• « Une mer de plus en plus agitée » : près de 70 migrants secourus dans la Manche - InfoMigrants
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    Actualités « Une mer de plus en plus agitée » : près de 70 migrants secourus dans la Manche
    Par La rédaction Publié le : 01/02/2024
    Deux opérations de sauvetage ont été lancées dans la matinée du mercredi 31 janvier. Soixante-neuf migrants ont été secourus, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Les conditions en mer ont été particulièrement difficiles pour le second sauvetage, qui a permis de récupérer 55 personnes.
    Soixante-neuf migrants ont été secourues dans la Manche, mercredi 31 janvier, au cours d’une journée intense de traversées et de sauvetage. Deux opérations de sauvetage ont été lancées à partir du début de journée, lorsque le CROSS Gris-Nez a été alerté au sujet de plusieurs embarcations se trouvant en difficulté dans la Manche.
    D’abord, 14 personnes ont été secourues au large de Camiers, une commune proche du Touquet-Paris-Plage. Deux moyens de sauvetage ont été engagés par le CROSS : le patrouilleur des Affaires maritimes Thémis et le semi-rigide de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer) de Boulogne-sur-Mer, relate le communiqué de la Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
    Les naufragés ont été débarqués au port de Boulogne-sur-Mer. Une salle a été ouverte pour les recevoir, rapporte La Voix du Nord. L’association Osmose 62, basée dans le Boulonnais et qui organise des maraudes le long des plages et près des ports, est également intervenue pour apporter des boissons chaudes, de la nourriture et des vêtements secs aux exilés.
    Un peu plus tard dans la matinée, toujours selon la préfecture maritime, 55 personnes ont été secourues. Celles-ci se trouvaient sur un canot au large d’Audresselles, une commune à près de 15 kilomètres au nord de Boulogne-sur-mer. Parmi ces exilés, des ressortissants du « Vietnam, Irak, Syrie, Soudan, Albanie, Inde, Afghanistan », cite La Voix du Nord.Pour cette seconde grande opération, le CROSS a d’abord envoyé sur place un navire qui intervient peu, d’ordinaire, dans les opérations de sauvetage : le bâtiment d’expérimentations de guerre des mines (BEGM) Thétis, de la Marine nationale. Bien que ses apparitions soient rares, le Thétis, « basé à Brest, est déjà intervenu en Manche. Il fait partie des navires qui intègrent le tour d’alerte », précise Véronique Magnin, porte-parole de la préfecture maritime, à InfoMigrants.
    « Une fois sur place, ils ont commencé l’opération, mais les conditions météorologiques se sont dégradées », raconte encore la porte-parole. Le communiqué évoque « un vent qui se renforce et une mer de plus en plus agitée ». Le CROSS envoie alors sur place l’Abeille Normandie de la Marine nationale, « en renfort ». Les deux bateaux mènent l’opération de sauvetage du même canot en détresse. Celui-ci, « en surcharge, a chaviré faisant tomber ses occupants dans une eau à 7 degrés », raconte le journal Nord Littoral, constatant par la suite que « tous ou presque se trouvent en état d’hypothermie ».
    Le Thétis parvient à prendre à son bord 27 personnes, ensuite déposées au port de Calais. L’équipage de l’Abeille Normandie, lui, prend à son bord 28 personnes. Celles-ci ont été débarquées au port de Boulogne-sur-Mer. « Les lieux de débarquement varient en fonction des moyens de sauvetage utilisés pour récupérer les personnes : le port le plus adapté pour recevoir l’Abeille Normandie est celui de Boulogne », précise encore la porte-parole de la préfecture maritime. Selon les autorités, toutes les personnes ayant fait naufrage ont été secourues.Depuis quelques jours, les conditions météorologiques sont relativement favorables aux départs le long de la côte. Plusieurs groupes d’exilés ayant été interceptés par les gendarmes sur les plages ou ayant échoué à monter dans l’embarcation ont été aperçus, parfois trempés dans les rues, comme à Sangatte évoque Nord Littoral. Pour eux comme pour les naufragés, la seule issue est le retour sur les campements autour de Calais et de Grande-Synthe. Avant une nouvelle tentative

    #Covid-19#migrant#migration#france#calais#grandsynthe#boulognesurmer#sangatte#traversee#manche#prefecturemaritime#morbidite#sante#routemigratoire#migrationirreguliere

  • Gérald Darmanin défend sa loi « immigration » à Calais
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/15/gerald-darmanin-defend-sa-loi-immigration-a-calais-au-lendemain-de-la-mort-d

    Gérald Darmanin défend sa loi « immigration » à Calais
    Par Julia Pascual (à Calais et Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais))
    Publié le 15 décembre 2023 à 23h30, modifié le 16 décembre 2023
    Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, n’était pas encore arrivé à Calais (Pas-de-Calais), vendredi 15 décembre, que la nuit se terminait par l’annonce de la mort de deux migrants ayant tenté de rejoindre l’Angleterre à bord d’embarcations pneumatiques. C’est d’abord au large de Grand-Fort-Philippe (Nord) qu’une personne est morte lors d’un naufrage, a rapporté la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
    Quelques heures après, une autre embarcation a chaviré tout près du rivage de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais), et un homme, vraisemblablement soudanais, a été retrouvé inanimé. Alors que le jour dévoilait les falaises de Douvres, distantes d’une trentaine de kilomètres de l’autre côté du détroit du Pas-de-Calais, deux pompiers se relayaient pour lui pratiquer un massage cardiaque, sans succès. Sur la plage, un groupe de sept mineurs soudanais, hagards, observaient mêlés au sable les vestiges de cette tentative de traversée avortée : des emballages de gilets de sauvetage, un duvet, un portefeuille vide, des brosses à dents… Les jeunes n’étaient pas à bord du bateau, faute d’argent pour payer la traversée. Alors ils guettent les tentatives des autres avec l’espoir de pouvoir tôt ou tard s’y greffer. Seuls deux d’entre eux savent nager.
    Les rescapés du naufrage sont pour leur part déjà éparpillés. Plusieurs enfants trempés et frigorifiés ont été amenés à l’hôpital de Calais. D’autres se dirigent vers les campements de migrants du littoral, en attendant une nouvelle possibilité de passage. Un petit groupe reste sur place, que la police veut interroger. Une femme s’effondre en apprenant que l’un des passagers du bateau est mort. Dans la panique de la nuit, elle n’avait pas réalisé ce qui s’était passé. Elle-même rapporte être tombée à l’eau lorsque l’embarcation s’est mise à chavirer dangereusement. « Ça aurait pu être l’un de nous », pleure-t-elle, en s’adressant à son mari, figé dans une couverture de survie. « On était sur la plage vers 3 h 30 du matin, rapporte un autre rescapé. La police est arrivée alors que les passeurs n’avaient pas réussi à gonfler complètement le bateau. Ils nous ont dit de monter quand même. Environ dix minutes plus tard, le bateau s’est dégonflé et on s’est redirigé vers la côte. »
    Au moins 25 morts en 2023, selon des associations
    En 2023, près de 60 % des tentatives de traversées maritimes ont été avortées du fait de l’intervention des forces de l’ordre, selon la préfecture des Hauts-de-France. C’est notamment ce qu’est venu valoriser M. Darmanin à Calais, vendredi. Le ministre a aussi annoncé le déblocage de 200 000 euros pour un nouveau commissariat, attendu par la maire, Natacha Bouchart (Les Républicains), et la construction d’un cantonnement pour les CRS, grâce à une enveloppe de 25 millions d’euros tirée de fonds britanniques.
    En difficulté sur son projet de loi sur l’immigration, balayé par une motion de rejet à l’Assemblée nationale et suspendu à l’issue incertaine d’une commission mixte paritaire qui se réunit lundi 18 décembre, le ministre a longuement défendu devant les journalistes « un texte qui va protéger les Français ». Il a, en outre, souligné la « main tendue » par le gouvernement aux Républicains. Quelques dispositions de la loi ont été citées en exemple, comme celles qui permettent la prise d’empreintes coercitive des étrangers en situation irrégulière, l’inspection visuelle des voitures en zone frontalière, la criminalisation de l’aide à l’entrée irrégulière sur le territoire ou encore le rétablissement du délit de séjour irrégulier.
    Une manifestation de protestation contre la politique migratoire du gouvernement, à l’occasion de la visite de Gérald Darmanin, à Calais, le 15 décembre 2023.
    Un comité d’accueil de quelques militants associatifs s’était massé aux abords du commissariat de police où le ministre s’est rendu. Ils ont été repoussés par des CRS alors qu’ils scandaient « Darmanin démission » ou encore « Non, non, non à la loi “immigration” ». Une des pancartes agitées rappelle les nombreux morts à la frontière franco-britannique. D’après un communiqué commun à dix associations, parmi lesquelles L’Auberge des migrants et le Secours catholique, au moins 25 personnes sont mortes depuis le début de l’année en voulant rejoindre le Royaume-Uni.
    Le ministre n’est pas allé à leur rencontre, mais il a remis cinq médailles de la sécurité intérieure à des policiers et gendarmes blessés dans le cadre de la lutte contre l’immigration irrégulière. A l’image d’un major de police réserviste, blessé au niveau de la pommette au cours de la nuit écoulée. « Il y avait près de 300 migrants au niveau des blockhaus de Grand-Fort-Philippe, prêts à embarquer, il faisait noir, rapporte-t-il au Monde. On a fait évacuer tout le monde, c’était tendu. J’ai pris un projectile, je pense que c’était une bouteille d’eau pleine. »
    La « violence » des migrants empêchés de traverser, c’est ce que souligne auprès du ministre une fonctionnaire de police chargée de présenter le bilan des forces de l’ordre sur la côte. Cette année, environ 29 000 migrants ont rejoint l’Angleterre en bateau, alors qu’ils étaient plus de 45 000 en 2022. Une baisse notable qui résulte en particulier de la quasi-disparition des Albanais sur les embarcations, alors qu’ils étaient les premiers à traverser la Manche en 2022. En décembre 2022, Londres et Tirana avaient convenu d’un paquet de mesures destinées à lutter contre l’immigration illégale.
    Face à la sécurisation croissante du littoral, les départs se sont en partie déportés plus au sud de Calais. « Quoi qu’ils mettent en place, ça n’empêchera pas les gens de prendre des risques et ça n’empêchera pas les morts », croit Thomas Chambon, de l’association Utopia 56. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), l’association Osmose 62 a d’ailleurs été créée en août 2022 pour apporter de l’aide aux personnes en errance dans la ville ou les communes alentour après des traversées avortées. La nuit du 15 décembre, trois maraudeurs d’Osmose 62 apportaient un peu de thé et quelques fruits à plusieurs dizaines de rescapés. Une quinzaine d’entre eux s’étaient retranchés dans un bois au sud de Boulogne-sur-Mer après que la police avait crevé leur canot pneumatique. Transis, ils attendaient cachés qu’une nouvelle occasion se présente. Tandis qu’une femme s’inquiétait du risque d’hypothermie pour ses enfants de 4 et 7 ans, endormis, un couple demandait une couverture pour leur fille de 5 ans, trempée des pieds à la tête.

    #Covid-19#migrant#migration#france#calais#sangatte#boulognesurmer#grandebretagne#manche#traversee#politiquemigratoire#loimigration#mortalite#sante#violence#ong

  • À #Calais, une #surveillance du ciel au tunnel

    #Drones, #reconnaissance_faciale, #capteurs_de_CO2 et de battements cardiaques : face à l’afflux de réfugiés, la frontière franco-britannique est surveillée à grands coups d’#intelligence_artificielle. Premier volet de notre série sur la #cybersurveillance des frontières.

    Pablo lève les yeux au ciel et réfléchit. Brusquement, il fixe son ordinateur. Le chargé de communication et plaidoyer chez Human Rights Observers (HRO) fouille dans ses dossiers, ouvre un document d’une quinzaine de pages. « Tu vois, ce jour-là, ils ont utilisé un drone », indique-t-il en pointant l’écran du doigt. Le 9 juin, l’association pour laquelle il travaille assiste à une expulsion de réfugié·es à #Grande-Synthe. Dans son compte-rendu, elle mentionne la présence d’un drone. Des vols d’aéronefs, hélicoptères ou avions, devenus routiniers.

    En cette matinée de fin juin, Pablo a donné rendez-vous sur son lieu de travail, « l’entrepôt », comme il l’appelle. Ce vaste bâtiment désaffecté d’une zone industrielle à l’est de Calais héberge plusieurs associations locales. Les bureaux de HRO sont spartiates : un simple préfabriqué blanc planté dans la cour.

    C’est ici que ses membres se réunissent pour documenter les #violences d’État perpétrées contre les personnes en situation d’exil à la frontière franco-britannique, plus spécifiquement à Calais et à Grande-Synthe. Depuis plus de 20 ans, la ville est érigée en symbole de la crise migratoire. L’évacuation et la destruction de la jungle en octobre 2016 n’ont rien changé. Désormais réparties dans de multiples camps précaires, des centaines de migrants et migrantes tentent le passage vers l’Angleterre au péril de leur vie. Selon le ministère de l’intérieur, ils et elles étaient 52 000 en 2021, un record, contre « seulement » 10 000 en 2020.

    Sous l’impulsion des pouvoirs publics, Calais se barricade. Plus que les maisons de briques rouges, ce sont les #clôtures géantes, les rangées de #barbelés et les #marécages_artificiels qui attirent la vue. Tout semble construit pour décourager les exilé·es de rejoindre la Grande-Bretagne. « Avant, il n’y avait pas tout ça. C’est devenu assez oppressant », regrette Alexandra. Arrivée il y a sept ans dans le Pas-de-Calais, elle travaille pour l’Auberge des migrants, association qui coordonne le projet HRO.

    Quatre #caméras empilées sur un pylône à l’entrée du port rappellent que cette frontière n’est pas que physique. #Vidéosurveillance, #drones, #avions, #détecteurs_de_CO2… Le littoral nord incarne le parfait exemple de la « #smart_border ». Une frontière invisible, connectée. Un eldorado pour certaines entreprises du secteur de l’intelligence artificielle, mais un cauchemar pour les exilé·es désormais à la merci des #algorithmes.

    Si des dizaines de #caméras lorgnent déjà sur le port et le centre-ville, la tendance n’est pas près de s’inverser. La maire LR, #Natacha_Bouchart, qui n’a pas donné suite à notre demande d’interview, prévoit d’investir 558 000 euros supplémentaires en #vidéosurveillance en 2022.

    « C’est la nouvelle étape d’une politique en place depuis plusieurs décennies », analyse Pierre Bonnevalle, politologue, auteur d’un long rapport sur le sujet. À Calais, la #bunkérisation remonte, selon le chercheur, au milieu des années 1990. « À cette époque commencent les premières occupations des espaces portuaires par des personnes venues des pays de l’Est qui souhaitaient rejoindre la Grande-Bretagne. Cela entraîne les premières expulsions, puis un arrêté pris par la préfecture pour interdire l’accès au port. »

    Les années suivantes, c’est à #Sangatte que se dessinent les pratiques policières d’aujourd’hui. Dans cette commune limitrophe de Calais, un hangar préfigure ce que sera la « #jungle » et héberge jusqu’à 2 000 exilé·es. « La police cible alors tous ceux qui errent dans la ville, tentent d’ouvrir des squats, de dormir dans un espace boisé. » Une manière de « contenir le problème », de « gagner du temps ».

    En parallèle, la ville s’équipe en vidéosurveillance et en barbelés. En 2016, l’expulsion de la jungle fait émerger la politique gouvernementale actuelle : l’#expulsion par les forces de l’ordre, toutes les 24 ou 48 heures, des camps où vivent les personnes exilées.

    #Surveillance_aérienne

    Calme et grisâtre en ce jour de visite, le ciel calaisien n’est pas épargné. Depuis septembre 2020, l’armée britannique fait voler un drone #Watchkeeper, produit par l’industriel français #Thales, pour surveiller la mer. « Nous restons pleinement déterminés à soutenir le ministère de l’intérieur britannique alors qu’il s’attaque au nombre croissant de petits bateaux traversant la Manche », se félicite l’armée britannique dans un communiqué.

    Selon des données de vol consultées par Mediapart, un drone de l’#Agence_européenne_pour_la_sécurité_maritime (#AESM) survole également régulièrement les eaux, officiellement pour analyser les niveaux de pollution des navires qui transitent dans le détroit du Pas-de-Calais. Est-il parfois chargé de missions de surveillance ? L’AESM n’a pas répondu à nos questions.

    Au sein du milieu associatif calaisien, la présence de ces volatiles numériques n’étonne personne. « On en voit souvent, comme des hélicoptères équipés de caméras thermiques », confie Marguerite, salariée de l’Auberge des migrants. Chargée de mission au Secours catholique, Juliette Delaplace constate que cette présence complexifie leur travail. « On ne sait pas si ce sont des drones militaires, ou des forces de l’ordre, mais lorsque l’on intervient et que les exilés voient qu’un drone nous survole, c’est très compliqué de gagner leur confiance. »

    En décembre 2021, à la suite d’une demande expresse du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, l’agence européenne #Frontex a dépêché un #avion pour surveiller la côte pendant plusieurs semaines. « Une mission toujours en cours pour patrouiller aux frontières française et belge », précise Frontex.

    « On sent une évolution des #contrôles depuis l’intervention de cet avion, qui a œuvré principalement la nuit, confie le maire d’une ville du Nord. Beaucoup de gens tentaient de monter dans des camions, mais cela a diminué depuis que les contrôles se sont durcis. »

    Il faut dire que la société #Eurotunnel, qui gère le tunnel sous la Manche, ne lésine pas sur les moyens. En 2019, elle a dépensé 15 millions d’euros pour installer des sas « #Parafe » utilisant la reconnaissance faciale du même nom, mise au point par Thales. Lors du passage de la frontière, certains camions sont examinés par des capteurs de CO2 ou de fréquence cardiaque, ainsi que par de l’#imagerie par #ondes_millimétriques, afin de détecter les personnes qui pourraient s’être cachées dans le chargement.

    « C’est un dispositif qui existe depuis 2004, lorsque Nicolas Sarkozy a fait évacuer le camp de Sangatte, informe un porte-parole d’Eurotunnel. Depuis 2015, il y a tellement de demandes de la part des routiers pour passer par ce terminal, car ils peuvent recevoir des amendes si un migrant est trouvé dans leur camion, que nous avons agrandi sa capacité d’accueil et qu’il fait partie intégrante du trajet. »

    Des outils de plus en plus perfectionnés qui coïncident avec l’évolution des modes de passage des personnes exilées, analyse le politologue Pierre Bonnevalle. « Pendant longtemps, il s’agissait de surveiller les poids lourds. Le #port et le #tunnel sont aujourd’hui tellement bunkérisés que les exilés traversent en bateau. »

    Les technologies employées suivent : en novembre 2021, le ministère de l’intérieur annonçait la mise à disposition de 4 x 4, de lunettes de vision nocturne ou de #caméras_thermiques pour équiper les gendarmes et policiers chargés de lutter contre l’immigration clandestine sur les côtes de la Manche.

    « Ces technologies ne servent à rien, à part militariser l’espace public. J’ai encore rencontré des associatifs la semaine dernière qui me disaient que cela n’a aucun impact sur le nombre de passages et les risques pris par ces gens », tempête l’eurodéputé et ancien maire de Grande-Synthe Damien Carême.

    Elles ont malgré tout un #coût : 1,28 milliard d’euros depuis 1998, selon Pierre Bonnevalle, dont 425 millions pour la seule période 2017-2021. « C’est une estimation a minima, pointe-t-il. Cela ne prend pas en compte, par exemple, le coût des forces de l’ordre. »

    Publié en novembre 2021, un rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations détaille les dépenses pour la seule année 2020 : l’État a investi 24,5 millions dans des dispositifs humanitaires d’hébergement, contre 86,4 pour la mobilisation des forces de l’ordre. Des sommes qui désespèrent Pablo, le militant de Human Rights Observers. « Cela aurait permit de bâtir de nombreux centres d’accueil pour que les exilés vivent dans des conditions dignes. » L’État semble avoir d’autres priorités.

    #technologie #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #surveillance_des_frontières #militarisation_des_frontières #IA #AI #complexe_militaro-industriel #Manche #La_Manche #France #UK #Angleterre
    –-

    via @olaf #merci :
    https://seenthis.net/messages/968794

  • De #Sangatte à la « #jungle », comment #Calais s’est-elle retrouvée au cœur des enjeux migratoires ?

    Au carrefour entre la #France et le Royaume-Uni, la région de Calais est un point de passage obligé pour les migrants en route vers les terres britanniques. Conséquence, ceux qui ne parviennent pas à franchir la Manche se retrouvent coincés dans des campements de fortune, dont le plus important a été surnommé la « jungle ».

    Comment la situation a-t-elle dégénéré pour laisser s’installer de tels bidonvilles ? Comment Calais est-elle devenue le symbole des tensions migratoires en Europe ? Eléments de réponse en vidéo et en #cartes.

    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/video/2016/10/21/de-sangatte-a-la-jungle-comment-calais-s-est-elle-retrouvee-au-c-ur-des-enje
    #vidéo #campement #histoire #asile #migrations #réfugiés #ressources_pédagogiques #cartographie #visualisation #accord #externalisation #frontières #contrôles_frontaliers #film
    via @ville_en

    • Pendant que le président français se couvre de ridicule en essayant de faire croire qu’il va résoudre la situation de #Calais en répétant les mêmes recettes qui sont répétées depuis quatorze ans, les autorités britanniques, qui savent bien que les exilé-e-s ne vont pas disparaître, continuent leur politique de contrôle de la #frontière.

      Ainsi elles financent le mur dont la construction a commencé le long de la rocade d’accès au port de Calais. Il ne s’agit de rien de très nouveau, c’est la continuation des grilles existantes, la poursuite de la même politique de désaménagement de l’espace calaisien, de plus en plus modelé par les défenses avancées de la frontière britannique.

      Elles ont également lancé un appel d’offre de 80 millions de livre pour déléguer à une compagnie privée les tâches d’inspection des camions et d’interpellation des exilé-e-s qui peuvent s’y trouver, dans les ports de Calais et #Dunkerque et à l’embarquement des camions sur les navettes ferroviaires du Tunnel sous la Manche. Ceci participant des contrôles britanniques sur le sol français prévus par le protocole de #Sangatte de 1991 (accès au Tunnel sous la Manche) et le traité du Touquet de 2003 (ports de la Manche et de la Mer du Nord).

      http://ted.europa.eu/udl?uri=TED:NOTICE:241269-2016:TEXT:EN:HTML&src=0

      Ce qui nous introduit à une autre dimension, celle de l’économie du contrôle de la frontière, des affaires auxquelles il donne lieu, du business qui s’y fait. Le périmètre du Tunnel sous la Manche peut ainsi être considéré comme à salon à ciel ouvert des techniques de contrôle, des #drones aux patrouilles à cheval de la gendarmerie, des vigiles avec chiens aux scanners et aux #caméras_thermiques.

      http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/09/28/et-pendant-ce-temps-la-les-autorites-britanniques

  • Bienvenue à Calais... | Actes Sud
    http://www.actes-sud.fr/bienvenue-calais

    #Textes et #croquis, sur le vif, pour écrire et décrire la situation des migrants à Calais. Ce livre est le fruit d’une immersion des coauteurs dans ce “no man’s land” pour donner à un problème politique et social, des noms, des visages, des souffrances, des rêves.

    http://www.actes-sud.fr/node/54698

    Textes de Marie-Françoise Colombani
    Dessins de Damien Roudeau
     
    REFUSER LA HONTE

    Ne laissons pas s’inscrire aux frontières de la France la devise qui orne l’entrée de l’Enfer de Dante : “Toi qui entres ici abandonne toute espérance.”
    Nous nous sommes rendus plusieurs fois à #Calais et notre indignation est immense. Il est insupportable que des gens exposés aux bombardements de la coalition, à la barbarie de #Daesh et à la folie meurtrière de ceux qui les gouvernent subissent, chez nous, un tel dénuement. L’argument récurrent qui consiste à dire qu’accueillir les migrants, ou réfugiés de guerre, dans un lieu de vie digne de ce nom entraînerait un appel d’air est irrecevable. Pourquoi ? Parce qu’ils sont là ! On peut toujours continuer à fermer un camp, le raser, en interdire l’accès, monter des murs, dresser des barrières, réquisitionner la police, la gendarmerie, l’armée, les blindés ou autres moyens d’intimidation… on ne fera que déplacer le problème. Et les fermetures successives des différents camps depuis celui de #Sangatte en 2002 l’ont prouvé.
    Tant que des gens seront chez eux en danger de mort, ils en partiront. Et nous en ferions autant.
    En 2015, plus d’un million de #réfugiés ont rejoint l’#Europe par la mer et 3 735 d’entre eux ont péri ou disparu. Trois millions devraient arriver d’ici à 2017 (Organisation internationale pour les migrations).
    Bénéfices et droit d’auteur reversés à L’Auberge des migrants

  • De #Sangatte à la « #New_Jungle », quatorze ans d’incurie politique

    Des campements, des conditions de vie insalubres et indignes, de la répression policière, des expulsions, des morts... Entre 1999, année d’ouverture d’un centre d’accueil pour les immigrés sans papiers à Sangatte, et 2015, rien de nouveau en dépit du nom du lieu dans lequel s’entassent aujourd’hui quelque 2 000 migrants : la New Jungle. C’est ce que montre magistralement le travail photographique d’Olivier Jobard, qui, depuis 2001, se rend régulièrement à Calais et dans les environs.


    http://www.mediapart.fr/portfolios/de-sangatte-la-new-jungle-quatorze-ans-dincurie-politique
    #Calais #migration #asile #réfugiés #France #histoire #jungle

  • De Sangatte aux jungles du Calaisis : l’histoire sans fin des migrants du détroit de la Manche
    http://www.franceinter.fr/emission-affaires-sensibles-de-sangatte-aux-jungles-du-calaisis-l-histoi

    Sangatte, c’est le nom d’une ville balnéaire près de Calais. Mais depuis 1999, ce nom a échappé à la ville… Désormais quand on entend le nom de Sangatte, on pense à ces réfugiés errant dans les rues et sur la côte de la Manche, rêvant d’Angleterre. Source : Affaires sensibles

  • En images : la nouvelle #jungle de #Calais

    Près de 2 000 migrants vivent aujourd’hui à Calais. Ils stationnent dans la ville en attente d’un passage en Grande-Bretagne, un pays situé hors de l’espace Schengen dont ils rêvent de forcer les frontières, cachés dans un ferry ou un camion.

    Alors que la survie de ces migrants repose sur le travail associatif mené à Calais depuis 1999, le gouvernement français a décidé à l’automne dernier d’offrir quelques services dans un centre en périphérie de la ville. Le centre Jules-Ferry ouvre progressivement ses portes, le jour seulement. Pour la nuit, les migrants sont désormais priés de s’installer sur la lande voisine. Dix-huit hectares sans eau, sans sanitaires, dans des abris de fortune. Ainsi va la vie calaisienne des Afghans, Soudanais ou Erythréens…

    http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2015/04/03/en-images-la-nouvelle-jungle-de-calais_4608768_3224.html

    #migration #asile #réfugiés #photographie
    cc @albertocampiphoto

  • Laura Waddington, Border (2004)
    http://www.youtube.com/watch?v=0X42CxOomqQ

    En 2002, Laura Waddington a passé plusieurs mois dans les champs autour du #camp de la Croix Rouge à #Sangatte avec des #réfugiés afghans et irakiens qui essayaient de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre. Filmé entièrement de nuit avec une petite caméra vidéo, Border est un témoignage personnel sur le sort des réfugiés et la violence policière qui a suivi la fermeture du camp.

    http://www.laurawaddington.com/film.php?film=1&la=fr
    #film #vidéo #frontières

  • Pourquoi #Calais fait face à « une #crise_humanitaire jamais vue »

    L’afflux de migrants à Calais est en train de déborder les associations alors que les actes et #agressions_racistes se multiplient en ville. Les renforts annoncés par le ministre de l’intérieur n’y changeront rien. Depuis dix ans et la fermeture de #Sangatte par Sarkozy, la situation n’a cessé de se dégrader. 250 femmes et une quinzaine d’enfants sont aujourd’hui dans la zone. Du jamais vu.

    http://www.mediapart.fr/journal/france/271014/pourquoi-calais-fait-face-une-crise-humanitaire-jamais-vue?onglet=full

    #migration #asile #réfugiés #France #racisme #xénophobie

  • À Calais, l’État ne peut dissoudre les migrants - Visionscarto

    http://visionscarto.net/a-calais-l-etat-ne-peut-dissoudre

    http://vimeo.com/104997680

    http://seenthis.net/messages/290064

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    Qu’ils reposent en révolte... un film sur la barbarie démocratique

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jerome-valluy/201111/quils-reposent-en-revolte-un-film-sur-la-barbarie-democratique

    Qu’ils reposent en révolte... un film sur la barbarie démocratique

    20 novembre 2011 | Par Jérôme VALLUY

    Sorti en salles le 16 novembre 2011, le film de Sylvain George « Qu’ils reposent en révolte (Des figures de guerre I) », déjà applaudi et primé dans les festivals depuis un an, connaît aujourd’hui un véritable succès médiatique, comme un documentaire exceptionnel sur les migrants, les migrations ou les politiques migratoires.

    C’est peut être le propre d’une œuvre majeure que de susciter des conflits d’interprétation et de classement, d’autant que chacun peut avoir envie de tirer le talent de Sylvain George à soi, les journalistes vers le documentaire, les chercheurs vers l’anthropologie visuelle, les artistes vers la création esthétique. Je n’y échapperai pas tout à fait en soutenant que ce film, bien loin d’être un documentaire sur les migrants est une création artistique d’anthropologie visuelle sur un sujet difficile à traiter visuellement : la barbarie démocratique.

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    Au cinéma, les migrants de Calais ou l’art de la révolte - Page 1 | Mediapart

    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/161111/au-cinema-les-migrants-de-calais-ou-lart-de-la-revolte

    Au cinéma, les migrants de Calais ou l’art de la révolte

    16 novembre 2011 | Par Carine Fouteau

    Les migrants de Calais sur grand écran. Le film de Sylvain George, Qu’ils reposent en révolte (Des figures de guerre I), sort en salles ce mercredi. Mediapart présente en exclusivité deux séquences, Nuit d’hiver et Burning Fingers, rendant compte de la logique d’État à l’œuvre dans cette zone frontalière.

    Comment occuper un espace public mais interdit ? Comment la politique d’un État s’inscrit dans les corps des individus surtout quand ils sont considérés comme indésirables ? Comment des parcours singuliers résistent à une logique de contrôle et de répression toujours plus puissante ? Ces questions, le film de Sylvain George, Qu’ils reposent en révolte (Des figures de guerre I), les explore au travers de l’expérience sensible de migrants qu’il a rencontrés à Calais ces dernières années.

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    « Qu’ils reposent en révolte », un documentaire à voir dès mardi sur Mediapart

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-pepites-du-film-documentaire/article/191014/quils-reposent-en-revolte-un-documentaire-voir-des-mardi-sur-mediap

    Alors que la situation à Calais s’envenime à nouveau entre migrants, transporteurs routiers, policiers et habitants, Images en Bibliothèque et Mediapart vous propose de voir, dès mardi et pendant trois mois, le documentaire de Sylvain George, Qu’ils reposent en révolte.

    Très remarqué à sa sortie en 2011, voici ce qu’en dit Alain Carou, de la Bibliothèque nationale de France : « Le film montre les conditions d’existence des clandestins de Calais. Infinie précarité qui est, ni plus ni moins, la condition que l’on a choisi de leur faire, entre arrestations et destructions des campements, écrit . Le rythme très lent du film, le choix du noir et blanc concourent à une impression d’austérité extrême. Si l’on n’est pas rebuté, on entre dans une expérience de cinéma rare, puisqu’il s’agit d’atteindre à l’expérience de personnes qui vivent dans les mêmes lieux que nous et pourtant dans une toute autre réalité. Comment en effet, sinon par un cinéma radicalement différent, sortir des effets de familiarité pour faire entièrement droit à ce que la vie des sans-papiers, dans la précarité absolue qui est la leur, a de radicalement autre ?

    #migrations #asile #clais #sylvain_george

    • Et une recension d’un autre documentaire sur Calais :
      Calais comme lieu d’entre-mémoire

      Le propos de l’article est d’interroger le regard porté par le cinéma documentaire sur la situation des migrants bloqués aux alentours de Calais. Il s’agit de montrer que l’une des possibilités créatrices du documentaire est de convertir un non-lieu comme le camp de réfugiés de #Sangatte en un lieu d’entre-mémoire, mêlant des souvenirs et des témoignages renvoyant à des strates temporelles différentes. Pour étayer cette hypothèse, l’article repose sur une analyse comparée entre le documentaire anglais de Marc Isaacs Calais : The Last Border (2003) et le film français de Henri-François Imbert No pasarán, album souvenir (2003), deux œuvres qui entrecroisent la mémoire des sans-papiers avec des mémoires plus anciennes remontant à la Seconde Guerre mondiale et à la guerre d’Espagne.

      Opérativité du cinéma documentaire dans les films de #Marc_Isaacs et de #Henri-François_Imbert.

      http://www.espacestemps.net/articles/calais-comme-lieu-entre-memoire

  • #Violence_d’Etat contre les #exilés de #Calais

    A Calais, le 2 juillet, 610 étrangères et étrangers ont été, une nouvelle fois, délogés par les forces de l’ordre du lieu où elles et ils s’abritaient faute de solution alternative. Il en est systématiquement ainsi depuis que, le 5 novembre 2002, le gouvernement français a fermé et détruit le centre d’accueil des « réfugiés » situés sur la commune de #Sangatte et géré par la Croix-Rouge.

    http://www.liberation.fr/societe/2014/07/27/violence-d-etat-contre-les-exiles-de-calais_1071353
    #France #réfugiés #asile #migration