• L’action publique au-delà de McKinsey : mécanique du dévoiement, par Marc Laimé (Les blogs du Diplo, 7 avril 2022)

    Nous vivons depuis quelques années, à l’instar de toutes les démocraties occidentales, une mutation profonde de l’action publique, non plus impulsée par la représentation politique et l’appareil d’État, mais déléguée aux acteurs privés et à leur lobbying, inscrit, à l’état gazeux, comme un phénomène naturel, au cœur de la République, longtemps incontestable car indiscernable. Une « disruption » qui s’est brutalement accélérée sous le quinquennat de M. Emmanuel Macron.

    https://blog.mondediplo.net/l-action-publique-au-dela-de-mckinsey-mecanique


    #RGPP

  • Covid-19 : ces consultants au cœur de la « défaillance organisée » de l’État - Basta !
    https://www.bastamag.net/Gestion-de-crise-McKinsey-Capgemini-Boston-Consulting-Group-lobbying-RGPP

    Après avoir accompagné et encouragé la réduction du nombre de personnels et la soumission de l’hôpital public aux contraintes gestionnaires, les grands cabinets de conseil – Boston Consulting Group, Capgemini, McKinsey… – se sont assuré un rôle clé auprès du pouvoir exécutif et de l’administration pour façonner la réponse à la crise sanitaire.

    Ce sont des acteurs méconnus de la gestion de l’épidémie du Covid-19. On les retrouve partout : auprès des hôpitaux et des autorités de santé pour les conseiller sur leur organisation, auprès du pouvoir exécutif pour aider à mettre en place le confinement et le déconfinement et à faire face à l’urgence et aux pénuries, auprès du ministère de l’Économie aujourd’hui pour flécher les aides aux entreprises et contribuer à l’élaboration des plans de relance. C’est l’un des grands enseignements du rapport « Lobbying : l’épidémie cachée » que l’Observatoire des multinationales a publié le 3 juin en partenariat avec les Amis de la Terre France.
    https://multinationales.org/Lobbying-l-epidemie-cachee

    « Ils », ce sont le grands cabinets de conseil en gestion : McKinsey basé à New York, Boston Consulting Group (BCG) et Bain à Boston, Accenture à Dublin, Roland Berger à Munich, Capgemini à Paris, ou encore Strategy& (ex Booz, appartenant aujourd’hui à PwC) et Parthenon (filiale d’Ernst & Young). Leur rôle est de conseiller leurs clients – des entreprises, des institutions publiques et privées, et même des États - sur leur stratégie et leur organisation.

    On pourrait les comparer aux « Big Four » de l’audit et de la comptabilité - PwC, Ernst & Young, KPMG et Deloitte –
    https://multinationales.org/Les-grands-cabinets-d-audit-moteurs-de-la-financiarisation-et-de-l-
    auxquels ils sont parfois directement liés. Travaillant comme ces derniers à la fois pour le public et – surtout – pour le privé, ils contribuent à aligner le premier sur le fonctionnement et la vision de monde du second. Très impliqués dans la « révision générale des politiques publiques » de Nicolas Sarkozy, puis dans la « modernisation de l’action publique » de François Hollande, aujourd’hui dans la « transformation de l’action publique » d’Emmanuel Macron, ils sont à la fois les artisans et les profiteurs de la « réforme de l’État », selon l’euphémisme en vigueur pour désigner les politiques de réduction du nombre de fonctionnaires et de repli du secteur public. C’est-à-dire ces politiques mêmes qui apparaissent aujourd’hui comme l’une des principales causes des carences constatées face au Covid-19.

    Quand les consultants organisent la réponse à l’épidémie

    Un exemple, relaté par Mediapart, résume à lui seul le problème. L’un des principaux acteurs de la réforme de l’État depuis des années, le cabinet McKinsey, a été mobilisé en plein pic épidémique pour aider à mettre en place une task force interministérielle en vue du déploiement de tests sur le territoire français. Cette task force a rapidement confié une mission d’évaluation des capacités des laboratoires français à... une autre firme de conseil, Bain. Pendant ce temps, des dizaines de laboratoires publics et privés qui avaient offert leurs services dès le début de la crise attendaient, incrédules, que le gouvernement veuille bien leur répondre. Bref, les firmes qui ont accompagné les politiques d’austérité et de suppressions d’emploi dans la fonction publique se voient aujourd’hui confier la mission de pallier les défaillances qui en résultent. Les résultats ne semblent pas, en l’occurrence, très probants.

    D’après le site spécialisé Consultor, les cabinets ont été très sollicités pendant l’épidémie et ont eux-mêmes volontairement offert leurs services. On les retrouve auprès des hôpitaux parisiens de l’APHP (BCG et Roland Berger), du ministère de la Santé (Strategy& et Bain), et de celui de l’Économie (Roland Berger, EY-Parthenon et Strategy&). Leur rôle auprès de Bercy ? Aider à identifier les vulnérabilités dans l’industrie, élaborer les plans de relance, soutenir les PME, aider à gérer les achats de l’État, mettre en place les conditions d’une plus grande « souveraineté économique »

    Certaines de ces missions semblent avoir été réalisées gratuitement (peut-être pour maintenir les bonnes relations), d’autres ont été rémunérées. Une grande opacité règne sur ces contrats de conseil et leurs tarifs. Ils ne doivent être déclarés qu’à partir d’un certain seuil, et restent pour partie éparpillés entre différentes administrations. On ne dispose donc pas d’un chiffre global sur les montants dépensés chaque année par l’État pour s’acheter les services de ces consultants. D’après les informations recueillies et les estimations de la Cour des comptes, il s’agit pourtant de centaines de millions d’euros. La teneur des « conseils » ainsi livrés à l’État est, elle-aussi, rarement rendue publique.

    #santé_publique #hôpital #cabinets_de_conseil_en_gestion #consultants #Ecole_des_hautes_études_en_santé_publique #économie #RGPP #politiques_publiques #lean_management #management #restructuration_permanente #réforme_de_l’État #réduction_des_coûts #gestionnite #T2A

    • Plus Gala/ENA/HEC, et sans l’Observatoire des multinationales : Des restructurations au coronavirus, l’apport controversé des cabinets de consulting à l’hôpital, Samuel Laurent

      https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/06/05/des-restructurations-au-covid-19-l-apport-controverse-des-cabinets-de-consul

      Durant une décennie, des sociétés comme Capgemini ont accompagné les réductions de lits et les plans d’économies. Le coronavirus leur a donné un nouveau terrain d’exercice.


      AUREL

      « Nous vivons et travaillons dans une période sans précédent » , constate Capgemini sur la page d’accueil de son site. Et le groupe français, leader du consulting dans l’Hexagone avec 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, s’est adapté. Il multiplie les initiatives et il les affiche.

      La société fait partie des groupes qui ont été sélectionnés pour le développement de la fameuse application de « tracking » StopCovid, qui permet de référencer les malades et leurs contacts. Elle a déjà réalisé une application de suivi à domicile pour les patients, Covidom, développée avec l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (#AP-HP).

      Capgemini a aussi mis sur pied durant la crise, toujours pour l’AP-HP, un centre d’appels dédié pour « accélérer le processus de mobilisation des professionnels de santé d’Ile-de-France » . La société réalise aussi de l’analyse de données pour l’Institut Pasteur ou encore une prestation de services auprès de la centrale d’achats hospitaliers RESAH pour « sécuriser les approvisionnements » en masques et autres matériels médicaux cruciaux.

      Ce volontarisme fait grincer des dents chez quelques anciens du groupe, pour qui l’entreprise vient au secours d’hôpitaux dont elle a bien souvent contribué par le passé à réduire les moyens. « On demande à ces personnes de venir résoudre des problèmes qu’elles ont souvent contribué à créer » , résume un ancien consultant.

      « La stratégie de Pénélope »

      Durant une décennie en effet, Capgemini fut, avec d’autres gros cabinets de consulting, une cheville ouvrière de la « transformation » et de la « modernisation » du secteur hospitalier, auquel il proposait ses services pour y appliquer le « lean management » : la réduction des coûts à tous les échelons. « On appelle les mêmes pour faire une chose et ensuite faire son contraire, c’est la stratégie de Pénélope, on tricote puis on détricote » , s’amuse le sociologue des organisations François Dupuy [ou viennent mourir les assoiffés, ndc]. Sollicité par Le Monde, le groupe Capgemini n’a pas souhaité nous répondre : « Il nous est difficile de nous exprimer à la place de nos clients. »

      Cette omniprésence « pose question » , estime Anne Meunier, secrétaire générale du Syncass-CFDT, qui représente les personnels des directions hospitalières, qui a « toujours connu des cabinets de consultants dans le paysage ; leur essor correspond à l’enchaînement des réformes depuis quinze ans. » Pour elle, « les nouvelles techniques de management » imposées pour accompagner les politiques de réduction des coûts sont « très gourmandes en consulting » .

      Le français Capgemini s’est fait une spécialité d’accompagner les hôpitaux dans le cadre de plans de retour à l’équilibre financier, souvent exigés par les Agences régionales de santé (#ARS) en contrepartie d’aide ou de modernisation.

      « Poussés par l’évolution des soins, la démographie médicale et la contrainte financière grandissante qui pèse sur eux, les hôpitaux sont engagés dans de multiples projets de développement ou de restructuration de leur offre de soins : communautés hospitalières de territoire, fusions d’établissements, redéfinition des périmètres de pôles, optimisation d’activités cliniques et médico-technique, etc. » , note l’entreprise dès 2010 dans un document sur la « conduite des projets de transformation à l’hôpital » .

      Le jugement sévère de la Cour des comptes

      Les mises en place, en 1996, de l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (#Ondam), de la « tarification à l’activité » renforcée, en 2007, puis de la loi Hôpital patients santé territoires de 2009, qui a créé les ARS, sont autant d’étapes politiques et administratives au service d’une cause : limiter les dépenses de santé.

      Dès 2008, Capgemini qui, selon d’anciens consultants, mettait volontiers en avant « son savoir-faire et sa connaissance des interlocuteurs au ministère » , et particulièrement la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), se voit confier une mission d’ « assistance à la maîtrise d’ouvrage » pour accompagner la création des ARS. Un rôle national qui n’empêche pas la même société de se positionner également sur des marchés plus locaux.

      En 2018, la Cour des comptes se livrait à une synthèse sévère sur cette pratique, « désormais répandue au sein de tous les établissements publics de santé » et qui concerne « la quasi-totalité de l’activité de gestion hospitalière, aussi bien dans les domaines financier, juridique, stratégique, managérial, d’organisation, de ressources humaines que d’investissement » .

      La Cour critique des missions qui « ne donnent que rarement des résultats à la hauteur des prestations attendues. Les études financières sont peu approfondies et leurs appréciations parfois erronées. (…) En matière de conseil stratégique, la qualité des travaux est souvent faible, les préconisations très générales et laconiques et les livrables peu satisfaisants ». Pire encore, « ces nombreux contrats de conseil appauvrissent les compétences internes au sein des établissements, (…) qui parviennent de moins en moins à assurer leur rôle essentiel de maître d’ouvrage, dans la conduite de ces marchés ».

      « Tableaux Excel et diaporamas »

      « On veut bien faire dans toute la chaîne en se faisant aider, et on auto-alimente le système » , estime Mme Meunier, ce qui crée parfois des « rentes de situation » pour les cabinets de consulting, sollicités à la fois pour aider à concevoir des plans de réduction des coûts et pour mettre en place des stratégies d’optimisation de la tarification à l’activité.

      « On est focalisés sur le taux de marge brut des établissements, seul indicateur de performance. Il faut dégager des recettes, donc trouver de l’activité et faire pression sur la masse salariale. Enormément de cabinets de consulting sont mobilisés là-dessus. »

      Nancy est un cas emblématique : mi-2019, le centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de la ville obtient la mise en place d’un plan de réorganisation massif, validé par le Comité interministériel de performance et de modernisation de l’offre de soins (Copermo).

      Ce plan, qui succède à des années de mesures d’économies, prévoit un effacement de la dette du CHRU ainsi que près d’un demi-milliard d’euros d’investissements venus de l’ARS du Grand Est, principalement dédiés au regroupement des activités hospitalières de la ville sur un seul site. Mais cet investissement a une contrepartie : une réduction de la capacité d’accueil de 174 lits et le non-remplacement de départs en retraite, aboutissant à la suppression de près de 600 postes. Parmi les concepteurs de ce plan de réorganisation, on trouve le cabinet Capgemini Invent Santé, qui s’est fait une spécialité d’obtenir les validations du Copermo.

      Bernard Dupont, directeur du CHRU de Nancy, n’a pas gardé que des bons souvenirs des consultants. Il relate ainsi une intervention de Capgemini en 2015-2016 pour une mission visant à rationaliser l’achat de médicaments : « L’équipe n’était pas terrible, on a fini par les mettre dehors. » Mais Capgemini revient deux ans plus tard, missionné par l’ARS pour accompagner le plan de réorganisation.
      « Ils arrivent avec partout les mêmes tableaux Excel, les mêmes diaporamas, mais ils connaissent mal la réalité du terrain », regrette le directeur, pour qui « on finit par avoir ces boîtes qui ne sont responsables devant personne, mais qui définissent le bon nombre de lits ». « Qu’on se fasse aider, c’est parfois intéressant, cela offre un regard extérieur , poursuit M. Dupont, mais ce qui me gêne, c’est que les consultants finissent par définir la politique publique. »

      Porosités entre public et privé

      Le directeur d’hôpital évoque aussi les « cercles incestueux » entre Agences régionales de santé, ministère, directions hospitalières et sociétés de consulting. Nombre de consultants dans le domaine hospitalier sont ainsi passés par des formations publiques, comme l’Ecole des hautes études en santé publique.

      Le parcours d’Etienne Grass, actuel vice-président exécutif de l’équipe « services aux citoyens » de Capgemini Consulting, est exemplaire de ces porosités : M. Grass fut un camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA, avant d’occuper plusieurs postes dans des cabinets ministériels, notamment auprès de Martin Hirsch, ancien Haut-Commissaire aux solidarités actives et actuel directeur de l’AP-HP. En 2015, M. Grass est nommé dans son sillage directeur de la stratégie de l’AP-HP, un poste qu’il quittera deux ans plus tard pour intégrer Capgemini. Sollicité par Le Monde , ce dernier n’a pas souhaité nous répondre, se contentant de préciser : « Nous réalisons de nombreuses missions pour les acteurs du système de santé, mais notre apport est principalement sur le digital, pas en “rationalisation”. »

      A l’inverse, Philippe Grangeon, ex-directeur de la communication de Capgemini et membre du comité directeur de La République en marche, a rejoint l’Elysée fin 2018 comme conseiller spécial [Sur la réforme des retraites, entre autres, ndc]. Autant de liens de proximité qui aident Capgemini à assurer le succès des plans de réorganisation auxquels la société participe.

      « Quand les boîtes de conseil viennent nous voir, elles nous disent qu’elles connaissent tel ou tel à la DGOS. On reçoit aussi des invitations à des séminaires de ces sociétés de conseil où l’on retrouve des gens des ministères, regrette M. Dupont. Tout cela crée un microcosme de gens qui pensent la même chose et finissent par créer une sorte de #doctrine. »

      Faut-il bannir les consultants de l’hôpital ? Le sociologue François Dupuy est plus nuancé : « Le problème n’est pas qu’ils aillent trop loin, ils font ce qu’on leur demande. Ce sont ceux qui pilotent ces consultants qui sont à blâmer. » Pour lui, « ces grands cabinets de conseil ont une fonction de légitimation, ils permettent d’évacuer sa propre responsabilité derrière un nom connu. Les organisations achètent cette légitimation autant qu’elles achètent du conseil » .

      #coast_killers #managers

  • #Services_publics : « des usagers seuls face à un écran »
    https://www.banquedesterritoires.fr/rapport-genest

    La réorganisation des services de l’État conduite tambour battant depuis le milieu des années 2000 a contribué au développement d’un « fort sentiment d’abandon » d’une grande partie de la population, mais aussi des élus locaux et de certains agents sur le terrain. C’est le constat du sénateur LR de l’Ardèche Jacques Genest dans son rapport intitulé Agir pour nos concitoyens : redonner de la proximité et de l’efficacité à l’#action_publique dans les territoires (http://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-334-notice.html), présenté devant la commission des finances, le 19 février, qui s’inscrit dans les pas des députés Jean-Paul Dufrègne et Jean-Paul Mattei.

    #rgpp #map #action_publique_2022 #budget_de_l'État #déficit #dématérialisation #haut_débit #forces_de_sécurité #anct #aménagement_du_territoire #préfectures #maisons_France_services #trésorerie #dgfip #santé #offre_hospitalière #hôpitaux #médecine_libérale

  • Les fonctionnaires redoutent d’être les prochaines victimes de Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290318/les-fonctionnaires-redoutent-d-etre-les-prochaines-victimes-de-macron

    L’association Attac, mobilisée dans le cortège de la #Fonction_Publique, met en scène l’unité des revendications entre fonctionnaires. © MG Hormis l’annonce tonitruante sur les « plans de départs volontaires », l’exécutif reste flou sur la réforme qu’il envisage pour les fonctionnaires et le sort qu’il réserve aux services publics. De manière informelle, le gouvernement cache moins son jeu : il souhaite rogner ou contourner le #statut des agents de la fonction publique. Leur licenciement éventuel en cas de suppression de poste est bel et bien sur la table.

    #France #Action_publique_2022 #contractuels #Edouard_Philippe #Gérald_Darmanin #RGPP #salaire #social

  • “Affamer les collectivités pour mieux réformer”
    http://www.lagazettedescommunes.com/421579/affamer-les-collectivites-pour-mieux-reformer

    La « modernisation » libérale de l’Etat à laquelle invitait le Club Jean Moulin se retrouvera dans le modèle de « l’Etat-stratège », promu par le New Public Management à partir des années 1980. La question est : pourquoi devient-elle une politique d’Etat ces vingt dernières années et pas auparavant ? Elle doit une part de sa réussite à l’arrivée aux commandes de l’Etat, d’une nouvelle haute fonction publique : à la nouvelle composition, formation et circulation des membres des cabinets ministériels.

    #MAP #RGPP #NPM #willy_pelletier #shamelessautopromo

    • Jamais il n’y a eu autant d’aller-retour entre les grandes entreprises, l’administration centrale et les entourages ministériels et présidentiels, favorisant la continuité des politiques de « modernisation libérale » de l’Etat. Et cette circulation accélère les carrières.

      Elle se trouve facilitée à mesure que Sciences-Po, l’ENA et même Polytechnique se transforment en business schools et que le cursus d’excellence de l’élite se conjugue avec des formations à HEC ou l’Essec, ou dans les business schools anglo-saxonnes. Les recettes et les modèles du privé sont intériorisés par les futures « noblesses d’État » libérales comme les seules solutions « réalistes » et même pensables.

      #Histoire #privatisation #management #libéralisme #services_publics #modernisation #État

  • L’état démantelé. Enquête sur une révolution silencieuse.

    Livre de Laurent Bonelli, Willy Pelletier, Serge Halimi, collectif.

    Compte-rendu de lecture sur le site de Revues.org :

    Avec un titre aussi évocateur on imagine aisément le contenu de l’ouvrage. Pourtant, comme le souligne le sous-titre (« enquête sur une révolution silencieuse ») L’Etat démantelé développe une analyse plus nuancée des réformes de l’Etat engagées depuis les années 80 et l’affirmation d’une crise de l’Etat Providence. Cet ouvrage collectif poursuit le travail engagé en sciences politiques par Philippe Bezes dans Réinventer l’Etat où il étudie les réformes de l’administration française depuis 1962 et la conversion du service public au raisonnement gestionnaire incarné par le « New Public Management ». S’appuyant en partie sur un colloque organisé par le Monde Diplomatique c’est donc un livre engagé avec les qualités et défauts qui vont avec ce genre.

    [...]

    http://lectures.revues.org/1150?page=article&id_article=6671

    #Etat #libéralisme #néolibéralisme #réforme #RGPP #nouveaumanagementpublic

  • L’humiliation au cœur du suicide d’un guichetier de La Poste (Miroir Social)
    http://www.miroirsocial.com/actualite/l-humiliation-au-c-ur-du-suicide-d-un-guichetier-de-la-poste
    Le choc de compétitivité dans ta gueule !

    La première chose qui frappe quand on examine l’évolution de l’entreprise, c’est le changement brutal de sa politique d’embauche à partir de 2008 : alors qu’avant on comptait en moyenne 7 réembauches pour 10 départs, on est passé à 5 pour 10 en 2008, 3 pour 10 en 2009, 2 pour 10 en 2010 (et 4 pour 10 en 2011, élections oblige) : La Poste fait mieux (ou pire) que la #RGPP. En 4 ans, les responsables de l’entreprise (avec l’aval de l’État) ont supprimé 30 000 emplois (1).

    Comme le volume d’activité n’a pas baissé, on comprend tout de suite que les dirigeants de La Poste ont exigé du personnel un effort de #productivité supplémentaire, considérable pour une entreprise de main d’œuvre comme La Poste.

    Pour imposer un tel effort, les dirigeants ont mis en place des méthodes de management et une conduite du changement aux effets pathogènes, comme à France Télécom, avec en guise de dialogue social le flicage des consignes et des activités quotidiennes, les sanctions disciplinaires ou l’exclusion des agents qui ne pouvaient suivre le rythme, la chasse aux syndicalistes qui défendaient une autre politique, l’humiliation des cadres qui refusaient de faire de l’abattage et la chasse aux seniors.

    Parallèlement, des « réorganisations » successives désorganisaient l’activité et faisaient baisser au total la qualité de service de 50 %.

    Quel est donc la raison d’un tel bouleversement de l’entreprise ? En 2008 Jean-Paul Bailly, PDG de l’entreprise, décidait de « transformer » La Poste à marche forcée pour assurer sa rentabilité financière en vue de sa privatisation. Mais cela s’est fait au détriment de l’activité et de la santé des travailleurs.

  • A Dunkerque : les travailleurs sociaux, victimes d’un management destructeur - côté quartiers - le blog d’Ixchel Delaporte
    http://quartierspop.over-blog.fr/article-a-dunkerque-les-travailleurs-sociaux-victimes-d-un-ma

    Quatre mois après le #suicide d’un éducateur travaillant pour l’association d’Action éducative et sociale (AAE) à Dunkerque, une deuxième salariée a tenté vendredi dernier de mettre fin à ses jours dans son bureau. Depuis des années, les salariés mettent en cause gestion catastrophique et #RGPP destructrice. Pour eux, le suicide de leur collègue Fabrice aurait dû entraîner des changements. Mais depuis, rien n’a bougé.

  • Mon data-journalism à l’heure Sarkozy | Sylvain Lapoix
    http://owni.fr/2012/01/14/lapoix-data-journalisme-donnees-sarkozy

    À l’image d’une majorité obsédée par le chiffre, certains médias s’agitent pour des données froides, déconnectées du réel. Une occasion manquée de réinjecter de l’expertise journalistique pour alimenter le débat public. Récit d’une expérience journalistique personnelle.

    #Chronique #Cultures_numériques #Data #datajournalism #journalisme #Politique #présidentielle2012 #rgpp

  • Actualité - Révision Générale des Politiques Publiques
    http://www.rgpp.modernisation.gouv.fr/index.php?id=50&tx_ttnews[tt_news]=580&tx_ttnews[backPid]=2&

    Suite aux travaux conduits à l’automne 2010 par la DGME et la DGAFP avec l’ensemble des ministères interessés sur la mutualisation de l’organisation logistique des concours de la fonction publique d’Etat , la préfiguration a été confiée au service interacadémique des examens et concours du ministère de l’éducation nationale. Le SIEC doit accueillir les premiers concours d’ici la fin de l’année 2011.

    #administration #fonction_publique #RGPP #mutualisation

  • La médiation extrajudiciaire, modèle idéal de la justice bourgeoise ?

    Leur solution miracle, c’est la médiation extrajudiciaire et les modes alternatifs des conflits. « Regardez comme cela est efficace : ce mode alternatif, consensuel, ne donne évidemment lieu qu’à des accords gagnant-gagnant, au contraire de la #justice arbitraire que sont les prud’hommes », nous disent-ils. Point d’orgue de la démonstration de l’efficacité de ce mode « amiable » de résolution des litiges : les légères indemnités (285 millions d’euro seulement) perçues par Bernard Tapie, dans l’affaire Crédit lyonnais, sous l’arbitrage évidemment impartial de trois professionnels. Et qui paie la facture : l’État français, bien sûr. Autant d’argent qui ne sera pas investi dans l’amélioration du service public de la justice. Qui s’étonnera ensuite que la Cour des comptes ait estimé ladite procédure d’arbitrage non conforme au droit ?

    Pourtant, de telles situations n’ont pas freiné les ardeurs des partisans de l’ultralibéralisme. Est-ce là la seule façon qu’ils ont trouvée pour désengorger les tribunaux ? N’y a-t-il personne d’autre que Force Ouvrière pour constater que les dysfonctionnements de la justice ne sont que la triste et inéluctable conséquence de la révision générale des politiques publiques (#RGPP) ? Selon le rapport de la Commission européenne pour l’efficacité de la Justice (rattachée au Conseil de l’Europe), la justice française est aujourd’hui classée au 37ème rang (sur 43) des pays du Conseil de l’Europe pour le budget public annuel total alloué au système judiciaire rapporté au Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant ! Elle se situe derrière des états tels que l’Azerbaïdjan, l’Albanie ou l’Arménie.

    Miroir Social -
    http://www.miroirsocial.com/actualite/la-mediation-extrajudiciaire-modele-ideal-de-la-justice-bourgeoise

  • #RGPP : les raisons de la colère des maires

    « La RGPP engendre un cercle vicieux »
    Prises à la gorge et mises devant le fait accompli, les petites villes doivent faire preuve de créativité pour mettre en place de nouveaux services (embauche de policiers municipaux, d’agent d’urbanisme, création de centre de santé, système de télé-relais...). Des ruses de Sioux pour masquer le manque, pour pallier l’abandon de l’État sur ces territoires. Mais les coûts sont élevés, les #impôts doivent être augmentés pour financer ces initiatives parallèles de droit commun indispensables. Pourtant, 67% des maires interrogés considèrent qu’aucun accompagnement n’a été proposé par l’Etat pour diminuer l’impact de ces fermetures. « La RGPP engendre un cercle vicieux », affirme l’APVF.

    Principe simple : désengagement de l’État = transfert insidieux de charges aux collectivités locales tout en conservant les recettes au niveau national. Question : où vont les recettes ainsi « épargnées » sur le dos des usagers ? - Localtis.info un service Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250261802175&cid=1250261799930

  • Non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux : Georges Tron propose des "assouplissements" | Social, économie et politique
    http://www.actuchomage.org/2011033114952/Social-economie-et-politique/non-remplacement-dun-fonctionnaire-sur-deux-georges-tron-propose-des-qa

    dans un entretien à Libération, Georges Tron répond au médiateur de la République qui, dans son dernier rapport, estime que la révision générale des politiques publiques (ou #RGPP) a entraîné une importante dégradation des services, faute de moyens suffisants.

    « Nous sommes aujourd’hui dans une opération de restructuration de l’#administration. Les usagers restent globalement satisfaits des services publics. Cela n’empêche pas certains ajustements », déclare le secrétaire d’Etat. En guise d’assouplissement, il explique que « chaque ministère pourrait se voir allouer une enveloppe globale, à lui ensuite d’arbitrer entre dépenses de personnel et budget de fonctionnement ».

  • Conseil des ministres du 9 mars 2011. Le rapport d’étape sur la révision générale des politiques publiques. - vie-publique.fr
    http://discours.vie-publique.fr/notices/116000599.html

    La RGPP a permis d’atteindre des résultats significatifs sur l’amélioration de la qualité des services publics en créant de nombreux guichets uniques physiques pour les contribuables (guichets fiscaux uniques), les demandeurs d’emploi (Pôle emploi) ou les entreprises (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi ; guichet unique national pour les formalités du commerce extérieur ; « guichet entreprise » pour faciliter les démarches des créateurs d’entreprise).

    J’aime beaucoup ces tirades d’auto-félicitation. L’Etat réforme et réforme bien en plus, tout va bien Monsieur Baroin (bon, vos agents et les usagers ne vous saluent pas, mais ça...).