• Des ruches en ville, une fausse bonne idée pour la biodiversité ? Francesca Argiroffo/vajo - RTS

    Depuis quelques années, les ruches essaiment sur les toits des immeubles en ville. Hôtels, entreprises, administrations, universités et particuliers : tout le monde veut ses abeilles, et a le sentiment de faire un geste pour la planète, tout en produisant son miel. Dans de nombreux pays, où on a encouragé ces installations, on revient un peu en arrière.

    Au départ, l’idée semblait séduisante et utile, car la population des abeilles, ainsi que celle des pollinisateurs en général, décline dans les campagnes en raison de l’utilisation massive de pesticides, de désherbants, de parasites tels que le varroa ou le frelon asiatique, et du dérèglement climatique.

    En vingt ans, le taux de mortalité annuel de l’abeille domestique ou mellifère est passé de 10% à 30%. Pour la préserver, les villes ont donc encouragé l’installation de ruches en ville, où l’on trouve moins de pesticides et souvent une bonne diversité de fleurs. Ces initiatives ont suscité un énorme engouement.

    A Paris, par exemple, il y a plus de 2000 ruches urbaines. En Suisse, leur nombre a doublé en quelques années, surtout dans les villes alémaniques. Pourtant, depuis quelques années, cela pose certains problèmes. « Les ressources, les fleurs, ne sont pas infinies », rappelle Audric de Campeau, apiculteur et fondateur de CitizenBees, jeudi dans l’émission de la RTS Tout un monde.

    Concurrence entre les ruches
    S’il y a trop de ruches dans un même secteur, les abeilles produiront moins de miel et seront plus stressées pour trouver des ressources mellifères. « Il va y avoir de la bagarre. Ce n’est pas parce que les ruches sont voisines qu’elles sont copines », indique Audric de Campeau.

    Mais les abeilles à miel ne sont pas les seules à devoir survivre. Les abeilles sauvages - il y en a plus de 500 espèces en Suisse - les papillons de nuit ou encore les bourdons jouent un rôle crucial dans la biodiversité. Ces milliers d’autres insectes pollinisateurs doivent aussi trouver des fleurs à butiner, mais ils suscitent évidemment beaucoup moins d’intérêt.

    Les abeilles sauvages, qui vont chercher leur nourriture moins loin que les abeilles domestiques, ont tendance à disparaître plus vite. Sans compter que l’apiculture est une activité agricole essentielle. Les ruches, les essaims d’abeilles à miel, peuvent être reconstitués d’année en année, ce qui n’est pas le cas des espèces sauvages.

    Pas un geste pour la biodiversité
    Les ruches citadines ne favorisent donc pas la biodiversité. « Il est similaire de parler du déclin des abeilles sauvages, des papillons, des oiseaux, des plantes sauvages... Le déclin du nombre de colonies d’abeilles mellifères, maintenues par les apiculteurs, est finalement un problème qui concerne l’apiculture. Ce n’est donc pas directement lié à l’érosion de la biodiversité », explique Christophe Praz, spécialiste des abeilles sauvages et collaborateur scientifique à l’Université de Neuchâtel.

    Henry Clément, secrétaire général de l’Union nationale de l’apiculture française, estime que le problème n’est pas là. Le problème, ce sont les pesticides et la disparition de certaines variétés de fleurs. Les efforts publics ou privés, en ville comme à la campagne, doivent se concentrer sur ce domaine.

    En tout cas, les villes de Metz et de Besançon ont décidé de freiner l’installation de ruches sur les bâtiments publics. En Suisse, certaines villes, dont Lausanne, envisagent également cette mesure, et les installateurs de ruches urbaines qui ont proliféré ces dernières années mettent aujourd’hui davantage l’accent sur les hôtels à insectes et la revégétalisation que sur les ruches urbaines.

    #mode #apiculture #ruches #abeilles #ville #concurrence #insectes #pollinisateurs #biodiversité #pesticides

    Source : https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/14329046-des-ruches-en-ville-une-fausse-bonne-idee-pour-la-biodiversite.html

  • Une start-up israélienne produit le premier miel fabriqué par intelligence artificielle
    https://fr.timesofisrael.com/une-start-up-israelienne-produit-le-1er-miel-fabrique-par-intellig
    Dans un kibboutz de Galilée, une start-up israélienne construit des ruches robotisées qui surveillent les abeilles 24 heures sur 24 et permettent de réduire la mortalité de ces pollinisateurs majeurs, garants de la sécurité alimentaire.

    « Il y a deux millions d’abeilles ici », dit Shlomki Frankin en entrant dans un conteneur blanc de 12 mètre carrés, posé en plein milieu des champs d’avocats du kibboutz Bet Haemek, dans le nord d’Israël.


    Un ingénieur installe de nouvelles ruches, dans le cadre du projet high-tech Beehome, dans le kibboutz israélien Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    Le conteneur appelé « Beehome » (maison des abeilles en anglais) peut abriter 24 ruches, explique à l’AFP l’apiculteur de 41 ans qui porte un chapeau avec un voile pour se protéger des éventuelles piqûres.

    Ces maisons d’abeilles fonctionnent comme des ruches normales en bois, si ce n’est qu’elles sont gérées par un robot placé à l’intérieur qui surveille ces insectes, contrôle leur habitat et leur procure des soins, précise M. Frankin qui travaille pour la société Beewise à l’origine de la méga ruche.

    Venu effectuer une visite de contrôle, il observe l’appareil électrique qui se déplace au centre du caisson bourdonnant et vient tirer un cadre de miel où sont agglutinées des abeilles mellifères.

    Intelligence artificielle 
    « Le robot est équipé de capteurs qui lui permettent de savoir ce qu’il se passe dans les cadres », explique à l’AFP Netaly Harari, directrice des opérations de Beewise.

    « Grâce à l’intelligence artificielle, notre logiciel sait ce dont les abeilles ont besoin », dit-elle dans l’atelier où sont assemblées les grandes ruches métalliques.

    Le robot peut en outre distribuer automatiquement du sucre, de l’eau, des médicaments.

    En cas de problème, il alerte l’apiculteur via une application. Ce dernier peut alors intervenir à distance depuis son ordinateur et se déplacer si nécessaire.


    Un apiculteur travaille sur une ruche robotisée, du projet high-tech Beehome, au kibboutz Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    La méga ruche, qui fonctionne à l’énergie solaire, peut aussi réguler la température, éliminer les nuisances et même extraire du miel, grâce à une centrifugeuse intégrée, affirme Netaly Harari.

    La start-up va pour la première fois produire du miel à partir de la fin mai, le « premier miel au monde fabriqué avec l’intelligence artificielle ! », s’enthousiasme Mme Harari.

    Pour Shlomki Frankin, « le robot est un outil pour l’apiculteur, mais il ne le remplace pas ».

    « Je peux effectuer beaucoup de tâches simples à distance comme agrandir la ruche ou la réduire (…) ou bien laisser le robot faire cela et me concentrer sur d’autres tâches », dit-il ajoutant « gagner beaucoup de temps ».

    Une centaine de ces ruches robotisées ont déjà été déployées en Israël et une dizaine aux Etats-Unis. Beewise lorgne une entrée sur le marché européen dans deux ans.

    En avril, la start-up créée en 2018, qui compte plus de 100 employés, a levé environ 76 millions d’euros d’investissement pour développer ses exportations.


    _ Un ingénieur installe de nouvelles ruches, dans le cadre du projet high-tech Beehome, dans le kibboutz israélien Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    Journée mondiale
    Selon le professeur Sharoni Shafir qui dirige le centre d’étude des abeilles de l’université hébraïque à Rehovot, la technologie peut aider à protéger les colonies d’abeilles de plus en plus fragilisées.

    « Parfois, un apiculteur met plusieurs mois à se rendre compte d’un problème, avec le robot, il peut s’occuper du problème en temps réel, cela réduit la mortalité des abeilles », dit-il à l’AFP.

    Ces dernières années, beaucoup d’entre elles ont disparu dans le monde, victimes du ‘syndrome d’effondrement des colonies’, imputé à la combinaison de plusieurs facteurs.

    « La diminution des champs de fleurs sous l’effet de la construction a réduit les sources et la diversification de l’alimentation des abeilles », note l’expert.

    A cela s’ajoute l’utilisation des pesticides, les maladies et les parasites comme le Varroa destructor, un acarien dévastateur, liste le professeur Shafir.


    Une ruche robotisée, du projet high-tech Beehome, au kibboutz Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP) _

    « En Israël, entre 20 et 30 % des ruches disparaissent chaque année », or, « nous dépendons des abeilles », affirme l’entomologiste qui rappelle qu’une part significative de l’alimentation humaine résulte de la pollinisation, assurée par les insectes et qui permet aux plantes de se reproduire.

    Plus de 70 % des cultures – quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao – en dépendent très fortement.

    « Les abeilles et autres pollinisateurs sont essentiels à la sécurité alimentaire et à la nutrition », résume l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui célèbre le 20 mai la Journée mondiale des abeilles pour souligner l’importance de leur préservation.

    #abeilles #agriculture #environnement #apiculture #miel #biodiversité #écologie #fin_du_monde #catastrophe #collapsologie #capitalocène #intelligence_artificielle #robot #pollen #ruches

    • Tout ce qui touche à #Israël doit-il être hors du commun ? Le Monde, sur un projet qui a l’air assez semblable, présente les choses de façon bien plus modeste !

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/20/en-tunisie-des-ruches-intelligentes-pour-sauver-les-abeilles-et-produire-plu

      En Tunisie, des « ruches intelligentes » pour sauver les abeilles et produire plus et mieux

      Une start-up tunisienne a créé l’application Smart Bee qui permet aux apiculteurs de surveiller la santé des essaims et d’adapter le rucher aux aléas climatiques.

      Elias se précipite vers ses « ruches intelligentes ». L’apiculteur a reçu un signal d’alerte sur son téléphone grâce à une application, 100 % tunisienne et pionnière en Afrique du Nord, destinée à éviter la surmortalité des abeilles et à optimiser la production de miel.

      Sur une colline de son terrain familial à Testour, au nord-ouest de Tunis, Elias Chebbi, 39 ans, ouvre le volet d’une ruche et montre un petit appareil blanc similaire à un décodeur qui mesure les variables et l’avertit de tout incident, via l’application Smart Bee. La start-up tunisienne Beekeeper Tech a mis au point un dispositif de capteurs à infrarouge qui fournit en permanence des données sur l’environnement et la santé des abeilles, pour « un prix abordable ».

    • C’est pas tellement supprimer l’humain qui m’inquiète. Pour ça je veux bien les aider (en commencant par le haut). Et en terme d’humanité, ça fait lgtps qu’Israel à fait cessession.
      C’est contourner le vivant et industrialiser le vivant (libre) le plus grave.

  • Au Maroc, les #abeilles désertent le plus ancien #rucher au monde - rtbf.be
    https://www.rtbf.be/article/au-maroc-les-abeilles-desertent-le-plus-ancien-rucher-au-monde-10968141

    « Cette désertion des #ruches est un phénomène inédit au Maroc », constate l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), chargé de l’enquête, qui impute aux changements climatiques le « syndrome de l’effondrement des colonies d’abeilles ». L’ONSSA exclut l’hypothèse de maladies.

    Le chercheur en sciences apicoles, Antonin Adam, privilégie lui comme explication la pire #sécheresse depuis 40 ans à frapper ce pays d’#Afrique_du_nord.

    #climat

  • Abeilles domestiques : #Bruxelles veut éviter la prolifération anarchique de ruchers
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_abeilles-domestiques-bruxelles-veut-eviter-la-proliferation-anarchique-d

    Au printemps, l’administration Bruxelles Environnement enlèvera les quelques ruchers qu’elle a en gestion dans les zones Natura 2000 de la Région. C’est la première mesure, symbolique, d’un plan nettement plus vaste de régulation de l’apiculture dans la capitale. L’étoile de l’abeille domestique aurait-elle pâli ? En tout cas, désormais, l’abeille mellifère n’est plus unanimement considérée comme l’icône de la biodiversité.

    Depuis dix ans, dans le monde entier, la communauté scientifique s’inquiète de la compétition entre abeilles domestiques et sauvages. "Il s’agit d’une concurrence sur les ressources alimentaires", pose Nicolas Vereecken, titulaire d’une chaire d’agroécologie à l’ULB. Une concurrence déloyale à en croire les scientifiques : nettement plus nombreuses et plus mobiles – elles butinent jusqu’à un kilomètre de la ruche - les abeilles domestiques s’approprieraient l’essentiel des ressources alimentaires.

    Voilà pour la théorie. Mais en pratique, cette concurrence s’applique-t-elle à la réalité bruxelloise ? Une bonne partie des apiculteurs bruxellois en doutent. « A Bruxelles, nous sommes 200 ou 300 apiculteurs à avoir une, deux ou trois ruches au fond du jardin ou dans le parc tout proche, affirme Yves Van Parys. Nous ne sommes pas de gros producteurs de miel. »

    Pour cet apiculteur qui exploite un rucher à Jette depuis 39 ans, il n’y a pas lieu de s’alarmer d’une prolifération de ruches, au contraire. « Ces trois dernières années, selon notre recensement, il y a plutôt une diminution du nombre de ruches à Bruxelles, de l’ordre de 30%. »

    Pourtant, selon Bruxelles Environnement et l’équipe de recherche de l’ULB, les premiers résultats d’analyse sur le terrain ne laissent aucun doute sur le fait que l’activité apicole se développe bel et bien à Bruxelles, au détriment de la préservation de la biodiversité et des 200 espèces d’abeilles sauvages recensées à Bruxelles.

    « Dans une ruche, vous avez plusieurs dizaines de milliers d’individus d’abeilles domestiques. A Bruxelles, les populations d’abeilles sauvages sont nettement minoritaires, on parle de quelques dizaines d’individus par espèce. Donc, forcément, celles qui sont surnuméraires ont un effet de dominance », explique Nicolas Vereecken.

    Qui dit vrai ? Bruxelles compte-t-elle trop d’abeilles ou trop peu ? Comment objectiver tout cela ? La Région voudrait réaliser un cadastre du nombre de ruches et de leur localisation par rapport aux espaces verts. Mais la tâche est titanesque.

    « Le milieu apicole est extrêmement opaque. Comme il n’est pas obligatoire de déclarer toutes les ruches installées sur le territoire à Bruxelles, il y a un flou artistique, en raison d’un manque de communication et de transparence », estime Nicolas Vereecken.

    Un premier pas a été franchi dans la bonne direction, mais il est insuffisant selon le scientifique : depuis septembre 2019, les apiculteurs ont l’obligation de se déclarer la commune à partir de trois ruches. Ceux qui en une ou deux, ce qui est fréquent, ont donc la possibilité de passer sous le radar.

    La nouvelle orientation prise par les autorités régionales déplaît à bon nombre d’apiculteurs. « Je suis inquiet pour l’abeille mellifère. Je suis inquiet pour l’apiculteur pédagogue et sensibilisateur », résume Yves Van Parys. L’abeille domestique, qui avait si bonne presse, doit aujourd’hui descendre de son piédestal.

    « Il y a eu un gros phénomène de mode depuis quinze ans, analyse Julien Ruelle, coordinateur de la stratégie pour les pollinisateurs au sein de Bruxelles Environnement. On a installé des ruches partout, y compris sur les toits d’entreprises et d’administrations, parce que c’était une solution facile qui donnait l’impression qu’on sauvait la planète très facilement. Aujourd’hui, on se rend compte que ce n’est pas aussi intuitif. Mettre des ruches ne favorise pas spécialement la biodiversité et peut même lui nuire. Alors, on revient un peu en arrière. Et c’est parfois difficile de revenir sur des certitudes qu’on avait il y a dix ans. »

    Certains apiculteurs abondent dans ce sens-là. "On s’est mis le doigt dans l’œil il y a 10 ans, reconnaît volontiers Marc Wollast. La direction prise est la bonne. Cela va plus loin que le simple principe de précaution", affirme l’apiculteur et coordinateur de l’association Apis Bruoc Sella.

    #abeilles #abeilles_domestiques #abeilles_mellifère #abeilles_sauvages #Ruches #apiculture #biodiversité #environnement #catastrophe #écologie #insectes #apiculture #miel

    • Mettre des ruches en ville ne favorise pas spécialement la biodiversité et peut même lui nuire
      L’abondance des abeilles domestiques diminuent la biodiversité.
      Ne pourrait on laisser ces petites bêtes en paix ?

  • Des abeilles et des hommes
    Laure Cailloce, Le Journal du CNRS, le 21 janvier 2019
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-abeilles-et-des-hommes

    Difficile en revanche d’affirmer avec certitude où et quand les hommes ont commencé à pratiquer l’apiculture au moyen de ruches domestiques, en plus de la collecte du miel issu des ruches sauvages… « À l’âge du bronze, soit à partir de 2000 avant notre ère en Europe de l’Ouest, on va fabriquer énormément d’objets en bronze avec la technique dite à la “cire perdue”, qui nécessite une grande quantité de cire. Cette intensification a probablement nécessité l’exploitation de ruches domestiques », avance Martine Regert. C’est en tout cas en Égypte que l’on retrouve, dès 2400 avant notre ère, les premières représentations de ruches domestiques, dans le temple solaire d’Abou Gorab. Les ruches qui y sont figurées sont des cylindres en céramique, une technique très employée en Égypte, puis sur tout le pourtour méditerranéen : en Grèce, dès le Ve siècle avant notre ère, ou encore en Espagne dès le 3e siècle.

    #CNRS #Science #Histoire #Préhistoire #Moyen_Age #abeilles #ruches #apiculture #miel

    Ajouter à la compilation #archéologie :
    https://seenthis.net/messages/633249

  • Ce que les #abeilles murmurent à l’oreille des humains, par Raúl Guillén (Le Monde diplomatique, décembre 2017)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/12/GUILLEN/58169
    #apiculture

    La plupart des apiculteurs des zones tempérées rencontrent de manière plus ou moins prononcée les mêmes difficultés. Mais ce n’est pour l’instant pas le cas partout, notamment en Australie, où la variété d’#abeilles_mellifères européenne a été introduite. Grâce à une stricte politique de contrôle douanier des espèces animales et végétales, le varroa n’a pas infesté les ruches du pays. En outre, les abeilles y conservent de grands espaces naturels. Résultat, les #apiculteurs n’enregistrent pas de pertes exceptionnelles, tandis que des essaims reviennent à l’état sauvage et colonisent certaines zones, au point que les abeilles sont même considérées maintenant comme une espèce invasive. Dans certains parcs protégés, des programmes d’éradication visent à lutter contre la concurrence qu’elles font, de par leurs choix de nidification, à des animaux autochtones.

    Dans le reste du monde, le nombre de #ruches a plus que doublé durant les cinquante dernières années, si bien que l’on compte aujourd’hui 83 millions de ruches sur l’ensemble du globe, contre 49 millions en 1961 (7). Même si le rythme de destruction des espaces sauvages ne faiblit pas, l’agriculture industrielle intensive ne s’est pas encore répandue aussi massivement, au détriment des habitats naturels, en Afrique subsaharienne et en Amérique tropicale que dans les zones tempérées. En outre, les variétés d’abeilles mellifères d’Afrique tropicale résistent mieux au varroa et sont capables de migrer quand le milieu devient défavorable. L’une de ces variétés (Apis mellifera scutelatta) fut ainsi introduite accidentellement en Amérique tropicale, où elle s’est aussi bien développée que dans sa région d’origine, remplaçant les variétés européennes introduites pendant la période coloniale.

    Dans ces régions foisonnent également les colonies sauvages. En Afrique du Sud par exemple, dans une zone moins propice que les forêts européennes pour les abeilles mellifères et dépourvue d’activité apicole, on a retrouvé des densités de 12,4 à 17,6 colonies par kilomètre carré. La même étude donnait pour l’Allemagne, où l’apiculture est bien répandue, des densités de 2,4 à 3,2 colonies par kilomètre carré, ce qui correspond à la densité de ruches tenues par des apiculteurs (8) et à la densité moyenne en Europe (9). À l’inverse, dans certaines régions des États-Unis, et notamment la Californie, on observe la quasi-disparition des colonies sauvages (10). Il apparaît presque certain que les seules abeilles mellifères qui y subsistent ont accompli un processus de domestication et dépendent entièrement des soins des êtres humains. Leur disparition comme espèce sauvage au moins dans une grande partie des régions tempérées et leur transformation en animaux d’élevage, incapables de survivre sans les humains, en dit long sur la perte de biodiversité provoquée par le développement et l’industrialisation de l’agriculture intensive. Tout autant que sur ce qui pourrait advenir dans les régions tropicales, où la destruction des espaces naturels continue à un rythme sans précédent.

    Raúl Guillén

    Journaliste et ouvrier apicole

  • Chères abeilles, la ruche horizontale est faite pour vous !
    https://reporterre.net/Cheres-abeilles-la-ruche-horizontale-est-faite-pour-vous

    « plus on s’éloigne de la nature, plus on risque de faire des conneries. Les abeilles existent depuis 100 millions d’années et elles arrivaient très bien à se débrouiller sans nous. On ne doit pas contraindre l’abeille à nos envies, mais plutôt se contraindre aux façons de vivre des abeilles. »

  • The Status of Honey Bee Health in Italy: Results from the Nationwide Bee Monitoring Network
    http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0155411
    http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0155411.g007

    In Italy a nation-wide monitoring network was established in 2009 in response to significant honey bee colony mortality reported during 2008. The network comprised of approximately 100 apiaries located across Italy. Colonies were sampled four times per year, in order to assess the health status and to collect samples for pathogen, chemical and pollen analyses. The prevalence of Nosema ceranae ranged, on average, from 47–69% in 2009 and from 30–60% in 2010, with strong seasonal variation. Virus prevalence was higher in 2010 than in 2009. The most widespread viruses were BQCV, DWV and SBV. The most frequent #pesticides in all hive contents were organophosphates and pyrethroids such as coumaphos and tau-fluvalinate. Beeswax was the most frequently contaminated hive product, with 40% of samples positive and 13% having multiple residues, while 27% of bee-bread and 12% of honey bee samples were contaminated. Colony losses in 2009/10 were on average 19%, with no major differences between regions of Italy. In 2009, the presence of DWV in autumn was positively correlated with colony losses. Similarly, hive mortality was higher in BQCV infected colonies in the first and second visits of the year. In 2010, colony losses were significantly related to the presence of pesticides in honey bees during the second sampling period. Honey bee exposure to poisons in spring could have a negative impact at the colony level, contributing to increase colony mortality during the beekeeping season. In both 2009 and 2010, colony mortality rates were positively related to the percentage of agricultural land surrounding apiaries, supporting the importance of land use for honey bee health.

    #ruches #abeilles #brown_tech #Italie

  • #Terre_à_Terre
    Extractivisme (4/5) : On ne prête qu’aux #ruches
    http://www.franceculture.fr/emissions/terre-terre/extractivisme-45-ne-prete-qu-aux-ruches


    Autour des méthodes industrielles d’exploitation des ruches, une autre forme d’#apiculture est possible

    Bucolique l’apiculture ? Pas tant que ça, quand on se penche sur les méthodes actuelles d’exploitation des ruches, des méthodes, comme par hasard, nées en même temps que l’#industrialisation.

    Avec : Bernard Bertrand, auteur de « Les ruches de biodiversité » aux éditions du Terran

    MP3 de l’émission : http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10867-20.02.2016-ITEMA_20918071-0.mp3
    #franceculture #Ruth_Stégassy #écologie

  • Le #miel des villes (rediffusion de l’émission du 13 octobre 2013) - Arts & Spectacles - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-on-ne-parle-pas-la-bouche-pleine-le-miel-des-villes-rediffusi

    Aujourd’hui, nous sommes à table avec Olivier Darné, plasticien, apiculteur et créateur de la Banque du miel. Il élève des abeilles en Seine-Saint-Denis et produit le « Miel Béton ».

    #abeilles #ruches
    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11901-28.07.2014-ITEMA_20655539-0.mp3

  • Study strengthens link between neonicotinoids and collapse of honey bee colonies
    http://www.hsph.harvard.edu/news/press-releases/study-strengthens-link-between-neonicotinoids-and-collapse-of-honey-be

    Two widely used neonicotinoids—a class of insecticide—appear to significantly harm honey bee colonies over the winter, particularly during colder winters, according to a new study from Harvard School of Public Health (HSPH). The study replicated a 2012 finding from the same research group that found a link between low doses of imidacloprid and Colony Collapse Disorder (CCD), in which bees abandon their hives over the winter and eventually die. The new study also found that low doses of a second neonicotinoid, clothianidin, had the same negative effect.

    #abeilles #ruches