• Telecomix : les anciens combattants numériques des révolutions arabes se livrent | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200421/telecomix-les-anciens-combattants-numeriques-des-revolutions-arabes-se-liv

    Un article long et passionnant sur ces hackers français investis dans le soutien aux révolutions arabes.

    À partir de la fin 2010, ce collectif de hackeurs s’était plongé dans les révolutions arabes, apportant conseils et soutien techniques aux militants. Dix ans après, quatre de ses membres reviennent sur cette période, leurs exploits et leurs déceptions.

    « Telecomix me manquera toujours. » Même si dix années ont passé, le hackeur français Kheops est aujourd’hui encore ému lorsqu’il évoque son groupe d’amis avec lequel il s’était plongé dans le tourbillon des révolutions arabes de l’année 2011.

    Telecomix était, à l’origine, un collectif né deux ans plus tôt, lorsque, en avril 2009, l’hacktiviste suédois Erik Josefsson propose aux différents groupes hackeurs et associations de défense des libertés numériques d’Europe d’unir leurs forces.

    L’idée était de donner une visibilité politique à l’hacktivisme pour peser dans le débat public et défendre ses idéaux de libre circulation de l’information, de partage des connaissances, de lutte contre la censure et la surveillance…

    Des hackeurs allemands, des militants protéléchargement suédois de The Pirate Bay, des défenseurs des libertés numériques de l’association française La Quadrature du Net… se retrouvent sur un canal IRC, un système de discussion instantanée, au départ pour lutter contre le Paquet Télécom, une vaste réforme de la législation européenne sur les télécommunications.

    « Je suis arrivé en 2010 un peu comme un cheveu sur la soupe par le biais d’un copain, se souvient Bluetouff. J’avais hébergé mon blog chez eux car je n’avais pas de sous, que l’ambiance était sympa, qu’il s’agissait d’un hébergement communautaire… Mais, très vite, je me suis rendu compte qu’ils avaient d’autres activités. »

    #Hacking #Telecomix #Hackers #Révolutions_arabes #Printemps_arabes

  • « Les révolutions arabes ont ravivé l’espoir », Leyla Dakhli
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/15/leyla-dakhli-les-revolutions-arabes-ont-ravive-l-espoir_6066427_3210.html


    Affiche représentant Abdel Basset Sarout, footballeur syrien devenu en 2012 chef rebelle de la guerre civile, icône de la révolution. FARES CACHOUX

    Selon l’historienne Leyla Dakhli, il est difficile d’analyser ces mouvements en termes de succès ou d’échec. Ils ont montré qu’il était possible de construire des contre-systèmes dans des pays ou la situation politique semblait totalement bloquée.
    Propos recueillis par Christophe Ayad

    Leyla Dakhli a coordonné et dirigé un programme de collecte et de recherches sur les révolutions arabes. Ce travail a débouché sur la publication de L’Esprit de la révolte. Archives et actualité des révolutions arabes (Seuil, 2020, 320 p., 24 euros), un ouvrage collectif abondamment illustré qui s’intéresse au « comment » plutôt qu’au « pourquoi ».

    Les révolutions arabes ont-elles échoué ?

    La question n’est pas de juger du succès ou de l’échec d’un mouvement de révolte populaire. On ne revient pas en arrière, même quand la violence et l’oppression ont pu s’aggraver par un effet de retour de bâton après les révolutions de 2010-2011. Les contre-révolutions et les guerres accompagnent souvent les mouvements révolutionnaires, ce qui complique l’analyse d’une insurrection populaire simplement en tant qu’échec ou que succès. Une insurrection soulève littéralement la société, elle produit des réactions en chaîne, difficiles à prévoir, qui ne sont pas toutes imputables aux insurgés.
    Si peu de régimes sont tombés, quel est le principal acquis de ces révolutions ?

    Le premier acquis, c’est l’entrée du paradigme révolutionnaire dans l’histoire sociale et politique de ces Etats indépendants. L’idée même de révolution se défait des habits qu’elle revêtait auparavant, la liant aux luttes anti-impérialistes (révolutions algérienne, palestinienne) ou à des figures charismatiques comme celle de Gamal Abdel Nasser en Egypte. La révolution est devenue une figure du soulèvement populaire, un attribut de la « rue arabe ». C’est un espace d’élaboration de nouvelles formes politiques qui s’adressent aux régimes autoritaires et despotiques (en 2010-2011), mais aussi à des Etats défaillants et rongés par la corruption (au Liban et en Irak, par exemple, en 2019). La thawra [« révolution »] déplace un certain nombre de frontières, en premier lieu celles du jeu politique, qui transformaient les sociétés en un vaste terrain de jeu pour les clientèles et en chaînes d’asservissements successifs dans la sphère publique et privée. Ces révolutions sont radicales parce qu’elles renversent cette chaîne de la dépendance, de l’humiliation et de l’asservissement, au nom de la dignité.

    L’absence de leadership de ces mouvements n’a-t-il pas été, à terme, un handicap ?

    Il ne me semble pas que le leadership soit l’enjeu central. Ce qui est en cause, c’est la capacité de forces politiques et/ou syndicales et/ou de la société civile à venir en soutien de mouvements populaires. Là où cette infrastructure militante n’était pas complètement détruite, et où elle a pu venir en soutien, elle a joué un rôle déterminant tout en ne se substituant pas au mouvement populaire dans sa diversité. C’est, je pense, le sens profond du prix Nobel attribué au Quartet tunisien [quatre organisations ayant organisé des négociations entre les partis politiques dans le but d’assurer la transition vers un régime démocratique] en 2015. Ce ne sont pas des actions « de l’ombre », au sens où elles seraient souterraines ou honteuses ; ce sont des actions de support. Notre livre évoque des formes très pratiques de ces soutiens, comme la mise à disposition de tentes ou de matériel pour les manifestations. Cela se joue à de nombreuses échelles. Dans les pays où la dictature avait tout réduit à néant, les révolutionnaires se sont retrouvés sans filet, sans médiation, face à la violence pure du régime ou des chefs de guerre.

    Vous pensez à la Libye et à la Syrie ?

    Oui. Les conditions étaient bien plus difficiles pour les révolutionnaires dans ces deux pays. De ce fait, il est encore plus important de se pencher sur les expériences qui s’y sont produites : elles sont des réinventions du politique. C’est ce que nous réunissons dans le livre sous le titre « produire un corps politique ». Les comités locaux syriens ont ainsi été des laboratoires passionnants, et il est important de ne pas les recouvrir complètement par la violence qui les a emportés.
    Comment ont circulé les idées d’un pays à l’autre, d’une révolution à l’autre ?

    Ces circulations ne sont pas semblables à des manuels de révolution qui seraient passés d’une main à l’autre. Chaque révolte a un ancrage local fort, et c’est peut-être leur plus grand point commun. Mais elles usent de motifs semblables d’un pays à l’autre. Des slogans et des figures ont été repris et adaptés, à commencer par la locution « le peuple veut… », souvent complétée par « la chute du régime », mais aussi par d’autres revendications. Elle porte une nouvelle incarnation et une nouvelle interprétation de la figure du peuple (al-chaab), qui dérive d’un poème du Tunisien Abou El-Kacem Chebbi, que beaucoup connaissent dans le monde arabe parce qu’on l’apprend à l’école. Dans ce cas, l’échange se fonde sur des éléments déjà partagés, qui passent par la langue, la culture. Les slogans qui ont fait suite au « dégage ! » tunisien ont été interprétés dans différents dialectes, avec des gestuelles différentes – du assez neutre « irhal » (« va-t’en ! ») syrien au geste de mettre une chaussure dans sa main comme pour chasser un chien, ou au collectif « yetnahaw gaâ » (« qu’ils partent tous ! ») algérien.

    Repérer ces circulations, c’est comprendre le monde commun que dessinent les révoltes. Elles disent la communauté d’expérience que traversent les peuples arabes, et peut-être au-delà. Plus encore, elles construisent, par l’expérience révolutionnaire, de nouvelles passerelles. Lorsque Libanais, Soudanais et Irakiens ont parlé de révolution en 2019, ils ont réactivé un répertoire qui est celui de 2011.

    Votre livre part du postulat que le moment révolutionnaire arabe n’a pas commencé en 2011 mais avant : quand ? Est-il terminé ?

    En tant que chercheurs et chercheuses en sciences sociales, nous observons les phénomènes, essayons d’en tracer les chemins historiques. Les mouvements de 2011, qui sont ceux du surgissement révolutionnaire, peuvent en effet être reliés à des épisodes qui les précèdent : certaines formes de lutte et des discours entendus en 2011 font revivre des luttes qui les ont précédés. Nous ne cherchons pas une origine – ou une cause – mais une généalogie. Elle puise dans les configurations et reconfigurations qui ont suivi les indépendances des pays arabes. Le pacte postcolonial, qui reposait à la fois sur l’idée d’émancipation et sur une certaine idée de l’Etat protecteur, s’est effondré. Le discours anti-impérialiste s’est figé dans une langue de bois et s’est souvent transformé en compromissions diverses, notamment face à la cause palestinienne bradée par les Etats arabes. Mais c’est surtout l’idée de l’Etat protecteur qui s’est délitée. Elle pouvait s’accommoder d’une forme de paternalisme autoritaire, mais le libéralisme économique et la manière dont les élites cooptées par les pouvoirs se sont emparées des richesses ont peu à peu sapé les fondements de cet accommodement.

    C’est là qu’il faut porter son attention pour prendre la mesure de cet effondrement, autant social que politique, qui porte en son cœur la capacité pour les jeunesses arabes de se projeter dans un avenir. Les politiques d’immigration – européennes ou des pays du Golfe – ont leur rôle dans cette histoire, tout comme les politiques d’ajustement structurel imposées par le FMI à partir de la fin des années 1970. Et, bien entendu, la mainmise des gouvernants et de leurs alliés sur les richesses et les pouvoirs. Dire que les inégalités se sont creusées n’est pas suffisant. Ces régimes ont créé des sociétés divisées à de multiples niveaux, où les situations sociales sont déterminées par l’accès possible : à un travail, à des biens, à des soins, à une éducation de qualité, à passer les frontières, à choisir son compagnon ou sa compagne…

    Quant à savoir si le moment révolutionnaire arabe est terminé, je ne me risquerais pas aux prévisions, mais les soulèvements de 2019 [en Algérie, en Irak, au Liban, au Soudan] ont montré que le désir de révolte était encore vif. Les raisons de se révolter sont encore là.
    Voyez-vous cette révolution arabe se poursuivre à bas bruit dans les pays où elle a été durement réprimée, comme l’Egypte ou Bahreïn ? Ou encore dans les pétromonarchies du Golfe où elle n’a pas eu lieu ?
    Les révolutions arabes ont eu lieu dans bien plus de régions que les pays où elles ont débouché sur des révoltes massives, voire sur un renversement des gouvernants ou du régime. Une communauté révolutionnaire s’est construite, avec une envie de changement radical qui concerne les Marocains, les Jordaniens, les Palestiniens… Des pays qui n’étaient pas concernés par la « première vague » se sont soulevés. Les répertoires contestataires se sont enrichis dans de nombreuses régions, et en particulier dans le Golfe qu’on croyait rendu docile par sa richesse et sa place dans la géopolitique mondiale. La révolution bahreïnie a été matée, notamment avec l’aide des Saoudiens, par une force démesurée et une répression massive, mais aucune des questions qu’elle a posées n’a été résolue. L’Egypte s’est lancée, sur le modèle saoudien, dans une politique tout aussi répressive. On comprend que les régimes ont tiré les leçons de 2011 : ne rien céder, maintenir le clan au pouvoir à tout prix, même s’il faut « brûler le pays » à la manière du clan Assad en Syrie. Ils ont également compris que les mouvements d’émancipation pouvaient facilement être discrédités vis-à-vis de l’opinion internationale si on les acculait à la violence, ou si on les assimilait aux mouvements djihadistes.

    Les raisons de se révolter sont toujours – presque – entièrement là. Les conditions qui rendent la révolte possible se sont transformées, mais son répertoire est disponible et revivifié régulièrement, à grand bruit ou à plus bas bruit. En Tunisie, où le changement de régime n’a pas encore apporté de véritable changement social ou de transformation des pratiques, les protestations sont nombreuses et des mouvements revendiquent l’héritage révolutionnaire, qu’ils réunissent de jeunes précaires, comme dans le sud, ou des voix de la société civile pour l’application pleine et entière de la nouvelle Constitution.

    Qu’est-ce que les révolutions arabes ont appris au reste du monde ?

    Le reste du monde paraît avoir « emprunté » aux révolutions arabes, avec une façon d’occuper l’espace public et cette manière d’identifier le système. Mais elles peuvent elles-mêmes apparaître comme des échos de ce qu’on a vu dans les rues argentines dès 2002 ! C’est l’espoir que les révolutions arabes ont ravivé et porté. Elles ont montré que tout pouvait s’inventer « sur place » et qu’il était possible de construire du politique, apparemment à partir de rien et dans des situations de blocage immense. L’horizon révolutionnaire était jusque-là relégué dans les rêves et les lointains objectifs de quelques partis marxistes épuisés, voire terrassés ; il s’est trouvé réinterprété sous une forme singulière, polyphonique et populaire. La révolution apparaît comme une pratique, une expérience partagée. Plutôt que de se projeter dans des horizons révolutionnaires, de nombreux mouvements dans le monde optent aujourd’hui pour la mise en pratique d’une manière de contester ou de vivre. En cela, ils forgent des contre-systèmes.
    Christophe Ayad

    #révolutions #révolutions_arabes

  • Avant les Gilets jaunes, voici comment Facebook a changé les conditions de la démocratie

    Tunisie, États-Unis, Venezuela… #Facebook a changé les règles de la démocratie bien avant les Gilets jaunes en France.

    L’essor du mouvement des Gilets jaunes est un exemple de plus de l’influence de Facebook dans la sphère politique. Depuis près de dix ans, le premier réseau social au monde offre un « terrain fertile » aux militants et aux colères en tout genre, remarque Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences-Po et spécialiste des médias sociaux. Utilisé comme outil de communication, d’organisation voire de manipulation dans les cas les plus controversés, Facebook s’invite dans les scrutins ou mouvements sociaux ces dernières années.

    . La #Tunisie et les #révolutions_arabes

    C’est en Tunisie, en 2011, qu’il joue pour la première fois un rôle déterminant. Parce qu’il permet de libérer la parole et de contourner la censure, de publier des photos et des vidéos de la répression et d’organiser la mobilisation, Facebook prend une place centrale. Il permet « la naissance d’une nouvelle forme de contestation sociale », souligne Fabrice Epelboin.

    La colère des Tunisiens, qui a éclaté après l’immolation par le feu du jeune marchand de fruits et légumes Mohamed Bouazizi, prend alors « une trajectoire exponentielle » qui aboutira au départ du président Ben Ali. Cette « révolution Facebook » en inspirera d’autres dans le monde arabe, notamment en Égypte, où le réseau social a aussi été déterminant.

    2. #Occupy_Wall_Street et les citoyens

    Quelques mois plus tard, Facebook joue un rôle de catalyseur dans le mouvement Occupy Wall Street, lancé à New York pour dénoncer les abus du capitalisme financier. Des pages locales se créent dans la plupart des grandes villes américaines et aident le mouvement à se répandre à travers les États-Unis.

    Facebook permet aux « 99% », comme ils se surnomment, de recruter des activistes et de partager des informations. Sur le même modèle, le mouvement des Indignés, lancé en Espagne en mai 2011, s’était aussi appuyé sur Facebook pour grandir, tout comme la « révolution des parapluies » à Hongkong en 2014 ou plus récemment, Nuit debout en France en 2016.

    3. L’élection américaine et ses polémiques

    Mais la force de frappe de Facebook lui vaut également son lot de polémiques. Pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, le réseau social sert de caisse de résonance aux fausses informations qui visent Hillary Clinton et le camp démocrate.

    Par ailleurs, l’équipe de Donald Trump s’appuie sur les services de la société britannique Cambridge Analytica, qui exploite les données privées de dizaines de millions d’usagers du réseau à leur insu pour cibler précisément les attentes de son électorat. Un scandale planétaire qui poursuit encore Facebook. Lundi, son PDG, Mark Zuckerberg, a promis que des mesures contre les ingérences seraient mises en place en vue des élections européennes.

    4. Au #Brésil, #Bolsonaro et sa campagne 2.0

    Fin 2018, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro utilise également Facebook pour faire campagne durant la présidentielle brésilienne. Poignardé à l’abdomen par un opposant à quelques semaines du scrutin, il multiplie les vidéos en direct pendant sa convalescence et court-circuite ainsi les canaux médiatiques traditionnels.

    Dans un pays réputé pour son « appétence pour les réseaux sociaux », selon Fabrice Epelboin, il utilise également WhatsApp, la messagerie qui appartient à Facebook, pour diffuser sa rhétorique sécuritaire et nationaliste auprès des 120 millions d’utilisateurs brésiliens. Une campagne 2.0 qui lui permet d’être largement élu fin octobre.

    5. Le #Venezuela et la parole de l’opposition

    Ces derniers jours, la crise au ­Venezuela a mis en lumière l’usage politique des réseaux sociaux par l’opposition. Facebook, comme Twitter et Instagram, permet en effet à Juan Guaidó – qui s’est autoproclamé président le 23 janvier – et à ses partisans de contourner la censure imposée par le régime aux télévisions et aux radios.

    De quoi excéder Nicolás Maduro, qui dénonçait en octobre 2017 la « dictature » des réseaux sociaux. L’observatoire de l’Internet NetBlocks a d’ailleurs signalé que Facebook, comme d’autres plateformes, avait été coupé de « façon intermittente » ces derniers jours.

    https://www.lejdd.fr/Medias/Internet/avant-les-gilets-jaunes-voici-comment-facebook-a-change-les-conditions-de-la-d
    #réseaux_sociaux #démocratie #résistance #révoltes #USA #printemps_arabes #Etats-Unis #gilets_jaunes

    • #Apprend_à_nager : le cri de tunisiens contre les violences policières https://docs.google.com/document/d/1DEV5HvFhSwSrNt3CoPwYg4x2c9A4oAbs7LPS8CGyPbU/edit

      Amor Laabidi, une nième victime des violences policière qui perdurent après la révolution.

      Le hashtag #تعلم_عوم (Apprends à nager) a été lancé initialement sur les réseaux sociaux puis repris dans la rue pour se transformer progressivement en un mouvement populaire, qui a de prime abord prend l’apparence d’une protestation suite au décès du jeune tunisien Amor Laabidi après une course poursuite policière, mais qui constitue sur le fond un ensemble de messages adressés au pouvoir, parmis lesquels “non à l’impunité”

      L’opinion publique tunisienne a été secouée le 1er avril 2018 par l’annonce de la mort du jeune Amor Laabidi après que les forces de l’ordre l’aient laissé se noyer à la suite d’une course poursuite qui a suivi la rencontre de Football opposant le Club Africain de Tunis et l’Olypique de Mednine le samedi 31 mars.

      Amor Laabidi (19 ans) a trouvé la mort par noyade après que, selon des témoins oculaires, des agents des forces de l’ordre l’avaient volontairement poussé dans une rivière du Oued Méliène (Dans les environs de la banlieue de Tunis) après la poursuite par les forces de l’ordre de plusieurs groupe de supporters du Club Africain qui se sont affronté sur les gradins du stade olympique de Rades (Communauté situé à 9 km au sud est de la capitale Tunis). Les forces de l’ordre ont chargé en réponses aux échauffourées dans les tribunes entre plusieurs groupes, et pris en poursuite quelques supporters qui ont quitté le stade en direction de l’Oued Méliène, à une distance de 2km.

      Des témoins oculaires affirment que la police a lancé des grenades lacrymogènes lorsque Amor ainsi qu’un groupe de supporters se sont approchés du fleuve tandis qu’un autre groupe s’est caché dans les parages. Amor Laabidi a demandé aux forces de l’ordre de l’interpeller ou de le laisser partir étant donné qu’il ne savait pas nager. Des témoignages concordants affirment qu’un policier a demandé à Amor d’avancer vers le fleuve lui disant :"Apprends à nager" sans se soucier des cris de détresse du jeune homme qui s’enlisait dans les boues du fleuve Méliane. Ainsi, les eaux ont emporté le pauvre garçon sous les regards de ses camarades et de ceux des forces de l’ordre.

      La protection civile n’a pu retrouver le corps de la victime qu’au bout d’une nuit de recherche. Son frère, Alâ Laabidi a déclaré que la police l’a contacté pour l’informer de la disparition de son frère dans le fleuve. Il a par la suite accusé les force de l’ordre de la noyade de ce dernier s’appuyant en ceci sur les témoignages des amis de son frère défunt. Le Ministère de l’Intérieur a, pour sa part, rejeté en bloc ces accusations. Le porte parole dudit ministère le commandant Khalifa Chibani a affirmé que ces accusations sont trop exagérés.

      D’un autre côté, le syndicat des forces de l’ordre intérieur a dénoncé la campagne #apprend_à_nager la considérant comme calomnieuse envers les forces de l’ordre, porteuse de divisions entre eux et la population. De plus, le syndicat a mis en doute, via sa page Facebook, la version des témoins oculaires présents sur les lieux du fait (Oued Méliène) au moment de la noyade d’Amor Laabidi.

      Un reportage d’investigation télévisuelle a révélé qu’un gardien avait déclaré avoir pris une vidéo de la poursuite policière près du lieu des faits à Oued Méliène, ajoutant que le gardien était revenu sur ses déclarations et ait nié les faits.

      Le fait que des témoins changent leurs dits ou font machine arrière refusant de témoigner dans des affaires d’abus policiers est coutume dans ce pays. Ces dernières années, de nombreuses familles ont été victimes de harcèlement policier et d’extorsion afin de les obliger à abandonner les poursuites judiciaires contre des policiers accusés d’agressions et de torture. La semaine dernière, des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de Amor Laabidi dont un grand nombre de supporters de plusieurs équipes de foot tunisiennes qui ont brandit le slogan #apprend_à_nager.

      Plusieurs figures médiatiques et politiques – parmi lesquelles le politique de gauche Mohamed Kilani, le rappeur Belhssan Empire – et des jeunes activistes ont re-twitté le hachtag #apprend_à_nager appelant à l’ouverture d’une enquête afin d’apporter la lumière nécessaire sur cette affaire.

      Des supporters on réagit par des gestes de soutient parmi lesquels des chants en hommage à l’âme du défunt. Et l’une d’elles porte le message suivant :"l’insurrection est en marche".

      Face à ce crime, on trouve un blackout total sur l’affaire de la part du gouvernement et des partis politiques. Feu Amor Laabidi est né à Fouchana qui se trouve à 10 km au sud de Tunis. Cette région qui souffre de la marginalisation et de l’absence des moyens de loisirs. Dans cette région, la seule passion des jeunes reste le football sous l’égide des groupes ultras en l’absence de tout horizon pour les jeunes et pour le pays tout entier.

      Amor se préparait à passer le baccalauréat dans deux mois. Ces amis le décrivent comme un jeune homme non violent, sans antécédents judiciaires ni appartenance à une mouvance radicale, passionné par son équipe de foot. Pour le groupe de supporter North Vandals, auquel il appartient "son seul tort est d’être un citoyen tunisien"

      Face au silence assourdissant de la classe politique et du gouvernement autour de cette affaire, plusieurs activistes à leur tête le chanteur Bayrem Kilani (alias Bendirman) opposant historique à l’ancien dictateur Ben Ali, ont lancé une pétition en ligne demandant l’identification des responsables de la mort de Amor Abidi et leur différenciation qui a réunit jusqu’à ce jour plus de 2000 signatures. Cette signature mentionne que la Tunisie est le seul pays qui représente une exception dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à avoir connu une réelle évolution vers la démocratie, fruit du printemps arabe. Cependant, les agressions contre la jeunesse marginalisée continuent. La pétition a été recueillie par une totale indifférence de la part du Gouvernement et des politiciens Tunisiens.
      Des activistes se sont interrogé sur le danger que peut représenter Amor Laabidi pour qu’il soit poursuivi et traité de la sorte.

      La colère des Tunisiens continue sur les réseaux sociaux. La page ’’تعلم عوم’’ (apprends à nager) a publié des dizaines de photos de Tunisiens vivant en Tunisie ou à l’étranger avec des écriteaux où on peut voir la mention "apprends à nager : Justice pour Amor Abidi" afin d’attirer l’attention de l’opinion publique tunisienne et internationale sur les graves atteintes au droits de l’hommes par les forces policières dans une totale impunité. Le Ministère de l’Intérieur a rejeté en bloc toutes les accusations contre ses agents. Ces dépassement, sont considérés en Tunisie comme un sport national puisqu’un ex-ministre de l’intérieur a qualifié ces accusations de calomnieuses.
      Le Club Africain a appelé le Ministère de l’Intérieur à ouvrir une enquête sur le meurtre du jeune homme et a charger un groupe d’avocats pour faire le suivi de l’enquête.
      L’un des groupes ultras de la Curva Nord a adopté le slogan "apprends à nager", "justice pour Amor Laabidi". Il a appelé, dans un communiqué officiel, tous les supporters de tous les groupes à surmonter leurs différents face à ce qu’il a appelé "les ennemis de la vie".

      La mort tragique d’Amor Laabidi n’est qu’une autre station de violation exercée par l’état sur les fans du sport depuis des années comme un acte violent toléré socialement. Amor Laabidi est une autre énième victime de la violence policière qui continu depuis la Révolution et qui produit plusieurs victimes dans un blackout médiatique et une impunité ce qui lui a donné une légitimité politique et sociale. C’est aussi un échec de l’État à encadrer les supporters en colère. La violence dans les stades intériorise une partie du refus des problèmes aussi bien politiques que sociaux dont souffre le pays. Les stades de foot ont toujours été le berceau des mouvements sociaux produits de la frustration face à la situation désastreuse que connaît le pays.

      La reconduite de l’état d’urgence est un écran politique qui cache et légifère la violence policière contre les groupes citoyens. Takriz (1er mouvement leader dans la liberté de l’expression et la cyber-dissidence pour les libertés individuelles en Tunisie depuis l’ère Ben Ali) a publié un communiqué après la mort d’Amor Laabidi dans lequel on déclare que les terrains de sport sont la propriété du peuple tunisien et que les parties à huis clos sont une sorte de répression et d’humiliation dans un pays où les tunisiens ont payé leur liberté par leur sang.

      Le mouvement "apprends à nager", a très vite pris de l’ampleur la semaine dernière. Les activistes continuent à partager les photos de soutient qui appellent à la divulgation de la vérité. Même les groupes de supporters qui ont des différends ont produit des chants de révolte qui appellent à la justice et à l’arrêt des agressions à l’encontre des ultras.

      Le silence de la majorité de la classe politique (à l’exception de quelques partis politiques de gauche tel "La Jeunesse d’Al Watad" : Le Parti des Partisans Démocrates Unifié) creuse l’écart entre elles et la jeunesse.

    • #Learn_to_swim : Tunisians cry out against Police Oppression. https://docs.google.com/document/d/19YYI0SHFKjZCbmZqAqByFa8rl3LJx8PR99lU7elb1r4/edit

      Amor Laabidi, the most recent among countless victims of Police repression, perduring even after the revolution.

      Last couple of weeks, a hashtag (#تعلم_عوم : meaning “learn to swim”) trended through social networks in Tunisia. It gradually gained momentum to manifest in a popular unrest.
      What was outwardly the public outcry over the murder of the Tunisian young man “Amor Laabidi” (following a Police foot pursuit) was inwardly a profound set of messages to the Authority. “No impunity” in particular.

      On the 1st of April, 2018, national public opinion has been shocked by the news of death of the Young Amor Laabidi, left to drown by Police officers, following a National League Football game between Club Africain and Olympic Medenin which took place a day before, March 30th.

      Amor Laabidi, 19 years old, died after being shoved by a police officer to river “Oued Miliane”, according to eyewitnesses .This was the outcome of a relentless foot pursuit engaged initially by Police officers to break scuffles among groups of football supporters in the northern stands of “Rades Olympic Stadium” in Rades (9km away from Tunis, Tunisia’s Capital).

      Police Officers on-duty in the stadium attacked supporters after clashes between different groups in the Northern Curva (the northern stands of the stadium, reserved traditionally to the supporters of Club Africain). After dislodging all of the supporters from the stands, police officers relentlessly chased a group of supporters who flew in the direction of river “Oued Miliane”, situated at nearly 2 kilometers away from the Stadium.

      According to some eyewitnesses, Police officers had used tear gas when the mentioned group approached the river. Some of them hided, others jumped in the river to swim away. Amor Laabidi, unable to swim, had asked the police officers to either arrest or let him go.

      The similar witness accounts confirm that a certain policeman ordered Omar to dive in the river and “learn to swim”, neglecting the young man’s appeal for help, who soon got stuck in the muddy waters of the river and got carried away before the very eyes of his friends and the mentioned policeman.

      Civil defense had found the corpse of Amor Laabidi, after a full night of searching. Alaa Labidi, Amor Laabidi’s brother, has declared that Police Officers had contacted him to transmit the news of the disappearance of his brother in the river. Yet he accused Police officers’s complicity in the accident, based on and consistent and corroborated accounts of eyewitnesses, all of which are Omar’s friends.

      The Tunisian Ministry of the Interior in turn has denied all accounts affirming Police Officers’ involvement with Omar’s drowning. The Interior Ministry spokesman, Admiral Khelifa Chibani, that these accounts “are exaggerated” .

      The syndicate of Internal Security Forces has denounced the #تعلم_عوم (learn to swim) campaign, claiming that it stirs up the public against Police officers and incite hate and commotion between the Tunisian people and them. It has even suspected the integrity of the accounts stated by the eyewitnesses who were present at the moment Omar drowned.

      A television report has revealed that a local citizen had filmed the police pursuit somewhere nearby the incident’s scene. The report has also confirmed that this person changed his statements and deleted the video from his phone.

      Witnesses retracting their statements and abstaining from testifying in cases involving Policemen abuses and violations is not big big news in Tunisia. Throughout the past years, victims of Police abuse, along with their families, have been blackmailed and threatened to drop their complaints against some police officers, perpetrators of abuse and torture offences.

      Thousands of Tunisians have attended Amor Laabidi’s funeral, among which a lot of football supporters were present. The past week witnessed a lot of support throughout Stadiums, banners reading #تعلم_عوم (learn to swim) were risen. A lot of public figures living both in and outside of Tunisia have joined the campaign, tweeting the hashtag #تعلم_عوم. The main demand is to conduct an official investigation casting light on the whole incident, and punishing the perpetrators.

      The community of football supporters has naturally joined the campaign through numerous gestures of solidarity, from communiqués to songs honoring the memory of Amor Laabidi. One particular song, claims that “the uprising is coming”.

      Amor Laabidi was born in Fouchana, a town ,despite being at just 10 km south from the capital, suffer marginalization and absence of entertainment and cultural activities. Under these conditions, youngsters like Amor Laabidi are left with groups of Football Supporters as their sole outlet and breathing space, in a country where youth feel a permanent frustration and a lack of social, economical and political perspectives.

      Omar was set to sit for the national baccalaureate exam in two-months’ time. His friends confirmed that he was a non-violent person, and had a clean criminal record. He was not an extremist in any aspect. As stated by his supporters’ group, the North Vandals, "his only guilt was the fact that he is a Tunisian citizen

      The crime was met with complete indifference from both the government and the politicians.

      And in front of the government’s dubious policy of silence, numerous activists, notably the artist Bayram Kilani (AKA Bendirman), who has been opposing the authorities since Ben Ali, have issued an electronic petition “Justice for Omar”, calling to uncover the murderers of Omar and prosecute them. So far, the Petition counts more than 2k signatures.
      The petition says that “In Tunisia, a country which is often described as portraying the only glimmer of hope in terms of human rights in the MENA region, the only Arab spring country which effectively developed into a democracy” and that “, a crime which was greeted with widespread indifference by the Tunisian Government and politicians of all sides.”

      Some activists have questioned the logic behind the pursuit that let to this tragedy, and the “potential danger” of Omar and his friends leading the police officers to hunt them for more than 2 km.

  • #Jean-Pierre_Filiu : « La logique de la contre-révolution arabe est sadique »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/090218/jean-pierre-filiu-la-logique-de-la-contre-revolution-arabe-est-sadique

    Vidéo dans l’article. © Mediapart Sept ans après les soulèvements arabes de 2011, l’historien Jean-Pierre Filiu décrypte la virulence des contre-révolutions arabes du #Maghreb au Machrek et développe la thèse selon laquelle généraux, gangsters et djihadistes s’allient pour mater toute velléité démocratique.

    #International #Levant #Moyen-Orient #révolutions_arabes

  • Pourquoi la tentation d’interdire #al_jazeera reste vive au Moyen-Orient
    https://www.mediapart.fr/journal/international/110817/pourquoi-la-tentation-dinterdire-al-jazeera-reste-vive-au-moyen-orient

    « La révolution a maintenant été télévisée. Merci Al Jazeera ! » Pancarte d’un manifestant durant la révolution égyptienne en février 2011. © Reuters Après la demande, ensuite abandonnée, de l’Arabie saoudite et de l’Égypte de faire fermer la #télévision qatarie, c’est au tour d’Israël de vouloir se débarrasser du bureau de la chaîne à Jérusalem. Ces exigences soulignent la fébrilité des dirigeants de la région soumis à une situation géopolitique instable.

    #International #Arabie_Saoudite #Censure #Egypte #Golfe #Israël #Liberté_de_la_presse #médias #Qatar #révolutions_arabes

  • D’une #révolution à l’autre
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/250717/d-une-revolution-l-autre

    Dans quelle mesure les révolutions du passé peuvent-elles être des points d’appui pour les révolutions de demain ou d’après-demain ? L’historienne #Sophie_Wahnich rappelle, en conclusion de cette série d’entretiens, à quel point la « virtualité révolutionnaire » demeure enthousiasmante.

    #Culture-Idées #François_Furet #Jean-Paul_Sartre #Michel_Foucault #Révolution_française #révolution_iranienne #révolutions_arabes #usage_du_passé

  • David Thomson : « L’Europe est condamnée à subir le contre-choc des erreurs qui ont été faites » France | Par Charlotte Pudlowski
    20.12.2016 - 13 h 46

    Au sein des services de renseignement les gens ont la mémoire un peu plus longue et personne n’a oublié qu’en 2003 les premiers djihadistes français (dont le fameux Boubakar el Hakim qui vient d’être droné par les Etats-Unis et qui était le français le plus important de l’EI), quand ils allaient combattre aux côté des volontaires qui rejoignaient les troupes de Saddam Hussein pour combattre les Américains, ils passaient par la Syrie avec la bénédiction du régime #Assad.

    Le régime Assad a toujours instrumentalisé les djihadistes en sa faveur et aujourd’hui, il doit sa survie à la présence de l’Etat islamique. Donc en aucune manière ce régime ne peut être considéré comme la solution face au #djihadisme. Si on regarde les 15 dernières années c’est impossible factuellement de le penser. Le régime Bachar c’est l’une des causes de notre problème actuel.

    #Thomson #terrorisme #djihad #médias #islam #islam_politique #Syrie #Irak #Tunisie #printemps_arabe #révolutions_arabes #EI #IS #Etat_Islamique

    http://m.slate.fr/story/131831/erreurs-medias-djihadisme

  • Les disparitions forcées en #Egypte, « c’est pire que sous Moubarak »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250116/les-disparitions-forcees-en-egypte-c-est-pire-que-sous-moubarak

    Cinq ans après la « révolution », l’establishment égyptien cherche à faire disparaître toute trace de révolte. Pour asseoir son pouvoir, le président #Abdel_Fattah_al-Sissi procède aux enlèvements d’opposants. Entre août et novembre 2015, une ONG a recensé 340 cas de disparitions forcées.

    #International #25_janvier_2011 #disparition #opposition #Proche-Orient #révolutions_arabes

  • En #Tunisie, les minorités sexuelles déchantent
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200116/en-tunisie-les-minorites-sexuelles-dechantent

    Après la révolution de 2011, les militants des #droits #LGBT ont cru une amélioration de la situation, avec la possibilité de défendre leurs droits à travers la création d’associations ou la mobilisation publique lors de procès. Pourtant, des affaires récentes montrent une nouvelle répression des minorités sexuelles, dans un pays où l’homosexualité demeure un crime.

    #International #associations #droits_humains #homosexualité #Maghreb #Marwan #révolutions_arabes

  • Le cinéaste Amer Albarwazi vivait à #Raqqa, en #Syrie, lorsque sa ville est devenue le siège de l’#Etat_islamique. C’était il y a deux ans. Il réside désormais en Turquie avec Farah Presley. Ensemble, ils ont réalisé un clip pour montrer les changements dans leur vie, Fade to black. via https://lignesdeforce.wordpress.com

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=WIrSDKcO-4M

    #vidéo

  • La théorie de la #cause_unique ? (2/2)
    http://reflets.info/la-theorie-de-la-cause-unique-22

    2011 a été une année clef, un moment de l’histoire important. Une leçon a été alors donnée aux occidentaux : par les Tunisiens, puis les Egyptiens. Des peuples, au sens large du terme, puisque ce n’était pas seulement une élite qui menait la fronde, ont décidé de sortir dans la rue pour virer leurs dirigeants. […]

    #Monde #Tribunes ##occupywallstreet #c'est_dur_d'être_lu_aussi_par_des_cons_ :-_ #finance_internationale #Indignados #Indignés #Lolcat #manipulation_des_masses #Occupy #repli_identitaire #révolution_pacifique #révolutions_arabes #système_néo-libéral

  • La théorie de la cause unique ? (1/2)
    http://reflets.info/la-theorie-de-la-cause-unique-12

    Est-ce une nouvelle religion, un phénomène psychologique inexpliqué ou un effet de bord de la vie numérique ? Le mode de #pensée_binaire, puisqu’il s’agit de cela, est en cours d’envahir toute la sphère de réflexion collective. A chaque problème une solution, mais à chaque problème une cause…unique, ou presque. Bien entendu, la volonté d’expliquer […]

    #Politique #Tribunes #Analyse #complexité #Dieudonné #E&R #Extrême-droite #grogne_populaire #pensée_confuse #pensée_unique #printemps_français #révolutions_arabes #soral

  • Rendez-vous à la prochaine révolution… | Culture et politique arabes
    http://cpa.hypotheses.org/4900

    Je vais présenter une demande de visa : je n’en peux plus de ce tapage de l’« Association des faiseurs de tyrans », de ses piaillements perpétuels pour mieux dévaloriser une révolution qui reste pourtant ce qui a le plus de prix dans la vie des Egyptiens, pour un peuple qui rêve d’un gouvernement durable, « ni civil, ni militaire »…

    #Egypte
    #crépuscule des #révolutions_arabes

  • Facebook : Egypte premier utilisateur en nombre, Tunisie en qualité

    L’Egypte détient le premier rang du nombre d’utilisateurs arabes du réseau Facebook, mais la Tunisie est le pays arabe qui a « le mieux utilisé les réseaux sociaux pour provoquer la révolution », indique une étude, citée vendredi dans le journal marocain Assabah.

    Dans le classement par pays, la Tunisie arrive, par le nombre d’utilisateurs de Facebook, à la cinquième place dans le monde arabe après l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Maroc, et les Émirats arabes unis, mais devant l’Algérie, la Jordanie, et le Liban, écrit l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) dans une étude récemment publiée.

    « Même si elle se classe au 5e rang arabe par le nombre d’utilisateurs de Facebook rapporté à la population (20%), la Tunisie est le pays arabe qui a le mieux utilisé les réseaux sociaux pour provoquer la révolution », souligne cet observatoire.

    Début 2011, Facebook comptait « plus de 20 millions d’utilisateurs dans le monde arabe contre quelques 30.000 blogs en 2005 », note l’étude de cet observatoire présidé par le Tunisien Radhi Meddeb, à laquelle ont participé plusieurs chercheurs sur le Maghreb contemporain et économistes à l’Agence française de développement (AFD).

    En nombre de Facebookers rapporté au nombre total de la population, le Qatar (59,7%) est premier au classement, suivi par les Emirats (42%), Bahrein (36,9%, le Liban (23,4%), la Tunisie (20%), l’Egypte (16,5%), le Maroc (7,6%), l’Algérie (4,6%) et la Libye (4,5%).

    Les auteurs de l’étude font d’autre part remarquer que « la Tunisie et l’Egypte font partie des pays sud-méditerranéens où le poids du secteur des Tic (Technologie de l’information et de la communication) est parmi les plus élevés de la région ».

    « Les pays qui luttent encore contre la destitution de leurs pouvoirs (la Syrie, le Yémen, la Libye) sont des pays où le secteur des Tic est inférieur à 5% » souligne l’Ipemed, sans pour autant établir un lien de causalité entre Tic et révolution.

    « Si en Tunisie et en Égypte, le renversement des régimes a été si rapide, c’est en partie au moins, du fait de ces moyens de communication et des médias accessibles à un grand nombre ».

    Début 2011, le Maroc comptait 2,45 millions d’utilisateurs Facebook (sur une population totale d’environ 35 millions d’habitants), révèle par ailleurs le journal marocain, citant l’étude.

    Source : AFP

    #Egypte #Tunisie #Internet #révolutions_arabes #Facebook #médias #medialab

  • Au Kef, Tunisie : la seule différence, c’est qu’on a le droit de se plaindre | Rue89
    http://www.rue89.com/2013/02/18/au-kef-tunisie-la-seule-difference-cest-quon-le-droit-de-se-plaindre-239745

    Révolution 18/02/2013 à 17h32
    Au Kef, Tunisie : la seule différence, c’est qu’on a le droit de se plaindre
    Ramses Kefi | Journaliste Rue89

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    Le Kef, en Tunisie, au printemps 2012 (Ramsès Kefi)

    Au Kef, au Nord-Ouest de la Tunisie, le mot révolution ne fait plus frémir grand monde. Quand vous y évoquez la démocratie, la liberté ou la Constitution, on vous parle d’emblée du chômage, de l’inflation et des pénuries.

    Il y a ceux qui ne se cachent plus quand ils relativisent certains « bons côtés » de la dictature. La nostalgie de l’ordre, de la sécurité et du rêve impossible, quand finalement, il n’y avait que des certitudes. Et ceux qui admettent avoir sous-estimé le travail à accomplir pour bâtir la Tunisie nouvelle, bercés par la fuite presque trop facile du clan présidentiel.

    Je me rends au Kef plusieurs fois par an. Mon père y est né bien avant l’indépendance de 1956 et une partie de ma famille y vit encore. Une ville magnifique, mais abandonnée, y compris par la révolution, qui n’aura jusque-là permis qu’une seule chose : on peut enfin s’y plaindre librement.

    On peut se réjouir, certes, qu’un Tunisien ne risque plus des années de prison et de harcèlement pour un mot ou une opinion. Mais on peut aussi s’en inquiéter, parce que le fatalisme, dont on croyait qu’il s’était exilé avec Ben Ali, teinte de nouveau le discours des Keffois.
    Cette frange d’Ennahdha qui divise les Tunisiens

    Je les ai longuement écoutés parler de la scène politique tunisienne. De l’Assemblée constituante – qui en plus d’un an d’existence, n’a toujours pas produit de Constitution– et du gouvernement, dont ils ne discutent pas la légitimité, mais déplorent l’impuissance.

    Ils ne comprennent pas le décalage entre le sacrifice auquel ils ont consenti pour faire chuter le régime et la récompense en retour, entre l’urgence de la situation économique et l’incapacité du gouvernement à proposer quelque chose de concret.

    Ils ne s’attendaient pas à un miracle, parce qu’ils sont conscients qu’on ne sort pas indemne de plusieurs décennies de dictature et de mensonge. Seulement à des signaux positifs, qui marqueraient l’avènement de quelque chose de différent. Là, rien. Alors, comme les Keffois sont très fiers, ils se sentent insultés.

    Ils s’épanchent forcément sur Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir, qui avait beaucoup (trop) promis pour remporter les élections. Sur leur déception, pas seulement au regard de son bilan, mais sur les conséquences de l’influence d’une frange du mouvement sur la société tunisienne.

    Ils accusent le parti de vouloir éduquer les Tunisiens à sa manière, avec des codes et des traditions venus d’ailleurs, dans lesquels ils ne se reconnaissent pas. D’avoir largement contribué à diviser la société tunisienne. Musulmans contre laïcs, pratiquants contre non-pratiquants ou encore progressistes contre conservateurs : en fait, ils en ont assez de ces scissions inutiles et des clichés que cela engendre, comme le présumé fondamentalisme des Tunisiens.

    #Tunisie #révolutions_arabes #Ennahdha

  • On est ravi de l’apprendre : au moins les vendeurs de publicité en ligne se réjouissent du « Printemps arabe » qui remplit de cash leurs tuyaux. Comme ils disent : « Il n’y a pas de doute que l’activisme arabe en ligne a réveillé les hommes d’affaire et les gouvernements. » Apparemment, ce n’est même pas de l’humour...

    Has the Arab Spring turned into a torrent of cash ? | Middle East Public Relations | Spot On PR | Communications | Marketing | Media | Social Media
    http://www.spotonpr.com/has-the-arab-spring-turned-into-a-torrent-of-cash

    #tic, #révolutions_arabes, #réseaux-sociaux, #publicité

  • Elias Khoury et les révolutions arabes
    Video | Keynote Address by Elias Khoury at the “Inverted Worlds” Congress | Mish ma32ool
    http://oib.hypotheses.org/155
    A noter ce nouveau blog sur les activités de l’Orient-Institut Beirut

    Khoury made the point that the Arab Revolutions are still in the forming and that the Arab World is in the midst of a change, what oblies people like him to be humble.

    #Beyrouth
    #recherche
    #révolutions_arabes

  • Jordan Protests: Shock Absorbed, the Regime Will Not Fall | Al Akhbar English
    http://english.al-akhbar.com/content/jordan-protests-shock-absorbed-regime-will-not-fall
    Intéressant article

    There is no doubt that the November protests in Jordan were unprecedented. They were a first in terms of mass, explicit slogans directed against the King and the Hashemite monarchy, with some demonstrations even calling for the establishment of a republic in Jordan.

    While this is clearly a watershed in the development of the opposition movement in Jordan, the regime has successfully been able to absorb the shock of the protests and will not fall in the foreseeable future.

    #Jordanie
    #révolte
    #révolutions_arabes
    #énergie
    #subventions

  • Colloque international : « Penser les révolutions arabes »
    http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article3034

    les révolutions arabes méritent d’être approchées d’une manière qui en ferait ressortir davantage la signification, et c’est pour cette raison que ce Colloque souhaite mettre à profit les compétences pluridisciplinaires des intervenants (historiens, sociologues, anthropologues, politistes, juristes et philosophes) pour aborder les problèmes dans une perspective diachronique permettant de déceler, en amont, les filiations généalogiques de certaines questions débattues tout récemment, tout en soulignant les seuils de rupture d’avec le passé que ce processus a pu instaurer. Il va de soi, par exemple, que les débats majeurs en Tunisie, en Egypte ou en Lybie se sont focalisés (et se focalisent encore) sur la nature du gouvernement à fonder, le rapport entre l’Etat et la religion, ou le type de droit à instaurer. Or, ces débats mobilisent les connaissances juridiques et politiques propres à l’Islam classique, tout en les transformant ou en les alimentant par des apports modernes. Il est donc important d’inscrire les travaux du colloque dans cette double perspective pluridisciplinaire et diachronique afin d’approcher le plus justement possible les problématiques à traiter. Les axes de nos travaux s’orienteront dans trois directions complémentaires et transversales :

    I- Significations du processus révolutionnaire
    II- Religion et politique ; avenir du droit dans le monde arabe
    III- Guerre et paix ; violence et non-violence pendant et après les révolutions.
    #révolutions_arabes

  • Le Caire après la révolution : blocages de la ville et déblocage de l’urbanisme | Les carnets de l’Ifpo
    http://ifpo.hypotheses.org/4419

    Dans ce contexte politique transitoire qui paraît exacerber tous les maux de la ville et accabler ses principaux acteurs, existe-t-il des perspectives de déblocage de l’urbanisme ? Celles-ci pourraient bien provenir de la « société civile », dont la liberté d’action et de parole s’est accrue depuis la révolution et dont les centres d’intérêt convergent de plus en plus vers l’aménagement urbain.

    Intéressante réflexion sur la militarisation du Caire post-révolutionnaire et questions sur une reprise en main civique. Personnellement, j’ai des doutes : voir http://seenthis.net/messages/93298
    #Le_Caire
    #Egypte
    #urbanisme
    #militarisation
    #révolutions_arabes