region:nord-ouest du sénégal

  • Des paysans et éleveurs sénégalais exigent que la multinationale Senhuile SA quitte leurs terres
    http://www.grain.org/fr/article/entries/4900-des-paysans-et-eleveurs-senegalais-exigent-que-la-multinationale-senhuil

    Des paysans et des éleveurs de la région Nord-ouest du #Sénégal sont actuellement en Europe pour exiger la fin d’une transaction foncière qui menace les vies et les moyens de subsistance de plus de 9000 personnes. Senhuile SA, un consortium international opaque, s’est vu attribuer 20 000 hectares de terre dans la réserve de Ndiaël, utilisée depuis des décennies par la population des 40 villages de la zone. Les habitants demandent la fin de ce projet qui les prive de leur accès aux pâturages, à l’eau, à la nourriture et au bois de chauffage, les contraignant au final à quitter leurs terres.

    Senhuile SA est un consortium contrôlé par Tampieri Financial Group, des investisseurs sénégalais et Agro Bioéthanol International, une société écran enregistrée à New York. Les éleveurs, en association avec des représentants du Conseil National de Concertation et Coopération des Ruraux (CNCR) et les ONG sénégalaises ENDA Pronat et ActionAid sont en Europe à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 6 mars afin de mobiliser les citoyens et demander à Tampieri, actionnaire majoritaire de Senhuile, de mettre fin au projet. Le projet était initialement situé dans une autre région, Fanaye, où la violente opposition locale a causé la mort de deux villageois et fait des dizaines de blessés en 2011.

    Un nouveau rapport publié aujourd’hui par Oakland Institute expose les nombreux défauts du projet, tels que le manque de consultation des communautés locales, l’absence de consentement, la nature opaque des opérations de Senhuile, ou encore l’impact catastrophique du projet sur les moyens de subsistance des populations.

    L’accès au rapport d’Oakland Institute en anglais et en français
    http://www.oaklandinstitute.org/land-deals-africa-senegal

    Je profite de l’occasion pour saluer le travail magnifique d’OI dont les rapports et analyses sur les #accaparements de #terres sont particulièrement très bien ficelés.

    • L’#agrobusiness attaque le #Sénégal
      CHRISTIAN LOSSON 27 FÉVRIER 2014
      http://www.liberation.fr/economie/2014/02/27/l-agrobusiness-attaque-le-senegal_983460

      Doit-on produire en Afrique des #agrocarburants destinés à l’exportation alors que les terres manquent aux populations pour assurer leur #sécurité_alimentaire ? C’est l’un des effets pervers d’une directive européenne de 2009 qui fixe un objectif de 10% d’énergie renouvelable dans le transport d’ici à 2020. « Tous les Etats se sont rués sur les #biocarburants qui non seulement ne contribuent pas à diminuer les #gaz_à_effet de serre mais s’avèrent le principal moteur mondial de l’#accaparement des #terres au profit des firmes de l’Union », dénonce Renée Vellvé, de l’association Grain et Prix Nobel alternatif. Qui s’alarme : « Jamais la pression sur les terres en Afrique n’avait été aussi forte. » Selon l’ONG ActionAid, 6 millions d’hectares ont ainsi été dévorés par la culture des agrocarburants sur le continent en moins de cinq ans.

      « Obscurs ». La voix posée, Fatou Ngom, d’ActionAid Sénégal, est venue en France lancer une campagne européenne pour dénoncer ces spoliations : « Dans notre pays, on est passé de 168 000 hectares happés par des multinationales de l’agrobusiness en 2008 à plus de 844 000 aujourd’hui », énumère-t-elle. Soit presque le quart des 3,8 millions d’hectares de terres cultivables du Sénégal. Une captation obtenue avec la bénédiction de l’Etat : « Au Sénégal, les firmes ne peuvent pas acheter des terres sans passer par une joint-venture locale. » Un deal souvent factice. « Les montages sont obscurs, sans aucune transparence », rappelle un expert.

    • farmlandgrab.org | Au Sénégal, le conflit fait rage sur des terres louées par le gouvernement
      http://farmlandgrab.org/post/view/23270-au-senegal-le-conflit-fait-rage-sur-des-terres-louees-par-le-gou

      Un sixième des terres agricoles du Sénégal sont louées au secteur privé. Entre 2000 et 2012, le gouvernement a accordé 844 000 hectares de terres agricoles, soit 16,5 % de la surface arable du pays, à des sociétés privées, alors que le Sénégal n’est pas auto-suffisant en matière d’alimentation et que 70 % de sa population vit de l’agriculture et du pastoralisme. La légalité des accords signés par le gouvernement avec les entrepreneurs étrangers est contestée par les populations locales qui ne possèdent pas de titres fonciers officiels mais utilisent la terre selon le droit coutumier qui s’applique dans les campagnes et se considèrent comme les propriétaires légaux. Elhadji Samba Sow, représentant du collectif des villages de Ndiael, explique : « Non seulement le projet nous prive de la terre, mais il a aussi d’énormes conséquences sur l’environnement, liées à la déforestation due à l’abattage des arbres et des arbustes et aux restrictions imposées aux mouvements des troupeaux. Le projet rend également difficile l’accès à l’eau, car les tuyaux utilisés en commun ne peuvent pas traverser les terres dont s’est emparé Senhuile. En outre, des avions survolent toute la région et lâchent des produits qui sont peut-être dangereux pour la santé humaine ou animale - nous ne savons pas. »