• Toute notre #civilisation est fondée sur la spécialisation, laquelle implique l’asservissement de ceux qui exécutent à ceux qui coordonnent ; et sur une telle base, on ne peut qu’organiser et perfectionner l’#oppression, mais non pas l’alléger.
    Simone Weil (1909-1943)

    http://iresmo.jimdo.com/2015/07/18/simone-weil-une-critique-de-l-industrialisme
    http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/reflexions_causes_liberte_oppression/reflexions_sur_la_liberte.pdf
    #guerre_aux_pauvres #critique_techno #critique_de_la_valeur

    • Mais, si l’état actuel de la technique ne suffit pas à libérer les travailleurs, peut-on du moins raisonnablement espérer qu’elle soit destinée à un développement illimité, qui impliquerait un accroissement illimité du rendement du travail ? C’est ce que tout le monde admet, chez les capitalistes comme chez les socialistes, et sans la moindre étude préalable de la question ; il suffit que le rendement de l’effort humain ait augmenté d’une manière inouïe depuis trois siècles pour qu’on s’attende à ce que cet accroissement se poursuive au même rythme. Notre culture soi-disant scientifique nous a donné cette funeste habitude de généraliser, d’extrapoler arbitrairement, au lieu d’étudier les conditions d’un phénomène et les limites qu’elles impliquent ; et Marx, que sa méthode dialectique devait préserver d’une telle erreur, y est tombé sur ce point comme les autres.

    • Il n’existe par ailleurs qu’une autre ressource permettant de diminuer la somme de l’effort humain, à savoir ce que l’on peut nommer, en se servant d’une expression moderne, la #rationalisation du #travail.
      [...]
      Dès qu’on jette un regard sur le régime actuel de la production, il semble assez clair non seulement que ces facteurs d’économie comportent une limite au-delà de laquelle ils deviennent facteurs de dépense, mais encore que cette limite est atteinte et dépassée. Depuis des années déjà l’agrandissement des entreprises s’accompagne non d’une diminution, mais d’un accroissement des frais généraux ; le fonctionnement de l’entreprise, devenu trop complexe pour permettre un contrôle efficace, laisse une marge de plus en plus grande au #gaspillage et suscite une extension accélérée et sans doute dans une certaine mesure parasitaire du personnel affecté à la coordination des diverses parties de l’entreprise. L’extension des échanges, qui a autrefois joué un rôle formidable comme facteur de #progrès économique, se met elle aussi à causer plus de frais qu’elle n’en évite, parce que les marchandises restent longtemps improductives, parce-que le personnel affecté aux échanges s’accroît lui aussi à un rythme accéléré, et parce que les transports consomment une énergie sans cesse accrue en raison des innovations destinées à augmenter la vitesse, innovations nécessairement de plus en plus coûteuses et de moins en moins efficaces à mesure qu’elles se succèdent. Ainsi à tous ces égards le progrès se transforme aujourd’hui, d’une manière à proprement parler mathématique, en régression.

      #contre-productivité

    • Simone Weil aborde dans ses textes plusieurs points qui raisonnent avec une accuité particulière aujourd’hui dans une économie pourtant souvent qualifiée de post-fordiste et de post-industrielle. Elle s’interroge sur le mythe de la #croissance illimitée. Elle montre la difficulté à s’appuyer sur une croyance en l’innovation technologique et la confiance dans le progrès #technique. Elle rappelle au contraire la part d’imprévisibilité à laquelle est soumise l’#innovation technologique. De même, elle montre le lien entre la #rationalité technique et calculante. Elle met en lumière la manière dont cette rationalité calculante envahit tous les pans de l’existence. Aujourd’hui, l’utilisation de la rationalité algorithmique dans le monde de l’entreprise et de la gouvernance politique en constitue une nouvelle étage. L’automatisation du travail par l’"#intelligence_artificielle" et l’utilisation des #big_data en vue d’une analyse prédictive en sont deux exemples. Face aux tenants du #capitalisme vert, qui affirment que les progrès technologique pourront dépasser le problème des limites naturelles, Simone Weil montre en quoi cette croyance relève d’une foi religieuse dans le progrès technique.

    • Le problème est effectivement spécialisation + besoin de coordination. Ce besoin de coordination est apparemment apparu avec les infrastructures agricoles (barrages, bassins, canaux d’irrigation....). Et la spécialisation a été possible grâce à l’#agriculture aussi, avec des denrées stockables en surplus (céréales).

    • @nicolasm comme le disait Hemenway, l’agriculture amène, toujours, à une concentration du pouvoir par l’élite. C’est le résultat inévitable de l’existence de gros surplus stockables, qui est au coeur de l’agriculture, et nous pourrions avoir besoin de créer une culture où le surplus, ainsi que la peur et la cupidité qui le rendent desirable, ne sont plus les résultats structurels de nos pratiques culturelles.
      http://seenthis.net/messages/190256
      Ce qui nous ramène à l’#horticulture

      Most horticultural societies are far more egalitarian than agriculturists, lacking despots, armies, and centralized control hierarchies.
      Horticulture is the most efficient method known for obtaining food, measured by return on energy invested. Agriculture can be thought of as an intensification of horticulture, using more labor, land, capital, and technology. This means that agriculture, as noted, usually consumes more calories of work and resources than can be produced in food, and so is on the wrong side of the point of diminishing returns. That’s a good definition of unsustainability, while horticulture is probably on the positive side of the curve.

      http://tobyhemenway.com/203-is-sustainable-agriculture-an-oxymoron

    • Oui mais j’imagine que ça ne suffit pas, car même si les céréales sont sans mesure pour la facilité et la durée de stockage et la versatilité de l’utilisation, on pourrait imaginer une capitalisation agricole avec surplus temporaires (tubercules, fruits à coques) suffisamment en nombre pour fabriquer une élite ? Peut être qu’une condition nécessaire est d’avoir des biens communs pour que celles et ceux qui ne veulent pas être esclaves puissent vivre librement en autonomie. Mais malheureusement ce n’est pas de la seule volonté des humains libres, comme l’a démontré maintes fois l’Histoire.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété, et une plus grande dispersion des ressources, qui sont de ce fait moins accumulables.
      La disparition des #communs a par ailleurs été de pair avec la mise en place des #enclosures, qui a marqué les débuts du capitalisme.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété

      Une égalité ... ou de l’esclavage. La canne à sucre est un bon exemple, puisque ça doit être une des culture les plus rentables en calories/ha, mais requérant une grosse main d’œuvre. Mais peut être s’éloigne t-on de l’horticulture

    • La puissance et la concentration des armements mettent toutes les vies humaines à la merci du pouvoir central. En raison de l’extension formidable des échanges, la plupart des hommes ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l’intermédiaire de la société et contre de l’argent ; les paysans eux-mêmes sont aujourd’hui soumis dans une large mesure à cette nécessité d’acheter. Et comme la grande industrie est un régime de production collective, bien des hommes sont contraints, pour que leurs mains puissent atteindre la matière du travail, de passer par une collectivité qui se les incorpore et les astreint à une tâche plus ou moins servile ; lorsque la collectivité les repousse, la force et l’habileté de leurs mains restent vaines. Les paysans eux-mêmes, qui échappaient jusqu’ici à cette condition misérable, y ont été réduits récemment sur un sixième du globe. Un état de choses aussi étouffant suscite bien ça et là une réaction individualiste ; l’art, et notamment la littérature, en porte des traces ; mais comme en vertu des conditions objectives, cette réaction ne peut mordre ni sur le domaine de la pensée ni sur celui de l’action, elle demeure enfermée dans les jeux de la #vie_intérieure ou dans ceux de l’aventure et des actes gratuits, c’est-à-dire qu’elle ne sort pas du royaume des ombres ; et tout porte à croire que même cette ombre de réaction est vouée à disparaître presque complètement.

      #hétéronomie #système_technicien

    • Elle a écrit ce texte en 1934 et c’est impressionnant de voir avec quelle précision ça décrit la situation actuelle

      L’augmentation formidable de la part prise dans les entreprises par le capital matériel, si on la compare à celle du #travail_vivant, la diminution rapide du #taux_de_profit qui en a résulté, la masse perpétuellement croissante des frais généraux, le #gaspillage, le coulage, l’absence de tout élément régulateur permettant d’ajuster les diverses branches de la production, tout empêche que l’activité sociale puisse encore avoir pour pivot le développement de l’#entreprise par la transformation du #profit en #capital. Il semble que la lutte économique ait cessé d’être une rivalité pour devenir une sorte de guerre. Il s’agit non plus tant de bien organiser le travail que d’arracher la plus grande part possible de capital disponible épars dans la société en écoulant des actions, et d’arracher ensuite la plus grande quantité possible de l’argent dispersé de toutes parts en écoulant des produits ; tout se joue dans le domaine de l’opinion et presque de la fiction, à coups de #spéculation et de #publicité. Le crédit étant à la clef de tout succès économique, l’épargne est remplacée par les dépenses les plus folles. Le terme de #propriété est devenu presque vide de sens ; il ne s’agit plus pour l’ambitieux de faire prospérer une affaire dont il serait le propriétaire, mais de faire passer sous son contrôle le plus large secteur possible de l’activité économique. En un mot, pour caractériser d’une manière d’ailleurs vague et sommaire cette transformation d’une obscurité presque impénétrable, il s’agit à présent dans la lutte pour la puissance économique bien moins de construire que de conquérir ; et comme la conquête est destructrice, le système capitaliste, demeuré pourtant en apparence à peu près le même qu’il y a cinquante ans, s’oriente tout entier vers la destruction.

    • Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d’exercer une influence réelle, ces groupements, qu’ils aient eu nom partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein toutes les tares du régime qu’ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l’organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l’individu, la séparation entre la pensée et l’action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l’utilisation de l’abêtissement et du mensonge comme moyens de propagande, et ainsi de suite. L’unique possibilité de salut consisterait dans une coopération méthodique de tous, puissants et faibles, en vue d’une décentralisation progressive de la vie sociale ; mais l’absurdité d’une telle idée saute immédiatement aux yeux. Une telle coopération ne peut pas s’imaginer même en rêve dans une civilisation qui repose sur la rivalité, sur la lutte, sur la guerre

      lien avec http://seenthis.net/messages/315340

    • Les leaders sont des types durs, qui ont des idées et des idéologies, et la visibilité et l’illusion de l’unité disparaîtraient. C’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader que le mouvement peut survivre. Mais c’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader qu’ils ne peuvent pas transformer leur unité en action concrète.

      http://cultura.elpais.com/cultura/2015/12/30/babelia/1451504427_675885.html

  • Le bilan social de Michel Combes à Alcatel : 20 000 suppressions d’emplois
    http://www.bastamag.net/Le-bilan-social-de-Michel-Combes-a-Alcatel-20-000-suppressions-d-emplois

    Près de 20 000 suppressions de postes dans le monde, dont environ 2 300 en France. Soit un quart des effectifs évaporé en un peu plus de deux ans : tel est le bilan social de Michel Combes pendant ses 29 mois à la tête d’Alcatel. L’entreprise spécialisée dans les technologies de télécommunications comptait 72 344 salariés fin 2012, deux mois avant l’arrivée de Michel Combes. En mars 2015, avant la vente d’Alcatel à Nokia et le départ de son PDG, le bilan social de l’entreprise recense 52 673 employés, (...)

    En bref

    / Emploi , #Capitalisme, #Spéculation_financière, #Multinationales

    #Emploi_

  • Des ZAP pour zapper la spéculation - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/Des-ZAP-pour-zapper-la-speculation

    En France, des propriétaires terriens laissent en friche leurs parcelles à des fins spéculatives – alors que les terres agricoles se raréfient. Michel Apostolo, responsable de la commission foncière à la Confédération paysanne, a participé à une action de remise en culture de #terres dans le Vaucluse.

    #spéculation #foncier

  • Emmanuel Macron veut bouter le personnel du ministère_de_la_Culture hors de Paris -Miroir Social
    http://www.miroirsocial.com/actualite/12206/emmanuel-macron-veut-bouter-le-personnel-du-ministere-de-la-culture-ho

    C’est une information qui a mis le feu aux poudres autour de la rue de Valois et du quartier du Palais Royal. Le personnel du ministère de la Culture (près de 1 700 agents) va-t-il devoir quitter la capitale ?

    En tout cas, l’information n’a rien d’une rumeur puisque la source vient, rien moins, que du site officiel du #ministère_des_Finances. « L’État recherche une solution immobilière pour le relogement des services de l’administration centrale du ministère de la Culture », peut-on en effet lire sur le portail de Bercy. « La recherche porte sur une surface maximale de 27 000 m² à la location (avec option d’achat) dans un immeuble bien desservi par les transports en commun, situé à environ 30 minutes du site de la rue de Valois, Paris Ier », précisent même les services d’Emmanuel Macron (...)

    En réalité, les observateurs se demandent quel peut être l’intérêt de l’État à vouloir vider les locaux occupés par le personnel du ministère de la Culture, actuellement détenus en pleine propriété, sachant que celui-ci est généralement un bien piètre vendeur. Les exemples ne manquent d’ailleurs pas, comme le rappelle L’Express. « En 2003, l’État vend l’un de ses fleurons, l’Imprimerie nationale, au fonds américain Carlyle, pour 85 millions d’euros. Moins de quatre ans plus tard, le ministère des Affaires étrangères, à l’étroit dans ses locaux, recherche un lieu et décide de racheter la vénérable institution au même fonds, mais pas au même prix : le chèque s’élève, cette fois, à 376 millions d’euros. Soit, pour l’État, une perte sèche de 291 millions ! », conclut l’hebdomadaire. 

    Le déménagement du ministère de la Culture effectué à grand frais présente un risque similaire pour les finances publiques avec la mise à l’encan de ce foncier situé au cœur de Paris, à proximité du Louvre et de la Comédie Française. Ce serait alors le jack-pot garanti pour les éventuels acheteurs qui n’attendent qu’un geste de l’État

    #fabrication_du_déficit_public #spéculation et #rente_foncière

  • Crise agricole : « On peut s’en sortir sans concentrer la production dans quelques mains » - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/08/24/crise-agricole-on-peut-s-en-sortir-sans-concentrer-la-production-dans-que

    Il y a une frange de la population qui n’a plus les moyens de s’alimenter correctement. La première politique que nous devrions avoir en Europe, c’est celle de l’#alimentation. Est-ce qu’on ne pourrait pas mettre cela en débat ? Remettons de l’argent dans le système, pourquoi pas. Mais pas pour accélérer, pour en sortir ! L’enjeu est là. Surtout, il faut réorienter les aides. Pourquoi pas choisir d’aider plutôt les petites et moyennes fermes ? Aujourd’hui, elles sont moins subventionnées, alors qu’elles créent plus d’#emplois. Et on sait que plus les fermes sont grosses, moins leur production est de qualité.

    Est-il normal que les aides aillent principalement à l’agriculture industrielle, à la quantité au détriment de la qualité ? Si on redistribuait les dix milliards d’euros de subventions annuelles de la Politique agricole commune (#PAC) vers ceux qui produisent de la qualité et du bio, ce qui implique pour eux des coûts de production supplémentaires, ces derniers pourraient proposer leurs produits au même prix que ceux qui font de l’agriculture industrielle. D’autant que la #dépollution des eaux chargées en #pesticides et en nitrates coûte des fortunes à l’Etat, ce qui représente des coûts cachés pour les contribuables. L’agriculture industrielle est en fait « sur-subventionnée ».

    Pour que les paysans et les consommateurs s’en sortent, puissent produire et consommer de la qualité sans se ruiner, il faut relocaliser les productions et les adapter à ce que nous consommons. On entend la FNSEA nous répéter : « mangez ce que nous produisons ». Il faudrait plutôt produire ce que les gens ont envie de consommer. Par exemple, nous ne produisons pas assez de légumes en France. Nous sommes obligés d’en importer. C’est absurde. Pourquoi pas développer le #maraîchage ? Alors bien sûr, cela nourrit moins l’#agrobusiness, surtout le #bio qui se passe d’engrais et de pesticides chimiques. Il y a beaucoup de filières locales qui ne demandent qu’à se développer. Si on déconcentrait la production porcine, qui a été massée dans l’Ouest avec les dégâts que l’on connaît, cela réduirait la pression sur l’#environnement et ferait vivre plus de producteurs sur l’ensemble du #territoire national.

    #agriculture_paysanne contre #agro-industrie #circuits_courts

    • J’ai toujours du mal à voir comment on peut produire mieux et pour le même prix ou moins cher. On entend souvent les arguments écolos ou végans sur le fait que c’est moins cher au marché ou un circuit court, qu’en achetant moins de viande, des produits moins transformés on s’en sort mieux. Franchement j’ai du mal à le voir dans les faits. Je pense déjà que ça sort le rapport de classe de l’équation (ce qui est facile pour le public écolo ou végan), à savoir le temps à consacrer au marché, aux AMAPs, à se former à une nouvelle façon de cuisiner, à préparer les repas. Et aussi que se passer de viande quand on peut s’en payer quand on veut, c’est très différent que de s’en priver par nécessité économique. Et que côté production, à part quelques cas particuliers, je vois pas comment les producteurs peuvent produire moins cher, vu qu’il y a moins de mécanisation. A part en valorisant leur production, ce qui veut dire vendre plus cher ... Ok le système est pipé mais je pense qu’une meilleure agriculture ça veut dire une intensification de la main d’oeuvre, et j’ai du mal à voir comment ça pourrait faire un système où la nourriture est moins chère, si la main d’oeuvre est pas réduite en esclavage. La seule façon que je vois c’est de l’auto production diffuse, de personnes qui feraient pousser des produits qui reviennent souvent cher car ils nécessitent beaucoup de main d’oeuvre ou sont très périssable.

    • La vache de Léon ne rit plus
      http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2015/07/24/la-vache-de-leon-ne-rit-plus

      Tout le monde est coupable dans cette crise : l’Etat qui a pratiqué la politique de l’autruche, les industriels et les distributeurs qui ont pris les paysans pour de vulgaires fournisseurs de commodités, le syndicat majoritaire obsédé par la concurrence, les agriculteurs aux filières mal organisées et aux comportements irresponsables. Il y a un maillon faible dans la crise actuelle dont on ne parle pas et qui explique la rentabilité faible de certains élevages : un endettement insupportable des fermes causé par des équipements inutilement coûteux, des pratiques agricoles onéreuses qui se justifiaient d’autant moins qu’aujourd’hui, on diminue l’usage des nitrates dans les parcelles et des médicaments dans les élevages. On a tant dépossédé les paysans de leurs savoirs qu’ils croient intelligent de piloter une ferme avec des drones. On voudrait tant que les éleveurs prennent des vacances qu’on leur vend de ruineux robots de traite dont ils pourraient se passer. On les pousse tant à produire qu’ils en accusent les distributeurs et les consommateurs fautifs de préférer le bio lorsqu’ils savent désormais qu’une part importante des maladies neurodégénératives sont liées aux pesticides. On a tellement méprisé la polyculture – pourtant la meilleure des assurances contre les aléas de la nature – que la spécialisation a été tenue comme la martingale d’un « progrès » largement illusoire.

    • Le Mans est une ville moyenne, il y a des marchés de quartiers tous les jours sauf le lundi. Le maraîchage local, pas forcément labellisé bio est bien présent. Toutes les classes sociales s’y retrouvent. Les prix sont variable d’un marché à l’autre mais la plupart des légumes sont au prix des supermarchés mais de bien meilleure qualité.

    • Mais, @nicolasm, le machinisme coûte très cher. Beaucoup de machines coûtent le prix d’une maison. Il faut bien le comprendre.
      Regarde les bottes de pailles. À l’époque où elles étaient rectangulaires, il fallait déjà une machine pour les faire, mais d’un autre côté, pas trop trop chère et surtout, pour bouger la paille ou le foin, des bras, des fourches et des remorques suffisaient largement.

      Maintenant, on a les grosses meules cylindriques. Il faut une grosse machine pour les faire, beaucoup plus chère. Et surtout, il faut équiper ton tracteur de l’outil pour les bouger, parce que tu ne peux plus le faire avec une fourche et une remorque à trois balles.

      Donc, avant même de commencer, la plupart des agriculteurs s’endettent pratiquement à vie, à des niveaux que le péquin avec sa maison en préfa a du mal à concevoir.

      Après, les coûts de fonctionnement ont aussi explosé. Les machines sont coûteuses aussi à l’entretien, comme les voitures modernes par rapport aux anciennes, puisque c’est fini de le faire soi-même dans le hangar avec la boite à outil.

      Les semences, tu les achètes tous les ans, alors qu’avant tu resemais une parti de ta récolte, et donc, ça te coutait que dalle. Et ces semences, elles vont avec des produits, des tas de produits très chers pour lesquels, souvent, tu dois acheter aussi une machine spéciale.

      Sans compter les mises aux normes de matériel. À tes frais. Même s’il en passe plusieurs en peu de temps. Tu te ré-ré-endettes ou tu arrêtes. Le cycle de l’endettement n’a pas de fin. Donc, faut que tu rembourses toujours plus. Donc, que tu produises toujours plus, avec toujours plus d’intrants, de machines, de frais, pour un résultat net toujours plus pourri. Parce que dans le même temps, tu niques ta terre, ton seul bien, à force de devoir toujours produire plus pour arriver à régler tes dettes.

      Et c’est comme ça qu’on a un double problème de surcouts de production et de surproduction avec dégradation de la qualité… et donc des prix… et donc encore plus de pression pour produire encore plus de merde qui coûte toujours plus à produire et rapporte toujours moins.

    • @odilon

      distribuer les subventions nécessaires (personne ne nie cette nécessité) à la petite agriculture plutôt qu’aux grosses usines.

      Exactement, et s’épargner collatéralement les coûts des pollutions et des problèmes de santé liés, coûts actuellement portés par la collectivité.
      http://www.fnab.org/index.php/nos-actions/eau-et-environnement/660-couts-des-principales-pollutions-agricoles-de-leau-

      L’estimation du coût annuel de la dépollution (pesticides et nitrates) des eaux de surface et côtières est de 54 milliards d’euros selon une étude du CGDD, soit le budget annuel de la PAC.

      La PAC est donc payée deux fois (subvention à l’agriculture polluante + dépollution).

    • Oui on est d’accord sur l’endettement, et on a largement dépassé le seuil des rendements négatifs. Mais j’ai l’impression que souvent on regarde l’équation du côté de la ferme, et qu’il y a vraiment moyen de s’en sortir en produisant moins et mieux, mais je pense que ça veut souvent dire une production valorisée, c’est à dire payée plus chère par le public. Donc ce qui est une solution pour le côté productif l’est-elle pour le côté consommation de celleux qui ne peuvent pas se permettre de payer plus cher pour des meilleurs produits ?

      J’ai l’intuition qu’on ne peut pas se passer d’augmenter beaucoup la part de la population active dans l’agriculture, mais que forcément en bout de chaîne il faudra augmenter la part de l’alimentation dans le budget.

    • @nicolasm

      La seule façon que je vois c’est de l’auto production diffuse

      Même avis, pour tout ce qui nécessite du soin fréquent et donc beaucoup d’heures de main d’oeuvre.

      forcément en bout de chaîne il faudra augmenter la part de l’alimentation dans le budget.

      Et baisser la part du logement en même temps. Chez moi je le vois assez clairement, sur le long terme ce qui augmenté ces 30 dernières années c’est le nombre de résidences secondaires (43 769 pour 300 000 habitants en Pays Basque Nord) et le prix du logement, et ce qui a diminué c’est le nombre de fermes et l’offre de bouffe locale.
      #spéculation

    • On paye déjà très cher des produits de merde. Parce qu’il y a d’autres parasites dans l’équation, comme les marges monstrueuses de la distribution qui est en train de tourner à un quasi-monopole (reste combien de groupes et d’enseignes ?)

      Je vais acheter mes légumes chez la maraichère du coin : ils sont incomparablement meilleurs, nettement moins chers et en plus, ils ne polluent pas.

    • Pour en revenir à ce sujet intéressant, je me demande souvent quelles sont les pistes pour produire des aliments de qualité tout en améliorant la santé écologique de l’agro-écosystème et des environs, tout en ne sélectionnant pas automatiquement un public aisé financièrement (et donc a priori a plus fort impact négatif sur l’environnement). C’est pour ça que je vois l’autoproduction comme si intéressante, mais la question reste ouverte pour les personnes qui veulent en faire leur métier où la quantité qui ne peut pas être autoproduite (pas l’opportunité ou pas l’envie).

      (Je veux dire les piste pour quelqu’un qui veut se lancer dans la production de nourriture, parce que le système marche tellement sur la tête que des pistes au niveau politique on en voit facilement quelques unes)

    • Ta question n’est pas très claire ou pas bien posée @nicolasm
      Produire de la nourriture coûte... au moins le prix de la terre qui en France est privatisée. Ça c’est un premier point. Se nourrir aux temps des communaux n’était pas un problème, tout le monde parvenait à se nourrir. Les enclosures ont conduit à l’appauvrissement des structures sociales rurales.
      Ensuite, c’est beaucoup de travail. La société de consommation a fait pousser les ménages à consacrer une partie du budget familial de plus en plus faible pour s’alimenter afin de consommer des produits manufacturés, des voitures, partir en vacances, etc. Puis la part du budget consacré à se loger et le prix de l’énergie ont explosé. Au final il ne reste plus grand chose pour se nourrir correctement.
      Le système des amap n’est pas si mal, souvent les amapiens peuvent mettre la main à la pâte, ce qui contribue à diminuer un peu les coûts. Mais il faut bien voir qu’à partir du moment où tu t’installe professionnellement, en plus du prix de la terre, il y a les salaires, les charges sociales et les taxes diverses qui se répercutent forcément sur le prix de vente des produits. Ces agriculteurs ne visent pas spécialement une clientèle aisée.
      Les subventions ont été mises en place à la base, pour permettre aux plus pauvres de pouvoir se nourrir. Sauf qu’aujourd’hui, les subventions sont distribuées à l’agro-industrie.
      L’accès à la terre, chez nous aussi, est un premier obstacle. Il faut parfois négocier avec les collectivités locales pour obtenir un bout de terrain et produire sa nourriture.

    • Les AMAP ça reste un truc de classe aisée : sans même parler du prix des paniers, il y a déjà le principe même de devoir donner 3 mois, 6 mois, voire 1 an de chèques d’un coup, même si c’est encaissé mois par mois ensuite => tous ceux qui n’ont pas un CDI assez élevé ou un revenu régulier certain, c’est totalement NIET de s’inscrire là-dedans.

      Nous on fait partie d’un groupe producteurs-consommateurs hybride qui ne suit pas la charte AMAP, en milieu urbain, et depuis le début on a décidé que les commandes se feraient mois par mois, donc pour seulement 4 semaines d’un coup, exprès pour que les gens plus précaires, sans CDI puissent venir commander quand ils savent que le mois suivant ils peuvent (oui je sais il y a toujours encore plus précaires).

      Cela dit, on aurait tous un toit gratuit ou à très faible coup (de quoi juste payer l’entretien et les impôts), on pourrait parfaitement payer de la nourriture non mécanisée produite avec plus de main d’œuvre et donc plus cher. La nourriture il faut la produire en permanence, et tant qu’on est dans un système de valeur, argent, etc : ok il faut payer les gens qui produisent.

      Mais les logements bordel !… Il y a plus de logements (et je ne parle bien que des logements décents hein) que de ménages en France, et mis à part l’entretien, ya rien à payer, c’est juste des rentes de merde ! On ne paye aucun travail, on fait juste fructifier un capital immobilier. C’est totalement indécent vu la quantité de logements et le nombre de personnes qui galèrent (soit parce qu’elles n’ont pas de toit, soit comme beaucoup parce qu’on a un toit mais que ça prend la plupart de notre argent), et les conséquences sanitaires qui en découlent (soit avoir un logement pourri, froid, etc, soit avoir un logement correct mais bouffer de la merde). À chaque fois les discussions sur la bouffe me font revenir à ça, parce que ça me parait encore plus révoltant, vu que si ce problème était résolu politiquement, on pourrait presque tous payer des agriculteurs correctement.

    • Y a quoi comme pistes intéressantes pour le logement ? Tous proprio (mais j’imagine que ça ne règle pas les problèmes de rente et transmission), tous locataires des logements nationalisés (mais qui habite où, comment on fait en cas de changement de lieu de travail par ex.) ? J’imagine que des personnes ont déjà réfléchi à ce genre de problématiques ?

  • À Bordeaux, un balcon s’effondre dans un écoquartier neuf
    http://immobilier.lefigaro.fr/article/a-bordeaux-un-balcon-s-effondre-dans-un-ecoquartier-neuf_a1c5c99

    Les experts en assurance examinent actuellement les lieux pour déterminer les responsabilités. Une chose est sûre : voisins, badauds et hommes politiques n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement. Il est vrai que les plaintes pour malfaçons ne manquent pas dans le quartier : infiltrations, problèmes de chauffage, mauvaises finitions des fenêtres… Des élus socialistes, de leur côté, n’ont pas hésité à dénoncer une ville laissée « en pâture à la spéculation immobilière au détriment de la qualité ». Parmi eux, le conseillers départemental Philippe Dorthe demande même « un moratoire » sur tous les programmes immobiliers de la ville et réclame « une pause [dans ces chantiers] pour analyser cette politique ».

  • Baisse du livret A : l’épargne d’utilité sociale n’a toujours pas le vent en poupe
    http://www.bastamag.net/Baisse-du-livret-A-l-epargne-d-utilite-sociale-n-a-toujours-pas-le-vent-en

    Le gouvernement a donc suivi les préconisations de la Banque de France : baisser le taux de rémunération du livret A. Celui-ci passera de 1% actuellement à 0,75% à partir du 1er août, son taux le plus bas depuis sa création en 1818 pour combler les déficits hérités des guerres napoléoniennes. Cette baisse est censée refléter la faible inflation. « La baisse du taux du livret A aidera la croissance et l’emploi en allégeant le coût des crédits », estime la Banque de France, et doit « favoriser (...)

    En bref

    / #Garantir_l'accès_au_logement, #Contrôler_la_finance, #Finance, #Spéculation_financière, #Logement, Services (...)

    #Services_publics

  • Finance folle, Europe embourbée, climat détraqué : que faire ?
    http://www.bastamag.net/Finance-folle-Europe-embourbee-climat-detraque-que-faire

    Du 25 au 28 août à Marseille, l’Université d’été d’Attac, dont Basta ! est partenaire, servira de tremplin pour la rentrée des mouvements sociaux. Une rentrée qui promet d’être agitée, entre la crise grecque, le krach chinois et les mobilisations en vue de la conférence sur le climat de décembre prochain. Les crises économique, financière, écologique et démocratique sont plus que jamais interconnectées : à Marseille, les acteurs en pointe des luttes vont travailler ensemble à les surmonter. « Soit les (...)

    #Débattre

    / #Capitalisme, #Paradis_fiscaux, #Spéculation_financière, #Altermondialisme

  • Terres agricoles : comment des speculateurs contournent la loi
    http://farmlandgrab.org/post/view/25126-terres-agricoles-comment-des-speculateurs-contournent-la-loi

    « Plus personne ne peut acheter ici. Le propriétaire rachète tout ce qui est à la vente », peste un agriculteur. Qui se demande : « Quand il n’y aura plus qu’un homme sur un tracteur pour 500 hectares, il n’y aura plus personne dans les boulangeries, les écoles. Ce sera la mort totale de nos campagnes. »

    Sur le sujet, l’omertà est de mise, l’anonymat : la règle. Cap sur Bioussac, Condac, le Nord-Charente et le Sud-Vienne. Là, c’est un groupe financier irlandais qui met la main sur les terres. « Ils font cultiver les terres par un entrepreneur agricole. Il passe une fois de temps en temps avec un tracteur de 300 chevaux et c’est tout », râle un élu, impuissant.

    Pour mettre la main sur ces #terres sans passer par la case Safer, ces groupes ou très gros céréaliers incitent les vendeurs à créer une société. Le foncier est ensuite apporté au capital de la société. « Et les groupes rachètent des parts sociales, qui ne sont pas soumises au droit de préemption de la Safer. » Il y a un simple devoir d’information : « Et on se rend compte que 50% du marché se font hors Safer », regrette Benoît Biteau.

    Pour les investisseurs, l’intérêt est sonnant et trébuchant et le retour sur investissement rapide. Pour schématiser : les récoltes paient les charges courantes. L’évolution du prix du #foncier_agricole, de 3 à 4% par an, assure une bonne rentabilité à long terme. Et les hectares achetés permettent de récolter les aides de la politique agricole commune, indexées sur la surface des exploitations.

    #spéculation #désertification_des_campagnes

  • Les fonds vautours dans la ligne de mire, la Belgique pionnière | CNCD-11.11.11
    http://www.cncd.be/Les-fonds-vautours-dans-la-ligne

    En avril 2008, la Belgique avait déjà adopté une première loi visant à empêcher que ces fonds ne se remboursent sur l’argent consacré à l’aide publique au développement destiné aux pays du Sud. Elle ouvrait ainsi la voie à d’autres initiatives législatives nationales, telle que la loi britannique de 2010.

    La loi adoptée ce 1er juillet par le Parlement fédéral va plus loin. Elle limite le remboursement que peuvent exiger les fonds aux sommes effectivement dépensées pour acquérir un titre. Plus question donc d’exiger des intérêts exorbitants aux Etats déjà à terre financièrement. Pratiquement, elle permet à la Belgique de s’opposer à la saisie de biens appartenant à un Etat dans le collimateur d’un fonds vautour et situés sur son territoire.

    Selon Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11, « avec cette loi la Belgique assume un rôle de modèle dans la lutte contre la spéculation indécente sur la dette publique des pays surendettés. Après les victoires des #fonds_vautours contre plusieurs pays africains, et plus récemment encore contre l’Argentine et la Grèce, une réaction publique était indispensable et urgente. Nous espérons que l’exemple belge sera suivi par un maximum de pays, pour couper l’herbe sous les pieds des fonds vautours ».
    Un travail de longue haleine

    Ce nouveau progrès est le fruit d’un travail de plusieurs années mené notamment par le CNCD-11.11.11, son homologue néerlandophone 11.11.11, le CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde) et Didier Mougenot, Maître de conférence à la faculté de droit de l’Université de Namur. Une première proposition de loi, presque identique au texte adopté ce 1er juillet, avait été déposée en novembre 2013 par les sénateurs PS Arena, Zrihen et Laaouej, mais n’avait pas pu aboutir avant les élections fédérales de mai 2014. Le texte avait ensuite été redéposé le 7 octobre 2014, signé par les députés PS Laaouej, Mathot et Crusnière, élargi au député SPa Van der maelen en janvier 2015. Le 30 avril 2015, le texte était finalement signé par un député de chaque groupe politique « démocratique », majorité et opposition. Le 9 juin dernier, il était adopté à l’unanimité par la Commission des finances. Il entrera en vigueur très rapidement après sa publication au Moniteur belge.

    #dette #spéculation

  • Orion Magazine | Buying the Farm
    https://orionmagazine.org/article/buying-the-farm

    New players with deep pockets have appeared in farm country—investors looking to buy up prime farmland and turn a profit on the steady upward trend of land prices and farm incomes. There have always been family offices and private investors who owned farms, but the scale has changed: in the last decade, huge pension funds, university endowments, banks, sovereign wealth funds, hedge funds, and new exchange-traded companies have sunk an estimated $25 billion into U.S. farmland.

    That only represents about 1 percent of the $2.4 trillion in farmland in this country. But some activists already see a battle looming for the control of our nation’s food production, pitting multigenerational farmers with a long-term vision of sustainability against the short-term needs of large, conventional investment funds.

    The stakes are very real. According to the Oakland Institute, a policy think tank specializing in social, economic, and environmental issues, the profits-first emphasis of these megascale investments can lead to the worst kind of absentee landlordism, resulting in badly managed farms, poor labor practices, disempowerment of farmers, and increased speculation in land prices. Investors could even choose to frack the land, or sell it to a golf course developer, if that’s more profitable than leasing to a local farmer.

    This investment phenomenon shows no sign of slowing. Farmland has become a hot new asset class, and investment advisors say they’re getting loads of requests. Reports estimate there are investors with at least $10 billion looking for deals.

    #terres #foncier #Etats-Unis #spéculation

  • « L’#agroécologie peut nourrir le monde »
    http://www.lecourrier.ch/130802/l_agroecologie_peut_nourrir_le_monde

    « Le seul argument qui nous est opposé est qu’une agriculture sans produits chimiques ne peut pas produire suffisamment. Or nous pouvons montrer aujourd’hui que c’est faux », a-t-il expliqué. Et de l’illustrer par le cas de la Milpa, cet exemple emblématique de l’agroécologie traditionnelle en Amérique latine, sur la base de laquelle les biologistes ont établi leur nouvelle science écologique. En cultivant maïs, haricots rouges, courges et piments dans le même champ, les paysans mexicains ont recours à la complémentarité des espèces pour atteindre un rendement maximum. « Avant que les agronomes étasuniens arrivent au Mexique dans les années 1950 pour y impulser la #Révolution_verte à grands renforts d’espèces hybrides et de fertilisants chimiques, les paysans de plusieurs régions du pays produisaient jusqu’à 6,5 tonnes de maïs par hectare, alors que les rendements de maïs aux Etats-Unis étaient de 2,5 tonnes seulement », assure l’agronome.

    Merci @cdb_77 #agriculture

    • Je pense que ça fait longtemps qu’on sait que l’agriculture paysanne est plus productive par unité de surface ou calorie investie. Le « souci » est que ça consomme traditionnellement plus de main d’œuvre. Donc c’est aussi un problème d’organisation de société. Comment gérer plus d’agriculteurs et des prix alimentaires plus hauts.

    • On traite les questions de société par thème (agriculture, éducation, urbanisme, emplois...), comme en monoculture, au lieu de considérer l’ensemble des problématiques et de les articuler les unes AVEC les autres, comme en agroécologie :)

    • Nicolas a raison. Les militants de ces modèles alternatifs d’agriculture (très intéressants), passent toujours sous silence la question que ces produits agricoles là intègrent bien davantage de travail que ceux de l’agriculture intensive en produits issus du pétrole. Les aliments qui en sont issus sont donc sensiblement plus chers.
      La grande distribution a résolu ce problème et celui du développement insuffisant de l’agriculture bio française en s’approvisionnant en produits agricoles biologiques dans des pays moins développés où la main d’oeuvre est peu chère (Maroc etc...).

    • Ah non, je ne crois pas qu’ils passent sous silence ce besoin de main d’œuvre, c’est au contraire un argument dans une société qui cherche désespérément à créer des emplois. Seulement voilà, les aides vont à l’agro-industrie, les petits n’ont rien. L’agro-industrie coûte cher (matériel, énergie, pollutions diverses, santé publique... ) Ce sont des choix politiques...

    • Il est exact qu’il y a des subventions à l’agriculture intensive en produits issus du pétrole, mais pas pour tous les produits, pas pour les fruits et légumes (il y a des subventions essentiellement pour les céréales et les pommes de terre, il n’y en a plus pour le lait).
      Si les légumes non bio sont moins chers que les bio ce n’est pas à cause des subventions mais parce que les légumes bio intègrent davantage de travail.

      La question des subventions est en train de se résoudre d’elle-même : l’UE est en train de faire disparaitre toute subvention à l’agriculture. Cela va d’ailleurs pousser au développement d’exploitation très grandes pour amortir les frais fixes, qui risquent d’éliminer l’agriculture paysanne en Europe.

      La question est « qui peut payer davantage ses fruits et légumes pour que la production bio fasse vivre ses agriculteurs français et leurs salariés français » (les agriculteurs marocains emploient des salariés payés au niveau des salaires marocains).

    • Perso je parlais d’agriculture paysanne. Je ne suis pas convaincu qu’il faille plus de main d’œuvre en bio en théorie (en pratique, les personnes qui ont une démarche différente moins mécanisée se mettent en bio). Le bio est plus cher car les rendements à l’hectare sont moins importants (le producteur rattrape parfois sa marge sur ... le prix plus élevé de vente). Le conventionnel bénéficie quand même d’une aide massive parfois indirecte (recherche publique accès sur l’industriel, filière de commercialisation en conventionnel plus développées, etc).

    • Pour mon premier commentaire, je me méfie beaucoup des affirmations « permet de nourrir le monde ». Comme dans « on produit assez de nourriture pour nourrir le monde si on donne la nourriture aux humains plutôt qu’aux animaux et aux bagnoles », on ne nourrit pas le monde en faisant des multiplications, y a des implications concrètes (qui fait pousser quoi, comment et où ?). J’adore l’agriculture paysanne, mais j’aimerai aussi qu’on m’explique qu’est ce qui va falloir faire pour revenir à ce type d’agriculture en France et ailleurs.

    • La non utilisation des désherbants chimiques, et les cultures associées qui rendent difficiles la mécanisation des tâches, font que l’agriculture bio exige davantage de travail, à la fois à l’unité de surface et à l’unité de produit.

    • Il y a souvent outre du désherbage mécanique, du désherbage manuel en culture bio.
      Cultures associées : Tout dépend de quelle culture bio tu parles.
      Pour ces raisons et d’autres (plus souvent transformations à la ferme et ventes directes parce que les circuits « classiques » ne vont pas nécessairement bien rémunérer les produits bio), l’agriculture bio demande davantage de travail (et donc génère plus d’emploi).

      Quelle que soit la catégorie d’actif agricole, le volume de travail par exploitation est supérieur dans les exploitations bio

      Quelques sources :

      http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur284.pdf

      http://www.agencebio.org/sites/default/files/upload/documents/4_Chiffres/BrochureCC/CC2014_chap4_France.pdf

      http://www.capbio-bretagne.com/ca1/PJ.nsf/TECHPJPARCLEF/12773/$File/Temps%20de%20travail%20en%20AB.pdf?OpenElement

    • Comment gérer plus d’agriculteurs et des prix alimentaires plus hauts.

      Déjà, en arrêtant la #spéculation foncière et immobilière. Si les gens avaient un autre choix que de claquer 700 euros par mois pendant 35 ans pour se payer un appart (exemple local), s’il y avait plus de réserves foncières à taille humaine (genre 5-6 ha) permettant l’installation de petites fermes en polyculture modérément mécanisées, on aurait d’un côté des non-paysans pouvant consacrer une plus grande part de leur budget à manger bien, et de l’autre une agriculture plus durable et plus résiliente.
      Au lieu de ça on a des sols dévastés pour y faire des lotissements hors de prix à proximité de magasins discount livrés depuis des régions aux sols dévastés consacrés aux monocultures ou à la #zootechnie.
      #foncier #logement #banlieue_totale #hors-sol

    • @stephane_m : merci, je regarderai les chiffres quand j’aurai le courage

      @koldobika : oui y a tout un tas de trucs à enclencher de ce côté là : prix du terrain, accessibilité aux nouveaux agriculture (virer la SAFER), règles assouplies pour bâtir, revoir les conditions d’accès au statut d’agriculture (SMI) ...
      Pour la première vague de « nimaculteurs » (non issus du milieu agricoles) il suffit juste de desserrer les vannes mais ça ne suffira pas, il faudra aussi prévoir et intervenir plus en profondeur.

  • Epuration sociale : comment Londres se débarasse des pauvres... et des classes moyennes
    http://www.bastamag.net/A-Londres-l-epuration-sociale-touche-tous-les-non-riches

    Son ascension vertigineuse enchante autant les investisseurs immobiliers qu’elle suffoque les moins fortunés. Depuis la crise de 2009, l’immobilier londonien a vu sa valeur augmenter de 55%. Tandis que millionnaires et spéculateurs financiers sont accueillis à bras ouverts dans la capitale britannique, un nombre croissant de ses habitants sont progressivement évincés de leurs quartiers, toujours plus loin en périphérie ou en province. Les conservateurs ont beau invoquer les « forces irrésistibles » (...)

    #Résister

    / #Europe, #Garantir_l'accès_au_logement, #Enquêtes, #Classes_populaires, #Fractures_sociales, #Spéculation_financière, #Logement, A la (...)

  • Pourquoi la faim, pourquoi la soif ? - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=5RazGf1MJpE

    Pas encore vu

    Si les ressources mondiales de notre planète étaient gérées au mieux, aucun enfant ne devrait mourir ni de faim ni de soif. Une hypothèse que Claus Kleber, journaliste à la ZDF, s’attache à démontrer point par point. Pourquoi les ressources alimentaires, pourtant abondantes, n’atteignent-elles jamais certaines populations ? Comment empêcher que les matières premières et l’eau potable ne deviennent la cible des spéculateurs ou des enjeux de pouvoir ? Peut-on tirer un meilleur parti des terres et des mers sans les épuiser ?

  • L’accaparement des #terres agricoles : un problème en Mauricie
    http://farmlandgrab.org/post/view/24829-l-accaparement-des-terres-agricoles-un-probleme-en-mauricie

    Récemment, la Fédération de l’UPA de la #Mauricie a émis une recommandation au gouvernement provincial. Elle suggère que lors d’un transfert de ferme, un producteur ne puisse acquérir plus de 100 hectares de terres, à moins qu’il s’agisse d’un transfert familial.

    En 20 ans, la valeur des terres agricoles au #Québec a connu une hausse de 400 %. Depuis 2010, les 15 sociétés les plus actives sur le marché des terres agricoles auraient acquis, à elles seules, plus de 32 000 hectares. C’est l’équivalent de 320 familles agricoles.

    #spéculation

  • Quelques outils pour penser le Front National | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/quelques-outils-pour-penser-le-front-national
    (une assez bonne synthèse je trouve)

    Dans toutes les Pyrénées Atlantiques le vote d’#extrême-droite progresse. A Pau, lors des dernières municipales de 2014 il plafonnait à 6% : aujourd’hui le #FN obtient désormais près de 17%. Sur le canton Bayonne-2, alors que l’extrême-droite a puisé dans son électorat d’illustres inconnus, elle bat des records avec 18,46 %.

    Pour autant, le parti Lepéniste reste contenu dans les PA avec 11,3% des voix (contre 25% dans l’hexagone).

    En Pays Basque, ces scores restent bas dans les cantons à forte #identité : Montagne Basque ( 8,95%) et Pays De Bidache, Amikuze Et Ostibarre (11,57%). Idem dans le Béarn. Passons rapidement sur le fait que s’il y a des résultats électoraux, la parole raciste, intolérante pour ne pas dire bête s’est aussi largement libérée.

    La faiblesse relative de l’extrême-droite dépasse largement le contexte local. L’explication de ces résultats départementaux tient aussi à ce qu’Hervé Le Bras et Emmanuel Todd exposaient dans Le mystère français (2013), à savoir que même si la France s’homogénéise, le lieu de vie produit encore du politique : depuis l’après-guerre l’#électorat catholique a basculé progressivement à gauche dans les régions de l’ouest. Ainsi le FN plafonne à 9,86 % dans le Gers, 15,92% dans les Hautes-Pyrénées ou encore à 15,76% en Ariège (présentant pourtant le PIB par habitant le plus faible de métropole). Todd n’en est pas à son coup d’essai : dans l’ouvrage « l’invention de la France », il montre comment du nord au sud, de l’est à l’ouest, dans l’Hexagone les mœurs, les structures familiales et l’ancrage religieux varient aujourd’hui comme en 1850. En ce sens, la France est une construction artificielle où les défenseurs autoproclamés de l’identité nationale ne comprennent pas l’histoire de leur propre pays. Selon Todd, les structures familiales historiquement inégalitaires du Sud-Ouest expliquent le maintien d’une conscience forte du collectif, et donc une résistance aux thèses de l’extrême-droite.

    Autre élément indispensable pour comprendre la faiblesse relative du Lepénisme en #Pays_Basque, la question des #inégalités.


    Les travaux d’Hervé le Bras ont montré que les écarts de richesse expliquent en grande partie le vote FN http://le1hebdo.fr/numero/47/les-cartes-des-ingalits-et-du-vote-fn-se-superposent-808.html. Elles provoquent l’abstention ou le vote de rejet pour les plus pauvres ; le repli sur soi pour les plus riches. On le voit les inégalités sont moins marquées dans le Sud-Ouest, à l’exception du bassin de la Garonne. Il est clair que le climat océanique très pluvieux a contenu l’installation de riches retraités, contrairement à la côte d’Azur.

    En 2013, cette étude l’IFOP http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/08/07/face-nord-et-face-sud-les-deux-electorats-du-fn_3458468_823448.html a fait date. Elle démontre que le Front national a deux visages, deux électorats bien distincts dans le nord-est et le sud-est.

    Penser de manière globale le FN, uniquement sur le registre moral comme l’a fait le premier ministre Manuel Valls est une grave erreur.

    Dans le Sud-Est, tout particulièrement dans le Vaucluse, les Pyrénées-Orientales et la Corse, le vote d’extrême droite repose historiquement sur les français « Pieds-noirs » rapatriés d’#Algérie. La fondation du FN est en effet intimement liée à l’histoire de l’OAS. Jacques Bompard, premier maire de FN en 1995 à Orange, puis député-maire en 2012, était un militant de l’#OAS. Dans le sud-est, l’extrême-droite est dans le sillage du discours classique de Jean-Marie Le Pen : riches retraités, poujadistes, artisans et commerçants dénonçant « la pression fiscale ».

    Dans l’électorat « nordiste » les catégories populaires sont bien plus représentées et rêvent au contraire de taxer les plus #riches.

    En ce sens le discours du FN variable selon les contextes, et donc contradictoire dans son projet concret, rappelle toujours plus ce qu’Antonio Gramsci décrivait comme les mécanismes insidieux d’hégémonie politique du #fascisme.

    Que l’on voit localement lorsque le candidat FN Jean-Michel Iratchet se prononce en faveur de la langue basque https://youtu.be/mtxnvCNeTtw?t=1h39m34s

     : même stratégie fondée sur le #mensonge et la #manipulation.

    Le rôle central de la #consommation

    Autre auteur indispensable à lire, Bernard Stiegler. En 2013, dans Pharmacologie du Front National http://arsindustrialis.org/pharmacologie-du-front-national-0, Stiegler a relancé le débat en montrant que les idées dans lesquelles se reconnaissent les électeurs Lepénistes n’ont pas été produites par le Front National : ce sont celles que l’ultralibéralisme a engendrées. Selon lui, le #consumérisme aura été un dispositif de modification des conditions de l’individuation psychique et collective, c’est à dire une perte du sentiment d’exister. « La défaite idéologique de la pensée de la gauche aura consisté à abandonner toute capacité à critiquer la #société_de_consommation et à ne pas voir comment le consumérisme est devenu, en quelque sorte par intégration fonctionnelle, une machine de guerre idéologique, permettant de contrôler les représentations » explique-t-il. Avec ce logiciel, on comprend pourquoi le #Vaucluse concentre à la fois les plus grands centre commerciaux d’Europe et un électorat séduit à 37,4% par le parti de Marine Le Pen. Les centres villes y ont été délaissés au profit d’un mode individualiste où domine la vie pavillonnaire (Lire aussi Le cauchemar pavillonnaire http://www.lechappee.org/le-cauchemar-pavillonnaire ).

    Au Pays Basque ce sont les communes de zones péri-urbaines qui ont voté le plus FN aux dernières européennes : Mouguerre (20,53%), Urt (22,28%)…, définies par un mode de vie à dominance pavillonnaire. (Le dimanche à Lahonce, ce sont des dizaines de tondeuses individuelles qui tournent). Selon Stiegler, « notre responsabilité aujourd’hui, n’est pas de mettre à l’index les électeurs du Front National, ni les français qui partageraient ces idées : l’enjeu, c’est le passage d’un modèle industriel consumériste caduc, producteur d’incapacité, à un modèle industriel contributif, porteur de nouvelles solvabilités et fondé sur recapacitation généralisée ».

    En effet, le devenir de l’extrême droite n’est pas un accident de parcours ou un avatar des calculs politiciens ; c’est le résultat ultime de la contre-révolution Tatchérienne. La logique du #bouc_émissaire aura été fonctionnellement indispensable, comme inversion de causalité, à l’acceptation des dégâts de l’ultralibéralisme en France.

    Manuel Valls peut accabler publiquement le Front national, le Parti socialiste a fait le jeu de l’extrême-droite lorsqu’il s’est montré incapable de critiquer la société de consommation, de réduire les inégalités et la ségrégation sociale.

    Ravage de la #droite_décomplexée

    Il faut lire aussi le Mythe National http://www.franceculture.fr/oeuvre-le-mythe-national-l-histoire-de-france-revisit%C3%A9e-de-suzann, de Suzanne Citron, ouvrage de référence réédité récemment. Citron y déconstruit cette histoire de France idéalisée, notamment l’idée de nation, véritable emblème passe-partout qui a été enseignée sous des habillages bien différents selon les époques (Vichy, guerre d’Algérie…).

    Parmi les causes du FN en France, il faut rappeler la stratégie de la « droite décomplexée » de Nicolas Sarkozy, Eric Besson, Brice Hortefeux et Thierry Mariani…Ils ont véritablement banalisée un discours stigmatisant et xénophobe. Et comme les gens préfèrent l’original à la copie, l’électorat a basculé dans le camp du FN. Dans le Vaucluse, l’adhésion de la droite populaire à une stratégie du bouc émissaire a été précoce : le vote UMP s’y est ensuite écroulé. Thierry Mariani après avoir ouvert les vannes, a déserté le département pour la circonscription des français établis à l’étranger. En 1986, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin avait été le premier à s’allier au FN lors des régionales. Le Sud-est est devenu un laboratoire : le flottement de l’UMP à l’extrême droite est tel, que plus aucune alliance ne provoque l’indignation. Dernières connivences en date, l’élection du président (UMP) de l’agglomération d’Avignon avec les voix du FN, n’a provoqué aucune réaction publique. A l’inverse, dans le Sud-Ouest, le #Modem est profondément enraciné et n’a jamais cédé à la stratégie de bouc émissaire pensée par la « droite décomplexée » sarkozienne. Dès le soir du premier tour des départementales, sans ambiguïté, Jean-Jacques Lasserre, leader du Modem et président de l’assemblée départementale de 2001 à 2008 appelait à ne « pas soutenir l’extrême-droite » sur le canton Nive-Adour.

    Autre leurre serait de laisser le pouvoir au FN pour enfin le délégitimer : les prises de pouvoir successives de l’extrême-droite dans le Sud-Est, bien que caractérisées par les affaires, le grotesque et les conflits d’intérêts, n’ont pas remobilisé l’électorat. Bien au contraire, une casse méthodique du milieu associatif a entretenu une profonde apathie politique, tué la citoyenneté et la contre-culture.

    Avec tout ça, on voit que réduire le vote FN au #chômage relève de la paresse d’esprit.

    Vote frontiste désormais plus fort chez les jeunes

    Enfin, il reste la spécificité basque. « Ici on sort des réseaux traditionnels de militance. C’est une expérimentation sociale remarquable » m’expliquait au sujet d’#Alternatiba Geneviève Azam, économiste et membre du conseil scientifique d’#ATTAC. En France, la gauche française n’est plus capable de fédérer une colère légitime contre les inégalités et les dérives du capitalisme. Une gestion bureaucratique des structures est venue remplacer une #radicalité qu’incarnait par exemple le mouvement #Act-Up. Dans la bouche d’une petite caste médiatique et universitaire non représentative des classes populaires, il est juste question de mener la « bataille des idées ».

    De son coté, le Parti Socialiste n’est plus qu’une machinerie électorale : aujourd’hui, les 2/3 des affiliés sont des élus, le tiers restant couvre les attachés parlementaires et les permanents du parti. Or « comment forme-t-on les gens à la politique ? Par la participation active aux affaires de la Cité » martelait le philosphe Cornélius Castoriadis.

    Ici, le mouvement basque, au sens large (festivals musicaux, la chambre d’Agriculture #EHLG, les bars militants, la lutte contre la #spéculation foncière ou la mobilisation contre la #LGV …) a été capable de capter une jeunesse désireuse d’action et de radicalité.

    Dimanche, la gauche basque d’EHBai s’est ainsi hissé au second tour dans cinq cantons, même à Saint-Jean-de-Luz réputé conservateur.

    Malheureusement, à contrario dans beaucoup de villes de l’hexagone, le désir d’agir à été accaparé par le Bloc Identitaire, groupe d’extrême-droite très efficace dans sa communication et ses happening (Occupation très médiatisée de la mosquée de Poitiers en 2012). Contrairement à une idée reçue, le vote FN est désormais plus fort chez les 25-34 ans et les 45-59 ans, que chez les seniors, plus fidèles à l’UMP.

    En conclusion, il faut cependant se garder de penser le Pays Basque comme un territoire bucolique, où le racisme et le rejet de l’autre n’existerait pas. La croyance dans une #histoire idéalisée n’est pas propre au nationalisme français. Cette idée qui veut que les « basques étaient présents avant les autres », brandie par certains comme seul argument de légitimation politique, évoque avec force les délires d’Eric Zemmour, convaincu que « les français sont présents depuis 1000 ans » sur ce territoire. On entend aussi parfois qu’il ne faut pas critiquer la culture basque car « elle est minoritaire et que toutes ses initiatives sont positives ». Ceux qui tiennent ces propos détruisent ce qu’ils croient défendre.

    La première identité politique est ce que l’on fait, pas ce que l’on prétend être ou rejeter. Une société humaine se légitime aussi par son projet collectif, la prise en compte de sa #diversité, des pratiques fondées sur le respect des droits individuels, jamais sur une vision fantasmée du passé et de ce que l’on croit être.

    #urbain_diffus #banlieue_totale #périphéries #déménagement_du_territoire #gpii #éditocrates #catholicisme_zombie

  • Spéculation, évasion fiscale, bonus des traders : observez en direct la démesure des banques et marchés financiers
    http://www.bastamag.net/Speculation-evasion-fiscale-bonus-des-traders-observez-en-direct-la-demesu

    Sept ans après la crise financière de 2008, rien n’a vraiment changé : spéculation effrénée, création de produits financiers toxiques, évasion fiscale, rémunérations des banquiers... Nous voici revenus aux mêmes niveaux qu’avant la crise, voire au-delà. Les chiffres font peur. Nous vous invitons à une plongée au cœur de cette #Finance folle, pour en percevoir, minute par minute, la démesure. Pour comprendre les dérives de cette folie spéculative. Et l’urgence de reprendre le contrôle sur ce système financier (...)

    #Décrypter

    / #Capitalisme, Finance, #Paradis_fiscaux, #Spéculation_financière, Que faire face à la crise financière (...)

    #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ?

  • Le bitcoin tarde à s’imposer comme monnaie d’échange
    http://www.lesechos.fr/journal20150302/lec2_finance_et_marches/0204186098586-le-bitcoin-tarde-a-simposer-comme-monnaie-dechange-1097904.ph

    Le bitcoin fait l’amère expérience de « la loi de Gresham qui veut que quand un individu a le choix entre deux monnaies, il thésaurise et garde celle qui a le plus de valeur et utilise celle qui a le moins de valeur pour régler ses dépenses. Si les individus pensent que le bitcoin a une valeur spéculative intrinsèque élevée, ils ne voudront pas l’utiliser comme monnaie », explique Noah Smith, professeur de finance à la Stony Brook University. Ainsi, moins le bitcoin aura d’intérêt en tant qu’actif spéculatif plus il aura de chances de devenir une véritable monnaie (unité de compte, moyen de paiement...). Plus sa volatilité diminuera plus les spéculateurs s’en détourneront, estimant avoir peu à gagner, ce qui facilitera son utilisation comme monnaie. Le risque de change du bitcoin diminuerait alors, facilitant et accroissant son usage chez les commerçants et marchands.

    #Bitcoin #Crypto-monnaie #Monnaie #Numérique #Spéculation #Thésaurisation #Économie

  • Surfaces commerciales : une plaie sociale, économique, écologique...
    http://www.amisdelaterre.org/Surfaces-commerciales-une-plaie.html

    L’Institut pour la #ville et le #commerce estime que la filière de l’#immobilier commercial est rentrée dans une #bulle spéculative. Selon lui, l’ensemble des acteurs de la filière de production de ces surfaces (distributeurs, investisseurs et collectivités) est dans une incapacité croissante à s’autoréguler. Les prix, qu’il s’agisse des valeurs locatives, des valeurs d’actifs ou des valeurs foncières, apparaissent de plus en plus déconnectés de leur fondement économique et ne jouent plus leur rôle d’ajustement dans les rapports d’échanges. Les collectivités sont exposées à un effondrement de la rente commerciale sur leur #territoire et au développement d’un phénomène de vacances structurelles, aussi bien dans le cœur urbain qu’en périphérie. L’Institut plaide pour un retour au premier plan des collectivités dans la régulation de la filière. Leur arme principale : la planification urbaine et le foncier, premier intrant de la filière de production de surfaces commerciales."

    #économie #spéculation #bad_market

  • Les banques françaises continuent-elles de « spéculer sur la faim » ?
    http://multinationales.org/Les-banques-francaises-continuent-elles-de-speculer-sur-la-faim

    Les trois principales banques françaises avaient promis en 2013 de mettre fin à leurs activités spéculatives sur les produits agricoles. Une étude de l’ONG #Oxfam révèle qu’il n’en est rien. Seul le #Crédit_agricole a tenu ses engagements. Cette #spéculation, qui a contribué il y a quatre ans à faire exploser le prix du blé et à provoquer des émeutes de la faim dans les pays pauvres, s’est accrue. La spéculation sur les #matières_premières est censée être encadrée à partir de juillet 2015 par l’Autorité des (...)

    Actualités

    / Oxfam, #France, #Finances_et_banques, #Agroalimentaire, #BNP_Paribas, #Société_générale, #BPCE, #Natixis, Crédit agricole, spéculation, matières premières, #Agriculture_et_alimentation, #financiarisation, #transparence, #alimentation, #Paradis_fiscaux, A la (...)

    "http://www.oxfam.org/fr"

  • Kanal Istanbul Project details revealed - Daily Sabah
    http://www.dailysabah.com/istanbul/2015/02/24/kanal-istanbul-project-details-revealed

    Details about the Kanal Istanbul Project, an artificial sea-level waterway and a new town to be located across 95 acres of land, have been released, indicating a downsizing of original plans.

    It has reportedly been decided that the projected population and the number of bridges in the new town, which are to be established around Kanal Istanbul should be decreased. According to the new details, there will be six bridges and the town’s population is expected to be around 500,000 rather than 1,200,000 as previously estimated. The buildings will be a maximum of six-stories tall.

    #Kanal_Istanbul #Infrastructure #Spéculation #Istanbul

  • Les banques françaises continuent-elles de « spéculer sur la faim » ?
    http://www.bastamag.net/Speculation-faim-matieres-premieres-banques

    Les trois principales banques françaises avaient promis en 2013 de mettre fin à leurs activités spéculatives sur les produits agricoles. Une étude de l’ONG Oxfam révèle le contraire. Cette spéculation, qui a contribué il y a quatre ans à faire exploser le prix du blé et à provoquer des émeutes de la faim dans les pays pauvres, s’est accru. Seul le Crédit agricole a tenu ses engagements. La spéculation sur les matières premières devrait être encadrée à partir de juillet 2015 par l’Autorité des marchés (...)

    #Décrypter

    / A la une, Quelle #Agriculture_pour demain ?, Que faire face à la crise financière ?, #Capitalisme, #Spéculation_financière, #Alimentation, (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ? #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ?

  • Évasion fiscale, fraudes et manipulations : découvrez le casier judiciaire de votre banque
    http://www.bastamag.net/Evasion-fiscale-fraudes-et

    La banque dont vous êtes client a-t-elle été déjà été condamnée pour blanchiment d’argent ou défaillance dans la surveillance des risques qu’elle prend sur les marchés ? A-t-elle déjà payé des amendes ou des indemnités en France, aux Etats-Unis et en Allemagne ? Nous avons recensé les pénalités et sanctions qui, depuis la crise de 2008, ont frappé quatorze grandes banques, dont les six principaux établissements français : BNP, Société générale, Crédit agricole, BPCE, Crédit mutuel et Banque postale. Un tableau (...)

    #Décrypter

    / A la une, Que faire face à la crise financière ?, #Enquêtes, #Capitalisme, #Finance, #Spéculation_financière, #Paradis_fiscaux, (...)

    #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ? #Multinationales