• Une réflexion intéressante sur l’absence d’ancrage idéologique de gauche, de références conceptuelles, et l’abandon de la question sociale chez les dirigeants socialistes français, et Manuel Valls en particulier :

    http://www.politis.fr/Philippe-Marliere-Manuel-Valls-est,23443.html

    Philippe Marlière : « Manuel Valls est un sarkozyste »
    Professeur à l’université de Londres, Philippe Marlière dénonce une volonté très complaisante de rattacher à tout prix Manuel Valls, l’homme fort du gouvernement, à une tradition de gauche, et plus précisément socialiste.

    Le « sarkozysme de gauche » est une construction médiatique. Je note qu’elle est reprise comme un fait d’honneur par Manuel Valls et son entourage : « Sarkozyste oui, je suis dur et le public me plébiscite par rapport à ces questions. Mais, je reste de gauche. » Avec cela, il gagne sur les deux tableaux. Je la récuse comme une imposture intellectuelle : on ne peut pas être sarkozyste et de gauche. Les valeurs du sarkozysme sont radicalement de droite. Parler de « sarkozysme de gauche » est donc totalement contradictoire et antinomique.
    (...)
    Manuel Valls est un républicain dont la lecture de la République n’est pas celle de gauche, sociale, déclinée par exemple par Jean Jaurès, mais une lecture de droite, portée excessivement sur les questions d’ordre et de défense des biens et des personnes, qui laisse de côté la question sociale. C’est donc pour moi une grande surprise d’entendre dire qu’il « renouvelle » la social-démocratie.
    (...)
    Je ne crois pas que Manuel Valls positionne son action politique à partir de références idéologiques fortes, et conceptuelles. Il ne fait pas exception : aucun dirigeant socialiste actuel et très peu à gauche en ont. Le seul qui se pose des questions de nature conceptuelle, c’est Mélenchon. Manuel Valls appartient, lui, à cette génération de gestionnaires sans recul, sans fondation idéologique. Ce qui n’était pas le cas de la génération socialiste d’Epinay. C’est quelqu’un qui s’inscrit dans l’air du temps d’une social-démocratie qui a baissé les bras face à sa tâche historique qui consistait à se battre pour l’égalité afin de donner aux classes populaires et moyennes plus de droits socio-économiques. Une social-démocratie qui s’est recroquevillée sur la gestion d’un capitalisme de plus en plus envahissant.
    L’omniprésence de l’ordre dans son discours a pour fonction de masquer le vide sidéral sur les questions sociales. Sans vilain jeu de mots, « la gauche affranchie », telle qu’elle est caractérisée dans la tribune que vous évoquez, c’est la gauche « affranchie » de la gauche, et donc ce n’est plus une gauche. Les auteurs nous disent que la République, en France en 2013, c’est le respect des institutions, affirmation totalement conservatrice. Il n’y a aucun discours critique sur ces institutions. Dans quel cas font-elles du bon travail ? Sont-elles justes ?... Il n’y a rien. Le discours se focalise sur le besoin d’ordre et de sécurité physique.

    #Manuel_Valls #socialisme #social-démocratie #sarkozysme #idéologie #Philippe_Marlière #Politis

    • Redonner vigueur et présence aux Lumières . Un type comme Valls et tous ceux de la droite actuelle luttent contre. Ils appellent ça « soixante-huitardisme ».

    • Comme il y eut le sarkozysme (2007 - 2012), nous avons maintenant le hollandisme (2012 - ?). Rien de social, de démocrate, ni même de républicain. Personnellement, je n’y vois que navigation à vue, démagogie et une seule idéologie : le mépris des classes laborieuses, des petites gens, du peuple, en fait. Ces deux personnages atteints du syndrome de"l’Homme Providentiel" forme de mégalomanie politiquement teintée de bonapartisme ne sont que des chancres ayant pu se développer que sur un grand corps malade, celui de la Vème république.