• Ritratti - #Andrea_Zanzotto


    A partir de la minute 1’06 :

    «Abbiamo anche un’altra definizione della storia, che è quella di Cicerone. La storia, una volta passata, diventa solo mappe, tracce lasciate sulla terra, diventa quindi geografia, e fantasmi, leggende che trascorrono e che mutano e che possono anche essere cambiate. Quindi si può dire che ogni mutazione storica tende a descrivere tutta la storia precedente in funzione di se stessa, e di preparazione al grande evento della sua presenza. (...) Il paesaggio è fondamentale, perché si riempie di segni, di mappe. Noi, di fronte alla storia, siamo sempre inermi, perché solo il paesaggio può restituirci le tracce. (...) Adesso la tecnica serve moltissimo alla ricerca di queste tracce, anche le fotografie fatte dai satelliti mettono in evidenza le rovine di una città. Mentre la tradizione e la storia era stata orale e la descrizione degli eventi veniva alterata a seconda dei bisogni. (...) (E’ apparsa) la storia come historía , nel senso di indagine giornalistica quasi attraverso l’archeologia. Resta comunqua valida sempre l’idea di storia che se non ha mappe che diventano geografia, diventano scrittura sul terreno, quasi in termini alla Derrida, graphi sul terreno, e fantasmi su cui ancorare i nostri ricordi... sulla storia devo concludere in modo antitetico e spaccato: da una parte svalutazione senza le mappe, ma le mappe ci sono. I fantasmi restano e possono diventar leggende. Bisogna invece che cessi la riutilizzazione della storia come opus maxime oratorium di tipo ciceroniano, cioè: rifacciamola perché ci serve a giustificarci adesso. In fondo i fondamentalismi non sono che la cancerosa restituzione della storia di una sua presunta fondazione della realtà di oggi falsificando la storia delle origini. Ogni fondamentalismo cambia la storia delle origini per giustificare quello che sta facendo in questo momento, che in realtà non ha nulla a che fare. Questa sarebbe la funzione deteriore, ultima, da eliminare. Quella invece che deve resistere, è quella che deve resistere attraverso la poesia perché nulla più che la parola vibrante, purché si conosca la lingua» (réponse interrompue par la vidéo, trop courte hélas...)

    https://www.youtube.com/watch?v=uKnXcreM9mA

    Bonus de ce #film :
    Ritratti. Andrea Zanzotto

    L’incontro si sviluppa entro tre nuclei fondamentali di ricerca: la natura, la storia, la lingua. La natura, intesa in un primo momento dal poeta come pensiero al quale rivolgersi in un continuo scambio e risonanza, ed in seguito anche come improvvisa mutazione, cementificazione ed offesa. Andrea Zanzotto ripercorre, poi, i segni fondamentali di quello che è stato detto il secolo dell’ottimismo, secolo che ha visto crescere la fede nella scienza ma anche il collasso di qualsiasi forma di razionalità. La lingua è intesa come scoperta di un viaggio accidentato, segno di un lessico familiare, musica e canti di un paese, ma anche di un andare mendicando di altri linguaggi, ricercare le stratificazioni che li hanno intessuti, un balbettio; sino ad arrivare a quelli che sono i destinatari della poesia ed i luoghi della lettura per riscoprirne la sacralità. Il ritratto è a matita.

    https://www.jolefilm.com/film/andrea-zanzotto

    #traces #histoire #géographie #signes #paysage #fondamentalisme #film #documentaire #interview #film_documentaire

  • Guide d’#écriture_inclusive pour parlementaires récalcitrant·es
    (publié le 26 septembre 2023, pour archivage)

    Les député·es de la nation examineront le 12 octobre prochain une proposition de loi (n°777) présentée par le Rassemblement National, visant à interdire l’usage de l’écriture dite inclusive. C’est la huitième du genre depuis juillet 2018 (la première étant déjà l’œuvre de ce parti), mais celle-ci est la première à parvenir en discussion en séance. Et c’est la plus délirante. Analyse.

    [Le texte qui suit est celui que j’ai lu à la commission des Affaires culturelles et de l’Education qui m’a auditionnée le 26 septembre]

    Je voudrais d’abord préciser que, contrairement aux personnes dont j’ai vu les noms cités dans le questionnaire que j’ai reçu pour préparer cette audition*, je suis une spécialiste du #langage_égalitaire. J’y travaille depuis la fondation, en l’an 2000, de la #Société_Internationale_pour_l’Étude_des_Femmes_de_l’Ancien_Régime, la #SIEFAR, qui a ouvert très vite une rubrique intitulée « la #guerre_des_mots », et qui est à l’origine de la réintroduction du terme #autrice. Je publie spécifiquement sur le sujet depuis 2014, date de la parution de mon premier ouvrage, Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Trois autres ont suivi, dont un sur les combats de l’Académie française en faveur du masculin, signé avec des linguistes, ainsi qu’une quinzaine d’articles publiés dans des revues et ouvrages scientifiques, sans parler des nombreuses tribunes et entretiens qui ont paru dans la grande presse. Cela m’a valu en 2017 d’être traitée par Le Figaro de « papesse de l’écriture inclusive », ce qui n’était pas exactement un compliment sous sa plume, mais que j’accepte volontiers comme tel.

    J’en viens donc à la fameuse écriture, et à la proposition de #loi examinée ici, qui si mon compte est bon est la 8e élaborée depuis 2018 par des parlementaires. Celle-ci entend interdire trois de ses composantes : le #point_médian, les #doublets, les #termes_épicènes. Je les examinerai l’une après l’autre.

    Le point médian est le signe destiné à remplacer les parenthèses qui ont envahi les documents administratifs francophones depuis une trentaine d’années, et qui signalent qu’on parle des femmes aussi : marié(e), divorcé(e), etc. Je ne suis pas sure que les adversaires de l’écriture inclusive s’en soient rendu compte, notamment Édouard Philippe, dont la circulaire donne une définition qui les englobe de fait en condamnant les « pratiques rédactionnelles et typographiques visant à substituer à l’emploi du masculin, lorsqu’il est utilisé dans un sens générique, une graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine. »

    Si les parenthèses sont apparues, dans un lieu aussi peu féministe que le Ministère de l’Intérieur, c’est qu’en français, lorsqu’on parle des humains, le masculin désigne avant tout les hommes. Je vous renvoie, pour l’explication de ce phénomène, aux études de psycholinguistique menées depuis 25 ans, et qui toutes – la chose est assez rare pour être notée – concluent qu’en français le masculin n’est pas générique, ou très faiblement, et en outre de moins en moins : plus les individus testés sont jeunes, moins ils reconnaissent cette valeur. En conséquence, quand on veut être clair·e, on doit, à l’oral, dire les deux mots, comme faisait le général De Gaulle en commençant ses discours par « Françaises, Français ! », ou, à l’écrit, signifier d’une manière ou d’une autre qu’on s’adresse, qu’on pense, qu’on parle aux femmes aussi.

    Or les #parenthèses n’étaient pas le bon signe, puisque ce qui est placé à l’intérieur n’a pas le même statut que ce qui est placé à l’extérieur. Dans cet usage, donc, elles n’ont pas leur place dans une société qui se veut égalitaire. D’où la recherche, depuis une trentaine d’années, de #signes plus pertinents, comme le trait d’union, la barre oblique, le point bas, et finalement le point médian, qui fait aujourd’hui consensus parmi les gens impliqués dans cette recherche, parce que, contrairement aux autres signes, celui-ci n’a pas d’autre usage dans la langue française ; on ne risque donc pas de les confondre.

    Bien entendu, le point médian est désormais utilisé plus largement que dans les documents administratifs, mais l’objectif est le même. Il faut toutefois apprendre à l’utiliser correctement, c’est-à-dire avec modération, car il s’agit d’une abréviation, et on sait que les abréviations doivent rester rares, sauf à rendre la lecture difficile. Par ailleurs, tous les mots ne peuvent pas être abrégés, en fonction de leur morphologie. Il y a donc nécessité, pour les personnes qui veulent pratiquer cette abréviation, d’apprendre les bonnes techniques. À titre d’exemple, les livres que je publie depuis cinq ou six ans présentent un point médian toutes les trois ou quatre pages, ce qui ne m’a jamais valu aucune critique pour illisibilité. Même les éditeurs les plus réticents au départ ont admis que ça passe tout seul. Ces bonnes pratiques sont aujourd’hui connues. On peut notamment se référer à l’édition 2022 du Guide pour une communication publique sans stéréotypes de sexe du Haut Conseil à l’Égalité femmes-hommes – je dis bien l’édition 2022 car les précédentes n’étaient pas tout à fait au point.

    Si la représentation nationale a un rôle à jouer dans ce domaine, ce n’est pas dans l’élaboration ou la définition de ces bonnes pratiques, qu’il faut laisser aux spécialistes. C’est dans la demande signifiée à l’administration d’utiliser désormais des signes égalitaires lorsqu’elle est amenée à utiliser des abréviations. Ce qui, je le rappelle, n’est jamais nécessaire : on peut écrire monsieur avec un M majuscule suivi d’un un point, mais on peut toujours l’écrire en toutes lettres. On peut aussi reformuler. Ainsi, là où les cartes d’identité émises jusqu’en juillet 2018 comportaient la mention « né(e) le », il est aujourd’hui écrit : « date de naissance ». Comme quoi le Ministère de l’Intérieur nous a entendu·es.

    L’article soumis au vote entend également interdire la double flexion, qu’on appelle aussi les doublets. Il s’agit pourtant une pratique séculaire, aussi utile dans la vie courante que dans les textes réglementaires. Un évêque du diocèse de Thérouane prescrit ainsi au début du XIe siècle : « Que ni homme ni femme n’attaque un autre, ni n’attaque un château ou un village, du mercredi au coucher du soleil au lundi à l’aurore ». Une ordonnance de Guillaume de Germond, prévôt de Paris, en date du 14 septembre 1341, demande « à tous jongleurs et jongleresses qui auraient été loués pour venir jouer dans une assemblée, d’en envoyer d’autres à leur place. »

    Ces doublets ont été remis au gout du jour par le fameux « Françaises, Français ! » du Général de Gaulle, qui cherchait ainsi à signifier qu’il n’appelait pas seulement les hommes à voter pour lui, mais aussi les femmes – puisqu’elles pouvaient désormais voter, et qu’il voulait être élu au suffrage universel. Si la loi proposée s’appliquait, il faudrait revenir à « Français ! » et bannir beaucoup d’expressions ordinaires, comme « mari et femme », « père et mère », « frères et sœurs, sans parler de la plus usuelle de toutes, « Mesdames et Messieurs », qui est un modèle de double flexion en même temps qu’une marque de politesse. Elle figure d’ailleurs en tête de la liste des signataires de la proposition de loi à l’étude, qui renie néanmoins ladite politesse juste après en plaçant les noms des hommes avant ceux des femmes.

    Si les doublets sont préconisés dans le cadre des efforts pour parler un français moins sexiste, c’est évidemment pour rompre avec l’idéologie qui suggère que seuls les hommes sont dignes d’être nommés, ou, pour le dire avec les mots du Père Bouhours en 1675, parce que, « quand les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte ». Mais c’est aussi – et en réalité c’est surtout – parce que cela permet une expression plus précise. Si je dis « Les étudiantes et les étudiants ont manifesté hier à Téhéran », je signifie autre chose que si j’avais dit « les étudiants », terme qui ne permet pas de savoir si des femmes faisaient partie du groupe ou non. Je suis donc plus juste, à tous les sens du terme.

    Au rebours de les interdire, la représentation nationale devrait donc inviter à utiliser les doublets dans les textes de loi et la Constitution, afin de signifier clairement que ces écrits concernent aussi bien les femmes que les hommes, et que la France en a définitivement fini avec l’idéologie résumée par le Père Bouhours.

    Le présent article de loi prévoit enfin d’interdire les termes épicènes, ce qui reviendrait à condamner quelques milliers de mots dont le français ne peut pas se passer dans son état actuel. Dans cette langue, en effet, les épicènes – c’est-à-dire les termes qui ne varient pas en genre alors qu’ils appartiennent à des catégories grammaticales qui le font ordinairement – sont très nombreux. Ils représentent environ un tiers des 5000 et quelques noms désignant les personnes (par exemple artiste, architecte, journaliste, pédagogue, psychiatre) et la moitié des adjectifs qualificatifs (par exemple autonome, efficace, facile, maniaque, responsable, stupide). Sans parler des pronoms comme je, tu, on, nous, vous, quiconque…

    La proposition de loi à l’étude prévoit donc d’une part de se passer d’un signe commode et juste pour abréger des doublets, d’autre part de priver la langue d’un moyen simple de s’exprimer justement, et enfin de l’amputer de milliers de termes. En tant que citoyenne, je dois avouer ma perplexité devant de telles prescriptions venant d’élu·es de la nation disposant de personnel pour monter leurs dossiers.

    Je préciserai donc maintenant ce qu’est en réalité l’écriture inclusive, et pourquoi aucune loi ni aucune circulaire ne peut l’interdire. Il s’agit du volet écrit du langage égalitaire, qu’on appelait jadis plus volontiers le langage non sexiste, ou non discriminant. Ce langage n’est pas une autre langue : c’est le français que je parle, que j’écris, que vous entendez et que vous comprenez. D’où l’inanité des notations rappelant que « la langue de la République est le français ». En réalité, l’objectif aujourd’hui poursuivi par les personnes soucieuses d’égalité entre les sexes est pour l’essentiel, de retrouver les ressources que possède cette langue – je ne dirai pas de toute éternité mais assurément depuis des siècles. Ressources qui sont à la fois lexicales et grammaticales.

    Du côté des ressources lexicales, il s’agit d’abord de désigner les femmes avec des noms féminins, comme on l’a fait en France sans exception aucune jusqu’à la création de l’Académie française – à moins bien sûr d’utiliser des épicènes. Je suis autrice de livres, professeuse émérite de littérature, après avoir été maitresse de conférences, et je suis aussi chevalière de la légion d’honneur. Ces noms et quelques autres ont beau avoir été condamnés, ils ont des centaines d’années d’existence et sont compris de tout le monde. Ils sont français. Il s’agit aussi de nommer les femmes quand on évoque une population mixte, au lieu de considérer que le compte est bon du moment qu’on a nommé les hommes. D’où les doublets, mais aussi les noms collectifs : les gens, la population, le groupe, les personnes, les individus… Et aussi les reformulations que j’évoquais plus tôt. En 1994, la « carte d’électeur » n’est pas devenue « carte d’électeur ou d’électrice », mais « carte électorale ». Des mots français. Il s’agit enfin de réserver le mot homme aux hommes, comme on le fait en français depuis le Moyen Âge – du moins chez les gens sérieux, comme les juristes. Je vous invite à lire les constitutions françaises qui ont précédé celle de la IV République, et vous verrez que le terme homme n’y désigne jamais personne d’autre que les humains de sexe mâle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen elle-même ne déroge pas à cet usage : contrairement à ce qui est écrit dans l’exposé des motifs de la proposition présentée, ses masculins ne sont pas génériques. Les nouveaux droits ouverts, par exemple ceux qu’on trouve nommés dans son article 6, celui de voter, d’être élu, de pouvoir exercer tout travail correspondant à son talent, les femmes ont dû les attendre 100 à 150 ans de plus. D’où la précision introduite dans le Préambule de la Constitution de 1946, et le choix fait par la conférence internationale des nations unies en 1948 de parler désormais des Human Rights et non plus de Rights of the Man. Si on veut vraiment parler de tout le monde – les hommes, les femmes, les intersexes, les enfants – on utilise d’autres termes : les humains, l’espèce humaine, les gens, le peuple, etc. On a le choix, les mots sont là, ils sont français.

    Du côté des ressources grammaticales, il s’agit de retrouver l’usage des anciens accords dans les cas où plusieurs noms reçoivent un qualificatif commun. Nous parlons régulièrement des droits et libertés fondamentales – et non des droits et libertés fondamentaux, au prétexte que le mot droit, masculin, devrait l’emporter le mot liberté, féminin. C’est ce qu’on appelle l’accord de proximité, qu’on retrouve sous la plume de nos meilleurs auteurs et autrices, et dont les patientes recherches de la linguiste Anne Abeillé ont récemment montré toute l’étendue. Le Syndicat des infirmières libérales doit pouvoir continuer d’exister tel quel – du moins tant qu’elles constituent plus de 80% de cette corporation. C’est ce qu’on appelle l’accord de majorité, ou de logique, ou de choix.

    Si la représentation nationale a un rôle à jouer ici, c’est celui de veiller à ce que ces ressources égalitaires, souvent héritées du latin et du grec, soient enseignées par l’école, de sorte qu’elle forme des citoyennes et des citoyens égaux, conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Vous voyez, dans cette dernière phrase, j’ai mis en pratique le langage égalitaire : j’ai prononcé les deux mots, je les ai classés par ordre alphabétique (citoyennes avant citoyens), puis j’ai accordé les adjectifs avec le nom qui leur était le plus proche (égaux, conscients). Qui voudrait prétendre que ce n’est pas là du franç ;ais, et du bon ? Quelle loi pourrait m’empêcher de m’exprimer ainsi ? Et qui m’obligerait à la suivre, si d’aventure elle existait ?

    Je terminerai sur les néologismes. Il s’en crée chaque année, c’est la vie des langues, on n’y peut rien. Deux grandes séries sont en train de naitre sous nos yeux dans le domaine nominal : celle des termes en ‑eurice (acteurice, lecteurice) et celle des termes en ‑eureuse (danseureuse, visiteureuse). Ces nouveaux noms évitent les doubles flexions et les points médians, donc ils sont très pratiques, donc ils ont toutes les chances de s’installer dans les usages. Dans le domaine pronominal sont nés iel(s), cellui, celleux, ellui, elleux, toustes. Ce ne sont pas là des termes neutres, puisqu’on les utilise pour parler des personnes, et encore moins des termes « non-binaires » – mot qui n’a pas de sens en linguistique. Ce sont des épicènes, comme les pronoms que je citais tout à l’heure. Eux aussi répondent au souci d’exprimer les deux groupes plus rapidement qu’avec les deux mots (elles et ils, celles et ceux, tous et toutes…).

    La jeunesse française étant friande de néologismes en général, et de ceux-là en particulier, parce qu’une bonne partie d’entre elle (qui est aussi la plus éduquée) veut davantage d’égalité, il est probable que certains de ces nouveaux termes vont s’installer dans les usages. Il est probable aussi que d’autres vont survenir. Ce qui est certain, c’est que le langage égalitaire n’en a pas besoin, même s’il les accueille volontiers. Les interdire ne servirait donc à rien si l’objectif est de contrer sa progression.

    * Les personnes citées dans ce document étaient : Jean Szlamowicz, Yana Grinshpun, François Rastier, Hélène Carrère d’Encausse, Marc Lambron, Franck Neveu.

    https://blogs.mediapart.fr/eliane-viennot/blog/260923/guide-decriture-inclusive-pour-parlementaires-recalcitrant-es

  • Communiqué
    Disparition forcée du militant des droits humains Ahmad Katie

    Nous avons appris avec une grande inquiétude la nouvelle de la disparition forcée d’Ahmed Katie, militant des droits de l’homme Syrien résidant en Turquie de façon régulière depuis 2013.

    Plusieurs sources ont indiqué qu’il a disparu à proximité de son lieu de travail le 27 novembre 2023, après avoir été contacté à plusieurs reprises et de façon insistante par les services de sécurité lui demandant de sortir de son bureau pour les rencontrer dans la rue. La communication avec lui a été perdue de ce côté-là aux environs de 20h00 et il n’est pas réapparu.
    Le lieu où il a été emmené est à ce jour inconnu.

    #signer-pétition
    #des amis devaient l’accueillir en France avec sa famille https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScgUWf2dAskDP4mbEMvklGpWBd4uZH9GyTfbN-R2K_bKpkA7g/viewform

  • Je vais vous raconter comment les élèves qui portaient des « abayas » ont été ciblées dans mon collège l’année dernière, @WiamBerhouma
    https://threadreaderapp.com/thread/1696547403011166265.html

    Car oui, ça a commencé il y a un moment déjà, bien avant les annonces de Gabriel Attal.

    Ça a commencé autour d’une « journée de l’élégance » durant laquelle les élèves étaient invités à venir habillés « selon leur définition de l’élégance ».

    Comme ils et elles veulent donc. 2/
    Certains sont venus parés de leurs plus beaux vêtements traditionnels (de vraies beautés 🥰).

    Des abayas et des qamis notamment, mais pas que. Différentes tenues traditionnelles d’Afrique, surtout du nord. 3/
    Ceux-là se sont vus refuser l’entrée dans le collège.

    Certains ont été renvoyés chez eux et n’ont pas pu aller en cours, d’autres ont été sommés de se déshabiller à l’entrée du collège (mais qui fait déshabiller des enfants dans un lieu public ?) 4/
    Un mode opératoire s’est ensuite mis en place :

    1. La CPE s’est mise à cibler à L’EXTERIEUR du collège toutes les jeunes filles qui portent le voile. Elle attendait qu’elles se dévoilent en entrant au collège pour les identifier et les soumettait ensuite à un interrogatoire. 5/
    2. Elle expliquait alors à ces collégiennes que leur robe est « religieuse » et qu’elles devaient la retirer et ne plus la remettre. C’était un ordre. L’interdiction était déjà là. 6/
    3. Quand l’élève refusait de se déshabiller ou de retirer sa abaya, elle était envoyée dans le bureau de la cheffe, qui poursuivait l’interrogatoire. (...)

    #école #écolières #collège #lycée #abaya #racisme

  • Croci di vetta

    Perché, in nome della laicità e della tutela ambientale, non utilizzare gli ometti di pietra?

    «Al convegno - a cui hanno partecipato Monsignor Melchor José Sànchez de Toca y Alameda (relatore del Dicastero delle Cause dei Santi), lo scrittore Marco Albino Ferrari in rappresentanza del CAI e il professore di diritto dell’Università Cattolica Marco Valentini - si è registrato un punto di convergenza culturale, giuridico, storico e perfino religioso; una prospettiva che ha trovato tra i presenti una larga concordanza sulla necessità di lasciare integre le croci esistenti, perché testimonianze significative di uno spaccato culturale, e allo stesso tempo di evitare l’istallazione di nuovi simboli sulle cime.

    Tesi, questa, condivisa pienamente dal Club Alpino Italiano.Il CAI guarda infatti con rispetto le croci esistenti, ma non solo: si preoccupa del loro stato ed eventualmente, in caso di necessità, si occupa della loro manutenzione (ripulendole dagli adesivi, restaurandole in caso di bruschi crolli, …). Questo perché – è giusto evidenziarlo una volta di più – rimuoverle sarebbe come cancellare una traccia del nostro cammino; un’impronta a cui guardare per abitare il presente con maggior consapevolezza.

    Ed è proprio il presente, un presente caratterizzato da un dialogo interculturale che va ampliandosi e da nuove esigenze paesaggistico-ambientali, a indurre il CAI a disapprovare la collocazione di nuove croci e simboli sulle nostre montagne». ( Lo scarpone 23.6.23 )

    Così viene riassunto da ’Lo Scarpone’ il dibattito che ha scatenato l’ennesima polemica sulle croci in vetta nel quale alcuni dei maggiori politici di governo hanno parlato di attacco alle radici cristiane del nostro paese. Da pastore valdese, cittadino italiano e alpinista mi vorrei limitare a due considerazioni e ad una proposta.

    Mi pare infatti che la questione sia del tutto simile a quella,più volte affrontata, dei crocifissi nelle aule scolastiche e dei tribunali o nelle stanze degli ospedali pubblici. La fede, dovrebbero saperlo i difensori delle croci e delle madonne in vetta, non si impone, bensì è un dono, così come, semplificando un po’ è un dono che Dio ci fa quello di morire in croce e risorgere per la nostra salvezza. Questo, da credente, è uno dei motivi per cui mi infastidisce personalmente il trovare in cima alle montagne una croce, un crocifisso o una statua della madonna, spesso di proporzioni spropositate.

    Imporre nello spazio pubblico, le vette sono terreno del demanio, un simbolo confessionale è in primo luogo un andare contro la predicazione di quello stesso Evangelo che si dice di volere predicare con quella croce. In secondo luogo da cittadino italiano continuo a ritenere che una confessione cristiana, per quanto largamente maggioritaria, non dovrebbe avere il potere in uno Stato laico e democratico di imporre un proprio simbolo religioso e confessionale infischiandosene dei cittadini non cattolici o diversamente cristiani a cui la croce dà fastidio o per i quali non rappresenta nulla. Compito dello Stato come sappiamo è garantire a ciascuna religione la libera espressione della propria fede, ma appunto nei propri spazi.

    Le croci sulle vette diventato così in questo caso il simbolo di un malcostume culturale del nostro paese: la cultura che dice che esistono le leggi ma se sei più ricco e più forte puoi fare un po’ come ti pare fregandotene degli altri, soprattutto se sono minoranze.

    La mia proposta per cercare di superare la polarità croce si o croce no è un tentativo di integrare canoni estetici e sostenibilità ecologica. Si tratta di riabilitare il vecchio «ometto» in pietra. Di solito realizzato con e le piccole pietre più o meno grandi sollevabili facilmente da una persona. È facile da costruire e da rimettere in piedi ogni anno dopo l’inverno, da parte di chi passa e ha voglia di dedicarci anche solo un minuto. Fatto di materiale locale a km O, non abbisogna di manutenzione, né di permessi perché è una struttura removibile. Non servono né cemento né cavi in acciaio per fissarlo e sopratutto non servono voli in elicottero per trasportare il materiale. Si risparmia così carburante e si afferma attraverso un simbolo, frutto della natura e dell’opera collettiva di manutenzione, il tentativo umano di prendersi cura del creato, lasciando meno tracce possibili del proprio passaggio pur volendo dare forma ad un qualcosa che segni il fatto che qualcuno di noi in quel luogo ci è stato.

    L’"ometto" in pietra, antico segno per indicare la giusta strada nei sentieri di montagna di mezzo mondo, ben più della violenza di una croce, simbolo parziale, imposta di forza sul suolo pubblico delle montagne in sprezzo alla costituzione, può invece ben rappresentare la fragilità del nostro ecosistema da proteggere. Questo sì un mandato non solo cristiano ed inclusivo ma sicuramente più urgente per tutto il pianeta.

    https://riforma.it/articolo/2023/06/27/croci-di-vetta
    #croix #montagne #cairn #laïcité #signes_religieux #religion #paysage #identité #espace_public #symbole

  • #Sémiologie : la #police dans l’épicentre de la #violence

    Compte tenu des preuves et des liens de ces mêmes #symboles avec les milieux extrémistes et violents, la négligence du gouvernement et de la hiérarchie s’accorde dans une résolution ; celle de l’acceptation de la violence et l’#extrémisme chez la police républicaine.

    Le pouvoir d’un symbole réside dans sa capacité à produire du sens et à communiquer ce sens. Loin d’être une entité floue, le sens réfère à quelque chose d’extérieur à soi, plus exactement un objet, qui devient existant par le truchement d’une relation interpersonnelle.

    C’est au travers d’une large panoplie de #signes, #insignes, symboles, #slogans, etc, que des policier·ères visiblement sans honte ni crainte de leur hiérarchie, affichent publiquement, leur amour de la violence, du thème de la vengeance, et parfois, du racisme, de la mort, voire des idéologies fascistes ou nazis.

    Dans le monde des images, certaines nous font sourire, d’autres nous font pleurer, provoquent le choc, la peur, l’incompréhension ou l’amour et l’espoir. La sémiologie a pour objectif de cerner le sens général qui se dégage quand on voit un logo, un insigne, et de prévoir les réactions sensorielles ou émotionnelles occasionnées.

    Les expert·es s’appuient sur le fait que les symboles ne viennent pas de nulle part, ils portent une histoire. Ces armoiries, logos, blasons, symboles, drapeaux, couleurs et formes, ont été depuis la nuit des temps, un moyen de communication, chargés d’une puissance conceptuelle mais aussi émotionnelle dont émanent valeurs éthiques et morales.

    La production et la circulation de formes symboliques constituent des phénomènes centraux dans la recherche en sciences sociales et les psychologues sociaux ont plus particulièrement étudié les processus par lesquels le sens est construit, renforcé et transformé dans la vie sociale.

    L’intérêt pour la fonction symbolique a permis l’émergence de nouveaux courants de recherche conceptuel et empirique dédiés à la compréhension de l’engagement des individus quand ils construisent du sens sur le monde dans lequel ils vivent et communiquent avec d’autres à ce sujet.

    Ces écussons, comme celui dans l’image suivante, en contact avec les citoyenne·s, se traduisent par un réflexe inconscient pour la majorité et un terrible constat pour les plus informés. D’une manière ou d’une autre, une signification se crée automatiquement, malgré la volonté de chacun·e.

    En rapport à la politique des symboles, chez le·a policier·ère tout est une représentation. Selon l’écrivain Arnaud-Dominique Houte "Au-delà de l’utilité pratique du costume, policiers et gendarmes affichent une prestance militaire qui renforce leur prestige. Mais ils montrent aussi qu’ils travaillent en toute transparence, en assumant leurs actes et en se plaçant au service du public". Le code vestimentaire du policier, son armement et sa posture font état d’une logique d’autorité et d’obéissance à la loi. Juger le port de ces écussons qui "appellent à la mort" comme inoffensifs ou insignifiants, comme l’excuse parfois la hiérarchie, révèle de la négligence politique. Si chaque interaction entre le public et la police "doit être conçue comme une expérience socialisatrice" contribuant à consolider la confiance et la légitimité de l’action policière, en quoi le port de tels symboles additionne un point positif à l’équation ?

    Devoir d’obéissance bafoué ou négligence de la hiérarchie ?

    La loi est précise. Néanmoins des policiers continuent à exhiber dans l’exercice de leurs fonctions et sur la place publique, leur affection aux "symboles repères" associés aux néo-nazis et à l’extrême droite. Au cours des dernières années, à plusieurs reprises, la police a été dans le collimateur de l’opinion publique consécutivement à la quantité importante de scandales qui ont émergés dans les médias et les réseaux sociaux. Comme pour les violences policières, de plus en plus de citoyens et de journalistes commencent à capter des images des insignes qui ornent parfois l’équipement de la police.

    Au large dossier des photos de cagoules/foulards tête-de-mort, écussons, tatouages, locutions, s’ajoutent les enquêtes de StreetPress ou Mediapart qui ont révélé, l’existence de groupes Facebook ou Whatsapp, où des policiers pour se divertir, nourrissent la violence virtuelle et propagent du racisme et du suprémacisme blanc à travers les réseaux sociaux. Le port de ces symboles pendant le temps de travail devient-il un prolongement des convictions politiques quotidiennes de certains policiers ?

    Selon la terminologie gouvernementale, ce sont des "signes faibles" d’une tendance vers "l’idéologie de la violence" qui s’intensifie dans la police et qui, coïncidence ou pas, s’aligne sur un mandat répressif, l’escalade de la violence, la logique punitive et liberticide. Une tendance politique favorisée et propagée par la Macronie ou des syndicats de police, synchrone aux logiques d’extrême droite, et qui malheureusement, modèle la doctrine des forces de l’ordre, ses intérêts et ses croyances. Enfin, elle matérialise un nouveau monde libéral, où légitimer la violence apparaît être plus qu’une nécessité mais une obligation.

    A la vue du défilé de scandales associés aux symboles d’extrême droite dans la police, il est difficile de croire que les policier·ères concerné·es puissent utiliser ces symboles par pure naïveté. Une simple recherche sur internet et il est possible de trouver facilement des informations qui attestent de l’utilisation de ces mêmes symboles par l’extrême droite, en France et notamment aux États-Unis. Frédéric Lambert, Professeur des universités et de l’Institut français de presse, également chercheur en Sémiologie et sémiotique des images d’information et de communication, nous explique très pragmatiquement que :

    « Les représentants de la loi et les professionnels qui doivent faire appliquer la loi, dont les policiers, travaillent pour l’État français. À ce titre, ils doivent porter les signes de l’institution qu’ils représentent, un uniforme réglementaire. Si certains policiers s’autorisent d’ajouter à leur tenue de service des signes qui ne sont pas autorisés, ils deviennent hors-la-loi eux-mêmes.

    Hélas cette dérive a pu s’observer en France, et l’on a vu des policiers municipaux porter le symbole du Punisher, héros de bande dessinée, puis insigne de certains groupe militarisés nazis, adopté par certains policiers aux États Unis. Deux remarques : les récits fictionnels envahissent nos réalités sociales, et il faudrait à ces policiers et à leur tutelle revenir dans la réalité de la justice sociale. La République française peut rêver mieux que de voir ses représentants porter des menaces en forme de tête de mort. Les signes au sein de la vie sociale sont bien trop importants pour que des policiers même municipaux s’en saisissent avec arrogance. »

    A chaque scandale, un rappel à la loi. Des policier·ères de différentes compagnies (police nationale, CRS ou BAC) se sont vus demander de respecter le code de déontologie et de retirer leurs écussons non-réglementaires. Néanmoins, malgré tous ces rappels et articles de presse, le Ministre de l’Intérieur et les préfets de police, n’arrivent pas à purger ces agents qui méprisent les principes de la neutralité politique.

    Le ministère de l’Intérieur Christophe Castaner en 2018, interpellé par Libération, au sujet d’un écusson ΜΟΛΩΝ ΛΑΒΕ, du grec - "viens prendre" sur l’uniforme d’un policier, clarifie.

    « Le RGEPN (règlement de la police nationale, ndlr) prohibe le port sur la tenue d’uniforme de tout élément, signe, ou insigne, en rapport avec l’appartenance à une organisation politique, syndicale, confessionnelle ou associative. On ne sait pas à quelle référence l’insigne renvoie, mais il ne devrait pas figurer sur l’uniforme du CRS. »

    Ces dérives ne devraient pas exister. Cependant, depuis 2018, nous avons recensé plus d’une vingtaine de cas où les policiers affichent explicitement des insignes, signes, drapeaux, cagoules ou écussons à têtes de mort, tee-shirts BOPE (Batalhão de Operações Policiais Especiais - Brazil), etc ; symboles de référence majoritairement chez l’extrême droite, mais aussi chez les nationalistes, intégristes, militaristes, hooligans, etc.

    La tête de mort Punisher, le Totenkopf moderne.

    Le Punisher est un héros issu des comics Marvel, ancien soldat du corps des Marines, consumé par le désir de vengeance suite à l’assassinat de sa famille dans le Central Park. Il fut créé par le scénariste Gerry Conway en 1974.

    Le crâne ou tête-de-mort, a été utilisé dans plusieurs domaines depuis la Grèce antique soit dans le milieu littéraire, où il était associé à la sagesse, ou dans le milieu médical, funèbre, etc. L’un des premiers récits enregistré du "crâne et des os croisés" remonte à l’histoire militaire allemande et à la guerre de Trente Ans, lorsque les soldats bavarois, connus sous le nom "d’Invincibles", portaient des uniformes noirs avec des Totenkopfs blancs sur leurs casques.

    La tête-de-mort sera utilisée ainsi par les forces militaires allemandes à partir du XVIIe siècle jusqu’aux Nazis, où elle sera reconnue comme un "symbole de terreur", inscrit dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

    Dans un monde belliqueux dédié à la violence et à la mort, les symboles qui visent à inspirer la peur, l’horreur et la terreur, passent de main en main, d’époque en époque, et se répandent dans les forces militaires en guerre partout dans le monde.

    Le surprenant by-pass est que les forces militaires post-WorldWar II (en ce qui touche le War-Comics comme source de moral pour le troupes), éviteront de s’inspirer directement de la Totenkopf Nazie "crâne et des os croisés" étant donnée la charge historique ; mais le feront sous la forme de la tête-de-mort symbole du Punisher. Un malheureux choix, car elle aussi s’inspire de la Totenkopf Nazie, comme l’a révélé le magazine Forbes dans l’article :The Creator Of ‘The Punisher’ Wants To Reclaim The Iconic Skull From Police And Fringe Admirers.

    Parallèlement, la tête de mort nazie, continuera à être utilisé par des groupuscules extrémistes de droite et néo-nazis aux États-Unis, comme l’a démontré l’organisation ADL (Anti-Defamation League, créée 1913) dans une de ses enquêtes Bigots on Bikes-2011.

    Ce processus de récupération des symboles des personnages DC Comics et Marvel par des forces militaires pendant les guerres d’Irak et d’Afghanistan, appelés "Morale Patches non-réglementaires", fascine et donne encore aujourd’hui lieu à des thèses et des mémoires universitaires.

    Dans une étude pour la Loyola University of Chicago, Comics and Conflict : War and Patriotically Themed Comics in American Cultural History From World War II Through the Iraq War ; Cord A. Scott, cerne le moment ou la tête de mort Punisher commence à décorer les uniformes militaires pendant la guerre en Irak.

    (en 2003, NDLR), une unité de Navy SEAL en Irak a conçu des patchs avec l’emblème du crâne au centre, avec le slogan “God will judge our enemies we’ll arrange the meeting – Dieu jugera nos ennemis, nous organiserons la réunion.” Cela était cohérent avec le rôle original du personnage : comme une arme pour punir les coupables de leurs crimes contre la société, une mission qui reste la même qu’ils soient mafieux ou fedayin.

    Au fil de l’histoire, l’utilisation de la tête-de-mort Punisher ne se restreint pas aux forces militaires mais, au contraire, elle va se propager d’abord chez l’extrême droite puis dans la police américaine.

    Le phénomène s’extrapole en Europe vers 2010 et les premières photos de policier·ères français·es portant la tête de mort, datent de 2014, à Nantes. Cependant, des dizaines de policier·ères furent photographié depuis, affichant l’écusson, des foulards ou t-shirts avec la tête-de-mort Punisher.

    Récemment, dans une interview pour le Huffingtonpost, Gerry Conway l’auteur du comic Punisher, regrette le fait que cet insigne soit utilisé par les forces de police en France. Il explique pourquoi :

    “C’est assez dérangeant pour moi de voir les autorités porter l’emblème de ‘Punisher’ car il représente l’échec du système judiciaire. Ce symbole, c’est celui de l’effondrement de l’autorité morale et sociale. Il montre que certaines personnes ne peuvent pas compter sur des institutions telles que la police ou l’armée pour agir de manière juste et compétente”.

    Il est important de reconnaitre que la symbolique derrière ces insignes est très méconnue d’une grande partie de la population. Dans une situation où la police intervient, le calme, le respect et la neutralité religieuse, politique, de genre, sont des valeurs exigées pour éviter l’escalade de la violence. Lorsqu’un·e citoyen·ne face à la police aperçoit une tête-de-mort sur la tenue d’uniforme du policier et la locution « Le pardon est l’affaire de Dieu - notre rôle est d’organiser la rencontre » , que peut-ielle interpréter ? Une menace, un appel à la mort ?

    Le port de cet écusson bafoue le principe constitutionnel de neutralité auquel sont astreints tous les agents publics, ainsi que le code de la sécurité intérieure, lequel précise à son article R515-3 : « Les agents de police municipale s’acquittent de leurs missions dans le respect de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, de la Constitution, des conventions internationales et des lois. ». De plus,L’affirmation « nous organisons la rencontre » est extrêmement inquiétante.

    Notre histoire, nos symboles, le ressort du repli identitaire.

    Le rapprochement entre la tête-de-mort Punisher et l’ancienne locution du commandant Arnaud-Amalric en 1209, " Tuez-les. Le Seigneur connaît ceux qui sont les siens", reprise et modifiée en "Dieu jugera nos ennemis, nous organisons la rencontre" n’est pas une coïncidence. Ces deux cultures qui semblent complètement éloignées, s’unissent dans un univers commun, celui du suprémacisme blanc, du nationalisme, du pan-européanisme et de la guerre des religions.

    Retrouvé, le fil perdu, l’histoire de ce "Morale Patche" Punisher avec sa locution qui fait référence aux croisades, se construit d’abord par la croissante islamophobie après les attentats de 2001 en Amérique. Puis il se matérialise pendant les incursions militaires en Irak et en Afghanistan. Dans l’image suivante, issue du magazine 1001mags-2009-Afganistan 2005, une panoplie d’écussons racistes, suprémacistes, font revivre à nouveau les croisades au Moyen Orient.

    L’affection identitaire aux Templiers et l’éloge des croisades catholiques au cœur de l’extrême droite sont bien connus. L’aspect inquiétant et qui semble de plus en plus une preuve que l’extrême droite s’investit dans les rangs policiers se dessine lorsque que nous corroborons que les deux idolâtrent les mêmes symboles.

    La dernière tragédie qui a frappé les agents de la paix doit sans l’ombre d’un doute interroger le Ministre de l’Intérieur sur l’utilisation de ce type de écussons. Un templier sur le bras d’un policier et un homme qui les attaque et leur crie "Allah Akbar", ne sont pas une pure coïncidence. La hiérarchie de police est responsable pour ce genre de dérives.

    A Paris, un agent de la BAC se balade comme un gangster à côté des manifestants, avec son holster super personnalisé et son tatouage représentant le bouclier du Captain America. Ce dernier renvoie d’abord à l’identité chrétienne puis au nationalisme. Historiquement, les guerriers Templiers ont anéanti la menace musulmane en Europe et au Moyen-Orient et ont permis au christianisme de se renouveler. Mais, ce policier ignore-t-il que les croisades ont fauché quelques 3.000.000 de vies en près de 200 ans ? Les croisades sont-elles vraiment un événement à glorifier et faire valoir dans la police ? Sommes-nous là devant un policier islamophobe ?

    A Marseille à l’été 2019, un autre policier de la BAC, qui au-delà de porter ses grenades (CS et GMD) dans les poches arrières de son pantalon, de manière non-réglementaire, exhibe ses tatouages. Le tatouage sur son bras droit est un des symboles les plus connus du christianisme, le Chrisme ("le Christ") avec l’Α-Alpha et l’Ω-Omega (le Christ est le début et la fin).

    Lorsqu’un.e citoyen.ne face à la police aperçoit le holster avec un guerrier templier, ou des tatouages chrétiens, cela peut être choquant et déclencher la peur. Encore pire, pour les communautés musulmanes en France, les réfugié·es, les sans-papiers, les gens du voyage, souvent victimes de contrôles au faciès par la police.

    Pour conclure ce sujet, qu’il s’agisse des Templiers ou du Punisher, tous deux exacerbent la violence, la vengeance, la suprématie blanche, des valeurs religieuses et l’éthique occidentale. Un code de conduite qui a été dans l’histoire imposé au monde à travers la violence, la mort, la colonisation et évidemment l’assimilation. En fin de compte, la grande question reste : quel est l’objectif de ces forces de l’ordre qui portent ces symboles dans la police républicaine ?

    Spartiates, les gardiens de la paix se trompent

    Ces agents de la police aveuglé·es par le repli identitaire, deviennent des Templiers mais aussi des Spartiates. Le "Force et Honneur" répondant à l’inspiration romaine, le “si vis pacem para bellum”, le ΜΟΛΩΝ ΛΑΒΕ et d’autres slogans repris depuis longtemps par l’extrême droite, débordent au sein de la police. D’autres agents arborent aussi la fleur de lys, symbole de la monarchie française et de la chrétienté.

    Pendant l’année de 2018, plusieurs symboles associés à l’Antiquité seront identifiés sur la tenue d’uniforme de policier·ères. En mai, sur une photo du journaliste Taha Bouhafs, on voit un CRS qui décore son uniforme avec l’insigne, ΜΟΛΩΝ ΛΑΒΕ, du grec - "viens prendre", référence à la bataille des Thermopyles. Un insigne, comme le "Lambda", très en vogue chez les groupuscules d’extrême droite comme la "Génération Identitaire".

    Dans le cas des écussons décorés avec le casque spartiate et qui définissent les unités d’intervention, ils sont pour la plupart réglementés et autorisées par les services de police. L’amalgame est plus insidieux, puisque le casque spartiate est utilisé en Grèce par les forces militaires, mais aussi par la police depuis plusieurs siècles. Le problème que pose l’utilisation de ce symbole nationaliste est que ces signes et insignes sont devenues depuis une cinquantaine d’années des slogans du lobby pro-arme américain, le symbole de milices, mais est aussi très répandu dans l’extrême droite haineuse.

    Le portrait plus angoissant et pervers de cet amour aux symboles est la violence que va avec. La hiérarchie se trompe et les gardiens de la paix aussi, quand ils acceptent de porter ce genre de symboles sans les questionner.

    La création de l’uniforme et des insignes, avaient comme objectif primaire le renforcement de l’image sociale et psychologique des anciens Sergents ou la Maréchaussée, et à partir du XIXe siècle des policiers, dans l’office de la répression et obéissance à la loi. Porter un écusson du roi était un symbole d’autorité, de la même façon que porter la Totenkopf dans le nazisme aspirait à la terreur.

    L’insigne officiel d’une des compagnies présentes le jour où les lycéen·nes de Mantes la Jolie ont été mis à genoux, portait l’écusson avec le casque spartiate. Effectivement, on parle de violence et de punition "in situ ", valeurs très éloignées de l’idée de gardien de la paix.

    Sur Checknews de Libération, au sujet du casque spartiate : “Rien d’étonnant à cela, puisque selon la préfecture des Yvelines, il s’agit « depuis très longtemps » de l’insigne officiel de la CSI (compagnie de sécurisation et d’intervention) du département, qui est intervenue hier. « C’est une compagnie de maintien de l’ordre, ils travaillent parfois avec des casques. Ils ont un casque sur leur uniforme, quel est le problème ? », dit la préfecture.”

    Un autre article du Figaro, Une petite ville bretonne s’inquiète d’une possible réunion néonazie, qui touche le sujet des franges radicales de l’extrême droite, identifie le même casque spartiate comme symbole de la “division nationaliste“.

    En Amérique, le mouvement suprémaciste blanc Identity Evropa, n’échappe pas au scan de PHAROS. Lors des manifestations de Berkeley en avril 2017, la plate-forme colaborative PHAROS (espace où les érudits et le public en général, peuvent s’informer sur les appropriations de l’antiquité gréco-romaine par des groupes haineux) explique que ces symboles sont utilisés par “les partisans de la théorie du « génocide blanc », soutenant des opinions anti-gay, anti-immigrés, antisémites et anti-féministes”., sont les mêmes symboles ou le même drapeau raciste “confédéré” affiché par des agents de police en France.

    Si dans le passé ces écussons spartiates avaient un sens, aujourd’hui leur utilisation parait complètement réactionnaire, et même dangereuse. Permettre que ce genre de concepts violents soit associé au travail des "gardiens de la paix" reflète un énorme manque de respect pour la profession, mais aussi pour la population française.

    Compte tenu des preuves et des liens de ces mêmes symboles avec les milieux extrémistes et violents, la négligence du gouvernement et de la hiérarchie s’accorde dans une résolution ; celle de l’acceptation de la violence et de l’extrémisme au sein de la police républicaine.

    Article sur : https://www.lamuledupape.com/2020/12/09/semiologie-la-police-dans-lepicentre-de-la-violence

    https://blogs.mediapart.fr/ricardo-parreira/blog/091220/semiologie-la-police-dans-l-epicentre-de-la-violence

    #vengeance #mort #tête_de_morts #racisme #fascisme #nazisme #écussons #signification #politique_des_symboles #légitimité #confiance #loi #code_vestimentaire #symboles_repères #néo-nazis #extrême_droite #suprémacisme_blanc #signes_faibles #idéologie #forces_de_l'ordre #France #dérive #Punisher #CRS #BAC #police_nationale #déontologie #neutralité_politique #uniforme #ΜΟΛΩΝ_ΛΑΒΕ #RGEPN #dérives #Batalhão_de_Operações_Policiais_Especiais (#BOPE) #Totenkopf #Marvel #Gerry_Conway #crâne #peur #horreur #terreur #Anti-Defamation_League (#ADL) #Morale_Patches_non-réglementaires #escalade_de_la_violence #Templiers #croisades #Captain_America #tatouages #Chrisme #Α-Alpha #Ω-Omega #contrôles_au_faciès #Spartiates #Force_et_Honneur #slogans #Lambda #génération_identitaire #nationalisme

    ping @karine4

    déjà signalé en 2020 par @marielle :
    https://seenthis.net/messages/890630

  • Projet de #loi sur les #principes_républicains : le niveau des eaux continue de monter

    Il se passe quelque chose d’assez étrange en ce moment : si de nombreux·ses collègues et de nombreuses institutions se sont résolument élevé·es contre les attaques en « #islamo-gauchisme » et autres « #militantismes » lancées de toutes parts dans le sillage de #Frédérique_Vidal, les dispositions concernant les #universités qui ont été introduites dans le projet de loi confortant le respect des principes de la République ne semblent, en revanche, pas émouvoir grand monde.

    Pourtant, nous avons désormais dépassé le seul stade des paroles odieuses sur les plateaux de télévision : le parlement travaille en ce moment à les transformer en #obligations et #interdictions concrètes.

    Peut-être cet intérêt tout relatif de la communauté universitaire s’explique-t-il par le fait que ce sont les étudiant·es qui se trouvent le plus frontalement visé·es. Peut-être est-ce aussi l’effet d’une grande fatigue : le caractère ininterrompu des #attaques contre l’ESR fait qu’il est de moins en moins pertinent de parler de « vagues » réactionnaires, alors qu’il s’agit, en réalité, d’une implacable et continue montée des eaux aux émanations pestilentielles.

    Double discours de la #CPU

    Rien, pas une réaction de la #conférence_des_présidents_d’université (CPU), par exemple, à la suite des deux nouveaux articles introduits le 18 mars 2021 dans le projet de loi confortant le respect des principes de la République, alors que c’est le versant étudiant des #franchises_universitaires qui se trouve remis en question par le parlement, comme nous l’avons déjà expliqué.

    Pire même, le président de la CPU, #Manuel_Tunon_de_Lara a fait le choix de mettre encore un peu d’huile sur le feu : le 16 mars dernier, il a écrit à tou·tes les membres de la commission des lois et membres de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat – dans une lettre qu’Academia s’est procurée, mais que la CPU s’est bien gardée de rendre publique – pour alimenter la grande peur panique en cours :

    « La vraie #menace [écrit Manuel Tunon de Lara] réside dans le risque d’#intrusion des #religions et d’#idéologies diverses dans la #science, le contenu des #enseignements ou des champs de #recherche, au mépris de la #liberté de chaque enseignant d’exprimer sa pensée et de la #liberté des étudiantes et étudiants inscrits d’assister aux enseignements dispensés, et en violation des franchises universitaires ».

    Il apparaît que c’est un véritable double discours que tient la CPU, quand on sait que deux jours plus tard, elle twittait publiquement toute autre chose de sa rencontre avec le président du Sénat, #Gérard_Larcher :

    https://twitter.com/CPUniversite/status/1372593687000125440

    https://twitter.com/mtunondelara/status/1374734620533608452

    Très introduit, le président Tunon de Lara n’hésite jamais à utiliser ses rencontres parlementaires pour sa communication personnelle1. Au vu des éléments dont nous disposons et du ciblage dont les étudiant·es font l’objet, tant d’un point de vue social que politique, on peu s’intérroger sur ce que prépare réellement la CPU à leur endroit.

    Que le nouvel #article_24 sexies du projet de loi confortant le respect des principes de la République subordonne la mise à disposition de locaux aux étudiant·es à la signature d’un « #contrat_d’engagement_républicain » – dont, pourtant, la Commission nationale consultative des droits de l’homme vient solennellement de demander l’abandon – cela ne pose aucun problème à la CPU. Faire des communiqués grandiloquents contre la ministre, elle sait faire. Défendre concrètement les libertés étudiantes – l’un des grands acquis de la #loi_Faure de 1968 – en revanche, elle s’en garde bien. Peut-être même est-elle directement à l’origine de l’autre article du projet de loi qui concerne les étudiant·es, l’#article_24_septies qui, lui, élargit de manière considérable les possibilités, pour les présidences d’établissement, de limiter la #liberté_de_réunion et la #liberté_d’expression des étudiant·es chaque fois qu’elles estiment être en présence d’ « actions de #propagande » et de « #troubles » au « bon fonctionnement du #service_public », comme Academia l’a déjà expliqué.

    Nouvelle vague d’#amendements au Sénat

    Il est désormais presque certain que ces deux articles seront adoptés lors de l’examen en hémicycle du projet de loi par le Sénat, qui commence demain, mardi 30 mars 2021, à 14h30 au Sénat et durera jusqu’au 8 avril.

    Pour cet examen en hémicycle, d’autres amendements ont en outre été déposés ces tout derniers jours. Ces amendements ont une chance moindre d’être adoptés, mais il nous paraît important de les signaler pour rappeler à quel point, au Parlement, les universités sont désormais visées de manière quasi ininterrompue.

    1° Bien sûr, comme plusieurs fois déjà ces trois derniers mois, des élus Républicains sont remontés au front pour faire interdire le port du #voile dans les établissements d’enseignement supérieur. C’est le cas de l’amendement n° 379 du sénateur #Henri_Leroy ou de l’amendement n° 35 du sénateur #Bascher – qui entend d’ailleurs interdire tous

    signes, tenues ou actes qui constitueraient des actes de pression, de provocation, de #prosélytisme ou de propagande, perturberaient le déroulement des activités d’enseignement de recherche ou troubleraient le fonctionnement normal du service public ».

    On signalera tout particulièrement l’amendement n° 487 du sénateur des Bouches-du-Rhône #Stéphane_Ravier, qui recourt allègrement au vocabulaire de l’#extrême_droite pour parler des « #racistes_anti-blancs de l’UNEF«  :

    À l’Université, des professeurs sont empêchés de citer des auteurs ou d’aborder certains thèmes sous la pression de groupes d’élèves. Le rôle des syndicats d’étudiants, les racistes anti-blancs de l’UNEF en tête, qui organisent ou participent à des évènements de ségrégation et de division, n’y est pas pour rien. Il convient donc de rétablir l’enseignement public dans sa vocation de #neutralité, de #laïcité et d’#universalité en interdisant les avancées communautaires, via le port de tenues ou de #signes_religieux ostensibles, au premier rang desquels le #voile_islamique est le plus conquérant.

    2° À côté de ces amendements sur les signes religieux, on trouve plusieurs offensives directement dirigées contre les associations étudiantes que le code de l’éducation désignent comme représentatives et qui, à ce titre, siègent au CNESER. Par un amendement n° 81, vingt-cinq sénateurs et sénatrices de droite se sont en particulier allié·s pour proposer que l’on inscrive dans la loi que ces associations « sont soumises au respect strict de l’ensemble des #valeurs de la République et de la laïcité ». Le retour, donc, des fameuses « valeurs de la République« , dans lesquelles on pourra tout mettre à l’avenir et qui avaient tant agité les #facs en novembre dernier lorsqu’elles avaient surgi dans la loi de programmation de la recherche…

    Le sénateur #Max_Brisson, par ailleurs inspecteur général de l’éducation nationale et plutôt mesuré jusqu’ici dès qu’il s’agissait d’ESR, fait mieux encore : dans un amendement n° 235, il propose rien moins que :

    « Ne peuvent participer aux élections d’associations représentatives d’étudiants les listes dont un ou plusieurs candidats ont tenu dans des lieux publics, par quelque moyen que ce soit, y compris écrit, des propos contraires aux principes de la #souveraineté_nationale, de la #démocratie ou de la laïcité afin de soutenir les revendications d’une section du peuple fondées sur l’#origine_ethnique ou l’#appartenance_religieuse. »

    3° Quant aux sénateurs et sénatrices socialistes, ils et elles ne veulent visiblement pas être en reste, proposant de subordonner le droit à la mise à disposition de locaux dont disposent les étudiant·es au titre des franchises universitaires depuis 1968 à la signature non d’un « #contrat_d’engagement_républicain » comme le prévoit le nouveau #article_24_sexies, mais, grande différence, à une « #charte_d’engagements_réciproques » par laquelle ces étudiant·es s’engageraient à « promouvoir et à faire respecter toutes les valeurs de la République » (amendement n° 109). « Contrat d’engagement républicain » ou « charte d’engagements réciproques », il existe sans doute des différences, mais le problème de principe demeure : voilà donc que l’exercice même d’une liberté – la liberté de réunion des étudiant·es qui est particulièrement protégée sur les campus grâce au versant étudiant des franchises universitaires – se trouvera subordonné à la signature d’un contrat imposant des obligations dont le contenu est, n’en doutons pas, appelé à augmenter tendanciellement.

    C’est bien le niveau des eaux pestilentielles qui monte.

    Encore et encore.

    https://academia.hypotheses.org/32007

  • Sémiologie : La police dans l’épicentre de la violence
    https://www.lamuledupape.com/2020/12/09/semiologie-la-police-dans-lepicentre-de-la-violence

    « Le pouvoir d’un symbole réside dans sa capacité à produire du sens et à communiquer ce sens. Loin d’être une entité floue, le sens réfère à quelque chose d’extérieur à soi, plus exactement un objet, qui devient existant par le truchement d’une relation interpersonnelle. »

    C’est au travers d’une large panoplie de signes, insignes, symboles, slogans, etc, que des policier·ères visiblement sans honte ni crainte de leur hiérarchie, affichent publiquement, leur amour de la violence, du thème de la vengeance, et parfois, du racisme, de la mort, voire des idéologies fascistes ou nazis.

    ENQUÊTE sur des symboles violents et racistes chez la #police, et leurs racines historiques.

  • Décidément (mais est-ce vraiment une surprise ?) LREM est plein de gens charmants.

    Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants - Page 4 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120520/laetitia-avia-la-deputee-lrem-qui-horrifie-ses-assistants?page_article=4

    Alors que Laetitia Avia présente mercredi 13 mai en dernière lecture à l’Assemblée nationale sa proposition de loi de lutte contre la haine sur Internet, cinq ex-assistants parlementaires de la députée LREM dénoncent, preuves à l’appui, des humiliations à répétition au travail, ainsi que des propos à connotation sexiste, homophobe et raciste. L’élue « conteste ces allégations mensongères ».

    Laetitia Avia doit concrétiser mercredi à l’Assemblée un combat mené de longue date : le vote final de sa loi contre la haine en ligne. Avocate de formation et militante En marche de la première heure, elle a rapidement gravi les échelons, jusqu’à devenir députée de Paris en 2017, puis porte-parole du mouvement. Lors de son discours général, le premier ministre a même rendu un hommage appuyé à cette élue qui incarne le combat contre toutes les discriminations. Mais d’anciens assistants parlementaires de la députée livrent une version bien plus nuancée. Avec de nombreux documents à l’appui, ils ont accepté de parler, de raconter les coulisses et les méthodes de la porte-parole d’En marche. William, Sophie, Charlotte, Nicolas et Benoît (voir notre Boîte noire), la trentaine pour la plupart, reprochent à Laetitia Avia des humiliations au quotidien. Ils révèlent aussi d’importantes contradictions entre le discours public de l’élue et ses pratiques au travail.

    Aucun de ces assistants parlementaires n’a entrepris de démarche judiciaire. Au départ, d’ailleurs, Sophie ne voulait pas témoigner des pratiques de son ancienne cheffe, pour qui elle a travaillé plus d’un an en 2018. « J’ai tenté de passer à autre chose et il m’a fallu du temps pour me reconstruire, explique-t-elle. Mais de voir qu’elle va faire voter sa loi sur la cyberhaine, qu’elle se positionne sur tous les sujets anti-discrimination, j’ai dû mal à le supporter. » D’après elle, il y aurait « un fossé entre les valeurs qu’elle défend publiquement et ce [qu’elle a] constaté en travaillant à ses côtés ». Les cinq ex-collaborateurs rapportent tous avoir été témoins de propos à connotation sexiste, raciste et homophobe de la part de la députée. Leurs différentes alertes en interne étant restées lettre morte, ils se sont résolus à parler à Mediapart.

    Contactée, la députée nie d’emblée. « Il y a un élément sur lequel vraiment je suis sans appel, c’est le racisme, l’homophobie et le sexisme. Je ne les tolère pas. Je ne les tolère nulle part, y compris dans les cadres privés, y compris pour ce qui est considéré comme étant des blagues, qui ne participent en réalité qu’au racisme ordinaire » (voir notre Boîte noire). De nombreux documents obtenus par Mediapart montrent pourtant l’inverse.

    Selon ses anciens assistants, un ex-salarié d’origine asiatique, qui n’a pas souhaité livrer de commentaires, en faisait régulièrement les frais. « C’était son bouc émissaire, elle l’appelait parfois “le Chinois” ou reprenait des clichés racistes pour parler de lui », se souvient Sophie. Ainsi, en avril 2018, elle cherche à savoir qui a encaissé un chèque et l’accuse sur la messagerie cryptée Telegram, en confiant à un autre collaborateur : « Ça sent le Chinois. »

    Dans un autre message envoyé dans la boucle de toute l’équipe, elle écrit : « Tu es un faux Chinois, tu ne maîtrises pas Mac », par référence au cliché raciste qui veut que les personnes asiatiques soient plus compétentes en informatique.

    Juste avant de partir en vacances, le 12 août 2017, elle envoie une note vocale à toute l’équipe dans laquelle elle reproche notamment à ce salarié de ne pas avoir créé son site internet ni nettoyé son image. Laetitia Avia met en effet beaucoup d’énergie à faire oublier un article du Canard enchaîné révélant qu’elle avait mordu un chauffeur de taxi. Dans ce document sonore que Mediapart a pu écouter, elle demande très sérieusement : « Alexandre* étant vraiment, malgré ses origines, pas le meilleur sur les sujets informatiques, je vais transférer ces sujets-là à Nathalie*. Donc Nathalie*, maintenant, c’est vraiment une de tes priorités de ta rentrée, c’est ma e-réputation. […] Le site internet, je veux qu’on avance. Et Wikipédia. Wikipédia, il y a plusieurs choses à faire. Il faut prendre le contrôle sur cette page. Il ne suffit pas juste de supprimer le paragraphe sur Le Canard enchaîné, il faut le réécrire de toute façon et le sourcer quand on le réécrit. »

    En public, la députée mène aussi un travail en faveur des droits LGBT et rencontre régulièrement de nombreuses associations pour évoquer ce sujet. « Très honorée de porter haut et fort notre combat contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie sur Internet : en mai, je déposerai une proposition de loi contre la cyberhaine », rappelait-elle sur Twitter. En privé, ce serait une autre histoire. « Régulièrement, elle se permet des sorties très déplacées sur l’orientation sexuelle d’un collègue homosexuel. »

    Parfois, la députée se lâche même à l’écrit, comme en avril 2018, juste après avoir voté un amendement en faveur des réfugiés LGBT. « On a voté l’amendement des PD », se félicite-t-elle, sans le moindre smiley pour nuancer son propos.

    Autre exemple resté dans la mémoire des assistants : le 6 juin 2018, devant son équipe, elle liste un à un, en commentant, les membres du gouvernement de l’époque. Et critique la communication d’une ex-ministre d’Édouard Philippe, d’après des documents que nous avons pu consulter : « C’est ma copine [mais] elle communique très mal sur ce qu’elle fait. C’est ce qu’il se passe quand tu mets un gay à la com’. »

    Aussi très active dans la lutte contre le sexisme – elle a notamment corédigé un rapport sur le harcèlement de rue –, Laetitia Avia publie de nombreuses interviews ou tweets sur le sujet. « Dans le monde politique aussi il faut combattre le sexisme du quotidien, les remarques déplacées ou le paternalisme », dit-elle en octobre 2018. Et d’ajouter : « Je suis fière d’être parmi ces dix femmes qui montent au front contre le sexisme… » Pourtant, devant son équipe, les propos sexistes fuseraient, selon ses ex-collaborateurs. « Elle insulte souvent les députées qu’elle n’aime pas de “pute”. Elle se moque aussi beaucoup de leur physique », révèle Nicolas, qui a gardé plusieurs messages pour le prouver. En janvier par exemple, elle envoie une photo de sa collègue et députée Aurore Berger pour la comparer au Pingouin dans Batman, le défi.

    En février, elle envoie une photo de la même députée pour commenter sa tenue.

    « Parfois, elle se moque du physique de certaines militantes de sa circonscription, mais aussi de membres de l’équipe quand ils ne sont pas là. L’un est trop gros, l’autre s’habille mal, se souvient Benoît. Avia, c’est une gamine de 4e B au collège qui n’a pas grandi et pour qui la vie est une cour de récré. Mais ça peut faire très mal quand c’est vous qui êtes ciblé. Et ce n’est pas digne, ni d’une supérieure hiérarchique, ni d’une représentante de la nation. »

    Trois anciens salariés évoquent aussi la fois où un conseiller de Paris et militant LREM a envoyé une photo de son sexe par erreur dans une boucle Telegram de députés. « Elle a fait une capture d’écran très rapidement et depuis montre cette photo à qui veut la voir, ainsi qu’à des députés. Même après l’affaire Griveaux, quand il apparaissait évident que cela participait à une forme de harcèlement, elle continuait d’exhiber cette photo pour se moquer de lui », raconte Sophie. Un témoignage corroboré par trois autres assistants parlementaires.

    « Parfois, on se demandait pourquoi elle avait voulu représenter LREM et faire de la politique », témoigne Benoît, qui estime que la députée « méprise ses électeurs ». Laetitia Avia délèguerait en effet la majorité de ces rendez-vous en circonscription. « Les rares fois où elle vient à sa permanence, elle fait tout pour ne pas répondre à ses administrés. »

    Les cinq anciens assistants parlementaires dénoncent également les méthodes de travail de la députée. « Avia, c’est un système qui vous broie », analyse aujourd’hui William, qui a travaillé avec la députée pendant plus d’un an. Selon lui, le turn-over de son cabinet donne déjà un indice : en à peine trois ans, six personnes ont déjà quitté son équipe et une autre s’apprête à le faire. Au sein de son bureau, Laetitia Avia s’entoure de trois collaborateurs, l’un qui gère sa circonscription du XIIe arrondissement de Paris, le deuxième qui s’occupe de sa communication et le dernier qui travaille les sujets législatifs.

    En 2017, comme les années suivantes, les reproches sont les mêmes : des conditions de travail intenables et une surveillance permanente de leur activité. Charlotte se souvient : « Travailler pour elle, c’était être sollicitée de 7 heures à 1 heure du matin. Même le week-end. » Tous disent avoir été « noyés » par le travail. « Si on lui disait que c’était trop ou qu’on n’avait pas dormi de la nuit, elle se fichait de notre état », dit Sophie.

    Progressivement, l’équipe accuse le coup et alerte quand elle le peut les nouveaux stagiaires qu’ils ont intérêt à « se blinder ». « Au début, j’essayais de me protéger mais, comme d’autres, j’ai été vite démunie. Il y avait un paradoxe insupportable : elle était capable de piquer de grosses colères ou de nous infantiliser en permanence, mais pouvait devenir tout à fait adorable ou s’excuser quand elle allait trop loin. Psychologiquement, c’est très dur à gérer et ça maintenait une emprise », explique William. « Je pensais constamment à vouloir démissionner sans y parvenir », ajoute Sophie.

    Parmi tous les assistants parlementaires que nous avons contactés, cinq ont donc accepté de raconter ce qu’ils avaient vécu. Les autres n’ont pas voulu répondre, à part une d’entre elles qui nous a expliqué : « Globalement, les députés sont exigeants. Pour ma part, j’ai travaillé avec elle pendant la campagne, avant qu’elle soit députée. Elle m’a donné ma chance et ça se passait globalement bien. Puis j’ai travaillé deux mois pour elle il y a deux ans lors d’un turn-over dans son équipe. Ça s’est bien passé. Elle ne m’a pas traumatisée. »

    Pour communiquer avec son équipe, Laetitia Avia passe principalement par un groupe sur l’application Telegram. C’est là qu’elle sollicite untel pour publier un tweet, un autre pour avoir une fiche de synthèse ou un compte rendu d’audition. « Elle avait l’habitude de critiquer notre travail ou de nous réprimander devant nos collègues, c’était très humiliant et cela maintenait une concurrence malsaine entre nous », relate Benoît. Dans un échange avec ses collaborateurs, elle-même reconnaît : « Je ne peux pas passer mon temps à vous taper dessus, à vous gueuler dessus. Ça m’épuise. »

    Le 31 janvier, elle va jusqu’à créer une conversation baptisée “Biiiiitch Talking” illustrée par une image d’un tableau à craie sur lequel est écrit « GOOD BYE ! » pour se moquer d’un de ses salariés dont elle venait se séparer. Elle y poste notamment un gif la représentant lui donner un violent coup de pied aux fesses.

    Le 26 février, et une fois la rupture conventionnelle signée, elle précise que ce salarié est maintenant son « ennemi » et se vante : « Bon, je viens de faire pleurer Alexandre*. Mais il m’a saoulée. Il a signé. » Le tout sans prendre en compte le fait qu’un collaborateur fasse preuve de compassion à l’égard d’Alexandre. « Moi, j’avais honte de participer à ces méchancetés mais je m’y sentais obligé pour avoir la paix », regrette William.

    « Je suis une députée exigeante envers mes collaborateurs, car ils sont bien payés mais je suis hyper souple sur les horaires. Je suis très peu présente au bureau, donc oui nous échangeons beaucoup par Telegram », concède seulement la députée qui dément avoir déjà humilié son équipe ou usé de « méthodes brutales » : « Dès qu’il me reste de l’argent sur mon enveloppe, je leur verse des primes. Je valorise leur travail. »

    Cependant, Laetitia Avia n’hésiterait pas non plus à exiger de son équipe qu’elle remplisse des tâches sans lien manifeste avec le travail parlementaire. « Elle nous demandait de gérer ses rendez-vous personnels comme de prendre rendez-vous chez le notaire ou de réserver une place pour son mari à Roland-Garros », raconte Nicolas. « Elle avait aussi prévenu l’équipe qu’elle ne supportait pas la chaleur et m’avait demandé d’avoir une bouteille d’eau et un brumisateur toujours sur moi pour elle lorsqu’il faisait chaud. En juin 2018 par exemple, j’ai dû brumiser ses jambes à plusieurs reprises », se souvient Sophie.

    D’après des échanges écrits consultés par Mediapart, la députée, qui donne parfois des cours à Sciences-Po, charge même l’un de ses collaborateurs de corriger ses copies de droit des sociétés. « J’ai accepté car à l’époque je voulais faire bonne figure et elle me l’avait demandé gentiment », se remémore William. « Mais j’ai rapidement déchanté car ce jour-là, je voulais l’accompagner au Congrès des maires. Elle savait que j’y tenais, mais elle a conditionné ma venue au fait que je termine ses corrections. Je les ai terminées trop tard et je n’ai donc pas pu y aller. »

    C’est aussi William qui s’occupe d’harmoniser les notes globales de ses étudiants « à la louche ». « Mets 1,5 en plus », demande la députée : « Avec 12,5 de moyenne on me laissera tranquille. » Manque de chance pour elle, un étudiant de la prestigieuse école se plaint quelques mois plus tard de sa note et cherche à « avoir des informations sur (sa) copie, notamment sur les points faibles ». « On lui dit la vérité ? », s’amuse Laetitia Avia incapable de justifier la note de l’étudiant.

    Auprès de Mediapart, Laetitia Avia insiste sur l’attention qu’elle porterait à ses collaborateurs : « Je leur offre des cadeaux, des soins, plein de trucs sur mes deniers personnels. Je les ai emmenés en week-end dans ma maison de campagne... » À propos de ce week-end justement, l’équipe ne semble pas en avoir le même souvenir qu’elle. En avril 2018, la députée décide d’organiser un team building pour renforcer les liens de l’équipe et améliorer l’efficacité de chacun.

    Le séjour a lieu dans sa maison de campagne dans le Morvan. Une fois sur place, les collaborateurs découvrent qu’ils vont devoir dormir dans des chambres avec une intimité tout à fait relative. « C’était encore en travaux, seul un rideau faisait office de porte. Avec des amis, pas de problème, mais avec sa boss... », raconte Sophie. Et rien ne se passe comme prévu. Un soir, l’équipe joue à un jeu de société, mais Laetitia Avia perd une partie. « Elle ne l’a pas supporté et a engueulé l’une de mes collègues en l’accusant d’avoir perdu à cause d’elle. Puis elle a fait le lien avec le boulot en lui disant qu’elle manquait de rigueur, au travail comme pour les jeux de société. »

    À l’issue de ce séjour, elle envoie un bilan à son équipe. « Il s’agissait d’un plan de carrière hypothétique avec des vrais objectifs et des choses plus fantaisistes », explique William. « Écrire une PPL, mener une réflexion Grand Paris, écouter de la musique actuelle et des séries », retient-elle dans la rubrique « Actions ». « Devenir ministre de la justice, entrer au gouvernement, publier une tribune dans Le Monde, que plus personne ne cite le nom de Sandrine Mazetier [l’ancienne députée de sa circonscription et sur la même liste que Laetitia Avia pour les municipales à Paris – ndlr] – jamais – que je devienne la référence », résume-t-elle dans la rubrique « Objectifs ».

    Après ce séjour, les salariés envoient tous un message de remerciement à la députée. Ils racontent d’ailleurs volontiers qu’à d’autres moments aussi, par peur de perdre leur emploi ou parce qu’ils ne voulaient pas fâcher leur employeur, ils ont pu envoyer des messages sympathiques souvent agrémentés de smileys.

    Il n’empêche : c’est après ce passage dans le Morvan que certains ex-salariés disent avoir pris conscience des conséquences psychologiques « dramatiques » selon leur récit, du comportement de la députée. Deux ont d’ailleurs été l’objet d’un arrêt maladie. « On a commencé à se protéger mutuellement, et prendre progressivement conscience de l’emprise qu’elle avait sur nous. » En juin 2018, la psychologue d’un des employés en question rapporte dans un certificat intitulé « Signes d’alerte d’une souffrance au travail » le récit qu’elle a recueilli. La psychologue y fait notamment part de son « inquiétude concernant des signes alarmants » : « “Boule au ventre” en se levant le matin à l’idée de se rendre sur le lieu de travail, persistante, maintenant, tout au long de la journée, vécu d’humiliations et de menace, doubles injonctions rendant impossible un travail évalué positivement… »

    Le comportement de la députée semble par ailleurs parfois éloigné du droit du travail. Sophie par exemple, a été officiellement embauchée en février 2018 mais assure avoir commencé à travailler un mois avant sans être rémunérée. En août de la même année, la députée a aussi, au moins dans un premier temps, refusé de payer des congés à une autre salariée qui avait travaillé pour elle quelques mois en CDD. L’employée en question s’en plaint à l’époque à sa collègue : « Elle est tellement méchante, elle ne veut pas me verser mes congés. Elle veut que je prenne trois jours de congé et que je vienne quand même travailler parce qu’elle n’a pas les moyens. »

    Le 23 janvier 2019, Laetitia Avia se dispute avec l’une de ses collaboratrices. La députée accepte une rupture conventionnelle mais ne respecte pas les formalités requises en demandant notamment à ce qu’elle quitte l’équipe immédiatement. Elle exige qu’elle pose ses congés pour ne pas avoir à les lui payer. Patrice Petriarte, représentant syndical chez Solidaires se déplace alors dans son bureau pour lui rappeler ses obligations légales. « Je fais très souvent ce genre de rendez-vous, mais c’est la première fois que cela se passe aussi mal. Elle était menaçante en répétant sans cesse qu’elle était avocate. Je suis resté impassible en lui rappelant que j’étais conseiller de la salariée. Mais j’ai vu une équipe terrorisée par leur cheffe », explique-t-il auprès de Mediapart.

    Après cet entretien, Laetitia Avia est très agacée : « Elle est malade là, je vais l’exploser. (Quand) elle revient au bureau, vous lui mettez une chaise et elle reste là jusqu’à la fin de la journée », dit-elle au reste de l’équipe. Elle réfléchit alors à annuler la rupture conventionnelle pour la licencier à la place. Pour cela, elle demande à une partie de l’équipe de témoigner pour faire comme si la dispute avec la salariée avait eu lieu bien plus tôt et ainsi avoir des raisons légales de la licencier : « Je vais avoir besoin de vous. J’ai besoin d’une attestation, parce que comme je ne lui ai pas notifié sa mise à pied à titre conservatoire, il faut que je puisse attester qu’au début, les choses… ce qu’il s’est passé la semaine dernière. » Elle n’ira finalement pas jusqu’au bout, la salariée en question ayant alerté la déontologue et une rupture conventionnelle sera signée en mars.

    Si la plupart de ces salariés passés par l’équipe d’Avia acceptent de témoigner aujourd’hui, c’est aussi parce qu’ils disent avoir frappé à toutes les portes. D’après nos informations, la déontologue de l’Assemblée nationale a été saisie au moins six fois sur le cas de la députée.

    Le cabinet du patron des députés LREM, Gilles Le Gendre, et celui du président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand ont également été avisés d’importants « dysfonctionnements ». Richard Ferrand n’a pas plus répondu à Mediapart qu’aux assistants parlementaires. Quant à Gilles Le Gendre, son cabinet nous a expliqué que cela n’était pas de son ressort.

    Plus récemment, la cellule anti-harcèlement de l’Assemblée a également été saisie. Mais pour l’heure, aucune de ces instances n’est intervenue. Charlotte par exemple a saisi la déontologue à plusieurs reprises. Une fois notamment après un déjeuner où la députée « était allée très loin en lui disant qu’elle était sans doute borderline et qu’elle devrait se faire diagnostiquer par un psychiatre ». Contactée, Agnès Roblot-Troizier, déontologue de l’Assemblée, n’a pas souhaité réagir.

    Et rien ne semble s’arranger. En mars dernier, selon les éléments recueillis par Mediapart, la députée de Paris a demandé à sa collaboratrice atteinte d’une maladie grave, d’interrompre son confinement pour revenir télétravailler à Paris. Lorsque Mediapart s’apprêtait à publier un nouvel article pour évoquer le courrier de la salariée en question alertant la présidence de l’Assemblée, Laetitia Avia a fait pression sur elle pour qu’elle intervienne auprès de Mediapart. Elle voulait d’abord que la salariée publie un communiqué public pour démentir les informations, ce qu’elle a refusé. La députée a ensuite rédigé un SMS à sa place et lui a demandé de l’envoyer à Mediapart pour vider l’article de son contenu. « Si tu veux m’envoyer tes captures après », avait-elle demandé pour s’assurer que le message avait bien été envoyé.

    Seule la cellule anti-harcèlement a pour la première fois pris attache avec elle après les révélations dans la presse. Nicolas interprète gravement ce silence : « L’institution, le règlement et l’administration de l’Assemblée ont une grosse part de responsabilité voire de complicité ». Pour Nicolas, il y a donc « un problème de fond, car lorsqu’un collaborateur est victime de son député, il ne bénéficie d’aucune protection ». « À l’époque, on nous a seulement proposé un rendez-vous avec la déontologue et Laetitia Avia… À quoi bon, elle nous l’aurait fait payer derrière, pense William. On a aussi songé à saisir le procureur de la République, mais on n’a jamais eu le courage de le faire. » Ce qui explique qu’aucune procédure judiciaire ne soit aujourd’hui engagée.

    #LREM #sexisme #homophobie #vulgarité #bêtise_crasse #manipulation #harcèlement

    • Tu comprends à quel point il est nécessaire d’imposer une loi de contrôle de l’internet, quand tu as des considérations du genre :

      « Et Wikipédia. Wikipédia, il y a plusieurs choses à faire. Il faut prendre le contrôle sur cette page. Il ne suffit pas juste de supprimer le paragraphe sur Le Canard enchaîné, il faut le réécrire de toute façon et le sourcer quand on le réécrit. »

    • Merci pour le partage complet ! Super intéressant. Hier je n’avais vu passer « que » les discriminations sexistes, racistes et homophobes mais l’histoire complète est hallucinante : harcèlement moral, abus de biens sociaux (mais ça doit se dire autrement pour le public ?), abus de pouvoir, silence complice des instances de l’Assemblée (déontologue (sic), commission harcèlement), etc. Sans compter le rapport aux administré·es, à la vérité et à la liberté d’informer !

      Et c’est ça qui prétend policer les échanges en ligne, rendre responsables les gens pour des actes par ailleurs déjà interdits (harcèlement, insultes publiques, diffamation, appel à à la haine n’ont pas besoin d’une loi de plus mais d’être mise en œuvre sérieusement et sans deux poids, deux mesures) ?

      Le seul truc qui me fait marrer, c’est que les Baupin et autres se font toujours allumer pour avoir eu l’#indécence de trop, le besoin d’apparaître comme des gens bien.
      #hypocrisie #inflation_législative

    • Égocentriques, puériles, obsédés par leur image, sans structure philosophique ou politique, ce nouveau monde a été le tremplin des « Anges de l’Assemblée Nationale ». Être député, c’est penser aux autres, pas à sa petite entreprise.

      https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/comment-laetitia-avia-a-tente-de-caviarder-sa-fiche-wikipedia-n150287

      L’historique de la page laisse entrevoir, comme souvent, les guerres d’édition menées dans le monde de Wikipedia, mais certains commentaires dévoilent une situation assez tendue. Dans un résumé de modification datant du 13 septembre 2018, un certain Celette enrage : “Je remets le paragraphe tel qu’il était pendant plus d’un an et supprimé en loucedé par un CAOU (compte à usage unique, ndlr) le 5 septembre à 16h22 dans le cadre d’une modif de masse (donc pas vraiment visible). On peut en débattre […] mais hors de question que ça passe aussi facilement à la trappe, en particulier si on juge la façon dont ça a été retiré”, s’insurge-t-il.

      Enfouie dans le pas toujours très accessible onglet Historique de Wikipedia, se jouait donc une bataille politique qui fera parler d’elle des années plus tard. Depuis les révélations de Mediapart, et au moment de l’écriture de ces lignes, plus d’une quarantaine de modifications ont été apportées à la page de la députée, la plupart pour synthétiser les révélations faites par le site d’information. On ne caviarde pas Wikipedia si facilement.

    • Les Anges de l’Assemblée Nationale
      https://www.lemondemoderne.media/les-anges-de-lassemblee-nationale

      Les mésaventures de Laetitia Avia ne sont que le enième avatar d’un constat triste et sévère : le nouveau monde promis par le parti d’Emmanuel Macron est un naufrage démocratique.

      Mais bientôt, porter ce constat sera sans doute qualifiable de « discours de haine » grâce à la loi liberticide portée par Mme Avia. De même que critiquer à juste titre la gestion catastrophique de la crise sanitaire sera aussi marqué du sceau de l’infamie. On ne pourra sans doute plus dire « cette réforme des retraites est inutile », « cette gestion fut lamentable », « ce sont des menteurs ». Fini, la critique. Fini.

      Dorénavant, poussant encore un peu plus loin le moment orwellien, nous serons des citoyens dépossédés de la parole critique faute d’être dépossédés d’esprit critique. Pourtant Emmanuel Macron nous enjoignait dès sa prise de pouvoir, depuis Versailles, devant les députés et les sénateurs, à « faire taire le cynique en nous ». Encore raté.

      La loi Avia, faussement cachée sous des valeurs de respect, de tolérance et de bienveillance est une loi de censure politique

      Selon la Quadrature du Net, cette loi, devenue une loi antiterroriste en Janvier, fait tomber davantage la séparation des pouvoirs et donne des pouvoirs de justice à la police du net.

      Selon l’article 1, paragraphe 1, la loi exige que tous les sites Web censurent en 1h et non pas dans un délais de 24h les contenus signalés par la police comme relevant du « terrorisme ». Sans censure de la part du site dans l’heure, la police peut exiger son blocage partout en France par les fournisseurs d’accès à Internet.

      Voilà donc une loi de censure politique portée par une députée inexpérimentée qui a rejeté avec force et caricature, toutes les critiques constructives qui ont été faites par les experts.

      Les Anges de LREM

      Les révélations de Médiapart sur le comportement de la députée face à ses collaborateurs confirment qu’une équipe de narcissiques puériles, obsédés par leur image et leur petite entreprise a pris le pouvoir.

      Ainsi, Madame Avia a eu pour priorité de modifier sa fiche biographique sur Wikipedia, depuis l’Assemblée Nationale.

      Mais rappelons aussi l’épisode ou Mme Schiappa, Secrétaire d’État, a fait la promotion de son dernier livre via une mailing-list du ministère : “une maladresse qui ne se reproduira plus” selon son cabinet.

      Pour comprendre comment cela a été possible, il faut se rappeler que ce fut le très regretté Jean-Paul Delevoye qui fit le casting, « façon the Voice » selon ses propres dires.

      Le niveau des accusations dans l’article de Médiapart montre une assemblée de jeunes inexpérimentés, intriguant, à l’humour douteux, jouer entre eux, plutôt que de travailler pour le bien commun.
      C’est là toute l’ampleur du désastre.

      En choisissant à la façon d’un casting de téléréalité ceux qui allaient représenter son parti surgit du néant, Emmanuel Macron a fait entrer un génération d’amateurs fiers, communicants narcissiques et carriéristes, incapables de faire passer le bien commun avant leur intérêt personnel.

      Que de conflits d’intérêt, que de profils excentriques, que de « je m’en foutisme » des valeurs de la République ! Mais plutôt que de gagner en sagesse et en indépendance, plutôt que d’habiter cet habit imposant, les dilettantes de la Républiques se sont vus félicités par leur chef, confortés dans leur amateurisme catastrophique.

      Peu importe la personnalité de la députée qui porte la loi de censure des réseaux sociaux. Ce qui doit inquiéter, c’est l’obsession liberticide de toute la majorité.

      L’épisode En Marche aura fait plus de mal à l’image des politiques que l’ancien monde. La société civile portée par les profils sélectionnés par Emmanuel Macron et Jean-Paul Delevoye a dévoyé la représentation nationale en un fan club du banquier candidat, enfermant les institutions dans une caricature startupienne où l’image et la communication des lobbies remplacent le travail effectif au service de la communauté.

      Si cette loi venait à passer aujourd’hui, notre pays fera un pas de plus vers la société du contrôle total, dans le rire et sous les applaudissements des Anges de l’Assemblée Nationale.

      https://twitter.com/AllanBARTE/status/1260515878669516800

    • Comme je ne regarde pas la télé et que je traîne peu sur les sites d’info, je viens de découvrir un petit truc sur Lætitia Avia, c’est qu’elle est jeune, noire et de milieu populaire, avec des parents togolais dans le 93. Elle a pu entrer à Sciences po dans le cadre de la politique de discrimination positive.

      Laetitia Avia — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Laetitia_Avia

      Avocate spécialisée en droit des marchés, elle rejoint dès sa création en avril 2016 le mouvement politique lancé par Emmanuel Macron, « En marche ! », devenu par la suite « La République en marche » (LREM) et y exerce plusieurs fonctions, dont celles de porte-parole et de membre du bureau exécutif depuis novembre 2017.

      Je vous avoue que ça a été un petit choc, de se retrouver à hurler avec les loups contre une jeune femme noire par ailleurs plus grosse que ce que les standards de beauté considèrent acceptable. Même chose avec Sibeth Ndiaye... Bon, Sibeth Ndiaye on peut se dire qu’elle a été choisie pour faire le fusible, diriger la haine des gens de droite vers le personnage (horreur, elle est noire !) et empêcher les gens de gauche comme moi de la critiquer trop fort (ben oui, on se sent comme une merde à critiquer une femme dans l’espace public, a fortiori jeune, noire et grosse), on peut se dire que ses différences ont été bien instrumentalisées. Mais Avia n’est pas recrutée et salariée, elle est un petit soldat de LREM mais avec un peu d’indépendance. N’empêche, j’avais envie de partager ici mon malaise sur le fait que LREM brouille les cartes en faisant accéder au mérite des meufs et des minorités de droite à des positions plus ou moins larbinesques mais prestigieuses.

    • je suis assez de l’avis d’@antonin1

      • je sens toujours le côté, c’est une parvenue (pas comme #nous), elle ne sait pas se comporter avec son personnel

      • par ailleurs, la droite sait employer les #petits_choses (cf. Rachida Dati), alors que la « gauche » sait fort bien les laisser à leur place

      et l’important est aussi celles (et ceux !?) que l’on désigne à la vindicte populaire ; il n’y a pas toujours de hasard et c’est aussi un #signe_des_temps
      (il y a une vingtaine d’année, les mots-dièse n’existaient pas, ce syntagme abondait dans les pages du Monde, avec des copains, on s’en était fait un jeu de les relever et de payer l’apéro du jour)

    • « La preuve de la stupidité de la plupart des dévots du Roy c’est de n’avoir toujours pas compris qu’un journaliste dévoilant un scandale garde toujours des munitions pour répondre au démenti. Des amateurs ! »
      https://twitter.com/davidperrotin/status/1260823609368592384

      Mediapart révèle de nouveaux documents qui contredisent la défense de la députée LREM Laetitia Avia.
      Un enregistrement sonore par exemple, qui montre que certains de ses propos à connotation raciste ne sont ni des blagues, ni proférés dans un cadre privé. De nombreuses alertes avaient par ailleurs été lancées par ses assistants parlementaires.

      Nier en bloc. C’est la défense adoptée par la députée LREM Laetitia Avia après les révélations de Mediapart sur les conditions de travail de cinq de ses anciens assistants parlementaires. Documents à l’appui, ils dénonçaient des humiliations à répétition au travail, ainsi que des propos à connotation sexiste, homophobe et raciste.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/140520/la-defense-de-laetitia-avia-fait-pschitt

    • @marclaime, oui, dans une société idéale. Mais dans la nôtre, les femmes, les personnes racisées et grosses en prennent beaucoup plus dans la gueule à faits égaux.

      Un gouvernement qui met une El Khomri (une femme issue de l’immigration maghrébine) au pilotage de SA réforme du quinquennat ne propose-t-il pas une cible facile à la vindicte populaire ?

      Un gouvernement qui prend comme porte-parole une Ndiaye le fait par refus du racisme et des préjugés sexistes et sur les personnes grosses (incapables de se re-tenir) et par sens aigu du mérite républicain ou exploite-t-il dans les deux sens l’image qu’elle donne, lui permettant d’être un fusible parfait ? Parce qu’en plus de faire ce qu’elle fait, elle est par essence illégitime donc la virer permet de retourner à la normale.

      Après, comme je disais, Avia n’est porte-parole de personne, elle a plus de responsabilités, elle est comptable de tous ses actes. Perso quand je l’ai incendiée sur Twitter je pensais que c’était une quadra blanche bourgeoise, Lyons Club et compagnie, avec une ascendance italienne ou espagnole lointaine (peut-être pas elle mais son mari). Je me trompais !

      Je pense qu’aucune des personnes qui savaient que c’était une jeune Noire grosse n’a réagi comme elle l’aurait fait si elle avait été blanche d’ascendance bourgeoise. Et que les réactions sont majoritairement plus hostiles pour les personnes minorisées, qu’il s’agisse de race, classe ou genre.

      On paye tou·tes nos actes mais pas pas le même prix.
      (Et quelle horreur, cette personne...)

    • Là dessus je suis affreusement basique-réac : un salopard est un salopard, et je me contrefous que ce soit un esquimeau juif, borgne et malentendant. A vous suivre on va lui trouver toutes les excuses du monde, et là vous tombez exactement où l’ennemi veut vous conduire, et ça marche...

    • @antonin1 on a tout·es une culture raciste et c’est bien d’en avoir conscience pour en éviter les pièges. Je suis aussi d’accord que l’addition actuelle de LREM est horrible car ça retourne systématiquement /femme/noire/grosse = pas finaude et que ces personnes se trouvent placées dans des rôles d’incompétentes mises en avant pour servir de fusibles.

    • @marclaime, je ne trouve aucune excuse à Avia, je l’ai assez allumée comme ça : deux threads sur Twitter, le premier sur ce reportage et le second sur la tribune de Laurent Chemla qui rappelle qu’une des raisons pour lesquelles elle est si attachée à censurer Internet, c’est qu’elle s’en prend plein la gueule sur les réseaux sociaux, notamment parce qu’elle mord les gens, ce qui est un peu inhabituel pour une personne qui n’est pas déficiente mentale. Comme toi, j’essaie de la traiter en mettant mes préjugés (moindres qu’une bonne partie de la population mais je suis un être intégré dans sa société et qui en partage en partie les représentations, lesquelles sont comme dit @touti racistes et sexistes), qu’ils soient positifs (c’est sympa, une femme comme ça à l’Assemblée) ou négatifs (on imagine bien).

      Cela dit, je m’interroge sur la présence de femmes racisées dans l’espace public à des postes souvent non-élus (mais parfois oui... ceci dit, une endive aurait été élue en 2017 dans la moitié des circonscriptions de ce pays à condition de porter le badge EM). D’abord ces femmes cachent les hommes racisés, sur qui pèse le soupçon d’être violents, incontrôlables, inassimilables et qui sont eux gardés en-dehors des circuits de reconnaissance du pouvoir, tandis que les femmes racisées sont louées (encore une fois, c’est un préjugé) pour leur caractère docile, au point que « beurette » est une recherche courante sur les sites porno.

      Mettre une jeune femme noire grosse (l’une apparemment cool et l’autre qui pue la fac de droit) dans ces situations est tout bénef pour le gouvernement : à gauche il a l’air ouvert, ascenseur social, etc. et à droite ça focalise la haine sur elles plutôt que Macron et Philippe, il la lâche comme une merde dès qu’il n’en a plus besoin et ça va calmer ce peuple de droite (qu’il drague éhontément pour finir de mettre à bas les partis qui se sont partagé le pouvoir depuis 1958 (?) pour devenir le parti unique).

      Et non, je ne ferai pas partie des quelques perdu·es qui vont dire que c’est injuste, elles sont formidables, elles n’ont jamais menti ou fait d’abus de pouvoir... Elles auront ce qu’ont les personnes des classes dominées quand on n’a plus besoin d’elles, au revoir, prime de 58 euros et médaille au mieux. Mais je trouve dégueulasse ce jeu avec l’image de ces jeunes femmes (qui sont par ailleurs des sous-merdes, autant que les mecs blancs bourgeois de LREM) parce que c’est aussi un jeu avec le racisme (et le sexisme) très présent dans l’espace public français. Et ce n’est incohérent avec le fait que LREM drague très loin à droite aussi avec ses politiques proto-fascistes.

  • Le foulard des accompagnatrices scolaires : une question plus civique que religieuse
    Anne-Sophie Lamine, The Conversation, le 25 juin 2019
    https://theconversation.com/le-foulard-des-accompagnatrices-scolaires-une-question-plus-civique

    L’interdiction de sorties scolaires aux mères d’élèves qui arborent un signe religieux vient, une fois de plus, de faire l’objet de débats. Un amendement a été voté dans ce sens par le Sénat le 15 mai, puis a été rejeté le 13 juin par la commission mixte paritaire de députés et sénateurs.

    #France #discrimination #islamophobie #femme #mères #mamans #écoles #sorties_scolaires #voile #foulard #signe_religieux #loi

  • Un code caché dans l’art de l’âge de pierre pourrait être la racine de l’écriture humaine.

    | New Scientist

    Bon n’exagérons rien : « code caché ». Ben voyons. C’est juste parce qu’on ne sait pas encore « lire » ces signes. Comme l’a dit Geneviève Von Petzingerdans sa conférence Tex, « ces signes voulaient dire quelque chose à l’époque du Paléolithique ». Il n’y a donc pas de « code caché ».

    J’ai fait quelques recherches car je ne connaissais pas du tout cette chercheuse de l’université de Victoria, BC, Canada.

    Voici donc cinq articles de G Von Petzinger :
    http://uvic.academia.edu/GenevievevonPetzinger , dont sa thèse partielle de Master of Art (diplôme de deuxième cycle, postgraduate), 2009 suite à son BA de 2005 : https://www.academia.edu/2638343/Making_the_abstract_concrete_the_place_of_geometric_signs_in_French_upper_ (si j’ai bien compris sa présentation...).

    Sa page sur researchgate : https://www.researchgate.net/profile/Genevieve_Petzinger

    et sa bio sur TED : https://www.ted.com/profiles/942423

    La page de la fondation Bradshaw
    http://www.bradshawfoundation.com/geometric_signs/geometric_signs_france.php
    La bibliographie est un peu datée... mais souhaitons que sa thèse de Phd en cours nous en apprendra plus.

    Les signes géométriques, une introduction
    Genevieve von Petzinger
    Département d’anthropologie, Université de Victoria (Canada)
    https://www.hominides.com/html/art/signes-geometriques-prehistoire.php

    Sinon, il y a des recherches en cours :
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1040618216310588?via%3Dihub
    en dehors des signes (voir aussi Emmanuel Guy, « Ce que l’art préhistorique dit de nos origines » et Alain Testart « Art et religion de Chauvet à Lascaux » avec un chapitre consacré à l’analyse des signes cette fois-ci.
    –------

    https://www.newscientist.com/article/mg23230990-700-in-search-of-the-very-first-coded-symbols

    #Préhistoire #Paléolithique #Art_pariétal #signes #Von_Petzinger

  • Migrants : l’insupportable attente des mineurs isolés

    Faute de moyens humains, la Métropole de #Lyon n’arrive pas à répondre à l’afflux de jeunes migrants dans l’agglomération. Les associations lui reprochent de « trier » avec bien trop de zèle les majeurs des mineurs. Ceux-là patientent de longues semaines voire des mois, à la rue. Jour et nuit.

    https://www.mediacites.fr/lyon/enquete-lyon/2017/09/20/migrants-linsupportable-attente-des-mineurs-isoles
    #MNA #mineurs_non_accompagnés #asile #migrations #réfugiés #mineurs #enfants #enfance #attente #France #SDF #sans-abri #paywall #âge #détermination_de_l'âge

  • Hashtag | WP

    #Hashtag, #Metadata_tag
    https://en.wikipedia.org/wiki/Hashtag

    #Mot-dièse, marqueur de #métadonnées
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hashtag

    #Meta-Kommentierung
    https://de.wikipedia.org/wiki/Hashtag

    [...]

    The pound sign [hashtag /oAnth] was adopted for use within IRC networks circa 1988 to label groups and topics.[9] Channels or topics that are available across an entire IRC network are prefixed with a hash symbol # (as opposed to those local to a server, which use an ampersand ‘&’).[10]

    The use of the pound sign in IRC inspired[11] Chris Messina to propose a similar system to be used on Twitter to tag topics of interest on the #microblogging network.[12] He posted the first hashtag on Twitter:

    How do you feel about using # (pound) for groups. As in #barcamp [msg]?
    — Chris Messina, ("factoryjoe"), August 23, 2007[13]

    Messina’s suggestion to use the hashtag was not adopted by Twitter, but the practice took off after hashtags were widely used in tweets relating to the 2007 San Diego forest fires in Southern California.[14][15]

    According to Messina, he suggested use of the hashtag to make it easy for “lay” users to search for content and find specific relevant updates; they are for people who do not have the technological knowledge to navigate the site. Therefore, the hashtag “was created organically by Twitter users as a way to categorize messages." [16]

    Internationally, the hashtag became a practice of writing style for Twitter posts during the 2009–2010 Iranian election protests; Twitter users inside and outside Iran used both English- and Persian-language hashtags in communications during the events.[17]

    The first published use of the term “hash tag” was in a blog post by Stowe Boyd, “Hash Tags = Twitter Groupings,”[18] on August 26, 2007, according to lexicographer Ben Zimmer, chair of the American Dialect Society’s New Words Committee.

    Beginning July 2, 2009,[19] Twitter began to #hyperlink all hashtags in tweets to Twitter search results for the hashtagged word (and for the standard spelling of commonly misspelled words). In 2010, Twitter introduced “Trending Topics” on the Twitter front page, displaying hashtags that are rapidly becoming popular. Twitter has an algorithm to tackle attempts to spam the trending list and ensure that hashtags trend naturally.[20]

    Although the hashtag started out most popularly on Twitter as the main social media platform for this use, the use has extended to other social media sites including Instagram, Facebook, Flickr, Tumblr, and Google+.[21]

    […]

    #Style

    On #microblogging or #social_networking sites, hashtags can be inserted anywhere within a sentence, either preceding it, following it as a postscript, or being included as a word within the sentence (e.g. “It is [hushtag]sunny today”).

    The quantity of hashtags used in a post or tweet is just as important as the types of hashtags used. It is currently considered acceptable to tag a post once when contributing to a specific conversation. Two hashtags are considered acceptable when adding a location to the conversation. Three hashtags are seen by some as the “absolute maximum”, and any contribution exceeding this risks “raising the ire of the community.”[24]

    As well as frustrating other users, the misuse of hashtags can lead to account suspensions. Twitter warns that adding hashtags to unrelated tweets, or repeated use of the same hashtag without adding to a conversation, could cause an account to be filtered from search, or even suspended.

    […]

    via https://diasp.eu/p/5930657

    #histoire_numérique #signe_fonctionel #fonction_formatique #usage #réseaux_sociaux #métadonnées

  • "My Love Affair With Marriage" de Signe Baumane, nouvelle histoire d’amour en dessins animés

    Nouvelle production participative du film d’animation letton de Signe Baumane

    "My Love Affair With Marriage " le nouveau film d’animation de Signe BAUMANE, dessinatrice lettone, réalisatrice de films animés attend votre participation. Après "Des cailloux plein les poches - Rocks In My Pockets" voici une histoire d’amour radicale qui met une femme au centre du récit et tisse la Neuroscience à travers elle. Êtes-vous prêt à soutenir un film de dessins animés comme celui-ci ?

    "My Love Affair With Marriage - Mon aventure amoureuse avec le mariage"

    https://www.lettonie-francija.fr/local/cache-vignettes/L250xH170/signe_baumane_at_work-72-f7cc7-ba4c0.jpg?1484774242 Signe BAUMANE raconte maintenant une aventure au "Pays du Mariage - Marriageland" . Après le succès de « Rocks In My Pockets - Des cailloux plein mes poches », son dessin animé drôle sur la dépression, qui a été présenté au Festival International du Film de Karlovy Vary le 7 juillet 2014 où il a remporté le prestigieux prix FIPRESCI. Le film est allé à plus de 140 festivals de films dans le monde et a remporté 10 autres prix.

    "Pour moi, le meilleur prix a été le soutien des 800 personnes qui ont participé financièrement à la production de "Rocks In My Pockets" par Kickstarter en 2013". Les 50,780$ que nous avons rassemblés nous ont permis de terminer le film. "Rocks In My Pockets" a été libéré théâtralement aux États-Unis par Zeitgeist Films. L’agent de vente international est New Europe Film Sales."

    Participez et aidez la production du prochain dessin animé de Signe Baumane
    Pour aider à produire son nouveau film d’animation "My Love Affair With Marriage - Mon aventure amoureuse avec le mariage" Signe Baumane lance pour cela, une campagne participative Kickstarter [2]

    Signe est née en Lettonie, a étudié à Moscou, vit à Brooklyn, New-York. Jusqu’à présent, elle a créé 15 courts métrages d’animation et le film d’animation "Rocks In My Pockets - Des cailloux plein mes poches" primé plusieurs fois dans le monde. Signe BAUMANE travaille sur son deuxième long métrage d’animation "My Love Affair With Marriage - qui utilise la neuroscience et la mythologie pour raconter un conte passionnant d’amour, de sexe et de mariage.

    https://ksr-video.imgix.net/projects/2796550/video-743991-h264_high.mp4

    Signe BAUMANE raconte : « My Love Affair With Marriage - Mon aventure amoureuse avec le mariage » est basée sur mes expériences personnelles - j’ai été mariée deux fois et je ne pourrais jamais comprendre pourquoi ces mariages n’ont pas duré plus longtemps. Pour démêler ce mystère, je me suis mise à faire des recherches sur les Neurosciences et la Mythologie de l’Amour et j’ai intégré mes nombreuses découvertes en une seule histoire.

    https://www.lettonie-francija.fr/local/cache-vignettes/L680xH480/my-love-affair-with-marriage_1-680-480-e65d6.jpg?1485351243

    « My Love Affair With Marriage » suit Zelma, une jeune femme de feu avec une imagination sauvage, qui croit que l’amour fera d’elle un être humain complet avec quatre bras, quatre jambes et deux têtes. Zelma continue de tomber amoureuse, mais quelque chose ne va pas. Elle parcourt de nombreux mariages, certains réels, certains imaginaires, tout en faisant face aux pressions de la société et de sa propre biologie. Bien que les mariages ne parviennent pas à la rendre complète, comme le baptême par le feu, ils la transforment.

    Signe raconte : "Cette histoire est animée par 26 paroles et 4 chants. Les chanteurs sont les sirènes chimériques et déformantes de la mythologie qui, avec leurs chansons séduisantes, attirent Zelma dans des fantasmes d’amour éternel et de bonheur sans fin."

    "Nous avons déjà commencé à construire des décors et à tourner des séquences d’arrière-plan en mouvement. Mais pour commencer le processus d’animation, nous devons d’abord enregistrer tous les acteurs et les chanteurs, afin que je puisse synchroniser l’animation avec leurs voix et rendre les caractères des personnages crédibles et amusants."

    Votre soutien donnera des voix au film "My Love Affair With Marriage".

    La piste audio est aussi importante que les acteurs et pour "My Love Affair With Marriage" nous voulons travailler avec les meilleurs. Nous sommes donc allés aux bureaux syndicaux du SAG-AFTRA à New York et avons demandé si nous pouvions utiliser l’un des contrats à bas budget disponibles pour les longs métrages d’action en direct. Le Comité a examiné notre cas (notre budget est très faible pour l’animation), mais a affirmé qu’il n’y avait qu’un seul contrat pour les longs métrages d’animation et que nous devions payer les mêmes tarifs que Disney et Pixar. Eh bien, nous aimons les acteurs - ils doivent manger et payer le loyer, aussi - et nous voulons le meilleur, alors nous avons convenu. Les salaires pour l’ensemble des comédiens pour "My Love Affair With Marriage" s’élèveront à 66 000 $. De plus, nous aurons des frais de studio d’enregistrement et d’ingénierie sonore, des frais de compositeur et de directeur musical, ainsi que des frais de décoration, d’éclairage et de photographie. Seuls, ces coûts dépasseront les 124 670 $ de cet objectif de campagne. Cela nous donnera un début solide et crucial. Votre soutien donnera des voix au film.

    La suite à lire sur lettonie-Francija https://www.lettonie-francija.fr/love-affair-with-marriage-signe-baumane-dessin-anime-1310 ?

    #My_Love_Affair_With_Marriage #Lettonie #Cinéma #Animation #dessins #Signe_Baumane #Rocks_In_My_Pockets #Film

  • Umberto Eco, philosophe des signes
    http://www.laviedesidees.fr/Umberto-Eco-philosophe-des-signes.html

    D’Umberto Eco, le grand public connaît en général les romans et les ouvrages critiques où l’auteur déploie sa théorie de la réception ; mais sait-il que ce pan de son œuvre n’est qu’une pièce d’une sémiotique générale placée sous le #signe de la philosophie ?

    Essais & débats

    / #langage, signe

    #Essais_&_débats

    • La théorie de la production des signes esquissée par Eco embrasse des phénomènes divers, tels que l’usage naturel des différents langages, la transformation et l’évolution des codes, les interactions communicatives, l’esthétique, l’usage des signes pour indiquer des choses et des états. En ce qui concerne la production des signes, Eco s’efforce de multiplier les entités au lieu de les réduire et veut dépasser la trichotomie de Peirce. Par là, Eco dépasse aussi le projet d’une sémiologie générale, car il inclut dans la fonction sémiotique les signes qui ne sont pas le résultat d’une activité d’institutionnalisation sociale. En effet, le projet saussurien ne considérait pas dans la sémiologie générale la part de la sémiosis perceptive, et Saussure n’incluait dans son projet que les systèmes de signes institués socialement (les langues, les signaux maritimes, la mode ou les règles de la bonne éducation, par exemple). Eco étudie, lui, tous les phénomènes de la culture et de l’expérience humaine comme des systèmes de signes formant des codes. Il considère par exemple que la fonction sémiotique qui rapporte une occurrence à un type général est déjà à l’œuvre lorsqu’en voyant un animal, nous sommes capables de le reconnaître et de le rapporter à une catégorie ou à un schéma.

  • Une étudiante crée une puissante série de photos avec des #citations de Trump sur les femmes

    #Aria_Watson, une étudiante de 18 ans de l’Oregon, aux États-Unis, n’a jamais aimé la politique, mais cette année, c’est différent. « Quand Trump l’a emporté sur Clinton, mon cœur s’est fracassé », a-t-elle affirmé. Elle ne pouvait plus demeurer silencieuse, alors elle a décidé d’aider les gens à comprendre qui est réellement Donald Trump.

    Sa série de photos intitulée #SignedByTrump présente des citations de Trump au sujet des femmes. « Je sais que la plupart des gens ont déjà une opinion sur Trump, mais je souhaite tout de même que #SignedByTrump ouvre les yeux à quelques personnes », affirme Aria.

    Le projet a été créé comme travail final pour son cours de photographie. Lorsqu’elle a publié les images sur Facebook et Instagram, elles ont été retirées. Plus tard, elle a décidé de les publier sur Tumblr, et elles sont rapidement devenues virales.

    http://www.ipnoze.com/2016/12/12/photos-citations-donald-trump-femmes

    #résistance #photographie #Trump #femmes #sexisme #corps

  • #burkini : La #France au ban de l’Europe
    http://fr.myeurop.info/2016/08/29/burkini-la-france-au-ban-de-l-europe-14712

    Daniel Vigneron

    La polémique sur le burkini en France est révélatrice du malaise identitaire de l’Héxagone. Un débat largement raillé par nos voisins européens qui n’appliquent que très peu de restrictions sur le port du #maillot_couvrant.

    La décision du Conseil d’Etat de suspendre un arrêté municipal interdisant le port du burkini sur la plage de Villeneuve Loubet ne devrait pas clore la polémique qu lire la suite

    #EUROFOCUS #Allemagne #Belgique #Danemark #Espagne #Italie #Pays-Bas #Royaume-Uni #Suède #crise_identitaire #islamisme #piscines #Prohibition #RFI #signes_religieux