• La méthode de François Ruffin pour reconquérir la classe travailleuse Sébastien Gillard - Solidaire
    https://www.solidaire.org/articles/la-methode-de-francois-ruffin-pour-reconquerir-la-classe-travailleuse

    Depuis 2017, François Ruffin porte à l’Assemblée nationale les voix des travailleurs modestes, comme il le fait à travers ses films et ses livres… Toujours présent sur le terrain, le député-reporter de gauche (France Insoumise, FI) n’a pas sa langue dans sa poche quand il s’agit de défendre la place de la classe travailleuse au sein d’une stratégie de gauche et leurs intérêts face à ceux des ultra-riches. Rencontre.

    Votre nouveau livre s’intitule « Je vous écris du front de la Somme ». Pourquoi ce livre et pourquoi ce titre ?
    François Ruffin . Le 19 juin au soir, lors du second tour des élections législatives, 8 des 17 députés élus dans ma région du Nord de la France, en Picardie, viennent du Rassemblement national (anciennement Front national, parti d’extrême droite, NdlR). De même pour le département du Pas-de-Calais où la moitié des députés élus sont du RN. Dans le département voisin du Nord, c’est pareil… Ces territoires basculent vers l’extrême droite et je crains un abandon de mon camp. Après cette élection, j’entends à gauche des réflexions qui en disent long… « Ces territoires n’auraient jamais adhéré ni à la République, ni à la démocratie. » Pourtant, je viens d’une région ouvrière qui a, pendant un siècle, fourni des bataillons de députés socialistes et communistes à l’Assemblée nationale. Je me devais de réagir.

    _ Debout les Femmes ! Le « road movie parlementaire » de François Ruffin (La France insoumise) arrive en Belgique _ https://www.solidaire.org/articles/debout-les-femmes-le-road-movie-parlementaire-de-francois-ruffin-la-franc

    Je n’ai pas envie de laisser ces gens à l’extrême droite, ce sont les miens. Et puis, la gauche qui perd les ouvriers, ce serait comme perdre son âme. Ce n’est pas seulement un enjeu électoral.
    Vous défendez l’idée que la gauche doit se saisir de la question du Travail et de la dignité au travail… Pourquoi est-ce si important ?
    François Ruffin . Ce qui est ressorti de ma campagne électorale, c’est une division en trois de l’espace social : « nous », les travailleurs modestes ; « ils », ceux qui se gavent sur notre dos ; « eux », ceux d’en bas qui nous pompent.

    C’est le refrain que j’ai entendu pendant toute ma campagne : « Nous, on travaille mais on n’a droit à rien. » Je ne dis pas que j’adhère à ce constat, au contraire, je le mets en lumière pour le combattre. Mais si on ne comprend pas la vision du monde des travailleurs modestes, on ne va pas pouvoir la transformer. La gauche est vue par beaucoup de travailleurs pauvres comme le « parti des assistés ». On va faire du social pour eux mais il n’y aurait rien pour les travailleurs. J’ai eu un témoignage hallucinant : « Je ne peux pas être de gauche parce que je suis pour le travail. »

    François Ruffin : « Dans le ventre de la bête, on peut voir sa fragilité » https://www.solidaire.org/articles/francois-ruffin-dans-le-ventre-de-la-bete-peut-voir-sa-fragilite

    La question, maintenant, c’est : Comment fait-on pour renverser ça ? Comment fait-on pour montrer que le travail en France, depuis 150 ans, c’est nous, la gauche, et pas la droite ou l’extrême droite ?

    Cela correspond aussi à des politiques qui depuis 40 ans, sous l’étiquette de gauche, ont accepté la casse sociale et se demande avec quoi on va réparer ensuite.

    En 2011, Terra Nova, think tank associé au Parti socialiste, sort un rapport éloquent à ce sujet...
    François Ruffin . Oui, il disait qu’il fallait faire l’impasse sur les ouvriers et se concentrer sur d’autres cibles électorales : les jeunes, les quartiers, les descendants d’immigrés, les femmes... Je ne dis pas que ce ne sont pas des gens dont il ne faut pas se soucier mais ce rapport disait de les mettre en avant et d’abandonner les ouvriers. François Hollande (président socialiste de 2012 à 2017, NdlR), à la fin de son mandat, dit que « perdre les ouvriers, ce n’est pas grave. »

    https://www.youtube.com/watch?v=4Qmzre4fu88&feature=emb_imp_woyt

    Cela faisait 30 ans que la gauche abandonnait les ouvriers sans le dire… Là, au moins, il n’y avait plus d’hypocrisie de la part du PS mais je n’ai pas envie que la gauche, en 2022, revienne à la stratégie Terra Nova sans le dire.

    Comment convaincre cette partie de la classe travailleuse ?
    François Ruffin . À la sortie de la pandémie, la gauche française a manqué une bonne occasion pour insister sur l’importance des métiers essentiels, selon vous. Avec la crise du Covid, on a vu que, sans les travailleurs, le pays s’arrête. On demande aux caristes, aux camionneurs, aux manutentionnaires, aux caissières, aux auxiliaires de vie, aux infirmières, aux soignants, aux assistantes maternelles, etc. de poursuivre le travail alors que les autres s’arrêtent.

    Sans elles, sans eux, tout s’écoule. Il n’y a plus un seul rouleau de papier toilette dans les supermarchés et les les personnes âgées, les malades ne sont plus soignées. Cela montre la nécessité de ce travail souvent invisible. Le président Emmanuel Macron dit à ce moment là : « Il faudra se rappeler que le pays tout entier repose aujourd’hui sur ces hommes et sur ces femmes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » Il ajoute que les distinctions sociales ne peuvent reposer que sur l’utilité commune, citant la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1789. Je connais bien mon Macron de gauche, il aura duré 30 secondes… (Rires)



    Le gouvernement a ensuite commandé un rapport qui se penche sur l’attractivité des métiers de la deuxième ligne. Les chercheurs ont identifié près de 5 millions de travailleurs indispensable qui doivent continuer à travailler en temps de crise. Les deux experts précisent que ces métiers sont pénibles, qu’ils sont sous payés et que les horaires y sont instables. Malgré ces conditions, ces travailleurs ont davantage que les autres un sentiment d’utilité.

    La conclusion politique de la ministre du Travail à l’époque, Élisabeth Borne, aujourdʼhui Première ministre, c’est de faire confiance au dialogue social pour aboutir à quelque chose d’intéressant… Par générosité, selon elle, le patronat français donnerait des horaires stables, des contrats à durée indéterminée et des salaires augmentés de 30 %. Rien de tout cela ne se produit,… Au contraire, c’est même pire avec l’inflation qui viendra rogner leurs revenus de 3 % car nous n’avons pas l’indexation automatique des salaires pour laquelle je me bats. 

    Vous dites qu’il faut maintenant renouer avec la fierté de classe. Comment faire ?
    François Ruffin . Pendant la campagne présidentielle, on aurait dû mettre en lumières ces salariés, les nommer et leur dire qu’on allait changer leur vie. Le Parti communiste de l’après-guerre a mis en valeur le métallo et le mineur de fond en disant qu’ils allaient reconstruire la France… Nous aurions dû dire pendant la campagne au cariste et à l’auxiliaire de vie que ce sont eux qui tiennent le pays debout mais on ne les a pas évoqué.

    Comment pourraient-ils se reconnaître dans la gauche si on ne parle pas d’eux concrètement ? Il faut dire comment on va construire un horaire stable pour les auxiliaires de vie qui font 2 heures le matin et 2 heures le soir… C’est dans ces secteur-là, chez ces travailleurs modestes, qu’on trouve une grande masse de vote Rassemblement National. Mélenchon (candidat de la FI à la dernière élection présidentielle, NdlR) fait des bons résultats chez les gens qui ont moins de 1 000 euros. Au-dessus, ça va plutôt vers le RN.

    Il faut mettre en avant cette revendication très simple : les travailleuses et travailleurs doivent pouvoir vivre de leur métier. Je pense aussi qu’il ne faut pas laisser la valeur travail à la droite. Il faut construire une fierté du travailleur. C’est un mot actif, pas passif comme « salarié ». La gauche parle du travail comme si c’était une malédiction et des salariés comme des victimes plutôt que comme des acteurs de l’histoire et du pays aujourd’hui.

    Quelle méthode pour aller à la rencontre des travailleurs pauvres dans votre région ?
    François Ruffin . On doit en permanence rappeler que le conflit central de la société, c’est la ligne de fracture que vous avez énoncée : le rapport travail/capital, les petits contre les gros, le bas contre le haut. Pendant la campagne, je disais aux gens de compter jusqu’à trois : pendant ce temps, Jeff Bezos avait gagné 10 000 euros. En trois secondes, le patron d’Amazon gagne autant que Hayat, ma suppléante et accompagnante d’enfants en situation de handicap, en un an. La multinationale américaine ne paye pas d’impôts en France alors que le boulanger du coin va être taxé à 24 %. Quand on dit ça, les gens se disent que l’injustice ce n’est pas le voisin qui ne se lève pas le matin mais plutôt les gros, là-haut…

    Le problème c’est que le capital est peu visible. Avant, les salariés connaissaient leur patron, ils voyaient le château qu’il se construisait à côté de l’usine, sa grosse voiture… Maintenant, Bernard Arnault a sa résidence à Saint-Tropez, une île dans le Pacifique, un appartement à New-York, etc. Ils se sont éloignés de ceux qui travaillent donc il faut reconstruire cette proximité par des images : le yacht de Jeff Bezos qui ne passe pas sous le pont de Rotterdam par exemple. Quand on lit le journal financier Les Échos, on voit que les dividendes n’ont jamais été aussi élevés en France (44 milliards d’euros)… Il faut répéter ces chiffres encore et encore parce qu’ils essayent de les cacher de manière obsessionnelle.


    Pendant des semaines, quatre raffineries de pétrole sur six que compte la France ont été bloquées. Les travailleurs demandaient une augmentation de 10 % alors que les géants de lʼénergie se font des milliards de bénéfices. (Photo by Franck Castel/Abacapress.com)

    La deuxième chose c’est l’universalisation des droits. La gauche doit cesser de construire des droits spéciaux pour les pauvres et les exclus. Il faut étendre le filet social à la jeunesse par exemple mais c’est un droit qui doit être universel. Quand on a fait l’école gratuite, on ne l’a pas seulement fait pour les enfants des gens qui gagnent moins de 1 000 euros/mois. Quand on a fait les pensions ou la sécurité sociale, c’était pour tout le monde, qu’importe ce qu’il y avait en bas de la fiche de paye. Cela permettrait d’éviter les effets de petite jalousie.

    Total a récemment annoncé 2,4 milliards de dividendes alors que la classe travailleuse fait face à la crise… Quelle a été votre réaction ?
    François Ruffin . Il faut dire aux gens que ces bénéfices sont dû à la guerre et au prix de l’essence qui flambe. Il n’y a aucun travail supplémentaire de la part de Total… Je demande aussi simplement aux gens si ils ont été augmentés de 52 %. Ils répondent « non », étonnés, et je leur dis que c’est l’augmentation du salaire du PDG de Total l’année dernière.

    Aujourd’hui, il y a une indécence gigantesque. Un gavage en haut avec les PDG français qui ont doublé leur rémunération l’an dernier et un rationnement en bas, avec les travailleurs à qui on dit de se serrer la ceinture : au niveau des salaires comme je l’ai déjà dit mais aussi au niveau du nombre de postes d’enseignants dans les collèges et lycées, pour les accompagnant d’enfants en situation de handicap, etc.

    C’est ce que je voulais montrer dans mon film Merci patron : l’univers des pauvres et l’univers des riches. Si on ne les juxtapose pas, on ne crée pas de révolte. Il ne faut pas seulement parler de dividendes mais également des 1,3 million de Français qui ont fait appel au Secours populaire pendant le confinement. Dans Merci patron, quand les gens me disaient qu’ils sautaient des repas, j’étais bouche bée, c’était le silence complet dans les salles de cinéma… Maintenant, toutes les semaines, on rencontre des gens qui travaillent et qui se privent de nourriture.

    Il faut mettre en lumière ce gavage en haut et ce rationnement en bas. C’est une pratique courante des dominants que de faire passer les choix politiques comme étant une fatalité naturelle. Il faut mettre en lumière les choix politiques qui sont pris : le gouvernement Macron prévoit une réforme des retraites et l’annonce à la Commission européenne pour pouvoir baisser les impôts de production à hauteur de 8 milliards d’euros, un cadeau pour les grandes entreprises…

    Quelles sont les batailles politiques que vous menez actuellement ?
    François Ruffin . On se bat pour l’indexation des salaires pour faire face à l’inflation, contre la réforme des retraites de Macron et j’essaie aussi de mobiliser sur les conditions de travail des gens. Il y a une force de révolte chez les gens qui ont l’impression de mal faire leur travail : 52 % des Français ont le sentiment de ne pas faire un travail de qualité et d’en être empêchés. Je suis convaincu qu’il faut des emplois qui permettent de vivre sur le plan matériel et qui permettent de se réaliser sur le plan existentiel.

    Je vous écris du front de la Somme
    Éditions Les Liens qui libèrent, 144 pages, 10 euros.

    #François_Ruffin #classe_travailleuse #Assemblée_nationale #gauche #casse_sociale #assistés #terra_nova #ps #macron #dividendes #salaires
     

  • Ils ont choisi la défaite 2022. Par Bibi
    http://www.pensezbibi.com/categories/pensees-politiques/ils-ont-choisi-la-defaite-2022-22140

    ils ? Qui ça, « ils » ? Pas de tergiversations : il s’agit du Bon Bourgeois du Bloc Bourgeois, (B.B.B.B) de ce « socialiste moderne » comme l’écrit ironiquement Frédéric Lordon, dans son dernier billet. https://blog.mondediplo.net/france-inter-comme-les-autres

    Comment reconnaître un B.B.B.B.?
    « Depuis quarante ans, on lui a répété, envers et contre toute évidence, que le parti socialiste était « de gauche ». C’est en ce point qu’on mesure la difficulté de défaire les investissements imaginaires dans une identité politique. Une fois qu’on s’est dit de gauche à la manière PS, et qu’on y a été confirmé répétitivement par France Inter, ni les traités européens successifs, ni les privatisations, ni le CICE, ni les démolitions du code du travail, ni finalement aucun des alignements sur les desiderata du capital ne peuvent conduire à quelque reprise de soi politique : on est de gauche, c’est évident ».  Frédéric Lordon.

    Il est des nôtres ? Repérages.
    Ce Bourgeois, nous le connaissons tous, mais trop souvent, nous faisons comme s’il n’avait guère d’importance et de responsabilité dans le désastre présent. Nous haussons les épaules, nous laissons courir, nous le laissons discourir. Il est une de nos bonnes connaissances, un type bien qui est régulièrement présent aux réunions des Parents d’élèves, un type honorable qui dit que Blanquer est insupportable mais qu’il verrait bien Luc Ferry à sa place « à tout prendre, hein ? », il fait ses courses à la supérette, sa femme est au Club de Marche, ils ont la soixantaine approchante. Lui, il avoue que Michel Onfray a dit de jolies choses dont « la Gauche devrait s’inspirer », il dit encore qu’au réveillon du Jour de l’An, il espère manger au restaurant car l’histoire du Covid (« tous vaccinés, on y arrivera ») sera bientôt du passé. (« Tous comptes faits, Macron a bien mené son affaire »)

    Quand on lui demande si le confinement a eu des effets négatifs. « Non financièrement nos fins de mois ont été assurées. C’est surprenant mais rien de changé. Pour nous, c’est comme avant ».

    Ne pas effacer l’historique (de son habitus politique).

    En 1981, notre B.B.B.B sautait dans la fontaine des Cordeliers à Lyon pour fêter l’ère Mitterrand. Il a conservé la Une du Libération tout rose d’alors. Qu’en 1983, Mitterrand ait finalement mis à jour ce qu’il avait caché en manoeuvrant habilement. « Je clame Vive le Programme Commun » mais je fonce dans le libéralisme-façon-Bernard-Tapie » ne lui a jamais posé problème. Nous étions en pleine fascination des Nineties. Les entreprises étaient au Top, le miel de l’argent coulait à flots, le CAC 40 montait, les petites économies placées en bourse lui avaient fait gagner 2%. Même Chirac et ses pommes, Bernadette et ses pièces jaunes, c’était sympa. Sa conscience politique aiguë lui disait que la Cohabitation (on ne disait pas « Collaboration ») c’était finalement une bascule nécessaire dans « L’Epoque Moderne ». Il était toujours de Gauche bien sûr car cette dernière s’était modernisée, il continuait à soutenir le combat avec les Valls, Elkhomry, le futur Macron, Montebourg, Batho et Taubira. Plus de danger avec les Communistes car le Parti de Robert Hue et de Pierre Laurent s’était modernisé, lui aussi, dans le bon sens. C’est sûr : on allait rester la 5ème puissance mondiale comme tous les économistes l’écrivaient. Là-dessus, aucun doute puisque Terra Nova lui envoyait régulièrement ses analyses impeccables. Et il rajoutait : « A l’Institut Montaigne aussi, les études sont vraiment très sérieuses« .

    Et puis, reste le souvenir d’avril 2002.
    Un Jospin à la dérive et un Le Pen au second tour. « Hein ? Quoi ? Catastrophe ! Les gueux sont entrés dans la Ville. Dieu du Ciel, des français manipulés, inconscients, enfoirés sont venus foutre la merde ! Ah l’esprit français, parlez moi z-en ! On a le pire de l’Esprit français, jamais content, rouspéteur. L’esprit de 1940. Populo avachi ». La forme contestataire – via les taux d’abstention majoritaire qui vont suivre – sont ignorés. Et le Non au Référendum 2005 sera, lui aussi, vite dénié, vite refoulé, vite contourné politiquement.


    Va t-il « se défaire de ses investissements imaginaires ? » (Lordon)

    Si l’on était en cours avec Bourdieu, on dirait : « habitus incorporé ». Si l’on a souvenance de certains écrits d’Althusser, on retiendra ceci :

    « Pour passer sur les positions de classe prolétarienne, l’instinct de classe a seulement besoin d’être éduqué. En revanche, l’instinct de classe des petits bourgeois et donc des intellectuels doit être révolutionné ». Pas pour demain cette Révolution.

    Pour notre B.B.B.B et les Droites, le Mal, c’est le même.

    Les déclassés, les antivax, les dans-la-rue-chaque-semaine, les islamo-gauchistes, les gilets-jaunes-trop-jaunes, voilà le Mal. Oh, le B.B.B.B garde encore un restant d’humanisme (« Il faut les aider et rester quand-même bienveillant. C’est qu’on est quand-même en République ») mais c’est pour rajouter « Mais hélas, il faut bien le dire, ils sont « bêtes », « abrutis », « irrécupérables » ou encore « Oui, il faut travailler plus, que voulez-vous, c’est la mondialisation. Le monde a changé ». Pire encore : « Filous et profiteurs, oui quand-même, c’est un peu vrai et, avouons-le, ils sont quelque peu antisémites. J’ai vu une pancarte à la télé (il hausse le ton) « c’est in-to-lé-ra-ble »).

    Chaque matin, le B.B.B.B écoute « France Inter ».
    Mais pas uniquement. Il sait d’avance qu’il partage les opinions inamovibles de L’Obs, de Liberation (qu’il achète assez régulièrement), du Monde (A son travail, le boss laisse traîner des numéros), de Marianne le Mag (« Super leurs Unes ! »). Madame, elle, s’est réabonnée à Télérama. Hier elle s’est ralliée à l’avis de Fabienne Pascaud, l’éditorialiste qui garde de l’espoir pour la Culture avec la nomination de Roselyne Bachelot.

    Le B.B.B.B est un inconditionnel de France Inter. Certes, il n’était pas toujours d’accord avec Bernard Guetta mais « Thomas Legrand et Dominique Seux qui l’ont remplacé disent de belles choses ». Il ignore évidemment ce qu’avait relevé Fakir dans un ancien numéro…


    Liberation et Politiquemedia.

    Et, hier, il est tombé sur cet article de Liberation qui a commandé et approuvé le travail de cet Officine (PolitiqueMedia probablement très influente) sur lequel il faut s’arrêter. Un article qui dit tout du Choix de la Défaite sous des dehors neutres, objectifs.
    Un de mes tweets a suffi à repérer l’esbrouffe, c’est-à-dire les catégorisations acceptées et imposées par le quotidien favori de « gauche » de notre B.B.B.B. Des catégorisations d’évidence of course.


    Notre Bourgeois gentilhomme se dit toujours de gauche.

    Il est persuadé que sa version Droite-Gauche existe toujours. « En 2017, c’est vrai, il fallait bien s’y résoudre : entre le totalitarisme et Macron, y avait pas à hésiter ». Et notre B.B.B.B n’a pas hésité. D’ailleurs, il n’hésite jamais. Il n’hésite pas car – contrairement aux gens de l’Ultra-Extrême-Gauche (un concept trouvé à Liberation et psalmodié par les Fabienne Sintès, Demorand, Salame, Duvic, Dely, Achilli and Co) – ,lui il a réfléchi, il a pris en compte les bouleversements mondiaux, les Chinois, les pays émergents, les Talibans, Bachar, Bolsonaro, Poutine et ses pipe-lines mais aussi les scandaleux paradis fiscaux et les méfaits du « Grand Capital » (il rit en disant ces deux mots façon Georges Marchais). Et donc, y a pas à hésiter. Il sait que la Droite (LR, RN) continue à être très vilaine. Ses opinions se fondent exclusivement dans son horreur du populisme. Horreur de la droite dure. De l’extrême-droite, de tous ces abrutis qu’on manipule. Mais, point nodal tout aussi incontournable : pour lui, Macron, ce n’est ni la Droite, ni des relents d’extrême-droite. « Faudrait pas exagérer, hein ? »

    Parfois – mais il évacue vite – il se dit que certains, à droite, n’ont pas tout à fait tort. Il y trouve des gens intelligents qui disent des choses sensées sur l’islamo-gauchisme, sur le migrant, sur les frontières insuffisamment protégées, sur l’Europe (qui s’affaiblit à cause des râleurs), sur les banlieues (« Ah oui, les banlieues ») et les jeunes qui traînent dans les rues à point d’heure. Mais de la violence symbolique et réelle de la police castanerienne et darminesque, il ne voit rien. Il anônne toujours « je suis de gauche ». Des preuves ? Il est révulsé par les millions que va gagner Messi, par les viols, par Darmanin et les femmes (« Je verrais bien un retour de Cazeneuve, il était bien »), il maudit le Texas qui a interdit d’avorter, il se désole du Climat et de la dégradation de notre environnement (« Perso, j’ai appris à fermer les robinets »). Il est plus-que-jamais pour la solidarité (« j’amène mes vieux habits à Emmaüs »).

    L’Esprit de Communauté comme pilier.

    Mais ces positions-là (acceptons-les) ne le feraient pas tenir debout longtemps si elles n’étaient que personnelles. Si son for intérieur reste indestructible et inébranlable dans ses fondations imaginaires, c’est qu’il peut compter à tout moment sur l’Esprit de Communauté. Une Communauté qui existe car elle écoute – comme lui – France Inter et France Info, elle lit Le Monde, L’Obs, Marianne etc. Il s’offusquerait si on lui disait que sa Communauté n’est Une et n’existe que parce qu’elle pointe les boucs emissaires, qu’elle ne tient debout que grace à ces rejets, qu’elle applaudit fièrement Lallement etc. Un Esprit de Communauté dont les piliers inavoués, refoulés, non-dits sont : la Peur animale de Vivre tous ensemble, l’horreur du Conflit, la Haine de Ceux-Qui-Résistent. Et ceux qui résistent et dont notre B.B.B.B ne veut pas appartiennent à l’extrême. Enfin à « l’extrême-gauche » catégorisé ainsi par Liberation.

    Cette Propagande-Médias rassure notre BBBB. Elle lui dit : « En bon Français qui votera en mai 2022, la bonne Communauté nationale que tu souhaites ne peut pas se soumettre à un extrême, être dirigé par lui, hein ? » Comment s’étonner dès lors que notre B.B.B.B reste indécrottablement accroché à sa propre vision du Monde : « Oui, oui, oui : je suis toujours à gauche ».

    Ils ont choisi la défaite 2022.

    De cette gauche présente à 4% dans les micros des radios publiques, nos BBBB n’en veulent pas. Mélenchon est leur homme à abattre. Je les vois tous fiers de l’avoir écarté en mai prochain. Ce qui change chez nos B.B.B.B, pour aujourd’hui et pour demain, c’est qu’ils disent désormais ouvertement vers qui, vers quoi, prioritairement, ils écument de rage.

    Et pendant tout ce temps, l’ouragan version MEDEF continuera de tout détruire. Et foin de « défaite », nos B.B.B.B se consoleront avec une promotion ministérielle post-2022 (un Enthoven, un Finkielkraut, un Ferry, une Pécresse, un Barnier augmentés de quelques crétins de la Société Civile). Soupçon de culpabilité vite réprimé, j’entends déjà le B.B.B.B d’â côté me dire : « Bah ! Il fallait bien en passer par là ». Et puis, dans une accolade : « Dis-moi, tu as écouté la Matinale de France Inter sans Léa Salame ? Quand-même bien… non ? »

    #bourgeois #bloc_bourgeois #ps #gauches #bachelot #roselyne_bachelot #fabienne_pascaud #Fakir #france_info #france_inter #institut_montaigne #léa_salame #liberation, #lordon #mélenchon #politiquemedia #telerama #blanquer #luc_ferry #michel_onfray #terra_nova #bernard_guetta #thomas_legrand #dominique_seux #Jean_Luc_Mélenchon #enthoven #finkielkraut #luc_ferry #valérie_pécresse #covid #covid_19 #macron #pandémie

    • Très bien dit :

      Et c’est parmi eux qu’on trouve le concentrat de tous ceux qui ont droit à la parole à grande échelle : entrepreneurs complaisamment interviewés, experts, journalistes, qui bourrent les crânes à longueur de journée — avec le bon fourrage.

      À propos des bourgeois du bloc, des bourgeois intellectuels et héréditaires.

      Ne serait-ce pas dans ce livre de Pierre Rimbert dont il est question dans ce blog, qu’est démontré que les personnes qui s’opposent beaucoup, donne des leçons d’écologie, se permettent de faire des leçons sur la nourriture ou les lois injustes etc. sont en grande partie (tous ?) des bourgeois héréditaires ?

      Finalement que ceux qui critique aussi les mouvements anti quelque-chose ou pour quelque-chose, qui prennent tant de temps à écrire dessus, sont en réalité des bourgeois intellectuels héréditaires ?

  • Un ponte socialiste condamné dans une affaire de pédophilie parvient à échapper à la prison

    http://www.medias-presse.info/un-ponte-socialiste-condamne-dans-une-affaire-de-pedophilie-parvient-a-echapper-a-la-prison/67380

    Un ponte socialiste condamné dans une affaire de pédophilie parvient à échapper à la prison

    La formule « selon que vous serez puissant ou misérable… » se vérifie une fois de plus. Le socialiste Christophe Bejach, membre fondateur de Terra Nova, le think tank du PS, et ancien conseiller d’Arnaud Montebourg lorsque celui-ci était ministre de l’Économie et de l’Industrie, a été condamné dans une affaire de pédophilie jugée au Royaume-Uni en décembre 2016.

    Sur le forum de discussion d’un site pornographique, Christophe Bejach a pris contact avec « Sadie » qui se faisait passer pour une mère de famille prête à laisser photographier ses trois filles âgées de 8, 10 et 12 ans dans des situations obscènes.

    Mais notre intellectuel socialiste ne comptait pas s’arrêter là : il voulait une relation sexuelle avec la jeune fille de 12 ans.

    Au cours du procès, le juge a précisé :

    « Vous avez écrit ce que vouliez faire aux enfants, en particulier que vous étiez intéressé par la plus âgée, celle de 12 ans, pas par la plus jeune. »

    « Vous avez envoyé des photos de sous-vêtements à Sadie en expliquant que vous vouliez photographier les enfants dans ces tenues . (…) En ce qui concerne la fille aînée, vous vouliez avoir des rapports réels avec elle. »

    Durant le procès, Christophe Bejach a reconnu être « excité par les filles de 10 ans » et avoir affirmé par chat avec Sadie qu’il avait abusé sexuellement de sa propre fille et qu’il avait lui aussi subi des sévices étant plus jeune. Mais il prétend devant le juge qu’il s’agissait d’un mensonge.

    Au cours de la perquisition effectuée par la police britannique dans la maison londonienne de Christophe Berjach en juillet 2016, les enquêteurs ont découvert une réserve de 60 images pédophiles mettant en scène des enfants abusés sexuellement dont sept images comportant des actes de pénétration.

    Or, malgré les faits, la justice britannique s’est révélée très clémente puisque Christophe Berjach est condamné à une « suspended prison sentence » de deux ans, une peine avec sursis.

  • Le bac, un examen en quête de sens
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150616/le-bac-un-examen-en-quete-de-sens

    Chaque année, alors que les épreuves du #baccalauréat débutent, les mêmes critiques émergent. Il serait trop facile, trop onéreux et compliqué à organiser. Pourtant, cet examen qui marque la fin du lycée et l’entrée dans les études supérieures demeure un rite initiatique, un symbole indéboulonnable. Certains s’interrogent toutefois sur la possibilité de le réformer.

    #France #CNESCO #éducation #Najat_Vallaud-Belkacem #Terra_nova

  • Loi Travail : licencier sans entrave.

    Il y a un an, dans le Figaro, l’article de Marc Landré « un nouveau rapport dynamite le code du travail », commentait le travail de Terra Nova, la boîte à idées du PS, comme étant « une révolution qui, une fois déclinée en propositions concrètes, va bien au-delà des rêves les plus fous des patrons les plus libéraux »
    Ils ont obtenu en effet le droit de licencier sans entrave.

    http://www.lefigaro.fr/social/2015/09/02/09010-20150902ARTFIG00086-code-du-travail-les-propositions-choc-du-think-ta

    On retrouve dans la loi,

    " la majorité des réformes proposées dans les projets des Républicains ou dans les recommandations des organisations patronales, à commencer par le Mouvement des entreprises de France (Medef).

    >>> Les décodeurs - le Monde http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/02/19/droit-du-travail-une-reforme-directement-inspiree-des-propositions-du-medef-

    La droite en rêvait, le cauchemar viendra de la gauche.

    Caroline De Haas, militante féministe, est à l’origine d’une pétition contre la loi Travail.
    http://loitravail.lol
    https://www.change.org/p/loi-travail-non-merci-myriamelkhomri-loitravailnonmerci

    Elle nous rappelle quelques éléments du projet actuel

    ☞ En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est plafonnée à 15 mois de salaire.

    ☞ Les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures peuvent être fractionnées.

    ☞ Une entreprise peut, par accord, baisser les salaires et changer le temps de travail

    ☞ Les temps d’astreinte peuvent être décomptés des temps de repos

    ☞ Le dispositif « forfaits-jours », qui permet de ne pas décompter les heures de travail, est étendu

    ☞ Les apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine

    ☞ Le plancher de 24 heures hebdomadaires pour un contrat à temps partiel n’est plus la règle dans la loi.

    ☞ Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins rémunérées.

    ☞ Une mesure peut-être imposée par référendum contre l’avis de 70% des syndicats.

    ☞ Une entreprise peut faire un plan social sans avoir de difficultés économiques.

    ☞ Après un accord d’entreprise, un-e salarié-e qui refuse un changement dans son contrat de travail peut être licencié.

    ☞ Par simple accord on peut passer de 10h à 12h de travail maximum par jour.

    VOIR AUSSI :

    >>> Déluge de bombes sur le code du travail, par Martine Bulard, 19 février 2016 - Monde diplomatique
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2016-02-19-code-du-travail

    >>> Hollande mène une attaque historique contre le droit du Travail Par Francis Dubois. 22 février 2016 WSWS Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI)
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/fev2016/chcr-f22.shtml

    >>> France : La mise en cause du Code du Travail - une nouvelle contre-réforme. 20 décembre 2015 - Investig’action
    http://michelcollon.info/France-La-mise-en-cause-du-Code-du.html?lang=fr

    >>> Le Code du travail selon France 2 : totem et tabou, par Philippe Arnaud - 18 février 2016 Le Grand soir
    http://www.legrandsoir.info/le-code-du-travail-selon-france-2-totem-et-tabou.html

    #Patronnat #medef #les_republicains #code_du_travail #le_Figaro #Les décodeurs #Monde_diplomatique #Marc_Landré #Caroline_De_Haas #Terra_Nova #social_démocratie #PS #les_republicains #Philippe_Arnaud #Investig'action

  • Cessons de dramatiser le travail du dimanche, Thierry Pech, directeur général de #Terra_Nova, Gilles Finchelstein, directeur général de la #Fondation_Jean-Jaurès
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/12/18/cessons-de-dramatiser-le-travail-du-dimanche_4542522_3232.html

    Le raisonnement de nombreux opposants au travail dominical suggère qu’il faudrait protéger les Français d’une invasion de la vie par le travail. Outre que la question n’est pas de savoir en l’occurrence si l’on devrait travailler plus ou moins, mais simplement quand on a le droit de le faire, il faut observer que, là encore, les Français sont assez éloignés de cette manière de voir. Ce que montrent les grandes enquêtes internationales (World value survey, European value survey…), c’est que la spécificité de notre pays réside au contraire dans la place plus centrale qu’ailleurs qu’y occupe le #travail.

    Environ deux Français sur trois déclarent que le travail occupe une place « très importante » dans leur vie, loin devant les Britanniques, les Allemands et la plupart des autres Européens !

    http://seenthis.net/messages/108399

  • Les bénéfices objectifs de la légalisation du cannabis
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2014/12/19/les-benefices-objectifs-de-la-legalisation-du-cannabis_4543681_1651302.html

    A 8,40 euros le gramme, avec une taxation au même niveau que le tabac (80 %), cela permettrait d’enregistrer des « #recettes_fiscales significatives » (1,3 milliard par an) et une réduction drastique des dépenses publiques de 523 millions (- 92 %) grâce à la disparition des frais de justice et de police, ainsi que d’éviter des dépenses de santé supplémentaires. L’impact budgétaire total serait de 1,8 milliard d’euros.

    A prix inchangé, le nombre d’usagers quotidiens augmenterait de plus de 47 %, à 812 000, et les recettes s’élèveraient à 1,6 milliard, car le #marché noir disparaîtrait. L’impact global serait de 2,1 milliards.

    Les auteurs estiment que 13 000 #emplois seraient créés, hors ceux liés à la production.

    ... mais il semble pas qu’il soit question dans cette étude de #Terra_nova de l’impact de la destruction des nombreux emplois informels générés par ce commerce, ni de la perte nette de #revenu qui s’ensuivrait (une note du Monde : Reste cependant la question du devenir du marché noir alors que quelque 100 000 individus tirent un revenu du cannabis). Les économies de frais de justice et de police invoquées restent hypothétiques tant que la reconversion des actifs de cette #économie_informelle n’a pas eu lieu, tant que l’on ne sait pas où et comment seraient remplacés les revenus manquants.
    Cette activité marchande contribue actuellement au maintien de l’ordre dans nombre de quartiers, nos modernisateurs socialistes paraissent ne pas en tenir compte. Les recettes fiscales supplémentaires escomptées pourraient bien servir à une énième modernisation de la #police.

    • L’argument de la paix dans les cités par l’économie informelle me fait un peu frémir et ce pour deux points. Le premier, je me réfère à l’exemple marseillais, le « laisser faire » engendre des groupes plus que formels qui tentent de croitre et d’élargir leur territoire sur celui de groupes concurrents.
      Le deuxième point est que le laisser faire est l’acception des inégalités et discriminations de toute une population au bénéfice d’une ultra minorité.
      Cette théorie évidement ne parle pas des aspirations de la population concernée puisque de toute manière elle ne les interroge pas.
      Elle oublie aussi que le problème est peut etre moins économique que politique.

      La proposition politique des gangs de Los Angeles
      http://www.multitudes.net/La-proposition-politique-des-gangs

    • Les accidents du travail font 500 morts par an en France (et encore ce chiffre ne doit il pas inclure tous les accidents de trajets liés au travail, et bien d’autre effets mortels du travail). Que des dealers s’entretuent ne nuit guère à la paix sociale. En général, ces commerçants sont, comme les autres, soucieux de faire leurs affaires et donc de disposer de zones de chalandises suffisamment calmes. Cette paix là est obtenue par des modalités de violence effectivement différentes de celles qui règnent dans les zones commerciales standards, vidéoprotégées, fliquées, vigilées.

      La proposition politique des gangs de L.A est restée lettre morte. Une guerre entre pauvres en vue d’un modèle d’enrichissement est préférée à toute autre organisation collective.

      Je crois pas avoir théorisé le laisser faire. Ce sont les experts de Terra nova qui ne prévoient rien pour les 100 000 (?) personnes qui perdraient leur emploi (de merde).
      En revanche, je reste persuadé que la distinction économie/politique obscurcit les choses : l’économie est une politique, la politique du capital.

  • Je republie ici ce que j’ai publié cet été le 29/06/2011 sur Rue89. Je le fais car Rue89 n’est pas fiable dans son archivage des commentaires :
    http://www.rue89.com/2011/06/29/vous-cumulez-la-fonction-de-vice-president-du-cercle-de-lindustrie-et-le-mand

    À l’époque Pierre #Moscovici était candidat à la primaire socialiste, parce que Dominique Strauss Kahn était en prison. Ce jour là il jura même qu’il ne se rallierait pas facilement à un autre candidat. Le lendemain il se ralliait à François #Hollande pour devenir son actuel directeur de campagne.

    –— Ma question ---

    Si vous êtes désigné par le Parti Socialiste... ah non pardon... Si vous êtes désigné par « n’importe-qui qui a donné une pièce de 1€ » pour représenter le Parti Socialiste à l’élection présidentielle de 2012, quitterez-vous votre poste de vice-président du « #Cercle_de_l_industrie », lobby patronal fondé par DSK ?

    Autrement dit, cumuler la fonction de vice-président d’un lobby dont les membres (électeurs du vice président) sont les PDG des plus grandes entreprises françaises (voir ci-dessous) avec les mandats de député et de président de la République ne constitue-t-il pas un conflit d’intérêt majeur ?

    Liste des membres du Cercle de l’industrie :

    Air France Klm ; Areva ; Air Liquide ; Alcan Engineered Products ; Alcatel-Lucent ; Alstom ; Arkema ; EADS ; EDF ; France Telecom ; GDF Suez ; Lafarge ; Lagardère ; SCA L’Oréal ; Michelin ; PSA Peugeot Citroën ; Publicis Groupe SA ; Rhodia ; Safran ; Saint-Gobain ; Sanofi Aventis ; SNCF ; Thales ; Total ; Valeo ; Veolia Environnement ; Vivendi

    références :
    http://cercleindustrie.eu/fr/qui-sommes-nous-/liste-des-membres.html
    http://ec.europa.eu/dgs/secretariat_general/eu2020/docs/cercle_industrie_fr.pdf

    –—Sa réponse---

    « Alors, ça constituerait un conflit d’intérêt si d’une part le Cercle de l’Industrie était un lobby constitué. En quoi ça consiste ? C’est une réunion qui se tient... tous les deux-trois mois, un diner... où il y a effectivement tous les plus grands patrons de l’industrie ou il y a quelques parlementaires de droite et de gauche qui font effectivement un lobby . Un lobby pour quoi ? Un lobby pour l’industrie française. Un lobby pour les emplois français. Un lobby pour produire français.
    Et par exemple nous rencontrons très fréquemment d’une part les grandes personnalités politiques mais d’autre part aussi les commissaires européens. Et dans ce cercle là j’ai eu l’occasion de rencontrer à peu prêt tous les commissaires européens, président de la commission, commissaire de la concurrence, pour leur dire que la concurrence libre et non faussée, qu’il y a dans la lettre du traité, ne devait pas s’appliquer de manière dogmatique. Qu’elle ne devait pas empêcher la constitution de champions européens. Donc c’est un club, c’est pas un lobby.
    Et évidement je dois ajouter une chose que cette activité, qui est très discontinue, est totalement bénévole, non rémunérée. Enfin bref il s’agit de participer à des réunions. Et si un député ne peu plus participer à des réunions avec des chefs d’entreprises alors où allons-nous ? Non, conflit d’intérêt c’est absurde ! »

    http://www.youtube.com/watch?v=cdOR30IOJ0U&feature=player_embedded

    –—Mes réponses---

    [1]
    Il commence par dire que ce n’est pas un lobby mais des diner entre patron et députés. Sauf que c’est bien une association loi 1901 dont les membres sont des patrons de très grandes entreprises(1). Et ce sont eux qui ont élu Pierre Moscovici au poste de Vice-président.
    On peut consulter sur le site du journal officiel les annonces indiquant les modifications d’adresse du siège social (très proches du peuple les quartiers) :

    11/03/2000
    Siège social : 171, avenue Charles-de-Gaulle, 92200 Neuilly-sur-Seine. Transféré ; nouvelle adresse : 260, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris. Mél. : cercle@imaginet.fr.

    et

    08/03/2003
    260, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris. Transféré ; nouvelle adresse : 5, rue Tronchet, 75008 Paris. Date de la déclaration : 27 janvier 2003.

    Voici l’Objet déclaré au Journal Officiel du 29 septembre 1993 par Dominique Strauss Kahn et ses potes patrons le 6 septembre 1993, annonce n°1242 :

    assurer une veille permanente auprès des différentes instances que sont la Commission des C.E., le Parlement européen, le GATT, etc., concevoir et diffuser par les moyens adéquats l’information nécessaire auprès de ces instances, organiser les interventions au plus haut niveau politique.

    Ça ressemble paaaas du touuut à un lobby.

    (1)Ok, je suis allé vite en besogne il y a 7 politiques : 3 UMP, 1 UDF, 3 PS (dont Strauss Kahn et Moscovici) et 38 PDG

    Références :
    http://www.journal-officiel.gouv.fr

    [2]
    Puis après nous avoir dit que ce n’est pas un lobby il reconnait que les membres :

    « font effectivement un lobby. Un lobby pour quoi ? Un lobby pour l’industrie française, un lobby pour l’emploi français, un lobby pour produire français ».

    Cet argument je m’y attendait, deux critiques :

    – c’est un argument nationaliste alors que Moscovici et Strauss Kahn font parti des gens qui nous gonflent avec l’ #Europe comme communion des peuples contre le nationalisme.
    – Depuis quand les patrons représentent les intérêts d’un pays et des travailleurs ? ! Surtout quand on sait que nombre de ces entreprises comme #Total et L’Oréal pratiquent massivement « l’optimisation fiscal » pour payer le moins d’impôts possible en France, donc au peuple français, donc aux travailleurs qui ont le plus intérêts à ce qu’il y ai des services publiques de la Santé, de la retraite, de l’éducation, de la justice, de l’eau, etc.

    [3]

    Nous rencontrons aussi les commissaires européens pour expliquer que le principe de la concurrence libre et non faussée ne doit pas empêcher la création de champions européens.

    Donc la concurrence libre et non faussée serait bien pour détruire les monopoles publics tels que La Poste, EDF, GDF, la SNCF mais pas pour contrer des monopoles ou oligopoles privés (j’ai en tête #Microsoft, qui n’est pas européenne certes, mais qui finance un autre cercle de propagande Strauss Kahnien : #Terra_Nova) ? !

    [4]

    C’est une activité to-talement bénévole.

    Ce n’était pas le cas pour son ami #Strauss_Kahn qui bénéficiait d’une secrétaire et d’un bureau payés par Elf Aquitaine International

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/quand-elf-salariait-la-secretaire-de-dsk_492644.html

    [5]
    Enfin quand Pierre Moscovici parle de #lobby, ah non pardon de diners organisés avec les commissaires européens, voici un exemple de ce que ça donne :

    – Sur les recours collectifs (« class action » en anglais) ils publient en avril 2011 un document dont la position est résumée ainsi :

    les membres du Cercle de l’Industrie ont réaffirmé leur opposition à toute initiative législative de l’Union européenne en matière de recours collectif.

    – Sur la surveillance du marché carbone :

    le Président du Cercle de l’Industrie, Denis #Ranque, a adressé, le 15 septembre 2011, une lettre aux Commissaires Michel #Barnier et Connie #Hedegaard, pour leur rappeler que le Cercle ne soutenait pas la qualification des quotas d’émissions en instruments financier

    s

    http://www.cercleindustrie.eu/fr/2011.html

    Et dans ce document voici comment ils se présentent (comment ils comptent leur cheptel, ça transpire la représentation démocratique) :

    Le Cercle de l’Industrie regroupe les Présidents des vingt-cinq plus grandes entreprises industrielles françaises et des hommes politiques qui emploient près de 3 millions de personnes et représentent un chiffre d’affaires d’environ 800 milliards d’euros