• Face à la paralysie du secteur, les intermittents du spectacle demandent une « année blanche », Sandrine Blanchard
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/04/27/intermittents-annee-blanche-pour-annee-noire_6037905_3246.html

    Artistes et techniciens se mobilisent pour que des mesures soient prises afin de ne pas être radiés de Pôle emploi en raison de la crise due au Covid-19.

    Une « année blanche » pour surmonter l’« année noire » : depuis quelques jours, la mobilisation des intermittents du spectacle monte en puissance pour réclamer une solution radicale face à la situation catastrophique dans laquelle la crise liée au coronavirus a plongé durablement le secteur culturel.

    Afin d’éviter qu’une partie importante des intermittents du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel se retrouvent à court terme sans ressource et radiés de Pôle emploi, deux pétitions qui se sont rejointes (collectifs « Année noire » et « Culture en danger »), réunissant près de 200 000 signatures à la date du lundi 27 avril, ainsi que plusieurs syndicats, réclament l’instauration d’une « année blanche » pour tous. Cela consisterait à prolonger de douze mois (à compter de la date de réouverture des lieux de spectacle) les droits à l’assurance-chômage afin de laisser le temps à tous les projets remis en cause de pouvoir redémarrer. « C’est la seule solution pour éviter l’hécatombe sociale et culturelle, pour éviter de mourir », insiste le comédien Samuel Churin, membre de la Coordination des intermittents et précaires.

    Noire, l’année 2020 l’est et le sera au moins jusqu’à l’automne : la mise à l’arrêt, depuis dimanche 15 mars, des salles de spectacles, de cinéma, des théâtres, des répétitions, des tournages et l’annulation en série des festivals et événements du printemps-été ont stoppé net toute possibilité pour les artistes et techniciens de travailler et d’acquérir les 507 heures annuelles nécessaires à l’ouverture ou au renouvellement de leurs droits au régime spécifique de l’assurance chômage (annexes VIII et X). A cela s’ajoute l’absence de visibilité sur la date à laquelle les lieux pourront de nouveau accueillir des spectateurs. Dans son dernier avis relatif à la sortie progressive du confinement, rendu public samedi 25 avril, le conseil scientifique Covid-19, chargé de conseiller le chef de l’Etat, indique : « Il est nécessaire de maintenir fermés ou interdits tous les lieux et événements qui ont pour objet ou conséquence de rassembler du public en nombre important, qu’il s’agisse de salles fermées ou de lieux en plein air. »

    Deux mesures d’urgence

    Pour l’heure, deux mesures d’urgence ont été prises : les intermittents dont la date anniversaire (ouvrant les droits) tombe entre le 1er mars et le 31 mai verront leurs indemnités prolongées de trois mois. Et la période de confinement sera « neutralisée » pour le calcul des 507 heures. « Les premières mesures ne règlent le problème que pour quelques semaines », souligne Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération nationale CGT des syndicats du spectacle. « Que fait-on après le 31 mai ? »

    « Nos métiers ont des fonctionnements particuliers faits de caractère saisonnier (les festivals de printemps et d’été), et de calendriers contraints (la plupart des salles de spectacle ont leur programmation engagée pour la saison 2020-2021 depuis le mois de février). Ainsi, la plupart des spectacles ou des projets reportés ne pourront se réaliser au mieux qu’un an à un an et demi après la réouverture des salles de spectacle », explique la lettre ouverte envoyée au président de la République, à l’initiative du metteur en scène Jean-Claude Fall. Venue compléter les pétitions, cette lettre est signée par une flopée d’artistes, d’administrateurs de festivals et de compagnies.

    Jeudi 23 avril, devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, Franck Riester a reconnu que « la culture traverse une crise sans précédent. Je ne sais pas si les mots peuvent être suffisants pour décrire la situation dans laquelle nous sommes, étant donné la paralysie du secteur. C’est terrible en termes économique, social, sociétal, car la culture est essentielle ». Lors de son audition, le ministre de la culture a promis de « faire évoluer les dispositifs d’urgence, y compris après le 31 mai, pour maintenir l’accompagnement et n’oublier personne ». Interrogé par plusieurs députées sur l’idée d’une « année blanche », il a esquivé la question et n’a pas pris position.

    « Cette “année blanche” paraît nécessaire et légitime, considère Michèle Victory, députée socialiste de l’Ardèche, sinon on se dirige vers une grande exclusion et beaucoup de personnes au RSA dans moins d’un an ». Pour elle, cette proposition d’« année blanche » est « simple » : « On repart, pour douze mois, sur la même base des indemnités versées l’année précédente. » Au sein de La République en marche (LRM), on reconnaît que le calcul des 507 heures est « un sujet ». « On ne sait pas quand et comment le secteur culturel pourra reprendre. Il y a un besoin de clarification sur l’effet de la neutralisation de la période de confinement. L’idée est quand même de protéger les intermittents », reconnaît la députée LRM de la Seine-Saint-Denis, Sylvie Charrière.

    « Une remise des compteurs à zéro »

    Pour les pétitionnaires, le mécanisme d’« année blanche » « est en quelque sorte une remise des compteurs à zéro ». Cela revient à faire comme si l’année 2020 n’avait pas existé. L’Unédic serait alors appelée à prendre comme référence l’exercice 2019 pour permettre à chacun de reprendre son souffle. « Cette solution a le mérite d’être simple, claire et relativement peu onéreuse, la plupart des intermittents auraient, en effet, dans des circonstances normales, reconstitué leurs droits comme ils le font habituellement », indique la lettre ouverte. Si rien n’est fait, « cela reviendrait à ce que l’assurance-chômage fasse des économies sur le dos des intermittents », affirme Denis Gravouil.

    A Franck Riester, qui ne cesse de répéter qu’« il n’y aura pas de trous dans la raquette », les pétitionnaires font valoir que la recommandation d’une « année blanche » lui permettrait « de réduire les coûts financiers en gestion humaine et financière, de ne pas empiler les calculs compliqués et de ne pas multiplier les solutions imprécises ».

    Se souvenant avoir « vendu 78 dates de représentations » lors de son dernier Festival d’Avignon, Samuel Churin redoute une « déflagration » dans le domaine du spectacle vivant. « Tous les spectacles reportés du fait du confinement vont boucher l’entrée aux nouvelles créations pendant près d’une saison », prévient-il. Devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, le ministre s’est dit « conscient du drame vécu », tout en reconnaissant qu’en attente de la doctrine nationale en matière de règles sanitaires, il n’avait pas « les réponses à toutes les questions ».

    Un fonds exceptionnel de solidarité

    « Le plus dur va être de convaincre Bercy et la ministre du travail, Muriel Pénicaud », redoute Denis Gravouil. « Sur ce coup-là, Franck Riester a une carte politique à jouer. Il sera celui qui sauve le système… ou qui l’enterre », résume Samuel Churin. Le comédien rappelle qu’en 2004, Renaud Donnedieu de Vabres, l’un de ses prédécesseurs rue de Valois, avait sauvé le système de l’intermittence sans attendre l’arbitrage de Bercy. « Il devrait l’appeler », sourit-il.

    Dans un courrier adressé mercredi 22 avril à Franck Riester, les députés socialistes et apparentés de la commission des affaires culturelles demandent un fonds exceptionnel de solidarité de 300 millions d’euros pour les artistes et techniciens. « En 2004, dans une période déjà explosive pour les intermittents du spectacle, un fonds similaire avait été mis en place pour douze mois et avait ainsi permis de sauver de la déroute la majorité des artistes », soulignent-ils.

    Pour l’heure, le fonds d’urgence est de 22 millions d’euros. « On est loin du compte et je ne suis pas très optimiste, glisse Michèle Victory. Pourtant, on ne peut pas à la fois dire que la culture est essentielle et ne pas mettre les moyens pour la sauvegarder. »

    #Intermittents_du_spectale #chômage #allocation_chômage #précarisation #pétition #spectacle

    • Intermittence du spectacle : LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE - #Pétition

      https://www.change.org/p/présidence-de-la-république-culture-en-danger-lettre-ouverte-au-président-de

      Monsieur le Président,

      Nous avons peur, peur pour nous et pour la culture de notre pays.

      Nous avons peur que, malgré les efforts des uns et des autres, les mises en garde répétées venues de tous bords, votre gouvernement ne soit pas assez en alerte sur les problèmes à venir pour les artistes et les technicien-ne-s intermittent-e-s du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel, dans un temps qui va s’accélérant.

      Comme d’autres corps de métiers, comme tant d’autres travailleurs précaires et chômeurs, les salarié-e-s intermittent-e-s sont terriblement impacté-e-s par la crise du COVID19 [...].

      NOUS DEMANDONS DONC QUE LES DROITS DE TOUS LES ARTISTES ET LES TECHNICIEN-NE-S INTERMITTENT-E-S SOIENT PROLONGÉS D’UNE ANNÉE AU DELÀ DES MOIS Où TOUTE ACTIVITÉ AURA ÉTÉ IMPOSSIBLE.

      Une remise des compteurs à zéro en quelque sorte.
      Bien sûr, nous avons conscience que l’ensemble des chômeurs et précaires doivent bénéficier de mesures analogues .

      Les salarié-e-s intermittent-e-s qui auraient rapidement reconstitué leurs heures ouvrant droit à indemnisation verraient leur date anniversaire (et leur indemnisation) recalculée, de façon que le système retrouve son état normal le plus rapidement possible.

      De cette façon tou-te-s seraient traité-e-s de façon égale. Pas de privilégié-e-s par le hasard de circonstances heureuses (spectacles reportés dans un délai rapide, nouveaux projets où pourraient se trouver engagé-e-s des intermittent-e-s qui avaient vu leurs projets initiaux reportés ou annulés, etc.).
      Cette solution a le mérite d’être simple, claire, radicale et relativement peu onéreuse (la plupart des intermittent-e-s auraient en effet, dans des circonstances normales, reconstitué leurs droits comme ils le font habituellement).

      #lettre

    • Il est question de #date_anniversaire. ’Il n’y en plus depuis la « réforme » de l’Unédic de 2003 (ce n’est plus sur un an mais sur 8 mois et demi pour les techos et 10 pour les « artistes » qu’il faut effectuer les 507 heures : hausse du temps de travail pour ouvrir des droits, prime à l’employabilité et sanction financière pour qui n’est pas assez « actif »).

      Dire « la plupart des intermittent-e-s auraient en effet, dans des circonstances normales, reconstitué leurs droits comme ils le font habituellement », est un pieux mensonge. Depuis 2003, l’intermittence de l’intermittence s’est développée, ceux qui ne se sont pas réfugiés dans les CDI, ceux qui n’ont pas dégringolés dans l’auto-entrepreneuriat ou d’autres modalités qui n’ouvrent pas droit aux annexes 8 et 10 de l’Unédic connaissent des ruptures de droit à allocation chômage et une partie d’entre eux parvient à réouvrir des droits après une période sas allocation.

      Lorsque des festivals ont été annulés, des films bloqués avant même leur diffusion en salle, des plateaux tv envahis et des émissions interrompues, des employeurs et institutions occcupés en grand nombre, dire que ce qui était demandé (une continuité de droits) ne coûtait pas cher correspondait à une réalité mesurable. Il ne reste de cela qu’un argument tactique qui ne tient pas la route (sauf capacité de nuisance économique et symbolique forte pour l’étayer à nouveau).

      Idem pour ce qui est de la référence aux autres chômeurs et précaires, elle ne demeure présente qu’en tant que supplément d’âme affiché pour établir un contre-feu destiné à prévenir l’accusation de privilégiature (souvent des taffs moins atroces, voire « épanouissants », la possibilité pour une partie des concernés d’avoir du temps libre, de produire sans emploi en utilisant les allocations, des droits moins miteux), évidement utilisée pour délégitimer les revendications et exciter le ressentiment de ceux qui se lèvent tôt le matin, ou voient leur fin de mois débuter entre le 6 et le 12.
      Or, les « chômeurs en activité réduite » sont plus que jamais légion, et ceux de l’hôtellerie restauration commerce sont dans une situation très voisine pour celui concerne les droits au chômage après le chômage partiel de la crise sanitaire. Si ce n’est que eux ne sont pas épargnés par la réforme du chômage qui vient et supprime les droits rechargeables en divisant le montant de l’allocation journalière (des droits calculés sans « salaire journalier de référence » puis que la référence sera le salaire gagné sur le mois, quelque soit le nombre de jours employés).

      Sous le coup de la concurrence accrue (et des tripatouillage de Valls qui avait fait mine de « négocier » en jouant la concertation qui coûte pas cher) ce qui redémarre peut-être parait avoir fait litière de l’expérience des vaincus. Et si à la faveur de la crise, celle-ci revenait sans crier gare ?

      EDIT mel reçu :

      depuis 2016, la date d’anniversaire est de nouveau d’actualité pour les intermittent.e.s du spectacle, annexe 8 et 10. On doit faire 507 heures entre : la date T du dernier contrat qui compte pour l’ouverture des droits à venir et la date T+365 (sauf si on est sous contrat à ce moment-là, on attend la fin du contrat en cours). Le truc qui craint c’est que si par exemple tu fais tes 507h entre le 13 juin 2019 et le 1er janvier 2020 et qu’après tu ne travailles plus jusqu’au 13 juin 2020 (date de réexamen) ta nouvelle date anniversaire devient le 1er janvier et du coup tu devras faire tes 507 heures entre le 14 juin 2020 et le 1er janvier 2021 (c’est ce qu’on appelle la date d’anniversaire mouvante). D’où l’intérêt à chaque fois de dégoter un contrat précédant de tout près de ta date anniversaire.

  • Les commerçants en état de choc après les annonces d’Edouard Philippe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/15/les-commercants-en-etat-de-choc-apres-les-annonces-d-edouard-philippe_603312


    Une chaîne de restauration rapide ferme après l’annonce de nouvelles mesures contre l’épidémie de Covid-19 à Paris, le 14 mars.
    BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

    Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, doit rencontrer, lundi, les acteurs du commerce, du tourisme et de la restauration. En attendant, beaucoup de questions restent sans réponses.

    Le téléphone n’a pas arrêté de sonner, samedi 14 mars, dans la soirée pour Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France (CDF), à la suite des annonces du premier ministre, Edouard Philippe, de fermer samedi à minuit tous « lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays » : restaurants, bars, discothèques, cinémas et commerces, à l’exception des magasins alimentaires, pharmacies, banques, bureaux de tabac ou encore stations essence.

    Ses adhérents, essentiellement des petits commerces dont 40 % sans aucun salarié s’inquiètent. « Un cafetier qui venait de s’installer avec un prêt sur le dos qu’il ne pourra plus payer ; la responsable d’une chaîne de chaussures qui se demande s’il y a obligation de mettre tout le monde en chômage partiel… », égrène M. Palombi. Et face à ces questions légitimes, il n’a malheureusement aucune réponse définitive. Et même encore plus de questions. « Nous sommes particulièrement effrayés par cette décision, lance-t-il. C’est arrivé plus vite que prévu. Certains restaurants nous demandent s’ils pourront au moins vendre de la restauration en vente à emporter, pour ne pas crever. »

    « Des commerçants vont péter un boulon »
    Si la réunion, prévue lundi 16 mars au matin, entre le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et les acteurs du commerce, du tourisme et de la restauration est maintenue, il va même demander la mise en place d’une cellule psychologique car « il y a des commerçants qui vont péter un boulon. Certains étaient justes en trésorerie, d’autres venaient de commencer leur activité ».

    #paywall

    • Je ne sais pas si mes copines et copains du #spectacle_vivant sont #en_état_de_choc, mais ils savent qu’avec tout ce qui est d’ores et déja annulé, ils n’auront pas leurs heures et donc peuvent s’asseoir non seulement sur les revenus concernés mais sur leurs futures indemnités.

      Mais qui a l’oreille des #intermittents ? Peut-être les organisateurs qui anticipent déja qu’ils auront du mal à monter des spectacles après la purge radicale qui s’annonce dans le secteur.

    • Et tout·es celleux qui sont « indépendant·es » c-a-d sans aucun contrat de travail qui leur assure une protection sociale digne. Pensons aux ubérisé·es, auteur·es, artistes, etc affilié·es ou non qui vont s’asseoir sur l’aide potentielle promise aux salarié·es.

      De mon expérience d’autrice affiliée à l’Agessa, (maintenant URSSAF), après un cancer du sein dont le traitement a duré 6 mois, j’ai reçu de leur part une notification comme quoi n’ayant pas assez travaillé durant cette période (ah oui, ben j’étais pas vraiment en état) je n’avais désormais droit à aucune indemnité journalière !!! mais que royale, la sécu me couvrait pour les frais médicaux.
      Tu peux imaginer qu’ayant tout de même cotisé, j’ai été sous le choc d’apprendre cela.

      Je ne suis pas un cas isolé, donc je me permets d’exposer cette expérience d’#abandon_social, je dénonce ce système qui laisse sciemment sombrer ceux qui sont fragiles, dans mon cas, j’ai été éjectée de mes droits à toute indemnité journalière en cas de nouveau problème de santé.
      Et peux-tu même imaginer la reprise de ton activité au même niveau de production (un terme laid mais c’est pourtant cela) alors que la plupart mes clients malgré leurs promesses de me redonner du travail, n’ont pas honoré leur parole et ont trouvé de nouveaux auteurs pour me remplacer.

      Nous sommes dans un système insidieux qui fait croire que les cotisations de sécurité sociale sont un moyen de solidarité avec le versement de droits aux plus faibles. C’est tellement impensable que tant que tu ne l’as pas vécu tu as du mal à réaliser la violence du truc.

      Je souhaite une très bonne santé et beaucoup de courage à toutes les femmes indépendantes qui ne recevront aucune aide en cas d’infection et ne retrouveront pas de travail après une longue maladie. Je rappelle que les autrices, de fait, indépendantes, travaillent souvent chez elles depuis des années et parfois même la nuit, pendant que le ou les enfants dorment dans la chambre à côté. #be_positive me dit-on, fallait pas naitre femme et vouloir être indépendante surtout.

      Un mot aussi pour les copains et copines au chômage ou à la marge qui risquent de payer le plus lourd tribu.

  • [Les Promesses de l’Aube] De l’autre coté & ....
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/de-l-autre-cote-

    The Best Event Selection Les #babeluttes - #buzz un amour de #bourdon ce dimanche 15 mars 15h à l’Os à Moelle. -> L’amour au travers des yeux d’un bourdon amoureux... d’une #coccinelle ! Un #pestacle de Olivia Auclair avec Nico Yates à la musique. De l’autre coté ce 29 mars de 15 à 16h au petit théàtre #mercelis. -> Parler de la #mort aux enfants ... en souriant ! Un pestacle de Olivia Auclair sur une mise en scène de Benoit Pauwels. #rixe du 12 au 28 mars à 20h au MagicLand Théâtre.

    -> On STOP tout ! Mais on se tappe dessus. Une pièce de David Notebaert.

    #culture #spectacle #promesse #aube #matinal #theatre #meteo #actu #magic #land #piece #coté #os_a_moelle #serie #autre #evenement #mort,culture,spectacle,promesse,aube,matinal,theatre,meteo,actu,magic,land,pestacle,piece,babeluttes,mercelis,buzz,coccinelle,coté,os_a_moelle,bourdon,serie,autre,evenement,rixe
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/de-l-autre-cote-_08369__1.mp3

  • Foutre Machin - Notes et propositions vulgaires pour en finir - La bogue
    https://labogue.info/spip.php?article689

    Ci-dessous un texte et une vidéo mêlant analyse du mouvement actuel et appel à se mobiliser massivement pour le rendez-vous du 14 mars à Paris (lien vers le blog dédié en fin d’article).
    Cette manifestation suscite actuellement une forte émulation et fait l’objet de plusieurs appels, pages, groupes et vidéos sur facebook.
    Comme une invitation au voyage...
    Tic, tac, tic, tac : c’est l’histoire d’un ras-le-bol populaire qui balance
    Premier mouvement : l’heure de la révolte (quand on plongeait vers l’inconnu)

    À partir du 17 novembre 2018, le soulèvement des gilets jaunes a marqué une série de ruptures au sein des « traditions » de contestation en France :

    Le lien vers la vidéo : https://foutremachin.noblogs.org

  • Césars : « Désormais on se lève et on se barre » | Virginie Despentes
    https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212

    Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. Source : (...)

    • Et vous savez très bien ce que vous faites - que l’humiliation subie par toute une partie du public qui a très bien compris le message s’étendra jusqu’au prix d’après, celui des Misérables, quand vous convoquez sur la scène les corps les plus vulnérables de la salle, ceux dont on sait qu’ils risquent leur peau au moindre contrôle de police, et que si ça manque de meufs parmi eux, on voit bien que ça ne manque pas d’intelligence et on sait qu’ils savent à quel point le lien est direct entre l’impunité du violeur célébré ce soir-là et la situation du quartier où ils vivent.

    • https://medias.liberation.fr/photo/1297226-adele-haenel-walked-out-of-the-cesars-paris.jpg?modified_a

      oui on est les connasses, on est les humiliées, oui on n’a qu’à fermer nos gueules et manger vos coups, vous êtes les boss, vous avez le pouvoir et l’arrogance qui va avec mais on ne restera pas assis sans rien dire. Vous n’aurez pas notre respect. On se casse. Faites vos conneries entre vous. Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. On se lève et on se casse. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. Nous n’avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. Votre monde est dégueulasse. Votre amour du plus fort est morbide. Votre puissance est une puissance sinistre. Vous êtes une bande d’imbéciles funestes. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde.

    • Il n’y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c’est toujours l’argent qu’on célèbre, dans ces cérémonies, le cinéma on s’en fout. Le public on s’en fout.

      Le public a été voire en masse le dernier Polansky, la cérémonie ne se foute pas du tout du public. C’est le public qui se fout des violé·es. Le public se branle sur du porno plusieurs fois par semaine et il est aussi misogyne et violophile que le jury des césars.
      Le public ce qu’il a préféré du cinéma franças c’est « Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? » qui à la 4eme place au Box office, Polansky est 32eme un peu derrière Nicky Lason, autre fleuron du ciné français.
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      On se casse, Ok, c’est bien mais ou on va si on quitte la Macronie avec nos talons hauts et notre robe de soirée de femmes-cis-non-dominée ? on va en Trumpie, en Poutinie, ou en Sevrerinie ? Ou il est ce pays sans viol et sans violophiles ou on irait si on se casse ? Il n’existe même pas en rêve !

    • Césars : « Désormais on se lève et on se barre », par #Virginie_Despentes

      Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le #respect entier et constant. Ça vaut pour le #viol, les exactions de votre #police, les #césars, votre #réforme des #retraites. En prime, il vous faut le #silence de #victimes.

      Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi #mal. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de #49-3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer #Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais #patrons, les gros #caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de #consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. Où serait le fun d’appartenir au clan des #puissants s’il fallait tenir compte du consentement des #dominés ? Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de #rage et d’#impuissance depuis votre belle #démonstration_de_force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d’#impunité.

      Il n’y a rien de surprenant à ce que l’académie des césars élise #Roman_Polanski meilleur réalisateur de l’année 2020. C’est #grotesque, c’est #insultant, c’est #ignoble, mais ce n’est pas surprenant. Quand tu confies un budget de plus de 25 millions à un mec pour faire un téléfilm, le message est dans le budget. Si la lutte contre la montée de l’antisémitisme intéressait le cinéma français, ça se verrait. Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. Alors quand vous avez entendu parler de cette subtile comparaison entre la problématique d’un cinéaste chahuté par une centaine de féministes devant trois salles de cinéma et Dreyfus, victime de l’antisémitisme français de la fin du siècle dernier, vous avez sauté sur l’occasion. Vingt-cinq millions pour ce parallèle. Superbe. On applaudit les investisseurs, puisque pour rassembler un tel budget il a fallu que tout le monde joue le jeu : Gaumont Distribution, les crédits d’impôts, France 2, France 3, OCS, Canal +, la RAI… la main à la poche, et généreux, pour une fois. Vous serrez les rangs, vous défendez l’un des vôtres. Les plus puissants entendent défendre leurs #prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. Et c’est exactement à cela que ça sert, la #puissance de vos grosses fortunes : avoir le #contrôle_des_corps déclarés #subalternes. Les #corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. Le temps est venu pour les plus riches de faire passer ce beau message : le #respect qu’on leur doit s’étendra désormais jusqu’à leurs bites tachées du sang et de la merde des enfants qu’ils violent. Que ça soit à l’#Assemblée_nationale ou dans la #culture - marre de se cacher, de simuler la gêne. Vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre #police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. C’est votre politique : exiger le silence des victimes. Ça fait partie du territoire, et s’il faut nous transmettre le message par la #terreur vous ne voyez pas où est le problème. Votre #jouissance_morbide, avant tout. Et vous ne tolérez autour de vous que les valets les plus dociles. Il n’y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c’est toujours l’#argent qu’on célèbre, dans ces cérémonies, le #cinéma on s’en fout. Le public on s’en fout. C’est votre propre puissance de frappe monétaire que vous venez aduler. C’est le gros budget que vous lui avez octroyé en signe de soutien que vous saluez - à travers lui c’est votre puissance qu’on doit respecter.

      Il serait inutile et déplacé, dans un commentaire sur cette cérémonie, de séparer les corps de cis mecs aux corps de cis meufs. Je ne vois aucune différence de comportements. Il est entendu que les grands prix continuent d’être exclusivement le domaine des #hommes, puisque le message de fond est : #rien_ne_doit_changer. Les choses sont très bien telles qu’elles sont. Quand #Foresti se permet de quitter la fête et de se déclarer « écœurée », elle ne le fait pas en tant que meuf - elle le fait en tant qu’individu qui prend le risque de se mettre la profession à dos. Elle le fait en tant qu’individu qui n’est pas entièrement assujetti à l’#industrie_cinématographique, parce qu’elle sait que votre #pouvoir n’ira pas jusqu’à vider ses salles. Elle est la seule à oser faire une blague sur l’éléphant au milieu de la pièce, tous les autres botteront en touche. Pas un mot sur Polanski, pas un mot sur #Adèle_Haenel. On dîne tous ensemble, dans ce milieu, on connaît les mots d’ordre : ça fait des mois que vous vous agacez de ce qu’une partie du public se fasse entendre et ça fait des mois que vous souffrez de ce qu’Adèle Haenel ait pris la parole pour raconter son histoire d’enfant actrice, de son point de vue.

      Alors tous les corps assis ce soir-là dans la salle sont convoqués dans un seul but : vérifier le #pouvoir_absolu des puissants. Et les puissants aiment les violeurs. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. On ne les aime pas malgré le viol et parce qu’ils ont du talent. On leur trouve du #talent et du style parce qu’ils sont des violeurs. On les aime pour ça. Pour le courage qu’ils ont de réclamer la #morbidité de leur #plaisir, leur #pulsion débile et systématique de destruction de l’autre, de #destruction de tout ce qu’ils touchent en vérité. Votre plaisir réside dans la #prédation, c’est votre seule compréhension du style. Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu’on vous admire jusque dans votre #délinquance. C’est cette exigence qui fait que lors de la cérémonie tous les corps sont soumis à une même #loi_du_silence. On accuse le #politiquement_correct et les réseaux sociaux, comme si cette #omerta datait d’hier et que c’était la faute des féministes mais ça fait des décennies que ça se goupille comme ça : pendant les cérémonies de cinéma français, on ne blague jamais avec la susceptibilité des patrons. Alors tout le monde se tait, tout le monde sourit. Si le violeur d’enfant c’était l’homme de ménage alors là pas de quartier : police, prison, déclarations tonitruantes, défense de la victime et condamnation générale. Mais si le violeur est un puissant : #respect et #solidarité. Ne jamais parler en public de ce qui se passe pendant les #castings ni pendant les prépas ni sur les tournages ni pendant les promos. Ça se raconte, ça se sait. Tout le monde sait. C’est toujours la loi du silence qui prévaut. C’est au respect de cette consigne qu’on sélectionne les employés.

      Et bien qu’on sache tout ça depuis des années, la #vérité c’est qu’on est toujours surpris par l’outrecuidance du pouvoir. C’est ça qui est beau, finalement, c’est que ça marche à tous les coups, vos saletés. Ça reste #humiliant de voir les participants se succéder au pupitre, que ce soit pour annoncer ou pour recevoir un prix. On s’identifie forcément - pas seulement moi qui fais partie de ce sérail mais n’importe qui regardant la cérémonie, on s’identifie et on est humilié par procuration. Tant de silence, tant de #soumission, tant d’empressement dans la #servitude. On se reconnaît. On a envie de crever. Parce qu’à la fin de l’exercice, on sait qu’on est tous les employés de ce grand merdier. On est humilié par procuration quand on les regarde se taire alors qu’ils savent que si Portrait de la jeune fille en feu ne reçoit aucun des grands prix de la fin, c’est uniquement parce qu’Adèle Haenel a parlé et qu’il s’agit de bien faire comprendre aux victimes qui pourraient avoir envie de raconter leur histoire qu’elles feraient bien de réfléchir avant de rompre la loi du silence. Humilié par procuration que vous ayez osé convoquer deux réalisatrices qui n’ont jamais reçu et ne recevront probablement jamais le prix de la meilleure réalisation pour remettre le prix à Roman fucking Polanski. Himself. Dans nos gueules. Vous n’avez décidément #honte de rien. Vingt-cinq millions, c’est-à-dire plus de quatorze fois le budget des Misérables, et le mec n’est même pas foutu de classer son film dans le box-office des cinq films les plus vus dans l’année. Et vous le récompensez. Et vous savez très bien ce que vous faites - que l’#humiliation subie par toute une partie du public qui a très bien compris le message s’étendra jusqu’au prix d’après, celui des Misérables, quand vous convoquez sur la scène les corps les plus vulnérables de la salle, ceux dont on sait qu’ils risquent leur peau au moindre contrôle de police, et que si ça manque de meufs parmi eux, on voit bien que ça ne manque pas d’intelligence et on sait qu’ils savent à quel point le lien est direct entre l’impunité du violeur célébré ce soir-là et la situation du quartier où ils vivent. Les réalisatrices qui décernent le prix de votre impunité, les réalisateurs dont le #prix est taché par votre #ignominie - même combat. Les uns les autres savent qu’en tant qu’employés de l’#industrie_du_cinéma, s’ils veulent bosser demain, ils doivent se taire. Même pas une blague, même pas une vanne. Ça, c’est le #spectacle des césars. Et les hasards du calendrier font que le message vaut sur tous les tableaux : trois mois de grève pour protester contre une réforme des retraites dont on ne veut pas et que vous allez faire passer en force. C’est le même message venu des mêmes milieux adressé au même peuple : « Ta gueule, tu la fermes, ton consentement tu te le carres dans ton cul, et tu souris quand tu me croises parce que je suis puissant, parce que j’ai toute la thune, parce que c’est moi le boss. »

      Alors quand Adèle Haenel s’est levée, c’était le sacrilège en marche. Une employée récidiviste, qui ne se force pas à sourire quand on l’éclabousse en public, qui ne se force pas à applaudir au spectacle de sa propre humiliation. Adèle se lève comme elle s’est déjà levée pour dire voilà comment je la vois votre histoire du réalisateur et son actrice adolescente, voilà comment je l’ai vécue, voilà comment je la porte, voilà comment ça me colle à la peau. Parce que vous pouvez nous la décliner sur tous les tons, votre imbécillité de séparation entre l’homme et l’artiste - toutes les victimes de viol d’artistes savent qu’il n’y a pas de division miraculeuse entre le #corps_violé et le #corps_créateur. On trimballe ce qu’on est et c’est tout. Venez m’expliquer comment je devrais m’y prendre pour laisser la fille violée devant la porte de mon bureau avant de me mettre à écrire, bande de bouffons.

      Adèle se lève et elle se casse. Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. A la guerrière. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de #colère et les épaules ouvertes. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie - Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. Je donne 80 % de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. Cette leçon-là. Adèle je sais pas si je te male gaze ou si je te female gaze mais je te love gaze en boucle sur mon téléphone pour cette sortie-là. Ton corps, tes yeux, ton dos, ta voix, tes gestes tout disait : oui on est les connasses, on est les humiliées, oui on n’a qu’à fermer nos gueules et manger vos coups, vous êtes les boss, vous avez le pouvoir et l’#arrogance qui va avec mais on ne restera pas assis sans rien dire. Vous n’aurez pas notre #respect. #On_se_casse. Faites vos conneries entre vous. Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. On se lève et on se casse. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. Nous n’avons aucun respect pour votre #mascarade_de_respectabilité. Votre monde est dégueulasse. Votre amour du plus fort est morbide. Votre puissance est une puissance sinistre. Vous êtes une bande d’#imbéciles_funestes. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212

    • Il y a une sorte de dimension religieuse dans ces cérémonies cinéphiles. Comme chez les Aztèques dans leur rites sacrificiels où l’on droguait les prisonnier·ères avant de les allonger sur un autel pour leur ouvrir la poitrine et en extirper leur cœur palpitant. Les « dieux » aiment le sang et si si on se laisse convaincre par leurs prêtres qu’on va gagner l’éternité en se soumettant à leurs fantasmes, on se fera fatalement arracher le cœur. C’est à dire déposséder de notre part la plus intime d’êtres vivants et pensants et donc nous briser. Les aristocrates, de quelque obédience soient-ils, exigent avant toute chose la soumission de leurs subordonné·es. Et ils ont même poussé leur perversité sans limite à faire accepter au langage commun le qualificatif de « nobles ».
      Et si toutes ces célébrations dilatoires n’étaient qu’une mise en abyme du mauvais scénario que nous subissons depuis 2016, année précédant la dernière élection présidentielle en date ?

      #aristocratie_guerrière #théocratie #nos_bons_maîtres #R.A.G.E.

    • Césars : ce que veut dire #quitter_la_salle

      La « #honte » exprimée par Adèle Haenel vendredi, lors de la cérémonie, est une expérience morale et politique qui permet de sortir du statut de victime pour construire une résistance collective.

      De la 45e cérémonie des césars, il ne faudra retenir que l’« exit » de plusieurs femmes dont Adèle Haenel qui quitte la salle en se fendant d’un « c’est une honte », Florence Foresti qui refuse de venir clôturer la soirée et qui écrira ce mot sur Instagram : « écœurée ». Ce sont des mots de l’émotion et aussi du discernement. De la honte à l’écœurement se déploie une contre-scène à la masculinité affirmée des césars : une même puissance de nommer le mal, de faire jaillir l’indécence d’une situation.

      Généralement la honte est du côté de la personne vulnérable qui, non seulement, est victime d’une violence mais ne parvient pas à s’extirper de la honte d’être violentée. La honte s’y affirme alors en honte d’avoir honte. Une personne agressée est traversée par les souffrances dont elle est l’objet mais elle est aussi saisie par l’incapacité de s’extirper de cette scène de violence qui se met à vivre dans la vie psychique sous forme de rumination mélancolique ou d’état de paralysie hypothéquant l’avenir.
      Un dispositif masculiniste

      La honte peut cependant avoir une autre signification : dans le jugement « c’est une honte », le terme de honte est renvoyé au lauréat du césar, Polanski, mais plus profondément encore au dispositif masculiniste des césars comme dispositif de pouvoir qui maintient les femmes à leur place et annule les scandales de genre. Surtout, la phrase d’Adèle Haenel contribue à désingulariser la situation des césars pour la projeter sur toutes les autres situations de ce type. La honte est alors une expérience morale et politique qui permet de sortir de la singularité de la victime pour construire une résistance collective et politique. Elle est le discernement du juste à même la perception d’une injustice typique d’un état des rapports de pouvoir.

      Le terme d’écœurement parachève cette forme de résistance. Il indique l’écart entre ce qui aurait dû être (tout sauf Polanski meilleur réalisateur) et ce qui est ; il le dénonce pour construire la possibilité d’une voix collective du refus. Albert Hirschman, dans un livre important, Exit, Voice and Loyalty avait, en 1970, souligné que, face aux défaillances des institutions, les individus ont le choix entre trois comportements : prendre la porte de sortie (exit), prendre la parole (voice) ou se résigner (loyalty). Adèle Haenel, Cécile Sciamma, Florence Foresti et toutes les personnes qui sont sorties de la salle ont montré que l’« exit » était bien le commencement de la voix.

      Face au courage de celles qui partent, il y a le cynisme de ceux qui verrouillent toutes les positions et se cramponnent pour que rien ne change. Le débat sur l’indépendance de l’œuvre face à l’artiste risque alors fort d’être un leurre. Tout d’abord, Roman Polanski a toujours affirmé jusqu’à J’accuse (en se comparant à Dreyfus à travers les rouages de persécution qu’il affirme lui-même vivre) que son cinéma était en lien avec sa vie, ce qui est le cas de bien des artistes d’ailleurs. Ensuite, il n’est pas sûr que le terme d’œuvre soit le plus adéquat pour évoquer un film tant l’industrie culturelle y est présente. L’Académie des césars elle-même incarne cette industrie puisque les quelque 4 700 votants, dont la liste est confidentielle, appartiennent aux différents métiers du cinéma. Pas plus que l’œuvre, la défense de l’artiste en être d’exception ne tient.
      De la reconnaissance des « grands hommes »

      Et les femmes ? On sait combien elles ont du mal à convaincre dès qu’elles souhaitent faire un film ; elles ne disposent jamais des mêmes budgets que les hommes. La remise du prix de meilleur réalisateur à Roman Polanski relève du maintien d’un ordre des grandeurs, lequel impose la reconnaissance des « grands hommes » envers et contre tout ; le film qui coûte cher et mérite d’être honoré est masculin. Tout ceci a été rappelé au milieu du cinéma qui s’y est largement plié, hormis la sortie d’Adèle Haenel, de Cécile Sciamma, de l’équipe du film et d’une centaine de personnes. Malgré les sketches de Florence Foresti et le discours d’Aïssa Maïga sur la diversité, il a été réaffirmé que le monde du cinéma appartient aux hommes hétérosexuels et qu’à ce titre, il repose sur un schéma précis quant aux positions les plus visibles : les hommes comme metteurs en chef ou acteurs, les femmes comme actrices.

      Dans le milieu des réalisateurs, les « grandes femmes » n’existent pas et il n’est pas d’actualité qu’elles commencent à apparaître. On se souvient qu’en 1979, Ariane Mnouchkine fut nommée pour « le meilleur réalisateur » et pour le meilleur film. Elle n’obtint aucun des deux prix ; ils furent attribués à Christian de Chalonge et à son film l’Argent des autres. Molière est resté dans notre imaginaire culturel mais qui se souvient encore de l’Argent des autres ? Une seule femme a pu tenir dans ses bras la fameuse statuette pour la réalisation, Tonie Marshall en 2000 pour Vénus Beauté (Institut), un film qui semble porter sur des questions de femmes ! Roman Polanski l’avait déjà obtenu quatre fois (en 1980, 2003, 2011 et 2014). J’accuse avait déjà tout eu : un battage médiatique exceptionnel, un succès dans les salles. Ce prix du réalisateur, attribué pour la cinquième fois, a servi à rappeler aux femmes leur place dans le milieu du cinéma comme dans la société : elles sont le deuxième sexe et destinées à le rester, ce qui autorise tous les abus de pouvoir, et bien évidemment les faveurs sexuelles pour ceux qui détiennent un pouvoir qui est aussi symbolique. Non seulement les violences faites aux femmes ne doivent pas compter mais les femmes qui sont dans le milieu du cinéma ont intérêt à ne pas sortir des places que l’on a définies pour elles : rester dans l’ombre des hommes quitte à les faire rêver.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/03/02/cesars-2020-ce-que-veut-dire-quitter-la-salle_1780305

    • Dommage, pas un mot sur #Aissa_Maiga qui va prendre cher. #Nadine_Morano lui a déjà dit de rentrer en Afrique si elle n’était pas contente...

      Aux César 2020, Aïssa Maïga livre un plaidoyer pour plus de diversité au cinéma
      Huffington Post, le 28 février 2020
      https://www.huffingtonpost.fr/entry/aissa-maiga-plaidoyer-cesar-2020-diversite_fr_5e598d41c5b6450a30be6f7

      On a survécu au whitewashing, au blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménages à l’accent bwana, on a survécu aux rôles de terroristes, à tous les rôles de filles hypersexualisées... Et en fait, on voudrait vous dire, on ne va pas laisser le cinéma français tranquille.

      César 2020 : Nadine Morano somme l’actrice Aïssa Maïga de « repartir en Afrique »
      BERTRAND GUAY, La Dépêche, le 2 mars 2020
      https://www.ladepeche.fr/2020/03/02/cesar-2020-nadine-morano-somme-a-aissa-maiga-de-repartir-en-afrique,876904

      #Césars

    • Cinéma français : la nuit du déshonneur
      Camille Polloni et Marine Turchi, Médiapart, le 29 février 2020
      https://seenthis.net/messages/828230

      À Mediapart, Adèle Haenel explique qu’« alors que la cérémonie avait plutôt bien débuté, qu’il se passait quelque chose », avec plusieurs prises de parole fortes « comme Lyna Khoudri [meilleur espoir féminin – ndlr], Aïssa Maïga, l’équipe du film Papicha [de Mounia Meddour, qui traite du combat des femmes en Algérie – ndlr], et le numéro d’équilibriste réussi de Florence Foresti », la soirée s’est ensuite « affaissée dans les remerciements ». « Comme si, cette année, il n’y avait pas autre chose à dire : sur les violences sexuelles, sur le cinéma qui traverse actuellement une crise, sur les violences policières qui s’intensifient, sur l’hôpital public qu’on délite, etc. » « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde », résume l’actrice à Mediapart.

      (...)

      Comme quelques autres, l’actrice Aïssa Maïga a quitté la salle après l’annonce de l’attribution du César du meilleur réalisateur à Roman Polanski. « J’étais d’abord un peu clouée sur place. Et puis une minute après, je n’étais pas bien, je suis partie, réagit-elle auprès de Mediapart en sortant. J’ai été terrassée, effrayée, dégoûtée, à titre vraiment personnel, dans mes tripes. J’ai vu la réaction d’Adèle Haenel, très forte, et honnêtement, j’ai pensé à toutes ces femmes. Toutes ces femmes qui voient cet homme plébiscité et je pense, au-delà de ces femmes, à toutes les autres, toutes les personnes victimes de viols, de violences sexuelles. J’imagine quel symbole cela peut revêtir pour elles. Et pour moi l’art n’est pas plus important que tout. L’humain d’abord. »

      L’actrice marque une pause, puis reprend : « Vous savez, c’est comme dans une famille : on croit se connaître un petit peu et puis, parfois, à la faveur d’une extrême révélation, on découvre qui sont les gens, ce qui est important pour eux, et parfois on constate avec un peu d’amertume qu’on n’a pas tout à fait les mêmes valeurs. » « Ce n’est pas grave, il faut le savoir et pouvoir avancer avec ça. Et moi, là, j’ai envie d’aller rejoindre les manifestantes dehors, c’est tout. J’aime beaucoup le cinéma, les tapis rouges, les films, les cinéastes, j’aime tout ça, mais moi je suis une fille qui n’a pas été éduquée dans l’élite, ni dans un esprit d’élitisme, je me sens une citoyenne comme les autres et là je vais aller les rejoindre », conclut-elle en se dirigeant vers le rassemblement des féministes face à la salle Pleyel. À quelques mètres du tapis rouge, les cris des militantes, parquées derrière les barrières, redoublent : « Polanski violeur, César complices ! » ; « Mais vous n’avez pas honte ? ».

      (...)

      Remettant le César du meilleur espoir féminin, l’actrice Aïssa Maïga, membre du collectif Noire n’est pas mon métier, a elle jeté un pavé dans la marre avec sa longue intervention sur l’invisibilisation des personnes non blanches dans le monde du cinéma.

      « Je peux pas m’empêcher de compter le nombre de Noirs dans la salle, a-t-elle ironisé à la tribune. Je sais qu’on est en France et qu’on n’a pas le droit de compter. C’est douze ce soir, le chiffre magique ? [...] On a survécu au whitewashing, aux blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménage à l’accent bwana, aux rôles de terroristes, de filles hypersexualisées... On refuse d’être les bons Noirs. On est une famille, non ? On se dit tout. L’inclusion, elle ne va pas se faire toute seule. Ça ne va pas se faire sans vous. Pensez inclusion. […] Faisons une maison qui soit fière d’inclure toutes les différences. »

      À Mediapart, après la cérémonie, elle relate « l’effroi dans la salle » qu’elle a constaté au moment de sa prise de parole. « Je ne savais pas très bien comment l’interpréter. J’avais l’impression de plonger dans un bain de glaçons, de dire des choses qui pourtant me paraissent assez évidentes et audibles. J’ai eu l’impression que chez certains, il y a une sorte de ras-le-bol, comme si on les gavait avec la question de la diversité, qui n’est autre qu’une question de justice sociale. Et on a une responsabilité qui est énorme. Je ne pense pas que les artistes ou les décideurs ou les techniciens puissent se soustraire à cette question de l’identification du public aux films qu’on fait. Ça me paraît totalement aberrant. » Et la comédienne d’« assumer pleinement » ses propos : « J’avais besoin de dire ce que j’avais à dire. Aucun des mots que j’ai choisis n’était un accident. Je me sens aussi portée par une lame de fond. »

    • « À propos de l’impunité des artistes criminels, réflexions autour du cas de Roman Polanski en France. »
      https://lisefeeministe.wordpress.com/2020/02/15/a-propos-de-limpunite-des-artistes-criminels-reflexions-au
      source : #Christine_Delphy
      https://christinedelphy.wordpress.com/2020/03/02/lise-bouvet-a-propos-de-limpunite-des-artistes-criminels-
      je l’ai pas encore lu mais comme je suis abonné au blog de Delphy, je transmets. Abonné aussi à @tradfem et Seenthis, ça commence à faire beaucoup et j’ai pas que ça à foutre, j’ai aussi ma #tenue_de_soirée à repriser, entre autres !

    • Pour le texte de libé sur la honte l’accroche est mal fichu. j’ai l’impression qu’elle n’a pas été faite par une personne qui n’a pas compris le texte car elle réintroduit de blâme sur la victime en sous entendant que la victime ne peut pas être résistante, ce que le texte ne fait pas.
      #phallosophe #victime_blaming #victimophobie #grand_homme #grands_hommes

      La « honte » exprimée par Adèle Haenel vendredi, lors de la cérémonie, est une expérience morale et politique qui permet de sortir du statut de victime pour construire une résistance collective.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/03/02/cesars-2020-ce-que-veut-dire-quitter-la-salle_1780305

    • Interessant le texte sur le site de C.Delphy

      Patrizia Romito classe en premier lieu ce qu’elle appelle les tactiques d’occultation : euphémisation (notamment dans le langage) des faits, déshumanisation de la victime, culpabilisation de la victime, inversion victime-agresseur, accusation de mensonge (ou d’exagération), psychologisation de l’affaire (réduction à des passions individuelles hors champ d’analyse sociale ou politique), naturalisation des actes (invocation de « pulsions » notamment), tactique de distinction- séparation (relativisation, enfouissement de l’acte criminel dans une masse d’autres considérations futiles).

      En second lieu, P. Romito présente ce qu’elle nomme des stratégies d’occultation : légitimations de la violence, négation des faits, discours pédophile sur la prétendue sexualité consentie des enfants et jeunes adolescentes, disparition de l’agresseur dans le récit journalistique et social, concentration de l’attention médiatique sur les victimes et/ou ce qu’elles auraient fait ou mal fait (dérivation de l’attention qui protège l’agresseur). Ce classement s’applique parfaitement à l’analyse de nos quatre dossiers, même si tous les éléments n’y figurent pas à chaque fois en même temps. Typiquement, il est difficile de remettre en cause la matérialité des faits dans le dossier Marie Trintignant qui a été tuée par Bertrand Cantat ni même dans celui de Samantha Geimer puisque Roman Polanski a plaidé coupable. On montre que les tactiques et les stratégies du « discours agresseur » varient et s’adaptent en fonction des violences dont il est question. Ce discours n’est d’ailleurs pas forcément conscient, il est énoncé par un certain nombre de locuteurs, puis repris, ou non, par les médias. Cependant, nous le verrons, on observe au fur et à mesure des affaires une véritable évolution du discours médiatique et une prise de conscience grandissante par certains journalistes des travers de ce discours, notamment grâce à la mobilisation et aux dénonciations d’acteurs sociaux tels que les associations ou personnalités féministes.

      Malheureusement je n’ai qu’un temps limité ici et je ne pourrai pas parler de tout aujourd’hui, à ce titre je vous renvoie à notre ouvrage. Pour résumer le propos très rapidement je dirais que l’impunité se déploie sur trois niveaux . C’est d’abord celle de tous les agresseurs en France et c’est ce que nous avons découvert dans l’analyse statistique qui a révélé ceci : l’impunité est quasi totale et la justice ne fonctionne quasiment pas. Le deuxième niveau d’impunité c’est celle d’hommes célèbres et puissants qui ont les moyens financiers d’organiser non seulement leurs défenses mais aussi la destruction des plaignantes. Ici encore faute de temps je vous renvoie à notre ouvrage et ma co·autrice qui est juriste en parle beaucoup mieux que moi. C’est du troisième niveau d’impunité dont je vais parler aujourd’hui, qui est celui du différentiel artiste – politique.

      En effet, en analysant a posteriori nos quatre dossiers nous avons réalisé que les plus intouchables des intouchables ce sont les artistes , contrairement aux hommes politiques qui, si ils arrivent à échapper à une condamnation judiciaire, ne peuvent pas esquiver l’opprobre sociale.

      Le papier à été écrit avent l’affaire Matzneff, et l’affaire Adèle Haenel, il manque donc l’info que l’artiste est protégé selon son degrès de notoriété, car si Polansky, Cantat, Besson et tant d’autres trouvent toujours des soutiens, c’est pas le cas pour les « has been » qui servent de cache-sexe aux complices des violeurs par exemple Matzneff, Ruggia, Brisseau ne sont pas autant soutenus car ils sont moins connus ou moins puissants que leur victimes.

      –----
      Question du « génie » de l’artiste, statut qui le place au niveau du divin, du surnaturel =

      Dans un essai passionnant (1), De l’humanisation de la création divine à la divinisation de la création humaine, l’historienne de l’art Lucile Roche analyse avec brio ce thème du dieu-artiste dans la théorie esthétique moderne Occidentale. Elle écrit : « C’est alors dans son éloignement du modèle divin au profit d’un recentrement de l’artiste, soumis au seul caprice de ses vues et exigences téléologiques, focalisé sur ses propres aptitudes créatrices – l’originalité, l’imagination – que se referme l’analogie Artiste-Dieu et Dieu-Artiste. Source inépuisable d’une créativité dont il est l’unique source, l’artiste romantique relève du divin (avec lequel il partage le ex-nihilo) sans pour autant s’y soumettre. Dans son humanité, l’artiste est alors, paradoxalement, divinisé ». Tout est dit : les jusqu’au-boutistes dans la défense d’auteurs tels que Polanski sont pris dans une représentation sociale surannée qui porte une vision profondément romantique de l’artiste, que l’on illustrera par cette phrase de Victor Hugo : « L’art est à l’homme ce que la nature est à Dieu ». Si ces hommes sont au niveau des dieux alors ils échappent à la justice des hommes, voilà l’impensé fondamental des défenseurs de Polanski, et autres artistes criminels, non seulement gardiens de leurs castes sociales et de ses corollaires impunités, mais surtout, selon nous, enlisés dans des conceptions de l’art dépassées, qui sont mises au service de l’impunité.

      La théoricienne de l’art Carole Talon-Hugon (2) dans une récente interview a éclairé ces impensés autour de l’artiste : « Un viol commis par un anonyme et un viol commis par un artiste, c’est à la fois la même chose – parce que le crime est tout autant répréhensible – et pas la même chose. Parce qu’il fait notamment figure d’exemple, l’artiste bénéficie d’un statut particulier dans la société. En tout cas, depuis le XVIIIe siècle. À cette époque-là, on va commencer à considérer l’art comme un domaine à part, totalement distinct, soumis à la seule règle de la beauté et indépendant de la question du bien. Ainsi, pour Diderot, « il y a une morale propre aux artistes qui peut être à rebours de la morale usuelle ». On retrouve cette idée chez Oscar Wilde (XIXe siècle) ou André Breton (XXe siècle). L’artiste devient alors une individualité sauvage et singulière, en rupture, en opposition et totalement indépendante de la morale ordinaire. Cette image-là, construite sur plus de 200 ans, nous empêche de regarder la réalité de ces agressions en face. »

      C’est ici que, selon nous, le roi apparait nu : en contradiction profonde avec nos valeurs démocratiques, les artistes sont devenus la nouvelle aristocratie au-dessus des lois. Non seulement, en consacrant les uns au détriment des autres on abdique la communauté des citoyens et l’on dit qu’il y a des valeurs supérieures à la vie humaine, mais en outre, l’on comprend désormais la thèse sous jacente des « amis de Polanski » qui est que le talent exceptionnel de cet homme devrait pouvoir se transcrire dans un statut politique dérogatoire exceptionnel. On fera remarquer avec ironie que ces gens là se réclament souvent de gauche, alors qu’ils portent la vision féodale d’une société où le talent et le statut des uns leur accorderait des droits particuliers sur les autres, et leur corps, a fortiori des personnes mineures. Position d’autant plus fragile quand on a compris que les demandes d’exceptionnalité de traitement pour le cinéaste Roman Polanski ne reposent finalement que sur des conceptions discutées comme discutables de théories de l’art. Et après tout, les amis de Polanski ont bien le droit de s’attacher à une théorie particulière que nous ne partageons pas. Ce qui est en revanche indiscutable, c’est que nous vivons dans un régime politique où les artistes, aussi doués soient-ils, sont des citoyens et des justiciables comme les autres.
      ...
      L’impunité de ces hommes repose en grande partie sur une conception non seulement de l’artiste démiurge, mais d’un public passif et docile dans sa réception d’une œuvre vue comme sacrée, et, comme par hasard ces qualités recouvrent les valeurs traditionnellement associées au masculin et au féminin… On voit là qu’on se trouve en plein dans une pensée religieuse et réactionnaire, paradoxalement portée par des « gens de gauche » .

      La dernière phrase fait écho à ta remarque sur la religiosité de tout ca @sombre

      #talent #génie #surhomme #caste #privilège #démiurge #virilité #mâle-alphisme #mérite #star #lumière

      Le comble selon nous est que par exemple, China Town est une oeuvre remarquable sur l’inceste et le viol… Peut-être que nous effleurons ici la plus grande injustice sociale et le plus grand privilège masculin : ces hommes, non seulement violent en toute impunité, mais ensuite, de ces viols, font des chefs-d’oeuvre, acclamés, primés et applaudis. Et, à jamais c’est le chef-d’oeuvre du violeur qui restera gravé dans l’histoire de l’art, alors que, poussière, la vie dévastée des victimes retournera à la poussière. Ceci nous amène à un point important à propos des films de ces réalisateurs notamment pédocriminels. Parmi les injonctions dont on nous accable, il y a l’interdiction corollaire de ne pas juger les films de l’homme, qu’on nous conjure de ne pas condamner (particulièrement en France comme l’a dénoncé le critique de cinéma Paul Rigouste (6). Or la critique de genre, c.a.d en terme d’analyse de rapports sociaux de sexe, s’est développée comme champ théorique universitaire autonome depuis bien longtemps, y compris en France grâce aux travaux de Geneviève Sellier, et bien entendu ce qui chagrine nos fans, qui sont dans la dévotion, c’est que l’on puisse mener une critique cinématographique impertinente des œuvres de ces hommes. Par exemple, un visionnage attentif des films de Woody Allen permet de repérer son obsession pédophile pour les très jeunes filles, de même qu’il me semble que Polanski affronte sans détour dans son œuvre des problématiques très personnelles de crimes et culpabilités, et ce, de manière quasi systématique. Par définition, le travail de la pensée et de l’analyse ne peut être limité, la critique doit adresser l’ensemble de l’oeuvre et il semble aussi invraisemblable que contre productif de limiter le champ des études cinématographiques par des interdictions sous peine de « lèse génie ». Il faut dénoncer cette double injonction sur laquelle repose la défense de ces criminels : non seulement l’institution judiciaire n’aurait pas son mot à dire sous prétexte qu’ils sont des artistes, mais leurs œuvres elles-mêmes seraient comme immunisées de toute lecture en lien avec leurs crimes , lecture qui pourtant me semble très intéressante d’un point de vue de théorie de l’art. Nous avons là l’occasion inouïe d’analyser des œuvres de criminels qui précisément n’hésitent pas à créer à partir de leur propre criminalité, donc au nom de quoi se priver de ces recherches ? On voit là qu’on doit aller frontalement à contre sens de l’opinion commune : Non seulement on ne peut pas séparer l’homme de l’artiste comme on vient de le voir, mais il est spécifiquement ici pertinent de rattacher l’artiste à ses crimes afin d’étudier son œuvre à partir de son activité criminelle, sans pour autant l’y réduire bien entendu.

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      Enfin, un aspect qui me semble également important et à prendre en compte dans l’analyse de ces discours de défense des cinéastes criminels, c’est le phénomène de la fascination du grand public pour ces agresseurs. Fascination dont ils jouent pour faire valoir leur défense, qui bien entendu ne peut que bénéficier de sentiments confus, qu’il faut déconstruire.

      Dans La Photographie, le théoricien de l’art André Rouillé fait une analyse remarquable de ce qu’est une « star » dans nos sociétés contemporaines. Star en anglais signifie étoile, c’est-à-dire un objet qui brille même dans la nuit, à l’image de cette aura qui repose sur l’exposition médiatique, véritable machine optique d’exposition. Les stars sont des êtres à part, des êtres de lumière, qui scintillent, éclairées en réalité par la machine « people » qui selon nous fonctionne sur une ambivalence fondamentale : ces gens nous sont familiers, ils nous ressemblent mais ils sont différents, ils vivent dans une sphère sociale supérieure qui suscite crainte et respect. Ce jeu de reflets permet des identifications-évasions, des phénomènes confusants mais gratifiants, et surtout, profondément duels. Le public est saisi dans des positions contradictoires : entre l’admiration et la dévotion pour ces stars mais aussi le sentiment d’injustice que leur inspire le fait que contrairement à lui, elles échappent à un système judiciaire qui frappe plus durement les modestes et les anonymes. De plus, comme le note la philosophe Michela Marzano, les hommes et les femmes ne sont pas affectés de la même façon dans ce phénomène : dans un contexte patriarcal les hommes sont tentés de s’identifier aux accusés célèbres et puissants, quand les femmes sont piégées dans plusieurs conflits d’allégeance.

      ...

      La chercheuse Judith Herman nous met en garde que « C’est très tentant de prendre le parti de l’agresseur. La seule chose qu’il demande au témoin est de ne rien faire. Il en appelle à notre désir universel de rester neutre et ne pas condamner. La victime au contraire nous demande de prendre part à sa douleur. La victime nous demande d’agir, de nous engager et de nous rappeler pour elle. »

      On l’observe en chacun de nous dans ces cas précis : il existe un conflit entre le citoyen et le spectateur. Le citoyen condamne les crimes de l’artiste mais le spectateur veut continuer à jouir de l’oeuvre de l’artiste criminel. Parce que nous avons aimé ces œuvres, parce qu’elles font partie de notre vie désormais, de notre culture. Parce que l’oeuvre d’art est considérée comme unique et qu’on voue un quasi culte à son auteur, parce que les créateurs sont les nouveaux dieux de notre société sécularisée. Cette résistance autour de l’artiste tient selon nous à une imprégnation puissante d’un télescopage de conceptions de l’art des siècles derniers et de mythes néolibéraux ultra contemporains ; l’artiste incarnant dans notre mythologie capitaliste, à la fois l’individu exceptionnel, la liberté, la transgression, l’exception morale et une forme de sacré archaïque.

      #art #artiste

    • « Les César 2020 consacrent l’extraordinaire impunité de Roman Polanski »

      « À ce jour, le cinéaste Roman Polanski est accusé de viols et d’agressions sexuelles par 12 femmes, notamment alors qu’elles étaient mineures. Le réalisateur a reconnu avoir drogué puis violé l’une d’entre elles, une jeune fille âgée de 13 ans en Californie, puis a fui la justice.

      Il a ensuite tourné librement de nombreux films, reçu tous les grands honneurs et récompenses de sa profession, ainsi que le soutien de la quasi-totalité de l’establishment, pouvoirs publics compris, au point qu’il a obtenu les financements pour tourner en 2019 un film sur le capitaine Dreyfus, dont il prétend – par un renversement qui laisse pantois – que leurs destins sont similaires. Ce film a obtenu 12 nominations aux César, c’est-à-dire autant que le nombre de femmes accusant le réalisateur de « J’accuse ».

      publié par l’Express le 28/02/2020, en intégralité sur le blog de Lise’s B.
      https://lisefeeministe.wordpress.com/2020/03/02/les-cesar-2020-consacrent-lextraordinaire-impunite-de-roma

      « L’impunité repose sur une conception de l’artiste démiurge et d’un public passif », estiment Yael Mellul et Lise Bouvet , coautrices de Intouchables ? People, Justice et impunité, ouvrage dédié notamment aux affaires Polanski, Cantat, DSK et Tron.

      Juriste et ex-avocate, Yael Mellul est coordinatrice juridique du pôle d’aide aux victimes de violences du centre Monceau. Politiste et philosophe de formation, Lise Bouvet est traductrice de textes féministes anglophones et autrice.

    • Je recommande ce texte qui pointe certains défauts du texte de Despentes en particulier le féminisme blanc mais ne parle pas de l’aspect misogyne de l’idéologie trans et proxénète qui s’y est glissé. https://seenthis.net/messages/828705

      Sur le texte de Lise B pointé par @vanderling

      « Les amis de Polanski » nous disent, entre autres, qu’il n’est pas un justiciable ordinaire car c’est un auteur accompli, un grand artiste, créateur d’une œuvre sublime. On peut tout d’abord relever un lien logique suspect entre son talent (qui est indéniable) et le rapport de ce dernier avec la justice criminelle. A écouter ces gens-là, ce talent aurait pour conséquence qu’il serait hors de question de porter un quelconque jugement sur sa consécration ni qu’il perde une journée de plus de sa vie en prison. Mais qui décide de cette utilité sociale extra-ordinaire ?

      Prenons un exemple particulièrement saillant en ce moment : en plein mois de février, quand nous avons froid et que notre chaudière tombe en panne, qui peut se passer d’un bon plombier-chauffagiste ? Nous serions sûrement très fâchées que notre excellent chauffagiste, lui aussi nommé Roman Polanski, aille en prison pour le viol d’une jeune fille de 13 ans précisément en plein hiver, mais la loi est ainsi faite en démocratie que même les professionnels exceptionnels et indispensables sont comme tous les autres citoyens, passibles des mêmes peines pour les mêmes crimes.

      Personne ne parle du talent perdu de ces 12 victimes de Polanski. Si Polanski avait été arrêté pour les 12 viols qu’il a commis, ces films n’auraient pas été fait et on ne s’en serait pas plus mal sorti. Mais le talent (qui est indéniable) de Polanski c’est un talent qui compte car on ne dénie pas le talent des phallopores qu’ils soient cis ou femmes-trans. Le talent qui ne compte pas c’est celui des femmes cis et des hommes-trans, car personne ne parle du talent perdu de ces 12 femmes (et peut être plus) qui s’est peut être perdu à cause de Polanski. Ca me fait pensé à la sœur de Sheakspear dont parle Virginia Woolf. Qui pleur le talent perdu de toutes ces filles et femmes que les hommes détruisent à coup de bite ? Combien de génie au féminin avons nous perdus à cause des violences masculines ? aucune en fait car contrairement au talent de Polanski qui est INDENIABLE, le talent des femmes cis et des hommes-trans est toujours DENIABLE. Les Césars l’ont montré très clairement à Adèle Haenel et à Sciamma et illes le montrent jours après jours aux femmes d’Alice Guy à aujourd’hui.

      Il y a aussi cet exemple du talent du plombier chauffagiste ou du boulanger qui serait non reconnu au pretexte qu’il violerait. Ca me fait pensé que pour le talent d’une boulangère ou d’une plombière-chauffagiste on ne se pose même pas la question. Elle n’aura pas besoin de commetre des crimes pour se voire dénier son talent, il suffit qu’elle ne sois pas belle, qu’elle ne sois pas mère, qu’elle ne sois pas douce, et son « talent » de boulangère-plombière,chauffagiste ne vaudra pas tripette.
      #déni #talent

    • « Seul le bras de Lambert Wilson fait de la résistance, seul ce bras sait s’il tremble de peur ou de colère, ou des deux ».
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/et-le-bras-du-general-trembla

      Un bras tremble, ce matin, sur mon Twitter. C’est pourtant un bras ferme, un bras qui ne devrait pas trembler, le bras du général. Du général ? De Gaulle, bien entendu. Ou plutôt, le bras de Lambert Wilson, qui incarne le général dans un film du moment. Le général de 40, celui de l’Appel, dont le bras, justement, n’a pas tremblé. Et pourtant ce bras tremble, alors que sa partenaire Isabelle Carré (Yvonne de Gaulle dans le film) vient de prendre la parole, pour répondre à une question sur Polanski...

    • « Général de Gaulle, tu es notre idooole,
      A toi nos cœurs, nos braaas,
      Général de Gooaaal..! »
      J’ai entendu, l’autre matin à la radio, Lambert Wilson s’étonner de qui étaient ces gens ?

      « Je suis très en colère, c’est n’importe quoi ! Si on estime qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le fait que Polanski ait des nominations, alors on ne vient pas ! Oser évoquer un metteur en scène en ces termes… Parler d’Atchoum, montrer une taille… Et en plus, qu’est-ce qu’on va retenir de la vie de ces gens par rapport à l’énormité du mythe de Polanski ? Qui sont ces gens ? Ils sont minuscules. »

      Qui sont ces gens sur le plateau de #CàVous ? Qui est Lambert Wilson ? Qui est Atchoum ? Qui a engrossé blanche-neige ?


      Fluide Glacial n°515 (avril 2019)avec une couverture de Relom qui signe son retour dans le magazine avec une #BD de 7 pages " Petit avec des grandes oreilles " qui vaut bien le meilleur des Polanski !
      #Lambert_Wilson #2_mètres_de_connerie_avec_des_grandes_oreilles

    • Oui, c’est vrai, Despentes mélange tout. Oui, elle aligne dans la même colère les abus sexuels, la domination économico-politique (le 49.3) et la répression policière. Oui, elle superpose le manifestant qui défend sa future retraite dans la ligne de mire du LBD du policier de Macron, et la fillette de 13 ans sodomisée par Polanski. En apparence, c’est vrai, un esprit rationnel devrait s’efforcer de distinguer les situations. Ce qui les rapproche pourtant, s’appelle la domination. Sans guillemets. Et ce qui atteste le mieux de cette domination, c’est l’impunité. Le manifestant et la fillette, livrés à plus puissant qu’eux, savent que la justice ne leur sera jamais rendue. Qu’il y aura toujours des avocats retors, des arrangements financiers, une machine à enterrer les enquêtes nommée IGPN, pour que justice ne leur soit pas rendue. Et que le reste est littérature.

      Celà s’appelle, une analyse systémique. C’est grossier, c’est simpliste, ça ne fait pas le détail, désolé. Il y a bien entendu toujours des contre-exemples. Il y a des miracles. Il y a des puissants punis. Il y a de sublimes résiliences. Il y a des trèfles à quatre feuilles. Il y a des coincées moches qui deviennent des reines des chaînes d’info. Vu à l’échelle de l’individu, c’est d’ailleurs toujours plus compliqué, et il y a dans chaque individu du dominant et du dominé (Polony est femme ET bourgeoise reine des medias). C’est d’ailleurs cette complexité, qui fait le bonheur de la littérature, et le sel de la vie. Mais l’illusion proclamée que ces contre-exemples invalident les lois économico-sociales classe simplement Polony à droite (ce n’est pas moi qui le dis, c’est un certain Deleuze). Ce qui d’ailleurs n’est pas infâmant. Il faut bien une droite, pour que la gauche se souvienne pourquoi elle est la gauche.

      https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/natacha-polony-reine-des-medias-ex-coincee

    • Vu à l’échelle de l’individu, c’est d’ailleurs toujours plus compliqué, et il y a dans chaque individu du dominant et du dominé (Polony est femme ET bourgeoise reine des medias).

      L’ndividu « résilient » est l’arbre qui cache la forêt de la misère absolue.

    • Virginie Despentes responds to the Césars and Roman Polański
      by: Virginie Despentes translated by Lauren Elkin , March 2, 2020
      https://maifeminism.com

      I’m going to begin like this: don’t worry. O you great and powerful leaders, you lot who are in charge: it hurts. No matter how well we know you, no matter how many times we’ve taken your power on the chin, it always hurts. All weekend we’ve listened to you whinging and whining, complaining that you’ve had to resort to passing your laws by decree instead of by vote [à coups de 49.3] and that we haven’t let you celebrate Polański in peace, and that we’re ruining the party, but behind your moans, don’t worry—we can hear your pleasure at being the big bosses, the big shots, and the message comes through loud and clear: you don’t plan to let this idea of consent take hold. Where would be the fun in being in charge if you always had to ask permission from the people you rule over? And I am certainly not alone in wanting to scream with rage and impotence ever since your magnificent show of force, certainly not the only one to feel defiled after the spectacle.

      It is not at all surprising that the César Academy would award Roman Polański the prize for best director in 2020. It’s grotesque, it’s insulting, it’s vile, but it’s not surprising. When you award 25 million euros to a guy to make a TV film, the message is in the budget. If the fight against anti-Semitism interested French cinema, we’d know it by now. However, the voice of the oppressed who seize the change to tell their story, we can understand how that might bore you. So when you heard people talking about the subtle comparison between a filmmaker being heckled by a hundred feminists in front of three movie theatres and Dreyfus, a victim of French anti-Semitism at the turn of the last century, you jumped on board. 25 million euros to make this comparison. Amazing. We ought to acknowledge the investors, because to pull together that kind of budget, everyone had to be in on the game: Gaumont Distribution, the CNC, France 2, France 3, OCS, Canal +, RAI… everyone reached into their pockets, and deeply, for once. You closed ranks, you defended one of your own. The strongest defend their rights: it’s part of your elegance, rape is even the foundation of your very style. The law protects you, the courtroom is your domain, the media belongs to you. And that’s exactly what a major fortune is there for: to control the bodies of those who have been declared subaltern. Bodies that clam up, that don’t tell stories from their point of view. The time has come for the richest to hear this message: the respect we owe them will from now on extend to their dicks, stained with the blood and the faeces of the children they’ve raped. Whether at the Assemblée Nationale or in the culture—enough hiding, enough pretending not to be upset. You require entire and constant respect, whether we’re talking about rape, the brutality of your police, the Césars, your retirement reform. That is your politics: that victims remain silent. It comes with the territory, and if you have to get the message to us through terror you don’t see what the problem is. Your sick pleasure, above all. And the only people you tolerate around you are the most docile of lackeys. There is nothing surprising in the fact that you’ve thus sanctified Polański: it’s always money we’re celebrating; in these ceremonies we don’t give a shit about the cinema. Or the audience. It’s the striking capability of your own monetary power that you are worshipping. It’s the massive budget you’ve given him as a sign of support that you were saluting—and through him, your own power that must be respected.

      It would be pointless and inappropriate, in a comment on this ceremony, to separate the bodies of cis men from those of cis women. I don’t see any difference of behaviour. It is understood that these major prizes continue to be the exclusive domain of men, because the underlying message is: nothing must change. Things are very good as they are. When [the comedian and mistress of ceremonies Florence] Foresti left the awards and declared herself ‘disgusted’, she didn’t do it as a woman—she did it as an individual who was taking the risk of turning the profession against her. And she did it as an individual who is not entirely at the mercy of the film industry, because she knows you don’t have the power to deprive her of an audience. She was the only one who dared make a joke about the elephant in the room; everyone else avoided mentioning it. Not a word about Polański, not a word about Adèle Haenel. We all dine together, in this milieu; we all know how it goes. For months you have had your panties in a twist that part of the public is being listened to, and for months you have suffered because Adèle Haenel has spoken up about her experience as a child actress, from her own point of view.

      So all the bodies in that room that evening had been gathered together with one end in mind: to validate the absolute power of the men in charge. And the men in charge love rapists. That is, those who are like them, who are powerful. They don’t love them in spite of the rapes, because they have talent. They find them talented and stylish because they are rapists. They love them for that. For the courage they have to acknowledge the sickness of their pleasure, their idiotic and systematic drive to destroy the other, the destruction, in truth, of everything they touch. Your pleasure dwells in preying, that is your only understanding of style. You know very well what you are doing when you defend Polański: you demand to be admired even in your delinquency. It is this demand which results in everyone at the ceremony being subject to a law of silence. They blame political correctness and social media, as if this code of silence were something recent, the fault of the feminists, but it’s gone on like this for decades. During French cinematic ceremonies, you never joke about the bosses’ sensitivities. So everyone shuts up, everyone smiles. If the child rapist were the bin man there would be no mercy—police, prison, thunderous proclamations, victim defence and general condemnation. But if the rapist is a powerful man: respect and solidarity. Don’t speak in public of what goes on doing castings or pre-production or during filming or promotion. It’s well-known. The law of silence prevails. Respect for this advice is how you choose whom to hire.

      And although we’ve known this for years, the truth is we’re always surprised by the overconfidence of power. That’s what’s so amazing, in the end—it’s that you get away with your dirty tricks every time. Every time, it’s humiliating to see the participants take their place on stage, whether it’s to announce or to receive a prize. We see ourselves in them—not only me because I’m an insider, but anyone watching the ceremony. We identify with them and are humiliated by proxy. So much silence, so much submission, so much pressing into servitude. We recognise ourselves. We want to die. Because at the end of the night, we know that we are all the employees of this whole heap of shit. We are humiliated by proxy when we see them keep quiet even though they know that Portrait of a Lady on Fire won’t receive a single one of those big prizes at the end, and only because Adèle Haenel spoke up and because somehow they have to make the victims understand that though they might want to tell their stories, they would do well to think twice before breaking the vow of silence. Humiliated by proxy that you dared to nominate two female directors who have never received and probably never will receive the prize for best director so that you can give it to Roman fucking Polański. Himself. [Both words in English in the original] In your face! You are, decidedly, ashamed of nothing. 25 million, that’s more than fourteen times the budget of Les Misérables [dir. Ladj Ly, which won best film], and the guy can’t even claim his film was one of the five most-seen films of the year. And you reward him. And you know very well what you’re doing—that the humiliation experienced by an entire segment of the population who got your message loud and clear will spill over into the following prize, the one you gave to Les Misérables, when you bring onto the stage the most vulnerable bodies in the room, the ones which we know risk their lives at the slightest police inspection, and if there are no girls among them at least we see they are intelligent and can tell there is a direct link between the impunity of the famous director that night and the situation in the neighbourhood where they live. The female directors who awarded the prize of your impunity, the directors whose awards are stained with your dishonour— same struggle. They each are aware that as employees of the film industry, if they want to work tomorrow, they have to shut up. No joke. That’s the spectacle of the Césars. And what timing—three months of strikes to protest reforms to the retirement system that we don’t want, which you passed by force. The same message conveyed to the people at the same time: ‘Shut up, keep your mouths shut, shove your consent up your ass, and smile when you pass me in the street because I am powerful, because I have all the money, because I am the boss.’

      So when Adèle Haenel got up, it was a sacrilege on the move [en marche, a nice dig at Macron’s political party]. A repeat offender of an employee, who didn’t force herself to smile when her name was dragged through the mud in public, who didn’t make herself applaud the spectacle of her own humiliation. Adèle got up, as she had already to say look, this is how I see the story of the filmmaker and the adolescent actress, this is how I lived it, how I carry it with me, how it sticks to my skin. Because you can tell us about it any way you like, your idiotic distinction between the man and the artist—all victims of rape know there is no miraculous division between the body that is raped and the body that creates. We carry around what we are and that’s that. Explain to me how I should take advantage of her and then shove a violated girl out the door of my office to get down to work, you bunch of clowns.

      Adèle got up and left. On the 28th of February we didn’t learn much we didn’t already know about the French film industry, but we did learn how to wear an evening gown: like an Amazon [guerrière]. How to walk in high heels: as if we were going to tear the whole building down. How to walk with our heads held high, our necks rigid with anger, and our shoulders bare. The most beautiful image in forty-five years of the ceremony: Adèle Haenel going down the stairs to leave, while you’re all applauding. Now we know how it works, someone who walks out while telling you to fuck off. I would trade 80% of my feminist books for that image. That lesson. Adèle, I don’t know if I’m male gazing you or female gazing you but I keep love gazing you [all in English and as verbs] on my phone for that exit. Your body, your eyes, your back, your voice, all your gestures say it: yes, we are dumb bitches, we are the ones who’ve been humiliated, yes, we only have to shut our mouths and take your blows, you’re the boss, you have the power and the arrogance that goes with it, but we will not remain seated without saying anything. You do not have our respect. We’re getting the hell out. Enjoy your bullshit on your own. Celebrate yourselves, humiliate each other, kill, rape, exploit, smash everything that falls between your hands. We’re getting up and we’re getting out. It’s probably a prophetic image of the days to come. The real difference is not between men and women, but between the dominators and the dominated, between those who intend to suppress the story and impose their decisions and those who are going to get up and get out while complaining, loudly. It’s the only possible response to your politics. When it’s no longer tenable, when it goes too far, we’re going to get up and get out while hurling insults at you. Even if we are your subalterns, even if we take your shitty power on the chin, we despise you. You make us want to vomit. We have no respect for the mockery you make of respectability. Your world is disgusting. Your love of the strongest is sick. Your power is sinister. You are a gruesome bunch of imbeciles. The world you created to reign over the wretched lacks oxygen. We’ve been getting up and we’re getting the hell out. It’s over. We’re getting up. We’re getting out. We’re shouting: Go fuck yourselves.

    • Vendredi dernier, pour la première fois depuis un paquet de temps, les flics ont mis les casques et tiré les lacrymos à un rassemblement féministe ; pour la première fois depuis longtemps, on les a débordés même si c’est rien qu’un peu. Ce soir-là, on s’est senties puissantes ensemble, entre meufs, on a mis nos corps ensemble, pour que de victimes nous nous changions en menace et en vengeance : parce que si certain.es se lèvent et se cassent, nous, de plus en plus nombreuses, on se soulève et on casse.

      https://paris-luttes.info/il-y-a-ceux-qui-se-taisent-il-y-a-13599

      Le jour où les hommes auront peur de se faire lacérer la bite à coups de cutter quand ils serrent une fille de force, ils sauront brusquement mieux contrôler leurs pulsions “masculines”, et comprendre ce que “non” veut dire.

      Virginie Despentes, King Kong Théorie, 2006.

  • Âge pivot : une « manoeuvre » du gouvernement pour mieux imposer son projet par ordonnances
    https://www.bastamag.net/Retrait-provisoire-de-l-age-pivot-un-pas-de-cote-mais-pour-mieux-nous-impo

    Le Premier ministre a écrit aux partenaires sociaux, le 11 janvier, pour leur faire part de ses propositions de sortie de crise. L’âge pivot est provisoirement suspendu du projet de loi sur les #Retraites. Voici la réaction de l’Union syndicale solidaires. Après des semaines de pas de deux avec la CFDT autour de la question de l’âge pivot, le gouvernement retire les 64 ans de son projet immédiat. C’est le signe de son malaise, des divisions gouvernementales, de la force de notre mouvement qui met à (...) #Débattre

    / Retraites, #Protections_sociales, #Syndicalisme, #Luttes_sociales

  • BookTube, le futur club de lecture de YouTube, arrive mi-octobre
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/booktube-le-futur-club-de-lecture-de-youtube-arrive-mi-octobre/97302

    Les créateurs de YouTube, fortement inspirés par les tendances modernes de la communication, ont décidé de lancer une nouvelle chaîne. Baptisée — sans aucun doute possible sur son contenu — BookTube, l’émission débutera ce 17 octobre avec Malcolm Gladwell, puis accueillera Margaret Atwood.

    ex libris
    Roger Salz, CC BY 2.0

    On se souvient qu’en mars dernier, Michelle Obama avait fait une apparition remarquée, et remarquable, dans le cadre d’un club de lecture. Plus de 1,5 million de visionnages pour l’émission sobrement nommée BookTube où l’ex-première Dame était venue pour discuter de ses lectures et de ses mémoires, Becoming.

    YouTube, propriété de Google, investit désormais dans les contenus éducatifs, considérant l’attrait des utilisateurs pour les tutoriaux qu’héberge la plateforme. Pour Malik Ducard, en charge de YouTube Learning, l’approche passe par une responsabilisation des créateurs soucieux de partager des connaissances avec les internautes du monde entier. Et fournir des vidéos de qualité qui vont de la vulgarisation scientifique jusqu’aux cours de grammaire.

    BookTube n’est cependant pas l’unique initiative dans le secteur pédagogique que YouTube souhaite porter. La firme investit en effet de plus en plus pour garantir la production de didacticiels, séries sur le bricolage et autres — les thématiques les plus regardées sur la plateforme. En effet, l’année passée, YouTube dévoilait une enveloppe de 20 millions $ pour soutenir YouTube Learning, et financer les productions des YouTubers de qualité.

    La réalisation de BookTube est confiée à Boardwalk Pictures, pour garantir une animation et un véritable spectacle. Et si c’est à travers le livre que la filiale de Google attaque fort, il ne faut pas oublier qu’Apple vient de s’offrir les bons services d’Oprah Winfrey, présentatrice star aux États-Unis.

    Sur Apple TV+, à compter du 1er novembre, elle animera un club de lecture, avec pour premier invité Ta-Nehisi Coates.

    On imagine aisément que les vidéos de BookTube seront alors connectées à la librairie numérique de Google, Play Books, histoire de ne pas rater une occasion en or de vendre quelques ebooks.

    #Booktubing #Edition #YouTube #Spectacle_télévisuel

  • Un intermittent du spectacle fait condamner Pôle emploi et obtient 47.000 euros - Capital.fr
    https://www.capital.fr/votre-carriere/un-intermittent-du-spectacle-fait-condamner-pole-emploi-et-obtient-47-000-eu

    Dans un jugement rendu courant avril, le tribunal de grande instance de Montpellier a condamné Pôle emploi à verser trois ans et demi d’indemnités que l’organisme devait à un intermittent du spectacle, révèle le site d’investigation Le D’Oc ce mardi.

    La somme peut paraître spectaculaire. Dans un jugement rendu courant avril par le tribunal de grande instance de Montpellier, Pôle emploi a été condamné à verser une importante somme à un intermittent du spectacle : 47.000 euros révèle le site d’investigation locale Le D’Oc ce mardi 20 août. Cet intermittent avait été privé de ses allocations-chômage pendant trois ans et demi. Les 47.000 euros - qu’il a finalement touchés en juillet - représentent donc l’intégralité des indemnités chômage que Pôle emploi lui devait. Ce à quoi s’ajoutent 5.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral, ainsi que 3.600 euros de frais d’avocat.

    Pour bien comprendre, un retour sur les faits s’impose Eric, intermittent du spectacle, est réalisateur de films. Dans le courant de l’année 2015, il intervient auprès de détenus de la prison de Béziers pour leur apprendre à réaliser des documentaires et des courts-métrages. Du fait de son statut d’intermittent, il a normalement la possibilité de toucher des indemnités en complément des cachets versés par la prison. Mais Pôle emploi s’y oppose. Raison invoquée ? Le métier exercé au sein de la prison - “animateur de formation” selon l’organisme et non pas réalisateur - n’entre pas dans les conditions requises pour bénéficier des allocations lorsque l’on est intermittent.

    “J’ai fourni toutes les preuves (...). Le centre pénitentiaire a également transmis tous les documents nécessaires. Mais l’agent [de Pôle emploi] n’a rien voulu savoir. Pire, il a inventé une série de prétextes pour me refuser des droits aux chômage”, témoigne Éric au site d’investigation. Et ce n’est pas tout : Pôle emploi se serait ensuite mis à douter de la véracité du lien de subordination entre Éric et l’association qui l’emploie. L’intermittent étant gérant d’une Société anonyme à responsabilité limité (SARL), Pôle l’emploi doutait du statut sous lequel il était rémunéré. Être payé en tant que patron l’aurait privé d’indemnisation.

    Pôle emploi condamné par un intermittent, pas une première cette année

    C’est grâce au tribunal de grande instance de Montpellier que le réalisateur va enfin trouver une issue à son affaire qui traîne en longueur. Dans son jugement de mi-juillet, le tribunal estime que son travail exercé au sein de la prison de Béziers “relevait essentiellement de son activité de réalisateur et non d’une activité d’animateur ou de formateur”, lui permettant ainsi de toucher les indemnités. Et s’agissant du lien de subordination avec l’association pour laquelle il a travaillé, il est indiqué que “Pôle emploi échoue à renverser la présomption légale de l’existence d’un contrat de travail”. Et qu’il devait donc être indemnisé au titre d’intermittent.

    À l’avenir, cette affaire pourrait certainement inspirer les avocats qui défendent les chômeurs face à Pôle emploi dans des cas similaires. Ce n’est en tout cas pas la première fois, cette année, qu’un intermittent du spectacle réussit à faire condamner l’établissement public. En avril dernier, toujours, la cour d’appel de Nîmes a fait annuler une dette de près de 15.000 euros que réclamait l’organisme à un intermittent, au motif qu’il n’avait pas fait du spectacle mais de la formation, ce qui n’entrait pas dans les critères d’indemnisation. La juridiction nîmoise a démenti, donnant raison au chômeur.

    #droits_sociaux #spectacle #intermittence #jurisprudence

  • Tourmentes et migrations

    #Archipels, publication européenne d’art, de culture et de société, est le fruit de la rencontre entre l’équipe éditoriale française de Cassandre/Horschamp et celle, belge, de Culture & Démocratie.

    Ce premier numéro « Tourmentes et migrations », analyse la relation entre les pratiques de l’art et la question migratoire. C’est une occasion forte de démontrer en quoi les artistes, lorsqu’ils se penchent sur les drames humains qui nous traversent, peuvent agir sur les consciences, en travaillant à la fois sur le plan émotionnel et sur celui du sens.

    Ce numéro plonge dans ce que nous appelons le « #spectacle_des_responsabilités », puis il partage un temps avec le #Nimis_Groupe, passionnante troupe de #théâtre_documentaire, avant de s’ouvrir à d’autres regards et pratiques, du #cinéma à la #performance, en passant par la #littérature et la #poésie.

    Au rythme d’analyses, d’entretiens, de témoignages et d’images fortes nourris par le réel, cette revue nous fait entrer dans l’univers des migrants et des artistes. Elle nous fait ressentir et comprendre ce qui s’échange entre eux, hors de nos « zones de confort ». Elle construit des archipels.


    http://www.cultureetdemocratie.be/productions/view/tourmentes-et-migrations

    #revue #art #migrations
    ping @reka @karine4 @isskein

  • L’« occasion manquée » de Lepage au Soleil
    Lela Savic, Métro, le 24 avril 2019
    https://journalmetro.com/culture/2311750/loccasion-manquee-de-lepage-au-soleil

    La pièce Kanata portant sur l’histoire des premiers peuples du Canada a suscité une telle controverse l’été dernier, en raison de l’absence d’Autochtones dans le projet, qu’elle a été annulée au Québec. Le documentaire Lepage au Soleil nous plonge au coeur de sa création. Métro l’a fait voir à trois spécialistes des questions autochtones.

    « Lorsqu’un aîné parle de ses blessures, ou un chef raconte notre culture, il n’a pas de nom, c’est comme si “c’est juste un vieil indien”. La seule femme autochtone qui est interviewée dans le film est aussi celle qui dit qu’elle trouve dommage que la pièce n’ait pas eu lieu. Même si elle ouvre le film en exprimant son support envers Kanata, on apprend son nom que vers la moitié du film ».

    Redface
    Les spectacles qui représentent des autochtones ne datent pas d’hier, précise l’historien Gavin Taylor. Au 19 e siècle, quelque soixante-dix productions de « pièces de théâtre indiennes » (Indian plays) ont été mises en scène aux États-Unis. « À bien des égards, ces pièces étaient l’analogue des spectacles de Blackface — c’était des productions dans lesquelles des acteurs blancs caricaturaient les personnes autochtones pour le plaisir d’un public blanc. Alors que le Blackface présentait les Afro-Américains comme des bouffons, les personnages “indiens” étaient présentés comme des sauvages, mais aussi comme des restants tragiques d’une race mourante. » Selon M.Taylor cette représentation des peuples autochtones avait une très longue histoire ; l’historien Lakota Philip Deloria a appelé cela « jouer aux Indiens » explique-t-il. « L’effacement et l’appropriation de l’identité autochtone est typiques des sociétés coloniales qui prétendent être fondées dans le territoire même où les Autochtones ont été dépossédés. » En ne reconnaissant pas cette dynamique, Lepage et Ariane Mnouchkine ont étés « naïfs, voire arrogants » croit l’historien.

    #Kanata #Robert_Lepage #autochtone #France #Ariane_Mnouchkine #Théâtre_du_Soleil #Cartoucherie #appropriation_culturelle #racisme #invisibilisation #Spectacle #Théâtre #Canada

  • KLAIRE FAIT GRR - Trolls, règles & #Chattologie - YouTube

    https://www.youtube.com/watch?v=eTJs0JIn2J8

    KLAIRE FAIT GRR - Trolls, règles & Chattologie

    Parce que les règles, c’est un sujet à la fois sérieux et drôle, et parce qu’un cheval, c’est toujours pratique.

    Chattologie s’adresse à tous-tes : quadras curieux, ados angoissé-es, mamies révoltées, couples, frangins, cousins, futures mères et futures pas-mères, voisines, boulangers : ce sujet vous concerne que vous soyez doté-e d’un utérus, d’un pénis, ou d’une trottinette électrique. Venez, ensemble on va mieux se comprendre et pourquoi pas poser une briquette vers un monde meilleur.

    #spectacle #menstruations #règles

  • « Laurenzaccio » la Bande-annonce

    Voici elle est arrivée et est postée sur PeerTube. J’ai nommé la Bande-annonce de « Laurenzaccio », tragédie clownesque mise en scène par Mario Gonzalez. Elle a été montée et filmée par Jean-Pierre Villaret et Bruno Souverbie (Phase-B). C’est une captation de la première représentation au Théâtre de Chaoué Port Belle Eau d’Allonnes. Je vous laisse l’admirer : https://www.philippepillavoine.com/leblog/2019/03/01/laurenzaccio-la-bande-annonce

    #spectacle #création #bande_annonce #teaser #trailer #laurenzaccio #musset #sand #gonzalez #pillavoine #clown #tragédie #villaret #souverbie #captation #allonnes

  • Petite annonce pour la #recherche-action car on manque de monde...

    Résident à Claix, Aiguilles, La Roche-de-Rame, Ceillac ?

    Venez vous entraîner et tester vos réflexes face aux #risques_naturels grâce à un #jeu_vidéo et un #spectacle pour un spectateur !

    Faites progresser la recherche sur la #prévention des risques grâce à des outils inédits et ludiques créés dans le cadre du projet I²PRI de l’Université Grenoble-Alpes.

    Dates, lieux et inscription sur https://www.pacte-grenoble.fr/actualites/sain-et-sauf

  • Meurthe-et-Moselle : chanson polémique dans une école, un syndicat de police porte plainte (Le Figaro)
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/03/29/01016-20190329ARTFIG00055-meurthe-et-moselle-chanson-polemique-dans-une-eco

    France Police a décidé de porter plainte contre l’Éducation nationale et le directeur d’une école primaire de Ludres à cause de la chanson choisie pour le spectacle de fin d’année. D’après le syndicat, les paroles « appellent à la haine ».

    Fichtre, de quoi s’agit-il exactement ?

    Dans la classe de CE1 de l’école primaire Jacques-Prévert à Ludres (Meurthe-et-Moselle), les enseignants et la direction ont choisi d’apprendre aux enfants des chansons de l’artiste Guillaume Aldebert pour le spectacle de fin d’année. Mais les paroles de l’une d’elles ont déplu à certains parents d’élèves.
    […]
    L’auteur de chansons pour enfants écrit aussi : « faire pipi sur un policier », « prendre en otage ma petite sœur », « faire sauter la salle de classe à la dynamite ».
    L’un des parents, qui s’est livré à L’Est Républicain, considère que ce texte est « contraire aux valeurs de la République telles que doit les promouvoir l’école ». Il estime également que « dans le contexte que nous vivons, apprendre ce texte à des enfants de 7 ans (...) semble pour le moins inapproprié. »

    #LeGorafi_encore_plagié

    #éducation #école #spectacle_de_fin_d'année

    Le communiqué du syndicat de policiers
    Source : https://www.facebook.com/SyndicatFrancePolice/posts/2094137410704702

    Syndicat France Police policiers en colère
    28 mars, 13:25 ·

    Le syndicat France Police - Policiers en colère dépose plainte contre le directeur de l’école Jacques Prévert à Ludres et l’Education Nationale en tant que personne morale pour incitation au terrorisme, provocation d’un mineur à commettre un crime ou un délit et diffamation.

    Dans cette école de la « République » de Meurthe-et-Moselle, l’Education nationale a décidé d’intégrer dans ses programmes pédagogiques, l’apprentissage aux enfants de « l’œuvre » d’un « artiste » très engagé.

    Voici les paroles que les enseignants font apprendre à leurs élèves :

    « Faire pipi sur un policier […], prendre en otage ma p’tite sœur […], faire sauter la salle de classe à la dynamite […] Pour louper l’école ».

    Le ministre de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer n’a pour l’heure pas réagi ni d’ailleurs le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

    Notre syndicat étendra le champ de sa plainte pénale à la personne du ministre Blanquer pour complicité si ce dernier ne fait pas immédiatement cesser les infractions.

    Guillaume Aldebert serait, semble-t-il, un artiste de référence dans de nombreuses écoles.. Il est vrai que là il y a du niveau..

    Laisser l’école de la République se transformer en école de la haine témoigne du niveau de déliquescence de nos Institutions et du degrés de responsabilité ou d’irresponsabilité de nos politiciens.

    • Le syndicat France Police – Policiers en colère dépose plainte contre le directeur de l’école Jacques Prévert à Ludres et l’Education Nationale en tant que personne morale pour incitation au terrorisme, provocation d’un mineur à commettre un crime ou un délit et diffamation
      https://france-police.org/2019/03/28/le-syndicat-france-police-policiers-en-colere-depose-plainte-contre-l

    • Le texte ne s’adresse pas aux filles ni aux grandes soeurs, les paroles sont au masculin stricte et les références très virilistes (armée, gars, chatouiller une panthère...). Je ne voie aucun encouragement adressé aux filles dans ce texte, à part des encouragements à subir encore la violence des garçons dans l’espace publique et privée.
      J’ai été voire les paroles complètes. Je croyais que c’etait une vieille chanson de machos des années 80, mais vu la référence à Fortnite et au Wifi c’est du masculinisme bien contemporain.

      Paroles de la chanson Pour louper l’école par Aldebert
      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’à…

      Faire le tour de la maison
      En pyjama pour chopper froid
      Manger des tartines au goudron
      Pour avoir mal à l’estomac

      Faire mon service militaire
      Traverser la manche en bouée
      Chatouiller une panthère
      Faire pipi sur un policier

      Pour louper l’école

      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’ ?

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’à…

      Devenir magicien
      Pour me faire disparaître
      Prier pour que les martiens
      M’enlèvent sur leur planète

      Prendre en otage ma p’tite sœur
      Terminer mes choux d’Bruxelles
      Manger des crayons de couleur
      Pour vomir un arc en ciel

      Sans arme contre un gladiateur
      Je serais prêt à me battre
      Imiter les cascadeurs
      Espérer finir dans le plâtre

      Avaler deux cents limaces
      Pour effrayer les instits
      Faire sauter la salle de classe
      A la dynamite

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’à…

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi

      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusqu’à…

      Pour moi c’est pire que le bagne
      Et lorsqu’il l’eut inventé
      Ce sacré Charlemagne
      Aurait du rester couché

      Comptez pas sur moi les gars
      C’est sympa mais c’est sans moi !
      Oui j’ai eu cette idée folle
      Un jour d’éviter l’école

      – Bon allez là faut y aller maintenant
      – On n’veut pas y aller, on n’y va pas
      – Ha si si vous y allez
      – Mais pourquoi ?
      – Mais vous avez signé, vous y allez

      – On n’a rien signé du tout c’est faux, arrête !

      On veut pas y aller
      On préfère rester couchés
      Haut les mains, peau d’lapin
      La maîtresse en maillot d’bain

      On veut pas y aller
      On préfère rester couchés
      Les cahiers : au feux
      La maîtresse au milieu ! »

      jouer à Fortnite sur les mains
      Emménager à la cantine
      Chanter du Black M en latin
      Me faire tatouer les canines

      Passer la nuit sans WIFI
      Me parfumer au Roquefort
      Compter jusqu’à l’infini
      Faire la teuf en Corée du Nord

      Sauter dans l’compost tout nu
      Tester les Kebabs au chlore
      Siffler le gars d’la sécu
      Avoir comme coloc’ un croque-mort

      Courir dans l’désert de doudoune
      Faire mon anniv’ aux urgences
      Traiter Dark Vador de clown
      Regarder le tour de France

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école

      Moi j’irais jusqu’à…

      Pour louper l’école
      Je ferais n’importe quoi
      Pour louper l’école
      Moi j’irais jusque .....là !

      –------

      Je n’apprendrais pas la chanson d’Aldebert

      Je ferais foiré le spectacle de fin d’année
      J’irais crevé les ballons de foot à la récré
      J’étranglerais mes camarades à la corde à sauté
      et je les enverrais tous se faire émasculer.

      Même sous qualifiés les gars serons mieux payer
      alors vous pouvez bien jouer à fortnite
      puisque vous aurez des bonniches gratuites
      une fois que vous nous aurez engrossés.

      Moi j’irais nulle part, même pas au spectacle de fin d’année.

    • OK sur le « les gars » peu inclusif mais je ne savais pas que chatouiller une panthère était réservé aux hommes... On a donc aussi hâte qu’après les flics, des associations féministes portent plainte aussi, et puis pourquoi pas des vegans, car c’est scandaleux évidemment de manger des limaces pour se faire vomir, sans parler d’embêter des panthères qui n’ont rien demandé. Je pense aussi que fort légitimement, les Nord Coréens seraient autorisés à s’émouvoir qu’on sous-entende des choses fort peu sympathiques sur leur compte. Sans compter les producteurs de choux de Bruxelles, de roquefort, de crayons de couleur, de goudron puis les descendants de Charlemagne, les instits et les tenanciers de kebab qui pourront se porter partie civile. #flic_de_la_pensée

    • OK sur le « les gars » peu inclusif mais je ne savais pas que chatouiller une panthère était réservé aux hommes... On a donc aussi hâte qu’après les flics, des associations féministes portent plainte aussi,

      Qui parle de porter plainte ??? Je donne mon analyse de ce texte qui n’est pas « peu inclusif » (non merci pour ta litote) mais explicitement masculiniste. Chose qui n’avait pas été remarqué, pas même par les profs qui ont choisi de faire chanter cette chanson sexiste.
      A part ca merci d’avoir mentionner que texte est aussi spéciste.

      #spécisme #déni #fraternité

    • explicitement masculiniste

      , rien que ça ! C’est vrai qu’il y a un appel à un féminicide, via un bûcher qui plus est ! Mais finalement, ces parents d’élève et les flics, ils ont carrément raison de s’insurger !
      #ironie
      @aude_v si on prend la chanson au pied de la lettre, oui forcément c’est horrible et dans le lot des femmes en prennent pour leur grade. Effectivement l’auteur est un homme et prend le point de vue d’un petit garçon lambda, c’est assez genré dans le style (mais vraiment pas au point de considérer ça comme masculiniste pour ma part) et oui c’est vrai, ce n’est pas un tract féministe (et pas d’écriture inclusive non plus, je ne l’utilise quasiment pas moi même donc ça me choque pas). La défense des enseignants par rapport à la plainte est juste, à mon sens : il s’agit d’étudier l’ironie et le second degré ici donc je suppose qu’en classe l’enseignant doit précisément expliquer à ces élèves qu’il ne faut pas faire ce que la chanson incite à faire. C’est quand même terrible (et ridicule) de devoir expliquer ça à des adultes... En plus je suis pas du tout fan d’Aldebert mais vraiment des procès d’intention comme ça, qu’ils viennent de flics ou autres adeptes de moraline dénués du moindre humour, c’est juste dégueulasse. Tiens y a ce hashtag aussi que personne n’a mis : #censure

    • pour la censure c’est en rapport avec la plainte et le fait que l’école a donc décidé de ne pas utiliser cette chanson pour éviter les coûts d’une procédure (ce que je peux comprendre). Sur le côté « boys will be boys », encore une fois, c’est aussi un préjugé d’associer tout acte violent à quelque chose de forcément masculin.

  • (Dé)passer la frontière

    En ce début de 21e siècle, l’heure est à la #fermeture_des_frontières. Si ce durcissement des #politiques_migratoires peine à produire les résultats escomptés, il participe à la multiplication de situations de violations des #droits_humains, partout dans le monde.

    Les frontières, leur gestion et leur actualité traversent les débats publics et médiatiques sur les #migrations, attisant les controverses et les fantasmes, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Les frontières cristallisent un grand nombre d’enjeux – sociaux, (géo)politiques, économiques, historiques – et mobilisent une grande diversité d’idées, de projets de société et d’acteur·rices. Étudier, questionner la frontière et tout ce qu’elle véhicule comme #symboles est donc indispensable pour penser l’avenir des territoires et de leurs populations dans une perspective de respect de la #dignité_humaine, autrement que sous le seul angle d’analyse de « la crise migratoire ».

    L’objectif principal de ce nouveau numéro de la collection Passerelle est donc de proposer des pistes d’analyse et de réflexion sur les enjeux autour des frontières : dans un monde globalisé, entre territorialisation et dématérialisation, qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui ? Quels sont les intérêts politiques et économiques qui régissent les mouvements d’ouverture pour certain·es, et de fermeture pour d’autres ? Cette publication invite également à explorer les multiples formes de #résistance à travers la voix de celles et ceux qui défient les politiques de fermeture, mais aussi les idées et propositions qui remettent en cause le régime des frontières actuel.

    Il s’agit donc bien d’établir des liens entre ce sujet d’une actualité brûlante et des dynamiques de long terme dans les différentes parties du monde, d’en éclairer les différents enjeux et de donner de la visibilité aux luttes actives d’hier et d’aujourd’hui. C’est cette perspective qui est au cœur du débat à travers les articles compilés ici : des réflexions, des témoignages et des pistes d’horizons politiques qui nous permettront de mieux saisir les enjeux des frontières, afin de nous armer de meilleurs outils de solidarité internationale pour la #justice_sociale et la garantie des droits fondamentaux de toutes et tous.


    https://www.coredem.info/IMG/pdf/_de_passer_la_frontiere-2.pdf

    Sommaire :


    #souveraineté_nationale #symbole #murs #Israël #barrières_frontalières #externalisation #externalisation_des_frontières #spectacle #victimisation #business #tunnel #Roya_Citoyenne #frontière_sud-alpine #La_Roya #caravane #Amérique_centrale #disparitions #mères #justice #passeport_aborigène #internationalisme #liberté_de_circulation #Touaregs #nomadisme #nomades #confédéralisme_démocratique #membrane

    ping @isskein @reka

    #frontières

  • « Neige » conte philosophique et musical d’après Maxence FERMINE

    La Simplesse présente « Neige » Conte Musical pour Tout Public à partir de 7 ans. L’association tourangelle a vu le jour en 2016 pour organiser le festival « 37° à l’ombre ». Le 29 juin 2018, au Château d’Azay-le-Rideau a été créé « Neige » inspiré de Maxence Fermine. Mis en scène par Mario Gonzalez, ce conte philosophique et musical réunit une comédienne, un artiste mime, une harpiste et une chanteuse soprano, dans une scénographie d’ombres chinoises et porté par des mélodies japonaises traditionnelles ainsi que des pièces de Claude-Achille Debussy... https://www.silencecommunity.com/shop/fr/spectacles-pour-organisateurs-fr/75-spectaclespourorganisateurs-neige-fr.html

    #spectacle #conte #musique #philosophie #association #Tours #Mario_Gonzalez #Gonzalez #harpe #mime #comédie #chant #soprano #ombres_chinoises

  • « La Crosse en l’Air » | 1997

    La compagnie « Le Bateau Ivre » qui produit mes spectacles depuis plus de 25 ans vient d’investir dans un nouveau NAS. La capacité du disque dur est énorme afin de permettre la numérisation des créations théâtrales passées. Voici la plus ancienne que nous ayons filmée et que je viens de publier sur PeerTube. Il s’agit de « La Crosse en l’Air » de Jacques Prévert... https://www.philippepillavoine.com/leblog/2019/02/01/la-crosse-en-l-air-1997

    #blog #vidéo #PeerTube #Pillavoine #Prévert #spectacle #théâtre #captation #seul_en_scène #archive

  • ENTRETIEN AVEC Mario GONZALEZ

    Interview de 45 minutes du maître #clown et metteur en scène du #spectacle Laurenzaccio (entre autres) : https://www.silencecommunity.com/videos/play/group:1771/47230/entretien-avec-mario-gonzalez

    Lien sur #PeerTube ? https://peertube.social/videos/watch/84bfd752-3a87-480a-931b-d2875c707116

    Réalisé par Philippe #Pillavoine avec l’aide d’Anne-Marie #Laussat à #Paris en mai 2012 en la Maison des Auteurs de la #SACD pour le site communautaire des artistes #mimes : SilenceCommunity.com.

  • J’aimerais revenir sur la polémique #Kanata / #Robert_Lepage qui n’a finalement presque pas été abordée sur Seenthis, et donc peut-être pas assez en France (pourtant ça rappelle une polémique en France, avec #Exhibit_B.), sauf ici :
    https://seenthis.net/messages/717781
    https://seenthis.net/messages/747168

    Robert Lepage a décidé dans cette dernière pièce de traiter de l’histoire du Canada, et donc des #autochtones, sans actrices ou acteurs autochtones, mais même sans consulter la ou le moindre autochtone pendant la genèse de la pièce.

    Alors, laissons d’abord la parole à Maya Cousineau-Mollen :

    Kanata : Maya Cousineau-Mollen, entre espoir et tristesse
    Radio Canada, le 17 décembre 2018
    https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1142422/kanata-maya-cousineau-mollen-theatre-autochtone

    Elle s’explique aussi ici en vidéo sur Le Média, le 23 décembre 2018 :
    https://www.youtube.com/watch?v=lG5ptrcijdI

    Mais, avant de revenir là dessus, rajoutons le contexte qui manque un peu. Alors qu’il annonce la sortie de cette pièce à Montréal en été 2018, il vient de subir une autre controverse avec sa pièce #Slav, consacrée aux chants d’esclaves #noirs, avec aucun.e chanteu.se.r noir ni aucun.e noir.e consultée pendant la génèse de la pièce. Présentée pendant le Festival de Jazz de Montréal, un tonnerre de protestation a conduit le Festival à annuler la pièce après les quelques premières représentations. J’en avais un peu parlé ici :
    https://seenthis.net/messages/706476

    Peu de gens s’en souviennent, mais en 2001, Robert Lepage avait présenté sa pièce #Zulu_Time où des personnes de nombreuses origines sont représentées, mais où là encore, neuf des dix membres de la troupe étaient des Québécois blancs, le dixième étant d’origine péruvienne. De plus, les représentations étaient stéréotypées, en position d’infériorité par rapport aux personnages blancs. Des femmes provenant apparemment du Moyen-Orient ou du sous-continent indien étaient placés dans des rôles de servitude et d’assujettissement. Enfin, la seule représentation d’un homme noir, jouée par un comédien blanc, arborait un maquillage corporel noir, portant le costume traditionnel d’un guerrier zoulou, avec couvre-chef, torse nu, lance et bouclier, et dont la pièce établissait un parallèle avec le personnage du singe, joué par l’acteur d’origine péruvienne.

    Bref, pour en revenir à Kanata et à 2018, comme le rappelle Maya Cousineau-Mollen, bien qu’il y ait des critiques, il n’y a pas d’appel à l’annulation ou à la censure. Ce sont les producteurs de la pièce qui se retirent, ne voulant pas être mêlés à une telle controverse.

    C’est alors que dans sa grande mansuétude, qui démontre aussi à quel point le débat est en retard en #France sur ces questions, qu’ #Ariane_Mnouchkine décide d’offrir son #Théâtre_du_Soleil de la #Cartoucherie de Vincennes à Robert Lepage pour qu’il y monte une versions légèrement modifiée de sa pièce, et donc tout aussi critiquable. On en est là.

    #appropriation_culturelle #racisme #invisibilisation #Spectacle #Théâtre #Canada

  • #Journalisme : En finir avec la neutralité
    Article de Pierre Billaud et Léo Marron paru le 19 octobre 2018 sur La Fabrique de l’info, "webmagazine d’enquête et de réflexion sur le journalisme"

    À rebours d’une information « neutre » et « objective », certains journalistes font de leur engagement le moteur de leur travail. Une situation qui crée le débat au sein de la profession. Parfois décriés par leur pairs, eux assument une prise de parti.

    Combien de journalistes en France peuvent ajouter à leur CV une fiche S, une interdiction de manifestation ou un procès sans en avoir été prévenu à l’avance ? Assurément bien peu. Ils s’appellent Gaspard Glanz, Nnoman Cadoret, Alexis Kraland ou Gaspard d’Allens. Ils sont journalistes, travaillent en freelance, ont leur propre média ou collaborent régulièrement avec des références de la presse alternative.

    lire la suite : http://lafabriquedelinfo.fr/en-finir-avec-neutralite
    ou l’écouter : https://archive.org/details/Journalisme-Neutralite


    Photo : journalistes #mainstream pris à parti lors de la manifestation de réoccupation de la Zone à Défendre de Notre-Dame-des-Landes, le 17 novembre 2012. En même temps que des instructions précises sur les limites à respecter (anonymat, lieux privés...) un brassard jaune leur avait été fourni afin de pourvoir visibiliser leur présence. Certain-e-s dépasseront les consentements qui avaient été donnés et rencontreront des problèmes pour « shooter » à tout va.
    Archives photos ValK : https://frama.link/valk

    • C’est amusant parce que c’est justement exactement ce que dit #Benjamin_Ferron dans l’interview qui lui est accordée à la fin :

      Cela a toujours plus ou moins existé. Dans les années 1970, on assiste à l’émergence du journalisme alternatif issu à la fois de l’univers du militantisme et du journalisme professionnel. Cette forme de production a plusieurs caractéristiques qui en fait un espace particulièrement flou. Il existe une presse underground, parallèle, alternative, qu’on retrouve récemment, notamment en marge des contestations contre la loi Travail. Mais ce phénomène est plus ancien. À ce titre, la première plateforme qui revendique cette double appartenance au champ journalistique et au champ militant est Indymedia.

      C’est une concentration de médias indépendants qui se crée à l’occasion des manifestations contre l’OMC à Seattle, en 1999. Ces journalistes militants mettent en place une organisation visant à produire de l’information sur le mouvement social en cour du point de vue des militants. Ils anticipent le traitement défavorable de leurs revendications par les médias dominants. Ils organisent alors leur propre production d’information. Donc ce qu’on a pu constater récemment, avec le mouvement Nuit debout, les manifestations contre la loi Travail s’observait déjà il y a 20 ans.

      Autre exemple : la Coordination Permanente des Médias Libres, créée en 1999 et qui regroupe aujourd’hui 74 médias. Ce groupe a évolué vers un pôle plus proche du champ journalistique et de ses enjeux. Lorsque cette coordination s’est reformée, (une deuxième fois en 2014, à l’occasion des rencontres des médias libres et du journalisme de résistance), les producteurs d’information étaient tous issus d’une nouvelle génération de personnes qui ont fait des formations de haut niveau, pour partie dans le journalisme et qui viennent de médias traditionnels. Ils investissent cet univers des médias libres comme espace de revendication militante. La trajectoire d’Hervé Kempf est à ce titre emblématique.

      Alors oui, il n’y a pas tous les médias dont tu parles dans la Coord des #Médias_Libres. Peut-être parce que certains ne se retrouvent pas dans l’aspect professionnel / salarié de cette coord. Pour rappel, elle est ici http://medias-libres.org/les-medias-libres
      Selon moi il manque plutôt toute la constellation née entre #indymedia et cette coordination : des médias libres qui tendent peut-être plus vers de l’#automedia : https://mediaslibres.org avec en particulier le réseau #Mutu qui s’est beaucoup développé. Un autre réseau qui se développe pas mal ces temps-ci est #demosphere, agendas militants locaux animés par des bénévoles (dont je fais partie ;) ) On pourrait aussi citer le réseau #Ritimo...

      Quand au collectif #photo #vidéo engagé « Bon Pied Bon Œil », #BPBO, j’en ai fait partie quelques années et je viens de déterrer une archive puisque le blog n’existe plus : https://web.archive.org/web/20161020193015/http://bonpiedbonoeil.net/index.php?p=gallery pour que tu puisses constater, si le cœur t’en dit, que si si, y’avait bien du #Riot_Porn à sa création, puisque ce collectif est né d’une (excitante) rencontre en pleine répression et de l’envie d’en témoigner. C’est au fur et à mesure de l’implication des un-e-s et des autres dans les mouvement sociaux, et aussi un peu à force de questionnements relous des unes sur la notion de #sécurité vs #spectacle, que cette dimension s’est estompée. On peut suivre encore certains des photographes et vidéastes sur facebook https://www.facebook.com/bonpiedbonoeil.net , twitter https://twitter.com/BonPiedBonOeil/lists/bpbo-team/members , et un peu par là : https://www.flickr.com/groups/2218195@N21

      Flickr
      . Une part de moi reste attachée à ce collectif, je n’exclue pas de refaire des choses avec elleux puisque son fonctionnement est basé sur l’anarchisme (pour faire court) : chacun-e fait ce qui lui semble bon de faire. Je l’ai quitté justement exactement pour les raisons qui me font un peu râler à la fin de l’enregistrement : la sensation d’être une secrétaire de l’ombre. C’est un rôle qui, clairement, invisibilise la place des femmes dans les luttes. Partout où je suis passée, de la zad au mexique en tout cas, j’ai vu le même schéma : on se met un peu à l’écart, « au service de », on ne fait pas d’auto-promo, ce qui justement généralement nous arrange particulièrement quand on est anticapitaliste... et paf, tour de passe passe mascu, quand il est question d’interroger des « personnes avisées », y’a que des mecs !
      Pardon, je m’égare, mais j’avoue, des fois... on en a gros !!!