• Les pauvres sont-ils damnés pour l’éternité ?
    http://www.marianne.net/Les-pauvres-sont-ils-damnes-pour-l-eternite_a237994.html

    Selon l’économiste Michel Santi, l’action de la banque centrale américaine, censée relancer l’économie du pays, a surtout pour effet d’enrichir d’avantage les riches et d’accroître les inégalités.

    http://www.marianne.net/photo/art/default/981680-1163066.jpg?v=1397405560

    Les actions de la Réserve fédérale US, de la Banque d’Angleterre et de la Banque du Japon destinées à relancer les économies de leurs pays respectifs contribuent-elles à accroître les inégalités ? Ces interventions déterminées qui consistent à inonder leur système de liquidités créés par leur planche à billets ont-elles pour effet collatéral d’enrichir davantage les riches, tandis que les pauvres et que la classe moyenne subissent toujours la récession ?

    De fait, les inégalités, comme les écarts sur le plan des revenus et de la fortune, se sont accentuées depuis le déclenchement de la crise, c’est-à-dire depuis 2007. C’est ainsi qu’une étude conduite par l’économiste Emmanuel Saez de Berkeley avait constaté il y a déjà plus d’une année que seul l’extrême sommet de la pyramide de la richesse – soit 1% de la population US – avait bénéficié de la reprise économique américaine entre 2009 et 2011.

    Ainsi, les revenus de cette élite avaient progressé de 11,2% sur cette période et, ce, pendant que le revenu des 99% restants s’était affaissé de 0,4%. Le schéma est similaire dès lors que l’on étudie l’évolution de la fortune des privés (aux Etats-Unis), puisque le Pew Research Center a pour sa part conclu que les 7% les plus riches (dans ce pays) avaient pu gonfler leur fortune de 28% entre 2009 et 2011… pendant que les 93% restants, eux, s’étaient appauvris de 4% !

    Comment comprendre et expliquer cette explosion des inégalités alors que l’objectif des baisses de taux quantitatives est précisément d’assouplir encore et toujours la politique monétaire ? C’est-à-dire de permettre aux ménages et aux entreprises d’accéder plus facilement au crédit ? A travers ses injections mensuelles de liquidités, la Réserve fédérale US ne tente-t-elle pas en effet de soutenir massivement son marché immobilier ? Et, de fait, sa politique n’est-elle pas couronnée de succès puisque l’indice S&P/Case-Shiller jaugeant le marché immobilier est en progression permanente (+ 12% environ) depuis le début de l’année 2012, sachant que certains Etats comme la Floride ont bénéficié d’une flambée de leur marché immobilier de plus de 35% ?

    #économie
    #Michel-Santi
    #banque-centrale-américaine
    #inégalité
    #revenu
    #pauvreté
    #Réserve-fédérale-US
    #Banque-d’Angleterre
    #Banque-du-Japon