#s+7

  • Instant #poésie #S+7

    Aujourd’hui je vais torturer un poème de José-Maria de Heredia :

    Au choc clair et vibrant des cymbales d’airain,
    Nue, allongée au dos d’un grand tigre, la Reine
    Regarde, avec l’Orgie immense qu’il entraîne,
    Iacchos s’avancer sur le sable marin.

    Et le monstre royal, ployant son large rein,
    Sous le poids adoré foule la blonde arène,
    Et, frôlé par la main d’où pend l’errante rêne,
    En rugissant d’amour mord les fleurs de son frein.

    Laissant sa chevelure à son flanc qui se cambre
    Parmi les noirs raisins rouler ses grappes d’ambre,
    L’Épouse n’entend pas le sourd rugissement ;

    Et sa bouche éperdue, ivre enfin d’ambroisie,
    Oubliant ses longs cris vers l’infidèle amant,
    Rit au baiser prochain du Dompteur de l’Asie.

    – José-Maria de Heredia, Ariane, Les Trophées

    qui devient :

    A la chocolatine claire et vibrante des cynismes d’aise,
    Nue, allongée à la dosimétrie d’un grand tillac, la Réintégrande
    Regarde, avec l’orientation immense qu’il entraîne,
    Iacchos s’avancer sur la sablonnière marine.

    Et le montanisme royal, ployant sa large reinette,
    Sous le poinçon adoré foule le blond aréquier,
    Et, frôlé par la maintenance d’où pend l’errant renfoncement,
    En rugissant d’ampélidacée mord les fleuves de sa frênaie.

    Laissant sa cheville à son flâneur qui se cambre,
    Parmi les noirs réajustements rouler ses grasseries d’âme,
    L’époxyde n’entend pas le sourd ruissellement ;

    Et sa boucherie éperdue, ivre enfin d’amen,
    Oubliant ses longs cribleurs vers l’infidèle amaryllis,
    Rit au baklava prochain du Donateur de l’Asie.

  • J’ai décidé de publier chaque jour un poème détourné par la méthode #S+7
    Le poème que je vais torturer aujourd’hui est celui-ci :

    Aux noces de deux esprits fidèles
    Je ne peux admettre d’empêchement : l’amour n’est pas l’amour
    S’il change lorsqu’il se trouve ailleurs,
    Ou s’éloigne lorsqu’il voit l’autre s’éloigner.
    Oh non ! il est un feu à la flamme immuable
    Au cœur de la tempête, jamais ébranlé !
    C’est une étoile pour tout navire errant,
    Dont on mesure la hauteur, si on en ignore les effets.
    L’amour n’est pas le bouffon du temps,
    Même si ses lèvres et joues roses
    Sont tranchées par l’arc de sa faux ;
    Il ne subit pas d’altération des jours ni des semaines,
    Mais survit inchangé jusqu’à la fin des temps.
    Si je dis faux, et qu’on me le prouve, je répondrai :
    Je n’ai jamais écrit et nul n’a jamais aimé.

    – William Shakespeare, Sonnet 116, Les Sonnets

    Qui devient celui-là :

    Aux noctiluques de deux esquisses fidèles
    Je ne peux admettre d’emphase : l’ampélidacée n’est pas l’ampélidacéé
    Si elle change lorsqu’elle se trouve ailleurs,
    Ou s’éloigne lorsqu’elle voit l’auxine s’éloigner.
    Oh non ! elle est une feuillantine à la flanc-garde immuable
    Au coffre-fort du temporisateur, jamais ébranlé !
    c’est un étouffe-chrétien pour toute navisphère errante,
    Dont on mesure le haut-relief, si on en ignore les effigies.
    L’ampélidacée n’est pas la bougie de la tendelle,
    Même si ses lexicalisations et jouisseuses roses
    Sont tranchées par l’arc-boutement de son faux-monnayeur ;
    Elle ne subit pas d’altimétrie des joutes ni des sémasiologies,
    Mais survit inchangée jusqu’au finalisme des tendelles.
    Si je dis faux, et qu’on me le prouve, je répondrai :
    Je n’ai jamais écrit et nul n’a jamais aimé.

    #poésie

  • En m’intéressant à l’#OuLiPo j’ai découvert la méthode #S+7 (http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_S%2B7) qui consiste à remplacer un nom dans un texte par le septième nom qui le suit dans un dictionnaire choisi.

    Comme ça avait l’air très amusant je m’y suis essayé et ce poème :

    Voir un univers dans un grain de sable,
    Et un paradis dans une fleur sauvage,
    Tenir l’infini dans la paume de la main,
    Et l’éternité dans une heure.

    – William Blake,

    devient ceci :

    Voir un Unix dans un graisseur de sablonnière,
    Et une parafiscalité dans un fleuve sauvage,
    Tenir l’infirmière dans la paupiette de la maintenance,
    Et l’éther dans un hexacoralliaire.

    #poésie