Urgences à Bry-sur-Marne
    Tous les jours !

    #mon_oiseau_bleu

  • Des images de caméras de surveillance piratées disponibles sur Internet
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1032304/des-images-de-cameras-de-surveillance-piratees-disponibles-sur-inte

    Des caméras supposées assurer la sécurité de leurs propriétaires ont plutôt compromis leur droit à la vie privée. Une enquête de CBC a permis de découvrir que les images de centaines de ces caméras sont diffusées en temps réel sur un site Internet. Ce sont les images d’enfants, captées par des caméras de surveillance dans un établissement du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse, qui ont lancé l’alerte jeudi dernier. Parce qu’elles ne sont pas protégées par un mot de passe par leurs utilisateurs, les images que (...)

    #CCTV #vidéo-surveillance #surveillance #hacking

  • 24h dans la toundra aux côtés des éleveurs nomades de Iamalie | Actualités russes
    http://fr.rbth.com/tourisme/2017/03/23/24h-dans-la-toundra-aux-cotes-des-eleveurs-nomades-de-iamalie_725383

    je pense que ça plaira beaucoup à @simplicissimus

    Dаns la toundra de Iamalie (Sibérie de l’ouest), il est nécessaire de parcourir au minimum 20 kilomètres avant d’apercevoir quelqu’un d’autre, et lorsque vient l’époque des nuits polaires, le jour ne dure que 4 ou 5 heures. La majeure partie de la vie suit donc son cours dans l’obscurité. Alors sachez que si l’envie vous prend de boire une tasse de thé, il vous faudra aller fendre la glace du lac voisin et ensuite la faire bouillir sur le poêle, pour lequel vous aurez, bien entendu, préalablement coupé du bois.

    #rusie #toundra #arctique

    • Oui, merci.

      Plaisir mitigé, entre autres par «  l’évangélisation  » à coup de Star Wars et autres mirages des écrans, sans doute la plus insidieuse et la plus efficace.

      Nénètses — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Nénètses

      Le principal danger menaçant les Nénètses n’est pas celui de l’extinction, puisque leur population va croissant, mais celui de l’assimilation et de la perte de leur identité culturelle. Beaucoup de Nénètses ne veulent plus ainsi vivre dans la toundra et reprendre une vie de nomade, trop dure.

    • En Mauritanie au Nord, les tentes des nomades (en fait semi-désdentaires) sont fully equiped and connected en Internet gros débit :) Je ne serai pas étonné que ce soit pareil là, en Mongolie ou en Asie centrale aussi.

    • De fait, ça commençait lors de mes derniers séjours. Mais on s’équipait surtout pour la télé satellite, l’internet était encore assez problématique.

      Ici en 2003, dans le nord de la Mongolie comme l’indique la construction en rondins, un endroit isolé (enfin, relativement puisque pas trop loin d’une piste…) C’était la toute première antenne satellite que je voyais « à la campagne » (et la seule du voyage)

      Puis, en 2004
      là la poste d’un centre de soum (subdivision des provinces)

      ici dans un « camp de yourtes » (on n’est pas très loin d’un autre centre de soum) et c’est pour la télé dans la yourte bar-restaurant du camp

      Et dans les hôtels et autres lieux à UB, on avait MTV en continu sur les écrans…
      (et je ne suis pas retourné depuis…)

      @aude_v ils sont deux « jeunes chercheurs », chacun a le sien et, vu sa concentration, il doit être en train de naviguer sur VKontakte ou son mail …
      Il y a une source d’électricité puisqu’outre l’embrouillaminis de câbles des chargeurs on repère au moins 3 sources lumineuses.

  • A peine la mobilisation des lycéen-nes contre les violences policières démarre, que la répression s’abat sur eux et elles
    https://lepressoir-info.org/spip.php?article758

    Communiqué de soutien aux manifestant-es lycéen-ns arrêté-es. Nous n’appelerons pas au calme mais à la solidarité entre lycéen-es, étudiant-es, chômeur-euses, précaires, galérien-nes, footeux/footeuses, etc contre les violences d’Etat. Nous vous rappelons que dans le cadre de la campagne de solidarité (...) — 1

  • Zygmunt Bauman, Israël et la Palestine
    Éteindre un incendie avec de l’essence.

    Zygmunt Bauman, l’abjection d’Israël vis-à-vis de la Palestine et l’acceptation démocratique de sa politique coup-de-poing-dans-la-gueule.

    Interview accordée à Polityka le 16 août 2011.

    Traduit du polonais par André Kozimor.
    http://andre.kozimor.pagesperso-orange.fr/divers_zygmunt_bauman_israel_et_la_palestine.htm

    Artur Domoslawski : Tony Judt, qui était l’une des figures les plus illustres de la gauche intellectuelle américaine, craignait que « dans 25 ans, les gens en Europe, et même en Amérique, ne voient dans le recours obsessionnel à l’accusation d’antisémitisme une méthode cynique de défense de la politique néfaste d’Israël » et que « le souvenir de l’Holocauste ne soit traité de la même façon : comme une obsession et un jeu cynique pour défendre Israël ». Est-ce que vous partagez ces craintes ?

    Zygmunt Bauman : Je ne sais pas quelle lecture les gens feront des événements actuels dans 25 ans. Mais cette inconnue ne devrait pas influencer notre jugement sur ce qui se déroule actuellement sous nos yeux. Par contre, je citerais plutôt l’opinion que Judt a exprimée en 2003 dans un article mémorable du New York Review of Books. Selon lui, Israël devient « un État ethnique, belliqueusement intolérant, régi par les règles de l’idéologie », et « le processus de paix » au Proche-Orient a pris fin : « Il n’est pas mort, il a tout simplement été assassiné ». J’avais exprimé des vues semblables une bonne trentaine d’années auparavant, dans le quotidien israélien Haaretz, lorsque j’ai quitté Israël en 1971. Mes craintes concernaient les propriétés hautement corrosives-toxiques de l’occupation et ses effets délétères sur l’éthique et les scrupules moraux des occupants. Je craignais que la nouvelle génération de l’époque ne grandisse avec la conviction que l’état de guerre et d’urgence militaire — considéré encore en 1971 comme un « état d’exception » — constitue un état normal, naturel, et sans aucun doute le seul qui soit possible. Mon inquiétude était suscitée par un État qui apprenait à dissimuler de nombreux problèmes sociaux intérieurs condamnés à s’amplifier et qui s’en lavait les mains en attisant et en exacerbant la sensation de danger extérieur, se privant ainsi de toute compétence pour les résoudre. À l’intérieur de cette forteresse assiégée, le moindre désaccord — que dire, la moindre différence d’opinion — représentait un délit et une trahison… Mon inquiétude était également suscitée par le détournement de la doctrine de Clausewitz selon laquelle la guerre est le prolongement de la politique et qui faisait qu’on métamorphosait la politique en une sorte d’appendice — superflu d’ailleurs, et uniquement source de problèmes — pour agissements militaires, ce qui, par voie de conséquence, conduisait inéluctablement à une érosion des pratiques démocratiques. Summa summarum, j’éprouvais des craintes devant l’incapacité de plus en plus marquée d’Israël à vivre en état de paix et le refus grandissant de la population de croire en la possibilité d’une vie sans guerre, ainsi que devant la peur panique éprouvée par l’élite politique face à la perspective d’une paix, au sein de laquelle elle s’avérerait incapable de gouverner.

    Je partage également les craintes de Judt en ce qui concerne l’exploitation de la Shoah par les gouvernants d’Israël comme sauf-conduit pour justifier leur propre abjection et s’absoudre de leurs propres péchés, aussi bien ceux qui ont été commis que ceux qu’ils s’apprêtent à commettre. J’ai écrit également là-dessus dans Modernité et Holocauste (1989), où je cite Menahem Begin qui qualifie les Palestiniens de nazis et qui considère qu’avoir établi Israël dans leur voisinage équivalait à un nouvel Auschwitz. Abba Eban, qui était à l’époque ministre dans le gouvernement du Parti travailliste, avait répondu à Begin — avec indulgence, du reste, et sans toucher au cœur du problème — qu’il était grand temps pour Israël de prendre ses responsabilités au lieu de les rejeter sur six millions de victimes. La manière de cultiver la « mémoire » de l’Holocauste dans la politique israélienne constitue un des principaux obstacles pour mettre en œuvre le potentiel moralement purificateur de la Shoah, de même qu’elle constitue d’une certaine façon le triomphe posthume d’Hitler, lequel, après tout, visait à dresser pour toujours le monde contre les juifs, ainsi que les juifs contre le monde, en les empêchant par là de cohabiter avec lui de manière paisible.

    Il existe une vision diamètralement opposée de la « mémoire » de l’Holocauste, qui peut se résumer ainsi : on ne peut pas se taire devant les crimes d’Israël et les persécutions des Palestiniens justement parce qu’on sait ce que fut le sort des juifs en Europe : discrimination, pogroms, ghettos et, pour finir, extermination.

    Justement… La mission de ceux qui ont survécu à l’extermination est d’apporter au monde la survie et de le prémunir contre une nouvelle catastrophe : mettre à nu dans le monde les tendances infâmes, dissimulées mais toujours vivantes, afin d’éviter que ne se reproduise l’avilissement de la civilisation. Le plus grand des historiens de l’Holocauste, Raul Hilberg, comprenait cette mission justement ainsi lorsqu’il répétait avec obstination que la machine de l’extermination ne se différenciait en rien, de par sa structure, de l’organisation « normale » de la société allemande. En d’autres termes, elle incarnait cette société-là dans un de ses rôles. Par ailleurs, le théologien Richard Rubinstein rappelait que, au même titre que l’hygiène corporelle, les idées philosophiques subtiles, les œuvres d’art remarquables ou l’excellence de la musique, la civilisation se caractérise par l’emprisonnement, les guerres, l’exploitation et les camps. L’extermination, concluait-il, « témoignait non pas du déclin de la civilisation mais de son progrès ».

    Malheureusement, ce n’est pas là la seule leçon qu’on puisse tirer de la Shoah. Il y a aussi celle qui veut que celui qui frappe le premier se retrouve au-dessus, et plus il a une main de fer, plus il s’en tire en toute impunité. Certes, les dirigeants d’Israël ne sont pas les seuls à avoir tiré cette sinistre leçon et à la trompeter à tous vents, et ils ne sont pas les seuls à qui on puisse reprocher ce triomphe posthume d’Hitler… Mais si Israël le fait, lui qui se considère comme l’héritier des destins juifs, alors cela choque encore plus que dans les autres cas : en effet, ce comportement réduit à néant un autre mythe, un mythe que nous acceptons de manière universelle et qui nous est cher, en l’occurrence que la souffrance ennoblit, que les victimes en ressortent pures comme le cristal, sublimées et comme brillant au firmament. Alors que là, la réalité ne s’avère pas aussi reluisante : étant sorties indemnes des persécutions, les victimes n’attendent que l’occasion de rendre aux persécuteurs la monnaie de leur pièce ; et si la vengeance contre les persécuteurs d’hier ou leurs descendants est, pour une raison ou pour une autre, inaccessible ou peu commode, alors ils s’empressent d’effacer au moins la honte de leur propre faiblesse d’hier et de claironner qu’ils ne sont pas, eux non plus, tombés de la dernière pluie et qu’ils peuvent, eux aussi, brandir la matraque et faire claquer le fouet — en se servant à cette fin de tous ceux qui leur tomberont sous la main.


    Car qu’est-ce donc que le mur érigé aujourd’hui autour des territoires occupés, sinon la volonté de faire encore mieux que les commanditaires du mur qui entourait le ghetto de Varsovie ? Infliger la souffrance avilit et détruit moralement ceux qui l’infligent — mais, en dépit de tout ce que l’on peut croire, elle n’ennoblit pas le moins du monde ceux qui subissent cette souffrance. Elle déclenche, en revanche, un processus que le grand anthropologue Gregory Bateson a défini comme une « chaîne schismogénétique » (à savoir une séquence d’actions et de réactions dans laquelle chaque pas successif renforce l’acharnement des parties en désaccord et approfondit le fossé qui les sépare)…

    Votre épouse, Janina Bauman, écrit dans le livre Nulle part sur la terre que vous avez eu maille à partir avec votre père qui, peu de temps après la guerre, voulait émigrer en Israël alors nouvellement créé, ce qu’il a d’ailleurs réalisé. Pour quelles raisons rejetiez-vous l’idée sioniste ? Avez-vous changé d’avis sur cette question ?

    Je vois aujourd’hui que c’était un cas de figure banal, qui ne pouvait prétendre à aucune originalité ; banal dans une « rue juive », partagée, comme on le sait, entre communistes et sionistes, avec par-dessus le marché des partisans du Bund et ceux qui vivaient dans un royaume céleste qui n’était pas de ce monde. Je faisais partie de la première catégorie, alors que mon père appartenait à la seconde ; la confrontation était donc inévitable, d’autant plus que venaient se greffer là-dessus des collisions inter-générationnelles tout aussi notoires…

    Pour ce qui est de mon opinion sur le sionisme, elle a mûri de manière progressive, pour parvenir plus ou moins à cette forme : le sionisme est né en Europe sous l’accumulation conjuguée d’une vague moderne de construction nationale et d’une vague d’expansion impérialiste ; aucune de ces deux vagues n’a constitué une invention ou une spécialité sionistes ; le seul ingrédient sioniste a été probablement l’idée de résoudre le problème de la construction nationale à l’aide de l’expansion impérialiste — mais même cet ingrédient ne serait pas, à proprement parler, reconnu par un bureau des brevets comme une trouvaille du sionisme.

    Dans la célèbre formule de Teodor Herzl (« la rencontre d’une nation sans terre avec une terre sans nation ») ont été réunies deux prémisses, qui, bien que mises en sourdine, furent universellement acceptées à l’époque, même si généralement on les invoquait de manière séparée, dans des circonstances différentes et à des fins différentes. Première prémisse : pour devenir une nation, un peuple doit accéder à l’indépendance, donc il a besoin de son propre État, autrement dit d’une souveraineté indivisible et inaliénable sur son propre territoire. Quant à la seconde prémisse : les terres habitées par des peuples privés d’État peuvent et doivent être considérées comme « vides », donc « n’appartenant à personne », en d’autres termes, des terres vierges en attente de peuplement et d’aménagement. C’était effectivement une époque où on s’établissait selon son bon vouloir, non pas tant sur des terres vides que sur des terrains vidés de leurs habitants, sans la moindre gêne et sans le moindre scrupule, dans d’innombrables « Nouvelle-Angleterre », « Nouvelle-Galles » ou « Nouvelle-Écosse » construites sur de lointaines « terres sans nation » par des fractions de nations expulsées de leurs terres et de leurs ateliers, et condamnées à mener une vie errante.

    J’ajouterai encore, en passant, que les idées de Herzl ont vu le jour pendant ses années d’étudiant, passées dans une Burschenschaft, qui luttait pour l’unification de l’Allemagne autour d’un seul trône et de la devise : « Ehre, Freiheit, Vaterland » (Honneur, Liberté, Patrie) ; difficile donc d’y voir un quelconque héritage ou spécificité israélo-palestiniens.

    Encore et toujours de l’histoire, me direz-vous ? Certes, mais une histoire qui continue d’être vivante, même si elle s’inscrit dans des habitudes acquises plutôt que dans des professions de foi liées à des réalités contemporaines : ainsi dans les récentes boucheries perpétrées au nom de la purification ethnique ; ou encore la bourde irréfléchie de Helmut Kohl, selon qui la Slovénie mérite l’indépendance parce qu’elle est ethniquement homogène ; Kohl a dérapé, mais il en est plus d’un qui a tendu l’oreille.

    En ce qui concerne les professions de foi contemporaines, elles indiquent une direction qui est complètement différente… S’il existe un espoir de coexistence pacifique et amicale dans notre monde de plus en plus caractérisé par la diaspora, il est à rechercher dans le démantèlement de la trinité non sainte de l’identité, des prérogatives d’État et de la souveraineté nationale — sur le modèle de la République des Deux Nations [Pologne et Lituanie] ou de la monarchie austro-hongroise qui rejetaient tout « compromis » westphalien ; en d’autres termes, en faisant revivre la tradition, anéantie par les efforts conjugués et tenaces du président Wilson, du chancelier Kohl et de leurs épigones, proches et lointains, innombrables, zélés, doués et ingénieux…

    Vous avez été chassé de Pologne au cours de la campagne antisémite de 1968. Vous vous êtes rendu en Israël avec votre femme et vos filles, vous avez obtenu une chaire à l’université, mais au bout de trois ans vous êtes partis pour la Grande-Bretagne. Janina Bauman écrit dans ses souvenirs que vous ne vous sentiez pas bien en Israël dans le rôle de la majorité privilégiée : « Si nous avions fui le nationalisme polonais, ce n’était pas pour accepter le nationalisme juif. » Qu’avez-vous trouvé en Israël ?

    Janina, comme à l’accoutumée, avait frappé en plein dans le mille et l’avait, de surcroît, exprimé de manière laconique et percutante. Tout comme les victimes de l’Holocauste, que nous venons d’évoquer, les victimes d’un nationalisme au quotidien peuvent réagir soit en condamnant le chauvinisme, soit en l’assumant pour leur propre défense. Pour Janina, aussi bien que pour moi, la première réaction était la seule possible. En ce qui concerne mes convictions, répondre au nationalisme par le nationalisme équivaut à vouloir éteindre un incendie avec de l’essence ; et cela conduit inéluctablement à cette variante particulièrement immorale de la morale, que Sienkiewicz, avec un mélange typiquement colonialiste d’orgueil (envers soi-même) et de mépris (pour les autochtones), a attribuée à Kali [domestique noir de W pustyni i w puszczy] — en se gardant bien de l’attribuer à lui-même et à bon nombre d’autres Européens.

    Permettez-moi de citer Judt encore une fois : « Je savais ce que signifiait croire — mais je savais également quel prix il fallait payer pour l’intensité de l’auto-identification et de l’obéissance inconditionnelle… J’ai toujours été, et suis resté méfiant vis-à-vis de la politique identitaire sous toutes ses formes, surtout et avant tout sous sa forme juive. » « Surtout et avant tout » : car dans mon cas (si j’étais resté en Israël), comme dans le cas de Judt, on aurait exigé de moi que je devienne nationaliste et que je pratique une « politique identitaire ». S’il faut choisir le moindre mal, je préfère déjà être une victime du nationalisme plutôt que son adepte et son propagateur. L’ignoble Moczar [apparatchik responsable de la campagne antisémite de 1968] nous a causé beaucoup de mal, à Janina et à moi, mais il n’a pas réussi à nous salir la conscience. S’il en a sali une, c’est la sienne — mais en avait-il une ?…

    On ne peut nier qu’il existait encore une troisième possibilité pour moi et pour Judt : rester sur place, monter sur les barricades et n’en plus bouger, se battre contre la folie du nationalisme, comme le fait par exemple mon petit-fils, Michal Sfard — né en Israël — et beaucoup d’autres Israéliens, courageux et déterminés comme lui. Malheureusement, conformément à la logique de l’autobrutalisation de l’occupation et de la politique gouvernementale du fait accompli, qui, par la nature des choses, vont en s’étirant, la barre transversale ne cesse de monter toujours plus haut et oblige Michal, ainsi que tous ses compagnons d’armes, à démarrer de positions qui, encore peu de temps auparavant, étaient inimaginables.

    En fin de compte, je n’ai pas choisi cette troisième possibilité. Pourquoi ? Difficile ici d’être objectif et je ne me porte pas garant de ce que je vais dire, mais pour mon propre usage j’explique cela en disant que pour la choisir — et donc pour consacrer toute ma vie à essayer de détourner le sionisme de la voie qu’il s’était choisie —, il m’aurait sans doute fallu être plus juif que je ne le suis, et au moins un tout petit peu sioniste.

    Autre souvenir de Janina : « Zygmunt a renié avec amertume un pays dans lequel se faisaient entendre de plus en plus souvent le nationalisme armé et le fanatisme religieux. Il ne voulait plus y aller [pour voir une de ses filles qui s’était installée en Israël], pour ne pas devoir, ne serait-ce que pendant deux semaines, se sentir responsable de cet état de choses. » Vous est-il arrivé d’y retourner par la suite ?

    J’y suis allé trois fois. La première fois, pour voir un premier petit-fils qui venait de naître. La deuxième, dans les années 90, après la victoire électorale d’Yitzhak Rabin, quand j’ai succombé provisoirement à l’illusion que la nation avait ouvert les yeux et qu’enfin elle sortait de son demi-sommeil ou de son envoûtement (mieux valait tard que jamais) ; malheureusement, tout de suite après ma visite, Rabin a été assassiné [1995] et les illusions se sont dissipées. La troisième fois, juste avant le décès de Janina, pour qu’elle puisse voir ses petits-enfants et arrière-petits-enfants… Pour ces trois fois, les circonstances étaient exceptionnelles. Car Janina, une fois encore, avait raison de dire que je rechignais à la moindre visite « pour ne pas devoir, ne serait-ce que pendant deux semaines, me sentir responsable de cet état de choses ». Permettez-moi de citer Judt encore une fois, puisque vous l’avez introduit dans notre conversation et que vous vous êtes référé à son autorité : « Il y a une différence fondamentale entre les gens dont le sort veut qu’ils soient juifs mais qui sont citoyens d’autres États et les citoyens israéliens dont le sort veut qu’ils soient juifs »…

    Recourir à l’argument d’une responsabilité collective des Palestiniens, détruire leurs maisons, construire des colonies juives sur les terrains de l’Autonomie Palestinienne, mettre en scène des procès caricaturaux, torturer et, avant tout, commettre des crimes de guerre — comme ceux commis à Gaza à l’époque de l’opération « Plomb durci », au cours de laquelle 1 400 Palestiniens ont été tués… Parvenez-vous à trouver des arguments pour défendre, ou tout au moins comprendre une telle politique ?

    Non, je ne saurais guère où les trouver. Mais je ne les cherche pas non plus. Je crois que ce serait peine perdue, dans la mesure où l’être humain ne peut pas justifier l’« inhumanité » sans perdre son humanité, et même si je sais par ailleurs que lancer des appels pour y mettre fin est sans espoir. Cependant il se trouvera toujours beaucoup de gens qui aligneront des arguments rationnels, donc par définition « irréfutables » et « absolument convaincants » en faveur de ces atrocités. Dans le pire des cas, ils reprendront l’argument extrêmement à la mode aujourd’hui dans notre monde, celui de TINA (There Is No Alternative), qui doit sa vraisemblance au fait qu’en réfutant par avance l’existence de ladite alternative, ils ne lui permettent pas de se vérifier en pratique.

    Pendant ce temps, dans les camps de réfugiés, arrive à l’âge adulte une quatrième génération qui ne connaît pas d’autres conditions d’existence que la précarité, la misère, le manque de perspectives.

    Simple complément d’information : l’occupant israélien en partage ici la responsabilité avec les États arabes voisins, qui ne manifestent pas beaucoup d’empressement pour offrir à cette quatrième génération, ainsi qu’aux précédentes, des perspectives plus supportables et pour partager avec eux leur richesse faramineuse. Battons donc notre coulpe, tous autant que nous sommes ! Quel État dans le monde a offert l’asile aux juifs menacés par l’extermination ? (Même les juifs américains, comme le suggère une rumeur tenace, bien qu’instamment tenue secrète, n’ont guère bougé le petit doigt à l’époque pour entamer des démarches afin de les accueillir dans un pays où eux-mêmes s’étaient auparavant installés douillettement.) Et quel pays s’empresse aujourd’hui d’offrir un toit aux expatriés et aux réfugiés des guerres tribales et des génocides, sans parler même des millions de gens privés de perspectives dans les pays touchés par des famines chroniques et la destruction de l’agriculture traditionnelle ? À cet égard, je vous renvoie à mon ouvrage La Vie en miettes.

    Rien de tout cela, bien entendu, n’innocente Israël, mais cela explique avec certitude, du moins en partie, pourquoi tout ce qu’il fait se solde par l’impunité la plus complète. Car il en est peu au monde qui, soucieux de la condition posée par l’Évangile, oseraient être les premiers à lui jeter la pierre. Même s’il en est beaucoup qui préfèrent exhorter qu’écouter les exhortations — et ils exhortent avec d’autant plus d’ardeur qu’il se trouvera peu de gens dans le désert pour tendre l’oreille vers eux. Shakespeare pourrait dire : Il y a quelque chose de pourri dans l’État d’Israël. Et il ajouterait sans nul doute, en enjambant quatre siècles : Il y a quelque chose de pourri dans un monde qui permet de telles choses…

    Shlomo Ben Ami a écrit un jour qu’Israël ne sait plus vivre en paix et que, par conséquent, il a constamment besoin de la guerre.

    Il y a déjà 40 ans de cela, je suis parvenu à la conclusion, ou plutôt j’ai sociologiquement déduit de l’état de choses qui prévalait alors, que le moment viendrait, et ce rapidement, où Israël craindrait la paix comme le plus grand des fléaux de l’Égypte. Car l’asservissement et l’humiliation d’une nation ont toujours été, sont et seront une recette pour le terrorisme et non un moyen de lutter contre lui. Du reste, ces deux phénomènes se font mutuellement des appels du pied, dans la mesure où les politiciens tremblent d’effroi devant tout avènement de la paix, car sans guerre et sans mobilisation générale, ils ne savent pas gouverner, donc autant dire qu’ils ne seraient guère enchantés par la fin du terrorisme palestinien. C’est pourquoi ils ne voient pas d’un mauvais œil, tout au moins de leur point de vue, les roquettes qui tombent sur les localités israéliennes situées près de la frontière. Ils seraient sans nul doute désespérés et tomberaient dans un état de panique si, tout à coup, ces roquettes venaient à manquer ; pour faire un emprunt à Voltaire : si elles n’existaient pas, il faudrait les inventer. Je dirais qu’entre les extrémistes israéliens et les extrémistes palestiniens, il existe un effet boomerang. Ils ont mutuellement besoin les uns des autres pour survivre, ils ne pourraient pas vivre les uns sans les autres.

    Est-il possible de soutenir la thèse que seuls les extrémistes israéliens sont responsables de l’état de choses actuel ? Ou bien faut-il plutôt considérer que cette politique recueille l’assentiment de toute, ou presque toute, la classe politique et d’une grande partie de la société ?

    Vous avez entièrement raison, et c’est dans cette raison que réside la tragédie. Pinochet a utilisé la violence contre les Chiliens, alors que Netanyahou n’emploie pas la violence contre quiconque, il a été élu démocratiquement à son poste et il a reçu de ses électeurs un mandat pour pratiquer la politique du coup-de-poing-dans-la-gueule. Contrairement à tous ceux qui aspiraient avant lui à devenir Premier ministre, il ne s’est pas présenté au verdict des urnes avec la promesse de la paix mais avec la promesse d’avoir la paix par le biais de l’expression mensongère « sécurité ». En d’autres termes, pour parler sans ambages et sans avoir quoi que ce soit à décoder : depuis le début, il n’avait nullement l’intention de consulter les Palestiniens, de tenir compte de leurs intérêts et de solliciter leur accord sur des règles de voisinage ; il souhaitait avoir toute licence a priori pour mettre unilatéralement la main sur des terres où vivait une population écrasée, occupée et captive, et les peupler. Il disait avec un maximum de sincérité quelle utilisation il ferait du pouvoir qui lui serait confié par la nation, et la nation lui a confié ce pouvoir.

    Il s’avère dorénavant que même la langue « démocratiquement correcte » et tous les restes de déclarations codées peuvent être mis à la poubelle par les politiciens israéliens. Le parlement israélien a adopté récemment une loi qui interdit d’appeler au boycott des produits fabriqués par les colons juifs dans les territoires occupés. On a fait appel de cette loi devant la Cour suprême, mais un sondage a révélé que la majorité de l’opinion publique est prête à soutenir cette attaque contre la liberté de parole. Car, selon elle, à quoi bon cette liberté si, depuis bon nombre d’années, le gouvernement dit et fait ce que la nation souhaite ? Certaines autres choses pourraient être dans l’intérêt de cette dernière — et dans ce cas la liberté de parole s’avérerait utile —, mais il y a belle lurette que la nation ne s’en souvient plus.

    Mario Vargas Llosa, qui a publié une série de reportages sur l’occupation israélienne, a fait remarquer que beaucoup d’Israéliens ignorent ou tout simplement ne croient pas aux atrocités commises par leur État contre les Palestiniens. Avez-vous observé des choses semblables ?

    Je ne sais pas qui étaient les interlocuteurs de Vargas Llosa, mais je ne leur accorderais pas trop de crédit ; de même, je suis très méfiant quant à la véracité des remarques de Vargas, recueillies au cours d’une simple visite de quelques jours. Je doute de la sincérité des témoignages entendus par Vargas, car pratiquement tous les citoyens d’Israël, aussi bien hommes que femmes, effectuent de temps en temps, mais assez régulièrement, leur service dans les territoires occupés et ils sont les témoins, ou alors les exécutants, des pratiques d’occupation. Tout simplement, peut-être (peut-être !) que les interlocuteurs de Vargas ne considéraient pas ce que font leurs enfants dans les territoires occupés comme des « atrocités » — en justifiant leurs activités peu louables comme un nouvel exemple de TINA (ein breira en hébreu, « on n’y peut rien » ou « on n’a pas le choix », qui est en Israël une justification très répandue, utilisée tous les jours et dans les circonstances les plus diverses).

    Pour défendre la politique d’Israël, on invoque souvent le fait que le Hamas palestinien ne reconnaît pas l’État d’Israël et souhaiterait le faire disparaître de la surface de la terre. Mais ne serait-ce pas parce que la captivité est une situation d’humiliation, un terreau sur lequel poussent parfois des idéologies et des recettes radicales, qui, dans d’autres circonstances, ne verraient peut-être jamais le jour ? Rappelons que le Hamas est né dans les années 80, c’est-à-dire après 20 ans d’occupation consécutive à la Guerre des Six-Jours (1967).

    Les extrêmes se touchent, disent les Français, et la politique, du moins dans sa pratique, confirme cette vérité. Je l’ai déjà dit, mais permettez-moi de me répéter : le refus du Hamas de reconnaître l’État juif constitue un atout colossal entre les mains des extrémistes israéliens ; il justifie leur refus de participer à des pourparlers de paix avec le Hamas et il justifie le blocus de Gaza, qui dure depuis des années — ce qui, à son tour, concourt à durcir l’attitude négative du Hamas. On pourrait continuer comme cela jusqu’à l’infini. À la base de cette chaîne apparente de causes et d’effets, on trouve une stratégie qui est commune aux deux adversaires, et que l’on pourrait résumer selon un principe tout simple : plus ça va mal, mieux ça va. Il est dans l’intérêt du Hamas que les choses aillent de mal en pis à Gaza, et la droite israélienne trouve son compte dans le fait que l’organisation sans la participation de laquelle toute négociation israélo-palestinienne sérieuse n’est pas possible, lui fournit avec beaucoup de zèle la preuve que de telles négociations sont stériles et absurdes. L’œuf et la poule… Qu’est-ce qui est venu en premier, qu’est-ce qui est venu en second ? Où est la cause, où est la conséquence ? Est-ce que l’un existerait sans l’autre ? C’est un nœud gordien, et on dirait qu’il n’y a aucun Alexandre le Grand en vue pour le trancher. En attendant, il y a deux forces, qui vivent toutes deux de la guerre et pour la guerre, et qui ont toutes deux le même intérêt à ce que le nœud ne soit pas démêlé. Je me risquerais à dire qu’on voit ici à l’œuvre le stratagème de Pénélope à rebours : Pénélope dévidait en catamini, la nuit, l’échevau qu’elle avait tissé le jour, alors que Netanyahou et le Hamas s’arrangent en toute connivence pour que le nœud desserré soit à nouveau inextricablement emmêlé.

    Zbigniew Brzezinski affirmait un jour avec ironie que la droite religieuse aux États-Unis soutenait Israël car « La Terre Sainte, c’est quelque chose d’exceptionnel, il va se produire un Second Avènement du Christ, par conséquent il faut agir de manière énergique et aider Israël. Ils considèrent que lorsque viendra la fin du monde, ou bien tous les Israélites devront se convertir au christianisme, ou bien ils finiront en enfer. On ne peut donc pas dire que ce soient vraiment de sympathiques alliés d’Israël. » Pourquoi aujourd’hui la droite, qui dissimule dans sa manche son antisémitisme, soutient-elle — aux États-Unis, en Espagne, en Italie — la politique d’Israël ?

    Il ne faut pas se leurrer : l’amour soudain des rednecks américains et parfois européens pour Israël ne découle pas d’une doctrine religieuse. Les déclarations de soutien pour les pratiques des envahisseurs israéliens ne coûtent pas grand-chose et n’apportent que des bénéfices (électoraux) si on les exprime à distance. Par la même occasion, on peut cajoler et cultiver son aversion pour la juiverie locale en cachant avec une feuille de vigne des intentions ignobles et ne craignant pas de se faire critiquer par les destinataires de cette animosité. On peut aussi, par procuration du moins, exhiber avec délectation de gros muscles, faire des moulinets avec son sabre et son absence de scrupules — toutes vertus que les rednecks vénèrent et qu’ils adorent s’attribuer à eux-mêmes. Ainsi donc, dans cette folie aussi, comme dans tant d’autres, il peut exister une méthode. Theodor Adorno mettait en garde les hérauts cultivés du rationalisme et de la cohérence contre le fait d’attribuer à la réalité plus de rationnel et de logique qu’elle n’en possède. Il n’y a que les théories cultivées qui ne peuvent pas coexister avec les contradictions. La politique vit avec ces dernières en parfaite connivence.

    On remarque sans aucune difficulté que les défenseurs d’Israël au sein de la droite en Europe et aux États-Unis sont souvent des islamophobes. Est-ce que l’islamophobie d’aujourd’hui ressemble à l’antisémitisme d’hier ?

    On voit déjà de par votre question qu’il ne s’agit pas tant de ressemblance entre ces deux attitudes que de but commun : on a affaire ici à une métonymie plus qu’à une métaphore, une affinité tangible plutôt qu’une ressemblance consanguine, une convergence d’intérêts plus que des vues parallèles… Quelque chose du genre « L’ennemi de mon ennemi est mon ami ». Le monde musulman a pris la position d’« ennemi n°1 de l’Amérique » après qu’elle a été déclarée vacante par les Soviets, et la frontière israélo-palestinienne, fluctuante et particulièrement controversée, constitue dans ce nouveau conflit une ligne de front exposée — aussi bien pour l’attaque que pour la défense. Si on définit l’identité de quelqu’un en lui demandant « Dis-moi qui est ton ennemi, je te dirai qui tu es », alors l’israélophilie et l’islamophobie sont, pour l’instant du moins, comme cul et chemise.

    Les défenseurs de la politique d’Israël aux États-Unis et en Europe occidentale reprochent souvent à ceux qui les critiquent d’être antisémites. Diriez-vous qu’il y a de l’antisémitisme chez ceux qui défendent les droits des Palestiniens ?

    Chez les uns oui, chez les autres non. Il n’y a pas ici le moindre rapport automatique. J’ai toujours été irrité par l’expression, très populaire à une certaine époque, d’« antistaliniste », car ce vocable était un fourre-tout qui englobait pêle-mêle des attitudes foncièrement différentes les unes des autres, hormis une aversion commune pour Staline. Ou bien, prenons un exemple qui nous est encore plus proche : Solidarnosc. À un certain moment, elle avait rassemblé presque dix millions de Polonais unis dans la conviction que « cela ne pouvait plus continuer comme cela », mais si on leur avait demandé comment ils voyaient l’avenir, leur conviction commune aurait volé en éclats — ce qui du reste s’est vérifié par la suite, quand l’« ancien système » s’est écroulé. Le fait que quelqu’un soit antisémite ne veut pas dire qu’il doit condamner les agissements d’Israël — comme nous venons de le voir avec les rednecks ; de même, si quelqu’un condamne les agissements d’Israël, cela ne veut pas dire qu’il est antisémite — il suffit de prendre mon exemple, mais on en trouverait de semblables à la pelle. Les gouvernements successifs d’Israël ont fait des pieds et des mains — et ils continuent de le faire tant qu’ils peuvent — pour fournir beaucoup d’autres motifs de judéophobie et d’occasions pour la condamner, et ils font tout pour que ces livraisons de motifs aillent en augmentant plutôt qu’en diminuant.

    De quel œil « voyez »-vous la récente tentative de la « Flottille de la liberté » pour briser le blocus de Gaza ? Les défenseurs de la politique d’Israël reprochent à ses participants d’être des suppôts du Hamas. Il me semble que c’est là un réflexe de désaccord moral avec la ghettoïsation de Gaza et la poursuite de l’occupation, une façon d’attirer l’attention du monde sur une injustice.

    Dans le cas présent, vous avez raison, mais les « défenseurs de la politique d’Israël » également. Car dans ces bateaux on trouve des sympathisants du Hamas mais aussi des gens qui n’ont absolument rien à voir avec lui. Il y a eu une époque (de courte durée, il est vrai) où Lipski et Kuron [de gauche] se sont retrouvés avec Macierewicz [extrême droite] sur un seul et même bateau, qui avait pour nom le KOR. Cela a été rendu possible par les manœuvres des communistes qui leur répugnaient à tous. Il en va sans doute de même pour les bateaux de la Flottille de la liberté. Car il suffirait (il suffirait !) qu’Israël lève son blocus de Gaza et présente une variante israélienne du plan Marshall à la place de l’oppression actuelle et de la volonté d’affamer ses habitants pour que les équipages de ces bateaux se dispersent aux quatre vents.

    Les défenseurs de la politique d’Israël, qui voient souvent de l’antisémitisme dans les critiques à son encontre, avancent l’argument que l’ONU formule de façon disproportionnée de nombreuses condamnations à l’égard d’Israël et passe sous silence les violations des droits de l’homme et les crimes commis dans d’autres pays — comme si la plus grande partie du mal dans le monde se concentrait sur ce petit lopin de terre. Peut-être y a-t-il du vrai dans le fait que, à côté des critiques justifiées d’Israël, l’antisémitisme soit présent, ce qui peut créer des confusions dans l’esprit d’un public qui n’est pas nécessairement au fait des choses : qu’est-ce qui relève de l’antisémitisme et qu’est-ce qui relève de la critique légitime, et même nécessaire, des crimes de guerre et des violations des droits de l’homme ?

    Encore une fois, vous posez, ou tout au moins vous suggérez, l’alternative « ou-ou » alors qu’il faudrait parler de « et-et ». Ceux qui ne supportent pas les juifs soutiendront avec enthousiasme toute nouvelle résolution condamnant Israël, même si la détresse des Palestiniens leur importe peu, ou même s’ils devaient faire chez eux, ou chez leurs voisins, la même chose que les Israéliens en Palestine. C’est pourquoi des gens sincèrement révoltés par la violation des normes morales par les occupants israéliens ne vont pas tarder, au cours d’un vote, à se retrouver, si vous me permettez le calque de cette image, dans un lit commun avec des partenaires qu’ils n’ont pas désirés. Mais le mérite de cette coalition non souhaitée et, à vrai dire, absurde, qui se reconstitue lors de chaque vote, en revient, dans une proportion qui n’est pas mince, aux gouvernements israéliens.

    Depuis quelques années, les défenseurs du droit des Palestiniens à un État indépendant appellent à boycotter Israël et à mettre en place des sanctions économiques, comme on l’a fait vis-à-vis de l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. Ces appels, tout comme la critique des violations des droits de l’homme et les accusations de crimes — par exemple le rapport Goldstone sur les massacres de civils à Gaza pendant l’opération « Plomb durci » — sont accueillis par Israël et ses défenseurs comme des complots ou des campagnes savamment orchestrées. Voyez-vous une stratégie efficace pour inciter Israël à mettre un terme à l’occupation et à respecter les droits des Palestiniens ?

    Je ne suis pas convaincu par l’idée du boycott, car le boycott, comme les gaz asphyxiants, les armes bactériologiques ou la bombe atomique, est un instrument perfide : une arme de destruction massive, mais qui détruit effectivement, sans faire le tri, à l’aveuglette (sur le même principe qu’une « catastrophe naturelle », comme par exemple le grand tremblement de terre de Lisbonne de 1755, au sujet duquel Voltaire affirmait avec effroi que « l’innocent, ainsi que le coupable, subit également ce mal inévitable »). Les collateral casualties (dommages collatéraux) du boycott sont gigantesques et il est quasiment impossible de les calculer d’avance. De surcroît, avec un boycott, autant les oppresseurs peuvent trouver tel ou tel moyen d’échapper à la misère, autant ceux qui sont déjà opprimés ne peuvent s’attendre qu’à une misère encore pire.

    Est-ce que je vois une « stratégie efficace » pour mettre fin à l’occupation ? Je suis un sociologue et non pas un stratège, et encore moins un conseiller de stratèges ou de politiciens. Mais je sais que la responsabilité de la « fin de l’occupation » et du « respect des droits des Palestiniens » repose sur les épaules des Israéliens. Ce sont eux qui doivent chercher une stratégie, de manière urgente, avec ferveur, avec conviction et bonne volonté — et ne pas attendre qu’on trouve un moyen de les y obliger.

    Est-ce que le gouvernement israélien et les juifs israéliens ont des raisons de craindre l’existence d’une Palestine indépendante ?

    Bien entendu, il y a de quoi avoir des craintes, mais le problème, c’est qu’il y a quelque chose qu’il faut craindre davantage encore : est-ce une Palestine indépendante ou bien une occupation qui s’étire comme cela à l’infini et un tonneau de poudre qu’on continue à remplir alors qu’il est déjà pratiquement plein ? Comme le montre la pratique, la crainte qui découle de la seconde éventualité est bien plus grave que la première. La décision unilatérale de retirer les forces israéliennes du sud-Liban, dont l’occupation était apparemment indispensable pour la sécurité d’Israël, n’a nullement augmenté la menace venant du Hezbollah libanais — alors que l’occupation et le siège de Gaza ont donné du ressort et de l’audace au Hamas !

    J’ajouterai que, outre les craintes liées à la sécurité, il y a d’autres raisons d’avoir peur : par exemple, la destruction morale galopante de la nation israélienne. De nombreux Israéliens se consolent en se disant que leur conscience, même si elle est blessée par la « nécessité » de l’occupation, sortira de l’oppression sans la moindre égratignure dès l’instant où les Palestiniens jetteront l’éponge et abandonneront toute ambition d’indépendance. Cela fait penser à une des anecdotes de Leszek Kolakowski, pleine de charme et, comme toujours, de profondeur : sur un type qui avait laissé son visage au mont-de-piété et qui n’était pas revenu le chercher pendant si longtemps que ce gage non racheté avait été cousu et transformé en ballon, avec lequel on jouait au football dans les cours du voisinage. Sans aucun doute, les Israéliens les plus âgés se souviennent encore comment ils ont dansé de joie autrefois en écoutant à la radio le compte rendu d’une séance de l’ONU au cours de laquelle on leur accordé l’indépendance…

    Est-ce que vous aimez la conception d’un seul État pour deux nations — la juive et la palestinienne ? Est-ce un horizon de pensée réaliste pour l’avenir de ces deux nations ?
    Que j’aime ou que je n’aime pas, cela a peu d’importance. L’important est de savoir si les Israéliens mais aussi les Palestiniens éprouveront pour cette idée de la sympathie et de la conviction, et reconnaîtront que cela vaut la peine de faire des efforts pour la réaliser. Et s’ils serreront les dents, retrousseront leurs manches et se mettront au travail. Il est clair que la construction d’un État à deux nations, comme la majorité des entreprises humaines, présente à la fois des chances et des menaces, à la fois des promesses de grands bénéfices et des possibilités de problèmes. Les résultats et le bilan final ne sont pas joués d’avance, encore moins prévisibles — car malgré tout c’est l’ingéniosité et la détermination des parties qui décideront du succès de l’expérience.

    À notre époque de diasporisation intensive, le principe « un seul territoire, un seul État, une seule nation » perd beaucoup du caractère absolu qu’on lui attribuait à l’époque de la construction nationale. À long terme, un État multinational deviendra certainement une règle et non pas, comme aujourd’hui, une exception. Nous apprenons tous peu à peu à vivre pour toujours avec la diversité — et à en tirer des satisfactions. Mais cela est une autre histoire, qui est beaucoup plus vaste que le sujet de notre conversation.

    Ne voudriez-vous pas conseiller le gouvernement polonais sur la façon de voter en septembre au sujet de l’attribution à la Palestine du statut de membre de l’ONU ?

    Je ne suis pas qualifié pour donner des conseils aux gouvernements. Ces derniers raisonnent selon des catégories qui sont différentes des miennes, ils s’intéressent à d’autres problèmes que moi et ils ont été mandatés pour s’en occuper. Mais si on m’accordait le droit de vote aux Nations Unies, je voterais « pour ». Et là, sûrement, comme rarement, sans la moindre hésitation.

    Comment parler de tout cela en Pologne, où les Polonais commencent petit à petit à se rendre compte qu’ils n’ont pas seulement sauvé des juifs, mais qu’ils les ont dénoncés, assassinés, ont été complices de l’extermination, et qu’après la guerre ils ont organisé des pogroms et pillé leurs biens. Et qu’en 1968, on a expulsé des milliers de Polonais d’origine juive… ?

    C’est effectivement ainsi que les choses se sont passées et pas autrement, si on ne veut pas dénaturer les faits. De toute façon, les Polonais sont impliqués dans la question très complexe des Israéliens et des Palestiniens, qu’ils le veuillent ou non, de par leur histoire (qu’ils ne peuvent changer). La Pologne a fourni non pas des milliers mais des dizaines, voire des centaines de milliers de pionniers et de fondateurs de l’État d’Israël. Il n’est donc pas surprenant que, pour autant que je m’en souvienne, les Polonais ont vraiment été très heureux de l’issue de la guerre des Six-Jours. « Nos petits juifs polonais ont flanqué une bonne raclée à ces Arabes russes », disaient-ils en se frottant les mains.

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    Zygmunt Bauman, il avait vu la « société liquide »
    Libération | Par Robert Maggiori — 11 janvier 2017
    http://www.liberation.fr/debats/2017/01/11/zygmunt-bauman-il-avait-vu-la-societe-liquide_1540689

    Né à Poznan le 19 novembre 1925, d’une famille juive, il se réfugie en 1939, après l’invasion de la Pologne par les nazis (sa femme Janina réchappera des camps de la mort), en URSS, et, alors marxiste convaincu, combat dans une unité militaire soviétique, puis occupe la fonction de commissaire politique. Revenu à Varsovie, il y enseigne la philosophie et la sociologie.

    Société noix de coco

    En mars 1968, à la suite de la campagne antisémite lancée par le régime communiste, il est forcé de quitter son pays et émigre en Israël, puis en Angleterre, où il devient citoyen britannique. L’université de Leeds l’accueille jusqu’en 1973 et lui confie la chaire de sociologie. Ses premiers travaux, sur le socialisme britannique, la stratification sociale ou les mouvements des travailleurs, ont un succès relatif, comme ceux qu’il consacre à la Shoah, au rapport entre modernité et totalitarisme, à la mondialisation. Ce n’est qu’au moment où il fait paraître ses études sur la disparition des « structures stables » et parvient, après avoir « dialogué » avec Marx, Gramsci, Simmel, puis Manuel Castells, Anthony Giddens, Robert Castel ou Pierre Bourdieu, à forger le concept de liquidité, qu’il devient un penseur de renommée internationale.

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    Décès du sociologue et philosophe Zygmunt Bauman
    Né dans une famille juive polonaise en 1925 à Poznan, Bauman consacrait ses travaux à la modernité et aux sociétés contemporaines
    AFP 10 janvier 2017

    http://fr.timesofisrael.com/deces-du-sociologue-et-philosophe-zygmunt-bauman

    Le sociologue et philosophe polono-britannique Zygmunt Bauman, connu notamment pour le concept de « société fluide », est décédé à l’âge de 91 dans sa maison à Leeds, ont indiqué lundi soir les médias polonais.

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    Selon sa compagne Aleksandra Kania, citée par le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, Zygmunt Bauman est mort dans sa maison à Leeds en Grande-Bretagne « entouré de sa plus proche famille ».

    Né dans une famille juive polonaise en 1925 à Poznan dans l’ouest de la Pologne, Bauman consacrait ses travaux à la modernité et aux sociétés contemporaines.

    Communiste convaincu pendant et après la Seconde guerre mondiale, il a été collaborateur dans les années 1945-1953 des services du renseignement militaire communiste. Son dossier se trouve à l’Institut de la mémoire nationale (IPN), organisme chargé de poursuivre les crimes nazis et communistes.

    En 1954, il commence a enseigner la philosophie et la sociologie à l’Université de Varsovie avant de quitter la Pologne pour Israël en 1968 en raison de la vague d’antisémitisme orchestrée par le pouvoir communiste.

    Après s’être installé en Grande-Bretagne en 1971, il enseigne jusqu’à sa retraite en 1990 à l’Université de Leeds, dont il était devenu professeur émérite.

  • Rien dans l’environnement n’explique la mort de milliers d’animaux marins en Nouvelle-Écosse
    http://www.brujitafr.fr/2017/01/rien-dans-l-environnement-n-explique-la-mort-de-milliers-d-animaux-marins-

    Rien d’anormal n’a été décelé pour l’instant dans l’environnement pour expliquer la mort de milliers d’animaux marins ces dernières semaines dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, selon des scientifiques. Le ministère des Pêches et des Océans du Canada...

  • Sur la justice des mineurs | Nicolas Sallée
    http://www.contretemps.eu/sallee-justice-mineurs

    À en croire cet article, tes premiers travaux portaient sur un autre sujet, le domaine médical. Qu’est-ce qui t’a fait te « déplacer » vers la question de la justice des mineurs ?

    NS : C’est vrai, j’ai réalisé une enquête, dans le cadre de ma première année de master à Nanterre, sur les prises de décision médicales au sein d’un service de cancérologie pédiatrique. Ce qui m’intéressait, c’était d’étudier les controverses qui surgissent quand se confrontent les points de vue de différents acteurs dans un contexte dramatique, marqué par la mort possible d’un enfant : médecins, certes, mais aussi psychologues, personnels infirmiers, éthiciens, parents, etc. Il y a donc une parenté avec mes travaux ultérieurs : l’étude des formes d’expertise qui se déploient autour de l’enfance et de la jeunesse, participant à la stabilisation, toujours relative, de diverses catégories : « l’enfant malade » dans ma première recherche, le « jeune délinquant » dans mes travaux plus récents. Et c’est encore l’objectif que je poursuis dans mes derniers travaux sur l’évolution des normes qui entourent la sexualité juvénile.

    #Diaporama #Enquête #Histoire #Stratégie #délinquance #droit #enfance #Etat #jeunesse #norme #pouvoir #répression #sociologie

  • Souci DNS www.voyages-sncf.com ?

    Question ouverte aux SeenThisiens...

    J’ai un serveur DNS sous Windows 2003 qui me plante le domaine SNCF... Du coup, sur tout le réseau, ça pourrit les caches DNS. En effet, une fois sur 10, ça remonte « NXDOMAIN », et ça le conserve pour de bon ensuite...

    Je constate que ce domaine dispose de plusieurs NS :
    voyages-sncf.com. 3600 IN NS dns.sncf.fr.
    voyages-sncf.com. 3600 IN NS indom30.indomco.fr.
    voyages-sncf.com. 3600 IN NS indom130.indomco.org.
    voyages-sncf.com. 3600 IN NS dns2.sncf.fr.
    voyages-sncf.com. 3600 IN NS dns3.sncf.fr.
    voyages-sncf.com. 3600 IN NS dns4.sncf.fr.

    Je constate aussi que les 2 indomco refusent de répondre quand on les interroge...

    A votre avis, c’est moi qui ne comprend rien aux DNS, ou bien il y a effectivement un souci dans la configuration de ce domaine ?

    • Plus qu’un seul NS en erreur :

      # dig voyages-sncf.fr @indom130.indomco.org

       ; <<>> DiG 9.8.4-rpz2+rl005.12-P1 <<>> voyages-sncf.fr @indom130.indomco.org
       ; ; global options : +cmd
       ; ; Got answer :
       ; ; ->>HEADER<<- opcode : QUERY, status : NOERROR, id : 33906
       ; ; flags : qr rd ; QUERY : 1, ANSWER : 0, AUTHORITY : 13, ADDITIONAL : 0
       ; ; WARNING : recursion requested but not available

       ; ; QUESTION SECTION :
       ;voyages-sncf.fr. IN A

       ; ; AUTHORITY SECTION :
      . 518400 IN NS a.root-servers.net.
      . 518400 IN NS b.root-servers.net.
      . 518400 IN NS c.root-servers.net.
      . 518400 IN NS d.root-servers.net.
      . 518400 IN NS e.root-servers.net.
      . 518400 IN NS f.root-servers.net.
      . 518400 IN NS g.root-servers.net.
      . 518400 IN NS h.root-servers.net.
      . 518400 IN NS i.root-servers.net.
      . 518400 IN NS j.root-servers.net.
      . 518400 IN NS k.root-servers.net.
      . 518400 IN NS l.root-servers.net.
      . 518400 IN NS m.root-servers.net.

       ; ; Query time : 93 msec
       ; ; SERVER : 209.235.192.171#53(209.235.192.171)
       ; ; WHEN : Tue Jul 12 19:05:15 2016
       ; ; MSG SIZE rcvd : 244

    • A cause de ce dernier serveur DNS, je constate que je ne peux pas visiter ce site depuis mon réseau local... le cache DNS vient de mémoriser la réponse de indom130... qui dit que le domaine n’existe pas.
      C’est tout de même énorme que ce domaine possède une telle erreur sans que rien ne bouge depuis 1 semaine !

    • Le log du DNS Windows parle :

      21/07/2016 17:24:01 1C28 PACKET 00000000033D7990 UDP Rcv 185.83.100.47 9795 R Q [0384 A NXDOMAIN] A (12)voyages-sncf(3)com(9)edgesuite(3)net(4)vsct(2)fr(0)

      Le serveur DNS 185.83.100.47 est indom30.indomco.fr

      Et c’est donc ce serveur que le serveur DNS Windows tente d’interroger pour résoudre le CNAME en question.

      Je passe le log en verbose... ça va être encore plus fun à lire...

    • Voilà la suite de requêtes qui aboutie au NXDOMAIN...

      21/07/2016 17:36:33 3898 PACKET 0000000003429890 UDP Rcv 193.176.144.22 c1a7 R Q [0080 NOERROR] A (12)voyages-sncf(3)com(9)edgesuite(3)net(4)vsct(2)fr(0)
      UDP response info
      Socket = 4292
      Remote addr 193.176.144.22, port 53
      Time Query=339491, Queued=0, Expire=0
      Buf length = 0x0500 (1280)
      Msg length = 0x00a8 (168)
      Message :
      XID 0xc1a7
      Flags 0x8000
      QR 1 (RESPONSE)
      OPCODE 0 (QUERY)
      RCODE 0 (NOERROR)
      QCOUNT 1
      ACOUNT 0
      NSCOUNT 3
      ARCOUNT 1
      QUESTION SECTION :
      Offset = 0x000c, RR count = 0
      Name « (12)voyages-sncf(3)com(9)edgesuite(3)net(4)vsct(2)fr(0) »
      QTYPE A (1)
      QCLASS 1
      ANSWER SECTION :
      empty
      AUTHORITY SECTION :
      Offset = 0x0038, RR count = 0
      Name « [C02B](4)vsct(2)fr(0) »

      TYPE NS (2)
      CLASS 1
      TTL 172800
      DLEN 18
      DATA (7)indom30(7)indomco[C030](2)fr(0)
      Offset = 0x0056, RR count = 1
      Name « [C02B](4)vsct(2)fr(0) »
      TYPE NS (2)
      CLASS 1
      TTL 172800
      DLEN 21
      DATA (7)indom20(7)indomco(3)net(0)
      Offset = 0x0077, RR count = 2
      Name « [C02B](4)vsct(2)fr(0) »
      TYPE NS (2)
      CLASS 1
      TTL 172800
      DLEN 21
      DATA (7)indom10(7)indomco(3)com(0)
      ADDITIONAL SECTION :
      Offset = 0x0098, RR count = 0
      Name « [C044](7)indom30(7)indomco[C030](2)fr(0) »
      TYPE A (1)
      CLASS 1
      TTL 172800
      DLEN 4
      DATA 185.83.100.47

      21/07/2016 17:36:33 3898 PACKET 0000000003160D10 UDP Rcv 185.83.100.47 8ed2 R Q [0384 A NXDOMAIN] A (12)voyages-sncf(3)com(9)edgesuite(3)net(4)vsct(2)fr(0)
      UDP response info
      Socket = 2716
      Remote addr 185.83.100.47, port 53
      Time Query=339491, Queued=0, Expire=0
      Buf length = 0x0500 (1280)
      Msg length = 0x00b0 (176)
      Message :
      XID 0x8ed2
      Flags 0x8403
      QR 1 (RESPONSE)
      OPCODE 0 (QUERY)
      AA 1
      TC 0
      RD 0
      RA 0
      Z 0
      RCODE 3 (NXDOMAIN)
      QCOUNT 1
      ACOUNT 1
      NSCOUNT 1
      ARCOUNT 0
      QUESTION SECTION :
      Offset = 0x000c, RR count = 0
      Name « (12)voyages-sncf(3)com(9)edgesuite(3)net(4)vsct(2)fr(0) »
      QTYPE A (1)
      QCLASS 1
      ANSWER SECTION :
      Offset = 0x0038, RR count = 0
      Name « [C00C](12)voyages-sncf(3)com(9)edgesuite(3)net(4)vsct(2)fr(0) »
      TYPE CNAME (5)
      CLASS 1
      TTL 600
      DLEN 37
      DATA (3)www(12)voyages-sncf(3)com(4)gslb(8)cdn-vsct[C030](2)fr(0)
      AUTHORITY SECTION :
      Offset = 0x0069, RR count = 0
      Name « [C05E](8)cdn-vsct[C030](2)fr(0) »
      TYPE SOA (6)
      CLASS 1
      TTL 7200
      DLEN 59
      DATA
      PrimaryServer : (7)indom10(7)indomco(3)com(0)
      Administrator : (9)technique(5)indom[C085](3)com(0)
      SerialNo = 2015072801
      Refresh = 86400
      Retry = 7200
      Expire = 604800
      MinimumTTL = 7200
      ADDITIONAL SECTION :
      empty

    • La première requête correspondrait donc à :

      ~# dig NS vsct.fr

       ; <<>> DiG 9.8.4-rpz2+rl005.12-P1 <<>> NS vsct.fr
       ; ; global options : +cmd
       ; ; Got answer :
       ; ; ->>HEADER<<- opcode : QUERY, status : NOERROR, id : 934
       ; ; flags : qr rd ra ; QUERY : 1, ANSWER : 3, AUTHORITY : 0, ADDITIONAL : 3

       ; ; QUESTION SECTION :
       ;vsct.fr. IN NS

       ; ; ANSWER SECTION :
      vsct.fr. 7167 IN NS indom10.indomco.com.
      vsct.fr. 7167 IN NS indom30.indomco.fr.
      vsct.fr. 7167 IN NS indom20.indomco.net.

       ; ; ADDITIONAL SECTION :
      indom10.indomco.com. 3520 IN A 217.174.200.97
      indom20.indomco.net. 3520 IN A 69.170.135.194
      indom30.indomco.fr. 520 IN A 185.83.100.47

       ; ; Query time : 0 msec
       ; ; SERVER : 127.0.0.1#53(127.0.0.1)
       ; ; WHEN : Thu Jul 21 17:46:58 2016
       ; ; MSG SIZE rcvd : 169

      Et là, je ne suis pas assez calé pour savoir si le serveur DNS Microsoft a tort d’en passer par cette étape...

    • @BigGrizzly Un ENT (Empty-Non Terminal) est un domaine qui n’a pas de données, mais a des sous-domaines (comme gouv.fr, par exemple). C’est parfaitement permis dans le DNS mais certains logiciels bogués (djb, Akamai) répondent NXDOMAIN lorsqu’on les interroge pour un ENT. Grave bogue (le monde est plein de bogues).

      Ici, certains des serveurs de vsct.fr (par exemple indom20.indomco.net mais pas indom30.indomco.fr) répondent NXDOMAIN pour un ENT comme edgesuite.net.vsct.fr (domaine parent de voyages-sncf.com.edgesuite.net.vsct.fr, vers lequel pointe www.voyages-sncf.com) :

      % dig @indom20.indomco.net edgesuite.net.vsct.fr


      ; <<>> DiG 9.10.3-P4-Debian <<>> @indom20.indomco.net edgesuite.net.vsct.fr
      ; (1 server found)
      ;; global options: +cmd
      ;; Got answer:
      ;; ->>HEADER<<- opcode: QUERY, status: NXDOMAIN, id: 15465
      ;; flags: qr aa rd; QUERY: 1, ANSWER: 0, AUTHORITY: 1, ADDITIONAL: 0
      ;; WARNING: recursion requested but not available

      ;; QUESTION SECTION:
      ;edgesuite.net.vsct.fr. IN A

      ;; AUTHORITY SECTION:
      vsct.fr.                7200 IN SOA indom10.indomco.com. technique.indomco.com. (
                                     2016071900 ; serial
                                     86400      ; refresh (1 day)
                                     7200       ; retry (2 hours)
                                     604800     ; expire (1 week)
                                     7200       ; minimum (2 hours)
                                     )

      ;; Query time: 143 msec
      ;; SERVER: 69.170.135.194#53(69.170.135.194)
      ;; WHEN: Fri Jul 22 09:53:24 CEST 2016
      ;; MSG SIZE  rcvd: 104

      Travail d’amateur classique, bogue connue.

    • Merci @stephane pour tes explications.
      Je comprends que :
      a) le serveur DNS Microsoft est bogué
      et que b) la configuration DNS du domaine sncf est incomplète.

      Du coup, il est quasi-impossible d’obtenir une correction pour un tel cas... Et que l’utilisation d’un redirecteur devient indispensable quand on utilise un serveur DNS Microsoft.

      Je testerai CaptainTrain, et tâcherai d’expliquer à mes clients d’en faire autant :-D

    • @BigGrizzly Comme il y a deux problèmes sur le domaine voyages-sncf.com, il faut séparer les deux cas. Pour la longue chaîne de CNAME, ces résolveurs ont peut-être des protections plus laxistes (et donc acceptent cette chaîne). Sur l’Internet, ceux qui activent la sécurité sont toujours perdants.

      Pour le second problème, les NXDOMAIN, cela peut être que BIND n’envoie pas de requêtes pour les noms intermédiaires (qui déclenchent le NXDOMAIN) mais seulement pour les noms complets.

      Ceci dit, prudence. Il y a un zillion d’options de BIND et ça dépend peut-être tout simplement desquelles ont été activées.

    • @biggrizzly

      Bonjour, je suis tomber sur votre article et j’ai comme vous un gros souci concernant le site SNCF.

      Malgré l’ajout des redirecteurs de mon FAI, je n’ai toujours pas soldé mon problème.

      Par contre, il semblerait que vous ayez contourné le problème en ayant, je cite « Je m’en suis sorti dans l’immédiat en ajoutant un redirecteur vers le routeur le plus proche du serveur DNS Microsoft... Groumf. »

      Je vous serai reconnaissant si vous pouviez me donnez le nom de ce redirecteur.

      Par avance, merci de votre diligence.

    • Bonjour,

      Les réseaux sur lesquels j’ai rencontré le souci disposent donc d’un serveur interne à base de serveur DNS Microsoft et d’un routeur matériel. Ce dernier dispose en général d’un serveur DNS, et c’est son adresse qu’il est possible d’utiliser comme redirecteur.

      Ceci dit, Là, je vérifie ce que j’ai fait il y a 2 mois, et je constate qu’un de mes serveurs DNS Microsoft est hébergé sur un serveur OVH, et j’ai donc utilisé « cdns.ovh.net » (213.186.33.99). Et chez un autre client j’ai utilisé le routeur local 192.168.2.250. Cf. les deux captures d’écran ci-dessous.

      https://framapic.org/2CgHZwvSdsGl/aYX80J85x7Af.PNG
      https://framapic.org/ja4MIifxWlw3/j8vFFtZbob6l.PNG

    • Bonjour,

      Tout d’abord merci pour votre réponse, j’ai donc bien mis les redirecteurs de mon FAI (Completel) ce qui revient au même que votre action de mettre celle de votre hébergeur.

      Mais le problème demeure ... :-((( car le domaine que je gère fait office d’autorité et s’appuie aussi aussi sur les serveurs racines ...

      Je vous aurais bien mis des captures mais je débute sur ce site ...

      Ça sent le fichier HOSTS sur les clients pour contourner le problème...

      J’adore le bricolage ...

      Je vais capturer un agent SNCF et le torturer jusqu’à la correction de leur cochonnerie.

      Merci quand même d’avoir pris le temps de me répondre.

    • Bonjour BigGrizzly,

      La solution de contournement est d’ajouter une zone de recherche directe voyages-sncf.com avec l’IP 158.58.182.229, puis d’ajouter les 3 hôtes suivants « proposition, secure, www » avec la même IP et ça fonctionne.

      c’est mieux que le fichier HOSTS sur 7000 postes ...

      Le seul hic est si l’adresse change ...

      Au plaisir.

  • Témoignages de journalistes à la suite des violences policières du 2 juin 2016 à Rennes
    http://www.clubpresse-bretagne.com/temoignages-de-journalistes-a-suite-violences-policieres-2-juin

    Vincent est sonné, inerte, il ne répond pas quand je lui parle, et sincèrement à ce moment-là je suis vachement inquiet pour lui.
    Il revient enfin à lui, alors que Linda (M6), et Emmanuel nous rejoignent.
    Vincent explique qu’il s’est fait matraqué très violemment par un policier, au visage.
    Il est sonné, mais se relève et il est très énervé, à tout le moins.
    Là passent les policiers, et Vincent vitupère. Linda, également victime de brutalités policières sur les manifestations précédentes, crie : « y’en a marre du traitement de la presse ici à Rennes ».
    C’est le début de la séquence vidéo que tout le monde a vu sur Internet.

    [...]

    Sarah (journaliste Free Lance) qui nous a rejoints, demande aux policiers pourquoi ils ne portent pas de matricule. L’un des policiers répond « ordre de la hiérarchie », deux journalistes confirment ces propos.

    #Violences_policières

    • La suite ne m’étonne guère : c’est l’introduction à un rappel à l’ordre chez les forces de l’ordre, ce qui est très drôle à voir en amorce aussi si les forces de l’ordre sans panoplie de robocop qui entourent Macron à Montreuil. Puis y’aura un glissement vers les menaces terroristes contre l’Euro pour finir par un harcèlement de toutes les initiatives anti-foot-bizness pour atteindre l’apothéose une grosse amnésie générale vers le 14 juillet... (pardon pour le gronchonisme)

      Après 1h30 d’échange tendu, @BCazeneuve s’est montré à l’écoute de la délégation de journalistes à laquelle ns ns sommes joints. // Le ministre a demandé aux policiers rennais de respecter le travail journalistique & réclame aux reporters violentés de porter plainte. // Nous préparons un compte-rendu détaillé de l’échange avec le ministre de l’intérieur à venir dans les prochaines heures.

      source : https://twitter.com/ClubPresseBZH

  • Les Stolpersteine, ces pavés dorés faits pour trébucher

    http://www.slate.fr/story/118391/paves-dores-trebucher

    Si vous vous êtes déjà rendu dans une ville allemande, vous avez peut-être déjà aperçu du coin de l’œil, voire trébuché sur des petits pavés dorés incrustés sur les trottoirs. Ils portent le nom de « Stolpersteine », un mot qui signifie « pierre d’achoppement » en allemand, c’est-à-dire un obstacle sur lequel on bute. Faire trébucher le passant pour l’inviter à prendre conscience de l’horreur muette dont les trottoirs qu’il arpente ont été autrefois les témoins : c’est l’idée de l’artiste allemand Gunter Demning, qui sème ces pavés aux abords des immeubles où vivaient autrefois les millions de victimes du régime nazi.

    Chaque pavé retrace en quelques lignes le massacre systématique des citoyens d’origine juive, opposants politique, homosexuels, gens du voyage qui ont été arrêtés et déportés sous le troisième Reich. Au mois de mai 1996, à l’occasion d’une exposition sur le camp d’extermination d’Auschwitz, Gunter Demning a commencé à disposer ses pavés dans les rues de Berlin, en scellant illégalement 47 Stolpersteine devant les immeubles où avaient vécu des victimes de l’Holocauste, rappelle le quotidien allemand Die Tageszeitung. Dans une rue du quartier de Kreuzberg, un pavé résume ainsi le destin brisé d’une habitante :
    « Ici habitait – Charlotte Bernstein – Année de naissance – 1900 – Déportée – 1943 – Theresienstadt – Assassinée à Auschwitz »

    Au cours des deux dernières décennies, les Stolpersteine se sont répandues comme une traînée de poudre en Allemagne et au-delà de ses frontières. On en trouve aujourd’hui plus de 56.000 à travers l’Europe, comme on peut le lire sur le site internet du projet : en Pologne, en Hongrie, en République Tchèque, aux Pays-Bas mais aussi en France —quelques communes vendéennes ont fait la démarche de commander des pavés à l’artiste à la mémoire des habitants déportés sous l’Occupation– ce qui lui vaut souvent le surnom de « plus grand mémorial décentralisé au monde », souligne le quotidien

  • Mobilisation à l’E.N.S. de Lyon : la police évacue l’occupation mais la lutte se poursuit http://dlvr.it/LHS7SL pic.twitter.com/NkWmKLTepu
    https://twitter.com/rebellyon_info/status/730463796133662720

    Mobilisation à l’E.N.S. de Lyon : la police évacue l’occupation mais la lutte se poursuit http://dlvr.it/LHS7SL pic.twitter.com/NkWmKLTepu