region:midwest

  • Signe Des Temps ? Les conditions météorologiques sur toute la planète deviennent absolument folles
    https://www.crashdebug.fr/international/16180-signe-des-temps-les-conditions-meteorologiques-sur-toute-la-planete

    Nous n’avons jamais vu les conditions météorologiques mondiales devenir aussi folles qu’elles ne l’ont été jusqu’à présent en 2019. Des températures record sont en train de monter partout sur la planète, mais entre-temps, certaines régions des États-Unis viennent d’être ensevelies sous des quantités massives de neige. La sixième plus grande ville de l’Inde est littéralement à court d’eau en raison de conditions extrêmement sèches, mais en Amérique centrale, il ne cesse de pleuvoir. En fait, le Midwest est en train d’être frappé par des tempêtes plus violentes au moment où j’écris cet article. Pendant ce temps, l’Australie est forcée d’importer d’énormes quantités de blé en raison de l’extraordinaire sécheresse que connaît actuellement ce pays. Partout (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Aux Etats-Unis, victoire judiciaire majeure contre les fabricants d’opioïdes
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/27/etats-unis-premiere-victoire-judiciaire-contre-les-fabricants-d-opiaces_5441

    Le laboratoire pharmaceutique, Purdue, et sa famille propriétaire, les Sackler, ont accepté de payer 270 millions de dollars (environ 240 millions d’euros) pour mettre fin à une plainte de l’Etat de l’Oklahoma liée à la crise des opioïdes. Il s’agit d’une victoire majeure contre les industriels accusés d’avoir favorisé la dépendance aux drogues qui ravage les Etats-Unis.

    Le procureur général de cet Etat du Midwest, qui a vu comme d’autres exploser le nombre d’overdoses mortelles ces dernières années, a annoncé mardi 26 mars, ce paiement dans le cadre d’un accord à l’amiable passé avec le producteur de l’OxyContin, un antidouleur au premier rang des accusés dans cette crise.

    Ce sont les pratiques marketing des compagnies pharmaceutiques qui sont visées : en encourageant les médecins à prescrire, voire à surprescrire, ces analgésiques hautement addictifs, elles sont accusées d’avoir précipité des millions d’Américains dans l’addiction aux médicaments ou aux drogues dures, comme l’héroïne, ou de synthèse, comme le fentanyl.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les Etats-Unis tentent de réagir face à la crise des opioïdes
    Deux autres laboratoires attaqués

    Les 270 millions de dollars serviront en grande partie à financer le centre de recherche sur les dépendances de l’université publique de Tulsa, qui va recevoir de Purdue Pharma 102,5 millions de dollars dès maintenant, plus 75 millions de dollars sur cinq ans de la famille Sackler, et 20 millions de dollars en médicaments destinés à traiter les personnes dépendantes, a annoncé le procureur Mike Hunter.

    « C’est une victoire monumentale » dans la bataille contre la crise « cauchemardesque » des opioïdes qui ravage les Etats-Unis, même si ce n’est qu’« un premier pas », a-t-il fait valoir.

    L’accord à l’amiable ne met pas fin à la plainte déposée en 2017 par l’Oklahoma contre les fabricants d’opioïdes, qui attaquait non seulement Purdue, mais aussi Johnson & Johnson et Teva. Ces derniers restent attendus au tribunal le 28 mai, pour se défendre d’avoir promu ces médicaments alors même qu’ils connaissaient leurs effets néfastes.

    Ce devrait être le premier grand procès contre les laboratoires dans cette crise des opioïdes déclarée « urgence de santé publique » par le gouvernement Trump fin 2017. A moins qu’eux aussi négocient d’ici là un accord avec l’Oklahoma, ce que n’a pas complètement exclu M. Hunter.
    Lire le reportage : Aux Etats-Unis, la ville de Manchester face au fléau des overdoses d’opiacées
    Au moins 1 600 plaintes au niveau fédéral

    D’autres accords à l’amiable pourraient suivre dans d’autres juridictions où Purdue Pharma a été attaqué pour des faits similaires : au moins 1 600 plaintes ont été enregistrées au niveau fédéral, supervisées par un juge de Cleveland (Ohio), et des centaines au niveau des Etats, dont New York et le Massachusetts. Face à cette avalanche de plaintes, la direction du laboratoire avait évoqué la possibilité de se déclarer en faillite.

    Le procureur Hunter a cependant fait savoir qu’il avait tout fait pour s’assurer que la société ne se mettrait pas « en faillite à court terme », pour pouvoir honorer le paiement promis. Le président de Purdue, le docteur Craig Landau, a assuré que l’accord trouvé reflétait « la détermination [de la firme] à jouer un rôle moteur pour résoudre la crise des opioïdes ». Un porte-parole de la famille Sackler a lui aussi affirmé « sa détermination à contribuer substantiellement à sauver des vies ».
    Regarder le reportage : Opiacés, portrait d’une Amérique à la dérive
    70 000 Américains morts d’overdoses en 2017
    Jérôme Sessini/Magnum Photos

    Si d’autres fabricants de médicaments opioïdes sont sur la sellette, Purdue Pharma et la famille Sackler – de grands philanthropes dont le nom orne de nombreux musées aux Etats-Unis et en Europe – ont été la première cible des critiques. Les Sackler ont amassé des milliards de dollars grâce à l’OxyContin.

    Or, on sait aujourd’hui que l’OxyContin et d’autres opioïdes contre la douleur ont été surprescrits par le milieu médical pendant des années, entraînant une dépendance croissante aux opioïdes et poussant les consommateurs vers des drogues plus fortes comme le fentanyl et l’héroïne, avec pour effet de multiplier les overdoses.

    Les plaintes accusent les fabricants d’avoir promu agressivement ces médicaments auprès du corps médical alors qu’ils connaissaient leurs effets addictifs et qu’ils auraient dû limiter leurs ordonnances à des maladies bien précises.
    Selon les derniers chiffres des Centres pour la prévention des maladies (CDC), quelque 70 000 Américains sont morts d’overdoses aux Etats-Unis, 10 % de plus qu’en 2016. Dans des métropoles comme New York, les opioïdes font désormais davantage de victimes qu’accidents de la route et homicides réunis. Cette explosion d’overdoses a contribué à faire baisser l’espérance de vie aux Etats-Unis en 2017, pour la troisième année consécutive.

  • Why Germany has no gilet jaunes protesters - Happy Helmuts
    https://www.economist.com/europe/2019/02/09/why-germany-has-no-gilet-jaunes-protesters

    Germany should not consider itself immune to such problems, argues Marcel Fratzscher of the German Institute for Economic Research. Beneath its glowing jobs numbers lurk growing inequality and a vast low-pay sector, nurtured by a long period of wage suppression. Germany has gained more from globalisation than it has lost; you can see that in Big Dutchman’s logistics yard, full of packages destined for Senegal and Chile. But regions that specialised in low-end products like ceramics or textiles, such as upper Franconia or parts of the Palatinate, were walloped by cheap imports in the 1990s. Policy can hurt places, too: the government may have to spend €40bn to compensate regions affected by its recent decision to scrap lignite mining.

    Yet there is no obvious parallel in Germany to the insecure, “peripheral” France of the gilets jaunes. Hidden champions create jobs and opportunities far from cities, limiting the brain drain. Local politicians are more responsive to voters’ demands than Jupiterian presidents in distant capitals. In troubled areas, Germany’s constitutionally mandated system of fiscal transfers across states can smooth globalisation’s rougher edges. Jens Südekum, an economist at Düsseldorf’s Heinrich Heine University, calculates that in 2010 such payments amounted to fully 12.4% of Germany’s aggregate tax revenue. Cities like Duisburg and Essen, in the post-industrial Ruhr valley, have been spared the ravages that deindustrialisation brought to parts of America’s Midwest or the Pas-de-Calais region in northern France, now a stronghold of Marine Le Pen’s National Rally. Comparable parts of Germany have not made a comparable populist turn. Indeed, researchers find no clear correlation between AfD support and economic hardship.

    The big caveat is the former East Germany. Despite success in isolated areas like optics, only a fraction of Mr Simon’s hidden champions are found in the east. After reunification the mass sell-off of industry, largely to western investors, left easterners with what Mr Südekum calls a “deep perception that they were ripped off”, which lingers today. Extremist parties do best in the five eastern states. Dresden and Chemnitz have spawned thuggish protests.

    Moreover, the trends that mark Germany out from its industrialised peers are not immutable. Automation will cut into manufacturing’s share of the workforce, and Germany’s mighty carmakers seem ill-prepared for the disruption of self-driving and electric vehicles. Despite the hidden champions’ success, urbanisation continues apace, as rocketing house prices in large cities indicate. Vechta is keeping its natives, but attracting new talent is hard when the competition is Berlin.

    #Allemagne #gilets_jaunes

  • Fortes turbulences entre les juifs orthodoxes et la compagnie israélienne El Al
    Par Guilhem Delteil Publié le 27-11-2018
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20181127-fortes-turbulences-entre-juifs-orthodoxes-compagnie-israelienne-el-al

    Les relations entre les juifs ultra-orthodoxes, qui respectent scrupuleusement les règles religieuses, et la compagnie aérienne israélienne El Al s’étaient tendues ces dix derniers jours. Ces tensions sont nées d’un vol entre New-York et Tel Aviv le jeudi 15 novembre et ont débouché sur un avion détourné, des menaces de plainte, et de boycott.

    Le jeudi 15 novembre, la météo était très mauvaise sur la côte Est des Etats-Unis, plusieurs centaines de vols ont dû être retardés ou annulés. Ce fut le cas de deux vols de la compagnie aérienne israélienne El Al à bord desquels se trouvaient des passagers ultra-orthodoxes. Le problème, pour eux, c’est que ce retard de plusieurs heures, conjugué au décalage horaire, allait les faire atterrir après le début du shabbat, le repos hebdomadaire dans la religion juive ; qui commence le vendredi au coucher du soleil. (...)

    • koide9enisrael
      « Après six heures de vol, j’ai soudainement entendu des cris et j’ai vu une hôtesse de l’air pleurer après avoir été frappée et poussée.

      http://koide9enisrael.blogspot.com/2018/11/des-juifs-frappent-une-hotesse-de-lair.html

      Les équipages de deux avions de ligne d’El Al, qui ont décollé jeudi dernier à New York à destination d’Israël, ont dû faire face à la colère de certains passagers juifs ultra-orthodoxes leur demandant de dérouter les avions, par peur de ne pas arriver avant le coucher du soleil.

      L’un des avions a finalement été dérouté vers Athènes pour passer le chabbat, avant de poursuivre sa route vers Israël. 
      Le second, au lieu de détourner son itinéraire vers Rome, pour les mêmes raisons religieuses, a poursuivi son vol comme prévu initialement pour l’aéroport Ben Gurion, car l’un des passagers présentait des problèmes de santé. En fait, les deux vols avaient été retardés de plusieurs heures en raison de la tempête survenue dans la région du Midwest et de la Côte-Est, et qui a entraîné, entre autres, l’annulation de centaines de vols.

      Une des passagères, Roni Meital, a publié dans la foulée sur Facebook une courte vidéo montrant des passagers déchaînés.
      « Après 24 heures passées en vol, je suis brisée, principalement à cause du manque de respect de la part de passagers croyants, qui sont allés trop loin », a-t-elle déploré. 
      « Après six heures de vol, j’ai soudainement entendu des cris et j’ai vu une hôtesse de l’air pleurer après avoir été frappée et poussée. Certains ont menacé d’ouvrir la porte du cockpit si on ne déroutait pas ».

      Conformément aux commandements du judaïsme, les Juifs pratiquants s’abstiennent de voyager le jour du chabbat, y compris par avion. 

      Des exceptions sont toutefois faites en cas de menace évidente pour la santé.

    • USA/Israël – Un avion d’El Al a décollé la semaine dernière avec 75 minutes de retard parce que quatre juifs orthodoxes refusaient de s’asseoir à côté de femmes et de parler au personnel féminin de l’avion. 26 juin 2018

      https://www.medias-presse.info/un-avion-israelien-decolle-avec-75-minutes-de-retard-des-juifs-ultra-orthodoxes-refusaient-detre-assis-pres-de-femmes/93749

      Khen Rotem, un passager, témoigne de la scène qui s’est déroulée lorsque les passagers sont montés dans l’avion à l’aéroport international John F. Kennedy. Quatre hommes juifs ultra-orthodoxes sont montés à bord et ont refusé de s’asseoir à proximité de femmes.
      L’un d’eux était monté dans l’avion en fermant ses yeux et en les conservant fermés pour toute la durée du vol pour éviter de voir toute femme présente à bord.

      « L’équipage essaie de résoudre le problème. Cela ne fonctionne pas. Les femmes membres d’équipage laissent la place aux hommes… Les ultra-orthodoxes ne sont pas prêts à parler, ou même à regarder les femmes membres d’équipage », a raconté Khen Rotem sur Facebook vendredi dernier.

      « Tous les membres de l’équipage, à part le capitaine, doivent maintenant régler ce problème au lieu de se préparer aux décollage et de servir les passagers. Les ultra-orthodoxes ne cèdent pas. L’un des membres de l’équipage menace : ‘Si vous ne vous asseyez pas, vous pouvez descendre de l’avion tout de suite’ »

      L’équipage finit par céder après une discussion prolongée « en commençant le long processus diplomatique de déplacer les passagers féminins de leurs places ».
      « (…) après beaucoup de cris et de manœuvres », une vieille dame américaine et une jeune femme israélienne acceptent de changer de sièges, pour ne plus être à proximité des quatre juifs orthodoxes.

      « N’importe quel voyageur peut-il exiger – et obtenir – de déplacer des passagers de leurs places pour son bien-être personnel et le respect de ses croyances. Ou est-ce un privilège réservé uniquement à une certaine partie des voyageurs ? », demande Khen Rotem.

      La compagnie aérienne El Al est connue pour demander régulièrement à des passagers de changer de sièges à la demande de juifs ultra-orthodoxes qui refusent de s’asseoir à côté de femmes.

      L’année dernière, le Tribunal de Jérusalem s’est prononcé sur de telles situations, considérant qu’El Al ne peut pas forcer des femmes à changer de sièges à la demande d’hommes ultra-orthodoxes.

      Ci-dessous, la photo d’un juif ultra-orthodoxe littéralement “emballé” pour n’avoir aucun contact “impur” durant le voyage !

      #ségrégation #ultra-orthodoxe #violence envers les #femmes #religion

    • El Al n’aura plus le droit de chasser les femmes de leur siège 22 juin 2017
      https://www.letemps.ch/monde/el-al-naura-plus-droit-chasser-femmes-siege

      La justice a donné raison à une avocate sommée de quitter sa place parce qu’un juif ultra-orthodoxe refusait de s’asseoir à côté d’elle

      Avec sa chevelure blanche, sa carrure frêle et sa voix cassée, Renée Rabinowicz (83 ans) ressemble à une grand-mère américaine sans histoires. Sauf que cette ancienne avocate installée aux Etats-Unis dans sa jeunesse pour échapper aux persécutions nazies ne s’en laisse pas conter. Et qu’elle n’hésite pas à exiger le respect de ses droits devant les tribunaux. En décembre 2015, elle n’a pas accepté que le steward du vol El Al New York-Tel Aviv la pousse à céder son siège parce qu’un passager ultra-orthodoxe refusait de s’asseoir à ses côtés au nom d’obscures croyances religieuses imposant une stricte séparation entre les sexes.

      Certes, la pratique est ancienne à bord des avions israéliens où les passagers voyageant seuls sont souvent contraints de déménager au profit d’ultra-orthodoxes dérangés par la présence d’une personne « impure » à leurs côtés. Ces déménagements sont tellement courants que les équipages ont appris à les mener avec doigté et fort discrètement.

      Une formation anti-discrimination
      Soutenue par la « Israël religious action center » (IRAC), une association dénonçant les droits exorbitants souvent accordés à la minorité ultra-orthodoxe, l’ex-avocate a donc décidé de poursuivre El Al pour « discrimination » devant le tribunal de district de Jérusalem. 

      Au terme de deux ans de procédure, la juge Dana Cohen-Lekah a rendu son verdict mercredi. Elle a donné raison à la plaignante, estimant qu’« il n’existe absolument aucune circonstance dans laquelle un membre d’équipage peut demander à un passager de changer de siège parce qu’un autre ne veut pas s’asseoir à côté de lui en raison de son genre ». Un camouflet pour El Al, qui se voit contrainte de soumettre son personnel de cabine à une formation anti-discrimination.

      Affaire classée ? Pas encore car la clientèle ultra-orthodoxe constitue une partie non négligeable de la clientèle de la compagnie et l’on imagine mal qu’elle accepte le jugement de Dana Cohen-Lekah.

      Campagne menée par des rabbins ultra-orthodoxes
      Par l’intermédiaire de leurs leaders spirituels, les différents courants de la communauté ultra-orthodoxe imposent d’ailleurs à El Al et à sa filiale charter Sundor une panoplie de mesures destinées à les rendre « 100% casher ». Parmi celles-ci, la discrimination entre les sexes à la demande de certains passagers, ainsi que l’immobilisation des avions durant le shabbat et les jours de fêtes religieuses juives.

      En Israël, les mêmes rabbins ultra-orthodoxes mènent campagne pour obtenir la fermeture des quelques supermarchés de Jérusalem et de Tel Aviv fonctionnant durant le repos sacré de la fin de semaine. A leurs yeux, travailler durant le shabbat équivaut à « profaner le nom divin ». C’est d’ailleurs pour la même raison qu’ils s’opposent aux initiatives citoyennes et parlementaires demandant qu’un service minimum de transport public (trains, autobus, tramway) soit assuré durant le shabbat et les jours fériés pour satisfaire les couches défavorisées incapables de s’offrir une voiture ou des déplacements en taxi.

      #discrimination

  • Détroit Les profs montent au front Marco Fortier - 3 Novembre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/540534/les-profs-montent-au-front

    On se trouve au sud-est du Michigan, un État du nord des États-Unis. Mais parfois, on se croirait au Québec.

    Les élèves des 106 écoles publiques de Detroit ont eu toute une surprise à la rentrée scolaire : il n’y avait plus d’eau potable. Dans aucune école. La commission scolaire a découvert que l’eau des trois quarts des écoles publiques est contaminée au plomb à cause de la plomberie datant du siècle dernier. Les autorités n’ont pas couru de risques. Elles ont fermé les robinets de toutes les écoles.

    Autre signal alarmant pour les écoles publiques, les bâtiments ont été tellement négligés qu’ils ont besoin de travaux de 500 millions de dollars. Toits qui coulent, trous dans les murs, moisissures, portes et fenêtres qui ne ferment pas, la liste des rénovations est interminable.

    Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, on se croirait au Québec. Mais encore ? Les enseignants des écoles publiques du Michigan ont le moral à terre. Ils désertent la profession, épuisés par les classes remplies d’élèves ayant des difficultés. Le métier est dévalorisé. Il y a une pénurie de profs. Comme chez nous.


    Photo : Carlos Osorio Associated Press Le délabrement des écoles publiques au Michigan préoccupe les parents et les enseignants. Une manifestation s’est déroulée en février à Detroit pour protester contre la fermeture de dizaines d’écoles.

    En roulant au #Michigan, on peut aussi s’imaginer au Québec. Les ponts et chaussées ont été négligés depuis des décennies dans cet État éprouvé par les fermetures d’usine et la délocalisation des emplois en Chine et au Mexique. Les nids-de-poule font partie des joies de la conduite automobile — et de la marche en ville : l’autre jour, un pauvre journaliste montréalais a failli se fouler la cheville (et se faire écrapoutir par une camionnette) en mettant le pied dans une crevasse en traversant un de ces immenses boulevards à six voies…

    Loin des coups de gueule et des pitreries de Trump, l’avenir des #services_publics — la notion même de service public — est au coeur de la campagne électorale américaine, qui connaîtra son dénouement aux urnes, mardi.

    La bataille des services
    Deux visions s’affrontent : le Parti républicain prône bien sûr le « libre choix » (y compris en éducation) et favorise l’entreprise privée tous azimuts. Ce qui est nouveau, c’est que le Parti démocrate prend résolument position pour les services publics et pour les droits des travailleurs, que ce soit en éducation, en santé ou en services sociaux. Quitte à passer pour un parti « socialiste ».

    « On assiste à la montée d’une aile progressiste chez les démocrates, qui s’inspirent de la campagne de Bernie Sanders en 2016 », dit Frédérick Gagnon, directeur de l’Observatoire sur les États-Unis et professeur au Département de science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

    Le chercheur rentre d’une tournée d’une demi-douzaine d’États du Midwest, dont le Michigan. Ce qui l’a frappé, c’est la montée d’une gauche décomplexée chez les #démocrates.

    « Trump a remporté la présidence, mais les démocrates estiment que ce sont d’abord eux qui ont perdu l’élection de 2016. Ils en ont tiré des leçons. »

    Fouettés par Trump, les jeunes, les femmes et les minorités s’engagent comme jamais en politique. Et ça commence sur les bancs d’école. La semaine dernière, les élèves d’une école secondaire de Detroit ont fait la grève. Avec leur campagne #DoWeCount, ils réclamaient de l’#eau_potable et des tests de qualité de l’#eau dans toute la ville, et non seulement dans les écoles.

    Les jeunes s’inspirent de leurs profs. Au printemps dernier, des #enseignants d’une série d’États sont sortis dans les rues pour réclamer de meilleures conditions de travail.

    La suite logique, on la voit dans cette campagne électorale : pas moins de 554 membres du personnel de l’éducation, en vaste majorité des femmes (profs, orthophonistes, directions d’école, etc.), sont candidates pour des postes à Washington ou dans les législatures d’État, selon une compilation menée par les deux plus grands syndicats de l’éducation.

    Inégalités croissantes
    « Les enseignants se prennent en main pour sauver l’école publique. Le problème de notre système, c’est que la majorité des élus n’ont jamais mis les pieds dans une école publique, sauf pour se rendre dans un bureau de vote le jour des élections », dit Deb Lotan, directrice générale du Michigan Education Association (MEA), un des grands syndicats de l’éducation.

    Deb Lotan est fâchée. Les huit années de règne républicain au Michigan ont porté un coup dur aux écoles publiques, selon elle. Dans les faits, la plupart des familles qui en ont les moyens envoient leurs enfants au privé ou dans les #écoles_à_charte — des écoles financées par les fonds publics, mais qui ne relèvent pas des commissions scolaires.

    Le gouverneur républicain sortant, Rick Snyder, a tout fait pour favoriser l’éclosion des écoles à charte, fait valoir le MEA. À commencer par éliminer les limites au financement de ces écoles hybrides, dont certaines font des profits. Les conditions de travail des enseignants du secteur public ont aussi souffert. Gel salarial, hausse des primes d’assurance maladie, dégradation des conditions de retraite…

    « Les républicains gouvernent pour les riches. Les élèves démunis ou handicapés et leurs enseignants écopent en se retrouvant dans des classes difficiles de l’école publique », dit Deb Lotan.

    Maternelle 4 ans
    Gretchen Whitmer, candidate démocrate au poste de gouverneur de l’État (qui devance son adversaire républicain Bill Schuette), incarne la gauche progressiste qui promet de « redonner ses lettres de noblesse à l’#école_publique ». À la rentrée scolaire, elle a accompagné une enseignante qui allait acheter — de sa poche — des fournitures pour ses élèves démunis du comté de Jackson. Facture : 84 $ de papier, crayons, gommes à effacer et cartables.

    Le programme de Whitmer éveille des souvenirs de la campagne électorale québécoise : maternelle 4 ans pour tous (ça, c’est socialiste, du moins au Michigan !), investissements dans les infrastructures scolaires, hausse des salaires des enseignants et embauche de professionnels pour soutenir les profs en classe.

    Mais on est ici aux #États-Unis : la présence d’armes à feu en classe est au coeur de la campagne. Dans le 20e district, le sénateur #républicain sortant (au Parlement de l’État du Michigan) veut armer le personnel. Son opposant démocrate, le prof Matt Koleszar, s’oppose à la présence d’armes dans les écoles.

    « Les commissions scolaires n’en veulent pas, les enseignants n’en veulent pas, les gestionnaires n’en veulent pas, mais surtout les enfants et leurs parents n’en veulent pas », a déclaré Koleszar dans le journal interne de la MEA.

    Des armes dans les écoles. Cette fois, pas de doute : on est bel et bien aux États-Unis, et non au Québec.

  • Comme je suis bloqué par jonkheer depuis fort longtemps je peu pas commenter les commentaires sur ses blagues sur les dyslexiques et les viols alors je le fait ici .
    https://seenthis.net/messages/718631
    Je remet le commentaire qui me fait réagir ;

    Marie-Lou Chatel :
    Risible, avec tout ce qu’il ingurgite par jour en vin et alcool, il y a longtemps que le kiki est rikiki, avec la langue peut-être...C’est tout de même saisissant toutes ces femmes qui soudain se souviennent avoir été violées par des hommes toujours (très) riches - et donc solvables - et célèbres ...Bon ! Je retourne à mes occupations.... :-))

    @marie_lou Le viol c’est pas obligatoirement avec un penis, le définition légale parle de « tout acte de pénétration » ca veut dire qu’un doigt, un objet suffit et que Depardieu puisse bander ou pas c’est pas le problème.
    Pour tes soupçons de mensonges de la part des accusatrices, est-ce que tu connait des noms de victimes de viol qui se sont enrichie en France en passant par les tribunaux ? On est pas aux USA, il y a pas des millions en dommages et intérêts, seulement éventuellement une condamnation de l’agresseur (très très rare entre 2 et 5% des plaintes https://www.bastamag.net/En-France-moins-de-2-des-affaires-de-viols-aboutissent-a-une-condamnation- ) et une humiliation publique de la victime y compris par tes soins.

    Avec le peu d’info qu’on a dans les journeaux, spontanément tu blâme la plaingante et tu innocente l’accusé. Sans aucun élément, tu prend parti non seulement contre une femme dont tu ignore tout, mais tu en profite pour jetter le discredit sur les femmes qui dénoncent des agressions contre des hommes puissants ("toutes ces femmes qui soudain ..."). Je te conseil de lire sur le stress post-traumatique pour que tu comprenne ce qui provoque ces plaintes « soudaines » et parfois longtemps après les faits. https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2018-l-amnesie-traumatique.pdf

    Pour ta remarque tu la richesse des accusés, c’est un peu normal que seuls les cas d’hommes riches et puissants soient médiatisé, les 150000 agressions sexuelles par an commises en France ne sont pas toutes l’objet d’une médiatisation. La presse ne s’interesse qu’aux cas impliquant des célébrités.

    Sur les fausses accusations , Les études sur les fausses accusations faites en Angleterre, disent qu’il y en a autour de 2% à 8% des plaintes, c’est très peu mais ca en fait quant même un peu.
    Par contre se servir de ces cas minoritaires pour traiter de menteuses cupides les 95% des victimes c’est pas une démarche neutre, c’est une démarche qui perpétue les intérêts des violeurs et agresseurs sexuels. Même si c’etait plus que 5%, mettons 20%, ca reste de toute façon minoritaire vu la galère de porter plainte (va voire paye ta police pour les témoignages de comment les flics traitent les femmes qui viennent porter plainte https://seenthis.net/messages/716099 ), partir du principe que les victimes sont des maitresses chanteuses ca reste l’expression d’un parti pris pro-violeurs.

    Ici un article fait le point sur la culture du viol
    https://seenthis.net/messages/523508

    1) Qu’est-ce que la culture du viol ?
    La culture du viol est un concept féministe utilisé pour caractériser une société (la nôtre) où le viol, l’agression sexuelle et le harcèlement sexuel sont banalisé.e.s, voire encouragé.e.s. Une telle société crée un climat propice au contrôle du corps des femmes par les hommes. Voici certains de ses présupposés et conséquences :

    · Le viol est fréquent et banalisé, et ce, même si on prétend que le viol est un crime grave (double discours)

    · Les victimes de viol sont blâmées (victim blaming)

    · Les victimes de viol ne sont pas crues

    · Les stéréotypes sur le viol sont très présents

    · Le système exige des victimes de viol qu’elles rapportent le crime, tout en leur fournissant un processus hostile

    · Le viol est encouragé subtilement (ou pas) dans la culture populaire

    · Les violeurs sont glorifiés, ou du moins excusés (notamment, en raison de leur statut)

    · L’habillement et la présentation des femmes et des petites filles est contrôlé

    · Un sentiment d’insécurité est cultivé chez les femmes relativement aux inconnus et au monde extérieur (malgré que 80% des agresseurs soient connus de leur victime)

    · Les femmes ont la responsabilité de prévenir le viol

    · Beaucoup, beaucoup de personnes ignorent ce que signifie le consentement...

    #culture_du_viol #sexisme #vitctime_blaming

    • Sur les fausses allégations voire ceci :

      Alors, comprenez : je suis fais partie des statistiques de “fausses accusations de viol”. Lorsqu’ils ont écrit leurs rapports et ont envoyé les nombres au département de la justice pour compiler les informations, j’y suis inscrite comme une menteuse, une fausse accusation, même si aucune plainte n’a été portée à mon égard. (Je ne sais pas si c’est parce qu’ils ne pensaient pas pouvoir me faire un procès, ou parce qu’ils ne voulaient pas faire un procès à une fille de flic.) Et vous savez quoi ? Je ne suis pas la seule. C’est horrifiant, le nombre de femmes que j’ai rencontrées en groupes d’entraide et à des réunions d’activistes qui partagent des expériences très similaires. Elles aussi, elles sont des statistiques de fausses accusations de viol. Nous avons toutes été violées.
      Alors gardez cela en tête, lorsque vous citez le nombre de 6-8%, les statistiques de “fausses accusations”. Je sais qu’on doit se fier aux informations qu’on a, et j’utilise aussi cette statistique lorsque je discute de ça. Mais je me souviens toujours que ce nombre n’est certainement pas une représentation exacte. (Peut-être qu’elle devrait toujours être accompagnée d’un astérisque ?)
      S’il vous plaît, souvenez-vous de mon histoire lorsque vous voyez des statistiques de “fausses accusations de viol”. Souvenez-vous de mon amie, qui a avoué une fausse accusation dans le but de garder ses prestations d’ancien combattant après avoir été réformée (le bon pote de son violeur et supérieur direct a traité l’affaire ; un acquittement était inévitable). Souvenez-vous de cette femme d’âge moyen que j’ai rencontrée, encore traumatisée, qui, adolescente, s’est rétractée lorsque son violeur (et beau-père) a menacé de tuer sa famille. Et les nombreuses, nombreuses autres, toutes inconnues, toutes oubliées - même dans les strictes statistiques, qui sont souvent le seul testament de nos expériences. Au lieu de cela, nos histoires, nos traumatismes, sont utilisés pour stigmatiser et traumatiser davantage les nouvelles victimes. Ça me rend malade de savoir que les masculinistes peuvent prendre nos nombres et les utiliser pour justifier leur “ces salopes mentent, comme d’hab”. Je ne peux pas trouver les mots tant c’est dévastateur.

      http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/104337680803/alors-comprenez

      et le texte de Crèpe Georgette
      http://www.crepegeorgette.com/2014/10/13/fausses-allegations-viol

      La réalité autour des fausses accusations de viol

      En Angleterre, un rapport du Crown Prosecution Service relève qu’il y a eu 5651 procès engagés pour viol déposées entre 2011 et 2012 et 35 pour de fausses allégations de viol. Il y a eu au départ 121 personnes accusées de fausses accusations et sur ces 121 personnes, 35 ont été poursuivies. On constate que face à l’important nombre de personnes poursuivies pour viol, seul un très petit nombre de personnes est poursuivie pour avoir menti.La plupart des cas où les personnes étaient poursuivies pour avoir menti étaient des personnes très jeunes souvent vulnérables : 8% avaient moins de 16 ans. 13%entre 16 et 17 ans et 30% entre 18 et 21 ans.
      Le British Home Office sponsorisa une enquête sur les 348 cas de viol durant les 3 premiers mois de 1985. 8.3% furent déterminés comme faux.
      Une autre étude menée en 2005 souligna que 8% des accusations étaient fausses. les chercheurs remarquèrent que de nombreux préjugés de la part des policiers les avaient amenés à classer des affaires (victime ivre ou droguée, malade mentale etc). En retravaillant sur les cas, ils tombèrent à 2.5% de fausses déclarations.
      Une étude américaine de 2008 révisée en 2013 tend à démontrer qu’il y aurait entre 2 et 8% de fausses allégations. Sur les 2059 cas collectés par les services de police et de justice, 7% (240 cas) étaient faux.
      Une étude de 2010 menée auprès d’une université américaine en étudiant les archives de la police de l’université sur 10 ans, entre 1998 et 2007 révèlent que 5.9% des accusations étaient fausses.
      Une étude australienne a été menée sur 850 cas de viol : 2.1% étaient faux.
      Une étude menée par Theilade et Thomsen en 1986 à l’Institut de médecine légale de Copenhague entre 1981 et 1985 montrent qu’on oscille entre 1.5% et 10% de fausses déclarations.

      Une enquête, constatée rapportée, menée par Eugène Kanin en 1994 a étudié les plaintes pour viol dans une ville du midwest américain ; sur 109 étudiés, 40% seraient faux. De nombreuses études contradictoires ont montré que seuls les policiers avaient jugé de la véracité des témoignages sans que Kanin réétudie leurs critères pour classer une affaire. La proposition de faire passer les victimes au polygraphe peut, aussi, les intimider et les pousser à se rétracter. Kanin le dit lui même "Rape recantations could be the result of the complainants’ desire to avoid a « second assault » at the hands of the police. " (la rétractation peut être dû au désir de la plaignante d’éviter « un deuxième viol » de la part de la police).

      Des accusations de viol ont été jugées fausses car la victime était soûle ou droguée, avait tardé à porter plainte, avait omis des détails, ou était mentalement déficiente ou souffrait d’une maladie mentale. La sexualité de la victime, son passé avec celui qu’elle accuse sont aussi des éléments à charge pour dire qu’une accusation est fausse. Un manque de preuve peut aussi servir à déclarer qu’il y a eu mensonge.

      Une fausse accusation n’est pas le fait de ne pouvoir prouver qu’il y a eu viol. Une fausse accusation de viol sera avérée si et seulement on peut prouver qu’il n’y a pas eu viol.

    • @mad_meg Je n’ai pas de leçons à recevoir de toi.
      « Je crois qu’on a le droit de rire de tout. Mais rire avec tout le monde, ça, peut-être pas. Le rire est un exutoire et je ne comprends pas qu’on dise qu’il ne faut pas rire de ce qui fait mal . Ça fait moins mal quand on en a ri. » Pierre Desproges.

    • @mad_meg merci de nous amener à réfléchir sur notre soumission commune (les hommes comme les femmes) à la #culture_du_viol. Ces principes éducatifs de merde nous ont été si profondément entrés dans la chair que même des jeunes femmes peuvent ne pas se rendre compte qu’elles participent à glorifier les prédateurs sexuels et à humilier les victimes de viol.

      @marie_lou, je ne te connais pas, mais le fait de tenir de tels propos témoigne d’une certaine immaturité, en tout cas j’espère que tu es jeune ! Je vais donc y aller mollo pour que tu puisses relire sans animosité ce qu’a écrit @mad_meg et peut-être les propos que nous avons sur seenthis, sur le tag #féminisme. Ne rejette pas ces propositions en pensant que tu as de meilleures occupations, il me semble que c’est d’abord à toi que cela va servir et pendant longtemps :)

    • Bien bien, j’ai fait un gros effort, je me suis farcie Badinter :)
      Pauvre Elisabeth Badinter qui nage en pleine confusion, elle se pose en experte du harcèlement sexuel lorsqu’on lui parle des mouvements #metoo & Co, fait cet amalgame curieux et le dénonce dans le même temps, faudrait savoir de quoi on parle effectivement. Elle distribue les bons points, ce qu’il faut ou pas faire, mais surtout ne pas dénoncer, c’est mal, juste témoigner ça va suffire (scandaleux quand on connait les difficultés à porter plainte pour viol). Peu après elle hiérarchise le harcèlement en 3 catégories de lieu (public/travail/intime) comme si celui de la sphère intime n’était pas le plus dangereux pour les femmes. Comme si elle ne considère à aucun moment le sexisme comme systémique, elle tient un discours où « chaque femme est différente, chaque homme est différent » ce qui évite d’évoquer la #culture_du_viol ou le #patriarcat.
      Et pour finir, voila le #backslash avec le #blame_the_victim soit l’accusation du « discours victimiste des victimes » et descente direct vers « Les femmes ne sont pas des anges … les femmes sont aussi des harceleuses » "j’ai même entendu des femmes qui se plaignent de leur patronne."

      Elle n’a pas l’excuse de l’âge, parce qu’après tout, elle a toujours tenu ce discours accusateur contre les femmes (capture d’écran au-dessus) . Ici encore elle veut diviser les femmes. C’est très symptomatique que le terme « les femmes » l’irrite alors que pour beaucoup de féministes c’est le terme « la femme » qui est insupportable.
      Cette distinction individualistes entre les femmes qu’elle voudrait effectuer « car certaines femmes aiment se faire siffler dans la rue » lui permet d’éviter de parler du soutien du capitalisme au patriarcat, du système d’asservissement dans lequel LES femmes sont maintenues. Elle est même incapable de considérer si il faut ou non légiférer sur une question féministe et répond qu’elle ne sait pas, comme si encore une fois la réponse ne devait surtout pas venir du politique.

      Je ne sais sincèrement pas comment on peut l’écouter en trouvant constructif ce qu’elle dit, à part en rideau de soutien au patriarcat.

    • T’est bien courageuse @touti , @Marie-Lou n’a probablement lu aucun lien que j’ai fournis.

      @marie_lou Si tu m’interpelle et que tu me propose de débattre c’est pas possible que tu me bloque par ailleurs. https://seenthis.net/messages/719014
      Quand je suis bloqué je ne peu pas te répondre. J’ai pas spécialement envie de débattre avec toi, j’ai du travail et c’est pas interessant ce que tu dit sur la bite de Depardieu ou sur la vénalité des femmes. Je réagit seulement à tes propos misogynes et anti-féministes car ca me heurte en tant que femme. Je te bloque pas aujourd’hui au cas ou tu veuille répondre encore ici, mais je vais bientôt faire comme toi tu l’a deja fait.
      Sur ce bonne journée

    • Même chose que @mad_meg ! @marie_lou tu fais semblant de vouloir débattre avec moi et dans le même temps tu me bloques ? J’en conclus que tu es incapable de défendre les propos que tu tiens et qu’il vaut mieux que tu t’isoles pour t’en rendre compte par toi même.

    • Cette manie de coller des étiquettes sur tout le monde, beaucoup trop à droite, trop libéral, trop directrice...
      Si je vous ai bloqué, ce n’est pas, par malhonnêté. D’abord, c’est mon droit. Je ne supporte pas l’intolérance, je ne supporte pas non plus le féminisme de la troisième vague qui tire sur tout ce qui n’est pas d’accord avec elles.
      Juger les autres parce qu’elles ne parlent pas comme vous, n’utilisent pas les mêmes terminologies féministes, n’aident pas la cause.
      @mad_meg Tu me demandes la nuance ?
      Je suis pour défendre les intérêts spécifiques des femmes avec les hommes plutôt que contre eux, et en faisant passer le réel avant l’idéologie. Certaines y arrivent très bien, même en ayant vécu des situations pénibles, je suis fière d’en faire partie.
      Le féminisme victimaire, paranoïaque, obsédé par la théorie du genre et sa lecture patriarcale de la société, profondément sexiste. NON MERCI ! Avec ce féminisme, il n’y a plus de revendications d’une place égalitaire dans notre société, vous choisissez de déshumaniser, d’intimider et d’abuser des hommes en raison de vos propres insécurités.
      Donc en tant que femme, je ne me reconnais pas du tout dans ces discours. Je dois être d’une autre génération ou anti féministe... et donc, forcement voué aux gémonies.
      Ce sera ma dernière intervention, je n’ai plus de temps à perdre avec ces débats stériles et stupides. @touti

    • @marie_lou tu es gentille de faire la démonstration que tu te prends les pieds dans ton propre tapis. Tu apparais maintenant comme une gamine inculte et fière d’être aussi une conservatrice acariâtre. Revendiquer d’être antiféministe, hihi, excellent. Bon vent :)

    • Le seen à l’origine de cette discussion a été supprimé par @philippe_de_jonckheere et il explique pourquoi il l’a supprimé
      https://seenthis.net/messages/718977
      Pour la fonction du bloquer/débloquer sur Seenthis, indispensable à bon escient, pour ne pas se laisser submerger où couper court à la conversation et aussi censurer. J’en ai bloqué 2 ou 3 pour la première raison ou ne plus les suivre, ce qui est plus soft. Bloqué @touti (et réciproquement) une fois pour des broutilles. Merci @touti d’avoir résumé l’extrait de La Grande Librairie proposé par @marie_lou , j’ai essayé de me le fader au réveil et je suis un peu plus convaincu que madame Badinter est une #philosophe_sénile.
      Le flot de @mad_meg et ses nombreux seen sur le viol, le féminisme, les violences sexistes, le mégérisme... peut paraître rébarbatif pour certains·es mais pour un mec comme moi il est roboratif et m’évite de penser avec ma bite. J’ai bien quelques copines et des échanges avec elles au sujet de toute cette violence mais c’est plus construit avec @mad_meg et pertinent car je peux lire, relire, réfléchir et admirer ses dessins qui parlent beaucoup aussi.
      Merci mesdames et merci @seenthis

      https://www.heyheyhey.fr/fr/events

    • Merci @vanderling j’avais pas vu la réponse sur la dyslexie. J’ai pas mon mot à dire vu que je suis bloqué et de toute façon c’est comme je disait des le début : c’est le commentaire misogyne de Marie lou qui m’a fait réagir et j’ai expliqué longuement pourquoi. J’ai pas demander la censure du message d’origine et j’ai copié la partie sur laquelle je réagissait et j’ai bien fait vu que l’histoire a été ré-écrite. Sinon je pense que ça serait bien d’en rester là. Je vais bloqué Marie lou vu qu’elle a pu répondre et que je vais éviter de la lire dirénavant.
      Bonne fin de journée

    • Aretha Franklin, respect éternel
      Jacques Denis, Libération, le 16 août 2018
      http://next.liberation.fr/culture/2018/08/16/aretha-franklin-respect-eternel_1672542

      La reine de la soul est morte ce jeudi à 76 ans. De l’église de son père au sommet des charts, sa voix a inscrit dans la légende des dizaines de tubes et porté haut les causes du féminisme et des droits civiques.

      « J’ai perdu ma chanson, cette fille me l’a prise. » Quand il découvre Respect, une ballade qu’il a écrite pour son tour manager Speedo Sims, Otis Redding ne peut que constater les faits face à Jerry Wexler, le pape de la soul music au label Atlantic. Ce jour-là, le chanteur sait que le titre paru deux ans plus tôt, en 1965 sur l’imparable Otis Blue, lui échappe. Pas sûr en revanche qu’il puisse se douter alors que ce hit fera danser des générations entières, porté par la voix de la papesse soul. Combien de soirées où cet hymne au féminisme débridé aura fait se lever toutes les femmes et filles, prises d’un doux délire  ! « La chanson en elle-même est passée d’une revendication de droits conjugaux à un vibrant appel à la liberté. Alors qu’Otis parle spécifiquement de questions domestiques, Aretha en appelle ni plus ni moins à la transcendance extatique de l’imagination », analysera Peter Guralnick, l’auteur de la bible Sweet Soul Music.

      Enregistrée le jour de la Saint-Valentin, la version d’Aretha Franklin, morte jeudi à 76 ans, est effectivement bien différente de celle du « Soul Father », qui vantait les mérites de l’homme allant au turbin et méritant de fait un peu de respect en retour. La jeune femme se permet d’y glisser quelques saillies bien senties  : « Je ne te ferai pas d’enfant dans le dos, mais ce que j’attends de toi, c’est du respect. » Le tout boosté par un chœur composé de ses sœurs Erma et Carolyn qui ponctue de « Ooh  ! » et « Just a little bit », donnant à l’histoire les faux airs d’une conversation complice entre femmes. Et de conclure par un tranchant  : « Je n’ai besoin de personne et je me débrouille comme une grande. » La suite, tout du moins d’un point de vue artistique, donnera raison à celle qui devint ainsi pour la postérité tout à la fois l’une des égéries des droits civiques et la visionnaire pythie d’une libération des mœurs.
      Dix-huit Grammy Awards

      « Cette chanson répondait au besoin du pays, au besoin de l’homme et la femme de la rue, l’homme d’affaires, la mère de famille, le pompier, le professeur – tout le monde aspire au respect. La chanson a pris une signification monumentale. Elle est devenue l’incarnation du "respect" que les femmes attendent des hommes et les hommes des femmes, le droit inhérent de tous les êtres humains », analysera-t-elle a posteriori dans son autobiographie, Aretha : From These Roots.

      Sa reprise de Respect n’était pas le premier succès de la native de Memphis. D’ailleurs, à l’époque, ce ne sera que le deuxième 45-tours de son premier album sous pavillon Atlantic, précédé par I Never Loved a Man (the Way I Love You) qui donne son titre à ce disque. Mais avec ce tube, bientôt suivi d’une quantité d’autres, elle se hisse vers des sommets à hauteur des mâles blancs qui dominaient l’époque. Coup double aux Grammy 1968 – les premiers d’une très longue série, dix-huit au total –, la chanson truste les charts pop, quatorze semaines au top des ventes afro-américaines où la concurrence est alors plutôt sévère, et intronise la « Soul Sister » (surnom emprunté à son précédent disque) en reine du genre  : « Queen of Soul », pas moins. Elle ne sera jamais détrônée.

      Pourtant l’album enregistré entre Muscle Shoals, l’usine à tubes d’Alabama, et New York, où elle dut se replier avec quelques musiciens sudistes, fut accouché dans la douleur, tel que relaté par un autre biographe émérite d’Aretha Franklin, le Français Sebastian Danchin (Portrait d’une natural woman, aux éditions Buchet Chastel). Toujours est-il que le 28 juin 1968, elle fait la une de l’hebdomadaire Time  : un simple portrait dessiné d’elle, discrètement barré d’un explicite The Sound of Soul. Cette année-là, elle est juste derrière Martin Luther King en termes de ­notoriété.

      Atteinte d’un cancer et officiellement rangée des hits depuis début 2017, la grande prêcheuse du respect est morte cinquante ans plus tard à Détroit, à 76 ans, devenue pour l’éternité celle dont un président des Etats-Unis (pas le moins mélomane, Barack Obama) a pu dire  : « L’histoire américaine monte en flèche quand Aretha chante. Personne n’incarne plus pleinement la connexion entre le spirituel afro-américain, le blues, le r’n’b, le rock’n’roll – la façon dont les difficultés et le chagrin se sont transformés en quelque chose de beau, de vitalité et d’espoir. »
      Premier disque

      Avant d’en arriver là, tout n’était pas écrit d’avance pour cette fille de pasteur, née le 25 mars 1942 dans le Sud profond, où la ségrégation fait force de loi. Grandie dans le giron de ce père homme de foi, Aretha Louise Franklin trouve sa voix à l’église, comme souvent. Elle a pour premier modèle son paternel, personnalité aussi sombre à la maison qu’auréolée de lumière sur l’estrade  : le pasteur Clarence LaVaughn Franklin enregistre et publie ses gospels sur la firme Chess, fréquente les stars (Sam Cooke, Jackie Wilson, Art Tatum…), enchaîne les tournées, au risque de délaisser le foyer où les enfants se débrouillent comme ils peuvent. D’autant que leur mère, Barbara Siggers, « immense chanteuse gospel » selon la diva Mahalia Jackson, a quitté le foyer au lendemain des 6 ans d’Aretha.

      Sept années plus tard, l’adolescente grave son premier disque, avec le chœur de la New Bethel Baptist Church, le sanctuaire au cœur du ghetto de Detroit où son père célèbre sa mission sur Terre. L’année qui suit, elle accouche d’un premier enfant, suivant là encore les traces du prédicateur, par ailleurs fornicateur à ses heures  : une des demi-sœurs de la jeune Aretha est le fruit de relations illicites avec une paroissienne de 13 ans  !
      Ferveur inégalée

      Avant 18 ans, Aretha a déjà deux enfants. Autant dire un sérieux handicap pour qui entend faire carrière en musique. C’est pourtant la même, certes délestée des bambins qui se retrouvent chez mère-grand Rachel, qui est castée par le talent-scout John Hammond. Elle a 19 ans quand elle débarque à New York pour intégrer l’écurie Columbia, où la future Lady Soul – autre surnom absolument pas usurpé – est censée suivre le sillon creusé par Lady Day, la femme au chihuahua Billie Holiday. Las, l’histoire ne se répète jamais, et malgré d’indéniables talents et de petits succès dont un bel hommage à Dinah Washington, une de ses références avouées, et un recommandable Yeah où elle tente déjà de faire siennes quelques rengaines empruntées à d’autres, celle qui sera plus tard la première femme à rejoindre le Rock’n’roll Hall of Fame ne parvient pas à se distinguer dans le jazz. Jusqu’à ce qu’elle franchisse le Rubicon, en passant chez Atlantic où, outre Jerry Wexler, elle trouve en Arif Mardin un directeur musical à son écoute.

      « Quand je suis allée chez Atlantic Records, ils m’ont juste assise près du piano et les tubes ont commencé à naître. » Il ne faudra jamais oublier qu’à l’instar d’une Nina Simone, Aretha Franklin était aussi une formidable pianiste. La liste des classiques enregistrés en moins de dix ans donne le tournis  : Baby I Love You, (You Make Me Feel Like) A Natural Woman, Think, (Sweet Sweet Baby) Since You’ve Been Gone, Chain of Fools, Until You Come Back to Me… Entre 1967 et 1974, la porte-voix d’une communauté chante ou déchante l’amour, en mode énervé ou sur le ton de la confidence sur oreiller, portée par des arrangements luxuriants ou dans ce dénuement propre à magnifier les plus belles voix sudistes (de Wilson Pickett à Sam & Dave). Dans cette série qui ressemble à une irrésistible ascension, chacun a ses favoris  : Call Me, par exemple, pas forcément le plus gros succès, demeure une ballade pour l’éternité où elle fait valoir toute la classe de son toucher sur les noires et ivoire. A moins que ce ne soit I Say a Little Prayer, le cantique écrit par Burt Bacharach et Hal David pour Dionne Warwick (qui se le fera chiper), tout en légèreté laidback. Qu’elle flirte volontiers avec la pop, reste fidèle à l’esprit de la soul ou mette le feu au temple frisco rock Fillmore West dans un live mémorable avec le terrible saxophoniste r’n’b King Curtis, son directeur musical assassiné quelques mois plus tard, la voix d’Aretha Franklin transcende toujours les sacro-saintes chapelles avec une ferveur inégalée. Celle héritée du gospel, la genèse de tout, auquel elle rend un vibrant hommage en 1972 avec Amazing Grace, un office avec le révérend James Cleveland qui devient le premier disque du genre à réussir la jonction avec le public profane.

      La série va pourtant s’arrêter au mitan des années 70, alors que Jerry Wexler s’apprête à quitter la maison mère pour rejoindre Warner Bros. A Change Is Gonna Come, pour paraphraser la superbe complainte qu’elle a empruntée à Sam Cooke dès 1967. Le disco triomphe, et bientôt le rap qui saura lui rendre hommage, à l’image de Mos Def revisitant One Step Ahead ou de Lauryn Hill s’investissant dans The Rose Is Still a Rose. Orpheline de son mentor, Franklin elle-même quitte en 1980 Atlantic pour Arista. La chanteuse ne s’en remettra pas, alors même qu’elle parvient à toucher un public rajeuni en étant au générique des Blues Brothers. Elle y chante en femme de ménage (mais chaussée de mules en éponge roses  !) Think, hymne à la liberté et à la féminité affirmée haut et fort (encore).

      Ombre d’elle-même

      La scène d’anthologie marque les esprits, mais dans la vraie vie, Aretha Franklin n’aspire qu’à des productions de plus en plus pompières, qui masquent par leur outrance l’essentiel  : ses exceptionnelles qualités d’interprète. Les interventions de jeunes musiciens comme Marcus Miller ou Narada Michael Walden n’y font rien, même si avec ce dernier elle parvient une nouvelle fois à toucher furtivement la place de numéro 1 des charts r’n’b.

      Si elle se fait rare en studio, si elle ne marque plus l’histoire de la musique, elle n’en demeure pas moins une icône pour les nouvelles générations. George Michael s’adonne ainsi à un duo – une spécialité de la diva, qui sans doute trahissait déjà un réel manque de renouvellement – avec celle qu’il considère comme une influence majeure. Toutes les chanteuses de nu soul prêtent allégeance à la première dame, qui de son côté s’illustre dans la rubrique mondanités. Elle traverse ainsi les années 90 en ombre d’elle-même, caricature de ses grands millésimes, qu’elle fructifie. Elle n’en reste alors pas moins une figure que l’on met aisément en couverture, affichant des looks pas toujours raccords, et au premier rang des chanteurs de tous les temps selon Rolling Stone.

      De come-backs avortés en retours guettés par des fans toujours en demande, rien n’y fait. La star, rentrée vivre à Detroit, attise pourtant les désirs et envies des jeunes producteurs : André 3000 d’Outkast et Babyface mettent même un album en chantier, alors que l’année d’après, en 2014, le festival de jazz de Montréal la fait remonter sur scène. Longue robe blanche, cheveux blonds, elle assure le show.

      Trois ans plus tard, elle est encore en blanc, mais considérablement amaigrie, pour un gala au profit de la fondation Elton John, à New York. Plus que de résurrection, cela sonne comme un concert d’adieux. Néanmoins, on gardera plutôt en souvenir le dernier grand moment d’une carrière hors norme de cette chanteuse  : le 6 décembre 2015 lors des prestigieux Kennedy Center Honors, elle entre en scène en manteau de fourrure, voix aussi sûre que son doigté au piano, pour interpréter (You Make Me Feel Like) A Natural Woman devant le couple Obama, auquel elle avait déjà fait l’honneur de chanter lors de son investiture en 2009. Comme la révérence d’une voix pas ordinaire, en tout point populaire.

      Jacques Denis

    • « Aretha Franklin a chanté son époque, avec son époque, et pour son époque »
      Isabelle Hanne, Libération, le 16 août 2018
      http://www.liberation.fr/planete/2018/08/16/aretha-franklin-a-chante-son-epoque-avec-son-epoque-et-pour-son-epoque_16

      Daphne Brooks, professeure d’études Afro-américaines à l’université Yale, revient sur la figure d’Aretha Franklin et sa place dans l’histoire musicale et nationale.

      Daphne Brooks, 49 ans, professeure d’études afro-américaines à l’université Yale, écrit sur la question raciale, le genre et la musique populaire. Elle a ­notamment travaillé sur le parcours d’Aretha Franklin pour son ­livre Subterranean Blues  : Black Women and Sound Subcultures (à paraître) et a donné plusieurs conférences sur la Queen of Soul, qu’elle a rencontrée à l’occasion d’une lecture à Princeton qui lui était dédiée. Elle s’intéresse ­particulièrement aux moments où les artistes Afro-Américaines se retrouvent à la croisée entre les ­révolutions musicales et la grande histoire nationale, Aretha Franklin étant la figure ty­pique de ces intersections.
      Que représente Aretha Franklin pour vous  ? Quels sont vos ­premiers souvenirs d’elle  ?

      J’ai grandi dans les années 70 en Californie, dans une famille qui écoutait de la musique en permanence alors qu’elle avait déjà acquis le statut de « Queen of Soul ». Elle a toujours été omniprésente dans mon monde.
      Comment est-elle devenue l’un des objets de vos recherches  ?

      La musique d’Aretha Franklin, c’est le son de la conquête des droits ­civiques, du Black Power, ce ­mélange de joie, de blackness, ce sens de la fierté, notre héritage afro-amé­ricain. Elle a su trans­mettre cette beauté intérieure dans ses chansons.
      Quels sont les liens entre Aretha Franklin et le mouvement de lutte pour les droits civiques  ?

      Ils sont nombreux. Son père, C.L. Franklin, était ce pasteur très célèbre à Detroit et son église, la New Bethel Baptist Church, un haut lieu du combat pour les droits civiques. Il galvanisait un public noir à travers ses sermons diffusés à la radio pendant les années 50 [puis commercialisés sur disque, ndlr]. Il accueillait Martin Luther King lors de ses séjours à Detroit. Aretha Franklin a d’ailleurs accompagné ce dernier à plusieurs manifestations et chanté lors de ses funérailles. Mais cette connexion ne se limite pas à ces liens familiaux. Sa musique, elle aussi, s’inscrit dans ce contexte historique. Il y a, bien sûr, son ADN gospel. Et pas seulement  : Respect, la chanson écrite par ­Otis Redding mais réinterprétée par Franklin en 1967, une année pivot [l’année du « Long, Hot Summer », une série d’émeutes raciales], est devenue instantanément un hymne des droits civiques, de l’émancipation des Noirs, du Black Power et du mouvement féministe. Trois ans plus tôt, en 1964, elle avait déjà ­enregistré Take a Look, dont les paroles avaient fortement résonné lors du « Freedom Summer », cet été où des centaines d’étudiants ont risqué leur vie pour inscrire des Noirs sur les listes élec­torales du Mississippi [« Lord, what’s happening / To this human race  ? / I can’t even see / One friendly face / Brothers fight brothers / And sisters wink their eyes […] / Just take a look at your children / Born innocent / Every boy and every girl / Denying themselves a real chance / To build a better world. »] Dans sa musique elle-même, elle a su articuler ce chagrin et ce regard sur l’humanité si propre à la soul music.
      Vous dites qu’elle n’a pas seulement été une voix des droits ci­viques, comme Nina Simone, mais qu’elle a également eu un impact sur le féminisme afro-américain  ?

      Aretha a chanté son époque, avec son époque, et pour son époque. Avec des chansons comme Natural Woman, elle s’est aussi exonérée d’une certaine image pour se ­connecter au mouvement féministe moderne, au féminisme noir. Très tôt dans sa carrière, elle s’est donné le droit de chanter les tourments émotionnels des Afro-Américaines avec tellement de genres musicaux différents  : c’était son appel à l’action, à l’émancipation des Noires aux Etats-Unis. Elle a chanté la ­bande-son complexe de la femme noire qui se réinventait. Elle montre que cette dernière peut être un ­sujet doué d’émotions complexes, d’une volonté d’indépendance… Toutes ces choses qui ont été si longtemps refusées aux Afro-Américains aux Etats-Unis. Elle a vraiment été dans la droite ligne du Black Power  : désormais, les Noirs montrent qu’ils n’ont pas besoin de s’excuser d’exister.
      Elle a aussi été cette icône aux tenues extravagantes, luxueuses, en perruque et fourrure. Peut-on dire qu’elle a participé à façonner une certaine féminité noire  ?

      Oui, mais comme d’autres activistes ou artistes noires, telle Diana Ross par exemple, qui ont en effet développé cette image de la beauté noire glamour, somptueuse. Mais elle a également montré, dans les années 70, une image plus afrocentriste, avec des tenues plus sobres et une coiffure afro.
      A bien des égards, Aretha Franklin est une synthèse des Afro-Américains...

      Elle est née dans le Sud, à Memphis (Tennessee), mais elle a grandi dans le Nord, à Detroit, dans le Michigan. Sa famille a fait comme des millions d’Afro-Américains au milieu du XXe siècle  : ils ont déménagé du Sud vers le Nord, ce phénomène qu’on appelle la Grande Migration [de 1910 à 1970, six millions d’Afro-Américains ont émigré du sud des Etats-Unis vers le Midwest, le Nord-Est et l’Ouest, pour échapper au racisme et tenter de trouver du travail dans les villes indus­trielles]. Elle a aussi su faire la synthèse ­entre tous les genres musicaux afro-américains, de la soul au r’n’b, de la pop au jazz. Aretha Franklin fait partie, fondamentalement, de l’histoire des Noirs américains. Elle appartenait à cette génération d’Afro-Américains qui a sondé l’identité noire, qui venaient du Nord comme du Sud, urbains comme ruraux, passionnés de jazz, de blues, de r’n’b et de pop. Le tout en se battant pour faire tomber les murs de la ­culture Jim Crow [les lois qui organisaient la ségrégation raciale] à travers l’agitation sociale et la performance artistique.
      Isabelle Hanne correspondante à New York

  • Rivers in the Sky: How Deforestation Is Affecting Global Water Cycles - Yale E360
    https://e360.yale.edu/features/how-deforestation-affecting-global-water-cycles-climate-change

    Every tree in the forest is a fountain, sucking water out of the ground through its roots and releasing water vapor into the atmosphere through pores in its foliage. In their billions, they create giant rivers of water in the air – rivers that form clouds and create rainfall hundreds or even thousands of miles away.

    But as we shave the planet of trees, we risk drying up these aerial rivers and the lands that depend on them for rain. A growing body of research suggests that this hitherto neglected impact of deforestation could in many continental interiors dwarf the impacts of global climate change. It could dry up the Nile, hobble the Asian monsoon, and desiccate fields from Argentina to the Midwestern United States.

    #forêt #déforestation #climat #sécheresse #eau

  • Black Blocs : de Macron au capitalisme, les raisons de la colère
    Christian Losson , Willy Le Devin et Laure Bretton, Libération, le 2 mai 2018
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/02/black-blocs-de-macron-au-capitalisme-les-raisons-de-la-colere_1647382

    « Qui nous sommes est moins important que ce que nous voulons. Et nous voulons tout, pour tout le monde » : c’est l’un des slogans les plus connus des actions Black Bloc. Apparues dans les années 80 en Allemagne, ces opérations ont connu leur apogée médiatique lors des grands sommets internationaux des années 2000. En France, ce sont les manifestations contre la loi travail en 2016 qui leur ont offert une nouvelle vitrine.

    Quel mot d’ordre a été passé avant la manifestation de mardi ?

    C’est essentiellement sur les réseaux sociaux ou des forums identifiés que les consignes de formation du Black Bloc de mardi ont été diffusées. Cinquante ans après Mai 68, à l’heure où les mouvements sociaux se multiplient en France, certains collectifs comme Génération ingouvernable, né début 2017 pour contester la présidentielle, entendaient faire de cette fête des travailleurs un « 1er Mai révolutionnaire », voire une « journée en enfer ». L’appel relayé sur Facebook expliquait que « manifester entre Bastille et République a[vait] largement montré ses limites ». Par conséquent, « nous devons nous attaquer directement à ceux qui sont responsables de notre situation. Ils sont au nombre de trois : les partis politiques, les banques, les multinationales. […] Vous devez réaliser des opérations coup-de-poing par petits groupes de 3 ou 4 personnes maximum », pouvait-on lire dans le texte.

    Début avril, un autre texte publié sur Lespaves.net et traduit en huit langues incitait les militants, français ou étrangers, à « converger » vers Paris à l’approche de ce mai anniversaire. Le texte dénonçait « un monde plus malade qu’il ne l’a jamais été », rongé par l’ubérisation, le capitalisme vert, les migrants fuyant les guerres ou les destructions climatiques, les écosystèmes détruits. « Ils commémorent, on recommence » résonnait comme le mot d’ordre général.

    Citant tour à tour l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, les opérations policières contre les facs occupées depuis le début du printemps, les comités de soutien aux migrants, la grève à la SNCF, un communiqué appelait à « transformer ces différents foyers de révolte en une seule vague insurrectionnelle pour faire chuter ce régime détestable ». « C’est un mélange de colère contre Emmanuel Macron et la crise de la politique, et une logique de longue durée contre le capitalisme et le néolibéralisme », analyse le chercheur en science politique canadien Francis Dupuis-Déri, auteur du livre les Black Blocs : quand la liberté et l’égalité se manifestent.

    A quand remonte la première action Black Bloc ?

    Probablement à des actions d’autonomes allemands au début des années 80, quand Berlin-Ouest lance une offensive contre les squats et que s’y oppose un Schwarzer Block. On retrouve ces Autonomen un an plus tard, quand ils se mobilisent contre les néonazis ou le nucléaire. Un tribunal de Francfort veut alors faire condamner des manifestants « membres de l’organisation terroriste Black Bloc ». C’est encore eux qui prennent la rue en 1986 à Hambourg pour lutter contre la traque des squats. Ou leurs camarades qui dénoncent la guerre du Golfe en 1991 à Washington ou ailleurs.

    Ils explosent médiatiquement lors du sommet de l’OMC à Seattle, en 1999, où se multiplient les zones autonomes temporaires. Au sommet du FMI à Prague en 2000, ils seront près de 3 000 activistes, et à Gênes, l’année suivante, la répression policière fait un mort, un jeune altermondialiste, Carlo Giuliani, abattu d’une balle dans la tête. Tous les sommets internationaux des années 2000 sont marqués par une montée en puissance de la violence. On les retrouve ensuite lors du « printemps érable » à Montréal en 2012, lors du printemps arabe en Egypte en 2013, et même au Brésil contre la corruption. Si les actions se concentrent toujours contre les sommets diplomatiques, la focale s’est rapprochée ces dernières années des mouvements sociaux. En France, les Black Blocs ont pris leurs marques dans les ZAD, à Sivens ou à Notre-Dame-Des-Landes, et noyauté les manifestations de soutien à Nantes et à Rennes en 2014. Et la loi travail en 2016 a fait naître une nouvelle génération de Black Blocs français.

    Ce 1er Mai français était-il différent des autres mobilisations des Black Blocs ?

    Les modes opératoires - une apparition massive et instantanée, des tenues noires, des foulards, des bombes incendiaires - et les cibles de ces militants - les symboles de la « pourriture capitaliste » - n’ont pas changé. Les chercheurs s’accordent cependant sur une nouveauté bien française avec la pratique du « cortège de tête » dans les manifestations depuis la mobilisation contre la loi travail. Au prix d’altercations musclées avec les services d’ordre des syndicats, certains manifestants radicaux ont en effet réussi à se placer à l’avant des manifestations sociales depuis deux ans.

    Mardi à Paris, selon la préfecture de police, il y avait trois mouvements : le cortège des partis et syndicats traditionnels (20 000 personnes), un « cortège de tête » (14 500 militants) et 1 200 militants radicaux. « Réussir à se positionner en tête et avec une telle densité, c’est du jamais vu », estime Francis Dupuis-Déri. Selon le professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), « cette pratique du cortège de tête où se mêlent des militants radicaux non cagoulés avec des Black Blocs offre à ces derniers des marges de manœuvre tactique face aux forces de l’ordre ». Plus que de la tolérance, c’est donc un appui qui s’exprime désormais physiquement. « Ce mode opératoire rend les Black Blocs encore plus visibles, abonde Hugo Melchior, doctorant en histoire contemporaine à Rennes-II et spécialiste des mouvements de jeunesse révolutionnaires. Mardi, les Black Blocs étaient enchâssés dans le cortège de tête, qui leur fournissait une protection, une clôture face aux forces de l’ordre. »

    Existe-t-il une idéologie Black Bloc ?

    Renvoyer les Black Blocs à des casseurs sans vergogne ou des voyous sans idéaux est systématique. Ils sont condamnés par les responsables politiques, la plupart des syndicalistes et des médias, et bien des intellectuels de droite comme de gauche. S’ils rejettent toute forme de catégorisation, les participants à ces actions instantanées sont au contraire très politisés. Libertaires, anars, autonomes… le mouvement est loin d’être homogène mais recrute uniquement dans les rangs de l’extrême gauche. « Ils sont tous radicalement antifascistes », précise Francis Dupuis-Déri. Ainsi, certains militants écologistes, queer ou LGBT ont parfois recours à ce type d’action, par envie de dénoncer l’ineptie et la brutalité du système. L’idée est de s’opposer au monopole de la violence « légitime » de l’Etat. « Leur dénominateur commun, c’est la critique radicale de l’ordre établi, de la société capitaliste et consumériste et leur volonté de la subvertir, explique le chercheur Hugo Melchior, ancien militant de la LCR. Parmi les Black Blocs présents mardi, nombreux sont ceux qui défendent le principe de créer une, deux, trois nouvelles ZAD, c’est-à-dire autant de zones libérées du règne de la marchandise. Ils ne croient plus au mythe de la grève générale, qui leur semble hors de portée avec la fragmentation accélérée du salariat. »

    Ce qui les rassemble aussi, c’est d’être hors système, hors partis, hors conformisme, mais agoraphiles, égalitaristes, horizontaux, utopistes. Il y a l’idée de mener une « guérilla imprévisible », une « contre-attaque aux oppressions » contre l’Etat et ses relais, contre la guerre économique qui « fabrique de l’hyperpauvreté », contre les « autoritarismes ».

    Il n’y a évidemment pas de théoricien ou de gourou qui ait inspiré le Black Bloc, mais des influences multiples, piochées ici ou là. Comme Hakim Bey, auteur de TAZ : zone autonome temporaire, anarchie ontologique, terrorisme poétique, paru en 1991. Ou encore le Communiqué au sujet des tactiques et de l’organisation, un manuel de combat publié quelque part dans le Midwest américain en 2001. Selon le chercheur canadien Francis Dupuis-Déri, cet ouvrage est au Black Bloc ce que sont l’Art de la guerre de Sun Tzu et De la guerre de Carl von Clausewitz à toute armée conventionnelle.

  • #Kris_Kobach, le petit Trump du Kansas
    https://www.mediapart.fr/journal/international/120418/kris-kobach-le-petit-trump-du-kansas

    Visage médiatique de l’ultradroite, Kris Kobach veut devenir le prochain gouverneur du Kansas. Dans cet État conservateur du Midwest, ses amis #Républicains et lui ont fait du Trump avant l’heure. Avec des résultats catastrophiques. Mais le vent tourne. Sur son bus de campagne, Kris Kobach met en scène sa famille au milieu des champs © Mathieu Magnaudeix

    #International #Donald_Trump #Etats-Unis

  • Environnement : le bras armé de Trump, Scott Pruitt, sur la sellette

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/04/10/environnement-le-bras-arme-de-trump-scott-pruitt-conteste-mais-pas-coule_528

    Les dépenses du patron de l’EPA font scandale, mais il reste soutenu par le président. Et continue à détricoter méthodiquement les réglementations de l’ère Obama


    A Washington, le 6 avril, une affiche fait référence à l’affaire de location de l’appartement dans laquelle est impliqué Scott Pruitt, le directeur de l’Agence américaine pour l’environnement.

    Cela aurait dû être un couronnement pour Scott Pruitt, l’administrateur de l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA). Mais les affaires ont tout gâché : le bras armé du président Donald Trump en matière d’environnement a dû faire ses annonces en catimini en raison des scandales qui le poursuivent pour avoir dépensé plus de 100 000 dollars (80 000 euros) en avion en première classe aux frais du contribuable américain, et loué son appartement de Washington à une amie mariée à un lobbyiste pétrolier au prix dérisoire de 50 dollars la nuit.

    Il n’empêche, Scott Pruitt poursuit son travail de détricotage des régulations adoptées par Barack Obama. Mardi 3 avril, il a annoncé son intention de lever l’obligation pour les constructeurs automobiles américains de mettre sur le marché, d’ici à 2025, des automobiles consommant en moyenne 4,35 litres aux 100 kilomètres.

    Avec des cours du pétrole bas et des routes souvent en mauvais état, l’heure n’est pas aux moteurs électriques (2 % du marché) et aux petites cylindrées, mais aux voitures de sport et autres pick-up, qui engloutissent du pétrole, surtout dans les terres républicaines du Midwest. « L’objectif des dernières années a été de faire faire aux constructeurs des voitures que les gens ne veulent pas acheter. Notre objectif devrait être de rendre plus efficientes les voitures que les gens achètent », a déclaré M. Pruitt.

    Selon l’EPA, seuls 5 % des véhicules auraient respecté les futures normes en 2025, tandis que les pick-up devraient représenter à cette date 45 % du marché américain, bien plus que les 33 % prévus en 2012 lorsque fut instaurée la régulation. Pour les modèles 2016, onze des dix-sept constructeurs présents aux Etats-Unis ont vu l’empreinte carbone de leur véhicule se dégrader, les cancres étant General Motors et Ford. « C’était la bonne décision, et nous soutenons le gouvernement », a logiquement déclaré l’Alliance of Automobile Manufacturers, organisation qui regroupe douze constructeurs internationaux qui opèrent aux Etats-Unis. Tandis que Volkswagen, encore sous le choc de ses tricheries sur le diesel, a salué « un meilleur alignement des régulations sur les conditions de marché ».

    John Bozzella, président de l’Association of Global Automakers, qui représente les constructeurs japonais, coréens et quelques européens comme Ferrari, a été beaucoup plus mitigé : « Le marché mondial évolue vers un transport économe en carbone, et les Etats-Unis ont besoin de rester compétitifs », a-t-il déclaré dans un communiqué.

    « Mythe des retours en arrière »

    La décision est en contradiction avec le discours global de Donald Trump, qui se plaint que les Européens n’achètent pas de voitures américaines : l’affaire sera encore plus délicate si les règles sont assouplies excessivement et s’éloignent de la norme mondiale. Elle se heurte à la Californie, qui a le droit de fixer ses propres normes de pollution de l’air. Un privilège que M. Pruitt entend remettre en cause mais auquel l’Etat ne compte pas renoncer. Enfin, la décision de M. Pruitt n’est que le début d’un long processus réglementaire, qui risque d’être contesté en justice, d’autant que le rapport justifiant la décision de M. Pruitt a été expédié : 38 pages contre 1 217 pour celle prise sous l’administration Obama.

    C’est là qu’on trouve la limite de la méthode Pruitt. Alors que ce républicain est sur le fil du rasoir – d’autres ministres de l’équipe Trump ont été limogés pour moins que cela, et le chef de cabinet de la Maison Blanche, John Kelly, a demandé sa tête à Donald Trump, sans succès pour l’instant –, Washington débat sur son bilan réel. Le New York Times, à la ligne éditoriale anti-Trump, voit en lui celui qui rêve de passer à la postérité comme « le plus grand éradicateur de régulation sur l’industrie américaine » tandis que Politico dénonce « le mythe des retours en arrière de l’Agence de protection de l’environnement américaine sous Scott Pruitt ».

    En fait, les deux ont raison. Politiquement, l’impact de M. Pruitt est majeur. C’est lui qui a convaincu Donald Trump de sortir de l’accord de Paris sur le climat, même si cette mesure ne sera effective qu’en 2020. Cet ancien procureur de l’Oklahoma, climatosceptique lié aux lobbys pétrochimiques, est haï par la gauche, les organisations non gouvernementales et les fonctionnaires de son administration, dont il se défie : bureau insonorisé, service de sécurité draconien, intimidations professionnelles.

    Chaque jour, M. Pruitt défraie la chronique, plus trumpien que Donald Trump. Il a lancé une remise en cause de la régulation de la pollution de l’eau, nommé des proches de l’industrie dans les comités scientifiques, cherche à assouplir toutes les contraintes. Bref, une immense dérégulation, qui aurait épargné un milliard de dollars au contribuable, selon son mentor, le sénateur républicain de l’Oklahoma James Inhofe.

    Bon soldat

    Mais bien souvent, comme le note Politico, M. Pruitt se contente de bloquer des mesures annoncées par Obama mais non mises en œuvre, tandis que l’application de ses mesures de déréglementation est lente. Faute de majorité solide au Sénat, M. Pruitt passe par voie réglementaire, ce qui l’expose à des contestations en justice : « Vous ne pouvez pas gouverner uniquement par communiqué de presse. Vous devez aussi faire le dur labeur qui consiste à développer une règle qui peut résister à la contestation en justice, même si cela n’est pas sexy », a déclaré à Politico David Hayes, un ancien des administrations Clinton et Obama.

    Un moratoire sur les émissions de méthane des puits de pétrole a été suspendu par la justice fédérale, car la décision était jugée « non raisonnable » et « non autorisée ». Il a été condamné pour ne pas avoir publié des données sur l’ozone en temps voulu. Visiblement, M. Pruitt ne sait pas jusqu’où aller. Le Congrès n’a pas accepté de sabrer dans le budget de l’EPA, ce qui eût conduit à son quasi-démantèlement. A l’automne 2017, il a tenté d’organiser des débats publics sur le réchauffement climatique dans l’idée de décrédibiliser le consensus scientifique, avant d’être stoppé net par John Kelly, chef de cabinet de Donald Trump.

    Le président apprécie l’engagement de Scott Pruitt, auquel on prête l’ambition de devenir sénateur ou gouverneur de l’Oklahoma, voire ministre de la justice ou encore président des Etats-Unis en 2024. Si M. Trump le garde, c’est aussi parce que, à l’approche des élections de mi-mandat, le locataire de la Maison Blanche aura le plus grand mal à faire valider par le Sénat, où la majorité n’est actuellement que d’une voix, un aussi bon soldat pour le remplacer. Le vent tournera-t-il ? M. Pruitt était lundi à la Maison Blanche pour la réunion de cabinet. Mais le bureau de l’éthique gouvernementale est saisi du dossier.

  • Intensive agriculture influences U.S. regional summer climate, study finds
    https://phys.org/news/2018-02-intensive-agriculture-regional-summer-climate.html

    Scientists agree that changes in land use such as deforestation, and not just greenhouse gas emissions, can play a significant role altering the world’s climate systems. Now, a new study by researchers at MIT and Dartmouth College reveals how another type of land use, intensive agriculture, can impact regional climate.

    The researchers show that in the last half of the 20th century, the midwestern U.S. went through an intensification of agricultural practices that led to dramatic increases in production of corn and soybeans. And, over the same period in that region, summers were significantly cooler and had greater rainfall than during the previous half-century. This effect, with regional cooling in a time of overall global warming, may have masked part of the warming effect that would have occurred over that period, and the new finding could help to refine global climate models by incorporating such regional effects.

    #climat #agroindustrie

  • #Diamond_Pipeline disrupts oil flows around U.S.
    https://af.reuters.com/article/commoditiesNews/idAFL4N1PL4SZ

    The Diamond Pipeline has
    scrambled crude oil flows around the U.S. Gulf Coast and Midwest
    since it opened in December, cutting supply at the Cushing hub
    and hammering Louisiana oil prices.
    The line from Cushing, Oklahoma to Memphis, Tennessee, a
    joint venture between Plains All American Pipeline LP
    and Valero Energy Corp , has dented volumes on the
    Capline system - the nation’s largest crude pipeline that runs
    from the Gulf to key refineries in the Midwest.
    Prices for Gulf Coast crude grades traded in the Louisiana
    region have been hit hard.
    […]
    The 440-mile long Diamond line feeds Valero’s Memphis,
    Tennessee refinery, which has a capacity of about 190,000 bpd.
    Valero has historically moved large volumes from North Dakota’s
    Bakken shale region by rail to Louisiana and then shipped it up
    Capline, a long and expensive route, traders said.
    In December, Marathon Pipe Line LLC said it would reverse
    Capline, pending agreement among owners, to initially send about
    300,000 bpd of crude south beginning in the second half of 2022.
    However, if supply is getting stuck in Louisiana as a result of
    Diamond, the additional crude from Capline could worsen that
    effect.

    http://www.diamondpipelinellc.com/project-overview/maps

  • Agroalimentaire : Seaboard Corporation, enquête sur le géant de la farine africaine – JeuneAfrique.com
    http://www.jeuneafrique.com/mag/509666/economie/agroalimentaire-enquete-sur-seaboard-corporation-le-geant-de-la-farine

    L’acquisition des actifs meuniers de #Mimran pour plus de 300 millions d’euros signe l’arrivée du groupe américain, #Seaboard Corporation au #Sénégal et en #Côte_d’Ivoire. L’entreprise familiale, qui cultive la discrétion, va y développer un modèle fondé sur l’#intégration_verticale avec l’ambition de confirmer son statut de numéro un.

    #petite_coopérative_du_Midwest #agroalimentaire #Afrique

  • Rediffusion ce soir à la télé en France :

    17 octobre à 20h30 sur la Chaine Parlementaire : UN AUTRE REVE AMERICAIN - INDIENS DU DAKOTA, de Simon Brook
    http://television.telerama.fr/tele/programmes-tv/indiens-du-dakota,108754677.php

    Si « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, [mais] l’empruntons à nos enfants » , comme le suggère une voix d’outre-tombe au tout début de ce documentaire, que dire de la cession de terrains, par des Indiens, aux adeptes de la fracturation hydraulique ? En abandonnant à l’industrie pétrolière le droit d’exploiter les sous-sols de leur réserve au risque de la polluer, certains membres de la nation MHA (Mandan, Hidasta et Arikara) accèdent à de meilleures conditions de vie ; mais pour combien de temps et de générations ? Ces tribus risquent-elles de perdre ce qu’elles sont dans ce qui paraît être, vu d’Europe, un pacte avec le diable ? Ces questions et quelques autres se font jour au fil du film qu’a tourné Simon Brook dans un Midwest évoquant par moments l’univers de Fargo . Loin des enquêtes passablement manichéennes auxquelles donnent souvent lieu les sujets environnementaux, son film accorde une large place au point de vue du spectateur, en mettant en avant quelques Indiens hauts en couleur dans des paysages dominés par les monstres d’acier qui pompent l’or noir du Dakota du Nord. On n’oubliera pas de sitôt Biron Baker, médecin philosophe dont la mélancolie se teinte d’un léger sourire en évoquant le faible poids de la culture de ses ancêtres face à l’absurde cupidité de ses contemporains.

    #USA #Dakota_du_Nord #Autochtones #Pétrole #Pipeline

  • Le plan fiscal de Trump : ce que souhaite l’oligarchie américaine
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/oct2017/plan-o11.shtml
    Le fait est que c’est à peu près la même chose en France : le taux d’imposition des plus riches est à présent inférieur à celui qui s’applique sur la première tranche.
    Autrement dit, en France, une femme de ménage est plus imposée que Bernard Arnaud.

    Le 27 septembre, l’administration Trump a présenté une proposition de « réforme » fiscale qui serait l’une des plus grandes redistributions de #richesse vers le haut de l’histoire. Essentiellement, le plan inscrirait dans la loi ce qui est en fait de plus en plus apparent : les États-Unis sont une #oligarchie.

    La proposition réduirait le taux d’imposition maximal sur le revenu individuel de 39,6% à 35%, abaisserait le taux d’imposition des entreprises de 35% à 20%, éliminerait les taxes sur les droits de succession et de donation et permettrait aux personnes fortunées d’établir des « entités intermédiaires » à travers lesquelles leurs revenus personnels, incluant les salaires, ne seraient imposés qu’à 25%.

    La présentation du plan fiscal vient à un moment où des centaines de millions de personnes aux États-Unis sont dans le besoin. Le territoire américain de Porto Rico demeure sans électricité, nourriture, eau, essence ou médicaments. Houston et la Floride sont dévastés à la suite de l’ouragan Harvey et de l’ouragan Irma. Le Midwest industriel fait face à une épidémie d’opiacé qui cause la mort de dizaines de milliers de personnes par année. Partout, des millions de personnes manquent de soins médicaux, d’éducation et d’infrastructures adéquats.

    #spoliation #impôt #guerre_aux_pauvres

  • Les #salaires et Wall Street
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/jul2017/pers-j18.shtml

    Malgré les conflits géopolitiques, la stagnation économique et les crises gouvernementales pays après pays, les marchés boursiers aux États-Unis et dans le monde continuent leur spectaculaire montée. Vendredi, alors que de nouvelles révélations dans la saga Trump-Russie intensifiaient la #crise à laquelle l’administration américaine profondément impopulaire fait face, Wall Street a marqué une autre journée triomphale. Les indices Dow Jones et S & P 500 ont fini sur de nouveaux records et le Nasdaq a enregistré sa meilleure semaine de l’année. Depuis sa crise post-2008 en mars 2009, le Dow a augmenté de 340 pour cent.

    L’autre tendance économique persistante, en particulier aux États-Unis, est la stagnation et le déclin des salaires. Cela en dépit d’un supposé taux de chômage aux États-Unis de 4,4 pour cent, d’un niveau bas par rapport aux normes historiques et de ce que les médias qualifient d’une « solide » création d’emplois.

    Le rapport sur l’emploi des États-Unis pour juin, sorti la semaine dernière, a suscité, en dépit d’une croissance de la masse salariale supérieure à celle prévue, un malaise même dans certains milieux bourgeois, car les salaires n’ont augmenté que de 2,4 pour cent comparés à la même période de l’année précédente, bien en deçà du taux de 3 pour cent dans les mois précédant Le krach financier de 2008. Le New York Times a cité un haut dirigeant de Manpower North America, qui a déclaré : « Nous n’avons pas vu auparavant une chute du chômage avec les taux de participation bas et en même temps des salaires qui ne bougent pas. Cela vous dit que quelque chose ne va pas sur le marché du travail. »

    Selon le plus récent « Real Wage Index » (indice des salaires réels), publié plus tôt ce mois sur le site PayScale, cinq des 32 zones métropolitaines incluses dans l’indice ont enregistré des baisses de salaire au deuxième trimestre de cette année. Quatre des cinq étaient dans les régions du Midwest les plus touchées par des décennies de désindustrialisation : Detroit, Kansas City, Chicago et Minneapolis.

    En tenant compte de l’inflation, les salaires réels aux États-Unis ont, selon cet indice, reculé de 7,5 % depuis 2006. En termes réels, les salaires moyens aux États-Unis ont atteint leur pic il y a plus de 40 ans.

  • The Wolfpack
    http://www.nova-cinema.org/prog/2017/160-family-affairs/family-affairs/article/the-wolfpack

    Crystal Moselle, 2015, US, DCP, VO ANG ST FR NL, 90’

    Le documentaire nous plonge dans une fable urbaine, à la fois dramatique et pleine de lucidité. La fratrie Angulo n’a pas eu d’autres choix que de trouver par le cinéma une porte de sortie vers un monde extérieur. Les parents de cette famille nombreuse considèrent que les relations sociales, par le biais de l’école ou simplement du monde extérieur au foyer n’apportent que du négatif dans l’évolution des personnalités. Une jeune hippie du Midwest et un guide touristique péruvien ont donc élevés leur sept enfants sans jamais leur permettre de sortir de leur appartement new-yorkais. Pour préserver toutes leurs capacités mentales et leur joie, une des activités des six frères a ainsi été de regarder, rejouer et réécrire les textes d’œuvres de David (...)

  • Illness as indicator

    THE first piece of news Americans woke up to on November 9th was that Donald Trump had been elected president. The second was that he owed his victory to a massive swing towards Republicans by white voters without college degrees across the north of the country, who delivered him the rustbelt states of Michigan, Wisconsin and Pennsylvania—all by one percentage point or less. Pundits had scoffed at Mr Trump’s plan to transform the Wall Street-friendly Republicans into a “workers’ party”, and flip the long-Democratic industrial Midwest: Hillary Clinton had led virtually every poll in these states, mostly by comfortable margins. But it was the plutocratic Donald who enjoyed the last laugh.


    http://www.economist.com/news/united-states/21710265-local-health-outcomes-predict-trumpward-swings-illness-indicator?fsrc=scn/tw_ec/illness_as_indicator
    #indicateur #maladie #santé #visualisation #graphique #élection #USA #Etats-Unis

    • In the aftermath of the stunning result, statistical analysts homed in on blue-collar whites as never before. Although pre-election polls showed Mr Trump with a 30-percentage-point advantage among whites without a college degree, exit polls revealed he actually won them by almost 40 points. Unsurprisingly, the single best predictor identified so far of the change from 2012 to 2016 in the share of each county’s eligible voters that voted Republican—in other words, the swing from Mitt Romney to Mr Trump—is the percentage of potential voters who are non-college whites. The impact of this bloc was so large that on November 15th Patrick Ruffini, a well-known pollster, offered a “challenge for data nerds” on Twitter: “Find the variable that can beat % of non-college whites in the electorate as a predictor of county swing to Trump.

      With no shortage of nerds, The Economist has taken Mr Ruffini up on his challenge. Although we could not find a single factor whose explanatory power was greater than that of non-college whites, we did identify a group of them that did so collectively: an index of public-health statistics. The Institute for Health Metrics and Evaluation at the University of Washington has compiled county-level data on life expectancy and the prevalence of obesity, diabetes, heavy drinking and regular physical activity (or lack thereof). Together, these variables explain 43% of Mr Trump’s gains over Mr Romney, just edging out the 41% accounted for by the share of non-college whites (see chart).

      The two categories significantly overlap: counties with a large proportion of whites without a degree also tend to fare poorly when it comes to public health. However, even after controlling for race, education, age, sex, income, marital status, immigration and employment, these figures remain highly statistically significant. Holding all other factors constant—including the share of non-college whites—the better physical shape a county’s residents are in, the worse Mr Trump did relative to Mr Romney.

      #multicolinéarité !

  • Les hommes du président Trump.

    L’homme qui sera à « un battement de cœur de la présidence » représente le lien qui n’a pas été rompu avec le Parti républicain. Mike Pence, 57 ans, incarne l’élu conservateur traditionnel, marié à la même femme depuis 32 ans (quand Trump en a eu trois), élu au Congrès pendant 12 ans, gouverneur de l’Indiana depuis 2009, chrétien fervent et l’un des piliers du Parti républicain. Mike Pence est opposé à l’avortement, au contrôle des armes, au mariage gay, il a voté contre la réforme de la santé d’Obama et se classe également parmi les climatosceptiques : « la lutte contre le changement climatique menée par Obama et Clinton détruit des emplois aux Etats-Unis ». Les conseillers de Trump ont poussé pour qu’il soit choisi comme colistier afin de servir de pont avec les élus républicains dont beaucoup avaient déclaré que Trump n’était pas qualifié pour être président. Un lien qui pourrait lui permettre de conserver une influence au sein de la future administration même si le nouveau président aime à répéter qu’il prend ses décisions seul. Durant la campagne, Mike Pence avait su aussi parler aux électeurs du Midwest, dont l’Indiana fait partie, et qui ont massivement voté Trump.

    Ex-étoile montante du Parti républicain, âgé de 54 ans, le populaire et médiatique gouverneur du New Jersey a échoué dans sa candidature à la primaire républicaine avant de rallier Donald Trump en février. Décrit comme modéré, il n’en reste pas moins fidèle aux principes de son parti : opposé au contrôle des armes, à l’avortement et au mariage gay. Son avenir est assombri par l’affaire du « Bridgegate » dans laquelle Chris Christie est accusé d’avoir fermé deux voies sur le pont George Washington pour se venger d’un maire qui ne l’avait pas soutenu pour sa réélection au poste de gouverneur : les embouteillages avaient bloqué la ville. Plusieurs des assistants de Chris Christie sont sous le coup d’une enquête qui pourrait s’étendre jusqu’à lui. Un temps pressenti comme colistier pour la vice-présidence, il a reconnu que ce scandale lui avait peut-être coûté la place. « Il aurait voulu être à la place de Donald Trump. S’il ne s’’était pas lancé dans la course à la présidentielle, Chris Christie aurait été le candidat brut au parler franc de cette élection », explique Dan Cassino, « mais Trump a été meilleur que lui à ce jeu-là. Si les investigations ne le rattrapent pas, il pourrait être le prochain attorney general (ministre de la Justice) », ajoute Dan Cassino.

    « Rudy » Giuliani, 72 ans, est connu pour avoir été le maire de New York au moment des attentats du 11 septembre mais il incarne aussi la politique de « tolérance zéro » mené contre la délinquance et la criminalité dans les années 90. « Durant la campagne, il a été le plus virulent des opposants à Hillary Clinton », analyse Dan Cassino, « et l’un des soutiens indéfectibles de Trump : il l’a défendu contre les accusations de racisme, d’agressions sexuelles ou de fraude fiscale ». Accusé d’avoir joué de ses relations au FBI pour relancer l’enquête sur les emails d’Hillary Clinton à quelques jours du vote, il a finalement nié avoir été en contact avec des agents fédéraux dans cette affaire. Rudolph Giuliani pourrait devenir le prochain ministre de la Justice (attorney general),"mais il est pressenti aussi pour être à la tête du département de la sécurité intérieure", affirme Dan Cassino (department of homeland security, équivalent lointain du ministère de l’Intérieur français).

    L’ancien speaker de la Chambre des représentants avait incarné l’opposition féroce des Républicains aux Démocrates du temps de la présidence de Bill Clinton. Il avait poussé l’obstruction au vote du budget jusqu’à obliger le pouvoir fédéral à fermer ("shutdown") pendant 27 jours entre 1995 et 1996 ; certains fonctionnaires avaient dû faire une croix sur leur salaire durant cette période. Newt Gingrich, 73 ans, est évoqué comme potentiel secrétaire d’Etat. Élu à la Chambre de 1979 à 1999, il connaît le tout -Washington, mais a aussi une personnalité volcanique, comme Donald Trump. Au moment du « shutdown », le New York Daily News s’était moqué de lui dans une première page restée célèbre : « Cry Baby » où Newt Gingrich est dessiné en bébé capricieux. Le journal l’accusait d’avoir bloqué le gouvernement car il avait été vexé que Bill Clinton l’ait fait asseoir à l’arrière d’Air Force One et non à l’avant pour se rendre aux obsèques de Yitzhak Rabin.

    Kellyanne Conway est la première femme à avoir occupé le poste de directrice de campagne d’un candidat républicain. A 49 ans, c’est une enquêtrice d’opinion aguerrie du « Grand Old Party ». Elle a rejoint l’équipe Trump pendant l’été après avoir soutenu pendant les primaires le sénateur texan Ted Cruz. Elle a souvent fait le service après-vente de Donald Trump dans les médias, notamment pour tenter d’éteindre les polémiques initiées par le candidat. Mais son nom n’est pas cité pour occuper un poste au sein du futur gouvernement.

    Directeur général de l’équipe de campagne, Stephen Bannon, 62 ans, tire les ficelles en coulisses. Il n’a rejoint l’équipe qu’en août à la faveur d’un remaniement de l’équipe Trump, se mettant en congés du site d’information conservateur Breitbart News. Andrew Breitbart, le fondateur de ce site, avait encensé M. Bannon, le qualifiant de « Leni Riefenstahl du Tea Party » pour ses documentaires très engagés. Relativement nouveau dans le milieu politique, son expérience chez Breitbart en fait un important porte-voix de l’"alt-right", un mouvement qui rassemble des nationalistes blancs anti-immigrés et des personnes farouchement opposées à l’establishment politique. L’an dernier, une enquête de l’agence Bloomberg l’avait qualifié de personnalité politique « la plus dangereuse » d’Amérique. Comme Kellyanne Conway, il n’est pas cité pour faire partie de la future administration.

    Les moins connus...
    Le sénateur du Tennessee Bob Corker, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, est également sur la liste pour le poste de secrétaire d’Etat. Le sénateur de l’Alabama Jeff Sessions, membre de la commission des forces armées du Sénat, est un soutien inconditionnel de Trump. Il a été présenté comme un possible secrétaire à la Défense, tout comme l’ancien sénateur du Missouri Jim Talent. Le général Mike Flynn, ancien patron du renseignement militaire américain - caution militaire du milliardaire - pourrait être choisi pour être ministre de la Défense. Steven Hadley, ancien conseiller à la Sécurité nationale de George W. Bush, est également évoqué. Donald Trump considérerait aussi le néo-conservateur John Bolton, ancien ambassadeur à l’ONU sous George W. Bush, pour le poste de secrétaire d’Etat.

    ... et quelques contempteurs
    #Donald_Trump compte enfin quantité de détracteurs qui mettent en doute sa capacité à savoir s’entourer. Parmi eux, RTL a retrouvé l’ancien chef cuisinier du milliardaire, un Français aujourd’hui installé en Floride : « Il m’adorait. (...) Mais le jour où il a commencé à me taper dessus, j’ai compris qu’il y avait un problème. (...) Je ne sais pas s’il a un peu de cervelle. Il est cinglé. Trump président ? On va rigoler. » Son ancien nègre, Tony Schwartz, l’homme à qui le magnat de l’immobilier avait confié l’écriture d’une biographie à sa gloire ("The Art of the Deal", 1987) regrette aujourd’hui d’avoir passé sous silence les tares du milliardaire : dans un entretien au New Yorker en juillet, il déclare « Je pense sincèrement que si Trump gagne et obtient les codes nucléaires, il y a de grandes chances que cela entraîne la fin de notre civilisation » ou encore « Les millions de personnes qui ont voté pour lui et croient qu’il représente leurs intérêts apprendront […] qu’il se fiche complètement d’eux. » Interloqué par la capacité de Trump à mentir, « une seconde nature », Tony Schwartz confie en fin d’entretien que s’il devait réécrire sa biographie, il choisirait « the sociopath » en titre...

    Source : Maxime Tellier. http://www.franceculture.fr/geopolitique/les-hommes-du-president-trump

  • En avril 2010 : Chris Hedges : Noam Chomsky Has ‘Never Seen Anything Like This’
    http://www.truthdig.com/report/item/noam_chomsky_has_never_seen_anything_like_this_20100419/P700

    “It is very similar to late Weimar Germany,” Chomsky told me when I called him at his office in Cambridge, Mass. “The parallels are striking. There was also tremendous disillusionment with the parliamentary system. The most striking fact about Weimar was not that the Nazis managed to destroy the Social Democrats and the Communists but that the traditional parties, the Conservative and Liberal parties, were hated and disappeared. It left a vacuum which the Nazis very cleverly and intelligently managed to take over.”

    “The United States is extremely lucky that no honest, charismatic figure has arisen,” Chomsky went on. “Every charismatic figure is such an obvious crook that he destroys himself, like McCarthy or Nixon or the evangelist preachers. If somebody comes along who is charismatic and honest this country is in real trouble because of the frustration, disillusionment, the justified anger and the absence of any coherent response. What are people supposed to think if someone says ‘I have got an answer, we have an enemy’? There it was the Jews. Here it will be the illegal immigrants and the blacks. We will be told that white males are a persecuted minority. We will be told we have to defend ourselves and the honor of the nation. Military force will be exalted. People will be beaten up. This could become an overwhelming force. And if it happens it will be more dangerous than Germany. The United States is the world power. Germany was powerful but had more powerful antagonists. I don’t think all this is very far away. If the polls are accurate it is not the Republicans but the right-wing Republicans, the crazed Republicans, who will sweep the next election.”

    “I have never seen anything like this in my lifetime,” Chomsky added. “I am old enough to remember the 1930s. My whole family was unemployed. There were far more desperate conditions than today. But it was hopeful. People had hope. The CIO was organizing. No one wants to say it anymore but the Communist Party was the spearhead for labor and civil rights organizing. Even things like giving my unemployed seamstress aunt a week in the country. It was a life. There is nothing like that now. The mood of the country is frightening. The level of anger, frustration and hatred of institutions is not organized in a constructive way. It is going off into self-destructive fantasies.”

    “I listen to talk radio,” Chomsky said. “I don’t want to hear Rush Limbaugh. I want to hear the people calling in. They are like [suicide pilot] Joe Stack. What is happening to me? I have done all the right things. I am a God-fearing Christian. I work hard for my family. I have a gun. I believe in the values of the country and my life is collapsing.”

    • Juillet 2016, Michael Moore : Cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner
      http://www.huffingtonpost.fr/michael-moore/cinq-raisons-pour-lesquelles-trump-va-gagner

      1. Le poids électoral du Midwest, ou le Brexit de la Ceinture de rouille

      Je crois que Trump va porter une attention particulière aux États « bleus » de la région des Grands Lacs, c’est-à-dire le Michigan, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ces quatre États traditionnellement démocrates ont chacun élu un gouverneur républicain depuis 2010, et seule la Pennsylvanie a opté pour un démocrate depuis ce temps. Lors de l’élection primaire du mois de mars, plus de résidents du Michigan se sont déplacés pour choisir un candidat républicain (1,32 million) qu’un candidat démocrate (1,19 million).

      Dans les plus récents sondages, Trump devance Clinton en Pennsylvanie. Et comment se fait-il qu’il soit à égalité avec Clinton en Ohio, après tant d’extravagances et de déclarations à l’emporte-pièce ? C’est sans doute parce qu’il a affirmé (avec raison) qu’Hillary a contribué à détruire la base industrielle de la région en appuyant l’ALÉNA. Trump ne manquera pas d’exploiter ce filon, puisque Clinton appuie également le PTP et de nombreuses autres mesures qui ont provoqué la ruine de ces quatre États.

      Durant la primaire du Michigan, Trump a posé devant une usine de Ford et menacé d’imposer un tarif douanier de 35 % sur toutes les voitures fabriquées au Mexique dans le cas où Ford y déménagerait ses activités. Ce discours a plu aux électeurs de la classe ouvrière. Et lorsque Trump a menacé de contraindre Apple à fabriquer ses iPhone aux États-Unis plutôt qu’en Chine, leur cœur a basculé et Trump a remporté une victoire qui aurait dû échoir au gouverneur de l’Ohio John Kasich.

      L’arc qui va de Green Bay à Pittsburgh est l’équivalent du centre de l’Angleterre. Ce paysage déprimant d’usines en décrépitude et de villes en sursis est peuplé de travailleurs et de chômeurs qui faisaient autrefois partie de la classe moyenne. Aigris et en colère, ces gens se sont fait duper par la théorie des effets de retombées de l’ère Reagan. Ils ont ensuite été abandonnés par les politiciens démocrates qui, malgré leurs beaux discours, fricotent avec des lobbyistes de Goldman Sachs prêts à leur écrire un beau gros chèque.

      Voilà donc comment le scénario du Brexit est en train de se reproduire. Le charlatan Elmer Gantry se pose en Boris Johnson, faisant tout pour convaincre les masses que l’heure de la revanche a sonné. L’outsider va faire un grand ménage ! Vous n’avez pas besoin de l’aimer ni d’être d’accord avec lui, car il sera le cocktail molotov que vous tirerez au beau milieu de tous ces bâtards qui vous ont escroqué ! Vous devez envoyer un message clair, et Trump sera votre messager !

      Passons maintenant aux calculs mathématiques. En 2012, Mitt Romney a perdu l’élection présidentielle par une marge de 64 voix du Collège électoral. Or, la personne qui remportera le scrutin populaire au Michigan, en Ohio, en Pennsylvanie et au Wisconsin récoltera exactement 64 voix. Outre les États traditionnellement républicains, qui s’étendent de l’Idaho à la Géorgie, tout ce dont Trump aura besoin pour se hisser au sommet ce sont les quatre États du Rust Belt. Oubliez la Floride, le Colorado ou la Virginie. Il n’en a même pas besoin.

      En version originale : http://michaelmoore.com/trumpwillwin

  • Qui croit en Trump ?
    http://www.laviedesidees.fr/Qui-croit-en-Trump.html

    Comment expliquer la conversion des évangéliques américains au discours de Donald Trump ? Interrogeant les habitants d’une petite ville du Midwest, Jessamin Birdsall montre que le ralliement au candidat républicain est le produit d’un compromis idéologique, qui s’enracine dans la peur de communautés perçues comme menaçantes, les musulmans et les #LGBT.

    Essais & débats

    / #évangélisme, LGBT, #islam

    #Essais_&_débats

  • Harcelée, une Américaine lance un compte Twitter automatique pour piéger les « trolls » haineux

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/10/11/harcelee-une-americaine-lance-un-compte-twitter-automatique-pour-pieger-les-

    « Sérieusement, ce “bot” est un pot de miel pour les connards d’Internet. Ils passent des heures et des heures à lui hurler dessus. » Jeudi 6 octobre, une internaute connue sous le nom de Sarah Nyberg a annoncé la création, sur Twitter, d’un nouveau « bot ». Ce programme, qui tweete automatiquement, publie toutes les dix minutes des contenus censés provoquer un certain type d’internautes : antiféministes, théoriciens du complot ou encore racistes adeptes des insultes et du harcèlement.

    « Le féminisme est nécessaire pour la libération des femmes », « Il n’existe pas seulement deux genres », « comment des gens peuvent-ils croire que la Terre est plate ? », « l’islamophobie est réelle et c’est mal », « il faut abolir les prisons »… Ce sont quelques-uns des tweets publiés par ce compte intitulé @arguetron.

    S’il n’interpelle jamais aucun internaute directement, nombreux sont pourtant ceux à avoir mordu à l’hameçon. Dès ses premières heures d’existence, pensant avoir affaire à un véritable utilisateur de Twitter, plusieurs internautes ont répondu à ses tweets, certains allant même jusqu’à converser avec elle pendant presque dix heures. Discussions interminables (et vides, puisque les réponses du robot ne sont pas argumentées), insultes et même harcèlement sexuel : @arguetron a réussi son pari d’appeau à « trolls » réactionnaires et haineux.

    « Bouche de l’enfer »

    « Cela montre comment le simple fait de publier ses opinions, dans votre petit coin d’Internet, peut provoquer des insultes de la part des réactionnaires, explique Sarah Nyberg au Monde. La plupart des personnes qui ont déjà été victimes de harcèlement le savent, mais ceux qui ne l’ont jamais été sont souvent sceptiques. Alors qu’en fait certaines personnes passent un temps significatif à chercher des personnes sur lesquelles hurler, des personnes à insulter. »

    Sarah Nyberg est loin d’être une inconnue pour le public qu’elle appâte. Se présentant comme une femme transsexuelle du Midwest américain, elle a été victime en 2014 et 2015 d’une campagne de harcèlement, après avoir ouvertement critiqué le Gamergate, une nébuleuse de joueurs de jeux vidéo antiféministes. « Ils ont creusé partout où ils ont pu, (…) chaque information qu’ils ont découverte a été utilisée pour me harceler », avait-elle assuré dans une chronique publiée sur le Huffington Post. « Des comptes vieux de dix ans ont été exploités pour trouver des photos de moi avant ma transition. »

    Les personnes qu’elle piège aujourd’hui ne sont pourtant pas si éloignées d’elle. En 2015, alors que la campagne de harcèlement à son encontre battait son plein, et que les moindres de ses publications étaient scrutées à la recherche de faux pas, Sarah Nyberg a avoué elle-même avoir été par le passé un « edgelord ». Ce terme désigne sur certains forums des provocateurs notoires, aux opinions nihilistes et faisant régulièrement référence au nazisme, selon la définition apportée par le site Urban Dictionary. « Ma façon de m’échapper de la douleur de ma vie était Internet : troller, chercher à choquer et défendre l’indéfendable afin de générer des drames », regrette la jeune femme dans un texte publié en ligne.

    « Le tabou est devenu une armure pour moi ; chaque jour, je choquais d’avantage. La défense du racisme, des déviances sexuelles, du meurtre et plus, tout cela au milieu de discussions sur les jeux vidéo et les sites Internet. (…) Il y a des choses que je regrette terriblement. »

  • A #Cleveland, deux manifs, deux pays
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190716/cleveland-deux-manifs-deux-pays

    Lundi 18 juillet à Cleveland. © Reuters Quartier des affaires bouclé, police sur les dents… La convention républicaine s’est ouverte à Cleveland (Ohio). La ville du Midwest devient pour une semaine le plus grand cirque des États-Unis. Les aficionados de #Donald_Trump et ses opposants les plus farouches ont manifesté au même moment. Récit.

    #International #Amérique_du_nord #Etats-Unis #GOP #parti_républicain #Républicains