• Des Syriens brûlent des manuels turcs avec des illustrations du prophète de l’islam - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1282720/des-syriens-brulent-des-manuels-turcs-avec-des-illustrations-du-proph

    #syrie #révolution

    Un manuel religieux du ministère turc de l’Education distribué jeudi dans le nord de la Syrie a suscité la colère de la population locale à cause d’illustrations représentant le prophète Mahomet contenues dans ses pages, poussant certains à brûler les livres.

    Bien qu’elles ne soient pas spécifiquement interdites dans le Coran, de nombreux musulmans désapprouvent les représentations visuelles du prophète Mahomet considérées comme une forme de blasphème.

    Dans le manuel religieux, conçu spécifiquement pour les enfants vivant dans les régions syriennes sous contrôle turc, une image montre notamment un homme barbu, vêtu d’un pull rose et d’un pantalon bordeaux, s’agenouillant pour accueillir sa fille alors qu’elle descend d’un autobus scolaire. « Le prophète reçoit sa fille Fatima », peut-on lire sur la même page, bien que la phrase ne soit pas explicitement associée à l’image.

    Dans la ville de Jarablos près de la frontière turque, les habitants ont brûlé toutes les copies du manuel qu’ils ont pu trouver, selon des images publiées sur les réseaux sociaux et des témoignages d’habitants à l’AFP.

    « Nous avons été surpris ce matin de trouver ces manuels (...) qui contiennent des représentations visuelles du prophète » et « nous avons brûlé tous les livres », a dit Moustapha Abdulhaq, résident de Jarablos.

  • Corruption de la science : dans l’enquête sur la Syrie, l’OIAC a effacé les conclusions gênantes des experts | par Aaron Maté, une publication The Grayzone, novembre 2021

    Au début de l’enquête de l’OIAC sur Douma, des experts toxicologues ont exclu le gaz de chlore comme cause de la mort des victimes. Des fuites révèlent comment de hauts responsables de l’OIAC ont censuré cette découverte explosive — et ont ensuite ciblé l’inspecteur qui a tiré la sonnette d’alarme.

    https://www.endehorsdelaboite.com/fr/articles/corruption-de-la-science-dans-l-enquete-sur-la-syrie-l-oiac-a-eff


    #Syrie

  • Qatar Connection : la France, le Qatar et El-Assad, mise au point | Blast, Le souffle de l’info - Site d’information français d’actualités et d’investigation indépendant
    https://www.blast-info.fr/articles/2021/qatar-connection-la-france-le-qatar-et-el-assad-mise-au-point-fd3Wr1wXSLS

    Notre enquête sur l’implication du Qatar et de la France dans la guerre en Syrie a généré des incompréhensions. Explication de texte.

    En publiant vendredi dernier un nouveau volet de la Qatar Connection consacré au plan du Qatar et de la France pour renverser le dictateur Bachar El-Assad en Syrie, nous ne pensions pas déclencher une telle « tempête » sur les réseaux sociaux.

    Pour faire court, nous sommes accusés de vouloir exonérer le dictateur Bachar El-Assad du bain de sang dans lequel il a plongé sa population.

    Evidemment, ce n’était pas notre intention. Nous dévoilions, avec un document émanant du Qatar, un compte-rendu d’une réunion entre le président du conseil des ministres qatari, Sheikh Hamad Bin Jassem Bin Jabr Al-Thani, et Bernard-Henri Lévy, présenté comme le représentant du président de la République Nicolas Sarkozy. Sa lecture fait apparaître les intentions très cyniques des deux pays pour utiliser les massacres de masse perpétrés par les sicaires d’El-Assad pour justifier en retour la militarisation de son opposition et son renversement.

    Tout au long de ce compte-rendu dont nous livrions de longs passages, le Premier des ministres qatari (également ministre des Affaires étrangères en titre) démontre par les propos rapportés qu’il ne se soucie pas de ces massacres en tant que tels. Et ce d’autant qu’il s’agit sur le moment d’écrire le scénario d’une histoire à venir. La protection de la population syrienne n’apparaît jamais comme une préoccupation pour lui. Il s’agit de tirer profit des crimes commis par le dictateur de Damas pour le faire tomber.

    Les crimes commis par Bachar El-Assad excusent-ils le cynisme du Qatar et de la France ? Nous ne le pensons pas. D’autant plus quand on sait comment toute cette histoire s’est poursuivie : l’aide du Qatar (et d’autres pays du Golfe), de la France et des Etats-Unis (opération Timber Sycamore) s’est traduite par la prise de pouvoir au sein de l’opposition syrienne des groupes jihadistes les plus extrémistes - le Front Al-Nosra (filiale locale d’Al Qaeda) et, surtout, Daech.

    Aux crimes commis par Bachar El-Assad ont répondu ceux perpétrés par Daech. En Syrie, en Irak, et un peu partout dans le monde. Y compris le 13 novembre 2015 à Paris.

    L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs. En l’occurrence, en Syrie, il n’y a pas de vainqueurs, la guerre est toujours d’actualité. Pour autant, nous devons toute la vérité aux victimes. Notre document y contribue.

    Des fois que...

    #Blast #Syrie #BHL

  • Berlin, capitale européenne de la culture arabe | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/allemagne-berlin-culture-arabe-refugies-festivals-librairies-syrie-pa

    Version anglaise https://www.middleeasteye.net/discover/berlin-germany-europe-capital-arab-culture

    7.11.2021 par Par Matt Unicomb - La crise des réfugiés de 2015 a fait de la capitale allemande une plaque tournante pour les communautés arabes et un espace sûr d’expression culturelle

    Un vendredi après-midi à Berlin, vous trouverez peut-être Fadi Abdelnour en train de rouler une cigarette sous un arbre dans une arrière-cour du quartier de Schöneberg.

    Entre deux appels téléphoniques et deux gorgées de thé tiède, il fait signe aux jeunes Syriens et Égyptiens qui traversent la cour pour se rendre dans sa boutique, Khan Aljanub, une librairie arabophone qu’il a ouverte avec deux amis en février 2020.

    Khan Aljanub se situe dans une portion quelconque de la Potsdamer Straße, un axe majeur qui traverse Berlin-Ouest et relie l’historique Potsdamer Platz au Tiergarten, l’un des plus grands parcs d’Allemagne. Malakeh, l’un des restaurants syriens les plus connus de Berlin, se trouve à quelques mètres de là.

    Pour accéder à la librairie, les clients sonnent au niveau d’une grande porte en bois bleue avant de pouvoir entrer. Ils passent ensuite par l’entrée arrière du restaurant marocain voisin avant d’être accueillis dans la cour par Fadi Abdelnour ou son collègue Mohammed.

    Khan Aljanub renferme 3 500 livres issus des quatre coins du monde arabe, acheminés pour la plupart depuis Beyrouth ou Le Caire, qu’ils soient expédiés par des distributeurs ou remis en main propre par des amis après des voyages à l’étranger. Il y a des ouvrages de philosophie, de sociologie, d’histoire, des classiques et des fictions modernes et expérimentales – autrement dit, tout l’air du temps de la littérature arabe.

    Les best-sellers actuels sont Al-Mawt fi Haifa (Mort à Haïfa) de l’auteur palestinien Majd Kayyal, Die Erfindung der deutschen Grammatik (L’invention de la grammaire allemande) de Rasha Abbas et Tareekh Alehat Misr (Histoire des dieux d’Égypte) de Mohammad Rabie, le cofondateur égyptien de la librairie.
    « Des fêtes comme au Liban »

    Un coin accueille une petite section anglophone et germanophone avec une poignée de traductions d’ouvrages depuis l’arabe. Derrière le comptoir se trouvent une machine à café et un réfrigérateur rempli de bières que Fadi Abdelnour et Mohammad Rabie ouvrent le vendredi soir.

    Fadi Abdelnour explique que la boutique compte plusieurs centaines de clients et que ce chiffre ne cesse de croître. Environ 30 % sont des visiteurs réguliers qui ont entendu parler de la boutique par le bouche-à-oreille ou qui l’ont découverte sur ses pages exclusivement en arabe sur les réseaux sociaux.

    La plupart ne sont pas nés en Allemagne : il s’agit notamment d’Arabes qui se sont réinstallés à Berlin au cours de la dernière décennie, en particulier à partir de 2015.

    Ces arrivées relativement récentes sont à l’origine d’une multiplication tangible des événements arabophones dans tout Berlin. Ce coup de fouet se traduit également par des représentations théâtrales, des soirées poésie, des conférences culturelles et politiques, des fêtes gay, des drag shows, des raves et des festivals de cinéma.

    Cette explosion de l’activité a donné naissance à ce qui est sans doute la scène culturelle arabophone la plus dynamique d’Europe. Cependant, si cette scène est plus animée que jamais, elle n’est que l’aboutissement d’un mouvement vieux de plusieurs décennies, qui prend racine dans des restaurants locaux et des résidences étudiantes auparavant dans l’ombre.

    Les Allemands prennent note de cette tendance. En juillet, Renate Künast, ancienne ministre fédérale issue des Verts, s’est arrêtée dans la librairie Khan Aljanub pour afficher son soutien. Des journalistes locaux sont passés pour interviewer Fadi Abdelnour.

    « Lorsque je suis arrivé en 2002, il y avait beaucoup d’activité, mais il n’y avait pas de lieu de rencontre central », raconte à Middle East Eye Fadi Abdelnour, adossé à une chaise de jardin en bois.

    « Il y avait 300 visages et on en retrouvait une cinquantaine un peu partout : rendez-vous politiques, conférences, événements musicaux. Certains organisaient des fêtes comme au Liban, par exemple : des rencontres avec du dabkeh et des discours politiques. Puis il y avait des rassemblements plus intellectuels, comme des conférences. »
    Au grand jour

    Alors que ces événements étaient autrefois relégués dans des lieux excentriques que les participants trouvaient par l’intermédiaire de leurs amis et de leur famille, comme le bar Al Hamra à Prenzlauer Berg, ils se déroulent désormais au grand jour et bénéficient de financements officiels de plus en plus conséquents de la part d’institutions universitaires et culturelles allemandes.

    Le département du Sénat de Berlin pour la Culture et l’Europe et la fondation à but non lucratif Rosa Luxemburg parrainent des festivals de cinéma et des événements musicaux et littéraires arabophones, ainsi que des conférences sur des questions relatives au Moyen-Orient.

    Cette activité a été analysée dans des thèses, des conférences et des documentaires à Berlin et à l’étranger, notamment par le sociologue australien d’origine égyptienne Amro Ali, dont l’essai de 2019 intitulé On the need to shape the Arab exile body in Berlin a finalement donné un nom à un feu qui couvait depuis des années.

    « Les chiffres sont trop importants pour que rien ne se produise », explique Amro Ali par téléphone à MEE. « Les exilés arabes qui vivent ici bénéficient d’un soutien institutionnel plus important que, disons, à Londres ou à New York. Indépendamment de leur programme, de leurs intentions ou des questions de racisme, il est facile d’obtenir un financement. Il y a un gouvernement favorable aux arts et aux sciences sociales. »

    Ces mêmes points forts qui attirent depuis des décennies des artistes, musiciens, écrivains et intellectuels internationaux à Berlin – loyers accessibles, ouverture à la créativité – attirent également des dizaines de milliers de personnes en provenance du monde arabe.

    Il s’agit notamment de réfugiés initialement envoyés dans d’autres villes allemandes, mais qui, à force de détermination, parviennent à rallier la capitale.

    « Traditionnellement, La Mecque des Syriens était Paris », confiait la dramaturge syrienne Liwaa Yazji à Exberliner en début d’année. « Mais maintenant, j’ai l’impression que la jeune génération vient à Berlin. »

    Comme l’a écrit Amro Ali, de nombreux nouveaux arrivants en Allemagne apportent avec eux leur amour de la musique et de la littérature et finissent par créer leurs propres événements ou initiatives. Parmi ces initiatives, on retrouve l’Arabic Music Institute, une école de musique qui enseigne des instruments du Moyen-Orient comme le oud et la darbouka, ainsi que la théorie musicale arabe et le chant choral.

    En 2016, un trio d’activistes et de musiciens originaires de Syrie et de Jordanie a également fondé Baynatna, une bibliothèque et un centre culturel en langue arabe.

    Il y a aussi AL.Berlin, un bar-café dans le quartier branché de Kreuzberg. Son cofondateur, Muhammad Jabali, est un Palestinien de Haïfa. Il s’est installé à Berlin il y a trois ans, lorsque son épouse a été affectée à une université locale. À son arrivée dans la ville, il a fondé une initiative permettant à des musiciens arabes de se produire dans des concerts.
    Une population croissante à satisfaire

    En 2019, la première édition du festival de musique AL.Berlin a rassemblé la chanteuse égyptienne Maryam Saleh, le chanteur palestinien Tamer Abu Ghazaleh et le chanteur égyptien Maurice Louca sur la scène du YAAM, un club de plage situé en bord de rivière, plus connu pour son ambiance reggae et hip-hop. AL.Berlin a organisé neuf autres événements au cours de l’année, avec 28 performances qui ont attiré au total 1 800 personnes.

    Le collectif a ouvert le bar AL.Berlin en février 2020, quelques semaines avant les premières mesures de confinement liées au COVID-19, qui ont entraîné la fermeture de tous les espaces culturels en Allemagne (la plupart des gens du milieu se souviendront à jamais de ce triste 14 mars).

    Malgré les pertes financières, le collectif est parvenu à rester à flot et accueillera la deuxième édition du festival AL.Berlin depuis le 2 novembre.

    Aujourd’hui, alors que la scène culturelle de Berlin revient à la normale, AL.Berlin gère un café-bar qui devient parfois une sorte de club, comme lors de ses soirées de pop arabe organisées un vendredi soir par mois.

    Un samedi soir typique, les employés échangent des anecdotes sur la fête de la veille, qui s’est prolongée bien au-delà de minuit, tandis que la salle se remplit lentement de clients parlant un mélange d’allemand, d’anglais et d’arabe. Les clients, dont beaucoup ont à peine 20 ans, d’autres la quarantaine bien tassée, commandent des bières, des Aperol spritz et parfois de l’arak, un spiritueux levantin, tandis que la file d’attente au bar ne cesse de s’allonger.

    Au bar AL.Berlin, des jeunes Syriens côtoient des Tunisiens, des Égyptiens rencontrent des Palestiniens – un véritable Mischung, comme le disent les Allemands.

    Avec une capacité d’environ 70 personnes, AL.Berlin est vite rempli. L’ambiance musicale est profonde et groovy, un mélange de jazz et de broken beats, diffusé depuis une cabine de DJ en bois dans le coin de la salle par DJ Ioana, une cliente de longue date invitée à présenter son premier set ici à l’occasion de la visite de MEE.

    Le lendemain soir, un stand de restauration éphémère sur le thème de la Tunisie est proposé avec des briks – des chaussons farcis et frits – servis par un cuisinier, tandis qu’un DJ se produit dans la cour.

    Le dimanche, avant la pandémie, des cours d’arabe étaient même proposés aux enfants, principalement ceux des fondateurs et leurs amis. « L’un des seuls cours d’arabe laïcs pour enfants à Berlin », confie Muhammad Jabali en esquissant un sourire, recroquevillé sous un parapluie à l’extérieur du bar.

    Avec ses cheveux longs et sa moustache épaisse, il est facile de l’imaginer derrière les platines. Également auteur de livres pour enfants, il a organisé des fêtes pendant plusieurs années à Haïfa. Tout comme le libraire Fadi Abdelnour, il est convaincu que son bar n’est que le prolongement de fondations établies il y a des années et affirme que des villes comme Bruxelles et Amsterdam connaissent également un essor des événements arabophones.

    « Il y a tout simplement plus d’Arabes à Berlin aujourd’hui, donc c’est plus vaste et plus perceptible », indique-t-il. « C’est élitiste de dire que ce que nous faisons est nouveau et que ce qui se passait avant n’avait rien de culturel. »
    Au moins 40 000 Berlinois ont la nationalité syrienne

    Pourtant, pendant des années, ces événements ainsi que la langue arabe ont été cachés à la vue du public et se cantonnaient principalement au secteur de Sonnenallee, une rue célèbre pour son identité arabe.

    Mirvat Adwan, cofondatrice avec un compatriote syrien de Kalamon, la première école d’arabe privée de Berlin, a été témoin de ce changement. Berlinoise depuis 2007, elle a vu la population arabophone de la ville exploser, en particulier depuis 2015.

    « Par le passé, l’arabe était généralement réservé aux mosquées et aux communautés religieuses » , indique-t-elle. « Les autorités n’ont pas essayé de faire grand-chose pour la communauté arabe ici, c’est pourquoi les arabophones ont commencé à organiser des événements eux-mêmes. »

    Même si les autorités berlinoises ne publient pas de statistiques linguistiques détaillées, le nombre d’arabophones pourrait être supérieur à 150 000. Au moins 40 000 Berlinois ont la nationalité syrienne, ce qui les place en troisième position derrière les Turcs et les Polonais.

    Parmi eux figurent certains des plus d’un million de réfugiés principalement originaires de Syrie qui ont demandé l’asile en Allemagne rien qu’en 2015. Ce que l’on sait moins, c’est que 80 000 de ces personnes sont arrivées en Allemagne entre 2011 et 2014 et que beaucoup se sont réinstallées à Berlin. Au cours de ces années, le gouvernement allemand recherchait des personnes qu’il jugeait persécutées, notamment de nombreux écrivains, journalistes et artistes.

    Des activistes arabes de premier plan comme le Saoudien Ali Adubisi, la Syrienne Wafa Mustafa, le Syrien Anwar al-Bunni ainsi que d’innombrables Palestiniens et Égyptiens se sont installés à Berlin.

    « Je ne glorifierais pas Berlin comme un refuge », concède Marwa Fatafta par téléphone depuis Hambourg.

    Cette journaliste et activiste palestinienne s’est installée dans la ville portuaire allemande il y a quelques mois après avoir vécu sept ans à Berlin.

    Actuellement responsable des politiques pour la région MENA au sein de l’organisation à but non lucratif Access Now, qui s’intéresse aux droits numériques, elle est arrivée dans la capitale allemande en provenance de Ramallah pendant la guerre de Gaza de 2014.

    Elle est devenue depuis lors une conférencière et une commentatrice en ligne renommée. Toutefois, même à Berlin, une ville que l’on pourrait qualifier de capitale européenne de la culture arabe, il y a des limites.

    « Il est très difficile de trouver un espace sûr pour discuter publiquement des questions qui affectent notre présent et notre avenir », explique-t-elle. « Qu’il s’agisse d’Israël ou de la vie de migrants arabes dans un climat de racisme et d’islamophobie en Allemagne. Il y a souvent des perturbations, comme des pressions exercées sur les organisateurs pour qu’ils réduisent des financements ou annulent des interventions. »

    Il est également impossible d’ouvrir une librairie sans voir ses opinions politiques être remises en question, comme l’a découvert Fadi Abdelnour lorsqu’un journaliste l’a interrogé au sujet de la position reflétée par ses livres sur la question israélo-palestinienne.

    Ces limites ne s’appliquent pas seulement aux livres et aux conférences politiques sur le Moyen-Orient. Même des organisations artistiques bien intentionnées ont tendance à avoir une vision creuse des films du monde arabe à présenter, par exemple, puisque la priorité va souvent à ceux qui correspondent à une vision eurocentrique de la région, en particulier sur des sujets comme la guerre et l’oppression des femmes.

    Pendant plusieurs années, Fadi Abdelnour a participé à l’organisation d’ALFILM, un festival du cinéma arabe qui se tient chaque année depuis 2009. ALFILM a tenu sa 12e édition en ligne en avril et organisé plusieurs projections estivales du film palestinien 200 mètres et du long-métrage tunisien L’Homme qui a vendu sa peau dans des cinémas en plein air.

    Fadi Abdelnour, qui s’est retiré de l’organisation mais continue de concevoir les flyers du festival, a lancé ALFILM avec des amis afin d’arracher le discours aux conservateurs et organisations eurocentriques.

    « À l’époque, de nombreux contenus étaient très orientalistes ou concentrés sur le réalisme social », explique-t-il. « Ils ne voulaient pas voir, par exemple, une histoire d’amour égyptienne, car pour eux, ce n’est pas authentique. L’absence de cette diversité est ce qui nous a poussés à lancer notre propre festival. »
    « Nous sommes ici chez nous »

    Là où ALFILM est tourné vers l’extérieur et projette des films en langue arabe sous-titrés en anglais ou en allemand, la librairie Khan Aljanub ne suit pas ce schéma. Toute la communication en ligne est en arabe et les visiteurs voient très peu de livres en allemand ou en anglais une fois à l’intérieur. Les non-arabophones ne trouveront pas grand-chose dans la librairie, ce qui témoigne de l’ampleur de la clientèle potentielle de la boutique.

    Jusqu’à présent, il s’avère difficile d’attirer l’ancienne communauté arabe de Berlin, principalement libanaise et palestinienne, qui fait partie du tissu social de la ville depuis des décennies.

    Selon Fadi Abdelnour, cela s’explique par plusieurs raisons, notamment le fait que ces arabophones et leurs enfants parlent probablement très bien l’allemand et ne recherchent généralement pas de livres en arabe. Et s’ils s’intéressent à la littérature arabe, il n’est probablement pas question de la littérature contemporaine vendue dans sa boutique.

    « La plupart des livres n’intéressent pas les personnes qui vivent ici depuis des décennies », explique-t-il. « Ils demandent des livres qui ne sont plus édités depuis 50 ans. »

    Cette période, dans une ville pleine de nouveaux arrivants apportant avec eux les questions, la musique et le discours qui déferlent sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ne durera pas éternellement. Dans cinq, dix ou vingt ans, les enfants de ces activistes, écrivains, musiciens et universitaires installés à Berlin parleront couramment l’allemand et seront peut-être plus intéressés par le hip-hop ou la techno que par les nouveautés en matière de musique dansante égyptienne.

    Le sociologue Amro Ali y voit une raison de plus pour s’enraciner durablement. « Les activités du moment ont tendance à être très éphémères », explique-t-il à MEE. « J’aime les expositions d’art et les conférences, mais elles ne font que passer. Nous avons besoin d’espaces physiques, de points d’appui. Et si vous voulez faire partie de ce mouvement, il faut venir à Berlin. »

    Dans les années à venir, à mesure que la scène culturelle arabophone se développera, son influence gagnera encore davantage la vie courante allemande, que ce soit par la reconnaissance progressive des films et de la musique arabes ou à travers les questions politiques plus profondes abordées lors des conférences et tables rondes de plus en plus nombreuses organisées chaque année. La librairie Khan Aljanub publiera bientôt un livre trop politique pour sortir dans le pays d’origine de son auteur, l’Égypte.

    De nombreux élèves de l’école d’arabe Kalamon sont des Allemands sans aucun lien avec le monde arabe. Et comme la clientèle de Khan Aljanub, leur nombre ne cesse de croître.

    La professeure d’arabe Mirvat Adwan constate que l’État reconnaît de plus en plus sa culture, comme en témoigne le nombre croissant d’écoles élémentaires proposant des cours d’arabe aux jeunes élèves, qui sont désormais au nombre de douze dans toute la ville.

    « Si les enfants l’apprennent pendant dix ans, leur arabe devrait être assez bon », estime-t-elle. « Ce mouvement va se poursuivre. Il ne s’arrêtera pas. »

    Marwa Fatafta, l’activiste palestinienne des droits numériques, se rend encore souvent à Berlin et, malgré les limites, apprécie la façon dont la communauté arabe et la scène culturelle de la ville se sont développées. « Vous ne voyez pas cela ailleurs en Allemagne », affirme-t-elle. « C’est réel et c’est organisé par des gens de la région, pas par de grandes institutions. »

    De la musique électronique aux arts visuels, Berlin est à la pointe de la culture moderne depuis des décennies. Les musiciens, gérants de clubs, lecteurs, écrivains et activistes du monde arabe qui s’installent ici font en sorte que cette tendance s’étende à leur propre coin de la ville.

    Au fil du temps, d’autres librairies, d’autres écoles de musique et de langue ouvriront leurs portes et étaieront une scène qui existe sous une forme ou une autre depuis l’arrivée de la première vague de Palestiniens à Berlin dans les années 1970.

    « Je n’ai pas le luxe de pouvoir prendre mon passeport et partir aux États-Unis ou au Royaume-Uni », explique Marwa Fatafta. « Si vous êtes ici, vous devez faire en sorte que ça marche. Nous sommes ici chez nous. Cela peut être pénible, mais nous pouvons peut-être faire évoluer positivement les choses. »

    #Berlin #Syrie #culture

  • Qatar Connection : Quand la France et le Qatar programmaient la guerre en Syrie
    05.11.2021 | Thierry Gadault et Bernard Nicolas | Blast,| Blast,
    https://www.blast-info.fr/articles/2021/qatar-connection-quand-la-france-et-le-qatar-programmaient-la-guerre-en-s

    (...) Assad doit donc porter le costume du méchant pour justifier la suite, et sa chute. Entre le bien et le mal, la partition doit être claire - c’est une condition de réussite. Le compte-rendu de cette rencontre laisse par ailleurs entrevoir d’autres cartes, dans le jeu des adversaires du raïs syrien : « La dernière solution pour anéantir Assad, poursuit Sheikh Hamad Bin Jassem Bin Jabr Al-Thani selon le compte-rendu, est de soutenir l’armée libre et les rebelles avec les armes, notamment les armes qualitatives, pour créer un équilibre de dissuasion et leur envoyer du renfort par des combattants et des djihadistes étrangers très expérimentés ; ainsi que par la création de camps militaires dans les pays frontaliers, notamment en Israël, pour entraîner les militants armés et former les volontaires et leur apporter un soutien logistique comme c’est le cas en Turquie, et leur ouvrir des couloirs d’accès en Syrie en toute sécurité. » (...)

    #Syrie #Lybie #Sarkozy #Qatar #BHL

  • Syrie : « Moscou veut conjuguer démonstration de puissance et réalisme diplomatique »
    Jean-Dominique Merchet – 25 Octobre 2015 – L’Opinion
    https://www.lopinion.fr/edition/international/syrie-moscou-veut-conjuguer-demonstration-puissance-realisme-52971

    Directeur de l’Ifri, Thomas Gomart a assisté au récent discours de Vladimir Poutine devant le club Valdaï. Il décrypte la politique du Kremlin, en particulier sur le dossier syrien (...)

    Pas les Européens ?

    Les Européens sont, au mieux, déconsidérés, au pire, méprisés. Ils sont désormais tenus pour quantité négligeable dans une éventuelle sortie de crise. L’UE n’existe pas dans le discours russe sur la Syrie. Quant aux capitales européennes impliquées, dont Paris, elles suscitent une profonde indifférence. En revanche, ce n’est pas du tout le cas des Etats-Unis, qui demeurent l’obsession russe. La Syrie est un moyen pour Moscou de se remettre, au moins médiatiquement, sur un pied d’égalité avec Washington. C’est sans doute l’objectif principal de Vladimir Poutine. (...)

    #Russie #Syrie

  • La Turquie va expulser sept Syriens accusés de se moquer des Turcs – Site de la chaîne AlManar-Liban
    https://french.almanar.com.lb/2178937

    Se filmer en train de manger des bananes : une manière pour les #Syriens en #Turquie de se tenir à distance de la société turque.

    La Turquie a annoncé jeudi qu’elle allait expulser sept Syriens qu’elle avait arrêtés pour s’être moqués des Turcs dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux où ils se filment en train de manger des bananes.

    La vidéo a été considérée comme « provocante » et les Syriens, accusés de « se moquer des Turcs », seront renvoyés dans leur pays malgré la guerre, a prévenu la Direction des migrations, un organisme qui dépend du ministère turc de l’Intérieur.

    Tout a commencé par une vidéo diffusée le 25 octobre sur les réseaux sociaux, montrant une altercation entre une jeune Syrienne et des citoyens turcs, dans un quartier d’Istanbul.

    Surgit un homme qui lance à la jeune femme : « Vous vivez de manière plus aisée que nous. Moi je ne peux pas m’offrir de bananes et vous, vous en achetez par kilos sur les marchés ! ».

    « Exactement », renchérit une autre femme qui tente de faire taire la Syrienne et reproche aux migrants d’aller « tous les jours chez le coiffeur ».

    La jeune réfugiée syrienne tente d’expliquer que les migrants, comme elle, achètent ce qu’ils peuvent avec leur argent. En vain. « Va-t’en en Syrie ! Va te battre là-bas. Nous, nous ne fuyons pas notre pays, vous non plus vous ne devriez pas ! », crie la femme.

    Aussitôt après la diffusion de cette vidéo, des réfugiés syriens en Turquie se sont filmés, en signe de protestation, en train de manger des bananes, avec la vidéo de l’altercation en fond sonore.

    Le mouvement, qui vise à dénoncer les clichés et les discours de haine envers les Syriens, a suscité la controverse.

    Certains comptes Twitter ont présenté ces vidéos comme « se moquant des difficultés économiques des citoyens turcs », confrontés à une inflation galopante et une baisse de la valeur de la monnaie nationale turque.

    La Turquie accueille près de quatre millions de réfugiés syriens. Elle a connu des épisodes de tensions xénophobes ces dernières années, souvent déclenchés par des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux et les messageries instantanées.

    Ces tensions sont exacerbées par la crise économique. En août, des attaques ont visé des commerces et des logements occupés par des Syriens à Ankara, la capitale turque, des incidents qui sont restés limités

    #réfugiés #réseaux_sociaux

  • Les femmes syriennes confrontées à la pauvreté et au militarisme

    La pauvreté est une condition imposée à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la sphère familiale. Chaque individu, dans sa communauté, doit obtenir un revenu suffisant pour assurer une vie de qualité et de dignité, avec accès à la santé, à la nourriture, à l’habillement et à une éducation de qualité.

    Sur le court terme, la lutte contre la pauvreté passe par l’autonomisation, le développement et la mobilisation de la communauté, à travers des organisations de la société civile qui s’engagent, entre autres, à répandre l’esprit de productivité et de responsabilité. Comme d’autres aspects négatifs de la société, la pauvreté est le résultat de diverses causes, notamment les catastrophes naturelles, les guerres, les tendances sociales, le système politique et économique, les privilèges de la richesse et le développement ininterrompu. En outre, les crises et les conflits régionaux et internationaux sapent les possibilités de développement et de croissance des pays. L’ingérence extérieure est le plus grand danger qui puisse survenir dans les pays pauvres.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/10/18/les-femmes-syriennes-confrontees-a-la-pauvrete-et-au-mi

    #féminisme #syrie

  • Dans les hôpitaux d’Idlib, en Syrie, des médecins débordés par la pandémie de Covid-19 et des patients désespérés
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/23/syrie-les-hopitaux-d-idlib-sont-debordes-par-la-flambee-des-cas-de-covid-19_

    Dans les hôpitaux d’Idlib, en Syrie, des médecins débordés par la pandémie de Covid-19 et des patients désespérés. La poussée épidémique survient alors que les bombardements de l’armée ont repris. Le système de santé, qui ne tenait déjà plus qu’à un fil, s’effondre.
    Dans l’unité anti-Covid de l’hôpital de campagne de Kafr Takharim, dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, le personnel soignant est au bord de l’épuisement. « Parfois, je suis désespéré face au manque de moyens pour faire face à l’épidémie », confie au téléphone, la voix éteinte, le docteur Ahmad Saado, mercredi 22 septembre. Depuis deux mois, le Syrien de 29 ans, huit autres docteurs et vingt infirmiers se relaient jour et nuit pour accueillir et prendre en charge un flux continu de malades du Covid-19. Après avoir été relativement épargnée par les précédentes vagues épidémiques, la poche rebelle d’Idlib connaît depuis l’été une flambée de cas de contamination, alimentée par la forte contagiosité du variant Delta.Le système de santé ne tenait déjà plus qu’à un fil dans l’enclave surpeuplée, théâtre de combats meurtriers entre les forces loyales au président Bachar Al-Assad, soutenues par la Russie, et l’insurrection armée, appuyée par la Turquie. La moitié des hôpitaux et des centres de soins ont été endommagés, systématiquement ciblés par le régime syrien et l’aviation russe. Une grande partie du personnel soignant s’est jointe au flot de réfugiés. En dépit de la trêve décrétée en mars 2020 entre Ankara et Moscou, les 4 millions d’habitants de l’enclave (dont 2,5 millions de déplacés) vivent sous la perfusion de l’aide internationale, qui arrive au compte-gouttes par la frontière turque. Les autorités locales, sous le contrôle du groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), peinent à répondre à la crise économique qui sévit à Idlib, comme dans le reste du pays.
    Les structures anti-Covid mises en place depuis le printemps 2020 par les soignants syriens, avec le soutien à distance d’ONG étrangères et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ne suffisent plus. Le 21 septembre, les provinces d’Idlib et d’Alep ont enregistré 1 312 cas de Covid-19 et 8 morts. Les experts jugent les chiffres officiels sous-estimés. Avec quelque 2 470 tests effectués ce jour-là, le taux de positivité s’établit à plus de 50 %. Les mesures prises par le « gouvernement de salut national » emmené par HTS – report de la rentrée scolaire, fermeture des marchés – sont insuffisantes aux yeux des soignants. Le syndicat des médecins d’Idlib a alerté cette semaine sur la catastrophe sanitaire en cours : à défaut d’une aide d’urgence internationale, il a estimé que le système de santé s’effondrera. A Kafr Takharim, les 10 lits dotés de respirateurs de l’unité de soins intensifs et les 25 lits du centre d’isolement, installés avec le soutien de l’Association médicale des expatriés syriens (SEMA) basée en France, sont déjà tous occupés, en permanence. « Plus de cent malades se présentent chaque jour. On envoie des malades ailleurs dans l’attente qu’un lit se libère. On a reçu une fois un malade de Ariha, une ville à 55 kilomètres d’ici. Du fait du manque d’hôpitaux dans la province, les malades sont pris en charge quand ils sont déjà dans un état très critique. Et on manque de médicaments et d’oxygène pour les prendre en charge », déplore le docteur Saado, qui dénombre entre un à trois morts par jour dans sa structure.« Le taux d’occupation de la plupart des structures de santé dépasse 100 %. Dans la province d’Idlib, il n’y a que six hôpitaux dotés d’unités de soins intensifs et une quinzaine de centres d’isolement. Il y en avait trente-deux en 2020, la moitié a fermé par manque de financement. Les hôpitaux manquent de tout, et surtout d’oxygène. L’OMS a du mal à trouver de nouveaux financements », explique le docteur Nasser Mhawish de l’Assistance coordination unit (ACU), une ONG basée en Turquie.Or, le pic épidémique pourrait ne pas être encore atteint. Du fait de la forte transmissibilité du variant Delta, toutes les classes d’âge sont touchées, dont de nombreux enfants. Le nombre de morts grimpe en flèche – 34 ont été répertoriés dimanche.
    Situation alarmante dans les camps de déplacés. La campagne de vaccination marque le pas. Seuls 2,5 % de la population ont été vaccinés, selon l’OMS. Quelques centaines de milliers de doses de vaccins AstraZeneca et Sinovac ont été livrées dans la province d’Idlib, dans le cadre de l’initiative Covax. « Les équipes de vaccination sont confrontées à l’hésitation de la population et à des antivax actifs. Certains arguent des effets secondaires de l’AstraZeneca, d’autres du manque de recul sur les vaccins ou de leur inefficacité face au variant Delta », indique le docteur Mhawaish. Les mesures de distanciation sociale et le port du masque sont peu respectés par la population. Un confinement est inenvisageable pour une majorité d’entre eux, obligés de travailler pour assurer leur subsistance.
    La situation est encore plus alarmante dans les camps de déplacés, où le nombre de cas commence à exploser. « C’est impossible pour les gens dans les camps de respecter les mesures de distanciation sociale et les gestes d’hygiène, par manque d’eau. Il y a une extrême pauvreté, les gens sont laissés à l’abandon et se fichent pas mal de mourir du Covid-19 ou d’autre chose. Ils sont désespérés », décrit Farid, le photojournaliste. Tous craignent une nouvelle vague de déplacement massif. Les médias du régime de Damas annoncent une nouvelle offensive pour reprendre le dernier bastion rebelle après la rencontre prévue le 29 septembre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et ses homologues russe et iranien, Vladimir Poutine et Ebrahim Raïssi. Depuis plusieurs semaines, les bombardements de l’artillerie syrienne et de l’aviation russe ont repris le long de la ligne de front, entraînant un nouveau flot de réfugiés du djébel Al-Zawiya vers les camps proches de la frontière turque.

    #Covid-19#migrant#migration#syrie#turquie#sante#personnedeplacee#camp#crise#pauvrete#violence#vulnerabilite

    • Le sociologue Rudolf el Kareh, spécialiste du #Moyen-Orient et fin connaisseur des rouages de l’État libanais, a répondu à nos questions.

      Ce carburant iranien va-t-il contribuer à régler la pénurie ?

      Le fuel et l’essence acheminés par camions de #Syrie au #Liban seront distribués dans tous le pays. D’abord sous la forme de donations, en priorité pour alimenter les générateurs des hôpitaux, maisons de repos, orphelinats et municipalités. Ensuite, ces carburants seront distribués au maximum au prix coûtant dans les chaînes de stations-service. L’objectif n’est pas de faire du bénéfice mais de favoriser le retour à la normale du quotidien de la population et de remettre en marche les circuits de distribution et d’importation.

      Comment est-on arrivé à cette crise ?

      La crise est due à des facteurs internes : c’est le résultat de trente années de « #haririsme », d’#endettement, d’#enrichissement_illicite et de #corruption. On a découvert que des spéculateurs avaient anticipé la situation depuis plus d’un an et demi et organisé des pénuries à grande échelle. Et ce n’est pas dû uniquement à des profiteurs de crise. Il y a aussi des facteurs externes venus se greffer sur la situation et les problèmes structurels internes : sous l’ère Trump, il y a eu dès 2019 une stratégie du secrétaire d’État Mike Pompeo pour faire pression sur l’État libanais et obtenir des concessions politiques. L’objectif était de mettre le #Hezbollah et tous ses alliés hors-jeu. Cette stratégie, gérée par l’ambassade des #États-Unis au Liban, consistait en résumé à entretenir les pénuries de produits de première nécessité, de carburant, de médicaments. Sans compter les manipulations financières qui ont eu pour effet de paupériser la majeure partie du peuple libanais. Ce plan a été repris par l’administration Biden, en particulier ceux qui gravitent autour du nouveau secrétaire d’État Antony Blinken, puisqu’in fine le but est de protéger les intérêts d’#Israël. La stratégie est de parvenir à affaiblir et désarmer l’axe de la résistance.

      Y a-t-il, selon vous, une intention de déstabiliser le Liban ?

      Oui. Il s’agit d’une stratégie de la tension qui a pour but de tenter de déstabiliser l’État et de provoquer un blocage du fonctionnement des institutions. Il n’est pas du tout étonnant que, dans cette atmosphère-là, certains camps politiques comme d’anciennes milices transformées en partis politiques, l’ex-Courant du 14-Mars ainsi que Saad Hariri aient affirmé que la solution passait par la démission du Président de la République et celle du Parlement. Ce qui aurait signié la paralysie totale des institutions.
      Cela me rappelle le plan mis en place par Henry Kissinger au Chili avant le coup d’état de Pinochet. Washington y a délibérément organisé une énorme pénurie pour créer un climat de tension. Dans un pays montagneux comme le Chili où la grande majorité des transports se fait par trafic routier, une grève des camionneurs a été financée. Elle a duré plusieurs mois, ce qui a complètement désorganisé la vie quotidienne. Les campagnes médiatiques ont fait le reste en faisant assumer la responsabilité de la situation à Salvador Allende. Pinochet n’avait plus qu’à cueillir le pouvoir.

      Sous quelle forme cette stratégie s’est-elle manifestée ?

      Il y a d’abord eu des mécanismes mis en œuvre par le gouverneur de la Banque centrale du Liban, lequel est d’ailleurs poursuivi en justice au Liban, en France et en Suisse, et qui a permis une évasion massive de capitaux doublée de l’enrichissement illicite de quelques-uns au détriment de l’écrasante majorité des déposants. Ce personnage continue hélas de bénécier d’une protection curieuse de la part de certaines parties libanaises et de parties étrangères, dont les États-Unis. Ensuite, il y a eu la mise en place d’un système surréaliste inédit où coexistent quatre taux de change pour le dollar, qui régit toute l’économie libanaise. Le taux officiel de 1507 livres libanaises pour un dollar, le taux des banques décidé arbitrairement de 3900 livres, un autre taux pour certaines transactions qui est monté à 8500 livres et un taux au marché noir qui a atteint les 20000 livres pour un dollar. Cela a complètement brisé la stabilité financière et économique des familles libanaises qui ont vu leurs salaires et leur pouvoir d’achat dramatiquement dévalués. Parallèlement, les prix ont commencé à monter parce que de très gros spéculateurs liés à certaines forces politiques ont commencé à spéculer tous azimuts. Pénurie et instabilité financière ont été organisées pour orienter les responsabilités vers le Hezbollah et son allié le président Aoun. Et toute une machine médiatique s’est mise en route pour entretenir ces accusations.

      Comment s’est-on aperçu qu’il y avait une organisation de la pénurie ?

      Du jour au lendemain, certains produits sont devenus indisponibles. L’argument pour expliquer cette soudaine pénurie était que les aides du gouvernement se sont elochées jusqu’à être réduites à peau de chagrin. Dès lors les prix ont commencé à grimper. En réalité, c’est le gouverneur qui a décidé de ces baisses, sans aucun garde-fou ni aucune légitimité. Cet été, des ministres (du gouvernement sortant), ceux de l’Énergie et de la Santé surtout, ont eu du courage d’initier des perquisitions. Et on a commencé à découvrir des millions de litres de carburant, des centaines de tonnes de médicaments, stockés dans des lieux clandestins. Il est alors apparu que des gens n’avaient pas pu stocker autant de marchandises en quelques semaines mais que cela avait été anticipé. Cette pénurie interne, entretenue par la stratégie de Pompeo, a consisté à provoquer un état de tension où l’on ne voyait plus les causes de la situation mais uniquement ses effets. A savoir les les aux stations service, les rationnement d’électricité parce qu’il n’y avait plus de fuel ou de gaz pour faire tourner les centrales électriques, les générateurs dans les hôpitaux...

      Quels éléments expliquent qu’il y a bien une stratégie américaine ?

      Face à cette situation dramatique, le camp opposé à la politique américaine initiée par Pompeo a réagi. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a notamment annoncé le mois dernier que l’Iran avait accepté, à sa demande, de livrer des carburants au Liban. Le jour même, l’ambassadrice américaine, Dorothy Shea, s’est précipitée auprès du président Aoun pour lui conrmer que les États-Unis allaient faciliter l’approvisionnement du Liban en oul, gaz et électricité grâce au concours de l’Égypte et de la Jordanie, via la Syrie. Proposer de briser le blocus de la Syrie, que Washington a décrété par le biais de la loi César, est pour le moins étrange et résonne comme un aveu que Washington est bien impliqué dans la pénurie.

      Le gouvernement libanais dit ne pas avoir été saisi d’une demande d’importation de carburant iranien...

      Faux. Pour ne pas mettre l’État libanais en porte-à-faux, le Hezbollah a demandé que le tanker accoste à Banyas, en Syrie. Tout se fait de manière transparente. Il faut noter que Nasrallah avait déclaré qu’à partir du moment où le tanker quitterait les eaux territoriales iraniennes, il deviendrait territoire national libanais et qu’il naviguerait au vu et au su de tous, à destination du Liban. Le message implicite était que si une partie quelconque s’avisait de s’en prendre au navire cela constituerait une agression contre le Liban. Le message clair était délivré aux Israéliens : la moindre action commise contre le navire, désignerait immédiatement les responsabilités.

      Cet acheminement ne fait-il pas prendre des risques au Liban pour non- respect des sanctions pétrolières contre l’Iran ?

      C’est exactement le contraire. Ce premier bateau ne se résume pas à une affaire de carburant, il constitue une action de riposte politique face à une autre action politique. Disons qu’il s’agit symboliquement d’un navire à dimension politique et stratégique. Il a permis à la fois de révéler les dessous de la situation, la structure des complicités, de briser le blocus contre le Liban, de briser le blocus contre la Syrie, ainsi que celui contre l’Iran. Ce n’est pas rien. On ne reviendra pas en arrière. Nous entrons dans une nouvelle phase au Moyen-Orient.

      #Iran #Riad_salemeh

  • Syria : Former refugees tortured, raped, disappeared after returning home

    Syrian security forces have subjected Syrians who returned home after seeking refuge abroad to detention, disappearance and torture, including sexual violence, Amnesty International said today. In a new report, “You’re going to your death,” the organization documented a catalogue of horrific violations committed by Syrian intelligence officers against 66 returnees, including 13 children. Among these violations, Amnesty International documented five cases whereby detainees had died in custody after returning to Syria, while the fate of 17 forcibly disappeared people remains unknown.

    https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/09/syria-former-refugees-tortured-raped-disappeared-after-returning-home

    #Syrie #réfugiés_syriens #torture #disparition #asile #réfugiés #retour_au_pays
    #Amnesty #rapport

    –—

    voir aussi la métaliste sur les « retours au pays » ("forcé" ou « volontaire ») des réfugiés syriens :
    https://seenthis.net/messages/904710

  • #Return-watch

    The EU and the German government are promoting the “voluntary” return of refugees and migrants by offering them the prospect of a promising new start in their respective countries of origin. What is the impact of these programmes - on the right to asylum and on deportation policies? How can reintegration and a new start succeed in precisely those circumstances that were themselves the cause of flight and migration in the first place? Or are the support programmes more about transporting people out of the country as effectively and quietly as possible?

    https://www.return-watch.org

    Les pays suivis :
    #Afghanistan
    #Irak
    #Mali
    #Maroc
    #Tunisie
    #Egypte
    #Syrie
    #Grèce

    #observatoire #monitoring #monitorage #Allemagne #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés #retours_volontaires (sic) #portraits #témoignages #réintégration

    ping @isskein @karine4 @_kg_ @rhoumour @i_s_

  • Mais quelle bonne idée cher Président !

    #Kaboul comme #Srebrenica ?

    France, UK to propose safe zone for people leaving #Afghanistan, submit resolution at UN meeting : Emmanuel #Macron

    “Our resolution proposal aims to define a safe zone in Kabul, under UN control, which would allow humanitarian operations to continue,” French President Macron said.

    Ahead of an emergency meeting by the United Nations on Monday, French President Emmanuel Macron said that France and Britain would propose for a safe zone in Kabul to protect people trying to flee Afghanistan.

    “Our resolution proposal aims to define a safe zone in Kabul, under UN control, which would allow humanitarian operations to continue,” news agency Reuters quoted Macron as saying on Sunday. During his visit to Mosul in Iraq later in the day, Macron stressed the resolution would be passed by the two countries and expressed hope that it would be accepted by member nations favourably. “I cannot see who could oppose enabling the safety of humanitarian operations,” he further said.

    UN secretary-general Antonio Guterres is scheduled to meet the permanent representatives for the United Kingdom, the United States, France, China and Russia — the five permanent members of the UN Security Council — to discuss the worsening situation in Afghanistan. Meanwhile, earlier on Saturday, Macron had said that France had held preliminary discussions with the Taliban about the humanitarian situation. The talks also included possible evacuation of more people out of the country.

    “We have begun having discussions, which are very fragile and preliminary, with the Taliban on the issue of humanitarian operations and the ability to protect and repatriate Afghans who are at risk,” Reuters had reported on Saturday citing the French President.

    France ended its evacuation operations in Afghanistan on Friday, two weeks after the Taliban seized the capital city of Kabul. The US troops are scheduled to withdraw completely from the country by August 31, a deadline that has been agreed upon by the Taliban.

    Several other countries have also closed their evacuation operations as the last date nears. The UK pulled out the last of its troops from the war-torn nation early on Sunday despite a number of Afghans, eligible for repatriation, being left behind.

    https://www.hindustantimes.com/world-news/france-uk-to-propose-safe-zone-for-people-leaving-afghanistan-submit
    #Macron #UK #France #safe_zones

    –—

    De zones sures, on en parlait en 2019 pour la #Syrie :

    Le plan de la Turquie est de créer dans le nord de la Syrie une vaste zone sécurisée pour renvoyer les réfugiés.

    https://seenthis.net/messages/805214

    En 2016 Merkel soutenait déjà la même idée de la Turquie :
    Turkey thanks Merkel for support of #safe_zones in Syria
    https://seenthis.net/messages/466387

    Mais on parlait aussi de leur inefficacité... comme l’ont démontré les exemples de l’#Irak et de la #Bosnie :
    Look back and learn : #Safe_zones in Iraq and Bosnia
    https://seenthis.net/messages/471070

    ping @isskein

  • Pourquoi les frappes d’Israël en Syrie ne sont pas dignes d’intérêt pour les médias occidentaux – Le Cri des Peuples
    https://lecridespeuples.fr/2021/08/23/pourquoi-les-frappes-disrael-en-syrie-ne-sont-pas-dignes-dinteret-po

    This photo provided early Thursday, May 10, 2018, by the government-controlled Syrian Central Military Media, shows missiles rise into the sky as Israeli missiles hit air defense position and other military bases, in Damascus, Syria. The Israeli military on Thursday said it attacked “dozens” of Iranian targets in neighboring Syria in response to an Iranian rocket barrage on Israeli positions in the Golan Heights, in the most serious military confrontation between the two bitter enemies to date. (Syrian Central Military Media, via AP)


    #Syrie #Israël

  • Smoking guns. How European arms exports are forcing millions from their homes

    The #nexus between the arms trade and forced displacement is rarely explored and the role of European arms trade policies that facilitate gross human rights violations in third countries is often absent from displacement and migration studies. This report joins the dots between Europe’s arms trade and forced displacement and migration.

    Key findings

    - Arms and military equipment manufactured and licensed in Europe and sold to third countries provokes forced displacement and migration. This arms trade is motivated by how highly lucrative the industry is and current control and monitoring mechanisms facilitate rather than curtail problematic licensing and exportation.

    – The arms trade is political and is driven by profit but is under-regulated. Although other sectors, such as food and agriculture, do not undermine the fundamental right to life and other human rights in the same way that the arms trade does, they are far more stringently regulated.

    - It is possible to methodically trace arms, military equipment and technology, from the point of origin and export to where these were eventually used, and document their devastating impact on the local population. The report confirms beyond any reasonable doubt that European arms are directly used not to defend populations or to enhance local or regional security as is often claimed, but to destabilise entire countries and regions.

    - The arms industry is involved in clear violations of non-transfer clauses and end user agreements (EUAs) despite a supposedly robust system of controls. The evidence shows that once arms are traded, and although they may be traced, it is virtually impossible to control how they may eventually be used. Furthermore, although importing countries were known to have breached EUAs, EU member states continued to sell them arms and military equipment.

    - Regardless of whether arms were exported to official state security forces or were eventually used by non-state armed actors, or whether EUAs and other control mechanisms were respected, the result was the same – European arms were used in military operations that led to destabilisation and resulting forced displacement and migration. The destabilisation, facilitated by arms supplied by Europe, then contributed to Europe hugely expanding its border security apparatus to respond to the apparent threat posed by refugees attempting to arrive and seek asylum.

    - European countries are among the top exporters of lethal arms equipment worldwide, comprising approximately 26% of global arms exports since 2015. The top five European arms exporters are France, Germany, Italy, Spain and the UK – together accounting for 22% of global arms exports in the 2016–2020 period.

    - Arms exports from Bulgaria, Croatia and Romania have soared in recent years, a large proportion of which is exported to West Asian countries. For example, before 2012, Croatia exported ammunition worth less than €1 million a year, but with the start of the Syrian war this surged every year to reach €82 million in 2016. The European Parliament called on Bulgaria and Romania to stop arms exports to Saudi Arabia and the US (if there was a risk that these arms may be diverted), so far to no avail.

    – In Syria an estimated 13 million people need humanitarian assistance and more than half of the population remains displaced from their homes – including 6.6 million refugees living in neighbouring countries, such as Jordan and Lebanon, who subsequently attempt to flee to Europe in a reverse movement to the arms that displaced them. Another 6.7 million are internally displaced persons (IDPs) inside Syria.

    –-

    Five case studies document that:

    Italian T-129 ATAK helicopter components were exported to Turkey and used in 2018 and 2019 in two attacks in the district of Afrin in Northern Syria as part of Operation Olive Branch and in Operation Peace Spring on the Turkish–Syrian border. According to UN figures, 98,000 people were displaced during the Afrin offensive between January and March 2018, while 180,000, of whom 80,000 were children, were displaced, in October 2019 as a result of Operation Peace Spring.

    Bulgaria exported missile tubes and rockets to Saudi Arabia and the US, which eventually ended up in the hands of IS fighters in Iraq. The equipment was diverted and used in Ramadi and the surrounding region, where the International Organisation for Migration reported that from April 2015, following the outbreak of the Ramadi crisis, over half a million people were displaced from Anbar province, of which Ramadi is the capital city, while 85,470 were displaced specifically from Ramadi City between November 2015 and February 2016. Around 80% of all housing in Ramadi was severely damaged after the offensive. In 2017 another missile tube originating in Bulgaria was found to have been used by IS forces in the town of Bartella, located to the east of Mosul. At least 200,000 people from minority groups were displaced from the greater Mosul area between 2014 and January 2017. By July 2019, over two years after military operations had ended in Mosul, there were still over 300,000 people displaced from the city.

    British, French, and German components and production capacity, including missiles, missile batteries, and a bomb rack, were exported to Turkey, where they were mounted on Turkish-made drones and exported to Azerbaijan. These same drones, loaded with European-manufactured arms components, were used in the 44-day conflict in Naghorno- Karabakh, which provoked the forced displacement of half of the region’s Armenian population – approximately 90,000 people.

    Between 2012 and 2015 Bulgaria exported assault rifles, large-calibre artillery systems, light machine guns, hand-held under-barrel and mounted grenade launchers to the Democratic Republic of Congo’s (DRC) national police and military. The conflict in DRC is one of the world’s longest, yet Europe continues to supply arms that are used to perpetrate gross human rights violations. In 2017, Serbia exported 920 assault rifles and 114 light machine guns that were originally manufactured in Bulgaria. That same year, 2,166,000 people were forcibly displaced, making it one of the worst since the conflict began. Specifically, Bulgarian weapons were in use in North Kivu in 2017 coinciding with the forced displacement of 523,000 people.

    At least four Italian Bigliani-class patrol boats were donated to Libya and used by its coastguard to forcibly pull back and detain migrants who were fleeing its shores. In 2019, the Libyan coastguard mounted a machine gun on at least one of these boats and used it in the internal conflict against the Libyan National Army. Many of those fleeing Libya had most likely already fled other conflicts in other African and West Asian countries that may have purchased or were in receipt of European arms, so that at each step along their journey from displacement to migration, the European arms trade is making massive profits by firstly displacing them, and then later deterring and pushing them back.

    The arms companies we identified in these case studies include: Airbus (Franco-German), ARSENAL (Bulgaria), BAE Systems (UK), Baykar Makina (Turkey), EDO MBM (UK), Intermarine (Italy), Kintex (Bulgaria), Leonardo (Italy), Roketsan (Turkey), SB Aerospatiale (France), TDW (Germany), Turkish Aerospace Industry (Turkey), and Vazovski Mashinostroitelni Zavodi ЕAD (Bulgaria).

    https://www.tni.org/en/publication/smoking-guns
    #rapport #tni
    #armes #commerce_d'armes #migrations #asile #réfugiés #Europe #armée #militaire #industrie_de_l'armement #droits_humains #droits_fondamentaux #France #Allemagne #Italie #UK #Angleterre #Espagne #Bulgarie #Croatie #Roumanie #Arabie_Saoudite #Syrie #T-129_ATAK #Turquie #Operation_Olive_Branch #Operation_Peace_Spring #Irak #Ramadi #Bartella #Azerbaïjan #arméniens #Congo #RDC #République_démocratique_du_Congo #Serbie #Kivu #Nord_Kivu #Bigliani #Libye #gardes-côtes_libyiens #complexe_militaro-industriel
    #Airbus #ARSENAL #BAE_Systems #Baykar_Makina #EDO_MBM #Intermarine #Kintex #Leonardo #Roketsan #SB_Aerospatiale #TDW #Turkish_Aerospace_Industry #Vazovski_Mashinostroitelni_Zavodi_ЕAD

  • Affaire Lafarge : une note prouve que l’Etat était informé des versements d’argent à Daech – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/affaire-lafarge-une-note-prouve-que-letat-etait-informe-des-versements-da

    Un document de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), que révèle « Libération », atteste que l’Etat avait connaissance d’un accord passé entre le cimentier et l’organisation terroriste dès l’été 2014. La Cour de cassation doit se prononcer jeudi sur la mise en examen de l’entreprise.

    C’est une note qui ne laisse plus de place au doute. L’Etat, à travers la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), était bien au courant des conditions dans lesquelles Lafarge maintenait son activité en Syrie en territoire en partie occupé par l’Etat islamique (EI). Le document que révèle Libération, émane de la direction de la stratégie de ce service de renseignement, est daté du 26 août 2014 et estampillé « confidentiel défense ». Il y est consigné qu’un « agreement [accord en français, ndlr] » a été trouvé entre le cimentier et l’EI pour la poursuite de l’activité commerciale.

    #Hollande #Macron #Lafarge #Daech

    • La date de cette note a son importance. Elle est rédigée à un moment où Lafarge avait toujours le contrôle de son usine [...] La région de l’usine est alors en proie à des combats menés par plusieurs groupes armés dont l’EI. Les précédentes notes des services de renseignement versées à la procédure judiciaire, et révélées par Libération, décrivaient jusque-là les relations avec le groupe terroriste après la prise de l’usine par l’ #EI, le 19 septembre 2014. Le nouveau document prouve que la DGSE avait connaissance de la situation avant cette date cruciale.

      « Daech vient de les autoriser à reprendre les activités commerciales et donc transiter sur les routes du nord de la Syrie entre Membij, Aïn Issa, Raqqah, Deir ez Zor et Qamishli. Derrière cette autorisation il y a un “agreement” », expose la DGSE dans la note. Le service de renseignement obtient alors ses informations sur la situation de Lafarge en Syrie auprès de son « correspondant » dont le nom n’apparaît pas. Cet accord trouvé avec le groupe terroriste « bien entendu » a un coût, peut-on lire dans le même document : « L’agreement consiste bien entendu à fixer un prix fixe et une variable à la tonne transportée. »

      L’ #État_islamique administre alors la vie économique dans la région de l’usine. « Des volumes conséquents mais non contrôlés circulent actuellement entre la #Turquie, la #Syrie et l’ #Irak. Ces transits sont contrôlés par #Daech », indique également le document

      [...]

      Les interrogations sur le rôle de l’Etat dans cette affaire ne sont pas nouvelles. Lors de ses auditions devant l’une des juges d’instruction, l’ancien directeur sûreté de Lafarge, #Jean-Claude_Veillard, avait détaillé ses relations avec les services de renseignement français. A l’appui de ses déclarations, l’ancien militaire avait notamment communiqué les dates des nombreux rendez-vous avec la #DGSE mais aussi avec la Direction générale de la sécurité intérieure (#DGSI) et la Direction du renseignement militaire (#DRM). A la question de savoir quelles informations transmettait Jean-Claude Veillard, l’ancien directeur sûreté du cimentier avait répondu sans détour : « Je ne faisais aucun tri dans les informations que je donnais aux services des renseignements […]. Au cours des réunions, j’ai donné toutes les informations. »

      [...]

      Outre l’argent obtenu grâce à l’activité commerciale de Lafarge, l’organisation terroriste s’est aussi enrichie en mettant la main sur l’usine. Des milliers de tonnes de ciment sont alors encore dans les cuves. Des notes de la direction du renseignement militaire, déjà révélées par Libération, permettent de saisir l’ampleur des bénéfices réalisés : « 65 000 tonnes ont déjà été accaparées par Daech pour une valeur estimée à 6,5 millions USD [dollars] », et un « reliquat de 50 000 tonnes fait/fera l’objet d’un “contrat” […] pour une valeur estimée à 5 millions USD », observe la DRM à la fin de l’année 2014. Le service de renseignement suit au jour le jour les négociations en cours. « On comprend que le démantèlement de l’usine Lafarge en Syrie se poursuit au bénéfice financier à la fois de Daech et des hommes d’affaires impliqués », conclut la même note.

      Au regard de la note de la DGSE datée elle du 26 août 2014, le rôle joué par la diplomatie française est d’autant plus troublant. Comme l’avait révélé Libération, des mails échangés entre le ­cabinet du ministre des Affaires étrangères de l’époque, #Laurent_Fabius et l’ambassadeur de France pour la Syrie, #Franck_Gellet, attestent de l’implication de la diplomatie française dans le dossier. L’ambassadeur Gellet est notamment en contact étroit avec Jean-Claude Veillard.

      Dès le 19 septembre 2014, Gellet contacte le cabinet de Laurent Fabius face à l’arrivée de l’EI dans l’usine. Lafarge craint alors que sa cimenterie soit frappée par un bombardement de la coalition pilotée par les Etats-Unis. L’ambassadeur œuvre pour empêcher ce scénario. « Il convient de protéger cet investissement français […] pour le cas où, Daech en faisant une possible source de lucre, les Américains envisageraient un jour de le bombarder », expose l’ambassadeur Franck Gellet. Le message est reçu par l’un des plus proches collaborateurs de Laurent Fabius, Martin Briens, et transmis au ­ministère de la Défense pour « qu’ils puissent en parler aux Américains ».

      Quelques jours plus tard, dans un mail de l’ambassade de #France aux Etats-Unis, Franck Gellet apprend que le sujet a « bien été évoqué par nos militaires auprès de leurs collègues américains », et que l’usine de Lafarge est « désormais sur la liste appropriée ».

      Nouvelle crainte le 27 janvier 2015. Ce jour-là, Franck Gellet ­s’inquiète d’une possible frappe des #États-Unis sur la cimenterie dans un mail envoyé au cabinet de Laurent Fabius. « Lafarge sait, par le réseau des distributeurs, que Daech a besoin de ciment pour Mossoul », écrit l’ambassadeur et prévient qu’« il ne faudrait pas que cela conduise les #Américains à frapper l’usine dans le cadre de la lutte contre les sources de financement de Daech ». Franck Gellet obtient alors gain de cause.

      #Rassemblement_national #Wallerand_de_Saint-Just #Marine_Le_Pen

  • مركز أبحاث الأمن القوميّ الإسرائيليّ: تقارب دول الخليج لسوريّة يخدِم المصالح الإستراتيجيّة للدولة العبريّة ويحُدّ من التواجد الإيرانيّ في بلاد الشّام وعلى صُنّاع القرار في تل أبيب “إلزام” دول الخليج وفي مُقدّمتها السعوديّة على التصالح مع الرئيس الأسد" - رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/1373127

    مركز أبحاث الأمن القوميّ الإسرائيليّ: تقارب دول الخليج لسوريّة يخدِم المصالح الإستراتيجيّة للدولة العبريّة ويحُدّ من التواجد الإيرانيّ في بلاد الشّام وعلى صُنّاع القرار في تل أبيب “إلزام” دول الخليج وفي مُقدّمتها السعوديّة على التصالح مع الرئيس الأسد”

    #israël #normalisation #syrie

  • L’armée américaine déstabilisée par le dérèglement climatique au Proche-Orient Orient XXI - Bruse Stanley
    https://orientxxi.info/magazine/l-armee-americaine-ebranlee-par-le-dereglement-climatique-au-proche-orie
    Les perturbations météorologiques entravent les troupes américaines déployées notamment dans les pays du Golfe. Outre la santé fragilisée des personnels, le matériel s’avère inadapté aux intenses tempêtes de sable et aux violents orages. Malgré ses moyens logistiques, l’armée US est prise au dépourvu devant cette menace inédite.


    Le 6 juin 2021, le thermomètre atteint 51,7 °C à Sweihan, une ville à l’est d’Abou Dhabi dans les Émirats arabes unis. Il s’agit de la température la plus élevée jamais enregistrée en juin dans les EAU. Cinq autres pays de la région ont dépassé les 50 °C ce week-end-là, ce qui en fait la vague de chaleur de juin la plus dure de l’histoire dans la région du Golfe. Celle qui a frappé la région en juillet 2020 a gratifié Bagdad de sa température la plus élevée jamais enregistrée : 51,8 °C, tandis qu’à Karbala elle grimpait à 52,4 °C.

    Une diminution de l’endurance
    Pour l’armée américaine, qui compte en moyenne environ 60 000 personnes opérant dans la région Moyen-0rient et Afrique du nord (MENA) et qui a déployé plus de 2,7 millions de militaires depuis 2001, cette chaleur extrême fait partie des menaces de premier ordre pour ses capacités de combat. Le groupe aéronaval formé autour du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower opère actuellement dans « l’espace de combat »1 de la mer d’Arabie du Nord.

    Dans de telles conditions, les températures dans l’espace de catapultage des porte-avions peuvent atteindre jusqu’à 65,5 °C, et chaque jour, des marins doivent être soignés pour des pathologies liées à la chaleur. Avec près de 7 000 personnes participant à des opérations de vol et de reconnaissance 24 heures sur 24, et toujours prêtes à faire face à une action de guerre, il est essentiel que le groupe aéronaval dispose de processus permettant de réduire le stress thermique, le coup de chaleur ou l’épuisement par la chaleur chez les marins : il s’agit notamment de programmes de prévention des chocs thermiques ou de « black flag days » au cours desquels la charge de travail est diminuée.

    Au cours de la bataille de Najaf en Irak, en août 2004, les Marines américains ont combattu au corps à corps dans des tunnels et sur les toits des mausolées du cimetière de Wadi Al-Salaam par une chaleur de 50 °C. Lorsqu’ils s’entassaient dans leurs véhicules de combat Bradley pour se protéger, la température à l’intérieur pouvait atteindre plus de 65 °C, provoquant de nombreux cas de déshydratation, de perte de conscience, d’épuisement dû à la chaleur et de décès par coup de chaleur. Ce que l’on appelle la « fatigue thermique » chez le personnel effectuant des missions d’infanterie dans de telles conditions peut entraîner une diminution de l’endurance, par la combinaison de températures extrêmes, de l’exercice physique et du poids de l’équipement. Au cours de l’été 2003, 50 pour 1000 des personnels déployés en Irak ont souffert de traumatismes et de dysfonctionnements dus à la chaleur ; parmi les soldats britanniques, 15 % de toutes les hospitalisations étaient des affections dues à la chaleur, avec plus de 800 cas au total.

    Changements de tactique
    De telles températures sur des périodes prolongées contribuent également à des dysfonctionnements du matériel nécessaire à l’accomplissement de la mission. La climatisation, les systèmes de conduite de tir et l’électronique des Bradley se sont souvent montrés peu fiables dans ces températures extrêmes. Les groupes aéronavals déployés pendant des mois dans le Golfe signalent depuis longtemps une corrosion accrue des équipements, et des problèmes techniques sur leurs navires. La salinité accrue contribue également à la défaillance des turbines. La fiabilité générale des avions de combat F-35 de cinquième génération dans des conditions de chaleur extrême est depuis longtemps un sujet de préoccupation. Il leur est plus difficile de décoller, de transporter la charge utile prévue pour la mission, de maintenir l’état de préparation au combat, de stabiliser le carburant, d’éviter les pannes électroniques et de garder les pilotes au frais dans leurs cockpits. Pour les planificateurs de frappes aériennes dans les centres d’opérations aériennes combinées (CAOC), les dômes de chaleur prolongés augmentent le nombre de jours où le poids emporté par les avions doit être réduit, nécessitant des changements de tactique, diminuant la capacité de frappe et réduisant le rayon d’action de combat.

    Les risques combinés de la chaleur extrême, de l’humidité et des températures de surface de la mer, qui produisent des températures extrêmes selon l’indice TW (thermomètre-globe mouillé) et la diminution correspondante des performances individuelles ou la mort, en particulier pour ceux qui travaillent à l’extérieur, constituent une « inconnue connue » (des effets dont on connaît l’existence, mais que l’on a du mal à comprendre). Les tendances à la hausse de la fréquence et de l’ampleur des températures extrêmes supérieures à 30 °C sont désormais évidentes dans toute la région ; une température de 35 °C ou plus mesurée selon l’indice TW dépasse la limite de survie humaine. De tels effets épisodiques de chaleur et d’humidité le long des eaux peu profondes du littoral du Golfe se sont déjà produits chaque année depuis 1979, et on prévoit qu’ils dépasseront régulièrement 35 °C d’ici 2075 ; la mer d’Oman et la mer Rouge pourraient connaître des avancées similaires de TW maximaux.

    Pendant les mois d’été, à la base aérienne d’Incirlik en Turquie, qui abrite environ 5 000 personnes et des armes nucléaires et joue un rôle de transit pour les déploiements en Irak et en Afghanistan, il y a des mises à jour quotidiennes des TW, exprimées à l’aide d’une norme militaire à cinq catégories appelée Wet Bulb Globe Temperature (WBGT). La base est particulièrement vulnérable aux conditions WBGT extrêmes qui provoquent fatigue et déshydratation. Les procédures d’acclimatation du personnel au stress thermique élevé déjà mises en œuvre par l’armée américaine ne sont pas très efficaces, car la limite de la survie est régulièrement approchée.

    Vulnérabilité de la guerre électromagnétique
    Les valeurs élevées de TW, et les épisodes de tempêtes extrêmes peuvent également dégrader les capacités d’attaque, la manœuvrabilité de combat et la résilience sur l’ensemble du spectre électromagnétique (EMS) dans ce que l’US Navy a appelé la « guerre de manœuvre électromagnétique de la flotte », si vitale pour la domination des États-Unis dans la région MENA. Les communications voix et données essentielles, y compris le renseignement par imagerie, l’accès au Cloud, le brouillage des communications ennemies, le relais des données de ciblage sensibles à la météo, le suivi des capteurs terrestres et spatiaux, le contrôle des essaims de drones, les systèmes de commandement et de contrôle autonomes, ou le maintien de la précision attendue des futures armes hypersoniques peuvent tous être vulnérables aux températures extrêmes et aux pluies torrentielles fréquentes dans la région.

    D’autres dangers immédiats découlent de la fréquence et de la gravité croissantes des tempêtes de sable et de poussière. La région MENA est la plus poussiéreuse du monde, et le nombre et l’intensité des tempêtes de sable y augmente de façon spectaculaire. Ses effets sur les combats ont été évidents lorsque les Marines américains ont fait route vers Bagdad en mars 2003. Une énorme tempête de poussière de trois jours s’est abattue sur les attaquants, réduisant la visibilité à dix mètres et pénétrant les pièces mécaniques de leurs systèmes d’armes. Les hélicoptères sont restés cloués au sol, mais l’armée de l’air a pu larguer des bombes guidées avec précision sur la garde républicaine irakienne, restée statique, à travers le nuage de poussière. Les tempêtes de sable produisent des effets mécaniques à court terme : d’importants problèmes de blocage ou de dysfonctionnement des fusils M16 et des carabines M4 utilisés en Irak et en Afghanistan, qui semblent avoir été récemment réduits par des corrections et de nouveaux designs.

    L’exposition des moteurs d’avion à la poussière, tant sur terre que sur les porte-avions dans le Golfe, a des répercussions à court et à long terme sur le maintien en puissance, la préparation au combat et les opérations sur les aéroports. La visibilité réduite modifie la planification des itinéraires de vol et réduit la capacité à localiser et à attaquer des blindés ou des forces terrestres en mouvement. En outre, les traumatismes aigus liés à l’asthme et les lésions pulmonaires à long terme pour les soldats déployés constituent des risques sanitaires importants.

    Les effets dévastateurs des inondations
    Les crues soudaines et les orages destructeurs constituent un autre danger climatique immédiat, mettant en danger la préparation au combat des emplacements formels et informels des États-Unis. En juillet 2019, le sud-est de la péninsule Arabique et l’Iran ont connu leurs pires inondations depuis 70 ans, avec de nombreux civils tués et des centaines de blessés. Deux mois plus tard, le port de Duqum et la base aérienne de Masirah à Oman — utilisés par la marine et l’armée de l’air américaines — ont été inondés par 116 mm de pluie et des ondes de tempête provenant du cyclone tropical Hikaa. La base aérienne d’Incirlik a été frappée en décembre 2019 par des crues soudaines, noyant son usine de traitement des eaux sous 1,5 m d’eau. Khazor, une base de l’armée de l’air israélienne qui abrite des avions de combat F-16 et participe à des exercices conjoints avec les chasseurs américains des bases d’Al-Udeid et d’Al-Dhafra aux Émirats arabes unis a vu huit avions inondés en janvier 2020.

    Le Pentagone et l’OTAN reconnaissent que la crise climatique a un « impact sur les missions, les plans et les capacités », et produit des climate action failures in combat capabilities (défaillances des capacités de combat). Les conditions météorologiques extrêmes figurent en tête de liste des risques et frappent plus fort et plus rapidement que prévu. Comme on peut s’y attendre de la part de l’armée, des efforts et des ressources considérables ont été consacrés à la réoptimisation du paradigme risque climatique-performance : une recherche et développement considérablement améliorée sur la résilience des matériaux et la conception créative ; de nouvelles pratiques d’acclimatation à la chaleur ; une ingénierie bio-environnementale améliorée ; des scénarios de mission et des jeux de rôle alternatifs ; et le déplacement de la vulnérabilité et de la capacité de frappe « au-delà de l’horizon ».

    Depuis l’opération Tempête du désert, d’importantes ressources ont été consacrées à la maîtrise de la météo grâce à une nouvelle modélisation, au renforcement de l’agence météorologique de l’armée de l’air et à une super-informatique capable de fournir les mises à jour météorologiques aux soldats et aux équipes météorologiques de combat spécialisées (CWT) sur le terrain, ce qui permet à cette technologie reachback (retour d’expérience) de fournir des données directement à l’escadron météorologique opérationnel MENA installé sur la base aérienne Shaw en Caroline du Sud. La plus grande installation d’essais climatiques au monde, le McKinley Climatic Laboratory (MCL) de la base aérienne d’Eglin en Floride permet de tester les aéronefs et les équipements militaires dans toute la gamme des conditions climatiques afin de découvrir où et comment les défaillances se produisent, améliorant ainsi la capacité opérationnelle dans cet environnement à risque climatique.

    « Des conséquences catastrophiques pour la sécurité »
    Le G7 et le sommet de l’OTAN qui s’est tenu le 14 juin 2021 ont inscrit à leur ordre du jour un débat sur le dangereux « éléphant dans la pièce », à savoir le lien hautement probable, à fort impact et pourtant négligé, entre la crise climatique et la sécurité internationale. Le 7 juin, le groupe d’experts du Conseil militaire international sur le climat et la sécurité (IMCCS) a publié son deuxième rapport annuel sur le climat et la sécurité dans le monde, mettant en garde contre les « conséquences catastrophiques du changement climatique sur la sécurité » , qui exigent que la sécurité internationale soit immédiatement adaptée au climat à tous les niveaux, et que l’on se concentre davantage sur le rôle des armées dans la réponse aux risques émergents en matière de sécurité climatique.

    Ces discussions doivent aller bien au-delà des préoccupations immédiates concernant le risque climatique pour les capacités de combat, et s’intéresser plus largement à l’atténuation des conséquences de la crise climatique sur la sécurité et à ses effets multiplicateurs, en s’efforçant de réduire l’empreinte carbone de l’armée et en transformant l’armée américaine, qui est le plus gros consommateur de pétrole au monde, en une « armée verte » ; en se préparant aux effets croissants de la crise climatique sur les sociétés fragiles en termes de géopolitique, de société, de conflit et de mobilité ; et en réduisant les vulnérabilités opérationnelles dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et de la logistique du changement d’approvisionnement, qui deviennent rapidement évidentes. Les menaces de l’élévation du niveau de la mer au cours des vingt prochaines années sur les ports de la marine américaine et les bases de l’armée de l’air, comme celles du Koweït et de Bahreïn, demandent désormais une attention particulière si l’on veut que ces installations continuent à remplir leurs missions.

    Pourtant, il existe des points de basculement, des effets en cascade et des « cygnes noirs » totalement inconnus dans l’avenir proche de la région MENA, que « l’affûtage de notre avance technologique » et la « coopération entre militaires » ne permettront pas de résoudre. Les tentatives d’amélioration de la modélisation du climat, de mises à niveau adaptées du matériel, de réorientation des achats de défense, de formation préventive ou de mesures palliatives pour améliorer les performances de combat et la résilience du matériel amènent encore à se battre contre les événements climatiques d’hier.

    Le monde se prépare à un avenir de la guerre qui est derrière nous ou n’a jamais existé. Le poète irlandais W. B. Yeats nous avait prévenus en 1919 qu’il y a « une bête brute, dont l’heure a enfin sonné, qui se traîne vers Bethléem pour naître ». L’anthropocène, ce désordre planétaire majeur, est arrivé. Il nous oblige à repenser la région MENA au-delà des programmes de prévention des pathologies thermiques, de la protection contre le climat ou d’une amélioration de la protection du spectre électromagnétique. À commencer à comprendre les risques auxquels sont confrontés les peuples de la région en matière de sécurité alimentaire, d’eau et de santé. À mettre fin aux interventions militaires, et à promouvoir la bonne gouvernance et les droits humains.

    #climat #réchauffement_climatique #effondrement #changement_climatique #capitalisme #dérèglement_climatique #usa #etats-unis #guerre #arabie_saoudite #yémen #syrie #etats-unis #iran #armes #yemen #guerre #qatar

  • Denmark : Refugee grandmother told to return to Syria

    #Rihab_Kassem, a Palestinian-Syrian refugee, is among hundreds who have been urged to leave the Scandinavian country.

    Rihab Kassem, a retired nurse and grandmother of Syrian and Palestinian origin, arrived in Denmark more than eight years ago.

    She had been living in #Yarmouk, an unofficial camp in Damascus for the Palestinian refugee community in Syria.

    Her initial plan was to visit Waled, her son who had been living in Denmark since 1996 and has long been a citizen of the Scandinavian country.

    But after she arrived, as the war intensified in Syria, violence gripped her refugee camp.

    She applied for asylum and in January 2014, Danish authorities gave her a residence permit, valid for five years. That was then extended for another two years. Later, she was granted temporary protection status.

    Her new life grew as the one she had known in Syria faded. She enjoyed time in Europe with her children and grandchildren.

    But earlier this year, as the Danish government made a controversial decision to declare parts of Syria safe enough to return to, her application for residence was rejected and she was called in for an interview.

    Kassem, 66, was nervous but hopeful.

    Two months later, however, she was informed that her residency permit was revoked because the Danish government considered that security in Damascus, the capital of Syria, and surrounding region had improved enough that those areas could be called home again.

    “Return to where? I have no one, nothing, in Syria,” she told Al Jazeera. “My family lives in Denmark and I’m the only person who was asked to leave.

    “We are not beggars here, we work, we work hard, we go to school, we pay taxes and this is happening to us … I cannot understand it.”

    Kassem moves and breathes with difficulty.

    She says that her lungs operate at 35 percent of their capacity, the result of an attack coordinated by the Syrian army using poisonous gas.

    She was hoping to receive medical treatment in Denmark but because her status changed, she was no longer entitled to government support or national healthcare.

    “I worked for three decades as a nurse, my dream was to make enough money so I could build a hospital in my neighbourhood [in Syria]”, she said.

    She saved enough to buy a plot of land and a house to be transformed into a hospital. But during the renovation, the house was bombed.

    “All of a sudden there was nothing left. Nothing,” she said.

    The official letter rejecting her residency application cited three reasons.

    The first was that her children were adults and no longer depended on her. Secondly, the letter said Damascus was considered safe by the Danish government report and claimed her life would not be at risk. And finally, while authorities recognised she has health issues, they said they were not severe enough to justify her stay in Denmark.

    “The stress that I’m living is incomprehensible,” she said. “The rules keep on changing, the government is not living up to their end of the contract.”

    When Al Jazeera contacted the Danish Immigration Service for a response, a press officer shared the document explaining why Kassem’s status was revoked.

    Rihab rejects all the government’s claims and, since May 18, has been protesting against the ostensible efforts to deport refugees with several others in front of the Danish Parliament.

    She intends to stay at the sit-in until she receives more concrete answers or is forced to leave.

    At one point, she went on a three-day hunger strike.

    Hundreds of Syrians in Denmark have been thrust into the same precarious position after the government’s widely criticised step.

    It was the first European country to make such a declaration.

    But because Denmark has no diplomatic relations with Syria – it does not recognise the government of President Bashar al-Assad – refugees cannot be forced back.

    Rather, they will likely be sent to deportation camps – or “departure centres” – inside the Danish territory.

    “They have a ‘tolerated’ status: deported from the political and social systems, but not physically deported,” said Violeta Ligrayen Yañez, a freelance facilitator and educator who has been working alongside the European Commission Against Racism and Intolerance.

    Most will refuse to go. Some will try and seek asylum elsewhere.

    “They [Danish authorities] have two options: either they send me to a deportation camp or to a hospital, but I will not leave,” said Kassem.

    “Treat us like humans, we deserve to be treated like humans. We’ve seen so many hardships in Syria, in Lebanon, in Palestine and even when we come here to Denmark – supposedly a free country – this is happening to us … So my main message is that I want to be treated as a human. Syria is not safe.”

    https://www.aljazeera.com/news/2021/6/10/denmark-refugee-grandmother-told-to-return-to-syria

    #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_palestiniens #Syrie
    #Danemark
    –—

    Ajouté à la métaliste sur le #retour_au_pays / #expulsions de #réfugiés_syriens
    https://seenthis.net/messages/904710

    Et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/904710#message904721

  • Pour les prisonnières syriennes

    Française d’origine syrienne militant pour la liberté du peuple syrien et son autodétermination, je connaissais déjà l’horreur des prisons du régime syrien, l’utilisation systématique de la torture et du viol comme moyen de destruction du peuple syrien, et ces frissons d’horreur en pensant que le corps d’une femme pouvait être un terrain de guerre.

    Mais en plus de la violence subie par ces femmes dans leur corps et leur intégrité, j’ai été révoltée par les témoignages anonymes de ces femmes, comme une parole silencieuse, étouffée, par leur refus de témoigner à visage découvert, comme si elles devaient avoir honte de leur sacrifice, comme si elles étaient coupables d’être victimes.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/06/15/pour-les-prisonnieres-syriennes

    #international #syrie #féminisme