• Sciences Po, Université bananière ? | Jean-François Bayart

    https://blogs.mediapart.fr/jean-francois-bayart/blog/160324/sciences-po-universite-bananiere?at_medium=custom3&at_campaign=67

    « Le poisson pourrit toujours par la tête », a rappelé Gabriel Attal au conseil d’administration de Sciences Po, le 13 mars. Voilà au moins un point sur lequel on peut être en accord avec lui. C’est peu dire que l’irruption inopinée du Premier ministre constitue en soi un événement stupéfiant et inacceptable.

    SciencesPo Paris, l’alma mater des élites de la République, se veut « Université de recherche ».

    Bien que son directeur soit nommé en Conseil des ministres cet établissement d’enseignement supérieur est censé bénéficier de l’autonomie institutionnelle qui sied en la matière et dont se gargarisent les gouvernants depuis la réforme de l’Université en 2008. Il relève également du « bloc constitutionnel » qui garantit la liberté d’enseignement et de recherche (article 57 de la loi du 26 janvier 1984).

    C’est donc peu dire que l’irruption inopinée du Premier ministre et de la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur dans la séance exceptionnelle de son conseil d’administration, le 13 mars, à la suite de la démission de son directeur, Mathias Vicherat, et de l’occupation du mythique amphithéâtre Boutmy par des étudiants pro-Palestiniens, constitue en soi un événement stupéfiant et inacceptable.

    Encore plus scandaleux et intolérables sont les propos menaçants qu’a tenus en cette enceinte Gabriel Attal, sans même parler du ridicule de la situation et de son illégalité qui semblent échapper à son entendement. En effet, quelle est la base juridique de la présence du Premier ministre et de la Ministre dans ce conseil, sans même qu’elle ait été portée à la connaissance de ses membres dans l’ordre du jour ?

    La présidente de la Fondation nationale des sciences politiques s’est contentée de leur annoncer en début de séance la venue d’un « invité imprévu » – un invité qui s’est très mal comporté en l’occurrence.

    Le prétexte de ce coup de force a été la montée en épingle d’un incident qui s’est produit le même jour dans l’amphithéâtre Boutmy. Les organisateurs de son occupation en ont interdit l’accès à une étudiante qualifiée de « sioniste », et ont expliqué par la suite que celle-ci filmait régulièrement les manifestants pro-Palestiniens, ce qui était susceptible de les mettre en danger.

    L’accusation est plausible dans la mesure où des groupes comme la « Brigade juive » (récemment rebaptisée « Dragons célestes »), « Swords of Salomon » ou « AmIsraël-Team Action » pratiquent le doxing à l’encontre de militants, de journalistes, d’élus, d’avocats jugés pro-Palestiniens en publiant leurs coordonnées personnelles sur les réseaux sociaux pour déclencher une campagne de harcèlement téléphonique contre eux et leurs proches[1].

    La direction de Sciences Po, le Premier ministre, puis le président de la République soi-même, en Conseil des ministres (!), tous relayés par une déferlante médiatique, ont crié à l’antisémitisme.

    Faut-il rappeler qu’être antisioniste (ou pro-Palestinien ou critique de la politique de l’Etat israélien) n’est pas être antisémite, quoi qu’en pensent la propagande israélienne et un nombre croissant de Français abusés par son matraquage ?

    Antisémites, Victor Klemperer, Pierre-Vidal-Naquet, Maxime Rodinson, Etienne Balibar, Rony Brauman, pour nous en tenir à des intellectuels juifs ?

    Par ailleurs les organisateurs de l’occupation de l’amphithéâtre, récusant tout propos et comportement antisémites de leur part, font valoir que des étudiants juifs, certains d’entre eux ne cachant pas leurs opinions sionistes, ont pu y entrer. Ce qu’atteste une pétition d’étudiant(e)s juifs et juives de Sciences Po qui refusent d’être « instrumentalisés » par la direction de l’établissement et les autorités politiques .

    De même la mobilisation des étudiants pro-Palestiniens de l’amphithéâtre a reçu le soutien de doctorants de Sciences Po, bientôt suivis par des chercheurs de l’établissement et d’ailleurs.

    On peut admettre que la direction d’un établissement s’émeuve de l’occupation d’un amphithéâtre, en contradiction avec le règlement intérieur et au détriment des cours qui y sont programmés. De là à déformer les faits, il y a un pas qui n’aurait pas dû être franchi, pas plus que le pouvoir politique n’aurait dû dramatiser et dévoyer un épisode somme toute mineur dans la vie universitaire, pour de sombres raisons électoralistes ou pour entourer d’un nuage de fumée toxique la piteuse déconfiture de ses ingérences répétées dans la nomination des responsables de Sciences Po depuis l’affaire Olivier Duhamel, en 2021.

    Lieu majeur de la formation et de la reproduction des élites politiques du pays, et donc de leurs luttes factionnelles, Sciences Po est devenu un vrai enjeu de la guerre culturelle que l’extrême-droite identitariste a enclenchée dès la fin des années 1970 et dans laquelle Emmanuel Macron a choisi son camp en 2020, en s’appuyant sur Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal et Jean Castex. Quitte à ériger cette très vieille maison en bastion du « wokisme », de l’intersectionnalité et des études post- ou décoloniales, au mépris des évidences et même de la vraisemblance.

    Par ailleurs l’occupation de l’amphithéâtre Boutmy s’est inscrite dans le cadre d’une journée européenne de soutien académique au peuple palestinien à laquelle a appelé la Coordination universitaire européenne contre la colonisation en Palestine (CUCCP). La systématisation de la répression universitaire, politique, administrative, policière et judiciaire de toute forme de solidarité avec la population de Gaza ou la cause palestinienne, dont procède l’occupation par le Premier ministre du conseil d’administration de Sciences Po, devient de moins en moins légitime et compréhensible alors que le nombre de morts civils par bombardements, tirs et privations de la part de l’armée israélienne – dont une majorité d’enfants – dépasse à Gaza les 30 000 et fait l’objet de condamnations de la Justice internationale et des Nations-unies. Lesquelles obligent les gouvernements, dont celui de la France. Derechef, ce n’est pas faire fi des atrocités du Hamas, le 7 octobre, que de s’émouvoir de celles de Tsahal.

    Et sur le fond et dans la forme, le raid de Gabriel Attal à Sciences Po constitue une atteinte grossière à la liberté de la recherche et de l’enseignement universitaire. Au même titre que la mise en cause par Elisabeth Borne de la Ligue des droits de l’Homme, l’année dernière, il confirme que le macronisme a perdu le Nord démocratique.

    À dire vrai, en cinquante ans d’analyse des situations autoritaires de par le monde, en tant que chercheur du CNRS puis professeur d’Université, je n’ai jamais relevé une ingérence aussi outrancière et grotesque du pouvoir politique dans la sphère du savoir.

    Les régimes autoritaires patentés y mettent plus de convenances. Ubu-Roi n’est pas loin. « Le poisson pourrit toujours par la tête », a rappelé Gabriel Attal au conseil d’administration de Sciences Po, le 13 mars. Voilà au moins un point sur lequel on peut être en accord avec lui.

    [1] Christophe Ayad, Samuel Laurent, « La guérilla virtuelle d’activistes pro-Israël en France », Le Monde, 4-5 février 2024, p. 10.

    • Révolte académique et rappel des principes pour un cadre de travail et d’études serein à #SciencesPo :

      Nous, doyennes et doyens des Écoles, directrices et directeurs des centres de recherche, des départements de Sciences Po ainsi que les membres élus de la faculté permanente du conseil d’administration (CA) de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), exprimons de manière unie et solidaire notre profonde émotion à la suite de la visite inopinée du Premier ministre lors de la séance du CA du 13 mars 2024.

      À la lumière de cet événement, nous tenons à exprimer les éléments suivants :

      1- Aucun responsable politique ne saurait s’arroger le droit de dévaloriser les principes fondamentaux d’indépendance et de liberté académiques, tels qu’ils sont consacrés par les lois de la République. Rappelons que la liberté académique garantit le droit d’enseigner et de mener des recherches en toute indépendance, sous le contrôle et la supervision des pairs mais sans ingérence de quelque autorité extérieure que ce soit, y compris l’État. Tout comme la liberté de la presse pour les journalistes, ce principe garantit la légitimité du travail des universitaires, fondé sur des preuves et des raisonnements réfutables. Les allusions à une éventuelle « reprise en main » de notre établissement lors du CA du 13 mars, contreviennent ostensiblement à ce principe cardinal. Or, dans une démocratie libérale, la défense de la liberté universitaire doit être une priorité absolue, en particulier pour recentrer le débat public autour des faits et du savoir.

      2- Nous dénonçons sans équivoque toutes les formes d’exclusion, de discrimination, d’antisémitisme, de racisme, d’islamophobie et de violence. Nous avons également à cœur que soient assurés la protection et la sérénité de nos étudiantes et de nos étudiants, et le respect de leurs sensibilités souvent directement éprouvées aujourd’hui.

      3- Nous tenons à rappeler que Sciences Po est régi par des règles précises concernant l’organisation de la vie étudiante. Conformément au Code de l’éducation, tout non-respect de ces règles déclenche une enquête interne dont les éléments sont, le cas échéant, transmis à une section disciplinaire. Cette procédure, qui ne se substitue pas à l’enquête judiciaire, a été suivie dès le lendemain de l’occupation de l’amphithéâtre Boutmy le 12 mars 2024. A l’heure où cet événement fait l’objet de désinformations et de récupérations politiques, il est indispensable de laisser les instances compétentes mener à bien cette mission sans ingérence extérieure, qu’elle soit gouvernementale ou médiatique.

      4- Aux antipodes de ce que veulent suggérer des polémiques récurrentes, largement orchestrées sur les réseaux sociaux et exprimées sur le mode de la diffamation, notre université participe pleinement à la vitalité de la vie démocratique. Notre projet académique, fondé sur la pluridisciplinarité et l’ouverture à l’international, offre aux étudiantes et étudiants venus de toute la France et du monde entier, l’excellence de la recherche actuelle pour nourrir leurs réflexions, les former et les responsabiliser face aux immenses défis auxquels leur génération est confrontée.

      5- Nous affirmons notre attachement au respect des valeurs humanistes qui fondent notre université, soit la transmission des savoirs, la formation au débat argumenté, l’ouverture sur le monde et un engagement renouvelé en faveur de la liberté de la connaissance. Notre liberté académique repose sur une tradition philosophique ancienne des universités françaises et européennes, une éthique professionnelle et une responsabilité que nous exerçons pleinement en promouvant la rigueur scientifique et l’expression du pluralisme dans le respect de l’échange contradictoire. Devant la gravité absolue de la guerre au Proche-Orient ainsi que dans d’autres zones de conflits à travers le monde, il est impératif de laisser les universités rétablir le chemin du débat d’idées et du dialogue.

      Ce sont ces principes fondamentaux que nous porterons auprès de l’administration provisoire de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, en travaillant aux côtés de la présidente de la FNSP et de la présidente du conseil de l’Institut.

  • ANTISÉMITISME À SCIENCES PO ? ATTAL, MACRON ET LES MÉDIAS ONT MENTI
    14 mars 2024- Le Media
    https://www.youtube.com/watch?v=3dmq7tbqMf8

    Le 12 mars dernier, le Comité #Palestine de Sciences Po Paris a répondu à l’appel à mobilisation universitaire européenne pour la Palestine lancé par la Coordination Universitaire contre la colonisation en Palestine. Ce réseau, constitué de chercheurs, enseignants chercheurs, docteurs, doctorants, étudiants engagés dans l’enseignement supérieur et la recherche exige un cessez-le feu immédiat, inconditionnel et permanent, la levée permanente du blocus de Gaza et la défense du droit palestinien à l’éducation. Près de 300 étudiants ont occupé l’amphithéâtre emblématique de l’institut pour donner des conférences sur la Palestine et organisé un rassemblement devant l’établissement. Ils dénoncent notamment l’instrumentalisation, par l’administration de l’école, de toute mobilisation en soutien à la Palestine, des intimidations et du cyberharcèlement. Il n’aura pas fallu 24h pour qu’une nouvelle polémique surgisse : des propos antisémites auraient été proférés contre une étudiante empêchée de rentrer dans l’amphithéâtre. Le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé saisir la justice. Sauf que l’information aurait été démentie par la première concernée. Tiziri, Loudmila et Hicham sont étudiants à Sciences Po Paris, ils ont participé aux actions du 12 mars. Ensemble, nous sommes revenus sur le climat délétère qui règne au sein du prestigieux établissement depuis l’attaque du 7 octobre dernier et sur cette journée de soutien à la Palestine qui a tourné à la polémique.

    #SCIENCES-PO

    • Billet de blog 14 mars 2024
      Étudiant·es juif·ves à Sciences Po : nous ne serons pas instrumentalisé·es
      https://blogs.mediapart.fr/troisenun/blog/140324/etudiant-es-juif-ves-sciences-po-nous-ne-serons-pas-instrumentalise-

      Nous, étudiant·es juif·ves de Sciences Po, refusons d’être instrumentalisé·es pour justifier la répression des mobilisations pro-palestiniennes.

      (...) Une autre d’entre nous a fait une présentation dans le cadre de la mobilisation sur le judaïsme et l’antisionisme. Ironiquement, le cœur de sa présentation était de montrer comment le sionisme instrumentalise l’antisémitisme pour servir ses propres ambitions matérielles. L’altercation à la porte de l’amphithéâtre qui a été si lourdement défigurée par la presse s’est produite au moment où elle donnait sa présentation. À aucun moment de l’événement, nous ne nous sommes senti-e-s intimidé-e-s ou en danger du fait d’une action des organisateur-rice-s ou des autres participant-e-s à quelque titre que ce soit. Au contraire, nous avons été touché-e-s par le fait que nous nous sommes senti-e-s bien accueilli-e-s et inclu-e-s en tant que juif-ve-s pendant toute la durée de l’événement.

      Les accusations d’antisémitisme contre les mobilisations pro-palestiniennes à Sciences Po ont été menées en grande partie par l’Union des Etudiants Juifs de France (UEJF), et ce depuis octobre. L’UEJF dit représenter les étudiant-e-s juif-ves, nous affirmons que cette organisation ne nous représente pas, ni politiquement, ni religieusement. Sous couvert de lutte contre l’antisémitisme, l’UEJF développe un discours ouvertement hostile à toute revendication pro-palestinienne, et brille par son refus de critiquer la politique criminelle d’Israël. Les étudiant-e-s juif-ves de Sciences Po sont divers, n’uniformisons pas leurs voix. En voulant faire de toustes les juif-ves des soutiens d’Israël, c’est l’UEJF qui porte un discours réducteur, refusant aux juif-ves la capacité de se battre pour la justice et mettant en danger toustes les étudiant-e-s qui se battent pour la Palestine. Vider le mot antisémitisme de son sens, comme le fait l’UEJF, met les juif-ve-s en danger et nuit à la lutte réelle contre l’antisémitisme.

  • Mobilisation propalestinienne à Sciences Po Paris : Emmanuel Macron dénonce des propos « intolérables »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/13/mobilisation-propalestinienne-a-sciences-po-paris-emmanuel-macron-denonce-de

    Le gouvernement reprend les mots d’ordre de la bollorésphère. Les étudiants incriminés contestent fermement tout propos antisémité

    Plusieurs personnalités politiques se sont indignées de l’occupation de l’établissement par des étudiants propalestiniens et des propos tenus à cette occasion. Dans un courriel adressé à la communauté éducative, la direction a estimé que « plusieurs lignes rouges » ont été franchies.

    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 14h13, modifié à 15h38

    Lors du conseil des ministres réuni mercredi 13 mars, le président français, Emmanuel Macron, a dénoncé les « propos inqualifiables et intolérables » rapportés la veille lors d’une mobilisation propalestinienne dans les locaux de Sciences Po Paris. Selon le chef de l’Etat, « l’autonomie » des universités ne justifie pas le « moindre début de séparatisme », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot.

    Mardi, une centaine d’étudiants ont occupé la principale salle, l’amphithéâtre Boutmy, dans le cadre d’une journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine. Ce mouvement répondait à l’appel de la Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP). Les étudiants appelaient notamment à une protection des étudiants propalestiniens sur le campus.

    Dans un courriel adressé à la communauté éducative de Sciences Po mardi soir, la direction s’est émue de cette occupation non autorisée. Elle explique qu’un cours magistral a dû être annulé et qu’un étudiant a été empêché d’accéder à la salle. L’Union des étudiants juifs de France a affirmé que des jeunes appartenant à l’association ont été « pris à partie comme juifs et sionistes ».

    La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau, s’était rendue dans les locaux parisiens dans la journée, condamnant cette occupation. « Nos établissements sont des lieux d’études et de débats. Le droit doit y être strictement respecté. Il est intolérable et choquant d’y subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine », avait-elle écrit dans un tweet.

    La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a elle aussi condamné ce qu’il s’est passé sur X, écrivant que « la direction de Sciences Po doit réagir fermement face à ces incidents qui se multiplient. La cause palestinienne mérite mieux que ces saillies antisémites dignes des pires heures de l’histoire de France ». Toujours sur X, le député La France insoumise (LFI) Aymeric Caron a de son côté félicité les étudiants mobilisés contre le génocide à Gaza, tout comme la candidate LFI aux élections européennes Rima Hassan.

    Une réponse ferme
    La direction de Sciences Po a annoncé saisir la section disciplinaire compétente contre les personnes à l’origine de « ces agissements intolérables ». « Le conflit en cours depuis le 7 octobre [2023] entre Israël et le Hamas nous affecte, poursuit le courriel, il a des répercussions au sein de Sciences Po, parmi les étudiants, les enseignants et les salariés… Sciences Po est un lieu qui doit préserver et soutenir l’ensemble des membres de ses communautés, et continuera de proposer des initiatives qui prennent en compte l’expression de ces souffrances, ainsi que la compréhension de cette crise. »

    Les étudiants mobilisés ont dénoncé dans un communiqué, par le biais du Comité Palestine Sciences Po Paris, « des accusations infondées d’antisémitsme de la part de l’extrême droite » et affirment ne tolérer aucuns propos racistes, islamophobes, antisémites, sexistes dans leur lutte.

    La réaction de l’administration intervient dans un contexte agité alors que président de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, a annoncé sa démission mercredi 13 mars au matin, après avoir appris son renvoi et celui de son ex-compagne devant le tribunal correctionnel pour des faits de violences conjugales. Un administrateur provisoire doit être nommé dans les prochains jours.

    Le communiqué du comité Palestine : https://www.instagram.com/p/C4c0RkioqSS
    #sciencespo #université #Gaza #menaces

    • merci @biggrizzly
      Finalement je ne sais comment j’ai pu avoir accès à l’article de l’Humanité, qui est très intéressant :
      https://www.humanite.fr/societe/bande-de-gaza/guerre-a-gaza-derriere-la-polemique-a-sciences-po-les-universites-francaise
      Mardi 12 mars, dans le cadre d’une mobilisation européenne pour le boycott académique d’Israël, des dizaines d’initiatives ont eu lieu en France. Les quelques incidents à Sciences Po, montés en épingle au mépris des faits, ne doivent pas masquer l’ampleur et le sens d’un mouvement qui interroge la complicité de l’université israélienne dans la guerre à Gaza et la colonisation en Cisjordanie.

      Hayet Kechit
      Thomas Lemahieu

      Derrière la polémique réactionnaire autour des mobilisations en soutien à Gaza, le monde académique subit de fortes pressions depuis le 7 octobre.

      « Antisémitisme », « wokisme », « islamo-gauchisme »… Sciences Po est depuis vingt-quatre heures sous le feu des anathèmes. En cause : l’occupation dans la matinée du 12 mars d’un amphithéâtre de la prestigieuse école par une centaine d’étudiants manifestant leur soutien à Gaza. L’initiative nommée « quatre heures pour la Palestine » s’inscrit dans le cadre de la journée européenne des universités contre le génocide à Gaza, à l’appel de la Coordination universitaire européenne contre la colonisation en Palestine (CUCCP).

      Comme il est désormais de coutume dans toute initiative publique visant à dénoncer la catastrophe humanitaire à Gaza, une énième polémique, largement attisée par la bollorosphère, a pris le pas sur l’objet même de la mobilisation, contribuant encore une fois à faire taire toute critique à l’encontre d’Israël.

      Elle fait suite aux accusations lancées par des membres de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), selon lesquels une étudiante aurait été refoulée de l’amphithéâtre « parce qu’elle était juive ». « Faux », répondent les organisateurs, réunis dans « un groupement d’étudiants auto-gérés » comptant une centaine de personnes.

      Un scandale cousu de fil blanc à Sciences Po
      « Tous les étudiants étaient les bienvenus, c’était un moment d’échanges ouvert à tous, y compris à l’UEJF, dont certains des membres étaient présents au sein de l’amphithéâtre, sans que cela ne cause aucun problème », affirme Hicham, un étudiant en Master de Droits de l’homme et projets humanitaires dans l’école des affaires internationales, et membre du groupe à l’origine de cette initiative. Le jeune homme de 22 ans donne ainsi des faits une version radicalement différente.

      L’étudiante exclue de l’amphithéâtre, qui serait membre de l’UEJF, ne l’aurait pas été en raison de sa confession, mais parce qu’elle aurait fait usage de provocations avant la tenue de la rencontre, par des agressions verbales et en prenant en photo sans leur consentement ses organisateurs. Des actes représentant « un risque à la sécurité de certains participants » qui ont poussé les personnes chargées d’éviter les débordements, à lui refuser l’entrée.

      Et le jeune homme de décrire « l’état d’alerte maximal » généré par un climat général de harcèlement à l’encontre de ceux qui, au sein de l’école de la rue Saint-Guillaume, dénoncent la situation à Gaza. Il ciblerait particulièrement des étudiantes identifiées comme musulmanes et se traduirait régulièrement par la prise de photos ou de vidéos à la volée relayées ensuite sur des comptes Twitter dans le but de déclencher des campagnes de cyberharcèlement.

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      « On sait que cette personne nous a pris plusieurs fois en photo et en vidéo », assure Hicham, qui ajoute que des membres de l’administration, présents au moment des faits, se seraient opposés à cette exclusion, mais que les étudiants leur auraient aussitôt fait part des provocations répétées de la jeune femme à leur encontre.

      Des arguments auxquels la direction de Sciences Po, soumise depuis cette polémique à une pression médiatique maximale faisant de l’école un « repaire d’islamo-gauchistes », semble être restée sourde. Dans un communiqué publié le 12 mars, elle condamne « l’action et les pratiques utilisées qui s’inscrivent délibérément hors du cadre fixé en matière d’engagement et de vie associative » et annonce qu’elle saisira « la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables ».

      Quand c’est autorisé, ni heurts, ni polémiques
      Même configuration mais autre ambiance à l’université Paris Dauphine-PSL où – élément notable qui fait sans doute toute la différence – le rassemblement, organisé par la Coordination Palestine et les syndicats CGT et Sud-Education, avait été autorisé par l’administration.

      Dans le hall plein comme un œuf, des centaines d’enseignants, chercheurs et étudiants, avec beaucoup de drapeaux palestiniens – du jamais vu dans ce grand établissement spécialisé en gestion ou management, et installé au cœur des beaux quartiers de Paris -, des pancartes appelant au cessez-le-feu ou dénonçant un génocide à l’œuvre dans la bande de Gaza… Et quelques dizaines d’autres portants des portraits des otages du Hamas, ainsi qu’une banderole faite à la main appelant à rendre « hommage à toutes les victimes (Yémen, Israël, Congo…) ».

      Dans une brève intervention avant la minute de silence prévue, une enseignante a pu rappeler, sans protestations ni heurts, le sens de la mobilisation inscrite dans le cadre de la mobilisation européenne dans les universités. « Nous exigeons un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, la levée permanente du blocus de Gaza, la défense du droit des Palestiniens à l’éducation, a-t-elle lu. Pour cela, nous proposons les moyens d’action suivants : pousser nos universités à agir activement contre le régime d’apartheid israélien, établir des liens académiques avec des universités et des universitaires palestiniens, soutenir et participer au boycott universitaire visant les institutions académiques israéliennes complices de la violation des droits des Palestiniens, défendre la liberté d’expression et la liberté académique autour de la Palestine ici et hors de France. »

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      Une participante relève : « L’appel n’a pas été hué et la minute de silence, nous l’avons faite pour toutes les victimes. Le rassemblement n’était pas interdit, les enseignants se sont largement mobilisés, je suis convaincue que ça change tout. C’est une bonne manière de neutraliser les velléités polémiques, à coups de messages sur les réseaux sociaux et de polémiques… Et ça permet de parler du fond ! »

      Une mobilisation historique à l’université
      Partout en Europe et dans tout le pays, de Rennes à Aix-en-Provence en passant par Strasbourg et Montpellier, des mobilisations pour un « boycott universitaire » ont eu lieu ce mardi 12 mars. « C’est historique », se félicite une des promotrices de ces initiatives.

      Née, ces dernières semaines, dans la foulée de pétitions, pour la liberté d’expression et les libertés académiques puis pour le cessez-le-feu, ayant rassemblé plusieurs milliers de signataires dans l’enseignement supérieur et la recherche, la Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP) entend passer un cap, en faisant adopter des motions pour l’arrêt du génocide au sein des établissements de l’enseignement supérieur, mais surtout en organisant le boycott académique d’Israël.

      « C’est tout à fait légal et pacifique, glisse un des initiateurs de la CUCCP. À travers cette action de boycott, nous visons les institutions universitaires, pas les individus. Certaines universités israéliennes ont été bâties illégalement sur des territoires occupés dont les Palestiniens ont été chassés. Les institutions israéliennes collaborent avec le système militaire, et certaines universités françaises peuvent dès lors s’y trouver mêlées dans le cadre de leurs partenariats. »

      Un des chercheurs, présents lors d’une autre rencontre-débat, mardi soir, sur le site Condorcet de l’EHESS à Aubervilliers, ajoute, lui, en aparté. « On nous parle parfois des libertés académiques israéliennes qui seraient menacées par notre boycott, mais pourquoi évoque-t-on si peu celles des Palestiniens ? À Gaza, toutes les universités sont aujourd’hui détruites… Cette situation n’est pas supportable, et c’est tout le monde qui devrait réagir dans la sphère universitaire en France et en Europe. »

    • https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/13/sciences-po-s-embrase-apres-une-mobilisation-propalestinienne_6221850_3224.h

      « Il n’y a plus d’universités à Gaza. On devrait s’indigner quand des universités sont détruites, il est aberrant qu’il y ait ce silence à Sciences Po, où pas même une minute de silence n’a été organisée depuis cinq mois », rapporte Souleymane (il n’a pas souhaité donner son vrai prénom), l’un des organisateurs, étudiant en master des droits humains et projets humanitaires à l’Ecole des affaires internationales.

      « J’étais dans l’amphithéâtre et j’ai entendu des intonations de voix qui montaient, relate une participante souhaitant rester anonyme. Quand j’ai vu qui était l’étudiante que certains voulaient empêcher d’entrer, j’ai tout de suite compris car, depuis le mois d’octobre, elle entre quasi systématiquement dans des altercations et a tendance à sortir son téléphone pour filmer les visages. »

      « A l’occasion d’autres réunions, elle avait déjà filmé et pris des photos puis les avait affichées sur les réseaux sociaux, ajoute une autre étudiante qui se trouvait aussi dans l’amphithéâtre. Ensuite, ces images sont utilisées sur CNews pour dire que les étudiants de Sciences Po sont pro-Hamas et antisémites. Cela génère beaucoup de pression et une vague de harcèlement pour les étudiants identifiés. C’est pour cette raison qu’elle a été empêchée d’entrer. »

      « Un environnement délétère »
      Ces trois étudiants affirment ne pas avoir entendu les propos « Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste ». En revanche, précisent deux d’entre eux, une jeune femme a pris la parole depuis les bancs de l’amphithéâtre pour « prévenir que l’UEJF était présente et qu’il fallait faire attention à ne pas être filmés ».

      Salomé (qui souhaite conserver l’anonymat), présidente de la section de l’UEJF à Sciences Po, présente une autre version des faits, dans laquelle l’étudiante n’aurait pas été interpellée directement. « Ces propos lui ont été rapportés par une autre étudiante qui les a entendus dans l’amphithéâtre. Elle est finalement entrée et est ressortie car l’ambiance était trop pesante. Il est absolument faux de dire qu’elle a pris des photos et qu’elle les a envoyées aux médias. »

      « C’est tellement compliqué de se sentir ciblé parce que juif, poursuit Salomé. Depuis le 7 octobre, nous vivons dans un environnement délétère à Sciences Po, et hier, ça a été le point culminant de ces mois anxiogènes. On ne se sent plus à notre place dans notre propre école, parfois personne ne veut faire de travaux de groupe avec nous. »

  • Les #sciences_humaines et sociales face aux #verrous de la #transition | Institut de la transition environnementale de l’Alliance Sorbonne Université
    https://ite.sorbonne-universite.fr/actualites-ite/les-sciences-humaines-et-sociales-face-aux-verrous-de-la-tra

    #videos

    Mercredi 15 novembre
    Introduction
    09 :15 – 09 :45 > Introduction au #colloque
    Organisateur.e.s et Anouk Barberousse, directrice de l’ITE

    Session 1 : La transition : un verrou ?
    Modérateurs : Nelo Magalhães et Luc Elie
    09:45 - 10:15 › S1-1 : Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie
    #Jean-Baptiste_Fressoz (historien, CNRS)
    10:15 - 10:45 › S1-2 : Retour sur une longue série de sémantiques socio-politiques : Forces et faiblesses de la transition écologique
    Florence Rudolf (sociologue, INSA Strasbourg)
    10:45 - 11:15 › S1-3 : La transition, une métaphore adaptée pour aller vers une société climatiquement neutre
    #Philippe_Quirion (économiste, #CNRS)
    11:15 – 12 :00 › S1-4 : Débat de la session 1

    https://vimeo.com/902875269

  • Bedrohtes Zeitungsarchiv in Berlin: Shanghai als rettender Hafen
    https://www.nd-aktuell.de/artikel/1180632.zeitgeschichte-bedrohtes-zeitungsarchiv-in-berlin-shanghai-als-re


    Nach China ausgewanderte Ordner: So sah das Zeitgeschichtliche Archiv vor gut einem Jahr im Berliner Osten aus. Foto: nd/Patrick Volknant

    La Chine sauve des archives scientifiques allemandes.

    11.3.2024 von Patrick Volknant - Mit der Vernichtung, erzählt Archivchef Harald Wachowitz, hatte man eigentlich schon begonnen. Dann traf sie doch noch ein: die rettende Botschaft. Von einer leer stehenden Industriehalle im Osten Berlins aus sollen Millionen historische Zeitungsartikel die weite Reise nach China antreten. Neue Heimat für das Zeitgeschichtliche Archiv aus Marzahn-Hellersdorf wird die Fremdsprachenuniversität in Shanghai.

    »In China ist ja alles ein bisschen größer«, sagt Wachowitz zu »nd«. In den Sammlungen der Universitätsbibliothek sei genug Platz, um rund 95 Prozent der einst über 27 Millionen Zeitungsartikel seines Archivs unterzubringen. Die Erleichterung ist dem Archivchef anzumerken. Was seit 2004 in Marzahn-Hellersdorf lagerte, war auch Deutschlands umfangreichste Presseartikel-Sammlung, an der sich deutsch-deutsche Geschichte nachvollziehen lässt. Ein Großteil stammt aus dem 1971 in der DDR begründeten Institut für internationale Politik und Wirtschaft, das politische Entwicklungen in der BRD erforschen sollte.

    Den Wert des Zeitgeschichtlichen Archivs ließ sich Wachowitz mehrfach von fachkundigen Stellen bestätigen. Helfen konnte trotzdem niemand, als das Archiv einem Neubau der Berliner Opernstiftung weichen sollte. Noch 2021 hatte der damalige Kultursenator Klaus Lederer (Linke) eine Übernahme durch die Berliner Staatsbibliothek befürwortet; zuletzt stand die Unterbringung in einem Neubau des DDR-Museums im Raum. Doch alle Ansätze scheiterten.

    Online-Hilferuf bringt die Wende

    So aber ist es der digitale Hilferuf einer Freundin des Zeitgeschichtlichen Archivs, der die Wende bringt. Im chinesischen Messenger-Dienst We Chat berichtet sie im März 2023 von der bereits begonnen Vernichtung der historischen Dokumente. »Was dann folgte, war ein Sturm der Hilfsbereitschaft«, sagt Wachowitz: Hunderte Mails und Telefonanrufe aus Asien, aber auch aus den USA und Westeuropa trudeln ein.

    Kleine Teile der Sammlung finden so bereits Unterschlupf, vom Schwarzwald bis nach London. Was im Zeitgeschichtlichen Archiv an Zeitungen über die Filmkunst der DDR vorhanden war, tritt die Reise gen USA an, zur »Defa Film Library at University of Massachusetts«. »Es war mir überhaupt nicht klar, dass in Massachusetts zu Defa-Filmen geforscht wird«, sagt Wachowitz.

    Bis zur alles entscheidenden Mail dauert es nach dem We Chat-Post gerade einmal 24 Stunden: Ein Professor der Fremdsprachenuniversität in Shanghai bekundet das Interesse seiner Universität, den Bestand zu retten. Nach der Antwort des Archivchefs folgt die Zusage aus China. Das Zeitgeschichtliche Archiv sei »eine Schatztruhe«, von der die Forschung unendlich profitieren könne, schreibt der Professor. »Eine kleine Bitte habe ich noch: Könnten Sie die Teilvernichtung ein wenig aufschieben?«

    Bezirk fordert Mietzahlungen ein

    Als Wachowitz die Beseitigung der historischen Pressetexte abbricht, sind 20 Kubikmeter Unterlagen vernichtet – nur ein Bruchteil dessen, was auf dem Spiel stand. Bis zum letzten Moment, bevor die übrigen Zeitzeugnisse verschifft werden, hilft Wachowitz beim Konfektionieren. Die Universität in Shanghai finanzierte sowohl das Verpacken als auch den Transport. In China liegt das Zeitgeschichtliche Archiv nun in einem Lager, bevor es in die Bibliothek überführt wird.

    »Immerhin wird das Fachpublikum weiter in den Genuss kommen«, sagt Wachowitz, der das Archiv gerne in Deutschland behalten hätte. An der Universität, so hofft er, könnten die Artikel früher oder später digitalisiert werden. Zweifel an der Aufrichtigkeit des chinesischen Interesses hat er nicht. »Der Eigennutz besteht allein darin, das Archiv für Forschung und Lehre zu nutzen. Es gibt keinen faulen Deal.«

    Ganz abschließen kann Wachowitz trotzdem nicht. Weil das Archiv länger als vorgesehen in der bis dahin mietfreien Halle geblieben ist, hat der Bezirk Anfang des Jahres Mietzahlungen eingefordert. Bezirksstadtrat Stefan Bley (CDU) versucht derzeit, mit der Senatsfinanzverwaltung eine »auch haushaltsrechtlich belastbare Lösung« zu finden, wie er dem Archivchef schreibt. Wachowitz selbst fehlt es aber an Zuversicht: »Ich bereite mich auf einen Rechtsstreit vor.«

    #Allemagne #Chine #DDR #archives #sciences #histoire #politique

  • Les femmes gagnent plus que les hommes des exercices physiques.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4581

    La norme est pour les deux ensembles, homme / femme, de lignes directrices recommandent un minimum de 150 minutes/semaine d’AP modérée ou 75 minutes/semaine d’AP vigoureuse, en plus d’au moins deux jours d’activités de renforcement musculaire par semaine. Les femmes pratiquent moins d’exercices physiques, leur nombre moindre cerne plus de meilleurs résultats. Sports / Santé

    / #Sport_et_compétitions_sportives, Sciences & Savoir, #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes, #Data_-_Données

    #Sports_/_Santé #Sciences_&_Savoir

  • 🌻 Tournesol Talks : Décrypter les enjeux du numérique avec des experts aujourd’hui rencontre avec Anne Alombert Maître de conférences en philosophie à l’Université Paris 8, spécialisée dans les rapports entre vie, technique et esprit. Elle a étudié à l’École Normale Supérieure de Lyon et est auteure d’une thèse sur Derrida et Simondon. Ses travaux explorent les enjeux des technologies contemporaines et elle a contribué au programme de recherche dirigé par Bernard Stiegler.

    Tournesol.app est un projet de recherche participatif sur l’éthique des systèmes de recommandation

    Comment ça marche ?
    – Regardez des vidéos sur la plateforme Tournesol.
    – Donnez votre avis sur chaque vidéo en répondant à un court questionnaire.
    – Aidez-nous à identifier les vidéos d’utilité publique qui devraient être largement recommandées.
    Pourquoi participer ?
    – Votre contribution est essentielle pour faire avancer la recherche sur l’éthique des systèmes de recommandation.
    – Participez à un projet citoyen qui vise à construire un numérique plus juste et plus responsable.
    – Donnez votre avis sur les contenus que vous souhaitez voir recommandés.

    En rejoignant le projet Tournesol, vous faites un geste concret pour un numérique plus riche, plus diversifié et plus humain.
    #IA #controverses #éthique #sciencespo #medialab #intelligenceartificielle #technologie #innovation #société #avenir
    https://www.youtube.com/watch?v=Z04ouls5yB4&feature=shared

  • L’IA : entre fascination et controverses ⚖️
    Plongez au cœur des débats brûlants autour de l’intelligence artificielle (IA) dans cette interview captivante avec Dominique Cardon, professeur de sociologie à Sciences Po, et Valérie Beaudouin, directrice d’études à l’EHESS. #IA #controverses #éthique #sciencespo #medialab #intelligenceartificielle #technologie #innovation #société #avenir
    Dans cet échange éclairant, ils explorent :
    – Les différentes formes de controverses liées à l’IA
    – Les défis de la régulation de ces technologies puissantes
    – Le rôle crucial de l’éthique dans le développement de l’IA
    – La responsabilité des mondes professionnels qui utilisent l’IA

    Visionnez cette interview incontournable pour mieux comprendre les enjeux de l’IA et participer à la construction de son avenir !
    https://www.youtube.com/watch?v=d-04sLEfcRE

    a voir aussi la revue réseaux : https://www.revue-reseaux.fr

  • Les méfaits de l’automobile : Un examen global des dommages causés par l’automobilité aux personnes et à l’environnement
    http://carfree.fr/index.php/2024/02/22/les-mefaits-de-lautomobile-un-examen-global-des-dommages-causes-par-lautomob

    Voici un article scientifique paru dans le Journal of Transport Geography de février 2024. Ecrit par les chercheurs Patrick Miner, Barbara M. Smith, Anant Jani, Geraldine McNeill et Alfred Gathorne-Hardy, Lire la suite...

    #Argumentaires #Destruction_de_la_planète #Etalement_urbain #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #Pollution_automobile #Réchauffement_climatique #Ressources #automobilité #économie #environnement #justice #monde #mort #mortalité #nuisances #pollution #recherche #routes #santé #science #sécurité_routière #société #violence

  • Quand le #comité_d’éthique du #CNRS se penche sur l’#engagement_public des chercheurs et chercheuses

    #Neutralité ? #Intégrité ? #Transparence ?

    Le Comité d’éthique du CNRS rappelle qu’il n’y a pas d’#incompatibilité de principe, plaide pour un « guide pratique de l’engagement » et place la direction de l’institution scientifique devant les mêmes obligations que les chercheurs.

    Avec la crise climatique, la pandémie de covid-19, l’accroissement des inégalités, le développement de l’intelligence artificielle ou les technologies de surveillance, la question de l’#engagement public des chercheurs est d’autant plus visible que les réseaux sociaux leur permettent une communication directe.

    Cette question dans les débats de société n’est pas nouvelle. De l’appel d’#Albert_Einstein, en novembre 1945, à la création d’un « #gouvernement_du_monde » pour réagir aux dangers de la #bombe_atomique à l’alerte lancée par #Irène_Frachon concernant le #Médiator, en passant par celle lancée sur les dangers des grands modèles de langage par #Timnit_Gebru et ses collègues, les chercheurs et chercheuses s’engagent régulièrement et créent même des sujets de #débats_publics.

    Une question renouvelée dans un monde incertain

    Le #comité_d'éthique_du_CNRS (#COMETS) ne fait pas semblant de le découvrir. Mais, selon lui, « face aux nombreux défis auxquels notre société est confrontée, la question de l’engagement public des chercheurs s’est renouvelée ». Il s’est donc auto-saisi pour « fournir aux chercheurs des clés de compréhension et des repères éthiques concernant l’engagement public » et vient de publier son #rapport sur le sujet [PDF].

    Il faut dire que les deux premières années du Covid-19 ont laissé des traces dans la communauté scientifique sur ces questions de prises de paroles des chercheurs. Le COMETS avait d’ailleurs publié en mai 2021 un avis accusant Didier Raoult alors que la direction du Centre avait rappelé tardivement à l’ordre, en août de la même année, et sans le nommer, le sociologue et directeur de recherche au CNRS Laurent Mucchielli, qui appelait notamment à suspendre la campagne de vaccination.

    Le COMETS relève que les chercheurs s’engagent selon des modalités variées, « de la signature de tribunes à la contribution aux travaux d’ONG ou de think tanks en passant par le soutien à des actions en justice ou l’écriture de billets de blog ». Il souligne aussi que les #réseaux_sociaux ont « sensiblement renforcé l’exposition publique des chercheurs engagés ».

    La présidente du comité d’éthique, Christine Noiville, égrène sur le site du CNRS, les « interrogations profondes » que ces engagements soulèvent :

    « S’engager publiquement, n’est-ce pas contraire à l’exigence d’#objectivité de la recherche ? N’est-ce pas risquer de la « politiser » ou de l’« idéologiser » ? S’engager ne risque-t-il pas de fragiliser la #crédibilité du chercheur, de mettre à mal sa réputation, sa carrière ? Est-on en droit de s’engager ? Pourrait-il même s’agir d’un devoir, comme certains collègues ou journalistes pourraient le laisser entendre ? »

    Pas d’incompatibilité de principe

    Le comité d’éthique aborde les inquiétudes que suscite cet engagement public des chercheurs et pose franchement la question de savoir s’il serait « une atteinte à la #neutralité_scientifique ? ». Faudrait-il laisser de côté ses opinions et valeurs pour « faire de la « bonne » science et produire des connaissances objectives » ?

    Le COMETS explique, en s’appuyant sur les travaux de l’anthropologue #Sarah_Carvallo, que ce concept de neutralité est « devenu central au XXe siècle, pour les sciences de la nature mais également pour les sciences sociales », notamment avec les philosophes des sciences #Hans_Reichenbach et #Karl_Popper, ainsi que le sociologue #Max_Weber dont le concept de « #neutralité_axiologique » – c’est-à-dire une neutralité comme valeur fondamentale – voudrait que le « savant » « tienne ses #convictions_politiques à distance de son enseignement et ne les impose pas subrepticement ».

    Mais le comité explique aussi, que depuis Reichenbach, Popper et Weber, la recherche a avancé. Citant le livre d’#Hilary_Putnam, « The Collapse of the Fact/Value Dichotomy and Other Essays », le COMETS explique que les chercheurs ont montré que « toute #science s’inscrit dans un #contexte_social et se nourrit donc de #valeurs multiples ».

    Le comité explique que le monde de la recherche est actuellement traversé de valeurs (citant le respect de la dignité humaine, le devoir envers les animaux, la préservation de l’environnement, la science ouverte) et que le chercheur « porte lui aussi nécessairement des valeurs sociales et culturelles dont il lui est impossible de se débarrasser totalement dans son travail de recherche ».

    Le COMETS préfère donc insister sur les « notions de #fiabilité, de #quête_d’objectivité, d’#intégrité et de #rigueur de la #démarche_scientifique, et de transparence sur les valeurs » que sur celle de la neutralité. « Dans le respect de ces conditions, il n’y a aucune incompatibilité avec l’engagement public du chercheur », assure-t-il.

    Liberté de s’engager... ou non

    Il rappelle aussi que les chercheurs ont une large #liberté_d'expression assurée par le code de l’éducation tout en n’étant pas exemptés des limites de droit commun (diffamation, racisme, sexisme, injure ...). Mais cette liberté doit s’appliquer à double sens : le chercheur est libre de s’engager ou non. Elle est aussi à prendre à titre individuel, insiste le COMETS : la démarche collective via les laboratoires, sociétés savantes et autres n’est pas la seule possible, même si donner une assise collective « présente de nombreux avantages (réflexion partagée, portée du message délivré, moindre exposition du chercheur, etc.) ».

    Le comité insiste par contre sur le fait que, lorsque le chercheur s’engage, il doit « prendre conscience qu’il met en jeu sa #responsabilité, non seulement juridique mais aussi morale, en raison du crédit que lui confère son statut et le savoir approfondi qu’il implique ».

    Il appuie aussi sur le fait que sa position privilégiée « crédite sa parole d’un poids particulier. Il doit mettre ce crédit au service de la collectivité et ne pas en abuser ».

    Des #devoirs lors de la #prise_de_parole

    Outre le respect de la loi, le COMETS considère, dans ce cadre, que les chercheurs et chercheuses ont des devoirs vis-à-vis du public. Notamment, ils doivent s’efforcer de mettre en contexte le cadre dans lequel ils parlent. S’agit-il d’une prise de parole en nom propre ? Le thème est-il dans le domaine de compétence du chercheur ? Est-il spécialiste ? A-t-il des liens d’intérêts ? Quelles valeurs sous-tendent son propos ? Le #degré_de_certitude doit aussi être abordé. Le Comité exprime néanmoins sa compréhension de la difficulté pratique que cela implique, vu les limites de temps de paroles dans les médias.

    Une autre obligation qui devrait s’appliquer à tout engagement de chercheurs selon le COMETS, et pas des moindres, est de l’asseoir sur des savoirs « robustes » et le faire « reposer sur une démarche scientifique rigoureuse ».

    Proposition de co-construction d’un guide

    Le COMETS recommande, dans ce cadre, au CNRS d’ « élaborer avec les personnels de la recherche un guide de l’engagement public » ainsi que des formations. Il propose aussi d’envisager que ce guide soit élaboré avec d’autres organismes de recherche.

    La direction du CNRS à sa place

    Le Comité d’éthique considère en revanche que « le CNRS ne devrait ni inciter, ni condamner a priori l’engagement des chercheurs, ni opérer une quelconque police des engagements », que ce soit dans l’évaluation des travaux de recherche ou dans d’éventuelles controverses provoquées par un engagement public.

    « La direction du CNRS n’a pas vocation à s’immiscer dans ces questions qui relèvent au premier chef du débat scientifique entre pairs », affirme-t-il. La place du CNRS est d’intervenir en cas de problème d’#intégrité_scientifique ou de #déontologie, mais aussi de #soutien aux chercheurs engagés « qui font l’objet d’#attaques personnelles ou de #procès_bâillons », selon lui.

    Le comité aborde aussi le cas dans lequel un chercheur mènerait des actions de #désobéissance_civile, sujet pour le moins d’actualité. Il considère que le CNRS ne doit ni « se substituer aux institutions de police et de justice », ni condamner par avance ce mode d’engagement, « ni le sanctionner en lieu et place de l’institution judiciaire ». Une #sanction_disciplinaire peut, par contre, être envisagée « éventuellement », « en cas de décision pénale définitive à l’encontre d’un chercheur ».

    Enfin, le Comité place la direction du CNRS devant les mêmes droits et obligations que les chercheurs dans son engagement vis-à-vis du public. Si le CNRS « prenait publiquement des positions normatives sur des sujets de société, le COMETS considère qu’il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent, etc. Cette prise de position de l’institution devrait pouvoir être discutée sur la base d’un débat contradictoire au sein de l’institution ».

    https://next.ink/985/quand-comite-dethique-cnrs-se-penche-sur-engagement-public-chercheurs-et-cherc

    • Avis du COMETS « Entre liberté et responsabilité : l’engagement public des chercheurs et chercheuses »

      Que des personnels de recherche s’engagent publiquement en prenant position dans la sphère publique sur divers enjeux moraux, politiques ou sociaux ne constitue pas une réalité nouvelle. Aujourd’hui toutefois, face aux nombreux défis auxquels notre société est confrontée, la question de l’engagement public des chercheurs s’est renouvelée. Nombre d’entre eux s’investissent pour soutenir des causes ou prendre position sur des enjeux de société – lutte contre les pandémies, dégradation de l’environnement, essor des technologies de surveillance, etc. – selon des modalités variées, de la signature de tribunes à la contribution aux travaux d’ONG ou de think tanks en passant par le soutien à des actions en justice ou l’écriture de billets de blog. Par ailleurs, le développement des médias et des réseaux sociaux a sensiblement renforcé l’exposition publique des chercheurs engagés.

      Dans le même temps, de forts questionnements s’expriment dans le monde de la recherche. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les modalités de l’engagement public, son opportunité et son principe même. Ils se demandent si et comment s’engager publiquement sans mettre en risque leur réputation et les valeurs partagées par leurs communautés de recherche, sans déroger à la neutralité traditionnellement attendue des chercheurs, sans perdre en impartialité et en crédibilité. Ce débat, qui anime de longue date les sciences sociales, irrigue désormais l’ensemble de la communauté scientifique.

      C’est dans ce contexte que s’inscrit le présent avis. Fruit d’une auto-saisine du COMETS, il entend fournir aux chercheurs des clés de compréhension et des repères éthiques concernant l’engagement public.

      Le COMETS rappelle d’abord qu’il n’y a pas d’incompatibilité de principe entre, d’un côté, l’engagement public du chercheur et, de l’autre, les normes attribuées ou effectivement applicables à l’activité de recherche. C’est notamment le cas de la notion de « neutralité » de la science, souvent considérée comme une condition indispensable de production de connaissances objectives et fiables. Si on ne peut qu’adhérer au souci de distinguer les faits scientifiques des opinions, il est illusoire de penser que le chercheur puisse se débarrasser totalement de ses valeurs : toute science est une entreprise humaine, inscrite dans un contexte social et, ce faisant, nourrie de valeurs. L’enjeu premier n’est donc pas d’attendre du chercheur qu’il en soit dépourvu mais qu’il les explicite et qu’il respecte les exigences d’intégrité et de rigueur qui doivent caractériser la démarche scientifique.

      Si diverses normes applicables à la recherche publique affirment une obligation de neutralité à la charge du chercheur, cette obligation ne fait en réalité pas obstacle, sur le principe, à la liberté et à l’esprit critique indissociables du travail de recherche, ni à l’implication du chercheur dans des débats de société auxquels, en tant que détenteur d’un savoir spécialisé, il a potentiellement une contribution utile à apporter.

      Le COMETS estime que l’engagement public doit être compris comme une liberté individuelle et ce, dans un double sens :

      -- d’une part, chaque chercheur doit rester libre de s’engager ou non ; qu’il choisisse de ne pas prendre position dans la sphère publique ne constitue en rien un manquement à une obligation professionnelle ou morale qui lui incomberait ;

      -- d’autre part, le chercheur qui s’engage n’a pas nécessairement à solliciter le soutien de communautés plus larges (laboratoire, société savante, etc.), même si le COMETS considère que donner une assise collective à une démarche d’engagement présente de nombreux avantages (réflexion partagée, portée du message délivré, moindre exposition du chercheur, etc.).

      S’il constitue une liberté, l’engagement nécessite également pour le chercheur de prendre conscience qu’il met en jeu sa responsabilité, non seulement juridique mais aussi morale, en raison du crédit que lui confère son statut et le savoir approfondi qu’il implique. En effet, en s’engageant publiquement, le chercheur met potentiellement en jeu non seulement sa réputation académique et sa carrière, mais aussi l’image de son institution, celle de la recherche et, plus généralement, la qualité du débat public auquel il contribue ou qu’il entend susciter. Le chercheur dispose d’une position privilégiée qui crédite sa parole d’un poids particulier. Il doit mettre ce crédit au service de la collectivité et ne pas en abuser. Le COMETS rappelle dès lors que tout engagement public doit se faire dans le respect de devoirs.

      Ces devoirs concernent en premier lieu la manière dont le chercheur s’exprime publiquement. Dans le sillage de son avis 42 rendu à l’occasion de la crise du COVID-19, le COMETS rappelle que le chercheur doit s’exprimer non seulement en respectant les règles de droit (lois mémorielles, lois condamnant la diffamation, l’injure, etc.) mais aussi en offrant à son auditoire la possibilité de mettre son discours en contexte, au minimum pour ne pas être induit en erreur. A cet effet, le chercheur doit prendre soin de :

      situer son propos : parle-t-il en son nom propre, au nom de sa communauté de recherche, de son organisme de rattachement ? Quel est son domaine de compétence ? Est-il spécialiste de la question sur laquelle il prend position ? Quels sont ses éventuels liens d’intérêts (avec telle entreprise, association, etc.) ? Quelles valeurs sous-tendent son propos ? ;
      mettre son propos en perspective : quel est le statut des résultats scientifiques sur lesquels il s’appuie ? Des incertitudes demeurent-elles ? Existe-t-il des controverses ?

      Le COMETS a conscience de la difficulté pratique à mettre en œuvre certaines de ces normes (temps de parole limité dans les médias, espace réduit des tribunes écrites, etc.). Leur respect constitue toutefois un objectif vers lequel le chercheur doit systématiquement tendre. Ce dernier doit également réfléchir, avant de s’exprimer publiquement, à ce qui fonde sa légitimité à le faire.

      En second lieu, les savoirs sur lesquels le chercheur assoit son engagement doivent être robustes et reposer sur une démarche scientifique rigoureuse. Engagé ou non, il doit obéir aux exigences classiques d’intégrité et de rigueur applicables à la production de connaissances fiables – description du protocole de recherche, référencement des sources, mise à disposition des résultats bruts, révision par les pairs, etc. Le COMETS rappelle que ces devoirs sont le corollaire nécessaire de la liberté de la recherche, qui est une liberté professionnelle, et que rien, pas même la défense d’une cause, aussi noble soit-elle, ne justifie de transiger avec ces règles et de s’accommoder de savoirs fragiles. Loin d’empêcher le chercheur d’affirmer une thèse avec force dans l’espace public, ces devoirs constituent au contraire un soutien indispensable à l’engagement public auquel, sinon, il peut lui être facilement reproché d’être militant.

      Afin de munir ceux qui souhaitent s’engager de repères et d’outils concrets, le COMETS invite le CNRS à élaborer avec les personnels de la recherche un guide de l’engagement public. Si de nombreux textes existent d’ores et déjà qui énoncent les droits et devoirs des chercheurs – statut du chercheur, chartes de déontologie, avis du COMETS, etc. –, ils sont éparpillés, parfois difficiles à interpréter (sur l’obligation de neutralité notamment) ou complexes à mettre en œuvre (déclaration des liens d’intérêt dans les médias, etc.). Un guide de l’engagement public devrait permettre de donner un contenu lisible, concret et réaliste à ces normes apparemment simples mais en réalité difficiles à comprendre ou à appliquer.

      Le COMETS recommande au CNRS d’envisager l’élaboration d’un tel guide avec d’autres organismes de recherche qui réfléchissent actuellement à la question. Le guide devrait par ailleurs être accompagné d’actions sensibilisant les chercheurs aux enjeux et techniques de l’engagement public (dont des formations à la prise de parole dans les médias).

      Le COMETS s’est enfin interrogé sur le positionnement plus général du CNRS à l’égard de l’engagement public.

      Le COMETS considère que de manière générale, le CNRS ne devrait ni inciter, ni condamner a priori l’engagement des chercheurs, ni opérer une quelconque police des engagements. En pratique :

      – dans l’évaluation de leurs travaux de recherche, les chercheurs ne devraient pas pâtir de leur engagement public. L’évaluation de l’activité de recherche d’un chercheur ne devrait porter que sur ses travaux de recherche et pas sur ses engagements publics éventuels ;

      – lorsque l’engagement public conduit à des controverses, la direction du CNRS n’a pas vocation à s’immiscer dans ces questions qui relèvent au premier chef du débat scientifique entre pairs ;

      – le CNRS doit en revanche intervenir au cas où un chercheur contreviendrait à l’intégrité ou à la déontologie (au minimum, les référents concernés devraient alors être saisis) ou en cas de violation des limites légales à la liberté d’expression (lois mémorielles, lois réprimant la diffamation, etc.) ; de même, l’institution devrait intervenir pour soutenir les chercheurs engagés qui font l’objet d’attaques personnelles ou de procès bâillons.

      – au cas où un chercheur mènerait des actions de désobéissance civile, le CNRS ne devrait pas se substituer aux institutions de police et de justice. Il ne devrait pas condamner ex ante ce mode d’engagement, ni le sanctionner en lieu et place de l’institution judiciaire. A posteriori, en cas de décision pénale définitive à l’encontre d’un chercheur, le CNRS peut éventuellement considérer que son intervention est requise et prendre une sanction.

      Plus généralement, le COMETS encourage le CNRS à protéger et à favoriser la liberté d’expression de son personnel. Il est en effet de la responsabilité des institutions et des communautés de recherche de soutenir la confrontation constructive des idées, fondée sur la liberté d’expression.

      Si le CNRS venait à décider de s’engager en tant qu’institution, c’est-à-dire s’il prenait publiquement des positions normatives sur des sujets de société, le COMETS considère qu’il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent, etc. Cette prise de position de l’institution devrait pouvoir être discutée sur la base d’un débat contradictoire au sein de l’institution.

      Pour télécharger l’avis :
      https://comite-ethique.cnrs.fr/wp-content/uploads/2023/09/AVIS-2023-44.pdf

      https://comite-ethique.cnrs.fr/avis-du-comets-entre-liberte-et-responsabilite-engagement-public

      #avis

  • Où va la #psychiatrie contemporaine ?
    https://laviedesidees.fr/Ou-va-la-psychiatrie-contemporaine

    Tout en affirmant la liberté des malades et la nécessité d’une conception non discriminante de la pathologie, la psychiatrie ne s’est pas pour autant émancipée de toute forme de contrainte et de normalisation.

    #médecine #Sciences #santé_mentale
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240220_psychiatrie.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240220_psychiatrie-2.docx

    • En tant qu’ils sont attachés à la quotidienneté, il n’est pas étonnant que ce soit du côté des #GEM et des réseaux sociaux de soin que, de nombreux problèmes et notions de la #psychothérapie_institutionnelle d’inspiration psychanalytique soient au travail, et ce malgré la place nouvelle que la liberté des patients a pu prendre et la fin des prises en charge asilaires au long cours. Des questions sont reformulées et des solutions nouvelles sont créées. Les GEM trouvent, tout à fait officiellement, leur modèle dans les #clubs_thérapeutiques qui furent expérimentés et élaborés dans certains asiles psychiatriques. Les formes possibles de l’accueil inconditionné des personnes en #souffrance_psychiques y sont aujourd’hui discutées, dans une reprise de la fonction de protection des asiles qu’il s’agit d’actualiser. De même, les dispositifs de pair-aidance, qui cherchent à institutionnaliser les soins que les personnes souffrantes peuvent se donner les unes aux autres reprennent et transforment les questions qui étaient liées au transfert et au contre-transfert dans les cures psychanalytiques et dans la psychothérapie institutionnelle.

      #subjectivités #soin #handicap

  • « Sur l’environnement, le divorce entre la Macronie et la communauté scientifique est désormais consommé », Stéphane Foucart
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/18/sur-l-environnement-le-divorce-entre-la-macronie-et-la-communaute-scientifiq

    Que le pouvoir en place bloque la publication d’un rapport d’expertise n’est jamais anodin. En des temps pas si reculés, cette rupture d’une forme de pacte démocratique entre la #science et l’expertise, d’une part, et les responsables aux affaires, de l’autre, apparaissait même comme une transgression majeure et inacceptable, au point d’alimenter l’indignation des revues scientifiques internationales. A l’automne 1997, on se souvient que Nature avait consacré une couverture sans concession aux tentatives de Claude Allègre, alors ministre de la recherche, de bloquer la publication du rapport d’expertise de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur l’amiante.

    Un quart de siècle s’est écoulé, et les mêmes manœuvres apparaissent désormais si normales et bénignes que leurs auteurs présumés ne prennent même plus la peine de les démentir. Le ministre de l’agriculture, Marc ["tu as vu, j’ai dit du bien des pesticides"] Fesneau, est ainsi, depuis mi-janvier, en possession d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’#alimentation, de l’#environnement et du travail (#Anses) sur les plantes issues des nouvelles techniques génomiques, autrement appelées « nouveaux OGM ».

    De longue date, l’Anses avait annoncé la publication de cette expertise pour début février, c’est-à-dire avant que les députés européens ne se prononcent sur les conditions d’un assouplissement réglementaire de ces nouvelles cultures (ce qu’ils ont fait le 7 février).

    Multiplication de tribunes

    Sur cette question controversée, des lettres ouvertes signées par des centaines de scientifiques circulent et s’opposent, certaines favorables, d’autres hostiles à la dérégulation des nouvelles techniques génomiques. Dès lors, donner accès à une expertise en bonne et due forme sur le sujet aurait été nécessaire à un vote éclairé des eurodéputés. Cela n’a pas été le cas. Selon nos informations, ce rapport de l’Anses a été bloqué sur pression politique et, à l’heure où ces lignes sont écrites, il n’est toujours pas public. On ignore ce qu’il contient, mais il est fort probable qu’il ne soit pas aussi enthousiaste que l’aurait désiré le gouvernement, favorable au déploiement de ces « nouveaux #OGM ». Interrogé le 8 février par Le Monde, le cabinet de M. Fesneau n’a pas démenti le blocage du rapport de l’Anses, se bornant à répondre, deux relances et quarante-huit heures plus tard : « Pas de commentaires pour nous pour l’instant. »

    C’est un autre signe que, sur l’environnement, le divorce entre la Macronie et la communauté scientifique est désormais consommé. Il suffit de parcourir les pages « Débats » des journaux pour réaliser l’étendue de ce désamour. Le 7 février, dans Le Monde, près de 80 chercheurs des organismes publics (CNRS, Inrae, Inserm…), spécialistes des impacts des #pesticides sur l’environnement et la #santé, dénonçaient « une mise au placard des connaissances scientifiques » sur leurs sujets d’expertise.

    La veille, dans L’Obs, plus de 500 chercheurs estimaient que les décisions du gouvernement pour sortir du conflit avec les #agriculteurs contournent les questions structurelles posées par le mouvement et ne font que « préparer la prochaine crise » du secteur. Deux jours plus tard, dans La Croix, 140 autres contestaient la mise à l’arrêt du plan national de réduction des pesticides, expliquant que « l’impact délétère [de ceux-ci] sur la santé et sur l’environnement n’est pas une opinion mais un fait scientifique ». Un peu plus tôt, près de 1 600 scientifiques demandaient, dans une lettre ouverte, l’abandon du chantier de l’A69, l’autoroute entre Toulouse et Castres (Tarn). D’autres prises de position collectives, sur la gestion de l’eau notamment, ne devraient pas tarder.

    Pilule amère pour les chercheurs

    Pour les chercheurs qui constatent que des années d’efforts et de travail, de publications scientifiques et de rapports d’expertise ne servent, en définitive, à rien d’autre qu’à alimenter les indices bibliométriques de leurs organismes, la pilule est amère. Au point que la direction scientifique d’un organisme comme l’Inrae a pris sa plus belle plume pour adresser à tous ses chercheurs engagés dans le programme « Cultiver et protéger autrement » un mot « de soutien, et d’encouragement à continuer nos recherches ».

    Un message d’une nature inédite, qui en dit long sur le moral des troupes. Le directeur scientifique pour l’agriculture de l’Inrae, Christian Huyghe, leur rappelle l’utilité et la nécessité de leurs travaux. « La recherche publique est au bon endroit en pensant loin », leur écrit-il, citant quelques résultats récents montrant l’insoutenabilité du #modèle_agricole dominant actuel. M. Huyghe cite en particulier une étude publiée à l’été 2023 indiquant une chute de 95 % de la biomasse d’insectes au cours des vingt-quatre dernières années, dans les zones de grandes cultures allemandes. Des résultats inquiétants, même s’il est plus terrifiant encore de penser que ceux qui décident aujourd’hui de l’agriculture de demain n’en ont aucune connaissance, n’en comprennent manifestement pas la gravité ou, peut-être, s’en moquent complètement.

    A la seule évolution de son rapport aux sciences de l’environnement, on mesure toute l’amplitude de la trajectoire du macronisme le long du spectre politique. On s’en souvient : en 2017, l’un des gestes forts du premier quinquennat d’Emmanuel Macron fut d’opposer au MAGA (« Make America great again ») de Donald Trump, le Mopga (« Make our planet great again ») du chef de l’Etat français – programme dont le but premier était d’accueillir en France des scientifiques brimés aux Etats-Unis, parce que travaillant sur le climat ou sur la biodiversité. En moins de dix ans, le renversement aura donc été total. Le Mopga, glisse un chercheur désabusé pastichant les codes du marketing politique de la Macronie, est devenu une sorte de Mopdaa (« Make our planet dead after all », « Faire mourir notre planète finalement »).

    #écologie

    • Comment une partie du CNRS a relayé une campagne d’influence en faveur des « nouveaux OGM »
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/09/comment-une-partie-du-cnrs-a-relaye-une-campagne-d-influence-en-faveur-des-n


      Des membres de l’Institut de biologie moléculaire des plantes (IBMP) de Strasbourg posent avec un message en faveur des nouvelles techniques génomiques. Photo postée le 5 février 2023 sur X par le compte de l’IBMP. @CNRS_IBMP / X

      Le vote des eurodéputés sur la législation encadrant les nouvelles #techniques_génomiques, le 7 février, a donné lieu à une opération de communication impliquant des instances de l’organisation scientifique. Au grand dam de nombre de ses chercheurs.
      Par Stéphane Foucart, le 09 février 2024

      Le recours à l’#autorité_scientifique est un levier politique puissant. En amont du vote des eurodéputés, mercredi 7 février, sur les conditions d’autorisation en Europe des « nouveaux OGM » (organismes génétiquement modifiés), l’organisation WePlanet a orchestré sur les réseaux sociaux une campagne d’influence fondée sur la mise en avant de chercheurs favorables à la dérégulation de la diffusion de ces plantes, issues des nouvelles techniques génomiques (#NGT pour New Genomic Techniques). L’organisation, qui se présente comme une « ONG éco-moderniste » et milite pour le nucléaire, les OGM et le développement de l’alimentation cellulaire, a bénéficié d’un appui appréciable en France : celui d’une partie du Centre national de la recherche scientifique (#CNRS).

      Deux jours avant le vote, de hautes instances du vaisseau amiral de la recherche française ont, selon les informations du Monde, invité les chercheurs de l’#institut_de_biologie, l’un des dix départements principaux du CNRS, à participer à la campagne de WePlanet, en leur transmettant les éléments de communication concoctés par l’organisation : hashtags, tweets prérédigés, consignes d’interpellation des parlementaires, etc.
      Daté du 5 février, le courriel est adressé par le secrétariat de l’institut de biologie du CNRS à une quinzaine de directeurs d’unités. Sa fuite, dans des listes de diffusion de chercheurs d’universités et d’organismes publics, alimente de nombreux commentaires. Interrogée, la direction de la communication du CNRS assure que la décision de relayer la campagne de WePlanet relève d’une décision de son institut de biologie, « adressée uniquement aux chercheurs de cet institut ».

      « Hold-up »

      « Le CNRS est en faveur d’un assouplissement de la réglementation des OGM sur les NGT afin d’accélérer la recherche et l’innovation à partir de ces nouvelles techniques, lit-on dans le message. A l’occasion de ce débat, #WePlanet a coordonné l’écriture d’une lettre ouverte, notamment signée par Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna, Prix Nobel de chimie 2020, et envoyée aux membres du Parlement européen pour les inciter à voter en faveur d’une réglementation assouplie pour les nouvelles techniques génomiques. »
      Le message relaie la proposition de WePlanet aux scientifiques « de se prendre en photo devant leur laboratoire et de publier leur image sur les réseaux sociaux en utilisant le #GiveGenesAChance [“Donnez une chance aux gènes”] et #NGTs ».

      La lettre ouverte coordonnée par l’organisation WePlanet et relayée par l’institut de biologie du CNRS appelle les parlementaires européens à « examiner attentivement les avantages de l’adoption des NGT », à « rejeter les ténèbres de l’alarmisme anti-science et à se tourner vers la lumière de la prospérité et du progrès ».
      Le texte a été signé par environ 1 500 scientifiques européens, souvent chercheurs en biologie moléculaire ou en génétique végétale, dont un peu moins d’une vingtaine déclarant une affiliation au CNRS. Les NGT sont toutefois l’objet de grandes divergences d’opinions au sein de la communauté scientifique, souvent selon les champs disciplinaires.

      En écologie et évolution, parmi de nombreux chercheurs interrogés par Le Monde, ou s’étant exprimés sur des listes de diffusion scientifiques, la stupéfaction et la réprobation dominent. « Un hold-up de quelques-uns sur la voix et la réputation de nos institutions », grince un professeur du Muséum national d’histoire naturelle. « Consterné par une prise de position publique de certains acteurs au CNRS qui prend en otage l’ensemble de l’établissement », confie au Monde un écologue, directeur de recherche au CNRS. « Hallucinant et scandaleux », dit un autre, généticien à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

      « Texte partisan »

      Le biologiste François Parcy, médaille d’argent du CNRS, a pour sa part signé la lettre ouverte de WePlanet et a posté sur son compte X une photo en faveur des NGT. « Je l’ai fait par adhésion au message véhiculé, sans avoir reçu ce mail d’invitation du CNRS, dit-il. Cette démarche est surprenante au regard de la frilosité de nos organismes sur ces sujets, mais je trouve bien que l’institut de biologie [du CNRS] s’engage sur ce sujet, alors que de nombreux chercheurs favorables à ces technologies n’osent pas prendre la parole publiquement. »

      « Ce texte apparaît partisan et néglige les données scientifiques en écologie et en évolution sur les conséquences désastreuses pour l’environnement des OGM, qui n’ont fait qu’augmenter les quantités de pesticides répandues sans améliorer les rendements et ont permis de l’appropriation du vivant par des brevets », fait valoir une chercheuse en génétique et écologie évolutives, directrice de recherche au CNRS et membre de l’Académie des sciences.

      L’institut de biologie du CNRS dit ne pas disposer d’« informations précises » sur l’association. Les responsables de WePlanet assurent, eux, que leur organisation a été fondée en février 2022. Installée à Bruxelles, elle dispose de représentants dans plusieurs pays européens – sa représentante en France est une ex-cadre d’Areva, fondatrice de l’association Voix du nucléaire.

      « Permettre un débat contradictoire »

      Selon l’institut de biologie, « la position officielle du CNRS [en faveur d’une dérégulation des NGT] a été établie au terme de réunions avec cinq autres instituts de recherche européens ». La direction du CNRS reconnaît cependant que cette position n’est pas le fruit d’une confrontation pluridisciplinaire de points de vue.
      La juriste Christine Noiville, directrice de recherche au CNRS et présidente de son comité d’éthique (Comets), dit comprendre que, derrière la position du CNRS, « il y a le spectre des arrachages d’OGM qui plane encore et la nécessité de respecter la liberté académique ». Mme Noiville rappelle toutefois l’un des avis récents du Comets selon lequel « si le CNRS venait à décider de s’engager en tant qu’institution, c’est-à-dire s’il prenait des positions publiques et normatives sur des sujets de société, (…) il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux #chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent – et permettre un débat contradictoire au sein de l’institution ».

      La physicienne Michèle Leduc, directrice de recherche émérite au CNRS, ancienne présidente du Comets, se dit pour sa part très surprise par cette initiative de l’institut de biologie, qui « s’adresse directement à ses directeurs de laboratoire avec des injonctions précises et sans justifier ses options, sur un sujet qui fait l’objet de vifs débats scientifiques, non totalement tranchés et porteurs de graves enjeux politiques ». Elle rappelle « la nécessité du #débat_démocratique éclairé par les scientifiques sur les questions économiques et sociétales ».

      Cet article a été modifié samedi 10 février 2024 pour supprimer les propos d’une chercheuse qui ne souhaite pas être citée.

  • Vor 75 Jahren erhielt die HU ihren Namen : Ein Markenname mit Bestand
    https://taz.de/Vor-75-Jahren-erhielt-die-HU-ihren-Namen/!5987402

    L’auteur du TAZ nous rappelle que l’université de Berlin porte un nom qui symbolise l’antifascisme et l’amitié entre les peuples. Les frères Humboldt symbolisent d’abord le progrès scientifique et politique de l’époque de sa fondation. En même temps l’auteur affiche son ignorance complète du sens des thèses sur Feuerbach et de place de Karl Marx dans l’histoire de la pensée scientifique quand il l’appelle un « critique du capitalisme » alors que ce sont l’introduction de la pensée matérialiste dialectique, ses recherches sur la loi/théorie de la valeur (Wertgesetz) et la valeur travail (Arbeitswerttheorie) puis la découverte des antagonismes de classe comme moteur du progrès historique qui font de lui l’éminent penseur qui défend toujours sa place dans l’entrée de l’université.

    8. 2. 2024, 07:00 Uhr von Andreas Hergeth - 1949, kurz vor DDR-Gründung, kam die Humboldt-Universität zu ihren Namen. Warum der Staatssozialismus diesen beibehielt, weiß eine HU-Historikerin.

    Was Jubiläen aber auch für Assoziationsketten auslösen können: Am 8. Februar vor 75 Jahren, im Jahr 1949, bekam die Humboldt-Universität ihren Namen, also Monate vor Gründung der DDR am 7. Oktober desselben Jahres. Und schon schwelgt der Autor in Erinnerungen an die Zeit nach der Wende, als er an der Humboldt-Uni unter anderem Kulturwissenschaften und Europäische Ethnologie studierte – mit Schwerpunkt (es gab auch andere) auf der Alltagskultur der DDR.

    Denn die galt auf einmal als null und nichtig. Kaum jemand wollte sich damit beschäftigen. Aber eine Dozentin, aus der DDR wie er selbst stammend, tat das ausführlich. Und überhaupt war in den 1990ern die DDR an der HU ständig präsent.

    Denn es waren die Jahre des großen Umstrukturierens des wissenschaftlichen Lehrbetriebs und der Evaluierungen. Was gab das für heiße Diskussionen über Rektoren, Dozenten, Inhalte, Studienordnungen. Beliebte Pro­fes­so­r:in­nen mit DDR-Vergangenheit wurden auf eine „reine Weste“ hin untersucht und durften sich auf die Professur, die sie gerade noch innehatten, bewerben. Oft genug bekam aber jemand aus dem Westen den Job. Eine prägende Erfahrung in einem Jahrzehnt ständigen Wandels.

    Was nie zur Debatte stand, war der Name der Universität. Dabei hätte man ja auf die Idee verfallen können – so wie es Berlin nach der Wende mit vielen Straßennamen tat –, die Uni wieder wie früher zu benennen. Also ganz früher.
    Vom Preußenkönig gegründet

    Im Jahr 1809 vom preußischen König Friedrich Wilhelm III. als „Universität zu Berlin“ gegründet, nahm sie ein Jahr später den Lehrbetrieb auf. Von 1828 bis 1945 trug sie dann den Namen ihres Gründers und hieß „Friedrich-Wilhelms-Universität“. 1949 schließlich taufte man die „Universität zu Berlin“, wie sie nach Ende des Zweiten Weltkrieges wieder genannt wurde, um: nach den Universalgelehrten Wilhelm und Alexander von Humboldt.

    Doch wie kam es, dass die größte und älteste Universität Berlins im sowjetisch besetzten Teil der Stadt diesen Namen erhielt? Eine Frage, die Gabriele Metzler, Professorin am Institut für Geschichtswissenschaften und Vorsitzende der historischen Kommission beim HU-Präsidium, beantworten kann.

    Die Frage nach der Umbenennung „stellt sich eigentlich sofort nach dem Zweiten Weltkrieg“, sagt Metzler der taz. „Es besteht damals allgemeiner Konsens, dass man die Universität nicht unter dem Namen Friedrich Wilhelm weiterführen kann. Schon sehr früh gibt es eine stillschweigende Einigung darüber, dass es auf eine Humboldt-Universität hinausläuft. Als die ‚Universität Berlin‘ Ende Januar 1946 offiziell wiedereröffnet und den Lehrbetrieb aufnimmt, geht dieser Name sogar durch die Presse, ohne dass er zu diesem Zeitpunkt offiziell feststeht. In den ersten Entwürfen zu einer Satzung der Universität, die 1947/48 entsteht, ist ‚Humboldt-Universität‘ bereits präsent.“
    Der neue Name war in der Welt

    Es gibt zwar kein Dokument darüber, dass der Universitätsleitung irgendwann eine Urkunde mit dem neuen Namen überreicht wurde. Aber ein wesentliches Datum gibt es: „Am 8. Februar 1949, dem Tag der Wahl und der Investitur des neuen Rektors Walter Friedrich, wurde der neue Name der Universität offiziell verkündet“, erklärt Metzler. Ein entsprechendes Schreiben von Paul Wandel, Präsident der Zentralverwaltung für Volksbildung, später der erste Minister für Volksbildung der DDR, wurde in der Presse abgedruckt – und der neue Name war in der Welt.

    Von Kaisers Gnaden

    1809 vom preußischen König Friedrich Wilhelm III. als „Universität zu Berlin“ gegründet, trug die Uni seinen Namen bis zum Ende des Zweiten Weltkriegs.

    Von SED-Gnaden

    Seit dem 8. Februar 1949 trägt die Universität den Namen der Humboldt-Brüder Wilhelm und Alexander. Der hatte auch nach der Wende Bestand.

    Und die Studierenden?

    Die HU gehört zu den 20 größten Hochschulen in Deutschland und den renommiertesten Universitäten weltweit. Hier studieren in 171 Studiengängen rund 45.000 (die Universitätsklinik Charité mitgezählt) junge Menschen aus aller Welt. (heg)

    Weiß man, wer die Idee mit den Humboldts hatte, und vor allem warum? Das sei nicht so genau zu ermitteln, sagt Professorin Metzler. „Wir wissen etwa, dass Edwin Redslob, der damalige Mitherausgeber des Tagesspiegels, zu dieser Zeit viel über diese Idee geschrieben hat.“

    Zunächst bezog man sich auf Wilhelm von Humboldt, den liberalen preußischen Bildungspolitiker, auf den die Initiative zur Gründung der Universität zurückgeht. Später kommt auch Alexander von Humboldt ins Spiel. „Das macht es auch der SED und der Verwaltung mit Paul Wandel an der Spitze leichter, den Namen zu akzeptieren“, sagt Metzler.

    „Wilhelm von Humboldt stand für Humanismus und die Freiheit der Wissenschaft, Alexander von Humboldt für den naturwissenschaftlichen Fortschritt. Insofern ist sein Name in dieser Situation ganz wichtig, um den ‚Humboldt‘ politisch durchsetzen zu können – mit Wilhelm alleine wäre das vermutlich bei der von der SED beherrschten Bildungsveraltung gar nicht möglich gewesen.“
    Klare Abkehr vom Preußentum

    Spielte bei der Namensfindung Ideologie denn keine Rolle? Die Sowjets saßen doch mit im Boot?

    „Ja, natürlich spielt die Ideologie eine Rolle“, sagt Gabriele Metzler. „Es geht zum einen um eine klare Abkehr vom Preußentum. Der Staat Preußen selbst wird 1947 aufgelöst – und die Friedrich-Wilhelms-Universität war die zentrale preußische Universität. Die Professoren der Universität verstanden sich einem berühmten Zitat zufolge als ‚geistiges Leibregiment der Hohenzollern‘. Von dieser Tradition will man weg“, erklärt Metzler.

    Einst sahen sich die Professoren als „geistiges Leibregiment der Hohenzollern“

    Es gehe aber auch „um Antifaschismus und darum, den Geist der neuen Demokratie in der Universität zu verankern. Das schlägt sich auch in den Versuchen der Neuordnung der Universität nieder. Die Satzung von 1949 definiert ganz klar antifaschistisch-demokratische Ziele neben den allgemeinen wissenschaftlichen-akademischen Aufgaben, die die Universität hat.“

    Eine ganze Zeit lang wird aber durchaus, vor allem seitens der SED, erwogen, die Namen Marx und Engels in den Universitätsnamen einfließen zu lassen. „Das war zum Beispiel die Position von Paul Wandel“, sagt Metzler. „Weniger Chancen hätte gehabt – auch das gab es kurz als Überlegung –, Lenin oder Stalin als Namenspatron zu wählen. Aber die realistische Alternative wäre tatsächlich Marx oder Engels gewesen.“ Nach Marx benannt wird dann die Leipziger Universität.

    Zu einer Marx-Universität in Berlin kam es nicht. „Zum einen wird aus der Universität selbst heraus Druck aufgebaut zugunsten der Benennung nach Humboldt. Der Studentenrat zum Beispiel gibt im März 1947 ein einstimmiges Votum dafür ab.
    Und die sowjetische Besatzungsmacht?

    Aber auch die sowjetische Besatzungsmacht kann sich mit dem Namen anfreunden und stellt die Weichen in Richtung Humboldt-Universität. Ihr Interesse war, möglichst auch bürgerliche Kreise für ihre Politik zu gewinnen. Genau diese bürgerlichen Wissenschaftler hätte man mit einer Benennung nach Stalin oder Lenin verprellt.“

    Das Ganze muss auch vor dem Hintergrund betrachtet werden, dass sich im Westteil der Stadt zu dieser Zeit die Freie Universität von der Universität Unter den Linden abspaltet. Studierende wechseln nach Dahlem, auch Professoren, die dort im Herbst 1948 die Gründung der FU vorantreiben. „Diese Entwicklung gehört dazu“, fasst Metzler zusammen, wenn es darum geht, warum die Wahl auf die Humboldts fiel.

    Der Name hatte Bestand, auch in DDR-Zeiten. „Pläne zu einer Umbenennung gab es nicht. Der Akzent in der Traditionspflege lag stärker auf Alexander – dem Mann der Völkerverständigung, der internationalen Verbindungen, der Naturwissenschaften.“ Und, auch das lässt sich sagen: Die Wahl erwies sich „als kluger Zug“, „Humboldt“ habe sich „zum Markennamen entwickelt“. Deshalb wollte auch nach der Wende niemand die Umbenennung.

    Karl Marx hat es aber doch noch in die Humboldt-Universität geschafft, schon im Mai 1953, zu seinem 70. Todestag: mit einem bekannten Zitat, das in riesigen Lettern am Treppenaufgang im Hauptfoyer prangt.

    Karl Marx hat es aber doch noch in die Humboldt-Uni geschafft

    Es handelt sich dabei um die 11. Feuerbachthese des Kapitalismuskritikers, der ja derzeit neu entdeckt wird: „Die Philosophen haben die Welt nur verschieden interpretiert, es kommt aber darauf an, sie zu verändern.“ Marx hatte übrigens von 1836 bis 1840 an der damaligen Friedrich-Wilhelms-Universität Jura studiert.

    #Berlin #Mitte #Unter_den_Linden #sciences #histoire #antifascisme #Prusse #marxisme

  • Toutes les langues du monde
    https://laviedesidees.fr/Everett-A-Myriade-of-Tongues

    Une synthèse des travaux actuels sur le #langage montre l’extraordinaire diversité des langues à travers le monde et en explore les implications cognitives. À propos de : Caleb Everett, A Myriade of Tongues. How Languages Reveal Differences in How we Think, Harvard University Press

    #diversité #linguistique #Sciences #Double_Une
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202401_langues.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240208_langues.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240208_langues.pdf

  • Pesticides : « Nous, chercheurs et chercheuses, dénonçons une mise au placard des connaissances scientifiques »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/07/pesticides-nous-chercheurs-et-chercheuses-denoncons-une-mise-au-placard-des-

    En 2021 et en 2022, nous avons présenté les conclusions de trois synthèses des connaissances scientifiques sur les impacts des produits phytopharmaceutiques (« pesticides ») et les solutions alternatives. Conduits dans le cadre du plan Ecophyto à la demande du gouvernement pour éclairer sa prise de décision, ces travaux, coordonnés par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) sont inédits par la centaine d’experts mobilisés et les plus de 11 000 publications analysées.

    Nos expertises scientifiques collectives ont démontré l’ampleur des impacts des #pesticides sur la #santé humaine et l’#environnement, et mis en évidence des alternatives agroécologiques capables de répondre aux enjeux environnementaux tout en préservant la production agricole. Nos travaux ont aussi identifié les verrous socio-économiques et institutionnels qui limitent le déploiement des alternatives, et les leviers pour les dépasser. Nos conclusions ont alimenté des travaux parlementaires soulignant le besoin de renforcer le plan #Ecophyto, car il n’a pas permis de réduire l’usage des pesticides. Pourtant, le gouvernement a choisi de suspendre ce plan pour apaiser le conflit avec une partie du monde agricole.
    Nous, chercheurs et chercheuses, manifestons ici notre inquiétude face à cette décision, symptomatique du traitement disjoint des enjeux agricoles et environnementaux. Nous dénonçons une mise au placard des connaissances scientifiques et réaffirmons la nécessité d’une politique multisectorielle d’envergure et de long terme, en faveur d’une #agriculture économiquement viable et respectueuse de la santé et de l’environnement.

    Enjeux de santé publique et animale

    Tous les milieux (sols, #eau, #air), même éloignés des zones d’application, sont contaminés par des pesticides. Des liens existent entre pesticides et santé humaine chez les #agriculteurs, les autres professionnels manipulant ces produits, et les #enfants exposés pendant la grossesse : maladies respiratoires, troubles cognitifs, maladie de Parkinson, troubles du développement neuropsychologique et moteur, cancers. L’usage généralisé de pesticides favorise les résistances chez les organismes qu’ils sont censés éliminer – compromettant l’efficacité des produits à plus long terme – et chez des organismes responsables de maladies – soulevant de nouveaux enjeux de santé publique et animale.
    Les pesticides contribuent à l’effondrement de la #biodiversité : déclin des invertébrés terrestres (vers de terre, insectes…) et aquatiques, des oiseaux, etc. Ils altèrent certains processus naturels, tels que la #pollinisation, la régulation des ravageurs et des maladies des cultures. Or, ces services que la biodiversité rend gratuitement aux agriculteurs leur sont essentiels pour gagner en durabilité et en autonomie.

    Des solutions existent pour protéger les cultures autrement : semer des mélanges variétaux, cultiver plusieurs espèces dans un même champ, allonger les #rotations ou encore pratiquer l’#agroforesterie. Toutes ces pratiques concourent à contrôler les ravageurs et les maladies des cultures.

    Par exemple, les associations de cultures aident à contrôler les adventices, tandis que les #haies, bandes fleuries et #prairies abritent des oiseaux, des chauves-souris, des araignées et des insectes auxiliaires de culture qui se nourrissent des ravageurs et pollinisent les plantes cultivées. La littérature scientifique signale la baisse de l’usage des pesticides dans les systèmes qui mettent en œuvre ces pratiques.
    De plus, un paysage avec une diversité de cultures et au moins 20 % de végétation non cultivée (haies, prairies, bosquets…) offre des refuges à la biodiversité tout en limitant la dispersion des pesticides. Un autre levier d’action est l’amélioration de l’évaluation des risques liés aux pesticides, notamment en s’appuyant sur les connaissances scientifiques robustes les plus récentes, en renforçant la surveillance postautorisation et en continuant à se fonder sur l’expertise des agences de sécurité sanitaire.

    Les agriculteurs supportent une très grande part du poids des réglementations, alors que leurs choix de pratiques sont contraints par les filières en amont et en aval : #semenciers, conseil agricole, #industries_agroalimentaires, #grande_distribution… En dehors de la certification « Agriculture biologique », les initiatives pour produire de façon rentable sans pesticides de synthèse sont marginales.
    Pour opérer un changement à large échelle, l’ensemble des maillons des filières doit évoluer. Cette évolution doit s’accompagner d’une meilleure évaluation et d’une meilleure répartition des coûts et des bénéfices des pratiques agricoles. Alors que les coûts de l’usage des pesticides sont essentiellement supportés à bas bruit par les contribuables (dépenses de santé, coûts de dépollution…), les cobénéfices de pratiques respectueuses de l’environnement et de la santé restent insuffisamment rémunérés aux agriculteurs.

    Rôle-clé des politiques publiques

    Le succès de la politique agricole commune [PAC] pour moderniser l’agriculture au sortir de la seconde guerre mondiale témoigne du rôle-clé des politiques publiques dans une transition d’envergure. Garantir durablement la sécurité alimentaire en préservant les écosystèmes est possible à condition de se doter de politiques cohérentes qui gèrent simultanément les enjeux sanitaires, agricoles, environnementaux et alimentaires.
    Ces politiques doivent tenir compte des effets du #changement_climatique. Les rendements des systèmes intensifs sont d’ailleurs plus affectés par les épisodes de sécheresse ou d’inondations que ceux des systèmes diversifiés.

    Ces politiques doivent concerner l’ensemble des filières agricoles et alimentaires, de la réorientation de la sélection variétale à la création de débouchés rémunérateurs pour les systèmes vertueux. Elles doivent accompagner les agriculteurs dans la transition en favorisant les relations entre recherche, conseil et pratique. Enfin, elles doivent inciter à l’évolution des comportements alimentaires vers des régimes favorables à la santé et à l’environnement.
    L’objectif de réduction de l’usage de pesticides est atteignable sans opposer agriculture et environnement. Sans nier les imperfections du plan Ecophyto, nous estimons que sa mise en pause est un signal à l’encontre de cet objectif. Le moment n’est-il pas opportun pour construire des politiques publiques audacieuses appuyées sur les connaissances scientifiques ?

    Premiers signataires : Cécile Chevrier, épidémiologiste, Inserm ; Xavier Coumoul, toxicologue, université Paris Cité ; Clémentine Fritsch, écotoxicologue, CNRS ; Vincent Martinet, économiste, Inrae ; Wilfried Sanchez, écotoxicologue, Ifremer ; Aude Vialatte, agroécologue, Inrae.

    #alimentation #économie #science #maladies_respiratoires #troubles_cognitifs #maladie_de_Parkinson #troubles_du_développement_neuropsychologique_et_moteur #TDN #cancers #écologie #agroécologie

  • #BD et #science : pourquoi la #recherche rêve de bulles | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/bd-et-science-pourquoi-la-recherche-reve-de-bulles

    Les bandes dessinées consacrées à la science sont devenues de véritables best sellers. De nombreux scientifiques adoptent ce support comme outil de #médiation, voire d’écriture de leurs recherches. Alors que débute cette semaine le festival d’Angoulême, Boris Pétric, anthropologue, revient sur le succès de cette rencontre entre #art et science.

  • Une IA a aidé à déceler que les empreintes digitales ne sont pas uniques.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4571

    Pour que ce résultat du travail ait été obtenu, comme nous le notons dans l’article, c’est à partir de 60 000 empreintes digitales. Il faut donc comprendre d’emblée, qu’il y a possibilité à plus de performance ainsi que des conclusions plus approfondies et affinées, une fois que cet outil aura été entraîné sur des millions de cas. En croisant et recoupant plus de datas, de bien de similitudes seront plausible aux doigts humains. #Insolites

    / #IA_:_Intelligence_Artificielle, #Data_-_Données, Sciences & Savoir, #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes, Internet, Web, cyber-démocratie, communication, société, (...)

    #Sciences_&_Savoir #Internet,_Web,_cyber-démocratie,_communication,_société,_médias

  • Étudiantes en terrain miné

    Si les étudiantes sont 5 fois plus victimes de violences sexistes et sexuelles que la moyenne des femmes, l’université serait-elle un terrain miné ?
    Charlotte Espel donne la parole à 5 étudiantes ou doctorantes, victimes de #harcèlement ou de #viol, qui se battent pour que les violences ne soient plus passées sous silence.

    Les #chiffres sont édifiants. Selon l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur, en France, 1 étudiante sur 10 aurait été victime d’#agression_sexuelle lors de ses #études. 1 étudiante sur 20 de viol. 60% des étudiant(e)s ont été victimes ou témoins d’au moins une violence sexiste ou sexuelle. 45% des étudiant(e)s n’ont accès à aucun dispositif de lutte contre les violences ou d’accompagnement au sein de leur établissement.

    Après le scandale « #Sciences_Porcs » début 2021 et les récentes enquêtes ayant dénoncé l’ampleur des viols et agressions sexuelles à Centrale Supelec ou en écoles de commerce, de plus en plus d’étudiant(e)s dénoncent des cas de harcèlement ou d’agressions sexuelles.

    Quelles conséquences sur la psyché humaine ? Comment se reconstruire ? Quelle réponse des pouvoirs publics dans la prévention et le traitement de ces violences ?

    A travers des témoignages poignants, le #documentaire de Charlotte Espel met en lumière ce #drame_sociétal méconnu et le travail de ces associations qui tentent de briser l’#omerta.

    https://www.france.tv/france-3/paris-ile-de-france/la-france-en-vrai-paris-ile-de-france/5678475-etudiantes-en-terrain-mine.html

    #VSS #violences_sexistes #violences_sexuelles #étudiants #étudiantes #université #facs #témoignage #vidéo #documentaire #film_documentaire #ESR

    ping @_kg_

  • L’exercice physique maintent l’état du cerveau et de son volume.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4569

    En résumé, il est question de faire de l’exercice 25 minutes par semaine. C’est l’équivalent de moins de quatre minutes par jour, en calculant la répartition des étirements et autres efforts physiques qui réchauffent le corps. Ce pourrait aider à renforcer notre cerveau et à améliorer notre capacité de réflexion en vieillissant. Une étude l’indique, après avoir observé 10500 cas... Sports / Santé

    / Sciences & Savoir, #Sport_et_compétitions_sportives, #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes, #Data_-_Données

    #Sports_/_Santé #Sciences_&_Savoir

  • Dieu (la technique) contre la vie (l’écologie)

    Aurélien Barreau, astrophysicien, pourfend « L’hypothèse K. », titre de son essai, « le crabe » – karkinos en grec -, le cancer de la technique qui diffuse, par la science, des cellules malignes qui gangrènent toute la société en ignorant les conséquences sur tout le vivant de la crise écologique. K aussi comme Kafka, riant du système bureaucratique qui conduit à se considérer comme Dieu alors qu’il s’agit de vivre.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/01/30/dieu-la-technique-contre-la-vie-lecologie

    #science #ecologie

  • [La vie électrique] Foie gras et apocalypse
    https://www.radiopanik.org/emissions/la-vie-electrique/foie-gras-et-apocalypse

    Aujourd’hui, on parle des films de #peter_strickland et de deux livres (dont on a déjà parlé, mais on y revient quand même)

    Flux Gourmet, de Peter Strickland Berberian Sound Studio, de Peter Strickland Blank Narcissus - Passion of the swamp, de Peter Strickland (les trois films sont visibles sur Mubi) A country of ghosts, #margaret_killjoy (éditions Black Dawn) Le ministère du futur, #kim_stanley_robinson (éditions Bragelonne)

    Programmation musicale :

    Sauveur Mallia - Star Odyssey The Sonic Catering Band - Foie Gras (Remix by Nish) The Sonic Catering Band - Cosmic Seafood Fusion (remix by They came from the stars; I saw them) Broadcast - Teresa, lark of ascension (Berberian Sound Studio soundtrack) Bela - (...)

    #science-fiction #science-fiction,kim_stanley_robinson,peter_strickland,margaret_killjoy
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-vie-electrique/foie-gras-et-apocalypse_17204__1.mp3

  • Une #île_artificielle pour déporter les palestiniens ?

    Ce lundi 22 janvier à Bruxelles, une réunion du Conseil des affaires étrangères de l’Union Européenne était organisée, en présence de Ministres des 27 États membres ainsi que du représentant d’Israël, invité pour parler de la situation au Proche-Orient.

    À cette occasion, le chef de la diplomatie Israélienne, #Israël_Katz, a proposé la construction d’une île artificielle en #Méditerranée, au large de Gaza, pour y “loger” la population palestinienne, selon les mot du journal anglais The Guardian. Le ministre a montré deux vidéos lors de cette réunion, l’une montrant une ligne de train reliant Gaza à la Cisjordanie, et l’autre montrant ce projet d’île artificielle comprenant un port, une zone industrielle et des habitations. Cette modélisation d’île hautement militarisée et comprenant des checkpoints parait toutefois bien trop petite pour y déporter un grand nombre de palestiniens.

    Cette proposition semble aussi dystopique que déplacée, car cette réunion avait pour objectif de discuter de la crise humanitaire qui frappe Gaza et les moyens d’aller vers une désescalade de la violence. Josep Borell, le représentant des affaires étrangères pour l’Union Européenne, a déclaré aux journalistes : « Je pense que le ministre aurait pu mieux utiliser son temps pour s’inquiéter de la situation dans son pays ou du nombre élevé de morts à Gaza ». Plusieurs ministres ont exprimé leur « perplexité ». C’est un euphémisme.

    Ce projet d’île remonterait à l’époque où Katz était ministre israélien des Transports et a été présenté pour la première fois dans une vidéo de 2017 comme « une réponse à une réalité qui est mauvaise pour les Palestiniens et pas bonne pour Israël », selon Reuters.

    La réunion avait lieu après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ait répété son opposition à la création d’un État palestinien. Sachant que la « solution à deux États », palestinien et israélien, est celle proposée par les États européens. Une idée hypocrite, puisque l’extrême droite israélienne est en train de raser Gaza et d’éliminer ses habitants tout en colonisant morceaux par morceaux la Cisjordanie. Tout ceci vise à rendre impossible toute création d’un futur État palestinien viable. La seule option réaliste est celle d’un seul État, multiconfessionnel, avec une égalité des droits, sans murs, sans discrimination, sans colonisation.

    Netanyahou et ses complices n’ont jamais caché leur volonté d’annexer toute la terre palestinienne, au nom de textes religieux vieux de plus de 2000 ans attribuant, selon eux, ce territoire au seul peuple juif. Dans cette logique messianique, il faudrait donc chasser tous les palestiniens.

    Il y a quelques jours, les médias révélaient un autre projet du gouvernement israélien : celui de déporter la population de Gaza vers un pays africain, affirmant même que des négociations avaient lieu avec le Congo. Une proposition finalement démentie face au scandale.

    Au début de la seconde guerre mondiale, les nazis annonçaient leur projet de chasser tous les juifs d’Europe et envisageaient sérieusement de les déporter sur l’île de Madagascar. Un plan appelé « Madagaskar Projekt » a même été élaboré par des cadres du Reich. Face aux contraintes logistiques posées par la guerre, et animé par un antisémitisme exterminateur, Hitler avait opté pour la solution finale et les camps de la mort.

    L’idée d’îles « ghettos » ou d’îles « prison » pour parquer les indésirables n’est pas unique dans l’histoire. Au large de l’Australie, l’île de Nauru et celle de Manus ont été transformées en camps visant à enfermer des personnes sans-papiers pendant des mois voire des années. Ce modèle inspire l’Europe, qui installe des points de contrôles et des camps de réfugiés sur les îles aux portes de l’Europe.

    Cependant, le projet israélien serait d’une ampleur sans commune mesure, et paraît difficilement réalisable s’il fallait y déplacer des centaines de milliers de personnes. Mais le fait même qu’une telle idée soit évoquée témoigne d’une volonté d’épuration ethnique de la part de l’État israélien.

    https://contre-attaque.net/2024/01/22/une-ile-artificielle-pour-deporter-les-palestiniens

    #île #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_palestiniens #Palestine #îles #Israël

    voir aussi, signalé par @gonzo :
    Sources, Katz proposes artificial island in front of Gaza.
    https://seenthis.net/messages/1037778

    ajouté à la métaliste autour des #îles qui sont utilisées (ou dont il a été question d’imaginer de le faire) pour y envoyer des #réfugiés :
    https://seenthis.net/messages/881889