• Convoitise européenne sur le #lithium serbe

    Devant l’ampleur des manifestations organisées au printemps dernier, le président serbe a dû renoncer à l’exploitation d’un important gisement de lithium. Mais M. Aleksandar Vučićć pourrait relancer le projet du géant minier #Rio_Tinto, sous la pression de l’Union européenne, qui entend développer massivement les #voitures_électriques… en délocalisant les sources de #pollution.

    Près de la ville de #Loznica, en Serbie occidentale, les maisons vides aux toits pentus et les animaux errant sur les routes désertes rappellent des scènes de western. La plupart des habitants du village de #Gornje_Nedeljice ont déjà vendu leurs propriétés à la multinationale anglo-australienne Rio Tinto. En 2004, les explorateurs de ce géant minier ont découvert à proximité des rives de la rivière #Jadar un nouveau #minerai, baptisé la « #jadarite ». Sa composition exceptionnellement abondante en lithium et en #bore laisse penser qu’il pourrait répondre au besoin de plus en plus pressant de ces éléments pour la fabrication des #batteries alimentant les #moteurs_électriques.

    Le 8 juin dernier, le Parlement européen a voté l’interdiction à la vente des voitures thermiques neuves à partir de 2035. Et le vice-président de la Commission européenne chargé de la prospective, le Slovaque MaroÅ¡ Å efÄ oviÄ , a fixé comme objectif à l’Union européenne de devenir la deuxième région productrice de batteries au lithium dans le monde, après la Chine, d’ici 2025. Or, aujourd’hui, l’Europe importe la quasi-totalité du lithium dont elle a besoin et elle doit diversifier ses approvisionnements. On comprend donc pourquoi, à Bruxelles, la direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des petites et moyennes entreprises soutient l’investissement de Rio Tinto en Serbie.

    Cette multinationale - dont le capital est principalement détenu au Royaume-Uni (42 %), en Australie (16 %) et aux États-Unis (18 %) - est l’une des plus actives dans les Balkans depuis l’enregistrement de sa première filiale à Belgrade en 2001. En 2017, elle a signé avec le gouvernement un protocole d’accord pour la mise en oeuvre du projet Jadar. Le groupe de travail qui a préparé celui-ci comprenait des représentants de la multinationale, du gouvernement, mais aussi M. Mike Shirat, le deuxième secrétaire à l’ambassade d’Australie, et l’Américano-Kenyan Stephen Ndegwa, alors directeur de la Banque mondiale en Serbie. Plusieurs documents divulgués en 2021 montrent que le gouvernement serbe a subi d’intenses pressions de la part des ambassades occidentales pour que cet accord se concrétise et que les études d’impact environnemental ne soient qu’une simple formalité.

    Pressions américaines et allemandes

    En mai 2018, le Britannique Alan Duncan, alors ministre d’État pour l’Europe et les Amériques, a rencontré plusieurs responsables de Rio Tinto au sujet du projet Jadar (1). « La discussion s’est déroulée dans une bonne ambiance et le représentant de Rio Tinto a interrogé le ministre britannique sur les chances de la Serbie de devenir membre de l’Union, ce que Rio Tinto considère comme important pour le projet », peut-on lire dans le compte rendu de cette réunion, publié par un réseau de journalistes d’investigation des Balkans (Balkan Investigative Reporting Network, BIRN) (2). Selon plusieurs responsables de l’opposition, le représentant spécial des États-Unis pour les Balkans occidentaux (jusqu’en 2021), M. Matthew Palmer, aurait fait pression sur eux en leur demandant de ne pas « attaquer le gouvernement [serbe] » sur la question de Rio Tinto (3). Enfin, pendant la tournée de ses adieux, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Serbie, M. Aleksandar VuÄ ić, Mme Angela Merkel a également signalé que l’Allemagne s’intéressait au lithium serbe : « Si le monde entier est intéressé, nous le sommes aussi. Nous avons beaucoup investi dans l’industrie automobile, y compris en Serbie, et nous savons tous à quel point le lithium est important pour la mobilité future et les cellules de batterie (4). » Un document émanant de la mission de la République de Serbie à l’Union européenne montre que Rio Tinto a établi des contacts avec trois grandes entreprises automobiles allemandes : Daimler, Volkswagen et BMW (5).

    La Serbie pourrait devenir la plus grande source de lithium en Europe dans les quinze prochaines années, déclarait, en mai 2021, Mme Marnie Finlayson, la directrice de Rio Tinto, en signant un protocole d’accord avec le fabricant de batteries InoBat. Mais pourquoi mettre en avant la Serbie alors que des gisements importants ont été découverts dans des pays membres de l’Union : Allemagne, République tchèque, et, dans une moindre mesure, Espagne, Portugal, Autriche, France ou Finlande ? Selon le dernier rapport de l’institut d’études géologique des États-Unis, les ressources serbes de lithium représentent seulement 1,3 % de celles de la planète, contre 23,5 % pour celles de la Bolivie, 21 % pour celles de l’Argentine ou 3 % pour celles de l’Allemagne (6). Dans les gisements du fossé rhénan, entre Bâle et Francfort, l’extraction du minerai à partir de sources thermales produirait beaucoup moins de gaz carbonique que l’exploitation et le traitement du lithium en Serbie. Mais les écologistes qui participent au gouvernement à Berlin s’y opposent.

    En repoussant les dommages à la périphérie européenne, l’externalisation des productions sales permet à la fois une maximisation des profits pour les multinationales et la minimisation des risques pour les États centraux. « La saga des mines de lithium va bien au-delà du calendrier environnemental, souligne l’économiste serbe NebojÅ¡a Katić, consultant indépendant à Londres. Les effets environnementaux ne font ici que montrer plus clairement l’absurdité du modèle de développement postsocialiste serbe. C’est une illustration ou un symbole de plus du statut colonial de la Serbie. »

    Plus de quatre mille personnes vivent aux abords de la rivière Jadar, où on prévoit d’extraire la jadarite. Cette partie de la Serbie est riche en flore et en faune, avec cent quarante espèces végétales et animales protégées par les lois serbes ou européennes, ainsi que cinquante sites officiellement classés au patrimoine culturel et historique. Rio Tinto nie tout impact négatif. Pourtant, une étude commandée par la société à la faculté de biologie de Belgrade et non rendue publique indiquerait que « plus de 45 hectares de forêts primaires seraient menacés, ainsi que 37 hectares de forêts naturelles, 3 hectares de prairies et 703 hectares de terres agricoles », selon le professeur d’université et membre de l’Académie des sciences serbe Vladimir Stevanović. « Nous sommes des cobayes, affirme Mme Marijana Trbović Petković, enseignante au lycée de Loznica et membre du mouvement local Ne Damo Jadar (« Nous ne donnons pas Jadar »). Nous ne croyons pas les inspecteurs d’État, car la plupart d’entre eux ne sont même pas allés sur le terrain. Des terres agricoles ont déjà été ravagées par de précédents forages, qui ne sont que préliminaires. On peut voir des matières toxiques dans la rivière. Nous sommes dans un écosystème fermé ici ; un empoisonnement de la terre et de l’eau dégradera toute la chaîne alimentaire. »

    La production de lithium à partir de minerai, ainsi que la séparation avec le bore, provoque plus d’impacts environnementaux toxiques qu’à partir de saumures, la pratique en vigueur dans les lacs salés des Andes ou le bassin rhénan. Les filières minières demandent beaucoup d’eau et d’énergie (provoquant des émissions de gaz à effet de serre), et peuvent entraîner de graves pollutions. Car, lors des travaux miniers d’excavation et de pompage, l’équilibre chimique des affleurements et des gisements profonds est perturbé par des conditions oxydantes soudaines qui provoquent un drainage minier acide, lequel représente une menace majeure : il libère dans le système hydrographique des tonnes de composés métalliques nocifs (cuivre, plomb, nickel, zinc ou arsenic).

    Si l’on tient compte de la valeur et du potentiel des terres agricoles, du cheptel et des cultures qui y sont pratiquées, les bénéfices de l’exploitation du lithium et du bore sont, selon plusieurs experts, très inférieurs aux dommages attendus. Des projections non officielles suggèrent ainsi que la société Rio Tinto réaliserait environ 4 milliards d’euros de bénéfices au cours des dix premières années d’exploitation, tandis que les licences minières devraient rapporter 300 millions à l’État serbe. Or les opposants au projet insistent sur le fait que les recettes de la production agricole dans la région pourraient atteindre 80 millions d’euros par an avec des investissements minimaux de l’État, qui sont actuellement inexistants. Même en écartant les conséquences environnementales potentiellement dévastatrices du projet, la question de l’intérêt économique pour la population reste posée.

    Comme la plupart des États d’Europe centrale et orientale depuis la chute du mur de Berlin, la Serbie a perdu la maîtrise de son développement en devenant tributaire des investissements occidentaux. Dans un tel contexte, tous les fonds extérieurs sont a priori les bienvenus, quels que soient leurs effets à long terme. D’ailleurs, la mobilisation contre Rio Tinto n’a pris corps qu’avec les soupçons de corruption. C’est moins l’origine des fonds que leur destination qui a écoeuré la population, lorsque des journalistes d’investigation ont découvert que la multinationale a pris pour sous-traitant une entreprise appartenant à l’oncle du ministre des mines de Serbie. « Si on veut être un peu cynique, on dirait que des projets qui peuvent être néfastes pour le pays peuvent en fait être très bénéfiques pour les décideurs locaux et leurs familles, souligne NebojÅ¡a Katić. Cela concerne non seulement le pouvoir politique, mais aussi tous les experts qui participent au processus de décision et qui devraient protéger l’intérêt public, mais ne protègent que leur intérêt propre. »

    Lorsque des paysans ont refusé de vendre leur propriété à Rio Tinto, le Parti progressiste serbe (SNS) - au pouvoir - a cru pouvoir passer en force en déclarant le projet Jadar d’intérêt national et en proposant une loi visant à accélérer la procédure d’expropriation - avec une durée réduite à cinq jours si l’intérêt national est en jeu. Cette décision a entraîné une mobilisation écologiste et sociale sans précédent dans la Serbie postsocialiste (blocage de ponts et de routes), faisant trembler le pouvoir pour la première fois en dix ans. À tel point que le président VuÄ ić a dû promettre publiquement le retrait de la loi sur les expropriations, le vote d’une loi sur les études d’impact ainsi que la cessation de la coopération avec Rio Tinto. « Les manifestations ont montré comment ce pouvoir fonctionne : seule une pression énorme, et celle sur les flux de capitaux, par le biais de barrages routiers, ainsi que le soutien d’un public plus large que celui intéressé par les questions environnementales peuvent provoquer une réaction », souligne l’une des figures de proue des écologistes, Mme Iva Marković.

    Ce mouvement a également prouvé que la Serbie pouvait sortir du cercle vicieux des divisions d’après-guerre entre nationalistes et libéraux, qui a permis que passent au second plan l’appauvrissement des classes populaires, la destruction de l’industrie et des ressources naturelles, sans oublier l’exode des cadres bien formés qui migrent vers les pays occidentaux. Contrairement à la question du Kosovo, la question écologique est une question émancipatrice, qui réoriente le débat public vers les priorités sociales. Lorsque l’on parle d’eau propre, de terres fertiles, de partage équitable des ressources nationales qui appartiennent à tous, les questions de classe réapparaissent. Lors des élections législatives d’avril 2022, les mobilisations ont entraîné un recul du SNS, qui conserve cependant une majorité parlementaire relative, mais aussi l’émergence d’une union de la gauche et des écologistes dans une coalition, « Nous devons ». Pour la première fois depuis 1990, elle aura des représentants au Parlement national et au Parlement local de Belgrade, où elle a recueilli 11 % des voix.

    Toutefois, le projet Jadar est loin d’être arrêté, si l’on en croit plusieurs responsables d’entreprises intéressées liées à Rio Tinto. « Les deux parties vont se retrouver et essayer de parvenir à un accord mutuellement bénéfique », affirme un interlocuteur qui travaille dans une entreprise collaborant avec le ministère des mines. Les déclarations des représentants de la multinationale vont dans le même sens. « Nous espérons vraiment que nous pourrons discuter de toutes les options avec le gouvernement serbe maintenant que les élections sont terminées », indiquait le président du conseil d’administration de Rio Tinto, M. Simon Thompson, lors de l’assemblée annuelle de la société en Australie (7). « Nous n’avons certainement pas renoncé à Jadar, car, très franchement, c’est un projet parfait », ajoutait le directeur général Jakob Stausholm. « Ils se dissimulent, je ne crois pas qu’ils partiront », confie Mme Trbović Petković, présente sur le terrain. Les organisations locales, qui n’accordent aucun crédit aux promesses télévisées des responsables politiques, continuent à monter la garde (8).

    « La guerre en Ukraine a déplacé l’attention, affirme M. Aleksandar Jovanović Ćuta, tête de liste de l’union de la gauche et des écologistes. Mais les citoyens auront désormais des représentants au Parlement, car nous venons directement de la rue. Nous faisons témoigner des gens de Gornje Nedeljice à l’Assemblée nationale. Notre objectif est de rendre l’exploitation minière du bore et du lithium illégale sur tout le territoire de la Serbie. » Si le gouvernement tente de relancer la réalisation du projet Jadar sous l’« amicale pression » européenne, il se heurtera à cette opposition-là.
    Note(s) :

    (1) The Times, Londres, 18 juin 2021.

    (2) SaÅ¡a Dragojlo, « Litijumsko lobiranje : Rio Tintov projekat prevelik da bi propao ? », BIRN, 25 octobre 2021.

    (3) « Mediji : Palmer lobirao za interese Rio Tinta », Danas, 9 novembre 2021.

    (4) « Merkel : Germany is interested in Serbia’s lithium », Balkan Green Energy News, 14 septembre 2021.

    (5) Aleksa TeÅ¡ić, « Iz diplomatske depeÅ¡e : "Jadar 2", Rio Tinto planira proÅ¡irenje kapaciteta », BIRN, 9 juillet 2021.

    (6) « Mineral Commodity Summaries », US Geological Survey, Reston (Virginie), janvier 2022.

    (7) Reuters, 5 mai 2022.

    (8) Le gouvernement serbe n’a pas répondu aux questions que nous lui avons adressées sur l’avenir de ce projet.

    (#paywall)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2022/09/DRAGOJLO/65034
    #extractivisme #mines #Serbie #Europe

  • La fièvre du lithium gagne le Portugal
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/04/la-fievre-du-lithium-gagne-le-portugal_6112250_3234.html

    « Nous n’avons rien d’autre que cette nature et, en même temps, nous avons tout ce dont nous avons besoin, souffle cette agricultrice de 43 ans, qui élève, avec son mari, vingt-six vaches de la race autochtone barrosa, dont la viande est réputée dans tout le pays. Il n’y a pas de boutiques, pas de cinéma, mais ce paysage n’a pas de prix, de même que la qualité des produits de la terre et la pureté de l’eau des rivières. Avec 500 euros, nous vivons mieux que ceux qui, en ville, en gagnent 1 500. Mais si la mine vient, nous perdrons tout et nous devrons partir… »

    #paywall 😶

    • Sur le promontoire rocheux qui domine « sa » vallée, Aida Fernandes ouvre les bras en grand, comme pour embrasser les collines verdoyantes qui lui font face, où serpentent des chemins de campagne. Rien ne vient troubler le silence qui règne sur ce paysage idyllique de bocages. Pas même le bruit des vaches à longues cornes, que l’on croise, plus souvent que les hommes, sur les routes en lacet qui mènent à #Covas_do_Barroso, hameau de 180 âmes du nord du Portugal.

      « Nous n’avons rien d’autre que cette nature et, en même temps, nous avons tout ce dont nous avons besoin, souffle cette agricultrice de 43 ans, qui élève, avec son mari, vingt-six vaches de la race autochtone barrosa, dont la viande est réputée dans tout le pays. Il n’y a pas de boutiques, pas de cinéma, mais ce paysage n’a pas de prix, de même que la qualité des produits de la terre et la pureté de l’eau des rivières. Avec 500 euros, nous vivons mieux que ceux qui, en ville, en gagnent 1 500. Mais si la mine vient, nous perdrons tout et nous devrons partir... »

      Alors que la #Serbie a annoncé par surprise, le 20 janvier, qu’elle mettait un terme au projet d’exploitation de mines de lithium le long de la rivière #Jadar, dans l’ouest du pays, par l’entreprise anglo-australienne #Rio_Tinto, après des mois de manifestations massives, le Portugal est sur le point de faire l’inverse. Lisbonne pourrait débloquer dans les prochaines semaines le projet de la plus grande mine à ciel ouvert d’Europe de l’Ouest de ce minerai stratégique, utilisé dans la fabrication des batteries des voitures électriques, sur les terres peu habitées de la région de #Barroso, classée au #Patrimoine_agricole_mondial, à 150 kilomètres au nord-est de Porto.

      Six nouvelles zones

      La société #Savannah_Resources, implantée à Londres, travaille sur le projet depuis 2017. Elle a obtenu le permis d’exploration et déjà réalisé les prospections qui lui ont permis d’identifier des gisements de #spodumène, des #minéraux très riches en lithium, renfermant près de 287 000 tonnes du précieux #métal. De quoi produire les #batteries de 500 000 #véhicules_électriques par an pendant une dizaine d’années, grâce à un projet de #mine_à_ciel ouvert de 542 hectares, comprenant quatre cratères profonds et un immense terril.

      Il reste encore à cette société d’investissement britannique à rédiger la version définitive de l’étude de faisabilité, qui doit déterminer la #rentabilité du projet, le #coût de la production étant considérablement plus élevé que celui des bassins d’évaporation des saumures dont est extrait le lithium d’Amérique latine, où se trouvent les principales réserves mondiales. Et elle n’attend plus que l’avis des autorités portugaises sur l’étude d’#impact_environnemental. Les conclusions, imminentes, ont été repoussées après les élections législatives anticipées, qui ont eu lieu dimanche 30 janvier au Portugal.

      S’il n’y a pas de contretemps, #Savannah espère commencer à produire du lithium dans deux ans, et promet pour cela 110 millions d’euros d’investissement. Elle n’est pas la seule à avoir flairé le filon. Les réserves de lithium ont éveillé l’appétit de nombreuses compagnies nationales et internationales, en particulier australiennes, qui ont déposé des demandes de prospections, ces dernières années. Et ce mercredi 2 février, le ministère de l’environnement portugais a donné son accord pour que des prospections soient lancées dans six nouvelles zones du pays. Leurs droits seront attribués grâce à un appel d’offres international dans les deux prochains mois.

      Non seulement le gouvernement portugais du premier ministre socialiste, Antonio Costa, qui vient d’être reconduit au pouvoir avec une majorité absolue à l’Assemblée, est favorable à la production de lithium, considéré comme essentiel à la #transition_énergétique. Mais, assis sur des réserves confirmées de 60 millions de tonnes, les plus importantes de l’Union européenne, il souhaite qu’une #industrie_métallurgique de pointe se développe autour des mines. « Le pays a une grande opportunité économique et industrielle de se positionner sur la chaîne de valeur d’un élément crucial pour la #décarbonation », a encore déclaré, en décembre 2021, le ministre de l’environnement, Joao Pedro Matos Fernandes, qui espère qu’ « aucun gramme de lithium ne s’exportera .

      L’enjeu est prioritaire pour le Portugal. Et pour l’Union européenne, qui s’est fixé comme objectif d’atteindre 25 % de la production mondiale de batteries d’ici à 2030, contre 3 % en 2020, alors que le marché est actuellement dominé par la Chine. Et les #fonds_de_relance européens #post-Covid-19, qui, pour le Portugal, s’élèvent à 16,6 milliards d’euros, pourraient permettre de soutenir des projets innovants. C’est, en tout cas, ce qu’espère la compagnie d’énergie portugaise #Galp, qui, en décembre 2021, s’est unie au géant de la fabrication de batterie électrique suédois #Northvolt pour créer un joint-venture, baptisé #Aurora, pour la construction, d’ici à 2026, de « la plus importante usine de transformation du lithium d’Europe », à #Sines ou à #Matosinhos.

      Avec une capacité de production annuelle de 35 000 tonnes d’hydroxyde de lithium, cette usine de #raffinage pourrait produire 50 gigawattheures (GWh) de batteries : de quoi fournir 700 000 #voitures_électriques par an. Le projet, qui espère bénéficier des fonds de relance européens et aboutir en 2026, prévoit un investissement de 700 millions d’euros et la création de 1 500 #emplois directs et indirects. « C’est une occasion unique de repositionner l’Europe comme leader d’une industrie qui sera vitale pour réduire les émissions globales de CO2 », a souligné le président de Galp, Andy Brown, lors de la présentation. « Cette initiative vient compléter une stratégie globale basée sur des critères élevés de #durabilité, de #diversification des sources et de réductions de l’exposition des #risques_géopolitiques », a ajouté le cofondateur de #Northvolt, Paolo Cerruti. La proximité de mines serait un atout.

      Résistance

      D’autres projets de #raffinerie sont en cours de développement, comme celui de l’entreprise chimique portugaise #Bondalti, à #Estarreja, au sud de Porto, qui a annoncé en décembre 2021 s’être associée à la compagnie australienne #Reed_Advanced_Materials (#RAM). Mais, dans les régions convoitées, la #résistance s’organise et les élus se divisent sur la question. Le maire de la commune de #Boticas, à laquelle est rattachée Covas de Barroso, du Parti social-démocrate (PSD, centre droit), doute publiquement de sa capacité à créer de la richesse localement, et craint qu’elle ne détruise le #tourisme rural, la #gastronomie et l’#agriculture. Tandis qu’à 25 kilomètres de là, à #Montalegre, où la compagnie portugaise #Lusorecursos entend construire une mine à ciel ouvert sur une surface de 825 hectares avec une raffinerie, le maire socialiste, Orlando Alves, y est a priori favorable, à condition qu’elle obtienne la validation de son étude d’impact environnemental .

      « C’est une occasion de combattre le #dépeuplement, explique-t-il. La réalité actuelle du territoire, c’est que les gens émigrent ou s’en vont dans les grandes villes, que les jeunes partent pour faire leurs études et ne reviennent pas. Sans habitant, il n’y aura plus de #tourisme_rural ni d’agriculture... » Au gouvernement, on essaie aussi de rassurer en rappelant que le pays compte déjà vingt-six mines de #feldspath « semblables à celle du lithium » .

      « Près de 125 exploitations agricoles et la réserve de biosphère transfrontalière #Gerês-Xures se trouvent dans un rayon de 5 kilomètres autour du projet de #Montalegre. Et, ces derniers temps, des jeunes reviennent pour devenir apiculteurs ou produire des châtaignes... », rétorque Armando Pinto, 46 ans, professeur et coordinateur de la plate-forme #Montalegre_com_Vida (« Montalegre vivante »). Le 22 janvier, près de 200 personnes ont manifesté dans les rues de cette commune dominée par les ruines d’un château médiéval.

      Conscient de l’importance de rallier l’opinion publique, lors d’une conférence sur les « #mines_vertes » , organisée en mai 2021, le ministre Matos Fernandes a insisté sur l’importance « d’aligner les intérêts de l’#économie et de l’#industrie en général avec ceux des communautés locales », pour qu’elles perçoivent des « bénéfices mutuels . Pour y remédier, le directeur général de Savannah, #David_Archer, a assuré qu’il tâchera de recycler l’#eau utilisée sur place, qu’il investira près de 6 millions d’euros pour construire une #route de contournement du village, qu’il créera 200 #emplois_directs, ou qu’il versera des #fonds_de_compensation de 600 000 euros par an pour les communautés affectées par la mine. Sans parvenir à convaincre les habitants de Covas, dont le village est parsemé de graffitis clamant « #Nao_a_minas » (« non aux mines »).

      « Pas de #sulfure »

      « Il y a toujours des impacts, mais si le projet est bien bâti, en utilisant les dernières technologies pour le traitement et l’#exploitation_minière, elles peuvent être très acceptables, estime l’ingénieur Antonio Fiuza, professeur émérite à l’université de Porto. L’avantage est que les roches qui renferment le lithium sont des #pegmatites qui ne contiennent pas de sulfures, ce qui rend le risque de #contamination de l’eau très limité. » Selon ses calculs, si l’intégralité des réserves connues de lithium du Portugal est exploitée, elles pourraient permettre la construction de batteries pour 7,5 millions de véhicules électriques.

      « Pour nous, un projet si grand pour un si petit territoire, c’est inconcevable. Nous sommes tous des petits fermiers et il n’y a pas d’argent qui compense la destruction des montagnes », résume Aida Fernandes. Ses deux jeunes enfants sont scolarisés à Boticas, à une vingtaine de kilomètres de là. Il n’y a que quatre autres enfants à Covas do Barroso, un hameau sans école, ni médecin. « Il y a bien sûr des problèmes dans les villages de l’intérieur du pays, mais les mines ne peuvent pas être une solution, dit Nelson Gomes, porte-parole de la plate-forme Unis en défense de Covas do Barroso. On n’est pas des milliers ici et personne ne voudra travailler dans des mines. Des gens viendront d’ailleurs et nous, on devra partir. Quand les cours d’eau seront déviés et pollués, les terres agricoles détruites et que la mine fermera, douze ans plus tard, que se passera-t-il ? Ils veulent nous arracher un bras pour nous mettre une prothèse... »

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/04/la-fievre-du-lithium-gagne-le-portugal_6112250_3234.html

      #lithium #Portugal #mines #extractivisme
      #green-washing #Europe

  • France Info : le monde d’après
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/un-monde-d-avance/malgre-les-incendies-et-le-changement-climatique-l-australie-valide-l-o
    Malgré les incendies et le changement climatique, l’Australie valide l’ouverture de nouvelles mines à énergie fossile


    NSW planning commission approves Santos’s Narrabri gas field project
    https://www.smh.com.au/environment/sustainability/nsw-planning-commission-approves-santos-s-narrabri-gasfield-project-20200930

    L’Australie a beau avoir été ravagée par les incendies au premier semestre et se retrouver en première ligne face au changement climatique, elle persiste dans les énergies fossiles, gaz et charbon.

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/18853-30.09.2020-ITEMA_22441975-2020I31258S0274-177945590


    https://alternatives-projetsminiers.org

    En l’espace de 24 heures, mardi 29 septembre, deux projets controversés viennent d’être validés, deux projets miniers de grande ampleur. Le premier se trouve dans le Queensland, au nord-est du pays. Il s’agit d’une mine de charbon, sur le site d’Olive Downs. L’objectif est d’extraire 15 millions de tonnes par an pendant près de 80 ans. Du charbon destiné à l’exportation vers le Japon, la Chine et l’Inde. Le second projet suscite encore plus de polémiques. Cette fois, cela se passe au sud-est du pays, en Nouvelles-Galles du Sud, non loin de Sydney. Le projet sur le site de Narrabri vise à extraire du gaz de charbon, afin d’alimenter toute la région en gaz. Le promoteur du projet, le groupe australien Santos, affirme que le site peut fournir la moitié du gaz consommé en Nouvelles-Galles du Sud. Il sera destiné aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Environ 850 puits seront construits à terme, sur une superficie de 1 000 hectares. L’investissement est colossal : plus de 2 milliards d’euros.
    Priorité à l’emploi et à la relance économique

    Tout cela s’inscrit dans la logique du gouvernement australien, très #climatosceptique. Le Premier ministre Scott Morrison se refuse notamment à faire le lien entre les événements extrêmes connus par le pays et le changement climatique. Il juge prioritaire la relance de l’économie face à l’épidémie de Covid-19, qui a plongé le pays dans la récession, comme partout. De ce point de vue, les mines sont une source de revenus et de créations d’emplois. Les deux projets validés hier devraient créer de l’ordre de 2 000 emplois. Et ils s’ajoutent à une liste déjà longue d’autres projets miniers gigantesques également validés ces derniers mois, avec les énormes firmes Rio Tinto et Adani. L’Australie est d’ailleurs devenue le premier exportateur mondial de charbon.
    Les projets suscitent beaucoup de débat en #Australie, puisque ces #énergies_fossiles sont émettrices de gaz à effet de serre, un éléments clés du réchauffement. Voilà donc un pays en plein paradoxe. Cette année, l’Australie a été la proie d’incendies sans précédent. Ils ont duré huit mois, ravagé 12 millions d’hectares de forêt, l’équivalent d’un cinquième du territoire français, et tué des centaines de millions d’animaux. L’inquiétude est très forte pour les mois à venir car le printemps commence là-bas.
    Recours judiciaires et campagne électorale

    Une majorité d’Australiens considère désormais le réchauffement climatique comme la menace numéro un pour le pays, devant la pandémie de coronavirus ou la crise économique. Mais dans le même temps, l’Australie valide donc des projets miniers susceptibles d’accroître ces émissions de gaz. Même si dans le cas du projet principal, celui de Narrabri, l’entreprise Santos assure être en capacité de maîtriser les émissions.

    Le feuilleton ne fait d’ailleurs peut-être que commencer. La commission de validation de ces projets a demandé des garanties très précises, sur le contrôle des émissions et aussi sur la pollution éventuelle des eaux souterraines. Les associations de défense de l’environnement semblent décidées à engager des recours devant les tribunaux. Et tout cela se passe sur fond de campagne électorale, en tous cas dans le Queensland, où des élections régionales sont prévues fin octobre.

    #ça_brûle

  • En Australie, Rio Tinto pourrait détruire 124 sites aborigènes | korii.
    https://korii.slate.fr/et-caetera/australie-compagnie-miniere-rio-tinto-pourrait-detruire-124-sites-aborig

    Le 27 mai dernier, deux #grottes aborigènes vieilles de 46.000 ans avaient été réduites en poussière par l’entreprise minière Rio Tinto. Aujourd’hui, malgré la démission du patron du groupe face à l’indignation générale suscitée par ces #dynamitages, le Guardian révèle que 124 sites #aborigènes supplémentaires sont menacés par l’activité du géant minier.

    C’est le comité parlementaire fédéral enquêtant sur l’explosion des sites de la gorge de Juukan qui a eu accès à ces informations. Selon des témoignages récoltés, plusieurs « propriétaires traditionnels » appartenant au peuple #Yinhawangka de la région de Pilbara, en #Australie-Occidentale, auraient été poussé·es à signer un accord permettant à #Rio_Tinto d’exploiter leurs #terres, où se situent 124 sites aborigènes, dont une grotte aborigène vieille de 27.000 ans.

    #extraction

  • Démission du patron français de Rio Tinto à la suite de la destruction d’un site aborigène
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/11/demission-du-patron-francais-de-rio-tinto-apres-la-destruction-d-un-site-abo

    L’enquête interne a montré que Rio Tinto avait bien obtenu les autorisations légales pour détruire le site mais que, ce faisant, le groupe n’avait pas respecté ses propres standards. Elle a estimé que ce dynamitage n’était « pas le résultat d’une seule cause ou d’une seule erreur », mais « le résultat d’une série de décisions, d’actions et d’omissions sur une longue période ».
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Rio Tinto : les dollars troubles de Simandou

    (...)

    L’importance culturelle du site avait été établie par des fouilles réalisées un an après que Rio Tinto eut obtenu l’autorisation de le détruire. Ces fouilles avaient permis de découvrir l’outil en os le plus ancien découvert à ce jour en Australie, réalisé il y a 28 000 ans avec un os de kangourou. Des analyses ADN avaient établi un lien entre le peuplement du site et des personnes habitant toujours dans la zone.

  • #Australie : après le dynamitage d’une #grotte_aborigène, #Rio_Tinto sanctionne ses dirigeants
    https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20200824-australie-dynamitage-grotte-aborigene-rio-tinto-sanctionne-dirigeants

    Le directeur général de Rio Tinto doit renoncer à près de 3 millions de dollars de bonus. Jean-Sébastien Jacques, le directeur général français de Rio Tinto est sanctionné, tout comme le chef de la division « minerai de fer » et la directrice de la communication. Collectivement, ils doivent renoncer à près de 4 millions et demi d’euros de bonus. C’est un changement de posture du groupe minier anglo-australien.

    #industrie_minière #patrimoine

  • Les Amis de la Terre et 3 associations attaquent en justice un décret permettant aux préfets de déroger aux normes environnementales | Les Amis de la Terre
    https://www.amisdelaterre.org/communique-presse/les-amis-de-la-terre-et-3-associations-attaquent-en-justice-un-decret

    Cette procédure de passe-droit est particulièrement dangereuse sur certains territoires déjà soumis à une forte pression de la part des industriels. En Guyane, les militants anti-mine du collectif Or de question et de l’association Maiouri Nature Guyane s’inquiètent fortement de cette tendance alors que les compagnies minières mettent toujours plus de pression sur l’administration pour obtenir de nouveaux permis.

    Guyane : Monsieur Macron, la république à mauvaise mine
    https://www.liberation.fr/auteur/20890-le-collectif-or-de-question
    source : https://alternatives-projetsminiers.org


    http://ordequestion.org/index.php
    #extractivisme #Guyane #mine_d'or #montagne_d'or

    • Australie : Rio Tinto reconnaît avoir détruit des grottes aborigènes préhistoriques
      https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1706639/australie-rio-tinto-destruction-grottes-prehistoriques

      Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a reconnu avoir infligé un dommage irréversible à des grottes préhistoriques qui furent habitées par des aborigènes il y a plus de 46 000 ans, lors de travaux à l’explosif pour agrandir une mine de fer, dans la région reculée de Pilbara.

      Des représentants de la communauté ont affirmé que la grotte de Juukan Gorge en Australie occidentale – un des plus anciens sites connus occupés par les Aborigènes en Australie – avait été détruite. Ils ont qualifié cet acte de « dévastateur » pour la communauté.
      Dynamitage

      Des explosifs ont été utilisés près du site dimanche, en accord avec les autorisations délivrées par le gouvernement de l’État il y a sept ans, a déclaré Rio Tinto dans un communiqué.

      « En 2013, une approbation officielle avait été accordée à Rio Tinto pour lui permettre de mener des activités à la mine Brockman 4 qui auraient un impact sur les grottes de Juukan 1 et Juukan 2 », a déclaré le porte-parole.

      « Rio Tinto a travaillé de manière constructive avec le peuple du PKKP [Puutu Kunti Kurrama and Pinikura People, NDLR] sur une série de questions liées au patrimoine dans le cadre de l’accord et a, lorsque cela était possible, modifié ses activités pour éviter les atteintes au patrimoine et protéger les lieux ayant une importance culturelle pour le groupe. »

      Un an seulement après l’approbation du dynamitage, des fouilles archéologiques dans l’un des abris avaient mis au jour le plus ancien exemple connu d’outils en os en Australie – un os de kangourou affûté datant de 28 000 ans – et une tresse de cheveux vieille de 4000 ans qui aurait été portée comme ceinture.

      Des tests ADN des cheveux avaient montré un lien génétique avec les ancêtres des indigènes qui vivent encore dans la région. Les fouilles de 2014 ont également permis de trouver l’un des plus anciens exemples de pierre à broyer jamais découverts en Australie.

      « Les sites aborigènes connus en Australie qui sont aussi anciens que celui-ci se comptent sur les doigts de la main », a dit le président du Comité foncier Puutu Kunti Kurrama, John Ashburton, décrivant le site comme l’un des plus anciens sites occupés à l’échelle de tout le territoire.

      #aborigènes #Rio_Tinto

  • Company town + Internet of Things + Drones = total surveillance of remote mine workers
    http://boingboing.net/2016/12/09/company-town-internet-of-thi.html

    Rio Tinto is a giant UK/Australian mining corporation that operates many facilities in Australia’s remotest reaches, where there is no housing for workers, so the company ends up building “company towns” where their laborers live, closing the loop between home and worklife, and putting them both under control of a corporation ; now the company is flirting with the kind of “smart city” technology that has been tried elsewhere, but generally in places where the residents are citizens, not (...)

    #Rio_Tinto #Sodexo #capteur #drone #géolocalisation #travail #surveillance (...)

    ##GPS

  • Dans une mine au milieu du désert australien, #Sodexo met les travailleurs sous surveillance totale
    http://multinationales.org/Dans-une-mine-geante-au-milieu-du-desert-australien-Sodexo-met-les-

    Il y a quelques mois, Sodexo annonçait avoir signé avec #Rio_Tinto, le géant minier, un contrat de 2,5 milliards de dollars australiens (1,8 milliards d’euros) pour gérer pendant dix ans ses installations minières dans l’Ouest de l’Australie. Selon le quotidien britannique #The_Guardian, ce contrat inclut la mise en place d’une dispositif totalement inédit de surveillance des moindres mouvements des travailleurs employés sur le site, qui pourrait impliquer l’utilisation de drones. De quoi inquiéter (...)

    Actualités

    / #Australie, #Industries_extractives, The Guardian, Sodexo, Rio Tinto, #Industries_extractives, #industries_extractives, #vie_privée, #conditions_de_travail, droits des (...)

    #droits_des_travailleurs
    « https://www.theguardian.com/world/2016/dec/08/revealedrio-tinto-surveillance-station-plans-to-use-drones-to-monitors- »

  • #Guinée : au cœur de la #Corruption, un pilier du capitalisme français
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/091116/guinee-au-coeur-de-la-corruption-un-pilier-du-capitalisme-francais

    Un échange d’e-mails révélés par Mediapart démontre que le géant minier #Rio_Tinto a accepté en 2011 de verser 10,5 millions de dollars à #François_de_Combret, conseiller du président guinéen, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée et ex-associé de la banque Lazard. Suite à nos questions, Rio Tinto a annoncé la suspension d’un de ses hauts dirigeants et a alerté les autorités américaines, britanniques et australiennes.

    #Economie #Afrique #Alpha_Condé #Beny_Steinmetz #entreprises #fer #mines

    • Destinataire annoncé des 10,5 millions de dollars, François de Combret, 75 ans, n’est pas n’importe qui. Ce conseiller officieux d’Alpha Condé, qu’il raconte connaître depuis qu’ils ont partagé les bancs de Sciences Po à Paris, a été le principal conseiller économique de Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il était ministre de l’économie, de 1971 à 1974. Il l’a ensuite accompagné à la présidence de la République pendant tout son septennat, d’abord comme conseiller pour les affaires économiques puis en tant que secrétaire général adjoint de l’Élysée.

      À l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, de Combret, énarque et magistrat à la Cour des comptes, entre à la banque Lazard, qui joua pendant des années le rôle d’interface entre le monde des affaires et la haute fonction publique (...). Basé à New York de 1982 à 1985, le banquier d’affaires repère et protège Bernard Arnault, futur président de LVMH, qu’il conseille pour son premier gros coup, la prise de contrôle du groupe Boussac.

      De retour à Paris en tant qu’associé gérant de 1985 à 2005, François de Combret fait ensuite partie de ceux qui règnent discrètement sur les entreprises françaises. Il supervisera notamment les privatisations de France Télécom, Renault et Aérospatiale, et participera à de nombreuses fusions-acquisitions, telles que la création de EADS et de Safran, l’alliance Renault-Nissan ou la prise de contrôle de Yves Saint Laurent par le groupe de François Pinault. Il passe ensuite par UBS et le Crédit agricole. Il a également été administrateur de Sanofi, Sagem, Renault, Safran ou Bouygues Télécom.

      C’est donc un des piliers du capitalisme à la française, à la jonction entre libéralisme et étatisme, qui se retrouve aujourd’hui dans une bien embarrassante position. Il entraîne avec lui le président guinéen, à la réputation déjà largement entamée.

  • « Compensation biodiversité » : comment les multinationales, en prétendant réparer leurs dégâts, en occasionnent d’autres
    http://multinationales.org/Compensation-biodiversite-comment-les-multinationales-en-pretendant

    Pour les multinationales soucieuses de racheter leur image, la mode est à la « compensation ». Le principe est simple : une entreprise pourra désormais réparer les dégâts environnementaux causés par ses activités en payant pour les contrebalancer ailleurs, par exemple en plantant des arbres pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre ou en protégeant des aires naturelles pour se dédouaner d’avoir rayé de la carte des habitats entiers et les espèces animales ou végétales qui y vivaient. Mais cette (...)

    Actualités

    / #Rio_Tinto, #Madagascar, biodiversité, #responsabilité_sociale_des_entreprises, #Greenwashing, #Industries_extractives, #Industries_extractives, #industries_extractives, #communautés_locales, #World_Rainforest_Movement, (...)

    #biodiversité #Re:Common
    "http://wrm.org.uy/fr/files/2016/04/La_compensation_de_la_biodiversite_de_Rio_Tinto_web.pdf"

  • La Papouasie occidentale, un territoire livré aux géants de l’industrie minière
    http://multinationales.org/La-Papouasie-occidentale-un-territoire-oublie-livres-aux-geants-de-

    À l’extrémité orientale de l’archipel indonésien, la Papouasie occidentale est le théâtre de « l’un des conflits armés les moins médiatisés au monde ». Deux multinationales minières, #Rio_Tinto et #Freeport-McMoRan, y opèrent avec l’appui de l’État indonésien, dans un contexte de violations des communautés locales et de conditions de travail déplorables. Reportage d’Equal Times. C’est une région riche en ressources naturelles, qui fournit la majeure partie des recettes fiscales du quatrième pays le plus peuplé au (...)

    Actualités

    / #Equal_Times, #Industries_extractives, #Indonésie, Rio Tinto, Freeport-McMoRan, #Industries_extractives, #impact_sur_l'environnement, #impact_social, fiscalité, #influence, droits (...)

    #fiscalité #droits_humains
    « http://www.franceinter.fr/emission-partout-ailleurs-la-colonisation-oubliee-de-la-papouasie-occide »
    « http://www.jolpress.com/article/la-plus-grande-mine-dor-au-monde-menacee-148511.html »
    « http://freewestpapua.org »
    « http://theactofkilling.com »
    « http://etan.org/issues/wpapua »
    « http://www.equaltimes.org/papouasie-occidentale-extraction?lang=fr »
    « https://www.flickr.com/photos/akrockefeller/7000793872

    Flickr
     »

  • Une journée d’action internationale contre #Rio_Tinto
    http://multinationales.org/Une-journee-d-action

    Le 7 octobre se déroule une journée mondiale contre le géant minier Rio Tinto, à l’instigation de la confédération syndicale internationale #IndustriALL et de ses membres. Des actions sont prévues notamment en Australie, au Canada, en Indonésie, en Afrique du Sud, aux États-Unis et... en France, où Rio Tinto reste implantée à Dunkerque après avoir vendu ses usines de Gardanne et Saint-Jean-de-Maurienne. La campagne initiée par #IndustriALL vise à mettre en lumière les mauvaises pratiques sociales et (...)

    Actualités

    / IndustriALL, Rio Tinto, #Libertés_syndicales, #Industries_extractives, #Industries_extractives, #Greenwashing, IndustriALL, #droits_des_travailleurs, #syndicats, #impact_social, #impact_sur_l'environnement, #responsabilité_sociale_des_entreprises, (...)

    #durabilité
    « http://www.industriall-union.org/sites/default/files/uploads/documents/Rio_Tinto_Campaign/a5_rio_tinto_fr_web.pdf »
    « http://www.industriall-union.org/sites/default/files/uploads/documents/Rio_Tinto_Campaign/a4_rio_tinto_report_final2.pdf »
    « http://www.theecologist.org/News/news_analysis/2498027/rio_tintos_sustainable_mining_claims_exposed.html »
    « http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/06/12/a-travers-son-site-de-dunkerque-rio-tinto-veut-rassurer-sur-sa-presence-en-f »
    « http://www.bastamag.net/Un-vote-pour-mettre-fin-aux-boues »
    « http://www.industriall-union.org/riotinto »
    « https://www.facebook.com/groups/RioTintoCampaign »

  • Le Capital naturel, un nouvel eldorado pour le business ?

    Le concept de « capital naturel » a été récemment promu par de nombreuses conférences et publications dans les arènes nationales et internationales. Pour protéger l’environnement ou permettre le maintien d’un business as usual dévastateur ? Retour sur le récent premier Forum Mondial sur le capital naturel organisé à Edimbourg fin novembre 2013.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/110214/le-capital-naturel-un-nouvel-eldorado-pour-le-business

    #capital_naturel #business #Edimbourg #Ecosse #Rio+20 #services_écosystémiques #compensation #investissement #révolution #Royal_Bank_of_Scotland #Rio_Tinto #Coca_Cola #KPMG #IUCN #scientifique #biodiversité #carbone #zones_humides #mangroves #Havas #Defra #chaines_d'approvisionnement #métrique #entreprises #PUMA #Webcor #TruePrice #internaliser #externalités #communs
    @rezo

  • Un extraordinaire travail de cartographie des concessions minières en norvège (plusieurs milliers) référencées avec des informations confidentielles « leakées »

    par Bente Bjercke

    Fusion table leterettigheter mineraler august 2013 - Google Fusion Tables

    Source et crédit : Google/Kartdata/Dirmin/Bjercke

    https://www.google.com/fusiontables/embedviz?q=select+col10+from+11tfp6PIRBx9euSa9pBwHGxU_7laMDCW2-FachwM+where+

    https://dl.dropbox.com/s/icmkyvg8fs7udxf/mines%20norv%C3%A8ge.png

    #norvège #mines #fennoscandie #finmark

    • Comme j’ai assisté à la conférence de Bente Bjorcke, je vous en fait une synthèse, car j’ai pris des notes...

      C’était lumineux, et enthousiasmant. Un travail de recherche minutieux, sur le temps long. On est transporté par l’histoire qu’elle raconte et impressionné par la force de ses convictions.

      https://dl.dropbox.com/s/lqx88j4rfwcg5yc/bente.jpg
      Bente Bjercke, Tromsø (Norvège) septembre 2013.

      Un peu moins de la moitié des concessions minières norvégiennes sont situées dans le nord, dans le FInmark (1200 sur 2900). Certaines sont déjà exploitées, d’autre toujours en prospection, mais pour l’essentiel la localisation et la distribution de ces concessions se fait avec une belle ignorance de la culture sami, et de la manière dont les samis utilisent ce territoire.

      La mine de fer de Sydvaranger près de Kirkenes appartient à une compagnie connue sous le nom de « Northern Iron Limited » enregistré à la bourse de... Sidney en Australie. La plupart des actionnaires sont australiens ou asiatiques. Le principal actionnaire norvégien, Félix Tschudi, est un ami proche de Jonas Gahr Støre, l’ancien ministre des affaires étrangères norvégien. Il a acheté cette mine pour 102 millions de couronnes norvégienne en 2007, le potentiel ’exploitable’ est estimé à plus de 100 milliards de couronnes norvégiennes.

      La production de déchets miniers est énorme, ils ne savent pas trop quoi en faire. Mais heureusement la Norvège est bourrée de fjords, la plupart sont très profonds...

      Les politiciens norvégiens depuis 2007 ont accepté que les fonds de fjords soient utilisés comme sitew de dépôt pour ces déchets, en violation avec la loi norvégienne sur l’eau et la directive européenne sur l’eau ainsi que l’article 27 de la déclaration des Nations unies pour les droits humains (ça fait beaucoup).

      Les deux fjords victimes sont le Reppafjord et le magnifique Førdefjorden. Ils pourraient bien devenir la poubelle de l’industrie minière norvégienne. Deux autres fjords sont déjà très endommagés car utilisé depuis longtemps par l’industrie minière comme lieu de dépôt pour les déchets miniers : Bøkfjorden et Ranfjorden.

      En juillet 2013, Les deux principales agences environnementales norvégiennes qui étaient relativement indépendantes ont été regroupées en une seule institution placée sous l’autorité du ministère de l’environnement : la direction pour l’aménagement du milieu naturel et l’agence norvégienne pour le climat et la pollution.

      La mine de Sydvaranger a été autorisé par les autorités à utiliser du magnafloc 107 (toxique), et la mine de Rana du Lilaflot (encore plus toxique) pendant plus de 25 ans.

      Malgré la loi sur la transparence et l’accès aux documents administratifs publics, beaucoup de documents officiels concernant l’activité minière sont inaccessibles, en particuliers ceux qui traitent de la questions des produits chimiques utilisés pour le traitement...

      Les autorités restent très silencieuses sur la pollution chimique de certaines rivières. La rivière Folla est totalement morte, plus aucun poisson sur 12 km. Le gouvernement est bien obligé d’admettre qu’il y a un problème mais refuse de faire le lien avec l’activité minière en amont.

      Trond Giske, le ministre du commerce a déclaré en 2011 à la chaine de télévision norvégienne NRK : "les fjords norvégiens sont très profonds, plusieurs centaines de mètres de profondeur, il y a donc beaucoup de place pour y déverser les déchets miniers" . Puis un peu plus tard, il avoue "l’industrie minière norvégienne a très mauvaise réputation, et je pense que c’est amplement mérité !"

      La compagnie minière Nussir a réussi à fédérer les soutiens de beaucoup de politiciens, particulièrement du parti travailliste qui souhaite développer l’industrie pétrolière et minière dans le nord du pays.

      Les mesures prises dans l’eau et les sédiments à Nussir montrent que la mine déverse des substances ultra-toxiques. Nussir prévoit de déverser plus de deux millions de tonnes de déchets provenant de la mine de cuivre dans le Reppafjorden... On reste sans voix parce qu’on est pas en Papouasie Nouvelle-Guinée, mais en Norvège...

      Les résultats des analyses (officielles) pour Nussir sont désastreux :

      https://dl.dropbox.com/s/3ievg2udb6sk1gq/nussir.JPG

      Comparaison des résultats des prélèvements de Nussir avec le tableau des classes de gravité pour la contamination des fonds marins :

      Backgrunn = état naturel
      God = dose acceptable
      Moderat = présence modérée du contaminant
      Dårlig = présence importante du contaminant (mauvais ou toxique)
      Svært dårlig = présence très importante du contaminant (très mauvais ou très toxique)

      Nussir avgang = échantillons pris à Nussir

      La suite bientôt ...

    • Oui, il y a des similitudes aussi avec nos études environnement et sécutrité sur les mines en Asie centrale (Kirghizstan et Tadjikistan) ainsi que celle qui est au centre de notre documentaire (Voyage au centre de l carte) en Géorgie dans le Caucase (Madneouli). C’était il y a presque 10 ans maintenant. Je serai curieux d’y retourner pour voir où cela en st maintenant.

      Mêmes systèmes de traitement, même mensonges, même impunité finalement