region:le nord-est du nigeria

  • Les liaisons à risques du #CICR

    Les relations du Comité international de la Croix-Rouge avec le secteur privé et la double casquette de son président, #Peter_Maurer, également membre du conseil de fondation du #World_Economic_Forum, font courir le risque que le CICR soit perçu comme partial. La sécurité des délégués sur le terrain est en jeu.

    C’était le 9 octobre 2017. Sans tambour ni trompette, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déclarait mettre fin avec effet immédiat au partenariat qu’il entretenait avec la multinationale LafargeHolcim. Cette dernière était l’une des douze sociétés appartenant au Corporate Support Group du CICR, un groupe de partenaires stratégiques du secteur privé. Motif : LafargeHolcim (LH), entreprise née de la fusion entre la société suisse Holcim et le français Lafarge lancée en 2014 et effective en 2015, est accusée d’avoir financé des groupes djihadistes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique, à travers sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS) et la cimenterie de Jalabiya.

    La justice française a depuis mis en examen sept cadres de la société soupçonnés de « financement du terrorisme ». Dans sa communication de l’automne dernier, le CICR est explicite : il « n’a pas travaillé avec LH ou avec Lafarge en Syrie, et n’a aucune connexion avec la situation complexe dans laquelle se trouve LH actuellement. »
    L’affaire LafargeHolcim

    L’exemple soulève la question des rapports du CICR avec ses partenaires privés. Pour l’organisation, fondée en 1863 par Henri Dunant et dont la mission est de rendre visite aux détenus, de fournir protection, assistance et aide humanitaire aux victimes de conflits armés et de promouvoir le respect du droit international humanitaire, l’alerte est chaude. Elle l’est d’autant plus que le CICR met du temps à réagir. Le Monde publie sa première enquête le 21 juin 2016 sous le titre : « Comment le cimentier Lafarge a travaillé avec l’Etat islamique en Syrie. »

    Face à ces révélations, le CICR réévalue ses procédures. Mais pas de remise en question immédiate du partenariat avec #LafargeHolcim. Selon un document interne envoyé au même moment aux délégations et que Le Temps s’est procuré, le CICR avance que « bien qu’à ce stade, la probabilité que les médias approchent le CICR au sujet du soutien qu’il reçoit de LH soit très faible, les lignes ci-dessous devraient aider à gérer de telles demandes ». Les collaborateurs sont censés mentionner des projets développés en commun par LH et le CICR, notamment au Nigeria. Le siège continue à relativiser : « Les accusations contre LH au sujet du comportement de son équipe en Syrie doivent encore être prouvées. »

    A Genève, on ne prend pas la mesure de l’urgence : le président du CICR Peter Maurer et le chef de la délégation du CICR au Nigeria signent le 21 octobre 2016 à Lagos un protocole d’accord avec Lafarge Africa Plc. Le partenariat prévoit notamment de « renforcer la position de Lafarge sur le marché du ciment dans le nord-est du Nigeria ». Une phrase qui provoque une vive discussion à l’interne. Quatre jours plus tard, pourtant, la rupture avec LH est annoncée : « La révision [du partenariat] a révélé que la controverse […] avait le potentiel d’impacter négativement les opérations, la réputation et la crédibilité du CICR avec des acteurs clés, y compris sur le terrain. » En dépit de la volte-face, le malaise persiste. Etait-il opportun d’avoir un partenariat avec Holcim, dont le président du conseil d’administration jusqu’en mai 2014 (après la fusion avec Lafarge), Rolf Soiron, siégeait dans le même temps au Conseil de l’Assemblée, l’organe suprême du CICR ?
    Les risques de conflit d’intérêts

    Le partenariat avec LafargeHolcim n’étant plus d’actualité, l’affaire pourrait s’arrêter là. C’est compter sans un groupe de 25 membres honoraires, d’anciens dirigeants, chefs des opérations et de délégation du CICR. Dans un document qu’ils envoient au siège du CICR en décembre 2017 intitulé « L’indépendance et la neutralité du CICR en péril », ils affirment vouloir nourrir un débat qu’ils jugent « existentiel ». Leur intention, précisent-ils au Temps, n’est pas de « casser » une organisation qu’ils continuent d’aimer.

    Le réflexe pourrait être de voir dans cette mobilisation un combat d’arrière-garde entre des anciens, dépassés, et des nouveaux, progressistes. Or l’inquiétude dépasse largement ce cercle et provient aussi des délégués actifs sur le terrain. Elle ne porte pas tant sur la collaboration avec le secteur privé que sur les conditions dans lesquelles celle-ci se matérialise. Cette inquiétude est exacerbée par plusieurs facteurs : face aux multiples crises humanitaires et à leur complexité croissante, face à l’irrespect crasse du droit international humanitaire, le CICR évolue dans un contexte extraordinairement difficile. Il est présent dans 86 pays et emploie 18 000 collaborateurs. Son travail, remarquable, est reconnu.

    Si nombre d’entreprises privées ont régulièrement soutenu l’auguste institution, elles l’ont surtout fait sous une forme philanthropique. « Aujourd’hui, c’est davantage du donnant-donnant », explique Marguerite Contat, ex-cheffe de délégation qui craint que l’indépendance et l’impartialité du CICR ne soient remises en question. Un vocabulaire qui fait écho au slogan « win-win » familier du World Economic Forum (#WEF), mais qui s’inscrit aussi dans la transformation en partie entamée à l’ONU au début des années 2000 par Kofi Annan sous le nom de « #Global_Compact », un concept de promotion du #partenariat_public-privé. Le document rédigé par le groupe des 25 met en garde : « L’institution ne peut se permettre de mettre en péril le formidable capital de confiance qu’elle a accumulé au cours de son siècle et demi d’existence […]. Il ne suffit pas, pour le CICR, de se proclamer neutre et indépendant, encore faut-il qu’il soit reconnu comme tel par toutes les parties concernées. »

    On l’aura compris : les craintes exprimées touchent à un aspect central de l’action du CICR : la perception qu’ont de lui les acteurs locaux, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques, d’Etats ou de groupes terroristes. Les principes ne sont pas gravés dans le marbre une fois pour toutes, déclarait pourtant Peter Maurer lors d’un symposium consacré en 2015 aux « principes fondamentaux dans une perspective historique critique ». Ils sont fonction de l’époque.

    Sous la présidence de Jakob Kellenberger (2000-2012), le CICR a institué un partenariat stratégique avec douze sociétés réunies dans ce qu’il appelle le Corporate Support Group (CSG). L’apport de chacune est d’un demi-million par an sur six ans. Leur contribution financière est marginale, soit moins de 4% du financement assuré par les Etats contributeurs. Mais pour le CICR, appelé à répondre à des besoins humanitaires qui explosent, ce soutien est nécessaire. Dans cette logique, le récent partenariat conclu avec la société danoise Novo Nordisk a du sens. Peter Maurer le justifiait récemment devant l’Association des correspondants du Palais des Nations (Acanu) : « Non, ce n’est pas de la philanthropie. Nous n’obtenons pas les médicaments [anti-diabète] de Novo Nordisk gratuitement. Mais ceux-ci peuvent être fournis à des populations vulnérables à des prix plus favorables. »
    Perception du CICR, un acquis fragile

    Difficile par ailleurs de demander au contribuable d’en faire davantage, la Confédération appuyant le CICR déjà à hauteur de 148 millions de francs (2017). Le financement par les Etats soulève aussi son lot de questions. Un ancien haut responsable de l’institution le souligne : « Les contributions versées par certains Etats relèvent plus de la stratégie de communication que d’un réel engagement humanitaire. » Un autre observateur ajoute : « Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs étatiques du CICR. Or ils ont orchestré de la torture en Irak à partir de 2003. »

    Au CICR, on le martèle : le monde a changé. Gérer simplement l’urgence humanitaire ne suffit plus. Il faut « inscrire l’urgence dans la durée », dans le développement durable d’un Etat, d’une communauté. Le savoir-faire du secteur privé peut s’avérer utile pour améliorer des situations humanitaires catastrophiques lorsque les services de l’Etat se sont effondrés. Mais qu’obtiennent en contrepartie les entreprises stratégiques du CSG, hormis la possibilité d’utiliser le logo du CICR ? Membre du CSG depuis 2008, Credit Suisse y trouve son compte. Son porte-parole Jean-Paul Darbellay s’en explique : « Grâce à ce partenariat, nous bénéficions de nombreux échanges de connaissances et partageons notre expertise dans de plusieurs domaines d’activité : marketing, ressources humaines, collectes de fonds. »

    Credit Suisse apporte aussi son expertise au « WEF Humanitarian System Global Future Council présidé par Peter Maurer ». En aidant le CICR, la fondation néerlandaise Philips, membre du CSG, n’a pas d’objectifs commerciaux. Elle a développé avec lui un kit d’instruments pour la détection précoce des grossesses à haut risque dans des communautés fragiles ayant un accès limité à des services de santé. La société Roche n’attend pour sa part aucun « retour matériel sur investissement ».
    Un rôle flou

    « Notre intérêt, explique au Temps Yves Daccord, directeur général du CICR, réside surtout dans l’échange de compétences avec le secteur privé. Avec Swiss Re, nous avons un intérêt à coopérer avec le secteur de la réassurance. En Syrie, si on laisse le système s’effondrer, cela aura un énorme impact humanitaire. » Les critiques estiment toutefois que le CICR en fait trop en aidant ses partenaires à développer des activités économiques là où il est présent. Yves Daccord s’en défend : « Il est exclu que le CICR fournisse des renseignements situationnels à ses partenaires. Ce serait de la folie. » Devant l’Acanu, Peter Maurer précise : « Nous ne sommes pas impliqués dans la reconstruction. » Mais le président du CICR n’hésite pas à sensibiliser les partenaires stratégiques en les amenant sur le terrain. Lors d’une visite en Colombie en janvier 2017, lors de laquelle il rencontra le président Juan Manuel Santos, il avait « dans ses bagages » l’Avina Stiftung, Holcim Colombia ou encore Nespresso.

    Professeur émérite de l’Université du Nebraska et auteur du livre ICRC : A Unique Humanitarian Protagonist, David Forsythe connaît bien l’institution et salue son travail de terrain. Il questionne toutefois le rôle flou du CICR avec ses partenaires : « Personne ne remet en question la nécessité de travailler avec le secteur privé. Mais si cette coopération devait permettre aux entreprises partenaires de faire de l’argent, cela poserait un problème sérieux au vu de la mission strictement humanitaire du CICR. Et certaines multinationales pourraient chercher à redorer leur image en soutenant une telle organisation humanitaire. Il en va de même pour le choix par cooptation des membres de l’Assemblée du CICR. Il faut s’assurer qu’ils soient irréprochables et qu’ils ne soient pas sujets à des conflits d’intérêts. »
    La proximité avec le WEF critiquée

    L’autre aspect qui fait débat aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du CICR, c’est la double casquette de Peter Maurer, président du CICR depuis 2012 et membre du conseil de fondation du World Economic Forum (WEF) depuis novembre 2014. Cette double appartenance interpelle même les actuels collaborateurs. Après un message envoyé le 12 avril 2017 par le siège pour sonder les délégations et que Le Temps a pu consulter, l’une de ces dernières relève que la double casquette « met automatiquement le CICR du côté des puissants et des riches ». Les délégués sur le terrain pourraient en subir les conséquences.

    Or, explique une seconde délégation, le CICR est une institution « qui se présente comme ontologiquement proche des victimes ». Une autre délégation déplore l’association formelle au WEF alors que « le CICR a déployé d’énormes efforts durant la dernière décennie pour se débarrasser de son étiquette occidentale ». Elle se pose une question rhétorique : que se passerait-il si les FARC, le mouvement révolutionnaire colombien d’obédience marxiste, négociant avec le CICR, apprenait que le président du CICR était aussi au conseil de fondation du WEF, une organisation qui défend le libéralisme économique ? Le sondage semble avoir eu peu d’effet. Le mandat de Peter Maurer au WEF a été renouvelé sans problème en 2017. « On ne tient pas compte de nos remarques, explique un responsable encore en fonction. Nous sommes mis devant un fait accompli. » La direction élude le débat. Le sujet est devenu tabou.

    Le double mandat de Peter Maurer peut cependant prêter à confusion. Le 11 mai 2017, le président du CICR se rend à Kigali pour une réunion du WEF Afrique. Il y est invité par la ministre rwandaise des Affaires étrangères. Après quelques hésitations, Peter Maurer accepte l’invitation. La délégation du CICR à Kigali essaie de lui arranger un rendez-vous avec le président du Rwanda. En vain. Il faudra l’appel de Klaus Schwab, président du WEF, pour inciter Paul Kagame à rencontrer le patron du CICR. « Pendant seize minutes, tous deux ne parlent que du CICR, explique au Temps une personne qui était sur place. Pour Paul Kagame, il n’y avait pas de confusion possible : Peter Maurer parlait au nom du CICR. »

    Jugeant le WEF complaisant à l’égard des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, un ex-haut responsable du CICR en convient : « Cela n’a pas eu d’effet mesurable pour l’instant. Mais un accident n’est pas exclu. Je rappelle qu’au Yémen, le CICR est la seule organisation capable de parler à tous les acteurs. » Or ce sont les deux pays précités qui ont orchestré le blocus économique du Yémen, aggravant la situation humanitaire. Par ailleurs, être formellement associé au WEF est « risqué pour les délégués, notamment en Syrie, poursuit-il. Au WEF, plusieurs acteurs ont expliqué comment éliminer l’Etat islamique. » Le professeur David Forsythe avertit : « Si des acteurs locaux venaient à apprendre le mandat de Peter Maurer au WEF, cela pourrait devenir un sérieux problème. »
    L’exemple douloureux du Biafra

    La question de sa perception n’est pas anodine pour une organisation qui souhaite avoir accès à tous les belligérants. Car son image est parfois fragile. Le CICR en a fait l’expérience au moment de la crise du Biafra à la fin des années 1960, quand des gardes en uniforme du président de la Guinée équatoriale montèrent avec leurs motos à bord d’avions de la Croix-Rouge suédoise marqués du sigle générique de la Croix-Rouge. La scène aurait été filmée par un Hollandais.

    En Afrique, il faudra des années au CICR pour se débarrasser de cette fausse nouvelle selon laquelle il aurait participé à un trafic d’armes… Or c’était il y a près de cinquante ans. Aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux, le risque de dégât d’image est décuplé. Peter Maurer le reconnaît lui-même : « Mon organisation ne bénéficie pas d’une neutralité garantie. C’est quelque chose que vous obtenez en établissant des relations de confiance avec les parties au conflit. Gagner leur confiance est un combat quotidien. » A propos de la tragique mort récente d’un collaborateur du CICR au Yémen, des délégués le déplorent sur le réseau Alumni Networks du CICR. Il aurait été abattu « parce qu’il était du CICR ». Etait-ce déjà une question de perception de l’organisation ?

    Yves Daccord comprend les arguments critiques par rapport au WEF, mais les conteste. « Notre choix stratégique ne consiste pas à observer, mais à faire partie de la discussion. Depuis huit ans, notre engagement a considérablement augmenté. Nous avons désormais une présence diplomatique dans les capitales des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous poursuivons une stratégie d’influence croisée pour renforcer notre discours humanitaire. » Dans cette logique, le WEF est une plateforme très utile où sont présents bon nombre d’acteurs (multi-stakeholders) auprès desquels le CICR peut exercer son influence pour renforcer son message humanitaire. « Quand le président chinois Xi Jinping est à Davos, qu’il rencontre le conseil de fondation du WEF et qu’il voit Peter Maurer, c’est important. Cela permet au CICR d’établir rapidement un lien avec le dirigeant chinois. Il faut nous juger sur nos objectifs, non sur une image arrêtée de la situation. »
    Changement de culture

    Au CICR, le choc des cultures est une réalité. Le monde a changé et l’institution genevoise aussi. Peter Maurer est beaucoup sur le terrain : en Libye, au Yémen, en Syrie. On reconnaît à cet ex-ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU à New York un grand talent diplomatique qui lui a valu de rencontrer les grands de la planète : Xi Jinping, Vladimir Poutine, Barack Obama. En termes de budget, l’organisation atteint désormais les 2 milliards. Pour les uns, c’est une course à la croissance effrénée par laquelle le CICR s’éloigne de sa mission spécifique de protection des civils pour embrasser toute une série d’activités de développement propres à une « agence para-onusienne ».

    Pour d’autres, c’est le génie de Peter Maurer qui a su réaliser qu’il fallait voir l’humanitaire dans une dimension plus large. Yves Daccord l’admet : « Oui, la culture de la maison a changé. » Le professeur David Forsythe met toutefois en garde : « Attention au style de management vertical propre à une grande multinationale. Malgré son excellente image et sa réputation, voyons si le CICR est toujours capable, au vu de ce management, d’attirer des délégués aussi engagés, dont il ne faut pas oublier qu’ils risquent leur vie sur le terrain. » Le CICR, semble-t-il sous-entendre, ne peut être soumis à une culture managériale identique à celle d’une multinationale, car en fin de compte, ce sont les gens du terrain qui sont sa raison d’être.

    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    #Lafarge #Syrie #conflit_d'intérêts #Lafarge #Holcim

  • Nigeria : 14 personnes meurent du choléra dans le nord-est

    Quatorze personnes sont décédées des suites du choléra dans le nord-est du Nigeria, la plupart des victimes se trouvant dans un camp de déplacés ayant fui les violences de Boko Haram, selon un communiqué du ministère de la Santé de l’Etat du Borno envoyé samedi à l’AFP.

    http://www.courrierinternational.com/depeche/nigeria-14-personnes-meurent-du-cholera-dans-le-nord-est.afp.

    #Nigeria #choléra #santé #déplacés_internes #camps_de_réfugiés #IDPs #réfugiés #asile #migrations

  • Beyond Chibok: Nigerian Women in the Middle, Grasping for Peace

    It has been 365 days and they are still missing. A whole year has passed since global attention focused on Nigeria in the aftermath of the kidnap of female students sitting exams from the Government Secondary School in #Chibok in #Borno State in the North East.


    http://lacuna.org.uk/protest/chibok-girls
    #Nigeria #paix #femmes

  • Nigeria : 85 personnes tuées dans l’attaque près de Maiduguri
    http://www.rfi.fr/afrique/20160201-nigeria-boko-haram-dalori-maiduguri-gombi-adamawa-kamikazes?ns_mchannel

    Près de 85 personnes ont été tuées dans l’attaque du village de Dalori par le groupe Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Les attaques qui restent régulières, alors que les représentants de la communauté internationale, réunis ce lundi 1er février, au siège de l’Union africaine (UA), ont promis de débloquer des fonds pour financer la Force multinationale mixte. En attendant l’arrivée de ces fonds, les autorités locales et les militaires ne parviennent pas à déjouer toutes les attaques du groupe islamiste.

    #nigeria #boko_haram

  • #Nigeria. Plus de 30 morts dans un attentat terroriste à #Yola

    Une explosion en pleine foule a causé la mort d’au moins 30 personnes à Yola, dans le nord-est du Nigeria. Les soupçons se portent sur le groupe islamiste Boko Haram.


    http://www.courrierinternational.com/article/nigeria-plus-de-30-morts-dans-un-attentat-terroriste-yola
    #Boko_Haram #attentat

  • En attendant l’intervention militaire en Libye, la guerre contre Boko Haram

    http://www.sciencespo.fr/newsletter/archive-b4f181bf2c01dfcbea7b5057623219ad.html

    Par Roland Marchal

    Enfin, diront certains. Après des années de relative indifférence, face à l’inaptitude des forces de sécurité nigérianes, les pays de la région se liguent pour porter un coup décisif à Boko Haram qui sévit non seulement dans le nord-est du Nigeria mais a pris ses aises au Cameroun et au Niger et menacerait à terme le Tchad. Tel est le discours entendu aujourd’hui pour justifier une intervention militaire dont le Tchad a pris l’initiative, fort de sa participation à l’opération Serval et de l’hospitalité qu’il fournit à l’état-major de l’opération Barkhane. En l’espace de quelques semaines, les forces tchadiennes associées à leurs homologues camerounaises et nigériennes ont ainsi amorcé un mouvement de prise en tenaille des combattants du mouvement radical nigérian et marqué plusieurs premières victoires.
    Au-delà de ces pétitions de principe, on se doit de questionner l’évidence pour ne pas avoir à affronter les déconvenues provoquées ailleurs, au Mali notamment. Seront évoquées ici plusieurs aspects qui tiennent à la nature problématique d’une victoire militaire contre un groupe tel que Boko Haram, à une situation régionale plus différenciée qu’elle n’apparaît dans ce sursaut commun contre l’organisation islamiste et, enfin, aux conséquences de ce moment.
    Boko Haram n’est pas un problème nouveau dans l’univers politique et religieux du Nigeria. On ne reviendra pas sur l’histoire ce groupe en détail si ce n’est pour rappeler deux points importants. Son développement a été possible grâce à une connivence avec certaines élites du nord-est du Nigeria qui manifestaient ainsi leur insatisfaction profonde face à leur marginalisation croissante, notamment sous les deux mandats du président Goodluck Jonathan. Cette croissance a été accélérée par la répression menée avec une rare inefficacité par les forces de police et l’armée nigérianes. Cette situation demeure inchangée malgré l’intervention armée de pays de la région.
    Le rôle éminent joué par le président tchadien Idriss Déby dans cette crise mérite de nombreux commentaires. Les caisses sont vides à Ndjamena à cause d’un prix du pétrole trop bas compte tenu des coûts de production, de la qualité de l’huile, du prix du transport jusqu’au port de Kribi et d’un prix international en dessous de 50 dollars par baril. Elles sont vides aussi à cause d’une gouvernance économique calamiteuse. La crise sociale menace et les incursions de Boko Haram au nord Cameroun, en affectant la sécurité du principal axe d’approvisionnement international du Tchad (et le pipeline), constituaient une véritable menace. Le président tchadien peut à juste titre estimer que son intervention sera dûment récompensée par la présidence à Abuja, quand bien même les généraux nigérians multiplient, eux, les gestes de défiance. Son action lui permet aussi, grâce à l’intermédiation française, de reprendre langue avec le FMI et d’escompter une aide des donateurs institutionnels que sa gestion des fonds publics interdisait jusqu’alors.
    En construisant un consensus national au Tchad contre Boko Haram et en mobilisant Paris et Washington à ses côtés, Idriss Déby réussit aussi à pousser ses pions sur plusieurs questions importantes. La première passe inaperçue mais pourrait receler d’enjeux économiques conséquents : la démarcation de la frontière passant par le Lac Tchad. La seconde touche au financement d’un appareil militaire disproportionné eu égard aux fondamentaux du Tchad, qui lui garantit un appui dans les groupes sociaux qui pourraient le plus évidemment contester son pouvoir. Le troisième acquis est que cette guerre va durer suffisamment longtemps pour justifier son maintien au pouvoir, au-delà du terme de son mandat en 2016. Enfin, le président tchadien va marquer un dernier point sur la question de la Libye. De façon récurrente, y compris lors du Forum de Dakar en décembre 2014, Idriss Déby fait systématiquement référence aux dangers que la situation libyenne fait naître chez ses voisins du Sahel. L’attaque du musée Bardo à Tunis par des terroristes formés en Libye est la tragique illustration que cette menace concerne aussi le Maghreb. Des opérations menées par les forces spéciales occidentales (notamment françaises et américaines) ont déjà lieu dans le sud de la Libye mais il faudra plus pour sortir de l’impasse politico-militaire actuelle et le Tchad entend faire valoir ses intérêts.
    L’implication des forces tchadiennes aux côtés des forces spéciales camerounaises vise à éradiquer une influence de Boko Haram qui s’est construite dans les deux dernières années sans réaction majeure de Yaoundé. Elle n’a pas réduit la méfiance entre les deux pays. La presse camerounaise, en effet, n’hésite pas à faire du Tchad le bras armé de la France et à voir dans Boko Haram un mouvement piloté par Paris (rien de moins) pour permettre un retour d’influence de la France sur Yaoundé. Un ministre tchadien a apporté sa contribution à cette vision pour le moins paranoïaque en déclarant que près de 40% des armes saisies sur des combattants de Boko Haram étaient d’origine française. On attend encore le démenti promis par Ndjamena. Mais peut-être est-ce une tentative de réconciliation sur le dos de l’ancien colonisateur ?
    Le problème dans cette région n’est pas dissimilaire de celui rencontré au nord-est du Nigeria, même si son intensité est moindre. Le gouvernement camerounais vient dans l’urgence, comme cela se fit au Mali en 2011 avec les conséquences que l’on sait, de définir un plan d’urgence richement doté pour restaurer une présence de l’Etat dans cette zone délaissée du pays. Mais on peut craindre que le versant militaire de ce programme ne l’emporte sur toutes les autres composantes avec des effets contre-productifs sans surprise (sans même évoquer les retards que des plans similaires ont connu dans d’autres régions du pays).
    Le maillon faible est le Niger pour des raisons qui tiennent à l’intensité des flux transnationaux, aux liens ethniques et à l’extrême pauvreté de la zone concernée par les agissements du mouvement nigérian. La situation au Niger éclaire, plus encore qu’au Cameroun et au Tchad, l’inadéquation de l’aide internationale, notamment européenne. Encore une fois, dopée par la coopération militaire française et américaine, l’armée nigérienne mène ses batailles mais est impuissante à gérer ses victoires faute de moyens, faute aussi d’une administration civile qui accompagnerait la campagne militaire et restaurerait un sentiment de normalité.
    De cette courte analyse découlent plusieurs points de réflexion.
    Le premier est que l’optimisme des communiqués de victoire ne doit pas nous faire oublier qu’il n’y a souvent pas de vérification indépendante, que les centaines de combattants de Boko Haram mis hors d’état de nuire risquent d’être assez souvent des civils et que les villes libérées restent fondamentalement des ruines inaptes à accueillir leurs anciens habitants. Si les affirmations les plus sensationnalistes se succèdent sur les liens entre Boko Haram, AQMI, ISIS, on sait peu de choses – hormis sa propagande et la contre-propagande – sur le fonctionnement interne de ce mouvement, la logique de ses recrutements, ses débats entre une aile moins militariste et les commandants qui sont aujourd’hui en pointe. Penser à une victoire militaire (même sanglante) comme ce fut le cas en 2002 vis-à-vis du mouvement Maitatsine est en tout cas une illusion.
    Un second point est que l’intervention régionale pourrait avoir des effets paradoxaux. D’abord, on assiste depuis déjà plusieurs années à la concrétisation d’une prophétie auto-réalisatrice : Boko Haram est devenue plus terroriste, plus violente et a tenté de tisser des liens avec d’autres mouvements armés sur des bases plus opportunistes qu’idéologiques. Ensuite, si toutes les analyses ont pendant longtemps souligné le caractère fondamentalement nigérian de ce mouvement, l’intervention internationale le place dans une dynamique de régionalisation qui ne sera pas défaite par les seules batailles menées actuellement. Enfin, comme cela a été le cas avec le MUJAO malien et Shabaab somalien, la récurrence de défaites militaires peut inciter ce mouvement à se réinventer sous une forme beaucoup plus difficile à combattre militairement. D’où l’importance d’une approche qui ne se limite pas à la dimension guerrière.
    Le troisième point est que la région est maintenant sur le pied de guerre, plus qu’elle ne l’avait jamais été et qu’il faut en mesurer les conséquences. D’une part, on doit s’interroger sur ce que cela signifie en termes d’économie politique d’Etats très pauvres qui sont déjà dépendants d’une assistance internationale. Il convient donc d’analyser les termes de l’intervention en fonction des paradigmes existants mais aussi les effets induits sur le fonctionnement des appareils d’Etat de la région avec des armées qui ont une histoire spécifique dans les vies politiques nationales. De l’autre, ce qui est en jeu c’est l’émergence de puissances militaires, certes adossées sur des financements internationaux, mais dotées d’une autonomie et d’ambitions propres. Le Tchad, par exemple, entend bien obtenir le commandement de la force régionale discutée en janvier 2014 à Addis-Abeba et, demain, saura construire les alliances dans la région pour intervenir dans d’autres crises (Libye).
    Le dernier point qui est tout à fait lié à ce qui précède est que la définition de la région qui focalise les intérêts et reflète la menace est en train de changer. Il y a encore quelques mois, la République centrafricaine était l’épicentre d’une crise dont on percevait les effets dans une grande partie de l’Afrique centrale. Parce que le gouvernement centrafricain a été incapable de capitaliser sur ce moment, les intérêts des Etats de la région, mais aussi des gouvernements occidentaux, poussent à une redéfinition qui resserre le trop fameux arc de crise plus au nord, vers le Sahel historique et la Libye…

    #libye #nigeria #boko_haram

  • Dix neuf personnes tuées par un kamikaze dans le nord du #Nigeria !
    http://grigrinews.com/dix-neuf-personnes-tuees-par-un-kamikaze-dans-le-nord-du-nigeria/2880

    Actualités Afrique « 27/02/2015 : 19 personnes ont été tuées jeudi dans un attentat suicide dans une station de bus à Biu dans l’États de Borno, dans le nord-est du Nigeria, a rapporté une source militaire. »(c) 2015 - Grigrinews.com

  • Nigeria : le massacre le plus meurtrier de l’histoire de Boko Haram (2 000 morts ?)
    http://www.brujitafr.fr/2015/02/nigeria-le-massacre-le-plus-meurtrier-de-l-histoire-de-boko-haram-2-000-mo

    “Je n’ai pas arrêté de marcher sur des cadavres” : Boko Haram plonge le nord-est du Nigeria dans l’horreur

    Des centaines voire des milliers de personnes ont été tuées par les islamistes la semaine dernière. Les témoignages affluent pour raconter leurs exactions.

    Après plusieurs jours de fuite éperdue, les survivants de ce qui serait la pire attaque de Boko Haram racontent l’horreur qu’ils ont vécue sur les rives du lac Tchad, dans l’extrême nord-est du Nigeria. De la ville de Baga et une quinzaine d’autres localités dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres, il ne reste presque rien. Elles ont été incendiées, rasées, et les populations qui n’ont pas pu fuir ont été massacrées.

    Les attaques ont débuté le 3 janvier et ont duré plusieurs jours. Aucun bilan précis n’est donné pour le moment, mais Amnesty (...)

    • Nous sommes de plus en plus habitués à consommer des informations claires et nettes. Nous voulons des situations faciles à comprendre, des images frappantes, des choses que l’on peut résumer en 140 caractères ou transformer en hashtag.

      Mais avec l’insurrection de Boko Haram au Nigeria, avoir une vision d’ensemble est impossible. On ne peut qu’entrapercevoir de rares bribes d’horreur qui permettent de « meubler » un inévitable silence médiatique, avant de passer à la tragédie suivante.

  • Avant-après : le massacre de #Boko_Haram vu du ciel

    Amnesty International est formelle : l’attaque de Boko Haram à #Baga est « la plus grande et la plus destructrice » jamais perpétrée par le groupe dans son combat pour établir un califat islamique dans le nord-est du #Nigeria. Selon l’organisation, des centaines de personnes, voire plus, pourraient avoir été tuées dans cette offensive lancée le 3 janvier, qui visait les milices civiles d’autodéfense assistant l’armée contre Boko Haram. « Le nombre exact de victimes à Baga et dans les seize villages aux alentours est inconnu, avec des estimations allant de dizaines de victimes à deux mille morts ou plus », poursuit une autre ONG, Human Rights Watch.

    http://info.arte.tv/fr/nigeria-le-massacre-de-boko-haram-vu-du-ciel
    #image #image_aérienne #image_satellitaire

  • #Boko_Haram et l’avenir du #Nigeria – Réponses à cinq questions clés

    Les mauvaises nouvelles se succèdent dans le nord-est du Nigeria. Dimanche [11 janvier], deux enfants soupçonnés d’être les responsables d’attentats-suicides se seraient fait exploser sur un marché bondé – cette attaque, la seconde commise en deux jours, est liée à Boko Haram et aurait été perpétrée par des jeunes filles bardées d’explosifs. Entretemps, le groupe islamique extrémiste a poursuivi ses attaques plus traditionnelles : la semaine dernière, il s’est emparé de Baga, une ville située à la frontière avec le Tchad et a exécuté des civils (les premiers rapports d’Amnesty International faisaient état d’environ 2 000 victimes, mais ils ont été contestés par l’armée. Les chiffres exacts sont inconnus).

    http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?ReportID=101004

  • Des dizaines de militaires tués dans l’Etat de Borno au Nigeria
    http://grigrinews.com/des-dizaines-de-militaires-tues-dans-etat-de-borno-au-nigeria/2339

    « ABUJA, Nigeria - Des dizaines de soldats ont été tués dans une attaque lancée par des membres présumés de Boko Haram dans l’Etat de Borno dans le nord-est du Nigeria, ont rapporté dimanche les médias locaux, citant des sources de sécurité de haut rang. »

    #Afrique_de_l'Ouest

  • Bons et méchants dans le spectacle
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/236-juin-2014/article/bons-et-mechants-dans-le-spectacle-4726

    Depuis le rapt, le 14 avril, de 223 lycéennes dans le Nord-Est du #Nigeria par le groupe terroriste soit disant islamiste désigné sous le nom de Boko Haram les média et autres faiseurs d’opinion se sont jetés sur la barbarie africaine du moment avec une avidité qui s’est transformée en hystérie quand le leader supposé de la secte a évoqué la possibilité de réduire ces jeunes filles en esclavage. Mais qui se cache donc derrière Boko Haram ? Mohamed Yusuf, théologien nigérian formé en Arabie saoudite, fonde (...)

    #236_-_juin_2014

    / #Édito, Nigeria

  • Niger : afflux de réfugiés fuyant la menace Boko Haram au Nigeria - France - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20140305-niger-afflux-refugies-fuyant-menace-boko-haram-nigeria/?amp%3Bns_fee=0&amp%3Bns_linkname=lire-4&amp%3Bns_mchannel=newsletter&amp%3Bns_s

    La dernière vague d’attaques sanglantes de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria risque de provoquer un nouvel afflux de réfugiés vers le Tchad, le Cameroun et le Niger. Du coup, ces mouvements de population peuvent induire une crise alimentaire dans la région de Diffa, dans l’extrême est du Niger.

    #boko-haram #niger #nigeria #réfugiés