• Un homme est mort.
    http://rougemidi.org/spip.php?article10274

    Cela n’est pas en soi un motif de réjouissance mais de là à lui rendre hommage...


    Que cet hommage vienne de gens comme Macron, Séguéla, Sarkozy ou Hidalgo, cela n’a rien de surprenant puisqu’il a toujours été de leur clan. Celui de l’argent et du pouvoir, du grand patronat insolent et méprisant, au point qu’il a toujours pu compter sur le soutien sans faille de son camp même quand il a été pris la main dans le sac de magouilles les plus sordides.

    Mais qu’il se trouve des gens qui se réclament du camp des travailleurs pour rendre hommage au truqueur à l’égo surdimensionné qu’il était, cela laisse pantois.

    En ce qui me concerne, j’avais bien plus que des divergences avec ce bateleur qui jouait avec la vie des travailleurs comme d’autres jouent au tiercé et ce sans aucun respect de rien. Capable de dire avec aplomb le contraire de ce qu’il avait dit la veille.

    Bien sûr je pense à celles et ceux de Manufrance, de la Vie Claire, de Terraillon, d’Adidas et tant d’autres qui ont fait les frais dans leur chair des mensonges et des tripatouillages de l’illusionniste que le pouvoir mitterrandien encourageait dans ses œuvres.

    Je pense aussi particulièrement aux 105 du chantier naval de La Ciotat qui attendaient le 1er septembre 1989 que le patron qui s’était engagé à les embaucher pour construire des bateaux de plaisance vienne le faire. Il n’est jamais venu et sera d’ailleurs condamné aux prud’hommes pour cela.

    On saura plus tard que les bateaux qu’il avait soi-disant en commande étaient ceux qui étaient déjà commandés au chantier de Villeneuve-la-Garenne : déshabiller Pierre pour (mal) habiller Paul, il savait faire.

    Seule la lutte et le sens de la solidarité des métallos fera échouer la manœuvre.

    Mais il y aura pire.

    On apprendra plus tard par une lettre officielle de Jean-Pierre Jouyet, chef de cabinet du ministre de l’Industrie d’alors, Roger Fauroux, que le truqueur voulait en fait récupérer l’ensemble des équipements du chantier dont la revente, au seul prix de la ferraille, aurait rapporté des millions de francs...

    Et ce dans une ville aux 4000 chômeurs qui avait connu, dans l’année qui a suivi la fermeture, 50 suicides et 500 familles éclatées...Mon deuil est pour ceux-là.

    Pour finir quant à ceux qui confondent arrivisme sans scrupules tous azimuts et engagement tenace pour de grandes causes humaines, qui assimilent son entrée dans le sport à une passion digne de Pierre de Coubertin, le marseillais que je suis dira seulement ceci. Il a été avec son homologue d’alors du club de foot de Bordeaux, celui qui a contribué à polluer non seulement le football, mais à sa suite l’ensemble du sport français. Le polluer par l’argent, revendiquant son droit d’acheter et de revendre des hommes pour en faire ses esclaves dorés.

    A ce titre s’il fut « un président de club de foot remarquable » c’est pour son affairisme sans scrupules et son sens du truquage qui lui valut une de ses condamnations.

    Lui et ceux qui se sont engagés sur ses pas ont donné raison à l’un des plus grands footballeurs de tous les temps, Alfredo Di Stefano qui disait : "Le vrai football s’est arrêté le jour où le premier coiffeur a mis les pieds dans un vestiaire."

    Est bien malade une société qui rend hommage aux licencieurs, truqueurs et truands en col blanc qui ne méritent même pas qu’on les cite nommément.
    #tapie #bernard_tapie #fraude_fiscale #impunité #grand_homme #PS #en_vedette #france #travail #justice #actualités_françaises #politique #médias #chômage #ouvrières #ouvriers #revue_de_presse #actualités_françaises #politique #mérdias #argent

  • Hommage a bernard tapie par Jean-Paul Mahoux
    https://www.asymptomatique.be/hommage-a-bernard-tapie-par-jean-paul-mahoux/?share=email

    En hommage à Bernard, je vous propose ces quelques photos.

    Photos des ouvriers de la fabrique de balances de précision Terraillon, rachetée 1 franc en 1981 et revendue 125 millions en 1986.

    Photos des ouvriers en grève de Manufrance à Saint-Étienne, rachetée, revendue.

    Photos d’ouvriers de la fabrique de cadres en carbone Look, rachetée 1 franc en 1983 et revendue 260 millions en 1988.

    Photos des employées des boutiques bio « La Vie claire », rachetées 1 franc en 1980 et revendue on ne sait combien en 1995.

    Photo des artisans d’instruments de mesure de l’usine Testut, rachetée 1 franc en 1983 et mise en liquidation en 2003 (pour laquelle Tapie a été condamné pour abus de biens sociaux).

    Photo d’une ouvrière en larmes des usines de piles électriques Wonder, rachetée 1 franc en 1984 et revendue 470 millions en 1988 à l’Américain Ralston qui fermera toutes les usines en 1994.

    Photo des usines belges Donnay à Couvin rachetées 1 franc en 1988 et revendue 100 millions de francs en 1991 à la région wallonne.
    Aujourd’hui c’est une friche industrielle.

    Photo des ouvrières d’Adidas au Cambodge, société qui pèse dix milliards d’euros en Bourse et que Tapie a possédé trois ans, le temps de la délocaliser en Asie.

    C’est suite au montage frauduleux de la revente d’Adidas au Crédit Lyonnais que Tapie a plongé dans les ennuis judiciaires interminables.

    En fait, c’était un hommage au travail, pas au capital.

    Jean-Paul Mahoux

    #tapie #bernard_tapie #fraude_fiscale #impunité #grand_homme #PS #en_vedette #france #travail #justice #actualités_françaises #politique #médias #chômage #ouvrières #ouvriers

  • Le prêt d’un fonds de pension liégeois éclabousse Bernard Tapie
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160719/le-pret-d-un-fonds-de-pension-liegeois-eclabousse-bernard-tapie

    C’est grâce à l’argent des retraités liégeois d’Ogeo Fund que Bernard Tapie a pu voler au secours de « Nice-Matin » en 2014. Grâce à un prêt en cascade de trois millions d’euros, la puissance financière d’Ogeo a été utilisée par Nethys pour aider l’homme d’affaires français. Et ce au détriment des autres candidats repreneurs du journal azuréen, dont le groupe belge Rossel.

    #Enquête #Tapie,_Ogeo_Fund,_Nice-Matin,_Nethys,_La_Provence

  • Le scandale Tapie tourne au fiasco judiciaire
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090719/le-scandale-tapie-tourne-au-fiasco-judiciaire

    Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé la relaxe de Bernard Tapie et des autre prévenus dans la célèbre affaire de l’arbitrage. La décision est polluée par de nombreuses incohérences car la justice pénale estime qu’il n’y a pas eu « fraude », alors que la procédure civile a établi exactement contraire. De plus, Stéphane Richard n’est pas plus condamné, alors que Christine Lagarde l’a été pour des griefs voisins.

    #Analyse #Tapie,_condamnation,_Stéphane_Richard,_A_la_Une

  • Affaire Zineb #Redouane – Intrigues et omerta au #parquet de #Marseille
    https://lemediapresse.fr/politique/affaire-zineb-redouane-intrigues-et-omerta-au-parquet-de-marseille

    Au point mort depuis 7 mois, les dernières révélations sur le dossier Zineb Redouane semblent en mesure de changer la donne. Alors que Le Média continue d’enquêter, la pression est désormais forte sur les autorités politiques, judiciaires et policières. L’affaire ayant pris une dimension nationale, on perçoit à Marseille les échos de ce revirement. Au tribunal, notamment, où des soupçons de dérapages policiers pèsent sur un autre dossier. Hier, il fallait être dans la rue et lire la presse pour toucher du doigt les trop nombreuses zones d’ombre.

    #Politique #Social #Algérie #Autopsie #Castaner #Gilets_Jaunes #IGPN #Justice #Lacrymo #Police #Provence #tapie #tarabeux

  • La plainte à double détente de Bernard #Tapie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070418/la-plainte-double-detente-de-bernard-tapie

    À la suite d’un article de Mediapart révélant l’ouverture d’une information judiciaire pour #escroquerie_au_jugement, Bernard Tapie vient de porter plainte pour violation du secret de l’instruction. Une procédure qui est empreinte d’une arrière-pensée : chercher à convaincre le parquet qu’on lui a caché la vérité.

    #France #tribunal_de_commerce

    • Escuse moi @bce_106_6 je t’ai pas cité comme source. C’est assez interessant, surtout la partie sur le type de contrat qu’a signé Stormy Daniels et dont il faut se méfié.
      Je trouve regrettable qu’a la fin il n’appel que les mâles pas dominants à s’occuper du cas de Trump. Il prend la peine de parler des femmes dominantes mais quant il s’agit de lutter il n’en fait plus qu’une affaire de mâles alphas VS mâles pas alphas alors que c’est quant même les femmes (et en particulier ici Stormy Daniels ), qui depuis le début de son mandat, luttent le plus contre Trump - et se font confisquer leurs actions ( cf par exemple ; https://seenthis.net/messages/562751 ).

    • Retranscription de Les temps qui sont les nôtres : Trump ou la star du porno ? Merci à Catherine Cappuyns et Pascale Duclaud !
      https://www.pauljorion.com/blog/2018/03/29/les-temps-qui-sont-les-notres-trump-ou-la-star-du-porno-le-26-mars-2018-retranscription/#more-103442
      . . . . . . . je vais vous parler cette fois-ci de ce qui s’est passé hier soir aux États-Unis : l’émission ‘60 Minutes’ où était interviewée la star du porno, Stormy Daniels (de son nom de naissance : Stéphanie Gregory, et au point de vue, je dirais, des autorités : Stéphanie Clifford, du nom de son premier époux).

      Pourquoi était-elle interviewée ? En raison des différends entre elle et le Président Trump depuis un certain temps. Elle a été payée 130.000 dollars, pas par #Trump directement mais par l’avocat de Trump, pour ne pas parler de la relation sexuelle qu’ils ont eue (si j’ai bon souvenir c’est en 2006), et du procès qui lui est intenté pour ce qui apparaît un non-respect de son #NDA – « Non Disclosure Agreement » (je ne sais pas comment on appelle ça en français, un « accord de ne pas en parler »). Ça devient de plus en plus courant dans les entreprises : vous devez jurer sur la tête de votre grand-mère et de vos enfants de ne jamais parler de ce qui s’est passé là où vous étiez. Je ne sais pas si c’est un statut véritablement légal mais comme vous le savez sans doute, ce qui se passe maintenant dans le milieu des affaires, le plus souvent, n’a pas de statut légal véritable et c’est pour ça qu’il vous reste toujours la possibilité de vous tourner vers les #tribunaux, comme le fait Madame Clifford en ce moment : on lui a imposé un #arbitrage_privé sur l’accord qu’elle a passé en échange des 130.000 dollars et son avocat lui a dit qu’il fallait dire que tout ça n’était pas légal.

      Vous vous souvenez des aventures de l’État français avec Monsieur #Tapie ? Où l’État français était passé avec Monsieur Tapie, dans un accord, par un arbitrage, ce qui est quand même assez sinistre de voir qu’alors que l’État dispose quand même de l’exercice de la justice – ça fait partie d’un des trois piliers du fonctionnement de l’État : l’exécutif, le législatif et le judiciaire – que l’État accepte aussi de se tourner vers des individus privés qui pourraient décider de la justesse, de la justice, dans une affaire. Et l’illustration dans le cas de Monsieur Tapie, bien entendu a été remarquable : non, l’État, s’il vous plaît, abstenez-vous – au moins vous ! – de faire ce genre de choses. Bien entendu, un des arbitres était de mèche avec Monsieur X et toute l’affaire s’est écroulée.

      D’où est-ce que ça nous vient ça ? Ça nous vient de la #lex_mercatoria. C’est le droit marchand, qui avait souvent lieu entre les marchands qui n’appartenaient pas à de mêmes pays et on se mettait d’accord de se tourner vers des arbitres, des arbitres privés. Alors, avertissement à vous tous : n’acceptez jamais un contrat où on vous dit que le règlement éventuel du conflit passera par un arbitrage privé : ce sont des gens qui sont de mèche avec ceux qui vous font signer le contrat. N’acceptez jamais ça ! Ce sont des gens qui… (il y a des statistiques qui ont été faites par des sociologues et autres) qui donnent raison dans 95% des cas à celui qui vous a fait signer le contrat et donc c’est de l’escroquerie pure et simple. Non, non : il existe des #lois dans nos pays et elles continuent de fonctionner et donc il faut se tourner vers elles – tant que ce système-là n’est toujours pas entièrement vendu d’ailleurs aux marchands, qui disposent déjà du système d’arbitrage !

      Alors, qu’est-ce qui s’était passé ? Donc, effectivement Monsieur Trump a eu un « one night stand » : ils ont dormi une fois ensemble, Madame Clifford et lui. Ça n’a eu lieu qu’une fois apparemment, en 2006, et les circonstances méritent d’être racontées parce qu’elles sont importantes pour la conclusion de ce que je vais dire : Monsieur Trump et Madame Clifford se sont trouvés dans une chambre dans un des golfs qui lui appartient et une fois la porte fermée, il lui a montré la couverture d’un magazine où il y avait une photo de lui et il a dit : « Est-ce que ce n’est pas formidable ? » et elle lui a dit : « Pour avoir dit ça, vous méritez une bonne fessée. Baissez votre pantalon ». Et prenant le magazine pour le fesser, elle l’a fessé avec le magazine ; lui, ayant aimablement accepté de baisser son pantalon.

      Alors, pourquoi est-ce que tout se tourne maintenant vers la télévision, vers l’opinion publique, comme étant un moyen de trancher ? Parce qu’elle explique que tous les accords dans lesquels elle a accepté de signer, ça a été sous la menace. Ça a été dans un climat d’intimidation, et elle a raconté pour la première fois hier – c’est un élément dont le public ne disposait pas – qu’en 2011, en se rendant à un club de fitness avec sa toute petite gamine, au moment où elle sort de sa voiture sur le parking, il y a un gars qui l’attend et qui lui dit comme dans la tradition des #gangsters, qui lui dit en regardant la gamine : « Cette petite fille n’aimerait pas qu’il arrive quelque chose de pas sympathique à sa maman ! ». Et l’avocat actuel de Madame Clifford dit que l’accord – elle a reçu 130.000 dollars pour ne rien dire – et qui la menace par arbitrage privé un million de dollars chaque fois qu’elle ouvre la bouche, il a affirmé hier : « Tout cela n’est pas très différent finalement de la menace sur le parking. Si on vous dit : « Chaque fois que vous ouvrez la bouche pour dire quelque chose à mon sujet, vous devrez payer un million de dollars », dit-il « ce sont des méthodes de gangsters et c’est de l’intimidation du même ordre. »

      J’en sais quelque chose : je me suis retrouvé dans une affaire – vous avez peut-être entendu parler de ça – où on m’a traité de la pire des manières et en me disant : « Si vous bronchez, ça va vous coûter très très cher. » Et dans ce cas-là, chers amis, faites comme Madame Clifford, faites comme moi : expliquez à ces gens-là que oui ! souvent le vrai monde c’est effectivement le monde des gangsters, que les gangsters l’emportent souvent mais rappelez à la personne qui vous dit ça, dites-lui la chose suivante : « Même Al Capone a fini en prison ». Parce que nous avons heureusement encore – et ça c’est la #solidarité – la solidarité entre les êtres humains qui fait que nous avons encore des systèmes qui permettent à celui qui apparaît en position de faiblesse de se défendre.

      Alors, ce qu’on apprend là de Monsieur Trump, ce n’est pas nouveau si vous regardez un petit peu ce que des biographes ont déjà écrit à son sujet. C’est un monsieur qui est… je dirais, il est né #voyou et il a été voyou toutes les années qui se sont écoulées depuis sa naissance jusque maintenant. Comment est-ce qu’on devient voyou comme ça ? Eh bien, avec un père comme le sien : membre du #Ku_Klux_Klan et qui répète à son gosse d’ être un #tueur  : on s’en sort dans la vie en étant un tueur. Manque de pot pour ce Monsieur #Fred_Trump (il s’est trouvé dans pas mal d’ennuis du point de vue légal), un jour son fils devient vraiment un voyou et il est obligé de l’envoyer dans une espèce de maison de correction de type militaire. L’affaire officielle, c’est qu’il serait allé acheter avec un copain des couteaux à cran d’arrêt en ville. En ville, où il disparaissait souvent. Mais le biographe en question écrit : « La maison de correction, c’était peut-être un peu fort pour un couteau à cran d’arrêt. Il y a peut-être encore des choses qu’on ne sait pas ». Alors, voilà : il y a peut-être encore des choses qu’on ne sait pas.

      Et à partir de là, ce Monsieur s’est toujours conduit de la même manière, si vous regardez un petit peu ses affaires. Si vous regardez #Trump_University , « l’université Trump », c’est une escroquerie en grand, où simplement des bonimenteurs poussaient les gens à s’endetter pour suivre des pseudo-cours qui en fait étaient des trucs recopiés de bouquins écrits par d’autres que Trump, et des choses assez expédiées. Plusieurs milliers de dollars pour trois jours de cours, un montant – si j’ai bon souvenir – de trente neuf mille dollars pour un cours approfondi et des choses de cet ordre-là, et qui s’adressent bien entendu aux gens qui n’ont que les billets de loterie pour sortir de leur condition. « C’est peut-être ma dernière chance », « Ça vaut peut-être la mise », et ainsi de suite. Et cet argent est entièrement pompé. Trump avait dit qu’il allait donner cet argent-là à des bonnes œuvres et ça s’est retrouvé, vous allez voir, c’est dans les « records », dans les attendus : « Les sommes sont difficiles à tracer » (rires). Pas les bonus bien sûr qui lui ont été donnés ! Et quand on regarde ses affaires, ses affaires immobilières, eh bien en général ce sont des catastrophes. Il commence par… en fait ce sont des pyramides. Il s’attribue à lui des bonus énormes sur le premier argent qui rentre et puis après si ça marche ou si ça ne marche pas, ça c’est une question liée au hasard.

      Alors, pourquoi ça a marché pour lui ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouve quand même président des États Unis ? Eh bien c’est parce que voilà : j’ai mis l’autre jour, sans commentaire, un petit truc que j’ai trouvé sur Wikipedia : sur le mâle dominant chez les chimpanzés. Si vous avez lu ça, eh bien vous avez vu cette description du comportement de Monsieur Trump. Je n’ai pas mis la dernière phrase parce que je me suis dit que ça pourrait apparaître comme une incitation au meurtre (rires). J’ai mis simplement une des phrases qui disait : « Quand le mâle dominant exagère, les autres se liguent contre lui et lui font passer un mauvais quart d’heure ». Et la phrase que je n’ai pas mise est : « Parfois il se fait même tuer ».

      C’est comme ça que ça marche. C’est comme ça que ça marche dans certains cas : c’est que ce comportement de mâle dominant – qui, chez nous, est plus ou moins caché par les #institutions, plus ou moins caché par le fait que les gens [aillent] à l’ #école, par le fait que les gens raisonnent et ne réagissent pas purement « à l’instinct » comme on dit (ce que le corps nous dicte dans l’instant immédiat), font des plans à long terme, essayent de s’en tenir à des principes, à prendre de bonnes résolutions et à essayer de – voilà – de s’en tenir à leurs bonnes résolutions, etc. mais il y a aussi l’aspect purement voyou, c’est-à-dire King Kong (rires) : le mâle dominant de la bande de chimpanzés ou de gorilles : ça aussi ça existe.

      Et malheureusement… malheureusement si nous avons permis dans nos institutions – qu’est l’ #État en particulier – que ce comportement soit plus ou moins mis entre parenthèses dans les entreprises – moi j’ai travaillé dans des #entreprises qui étaient des bonnes entreprises, et dans de mauvaises, mais même dans les bonnes, c’est toujours le modèle King Kong qui décide ! C’est toujours un #mâle_dominant qui se trouve au sommet ! Ou alors une #femelle_dominante, ça arrive aussi, mais qui est du même style alors que le mâle dominant : c’est-à-dire un « Moi, Je ! », « Fermez votre gueule ! », « C’est moi qui gagnerai de toute manière : je peux vous foutre à la porte demain si vous répétez ce que vous venez de dire ! », etc. Pourquoi est-ce que j’ai perdu treize de mes emplois : parce que je leur ai à chaque fois dit « Allez vous faire foutre ! », hé hé hé ! (rires) Mais euh… tout le monde n’est pas comme ça ! Alors ça continue.

      De #La_Boétie a parlé de « #servitude_volontaire »… Ce n’est pas de la servitude volontaire. Il faut survivre aussi, hein ! Il faut survivre ! Les mâles non dominants doivent aussi survivre et les femelles doivent survivre quand même, etc. Il faut leur trouver des excuses. Comme les généticiens… il y a un bel article, je ne sais plus si c’est dans le Washington Post ou dans le New York Times que j’ai lu ça hier, un article d’un #généticien disant : « Ecoutez, on trouve quand même des choses ! Il est quand même vrai qu’il y a dix-sept gènes qui sont liés au fait d’être intelligent et si on ne les a pas ou s’ils sont en mauvais état, c’est pour ça qu’on ne réussit pas à l’école », etc. etc.

      Bon, alors : les gens qui ne réussissent pas à l’école, eh bien on le sait, Todd en parle dans son dernier bouquin (il y a d’autres analyses qui sont faites) : qu’est-ce qu’ils ont fait, les gens qui n’ont pas réussi à l’école ? Ils ont voté pour Trump massivement ! C’est surtout eux ! C’est surtout les blancs qui n’ont pas réussi à l’école qui ont voté pour Trump. Ils ont reconnu : « Voilà, après tout ce n’est pas si mal ! Après tout ce n’est pas si mal de réussir comme ça ! ». Et il dit… il dit en fait, ce gars-là qui est mu essentiellement par le ressentiment (alors que lui, il ne devrait pas hein ! avec tous les millions qu’il a), mais il sait que les millions qu’il a, il ne les mérite pas. C’est ça le problème, c’est ça qui le taraude.

      Enfin voilà : ces gens-là ont voté pour ça et ils ont le résultat de leurs actions, d’avoir voté de cette manière-là. Alors qu’est-ce que cela nous donne ? Cela nous donne un Trump qui, vendredi dernier, nomme comme conseiller pour les affaires de sécurité nationale – c’est-à-dire à la défense – il nomme un certain Bolton qui est partisan de frappes préventives sur l’Iran et sur la Corée du Nord.

      On est véritablement bien embarqués… ! Quand même, le moment est venu… le moment est venu pour les mâles non dominants de se mettre d’accord et d’éliminer le gars-là ! Alors, qui est-ce qui va réussir à le faire ? Est-ce que c’est M. Robert Mueller qui est un héros, un type irréprochable qui s’est conduit comme un héros incroyable dans des situations de batailles… sur un champ de bataille, un monsieur d’une intégrité extraordinaire : est-ce que c’est lui qui va parvenir à faire tomber King Kong ? Ou bien est-ce que c’est Mme #Stormy_Daniels ? Parce que les gens ordinaires et peut-être en particulier ceux qui n’ont pas réussi à l’école parce qu’ils n’ont pas les dix-sept gènes qui permettent d’être intelligents et qui se reconnaissent en Trump ? Avec qui est-ce que maintenant les gens ordinaires vont s’identifier ? Avec King Kong ? Ou avec la jolie blonde kidnappée par King Kong et qui lui dit de baisser son pantalon parce qu’elle va lui donner la fessée ?

      Alors je ne suis pas sûr (sourire) que ce soit avec King Kong dans cette situation-là. Alors bonne chance Madame Daniels ! Madame Daniels nous explique qu’à dix-sept ans, elle a participé volontairement à un #strip-tease, à un concours de strip-tease, et que de fil en aiguille, bon, elle est devenue une star du #porno. Elle dit aussi, quand on lui parle de sa vie, de sa vie à cette époque-là, elle disait : « Je vivais dans un quartier de merde. Ce n’est pas donné de travailler dans des… de vivre dans des conditions comme celles-là ». Alors voilà ! Voilà comment on devient une star du porno, sans être une mauvaise personne, parce qu’on est à des endroits où comme elle le disait : « J’ai gagné à cette soirée-là, la première soirée du strip-tease, j’ai gagné tout ce que je gagnais d’autre part comme serveuse en une seule semaine ». Et voilà comment les choses se décident.

      Alors, le [dilemme] de l’américain moyen à partir de demain : Stormy Daniels (Stephanie Clifford ou encore #Stephanie_Gregory ) ou Monsieur Donald Trump, le King Kong facilement dominé par quelqu’un d’autre (rires) ? À eux de choisir !

      Bon, je ne suis pas Américain… Je prie… « Praise the Lord » [Le Seigneur soit loué !], je prie le Seigneur pour ma famille américaine puisque c’est comme ça qu’on parle là-bas ! Allez, à bientôt !
      #BDSM #féssée

      il sait que les millions qu’il a, il ne les mérite pas. _ C’est ça le problème, c’est ça qui le taraude.

    • Je crois que je n’arriverais jamais à comprendre l’intérêt de ces vidéos de personnes, pourtant pas toutes idiotes, qui nous parlent depuis leur salon à propos d’un truc qu’elles ont relevé dans l’actualité, un livre qu’elles ont lu, d’un film qu’elles vu et donc, face caméra : on y lit tellement le fantasme d’être vu, écouté par des millions, des multitudes, et ce qu’ils ou elles disent, en étant nullement contredit ou renchéri, n’a, en fait, aucune portée, beaucoup moins que si ils ou elles étaient filmées dans leur salon avec des connaissances avec lesquelles ils et elles échangeraient.

      Paul Jorion peut dire, de temps en temps, des choses assez remarquables, ce n’est pas @laurent2 qui me contredirait pour en avoir repris de larges extraits dans son excellent Journal de la crise , en revanche là, quel néant et comment est-ce qu’il s’écoute pisser sur les feuilles !

      Et j’ai naturellement l’esprit très mal tourné (c’est de notoriété publique), parce que chaque fois que je tombe sur de tels extraits, je ne peux m’empêcher de penser que les membres de leur famille doivent les entendre depuis la pièce d’à côté et se dire : « tiens le vieux il est encore en train de parler à sa webcam » avec une comparable suspicion que si le vieux était justement en train de se masturber devant tel ou tel film pornographique en streaming .

      Si j’avais un peu de talent pour le montage et du temps pour cela je crois que je téléchargerais tant et tant de ces extraits vidéo masturbatoires (je ne peux vraiment pas voir les choses autrement) et que je mes monterais entre eux pour recréer, très artifiellement, les conditions du dialogue, de la conversation. (D’ici à ce que j’étoffe ce commentaire pour en faire une chronique de ma nouvelle rubrique de Pendant qu’il est trop tard , façon le vieux il se défoule sur son clavier en espérant être lu par des multitudes !)

    • @philippe_de_jonckheere Même réflexion. « On » a dû leur dire que les vidéos, ça allait supermarcher sur l’internet, et que d’ailleurs les jeunes ils regardent que ça.

      Mais alors, tu la lances, sa vidéo, et tu te rends compte qu’un type va te causer lentement pendant 18 minutes en plan fixe face caméra, et c’est déjà une certaine idée de la mort. L’idée même des youtubeurs me fait généralement chier, essentiellement parce qu’ils disent en 20 minutes ce que je pourrais lire en 2, et comme je l’ai déjà dit pour Le Média, généralement je peux décider de survoler, zapper ou savourer un texte même long, dont on m’aurait par exemple cité ici un extrait pertinent, alors que pour une vidéo, il faut vraiment que j’ai une vie entière à perdre pour regarder des gens qui me font la lecture.

      D’un côté on se plaint qu’avec l’interwebz « les gens ne lisent plus », et dans le même temps on s’empresse d’enterrer l’un des grandes innovations de l’internet : on a accès à tout, trop, tout le temps, et justement on a développé des méthodes de lecture à vitesse variable pour repérer, échanger et recommander les pépites, les passages pertinents, dans tout ce bazar. Et au lieu de ça, on devrait renoncer à cette possibilité, dans notre flux, de choisir notre niveau d’attention. Parce que là, à moins de regarder Jorion me ternir la bavette pendant 20 minutes en attendant de faire bouillir les nouilles, je vois même pas comment on peut tenir jusqu’au bout.

      Et ces monologues sont aussi – et ça c’est quand même génial en 2020 – le meilleur moyen qu’on ait découvert sur le Webz pour définitivement renoncer à la richesse de l’intertextualité, aux liens internes et externes, aux « Do you want to know more ? », et aux constructions collectives en ligne et aux échanges croisés. (Ah, on peut profiter tout de même des « forums » débilitants que ce type de support favorise.)

      C’est un format tellement hostile au Web que les gens se retrouvent à en extraire des GIFS sous-titrés pour partager les moments « significatifs » sur Twitter quand ils veulent pouvoir recommander une vidéo.

      (…et est-ce qu’à la fin, Paul Jorion, comme le premier Mélenchon venu, t’implore de t’abonner à sa chaîne Youtube et de lui mettre des pouces bleus ?)

    • @arno Je ne peux pas répondre à toutes tes questions, je n’arrive jamais à regarder ces trucs-là jusqu’au bout. Et celle-là n’a pas fait exception. D’autant qu’elle n’est vraiment pas brillante.

      Et oui, l’imploration qui est de moins en moins masquée pour un soutien aussi dérisoire d’une étoile, un pouce levé ou un abonnement gratuit (dans tous les sens du terme), cette imploration est absolument obscène et pathétique à la fois.

      De même tu as raison à propos de ce que cela représente de détournement des usages possiblement collectifs, et c’est précisément ce que j’entends habituellement quand je parle de réseaux asociaux .

      Enfin, même en retournant très fort la question dans ma tête, je ne parviens pas à trouver de réponses à la question, pourtant simple : « mais à qui il ou elles parlent ? »

    • Plutôt que de se faire téter les yeux par #youtube et ses #videos_masturbatoires. Le bref thriller de #Frédéric_Ciriez
      illustre bien ce sujet. @philippe_de_jonckheere @arno @bce_106_6
      http://www.editions-verticales.com/fiche_ouvrage.php?id=402&rubrique=3


      J’ai découvert cet auteur dans @cqfd qui faisait l’éloge de son premier bouquin. Depuis F.Ciriez ne m’a jamais déçu.
      #dystopie

    • Si nous sommes tout·e·s sur SeenThis, c’est bien parce que nous préférons l’écrit.
      Je reste de même perplexe face au phénomène des Youtubeur·se·s. Mais illes existent, leur public existe, ... et même Mélenchon, puisque vous en parlez, a été contraint d’adhérer à ce canal, pourtant bien tardivement, lui dont on lui reproche si régulièrement la densité de ses billets de blog, dès 2005.

    • @biggrizzly qui dit :

      Si nous sommes tous sur SeenThis, c’est bien parce que nous préférons l’écrit.

      C’est ça. En fait, les vidéo (et les images télévisuelles en général), je trouve ça de plus en plus chiant. Pour preuve, je suis devenu incapable de regarder quoi que ce soit à la télé ; au bout d’un quart d’heure, c’est la télé qui me regarde. C’est grave, docteur ?

    • @philippe_de_jonckheere , @arno la re transcription de la vidéo, ce qui demande un travail non négligeable.

      Retranscription de Les temps qui sont les nôtres : Trump ou la star du porno ? Merci à Catherine Cappuyns et Pascale Duclaud !
      https://www.pauljorion.com/blog/2018/03/29/les-temps-qui-sont-les-notres-trump-ou-la-star-du-porno-le-26-mars-2018-retranscription/#more-103442
      . . . . . . . je vais vous parler cette fois-ci de ce qui s’est passé hier soir aux États-Unis : l’émission ‘60 Minutes’ où était interviewée la star du porno, Stormy Daniels (de son nom de naissance : Stéphanie Gregory, et au point de vue, je dirais, des autorités : Stéphanie Clifford, du nom de son premier époux).

      Pourquoi était-elle interviewée ? En raison des différends entre elle et le Président Trump depuis un certain temps. Elle a été payée 130.000 dollars, pas par #Trump directement mais par l’avocat de Trump, pour ne pas parler de la relation sexuelle qu’ils ont eue (si j’ai bon souvenir c’est en 2006), et du procès qui lui est intenté pour ce qui apparaît un non-respect de son #NDA – « Non Disclosure Agreement » (je ne sais pas comment on appelle ça en français, un « accord de ne pas en parler »). Ça devient de plus en plus courant dans les entreprises : vous devez jurer sur la tête de votre grand-mère et de vos enfants de ne jamais parler de ce qui s’est passé là où vous étiez. Je ne sais pas si c’est un statut véritablement légal mais comme vous le savez sans doute, ce qui se passe maintenant dans le milieu des affaires, le plus souvent, n’a pas de statut légal véritable et c’est pour ça qu’il vous reste toujours la possibilité de vous tourner vers les #tribunaux, comme le fait Madame Clifford en ce moment : on lui a imposé un #arbitrage_privé sur l’accord qu’elle a passé en échange des 130.000 dollars et son avocat lui a dit qu’il fallait dire que tout ça n’était pas légal.

      Vous vous souvenez des aventures de l’État français avec Monsieur #Tapie ? Où l’État français était passé avec Monsieur Tapie, dans un accord, par un arbitrage, ce qui est quand même assez sinistre de voir qu’alors que l’État dispose quand même de l’exercice de la justice – ça fait partie d’un des trois piliers du fonctionnement de l’État : l’exécutif, le législatif et le judiciaire – que l’État accepte aussi de se tourner vers des individus privés qui pourraient décider de la justesse, de la justice, dans une affaire. Et l’illustration dans le cas de Monsieur Tapie, bien entendu a été remarquable : non, l’État, s’il vous plaît, abstenez-vous – au moins vous ! – de faire ce genre de choses. Bien entendu, un des arbitres était de mèche avec Monsieur X et toute l’affaire s’est écroulée.

      D’où est-ce que ça nous vient ça ? Ça nous vient de la #lex_mercatoria. C’est le droit marchand, qui avait souvent lieu entre les marchands qui n’appartenaient pas à de mêmes pays et on se mettait d’accord de se tourner vers des arbitres, des arbitres privés. Alors, avertissement à vous tous : n’acceptez jamais un contrat où on vous dit que le règlement éventuel du conflit passera par un arbitrage privé : ce sont des gens qui sont de mèche avec ceux qui vous font signer le contrat. N’acceptez jamais ça ! Ce sont des gens qui… (il y a des statistiques qui ont été faites par des sociologues et autres) qui donnent raison dans 95% des cas à celui qui vous a fait signer le contrat et donc c’est de l’escroquerie pure et simple. Non, non : il existe des #lois dans nos pays et elles continuent de fonctionner et donc il faut se tourner vers elles – tant que ce système-là n’est toujours pas entièrement vendu d’ailleurs aux marchands, qui disposent déjà du système d’arbitrage !

      Alors, qu’est-ce qui s’était passé ? Donc, effectivement Monsieur Trump a eu un « one night stand » : ils ont dormi une fois ensemble, Madame Clifford et lui. Ça n’a eu lieu qu’une fois apparemment, en 2006, et les circonstances méritent d’être racontées parce qu’elles sont importantes pour la conclusion de ce que je vais dire : Monsieur Trump et Madame Clifford se sont trouvés dans une chambre dans un des golfs qui lui appartient et une fois la porte fermée, il lui a montré la couverture d’un magazine où il y avait une photo de lui et il a dit : « Est-ce que ce n’est pas formidable ? » et elle lui a dit : « Pour avoir dit ça, vous méritez une bonne fessée. Baissez votre pantalon ». Et prenant le magazine pour le fesser, elle l’a fessé avec le magazine ; lui, ayant aimablement accepté de baisser son pantalon.

      Alors, pourquoi est-ce que tout se tourne maintenant vers la télévision, vers l’opinion publique, comme étant un moyen de trancher ? Parce qu’elle explique que tous les accords dans lesquels elle a accepté de signer, ça a été sous la menace. Ça a été dans un climat d’intimidation, et elle a raconté pour la première fois hier – c’est un élément dont le public ne disposait pas – qu’en 2011, en se rendant à un club de fitness avec sa toute petite gamine, au moment où elle sort de sa voiture sur le parking, il y a un gars qui l’attend et qui lui dit comme dans la tradition des #gangsters, qui lui dit en regardant la gamine : « Cette petite fille n’aimerait pas qu’il arrive quelque chose de pas sympathique à sa maman ! ». Et l’avocat actuel de Madame Clifford dit que l’accord – elle a reçu 130.000 dollars pour ne rien dire – et qui la menace par arbitrage privé un million de dollars chaque fois qu’elle ouvre la bouche, il a affirmé hier : « Tout cela n’est pas très différent finalement de la menace sur le parking. Si on vous dit : « Chaque fois que vous ouvrez la bouche pour dire quelque chose à mon sujet, vous devrez payer un million de dollars », dit-il « ce sont des méthodes de gangsters et c’est de l’intimidation du même ordre. »

      J’en sais quelque chose : je me suis retrouvé dans une affaire – vous avez peut-être entendu parler de ça – où on m’a traité de la pire des manières et en me disant : « Si vous bronchez, ça va vous coûter très très cher. » Et dans ce cas-là, chers amis, faites comme Madame Clifford, faites comme moi : expliquez à ces gens-là que oui ! souvent le vrai monde c’est effectivement le monde des gangsters, que les gangsters l’emportent souvent mais rappelez à la personne qui vous dit ça, dites-lui la chose suivante : « Même Al Capone a fini en prison ». Parce que nous avons heureusement encore – et ça c’est la #solidarité – la solidarité entre les êtres humains qui fait que nous avons encore des systèmes qui permettent à celui qui apparaît en position de faiblesse de se défendre.

      Alors, ce qu’on apprend là de Monsieur Trump, ce n’est pas nouveau si vous regardez un petit peu ce que des biographes ont déjà écrit à son sujet. C’est un monsieur qui est… je dirais, il est né #voyou et il a été voyou toutes les années qui se sont écoulées depuis sa naissance jusque maintenant. Comment est-ce qu’on devient voyou comme ça ? Eh bien, avec un père comme le sien : membre du #Ku_Klux_Klan et qui répète à son gosse d’ être un #tueur  : on s’en sort dans la vie en étant un tueur. Manque de pot pour ce Monsieur #Fred_Trump (il s’est trouvé dans pas mal d’ennuis du point de vue légal), un jour son fils devient vraiment un voyou et il est obligé de l’envoyer dans une espèce de maison de correction de type militaire. L’affaire officielle, c’est qu’il serait allé acheter avec un copain des couteaux à cran d’arrêt en ville. En ville, où il disparaissait souvent. Mais le biographe en question écrit : « La maison de correction, c’était peut-être un peu fort pour un couteau à cran d’arrêt. Il y a peut-être encore des choses qu’on ne sait pas ». Alors, voilà : il y a peut-être encore des choses qu’on ne sait pas.

      Et à partir de là, ce Monsieur s’est toujours conduit de la même manière, si vous regardez un petit peu ses affaires. Si vous regardez #Trump_University , « l’université Trump », c’est une escroquerie en grand, où simplement des bonimenteurs poussaient les gens à s’endetter pour suivre des pseudo-cours qui en fait étaient des trucs recopiés de bouquins écrits par d’autres que Trump, et des choses assez expédiées. Plusieurs milliers de dollars pour trois jours de cours, un montant – si j’ai bon souvenir – de trente neuf mille dollars pour un cours approfondi et des choses de cet ordre-là, et qui s’adressent bien entendu aux gens qui n’ont que les billets de loterie pour sortir de leur condition. « C’est peut-être ma dernière chance », « Ça vaut peut-être la mise », et ainsi de suite. Et cet argent est entièrement pompé. Trump avait dit qu’il allait donner cet argent-là à des bonnes œuvres et ça s’est retrouvé, vous allez voir, c’est dans les « records », dans les attendus : « Les sommes sont difficiles à tracer » (rires). Pas les bonus bien sûr qui lui ont été donnés ! Et quand on regarde ses affaires, ses affaires immobilières, eh bien en général ce sont des catastrophes. Il commence par… en fait ce sont des pyramides. Il s’attribue à lui des bonus énormes sur le premier argent qui rentre et puis après si ça marche ou si ça ne marche pas, ça c’est une question liée au hasard.

      Alors, pourquoi ça a marché pour lui ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouve quand même président des États Unis ? Eh bien c’est parce que voilà : j’ai mis l’autre jour, sans commentaire, un petit truc que j’ai trouvé sur Wikipedia : sur le mâle dominant chez les chimpanzés. Si vous avez lu ça, eh bien vous avez vu cette description du comportement de Monsieur Trump. Je n’ai pas mis la dernière phrase parce que je me suis dit que ça pourrait apparaître comme une incitation au meurtre (rires). J’ai mis simplement une des phrases qui disait : « Quand le mâle dominant exagère, les autres se liguent contre lui et lui font passer un mauvais quart d’heure ». Et la phrase que je n’ai pas mise est : « Parfois il se fait même tuer ».

      C’est comme ça que ça marche. C’est comme ça que ça marche dans certains cas : c’est que ce comportement de mâle dominant – qui, chez nous, est plus ou moins caché par les #institutions, plus ou moins caché par le fait que les gens [aillent] à l’ #école, par le fait que les gens raisonnent et ne réagissent pas purement « à l’instinct » comme on dit (ce que le corps nous dicte dans l’instant immédiat), font des plans à long terme, essayent de s’en tenir à des principes, à prendre de bonnes résolutions et à essayer de – voilà – de s’en tenir à leurs bonnes résolutions, etc. mais il y a aussi l’aspect purement voyou, c’est-à-dire King Kong (rires) : le mâle dominant de la bande de chimpanzés ou de gorilles : ça aussi ça existe.

      Et malheureusement… malheureusement si nous avons permis dans nos institutions – qu’est l’ #État en particulier – que ce comportement soit plus ou moins mis entre parenthèses dans les entreprises – moi j’ai travaillé dans des #entreprises qui étaient des bonnes entreprises, et dans de mauvaises, mais même dans les bonnes, c’est toujours le modèle King Kong qui décide ! C’est toujours un #mâle_dominant qui se trouve au sommet ! Ou alors une #femelle_dominante, ça arrive aussi, mais qui est du même style alors que le mâle dominant : c’est-à-dire un « Moi, Je ! », « Fermez votre gueule ! », « C’est moi qui gagnerai de toute manière : je peux vous foutre à la porte demain si vous répétez ce que vous venez de dire ! », etc. Pourquoi est-ce que j’ai perdu treize de mes emplois : parce que je leur ai à chaque fois dit « Allez vous faire foutre ! », hé hé hé ! (rires) Mais euh… tout le monde n’est pas comme ça ! Alors ça continue.

      De #La_Boétie a parlé de « #servitude_volontaire »… Ce n’est pas de la servitude volontaire. Il faut survivre aussi, hein ! Il faut survivre ! Les mâles non dominants doivent aussi survivre et les femelles doivent survivre quand même, etc. Il faut leur trouver des excuses. Comme les généticiens… il y a un bel article, je ne sais plus si c’est dans le Washington Post ou dans le New York Times que j’ai lu ça hier, un article d’un #généticien disant : « Ecoutez, on trouve quand même des choses ! Il est quand même vrai qu’il y a dix-sept gènes qui sont liés au fait d’être intelligent et si on ne les a pas ou s’ils sont en mauvais état, c’est pour ça qu’on ne réussit pas à l’école », etc. etc.

      Bon, alors : les gens qui ne réussissent pas à l’école, eh bien on le sait, Todd en parle dans son dernier bouquin (il y a d’autres analyses qui sont faites) : qu’est-ce qu’ils ont fait, les gens qui n’ont pas réussi à l’école ? Ils ont voté pour Trump massivement ! C’est surtout eux ! C’est surtout les blancs qui n’ont pas réussi à l’école qui ont voté pour Trump. Ils ont reconnu : « Voilà, après tout ce n’est pas si mal ! Après tout ce n’est pas si mal de réussir comme ça ! ». Et il dit… il dit en fait, ce gars-là qui est mu essentiellement par le ressentiment (alors que lui, il ne devrait pas hein ! avec tous les millions qu’il a), mais il sait que les millions qu’il a, il ne les mérite pas. _ C’est ça le problème, c’est ça qui le taraude.

      Enfin voilà : ces gens-là ont voté pour ça et ils ont le résultat de leurs actions, d’avoir voté de cette manière-là. Alors qu’est-ce que cela nous donne ? Cela nous donne un Trump qui, vendredi dernier, nomme comme conseiller pour les affaires de sécurité nationale – c’est-à-dire à la défense – il nomme un certain Bolton qui est partisan de frappes préventives sur l’Iran et sur la Corée du Nord.

      On est véritablement bien embarqués… ! Quand même, le moment est venu… le moment est venu pour les mâles non dominants de se mettre d’accord et d’éliminer le gars-là ! Alors, qui est-ce qui va réussir à le faire ? Est-ce que c’est M. Robert Mueller qui est un héros, un type irréprochable qui s’est conduit comme un héros incroyable dans des situations de batailles… sur un champ de bataille, un monsieur d’une intégrité extraordinaire : est-ce que c’est lui qui va parvenir à faire tomber King Kong ? Ou bien est-ce que c’est Mme #Stormy_Daniels ? Parce que les gens ordinaires et peut-être en particulier ceux qui n’ont pas réussi à l’école parce qu’ils n’ont pas les dix-sept gènes qui permettent d’être intelligents et qui se reconnaissent en Trump ? Avec qui est-ce que maintenant les gens ordinaires vont s’identifier ? Avec King Kong ? Ou avec la jolie blonde kidnappée par King Kong et qui lui dit de baisser son pantalon parce qu’elle va lui donner la fessée ?

      Alors je ne suis pas sûr (sourire) que ce soit avec King Kong dans cette situation-là. Alors bonne chance Madame Daniels ! Madame Daniels nous explique qu’à dix-sept ans, elle a participé volontairement à un #strip-tease, à un concours de strip-tease, et que de fil en aiguille, bon, elle est devenue une star du #porno. Elle dit aussi, quand on lui parle de sa vie, de sa vie à cette époque-là, elle disait : « Je vivais dans un quartier de merde. Ce n’est pas donné de travailler dans des… de vivre dans des conditions comme celles-là ». Alors voilà ! Voilà comment on devient une star du porno, sans être une mauvaise personne, parce qu’on est à des endroits où comme elle le disait : « J’ai gagné à cette soirée-là, la première soirée du strip-tease, j’ai gagné tout ce que je gagnais d’autre part comme serveuse en une seule semaine ». Et voilà comment les choses se décident.

      Alors, le [dilemme] de l’américain moyen à partir de demain : Stormy Daniels (Stephanie Clifford ou encore #Stephanie_Gregory ) ou Monsieur Donald Trump, le King Kong facilement dominé par quelqu’un d’autre (rires) ? À eux de choisir !

      Bon, je ne suis pas Américain… Je prie… « Praise the Lord » [Le Seigneur soit loué !], je prie le Seigneur pour ma famille américaine puisque c’est comme ça qu’on parle là-bas ! Allez, à bientôt !
      #BDSM #féssée

    • @philippe_de_jonckheere Pourquoi les 1 % n’arrêtent ils pas de nous faire la leçon sur leur courage, leur capacité de travail, leur efficacité, leur tolérance . . . et nous traitent ils de fainéants, d’imbéciles et de sans dents. . . .

      Exemple, la salle de création.

      Les actionnaires, nés avec une cuillère en diamant dans le bouche culpabilisent.

    • @philippe_de_jonckheere

      Je crois que c’est la chose la plus idiote que je n’ai jamais lue à propos de Trump.

      C’était (peut-être) une sorte d’humour ?

      Je sais pas vous, mais dès que j’entends le mot « mérite » aujourd’hui, j’attrape vite la nausée. Quoiqu’il en soit, peut-on parler de mérite lorsqu’il s’agit d’accumulation de biens (capitaux, marchandises, propriétés foncières et immobilières) ? Ce ne serait pas plutôt du vol ?
      Je reconnaîtrais volontiers une société comme pouvant être « civilisée » si elle se dotait d’une constitution dont le préambule dirait : « Nul·le ne s’élèvera ici au dessus-de quiconque ».

    • Un p’tit croquis de Joost Swarte photographié dans l’appendice de son New York Book. (je ne sais pas si Swarte pensait à Trump en réalisant ce dessin).


      quelques liens vers ce talentueux illustrateur et bien plus encore :
      http://www.scratchbooks.nl
      http://www.joostswarte.com/swf/flash.html
      http://www.dargaud.com/bd/New-Yorkers-collected
      #Joost_Swarte

  • Affaire #Tapie : la justice enquête sur une #escroquerie_au_jugement
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280118/affaire-tapie-la-justice-enquete-sur-une-escroquerie-au-jugement

    Selon nos informations, le parquet de Paris a ouvert le 30 août dernier une information judiciaire pour escroquerie au jugement, à la suite du jugement du #tribunal_de_commerce de Paris ouvrant pour le groupe de Bernard Tapie une procédure de sauvegarde. C’est ce dernier jugement qui lui permet de ne pas rembourser les 404 millions d’euros de l’arbitrage frauduleux.

    #France #arbitrage #Maurice_Lantourne #Stéphane_Tapie

  • #la_prison_radicalise #recontres
    #Tapie #1997 #la_santé
    L’affaire Tapie livre ses ultimes secrets - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110118/l-affaire-tapie-livre-ses-ultimes-secrets?page_article=2

    Ce pacte secret, c’est Le Monde du 17 décembre 2005 qui l’avait révélé. Récit du quotidien : « “C’est vrai, on a un accord avec Bernard, a déclaré au Monde M. Guelfi, au cours d’un entretien téléphonique, alors qu’il se trouvait à Malte, son lieu de résidence habituel. Quand je suis sorti de taule, je lui ai dit que j’allais le mettre dans le coup pour les affaires que j’étais en train de traiter en Russie – des contrats pétroliers énormes, qui auraient été signés depuis longtemps si les dirigeants d’Elf n’avaient pas tout foutu en l’air !” Suit une bordée d’injures à l’égard des dirigeants en question, avant qu’arrive l’essentiel : “Ce qu’on s’était dit, c’est que la moitié de ce que je gagnais était pour lui, et qu’en échange, la moitié de ce qu’il récupérerait du Crédit lyonnais serait pour moi.” » Et Le Monde ajoutait : « Serment de coquins, prononcé dans une cour de prison, pendant une promenade, pour entretenir une flamme chancelante ? Pas si sûr. Plusieurs proches (ou anciens proches) des deux personnages ont gardé le souvenir de cette association virtuelle. Peu romantique quand il s’agit d’affaires, M. Guelfi, lui, est précis : “On a fait un petit papier, mais on a surtout donné notre parole, ce qui est beaucoup mieux !” »

    Ce récit, Mediapart l’a par la suite largement documenté, en apportant de nombreuses précisions sur les modalités du pacte secret. Mais c’est aussi ce que fait l’ordonnance de renvoi, qui prolonge nos propres enquêtes.

    Les magistrats expliquent en effet que le pacte secret a donné lieu à des relations d’affaires entre les deux hommes, qui étaient organisées au travers de deux structures. Côté André Guelfi, il y avait une société dénommée Umbrella, domiciliée aux îles Vierges britanniques. Et l’ordonnance ajoute : « Du côté de Bernard Tapie, des sociétés de droit anglais créées par l’avocat parisien Éric Duret, associé un temps à Maurice Lantourne, et que Bernard Tapie contrôlait : Pace Setter, Themark (…). » Les magistrats racontent alors que les enquêteurs ont entendu à ce propos un dénommé Francis Louvard, un avocat spécialisé dans le recouvrement de dettes souveraines et que Guelfi avait embauché pour récupérer des prêts consentis à Tapie. Selon cet avocat, Guelfi a, au total, prêté plus de 15 millions d’euros à Tapie et a beaucoup espéré, en retour, que Tapie honorerait son engagement de partager ses gains lors de l’arbitrage. « André Guelfi avait d’abord annoncé à l’été 2010 vouloir récupérer la moitié du montant alloué à Bernard Tapie dans le cadre de l’arbitrage l’opposant au CDR, soit 200 millions d’euros », relève l’ordonnance.

    « Bernard Tapie ne voulait rien payer en invoquant la nullité de la convention de mai 2000, mais finissait par accepter un remboursement partiel de 4,5 millions d’euros après que Francis Louvard l’eut menacé d’une assignation, qui aurait eu pour conséquence la production des documents » concernant les sociétés offshore, ce dont ne voulait surtout pas Tapie, précise l’ordonnance.

    Très affaibli, Guelfi est finalement entendu à deux reprises par les enquêteurs. Et pendant l’un de ces entretiens, son avocat produit une copie du protocole d’accord du 4 mai 2000 signé par André Guelfi et Bernard Tapie. L’ordonnance ajoute : ce protocole « prévoyait bien la création d’une société Superior Ventures Limited domiciliée à Labuan (Malaisie) » contrôlée à parité par Guelfi et Tapie. Il mentionnait aussi que la société avait vocation à recevoir « les profits escomptés du procès intenté au Crédit lyonnais sur l’affaire BTF/Adidas ».

    Conclusion des magistrats : « Ainsi, André Guelfi était fortement intéressé à un éventuel succès de Bernard Tapie dans son litige contre le Crédit lyonnais et le CDR, ce qui n’était pas sans intérêt au regard des liens de proximité et de travail révélés par l’enquête entre d’une part le futur arbitre Pierre Estoup et d’autre part André Guelfi et son avocat Maître Chouraqui. »

    "Mais dans cette partie de l’ordonnance, c’est un autre extrait, révélant un épisode encore inconnu, qui retient l’attention. Détaillant les relations de forte proximité entre Bernard Tapie et Nicolas Sarkozy, les magistrats apportent ces précisions : « Un étrange document donnait même à penser que Bernard Tapie avait pu jouer un rôle de messager de Nicolas Sarkozy auprès d’autorités étrangères. Dans un courrier en date du 3 août 2007, le secrétariat particulier du président de la République informait le président “avoir reçu un appel de M. Bourgi [Robert Bourgi, figure de la Françafrique souvent utilisée par Nicolas Sarkozy pour des missions occultes – ndlr]. Ce dernier avait eu l’ambassadeur du Congo qui l’avait informé que B. Tapie avait été reçu pendant 48 h à Brazzaville par le président Sassou-N’Guesso et qu’il aurait été mandaté par NS. B. Tapie aurait rendu compte à NS le lundi précédant le courrier”. Bernard Tapie prétendait ne s’être déplacé dans ce pays que pour visiter une école de formation au football, mais il sera observé que c’est précisément à cette période, en juin 2007, que le parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire sur l’affaire dite “des biens mal acquis” qui visait notamment des détournements de fonds publics dans ce pays. »"

    « S’agissant de Claude Guéant, tout conduit à penser que celui qui était alors secrétaire général de l’Élysée a, dans la continuité de son action en tant que chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre de l’économie, servi de courroie de transmission aux volontés du président de la République de mettre l’appareil d’État au service des intérêts financiers de Bernard Tapie. Toutefois, ni Jean-François Rocchi, ni Stéphane Richard, qui ont admis qu’ils lui rendaient compte directement, n’ont désiré franchir le pas en indiquant clairement que Claude Guéant leur avait ordonné d’agir dans cette direction. Et s’il est établi que Claude Guéant et Bernard Tapie ont eu de nombreux contacts durant la période considérée, la complicité suppose la démonstration d’actes positifs qui ne sauraient se réduite à la seule réunion du mois de juillet 2007, même organisée dans des conditions atypiques, avec la mise en présence du président du CDR et de son adversaire. Pareillement, sur la séquence de la “négociation” fiscale, ni Éric Woerth ni son directeur de cabinet Jean-Luc Tavernier ni le responsable de la cellule fiscale n’ont déclaré, en dépit des indices indirects recueillis, avoir été directement et explicitement sollicités par Claude Guéant. Il n’a pas non plus été trouvé dans les archives de l’Élysée ou ailleurs, des traces écrites allant dans ce sens. Au demeurant, on ne peut complètement exclure que Jean-François Rocchi et Stéphane Richard, puis les collaborateurs d’Éric Woerth aient agi en fonction de ce qu’ils avaient compris des volontés du pouvoir exécutif de l’époque, sans qu’il ait été nécessaire de leur donner beaucoup plus d’explications ou de directives. »

    #gueant :
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100118/des-documents-trouves-chez-djouhri-accablent-gueant

    Les juges de Westminster ont délivré, mercredi, un ticket de sortie à Alexandre Djouhri le temps de l’examen de la demande d’extradition des juges français chargés de l’affaire libyenne. Un mandat d’arrêt européen avait été émis à son encontre, le 22 décembre, après le feu vert donné par le Tribunal pénal fédéral suisse à la transmission aux Français des pièces découvertes à son domicile genevois, et dont certaines s’avèrent accablantes pour l’ancien ministre de l’intérieur Claude Guéant. Selon nos informations, les juges suisses ont en effet trouvé, lors d’une perquisition, le relevé d’identité bancaire de l’ancien ministre, qui a reçu en 2008, la somme de 500 000 euros sur son compte lui permettant d’acheter un appartement. Une opération conduite de bout en bout par Alexandre Djouhri.

    Alexandre Djouhri le 23 avril 2014 au Parc des Princes. © Reuters
    Alexandre Djouhri le 23 avril 2014 au Parc des Princes. © Reuters
    Arrêté à l’aéroport de Londres, dimanche, l’intermédiaire s’est opposé à sa remise aux autorités françaises. Il devra payer un million de livres, soit 1,1 million d’euros, et rester sous contrôle judiciaire, avec l’obligation de pointer tous les jours au commissariat, jusqu’à l’audience d’examen de sa potentielle extradition, fixée au 17 avril.

    S’il acquitte la caution, qui ne devrait pas être compliquée à réunir pour lui, l’intermédiaire n’aura donc passé que trois nuits en prison. Son passeport lui a été confisqué, avec l’interdiction de quitter le territoire. Une précaution nécessaire – mais peut-être pas suffisante – au vu des cavales qui ont émaillé l’histoire des affaires de corruption françaises – Didier Schuller, Alfred Sirven, Pierre Falcone, pour ne rappeler que les plus célèbres… Le procureur britannique avait requis un maintien en détention.

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    L’intermédiaire sarkozyste Alexandre Djouhri interpellé à Londres
    PAR KARL LASKE
    Selon les journalistes présents à l’audience, l’avocat de l’intermédiaire a mis en avant, en gage de probité, sa qualité d’ancien « conseiller » des présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy… Pour l’heure, les deux bras droits respectifs de ces anciens présidents sont mis en cause dans l’affaire libyenne, et non des moindres. En effet, Dominique de Villepin et Claude Guéant ont tous deux bénéficié d’un versement opéré par le Libyan African Investment Portfolio (LAP) sur un compte d’une société panaméenne utilisée par Alexandre Djouhri.
    Les juges français sont parvenus à démontrer que la vente à la Libye d’une villa à Mougins lui avait servi de couverture au versement de 10,1 millions d’euros, en septembre 2009. L’année précédente, le « conseiller » présidentiel avait déjà engrangé 4,8 millions d’euros provenant du fonds libyen.

    Avec la complicité de son gérant de fortune aujourd’hui en fuite, l’intermédiaire faisait transiter ces fonds sur les comptes genevois d’une famille saoudienne, les Bugshan. L’un de ses membres, Khaled Bugshan, a juré n’avoir été informé de rien, mais c’est bien son compte qui avait servi de premier écran comptable pour l’envoi de 500 000 euros à Claude Guéant en mars 2008.

    Lors de sa mise en examen, en mars 2015, l’ancien ministre de l’intérieur avait tenté de justifier l’arrivée de cet argent par la vente de deux tableaux flamands à un avocat malaisien, mais les perquisitions réalisées en Suisse ont permis de faire définitivement litière de ces arguments. Les initiales d’Alexandre Djouhri – « A.D » – ont été retrouvées inscrites sur les documents bancaires relatifs à cette opération, comme sur les justificatifs d’importants retraits d’espèces.

    Outre le RIB des époux Guéant, la justice a retrouvé plusieurs comptes bancaires de Djouhri © DR
    Outre le RIB des époux Guéant, la justice a retrouvé plusieurs comptes bancaires de Djouhri © DR
    Les documents saisis au domicile et dans les bureaux de l’intermédiaire en mars 2015 se révèlent tout aussi compromettants. Le 23 octobre dernier, le Tribunal pénal fédéral a débouté Alexandre Djouhri qui espérait empêcher leur transmission à la France. Or, parmi ces pièces figure le relevé d’identité bancaire du compte de Claude Guéant et de sa femme à la BNP, qui a été crédité des 500 000 euros – 499 983 précisément – lui permettant l’achat de son nouvel appartement rue Weber, à Paris, le 20 mars 2008.

    Mais il y a aussi le rapport d’expertise d’un tableau – La Suite de trois berbères –, rédigé il y a vingt ans, par un expert parisien. Or ce dernier n’est autre que l’un de ceux qui ont établi un document produit par Claude Guéant pour justifier la possession de ses tableaux flamands.

    La découverte de cet ancien rapport prouve le lien de Djouhri avec cet expert, et semble donc confirmer que l’intermédiaire, en plus d’avoir ordonné le virement, est à l’origine du scénario permettant à Guéant de justifier le virement reçu par une vente de tableaux. Personne n’avait vu ces toiles au domicile de l’ancien ministre, pas même la femme de ménage. Claude Guéant, qui prétendait les avoir achetées au début des années 1990, était incapable de se souvenir du vendeur, du lieu d’achat, du prix précis, et ne pouvait pas non plus en produire la moindre photo.

    En réalité, ces petits tableaux signés Andries Van Eertvelt – Navires par mer agitée et Vaisseaux de haut bord par mer agitée – avaient été achetés chez Christie’s Amsterdam en 1990, par une petite société suisse. Selon la maison de vente aux enchères, « du fait de leur dimension modeste », la valeur de ces tableaux en 2008 se situait entre 20 000 et 30 000 euros, loin des 500 000 euros reçus par le plus proche collaborateur du président Sarkozy, alors secrétaire général de l’Élysée.

    Joint par Mediapart, et questionné sur ces documents retrouvés en Suisse, M. Guéant a déclaré n’avoir « rien à dire là-dessus ».

  • L’affaire #Tapie livre ses ultimes secrets
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110118/l-affaire-tapie-livre-ses-ultimes-secrets

    Mediapart révèle le contenu intégral de l’ordonnance de renvoi prise par les magistrats chargés de l’affaire Adidas-Crédit lyonnais. Des financements obtenus par Pierre Mazeaud auprès de Dédé-la-Sardine jusqu’à la mission secrète confiée par Sarkozy à Tapie au Congo, on y fait d’invraisemblables et ultimes découvertes.

    #France #Claude_Guéant #Nicolas_Sarkozy #ordonance_de_renvoi #Stéphane_Richard

  • Le parquet demande la mise en liquidation du groupe #Tapie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/281217/le-parquet-demande-la-mise-en-liquidation-du-groupe-tapie

    En prévision d’une audience le 30 janvier devant la cour d’appel de Paris, le parquet a rendu des conclusions très sévères, que révèle Mediapart. Il conteste le jugement invraisemblable du #tribunal_de_commerce qui a permis à Tapie de garder son magot et demande la liquidation de son groupe.

    #France

  • Affaire #Tapie : le détail de l’ordonnance de renvoi
    https://www.mediapart.fr/journal/france/231217/affaire-tapie-le-detail-de-l-ordonnance-de-renvoi

    Mediapart a obtenu une copie de l’ordonnance de renvoi prise par les juges d’instruction chargés de l’affaire Tapie. Nous en publions les conclusions, qui permettent de mesurer la gravité des charges pesant sur les six personnalités renvoyées en correctionnelle, dont Bernard Tapie et #Stéphane_Richard, le PDG d’Orange.

    #France #arbitrage #Claude_Guéant #Maurice_Lantourne #Nicolas_Sarkozy

  • Bernard #Tapie et #Stéphane_Richard renvoyés en correctionnelle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/201217/bernard-tapie-et-stephane-richard-renvoyes-en-correctionnelle

    Les juges d’instruction chargés de l’affaire Tapie ont rendu leur ordonnance de renvoi. Bernard Tapie, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, et quatre autres protagonistes seront jugés en correctionnelle. Le procès où l’on va entendre ceux qui ont pu participer à l’arbitrage frauduleux, mais pas les commanditaires.

    #France #arbitrage #Claude_Guéant #Maurice_Lantourne #Nicolas_Sarkozy

  • Affaire #Tapie : le comptable public condamné à payer... 1.668 euros
    https://www.mediapart.fr/journal/france/251017/affaire-tapie-le-comptable-public-condamne-payer-1668-euros

    Pour avoir signé deux chèques de 152 et 116 millions d’euros au profit de Bernard Tapie, en 2008 et 2009, sans disposer de tous les justificatifs autorisant ces versements, le comptable public a été condamné par la #Cour_des_comptes à s’acquitter des sommes de 1 168 et 500 euros.

    #France #CDR #EPFR

  • Vers un procès #Tapie sans Tapie ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/240917/vers-un-proces-tapie-sans-tapie

    © Reuters La confirmation par l’épouse de Bernard Tapie que celui-ci est malade fait planer un doute sur sa présence au procès qui jugera le printemps prochain l’arbitrage frauduleux. Dans le volet civil de l’affaire, le parquet, de son côté, ne fait pas diligence pour récupérer les 404 millions d’euros indûment perçus.

    #France #Dominique_Tapie #tribunal_de_commerce

  • Ouverture d’une procédure disciplinaire contre l’avocat de Bernard #Tapie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/100617/ouverture-d-une-procedure-disciplinaire-contre-l-avocat-de-bernard-tapie

    L’avocat de Bernard Tapie, Me #Maurice_Lantourne, mis en examen comme son client pour « escroquerie en bande organisée », fait l’objet d’une procédure disciplinaire, ouverte par le conseil de l’Ordre du barreau de Paris. Il risque la radiation.

    #France #conseil_de_l'ordre #Pascal_Wilhelm

  • Les enseignements démocratiques de l’affaire #Tapie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070617/les-enseignements-democratiques-de-laffaire-tapie

    Vidéo dans l’article Vingt-quatre ans après la cession d’Adidas par l’ex-Crédit lyonnais pour le compte de Bernard Tapie, la Cour de cassation a définitivement tranché : l’ex-banque publique n’a jamais lésé son client. Bernard Tapie n’a plus de recours possibles, pourtant, l’affaire n’est pas finie. Débat animé par Fabrice Arfi

    #France #en_direct_de_Mediapart #MediapartLive

  • « En direct de Mediapart » : les enseignements de l’affaire #Tapie
    https://www.mediapart.fr/journal/international/070617/en-direct-de-mediapart-les-enseignements-de-laffaire-tapie

    Chaque mercredi de 20 heures à 22 h 30, l’émission « En direct de Mediapart » est en accès libre sur notre site, ainsi que sur YouTube, Facebook, Dailymotion et Periscope. Au programme de ce 7 juin, de 20 h à 20 h 30 : Retour sur nos enquêtes : Yann Philippin et Fabrice Arfi reviennent sur les #Malta_Files. Puis à partir de 20h30, les enseignements démocratiques de l’affaire Tapie suivis de nos révélations sur la fabrication de #gaz_sarin par Bachar al-Assad.

    #International #France #MediapartLive #paradis_fiscaux #Syrie

  • #Tapie : le #tribunal_de_commerce fait encore obstacle à la justice
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060617/tapie-le-tribunal-de-commerce-fait-encore-obstacle-la-justice

    Alors que la #Cour_de_cassation avait condamné définitivement le 18 mai Bernard Tapie à restituer les 404 millions d’euros de l’arbitrage frauduleux, le tribunal de commerce de Paris a validé presque intégralement un plan de sauvegarde fantaisiste, qui interdit l’exécution de l’arrêt et rend ses biens insaisissables par l’État. Le parquet va faire appel.

    #France

  • Adidas : la #Cour_de_cassation condamne définitivement Bernard #Tapie à payer
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180517/adidas-la-cour-de-cassation-condamne-definitivement-bernard-tapie-payer

    La Cour de cassation a définitivement condamné Bernard Tapie à rendre les 440 millions d’euros, intérêts compris, issus de l’arbitrage frauduleux. Mais un jugement à huis clos, mis en délibéré au 6 juin, par le tribunal de commerce sur la sauvegarde du groupe Tapie pourrait encore faire entrave à l’exécution de l’arrêt rendu par la plus haute juridiction.

    #France #francois_bayrou

  • Le parquet accable #Tapie et Richard mais épargne Guéant et Sarkozy
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080317/le-parquet-accable-tapie-et-richard-mais-epargne-gueant-et-sarkozy

    Dans ses réquisitions, qui viennent clore l’instruction pénale autour de l’arbitrage frauduleux de l’affaire Adidas, le parquet demande le renvoi en correctionnelle de Bernard Tapie, de #Stéphane_Richard et de quatre autres personnalités. En revanche, #Claude_Guéant est épargné, même si son rôle clef tout comme celui de #Nicolas_Sarkozy sont pointés.

    #France #Jean-François_Rocchi

  • #Tapie, ruiné ? Pas vraiment !
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/060317/tapie-ruine-pas-vraiment

    « Je suis ruiné. Rui-né. Ruiné de chez ruiné », avait déclaré Bernard Tapie après avoir été condamné à restituer les 404 millions d’euros de l’arbitrage frauduleux. Ces lamentations étaient exagérées. L’ex-homme d’affaires a perçu, au moins depuis 2011, un salaire de 20 000 euros par mois, ramené à 5 000 euros en 2016, sommes prélevées par le biais de son groupe sur… les indemnités de l’arbitrage !

    #Economie #Justice #La_Provence

  • Christine #Lagarde, Jérôme #Cahuzac et Raoul #Péret, d’un scandale l’autre
    https://www.mediapart.fr/journal/france/231216/christine-lagarde-jerome-cahuzac-et-raoul-peret-dun-scandale-lautre

    La manière dont la #Cour_de_justice_de_la_République a refusé de sanctionner Christine Lagarde tranche fortement avec la condamnation sévère de Jérôme Cahuzac, mais rappelle singulièrement l’affaire Raoul Péret… qui date de 1931.

    #France #anticor #CJR #Corruption #détournement_de_fonds_publics #Ethique #Haute_Cour #Justice #négligence #Richard #Tapie #Transparency_International