• 700,000 lines of code, 20 years, and one developer: How Dwarf Fortress is built - Stack Overflow Blog
    https://stackoverflow.blog/2021/07/28/700000-lines-of-code-20-years-and-one-developer-how-dwarf-fortress-i

    Q: You have the most interesting release notes. What’s your favorite bug and what caused it?

    A: It’s probably boring for me to say, but I just can’t beat the drunken cat bug. There’ve been a few videos made about it by this point. That was the one where the cats were showing up dead all over the tavern floor, and it turned out they were ingesting spilled alcohol when they cleaned their paws. One number was off in the ingest-while-cleaning code, and it sent them through all the symptoms of alcohol poisoning (which we added when we spruced up venomous creatures.)

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #jeu_vidéo_dwarf_fortress #développement #tarn_adams #interview #entrevue #ascii_art

  • Coup de Jarnac sur le plateau de Millevaches
    https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/coup-de-jarnac-sur-le-plateau-de-millevaches
    https://la-bas.org/local/cache-gd2/8e/d4e130249cb85dcc3d5bb1e657f66e.jpg?1623783857

    Le 15 juin, six personnes ont été arrêtées simultanément dans plusieurs villages du Limousin, avec le renfort de la sous-direction anti-terroriste. Le parquet de Limoges affirme dans un communiqué que six interpellations ont eu lieu contre « plusieurs individus appartenant à l’ultragauche ». Les enquêtes portent sur la destruction de véhicules d’Enedis en février 2020, et l’incendie d’un émetteur TNT en janvier 2021. Une information judiciaire a été ouverte. Témoignages de soutiens à Gentioux (Creuse).

    C’est ce qu’on appelle un coup de filet spectaculaire. Six personnes ont été arrêtées simultanément dans plusieurs villages du Limousin, le 15 juin à l’aube. À Gentioux (Creuse), dans le hameau du Mont, vers six heures du matin, les voitures de police ont débarqué en nombre pour arrêter une habitante. Il s’agit de la directrice de l’école du village. Selon les soutiens qui sont arrivés sur place dans la matinée, alors que l’opération était encore en cours, des écussons de la SDAT (sous-direction anti-terroriste) ont été repérés sur les uniformes des forces de l’ordre, dont plusieurs membres étaient « armés et cagoulés ».

    Edit, sans #paywall cette fois

    Incendies de l’antenne des Cars et de véhicules d’Enedis à Limoges : une directrice d’école parmi les suspects interpellés
    https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/actualites/incendies-de-l-antenne-des-cars-et-de-vehicules-d-enedis-a-limoges-une-d

    Six arrestations dans l’enquête sur l’incendie de l’émetteur TDF des Cars en Haute-Vienn
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/six-arrestations-dans-l-enquete-sur-l-incendie-de-l-emetteur-tele-des-car

    Dans ces deux affaires, des inscriptions avaient été retrouvées sur place. Aux Cars, les enquêteurs avaient découvert un tag avec écrit : "Ni 5G Ni T.V. la voix du vent et les chants d’oiseaux." . Sur les locaux d’Enedis, les forces de l’ordre avaient vu marqué sur le mur d’un bâtiment : "Ni Linky, ni nucléaire, on veut une retraite dorée"

    L’anti-terro fantasme (encore) le plateau
    https://labogue.info/spip.php?article1039

    #antiterrorisme

  • Un média participatif poursuivi pour avoir publié un texte favorable au sabotage
    https://reporterre.net/Un-media-participatif-poursuivi-pour-avoir-publie-un-texte-favorable-au-
    + « Demain matin mercredi 7 avril, notre tribune de soutien et de défense de la liberté d’expression et de débat va être publiée sur #RICOCHETS (avec possibilité pour tout le monde de la signer) et sur de nombreux autres médias. »
    https://ricochets.cc/REPORTERRE-publie-l-article-traitant-de-sabotages-vise-par-le-prefet-de-la

    Le texte avait déjà circulé sur plusieurs sites et pages Facebook, sans déclencher une quelconque réaction des autorités. Celles-ci se sont réveillées avec Ricochets. Une enquête a été ouverte dès la publication de l’article sur le site. Un des membres de l’équipe d’animation a été perquisitionné et placé en garde à vue pendant vingt-huit heures. Entre-temps, la police a fouillé de fond en comble son domicile et emporté ses ordinateurs, son téléphone portable, ses clés USB et ses disques durs. Elle s’est aussi attardée sur sa bibliothèque. « Ils ont pris tous les livres qui avaient trait à l’écologie radicale, raconte à Reporterre ce bénévole. Je suis artiste, je fais des montages vidéo. En se saisissant de mon matériel, la police m’a privé de mon outil de travail », ajoute-t-il.

    D’impressionnantes investigations ont ensuite été engagées, menant les enquêteurs jusqu’en Belgique, où ils ont interrogé l’hébergeur du site. L’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) aurait même apporté son expertise juridique aux enquêteurs.

    #repression #medias #automedias #liberté_d'informer #droit_d'informer

  • Ubu & l’antiterrorisme - Tribune : « L’arrestation de l’un des nôtres »
    https://cqfd-journal.org/Tribune-L-arrestation-de-l-un-des

    On a reçu ce texte il y a quelques jours, signé du CCFR (Collectif des combattantes et combattants francophones du Rojava). Il est consacré à l’arrestation de sept personnes par la #DGSI en décembre 2020 pour « association de malfaiteurs terroristes » et dénonce les calculs politiques grossiers impulsant cette affaire, qui rappelle grandement le fiasco #Tarnac. Avec au cœur de la manipulation soi-disant « antiterroriste » la présence parmi les personnes arrêtées d’un ancien volontaire des #YPG, qui a combattu au #Rojava contre #Daesh. Les logiques dénoncées dans ce texte d’intervention nous semblant particulièrement importantes, on a décidé de le publier, en soutien aux sept personnes mises en examen.

    https://expansive.info/Collectif-de-soutien-aux-inculpe-es-du-8-decembre-Rassemblement-03-02-15
    #cqfd

  • Thread // La génération volée de #La_Réunion : Les #enfants_de_la_Creuse

    Je tiens à m’excuser d’avance si y’a des fautes, j’ai pas pu tout corriger. Et les rt sont appréciés, j’y ai mis du temps 😭
    J’ai pas su où le mettre dans le thread mais les familles d’accueil étaient bien évidemment payées pour accueillir les jeunes réunionnais. Bref let’s go
    On est en 1962. L’île est dans une situation socio-économique très tendue. La Réunion est considérée comme une île du tiers monde et les réunionnais vivent dans des conditions de précarité extrêmes.
    Ils habitent dans des cazes en tôle, la Réunion est en pleine explosion démographique, les revenus sont très faibles voir inexistant.

    Pendant ce temps, la France est au beau milieu des #trente_glorieuses et les campagnes se vident.

    #Michel_Debré (alors député de la Réunion) a une idée, avec l’aide du #Bureau_pour_le_développement_des_migrations_dans_les_départements_d’outre_mer (Le #Bumidom), il lance un plan massif de #repeuplement des #campagnes_métropolitaines.

    Dans les années 60, la plupart des réunionnais n’avaient pas eu l’occasion de s’instruirent et étaient illettrés.
    Pour la majorité des cas, Michel Debré envoyait des assistantes sociales dans les familles pauvres (souvent des familles nombreuses et/ou monoparentale).
    On leurs faisait miroiter une bonne situation pour leurs enfants, qu’ils iraient à l’école, qu’ils deviendraient médecins ou avocats, en bref que leurs vie seraient meilleure mais surtout, que les enfants reviendraient tous les ans.

    D’autres fois, les parents confiaient leurs enfants pour quelques mois à la D.A.S.S, le temps de se rétablir de maladies ou d’économiser un peu d’argent et à leurs retour, les enfants avaient disparus.

    Après ça, on amenait les enfants dans une #pouponnière de St Denis de la Réunion, là bas ils pouvaient rester des années avant qu’ils ne soient considérés comme « adoptables ». Ils pouvait être très jeunes (2/3 ans) comme un peu plus vieux (15/16 ans)

    On les mettait dans l’avion en direction d’Orly et là bas il y avait un #tri. Les enfants étaient placés dans des groupes vers le #Tarn, le #Gers, les #Pyrénées-Orientales, La #Lozère et la #Creuse.

    C’est ici que le cauchemar commence réellement.
    Arrivés en Métropole les enfants sont déclarés #pupilles_de_l’Etat alors même que la majorité avaient encore des parents à La Réunion.

    Les enfants envoyés en Creuse étaient transférés au #foyer_de_Guéret, selon les témoignages ils y avaient tellement de matelas par terre qu’il était difficile de passer.
    Les enfants sont directement couper de leurs cultures et n’ont plus le droit de parler créole.

    Et il y a de nouveau un tri : certaines filles sont envoyées chez les religieuses, les garçons les plus costauds sont envoyé dans les familles d’accueil et les autres peuvent continuer « l’école » (une professeur de l’époque a avouer qu’ils faisaient plus du gardiennage)

    [TW #esclavage, #torture, #viol]
    Je vous partage trois témoignages qui seront beaucoup plus parlants que tous les mots que je pourrais employer pour décrire leurs maux.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273736383190962177/pu/vid/492x270/hKM1B9Wq7v_rmkJK.mp4?tag=10

    [Tw esclavage]

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273736735973945346/pu/vid/750x406/fZDHi26kSeLrkD5o.mp4?tag=10

    [Tw torture]
    Celui là est vraiment très très dur, d’ailleurs je vous invite à regarder le témoignage en entier (le lien sera dans les sources plus bas)

    On estime que 15 à 20% des réunionnais exportés ont été victimes de #violences.
    Déjà à l’époque des voix se lèvent pour dénoncer cette injustice dans le journal Témoignages et même jusqu’en France métropolitaine dans Libération.

    Traduction de « mi ça va pas - mi ça va pas » au cas où y’en a qui ont pas compris : « J’y vais pas ! J’y vais pas ! »
    Les personnes qui osaient s’indigner de la situation étaient renvoyés à l’image du défunt Alix Hoair (je savais pas trop où mais fallait que je me mette ce grand monsieur quelque part)

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273738986062852097/pu/vid/498x270/30Jk92A8U1_ysGH4.mp4?tag=10

    Il a été viré après avoir demandé plusieurs fois à ce que les enfants puissent rentrer en vacances sur leurs île.
    Aujourd’hui on sait que sur le bureau de Michel Debré il y avait des piles de dossiers qui démontraient que le programme était un échec.
    #Debré ou la définition même du négationnisme. Voici sa réponse à une lettre de #Pierre_Denoix (Directeur régional de la santé à l’époque) qui condamne la « #déportation » des réunionnais
    « [...] L’envoi des pupilles est une action marginale. Elle n’est pas moins forte utile pour des enfants dont l’avenir dans cette île est incertain. Et a donné au cours de ces dernières années les meilleurs résultats. »

    Le programme de déportation est arrêté en 1984 sous Mitterand, on estime que pendant ces 22 années 2150 enfants ont été ramenés dans les campagnes métropolitaines (ce chiffre est revu à la hausse très souvent).
    Que deviennent les ex mineure de la Creuse aujourd’hui ?

    Oh et for the culture : on dit « enfants de la Creuse » pour parler de tous les deportés même ceux qui étaient pas en Creuse. C’est parce que le premier réunionnais qui a porté plainte (Jean Jacques Martial) été en Creuse
    En 2002, un réunionnais Jean-Jacques Martial porte plainte contre l’Etat pour séquestration, maltraitance et déportation.
    (Achetez son livre.)

    Le 18 février 2014, grâce à #Ericka_Bareigts l’assemblée national reconnaît la #responsabilité_morale de la France.

    Le 18 Février 2016, une commission d’information et de recherche sur les enfants de la Creuse est ouverte. Le but est de mettre en lumière les détails de l’histoire.
    En 2019 et après deux ans d’enquête, la commission « d’un point de vu judiciaire » n’a pas pu « trouver d’éléments probatoires de rafles, de déportation, de vol d’enfants ». 🤡

    [Tw #suicide, hp]

    Beaucoup d’ex mineure de la Creuse (déjà a l’époque) se sont suicidés suite au traumatisme, énormément d’entres eux sont en hôpital psychiatrique et d’autres se sont retrouvés à la Rue.
    Nb : Les mineures de la Creuse avaient énormément de troubles (les adolescents par exemple faisaient encore pipi au lit)
    En 2013, une #statue à la #mémoire des enfants de la Creuse est érigé devant l’aéroport Roland Garros. On y voit une petite fille qui tiens une valise en étant tournée vers la mer. Selon Valérie Andanson (porte parole des enfants déracinés d’outre-mer) « ça signifie le départ »

    À l’heure où je vous parle beaucoup d’ex mineure de la Creuse n’ont toujours pas retrouvé leurs familles.
    //Fin du thread//
    Je tiens à dire qu’il y a énormément de détails dont je n’ai pas parlé sinon le thread aurait été trop long, je vous invite à checké les sources si vous voulez absolument tout savoir
    Je vous invite aussi à follow, je prépare d’autre thread du genre (coucou la stérilisation et l’avortement forcé des femmes qu’il y a eu pendant la période Debré, j’arrive pour vous)
    Sources : - mes connaissances personnelles oups
    – Les enfants de La Réunion un scandale d’Etat oublié :
    https://www.youtube.com/watch?v=pRRzeWyiAF0&feature=emb_logo


    – Le vol d’identité des enfants de la Creuse, le témoignage de Valérie Andanson :
    https://youtu.be/hRdiZGiapoU

    Une enfant de la Creuse témoigne brut :
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=75upsqKjQLQ&feature=emb_logo

    – Les enfants perdus de La Réunion :
    https://www.youtube.com/watch?v=dResl03P1oE&feature=emb_logo

    (Celui là me fait particulièrement mal au cœur)
    –Témoignage d’une enfant de la Creuse :
    https://www.youtube.com/watch?v=ni5WeHkaK5g&feature=emb_logo

    À ABSOLUMENT REGARDER.
    – « Loin... si Loin » : le débat - Guéret 21 juin 2017 :
    https://www.youtube.com/watch?v=-k1cghs7myA&feature=emb_logo

    – Interview d’#Alix_Hoair sur les enfants de La Creuse - Creuse 2003 :
    https://www.youtube.com/watch?v=aKnrlWRiGv8&feature=emb_logo

    J’ai oublié une autre source my bad (elle est pas si importante que ça mais quand même)
    –Remise du rapport sur les réunionnais de la Creuse :
    https://www.youtube.com/watch?v=UOVVzMA9V1M&feature=emb_logo

    Et aussi, regardez la #propagande de l’époque sur le foyer de Guéret :
    https://www.youtube.com/watch?v=O1pPdBK0U0A&feature=emb_logo

    https://threadreaderapp.com/thread/1273729717275951104.html
    https://twitter.com/ChildOfSeshat/status/1273729717275951104

    #France #colonialisme #enfants #enfance #enfants_volés #immigrés_de_force #Réunion #histoire #histoire_coloniale #DASS #adoption #créole #langue #violence

    ping @isskein @karine4 @reka

  • Frédéric Veaux, le nouveau patron de la #Police : une vieille connaissance (#Tarnac)
    http://www.davduf.net/frederic-veaux-le-nouveau-patron-de-la-police-une

    Frédéric Veaux était un des adjoints du « Squale » (Bernard Squarcini) du temps de la Direction centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), au moment du départ de l’affaire dite « de Tarnac » (qui sera, en fait, celle de @Place_Beauvau et des médias). Chef de la Sous-direction anti terroriste. Dans mon souvenir, c’était pas le fol amour entre les deux. « Affaire » dite »de Tarnac » qui fut, bien sûr, aussi et avant tout, celle de la justice anti terroriste en roue libre, et dont certaines méthodes, (...) #Tarnac,_magasin_général

    / Une, Police, #Terrorisme

  • A propos de la flic infiltrée débusquée au contre-sommet du #G7

    source instable :
    https://nantes.indymedia.org/articles/46321
    sauvegardes :
    http://web.archive.org/web/20190827073324/https://nantes.indymedia.org/articles/46321
    http://archive.is/kWZEJ
    https://iaata.info/A-propos-de-la-flic-infiltree-debusquee-au-contre-sommet-du-G7-3547.html
    https://sansattendre.noblogs.org/post/2019/08/27/de-toulouse-a-bayonne-a-propos-de-la-flic-infiltree-debusquee-

    Sur le camp du contre-sommet, lors d’une assemblée assez sensible portant notamment sur l’organisation du départ de la manif de Bayonne, cette femme a été remarquée (par des personnes la connaissant du mouvement GJ à Toulouse) en train de prendre discrètement, avec son téléphone portable, des photos des gens participant à l’AG. Ces personnes ont décidé d’intervenir et de se confronter à elle, à l’écart de l’AG.

    Nous sommes donc loin d’avoir affaire à une simple indic de la police, comme il y en a bien sûr ici et là. Cette personne organisait, impulsait et poussait à des actions ; elle mettait en relation des gens afin que la police puisse procéder à des arrestations. C’est l’État qui organisait ses coups de filet...

    J’imagine qu’il va y avoir des enquêtes, en attendant y’a un appel à rassembler toutes les infos à l’adresse deratisation1312@riseup.net

    Ça rappelle l’affaire de flic infiltré qui avait été révélée en 2011 : Mark Kennedy / #Mark_Kennedy, espion dans les milieux politiques britanniques et européens... jusqu’à #Tarnac !
    L’occasion de ré-écouter la super émission de France Culture signalée par @davduf ici https://seenthis.net/messages/672015 . Y’avait aussi eut un article de @camillepolloni chez les inrock : https://www.lesinrocks.com/2012/03/13/actualite/actualite/mark-kennedy-la-taupe-de-tarnac
    et pour les passionné-e-s, un travail de titan sur lui est disponible sur la base anti-infiltration montée en angleterre suite au scandale : https://powerbase.info/index.php/Mark_Kennedy

    #NoG7 #G7EZ #g7welcometoparadise #infotraflicsG7 #police #infiltration #manipulation

  • Nicht nur Konzerne und Behörden haben es auf unsere Daten abgesehen...
    https://diasp.eu/p/9332488

    Nicht nur Konzerne und Behörden haben es auf unsere Daten abgesehen. Mit der zunehmenden Digitalisierung unseres Alltags, erhalten auch die Schattenseiten der Technik Einzug in unser Privatleben. Spionage-Apps, Smart-Home-Terror, Datenleaks und Hacking werden zunehmend von (Ex-)Partnern genutzt um Kontrolle auszuüben.

    https://tarnkappe.info/ueberwachung-im-privaten-digitale-gewalt-gegen-ex-partner

    Tags: #digitaleSoA #tarnkappe #stalking #überwachung #scheidung #trennung #partnerschaft #smarthome

    via dandelion* client (Source)

  • Julien Coupat, le Préfet de Police Delpuech, les Gilets Jaunes, Tarnac et moi
    http://www.davduf.net/julien-coupat-le-prefet-de-police-delpuech-les

    Sitôt connue, l’interpellation de Julien #Coupat « à titre préventif », le matin de l’acte IV des #GiletsJaunes, a tourné en boucle sur les radios et TV.

    Lors de l’affaire dite de « #Tarnac », j’avais rencontré celui qui n’était pas encore Préfet de Police de Paris, mais qui avait été à la manœuvre lors de l’affaire. Michel #Delpuech était l’ancien directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie au plus fort des événements.

    Afin d’éclairer les événements du week-end, voici le chapitre complet que je lui consacre dans mon livre « Tarnac, Magasin général » (Calmann Lévy / Pluriel)

    #Police #Justice #Répression

  • Pays basque, la nouvelle route de l’exil

    De plus en plus de migrants entrent en Europe par l’Espagne et franchissent la frontière dans le Sud-Ouest. Reportage.

    Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à #Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.

    De #Gibraltar, ils remontent vers le nord de l’Espagne

    Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».

    Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis #Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la #France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).

    Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la #police_aux_frontières (#PAF) en poste à #Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de #CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la #Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.

    Les agents de la Paf ne cachent pas leur lassitude. Même si la loi antiterroriste de 2017 autorise des contrôles renforcés dans la zone frontière, même si des accords avec l’Espagne datant de 2002 leur permettent de renvoyer sans grande formalité les personnes contrôlées sans papiers dans un délai de quatre heures, ils ont le sentiment d’être inutiles. Parce qu’ils ne peuvent pas tout surveiller. Parce que l’Espagne ne reprend que contrainte et forcée les « réadmis », les laissant libres de franchir la frontière dès qu’ils le souhaiteront. Certains policiers ne prennent même plus la peine de raccompagner les migrants à la frontière. Gare d’Hendaye, un après-midi, le TGV pour Paris est en partance. Des policiers fouillent le train, ils trouvent trois jeunes avec billets mais sans papiers, ils les font descendre, puis les laissent dans la gare. « De toute façon, ça ne sert à rien d’aller jusqu’à la frontière, dans deux heures, ils sont de nouveau là. Ça ne sert qu’à grossir les chiffres pour que nos chefs puissent faire de jolis camemberts », lâche, avec aigreur, l’un des agents.

    La compassion l’emporte sur le rejet

    L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à San Sebastian ou à Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.

    Chaque soir, place des Basques à Bayonne, des migrants embarquent dans les bus pour Paris.

    Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.
    Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.

    Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.

    Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».

    Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).

    Un migrant traverse le pont de St Jacques à Irun en direction de la France.

    Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la police aux frontières (PAF) en poste à Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.
    Un groupe des migrants se fait arrêter à Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.

    Un groupe des migrants se fait arrêter à #Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.

    La compassion l’emporte sur le rejet

    L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à #San_Sebastian ou à #Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.

    Des migrants sont accueillis en face de la mairie d’Irun par des associations de bénévoles.

    Le flux ne se tarissant pas, la solidarité s’est organisée des deux côtés de la #Bidassoa. A Irun, un collectif de 200 citoyens a répondu aux premiers besoins durant l’été, les autorités jugeant alors qu’organiser de l’aide était inutile puisque les migrants ne rêvaient que d’aller en France. Elles ont, depuis, changé d’avis. Mi-octobre, un centre de la Croix-Rouge proposait 70 places et un hôpital, 25. « Ils peuvent rester cinq jours dans chaque. Dix jours, en général, ça suffit pour passer », note Ion, un des piliers du collectif. Dans la journée, ils chargent leurs téléphones dans un coin de la gare ou patientent, en doudounes et bonnets, dans un campement installé face à la mairie. Dès qu’ils le peuvent, ils tentent le passage vers la France.

    A Bayonne aussi, l’improvisation a prévalu. Le réseau d’hébergeurs solidaires mis en place depuis 2016 n’était pas adapté à cette situation d’urgence, à ces gens qui n’ont besoin que d’une ou deux nuits à l’abri avant de filer vers Paris. Chaque soir, il a fallu organiser des maraudes avec distribution de repas et de vêtements, il a fallu trouver des bénévoles pour loger les plus vulnérables - des femmes avec de jeunes enfants sont récemment apparues. Sous la pression de plusieurs collectifs, la mairie vient de mandater une association locale, Atherbea, pour organiser l’aide. A proximité du terminal des bus, vont être installés toilettes, douches, lits, repas et prises de téléphone - un équipement indispensable à ces exilés, pour qui le portable est l’ultime lien avec leurs proches. La municipalité a promis des financements, mais jusqu’à quand ?

    Longtemps discret sur la situation, le gouvernement affiche désormais son volontarisme. Depuis quelques semaines, des unités en civil ont été déployées afin d’identifier les filières de passeurs. Dans son premier entretien comme ministre de l’Intérieur au JDD, Christophe Castaner a dit s’inquiéter de la pression exercée dans la zone et promis un « coordonnateur sécurité ». Les policiers espèrent, eux, surtout des renforts. « Il faudrait 30 à 40 agents de la police aux frontières de plus », juge Patrice Peyruqueou, délégué syndical Unité SGP Police. Ils comptent sur la nomination de Laurent Nuñez comme secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur pour se faire entendre. L’homme n’a-t-il pas été sous-préfet de Bayonne ? N’a-t-il pas consacré son premier déplacement officiel au Pays Basque, le vendredi 19 octobre ? Mais déjà les voies de passage sont en train de bouger. De nouvelles routes se dessinent, à l’intérieur des Pyrénées, via Roncevaux, le tunnel du Somport ou la quatre-voies qui relie Saragosse, Pau et Toulouse, des accès moins surveillés qu’Irun et Hendaye. Le jeu du chat et de la souris ne fait que commencer.

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/pays-basque-la-nouvelle-route-de-l-exil_2044337.html

    #pays_basque #asile #migrations #réfugiés #routes_migratoires #parcours_migratoires #Espagne #frontières #solidarité #contrôles_frontaliers

    via @isskein

    • Entre l’Espagne et la France, la nouvelle route migratoire prend de l’ampleur

      L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe pour des personnes originaires d’Afrique de l’Ouest qui tentent de gagner la France.

      L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe en 2018. La majorité des personnes qui arrivent sont originaires d’Afrique de l’Ouest et tentent de gagner la France.

      Emmitouflé dans un manteau, la tête abritée sous un bonnet, Boris disparaît dans la nuit, sous la pluie. Ce Camerounais de 33 ans, qui parle un français parfait, « traîne » à Irun de puis un mois. Dans cette petite commune du pays basque espagnol, il attend de pouvoir traverser la frontière et rejoindre la France, à quelques mètres de là. L’aventure a trop peu de chances de réussir s’il la tente à pied, et il n’a pas l’argent pour se payer un passage en voiture. Il aimerait rejoindre Paris. Mais il doute : « On me dit que c’est saturé. C’est vrai ? Est-ce qu’il y a des ONG ? Vous connaissez Reims ? »

      Parti depuis un an de son pays, Boris a traversé le Nigeria, le Niger, l’Algérie et le Maroc avant de gagner l’Europe par la mer. Comme de plus en plus de personnes, il a emprunté la route dite de la Méditerranée occidentale, qui passe par le détroit de Gibraltar. Le passage par la Libye, privilégié ces dernières années, est devenu « trop dangereux » et incertain, dit-il.

      En 2018, l’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe. Quelque 50 000 personnes migrantes sont arrivées sur les côtes andalouses depuis le début de l’année, en provenance du Maroc, ce qui représente près de la moitié des entrées sur le continent.

      Sous l’effet de la baisse des départs depuis la Libye et des arrivées en Italie, les routes migratoires se redessinent. Et bien que les flux soient sans commune mesure avec le pic de 2015, lorsque 1,8 million d’arrivées en Europe ont été enregistrées, ils prennent de court les autorités et en particulier en France, qui apparaît comme la destination privilégiée par ces nouveaux arrivants originaires majoritairement d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb.

      80 à 100 arrivées quotidiennes

      A Irun, Txema Pérez observe le passage en nombre de ces migrants et il le compare à l’exil des réfugiés espagnols lors de la guerre civile en 1939 : « On n’a pas vu ça depuis la Retirada », lâche le président de la Croix-Rouge locale.

      Face à cet afflux, l’organisation humanitaire a ouvert cet été plusieurs centres d’accueil temporaire sur l’itinéraire des migrants, dans plusieurs communes du Pays-Basque mais aussi à Barcelone à l’autre extrémité des Pyrénées, où ils font étape quelques jours avant de tenter de gagner la France.

      Cette semaine, une trentaine de personnes ont dormi dans l’auberge de la Croix-Rouge d’Irun. « Ils reprennent des forces et disparaissent, constate Txema Perez. Ils finissent tous par passer la frontière. 90 % d’entre eux parlent français. Et ils voient Paris comme un paradis. »

      Sur le chemin qui mène ces personnes jusqu’à une destination parfois très incertaine, Bayonne et en particulier la place des Basques dans le centre-ville, s’est transformée dans le courant de l’été en point de convergence. C’est là qu’arrivaient les bus en provenance d’Espagne et en partance pour le nord de la France. Si, au début, une dizaine de personnes seulement transitaient par la ville chaque jour, aujourd’hui la mairie parle de 80 à 100 arrivées quotidiennes. Et autant de départs. « C’est la première fois qu’on constate un tel afflux », reconnaît David Tollis, directeur général adjoint des services à la mairie.

      « Ils sont en majorité originaires de Guinée et il y a notamment beaucoup de gamins qui se disent mineurs. On a l’impression que le pays se vide », confie Alain Larrea, avocat en droit des étrangers à Bayonne. « Les jeunes hommes évoquent la pauvreté qui a explosé mais aussi les risques d’arrestations et d’enfermements arbitraires, ajoute Julie Aufaure, de la Cimade. Les femmes fuient aussi les risques d’excision. »

      « Je ne sais pas encore ce que je vais faire »

      Face à l’augmentation des arrivées et à la dégradation des conditions météorologiques, la municipalité a commencé à s’organiser il y a une dizaine de jours. « Je ne me pose pas la question du régime juridique dont ces personnes relèvent. Simplement, elles sont dans une situation de fragilité et il faut leur venir en aide, justifie Jean-René Etchegaray, le maire UDI de Bayonne. Nous avons dans l’urgence tenté de les mettre à l’abri ». Après avoir mis à disposition un parking puis, le week-end dernier, une école, la municipalité a ouvert, lundi 29 octobre, les locaux désaffectés d’un ancien centre communal d’action sociale. Des douches y ont été installées, des couvertures et des repas y sont fournis. Dans le même temps, la mairie a déplacé les arrêts des bus aux abords de ce lieu, sur les quais qui longent l’Adour.

      Mercredi 31 octobre, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue à l’heure de la distribution du déjeuner. Parmi elles, Lamine, un Guinéen de 19 ans, raconte son voyage vers l’Europe entamé il y a trois ans : « Je suis resté trois mois au Mali, le temps de réunir l’argent pour pouvoir ensuite aller en Algérie. » En Algérie, il travaille encore deux ans sur des chantiers. « On avait entendu qu’il fallait environ 2 000 euros pour passer du Maroc à l’Espagne », poursuit-il.

      A la frontière entre l’Algérie et le Maroc, il dit s’être fait confisquer 1 000 euros par des Touaregs. Arrivé à Rabat, il travaille à nouveau sur un chantier de construction, payé 100 dirhams (environ neuf euros) par jour, pour réunir les 1 000 euros manquants au financement de sa traversée de la Méditerranée. Il y reste presque un an. En octobre, il part pour Nador, une ville côtière au nord-est du pays. « On est resté caché une semaine dans la forêt avant de prendre le bateau, témoigne-t-il. On était 57 à bord. Des Maliens, des Guinées, des Ivoiriens. Un bateau de la Croix Rouge nous a porté secours au bout de quatre heures de navigation ».

      Comme la plupart de ceux qui arrivent sur les côtes espagnoles, Lamine s’est vu remettre un document par les autorités du pays, lui laissant un mois pour régulariser sa situation. Le jeune homme a ensuite rejoint en car, Madrid puis Bilbao et Irun. Il tente une première fois le passage de la frontière en bus mais se fait renvoyer par la police française. La deuxième fois, en échange de 50 euros, il trouve une place dans une voiture et parvient à gagner la France. « Je ne sais pas encore ce que je vais faire, reconnait-il. Je n’ai pas de famille qui finance mon voyage et je ne connais personne ici ».

      10 500 refus d’entrée prononcés en 2018

      Face à l’augmentation des traversées, les autorités françaises ont renforcé les contrôles aux frontières. Depuis le début de l’année 2018, 10 500 refus d’entrée ont été prononcés à la frontière franco-espagnole, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2017. « La pression la plus forte est observée dans le département des Pyrénées-Atlantiques, où les non-admissions sont en hausse de 62 % », explique-t-on au ministère de l’intérieur. Dans les Pyrénées-Orientales, l’autre voie d’entrée majeure en France depuis l’Espagne, le nombre de non-admissions est reparti à la hausse depuis l’été, mais dans une moindre mesure.

      « Beaucoup de monde arrive par ici, assure Jacques Ollion, un bénévole de la Cimade basé à Perpignan. Les gares et les trains sont contrôlés parfois jusqu’à Narbonne. Et les cars internationaux aussi, au péage du Boulou (à une dizaine de kilomètres de la frontière). Ça, c’est la pêche miraculeuse. »

      Le nombre de non-admissions reste toutefois très inférieur à celui remonté de la frontière franco-italienne. En Catalogne comme au Pays basque, tout le monde s’accorde à dire que la frontière reste largement poreuse. Mais certains s’inquiètent d’une évolution possible à moyen terme. « Dès qu’il y a une fermeture, cela démultiplie les réseaux de passeurs et les lieux de passage, met en garde Corinne Torre, cheffe de mission France à Médecins sans frontières (MSF). Dans les Pyrénées, il y a énormément de chemins de randonnée ». Des cas d’arrivée par les cols de montagne commencent à être rapportés.

      Dans le même temps, les réseaux de passeurs prospèrent face aux renforcements des contrôles. « Comme les migrants ne peuvent pas traverser à pied, ils se retournent vers les passeurs qui les font traverser en voiture pour 150 à 350 euros », témoigne Mixel Bernadet, un militant de l’association basque Solidarité migrants - Etorkinekin.

      Une fois qu’ils sont parvenus à rejoindre le territoire, à Bayonne, Paris ou ailleurs, ces migrants n’en sont pas moins en situation irrégulière et confrontés à une difficulté de taille : enregistrés en Espagne au moment de leur arrivée en Europe, ils ne peuvent pas demander l’asile ailleurs que dans l’Etat par lequel ils sont entrés, en tout cas pas avant une période allant de six à dix-huit mois. Ils sont donc voués à être renvoyés en Espagne ou, plus vraisemblablement, à errer des mois durant, en France.

      Julia Pascual (Bayonne et Irun – Espagne –, envoyée spéciale)

      Poursuivi pour avoir aidé une migrante sur le point d’accoucher, le parquet retient « l’immunité humanitaire ». Le parquet de Gap a annoncé vendredi 2 novembre avoir abandonné les poursuites engagées contre un homme qui avait porté secours à une réfugiée enceinte, durant l’hiver à la frontière franco-italienne. Le 10 mars, Benoît Ducos, un des bénévoles aidant les migrants arrivant dans la région de Briançon, était tombé sur une famille nigériane, un couple et ses deux jeunes enfants, et deux autres personnes ayant porté la femme, enceinte de huit mois et demi, durant leur marche dans le froid et la neige. Avec un autre maraudeur, il avait alors décidé de conduire la mère en voiture à l’hôpital de Briançon. En chemin, celle-ci avait été prise de contractions et à 500 mètres de la maternité, ils avaient été arrêtés par un contrôle des douanes ayant retardé la prise en charge médicale selon lui, ce que la préfecture avait contesté. Le bébé était né dans la nuit par césarienne, en bonne santé. Une enquête avait ensuite été ouverte pour « aide à l’entrée et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière ».

      https://mobile.lemonde.fr/societe/article/2018/11/03/entre-l-espagne-et-la-france-la-nouvelle-route-migratoire-prend-de-l-

    • #SAA, un collectif d’accueil et d’accompagnement des migrants subsahariens aux frontières franco-espagnoles

      Dans ce nouveau numéro de l’émission “Café des libertés”, la web radio du RAJ “Voix de jeunes” a reçu sur son plateau deux activistes du sud de la France plus exactement à Bayonne, il s’agit de Marie cosnay et Vincent Houdin du collectif SAA qui porte le prénom d’un jeun migrant guinéen décédé durant sa traversé de l’Espagne vers la France.
      Nos invités nous ont parlé de la création du collectif SAA, ses objectifs et son travail d’accueil et d’accompagnement des migrants subsahariens qui traversent la frontière franco-espagnole dans l’objectif d’atteindre les pays du Nord telle que l’Allemagne.
      Ils sont revenus également sur les difficultés que posent les politiques migratoires dans la région notamment celle de l’union européenne marquées par une approche purement sécuritaire sans se soucier de la question du respect des droits et la dignité des migrants.
      Ils ont aussi appelé au renforcement des liens de solidarité entre les peuples dans le monde entier.

      https://raj-dz.com/radioraj/2018/11/11/saa-collectif-daccueil-daccompagnement-migrants-subsahariens-aux-frontieres-

    • France : 19 migrants interpellés dans un bus en provenance de Bayonne et assignés à résidence

      Des douaniers français ont interpellé 19 personnes, dont un mineur, en situation irrégulière lundi dans un car au péage de #Bénesse-Maremne, dans les #Landes. L’adolescent de 17 ans a été pris en charge par le département, les autres ont reçu une #obligation_de_quitter_le_territoire (#OQTF) et sont assignés à résidence dans le département.

      Lors d’un contrôle lundi 12 novembre au péage de Bénesse-Maremne, sur l’autoroute A6 (dans les Landes), un car de la compagnie #Flixbus a été intercepté par des douaniers français. Après avoir effectué un contrôle d’identité à l’intérieur du véhicule, les autorités ont interpellé 19 personnes en situation irrégulière, dont une femme et un adolescent de 17 ans.

      Les migrants, originaires d’Afrique de l’ouest, ont été envoyés dans différentes #casernes de gendarmerie de la région (#Castets, #Tarnos, #Tartas, #Lit-et-Mixe) puis libérés quelques heures plus tard. Le mineur a quant à lui été pris en charge par le département.

      En attendant de trouver un #accord_de_réadmission avec l’Espagne, la préfecture des Landes a notifié aux 18 migrants majeurs une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ils sont également assignés à résidence dans le département des Landes et doivent pointer au commissariat trois fois par semaine.

      Un #accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures. Mais selon Jeanine de la Cimade à Mont-de-Marsan (à quelques kilomètres de Bayonne), ce n’est pas le cas de ces 18 migrants. « Ils ne peuvent pas être renvoyés en Espagne car ils ont passé quatre jours à Bayonne avant d’être arrêtés au péage », précise-t-elle à InfoMigrants.

      Les migrants sont assistés d’avocats du barreau de Dax, dans les Landes, et un bénévole de la Cimade est aussi à leurs côtés selon France Bleu.

      Cette opération des douanes a été menée le même jour que la visite du ministre français de l’Intérieur à la frontière franco-espagnole. Christophe Castaner s’est alors dit inquiet de « mouvements migratoires forts sur les Pyrénées » et a annoncé une coopération accrue avec l’Espagne.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13368/france-19-migrants-interpelles-dans-un-bus-en-provenance-de-bayonne-et
      #assignation_à_résidence

      –------

      Commentaire :
      On peut lire dans l’article :
      "Un accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures. »
      --> c’est quoi cet accord ? Quand est-ce qu’il a été signé ? Quelqu’un a plus d’information ?

      C’est l’équivalent de l’accord bilatéral de réadmission entre la Suisse et l’Italie (signé en 2000 : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20022507/index.html) et qui a été « repêché » par la Suisse à partir de 2016 ?
      Ou comme celui qui a été apparemment signé entre la France et l’Italie récemment ?
      https://www.agi.it/estero/migranti_francia_salvini_respingimento_concordato-4511176/news/2018-10-20

      #accord_de_réadmission #accord_bilatéral

    • A Bayonne, nouvelle porte d’entrée des migrants, « l’urgence fait exploser les frontières politiques »

      Une fois la frontière franco-espagnole franchie, des migrants affluent par milliers à Bayonne. Là, le maire de centre-droit et des militants de gauche ont bricolé, main dans la main, un hébergement d’urgence sous le nez du préfet. Les exilés s’y reposent des violences subies au Maghreb, avant de sauter dans un bus et de se disperser aux quatre coins de France. Reportage dans les #Pyrénées.

      https://pbs.twimg.com/card_img/1075002126915518464/L_aQEp7o?format=jpg&name=600x314

      https://www.mediapart.fr/journal/france/181218/bayonne-nouvelle-porte-d-entree-des-migrants-l-urgence-fait-exploser-les-f

    • A Bayonne, nouvelle route migratoire, l’impressionnante #solidarité des habitants malgré les carences de l’État

      La route de la Libye et de l’Italie étant coupée, de plus en plus de migrants arrivent en Europe via le Maroc et l’Espagne. Certains passent ensuite par le Pays Basque. En deux mois, 2500 réfugiés ont déjà transité par un centre d’accueil ouvert à Bayonne. La démarche, d’abord spontanée, bénéficie désormais du soutien de la mairie. L’État a quant à lui exercé des pressions sur les chauffeurs de taxi ou les compagnies d’autobus, en exigeant notamment l’identité des voyageurs. Basta ! a passé la nuit du 31 décembre au 1er janvier aux côtés des bénévoles de la « Pausa », et des réfugiés qui appréhendent un avenir incertain.

      A peine investi, il a fallu trouver un nom au lieu. « Ça fait un peu stalag », remarque Joël dans un sourire navré [1]. Planté dans la cour de ce bâtiment désaffecté de la Légion, sous les lumières aveuglantes qui semblent plonger depuis des miradors invisibles, le salarié d’astreinte hésite encore à proposer aux migrants l’entrée d’un édifice tout en grillage et en barreaux. Sur le parvis goudronné, encadré par de hauts murs et surplombé par la citadelle militaire de Bayonne, l’ombre fuyante des lignes ferroviaires prolonge ce décor figé par le froid. Cependant, le panneau « Terrain militaire - défense de pénétrer » est déjà égayé d’une série colorée d’autocollants antifascistes, et de bienvenue aux migrants. A l’intérieur, derrière les vitres polies, la lumière se fait aussi plus chaleureuse.

      Le lieu s’appellera finalement « Pausa », la pause en basque. Comme le premier bâtiment d’accueil, à vingt mètres de là, trop exigu et qu’il a fallu abandonner aux premiers jours de décembre. Mais aussi comme cette authentique pause, au milieu d’un périple exténuant qui dure parfois plusieurs années. Bayonne est devenue en 2018 une nouvelle étape essentielle sur les chemins de l’exil vers la France ou le nord de l’Europe. Une porte d’entrée en terre promise. C’est ici qu’aura lieu, ce soir, le nouvel an des réfugiés. Comme un symbole d’espoir, celui d’une vie dans laquelle il serait enfin possible de se projeter, laissant de côté les embûches de la route déjà accomplie.

      Un répit salutaire de trois jours

      Kébé vient de Guinée, comme beaucoup d’arrivants ces dernières semaines. Au milieu des préparatifs de la fête, il lit, imperturbable dans sa couverture, le récit autobiographique d’un jeune footballeur camerounais qui rêve de gloire sportive mais ne connaît que désillusions. Kébé ne veut pas être footballeur. Ainé d’une famille nombreuse restée à Conakry, il voudrait reprendre l’école et apprendre le métier de coiffeur à Bayonne. Parce que, dit-il, « c’est une ville très jolie et d’importance moyenne ». Il a déjà commencé un dossier pour faire valoir sa minorité et prétendre à une scolarité. Mais le temps lui est compté au centre d’accueil des réfugiés, où l’on s’efforce de ne garder les migrants que trois jours. Le temps d’un répit salutaire pour faire le point, quand le quotidien des migrants n’est fait que de recherche d’argent, de nourriture, de transport, d’hébergement, de passeurs, de policiers, ou bien pire. Initialement en route pour Paris, sans rien connaître de la capitale et sans contact, il a trouvé, juge-t-il, sa destination.

      C’est aussi le cas d’Ibrahim, parti de Sierra Leone il y a deux ans, qui fixe les premiers spots colorés de la soirée, comme une célébration de son arrivée à bon port. « Ici on est bien accueilli », constate-t-il. Lui aussi a 17 ans. Sa vie n’est que succession de petits boulots pour financer des kilomètres vers l’Europe. Il a appris le français en route, et ne souhaitait pas rester en Espagne, « à cause du problème de la langue ». Il continue d’explorer, sur son smartphone, les possibilités sans doute infinies que lui promet sa nouvelle vie, en suivant avec intérêt les préparatifs de la fête.

      Internet, ce fil de vie qui relie les continents

      Les bénévoles ne ménagent pas leur peine pour faire de cette soirée de réveillon une réussite : pâtisserie, riz à la piperade, bisap à gogo, sono, lumières, ballons... seront de la partie. Un « Bonne année 2019 » gonflable barre l’allée centrale du vaste dortoir, et s’achève vers un minuscule renfoncement aménagé en salle de prière. Les affiches de la Légion n’ont pas disparu. Elles indiquent par exemple le lieu où devaient être soigneusement pliées les « chemises arktis sable ». Mais l’ordre militaire a largement été chamboulé. La pièce principale sert à la fois de dortoir, de réfectoire, de cuisine, de magasin de produits d’hygiène, de bureau.

      Une borne wifi assure le flux Internet, précieux fil de vie durant un voyage au long cours. La nouvelle connexion déleste au passage les bénévoles, auparavant contraints de connecter une flopée d’appareils sur leurs propres smartphones, pour improviser des partages de connexion. Les écrans des téléphones sont autant de lueurs qui recréent des foyers dans les recoins les plus sombres de ce camping chauffé. Des gamins jouent au foot dans la cour, et la musique résonne jusque sur le quai de l’Adour. L’avantage, c’est que chacun peut programmer sa musique et la défendre sur le dance floor, avant de retourner tenir salon dans la semi-pénombre ou disparaître sous une couverture. Le temps de quelques sourires, sur des masques d’inquiétude.

      Près de 450 bénévoles, militants aguerris ou nouveaux venus

      Les bénévoles ont trouvé le bon tempo, après avoir essuyé les plâtres des arrivées massives. Aux premiers jours d’ouverture de ce nouveau centre, début décembre, il fallait encore faire le tour complet d’une cuisine chaotique pour servir un seul café aux réfugiés qui arrivaient affamés et par paquets, jusqu’au milieu de la nuit. A Bayonne, on sent le sac et le ressac de la Méditerranée pourtant lointaine, et le tempo des traversées se prolonge au Pausa, au gré de la météo marine du détroit de Gibraltar. Les bénévoles ont intégré le rythme. Ils sont désormais près de 450, regroupés au sein de l’association Diakité, mélange improbable de militants associatifs aguerris et de présences spontanées, gérant l’urgence avec la seule pratique de l’enthousiasme.

      Cet attelage bigarré s’est formé à la fin de l’été 2017. Les premiers bayonnais ont commencé à descendre spontanément des gamelles et des vêtements sur la Place des Basques, de l’autre côté du fleuve. C’est là que se faisait le départ des bus long-courriers, avant que le vaste chantier du Tram’bus ne les déplace sur le quai de Lesseps. Puis l’automne est arrivé et les maraudes ont commencé, pour réchauffer les corps congelés et organiser, dans l’improvisation, un accueil d’urgence, qui prenait la forme d’un fil WhatsApp paniqué. Les bayonnais ont ouvert leurs portes, les dons de vêtements ont afflué, submergeant les bénévoles qui n’en demandaient pas tant.

      Le maire UDI de Bayonne, Jean-René Etchegaray, est entré dans la danse, arrondissant les angles jusqu’à ouvrir, dès le mois de novembre, un premier bâtiment municipal promis à destruction. L’évêque est arrivé bon dernier, et s’est fait éconduire par des bénévoles peu indulgents avec ses positions traditionalistes, notamment sur l’avortement ou les droits LGBT. Dommage pour le parc immobilier du clergé, que les bayonnais présument conséquent. Mais il y avait ce vaste entrepôt de l’armée, dans l’alignement du quai, qui sera bientôt entièrement requalifié. Sa capacité de 300 lits fait régulièrement le plein, et impose aux bénévoles une organisation rigoureuse, notamment pour assurer des présences la nuit et le matin.
      Pressions de l’État sur les compagnies de bus

      L’inquiétude courrait pourtant en cette fin d’année : les bénévoles risquaient la démobilisation et le centre promettait d’être bondé. En période de vacances scolaires, les prix des billets de bus s’envolent, clouant certains migrants à quai. Dans les dernières heures de 2018 en revanche, les tarifs chutent brutalement et les voyageurs fauchés en profitent pour s’éclipser. Cette nuit du 31 décembre, 40 migrants ont repris la route, laissant le centre investi par près de 140 pensionnaires et une tripotée de volontaires soucieux de porter la fête dans ce lieu du marasme et de la convalescence. Vers 23h, les candidats au départ sont regroupés. Le bus est en bas, la troupe n’a que quelques mètres à faire. L’équipe de nuit accompagne les migrants.

      Il y a quelques semaines, la tension est montée d’un cran lorsque les chauffeurs de la compagnie Flixbus ont exigé les identités des voyageurs, après qu’une vingtaine de sans-papiers aient aussi été débarqués d’un autocar par les forces de l’ordre, au premier péage après Bayonne. Le maire de la ville, Jean-René Etchegaray, est monté au créneau, sur place, pour s’insurger contre ces pratiques. Cet avocat de profession a dénoncé une discrimination raciale, constatant un contrôle qui ne concernait que les personnes de couleur. Il a aussi laissé les bénévoles stupéfaits, voyant leur maire de centre-droit ériger une barricade de poubelles pour barrer la route au bus récalcitrant. La direction de la compagnie a dû dénoncer les faits, et le climat s’est apaisé.

      N’en déplaise au préfet des Pyrénées-Atlantiques qui maintient la pression sur les professionnels, notamment les chauffeurs de taxi, en promettant amende, prison et confiscation de véhicule pour qui aide à la circulation des « irréguliers ». Mais les chauffeurs de bus connaissent leurs droits, et même certains bénévoles, à force de passages tous les deux ou trois jours. En cette soirée du nouvel an, les chauffeurs sont espagnols, et semblent assurés que le monde contemporain est suffisamment inquiétant pour qu’eux mêmes ne se mettent en prime à contrôler les identités. Fraternité, salutations, départ. Les migrants, après quelques sourires gratifiants, replongent inquiets dans leurs téléphones. Retour au chaud et à la fête, qui cette fois, bat son plein.
      « Et c’est peut-être cela qui m’empêche de dormir la nuit »

      Le camping a toutefois des allures d’hôpital de campagne, avec sa piste de danse bordée de lits de camps occupés. Les migrants arrivent souvent épuisés, et la présence d’enceintes à quelques mètres de leurs couvertures ne décourage pas certains à s’y enrouler. Les femmes, plus discrètes, regagnent un dortoir séparé qui leur offre une intimité bienvenue. Dans les lumières tournoyantes, bénévoles et migrants se mêlent en musique. Jessica est venue avec sa jeune fille, après plusieurs jours sans avoir pu se libérer pour donner un coup de main. Aziz est avec sa famille, en visiteur du quartier. Saidou, Baldé, Ibrahima, exultent en suivant les convulsions d’une basse ragga.

      Cyril, bénévole de la première heure, est attablé un peu plus loin et se repasse le film des derniers mois dans le répit de la liesse. Peut-être pense t-il à l’enfant récupéré sous un pont de Saint-Jean-de-Luz, dans une nuit glaciale et sous des trombes d’eau, que les bras de sa mère protégeaient avec peine. Aux trois filles prostrées, qui voyageaient ensemble depuis trois ans et dont deux étaient mystérieusement enceintes. Ou aux trois guinéennes stupéfaites, atterrées et terrorisées, qu’il a fallu convaincre longtemps, dans une nuit glacée, pour enrouler une couverture sur leurs épaules. A celle qui a dû abandonner ses enfants en Guinée et finit par « bénévoler » de ses propres ailes dans le centre, rayonnante dans sa responsabilité retrouvée. A celui qui a perdu sa femme, enceinte, dans les eaux noires de la méditerranée « et c’est peut-être cela qui m’empêche de dormir la nuit », dit-il. Et à tous ceux qui se perdent sur cette route sans fin.
      L’appui de la mairie, qui change tout sur le terrain

      Sur la piste de danse, Nathalie rayonne. Elle a débarqué il y a quelques jours de Narbonne, avec une fourgonnette pleine de matériel de première nécessité. Le problème des réfugiés lui tordait le ventre. Elle a organisé une collecte et souhaitait livrer Gap, dans les Hautes-Alpes, avant d’entendre parler de Bayonne et d’avaler 450 km pour sonner au centre, le 25 décembre, avec des couvertures, de la nourriture, des produits d’hygiène. Elle y est devenue bénévole à temps plein, pendant une semaine, avant de regagner ses théâtres où elle est costumière et perruquière. Mais elle note tout et promet un compte rendu complet aux structures militantes de sa région, à l’autre bout des Pyrénées. Notamment du côté de Perpignan où, dit-elle, « un jour ou l’autre ils arriveront et je ne suis pas sûre qu’ils seront accueillis de la même manière ». « Émerveillée par la solidarité des basques », elle relève surtout l’appui de la mairie aux bénévoles, qui change tout sur le terrain. « Vous êtes extraordinaire » a t-elle lancé au maire quelques jours auparavant.

      Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, est aussi venu saluer les migrants ce 31 décembre. Il est justement question qu’il tisse des liens avec d’autres maires qui s’investissent dans l’accueil des migrants, tel Mathieu Carême (écologiste) à Grande-Synthe. Un accompagnement politique qui est aussi, du point de vue de certains habitants, un gage de sécurité et de tranquillité publique. Si Jean-René Etchegaray reconnait avoir reçu « quelques lettres anonymes sur un ton plutôt FN », sourit-il, il constate aussi que, depuis que le centre a ouvert, les plaintes des habitants se sont tues. L’accueil organisé des migrants leur fournit un point de chute, aidant à les soustraire aux circuits de passeurs ou aux appétits mafieux, et à assurer leur propre sécurité. Le contraire de cette « jungle de Calais » que les premiers détracteurs de l’accueil brandissaient, un peu vite, comme une menace.
      Un soutien financier de la communauté d’agglomération, en attendant celui de l’État ?

      Au-delà de la solidarité pour « des gens qui arrivent escroqués et épuisés » et « doivent bien s’habiller quelque part », le premier magistrat de la commune et de l’agglomération se tourne aussi vers l’État pour la prise en charge de ces exilés. Il dénonce une forme de « sous-traitance » de la politique migratoire et de « démantèlement de l’autorité de l’État », tant à travers les pressions exercées à l’encontre des professionnels du transport, que dans le manque de moyens utilisés pour faire face à cette crise. La police se contente bien souvent de raccompagner, en douce, les migrants derrière la frontière, à 30 km de là, comme en attestent de multiples témoignages ainsi que des images de la télévision publique basque ETB. La Communauté d’agglomération Pays Basque a voté à l’unanimité une aide de 70 000 euros par mois pour soutenir le centre Pausa, en particulier pour financer l’équipe de sept salariés recrutée parmi les bénévoles, et fournir un repas quotidien. « Mais il faudra bien que l’État nous aide », prévient Jean-René Etchegaray.

      Dans cette attente, l’édile continue ses tournées d’inspection quotidienne du centre Pausa. Il commence par l’accueil, demande le nombre d’arrivées et de départs, s’assure que le petit bureau d’information sur les départs fonctionne, puis se rend dans la pièce principale, scrutant les lits disponibles, l’état des couvertures, s’assurant que tout fonctionne, échangeant avec les bénévoles et les voyageurs, « des gens remarquables » dit-il, et suivant des yeux, amusé, les évolutions d’un petit groupe de migrants qui passe le balais, preuve que « tout se régule », sourit-il. Au-delà des problèmes de logistique, prestement résolus, Jean-René Etchegaray est en première ligne pour réclamer aux grandes enseignes de sa circonscription des vêtements, des couvertures, de la nourriture ou de petites urgences ponctuelles, comme des gants et des bonnets. Et assurer la fluidité de cette solidarité qui s’organise encore, et prend de l’ampleur chaque jour.
      2500 réfugiés ont déjà transité par la Pausa

      Pour l’heure, le temps s’arrête sur un compte à rebours déniché sur Internet. 3 - 2 - 1 - 0 ! Tout le monde s’embrasse dans la salle, au milieu d’autres corps terrés sous une masse de couvertures. Un élan qui mêle réfugiés et bénévoles pour conjurer le mauvais sort, valider le travail abouti, triompher de cette année qui a bouleversé Bayonne, et appréhender un avenir incertain où, d’un côté comme de l’autre, rien n’est gagné. Mais l’étape est belle. 2500 réfugiés ont transité par le centre Pausa en deux mois. La route du Maroc et de l’Espagne a été empruntée par plus de 50 000 personnes en 2018, à mesure que celle de la Libye se ferme sur des milliers de morts et d’exactions, et l’évacuation de 17 000 personnes par l’Office internationale des migrations.

      Le dispositif du Centre d’accueil de Bayonne est prévu jusqu’au mois d’août 2019, mais rien ne dit que le flux humain tarira. Le maire est en train de prévoir l’ouverture d’une annexe dans le bâtiment militaire voisin. Un stalag II, railleront les bénévoles, qui lui redonneront tout de même un nom plus reposant, des couleurs, et tout ce qui peut revigorer les âmes sans tanière sur leur route incertaine.

      https://www.bastamag.net/A-Bayonne-nouvelle-route-migratoire-l-impressionnante-solidarite-des-habit

  • Rachat collectif du Magasin Général de Tarnac
    https://fr.ulule.com/magasin-general-tarnac

    Le Magasin Général de Tarnac est une épicerie-bar rurale reprise en 2007 par un petit groupe d’amis liés par des désirs politiques. C’est un lieu de rencontres quotidien pour nombre d’habitants du bourg et des alentours. Ce lieu commun compte une épicerie, un camion de ravitaillement, un bar, une cantine quotidienne, une bibliothèque, une salle de jeux pour enfants, des bureaux associatifs … c’est un espace de vie et d’activités (concerts, projections, débats, ...) pour toutes celles et ceux qui cherchent à s’organiser collectivement sur la commune de Tarnac et au delà.

    C’est le principal espace public du village de Tarnac, 350 habitants situé au cœur de la Montagne limousine.

    Le resto ouvrier s’est progressivement mué en une cantine coopérative. Aujourd’hui une trentaine de personnes participe aux différentes tâches qui font le quotidien de cette institution villageoise.

    D’un simple commerce de proximité, nous sommes passés à un espace d’approvisionnement et de distribution, en partie bio et local pour tous les habitants ainsi que pour la cantine scolaire, la maison communale, les personnes âgées, sans mobilité ou isolées.

    A sa manière et à son échelle, le magasin général est un endroit de rencontre et de réflexion permanent à la fois enraciné et soucieux du monde.

    Les locaux, loués depuis 11 ans, vont être rachetés par une Société civile immobilière « Club communal » détenue et gérée par les associations qui animent ce lieu. Nous voulons en faire une propriété collective pour pouvoir nous lancer sereinement dans la rénovation, le réaménagement et la mise aux normes des lieux. Nous avons besoin de 45000€ pour payer la première tranche du rachat dès décembre 2018 (puis 100 000€ pour le printemps 2019). Un coût conséquent se rajoutera au rachat pour les travaux de tout le bâtiment.

    Campagne de financement
    https://fr.ulule.com/magasin-general-tarnac

    Le Magazin général sur Twitter
    https://twitter.com/mgtarnac

    #tarnac #territoires #autonomie

  • Alain Damasio explique Lundimatin : « L’intelligence authentique est toujours radicale »
    https://www.nouvelobs.com/politique/20180517.OBS6797/alain-damasio-explique-lundimatin-l-intelligence-authentique-est-toujours

    Quelle est aujourd’hui l’influence de cette revue dans le champ politique ?

    Elle est considérable et précieuse parce qu’elle touche un public qui excède la seule militance et mobilise la fraction la plus active politiquement des artistes, penseurs, architectes, sociologues, psys, etc. Et elle touche beaucoup les jeunes qui ne veulent plus se satisfaire des médias dominants qui sont, en France, financés et dévoyés par des milliardaires dont la ligne politique est clairement favorable au capitalisme et à ses valeurs.

    Cette influence sur une génération montante, qui veut réfléchir, avoir un regard critique sur leur monde, qui veut vivre autrement, est majeure et je la sens bien dans les manifestations actuelles. Il y a une vraie demande de sens, d’outils, d’armes pour lutter contre la déferlante. @lundimatin sert à maintenir un monde pluriel, ouvert, divers. Et forcément, ça touche. Il y a plus de 500.000 visiteurs par mois sur le site.

    #Tarnac #Presse

  • David Dufresne : « L’affaire Tarnac est une fabrication, une mise en scène »
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-interview/l-interview-14-avril-2018

    Pour David Dufresne, c’est une vraie surprise. « Je ne m’attendais pas que la justice rende justice à la justice. C’est un camouflet total et absolu, et sans appel pour le parquet. » Le journaliste a lui-même témoigné au procès. Auteur d’une longue enquête, #Tarnac, magasin général, il a décortiqué l’affaire de l’intérieur.

  • Yildune Lévy et Marie Dosé : « L’antiterrorisme est une machine à broyer »
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-d-ali-baddou/l-invite-d-ali-baddou-13-avril-2018

    Yildune Lévy : « On assiste bien à un rapport entre le renseignement et le judiciaire qui est très dangereux. C’est historiquement ce que l’on appelle une police politique » #tarnac#le79interpic.twitter.com/DiOL94B9n0
    — France Inter (@franceinter) April 13, 2018

    La justice antiterroriste est une machine à broyer confirme son avocate, Me Marie Dosé, car l’instruction à décharge y a été très compliquée.

    #Tarnac

  • Relaxe générale au #procès du « groupe de #tarnac »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120418/relaxe-generale-au-proces-du-groupe-de-tarnac

    Le « groupe de Tarnac » n’en était pas un, et les prétendus malfaiteurs n’en sont plus, estime le tribunal correctionnel. Seuls des refus de prélèvement ADN et une falsification de documents administratifs donnent lieu à trois condamnations très symboliques.

    #France #anarchie #antiterrorisme #autonomie #Burnel #Coupat #DCRI #Dhuisy #Goetzmann #insurrection #Justice #MAM #Police #RG #sabotage #SDAT #SNCF #terrorisme #TGV

  • Procès de Tarnac : Julien Coupat et Yildune Lévy relaxés
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/04/12/proces-de-tarnac-julien-coupat-et-yildune-levy-relaxes_5284397_1653578.html

    Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement dans le procès de Tarnac, dix ans après le début de l’affaire. Julien Coupat et Yildune Lévy, qui comparaissaient notamment pour « association de malfaiteurs », ont été relaxés, jeudi 12 avril. Six autres militants du même groupe étaient également jugés. Un seul a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.

    pas d’autres précisions, pour le moment (juste des rappels)

    • Après modifs à 16h29, l’article se termine maintenant ainsi :

      Achevant de démontrer tout le respect qu’il porte à l’institution judiciaire, qui vient pourtant de le sauver de la déloyauté de l’enquête policière, Julien Coupat n’était pas venu au palais de justice de Paris pour entendre le jugement – tout comme cinq autres prévenus. Seuls Bertrand Deveaud et Yildune Lévy s’étaient déplacés jusqu’au tribunal. Cette dernière, à l’annonce de sa relaxe, a fermé les yeux et soupiré de soulagement, tandis que quelques applaudissements retentissaient dans la salle.

      A la sortie, la jeune femme n’a pas souhaité revenir sur les trois semaines de procès ou sur le jugement. Elle a simplement déclaré : « S’il y a une chose à retenir, c’est qu’il ne faut jamais lâcher, jamais cesser de se battre contre toutes les machines à broyer, quelles qu’elles soient, de l’antiterrorisme jusqu’aux tractopelles à Notre-Dame-des-Landes. On est dans une époque où l’on cherche à réprimer tout ce qui échappe à l’ordre normal des choses. On nous dit tout le temps “allez, en marche !”, mais en marche vers quoi, à part la mort sociale, politique ou écologique ? »

    • Achevant de démontrer tout le respect qu’il porte à l’institution judiciaire, qui vient pourtant de le sauver de la déloyauté de l’enquête policière, Julien Coupat n’était pas venu au palais de justice de Paris pour entendre le jugement

      Ben oui, c’était la seule chose à faire, traiter par le mépris. Et montrer que toute cette saloperie n’avait pas prise sur eux. Personnellement je trouve cela admirable de justesse. De même leurs dernières paroles avant délibération, leur pensées pour toutes celles et ceux qui arrivent devant les juges sans leur force et sans leurs moyens.

    • Oui, j’ai choisi de faire précéder les déclarations de Y. Lévy par ce paragraphe car il m’a mis en colère. H. Seckel aurait pu, en effet, compléter utilement ce commentaire sur le comportement des accusés par un rappel de celui de l’accusatrice principale et responsable politique directe de ce misérable fiasco qui n’était pas disponible pour venir témoigner. Et encore moins pour répondre de ses actes.

    • En fait hier vers 11H quand cet article est tombé, il était admirable de voir comment 95% de l’article revenait sur le contenu de l’accusation et seulement vers la fin de l’article on précisait que Julien Coupat et son ex-compagne, Yildune Lévy, étaient relaxés, pas un mot sur les autres et pas un mot sur les motivations et les attendus de la juge, limite on aurait pu croire qu’il s’agissait d’un pourboire de la juge qui a été clémente.

      Où l’on comprend que le chroniqueur de cette affaire est passé entièrement à côté de ses enjeux. Et n’a évidemment rien compris, mais alors rien de rien, aux personnalités et aux motivations des accusés et accusées.

      C’est seulement dans l’après-midi qu’on finissait par apprendre que la relaxe n’était pas totale, le refus de prélévement d’ADN vaut donc de la prison avec sursis. Ce qui est tout sauf anodin, ceci dit au passage.

    • Oui, si j’ai bien compris, tu es toujours coupable de refus de prélèvement ADN (c’est la loi). Mais en fait, c’est le juge qui décidera. Le refus est « légitime » (mais pas légal, hein !) parce que (très) a posteriori il est jugé qu’il n’y avait en effet pas vraiment de présomptions sérieuses contre toi et donc relaxe. À l’inverse, le refus est « illégitime » (et donc puni effectivement) si, même innocenté des faits qui t’étaient reprochés (à tort), les indices sont jugés suffisamment graves et concordants.

      JC et YL sont bien condamnés du chef de refus de prélèvement, mais dispensés de peine. Il y aura donc inscription au casier judiciaire.

      L’autre condamnation, et àmha cf. supra, ce n’est pas la seule bien qu’elle soit unanimement jugée comme telle, mais la seule vraie parce que sans dispense d’une peine de prison assortie du sursis et d’une amende, l’est pour recel de vol de papiers d’identité.

  • Le #procès du groupe de #tarnac s’achève en prises de parole
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300318/le-proces-du-groupe-de-tarnac-s-acheve-en-prises-de-parole

    Le procès du groupe de Tarnac s’est achevé ce vendredi 30 mars par des déclarations de Mathieu #Burnel, Julien #Coupat, Yildune Lévy et Benjamin Rosoux. Le jugement a été mis en délibéré au 12 avril.

    #France #anarchie #antiterrorisme #autonomie #DCRI #Justice #paris #parquet #sabotage #SDAT #Seine-et-Marne #SNCF #terrorisme #TGV

  • Procés de #Tarnac, les réquisitions du parquet relatées par #LesJours
    dans https://twitter.com/Lesjoursfr par https://twitter.com/CamillePolloni

    « Le groupe de Tarnac n’existe pas »

    Prenant la suite, Olivier Christen commence par concéder que « le “groupe de Tarnac” n’existe pas, c’est une construction policière ». Le public, étonné, rit sous cape. Le procureur, qui anticipe dans son argumentation les plaidoiries de la défense, défend tout de même son dossier tricoté et détricoté au fil des années.

    Les prélèvement ADN de militants pour garantir l’efficacité des fichiers de police

    Quant aux six prévenus jugés pour refus de prélèvement ADN, le ministère public ne peut pas laisser tomber. Ce serait « une forme d’incitation » à ce que les fichiers de police perdent de leur efficacité.

    https://lesjours.fr/obsessions/proces-tarnac/ep11-onzieme-jour

  • Au #procès du groupe de #tarnac, l’accusation se dégonfle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290318/au-proces-du-groupe-de-tarnac-l-accusation-se-degonfle

    Des peines de prison avec sursis, ou couvrant la période de détention provisoire déjà effectuée voilà dix ans, ont été requises par le #parquet, mercredi au tribunal de grande instance de #paris. La montagne Tarnac est en train d’accoucher d’une curieuse souris judiciaire.

    #France #anarchie #antiterrorisme #association_de_malfaiteurs #autonomie #Burnel #Coupat #DCRI #dégradations #Dufresne #Justice #MAM #sabotage #SDAT #Seine-et-Marne #SNCF #terrorisme #TGV

  • Procès « de Tarnac » : les témoins de la défense entendus
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/03/27/01016-20180327LIVWWW00056-en-direct-proces-de-tarnac-les-temoins-de-la-defe

    Il a fallu attendre l’arrivée de David Dufresne, ancien journaliste qui a écrit un livre d’enquête sur l’affaire, pour réveiller la journée. L’enquête menée par la police a été mise à mal pendant son passage à la barre. Il a estimé qu’il existait une énorme pression politique, à l’époque, sur les enquêteurs pour qu’ils apportent des résultats suite aux sabotages. Il a rappelé les nombreux doutes qui pèsent sur la procédure. La défense a pris en main l’audience et a pu longuement exposer ses thèses tout en portant de nombreux coups à l’accusation.

    #Tarnac

  • Procès de Tarnac – Jour 10 par Ingrid Merckx | Politis
    http://www.politis.fr/articles/2018/03/proces-de-tarnac-jour-10-38580

    David Dufresne est à la barre. L’ancien journaliste indépendant – qui se décrit maintenant comme écrivain et documentariste – vient d’expliquer à la présidente du tribunal ce qu’est un « habillage en termes de police ». « Vous croyez vraiment que les services de renseignements déclarent tout ce qu’ils font ? », demande-t-il, un peu interloqué, à Corinne Goetzmann. « Vous inversez les rôles !, riposte-t-elle en souriant. Ça n’est pas David Dufresne qui interviewe le tribunal mais le tribunal qui interroge David Dufresne... » Un peu piquée quand même, car l’auteur de Tarnac, Magasin Général, met les pieds dans le plat.

    Depuis qu’il est arrivé à la barre, il y a plus d’une heure – pantalon noir, chemise blanche, cravate noire, lunettes, petit bouc châtain foncé –, il rompt le match que joue ce procès depuis dix jours : le ministère public défend le travail de la police. En face, la défense se bat pour démontrer que les enquêteurs ont fabriqué le dossier de #Tarnac.

    David Dufresne, c’est la voix qui manquait à ce procès. Celle qui ne mâche pas ses mots et ne fait pas semblant. Il dit par exemple qu’il n’a jamais douté de la sincérité des prévenus et ne croit pas à la séparation des pouvoirs. Pour lui, le juge Thierry Fragnoli échangeait en permanence avec les services de la sous-direction antiterroriste, qui étaient en guerre avec la DCRI. L’époque était à la fusion des services de renseignements, à la fusion de la police et de la gendarmerie, à l’affaissement de la droite traditionnelle. L’affaire de Tarnac est arrivée dans ce contexte : il fallait justifier la « vente des services de renseignements », frapper fort pour effacer les retards de trains le week-end du 11 novembre 2008, brandir le « péril rouge » pour regonfler la droite. « Ils incarnaient le péril rouge », résume David Dufresne, en évoquant « eux », les prévenus. Qui boivent ses paroles assis derrière lui.

  • « Une cascade de dysfonctionnements » : un journaliste fait parler les grands absents du procès Tarnac - Tarnac (19170) - La Montagne
    https://www.lamontagne.fr/tarnac/justice/correze/2018/03/27/une-cascade-de-dysfonctionnements-un-journaliste-fait-parler-les-grands-a

    L’ancien journaliste David Dufresne, qui a rencontré les principaux protagonistes de l’affaire Tarnac pour un livre, a décrit mardi les pressions politiques et la guerre des services de police qui ont pesé dans l’enquête sur les sabotages de lignes SNCF.

    Pour son ouvrage « #Tarnac magasin général », David Dufresne a eu accès à plus de témoins clef du dossier que le tribunal ne pourra en entendre, ces derniers ayant invoqué le secret défense ou un emploi du temps chargé pour ne pas se déplacer à l’audience.

    Parmi eux figurent des responsables du renseignement, dont l’ex-patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini, l’ancien procureur de Paris Jean-Claude Marin ou encore Michel Delpuech, l’ex-directeur de cabinet de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie et actuel préfet de police de Paris.

    C’est donc par la voix de M. Dufresne que ces hautes personnalités ont fait irruption mardi dans la salle du tribunal correctionnel de Paris où huit membres de la communauté libertaire de Tarnac sont jugés notamment pour association de malfaiteurs et la dégradation d’une ligne SNCF.

  • Le #procès en forme d’exutoire du groupe de #tarnac tire à sa fin
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270318/le-proces-en-forme-d-exutoire-du-groupe-de-tarnac-tire-sa-fin

    L’idéal de partage et de vie en commun à Tarnac ainsi que l’ouvrage L’Insurrection qui vient ont occupé les débats du tribunal correctionnel, ce lundi 26 mars. Tous les prévenus parlent enfin, mais ils se livrent peu.

    #France #antiterrorisme #Burnel #Coupat #DCRI #Justice #renseignement #sabotage #SDAT #terrorisme #TGV